Documentation sur la conférence de Berlin 2-4 fév 2015_FR
Transcription
Documentation sur la conférence de Berlin 2-4 fév 2015_FR
Mis en œuvre par : Avec le soutien du : Dialogue annuel maghrébo-allemand sur le développement urbain Conférence sur « La mise en réseau entre villes : facteur de succès » Conférence de : Programme CoMun– coopération municipale Gouvernance locale et participative au Maghreb et L’Association des villes allemandes (Deutscher Städtetag) 2 au 4 février 2015 à Berlin Documentation Rapport rédigé par : Programme CoMun/GIZ (3300) : Imme Karbach, Anne Hitzegrad, Youssef Afkir Fatima Ilyas (AMBERO Consulting) Conférence : La mise en réseau entre villes – un facteur de succès Sommaire Introduction 3 Agenda 4 Lundi, 2 février : Ouverture la de conférence 7 Mardi, 3 février : L’utilité de la mise en réseau Séances théoriques par les professeurs Hüther, Eisenberg et Drewello Les raisons fortes de l’utilité de la mise en réseau sur la question de la ville La pratique : La mise en réseaux sur la question de la ville – horizontale et verticale Forum I : Dialogue thématique entre communes Forum II : Associations et gouvernements Forum III : La coopération communale inter-pays Place aux experts - La mise en réseau entre les pays maghrébins au niveau national, régional et local 7 7 8 Mercredi, 4 février : Les mécanismes de la mise en réseau Conclusion 13 15 Annexe : Impressions 16 9 9 9 10 11 2 Conférence : La mise en réseau entre villes – un facteur de succès Introduction Cadre Les villes sont les catalyseurs du développement social, économique et culturel. Des villes bien gérées contribuent de manière considérable au développement tant local que national, à la prospérité économique ainsi qu’à la paix sociale. Au Maroc, en Algérie et en Tunisie, les villes grandissent à grande vitesse. Le processus de réformes, voire de transition en cours que connait la région en matière du rôle des villes suscite de fortes attentes de la part des populations, notamment en ce qui concerne les prestations de services publics et la réalisation d’infrastructures sociales dans ces villes. Confrontées à la nécessité de posséder des compétences toujours plus complexes et à l’urgence de répondre aux défis de l’urbanisme et aux besoins grandissants des populations, les villes ont besoin de profiter de l’échange d’expériences et gérer ainsi leur développement avec une efficience accrue. Dans ce cadre, la coopération internationale GIZ organise, en coopération avec le Deutscher Städtetag (l‘Association des villes allemandes) un dialogue annuel sur le développement local et la gouvernance participative. La première rencontre de ce dialogue, la conférence « La mise en réseau entres villes », organisée du 2 au 4 février à Berlin (Allemagne), avait pour but de faire connaître aux participantes et participants – à travers des modèles qui ont fait leur preuve au Maghreb et en Europe – l’utilité du réseautage régional et de la coopération municipale, ainsi que les étapes nécessaires pour la création d’un réseau pérenne et fructueux entre villes. « Les villes sont le moteur du développement. Ensemble, elles sont plus fortes »: inspirée par cet adage, la conférence « La mise en réseau entre villes: facteur de succès » s’adressait aux élus et aux cadres des communes du Maghreb et d’Allemagne, aux représentants des gouvernements du Maroc, d’Algérie et de la Tunisie, aux associations communales, aux institutions consacrées à la promotion des collectivités locales, aux professionnels ainsi qu’aux chercheurs spécialisés dans les questions urbaines, aux fondations et à la société civile. Le but de la conférence était de présenter aux participants les structures et processus d’échanges d’expériences dans le domaine du développement local et de la gouvernance participative locale, tout en les analysant en fonction du contexte spécifique à chaque pays. Le programme CoMun Mandatée par le gouvernement fédéral, l’Agence allemande de coopération internationale GIZ met en œuvre le programme « Coopération municipale - gouvernance participative et locale au Maghreb (CoMun) ». Ce programme promeut le concept de décentralisation, ainsi que la mise en place de structures participatives au Maroc, en Tunisie et, potentiellement, en Algérie. Il vise également à contribuer à une plus grande efficacité des administrations communales en matière de gestion urbaine et de gouvernance participative locale. En plus d’offrir des prestations d’expertise-conseil, le programme soutient le dialogue autour du développement local entre les services gouvernementaux compétents, les communes, la société civile et les citoyens. Les Directions Générales concernées des Ministères de l’Intérieur au Maroc et en Tunisie et les associations communales de ces deux pays portent le programme et s’investissent dans l’atteinte d’objectifs communs. Dans ce cadre, au Maroc et en Tunisie, des groupes de travail spécialisés entretiennent un dialogue vivant et continu autour de thématiques de la ville. Ponctuellement on voit aussi déjà se développer, avec l’appui du programme, un dialogue transnational et une coopération régionale. Des villes allemandes, le Deutscher Städtetag et d’autres institutions allemandes actives dans le domaine de la décentralisation au profit des autorités locales sont entrés dans un dialogue intense avec les institutions maghrébines et les réseaux thématiques créés récemment au Maroc et en Tunisie. 