les plaies

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les plaies
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FICHE TECHNIQUE N° 09
Etre capable d’adapter des gestes et techniques professionnels en intervention en
rapport avec la nature des risques rencontrés.
En intervention, le policier doit être capable d’identifier une plaie grave et
installer la victime en position d’attente.
Analyser le risque et mettre la victime en position d’attente adaptée.
LES PLAIES
Le policier sauveteur doit pouvoir distinguer deux types de plaies :
La plaie grave, dont la gravité dépend :
-
de sa localisation
de son aspect
de son mécanisme
Tout autre type de plaie non identifiée comme grave relève d’une plaie simple.
La plaie simple, petite coupure ou éraflure superficielle.
En cas de doute toujours considérer la plaie comme grave.
Si la plaie saigne abondamment, adopter la conduite à tenir de la fiche technique
« Saignement abondant ».
La victime présente une plaie grave.
Pour répondre de manière adaptée aux problématiques qui peuvent se poser du fait
même de l’évolution de la situation, le policier doit toujours garder à l’esprit le principe de
réflexion suivant:
Que se passe t-il ?
Quelles sont les conditions légales de l’intervention ?
Comment vais-je intervenir ?
Analyse de la situation
Cadre juridique
Tactique d’action
I – LA VICTIME QUI PRESENTE UNE PLAIE GRAVE EST
POLICIER.
PRINCIPE GENERAL
Le policier sauveteur réalise la conduite à tenir appropriée, conformément au guide
national de référence de la formation des premiers secours. (cf. GNRFPS)
REFERENTIEL A.P.P. / G.T.P.I - PREMIERS SECOURS EN INTERVENTION
FICHE TECHNIQUE N° 09
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JUSTIFICATION
Suivant son importance et sa localisation, la plaie peut être à l’origine de dangers
immédiats comme l’hémorragie (voir fiche technique « saignement abondant »), une
défaillance de la respiration ou de complications secondaires, comme une infection.
CONDUITE A TENIR
Lors de l’intervention, les policiers doivent :
-
supprimer le danger
identifier la gravité de la plaie
mettre la victime en position d’attente
rendre compte au Centre d’Information et de Commandement
surveiller l’état des fonctions vitales du policier blessé
récupérer l’arme de service (chargeurs, cartouches), le bâton de défense et les
menottes ainsi que la carte de réquisition (mesures conservatoires)
faire prendre en charge le policier blessé par les secours d’urgence adaptés
NOTA :
Si un corps étranger (couteau, outils, morceau de verre…) est inclus dans la plaie, il ne
faut jamais le retirer car son retrait ou sa mobilisation peut aggraver la lésion et le
saignement.
II – LA VICTIME QUI PRESENTE UNE PLAIE GRAVE N’EST
PAS POLICIER ET SE SOUMET AU GESTES DE PREMIERS
SECOURS.
PRINCIPE GENERAL
Après avoir sécurisé l’intervention, le policier met en œuvre les gestes de premiers
secours adaptés en présence d’une plaie grave, conformément au guide national de
référence de la formation de premiers secours.
Son coéquipier assure la protection de l’intervention et de l’environnement.
JUSTIFICATION
Une protection particulière consiste, au cours de l’examen de la victime destinée à
rechercher une autre lésion éventuelle, de s’assurer dans le même temps qu’elle ne porte
aucun objet dangereux pour elle même ou autrui.
CONDUITE A TENIR
La localisation de la plaie détermine la position d’attente dans laquelle le policer installe la
victime.
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FICHE TECHNIQUE N° 09
PLAIE DE L’ABDOMEN
Position à plat dos, cuisses fléchies pour
relâcher les muscles de l’abdomen et
diminuer la douleur. Le policier sauveteur
positionne son arme du côté des pieds
de la victime de façon à la rendre
inaccessible.
PLAIE DU THORAX
Position demi-assise pour faciliter
la respiration de la victime.
PLAIE DE L’OEIL
Allonger à plat dos, tête calée, en
recommandant au blessé de fermer les
yeux et de ne pas bouger. Ne jamais
chercher à retirer un corps étranger
oculaire. Cette position évite une
aggravation éventuelle de la lésion de
l’œil.
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AUTRE TYPE DE PLAIE :
Allonger la victime à l’abri en position horizontale pour diminuer les complications et
prévenir d’une défaillance.
III – LA VICTIME QUI PRESENTE UNE PLAIE GRAVE EST
L’AUTEUR D’UNE INFRACTION, QUI PEUT REFUSER DE
SE SOUMETTRE AUX INJONCTIONS, TENTER DE
PRENDRE LA FUITE OU PRESENTER UN DANGER POUR
ELLE-MEME OU POUR AUTRUI.
PRINCIPE GENERAL
La protection pour l’intervention de premiers secours constitue un préalable indispensable
(équipage intervenant, environnement, victime…).
Si la victime a une arme accessible à portée de sa main, soustraire l’arme, sauf si celle-ci
(couteau, etc.…) est incluse dans la plaie. Dans ce cas, les policiers lors de l’intervention
font tout leur possible pour éviter la mobilisation ou le retrait de celle-ci.
Même menottée la victime doit être installée en position d’attente.
Son coéquipier assure la protection de l’intervention et de l’environnement.
JUSTIFICATION DE L’ACTION
En application des dispositions de l’article 803 du C.P.P., le policier est en mesure de
soumettre au port des menottes l’individu blessé puis effectue une palpation lombaire.
