ECO - CCIB

Transcription

ECO - CCIB
Numéro 46
Juillet 2015
Publication
«CCIA-BML»
www.ccib.org.lb
ECONEWS
The Chambers’ Newsletter
éDITO
Education et Emploi
Il fut un temps où le monde des affaires lorgnait avec envie sur le monde
du savoir, et où le monde du savoir se sentait étranger dans un monde fait
pour lui. Quand y-a-t-il eu divorce entre l’université et le marché? Toutes les
sciences ont un tronc commun: le langage, mais aussi les mathématiques,
un autre langage, et aujourd’hui l’informatique, un langage aussi. Tout réside, sous différentes formes, dans la communication. La pensée serait-elle
la quintessence du langage? Une sorte de communication avec soi-même?
L’université cherche aujourd’hui le dialogue. Le monde des affaires l’a toujours souhaité sans jamais pouvoir y parvenir. Il est vrai que l’orientation
professionnelle a toujours existé dans l’enseignement supérieur, mais il
faut désormais aller plus loin. Il s’agit aujourd’hui d’intégrer les jeunes au
monde de la production. Penser que le diplôme porterait l’adresse d’un
emploi à prendre directement après les vacances est utopique. Le chômage
zéro, l’emploi de toute la population en âge de travailler, n’existe pas.
Quelles études pour quel travail?
L’université a besoin d’informations. Quels seront, par exemple, les besoins
en ressources humaines dans cinq ans, dans dix ans? C’est le genre de
question qu’elle doit se poser pour se préparer à la variation de la demande.
Malheureusement, le changement est devenu plus rapide que l’horizon le
plus proche.
Et si ce n’était pas le cas, plus la période de formation est longue, plus
l’adaptation à l’entreprise est longue. En fait, l’entreprise, le cadre et l’université sont à la recherche d’une plus grande productivité du travail.
Qualifications et dons vs marché et demande
Les étudiants, le plus souvent, ne sont pas attirés par les métiers où ils
savent qu’il y a une plus grande demande. Ils se sentent attirés vers d’autres
domaines qui ne sont pas particulièrement recherchés. Faut-il suivre son inclinaison ou la demande du marché? Si suivre son inclinaison mène parfois
à des réussites notables, cela peut aussi être source de frustration.
Mohamed Choucair
Je me souviens de deux jeunes, vers le milieu des années 90, qui voulaient
à tout prix étudier la physique nucléaire au moment où des milliers de savants quittaient le rideau de fer. Ils ont finalement réalisé leur rêve, puis ont
entamé une brillante carrière dans un tout autre domaine. L’un est devenu
cadre supérieur d’une banque internationale, et l’autre un chef de projet
informatique très apprécié. La complexité même du travail implique la flexibilité qui peut ouvrir le monde des finances ou des projets à des étudiants
en physique nucléaire. L’un de nos plus grands journalistes et fondateur du
quotidien L’Orient, à cette époque, était Georges Naccache, un ingénieur
civil de formation.
En guise de conclusion
Il est clair qu’il n’y en a pas. Mais cela ne veut pas dire que les deux mondes
doivent s’ignorer, au contraire, il faut renforcer le dialogue et le rendre permanent, même s’il prend une tournure non conventionnelle. On n’y peut
rien, il existe une relation atypique entre la formation, le penchant personnel
et les dons innés de l’individu, face à la spécificité de l’emploi et la productivité du travail. S’il faut établir quelques repères, je dirais:
On doit définitivement opter pour la formation permanente afin de s’adapter
aux changements continuels;
La formation doit prévoir une grande flexibilité. C’est le regain d’importance
de la culture qui seule donne une ouverture qui permette de s’adapter au
changement;
Il ne faut pas négliger les dons et penchants des sujets, mais les développer
sans nécessairement penser à la compensation en termes d’emploi et de
salaire;
Mais il faut connaître les métiers qui paraissent plus rares demain et les
besoins qui semblent plus nombreux;
Surtout, il faut créer les conditions d’un dialogue permanent entre l’université et l’entreprise pour partager la vision du futur.
index
Ziad Chebib un homme de
dialogue et d’action
P.03
CCIA-BML
P02. Actu du mois
P03. Ziad Chebib, un homme de dialogue
et d’action
P04. L’AUF encourage la compréhension
mutuelle entre universités et
entreprises
P05. La Chambre de commerce: une
plateforme de dialogue université entreprise
P06. La Méditerranée Tome 1: l’espace et
l’histoire de Fernand Braudel
A journey at the heart of
mediation
P.07
Festivals du Liban: une résistance
culturelle et artistique qui se
poursuit envers et contre tout!
P06. La Politique européenne de
voisinage
P07. Festivals du Liban: une résistance
culturelle et artistique qui se
poursuit envers et contre tout!
FCCIAL
P08. Gare au surendettement!
P09. Le Liban à l’Expo Milano 2015:
renforcement des liens et des
relations économiques entre le
Liban et l’Italie
P.14
P10. Edmond Jreissati: We call for
a balanced development and
administrative decentralization
P11. Chamber of Tripoli and North
Lebanon-CCIAT to host the
Economic Zone Management
Authority Meeting
P12. Culinary heritage at the heart
of USAID-Lebanon development
program
P12. CCIAS Career Orientation Forum
P13. From Beirut to Glascow…to pave
the way for fruitful cooperation
P14. A journey at the heart of mediation
P.18
Lebanon - Russia: New Scope of
Cooperation
CCIA-BML & FCCIAL
P16. Emerging Energy Scenarios in
the Middle East
P17. Violation of Intellectual
Property Rights: how does
Lebanon exactly loose?
