Baseline Audits of Mining Companies in Democratic Republic
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Baseline Audits of Mining Companies in Democratic Republic
Audit de base de sites miniers suivant le standard CTC en République Démocratique du Congo Mines de Luena, Territoire de Bukama, Province du Katanga Rapport d’audit réalisé par Johanna Carstens, auditrice indépendante Projekt-ConsultGmbH Lärchenstrasse 12 D - 61118 Bad Vilbel Tel.: +49 6021 628 5176 Mail: [email protected] URL: www.projekt-consult.de Un projet du Ministère des Mines de la RDC et du BGR Geneviève Kizekele, Coordinatrice Commission de Certification (COCERTI) Téléphone : +243 81 50 43 720 Email : [email protected] BGR Institut Fédéral des Géosciences et des Ressources Naturelles Stilleweg 2, D-30655 Hanovre Uwe Näher BGR Bureau Kinshasa, RDC Téléphone : +243 81 56 24 953 Email : [email protected] Matthias Baier Geozentrum Hanovre, Allemagne Téléphone : +49 511 643 2476 Email : [email protected] Dr. Bali Barume BGR Bureau Bukavu, RDC Téléphone : + 243 81 37 56 097 Email : [email protected] Février 2015 Audit de base des mines de Luena en RDC – Décembre 2014 RÉSUMÉ EXÉCUTIF 1. Introduction et méthodologie Ce document constitue le rapport de la mission d'audit de base des mines de cassitérite, coltan et wolframite d’exploitation artisanale situées autour de Luena, dans la Province du Katanga. Elle a été réalisée du 08 au 09 et 13 au 19 décembre 2014. La mission d'audit s'effectue conformément au standard de Certification Nationale Congolaise, dont la plupart des critères sont repris dans le Mécanisme Régional de Certification (MRC) mis au point par la CIRGL. L'audit s'appuie sur le document suivant : « Manuel de Certification des Minerais de la Filière Stannifère en RD Congo – Principes, Lignes Directrices et Standards – Version 0 du 22 février 2011 ». Les principes de réalisation de la mission d'audit s'appuient également sur la norme ISO 19011:2002 et sur le document d'accompagnement de l'audit publié par le Dr. Nellie Mutemeri1. Il se réfère également au document d'accompagnement de l'auditeur du projet CTC2, qui accompagne le processus de certification. Les résultats de l'audit sont fondés sur des entrevues avec les acteurs du secteur de la filière stannifère à Lubumbashi et Luena dans la province du Katanga, l’analyse de documents collectés auprès des intervenants pendant la mission et des échanges et discussions avec les membres de la délégation. L'approche choisie pour la présentation du rapport consiste à traiter point par point, les normes du système de certification en ajoutant des recommandations pouvant être utiles pour un futur appui de l’entreprise et de la coopérative afin qu'elles soient conforme au critère correspondant. 2. Réalisation de la mission La mission d'audit s'est déroulée en trois temps forts : 1. Les réunions de lancement permettant d’introduire les objectifs du projet et présenter la délégation aux représentants de la Division des Mines, Ministère de l’Intérieur, SAESSCAM et Ministère Provincial des Mines à Lubumbashi ; 2. La visite des sites miniers de Luena (Kakesa, Kyenze et Mitantala) et les entretiens avec les parties prenantes locales ; 3. Au retour à Lubumbashi, des réunions se sont tenues avec l’entreprise minière, la coopérative minière et les services publics basés dans la capitale provinciale. 