L`or peut-il continuer à monter
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L`or peut-il continuer à monter
18 décembre 2007 Jean Luc BUCHALET / Pierre SABATIER L’or peut-il continuer à monter ? En avril 2001, la désaffection pour l’or semblait définitive après deux décennies de profond déclin : le prix de l’once s’élevait alors à 254 dollars, très loin des 850 dollars atteint en 1980, lors de l’entrée des armées russes en Afghanistan. Pourtant, le prix de l’or a triplé depuis cette date, et a à nouveau frôlé la barre symbolique des 850 dollars en novembre dernier. Comment expliquer un tel retournement de tendance et quels facteurs pourraient permettre la poursuite de la hausse du métal jaune ? D’abord, la hausse des cours de l’or résulte d’une augmentation sensible de la demande de consommation d’or (85% de la demande totale en 2006), liée à la forte croissance mondiale observée ces dernières années. En effet, l’expansion généralisée de l’activité économique en Asie et au Moyen-Orient depuis cinq ans a eu une incidence majeure sur les cours des matières premières, et notamment sur les cours de l’or. Pour preuve, la demande indienne a représenté près de 40% de la demande de consommation, celle de la Chine un peu plus de 10% et celle du Moyen-Orient près de 14%. Qu’en sera-t-il en 2008 ? Les taux de croissance anticipés aujourd’hui par le FMI pour l’année à venir sont impressionnants, avec une croissance du PIB mondial de +4.8%. Même si nous considérons ce chiffre comme trop optimiste (nous anticipons une croissance légèrement supérieure à +4.0% en 2008, toujours supérieure à la moyenne long terme de +3.7%), la Chine et l’Inde devraient tout de même enregistrer des croissances respectives supérieures à +9% et +8% en 2008. Ces niveaux de croissance, même s’ils sont en recul par rapport à 2007, restent élevés et devraient suffire à maintenir le rythme de hausse de la demande en or l’année prochaine. Second facteur de soutien, la demande d’or en provenance des marchés financiers a explosé depuis le creux de 2001/2002. Fin 2001, le volume moyen de contrats négociés (commerciaux et non commerciaux) était de 176 000 alors qu’il est désormais de 472 000 contrats en moyenne au cours des 12 derniers mois, soit une hausse de 168%. En analysant le volume des contrats à long terme non commerciaux sur le Comex, on observe bien une augmentation très significative des positions longues. La tendance s’est complètement retournée en dix ans : alors que les positions longues représentaient en moyenne 20% du total des positions entre 1997 et 2000, elles représentent aujourd’hui 90% du total. Enfin, comment ne pas expliquer une large partie de la hausse du cours de l’or par la dépréciation du billet vert ? A partir de 2002, le déclin du dollar a donné un coup d’accélérateur évident à la progression de l’or, ce dernier étant considéré comme une bonne assurance contre une baisse du dollar. Sur longue période, le coefficient de corrélation entre l’or et le dollar pondéré des échanges s’établit à -0.41. Toutefois, la corrélation s’accentue fortement lorsque le billet vert connait des accès de faiblesse, le coefficient de corrélation passant à -0.78. Cela s’est vérifié au cours du cycle actuel de baisse du dollar : le coefficient de corrélation est désormais proche d’un plus haut historique, à -0.88. En conséquence, la sensibilité des cours de l’or n’a jamais été aussi forte qu’aujourd’hui à toute variation du dollar. Mais le billet vert peut-il baisser davantage ? Par rapport à un