P18. Lebanon - Russia: New Scope of
Cooperation
P18. The Lebanese Training Center
P19. Trade between Lebanon and
Mercosur
P19. Lebanon in Figures
P20. Conferences, exhibitions &
business opportunities
Les articles de cette publication expriment l’avis de leurs auteurs; ils sont publiés dans leur langue originale, et n’expriment pas nécessairement l’avis d’ ECONEWS.
The views expressed in this publication are those of the authors; they are published in their original language, and do not necessarily reflect the opinion of ECONEWS.
Numéro 46
25 | PAGE 20
2
ECONEWS | en français
ACTU DU MOIS
Henri Malosse appelle le gouvernement à une dynamisation du CES
Accompagné de son homologue libanais, Roger Nasnas, le président du Conseil économique et social européen, Henri Malosse,
a participé le 15 juin dernier à une rencontre organisée en son
honneur avec les représentants des organismes économiques,
au siège de la Chambre de commerce de Beyrouth à l’initiative
de son président Mohamed Choucair. Cette réunion s’est notamment tenue en présence du président de la Chambre de commerce de Zahlé,
Edmond Jreissati, des vice présidents de la Chambre de Beyrouth, Mohammad Lamaa, Gaby Tamer et Nabil Fahed. Aussi au rendez-vous, le président de l’Association
des commerçants de Beyrouth (ACB), Nicolas Chammas, l’homme d’affaires, Fouad
Makhzoumi, le président du Comité agricole de la Chambre, Raphaël Debbané, le
membre du Conseil de la Chambre Khalil Dagher, Max Zaccar, le président de l’Association des compagnies d’assurance au Liban, Charles Arbid le président de l’Association de la franchise libanaise (ALF) et d’autres personnalités économiques et
représentants de l’Union des Chambres du Liban.
Dans son mot de bienvenue, Mohamed Choucair a notamment déclaré «l’amour de
la Méditerranée» qui a rassemblé autour de cette table Henri Malosse, son homologue Roger Nasnas et les autres participants.
Pour sa part, Henri Malosse a mis l’accent sur l’importance d’une dynamisation
du Conseil économique et social libanais, plaidant à cette fin, à soutenir son homologue et «ami» Roger Nasnas pour une nomination de l’assemblée générale du CES
libanais «afin qu’il puisse démarrer ses activités», d’autant que la société civile a un
rôle important à jouer dans l’élaboration de propositions et de projets économiques
et sociaux efficaces. Le responsable européen n’a par ailleurs pas caché son admiration pour le Liban et son peuple, «capable d’accueillir autant de réfugiés avec
une telle générosité». «J’admire votre générosité et je redis que l’on devrait aider
davantage le Liban. Nous, Européens, avons des leçons à prendre du Liban», a ajouté Henri Malosse, avant de déplorer la «lenteur» des programmes d’aide de l’UE au
pays du Cèdre... Un son de cloche qui a été repris par le président de la Chambre
de commerce de Beyrouth, Mohamed Choucair, qui à son tour s’est dit consterné
par l’incapacité du gouvernement à nommer l’Assemblée générale du Conseil économique et social «pour lui permettre d’assumer son rôle dont le Liban a tant besoin
aujourd’hui, compte tenu de la dégradation de la situation économique et sociale».
Quant au président du CES libanais, Roger Nasnas, il a assuré que «contre vents
et marées le CES libanais continue d’exister et la présence de son président aujourd’hui en est la preuve», rappelant aussi qu’il «est le plus ancien de la région». Il
a aussi appelé à persévérer et à poursuivre la politique des petits pas en attendant
qu’il y ait des possibilités de nomination au sein du CES libanais. Il a par ailleurs
salué la Chambre de commerce de Beyrouth et le dynamisme de son président rappelant qu’elle est «un des quatre piliers qui constituent le CES». Avec son homologue
européen Henri Malosse, les deux hommes ont aussi annoncé «la création d’un
Conseil économique et social de la Méditerranée, dans la continuité des accords de
l’Union pour la Méditerranée (UPM)». Un Conseil pour la Méditerranéen qui viendra
«renforcer la relation avec le CESE», ont aussi assuré les deux hommes.
Le gouverneur de la ville de Beyrouth, Ziad Chebib,
salué pour son travail efficace à la tête de la
capitale par Mohamed Choucair
Un an juste après sa nomination à la tête de la ville de Beyrouth, le juge Ziad Chebib a été l’invité d’honneur de la Chambre
de commerce de Beyrouth. Le 3 juin dernier, Mohamed Choucair rassemblant des personnalités économiques, des syndicats, des entrepreneurs et des personnes issus du milieu de la
construction a honoré Ziad Chebib. «En un an depuis sa nomination nous avons pu
observer comment ce gouverneur dynamique et moderne a su traiter par des actions les enjeux colossaux de la capitale Beyrouth» a déclaré dans son mot d’ouverture Mohamed Choucair. «Nous avons pu observer une collaboration efficace entre la
Municipalité de Beyrouth, ses députés et le Gouvernorat de Beyrouth» a ainsi ajouté
le président de la Chambre de Beyrouth. Au cours de cette conférence les sujets
discutés ont notamment été comment faciliter les démarches administratives dans
le secteur de la construction afin d’attirer davantage d’investisseurs étrangers.