3 Conférence : La mise en réseau entre villes – un facteur de succès Lundi, 2 février : Ouverture 11.00 Visites guidées thématiques sur Berlin et son histoire.(Durée de la visite: env. 1h. Départ : Hall de réception de l’hôtel) 12.30 Déjeuner informel à l’hôtel 15.00 Accueil et enregistrement 15.30 La coopération du Ministère fédéral de la Coopération économique et du Développement (BMZ) avec les pays du Maghreb - Attentes et espérances Bettina Horstmann, Chef de Division, Questions fondamentales de la coopération au développement avec la région MENA ; Afrique du Nord; politique méditerranéenne au Ministère fédéral de la Coopération économique et du Développement (BMZ) 15.50 Partenariat de transformation du Ministère fédéral des Affaires étrangères avec les pays d’Afrique du Nord - Contexte d’action et impacts Dr. Michael Reuss, Directeur, Transformation dans le monde arabe, Ministère fédéral des Affaires étrangères 16.10 Orientation et objectifs de la conférence Interview Regina Bauerochse-Barbosa, Directrice de Division, Pays Méditerranéens et Moyen – Orient, GIZ Meinolf Spiekermann, Directeur CoMun, GIZ 16.20 La mise en réseau : les expériences du Maroc Représentant de la Direction Générale des Collectivités Locales (DGCL) du Ministère de l’Intérieur marocain 16.50 2015 – l’année transitoire pour les communes tunisiennes Mokhtar Hammami, Directeur Général, Direction Général des Collectivités Publiques Locales (DCGPL) du Ministère de l’Intérieur tunisien 17.10 Pause 17.40 Les participants font connaissance 18.10 Le programme « Coopération municipale au Maghreb – gouvernance locale et participative au Maghreb (CoMun) » à six ans : Retour sur le parcours du programme de ses débuts à aujourd’hui Partenaires de la coopération 18.30 Mise en réseau des villes et des régions en Allemagne et en Europe – une pratique bien établie de l’Association des villes allemandes (DST) et du Conseil des Communes et Régions d'Europe (CCRE) Walter Leitermann, Secrétaire Général adjoint au Conseil des Communes et Régions d'Europe (CCRE) / Département allemand 19.00 Présentation de la soirée et du lendemain Angela Girz, Animatrice 19.30 Réception avec les Ambassadeurs du Maroc et de la Tunisie S.E. Omar Zniber, Ambassadeur du Royaume du Maroc S.E. Nejib Mnif, Ambassadeur de la République tunisienne Dîner Mardi, 3 février : L’utilité de la mise en réseau 09.00 Accueil Angela Girz, Animatrice 4 Conférence : La mise en réseau entre villes – un facteur de succès 09.15 Du cerveau et des villes : Des parallèles étonnantes Prof. Dr. Gerald Hüther, Neurobiologiste, université de Göttingen 10.15 Réactions du public Prof. Dr. Gerald Hüther et public 10.30Pause et Présentation de trois affirmations portant sur la mise en réseau (vote) 11.00 Intervention commune : La mise en réseau – un facteur de succès des villes innovatrices Prof. Dr. Ewald Eisenberg, Coordonnateur d’Etudes Européennes et Internationales, Université d’administration publique de Kehl Prof. Dr. Hansjörg Drewello, Directeur allemand du Centre européen de compétences et de recherche Management de Cluster, Université d’administration publique de Kehl 11.30 Réactions du public Prof. Dr. Ewald Eisenberg, Prof. Dr. Hansjörg Drewello et public 11.45 Trois raisons fortes de l’utilité de la mise en réseau sur la question de la ville - au niveau national et inter-pays Animation : Angela Girz, Animatrice Perspective 1 : Yassine Turki, Président de l'Association Tunisienne des Urbanistes (ATU) Perspective 2 : Sabine Drees, Chargée des affaires internationales, Deutscher Städtetag 12.30 Déjeuner 13.45 La pratique : La mise en réseaux sur la question de la ville – horizontale et verticale Présentation de projets en groupes de travail et discussion. Forum I : Dialogue thématique entre communes Animation : Farouk Tebbal, Consultant CoMun Échanges entre les communes marocaines Du choix des thèmes à l’institutionnalisation des réseaux Tarik Harroud, Coordinateur du Réseau Marocain des Anciennes Médinas Anciennes Médinas Échanges entre les communes tunisiennes : Le réseau de gestion des déchets WAMA-Net Ikbel Dridi, Coordinatrice du réseau WAMA-Net Forum II : Associations et gouvernements Animation : Agnes Wiedemann, Coordinatrice Dialogue régional CoMun, GIZ Coopération entre les associations des villes : Le réseau NALAS - Réseau des associations des villes de