journal 07 last.indd - Clinique des Grangettes

Transcription

journal 07 last.indd - Clinique des Grangettes
Automne-hiver 2007 | 2008
Journal d’information de la Clinique des Grangettes
No 2
Journal des Grangettes
Bienvenue à la Clinique du futur
Les Grangettes s’agrandissent pour rester une référence en matière
médicale et améliorer encore les prestations à leurs patients.
Soigner
sa peau
L
a chirurgie cosmétique connaît un formidable essor. La
Clinique des Grangettes est à la
pointe du mouvement avec des
techniques peu invasives.
Pages 10, 11 et 12
Le futur Centre de consultation d’urgences pédiatriques construit par la Fondation Wilsdorf.
C
’est un véritable « resort » hospitalier qui prend forme aux
Grangettes, un complexe médical
réunissant soins de qualité et prestations à la pointe de la technologie. La Clinique s’attelle en effet à
la réalisation d’un centre d’urgences pédiatriques, d’un nouveau
bloc opératoire, d’un bâtiment
destiné à accueillir une trentaine
de lits supplémentaires, ainsi qu’à
un agrandissement du parc des
Grangettes. Au cœur de ces projets ambitieux, la volonté d’offrir
des services médicaux encore
plus performants pour une clientèle toujours plus nombreuse.
Pages 19, 20, 21 et 22
Progrès de
l’urologie
L
es progrès techniques permettent aujourd’hui des traitements plus efficaces et beaucoup
moins lourds que par le passé.
Pages 13, 14 et 15
Des pieds qui souffrent Le sein sous la loupe
L
L
es pathologies du pied
touchent dans neuf cas sur
dix les femmes, puisqu’à 80 ans,
elles sont 90 % à avoir eu des
problèmes de pied à un moment
ou à un autre de leur vie. En cause,
très souvent, les chaussures. Les
traitements adéquats existent
pourtant, et c’est l’un des points
forts des Grangettes.
e cancer du sein touche une
femme sur dix. Ces statistiques impitoyables sont aussi porteuses de bonnes nouvelles : la
maladie se guérit dans bien des
cas. 85 % des patientes touchées
sont ainsi encore en vie cinq ans
après le diagnostic. Et le nombre
de décès dus à cette pathologie
est à la baisse.
Pages 4, 5 et 6
Pages 7, 8 et 9
EDITORIAUX
3
Une institution faite de
solidarités
entreprise humaine qui ne puisse
durer si elle n’est pas reconnue
comme légitime par la société dans
laquelle elle s’inscrit. L’histoire de
notre institution nous enseigne
que pour être reconnu comme
légitime, il faut nécessairement
être utile à la communauté pour
laquelle l’on se développe.
Ainsi, nous saluons l’effort entrepris cette année par la Fondation
Wilsdorf, en partenariat avec la
V
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oilà près de vingt ans que
le soussigné détient le
privilège de contribuer
aux destinées de la Clinique des
Grangettes. Il lui a toujours été
réconfortant de voir combien cette
institution genevoise est bien
entourée ainsi que bien servie par
tous ceux qui la font.
La Clinique des Grangettes, c’est
d’abord l’œuvre d’une communauté, aujourd’hui forte de plus
de 500 personnes, collaborateurs
et médecins, qui ont tissé au fil du
temps des liens de chaleur, d’amitié et de solidarités. Ainsi, au cours
de son histoire, cette communauté humaine a su se souder et
se mobiliser autour d’un ou de plusieurs projets importants de développement, toujours parce que
ceux-ci ont pour but de répondre
aux besoins légitimes qu’exprime
la population qu’ils veulent servir.
www.grangettes.ch
La création de la Clinique des
Grangettes date du début du
siècle précédent. Si nous restons
particulièrement attachés à sa
longue histoire, c’est qu’elle est
pour nous source de précieux
enseignements. En effet, il n’est
à notre connaissance aucune
Clinique, en vue d’ouvrir prochainement une toute nouvelle et très
moderne consultation d’urgences
de pédiatrie. Celle-ci est destinée
à couvrir les besoins de toute la
population quels que soient ses
moyens ou sa couverture d’assurance. Les dons de la Fondation
Wilsdorf permettent de financer
les infrastructures. Ceux de la Clinique permettront d’en financer
et garantir l’exploitation. Ainsi,
une telle consultation d’urgences
n’émargera pas aux subventions
des pouvoirs publics.
Le secteur médical privé et
la Fondation Wilsdorf font ici
démonstration du sens même
de leur action qui procède avant
tout de l’intérêt qu’ils portent au
bien-être de ceux pour lesquels ils
œuvrent.
Philippe Glatz, président
Et si nous valorisions
les acteurs de la santé ?
H
ôpitaux, médecins, laboratoires, industries pharmaceutiques, le monde
de la santé aurait une fâcheuse
tendance à se sentir coupable
de soigner. On reproche à ces
acteurs d’être trop chers, mal
organisés, peu efficaces ; en parcourant les journaux romands,
nous pouvons lire des articles ne
retenant que le mécontentement
des patients, les temps d’attente
à l’hôpital, les erreurs médicales
et la cherté des consultations.
Même Comparis, spécialiste de
l’assurance ménage, a évoqué
de l’insatisfaction du patient
dans une étude contestée pour
son manque de sérieux par les
autorités sanitaires, dont l’ancien
ministre de la Santé vaudois.
Pour revenir à des réalités plus
sérieuses, il faut rappeler que
les acteurs de la santé ont pour
objectifs de lutter pour la vie, de
réduire la morbidité, de guérir, de
soulager, et d’accompagner des
personnes handicapées ou en fin
de vie. Et il nous suffit de voyager
un peu pour nous rendre compte
que l’offre médicale en Suisse est
d’un excellent niveau.
Certes, le coût du système de la
santé est devenu une préoccupation importante, en Suisse : la
quote-part, qui était de 3,5 % du
PIB vers 1950, a atteint environ
11 % en 2000, plus demain avec
le vieillissement inéluctable de la
population. En ne parlant que de
coûts, on omet de rappeler que
les progrès de la médecine et des
sciences accompagnent cette
charge et créent de l’emploi et de
la richesse, dans le but de mieux
soigner les populations.
N’ayons pas peur de le dire, le
secteur médical est un acteur
fort de notre économie et en
plus l’un des plus dynamiques.
A titre d’exemple, en 2005 à
Genève, celui-ci générait quelque
28 800 emplois, plus de 10 % de
la population active. Les cliniques privées et les médecins
indépendants participent bien
entendu à la création de richesse.
A travers le Journal des Grangettes, nous avons aussi tenté de
vous démontrer qu’une clinique
privée contribue, à son échelle, à
rendre une société plus prospère
tout en soignant la population qui
l’entoure.
Gilles Rufenacht, directeur
4 ORTHOPEDIE
ORTHOPEDIE
La chirurgie du pied à pas de géant
Neuf femmes sur dix connaissent de sévères problèmes de pied durant leur existence.
Au-delà de la prévention, les traitements adéquats connaissent de très réjouissants progrès.
au moins deux centimètres de largeur. Pour une pointure 37, la largeur à l’avant-pied devrait être de
neuf centimètres. Idéalement toujours, la tige devrait être à volume
variable, la boîte antérieure avoir
deux centimètres et demi de hauteur, la semelle en cuir posséder
un amortisseur de chocs. On peut
encore songer à un appui sous la
voûte plantaire et à l’arrière des
têtes métatarsiennes.
Pour ceux et surtout celles qui
souffrent d’hallux valgus existent
toutefois un certain nombre de
traitements. Il y a d’abord l’approche conservatrice, sans chirurgie,
comme l’adaptation du chaussage,
l’utilisation de supports plantaires
ou d’orthèses que l’on peut trouver dans le commerce. Mais, note
le Dr Delmi, il faut savoir que cette
situation pathologique ne peut
régresser : les symptômes s’améliorent parfois avec ces mesures,
notamment la douleur, mais pas la
déviation du gros orteil.
Et c’est justement la douleur qui
détermine l’usage ou non de la
chirurgie. Cette douleur, dans le
cas de l’hallux valgus, n’est pas
toujours en relation avec la gravité
de la déviation de l’orteil : « Il nous
arrive de rencontrer des patientes
présentant une déviation importante sans symptômes, mais
aussi des jeunes femmes avec
des déviations moins graves, mais
qui s’accompagnent d’une douleur importante et d’une limitation
fonctionnelle invalidante », précise
le spécialiste des Grangettes.
Pas une
opération
esthétique
Sauf rares cas, l’intervention chirurgicale n’est donc pas esthétique, mais représente une réponse
nécessaire aux douleurs et à
leurs éventuelles conséquences
néfastes pour la vie quotidienne
des patients. L’opération se fait
d’habitude sous anesthésie locorégionale, depuis le genou ou la
cuisse, selon les cas. Ce qui ne
signifie pas nécessairement que
les patients doivent entendre tout
ce qui se passe lors de l’intervention, car ils sont sous sédatif.
