Transdev Live #3 PDF 5.8Mo

Transcription

Transdev Live #3 PDF 5.8Mo
Vers un transport
zéro émission :
les avancées
du Living Lab
bus électrique
14
PRINTEMPS
2016
18
Préparer l’avenir
sous l’angle
de l’autonomie
énergétique
22
VÉHICULES AUTONOMES
UN NOUVEAU MODE DE
TRANSPORT QUI BOUSCULE
LES CODES DE LA MOBILITÉ
sommaire -
6
12
18
1
édito
NOTRE AMBITION
RETROUVÉE
2
quoi de neuf ?
14
22
TRANS.CITÉ, DÉJÀ 30 ANS
AUX CÔTÉS DES
ACTEURS DE LA MOBILITÉ
4
success stories
6
reportage
À WASHINGTON,
SPLIT RÉVOLUTIONNE
LE TRANSPORT
À LA DEMANDE
À NANTES, LA SEMITAN
S’ENGAGE
POUR LA TRANSITION
ÉNERGÉTIQUE
14
à vos côtés
VERS UN TRANSPORT
ZÉRO ÉMISSION :
LES AVANCÉES DU
LIVING LAB BUS ÉLECTRIQUE
16
les solutions
qui marchent
PORTRAITS DE VOYAGEURS
18
c’est dans l’air
VÉHICULES AUTONOMES
UN NOUVEAU MODE DE
TRANSPORT QUI BOUSCULE
LES CODES DE LA MOBILITÉ
22
c’est demain
PRÉPARER L’AVENIR SOUS
L’ANGLE DE L’AUTONOMIE
ÉNERGÉTIQUE
24
ils font Transdev
TRANSDEV live AU CŒUR DES MOBILITÉS
Directrice de la publication : Dominique Wood
Directrice de la rédaction : Cécile Duval. Rédactrice en chef :
Isabelle Debergue. Assistante éditoriale : Leslie Papillot.
Tous nos remerciements aux membres du comité éditorial
et aux contributeurs. Crédit photos : Ton Borsboom, Jean-François
Deroubaix, Jason Dixson, Franck Dunouau, Easymile, Jawad
Elajnad/Interlinks, Freemz, Christophe Guibbaud/abacapress.com,
Frédéric Le Lan - Communauté d’Agglomération de La Rochelle,
Cabinet d’architectes L’Hyver Bréchet Lohé et Associés,
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Geoffroy Mathieu/Interlinks, Rob Suisted - www.naturespic.com/
Transdev, Transdev, Van der Vaart Fotografie, Tilman Weishart.
Illustrations : Tino.
Ce document est imprimé sur un papier certifié FSC composé
à 100 % de pâte recyclée par un professionnel labellisé
Imprim’Vert. N° ISSN 2430-2406
Conception-réalisation-rédaction :
- édito
NOTRE AMBITION
RETROUVÉE
Après trois années consacrées au redressement
de Transdev, c’est avec fierté que nous avons
pu annoncer des résultats plus qu’encourageants en 2015. Ces résultats sont le fruit d’un
travail d’équipe, et de l’engagement et de la
mobilisation de nos collaborateurs. Aujourd’hui,
nous pouvons non seulement nous appuyer sur
des fondamentaux sains et solides, mais aussi
poser les bases de nouvelles ambitions pour
répondre aux attentes d’un marché qui évolue
à un rythme sans précédent.
Connexion permanente, information en temps
réel, intermodalité, déplacements partagés…
pour répondre à ces enjeux et aborder la mutation du secteur de la mobilité, nos atouts sont
multiples : un cœur de métier fort et des expertises reconnues dans le monde entier, une relation de confiance privilégiée avec les pouvoirs
publics et les collectivités, une profonde expérience dans le transport à la demande, une
compétitivité retrouvée et une capacité d’innovation aussi bien dans le transport public que
dans les nouvelles formes de mobilité nées de
l’économie du partage.
Acteur des nouvelles
mobilités, Transdev a tous
les atouts pour innover
en termes de solutions
et de services.
JEAN-MARC JANAILLAC,
PRÉSIDENT-DIRECTEUR GÉNÉRAL DE TRANSDEV
Notre ambition s’incarne dans notre projet
d’entreprise, Transdev 2020, que nous avons
bâti collectivement tout au long de ces derniers
mois. C’est un projet de transformation de notre
Groupe et de nos activités, qui place au cœur
de nos priorités la relation client, l’excellence
opérationnelle et commerciale, l’innovation,
le développement de nos talents, la transversalité et l’agilité de nos organisations. Avec
Transdev 2020, nous nous sommes donné les
moyens de nous affirmer comme l’acteur majeur d’une mobilité réinventée.
Dans quelques jours, je quitterai Transdev avec
le regret de laisser derrière moi des équipes
remarquables auxquelles je me suis beaucoup
attaché, mais aussi avec le souvenir de trois
années extraordinaires et la fierté du travail
accompli et du chemin parcouru. Je sais que
les collaborateurs de Transdev sauront porter
haut et fort nos projets et qu’avec nos clients et
partenaires, ils poursuivront avec enthousiasme la dynamique engagée.
TRANSDEV live
I1
quoi de neuf ? -
TRANS.CITÉ, DÉJÀ 30 ANS
AUX CÔTÉS DES
ACTEURS DE LA MOBILITÉ
Créée en 1986, Trans.Cité est fidèle aux valeurs de ses débuts et a toujours pour
vocation de rassembler experts, professionnels et élus autour des enjeux de mobilité,
et plus largement au rôle de cette dernière au sein des enjeux sociétaux
et d’aménagement des villes et territoires. Rétrospectives et perspectives
d’une des associations les plus atypiques du transport.
L
e 7 avril dernier, l’association Trans.Cité a fêté ses 30 ans en
clôture de la journée thématique qu’elle organisait à Paris.
Une centaine de participants étaient réunis autour de
Pascal Bolo, son président et 1er adjoint au maire de Nantes,
Jean-Marc Janaillac, président-directeur général de Transdev et
Pierre-René Lemas, directeur général du groupe Caisse des Dépôts. Les membres de l’association, techniciens du transport,
élus de tous bords politiques, responsables de grandes agglomérations ou de petites intercommunalités, de France métropolitaine ou de territoires ultramarins ont assisté à cette journée
dédiée aux défis techniques des transitions énergétiques et
numériques, l’occasion pour chacun d’échanger autour de pro-
jets concrets. Les réflexions ont été nourries de plusieurs retours
d’expériences issus des réseaux tels que la mise en chantier de
la nouvelle version du Busway de Nantes, l’expérimentation électrique d’Argenteuil, le projet Watt de l’aéroport de Nice ou l’expertise zéro émission de Connexxion aux Pays-Bas. Deux enseignements ont émergé : l’engouement du public pour de nouvelles
solutions et innovations, et le manque de recul sur les nouvelles
technologies, mettant encore plus en évidence la nécessité d’un
dialogue étroit entre techniciens et élus. Cette journée a
été l’occasion de réaffirmer la volonté de Trans.Cité d’être,
aujourd’hui et à l’avenir « l’association qui fait bouger les idées
qui font bouger les hommes ».
“Participer aux
conventions permet
de tisser des liens
privilégiés au travers
de temps d’échanges
toujours constructifs.
C’est aussi la
possibilité de
prendre un peu de
recul par rapport
à ses propres
problématiques
en bénéficiant
des expériences
de chacun.”
SANDRINE LINQUÉ,
SECRÉTAIRE GÉNÉRALE
DE TRANS.CITÉ
2 I TRANSDEV live n°!3 - printemps 2016
- quoi de neuf ?
Entre vocations et ambitions,
une association au cœur de toutes les évolutions
Quelles raisons ont motivé la création
de Trans.Cité en 1986 ?