l’Europe du Sud-Est (NALAS) Hans Frühauf, Directeur du programme NALAS, GIZ Coopération entre les gouvernements : La mise en réseau des gouvernements africains par la Conférence ministérielle sur la décentralisation et le développement local pour toute l’Afrique (AMCOD) François Menguelé, Conception technique/ Ancien Directeur du programme AMCOD, GIZ Forum III : La coopération communale inter-pays Animation : Sabine Drees, Chargée des affaires internationales, Deutscher Städtetag Cologne - Tunis : Un jumelage dynamique -50 ans de coopération Dr. Uwe Korch, Bureau du maire, Affaires internationales, municipalité de Cologne Bernd Seifert, Direction de l’enfance, de la jeunesse et de la famille de la ville de Cologne Erich Tilkorn, Ancien Directeur de Division, Administration de l'arrondissement de Munster Allemagne – Pays-Bas : Coopération inter-pays entre EUREGIO et MONT (Munster – Osnabrück – Twente) 5 Conférence : La mise en réseau entre villes – un facteur de succès Échanges entre praticiens au niveau communal : Partage des bonnes pratiques au niveau international via la plate-forme connective cities Dr. Manfred Poppe, Directeur du Projet Plateforme internationale des villes pour le développement durable 15.30 Pause 16.00 Rapports succincts sur les résultats des groupes de travail : Les facteurs de succès des pratiques présentées Interviews avec les animateurs des forums I-III 16.15 Place aux experts : La mise en réseau entre les pays maghrébins au niveau national, régional et local Animation :Farouk Tebbal, Consultant CoMun Experts : Direction Générale des Collectivités Locales (DGCL) Maroc, Direction Générale des Collectivités Publiques Locales (DGCPL) Tunisie, Fédération Nationale des Villes Tunisiennes – FNVT, L’association marocaine des présidents des conseils communaux – AMPCC, Université Tunisienne, Direction Générale de l'Agence Nationale de l'Urbanisme Algérie 17.15 Réflexions de la journée 17.30 Clôture, échange informel Angela Girz, Animatrice À partir de 20.00 Dîner à l’hôtel Mercredi, 4 février : Intensification de la mise en réseau maghrébo-allemand 09.00 Accueil Impressions du jour 1, Programme du jour 2 Angela Girz, Animatrice 09.20 Caractéristiques des réseaux performantes Ebba Augustin, Directrice SAANED for Development & Philanthropy Advisory in the arab region 09.45 Réactions du public Ebba Augustin et public 10.00 Dialogue triangulaire sur la gestion urbaine et la gouvernance locale et participative Objectifs, thèmes, formats Meinolf Spiekermann, Directeur CoMun GIZ Farouk Tebbal, Consultant CoMun 10.30 Pause 11.00 Commentaire sur les résultats de vote de la séance précédente Meinolf Spiekermann, Directeur CoMun GIZ Expériences du Maroc : Structure et fonctionnement des réseaux municipaux Fabio Germano, Coordinateur CoMun Maroc GIZ Feuille de route : Recommandations pour l’intensification d’un dialogue maghrébo-allemand sur la gestion urbaine et la gouvernance locale et participative Meinolf Spiekermann, Directeur CoMun GIZ Farouk Tebbal, Consultant CoMun 12.00 Bilan en groupes de travail 12.30 Mots de clôture Angela Girz, Animatrice Chefs des délégations marocain et tunisien Représentant(e) d’une ville allemande Directeur CoMun GIZ 6 Conférence : La mise en réseau entre villes – un facteur de succès Lundi, 2 février 2015 : Ouverture de la conférence La pression des mouvements populaires dans les pays d’Afrique du Nord a provoqué des réformes politiques depuis 2011. Au Maroc et en Tunisie, les citoyens et citoyennes se sont manifestées dans les rues pour faire entendre leurs revendications pour un système de justice sociale et de liberté. En février 2014, une nouvelle Constitution a été adoptée. Commence maintenant la phase opérative de la mise en œuvre des réformes. Visibilité, simplicité et pragmatisme – ce sont, selon M. Mokhtar Hammami, Directeur Général de la Direction générale des collectivités publiques locales (DCGPL) du Ministère de l’Intérieur tunisien, les trois axes qu’il faut pour mettre en œuvre la décentralisation en Tunisie. Comme en Tunisie, les compétences des communes marocaines ont été renforcées par une nouvelle constitution et comme en Tunisie, les élections municipales – considérées comme essentielles pour indiquer la direction des développements futurs – sont prévues pour cette année. M. Abdellah Amhoud a souligné l’importance de la bonne communication entre les communes et les institutions étatiques pour la réussite des réformes. En Algérie, plusieurs réformes en faveur de la décentralisation sont en cours : L’ancien code communal a été actualisé pour mettre en place de nouveaux mécanismes visant à assurer le bon fonctionnement de l’administration de la commune, pour mentionner juste une des réformes essentielles. Les représentants du gouvernement allemand, M. Dr. Michael Reuss du Ministère fédéral des Affaires étrangères et Mme Bettina Horstmann du Ministère