Le genre d’opération dépend
Avant et après l’opération.
de divers facteurs et comprend
souvent une coupe de l’os et un
déplacement de celui-ci, avec une
fixation stable de différents types.
Après l’intervention, les patients
peuvent reprendre la marche le
soir même ou le lendemain, avec
un soulier postopératoire spécial.
Après quatre semaines, un contrôle radiologique est effectué et
les patients peuvent recommen-
cer à marcher sans soutien avec
des chaussures adaptées, confortables et sans talon. Neuf patients
sur dix n’ont que très peu ou pas
du tout de douleurs après l’intervention. Pendant les trois premiers
mois, ils sont gênés par l’œdème
et ressentent quelques difficultés
à se chausser, mais ce léger handicap finit par disparaître. Dans
quelques cas, la physiothérapie
est conseillée. Le Dr Delmi traite
Une longue histoire... d’inconfort
« Atrèides et vous, Akhaiens aux
belles
knémides... »,
implore
Q
uarante-trois mille huit
cents kilomètres. C’est
plus que la circonférence
de la Terre, mais c’est aussi ce que
parcourt, à pied et en moyenne,
un être humain durant sa vie.
Nous effectuons en effet, toujours
en moyenne, environ 1,5 kilomètre par jour sur nos deux jambes,
ce qui signifie une mise à contribution lourde et constante de nos
pieds. Et ce qui ne va pas sans un
certain nombre de pathologies,
qui touchent le plus fréquemment
l’avant-pied.
Ces pathologies, souligne le Dr
Marino Delmi, touchent dans neuf
cas sur dix les femmes, et presque
aucune n’est épargnée, puisqu’à
80 ans, elles sont 90 % à avoir
eu des problèmes de pied à un
moment ou à un autre de leur vie.
Cette disparité entre les sexes ne
doit pourtant rien à une injustice
de la Nature, mais bien plutôt aux...
chaussures, comme l’explique
le spécialiste de la Clinique des
Grangettes en la matière.
Surcharge sur
l’avant-pied
« Prenons l’exemple de la déviation du gros orteil vers l’extérieur
– l’hallux valgus en termes scientifiques, explique le Dr Delmi. Il en
existe une grande variété. C’est
ce que l’on appelle une patholo-
gie « multi-factorielle », autrement
dit ses causes sont multiples. Il y
a tout d’abord l’hérédité qui peut
jouer un rôle, de même qu’un possible relâchement des ligaments.
Mais cette pathologie est surtout
le résultat d’une surcharge globale
de l’avant-pied, facteur extérieur le
plus important de la déformation.
En d’autres termes, l’influence
des chaussures sur l’apparition ou
l’aggravation de l’hallux valgus a
été prouvée. »
Faudrait-il dès lors que les femmes
bannissent les escarpins à talons
hauts et se résignent aux mocassins
ou aux baskets ? Tout est question
de mesure, reprend le Dr Delmi.
Il importe de limiter l’usage des
talons hauts et des chaussures à
bouts pointus à des occasions où
la marche est limitée. Et viser, pour
le reste du temps, les critères de
la chaussure « idéale », très scientifiquement déterminés. Le talon
ne devrait ainsi pas dépasser quatre centimètres, et son pavé avoir
Khryses, vénérable sacrificateur.
Agamemnon restera sourd à sa
prière. Alors « les peuples périssaient », si l’on en croit Homère.
Knémides : c’étaient les jambières utilisées par les Grecques
contemporaines du grand poète.
Dans l’Iliade encore, Homère rapporte que le roi Agamemnon s’en
chaussait, munies de belles agrafes d’argent. Les acteurs, eux, portaient des cothurnes, chaussures
à semelle largement compensée,
pour rehausser leur taille lors de la
représentation des tragédies.
Au bon vieux temps.
Le « fameux » hallux valgus.
5
Cela fait donc des siècles que
les chaussures représentent des
accessoires indissociables des
caprices de la mode du moment.
En 1500 par exemple, les Véni-
tiennes sophistiquées, pionnières
et phares de l’élégance, portaient
des escarpins si hauts qu’ils en
rendaient la marche impossible.
Quand ces dames se tenaient
debout, ces étranges chaussures
permettaient à leurs magnifiques
costumes de se déployer dans
toute leur splendeur. Mais pour
se déplacer, le soutien des courtisans, eux aussi richement chaussés, était indispensable.
Les modes des années suivantes
ont proposé des modèles toujours
différents et toujours plus hardis.
Seul dénominateur commun : un
total dédain pour les pauvres pieds
qui devaient les porter, obligés de
trouver leur équilibre sur des talons
vertigineux ou de se comprimer
dans des moules agressifs.
Van Dyck : Samson et Dalila.
6 ORTHOPEDIE
SENOLOGIE
7
Mesdames, faites
ausculter vos seins !
Le cancer du sein se guérit de mieux en mieux. Les interventions chirurgicales sont également
de moins en moins invasives. Etat des lieux et conseils.
L
e cancer du sein. Une
femme sur dix – et même
une sur huit, à Genève –
est confrontée à la maladie à un
moment ou l’autre de sa vie. En
Suisse, elles sont ainsi plus de
4000 à connaître, chaque année,
les affres de traitements souvent
lourds qui peuvent combiner chimiothérapie, opération chirurgicale et radiothérapie. Surtout,
cette affection reste la première
cause de mortalité chez les femmes d’âge mûr. Les statistiques
sont à cet égard impitoyables.
Le Dr Delmi opérant un pied.
un certain nombre d’autres pathologies du pied, dont les orteils
« en marteau ». Cette déformation débute le plus souvent sur le
deuxième orteil et se caractérise
par une trop grande extension de
la première phalange et une flexion
excessive de la seconde.
Pathologies
associées
sion dorsale du gros orteil due à
de l’arthrose. Et le praticien de
préciser encore que toutes ces
déformations, si elles peuvent
être isolées, sont le plus souvent
s’affiche à la pointe de la spécialisation, grâce à l’excellence de
son corps médical, mais aussi aux
techniques et aux matériels ultramodernes dont elle dispose.
Une carrière au service du pied
L
e Dr Marino Delmi a fait ses
études de médecine à Genève,
où il a obtenu son diplôme fédéral en 1984, puis son doctorat en
1996. Il s’est ensuite spécialisé
dans les services d’orthopédie à
La Chaux-de-Fonds et aux Hôpitaux Universitaires de Genève
( HUG ). Il a obtenu le titre de spécialiste FMH en chirurgie orthopédique en 1996.
Dans les cas souvent rencontrés,
le spécialiste cite encore les métatarsalgies, douleurs qui se manifestent sous l’avant-pied, ou le
syndrome de Morton, « neuropathie par enclavement sous le ligament inter-métatarsien avec des
modifications histologiques de
type dégénératif ». Décrit en 1875
par Sir Thomas Morton, ce syndrome avait déjà été découvert
par le Dr Cividini à Bologne, près
d’un siècle auparavant.
Marino Delmi évoque encore
l’hallux rigidus, qui est une limitation douloureuse de l’exten-
associées entre elles et évolutives... Fort heureusement, la chirurgie du pied a fait des pas de
géant durant les dernières décennies et la Clinique des Grangettes
Le Dr Marino Delmi.
En 1995, il a travaillé à Milwaukee, Wisconsin ( USA ), avec d’illustres spécialistes de la chirurgie
du pied et de la cheville – John
Gould, Michael Shereff et Jeffrey
Johnson –, se spécialisant dans
cette discipline.
De 1996 à 2003, le Dr Delmi a
exercé aux HUG, en charge de la
chirurgie du pied et de la cheville.
Il a également présidé la Société
suisse de chirurgie et médecine
du pied et de la cheville.
Depuis 2003, il est trésorier de
l’European Foot & Ankle Society
et membre d’honneur de la
Société française de médecine
et chirurgie du pied. En 2003, il a
ouvert son cabinet de consultation aux Grangettes, poursuivant
ainsi la tradition d’excellence de
la Clinique dans le domaine de
la chirurgie du pied et de la cheville qui avait été inaugurée par
le Dr Jean-Marc Meyer.
Biopsie sous guidage IRM.
Mais elles sont aussi porteuses
de bonnes nouvelles. Le cancer
du sein se guérit dans bien des
cas. 85 % des patientes touchées
sont ainsi encore en vie cinq ans
après le diagnostic. Et le nombre
de décès dus à cette pathologie
est à la baisse. En particulier dans
les cantons où des programmes
de dépistage systématiques ont
été instaurés.
Il n’en demeure pas moins que,
comme bien des cancers, la
maladie est difficile à prévenir.
Certes, les facteurs aggravants
sont connus. Mais ils n’expliquent
pas tout.