panier de grandes devises (euro, dollar canadien, sterling, franc suisse, dollar australien, yen), le dollar US a atteint ses plus bas historiques, à la fois en terme nominal ou même corrigé de l’inflation. Selon nous, l’euro ne devrait supporter que très marginalement la prochaine vague de dépréciation du dollar, au contraire des devises des pays émergents d’Asie. En conséquence, le ralentissement de la baisse du dollar contre euro devrait à terme ralentir la progression des cours de l’or. Nous profitons de cette lettre stratégique pour vous souhaiter à vous et vos proches d’excellentes fêtes de fin d’année. 18/12/2007 Le retour en force de l’or. Pendant plus de 20 ans, le cours de l’or n’a pas cessé de se déprécier, pour toucher un plus bas historique autour de 260 dollars l’once en 2001. La faiblesse de ce chiffre est particulièrement mise en valeur lorsqu’on le compare aux 1800 dollars en termes réels, un record de tous les temps, atteints au début des années 1980 lors du second choc pétrolier. Qui plus est, l’or ne détachant ni coupon, ni dividende, sa contre performance par rapport aux actions et obligations durant ces 20 dernières années aura été d’autant plus spectaculaire. Les cours de l’or restent très loin des plus historiques atteint au début des années 1980… Gold Price Index at Current Prices 2 000 1 800 1979 Oil Crisis 1 600 1 400 1 200 1 000 Far from hitting 1980s highs 1973 Oil Crisis 800 600 400 200 0 68 69 70 71 72 73 74 75 76 77 78 79 80 81 82 83 84 85 86 87 88 89 90 91 92 93 94 95 96 97 98 99 00 01 02 03 04 05 06 07 08 De tout temps, l’or a constitué un rempart efficace contre l’inflation, en particulier dans les années 1970. C’est la raison pour laquelle les cours du métal jaune ont été tant impactés lors des deux crises pétrolières de 1973 et 1979 : le lingot s’est apprécié de plus de 190% en 1973 et de 368% en 1979. Au contraire, la volonté forte des Banques Centrales à partir du début des années 80 de maitriser l’inflation a eu pour conséquence une désinflation continue, et avec elle un recul inexorable du prix de l’or. Depuis le point bas de 2001, la reprise des cours de l’or a été particulièrement impressionnante. Le métal jaune s’est même payé le luxe de battre les marchés actions américains sur la dernière période. Si l’on prend une base 100 en 2004 pour éviter de prendre en considération les effets de l’éclatement de la bulle sur les valeurs technologiques, on constate que l’or a surperformé l’indice S&P 500 de plus de 45% en moins de trois ans. En prenant comme référence l’année 2001, la surperformance est d’ailleurs encore plus colossale, avec +200% contre +17% enregistré sur la période. 2 18/12/2007 …mais depuis 2001, la reprise n’en a été que plus impressionnante, en permettant même au métal jaune de battre largement les marchés actions américains Gold price in USD vs. S&P 500 Base 100 in 2004 220 200 45% Spread 180 160 140 120 100 80 Gold Price n08 Ja l-0 7 Ju n07 Ja l-0 6 Ju n06 Ja l-0 5 Ju n05 Ja Ju l-0 4 n04 Ja l-0 3 Ju n03 Ja l-0 2 Ju n02 Ja l-0 1 Ju Ja n01 60 S&P 500 La hausse des cours de l’or est-elle un indicateur avancé d’une reprise future de l’inflation ? Pour avoir une idée précise de l’inflation de base aux Etats-Unis, il convient de se pencher sur les perspectives de son économie réelle, puisqu’un ralentissement économique est quasiment toujours allé de paire avec un recul du Core Inflation, quelque soit l’évolution du dollar. Or, si l’on observe l’évolution de la demande intérieure US hors importation qui représente aujourd’hui 