L’individu est placé dans la position qui permet de réaliser le geste de premiers secours.
Compte tenu des risques encourus, la sécurité des personnes présentes sur les lieux
passe au rang de priorité.
Dans cette hypothèse ou l’agitation de l’individu, ou la position des menottes dans le dos
rendent problématique la réalisation correcte du maintien en position d’attente, celle-ci
peut être adaptée en conséquence (voir photos / position initialement « allongé dos »
aménagée en « allongé latéral »).
La position d’attente réalisée et en l’absence d’une autre détresse, une palpation de
sécurité est effectuée. (voir fiche technique TDI / La palpation de sécurité ).
En fonction de la constatation effective d’une aggravation de l’état de la victime (arrêt
respiratoire), les menottes peuvent être aussitôt enlevées afin de pouvoir procéder sans
délais aux gestes de premiers secours adaptés.
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FICHE TECHNIQUE N° 09
CONDUITE A TENIR
Plaie de l’abdomen
victime allongée jambes fléchies
Plaie de l’abdomen
Victime allongée sur le côté
jambes fléchies
Après avoir sécurisé l’intervention, le
policier sauveteur met en œuvre les
gestes de premiers secours adaptés
en présence d’une plaie grave,
conformément aux objectifs du guide
national de référence de la formation
aux premiers secours.
Le policier peut être amené à mettre en
œuvre une position d’attente adaptée
« allongé sur le côté ».
Il veille à
maintenir les cuisses de la victime fléchies
et garde un contrôle des mains menottées
à hauteur de la tête de cette dernière.
Commentaire technique :
Le
policier sauveteur se positionne de façon à ce que son arme ne soit pas
accessible par la victime. Son coéquipier assure la protection de l’intervention et de
l’environnement.
Pour rappel concernant la protection du sauveteur face aux risques d’exposition
au sang, voir fiche technique « saignement abondant ».
Pour toute victime présentant une plaie simple, lui demander si elle est vaccinée
contre le tétanos et depuis quand. Si la vaccination n’est pas récente, lui conseiller de
consulter un médecin.
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ANNEXE
PLAIES PAR ARMES A FEU
Les plaies par armes à feu sont des plaies particulières. Les dommages créés par une
arme à feu dépendent de la nature de la munition et de la distance entre l’arme et la
victime.
Même si la plaie visible semble insignifiante, la balle peut avoir créé en pénétrant et en
traversant l’organisme des dommages internes majeurs.
Les aspects :
Les plaies par arme à feu sont habituellement doubles. Il existe une plaie au niveau de
l’orifice d’entrée de la balle et une au niveau de l’orifice de sortie. S’il existe qu’un seul
orifice, c’est que la balle est restée à l’intérieur.
Certaines plaies par arme à feu sont plus petites qu’une pièce de monnaie (plaie
punctiforme) d’autres s’accompagnent d’un délabrement important de la peau (lacération),
L’orifice d’entrée est en règle générale beaucoup plus petit que l’orifice de sortie. Les
plaies par arme à feu peuvent dans certains cas rester inaperçues.
Plaie par arme à feu : orifice d’entrée
Le risque :
La majorité des décès par arme à feu sont dus à une hémorragie interne par plaie
d’organes et des gros vaisseaux.
Les plaies par arme à feu du tronc et du cou sont souvent accompagnées de lésions de la
moelle épinière. Dans ce cas, comme il est très difficile de connaître le trajet de la balle, il
est nécessaire de toujours considérer ces victimes comme porteuses d’une lésion de la
colonne vertébrale.
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La conduite à tenir :
Les plaies par arme à feu sont particulièrement graves et nécessitent des gestes de
secours rapides.
assurer la liberté des voies aériennes et examiner correctement la respiration et
la circulation de la victime,
arrêter toutes hémorragies externes à l’aide d’une compression manuelle,
alerter le plus rapidement les secours médicalisés,
examiner complètement la victime pour être sûr d’avoir trouvé tous les orifices
d’entrée et de sortie,
lutter contre la détresse circulatoire,
éviter autant que possible de manipuler la victime si elle présente une plaie par arme
à feu du tronc ou du cou.
A - La victime est consciente :
allonger la victime en position horizontale,
installer la victime en position demi-assise si elle présente des difficultés à respirer
(plaie du thorax),
B - La victime est inconsciente :
mettre la victime en position latérale de sécurité,
couvrir pour éviter le refroidissement,
éviter toute mobilisation intempestive de la victime (plaie du tronc et du cou),
réaliser une réanimation cardio-pulmonaire si la victime présente un arrêt cardiaque.
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FICHE TECHNIQUE N° 09
La victime se
plaint après un
traumatisme…
…d’une plaie.
La plaie est-elle
grave ?
Oui
Non
Nettoyer
Protéger
Vérifier
vaccination
Éviter une
aggravation
…d’une brûlure.
…d’une douleur des
os ou des
articulations.
Arroser à l’eau
Pendant 5 min
Ne pas mobiliser
La brûlure estelle grave ?
Oui
Non
Position
d’attente
Continuer
à arroser
Douleur du dos,
de la nuque, de
la tête ?
Oui
Non
Allonger
Respecter
la position
Maintenir
la tête
Vérifier
vaccination
Faire alerter ou alerter
(Si ce n’est pas déjà fait)
Parler régulièrement
Expliquer
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