Dépistage
gratuit
De nombreuses femmes sont
atteintes, sans présenter a priori
de risques particuliers. Dans ces
conditions, le diagnostic précoce
prend une importance capitale :
plus la maladie est détectée tôt,
plus en effet les chances de guéri-
son sont élevées. Ceci expliquant
cela, Genève notamment a mis en
place, depuis plusieurs années
déjà, un programme gratuit ( payé
à 90 % par l’assurance maladie
et à 10 % par la Ligue genevoise
contre le cancer ) de dépistage
par mammographie destiné aux
femmes âgées de 50 ans et plus.
Avec des résultats plus que concluants, puisque la mortalité dans
cette tranche d’âge a chuté drastiquement. Bien sûr, si le dépistage
permet de détecter le cancer à un
stade précoce – et, partant, de le
8 SENOLOGIE
SENOLOGIE
femme atteinte de cette affection
de ne pas subir de curage axillaire
intégral ( source potentielle de
douleurs et d’effets secondaires
du type gros bras ). Et, surtout, de
préserver ses seins.
Haute précision aux Grangettes
ments extrêmement sophistiqués
nécessaires à la biopsie sous guidage IRM ( imagerie par résonance
magnétique ). Avec un « taux de
fiabilité de 100 % », assure Karen
Kinkel, spécialiste en imagerie de
la femme et privat-docent à l’Université de Genève.
« Si les traitements sont effectués
dans les règles de l’art, le pronostic de guérison est identique que
l’on enlève ou que l’on conserve
le sein, en particulier pour les cancers détectés à un stade précoce.
En accord avec la patiente – et
pour autant bien sûr que cela soit
possible –, nous essayons donc de
le préserver », précise le gynécologue et obstétricien Yves Wespi.
Approche
multidisciplinaire
Echographie du sein.
guérir, dans bien des cas –, il n’empêche pas la maladie de survenir.
D’où l’attention apportée par les
spécialistes à l’amélioration continuelle des soins. Au confort aussi
et à l’encadrement des patientes.
« La tendance, explique la doc-
toresse Karen Kinkel, spécialiste
en radiologie, est à des programmes de plus de plus individualisés, adaptés au risque familial, à
la densité du sein et à l’âge de la
patiente. Nous nous attachons à
améliorer son cheminement tout
au long du traitement. A améliorer
la rapidité de sa prise en charge,
en évitant les allers-retours entre
les médecins. » La tendance est
aussi à des traitements de moins
en moins invasifs, des opérations
de plus en plus conservatrices.
Comprendre, des interventions
chirurgicales qui permettent à la
Celles qui doivent malgré tout sacrifier leur sein ne sont pas oubliées
pour autant. Dans certains cas,
la chirurgie reconstructive peut
désormais être pratiquée immédiatement, dans la foulée de la mastectomie. Plus besoin d’attendre un an,
de vivre avec une cicatrice au milieu
du torse. Il est vrai que l’opération
demeure douloureuse. Qu’elle se
fait par étapes et autant de passages sur le billard. Psychologiquement toutefois, le bénéfice de ces
reconstructions rapides n’est pas à
minimiser. Détail non négligeable,
elles sont généralement remboursées par les assurances.
Vous avez dit prévention ?
L
es « amis » du cancer sont connus. L’alcool, le tabac, l’obésité, la sédentarité ou encore
une alimentation déséquilibrée
ne font pas bon ménage avec la
santé. Dans le cas du cancer du
sein, l’âge, les antécédents familiaux – une mère et/ou une sœur
ayant eu un cancer du sein avant
la ménopause multiplie sensiblement le danger d’y être confronté
soi-même – et, dans une moindre
mesure, les changements hormo-
naux ( règles précoces, ménopause
et grossesse tardives ) figurent toutefois en tête de listedes facteurs
de risque. Or, il est difficile, pour
ne pas dire impossible, d’agir sur
ces paramètres.
Les femmes n’oublieront dès lors
pas de faire un contrôle annuel
chez leur gynécologue. Elles pratiqueront l’autopalpation, même
si son efficacité reste des plus
modestes. Elles se soumettront
également, à partir de 50 ans, à une
mammographie ( doublée souvent
d’une échographie, plus sensible )
tous les deux ans au minimum.
A noter que si ce dernier examen
est désormais plus que recommandé aux femmes ménopausées, plusieurs médecins ne
cachent pas qu’un dépistage systématique dès 40 ans serait bienv
Voire avant pour les femmes
considérées à risque.
Le Dr Yves Wespi.
9
Le Dr Karen Kinkel.
D
e la très haute précision. De
la très haute performance
aussi. Déjà réputée pour ses compétences en matière d’imagerie du
sein ( notamment ), la Clinique des
Grangettes est désormais la seule
en Suisse à disposer des équipe-
Du
côté
des
traitements,
les progrès sont également
importants. Les chimiothérapies
sont de plus en plus spécifiques,
adaptées à chaque cas. Elles sont
parfois administrées avant même
l’opération, une manière d’essayer
de réduire autant que possible la
taille de la tumeur et, partant, de
préserver le sein touché. « L’avenir,
parie le Dr Yves Wespi, est à
la puce à ADN, qui permettra
d’adapter très exactement le
traitement à la tumeur. »
Des centres spécialisés effectuent
la radiothérapie en même temps
que l’intervention chirurgicale
( l’appareil n’est pas encore disponible en Suisse et les effets à long
terme sont en cours d’évaluation ).
Les nouvelles hormonothérapies présentent, elles aussi, des
résultats prometteurs. Quant à la
radiologie, indispensable à l’établissement du diagnostic, elle
se pratique aujourd’hui dans les
sommets de la haute précision.
Mieux, toutes les spécialités
Avec le cancer du sein, le diagnostic précoce est un des alliés
les plus efficaces des femmes
qui doivent y faire face. Inutile de
dire, dans ces conditions, que le
matériel utilisé a toute son importance. On sait ainsi aujourd’hui
que l’échographie permet d’identifier des lésions non repérées à
la mammographie. On sait aussi
que l’IRM est la plus précise à
cet égard. Qu’elle permet de
repérer des anomalies microscopiques.Reste qu’une fois reconnues, encore faut-il être capable
d’en définir la nature exacte, de
déterminer si elles sont, ou non,
sont désormais associées pour
une prise en charge toujours
plus efficace, plus rapide et plus
pertinente. Les échanges de vue
entre gynécologue, radiologue
et oncologue deviennent ainsi
monnaie courante, surtout pour
les cas « difficiles ». De quoi améliorer encore l’encadrement de la
malade. De quoi surtout renforcer
ses chances de guérison.
malignes. Pour ce faire, les médecins pratiquent généralement une
biopsie. Ils prélèvent un minuscule bout de tissu et le soumettent
à analyse.Mais comment être sûr
de prendre des cellules au bon
endroit, au cœur de la lésion ?
Comment aussi doser la quantité
ainsi récoltée ?
C’est là qu’intervient le guidage
par ordinateur. L’appareillage utilisé dans l’établissement genevois
conduit à une précision tout à fait
unique en son genre. Un écran
d’ordinateur permet en effet de
suivre, en temps réel, le tracé de
l’aiguille utilisée pour prélever les
tissus à étudier. Et ainsi de prendre suffisamment – mais pas plus
qu’il n’en faut non plus – de tissus,
exactement là où il faut.
Avec cette nouvelle technologie,
le risque de se tromper est réduit
à son strict minimum. D’autant
douloureuses. Qu’elles sont de
plus en plus performantes, y
compris pour les femmes avec
des seins denses. Que l’irradiation
qu’elles engendrent correspond,
Reste que chaque cas est différent. Chaque patiente demande
une attention spécifique. « Notre
rôle, poursuit le Dr Yves Wespi,
n’est pas d’imposer quoi que ce
soit. Il est d’informer, de présenter les options possibles, avec les
avantages et les inconvénients,
afin qu’elle puisse faire son choix
en connaissance de cause. »
Avant même la survenance de la
maladie, le rôle du praticien est
d’insister sur l’importance du
dépistage. De rappeler qu’avec
les équipements actuels, les
mammographies sont rarement
Mammographie.
que la patiente est maintenue
dans une position parfaitement
immobile – sans pour autant que
cela soit désagréable pour elle.
L’intérêt est évident, puisqu’il permet de s’attaquer aux tumeurs les
plus petites. Avec une précision
tout à fait remarquable. Ce, bien
sûr, dans des conditions de sécurité optimales et, qui plus est, avec
des désagréments minimaux pour
la personne concernée.
La biopsie sous guidage IRM vient
compléter les équipements déjà à
la pointe de la technologie à la disposition des femmes à la Clinique
des Grangettes. Et qui font de cette
dernière une référence en matière
de sénologie, mais aussi de gynécologie en général. Mieux, l’établissement privé pourra proposer,
dès l’année prochaine, une prise
en charge globale du cancer du
sein à ses patientes. Du diagnostic
jusqu’à la fin du traitement.
en gros, à un trajet en avion
Genève – Londres. Et que ces
quelques petits inconvénients ne
méritent en aucune manière de
mettre sa vie en jeu.