Jean-Luc Frizot : Face à un marché de plus en plus
concurrentiel, il paraissait important de ne pas se
positionner comme un simple « opérateur tractionnaire », mais comme un interlocuteur vecteur de
conseils et d’échanges de savoir-faire. Cette volonté de faire la différence s’est incarnée au travers de
la création de Trans.Cité, une association qui rassemble régulièrement élus et professionnels sur
des sujets tels que la fraude, l’intermodalité, ou
encore le numérique…
Quelles étaient les principales
caractéristiques de l’association
à ses débuts ?
Pascal Bolo : Les mêmes qu’aujourd’hui ! Dès sa création, Trans.Cité est sans doute l’un des rares lieux, si
ce n’est le seul, qui met de côté les appartenances et
les querelles politiques pour favoriser la liberté de
parole au profit de débats constructifs et conviviaux,
sans que personne n’ait à renier la moindre conviction. Une autre grande caractéristique de Trans.Cité
est son approche pratique et concrète. Régulièrement sur le terrain, en France comme ailleurs dans
le monde, l’association s’inspire des méthodes les
plus innovantes et délivre des retours d’expériences
qui peuvent ensuite profiter aux adhérents. Ce vivier
d’idées est la vraie force de l’association et un atout
majeur pour les territoires.
moyens de transport. Dans les années 2000, beaucoup de questions ont été soulevées autour de la
répartition des compétences… Plus récemment,
avec la réduction des dotations de l’État ou de la
diversification de l’offre, Trans.Cité aborde un cycle
consacré aux finances. Comment concilier les investissements assurant les développements nécessaires à la rénovation des matériels et réseaux ?
Comment améliorer les recettes commerciales et
réduire la fraude ? Comment améliorer la productivité interne et externe des réseaux ?
Trans.Cité vient de fêter
son anniversaire. Comment
envisage-t-elle l’avenir ?
Jean-Luc Frizot : Avec les défis que représentent
les transitions énergétique et numérique, Trans.Cité
a plus que jamais un rôle de partenaire à jouer auprès
des élus. Les expériences menées par les
différents réseaux de Transdev sont autant de tests
« terrain » qui permettent à ceux qui s’en inspirent
de gagner beaucoup de temps dans leurs propres
démarches d’évolution.
Pascal Bolo : Les transitions numérique et énergétique ne passeront pas par une voie unique, mais par
des mix de solutions innovantes, qui devront adapter
les technologies aux territoires, et non pas l’inverse.
Trans.Cité est le lieu idéal pour pouvoir échanger sur
ces retours d’expériences.
-
PASCAL BOLO
PRÉSIDENT DE TRANS.CITÉ,
1ER ADJOINT AU MAIRE DE
NANTES, PRÉSIDENT DE LA
SEMITAN ET VICE-PRÉSIDENT
DE NANTES-MÉTROPOLE
JEAN-LUC FRIZOT
DÉLÉGUÉ GÉNÉRAL
DE TRANS.CITÉ
ET DIRECTEUR GÉNÉRAL
DE TAM (TRANSPORTS
DE L’AGGLOMÉRATION
DE MONTPELLIER)
Trans.Cité se distingue par son
pragmatisme. Qu’apporte-t-elle
à ses adhérents ?
Pascal Bolo : Elle offre un cadre d’échanges de haut
niveau, où les thèmes les plus actuels sont abordés,
sous l’éclairage croisé des politiques publiques et
des problématiques techniques. Aujourd’hui, les
élus savent bien que le transport public ne peut se
résumer à déplacer des usagers d’un point A à un
point B. Moteurs d’une politique de développement
durable, les transports représentent à la fois des
enjeux sociaux, urbains, environnementaux, humains et techniques. Trans.Cité apporte un accompagnement d’experts, des réponses modernes et
citoyennes pour permettre l’émergence d’idées et
de projets novateurs.
Plus précisément, quels thèmes
sont abordés au sein de Trans.Cité ?
Jean-Luc Frizot : Laboratoire d’idées depuis trois
décennies, l’association a traversé différents grands
cycles. Au tout début, Trans.Cité était plutôt dans
un cycle de bâtisseurs. Il fallait poser les fondamentaux liés à la création de nouveaux réseaux ou leur
modernisation. Un second cycle s’est ensuite
construit, par exemple autour des bonnes politiques
tarifaires à appliquer, ou les meilleurs choix de gestion contractuels des réseaux. Suite à la loi de 1995
sont apparus des sujets tels que l’accessibilité des
Pourquoi rejoindre
Trans.Cité ?
• Partager des problématiques
et solutions de transports.
• Gagner du temps grâce aux
expériences menées sur d’autres
territoires.
• Échanger avec des experts.
• Bénéficier d’une information
toujours actualisée.
• Participer à des temps forts.
• Construire une autre vision
de la mobilité.
Pour s’informer ou adhérer :
[email protected]
[email protected]
TRANSDEV live
I3
success stories FRANCE
Une confiance
toujours plus solide
en Haute-Savoie
Ces derniers mois, en Haute-Savoie, Transdev
a été renouvelé dans trois contrats
significatifs. Le premier, en octobre 2015,
concerne la gestion du réseau urbain de bus de
l’agglomération de Thonon Évian-les-Bains. Le
réseau BUT (Bus Urbains Thononais) est géré
depuis 1997 sous contrat de délégation de service
public et transporte plus de deux millions de
voyageurs par an. En décembre 2015, le GLCT
(Groupement local de coopération
transfrontalière) a confirmé Transdev dans
l’exploitation des lignes transfrontalières T71, T72
et T73 en provenance d’Annecy et Évian-lesBains, et à destination de Genève. La ligne T74
reliant Chamonix à Genève est désormais
également incluse dans ce nouveau contrat. Le
dernier renouvellement signé en avril 2016
concerne la gestion du funiculaire de Thonon
reliant le centre-ville et le port de Thonon.
NOUVELLE-ZÉLANDE
Un contrat ferroviaire
de taille pour Transdev
Australasia
Transdev a remporté en janvier 2016 le
contrat du réseau ferroviaire du grand
Wellington, seconde ville du pays. Construite
avec l’industriel Hyundaï Rotem, l’offre s’est
distinguée par sa qualité en matière de fiabilité,
ponctualité, sécurité, confort et propreté. Ce
contrat confié par l’autorité organisatrice
GWRC (Greater Wellington Regional Council)
est établi pour une durée de neuf ans,
reconductible pour six ans. Son montant est
de 50 millions de dollars par an et il mobilise
une équipe de 450 collaborateurs à
l’exploitation du réseau. Avec ce nouveau
marché, Transdev conforte sa présence en
Océanie. En effet, Transdev exploite déjà le
réseau ferroviaire d’Auckland et est également
présent en Australie notamment à Sydney
(tramway) et à Melbourne (bus).
4 I TRANSDEV live n°!3 - printemps 2016
- success stories
ALLEMAGNE
Un réseau de bus majeur
dans le Land de Hesse
Transdev Rhein-Main GmbH (TDRM) et sa
marque Alpina ont remporté l’exploitation
du réseau urbain de bus des villes voisines
de Bad Homburg, Oberursel et Friedrichsdorf. Signé pour huit ans, reconductible deux
ans, ce contrat démarrera au 1er janvier 2017.
Pour couvrir les 38 lignes desservant les trois
villes, Transdev fera l’acquisition d’une flotte
de 50 bus, représentant 11 millions d’euros
d’investissement. Ultramodernes, ces véhicules à plancher bas répondront aux normes
d’émissions les plus exigeantes.
CANADA
Un partenariat
public-privé d’envergure
La conception, la construction, l’exploitation,
la maintenance et le financement de la
première phase du projet de tramway (Light
Rail Transit) de la ligne d’Edmonton Valley
ont été confiés au consortium TransEd Partners
(Bombardier Transportation, EllisDon,
Bechtel...) dans le cadre d’un partenariat publicprivé de 1,8 milliard d’euros. Transdev fournira
ses services de support en ce qui concerne
l’exploitation : participation au développement
du plan et de l’ensemble des procédures
d’exploitation, dispense de formations, gestion
quotidienne des aspects opérationnels du
système en tant que partenaire industriel du
consortium. Cette première phase implique la
création de 11 arrêts sur chaussée pour une ligne
de 13,1 km reliant le sud-est de la ville aux arrêts
existants du centre d’Edmonton. La
construction de la Valley Line devrait s’achever
en 2020.