3. Résumée des informations sur les entreprises et les coopératives La cité de Luena se situe à environ 400 km au Nord-Ouest de Lubumbashi. La cité a été construite par l’Union des Mines de Haut Katanga, la société minière des Belges, durant la période coloniale. Les mines de Luena qui font l’objet de ce rapport, regroupent trois sites majeurs : Kakesa, Kyenze et Mitantala. Les mines se trouvent dans des régions montagneuses et boisées à l’Est et Sud-Est de Luena. Les entreprises Il y a quatre sociétés minières actives dans la région de Luena : Chemicals of Africa (CHEMAF Sarl); la Société d’Exploitation de la Cassitérite au Katanga (SECAKAT Sprl), qui est un Assistance for conducting Compliance Audit of Mining Sites in the Democratic Republic of Congo (based on « Inception Report » by Nellie Mutemeri, 2010 : Certification Audits, report for OGMR and BGR. 1 Complément d'informations apporté au manuel de certification CTC de la filière artisanale stannifère de la RDC – Directives à destination des auditeurs pour l'évaluation de base et l'audit de certification de mines artisanales selon les normes CTC, par Nathalie Sterbik, février 2014. 2 Johanna Carstens — Projekt-Consult GmbH Page 2 Audit de base des mines de Luena en RDC – Décembre 2014 partenariat entre la société Mining Mineral Resources (MMR Sprl) et la Générale des Carrières et des Mines (GECAMINES Sarl); Sino Katanga Tin (SKT Sprl); et Opera Mining. CHEMAF et SECAKAT sont actives dans plusieurs (PE) à Kakesa, Kyenze et Mitantala. SKT est enregistrée comme une entité de traitement et elle a un PR à Mitantala et achète la production artisanale venant de ce PR et d’un PE. Opera Mining est une entité de traitement, qui achète la production de cassitérite produite par les exploitants artisanaux, principalement dans une Zone de Recherches Géologiques (ZRG) à Mitantala. Les entreprises ont commencé leurs activités à Luena entre 2010 et 2014. CHEMAF a présentement arrêté ses activités à Luena afin de se conformer à la certification CIRGL. Les coopératives Quatres coopératives sont actives dans la zone auditée et collaborent avec les entreprises pour l’encadrement des exploitants artisanaux. La Coopérative Minière du Graben (COMIGRA) travaille avec CHEMAF; la Coopérative Minière pour le Développement du Katanga (COMIDEK) travaille avec SECAKAT; la Coopérative Minier pour le Développement de Luena (COMIDEL) travaille avec SKT; et la Coopérative Minière Tumaini (COMITU) collabore avec Opera Mining. COMIDEK a 205 membres à Kakesa, elle travaille aussi à Mitantala et elle commence actuellement à travailler aussi à Kyenze, où une autre coopérative était active d’abord. COMITU a environ 50 membres à Mitantala. COMIGRA a 25 membres à Kakesa, Kyenze et Mitantala. COMIDEL a environ 250 membres à Mitantala. En plus, il y a quelques exploitants artisanaux et négociants indépendants, notamment à Kyenze. La production Toute production des sites audités est artisanale et complètement manuelle. Les exploitants artisanaux extraient la cassitérite et le coltan primaire des roches érodées en utilisant des pioches, des pelles et des marteaux. Ils creusent des trous et parfois aussi des petites galeries, mais en général, l’exploitation s’effectue à ciel ouvert. Les roches sont broyées sur place ou à la laverie. Après le broyage elles sont lavées dans le but d’une séparation hydro-gravimétrique de minerais. Le lavage s’effectue avec des petits bassinets en plastique dans la rivière ou dans des petits bassins de stockage d’eau artificiels. Les exploitants artisanaux travaillent en équipes de 2 à 6 personnes. Elles travaillent 6 jours par semaine, tout au long de l’année. A Kikolé, Kakesa, 22 équipes produisent entre 35 et 40 kg de cassitérite par jour. La plupart des mineurs sont membres de COMIDEK. Ils vendent leur production à COMIDEK à 5000 CDF/ kg. A Kyenze Central, Kyenze, à peu près 500 exploitants indépendants produisent entre 450 à 500 kg de cassitérite par jour. Ils vendent leur production aux diverses coopératives et négociants indépendants pour 4500 CDF/kg. A Kawama, Kyenze, la plupart des exploitants sont indépendants, mais quelques-uns sont membres de COMIGRA. Il existe 3 à 4 personnes par puits qui produisent entre 5 et 10 kg de cassitérite par jours. Ils vendent leur production à COMIGRA