fédéral de la Coopération économique et du Développement (BMZ), ont souligné la volonté du gouvernement allemand de soutenir les processus de décentralisation des pays du Maghreb à travers des coopérations bilatérales, à travers la politique européenne de voisinage et dans le cadre du processus de Deauville. Cependant, la volonté de réaliser des réformes doit venir des Etats du Maghreb eux-mêmes pour que ce processus réussisse mieux par l’intensification des relations économiques entre les pays MENA qui font partie des régions les moins connectées entre elles du monde. Mardi, 3 février : L’utilité de la mise en réseau Séances théoriques par les professeurs Hüther, Eisenberg et Drewello Lors de la première journée de la conférence les participants et participantes étaient appelés à identifier ce que recouvre la notion de réseautage et les raisons qui justifient des échanges structurés entre les communes, tant à l’intérieur d’un pays qu’au niveau international. La journée était introduite par le Prof. Gerald Hüther, neurobiologiste à l’université de Göttingen (Allemagne) qui a fait le pont entre la capacité d’apprentissage du cerveau humain et les communes en tant qu’espace de développement personnel. Lors de son intervention intitulée « Du cerveau et des villes : Des parallèles étonnants », le Professeur a expliqué que plus il y a des échanges, plus la force d’innovation du cerveau augmente. Chose qui est prouvée par les sciences et devrait être appliqué par les responsables de chaque ville, car la ville, selon lui, est le cadre pour l’échange entre ses citoyens et citoyennes. Après cela, les Prof. Ewald Eisenberg et Hansjörg Drewello, de l’université d’administration publique de Kehl, ont abordé le thème central de la conférence, en présentant leur approche des villes innovatrices qui visent à grouper des acteurs d’une région ayant les mêmes intérêts, afin de Faciliter la coopération entre communes et entreprises du même secteur permettre aux communes et entreprises de trouver du personnel qualifié rendre les intérêts communs visibles au niveau national et international épargner des ressources accroître l‘innovation et la compétitivité dans la région. 7 Conférence : La mise en réseau entre villes – un facteur de succès Les professeurs de Kehl ont identifié cinq facteurs pour assurer la réussite des réseaux et qui complémentent leur approche visant à augmenter la force d’innovation des villes. Les cinq facteurs consistent à : l’identification des problèmes, le renforcement des compétences, la planification et structuration, la bonne communication et l’établissement des partenariats. Chaque facteur présente un point de départ pour l’analyse de la coopération envisagée. Les raisons fortes de l’utilité de la mise en réseau sur la question de la ville Selon vous, quelles sont les raisons les plus fortes de l’utilité de la mise en réseau sur la question de la ville ? Cette question a été posée à l’Association des villes allemandes et à l’Association tunisiennes des urbanistes. Chaque représentant a répondu selon sa perspective, mais leurs opinions n’étaient pas très éloignées les unes des autres. . …selon l’Association des villes allemandes (DST) : L’Association des villes allemandes (DST) regroupe les grandes villes d’Allemagne sur une base volontaire. Elle compte plus de 3400 villes membres. La DST est indépendante de l’Etat et se finance sans l’aide étatique. Pour assurer un travail continu, la DST regroupe des villes et non pas les maires. Elle ne représente pas des points de vue individuels et ne soutient pas ses villes membres en cas d’urgences. Il s’agit d’une association de lobbying qui travaille de façon professionnelle et formelle avec du personnel fixe. Selon Sabine Drees, chargée des affaires internationales à la DST: Lobbying : L’articulation et la représentation des intérêts communaux au niveau national est la tâche principale de la DST. Economie et solidarité : Aucune ville ne peut approcher seule des thèmes globaux comme la protection du climat. Ensemble, les villes épargnent des ressources et créent des synergies. Visibilité : Il faut rendre visible l’expertise des villes pour encourager la compétitivité entre elles …selon l’Association tunisiennes des urbanistes (ATU) : L’Association tunisienne des urbanistes (ATU) a été fondée en 1979 pour promouvoir l’urbanisme et les études urbaines, encourager les recherches et les études urbaines, sensibiliser l’ensemble des acteurs urbains à l’amélioration du cadre de vie, contribuer à la formation dans le domaine de l’urbanisme, renforcer les liens entre les professionnels du secteur en Tunisie et à l’étranger et pour améliorer les conditions de la pratique de la profession. Des partenariats stratégiques ont été établis dans ce cadre avec des décideurs nationaux et locaux, ainsi qu’avec la société civile. Selon Yassine Turki, président de la ATU : Capitalisation et documentation : Pendant cette période de transition que connait la Tunisie actuellement, l’Etat et les citoyens testent les systèmes participatifs. Pour mieux capitaliser et documenter les expériences, il est utile que les villes entrent dans un échange d’expertises. Economie : Comme les ressources financières et humaines des communes sont toujours limitées, la mise en réseau permet l’optimisation et une efficacité accrue. Cadre : Les réseaux informels existent déjà, mais il n’y a pas de cadre qui aide à capitaliser les expériences. 