Le Gouverneur Ziad Chebib s’est dit pour sa part «un homme d’action et non de
discours» et dont la responsabilité est d’être à l’écoute des citoyens et des responsables beyrouthins pour agir ensemble dans l’objectif de voir ce qu’il est possible
de faire pour assouplir les lois en vigueur dans les Municipalités de manière à
faciliter le service public et le rendre plus flexible pour les citoyens. Il a remercié
le président Mohamed Choucair pour cette initiative de rassembler les gens des
différents secteurs et a rappelé que la collaboration avec la Chambre est basée
autour du dialogue appelant par la même occasion à toujours opter pour ce moyen
de communication pour le bien-être de la capitale et de son essor. Il a par ailleurs
assuré qu’avec la Chambre de commerce de Beyrouth et son président «nous
planchons déjà sur la réalisation de projets de modernisation et d’informatisation
(e-permit) de l’administration de la ville».
Renforcer les relations économiques et commerciales entre le Liban et la Catalogne
Dans le cadre de la visite du ministre libanais de l’Agriculture,
de l’Élevage, de la Pêche, de la Nutrition et de l’Environnement naturel dans la province de Catalogne (en Espagne) le
ministre catalan de l’Agriculture, Josep Maria Pelegri, a visité
le Liban à la tête d’une délégation économique officielle du 10
au 13 Juin dernier. À cette occasion, la Chambre de Commerce de Beyrouth et du
Mont Liban en collaboration avec le ministère de l’Industrie a organisé une rencontre
entre le ministre Catalan et la délégation d’hommes d’affaires qui l’accompagne et
les institutions du secteur des affaires au Liban pour discuter ensemble des moyens
de développer les relations commerciales et économiques entre les deux pays. La
rencontre s’est tenue le 12 juin dernier à l’Hôtel Gefinor Rotana de Hamra, suivie
d’un déjeuner en l’honneur de la délégation catalane.
Le président de la CCI de Paris Ile de France
Pierre-Antoine Gailly hôte de son homologue
libanais Mohamed Choucair
Le président de la Chambre de commerce et d’industrie de Paris Ile de France, Pierre-Antoine Gailly a été l’invité de son homologue libanais Mohamed Choucair le 26 juin dernier dans le
cadre de son cours séjour au Liban à l’occasion de l’inauguration de l’Institut pour la
finance et la gouvernance (IFG) de l’Ecole supérieure des affaires (ESA). C’est en présence du directeur de l’ESA, Stéphane Attali, des édiles de la Chambre de Beyrouth et
des organismes économiques que Mohamed Choucair l’a accueilli chaleureusement.
Au cours de cette rencontre, le président de la Chambre de Beyrouth a notamment déclaré: «C’est toujours un plaisir de nous réunir dans le cadre de
l’ESA, l’institution chère à nos deux chambres, et qui a largement rempli ses
promesses. Ce brillant résultat doit beaucoup au dévouement de son directeur
Stéphane Attali». «Cette réalisation doit nous encourager à tenter d’autres, en
tout cas elle doit servir de catalyseur a beaucoup de réalisations entre nos deux
chambres, entre nos deux pays» a-t-il ajouté. «La villa rose que nous avons inaugurée hier en présence du Gouverneur de la Banque du Liban, son premier mécène, exprime l’espoir que nous mettons dans l’ESA pour contribuer au règne
de la gouvernance dans le secteur financier, et dans l’ensemble des affaires», a
aussi souligné Mohamed Choucair.
Il a rappelé les collaborations et contacts suivis avec la Chambre de Paris Ile de
France appelant à leur augmentation pour créer «une synergie efficace du fait de
l’utilisation plus intense des avantages compétitifs de chacune des parties». Dressant presque un plan d’action il ajoute: «Dans le premier volet, nous pouvons coopérer dans l’éducation, la formation, les études, l’échange d’information, la médiation,
l’arbitrage, les expositions dans les pays du rayonnement français ou libanais, les
délégations commerciales, les bureaux de liaison, et toute activité de nature à renforcer la capacité des startups et des PME ». Quant au deuxième volet, il cite «la
facilitation du partenariat de nos membres dans l’exploration et l’exploitation du
pétrole et du gaz, dans les industries en aval, dans la reconstruction de la Syrie,
dans les chantiers du Golfe et de l’Afrique».
Publicité
ECONEWS
The Chambers Newsletter
Information Tarifs
Surface Pub
Dimension
Prix
Page pleine
Demi-page
Quart de page
Manchette bas de page
25cm L x 33cm H
12cm L x 33cm H
12cm L x 16cm H
25cm L x 6cm H
$ 1,000
$ 600
$ 400
$ 250
Diffusion: 9,200 par poste - 17,000 par email
website: ccib.org.lb
Réserver l’espace au début du mois; Remettre le cliché avant le 20 du mois.