10 ESTHETIQUE
ESTHETIQUE
Le formidable essor de
la chirurgie cosmétique
Cette nouvelle spécialité, née durant les dernières décennies, de la dermatologie et de la
chirurgie plastique propose des interventions simplifiées et très peu invasives.
d’interventions sous anesthésie
locale, voire sans anesthésie.
Sans risques
médicaux
Une manière de faire qui élimine
l’essentiel des risques médicaux.
L’efficacité de ces nouvelles techniques n’est pas à sous-estimer
pour autant, souligne le Dr Friedli.
Le Fraxel, par exemple, permet de
remédier notablement au vieillissement de la peau ou à gommer
des cicatrices d’acné. Lancée par
Rox Anderson, père de tous les
lasers au Harvard Hospital, cette
technique révolutionnaire améliore la texture de la peau par un
travail en surface, elle la relisse et
élimine les dégâts provoqués par
l’exposition au soleil.
Dans le cas des cicatrices d’acné,
les effets secondaires se limitent
à quelques rougeurs minimes
après le traitement. Même si le
visage reste la zone la plus souvent traitée, pratiquement tout
le corps peut profiter des bienfaits du Fraxel. Autre technique
révolutionnaire et non invasive,
le Thermage, qui permet également d’améliorer le tonus de la
peau. Une sonde, au passage sur
la peau, chauffe les protéines de
collagène qui se contracte, ce qui
induit une production sans risque de néo-collagène. Là encore,
la plupart des traitements se font
au visage, mais ceux d’autres parties du corps comme l’abdomen
ou les bras deviennent de plus en
plus fréquents.
La chirurgie
cosmétique
devient
populaire
Les récentes évolutions cosmétiques et technologiques ont favorisé l’émergence de ces nouveaux
traitements, mieux adaptés que
ceux de la chirurgie traditionnelle. Elles ont surtout permis une
incroyable démocratisation de la
chirurgie cosmétique. « Des traitements qui étaient, il y a peu encore,
réservés à une certaine élite sont
aujourd’hui dispensés à Monsieur
et Madame Tout-le-Monde, note
André Friedli. Prenons le cas du
Botox, par exemple. Il est tellement
peu risqué et aisé d’emploi que de
plus en plus de femmes et d’hommes ont envie de l’essayer. Et une
fois au contact de la chirurgie cosmétique, la grande majorité des
patients intègrent ces traitements
à leur hygiène de vie et ils reviennent régulièrement. Et on y revient
parce qu’on se sent bien... »
Le plus lourd « organe »
du corps
L
a peau ne se limite pas à
des fonctions d’enveloppe et
d’esthétique. Elle est un organe
essentiel du corps humain et
indispensable à la vie. Elle en est
du reste l’organe le plus étendu et
le plus lourd : pour une personne
de 70 kilos, sa surface est d’environ 1,8 m2 et son poids d’une
quinzaine de kilos.
S
auver sa peau : l’expression dit bien l’importance
vitale de cet organe qui
enveloppe notre organisme et en
reproduit les formes extérieures.
La peau bénéficie depuis longtemps d’une double spécialisation
médicale, la dermatologie et la
chirurgie plastique. Mais au-delà
des fonctions essentielles qu’elle
remplit pour notre corps, la peau
en est la partie visible, la carte de
visite en quelque sorte. Et c’est là
qu’intervient une nouvelle discipline, la chirurgie cosmétique qui
connaît depuis quelques années
un succès fulgurant.
Le but premier de la chirurgie cosmétique est de corriger les petites
imperfections ou les premiers
signes de vieillissement grâce à
des techniques le moins traumatisantes possible, note le Dr André
Friedli, le spécialiste en la matière
de la Clinique des Grangettes.
« Les clients qui ont recours à la
chirurgie cosmétique ne désirent donc pas un changement
radical de leurs traits, comme ce
peut être le cas avec la chirurgie
esthétique, poursuit le Dr Friedli.
Il s’agit bien plutôt de personnes
qui, tout en étant satisfaites de
leur aspect, désirent le maintenir
le plus longtemps possible en
ralentissant les effets de l’âge .»
La chirurgie cosmétique profite de
l’avancement des connaissances
et des technologies tout en misant
sur des approches plus naturelles
et plus accessibles que par le
passé : il n’est pas question, en la
matière, d’interventions lourdes
et
exigeantes,
d’anesthésies
générales ou de longues périodes
d’hospitalisation, mais bien plutôt,
dans la vaste majorité des cas,
La première fonction de la peau
est bien évidemment celle d’une
barrière, puisqu’elle protège l’organisme face aux agressions
extérieures. Mais la peau est
aussi un récepteur sensitif capital. C’est elle qui nous renseigne
sur le milieu extérieur, sa température, sa texture, son humidité.
Et qui réagit en fonction de ce
qu’elle perçoit, faisant office de
11
véritable régulateur thermique
pour notre corps.
Lorsqu’il fait chaud, la peau joue
en effet le rôle d’un radiateur qui
nous refroidit en dilatant ses vaisseaux et en perdant de la sueur ;
au contraire, lorsqu’il fait froid,
elle ferme ses vaisseaux pour
que le sang ne se refroidisse pas
au contact de l’extérieur. Elle
représente en outre une importante réserve énergétique, par la
graisse accumulée dans le tissu
sous-cutané.
La peau est donc un organe vital.
Sa destruction sur une grande
surface entraîne du reste la mort
en l’absence de traitement. C’est
par exemple le cas lors de brûlures étendues.
Le Dr Friedli faisant un traitement avec un laser vasculaire.
12 ESTHETIQUE
UROLOGIE
13
L’urologie à l’heure des
nouvelles technologies
Les progrès techniques permettent aujourd’hui et dans la plupart des cas des traitements plus
efficaces et beaucoup moins invasifs que par le passé.
C
ontrairement aux idées
reçues, l’urologie ne concerne pas que les hommes.
Le Centre d’urologie des Grangettes en sait quelque chose, qui
compte quelque 40 % de femmes
parmi sa clientèle... Créé en 2004
par deux urologues, les docteurs
Franz Schmidlin et Frank Mayer,
ce Centre assure une permanence sept jours sur sept. Mieux,
il offre à tout moment une prise
en charge rapide et globale des
urgences urologiques, et ce grâce
à une étroite collaboration avec le
Service des urgences de la Clinique des Grangettes.
Le parc des Grangettes.
« Un travail de rêve»
Entretien avec le docteur André Friedli,
spécialiste en chirurgie cosmétique.
L
e Dr André Friedli a fait une
partie de sa formation aux
Etats-Unis. Chirurgien cosmétique à la Clinique des Grangettes, il est aujourd’hui l’un des plus
importants utilisateurs de Botox
ou de produits de complément à
Genève. Il prône surtout une intégration plus large du cosmétique et
du médical en matière de chirurgie
cosmétique. Entretien.
ville mais dans un écrin de verdure
et donc très calme, est favorable à
une écoute optimale des patients.
Et il y a surtout le plateau technique des Grangettes, très diversifié, ultramoderne et extrêmement
performant. Je peux offrir ici de
multiples traitements au laser,
comme le tout nouveau Fraxel
ou, selon les cas, utiliser d’autres
appareils comme le Thermage.
Comment expliquez-vous votre
succès ?
J’ai la chance de travailler dans
un environnement exceptionnel,
celui de la Clinique des Grangettes. Le personnel y fait preuve
du plus grand des professionnalismes sans jamais oublier les
aspects humains et conviviaux de
son travail. Le cadre, proche de la
Vous avez étudié et travaillé aux
Etats-Unis. Quelles sont les différences entre les deux pays ?
Je dirais qu’elles sont avant tout
d’ordre culturel. Les Suisses me
paraissent plus « raisonnables »
que les Américains. Ils cherchent
plutôt un résultat naturel, des
changements minimes. Leur but,
lorsqu’ils viennent me voir, n’est
en général pas de s’améliorer pour
être appréciés par leur entourage,
mais d’être contents eux-mêmes,
d’être bien dans leur peau. Imaginez-vous que j’ai des patients et
des patientes qui ne veulent même
pas dire à leur conjoint qu’ils ont eu
recours à la chirurgie cosmétique.
Mais votre travail ne se limite
pas à la seule cosmétique...
Non, loin de là. Je fais beaucoup
de chirurgie, j’opère les tumeurs
bénignes et malignes de la peau.
Je contrôle l’aspect de la peau
sur toute la surface du corps afin
de détecter la présence éventuelle de mélanomes malins. Il
s’agit d’une pathologie qui est
loin d’être anodine et qui est malheureusement assez fréquente.
Au cabinet, j’en diagnostique du
reste une quarantaine par année.