88% du PIB, les Etats-Unis semblent plus proches de la désinflation (voire de la déflation) que de l’hyperinflation. Notre étude stratégique du 23 octobre sur les conséquences de l’explosion d’une bulle immobilière sur la croissance a clairement démontré que la composante la plus touchée lors d’une crise du logement était la consommation des ménages. En effet, sa contribution à la croissance du PIB passe en moyenne de 61.5% (sur notre échantillon de 14 pays industrialisés depuis 1970) à seulement 36.5% lors d’une crise immobilière, soit un écart de 2500 points base ! Aujourd’hui, la question n’est plus de savoir si l’immobilier US est en crise ou non, mais plutôt quelle sera l’ampleur finale de la crise. Depuis leur point haut, les prix de l’immobilier américain ont d’ores et déjà reculé de plus de 10% en termes réels, et l’on s’achemine vers une baisse au minimum équivalente en 2008. Vu l’environnement du marché du logement en Europe et aux Etats-Unis, il est acquis que l’essentiel de la crise dans ce secteur reste à venir. En avance sur l’Europe, l’économie américaine semble bien avoir changé de trajectoire, passant d’une croissance légèrement inférieure à la croissance potentielle (estimée maintenant à 2.5%) à une croissance probablement inférieure à 1% d’ici la fin de l’année, d’autant que la probabilité d’une récession l’année prochaine ne cesse de grandir (estimée aujourd’hui à plus de 50%). Dans ces conditions, il semble évident que la hausse des cours de l’or ne précède pas une reprise de l’inflation, au moins à court terme. Il faut donc chercher ailleurs les raisons de la hausse du métal jaune. 3 18/12/2007 La hausse des prix de l’or ne s’explique pas par un retour de l’inflation Gold Price at current prices vs. USA Core Inflation 2 200 16% 1 960 14% 1 720 12% 1 480 10% 1 240 1 000 8% 760 6% 520 4% 280 2% 40 -200 0% 71 72 73 74 75 76 77 78 79 80 81 82 83 84 85 86 87 88 89 Or 90 91 92 93 94 95 96 97 98 99 00 01 02 03 04 05 06 07 Core Inflation Facteur numéro un expliquant la hausse des cours de l’or : la chute du dollar US. Si l’on examine la vigueur relative des cours de l’or par rapport au dollar américain pondéré de 26 monnaies en fonction des échanges, on s’aperçoit que la progression de l’or s’est faite plus rapidement que la baisse du dollar depuis la fin de 2001 : les cours relatifs de l’or rapporté au dollar s’approche même des plus hauts atteints en 1987. Ces dernières années, l’or a fait plus que compenser la faiblesse du dollar, et a constitué une très bonne couverture de change. De nombreux experts anticipant la poursuite de la glissade du billet vert dans les années à venir, l’or devrait conserver ce statut de couverture de change efficace. La baisse du dollar pondéré des échanges n’explique pas entièrement la hausse des cours de l’or Gold prices relative to the broad trade-weighted U.S. dollar, rebased 2001=1 4 3.8 3.6 3.4 3.2 3 2.8 2.6 2.4 2.2 2 1.8 1.6 1.4 1.2 1 0.8 81 82 83 84 85 86 87 88 89 90 91 92 4 93 94 95 96 97 98 99 00 01 02 03 04 05 06 07 18/12/2007 Il est probable que le cours de l’or dépasse ses plus hauts historiques en dollar pondéré des échanges dans les mois à venir. Si le ralentissement américain se confirme (et à fortiori si l’économie US rentre en récession), la Fed devra baisser ses taux directeurs beaucoup plus que ne l’anticipe aujourd’hui les marchés. Les taux directeurs de la Banque Centrale américaine devraient se situer autour de 3% d’ici fin 2008, ce qui pèsera un peu plus sur le dollar US. Cela constituera un