TRANSDEV live
I5
reportage -
6 I TRANSDEV live n°!3 - printemps 2016
- reportage
À WASHINGTON,
SPLIT RÉVOLUTIONNE
LE TRANSPORT À LA DEMANDE
Fin mai 2015, à Washington, Split lançait un service
de transport à la demande instantané, piloté à l’aide d’une application
ultraperformante. Une technologie créée par Ajelo, une start-up
rachetée par Split grâce à un investissement de Transdev.
D
upont Circle, Washington. Lundi 13 juillet, 8 h 15. Sur la
place située au cœur de la capitale américaine, Jonathan,
32 ans, attend debout le long du trottoir. Il y a un instant,
il a commandé une voiture avec son téléphone mobile
en vue de se rendre à son travail dans le quartier de Chinatown à
2 miles de là. Pour cela, il a utilisé la nouvelle application Split.
Connecté au site en une seconde, il a, une fois sa commande passée, été immédiatement informé que le véhicule viendrait le
prendre, dans un peu plus d’une minute, à un point de rendez-vous
situé une cinquantaine de mètres plus loin, et que la course lui
coûterait 4 dollars. Il y a quelques années, Jonathan a fait le choix
de ne plus avoir de voiture et se rend le matin à son bureau en bus
ou en métro. Mais depuis que Split a été lancée fin mai 2015, il utilise de plus en plus souvent ce mode de transport. « Avec Split, je
mets 15 minutes pour aller travailler. C’est trois fois plus rapide que
le bus, deux fois plus rapide que le métro et surtout à peine plus
cher qu’un ticket de métro qui, ici à Washington, peut coûter
4 dollars ! », raconte Jonathan.
•••
“L’acquisition par Split
de l’algorithme créé par
Ajelo en Finlande va nous
permettre d’offrir à de
nombreuses villes des
solutions de transport
à la demande pratiques
et abordables.”
ARIO KESHANI,
PDG DE SPLIT TECHNOLOGY
TRANSDEV live
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I7
08/06/2016 12:30
reportage •••
Comme Jonathan, des centaines de Washingtoniens utilisent désormais le service de transport à la demande (TAD) proposé par Split.
Concurrent direct de Uber et de Lyft, les deux autres grands services
de TAD proposés dans la capitale américaine, Split se démarque
par son principe de voiture pouvant être partagée entre passagers
se dirigeant dans une même direction et par des prix encore plus
attractifs. « L’expérience passager est différente : le voyageur
peut trouver quelqu’un d’autre dans la voiture ou devoir s’arrêter
en cours de route pour embarquer un nouveau passager. Mais, du
coup, le prix de la course est en moyenne 50 % moins cher qu’Uber,
même si le passager reste seul dans le véhicule », explique Ario
Keshani, PDG de Split Technology. Prix de la course : 2 dollars pour
la prise en charge puis 1 dollar par mile parcouru. 80 % de cette
recette est ensuite reversée au chauffeur.
SPLIT À
WASHINGTON,
C’EST :
18
collaborateurs
50
véhicules
300
courses par jour
Algorithme ultraperformant
Constitué d’une cinquantaine de voitures particulières conduites
par leurs propriétaires selon un emploi du temps défini par euxmêmes, Split emploie, en plus des conducteurs, 18 collaborateurs
permanents et assure à ce jour quelques centaines de courses par
jour sur une partie de l’agglomération de Washington. Depuis son
lancement, le réseau enregistre 15 à 25 % de fréquentation supplémentaire chaque semaine. De fait, 75 % des clients font appel
à Split une deuxième fois et aujourd’hui chaque client commande,
en moyenne, entre trois et quatre courses par semaine. Un démarrage prometteur. Quant à l’application pour mobiles, elle a déjà
été téléchargée plus de 10 000 fois. « Notre cœur de cible est la
clientèle des “millenials” comme on dit ici aux États-Unis, c’est-àdire la “génération Y” des moins de 35 ans, qui sont de plus en plus
nombreux à ne pas avoir de voiture et qui constituent une part
croissante de la population de la capitale américaine », précise
Sara Pierce, directrice marketing de Split.
Sur le plan technique, Split fonctionne à l’aide d’un algorithme
ultraperformant qui permet – grâce à une cartographie informatique de la ville dans laquelle a été intégré un réseau de « nœuds
de transmission » – de relier instantanément la demande de
transport émise par le client depuis son mobile au véhicule le plus
proche. Plus de 2 000 nœuds émaillent ainsi le plan de Washington.
En outre, et c’est l’une de ses particularités, cet algorithme très
complexe recense les destinations redondantes tout le long des
différents itinéraires demandés, ce qui permet d’identifier instantanément tous les voyageurs se rendant dans une même direction
et donc de proposer du covoiturage. « Les applications informatiques ont révolutionné le métier du transport à la demande.
En ce qui concerne l’algorithme que nous utilisons chez Split,
c’est un outil qui offre une valeur ajoutée indéniable par rapport
à la technologie de nos concurrents, que ce soit en matière de
performance ou de tarification », explique Ario Keshani.
-
Avec Rezo Pouce, la voiture individuelle
se transforme en voiture partagée !
Transdev, en partenariat avec l’association Rezo Pouce*, renforce
la complémentarité entre les réseaux de transport collectif
et les nouveaux services de mobilité dans les territoires. Reprenant
le concept de l’autostop, Rezo Pouce offre une nouvelle solution
de mobilité conviviale et écologique principalement en MidiPyrénées et en Haute-Savoie dans les territoires enclavés ou non
desservis. Véritable alternative à la voiture individuelle de plus
en plus coûteuse pour de nombreux ménages, Rezo Pouce permet
au conducteur et au passager, via l’application, de se rencontrer
8 I TRANSDEV live n°!3 - printemps 2016
aux arrêts « Sur le pouce » et de voyager ensemble. Le coût
de chaque déplacement est estimé sur la base de 0,05 centime du
kilomètre. Ce service est aussi une réponse adaptée aux attentes
des collectivités, contraintes dans leurs budgets : le dispositif Rezo
Pouce est simple à mettre en place et peu coûteux, se résumant
à l’aménagement de points d’arrêt, nettement moins onéreux
que la mise en place d’un service classique de transport collectif.
* Association de collectivités qui anime le premier réseau d’autostop organisé,
implantée dans 140 communes en France.
- reportage
JAN HORSTMANN,
DIRECTEUR DE LA DIVISION TOD
DE TRANSDEV NORTH AMERICA
Le transport partagé
est un atout dans
les offres de transport
multimodales
“
Depuis quelques années, les applications
de transport à la demande jouent un rôle
de plus en plus important. Comme il aurait
été trop long de développer notre propre
algorithme, nous avons cherché les meilleures
applications déployées dans le monde et avons
été séduits par celle développée par Ajelo
pour le réseau de minibus de la ville d’Helsinki
en Finlande, qui a l’avantage d’offrir du
transport partagé et permet donc d’être
très concurrentiel en matière de tarification.
En novembre 2014, nous avons racheté
Ajelo et, grâce à sa technologie de pointe,
pu finaliser le projet Split de transport
à la demande instantané à Washington
sur un modèle Business to Consumer (BtoC)
en voiture particulière. Transdev souhaite
maintenant adapter cette technologie pour
faire du Business to Government (BtoG)
et se renforcer sur le marché des collectivités.
Car il est clair qu’aujourd’hui le transport
partagé est un véritable atout dans les offres
de transport multimodales.
”
Aux Pays-Bas, Abel réunit
les clients dans le même véhicule
Inspiré du retour d’expériences du projet Cabster et du succès
de Kutsuplus à Helsinki, Connexxion a lancé Abel fin 2015 : un service
à la demande en temps réel, proposant aux voyageurs, via l’application,
un service de porte-à-porte abordable. Abel regroupe instantanément
les personnes voyageant dans la même direction en utilisant un algorithme
de routage en temps réel. Les itinéraires ne sont jamais prédéterminés.