Le dépistage joue un rôle tellement important que je le propose
à tous mes patients, même à ceux
qui viennent au cabinet pour de
petits traitements cosmétiques.
La cosmétique ne peut donc
pas se passer de médical ?
Ils vont main dans la main et je
suis persuadé qu’il faut intégrer le
médical à la cosmétique et viceversa. Quand j’opère une tumeur
au front, par exemple, je propose
tout de suite un traitement postopératoire au Botox pour freiner
la mobilité des muscles du front.
Plus largement, la chirurgie cosmétique est un travail complexe
avec beaucoup d’enjeux.
Qu’est-ce que vous aimez de
votre travail ?
La richesse des rencontres
diverses et multiples que je fais
dans mon travail : j’apprends
quelque chose sur la vie de chaque
personne que je vois. Et bien sûr,
il y a l’aspect technique qui est
passionnant mais aussi créatif, qui
est stimulant. Pour moi, c’est un
travail de rêve.
www.chirurgie-cosmetique.ch
Le suivi médical classique n’est
pas négligé pour autant. Les spécialistes du Centre traitent toutes les pathologies urologiques :
calculs urinaires, maladies de la
prostate, incontinence urinaire,
tumeurs de la vessie, des reins ou
des organes génitaux masculins,
troubles de l’érection ou encore
problèmes de fertilité.
et intense au bas du dos, qui peut
durer de quelques minutes à quelques heures. 90 % des calculs de
moins de 5 mm s’éliminent toutefois spontanément à l’aide d’un
traitement médicamenteux. Le
choix du traitement dépend de la
taille et de la localisation du calcul.
Il repose sur divers examens : analyses de sang et d’urine, afin de
vérifier l’état de la fonction rénale,
et examens radiologiques ( dont le
scanner ) des reins et des uretères
pour déterminer la présence et la
taille des calculs.
« La majorité des lithiases est traitée de manière classique, avec
une restriction hydrique ainsi que
des médicaments anti-inflammatoires et anti-douleur », précise
le Dr Schmidlin. Mais certaines
situations nécessitent une prise
en charge en urgence : lorsqu’il y
a, par exemple, obstruction par le
calcul et que le patient présente
un état fébrile lié à une infection urinaire. Cette situation peut
en effet conduire à une infection
généralisée ( septicémie ) et nécessite dans ce cas une intervention
rapide. Des douleurs persistantes
ou des calculs dans un rein unique
nécessitent eux aussi une intervention en urgence.
Dans la vaste majorité des cas, le
Centre d’urologie des Grangettes
Traitements
rapides et
efficaces
Les urologues des Grangettes
reçoivent en urgence de nombreux cas de calculs urinaires,
qui peuvent être très douloureux.
Trois fois plus fréquents chez
l’homme que chez la femme, ces
calculs ou « lithiases » sont en fait
un amas pierreux provenant de
la cristallisation de sels présents
dans l’urine. Lorsqu’un calcul
passe dans les voies urinaires, il
provoque une douleur soudaine
Lithotripteur Storz de la 3e génération : fragmentation mini-invasive des calculs.
privilégie les moyens non invasifs.
« Pour traiter les calculs, la chirurgie
ouverte est extrêmement rare
aujourd’hui, explique le Dr Mayer,
puisqu’elle ne touche que moins
de 1 % des cas. Lorsque la lithiase
ne passe pas avec un traitement
classique, plusieurs traitements
mini-invasifs
sont
possibles :
la
lithotritie
extracorporelle,
l’urétérorénoscopie rigide et souple
ou encore la néphrolithotomie
percutanée » ( voir ci-après. )
Une fois le calcul traité, un bilan
métabolique ( prise de sang, analyse approfondie des urines ) est
conduit afin de pouvoir trouver d’éventuels troubles dans la
14 UROLOGIE
UROLOGIE
15
Des techniques adaptées
L
e Centre d’urologie des Grangettes dispose de tous les
outils nécessaires pour traiter les
calculs. Les techniques varient
selon la taille et la localisation
des calculs.
calcul
rein
1 Abord percutané
2 Dilatation de
l’accès au calcul
3 Fragmentation
du calcul avec un
endoscope souple
et un laser
La lithotritie extracorporelle
est la technique la moins invasive
qui permet de traiter la plupart
des calculs. Le lithotripteur envoie
des ondes de choc qui traversent
le corps tout en étant focalisées
sur le calcul. Ainsi, sans avoir
recours à une incision, ces ondes
fragmentent le calcul en petits
morceaux qui seront ensuite éliminés par les voies urinaires.
Cette intervention nécessite une
simple sédation et une courte
hospitalisation. Il est néanmoins
nécessaire de répéter parfois le
traitement, voire d’avoir recours
à une autre technique.
L’urétérorénoscopie ( URS )
semi-rigide et souple qui permet
d’extraire les calculs par voie
naturelle lorsque la lithotritie
extracorporelle est insuffisante ou
contre-indiquée ( Plavix, Sintrom ).
Un endoscope miniaturisé est
introduit dans la vessie par
l’urètre, et ce, jusqu’à l’uretère.
Les calculs sont alors fragmentés
de manière électrohydraulique
( URS semirigide ) ou au laser
( URS souple ) ou même prélevés
intacts. Des endoscopes flexibles
permettent d’accéder et de traiter
des calculs jusqu’au niveau du
rein. Cette intervention nécessite
une anesthésie et demande une
nuit d’hospitalisation.
La néphrolithotomie percutanée ( NLPC ) qui est utilisée
si le calcul est trop important
( en général supérieur à 1,5 cm
de diamètre ) pour être traité
par la lithotritie extracorporelle.
Le chirurgien accède au calcul
dans le rein par une ponction
à travers la peau ( incision de
10 mm ) dans le dos ou le flanc.
Un petit endoscope est introduit
pour extraire le calcul. Si celuici est trop important, il peut être
fragmenté à l’aide d’un laser ou
d’un ultrason. Cette intervention
est effectuée sous anesthésie et
demande une hospitalisation de
trois jours.
Extraction percutanée d’un calcul rénal ( NLPC ).
Les docteurs F. Mayer et F. Schmidlin effectuant une ablation partielle d’un rein.
composition de l’urine. Ce bilan
permet de donner des conseils
alimentaires ou d’initier un traitement à la base du problème.
Laser
dernier cri
Outre les calculs, le Centre d’urologie traite un nombre important
de problèmes liés à la prostate.
Cette glande du système reproducteur masculin est située sous
la vessie et devant le rectum, au
carrefour des voies urinaires et
génitales. Dès l’âge de 40 ans,
elle peut grossir et provoquer des
troubles de la vidange de la vessie
( besoins fréquents et/ou nocturnes, impériosités ). On parle alors
d’hyperplasie bénigne de la prostate. En fonction des symptômes
ou des problèmes liés à l’obstacle, un traitement médicamenteux
peut être proposé. Si celui-ci
échoue, un traitement chirurgical
est envisagé.
Là encore, le Centre d’urologie
des Grangettes propose de nouveaux traitements, moins invasifs et plus sûrs, grâce aux outils
les plus récents qu’offre la technologie. Parmi eux, la résection
bipolaire, une technique semblable à la résection classique, mais
avec moins de complications. Ou
encore l’utilisation du Laser KTP
Green Light Laser 120 W, le plus
puissant disponible sur le marché
actuellement. « Cet outil acquis
récemment par la Clinique des
Grangettes permet des interventions semblables aux résections
standard, mais de manière beau-
coup moins invasive que la chirurgie », précise le Dr Schmidlin.
Ce laser diffuse une énergie lumineuse qui chauffe les cellules et
porte à ébullition l’eau qu’elles
contiennent. Du coup, les cellules
visées explosent. Outre une réduction du nombre de complications,
cet outil offre l’avantage de pouvoir traiter des patients qui suivent
un traitement d’anti-coagulation
( Sintrom, Marcumar, Plavix, Aspirine ) sans devoir l’interrompre ou
le remplacer par un autre.
L’incontinence urinaire, elle, touche les deux sexes. Elle peut
apparaître à la suite d’une opération de la prostate chez l’homme
ou après un accouchement chez
la femme, mais elle peut aussi
être liée à l’âge. « Des maladies
neurologiques ou métaboliques,
notamment le diabète, peuvent
également être à l’origine des
troubles d’incontinence urinaire »,
souligne le Dr Mayer. Le Centre
d’urologie est à même de procéder aux meilleurs bilans urodynamiques pour poser le diagnostic et
choisir le traitement adéquat.
Un des
Centres de
référence
européens
Si le traitement conservateur
( médicaments et physiothérapie )
échoue, l’option chirurgicale est
choisie. Et c’est à nouveau le choix
d’une
chirurgie
mini-invasive
que privilégient les urologues
des Grangettes. La pose de
bandelettes ou TVT ( Tension-free
Vaginal Tape ) permet par exemple
de régler une grande majorité
de problèmes chez les femmes.