ou aux négociants indépendants à 5500 CDF/ kg. A Kalubemba, Mitantala, il y a environ 80 exploitants artisanaux, qui produisent entre 2 à 3 kg de cassitérite par jour et par équipe (constituée de 2 à 3 personnes). Ils vendent la cassitérite à COMIDEL pour un prix de 5000 CDF/ kg. Le minerai est vendu au village des creuseurs ou parfois à la mine. SAESSCAM supervise la vente, enregistre la production vendue dans le registre (logbook mine) d’iTSCi et ferme les sacs avec des étiquettes de la mine (tag mine) d’iTSCi. Les coopératives transportent les sacs à Luena, où trois d’elles les vendent aux entreprises minières, qui traite le minerai sur place avant de le transporter à Lubumbashi pour l’exportation. Une entreprise minière n’a pas de bureau à Luena et donc la coopérative s’occupe de transport au bureau de l’entreprise à Lubumbashi. Johanna Carstens — Projekt-Consult GmbH Page 3 Audit de base des mines de Luena en RDC – Décembre 2014 4. Synthèse des résultats Exigence Note initiale Commentaires CHEMAF MMR/ SECAKAT SKT Opera Mining COMIGRA COMIDEK COMIDEL COMITU Principe 1 : Transparence et traçabilité 1.1 Organisations criminelles 4 Comme des organisations criminelles et bandes armées ne sont pas présentes sur le site, il n’existe pas de relations avec de tels groupes. Trois des huit entités auditées, ont des engagements écrits interdisant le soutien aux groupes illégaux. CHEMAF et COMIGRA interdisent le soutien aux groupes illégaux dans leur contrat de collaboration. MMR a une politique qui interdit le soutien aux groupes illégaux. 1.2 Corruption et fraude 2 Quatre des huit entités auditée sont une politique de lutte contre la corruption et la fraude ou un contrat qui fait référence à ce thème. Lors de la pesée des minerais des fraudes ont probablement lieu. Il semble exister un contrat entre une entreprise, une coopérative et des services publics qui stipule l’existence de paiements illégaux. CHEMAF et COMIGRA ont une politique de lutte contre la corruption et la fraude. MMR a plusieurs politiques qui font référence à la lutte contre la corruption et la fraude. Dans le contrat de collaboration avec COMIDEK il est mentionné que la coopérative doit s’engager à lutter contre la corruption et la fraude. 1.3 Organisations politiques 2 Il n’existe aucun lien ou soutien avec des organisations politiques. Des extorsions par des agents d’état semblent avoir lieu, comme il y a des taxes ou frais obscurs que les creuseurs paient aux services publics. Il semble exister un contrat entre Johanna Carstens — Projekt-Consult GmbH Opera Mining semble avoir un contrat avec COMITU, le SAESSCAM et le gouvernement provincial stipulant que l’entreprise paie un montant supplémentaire à la coopérative qui est répartie entre elle est les deux services publics. Opera Mining semble avoir un contrat avec COMITU, le SAESSCAM et le gouvernement provincial stipulant que l’entreprise paie un montant supplémentaire à la coopérative qui est Page 4 Audit de base des mines de Luena en RDC – Décembre 2014 une entreprise, une coopérative et des services publics qui stipule des paiements illégaux. répartie entre elle est les deux services publics. 1.4 Publication des paiements 1 Deux entreprises participent à l’ITIE, seulement une d’entre eux a déjà commencé à publier les paiements. Les autres entités ne les publient pas, mais acceptent des audits indépendants. CHEMAF participe à l’ITIE et va commencer à publier régulièrement les paiements. MMR/ SECAKAT publie tous les paiements dans le cadre de l’ITIE. 1.5 Légalité 3 Les entités paient quelques frais, taxes et redevances prévus, mais seulement deux des huit entités auditées, ont fournie des preuves. Il y a quelques paiements à clarifier. CHEMAF a présenté une liste des taxes payées avec preuves. MMR a présenté une rapport d’un audit qui a été fait dans le