environnement très favorable pour les cours futurs de l’or, d’autant que cet actif constitue également un bon moyen pour se protéger du risque de crédit et permet de réduire le risque global d’un portefeuille dont les actifs sont exprimés en dollars. Pendant les phases baissières, l’or est fortement corrélé au dollar US. Pendant les périodes de faible activité économique aux Etats-Unis, l’or constitue une bonne assurance contre une baisse du dollar. Sur longue période, le coefficient de corrélation entre l’or et le dollar pondéré des échanges s’établit à -0.41. Toutefois, lors des phases baissières que connait le billet vert, la corrélation s’accentue fortement, puisque le coefficient de corrélation passe à -0.78 : plus le dollar baisse, plus le taux de corrélation augmente. Aujourd’hui, le coefficient est proche d’un plus haut historique, avec -0.88. La sensibilité des cours de l’or n’a donc jamais été aussi forte à toute variation du dollar qu’aujourd’hui. Corrélation entre l’or et d’autres catégories d’actif Correlation between gold and other Assets From 1995 to present 0.6 0.52 0.4 0.26 0.24 0.2 0.0 -0.2 -0.4 -0.41 -0.6 Trade-weighted U.S. dollar WTI crude oil S&P/TSX S&P 500 Pour autant, les cours de l’or ne progressent pas uniquement lorsqu’ils sont exprimés en dollars, mais aussi dans des monnaies comme la livre, l’euro ou le yen. La valeur de l’or a même été propulsée à des sommets dans ces trois monnaies en 2005 et 2006. Preuve de la puissance de la hausse, le métal jaune a continué de progresser fortement en euro tout au long de l’année, et cela malgré la force de la monnaie unique en 2007. On ne peut donc pas expliquer totalement la hausse récente de l’or par la baisse du dollar. 5 18/12/2007 La hausse de l’or est-elle liée à la hausse plus globale des matières premières? L’analyse du ratio des cours de l’or rapportés à l’indice des métaux non précieux et au prix du pétrole permet d’analyser le lien entre le métal jaune et le cours des matières premières. A l’évidence, comme le montre les deux graphiques ci-dessous, le lien a été quasiment inexistant au cours des 25 dernières années. Le lien entre les cours de l’or et celui des métaux non précieux est quasiment inexistant… Gold Price to Metal Price Index 3.0 2.5 2.0 1.5 1.0 0.5 0.0 80 81 82 83 84 85 86 87 88 89 90 91 92 93 94 95 96 97 98 99 00 01 02 03 04 05 06 07 99 00 01 02 03 04 05 06 07 …de même avec les cours du pétrole Gold Price to Oil Price Index 40.0 35.0 30.0 25.0 20.0 15.0 10.0 5.0 0.0 80 81 82 83 84 85 86 87 88 89 90 91 92 6 93 94 95 96 97 98 18/12/2007 On s’aperçoit que ces ratios se trouvent actuellement proches de leurs plus bas historiques. Ceci démontre d’une part que le prix des matières premières n’est probablement pas très loin de son plus haut, mais aussi que l’on peut encore compter sur une légère appréciation des cours de l’or dans les prochains mois. Le retour à la moyenne de nos ratios (qui prend en général beaucoup de temps) devrait donc se faire à la fois par à une baisse du prix du pétrole et des matières premières, et par une faible hausse des cours de l’or à court terme. Si lors des chocs pétroliers de 1973 et de 1979, l’on avait bien observé un lien fort entre les cours du pétrole et ceux de l’or, c’est surtout parce que la hausse du prix de l’énergie avait provoqué un choc inflationniste. Cette fois-ci, la hausse des prix de l’or noir n’a pas provoqué d’envolée des prix à la consommation, ou de manière très marginale. On ne peut donc pas considérer l’inflation comme le facteur