Les annonceurs ont droit de recevoir 25 exemplaires d’ECONEWS
Numéro 46 | PAGE 3
ECONEWS | en français
Ziad Chebib, un homme de dialogue et d’action
Marilyne Jallad
L’interdiction de démolir des immeubles à caractère historique et de préserver le patrimoine
et l’histoire de Beyrouth, la suppression des slogans et affiches politiques qui heurtent les
susceptibilités communautaires des citoyens, la réglementation des graffitis sur les murs ou
encore la préservation du littoral de Ramleit El Beida comme plage publique, la protection
des citoyens et l’application des normes de santé et de sécurité publique dans les lieux publics…Voici quelques actions entreprises par le jeune gouverneur de la ville de Beyrouth depuis mai 2014. Ziad Chebib place l’intérêt public et le dialogue au-dessus de tout et appelle
à l’application du principe de séparation des pouvoirs dans toutes les municipalités du pays.
Rencontre avec un homme qui vit à cent à l’heure pour l’essor de la capitale et pour qu’elle
retrouve la place qu’elle mérite au niveau international !
Qu’est-ce qu’une bonne gouvernance?
La bonne gouvernance et l’État de
droit sont des thèmes très tendance
à l’heure actuelle. En tant que juge,
je les employais souvent lors de réunions prônant la transparence dans
l’exercice d’une fonction, quelle
qu’elle soit. Mais une fois choisi gouverneur, j’ai rapidement remarqué
qu’il y a un écart entre la réalité et
l’idéal. Où nous trouvons-nous? Et
que faut-il faire? Voilà les deux questions qui guident mon action et dont
je peux vous parler. Dès lors, je travaille au quotidien avec une politique
du «pas à pas» pour réduire cet écart
et agrandir peu à peu l’espace de la
justice dans l’esprit, les valeurs et
le comportement des citoyens pour
tenter d’atteindre le lieu où nous devrions être. À savoir, ce qui est le plus
juste à faire pour l’essor de Beyrouth
et les droits de ses citoyens. J’essaie
aussi de persuader les citoyens que
la loi est là pour les protéger et leur
permettre d’obtenir au quotidien
leurs droits et permis, qu’ils puissent
circuler en paix et veiller à ce qu’on
respectent leurs valeurs.
Comment faites-vous pour appliquer
les décisions, surtout lorsqu’elles
divisent?
Rien n’est impossible! Et tous les
jours j’essaie de transmettre un
message auprès des gens, à savoir
qu’il est possible d’être à un poste
de pouvoir tout en restant honnête
et en donnant la priorité à l’intérêt
public. Pour appliquer cela, le dialogue pacifié et mesuré est un must.
Lorsqu’il y a une décision à prendre,
j’en discute d’abord avec les acteurs
concernés. Puis, j’opte pour le pas à
pas et la persévérance qui priment
toujours. Sans oublier qu’il y a des
fondements et des valeurs que je
ne contourne pas et en lesquelles je
crois fermement… Dès lors, lorsque
le dialogue n’aboutit pas, j’essaie
de convaincre l’interlocuteur du
bien-fondé de telle ou telle décision,
de ce qui est juste. Seulement en
tout dernier recours, je fais appliquer
la loi au sens stricto-sensu du terme.
Mais, une fois encore, les décisions
prises à l’unanimité et à travers le
dialogue sont les plus plaisantes. La
force du dialogue, la conviction et enfin
l’application de la loi dont j’ai la prérogative en tant que gouverneur sont
trois outils à ma disposition pour faire
respecter les lois.
Quel est votre projet pour Beyrouth ?
Est-ce normal qu’une capitale comme
Beyrouth n’ait pas de stratégie? Cette
ville, qui a le même plan urbain depuis les années 50 pour guider ses actions et tracer son avenir! Alors, nous
avons eu des discussions avec les acteurs concernés pour établir un plan
d’action stratégique sur le court et le
long terme pour la capitale, et sur lequel nous planchons actuellement. Je
pense fermement que nous avons besoin des deux et qu’il est nécessaire,
de manière simultanée, de travailler à
la fois sur le court terme pour rectifier
le tir et parallèlement de penser une
vision à plus long terme. Mon projet
pour Beyrouth? La moderniser tout en
préservant son patrimoine, son cachet
et aussi son identité historique, architecturale et culturelle.
Quel est le rôle du gouverneur ? Et
quelle est sa relation avec la Municipalité de Beyrouth?
Les municipalités dans le droit libanais
ont deux pouvoirs: l’un délibérant, à
l’instar du Parlement au sein de l’État
qui est tenu par le Conseil municipal et
qui lui donne la prérogative de prendre
des décisions administratives importantes pour la ville et les dépenses
publiques. L’autre est un pouvoir exécutif qui agit au niveau du maintien
de l’ordre public et de la sécurité de
la ville, qui dirige aussi les administrations et le personnel municipal et
qui traite les demandes et les besoins
des citoyens ce qui donne au pouvoir
exécutif des municipalités un pouvoir
similaire à celui du gouvernement au
sein de l’État. Dans toutes les municipalités du pays, la loi veut qu’une personne porte les deux casquettes. La
seule exception à la règle est la Municipalité de Beyrouth où il a été décidé,
d’adopter une séparation des pouvoirs
avec un Conseil municipal avec à sa tête
un président et un pouvoir exécutif, qui
n’est pas tenu par la même personne
du dit président. Sur le principe, la sé-
Mon projet pour
Beyrouth? La moderniser tout
en préservant son patrimoine,
son cachet et aussi son identité
historique, architecturale
et culturelle.