Abel crée et adapte ses itinéraires en temps réel, au fur et à mesure
des demandes de trajets. Le service est déployé depuis janvier 2016 avec
10 voitures (KIA et Nissan). L’ambition est de gagner 20 % des courses
en taxi sur Amsterdam avec une moyenne de 1,92 passager par heure.
TRANSDEV live
I9
reportage -
10 I TRANSDEV live n°!3 - printemps 2016
- reportage
À NANTES, LA SEMITAN S’ENGAGE
POUR LA TRANSITION
ÉNERGÉTIQUE
Tramways électriques, bus au gaz naturel, bateaux à hydrogène, multimodalité,
parkings-relais : depuis 1985, TAN, le réseau de transports publics de Nantes,
dont Transdev est partenaire, dit non au diesel et fait preuve d’avant-gardisme
en matière de transports en commun propres. Reportage.
N
antes. Mercredi 18 novembre, 9 heures. Debout sur le
quai du pôle multimodal tramway-bus-TER Haluchère au
nord-est de Nantes, Emmanuel, 44 ans, attend le passage
du prochain tramway de la ligne 1. Il y a un instant, il a
laissé sa voiture au vaste parking-relais attenant à la station. Près de
lui se tient une jeune femme qui, elle, a laissé son vélo au parc à vélos
couvert de la station. Emmanuel habite à Vallet, un petit village à une
demi-heure de voiture. Lorsqu’il vient à Nantes, il prend désormais
sa voiture jusqu’à la périphérie de l’agglomération, puis le tramway
et le bus. « Avant, je prenais la voiture jusqu’au centre-ville. Mais il
était toujours difficile de trouver une place pour se garer, cela me
coûtait cher et je perdais un temps fou dans les embouteillages.
Depuis que les parkings-relais ont été créés, je viens plus
souvent à Nantes, car le prix du stationnement est compris dans le
prix du billet de tramway. C’est plus économique, plus rapide et bien
sûr moins polluant », explique Emmanuel.
Réduire l’empreinte carbone
Emmanuel fait partie des quelque 357 000 voyageurs qui, chaque
jour, empruntent le réseau de transports en commun de Nantes
Métropole, 24 communes, 600 000 habitants. Ce réseau urbain
est principalement exploité par la Semitan (Société d’économie
mixte des transports en commun de l’agglomération nantaise) et
par ses sous-traitants en partenariat avec Transdev sous le nom
commercial « TAN ». Il comprend essentiellement trois lignes de
tramway (44 kilomètres, 83 stations, 91 rames) et 60 lignes régulières de bus. Parmi elles, une ligne de bus à haut niveau de service
(Busway), sept lignes en site propre et à fréquence élevée utilisant
des véhicules de dernière génération (Chronobus), quatre lignes
de bus Express pour sortir de l’agglomération et une navette pour
rejoindre l’aéroport de Nantes Atlantique.
“"Si Nantes a été élue Capitale
Verte en 2013, c’est notamment
parce que les performances
environnementales de son réseau
de transports lui ont permis
d’obtenir la meilleure note.
Cela a été son premier atout.”
ALAIN BOESWILLWALD,
DIRECTEUR GÉNÉRAL DE LA SEMITAN
Mais ce qui, aujourd’hui, caractérise par-dessus tout le réseau
TAN, c’est la prépondérance des modes de transports propres.
Objectif : réduire a minima l’empreinte carbone. Tramways électriques, bus au gaz naturel (GNV), bus hybrides, navette fluviale,
vélos, voitures en libre-service et, demain, un Busway électrique.
TAN est aujourd’hui l’un des réseaux de France les plus avancés
en matière de lutte contre les émissions polluantes. Cette réalité,
TAN la doit à la politique environnementale ambitieuse en matière
de transports publics que mène Nantes Métropole avec la Semitan
depuis la fin des années 70. « Ce n’est pas un hasard si Nantes fut
la première ville de l’Hexagone à réintroduire le tramway en 1985
puis l’une des premières, en 1997, à utiliser des bus roulant au gaz
naturel. Il y a derrière cela une volonté politique de longue
date. Aujourd’hui, c’est encore la première à innover en lançant
prochainement de nouvelles navettes fluviales propulsées par des
piles à combustibles utilisant de l’ hydrogène », raconte
Alain Boeswillwald, directeur général de la Semitan.
•••
TRANSDEV live
I 11
reportage -
Avec le GNV, les
émissions de particules
sont négligeables
PHILIPPE BÈGUE,
RESPONSABLE
DU DÉPARTEMENT
MATÉRIEL ROULANT BUS
“
L’utilisation de gaz
naturel véhicule (GNV),
ou de bioGNV, pour faire
rouler des bus permet de
réduire considérablement
les émissions polluantes
dans les métropoles et les centres urbains. Avec
le GNV, les émissions de particules nocives par les
gaz d’échappement sont négligeables par rapport
au diesel et à l’essence. Sans oublier le bruit
qui, lui aussi, est diminué de façon significative.
Dans ces conditions, on peut se demander pourquoi
toutes les villes de France n’ont pas adopté des bus
au GNV. Tout simplement parce que cela suppose
un certain investissement. Le prix d’achat d’un bus
au GNV est plus élevé de 40 000 euros qu’un bus
diesel et les coûts de maintenance plus chers
de 15 %. En revanche, le gaz est deux fois moins cher
que le gazole. Ce qui, à terme, équilibre les coûts.
”
LE RÉSEAU
TAN, C’EST :
300
BUS
AU GNV SUR 400
6
3
BUS
HYBRIDES
LIGNES
DE TRAMWAY
ÉLECTRIQUE
1
NAVETTE
FLUVIALE À
L’HYDROGÈNE
1800
130
COLLABORATEURS
+ DE
MILLIONS
DE VOYAGES
PAR AN
12 I TRANSDEV live n°!3 - printemps 2016
•••
Favoriser le report modal
À Nantes, la grande particularité du réseau TAN est d’utiliser
majoritairement, depuis 1997, des bus roulant au gaz naturel
(GNV). Un choix motivé à l’époque par le souhait des élus communautaires de lutter contre la pollution atmosphérique urbaine,
mais aussi de se désengager de la filière pétrole et de bénéficier
du gaz naturel arrivant par méthaniers dans le port de Nantes
Saint-Nazaire depuis le Nigeria et l’Algérie. Ainsi, sur les 400 bus
du parc de la Semitan en circulation actuellement, moins d’une
centaine seulement continuent à rouler au diesel. Mais plus pour
longtemps, puisque l’achat d’un nouveau lot de 80 bus articulés
au GNV est prévu en 2016 et 2017.
Enfin, pour renforcer l’attractivité des transports publics de
l’agglomération dans une optique de développement durable,
Nantes Métropole et la Semitan s’attachent, depuis 2006, à
diversifier au maximum l’offre de transport et à développer un
peu plus chaque jour l’intermodalité. Ainsi, en dehors des trois
lignes de tramway et des 60 lignes de bus, le réseau TAN inclut
également deux liaisons fluviales sur la Loire et l’Erdre (Navibus),
cinq portions de lignes ferroviaires appartenant au réseau du TER
Pays de la Loire, un service de transport à la demande (Proxitan),
un service d’autopartage (Marguerite), un service de vélo en libreservice (Bicloo) ainsi que 58 parkings-relais pouvant accueillir
plus de 7 400 véhicules. Le tout articulé de façon à favoriser le
report modal aux quatre coins du réseau.