cadre d’ITIE et qui confirme que l’entreprise a payé tous les droits, les taxes, et redevances prévus par la loi. 1.6 Traçabilité 3 Le système iTSCi est établi et appliqué. A cause de la production dispersée et mal contrôlée et de la présence de plusieurs entreprises, coopératives et creuseurs et négociants indépendants, un risque de mélange de la production avec celle d’une autre provenance est à notée. CHEMAF et COMIGRA ont une politique interdisant les pires formes de COMIDEK demande la carte d’électeur comme preuve de la majorité des exploitants artisanaux qui sont Principe 2 : Conditions de travail 2.1 Travail d’enfant 3 Aucun enfant n’a été vu dans les mines. Quelques coopératives demandent la carte d’électeur des creuseurs comme preuve de leur majorité et enregistrent la Johanna Carstens — Projekt-Consult GmbH Page 5 COMIDEL demande la carte d’électeur comme preuve de la majorité des exploitants artisanaux COMITU demande la carte d’électeur comme preuve de la majorité des exploitants artisanaux qui sont Audit de base des mines de Luena en RDC – Décembre 2014 date de naissance dans les listes des membres. Deux des huit entités auditées ont une politique interdisant le travail d’enfant. travail d’enfant membres de la coopérative. Elle enregistre la date de naissance dans les listes de membres. qui sont membres de la coopérative. Il y a un syndicat d’employés au niveau de CHEMAF. Il y a un syndicat d’employés au niveau de MMR. Il existe une organisation de défense des droits des travailleurs au niveau de SKT. COMIGRA soutien des postes de premier secours à Kakesa et à Kyenze. COMIDEK a construit un dispensaire à Kibuto (Kakesa) et des toilettes au village de creuseurs à Kakesa, mais pas dans les carrières. Il n’existe pas des autres dispensaires ou postes de premier secours, appart un poste de premier secours à Kyenze, qui était construit et soutenu par CDMC. COMIDEL ne distribue pas des équipements de protection individuelle. 2.2 Association 2 Il existe un syndicat ou similaire dans quelques sociétés. Les creuseurs ne peuvent pas vraiment s’organiser pour des négociations collectives. 2.3 Salaires 3 Les salaires des entreprises suivent la loi congolaise. Les salaires des agents d’une coopérative et ceux des exploitants artisanaux sont plus élevés que le SMIC. 2 Des accidents ont parfois lieu ; en cas d’accident parfois les coopératives s’occupent des soins médicaux, parfois c’est aux creuseurs. Très peu de creuseurs portent d’équipement de protection. Il manque quelques outils et matériaux de production et c’est aux creuseurs de les acheter. Dans quelques villages il y a un dispensaire ou un centre de premier secours ; il n’y a pas de sanitaires près des mines. Principe 3 : Sécurité 3.1 Santé et sécurité professionnelles CHEMAF distribue des outils à COMIGRA, mais les creuseurs à Kawama (Kyenze) disent qu’ils n’ont pas reçu d’équipement de production, ni de protection individuelle. Les creuseurs à Kikolé Johanna Carstens — Projekt-Consult GmbH Page 6 COMIDEL aide les creuseurs en cas d’accident ou maladie. La coopérative soutien un dispensaire à Mitantala et transporte les creuseurs au centre de santé si nécessaire. Parfois, COMIDEL paie les services médicaux, membres coopérative. de la Audit de base des mines de Luena en RDC – Décembre 2014 (Kakesa) doivent acheter les médicaments euxmêmes s’ils sont blessés ou malades. Les équipements de production et de protection individuelle distribués par COMIDEK aux creuseurs ne suffisent pas. Les carrières ne sont pas bien sécurisées, notamment à Kyenze Central, où il se trouve beaucoup des puits abandonnés sans aucun marquage. 