expliquant la hausse de l’or. En réalité, le point commun entre les crises pétrolières de 1973 et 1979 et la période actuelle est le climat d’incertitude qui règne dans le monde. A l’époque, ce sont les troubles géopolitiques qui dominaient (guerre du Kippour et conflit entre l’Iran et l’Irak). Aujourd’hui, les tensions au Moyen-Orient participent bien entendu à la hausse des cours du pétrole, mais des doutes sont également apparus sur la capacité du système financier dans son ensemble à perdurer tel qu’il existe aujourd’hui. Cela démontre que l’or s’apprécie surtout en périodes d’incertitude et de forte aversion pour le risque. Une part de la hausse des cours de l’or est imputable au dynamisme de l’économie mondiale. La forte expansion de l’activité économique en Asie et au Moyen-Orient depuis cinq ans a eu une incidence majeure sur les cours des matières premières à l’échelle internationale, et notamment sur les cours de l’or. Aujourd’hui, ces marchés émergents représentent une forte part de la demande mondiale. Pour bien comprendre la dynamique des cours de l’or, il faut séparer sa demande en deux catégories distinctes : la demande de consommation et la demande autre que de consommation. En 2006, la demande de consommation a représenté plus de 85% de la demande mondiale d’or. L’Inde a représenté à elle seule près de 40% de cette demande de consommation, la Chine un peu plus de 10%, tandis que le Moyen Orient en a représenté près de 14%. En 2007, cette tendance semble s’être poursuivie selon les dernières statistiques trimestrielles, la demande de ces trois régions s’étant encore accélérée. Structure de la demande de consommation par pays : le poids prépondérant de l’Inde, du Moyen Orient et de la Chine Consumer demand for gold % of total (in tonnes) 45% 39.4% 40% 36.8% 35% 30% 25% 20% 15% 13.6% 10.1% 10% 5% 0% Greater China Middle East Rest of the world 7 India 18/12/2007 Qu’en sera-t-il en 2008 ? Le niveau de croissance des pays émergents comme l’Inde et la Chine (dont la contribution à la croissance du PIB mondial est supérieure à 40%) est déterminant pour la demande finale d’or. Les taux de croissance anticipés aujourd’hui par le FMI pour l’année à venir sont impressionnants, avec une croissance du PIB mondial de +4.8%. Même si nous considérons ce chiffre comme beaucoup trop optimiste (nous anticipons une croissance légèrement supérieure à 4% en 2008, supérieure à la moyenne long terme de 3.7%), la Chine et l’Inde devraient tout de même dégager respectivement une croissance supérieure à 9% et 8% en 2008. Ces rythmes de croissance, même s’ils sont en recul par rapport à 2007, restent élevés et devraient suffire à maintenir le rythme de hausse de la demande en or l’année prochaine. La mise sur le marché des stocks d’or des Banques Centrales n’a pas eu d’incidence majeure sur les cours. Une part importante de l’offre d’or provient des ventes des stocks des Banques centrales. Début 2004, ces dernières ont annoncé leur intention de vendre collectivement, sur une période s’étalant sur 5 ans, un maximum de 2500 tonnes d’or avec un plafond fixé à 500 tonnes par an. Nous avons pu observer depuis trois ans que ce facteur n’a pas empêché l’or de s’apprécier. La demande financière s’est accélérée. La demande d’or en provenance des marchés financiers s’est aussi accélérée depuis début 2002. Fin 2001, le volume moyen de contrats sur l’or négociés était de 176 000. Ce nombre a littéralement explosé pour atteindre aujourd’hui 472 000 contrats en moyenne au cours des 12 derniers