8 Conférence : La mise en réseau entre villes – un facteur de succès La pratique – La mise en réseaux sur la question de la ville, horizontale et verticale Dans la pratique, on observe que certains modèles de réseautage sont déjà bien avancés au Maghreb, ainsi qu’en Europe. La séance a permis de se pencher sur des modèles d’organisation et des stratégies de communication des réseaux, de s’interroger sur la question de savoir comment les acteurs concernés ont réussi à surmonter les obstacles et à identifier les avancées réalisées. Forum I : Dialogue thématique entre communes Intervenant(e)s : Tarik Harroud, Coordinateur du Réseau Marocain des Anciennes Médinas Ikbel Dridi, Coordinatrice du Réseau National Tunisien de la Gestion des Déchets WAMA-NET Le Dialogue thématique entre communes au Maroc et en Tunisie initié par le programme CoMun de la GIZ en étroite coopération avec les Ministères de l’intérieur des deux pays a servi comme exemple lors du forum. Le concept du réseautage des villes sur lequel s’est basée la création des réseaux thématiques au Maroc a pour objectif d’impulser des changements en termes d’amélioration des services publics et de la gouvernance locale, en plus de la promotion des échanges, du partage des expériences et de mutualisation des efforts entre les villes. Le Réseau WAMA-Net offre aux municipalités une valeur ajoutée dans le domaine de la gestion communale des déchets grâce à l’échange de pratiques, d’expériences et de compétences. La collaboration intercommunale renforce les capacités des municipalités dans leurs efforts pour améliorer la gestion rationnelle des déchets municipaux. Quels étaient les facteurs de succès des modèles présentés ? Les participants et participantes au forum ont comparé les réseaux communaux des deux pays pour analyser les approches et les défis. L’accent des présentations a été mis sur la nécessité de démontrer l’applicabilité des expériences partagées et des bonnes pratiques au sein des réseaux en réalisant des projets pilotes concrets, afin d’inciter l’adhésion de nouveaux membres et garantir ainsi la durabilité de la structure de réseautage. La valeur ajoutée des deux réseaux est de promouvoir la coopération sud-sud qui n’existe pratiquement pas entre les pays du Maghreb et de pousser le développement des villes de la région en faisant découvrir les similarités entre les situations des pays quant au développement urbain. Forum II : Associations et gouvernements Intervenants : Hans Frühauf, Directeur du programme NALAS, GIZ François Menguelé, Directeur du programme AMCOD, GIZ L’atelier portait sur deux formes de réseautage à l’échelle régionale : La coopération des associations de villes et la coopération des gouvernements. Le Réseau des associations de villes de l’Europe du Sud-Est (NALAS) et le réseautage des gouvernements africains par la Conférence ministérielle sur la décentralisation et le développement local pour toute l’Afrique (AMCOD) ont servi comme exemples de bonnes pratiques. Le Réseau des associations des villes de l’Europe du Sud-Est (NALAS) a été créé afin de promouvoir la coopération régionale entre seize associations de villes des pays de la région, de mettre en place les compétences, les ressources et les capacités institutionnelles nécessaires à la poursuite du processus de décentralisation et d’appuyer les communes et leurs associations dans la défense de leurs intérêts. En tant que forum panafricain, l’AMCOD a encouragé les réformes sociétales et politiques et les processus de décentralisation dans toute l’Afrique. Dans ce cadre ont été convenus des normes et des principes communs qui guident les réformes engagées par les États membres de l’Union africaine (UA) dans les domaines de la décentralisation et du développement local et régional. 