Mais il existe également de
nouvelles techniques pour des cas
difficiles qui n’ont pas répondu à
la chirurgie classique, comme le
renforcement du sphincter par la
pose de deux ballons au niveau du
col vésical. Le contenu de ceuxci peut être réglé en ambulatoire
pour s’adapter continuellement au
besoin des patients.
Le Centre d’urologie de la Clinique
des Grangettes a été choisi comme
un des Centres de référence européens agréé par la « European
Association of Urology » pour
l’application de cette technique
innovante – nommée « Pro Act »
pour les hommes et « Act » pour
les femmes. Ce qui constitue une
belle preuve de son excellence.
Deux spécialistes
reconnus
L
e Centre est sous la responsabilité de deux urologues
indépendants :
Le Dr Franz Schmidlin, spécialiste FMH en urologie opératoire,
est privat-docent à la Faculté
de médecine de l’Université de
Genève. Il a complété sa formation à l’Université de Zurich et de
Genève ainsi qu’à l’Université du
Minnesota aux Etats-Unis. Il est
également consultant à la Clinique
d’urologie des HUG.
Le Dr Franz Schmidlin.
Le Dr Frank Mayer, spécialiste
FMH en urologie et urologie opératoire, « Fellow of the European
Board of Urology », a effectué sa
Le Dr Frank Mayer.
formation aux Hôpitaux académiques de l’Université de Freiburg
( Allemagne ), en Suisse alémanique et à Genève. Il collabore en
tant que médecin associé avec la
Clinique d’urologie des HUG.
16 PREVENTION
PREVENTION
On ne badine pas avec
les vaccins
La dernière épidémie de rougeole en Suisse le prouve : on ne saurait baisser la garde devant
des maladies devenues rares, mais qui peuvent s’avérer mortelles et que l’on peut éviter par
une simple vaccination.
Le vaccin contre l’hépatite B
cause la sclérose en plaques ?
Cette rumeur, partie de France, a
depuis été totalement démentie
par une analyse à grande échelle
sur un échantillon de 25 000
personnes.
Les
personnes
vaccinées dudit échantillon ont
même développé moins souvent
de sclérose en plaques que celles
qui ne l’avaient pas été, mais la
différence n’était pas statistiquement significative.
La vaccination contre l’Haemophilus de type B – qui entre dans
le vaccin pentavalent – est-elle
liée à l’augmentation du nombre de diabètes juvéniles ?
Il est vrai que le nombre de cas
de cette maladie augmente
depuis les années 1990. Mais
une très vaste étude scandinave
a prouvé qu’il n’y avait aucun lien
causal entre celle-ci et le vaccin. Cette augmentation des cas
est très probablement liée à une
meilleure surveillance ainsi qu’à
des rapports médicaux beaucoup plus précis et exhaustifs sur
la maladie.
L
es vaccins sont victimes de
leur succès, aime à dire le
Dr Alessandro Diana, expert
pédiatre à Infovac et futur responsable des urgences pédiatrique
aux Grangettes. Ils ont induit une
diminution de la vigilance par rapport à des maladies devenues rares
( diphtérie, tétanos...), remettant
en question l’utilité de la prévention. Dans le même temps, cette
vigilance se reporte sur d’autres
problèmes médicaux rencontrés
par les enfants et amène certains à
tirer hâtivement et sans réelle base
scientifique des liens entre lesdits
problèmes et la vaccination.
Le vaccin contre la poliomyélite
tue un enfant sur 1 million ?
La chose était vraie par le passé,
Celle-ci n’est toutefois pas un
acte sans reproche, s’empresse
de souligner le Dr Diana. Il s’agit
d’une intervention médicale qui,
comme toutes les autres, comporte des effets secondaires. Il
s’agit tout d’abord d’une injection,
douloureuse, avec des rougeurs,
voire des hématomes à l’endroit
de la piqûre. Elle peut provoquer
de la fièvre et, dans certains cas,
des réactions allergiques – maîtrisables. Mais ces « désagréments »
ne sont rien au regard des risques
encourus par les enfants non vaccinés, quoi qu’en disent les « apôtres » de la non-vaccination. Tour
d’horizon de leurs allégations avec
le Dr Diana.
de tétanos est moindre chez les
nouveau-nés, mais dans le même
temps, le vaccin protège aussi
contre la coqueluche, qui, à moins
d’une année, peut être mortelle.
On vaccine contre le tétanos
des enfants qui ne sont pas
en âge de marcher, donc de se
blesser ?
Le tétanos fait partie, dans le plan
de vaccination usuel, d’un vaccin penta- ou hexavalent, autrement dit composé de cinq ou six
vaccins. Il est vrai que le risque
Le ROR ( rougeole - rubéoleoreillons )
peut-il
induire
l’autisme ?
Les seuls effets avérés du ROR
sont de la fièvre dans un cas sur
dix, des plaques rouges sur la
peau dans quelques cas sur cent,
de rares gonflements des glandes
salivaires. Dans un cas sur 3000,
17
lorsque l’on administrait encore le
vaccin par voie orale, mais plus du
tout aujourd’hui. L’industrie a mis
sur pied un vaccin inactivé qui fait
partie du vaccin combiné injecté.
Plus généralement, tous les vaccins ont connu des améliorations
remarquables. A l’image des voitures, peu de vaccins des années
1960 rempliraient les critères de
sûreté exigés aujourd’hui.
Le mercure, utilisé comme conservant, est aussi suspecté de
favoriser l’autisme .
Le mercure est effectivement
toxique sous forme métylée.
L’éthyl-mercure – qui ne pénètre pas dans le système nerveux
central – était utilisé comme conservant. Malgré l’absence de tout
lien causal, le mercure a été retiré
dans la quasi-totalité des vaccins
disponibles en Suisse.
Le vaccin contre la BCG ne
provoque-t-il pas de fortes
réactions ?
Ce vaccin est en effet l’un des
plus réactogènes, mais il n’est
plus utilisé pour les enfants de
plus d’un an. Il apporte généralement un léger bénéfice chez les
moins d’un an, contre la méningite de la tuberculose et sa forme
Le Dr Alessandro Diana.
disséminée. Comme la Suisse est
en dessous du seuil endémique,
il n’y est plus recommandé, mais
reste fortement conseillé pour les
petits enfants qui se rendent en
zones endémiques pour plus de
quatre semaines.
Les risques de la non-vaccination
L
es vaccins protègent contre
des maladies mortelles ou aux
séquelles irréversibles.
Illustration original e de Pecub.
on note une convulsion fébrile,
mais ce genre de réaction est le
fait d’enfants qui connaissent aussi
des convulsions lors d’autres états
fébriles. Très rarement, un enfant
sur 30 000, le ROR provoque une
baisse transitoire des plaquettes
dans le sang, donc un risque de
saignement. Pour ce qui est de
l’autisme, cette maladie apparaît
à l’âge des vaccinations, certains
leur en attribuent donc la cause.
Mais c’est là une allégation sans
fondement scientifique aucun,
basée uniquement sur la simulta-
néité de la vaccination et de l’apparition de la maladie.
La prestigieuse revue médicale « Lancet » a suggéré un lien
entre le ROR et des troubles
intestinaux.
« Lancet » a fait son mea culpa
après qu’il fut apparu que le Dr
Wakefield, auteur de l’article qui
incriminait le ROR, avait été payé
par des milieux industriels qui proposaient un vaccin monovalent,
concurrent, donc, de l’habituel
ROR trivalent.
La diphtérie tue ainsi un
malade sur dix par asphyxie ou
défaillance d’organes vitaux. Elle a
disparu de Suisse grâce à la vaccination, mais se trouve encore à
quelques heures d’avion.
Un quart des malades du
tétanos, dont la bactérie est
omniprésente, meurent encore
aujourd’hui, mais les cas sont
très rares dans notre pays. La
bactérie Haemophilus de type B
entraîne elle aussi, dans un cas
sur dix, des séquelles graves
( surdité, handicap mental...),
voire la mort.
La poliomyélite provoque
une paralysie souvent irréversible
chez 1 % des personnes infectées,
voire la mort dans 2 à 6 cas sur
10 si le virus attaque le système
nerveux. L’hépatite B, elle, peut
devenir chronique et dégénérer en
cirrhose ou cancer du foie. Ce qui
fait dire au Dr Diana que le vaccin
contre cette maladie est le premier
vaccin contre le cancer.
Sans complication, la rougeole
est très pénible. Mais elle peut aussi
entraîner des pneumonies et une
panencéphalite sclérosante ( 1 cas
sur mille ), avec des conséquences
neurologiques importantes et/ou
un décès. Lors de l’épidémie en
Suisse de 2002, deux malades en
sont décédés. Actuellement on
déplore une nouvelle épidémie
de rougeole avec plus de 600 cas
recensés. La rubéole est très grave
chez les femmes enceintes, car elle
provoque des fausses couches ou
des malformations sérieuses, voire
mortelles. Quant aux oreillons,
maladie souvent bénigne, ils peuvent causer des méningites, la
surdité ou une inflammation douloureuse des testicules responsable d’infertilité.