mois. En analysant le volume des contrats à long terme non commerciaux sur le Comex, on observe bien une augmentation très significative des positions longues. Elles représentent aujourd’hui 90% du total des positions, contre seulement 20% en moyenne entre 1997 et 2000. Les intervenants financiers semblent donc convaincus que la hausse des cours de l’or résulte bien d’un processus de long terme, plutôt que d’opérations à court terme à but spéculatif. En bourse, les titres des producteurs d’or ont connu des ascensions exceptionnelles. L’indice mondial composé des sociétés cotées productrices d’or a gagné +300% depuis son point bas de novembre 2000. Pour comparaison, l’indice S&P 500 a progressé de +4.0% sur la même période. Comme on le constate sur le graphique ci-dessous, l’évolution de l’indice a été étroitement corrélée à l’évolution des cours de l’or, en particulier depuis mi 2002. Les investisseurs avaient bien compris que jouer les sociétés minières leur permettraient de jouer indirectement la hausse des cours de l’or. Les titres aurifères ont sous performé le cours de l’or World Gold Index vs. Gold Price 5.0 4.5 4.0 3.5 3.0 2.5 Mean 2.0 97 98 99 00 01 02 8 03 04 05 06 07 18/12/2007 Conclusion En avril 2001, la désaffection pour l’or semblait définitive après deux décennies de profond déclin : le prix de l’once s’élevait alors à 254 dollars, très loin des 850 dollars atteint en 1980, lors de l’entrée des armées russes en Afghanistan. Pourtant, le prix de l’or a triplé depuis cette date, et a à nouveau frôlé la barre symbolique des 850 dollars en novembre dernier. Comment expliquer un tel retournement de tendance et quels facteurs pourraient permettre la poursuite de la hausse du métal jaune ? D’abord, la hausse des cours de l’or résulte d’une augmentation sensible de la demande de consommation d’or (85% de la demande totale en 2006), liée à la forte croissance mondiale observée ces dernières années. En effet, l’expansion généralisée de l’activité économique en Asie et au Moyen-Orient depuis cinq ans a eu une incidence majeure sur les cours des matières premières, et notamment sur les cours de l’or. Pour preuve, la demande indienne a représenté près de 40% de la demande de consommation, celle de la Chine un peu plus de 10% et celle du Moyen-Orient près de 14%. Qu’en sera-t-il en 2008 ? Les taux de croissance anticipés aujourd’hui par le FMI pour l’année à venir sont impressionnants, avec une croissance du PIB mondial de +4.8%. Même si nous considérons ce chiffre comme trop optimiste (nous anticipons une croissance légèrement supérieure à +4.0% en 2008, toujours supérieure à la moyenne long terme de +3.7%), la Chine et l’Inde devraient tout de même enregistrer des croissances respectives supérieures à +9% et +8% en 2008. Ces niveaux de croissance, même s’ils sont en recul par rapport à 2007, restent élevés et devraient suffire à maintenir le rythme de hausse de la demande en or l’année prochaine. Second facteur de soutien, la demande d’or en provenance des marchés financiers a explosé depuis le creux de 2001/2002. Fin 2001, le volume moyen de contrats négociés (commerciaux et non commerciaux) était de 176 000 alors qu’il est désormais de 472 000 contrats en moyenne au cours des 12 derniers mois, soit une hausse de 168%. En analysant le volume des contrats à long terme non commerciaux sur le Comex, on observe bien une augmentation très significative des positions longues. La tendance s’est complètement retournée en dix ans : alors que les positions longues représentaient