9 Conférence : La mise en réseau entre villes – un facteur de succès Quels étaient les facteurs de succès des modèles présentés ? Les participants et participantes à l’atelier ont pu identifier plusieurs facteurs qui ont permis à ces deux réseaux d’obtenir de l’appui politique de la part des membres et de devenir des expériences réussies : • Des conditions cadres qui favorisent une motivation commune : Afin de surmonter les différentes réalités locales et traditions administratives, un objectif partagé a aidé à mettre en valeur les points communs et à créer des synergies. L’adhésion à l’Union Européenne (avec différentes étapes d’avancement) concernait les associations de villes à travers les pays de la région balkanique. Cependant, en Afrique subsaharienne, les gouvernements des années 90 se voyaient confrontés aux revendications populaires pour une démocratisation. • Une analyse précise des intérêts des membres et une offre attractive qui répond à leurs besoins :Il a été primordial pour le bon fonctionnement du réseau de trouver un équilibre entre offre et demande, car les membres s’impliquent activement quand les offres répondent à leur besoins. Par exemple, le réseau NALAS offre quelques services standardisés payants, comme quick réponse, shadowing et scaling-up. Les contributions financières, même symboliques, ont été des éléments importants pour l’appropriation du réseau de la part des membres. En général, les membres s’intéressent à l’expertise technique et à l’accès aux ressources, mais également un cadre qui leur donne une reconnaissance internationale pour leur travail peut les motiver. Une analyse de satisfaction des membres aide à mieux cibler les activités du réseau. • Une structure de pilotage, d’organisation et de ressources pragmatique : form follows function – telle est la formule des deux réseaux présenter qui visent à rester flexibles pour se développer de manière organique au lieu de stagner dans un cadre trop fixe. Il est crucial de laisser les personnes motivées s’engager dans un domaine auto-choisi et d’assurer un bon suivi pour que leur engagement mène à des décisions et résultats tangibles. Le temps de développer une confiance mutuelle et de laisser développer les structures de travail est bien investi pour que la coopération entre les membres soit plus fluide. Des systèmes de rotation peuvent aider à éviter des blocages à cause des questions d’organisation formelle. Au cours de la discussion, les participants et participantes à l’atelier ont transféré les différents facteurs de succès à leurs champs d’actions respectifs. Ils ont trouvé que les revendications citoyennes pour une participation politique sont le cadre commun pour le contexte maghrébin. Forum III : La coopération communale inter-pays Intervenants : Dr. Uwe Korch, Bureau du maire/Affaires internationales et Bernd Seifert, Direction de l’enfance, de la jeunesse et de la famille de la ville de Cologne Erich Tilkorn, Ancien directeur de division, administration de l’arrondissement de Munster Dr. Manfred Poppe, Directeur du projet Plate-forme internationale des villes pour le développement durable Au sein de ce forum, l’échange du savoir-faire inter-pays a été illustré par 1) les expériences du jumelage de Tunis et Cologne, 2) la coopération des villes allemandes et néerlandaises à travers l’Association EUREGIO et 3) la plateforme Connective Cities initiée par l’Association des villes allemandes (DST), la coopération allemande de développement GIZ et Engagement Global. 10 Conférence : La mise en réseau entre villes – un facteur de succès Apprendre les uns des autres, c’est Cologne et Tunis sont jumelées depuis l’objectif du nouveau réseau interna1964. La révolution du jasmin en 2011 a tional de villes pour le développement entraîné une évolution dans la forme de durable nommé « Connective Cities cette coopération : Alors qu’avant, ».Le réseau a vocation à promouvoir le l’accent était mis sur les échanges développement urbain durable et à d’élèves, d’artistes et d’étudiants, la renforcer au niveau mondial les décision adoptée en avril 2011 par le échanges d’expériences sur les soluconseil municipal de Cologne fait tions novatrices. Il vise à rapprocher obligation à l’administration «d’étudier des praticiens du monde entier afin la situation des intérêts et des besoins d’assurer présentés aux bonnes ?idées la mise en concrets à Tunis et d’appuyer la mise en Quels étaient les facteurs de succès des modèles œuvre la plus large possible. place de structures démocratiques ». Environ 130 villes néerlandaises et allemandes coopèrent au sein d’EUREGIO, une association de communes créée en 1958. Elle était alors la première de ce genre en Allemagne et est aujourd’hui un partenaire important du triangle de coopération urbaine MONT qui regroupe les villes Münster et Osnabrück en Allemagne et la région Twente au Pays-Bas. Quels étaient les facteurs de succès des modèles présentés ? Les facteurs de succès du jumelage Tunis-Cologne qui ont été relevés au sein du forum III était tout d’abord la flexibilité des thèmes de coopération qui ont toujours été adaptés aux besoins des villes. L’accord officiel entre les deux villes à ÜBERDAUERN et le changement du personnel ont permis de pérenniser la coopération considérée par les deux villes comme contribution à l'entente des peuples. S’inscrit dans le même sens la coopération des villes allemandes et néerlandaises sous la tutelle d’EUREGIO qui a contribué à