- reportage
Imaginer la mobilité de demain
Forte de son engagement, en septembre dernier, en faveur de la
charte « Objectif CO2 » du ministère de l’Environnement, de l’Énergie et de la Mer par laquelle les transporteurs s’engagent à réduire
leurs émissions de carbone (voir encadré), la Semitan a fait des choix
volontaristes pour le futur afin de lutter contre le réchauffement
climatique. D’abord, le passage à l’électrique, à la rentrée 2018, de
la ligne 4 - Busway, une ligne de BHNS de 7 kilomètres qui, avec ses
38 000 passagers par jour, est aujourd’hui saturée. La métropole va
ainsi investir 43,2 millions d’euros dans l’achat de véhicules électriques
dernière génération de 24 mètres de long (contre 18 mètres actuellement) se rechargeant en quelques secondes grâce à un système
de recharge par induction ou combustion (appelé « biberonnage »)
installé aux terminus et dans certaines stations. Résultat : une capacité de transport augmentée de 35 % et un confort égal à celui du
tramway. « Nous avons fait ce choix parce que la technologie des
batteries embarquées et des systèmes de rechargement a considérablement évolué et permet aujourd’hui des conditions d’exploitation identiques aux autres types de bus. Bien sûr, les bus électriques
sont plus chers à l’achat que des bus au gaz mais les coûts sur tout
le cycle de vie sont comparables. Il s’agit aussi d’envoyer un signal
fort en matière de transition énergétique », explique Stéphane Bis,
directeur technique et maîtrise d’ouvrage de la Semitan.
En service depuis 2013, six bus hybrides complètent la flotte de bus
du réseau TAN. Ici, un bus hybride devant la station multimodale Haluchère.
Les échanges de bonnes pratiques
avec Transdev nourrissent
l’innovation
PASCAL BOLO,
VICE-PRÉSIDENT DE NANTES
MÉTROPOLE ET PREMIER ADJOINT
AU MAIRE DE NANTES
La population de l’agglomération
nantaise croît de 1 % chaque année
depuis 30 ans. Pour accompagner
ce développement et la mobilité
de chaque habitant, notre Plan
de déplacements urbains vise,
dans la durée, un équilibre entre
la place de l’automobile, celle
des modes doux, et celle des modes de transports collectifs
plus respectueux de l’environnement et plus économiques.
Ainsi, le développement de notre parc de bus au gaz naturel, lancé
il y a près de vingt ans, caractérise aujourd’hui, aux côtés du
tramway réintroduit il y a trente ans, l’avancée des transports
urbains de l’agglomération nantaise. Notre réseau est un élément
central de l’attractivité de notre métropole et symbolise son
ambition et sa capacité d’inventivité. Dans ce contexte, les échanges
de bonnes pratiques avec Transdev nourrissent l’innovation et nous
poussent à entreprendre sans cesse de nouvelles expérimentations
en faveur de modes de déplacement toujours plus écologiques.!
”
La particularité du réseau TAN est d’utiliser majoritairement,
depuis 1997, des bus au gaz naturel comprimé (GNC),
trois fois moins polluants en matière d’émission de NOx et CO2.
Dix ans après avoir relancé les navettes fluviales, la société de transports publics nantaise innovera en lançant sur l’Erdre, en 2016, un
Navibus à hydrogène, rebaptisé « NavHyBus’ ». Ce sera le premier
bateau à piles à combustible français. Alimenté en électricité
par deux piles à combustible qui consomment seulement de
l’hydrogène et de l’oxygène, le catamaran capable d’embarquer
vingt-cinq passagers et dix vélos ne rejettera que de la vapeur d’eau.
« En exploitant le futur NavHyBus’, nous voulons apporter la preuve
concrète qu’un navire à hydrogène est un mode de transport
de voyageurs pertinent. Et si notre expérimentation s’avère
positive, ce sera aussi une opportunité de développer dans la
région une filière industrielle créatrice d’emplois », explique
Pierre-François Gérard, chargé du projet à la Semitan.
-
TRANSDEV live
I 13
à vos côtés -
VERS UN TRANSPORT
ZÉRO ÉMISSION : LES AVANCÉES DU
LIVING LAB BUS ÉLECTRIQUE
Après le lancement du Living Lab bus électrique en juin 2015 à Nice
sur le site pilote du système Watt, Transdev a organisé
e
sa 2 édition à Eindhoven (Pays-Bas) où il exploitera, dès décembre 2016,
une flotte de plus de 40 bus électriques.
A u cours des dernières années, Transdev est devenu une
référence de l’électromobilité. Au-delà des premières
expériences basées sur l’exploitation de minibus électriques en centre-ville (La Rochelle, Rotterdam…), de
voitures en libre-service (La Rochelle, Nice, Lyon) et de taxis (ÉtatsUnis, Royaume-Uni), le Groupe exploite aujourd’hui des bus électriques standard sur 12 sites répartis dans six pays pour un nombre
total qui dépassera les 120 bus en 2016. Ces solutions sont toutes
adaptées aux spécificités géographiques, climatiques et d’usage
de chaque territoire.
Pour échanger et capitaliser sur ces expériences est né le Living
Lab bus électrique qui réunit en une communauté internationale
les réseaux de transport et les experts issus d’autorités organisatrices de transport, de ministères, d’agences gouvernementales
et de centres de recherche.
Les 90 participants réunis à Eindhoven les 17 et 18 mai ont ainsi
pu partager les retours d’expérience d’intervenants issus de cinq
pays. Les domaines liés à la sécurité, le coût total de possession
de bus électriques, les infrastructures de charge, les impacts d’une
transition « zéro émission » sur l’exploitation, le financement de
projets de transition énergétique et le confort des passagers ont
été au cœur des échanges. Lors de son intervention, Sharon Dijksma, secrétaire d’État au ministère de l’Infrastructure et de l’Environnement, a rappelé l’engagement de son pays dans une transition majeure vers le zéro émission à horizon 2025. Elle a également encouragé les acteurs publics et privés à se mobiliser et à
unir leurs initiatives.
“Le transport ‘zéro émission’
exige une collaboration entre
le public et le privé. Je salue
les efforts de Transdev pour
produire et partager de nouvelles
connaissances. Le Living Lab est
une magnifique initiative.”
SHARON DIJKSMA,
SECRÉTAIRE D’ÉTAT AU MINISTÈRE
DE L’INFRASTRUCTURE ET DE
L’ENVIRONNEMENT DES PAYS-BAS
“Depuis des années, l’agglomération
grenobloise se distingue par son
engagement en faveur d’un transport
respectueux de l’environnement. Notre
ambition est d’abandonner complètement
le diesel dès 2020. Notre réseau de
transport doit devenir un démonstrateur de
l’électromobilité. Le Living Lab de Transdev
va nous accompagner dans cette voie.”
YANN MONGABURU,
PRÉSIDENT DU SYNDICAT MIXTE DES TRANSPORTS EN COMMUN
DE L’AGGLOMÉRATION GRENOBLOISE
14 I TRANSDEV live n°!3 - printemps 2016
- à vos côtés
Île-de-France :
de la COP21 à l’exploitation
en conditions réelles
Depuis décembre 2015, Transdev expérimente un bus électrique sur la ligne
structurante du réseau R’Bus qui relie la
gare d’Argenteuil à celle de Sartrouville.
Ses batteries ont une autonomie suffisante
(entre 250 et 300 km) pour assurer un service quotidien sans avoir besoin d’être
rechargées. C’est ce véhicule qui avait
transporté, avec succès, les délégations
étrangères au Bourget (93) en décembre
dernier lors de la COP21.
Les impressions des clients sont très
positives. Ils apprécient son silence, sa
modernité et son confort. En octobre prochain seront livrés 8 nouveaux véhicules,
ce qui donnera lieu à la formation de tous
les conducteurs via un module dédié aux
questions de fonctionnement, de sécurité et de rechargement. Les équipes de
maintenance passeront une habilitation
électrique spécifique. Le dépôt sera équipé d’un système de « charge intelligente »
dimensionné en fonction des besoins d’exploitation, du niveau de charge et de la
température des batteries. Cette opération
s’inscrit dans le cadre des orientations du
STIF, l’Autorité organisatrice des transports
d’Île-de-France, pour la transformation du
parc de véhicules actuels vers l’utilisation
d’énergies plus propres.