3.2 Accès l’information à 0 Il n’y a pas d’informations sur les risques, dangers, la sécurité et santé de travail sur les sites miniers. SAESSCAM fait de la sensibilisation dans une mine. 3.3 Agents sécurité de 3 Il existe des policiers de la police de mines dont l’effectif est suffisant pour la protection contre des vols mais probablement ils ne sont pas suffisants pour la protection des travailleurs. 3.4 Droits l’Homme de 3 Les employés des entreprises connaissent les droits de l’homme, les creuseurs les connaissent partiellement ; trois des huit entités auditée sont une Johanna Carstens — Projekt-Consult GmbH CHEMAF et COMIGRA ont une politique que fait référence aux Droits de l’Homme et leur MMR a une politique que fait référence aux Droits de l’Homme et leur respect. Page 7 parfois c’est creuseurs. aux Audit de base des mines de Luena en RDC – Décembre 2014 politique de respect des droits de l’homme. Les coopératives ne s’engagent pas sur ce point, mais il n’y a pas d’abus. 3.5 Plan sécurité de 1 respect. Une évaluation formelle des risques n’a pas été effectuée. Un plan d’intervention n’a quant à lui pas été élaboré, mais il y a des contrôles effectués par le SAESSCAM. Principe 4 : Développement communautaire 4.1 Consultations locales 2 Des consultations avec les autorités locales ont lieu mais de façon irrégulière et seulement en cas de besoin et sans d’autres représentants que ceux des autorités. 4.2 Soutien local 3 Les mines s’approvisionnent au niveau local, mais il n’y a pas de politique ou de programme de soutien des entreprises locales. 4.3 Plan de développement 3 Il n’existe pas de plan de développement. Les projets de développement communautaire sont convenus avec les autorités locales. Beaucoup de projets ont déjà été réalisés. 4.4 Foncier 4 Des consultations avec les autorités locales sur les droits d’utilisation de sol ont eu lieu et il n’y a pas de conflits. Le statut légal de SECAKAT et les rôles des Johanna Carstens — Projekt-Consult GmbH Page 8 Audit de base des mines de Luena en RDC – Décembre 2014 ses partenaires doivent être clarifiés. Principe 5 : Environnement 5.1 d’impact Étude 1 Des EIE ont été réalisé par GECAMINES pour ses PE, mais il faut les actualiser. Il n’existent pas des EIE pour l’exploitation dans les PR/ ZRG. de 1 Un plan de gestion des rejets n’existe pas. 3 Il est supposé que GECAMINES possède des provisions pour les coûts de réhabilitation. Car les EIE étaient faites pour une situation différente, les coûts exacts ne sont probablement pas connus. Il n’y a pas des provisions pour la réhabilitation des PR/ ZRG. 5.2 Plan gestion 5.3 Réhabilitation Tableau 1: Synthèse des résultats de l'audit Johanna Carstens — Projekt-Consult GmbH Page 9 Audit de base des mines de Luena en RDC – Décembre 2014 5. Conclusions La situation dans les mines de Luena semble actuellement complexe. Il manque un encadrement des exploitants artisanaux. Les entreprises et les coopératives ne s’investissent pas suffisamment et ne contrôlent pas assez la production. Il manque aussi des moyens, de formation et des contrôles des services publics. La performance dans les exigences 1.1 ; 1.6 ; 2.1 ; 2.3 ; 3.3 et dans le principe 4 est, en général, acceptable. La performance dans les exigences 2.2 ; 3.1 ; 3.2 ; 3.5 ; 4.1 et dans le principe 5 doit être améliorée par tous les acteurs. Il y a cependant quelques exigences, par exemples 1.2 ; 1.4 ; 1.5 et 3.4, dans lesquelles la performance est très différente d’une entité à l’autre. Cela résulte en une première conclusion importante : Il est difficile d’évaluer l’ensemble des divers sites, entreprises et coopératives dans un seul audit, ce qui engendre un danger de noncertification pour les sites qui fonctionnent bien. En effet, les entreprises qui seraient capables et disposées à faire ce qu’il faudrait pour atteindre la certification, peut-être ne le font pas parce qu’elles savent qu’elles ne peuvent pas obtenir la certification à cause des autres sites et entreprises défaillants. Cela signifie que des activités