La varicelle, souvent anodine chez les enfants, entraîne
l’hospitalisation des deux tiers
des jeunes adultes touchés, avec
parfois des pneumonies, des
méningites et des encéphalites.
Rappelons enfin qu’une vaccination contre les pneumocoques et
les méningocoques protège également contre des maladies qui
peuvent être mortelles ( méningites, septicémie ).
Devant de tels risques, mais
également devant la réalité des
effets secondaires et certaines
croyances infondées, le Dr Diana
rappelle le devoir d’informer
des médecins, pour que chacun
puisse se forger une opinion
basée sur les faits et décider en
connaissance de cause de l’utilité
ou non d’une vaccination.
Le corps médical et le public peuvent se renseigner auprès d’Infovac ( www.infovac.ch ) ou sur le site
de la Commission fédérale pour les
vaccins ( www.cfv.ch ).
18 PORTRAIT
PROJETS ET DEVELOPPEMENTS
Bienvenue aux Grangettes
version 2010
Anastase Spiliopoulos,
professeur au long cours
Son nom fleure bon le pays qui l’a vu naître. La Grèce, où ses filles – une
psychothérapeute et une avocate, nées en Suisse – ont choisi de s’établir
et où grandit désormais son petit-fils de quatre ans.
S
ur son bureau de la Clinique des Grangettes, le
buste de la déesse Igia,
la déesse de la santé qui a donné
naissance au terme « hygiène ».
Au mur, au milieu d’une impressionnante collection de diplômes, en français, en anglais et
en latin, un certificat rédigé en
grec, sa langue maternelle. On
est ici dans le royaume de Spilio, comme on l’appelait dans les
couloirs des Hôpitaux universitaires de Genève, qu’il a arpentés pendant pas moins de 39 ans.
Anastase Spiliopoulos n’a en effet
jamais ouvert son propre cabinet.
Par choix. Par attachement à une
institution, où il a pu exercer ses
talents de chercheur, d’enseignant et de spécialiste de la chirurgie thoracique ( entre autres ).
Où il a greffé plus de 400 reins.
Pratiqué sa première transplantation pulmonaire ( c’était le 7 juin
1993 ) et développé cette activité,
sa « fierté ». Une institution qui l’a
fait successivement chef de clinique, médecin-chef de service,
puis finalement professeur.
Pourtant, rien ne prédisposait
ce fils de littéraires – ses parents
étaient professeurs de latin et de
grec – à embrasser la carrière
médicale. Rien sinon peut-être cet
hôpital municipal, bâti à Patras, sa
ville natale, grâce à la générosité
de son grand-père. Ou ces hasards
de la vie qui font que le gynécologue qui accoucha sa mère par
deux fois, pour lui et pour son
frère, deviendra, des années plus
tard, son... beau-père !
Rêver pour
s’améliorer
« Etre médecin, ce n’était pas un
rêve d’enfant. J’aurais pu être
architecte, agriculteur ou restaurateur de meubles. Pas avocat,
car je n’aime pas beaucoup parler ni écrire », confie celui qui n’a
jamais abandonné cette curiosité, ce goût d’apprendre, qui le
faisait s’interroger, petit déjà, sur
les mystères de la vie. Très tôt, il
cherche, dans les livres dont il est
friand, des réponses à toutes ces
questions qui le taraudent.
« Pourquoi a-t-on faim, mal ? Pourquoi saigne-t-on lorsqu’on tombe ?
Pourquoi rêve-t-on ? A cette question, je n’ai d’ailleurs pas encore
de réponse ! Mais je continue de
rêver. De voyages, de rencontres.
Ce que je préfère, ce sont les rêves
en état de veille, car ils ne sont pas
indépendants de notre volonté. »
Le professeur Spiliopoulos effectuant une ablation partielle d’un poumon.
Rêver, c’est, selon lui, le secret
d’un « bon » médecin. Rêver à la
manière de toujours s’améliorer. De
perfectionner les techniques, les
médicaments, les interventions.
D’atteindre l’excellence. Genève
s’est imposée dans sa vie un peu
19
La clinique privée entend rester une référence en matière médicale et améliorer toujours
plus les prestations à ses patients. La preuve en trois chantiers.
Le professeur Anastase Spiliopoulos.
1
par hasard. Par une « série de
circonstances, heureuses ou non ».
Dont la dictature, qui sévit au début
des années 70 dans son pays. « Je
ne pensais pas rester en Suisse
au-delà de ma spécialisation. Je
ne pouvais toutefois pas imaginer
retourner vivre sous un tel régime,
sans liberté d’expression. »
En dépit de ses multiples déplacements professionnels – de Sète
à New York, de Paris à Toronto –
Anastase Spiliopoulos avait besoin
de s’implanter quelque part. Ce
quelque part fut Genève.
De la Grèce, ce citoyen suisse
depuis 1980 garde le goût de
cette terre, ces plantes, ces arbres
qu’il met un soin tout particulier à
entretenir lors de chacun de ses
séjours. De ces vieux meubles
aussi qu’il chine dans les brocantes, les ventes aux enchères, et
qu’il retape patiemment. Et s’il a
aujourd’hui pris une semi-retraite,
Anastase Spiliopoulos a choisi de
mettre ses compétences au service des Grangettes.
Directeur médical pour la chirurgie, il consulte, opère et participe
à la gestion administrative, aux
développements de la clinique. Il
continue également, avec toute
son équipe, à œuvrer au Centre
valaisan de pneumologie, à Sion. Il
se plaît surtout à transmettre son
savoir, sa passion. Cette envie de
repousser toujours plus loin les
limites de la médecine.
2
3
Les nouveaux développements des Grangettes
1
2
3
Projet de développement du Centre de
consultations d’urgences pédiatriques.
Atelier d’architecture Brodbeck-Roulet
Projet de développement de cabinets
médicaux et service de radiothérapie.
Atelier d’architectes Eric Dunant
Projet de développement du nouveau
bloc opératoire et bâtiment des lits pour
patients étrangers et chirurgie esthétique.
U
n véritable « resort » hospitalier. Un vaste complexe médical, réunissant
des soins de qualité, des prestations diversifiées et à la pointe de
la technologie. Sans sacrifier ni
le confort, ni le cadre ( unique ), ni
l’accueil qui font la réputation de la
Clinique des Grangettes.
Cette dernière voit grand. Elle
projette la réalisation d’un centre
d’urgences
pédiatriques,
d’un nouveau bloc opératoire,
d’un nouveu bâtiment destiné
à accueillir une trentaine de lits
pour ses patients étrangers, ainsi
qu’un agrandissement du parc
des Grangettes, situé de l’autre
côté de la route de Chêne. Au
cœur de ces projets ambitieux, la
volonté d’offrir des services toujours plus performants, adaptés
aux besoins d’une clientèle toujours plus nombreuse. « Notre
challenge est de nous développer tout en préservant nos atouts
– un environnement agréable, une
ambiance familiale, un personnel
humain et chaleureux, le tout, au
cœur de la ville, détaille le directeur, Gilles Rüfenacht – tout en
conservant une identité forte. »
aura belle allure. Il sera surtout spacieux. Implanté sur quatre étages,
dont deux en sous-sols, il abritera
salles de soins et d’examens, cabinets de consultation, installations
techniques. Tout ce qui fait en
somme un centre de premier plan
dédié aux plus jeunes.
Un pavillon de forme ovale et transparent, posé sur un plan d’eau. Le
futur centre d’urgences pédiatriques de la Clinique des Grangettes
Intégré dans le réseau cantonal
des urgences, le futur centre
devrait accueillir ses premiers
patients au début 2009. Il sera
Urgences
pédiatriques,
visite guidée
placé sous la responsabilité médicale du Dr Alessandro Diana. Et
devrait ainsi soulager les urgences
pédiatriques existantes, souvent
surchargées.
Reste que rien n’aurait été possible
sans la générosité de la Fondation
Wilsdorf, qui a choisi de financer
le bâtiment. Et d’en confier la gestion à la Clinique des Grangettes.
« Nous avons développé une collaboration forte et réussie pour
répondre aux besoins de la population et des familles », se réjouit
Gilles Rüfenacht.
Un bloc opératoire dernier cri et des
salles d’intervention vastes, de plus
20 PROJETS ET DEVELOPPEMENTS
de 50 mètres carrés : le nouveau
quartier général des chirurgiens –
qui devrait être inauguré au début
2010 – a pour objectif d’étendre les
capacités d’intervention de la clinique bien sûr. Mais aussi d’améliorer le confort du personnel médical
appelé à œuvrer dans ces lieux.
quente. Le parc des Grangettes
version 2008 proposera ainsi un
suivi des patients encore amélioré. Il permettra de renforcer
RENCONTRE
les synergies – les examens ou
interventions qui ne pourront être
pratiqués directement sur le site,
pourront l’être à la clinique – et
André Raboud, un instinctif
« en quête d’absolu »
de proposer une médecine extrêmement pointue, dans un cadre
résolument « humain ».