paration des pouvoirs est une chose
positive car, comme dit Montesquieu,
«le pouvoir arrête le pouvoir»! Malheureusement, cette séparation des pouvoirs évoque aujourd’hui dans l’esprit
des gens quelque-chose de négatif,
en raison notamment des considérations communautaires. Le président
du Conseil municipal de Beyrouth n’a
pas le pouvoir exécutif, à Beyrouth, ce
pouvoir exécutif est entre les mains
d’une autre personne qui est le gouverneur de la ville choisi par le Conseil des
ministres. Je profite de cette interview
pour appeler à un équilibre des pouvoirs dans toutes les municipalités du
pays avec une séparation des pouvoirs.
Cette combinaison de décentralisation
administrative-territoriale régie par une
séparation des pouvoirs permettra un
travail plus transparent, plus contrôlé,
plus équilibré et surtout plus productif.
Sur quels soutiens pouvez-vous compter pour aller au bout de vos objectifs?
Ne souriez pas si je vous dis que de
nombreuses personnes prient pour
moi quotidiennement et que j’y puise
ma force morale pour poursuivre le
chemin. Ce qui me touche le plus,
c’est lorsque je croise un citoyen
et qu’il me dit que mes actions répondent à ses attentes et lui donnent
de l’espoir. Le soutien des citoyens
est mon plus beau cadeau surtout
que je ne fais pas partie du jeu politique et que je ne suis affilié à aucun
parti politique. Lorsque j’entends des
voix favorables à mon action, cela me
donne le courage de persévérer et je
me dis que je suis sur le bon chemin.
Mohamed Choucair a salué votre travail efficace. Quelles actions communes envisagez-vous?
Permettez-moi de souligner l’importance de l’organisation qu’est la
Fédération des Chambres de Commerce du Liban, et la Chambre de
commerce de Beyrouth en particulier car elle rassemble au sein de
son Conseil d’administration des
dirigeants des secteurs publics
et privés… C’est tout un symbole.
D’autre part, je tiens à saluer le
dynamisme et le modernisme de
Mohamed Choucair qui fait partie
de ces hommes que nous sommes
fiers d’avoir à des postes à responsabilité. Il est alors normal pour
moi de travailler avec lui, main dans
la main, car nous avons des objectifs et des valeurs en commun, la
plus importante d’entre elles étant
que nous plaçons l’intérêt public
au-dessus de tout. En effet, nous
avons décidé de coopérer et nous
planchons déjà sur la réalisation des
projets de modernisation et d’informatisation (e-permit) de l’administration de la ville, que nous avons
discutés lors de notre rencontre à
la Chambre de commerce de Beyrouth le 3 juin dernier.
Vous effectuez une visite en Australie début juillet. En quel sens cette
visite aidera à l’application des objectifs cités ci-dessus ?
Une de mes priorités est de redonner à Beyrouth la place qu’elle mérite au niveau international. En ce
sens, j’ai décidé de participer au
Sommet des villes de l’Asie–Pacifique (APCS) qui se tiendra à Brisbane en Australie du 5 au 8 juillet
courant et qui rassemblera près de
1000 décideurs clés de plus de 100
villes du monde entier, des gouverneurs et des maires, pour partager
leurs expériences respectives. La
deuxième partie de ma visite sera
consacrée à des rencontres avec les
autorités australiennes à Canberra
et à Sydney et avec la Diaspora libanaise.
Que souhaiteriez-vous que l’on retienne de votre mandat?
Qu’il y a encore du bien dans ce
monde! Et des personnes qui travaillent au nom de l’intérêt public.
Ma tâche est de servir les gens et
d’essayer d’améliorer leurs conditions de vie et non le contraire !
Numéro 46
25 | PAGE 20
4
ECONEWS | en français
L’AUF encourage la compréhension mutuelle entre
universités et entreprises
Lors de la première conférence organisée par l’Agence
universitaire de la Francophonie, sous le thème «Université
- entreprise: se comprendre se choisir», la place était
au dialogue, aux échanges et au débat d’idées entre
entrepreneurs et universitaires.
Comment les entreprises voient-elles l’université d’aujourd’hui? Qu’attendent
les universitaires des entreprises? Que faire pour donner à l’académisme
traditionnel une dimension socio-professionnelle? C’est pour répondre à ces
questions, et à bien d’autres encore, que l’AUF a lancé une série de conférences
portant sur tous les aspects du lien nécessaire entre le monde universitaire et la
sphère socio-professionnelle. Le Bureau Moyen-Orient de l’Agence universitaire
de la Francophonie (AUF) a organisé une conférence inaugurale le 26 mai
dernier à l’hôtel Le Gabriel à Beyrouth sur le thème «Université - entreprise: se
comprendre se choisir». Rassemblant un parterre de personnalités du monde
universitaire et professionnel, cet événement s’est notamment tenu en présence
de Hervé Sabourin, directeur du Bureau Moyen-Orient de l’AUF, et de Ahmad
Jammal, directeur général de l’Enseignement supérieur au Liban.