-
Eskilstuna et Umeå, Suède :
des véhicules qui se rechargent la nuit
Directement inspiré des travaux menés par l’équipe d’Espoo
en Finlande, Transdev Suède a décidé de se lancer dans l’aventure du bus électrique pour le réseau de la ville d’Eskilstuna,
un important centre industriel à l’ouest de Stockholm. Après
de multiples recherches et échanges avec la collectivité, il a
été convenu de commencer par un premier test terrain avec
deux véhicules électriques. Le choix s’est porté sur des véhicules BYD fabriqués en Chine et distribués par les Pays-Bas.
Leur principal atout est de se recharger la nuit au dépôt et
en service pendant les périodes de battement. Les deux véhicules ont été livrés début décembre 2015, concrétisant de
longs mois de recherches et de tests en amont. Les premiers
échos des voyageurs sont déjà très positifs.
Au nord du pays, dans la ville d’Umeå, Transdev a eu recours à
un constructeur local pour une première acquisition de 9 bus
électriques à rechargement rapide. Ce matériel est particulièrement adapté aux températures extrêmes du nord de la
Suède. Avec 33 bus électriques en 2019, c’est plus de la moitié
de la flotte d’Umeå qui sera électrique.
-
Eindhoven et sa région :
objectif zéro émission
La politique de transport engagée par
la province du Brabant est volontariste.
Reflet de l’ambition écologique du pays, le
« Green Deal », porté par le gouvernement,
va inscrire les Pays-Bas comme moteur de
solutions durables.
L’offre de Transdev pour le Brabant doit
être finement adaptée à la demande et
doit solliciter tous les modes disponibles
(sur terre et sur eau). L’ambition portée
par la Province est d’avoir en 2025 une
flotte complètement propre. C’est dans
ce cadre que Transdev a remporté,
début 2016, l’appel d’offres pour le
renouvellement de la concession Hermès.
Le Groupe exploitera ainsi fin 2016 une
flotte comprenant 43 bus articulés
électriques. Au nombre de 203 en 2024,
ces bus à rechargement par conduction
constitueront la plus grande flotte
électrique d’Europe. Ce déploiement
sera suivi de près par TNO, le partenaire
de recherche de Transdev Pays-Bas
avec lequel il a mis au point une boîte
à outils dédiée au bus électrique. Les
observations et les enseignements tirés
de l’exploitation de cette flotte viendront
nourrir les avancées du Living Lab.
-
TRANSDEV live
I 15
les solutions qui marchent -
PORTRAITS DE VOYAGEURS
Complètement intégré au quotidien de chacun, le numérique a une incidence
directe sur la mobilité et le comportement des usagers de transports collectifs.
Découverte de ces nouveaux Voyageurs Numériques avec Transdev Explorer.
A
!
vec près de 83 % de Français utilisant internet,
dont une large part se
connectant directement depuis leur smartphone, le numérique est aujourd’hui un vecteur d’information et de services incontournable
pour tout opérateur de transport.
Des profils de « voyageurs
numériques » très variés
Transdev a choisi de partir à la rencontre
de ces voyageurs connectés. Une
grande étude, menée dans dix territoires auprès de plus de 2 500 personnes, s’est attachée à décrypter les
perceptions et attentes vis-à-vis des
outils et services numériques en mobilité. Globalement, on constate une perception très positive des pratiques numériques, très largement répandues, et
notamment à l’égard des services qui
permettent d’optimiser la mobilité.
Grâce aux outils numériques et à la
connexion, le temps du transport collectif se valorise dans l’esprit du voyageur :
c’est un temps qui n’est plus perdu, bien
au contraire ! Lire, communiquer, écouter de la musique, régler des tâches quotidiennes tout en se déplaçant : voilà qui
donne au transport collectif un avantage
compétitif sur la voiture. Les enseignements de l’enquête permettront à
chaque réseau d’apporter une réponse
adaptée aux attentes des voyageurs en
puisant dans les nombreuses solutions
proposées par le Groupe Transdev. Mais
au-delà de ces convergences de vues,
l’étude a permis de mettre en lumière
des différences socioculturelles face
au numérique et de construire ainsi
trois grandes familles aux portraits variés :
Retardataires, Pragmatiques ou Enthousiastes. Transdev Explorer va poursuivre
son voyage avec deux nouveaux arrêts
en 2016 à Blazefield au Royaume-Uni
et à Saint-Étienne où Moovizy vient
d’être lancé.
Retardataires
“
Le numérique, on ne
parle plus que de ça ! Mes
petits-enfants me parlent
de Facebook et m’incitent
à m’inscrire. C’est vrai
que cela serait pratique
pour communiquer avec
eux. Mais en même temps,
tout ça me fait un peu
peur… Les achats en
ligne, les mails, et même
les déclarations de
revenus ! Tout ça va trop
vite pour moi. Je vois bien
qu’il faudrait que je m’y
mette, mais franchement,
je suis très partagé.
”
-
Étude réalisée avec nos partenaires Nova 7 et 15 Marches à
Beauvais, Marne-la-Vallée, Le Havre, Bayonne-Anglet-Biarritz, Caen, Nancy, Plateau de Saclay, Gironde, Saône-etLoire.
DES ATTENTES
CLAIREMENT IDENTIFIÉES
SE CONNECTER
54 % des voyageurs connectés
effectuent de 1 à 5 activités durant
leurs trajets. Un accès Wi-Fi gratuit
de qualité est pour eux
un incontournable.
Transdev y répond par
l’accélération du taux
d’équipement de ses réseaux
en Wi-Fi.
ACHETER
96 % des possesseurs de smartphone
veulent acheter et valider leur titre
de transport directement depuis
leur mobile.
Transdev propose un large choix
de solutions M-ticket, QR code,
la carte bancaire sans contact
en France, aux États-Unis,
au Royaume-Uni ou en Espagne.
À chaque contexte, une réponse !
16 I TRANSDEV live n°!3 - printemps 2016
S’INFORMER
75 % des voyageurs connectés
veulent une information en temps
réel, fluide et exhaustive sur leur
trajet et l’ensemble de leur réseau
de transport (horaires, itinéraires,
trafic…).
Les solutions Transdev Triplinx
à Toronto et Optymod à Lyon
leur apportent des réponses
précises à chaque instant.
S’OCCUPER
76 % des voyageurs utilisent leur
smartphone pour de multiples
activités.
Avec Smart Trip, Transdev
propose un service de lecture
en ligne pour se détendre
le temps de son trajet.
Les passagers de près
de 30 réseaux en profiteront
en 2016.
LES LARGUÉS CURIEUX
Ils se sentent dépassés par les technologies
et le numérique ou n’ont pas les moyens
d’y accéder, mais ressentent le besoin
de les utiliser davantage. Ils n’ont pas encore
mesuré les avantages que représentent
ces outils dans leurs déplacements.
LES MALGRÉ NOUS
Ils connaissent mal l’univers du numérique
dont ils se méfient. Leur usage se limite au
strict minimum imposé par leur emploi ou
la vie quotidienne. Ils n’achètent pas en
ligne, n’adhèrent pas aux réseaux sociaux
et sont soucieux de la protection de
leurs données personnelles.
Méthodologie : programme d’études déployé sur un an. Enquêtes qualitatives auprès de clients et non clients des
transports entre novembre 2014 et mai 2015 suivies d’un sondage sur un échantillon représentatif de 2 500 usagers
clients interrogés en face à face et par téléphone en juin 2015.
- les solutions qui marchent
Enthousiastes
“
Pour moi, sans internet ou pire
sans smartphone, impossible de vivre
normalement. Il ne me quitte jamais. Grâce
à lui, tout est plus simple. Une question
de culture générale : hop, Wikipédia !
Quand passe mon prochain bus ? Je clique
sur mon appli. J’organise un week-end
avec des amis, je poste sur Facebook.
Je cherche un job, LinkedIn ! Quelque
chose me choque, Twitter… En bref,
avec le numérique, je me sens totalement
en lien avec le monde.