rapprocher les villes voisines des deux côtés de la frontière. Grâce à la volonté d’apprendre les uns des autres, les relations entre élus, groupes parlementaires et experts communaux des deux pays ont été renforcées. La procédure simple pour l’adhésion a encouragé des villes à s’engager au sein de l’association EUREGIO qui a contribué – depuis soixante ans qu’elle existe - à la croissance économique, à la sécurité et à la paix de la région en encourageant la tolérance et la volonté de créer des synergies des peuples voisins. Apprendre les uns des autres, c’est aussi le but de la plateforme « connective cities » qui vise à l’échange des bonnes pratiques autour du développement urbain durable entre les pays du monde entier. Il favorise le dialogue des praticiens et praticiennes à la recherche de solutions à travers des voyages d’étude et des ateliers de formation. Entrer en échange via une plateforme virtuelle d’accès facile est un des facteurs qui pourrait contribuer au succès de cette nouvelle initiative, laquelle cherche à déclencher l’innovation par le biais du soutien à la formulation de projets et à la recherche des financements. Place aux experts - La mise en réseau entre les pays maghrébins au niveau national, régional et local Intervenants : Mustapha El Habti de la Direction générale des collectivités locales (DGCL) au Maroc, Mokthar Hammami de la Direction générale des collectivités publiques locales (DGCPL) en Tunisie, Saber Houcheti de la Fédération nationale des villes tunisiennes (FNVT), Mohammed Yacine Daoudi de l'association marocaine des présidents des conseils communaux (AMPCC), Kamel Touati de la Direction générale de l'agence nationale de l'urbanisme en Algérie , Néji Baccouche de l’Université de Sfax 11 Conférence : La mise en réseau entre villes – un facteur de succès Les représentants des ministères, des associations des villes et des maires ainsi que des facultés du Maroc, de la Tunisie et de l’Algérie ont parlé des critères qui favorisent la réussite des réseaux communaux, de leurs attentes des réseaux et de la valeur ajoutée de ceux-ci. Quels sont les facteurs de succès des réseaux ? DGCL Maroc : Les réseaux doivent représenter les élues et les villes avoir une forte implication des membres traiter des thèmes en relation avec la gestion urbaine avoir le principe du volontariat : les communes doivent adhérer de manière volontaire avoir l’esprit du volontariat au sein de l’AMPCC. DGCPL Tunisie : Les réseaux doivent avoir une représentativité de tous les profiles : femmes, jeunes… avoir une représentativité de tous les territoires être outillés de moyens adéquats, avoir une bonne définition des thèmes à traiter avoir une bonne coordination être à la poursuite de l’engagement de l’Etat être ouvert, souple avec des mécanismes de révision et d’évaluation FNVT Tunisie : Les réseaux doivent assurer engagement des villes processus volontaire planification d’activité et des réunions faciliter l’échange, le dialogue entre les membres renforcement des capacités AMPCC Maroc : Les réseaux doivent assurer facilitation de l’accès et de l’adhésion professionnalisation des réseaux facilitation d’un éventail de services locaux et internationaux accompagnement et appui aux communes, développement des mécanismes pour influencer les institutions étatiques L’université de Sfax, Tunisie :Il faut se baser sur La construction de relation de confiance La capacité d’influence sur les instances étatiques La coopération avec les universités qui doivent jouer un rôle important pour l’ancrage de la démocratie adoucir la rigidité des règles et procédures des réseaux qui doivent s’ouvrir plus Quels sont les critères pour que les réseaux réussissent et quelle est leur valeur ajoutée ? Qu’est-ce que vous attendez des réseaux ? DGCL Maroc renforcement des capacités lois organiques des collectivités locales pour promouvoir plus de pouvoir et d’autonomie, la DGCL aura le rôle de donner appui et accompagnement diffusion des lois par les réseaux renforcement d’infrastructures DGCPL Tunisie transmission de savoir financement par l’état et administrations publiques appui aux réseaux qui arrivent à donner des solutions- initiatives- rapides aux nécessités des citoyennes et citoyens (exemple : l’immigration) implication des citoyennes et citoyens renforcement des réseaux informels existant depuis des années : ex. : jumelage entre villes, réseau méditerranéen, réseaux des artistes… FNVT Tunisie les réseaux donnent aux villes des opportunités pour se réunir, s’ouvrir, échanger… les réseaux sont un outil de généralisation de bonnes pratiques les réseaux sont un outil pour tirer les leçons des mauvaises pratiques AMPCC Maroc facilitation d’accès (1503 villes) encouragement des villes à adhérer aux réseaux accompagnement des villes pour l’implémentation des bonnes pratiques transfert des bonnes pratiques pour l’ancrage de la démocratie