Offrir une meilleure insertion sociale et
professionnelle aux étudiants
«Même si l’université a pour mission première la transmission des savoirs, des
savoir-faire et des savoir-être, son rôle essentiel est d’offrir à ses étudiants la
meilleure insertion possible au sein de la société, et cela passe, bien entendu,
par l’insertion professionnelle», a déclaré dans son mot d’ouverture Hervé
Sabourin. «Par ailleurs, l’entreprise, qu’elle soit publique ou privée, a besoin de
compétences et de qualifications pour créer, entreprendre, innover et produire
au bénéfice de la société, a poursuivi le directeur du Bureau Moyen-Orient. Le
dialogue est donc bien nécessaire, se comprendre d’abord, apprécier ses enjeux
respectifs pour ensuite choisir de travailler ensemble». «La modernisation des
systèmes universitaires passe nécessairement par la mise en place de nouvelles
méthodes pédagogiques plus en phase avec les nécessités du monde du travail.
L’approche pédagogique par acquisition des compétences nécessaires à une
bonne insertion professionnelle doit judicieusement compléter l’acquisition
des connaissances académiques évidemment indispensables à la formation
d’un cadre de haut niveau», indique par ailleurs l’AUF dans son communiqué
pour justifier la nécessité de cette série de conférences. À noter que plusieurs
projets Tempus impliquant des établissements d’enseignement supérieur
libanais - OIPULES, ADIP, PACOME, Defi-Averroes, Semsem, IDEAL, etc. traitent déjà de la question de l’employabilité, des compétences ou encore du
lien université-entreprise.
Ces séminaires visent, d’une part, à sensibiliser le monde universitaire,
étudiants, professeurs et dirigeants à la culture du métier et de l’insertion
professionnelle et, d’autre part, à sensibiliser les acteurs du monde socioprofessionnel à la nécessité d’une collaboration positive avec les universités:
filières professionnalisantes, accueil de stagiaires, innovations pédagogiques,
approches métiers, etc.
Université - Entreprise: Comment mieux se
comprendre et se choisir?
Une première session intitulée «Université - entreprise: se comprendre», a été
animée par Fadi Geara, doyen de la Faculté d’Ingénierie de l’Université SaintJoseph (USJ). Elle a rassemblé Fadwa Mansour, directrice de la formation
à l’Association des banques du Liban et directrice de l’Institut supérieur
d’études bancaires, dont l’intervention a porté sur le thème: «Quelle politique
d’employabilité pouvons-nous proposer à nos étudiants?». Fouad Zmokhol,
président du Rassemblement des dirigeants et chefs d’entreprises libanais
(RDCL), est quant à lui revenu sur la nature actuelle des liens entre universités
et entreprises. Se sont aussi exprimés, Rabih Sabra, le directeur général de
la Chambre de commerce de Beyrouth et du Mont-Liban, Sanaa Hajj Safa,
chef du département Économie - Gestion du Cnam Liban, et Nizar Hariri,
professeur à la Faculté des Sciences économiques de l’Université Saint-Joseph,
dont l’intervention a porté sur le thème suivant: «Anticipation des besoins en
compétences du marché du travail libanais: une approche prospective».
S’exprimant au nom de François Bassil, le président de l’Association des
banques du Liban (ABL), Fadwa Mansour, a notamment déclaré: «Au Liban,
Hervé Sabourin, directeur du bureau Moyen-Orient de l'AUF
les banques reçoivent chaque année des centaines de demandes d’emplois.
Apparemment, nos banques sont avantagées par rapport aux entreprises
d’autres secteurs pour répondre aux aspirations des jeunes du point de vue
salaires et allocations en plus de la sécurité de l’emploi. Le salaire moyen, en
plus des avantages sociaux et des bonus, a atteint en moyenne 46 500 000
livres libanaises par employé de banque en 2013». «L’ABL a créé en 1967
un centre de formation professionnelle, en partenariat avec l’Université SaintJoseph. Ce centre d’études bancaires, connu sous le nom de CEB, a formé des
milliers d’employés durant les 46 années de son existence. Et voilà que l’ABL
établit un nouveau partenariat en 2013, avec cette même université, en créant
l’Institut supérieur d’études bancaires (ISEB) qui dispense une formation
universitaire», a-t-elle ajouté.
À son tour, Fouad Zmokhol a dressé un bilan difficile, notamment au niveau
de l’emploi des jeunes au Liban, en période de crise économique. «D’après
le rapport «MILES» de la Banque mondiale, nous avons environ 19 600
demandeurs d’emplois par an contre uniquement 3 500 créations d’emplois.
Nous avons donc besoin de 600% de plus de postes annuellement», s’est-il
alarmé. «Les grandes sociétés emploient peu et gèlent leurs investissements
dans l’attente du passage de cette dangereuse et incontournable période», a
par ailleurs affirmé le chef du RDCL.
Pour sa part, Nizar Hariri, professeur à la Faculté des Sciences économiques,
a présenté le PACOME. Ce projet de partenariat pour les compétences et
l’emploi a pour objectif d’améliorer le système d’adéquation entre l’offre
et la demande en compétences à moyen et à court termes, renforçant ainsi
l’employabilité des jeunes et des adultes et l’amélioration de la compétitivité.