”
Pragmatiques
“
LES BUTINEURS
Ils sont favorables au numérique et en
particulier internet. Ils « picorent » au gré
de leurs envies et besoins. S’ils leur arrivent
de jouer en ligne, c’est toujours avec mesure.
Quand ils se connectent aux réseaux sociaux,
c’est plus pour lire les posts de leurs
connaissances que pour publier eux-mêmes.
Certains se demandent
comment je fais pour être
toujours organisée ?
J’ai toujours un superassistant en qui j’ai toute
confiance : mon smartphone.
Calendriers, contacts,
notes, alertes, il m’aide
à gérer efficacement mon
quotidien. Et ce n’est
pas tout. Il me permet de
porter un regard critique
sur les offres du web, de
partager mes expériences
et de conseiller les autres
si besoin.
”
LES EFFICACES
LES «!ADDICTS!»
À l’aise avec les nouvelles technologies,
ils utilisent le numérique pour « manager »
leur vie et considèrent leur smartphone
comme un véritable assistant. Leur approche
du numérique est avant tout pratique :
trouver un itinéraire ou des horaires, planifier
un rendez-vous ou travailler à distance.
Leur smartphone est leur meilleur ami et
ils font tout avec ! À l’affût des dernières
nouveautés, ils utilisent beaucoup d’applis
spécialisées et les notifications push pour être
informés en temps réel. Jeux en ligne ou sur
consoles, réseaux sociaux : ils sont focalisés
sur leurs pôles d’intérêts.
LES SENTINELLES
LES CONTRIBUTEURS
Alertes, réclamations, bons plans, avis, conseils,
elles considèrent le numérique et internet
comme un moyen d’aider les autres et
d’améliorer le quotidien. Leurs outils de
prédilection sont Twitter pour son efficacité et
son immédiateté et les forums comme vecteurs
d’échanges et d’informations. Au contraire
du contributeur, elles adoptent une posture
individualiste, de lanceur d’alerte.
Avec pour volonté d’aider les autres ou
de collaborer à une œuvre collective,
ils partagent leurs informations sur Internet,
en libre accès. Ils postent ainsi des
commentaires sur TripAdvisor, publient
des analyses, créent des tutoriels ou des
blogs autour de leurs passions. Ils adoptent
une posture collaborative, au service
d’une communauté.
www.transdev.com
70%
93%
2/3
DES PERSONNES
INTERROGÉES POSSÈDENT
UN SMARTPHONE
D’ENTRE ELLES UTILISENT
LE SMARTPHONE
EN MOBILITÉ
DES PERSONNES CONSULTÉES UTILISENT
LEUR TRAJET POUR SE DÉTENDRE,
TRAVAILLER ET ORGANISER LEUR QUOTIDIEN
TRANSDEV live
I 17
c’est dans l’air -
18 I TRANSDEV live n°!3 - printemps 2016
- c’est dans l’air
VÉHICULES AUTONOMES
UN NOUVEAU MODE DE TRANSPORT
QUI BOUSCULE LES CODES DE LA MOBILITÉ
Transdev, qui a pour ambition de proposer les solutions de mobilité les plus
innovantes et le meilleur service à ses clients, s’est naturellement intéressé aux
véhicules autonomes. Flexibles en termes de couvertures horaire et géographique,
économiques, propres, ils offrent de multiples perspectives de développement.
Focus sur un projet d’avenir qui se conjugue déjà au présent avec Patricia Villoslada,
directrice véhicule autonome, Transdev Digital Factory.
Quand Transdev a-t-il commencé
à travailler sur des projets de
véhicules autonomes ?
PATRICIA
VILLOSLADA
DIRECTRICE VÉHICULE
AUTONOME,
TRANSDEV DIGITAL
FACTORY
Patricia Villoslada : Cela fait déjà une dizaine
d’années. Nous exploitons, depuis 2005 aux
Pays-Bas, une flotte de navettes autonomes
assurant la liaison entre un parc d’activités et
l’arrêt de métro sur un parcours de 1,8 km,
transportant 700 à 1 000 passagers par jour.
Quels sont les atouts de ce
nouveau mode de transport ?
P. V. : Les avantages du véhicule autonome
sont multiples. Ils sont d’abord extrêmement
flexibles. Selon les besoins des clients, ils
peuvent rouler 24 h/24, 7 j/7 et 365 jours par
an si nécessaire. Les passagers ne sont plus
contraints par un planning horaire. Étant électriques, ces voitures ou navettes sont propres
et silencieuses. Depuis les dernières évolutions du numérique,
les véhicules autonomes présentent encore plus d’atouts pour
les passagers : avec une connectique embarquée, il est possible
via des solutions mobiles de savoir en temps réel où se trouve
chaque navette, et même d’en appeler une si besoin.
Avec quels partenaires travaillez-vous ?
P. V. : Aujourd’hui, il existe différents constructeurs de véhicules
autonomes dans le monde. Mais la plupart travaillent sur des
véhicules de transports individuels. Pour ce qui est du transport
collectif ou partagé, les leaders sont français et se comptent sur
les doigts d’une main ! Nous sommes donc fiers de collaborer
avec les meilleurs. Actuellement, nos véhicules autonomes proviennent des startups Navya pour le site de Civaux (EDF) et
Easymile pour le site industriel de Ladoux (Michelin). Avec eux,
nous comptons bien déployer ces nouveaux modes de mobilité,
en France, mais aussi à l’étranger.
•••
À gauche Christophe Sapet (président de Navya), au centre, Louis Bellegarda
(directeur de la centrale EDF de Civaux), à droite Yann Leriche (directeur de la performance de Transdev).
“Nous sommes convaincus du
potentiel qu’offrent les véhicules
autonomes pour compléter
nos offres de service actuelles.
Notre ambition est grande et
pragmatique. Elle passe par
une première étape clé, celle sur
laquelle nous mettons toute notre
énergie aujourd’hui : consolider
notre expertise en capitalisant
sur la réussite des premières
exploitations telles que Civaux avec
Navya et Ladoux avec Easymile.”
YANN LERICHE,
DIRECTEUR DE LA PERFORMANCE
DU GROUPE TRANSDEV
TRANSDEV live
I 19
c’est dans l’air •••
Quels sont les exemples majeurs
d’exploitation de véhicules autonomes
par Transdev ?
P. V. : Le tout premier a donc été Rotterdam. Plus récemment,
nous avons participé à l’expérience menée par CityMobil2 sur
la ville de La Rochelle. Suite à un premier essai mené avec CityMobil1 entre 2006 et 2011, La Rochelle a renouvelé l’expérience
avec CityMobil2 de décembre 2014 à avril 2015. Six navettes prévues pour huit passagers ont été fournies par Easymile. Elles ont
assuré un transport gratuit sur un périmètre urbain. Fonctionnant comme une ligne de bus, elles passaient toutes les 5 ou 10
minutes, sur deux itinéraires différents. L’expérience a été un
vrai succès. Autre grand projet, c’est la mise en service de navettes autonomes 100 % électrique sur le site EDF de Civaux.
Fournies par Navya, ces navettes de modèle Arma se présentent
comme des minibus pouvant accueillir une quinzaine de passagers. Couvrant 2,4 km, cartographiés et balisés de bornes GPS
en lien avec le système de chaque véhicule, qui fonctionne avec
un algorithme dédié. Grâce à de constantes améliorations de
leur programmation, ces navettes Arma sont capables de se
rendre d’elles-mêmes aux bases à induction pour recharger leur
batterie, ou d’assurer un passage plus fréquent aux heures de
pointe. Le troisième exemple d’exploitation de véhicule autonome est toujours sur une zone d’activités, mais cette fois en
Auvergne avec les navettes Easymile sur le site Michelin de
Ladoux. Deux navettes EZ-10 ont été mises en fonctionnement
sur le centre de recherche et développement. Elles accueillent
douze passagers et sont accessibles aux personnes à mobilité
réduite. Grâce à notre solution mobile, le client est informé de
la localisation des navettes et du temps d’attente.
Quels sont les futurs projets de véhicules
autonomes de Transdev ?