Construction et développement durable
Brève rencontre à Saint-Triphon avec un artiste un peu sorcier
dont l’œuvre fascine et dont les sculptures animent le parc des
Grangettes.
Bloc opératoire et bâtiment
des lits
« Certaines opérations sont de
plus en plus complexes. Il est
important que les médecins et
l’ensemble des collaborateurs
puissent travailler dans des conditions optimales. Indirectement,
c’est évidemment le patient qui en
bénéficie, puisqu’un bon environnement de travail a forcément un
impact sur la qualité des soins »,
souligne le directeur.
Le sculpteur André Raboud.
A
ucune concession à la
couleur, dans les sculptures d’André Raboud : elles
sont noires, souvent monumentales, en granit des Indes ou d’Afrique. On peut en voir en Valais,
en Hollande, au Japon, à Genève.
Particulièrement dans le parc de
la Clinique des Grangettes, où il
y en a quatre. L’une d’elles, intitulée « Chemins verticaux », est une
invitation au voyage : venue des
origines du monde, une barque
de pierre glisse sur la rivière du
temps. Vers quelle destination ?
On pense au Styx, à Moïse sauvé
des eaux...
Le bloc et le bâtiment des lits qui
l’accompagnera seront reliés à
l’actuelle Clinique des Grangettes,
afin de garantir la fluidité des mouvements et la rapidité des interventions entre les différentes ailes
du centre médical.
Gilles Rüfenacht aime raconter
que certains médecins du parc
des Grangettes consultent non
seulement au milieu de cèdres
du Liban, mais ils voient parfois
des patients d’un genre un peu
particulier s’approcher de leurs
fenêtres : des écureuils ! Au-delà
de l’anecdote, le directeur en est
convaincu, « un tel environnement
rassure, apaise ».
Parc des
Grangettes
Là, dans ce petit écrin verdoyant,
plusieurs médecins ont établi leurs cabinets et pratiquent
une médecine ambulatoire. Des
gynécologues, des urologues,
des chirurgiens, des dermatologues, des ophtalmologues ou des
oncologues. L’idée aujourd’hui
est d’agrandir encore ce pôle de
compétences médicales. Et de
développer une offre déjà consé-
Le Centre de consultations d’urgences pédiatriques, œuvre des architectes Brodbeck-Roulet.
L
es architectes et les concepts
peuvent être différents. Tout
comme les affectations futures.
Mais les préoccupations, elles,
sont semblables. Les chantiers
menés actuellement dans le périmètre de la Clinique des Grangettes et du parc qui lui fait face
visent au respect de l’environnement dans lequel ils s’inscrivent.
Ils font également une large place
à la lumière naturelle. A l’ouverture sur l’extérieur, sur la cité.
Ceci expliquant en partie cela,
le bois est un des matériaux de
prédilection des constructions
à venir. On y trouve certes aussi
du béton, du métal et du verre.
Du verre, pour une luminosité
optimale. De l’eau également, en
particulier autour des urgences
pédiatriques. « Cela donnera l’impression d’un bâtiment qui flotte,
sur une île », explique Emmanuel
Charpié, l’architecte du bureau
Brodbeck-Roulet,
responsable
du projet. L’eau encore, mais à
l’intérieur du bâtiment cette fois,
avec un aquarium unique de neuf
mètres de haut.
Car tout a été pensé pour rendre
moins difficile, plus agréable, le
séjour des patients appelés à passer dans les locaux de soins. Que
ce soit de manière ambulatoire
ou pour une durée un peu plus
longue. Couleurs gaies, chaudes
pour les urgences pédiatriques.
Tons clairs, doux, pour les cabinets
médicaux. Tout a surtout été pensé
pour limiter autant que faire se
peut l’impact sur l’environnement.
Les énergies sont renouvelables,
les déchets réduits à leur portion
congrue et les espaces naturels
préservés. Comme un hymne au
développement durable, un symbole d’« une responsabilité écologique, d’une efficacité économique
et d’une vitalité socioculturelle »,
pour reprendre la formule d’Eric
Dunant, l’architecte en charge du
parc des Grangettes, qui a déjà
réalisé le premier bâtiment médical « Minergie » en ce lieu.
21
Comme souvent dans l’œuvre
de l’artiste franco-suisse, qui
sculpte depuis bientôt quarante
ans, l’écho des mythes résonne à
la surface d’une matière à la fois
polie et acérée. « Le passage est un
des thèmes sur lequel je travaille
depuis longtemps », explique-til. Le sculpteur a gagné de nombreux concours internationaux,
beaucoup exposé et parle de son
travail pour les Grangettes comme
« d’une très belle aventure ».
Succès
précoce
Il sculpte désormais pour réaliser
des expositions, quand ce n’est
pas « juste pour le plaisir ». Et toujours de grandes pièces. Depuis
début 2007, il en a déjà vendu
trois, dont une à la ville d’Aigle.
André Raboud a connu le succès
assez vite. Pourtant, sa simplicité
est à la mesure de son talent, qui
est très grand. Par les fenêtres de
sa maison de Saint-Triphon, on voit
un bout de jardin de rêve : herbes
un peu folles et vieux rosier rose
ébouriffé. Car les végétaux représente son autre passion, et dans le
Sud de la France où il vit une partie
de l’année, il a planté des variétés
exotiques, histoire peut-être de se
rappeler ses vagabondages.
neutralité sur les autres et équilibre l’influence des pierres de
terre, rouges, dont l’énergie peut
être excessive. D’ailleurs, dans les
jardins zen, on pose toujours des
pierres vertes polies par le temps. »
On pourrait l’écouter encore
longtemps parler de la nécessité de créer des sculptures « qui
irradient ». Il y a du sorcier dans
Pierre
« radiale»
Mais pour l’instant, il parle de
son choix du granit, « une matière
très belle, sans concession, très
dure aussi et dans laquelle les
cassures sont les plus vives » ; du
Japon, où il a travaillé sept mois
et où trois musées, dont celui
d’Hiroshima, ont acheté des
sculptures ; de l’Amazonie et de
l’Inde, autant de voyages, autant
de jalons qui orientent le cours de
son chemin artistique. Il évoque
encore le temple de Tical au
Guatemala, dans la forêt du Peten,
« où deux sculptures se font face,
si puissantes, si habitées qu’on
perçoit la dimension sacrée de
l’espace qui les sépare et qu’elles
délimitent à la fois ». La pierre
sculptée, dit-il, peut transformer
l’espace autour d’elle.
Curieux de tous les ailleurs, il s’est
intéressé à la culture celte et à la
tradition du compagnonnage :
« Les pierres angulaires posées
par les compagnons étaient toujours vertes et en serpentine. Cette
matière est également sacrée chez
les Mayas, au Japon et en Inde.
La pierre verte est celle des eaux
profondes, elle est première et
« radiale ». Elle exerce un effet de
Grand monolithe, Triennale de Bex 2006.
ce personnage qui semble avoir
le don à la fois de la légèreté et
de la gravité. Sans doute « bon
vivant » à ses heures, il se définit
lui-même comme « un instinctif
en quête d’absolu ». A quoi bon,
dit-il, casser des cailloux pour en
extraire des formes si celles-ci
ne sont pas remplies par le souvenir, la douleur, le vertige du
destin humain ?
22 PROJETS ET DEVELOPPEMENTS
Les nouveaux habits
de la maternité
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A
vec l’aide de l’architecte
d’intérieur genevois Yves
Bessard, la Clinique des
Grangettes a rénové toutes les
chambres de son secteur obstétrique. « Le pari était d’allier
esthétique et sécurité des soins »,
souligne Yves Bessard. Pari réussi,
les chambres, à la fois contemporaines et chaleureuses apportent
tout le confort nécessaire pour la
maman et son bébé.
« Nous avons conçu et fabriqué un
fauteuil « Grangettes » idéal pour
les mamans qui allaitent dans leur
chambre », explique l’architecte
d’intérieur.
Rappelons que la maternité de la
Clinique accueille environ 1000
mamans par année, ce qui fait
d’elle depuis plusieurs décennies
déjà la première maternité privée
en Suisse.
Impressum Edition automne-hiver 2007 2008
Editeur : Editions des Grangettes
Rédaction : Claire Kaplun, Elisabeth Gilles, Pascal Praplan
Maquette, graphisme et photos : Fausto Pluchinotta
Production : Clinique des Grangettes
Tirage : 100 000 copies
Adresse : Clinique des Grangettes
7, ch. des Grangettes CH - 1224 Chêne-Bougeries
Tél. +41 22 305 01 11 Fax +41 22 349 80 21
www.grangettes.ch
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