Une deuxième session intitulée
«Université - entreprise: se choisir»
a été animée par Stéphane Bazan,
directeur de la recherche et du
consulting de Keeward. Elle a
réuni Maroun Chammas, président
directeur général de Berytech, dont
l’intervention a porté sur le thème
«Est-ce que le Liban peut être un
développeur de technologies et
servir les marchés internationaux?»
et Jinane Doueihy, directrice de
formation à l’Institut des Finances Basil Fuleihan, qui s’est attardée sur le
lien entre universités et secteur public. De son côté, Fadi Geara a animé la
conférence «Quelle université pour quelle entreprise?». Quant à Chawki Diab,
son exposé a porté sur «les stages de qualité en entreprise pour une meilleure
insertion professionnelle». Des séances de débats et de questions-réponses
ont suivi chacune des deux sessions.
La modernisation
des systèmes universitaires
passe nécessairement par la
mise en place de nouvelles
méthodes pédagogiques plus
en phase avec les nécessités
du monde du travail.
Enfin, Hervé Sabourin a procédé à la synthèse de cette conférence, riche et
intense, qui permettra de lancer une série de séminaires se déroulant tour
à tour dans une université. Il pourrait être question de décrire, à chaque
fois, un secteur d’activités en tension, d’analyser ses besoins en formation
universitaire et en compétences. Le public-cible sera en priorité les étudiants
de l’ensemble des universités. La première conférence de ce cycle sera
organisée à l’Université de Balamand à l’automne prochain.
Numéro 46 | PAGE 5
ECONEWS | en français
La Chambre de commerce: une plateforme de
dialogue université - entreprise
Invité par le Bureau Moyen-Orient de l’Agence universitaire de la Francophonie, Rabih Sabra s’est exprimé à l’occasion
de la conférence «Université-entreprise: se comprendre se choisir». Econews vous livre dans ses colonnes l’intégralité de
son discours.
C’est devant un auditoire attentif et
en s’adressant à Ahmad Jammal,
directeur général de l’Enseignement
supérieur au Liban et à Hervé Sabourin, directeur régional du Bureau
Moyen-Orient de l’AUF, que Rabih
Sabra a tenu un discours riche en
propositions au nom de la Chambre
de commerce de Beyrouth et du
Mont-Liban.
«C’est pour moi un grand plaisir de
participer à cette conférence dédiée
à la relation entre l’université et l’entreprise, qui revêt une double importance, tant au niveau du lien direct
entre la formation universitaire, la
productivité et le développement
économique, qu’au niveau du rôle de
la Chambre de commerce, comme
étant l’interface de dialogue et de
soutien au service du développement de l’entreprise», a-t-il déclaré
d’entrée. Le directeur général de la
Chambre de commerce de Beyrouth
et du Mont-Liban s’est ensuite penché sur les points qui devraient évoluer concernant l’éducation au Liban:
«Nous constatons, à regret, l’absence
d’un schéma stratégique national qui
guide les jeunes diplômés, qu’ils arrivent de l’université ou de l’école
technique. Nous déplorons l’insuffisance de statistiques actualisées
concernant les diplômés dans les différentes spécialités, qu’il s’agisse de
ceux qui ont trouvé un emploi dans
le pays au terme des premiers mois
suivant leur «graduation», ou des demandeurs d’emploi dans les diverses
spécialités. Nous ne sentons pas le
rôle de l’Office National de l’Emploi
(NEO). Bien que je sois supposé faire
partie du conseil d’administration de
cet office, aucune réunion du conseil
ne s’est tenue depuis ma nomination,
il y a plusieurs années». Rabih Sabra
a ainsi déploré le manque de stratégie nationale pour guider les jeunes
diplômés. «Les jeunes diplômés sont
donc livrés à eux-mêmes, au soutien
de certaines universités qui reçoivent
et canalisent les offres d’emplois, à
l’effort prodigué par certaines orga-
Personnalités intervenantes et le public
nisations, mais surtout à la merci du
népotisme et du clientélisme», a-t-il
dénoncé.
«En somme, on peut dire que l’offre
et la demande de travail se croisent
au Liban et ne se rencontrent que par
hasard», a-t-il poursuivi. «Comment
la Chambre de commerce traverset-elle cette conjoncture? Dire que la
Chambre est particulièrement sensible à l’emploi est une tautologie. À
une question du GIZ*, nous avions répondu que tous les départements de
la Chambre sont des services dédiés
à l’entreprise. C’est effectivement le
concept que nous avons mis en pratique dans nos départements», a indiqué le directeur de la CCIA-BML.
Nous ne sentons pas
le rôle de l’Office National
de l’Emploi (NEO); bien que je
sois supposé faire partie du
conseil d’administration de
cet office, aucune réunion
du conseil ne s’est tenue
depuis ma nomination, il y a
plusieurs années.
Rabih Sabra a ensuite rappelé les
actions mises en place dans ce sens
par la Chambre, à savoir: le programme du «Dual System», mis en
place en partenariat entre le GIZ*,
les chambres de commerce et les
écoles techniques affiliées au ministère de l’Éducation, et qui a permis
aux étudiants d’accéder à des stages
en entreprise dont la plupart se sont
soldés par des contrats d’embauche.