en moyenne 20% du total des positions entre 1997 et 2000, elles représentent aujourd’hui 90% du total. Enfin, comment ne pas expliquer une large partie de la hausse du cours de l’or par la dépréciation du billet vert ? A partir de 2002, le déclin du dollar a donné un coup d’accélérateur évident à la progression de l’or, ce dernier étant considéré comme une bonne assurance contre une baisse du dollar. Sur longue période, le coefficient de corrélation entre l’or et le dollar pondéré des échanges s’établit à -0.41. Toutefois, la corrélation s’accentue fortement lorsque le billet vert connait des accès de faiblesse, le coefficient de corrélation passant à -0.78. Cela s’est vérifié au cours du cycle actuel de baisse du dollar : le coefficient de corrélation est désormais proche d’un plus haut historique, à -0.88. En conséquence, la sensibilité des cours de l’or n’a jamais été aussi forte qu’aujourd’hui à toute variation du dollar. Mais le billet vert peut-il baisser davantage ? Par rapport à un panier de grandes devises (euro, dollar canadien, sterling, franc suisse, dollar australien, yen), le dollar US a atteint ses plus bas historiques, à la fois en terme nominal ou même corrigé de l’inflation. Selon nous, l’euro ne devrait supporter que très marginalement la prochaine vague de dépréciation du dollar, au contraire des devises des pays émergents d’Asie. En conséquence, le ralentissement de la baisse du dollar contre euro devrait à terme ralentir la progression des cours de l’or. Nous profitons de cette lettre stratégique pour vous souhaiter à vous et vos proches d’excellentes fêtes de fin d’année. 9 18/12/2007 Potentiel de croissance pour le marché européen DJ Stoxx 600 Valuation 10 Years Gvt bonds CAGR : Compounded Annual growth rate from 2006 3.00% 3.50% 4.44% 4.00% 4.50% Slowdown 2007-2008 : Earnings to -5% and -5%. Normative = 10% in 2009. CAGR = 4,08% 533 479 399 434 395 Implied Scenario : Normative = 5,1 % in 2009 (CAGR = 2,49 % over 8 years) 486 438 367 398 364 Consensus Scenario : Normative = 9,7 % in 2009 (CAGR = 5,85 % over 8 years) 609 547 457 496 452 Current Index DJ Stoxx 600 367 Potentiel de croissance pour le marché américain S&P 500 Valuation 10 Years Gvt bonds CAGR : Compounded Annual growth rate from 2006 3.00% 3.50% 4.24% 4.00% 4.50% Slowdown 2007-2008 : Earnings to 0% and 5%. Normative = 10% in 2009. CAGR = 6,95% 2029 1812 1554 1631 1477 Implied Scenario : Normative = 6,7 % in 2009 (CAGR = 5,99 % over 8 years) 1911 1709 1468 1540 1396 Consensus Scenario : Normative = 12,5 % in 2009 (CAGR = 10,22 % over 8 years) 2554 2279 1951 2048 1853 Current Index Standard and Poors 1468 10 18/12/2007 MSCI World Developed Markets Main ratios in $ sorted by earnings revisions as of 14/12/2007 Capi Msci The World Index Perf Weighted Per % Wted EPS Chge Net Revision vs M-3% Recurrent Earnings Weight 2007 2006 2007 2006 2008 2007 2006 Yield 07 Fiscal 07 Fiscal 06 2008 2007 2006 100.0% 6.6% 17.9% 15.5 x 17.1 x 12.0% 10.3% 19.5% 2.40% -1.4% 0.2% 2 059 677 1 839 319 1 667 741 145 845 World Consumer Discretionary 9.8% -4.6% 19.4% 16.8 x 19.2 x 16.9% 13.9% 14.7% 1.94% -0.2% 0.5% 194 179 166 125 World Consumer Staples 8.8% 16.0% 17.8% 20.0 x 22.6 x 11.4% 13.2% 12.6% 2.18% 1.4% -0.2% 140 116 125 801 111 114 World Energy 10.6% 23.4% 15.5% 13.1 x 13.9 x 7.8% 6.1% 19.9% 2.09% 1.4% 0.6% 248 577 230 505 217 256 World Financials 22.7% -10.5% 20.9% 12.1 x 12.3 x 12.3% 2.1% 22.7% 3.75% -8.5% 0.0% 601 618 535 578 524 717 World Healthcare 8.9% 3.7% 9.0% 17.0 x 19.4 x 9.9% 13.9% 12.4% 