P. V. : pour le moment, nous consolidons nos projets en cours
et travaillons chaque jour à l’amélioration des systèmes en
place. Nous devons également nous conformer à la réglementation actuelle qui impose de travailler sur un périmètre fermé
à la circulation publique et encadré pour des raisons évidentes
de sécurité. Quoi qu’il en soit, d’autres projets seront menés
en France et à l’international. Le potentiel des véhicules autonomes nous laisse entrevoir de multiples opportunités de
développement…
-
Easymile
Faire le lien avec les transports
collectifs
Créée en 2014, Easymile a
commencé par produire des prototypes
dont la plupart ont circulé dans le cadre
du projet européen CityMobil2. Notre
démarche est aujourd’hui de tirer profit
de nos expériences pour concevoir
des mini-séries. Nous disposons à cet
effet d’une vraie ligne d’assemblage
répondant aux contraintes
industrielles. Collaborer avec un
groupe tel que Transdev nous permet
de valider sur le terrain la sécurité
et l’efficacité de nos solutions, et de
mettre en lumière la complémentarité
entre nos véhicules autonomes et
des réseaux de transports publics.
“
LUC BARTHÉLÉMY
RESPONSABLE
PRODUIT – EASYMILE
”
20 I TRANSDEV live n°!3 - printemps 2016
- c’est dans l’air
Véhicule autonome
à Rotterdam.
Navette en circulation
à La Rochelle.
Navette Easymile sur le site
Michelin de Ladoux.
EDF
Oser se lancer et collaborer pour une
meilleure mobilité
Pour remplacer le bus diesel
qui transportait nos collaborateurs
sur le site de Civaux, nous voulions
des véhicules électriques autonomes.
Après un premier test concluant en
2015, nous avons donc lancé un appel
d’offres que Transdev a remporté avec
Navya. Aujourd’hui, nous disposons
de six navettes dont le fonctionnement
s’optimise par palier. Notre objectif est
de collaborer sur la durée avec Transdev
pour parvenir à une solution optimale
en termes d’efficacité et de sécurité.
L’exercice fait exemple. Nous sommes
ravis d’être la “vitrine” de ce projet
ambitieux qui suscite l’intérêt.
“
CHRISTOPHE
SÉBASTIEN
DÉLÉGUÉ
DÉVELOPPEMENT
DURABLE &
RELATIONS
PRESTATAIRES – EDF
”
TRANSDEV live
I 21
c’est demain -
PRÉPARER L’AVENIR SOUS
L’ANGLE DE L’AUTONOMIE
ÉNERGÉTIQUE
En réponse aux enjeux de transition énergétique, la commune de Locminé
vise à court terme une complète autonomie énergétique. Pour y parvenir,
elle s’est fixé comme objectif de conjuguer deux énergies issues de biomasse
pour produire électricité, chaleur et carburant. Une initiative locale qui suscite
déjà l’intérêt de nombreux acteurs nationaux et internationaux.
Réduire les émissions de CO2 à l’échelle
d’une commune
MARC LE MERCIER,
DIRECTEUR
DU PROJET LIGER
22 I TRANSDEV live n°!3 - printemps 2016
Le projet LIGER (Locminé Innovation et Gestion des Énergies
Renouvelables) est né fin décembre 2010 dans le cadre d’une
discussion sur la construction du futur centre aquatique de
la ville. À l’époque, l’idée était de proposer un bâtiment
générant le moins d’émissions possible. Rapidement, ce
projet s’est avéré être la première pierre d’une politique
environnementale pour l’ensemble des infrastructures de
la commune. La Bretagne, particulièrement exposée aux
évolutions du climat, au réchauffement climatique et à
la montée des eaux, semblait la mieux placée géographiquement pour entamer des recherches. Par ailleurs, terre
organique par excellence, au cœur d’une très forte activité
agricole et agroalimentaire et disposant donc d’une grande
quantité de biomasse, matières et déchets potentiellement
recyclables, la région disposait de toutes les ressources nécessaires pour devenir un laboratoire à ciel ouvert.
Des points forts et innovants
LIGER est ainsi le premier site en Europe à associer deux énergies 100 % vertes, exclusivement issues de la biomasse locale
que sont la biomasse bois et la méthanisation de ressources
organiques pour produire quatre énergies propres : électricité, chaleur et biocarburant (bio-GNV), injection biométhane, ainsi que du fertilisant bio-organique. Dans un esprit
- c’est demain
De multiples acteurs
pour un projet unique
Pour se développer, le
projet Liger a fait appel à
différents financeurs pour
finalement s’orienter vers
un financement en pôle.
Quatre établissements
ont été sélectionnés,
dont Bpifrance (Banque
Publique d’Investissement)
et la Caisse des Dépôts.
Illustrant parfaitement la
de décloisonnement seront rassemblés sur un seul et même
site : une chaudière bois, une unité de méthanisation et un
pôle de conférence (Ligerpole). L’autre force de LIGER est que
l’énergie est produite localement à partir de ressources locales et à l’intention des industries, collectivités et citoyens
de la région. Ainsi, le réseau de chaleur de la commune permet déjà de chauffer le centre aquatique, le gymnase et la
salle multifonction de Locminé, mais aussi un collège et un
lycée, ainsi qu’une conserverie de légumes et un hameau. Ce
projet unique d’autonomie énergétique 100 % propre est
totalement duplicable. Il a d’ailleurs suscité l’intérêt d’autres
agglomérations en France et en Europe, ainsi qu’en Chine et
au Chili.
collaboration public-privé,
ces deux entités partagent la
même volonté de contribuer
au développement d’un
écosystème favorable à
l’entrepreneuriat, un fort
attachement aux territoires
et le souhait de s’inscrire
durablement dans l’avenir.
Liger répondait parfaitement
à l’ensemble de ces objectifs.
Élargir le projet au périmètre de la mobilité
En matière de transports, on résume les énergies vertes
à l’électricité. L’aventure LIGER prouve que d’autres énergies
sont tout aussi efficaces. Le biocarburant KARRGREEN composé de biométhane est économique, écologique, 100 %
renouvelable et totalement insensible au prix de l’énergie
fossile ! Adapté aux différents types de véhicules, qu’ils soient
destinés aux transports de matériaux ou de personnes, ce
biocarburant représente de nombreux avantages pour les
opérateurs de transports.
-
TRANSDEV live
I 23
ils font Transdev
“"Les audits
annuels de nos
certifications ISO
14001 et 9001
montrent que
nous progressons
chaque année.
Le partage des
bonnes pratiques
y est pour
beaucoup.”
MARIANNE LINDBERG,
RESPONSABLE ENVIRONNEMENT
DE TRANSDEV SUÈDE
“Un contrôleur
commercial
n’est pas
qu’un agent de
répression des
fraudes. C’est
aussi un acteur
à part entière du
service offert à
la clientèle.”
ABDELALI BENOMAR,
CONTRÔLEUR COMMERCIAL
SUR LE RÉSEAU DE TRAMWAY DE
RABAT, MAROC
24 I TRANSDEV live n°!3 - printemps 2016
“Champion de
jiu-jitsu brésilien,
c’est avec fierté
que je transmets
chaque jour les
valeurs du sport
au sein des Rapides
Côte d’Azur.”
RÉDOUANE AIT SAID,
CONDUCTEUR-RECEVEUR CHEZ RCA,
LES RAPIDES CÔTE D’AZUR, FRANCE
“Grâce au
management
par la qualité,
l’environnement
et la sécurité,
les entreprises
peuvent gagner
en productivité
et en qualité de
travail pour leurs
salariés.”
EMMANUELLE TIBERI,
RESPONSABLE QUALITÉ,
SÉCURITÉ ET ENVIRONNEMENT
À LA STDG NÎMES,
FRANCE
RCS NANTERRE 414 344 770 |
Le STIF et Transdev, acteurs de la transition énergétique,
déploient de nouveaux bus hybrides sur leurs lignes :
une technologie qui permet notamment de réduire
les émissions sonores.

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