visant à une amélioration des conditions de travail des exploitants artisanaux et de la gestion environnementale ou d’introduction d’autres pratiques plus responsables, pourraient ne pas être réalisées. Si l’ensemble des sites doit être certifié, la question de la crédibilité se pose. Si des accidents ont lieu dans quelques mines comprises par la certification ou quelques entreprises ne respectent pas le système de traçabilité, cela n’est pas seulement un risque pour la certification même, mais il peut décrédibiliser la procédure entière des audits CTC. Des autres problèmes trouvées sont: Le statut légal de SECAKAT et les rôles et tâches de chaque entité (GECAMINES, MMR et SECAKAT) ne sont pas clairs ; Le soutien pour les exploitants artisanaux n’est pas suffisant ; ils manque des outils et d’autres moyens de production, ils n’ont pas des équipements de protection individuelle, pas d’accès aux informations sur les risques, les dangers, la santé et la sécurité à la mine et peu de soutien en cas d’accidents ; Les coopératives ne soutenaient pas vraiment les exploitants artisanaux. Les coopératives minières à Luena ne sont pas des coopératives au sens usuel du terme avec une répartition égale des risques, gains et pertes entre les membres. En revanche, elles sont des entreprises avec deux types de membres qui ne sont pas égaux. Les membres de la gestion de la coopérative essayent d’optimiser leurs profits aux dépens des exploitants artisanaux ; SAESSCAM n’a pas la capacité et les moyens de soutenir les exploitants artisanaux ; Les entreprises ne sont pas vraiment présentes dans les mines et elles ne supervisent pas bien le processus de production, ni les activités des coopératives. En plus, il y a deux autres points, qui n’ont pas d’influence directe sur l’évaluation des sites, mais qui posent quand même des problèmes et donc doivent être résolus : Les délimitations des concessions de CHEMAF et SECAKAT/MMR à Kyenze, qui ne sont pas définies clairement ; Le fait que quelques entités achètent des minerais provenant des concessions d’autres entreprises. Cela demandera beaucoup d’efforts à toutes les entités pour atteindre le niveau de certification. Il paraît que CHEMAF et MMR/SECAKAT sont un peu plus avancées dans la plupart des exigences. De plus, les deux entreprises semblent capables d’initier un processus de changement. En général, la production pourrait être augmentée avec un peu de mécanisation. Le broyage et l’épuration peuvent facilement être mécanisés. La mise à disposition des laveries appropriées Johanna Carstens — Projekt-Consult GmbH Page 10 Audit de base des mines de Luena en RDC – Décembre 2014 améliorerait capitalement le processus de séparation de minerais. Cela serait profitable aux creuseurs, aux coopératives et aux entreprises car la production augmenterait et serait de meilleure qualité. Il est aussi recommandé aux entreprises de s’engager plus pendant le processus de production et de remplir ses responsabilités, notamment dans le domaine de l’évaluation des risques, la santé et la sécurité dans la mine et les études et la gestion environnementale, ainsi que la planification de la réhabilitation. La supervision de la vente des minerais devrait aussi être améliorée. Une instance de contrôle au niveau des services publics, qui superviserait les coopératives et vérifierait qu’elles s’engagent à encadrer et soutenir les exploitants artisanaux devrai être établi. Le projet BGR devrait continuer la formation pour SAESSCAM et, éventuellement, offrir la même formation aux superviseurs des coopératives. En plus, le projet pourrait aider les entreprises minières par le développement et la distribution des manuels concernant la réalisation des études d’impact environnemental et des systèmes de gestion environnementale. Johanna Carstens — Projekt-Consult GmbH Page 11