1.93% 1.1% -0.1% 163 348 148 618 130 481 World Industrials 11.4% 13.5% 16.7% 16.5 x 19.9 x 10.7% 20.6% 20.8% 2.02% 2.3% 0.6% 217 796 196 664 163 004 World Information Technology 11.0% 14.2% 8.6% 22.2 x 25.9 x 20.1% 16.7% 12.6% 0.84% 2.2% 0.2% 169 622 141 243 121 068 World Materials 7.1% 28.2% 26.2% 14.8 x 16.9 x 11.0% 14.0% 38.9% 1.89% 1.4% 1.1% 151 922 136 911 120 089 World Telecommunication Svc 4.9% 17.3% 27.5% 15.9 x 19.0 x 6.2% 20.1% 10.8% 3.66% 9.3% -0.8% 92 816 87 396 72 760 World Utilities 4.7% 18.8% 32.1% 18.4 x 19.7 x 8.2% 6.8% 20.6% 3.06% 0.1% 0.8% 78 448 72 485 67 865 World Index Growth 51.9% 12.4% 13.8% 18.5 x 20.8 x 12.2% 12.3% 19.6% 1.59% 1.5% 0.7% 896 475 798 941 711 635 World Index Value 50.2% 0.9% 22.2% 13.2 x 14.5 x 11.1% 9.8% 18.8% 3.29% -3.7% -0.5% 1 208 335 1 087 152 989 734 Msci Usa 47.3% 4.0% 13.2% 16.9 x 17.4 x 15.1% 2.9% 15.5% 1.85% -5.6% 0.4% 916 113 795 933 773 749 Msci EAFE 48.7% 8.1% 23.5% 14.2 x 16.5 x 9.4% 16.1% 23.4% 2.97% 2.0% 0.0% 1 066 966 974 946 839 684 USA Consumer Discretionary 4.4% -11.2% 16.3% 20.0 x 20.0 x 20.9% 0.1% 7.8% 1.29% -6.9% -0.1% 75 779 62 669 62 590 USA Consumer Staples 4.6% 12.5% 11.7% 19.7 x 21.9 x 11.1% 11.1% 6.5% 2.09% 0.4% -0.6% 74 697 67 215 60 514 USA Energy 5.7% 30.0% 20.0% 13.8 x 14.8 x 12.4% 6.6% 25.8% 1.21% 0.1% 1.4% 132 471 117 821 110 477 USA Financials 8.2% -20.7% 16.2% 12.7 x 10.9 x 17.8% -14.7% 21.9% 3.40% -20.2% 0.4% 215 484 182 910 214 512 USA Healthcare 5.7% 5.8% 5.1% 17.4 x 19.7 x 10.8% 13.7% 6.3% 1.62% 0.7% -0.2% 104 193 94 040 82 726 USA Industrials 5.3% 12.0% 11.3% 17.3 x 19.4 x 11.7% 12.1% 17.5% 1.89% 0.5% 1.3% 97 389 87 150 77 749 USA Information Technology 8.1% 16.0% 7.5% 22.7 x 26.0 x 20.2% 14.4% 8.6% 0.63% 2.8% 0.6% 122 127 101 621 88 792 USA Materials 1.7% 24.3% 13.4% 17.3 x 16.6 x 13.4% -3.8% 38.0% 1.91% -2.6% 2.2% 31 232 27 543 28 629 USA Telecommunication Svc 1.7% 8.6% 33.0% 17.6 x 21.3 x 13.9% 21.1% 4.7% 2.85% -0.5% 0.1% 31 609 27 742 22 903 USA Utilities 1.8% 16.7% 16.2% 18.0 x 18.5 x 6.7% 3.0% 13.5% 2.79% 0.4% -0.1% 29 760 27 882 27 071 Msci Europe 629 830 34.0% 10.3% 30.3% 13.4 x 15.4 x 10.3% 14.8% 28.8% 3.31% 1.6% 0.1% 797 905 723 248 EUR Consumer Discretionary 3.1% 7.8% 32.6% 14.4 x 18.1 x 16.9% 25.1% 25.5% 2.98% 5.7% 1.3% 70 347 60 202 48 128 EUR Consumer Staples 3.3% 23.4% 30.9% 19.6 x 22.7 x 11.5% 16.1% 22.6% 2.35% 3.2% 0.3% 53 664 48 114 41 432 EUR Energy 3.5% 14.7% 14.0% 11.3 x 11.5 x 3.6% 1.9% 17.2% 3.48% 1.9% -0.4% 90 708 87 563 85 922 EUR Financials 9.0% -6.4% 33.8% 10.1 x 11.2 x 9.7% 10.8% 33.0% 4.56% -2.0% 0.0% 277 994 253 348 228 580 EUR Healthcare 2.5% 0.5% 13.7% 15.8 x 17.8 x 7.9% 12.6% 28.0% 2.61% 1.3% 0.1% 48 756 45 203 40 132 EUR Industrials 3.6% 17.9% 38.6% 16.3 x 21.2 x 13.7% 30.4% 26.2% 2.42% 4.1% -0.3% 70 832 62 279 47 750 EUR Information Technology 1.2% 9.1% 16.4% 19.3 x 22.3 x 22.0% 16.0% 27.5% 1.92% -1.6% -1.5% 21 558 17 677 15 240 EUR Materials 3.1% 33.7% 42.1% 13.3 x 16.4 x 9.7% 23.4% 42.4% 2.17% 3.2% 0.7% 72 595 66 197 53 634 EUR Telecommunication Svc 2.6% 26.2% 28.9% 15.6 x 17.8 x 8.8% 13.9% 20.9% 4.25% 8.6% -0.3% 50 595 46 510 40 834 EUR Utilities 2.3% 28.6% 52.4% 17.8 x 21.2 x 9.9% 19.4% 37.2% 3.41% 3.8% 1.7% 40 935 37 245 31 202 World Index Small Cap 9.2% -1.3% 15.8% 21.6 x 23.7 x 35.6% 9.9% 13.2% 2.05% 1.0% 164 933 121 598 110 627 11 18/12/2007 Disclaimer We do not warrant, endorse or guarantee the completeness, accuracy, integrity, or timeliness of the information provided in this publication. 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