L'agence nationale de l’urbanisme, Algérie, a tenu à exprimer la volonté de renforcer la coopération entre l’Allemagne et l’Algérie travailler ensemble pour favoriser un climat pour encourager la coopération régionale 12 Conférence : La mise en réseau entre villes – un facteur de succès Mercredi, 4 février : Les mécanismes de la mise en réseau Les réseaux sont des structures de communication utilisées par des individus, des groupes sociaux ou des organisations. Les participants à un réseau ont un intérêt commun ; ils partagent des valeurs, des principes et des idées et participent à des échanges mutuels et volontaires d’informations, de « bonnes pratiques » et de services dans un but commun. « Avec cette définition des réseaux, Mme Ebba Augustin a commencé sa présentation basée sur ses expériences de la mise en réseau dans la région MENA qui avait pour but de démontrer les phases de constitution des réseaux, des différents types de réseaux, ainsi que les caractéristiques des réseaux réussis transférables à d’autres réseaux. Les phases de constitution 1. 2. 3. 4. 5. 6. Exploration/prospection Lancement/création Organisation/infrastructure Croissance/restructuration Constitutionnalisation/système multi-hub Les types de réseaux node node node node node node node Hub node node node node node node node node H u b node node node node node Caractéristiques des réseaux réussis : …quant aux membres Taille adéquate permettant le maintien de contacts personnels Attentes transparentes et réalistes des ressources sollicitées par les membres Participation active de tous les membres au réseau Mélange adéquat de membres du réseau Confiance et appropriation Objectifs clairement définis et pertinents pour les membres (engagement à respecter les statuts du réseau) Les interventions d’experts dans les réseaux soutenus par des bailleurs de fonds sont plutôt l’exception Structures de participation claires pour les membres du réseau 13 Conférence : La mise en réseau entre villes – un facteur de succès …quant à l’organisation et au processus Démarrage (organique) lent et formalisation seulement lorsque c’est nécessaire Commencer avec un petit nombre d’activités pertinentes et efficaces (qualité !) Les rôles des diverses composantes du réseau sont clairement formulés dès le départ et sont régulièrement évalués Frais de fonctionnement peu élevés ! Frais de coordination financés par le réseau lui-même La gestion du réseau concorde avec les objectifs du réseau Secrétariat efficace Structure de communication efficace et communication libre Évaluation régulière du réseau et de ses activités Les composantes d’un réseau Supervision et soutien Collecte de fonds Relations extérieures Communication interne et externe Coordination des activités du réseau Gestion de contrats Q&R Mécanismes de mise en œuvre Commissions Task forces Groupes de travail 14 Conférence : La mise en réseau entre villes – un facteur de succès Conclusion Coopérer pour améliorer ses concepts, pour partager des ressources ou pour avoir plus de visibilité : les raisons pour la mise en réseaux entres villes étaient vastes et telles étaient les perspectives que la conférence sur ce sujet a abordées. La force innovatrice de chacun est limitée, disait le Prof. Hüther au début de la rencontre à Berlin, pour ajouter après que le travail des scientifiques a prouvé qu’ensemble nous pouvons aller plus loin que nous n’aurions pu imaginer. Il y a plus de deux mille ans, Aristote disait « le tout est plus que la somme de ses parties ». Dans cet esprit, on pourrait effectivement penser que la constitution de réseaux est réellement un facteur de réussite de nos sociétés, à travers leur histoire, quand elles ont su mettre en commun leur savoir-faire en partageant leurs expériences. La conférence a marqué le coup d’envoi de futurs échanges réguliers sur des thèmes de développement local entre villes du Maghreb, d’Allemagne et autres institutions concernées par la question de la décentralisation dans les trois pays du Maghreb. Dans un premier temps, ces échanges seront organisés dans le cadre du programme CoMun sous le nom de Dialogue maghrébo-allemand sur le développement local et la gouvernance participative locale. Cette rencontre aura lieu chaque année, de manière alternée dans chacun des pays concernés. L’objectif de ce cycle de conférences est de promouvoir le dialogue sur la pratique de la décentralisation, du réseautage Sud-Sud et Sud-Nord, et donc d’améliorer l’efficacité des villes. La régularité de telles rencontres permettra de renforcer les réseaux existants, ainsi que de promouvoir l’émergence de nouveaux réseaux et l’approfondissement des bonnes relations entre les acteurs concernés tant au Maghreb qu’en Allemagne. 15 Conférence : La mise en réseau entre villes – un facteur de succès Annexe : Impressions… 16 Conférence : La mise en réseau entre villes – un facteur de succès 17