Ce même partenariat a permis d’introduire de nouveaux cursus dans les
écoles techniques afin de répondre
aux besoins des entreprises affiliées
aux différents secteurs concernés, et
ce à travers la création d’un comité
national présidé par le directeur de
l’Enseignement technique et le président de la Fédération des chambres
de commerce, Mohamed Choucair»,
a-t-il souligné.
Par ailleurs, il a ajouté que «la
Chambre est membre du consortium
qui gère les programmes européens
Tempus EDIP et PACOME consacrés
à la formation. Elle a créé sur son site
web le «Job corner» pour encourager
les entreprises à soumettre leurs
offres d’emploi. La situation étant
ce qu’elle est, on comprend que les
offres ne soient pas légion, mais
nous cherchons par tous les moyens
à les activer et à rendre cette application plus interactive. La Chambre est
leader ou membre de huit consortiums de projets européens axés sur
la diaspora, l’investissement, l’énergie renouvelable, l’environnement, et
bien d’autres. Cette activité permet à
la Chambre de recourir à des jeunes
diplômés, à travers un contact permanent avec les universités, leur offrant ainsi l’opportunité d’acquérir
une première expérience, des compétences et des connaissances qui les
prépareront à leur future carrière».
«Force est de constater que la
Chambre est en permanence à la recherche de tout ce qui pourrait servir
la formation et l’emploi. Il va sans
dire que le Liban manque d’opportunités d’emplois. Combien de ceux qui
rejoignent le monde actif trouvent un
emploi durant les premiers mois suivant leur diplôme? De combien d’emplois avons-nous besoin chaque année? Et avec quelles qualifications?»,
s’est interrogé Rabih Sabra.
«Les vieux clichés ne tiennent plus
la route. La population du Liban est
de cinq millions huit cent quatre vingt
mille habitants** à fin 2014. Pour
soustraire le nombre d’un million sept
cent mille réfugiés, il faudrait qu’il y
ait un plan cohérent de soutien qui
les garde en dehors du cercle économique du pays; autrement ce n’est
ni humain ni faisable», a-t-il déploré.
Et d’ajouter: «La population active au
Liban est inférieure à 45% de la population en âge de travailler - si l’on
compare aux normes européennes de
65% et dont l’objectif est d’atteindre
70% - ce taux d’activité réduit est encore plus responsable que le chômage
du sous-développement. En théorie,
le développement économique d’une
nation est essentiellement fonction de
deux facteurs: la qualification du ca-
Rabih Sabra, directeur général de la
Chambre de commerce de Beyrouth
pital humain et l’importance de son
capital technique. Malgré un flux permanent, même en période de trouble,
d’investissements directs étrangers
de l’ordre de trois milliards de dollars
par an - en dehors des transferts des
non-résidents - l’exploitation boude
les secteurs de production».
Rabih Sabra s’est également penché
sur le lien important entre l’éducation et la formation qui sont d’après
lui «appelés à doubler d’efforts pour
compenser la carence de productivité
du capital technique. Il n’est pas aisé
de trouver des mesures à leviers suffisamment puissants pour susciter une
amélioration sensible de l’appareil de
production du pays. On ne peut planifier non plus des actions cohérentes
dans le futur tant la réalité est mouvante. On peut prendre les bonnes décisions au fur et à mesure, fruits de
l’information et du dialogue».
S’arrêtant enfin sur l’expérience de la
Chambre dans le domaine de l’éducation technique, il a assuré qu’«elle
a donné des résultats probants, surtout avec l’expansion du «Dual System» prôné par GIZ». Il a appelé à la
possibilité d’une expérience similaire
au niveau de l’université. «Créons ensemble une plateforme permanente:
universités - ministères et organismes
privés, qui s’attèle aux problèmes de
l’éducation universitaire et de l’emploi, et détermine au fur et à mesureles actions qui présentent le plus fort
levier dans le domaine de la productivité, qui en définitive est la condition
essentielle de l’investissement et de
l’emploi», a-t-il proposé en clôture.
*GIZ: programmes de soutien aux PME
**CIA World Fact Book
Numéro 46 | PAGE 6
ECONEWS | en français
«À elle seule, elle est un univers,
une planète»
La Méditerranée Tome 1: l’espace et
l’histoire de Fernand Braudel
Nicolas Faure
Expert MedGeneration
MedGeneration est un projet initié en décembre 2013 qui
se terminera en décembre 2015. Doté d’un budget de
1,92 millions d’euros, dont 90% sont financés par l’Union
européenne et 10% par d’autres acteurs, il a pour but de
mobiliser les diasporas au profit du développement économique méditerranéen.
Il concerne les pays suivants: le Liban, la Jordanie et la Palestine.
Ce projet est coordonné par ANIMA Investment Network et opéré par trois
partenaires: la Jordan Investment Commission (JIC), la Palestine Investment
Promotion Agency (PIPA) et enfin la Chambre de commerce d’industrie et
d’agriculture de Beyrouth et du Mont-Liban.
Dans ce cadre, les incubateurs libanais (Berytech, Altcity, BCC, etc.) sont
sollicités à de nombreuses reprises pour leur expertise dans le domaine de
la création d’entreprises. De même, les ministères et agences publiques
nous font part de leurs connaissances approfondies dans les domaines qui
nous concernent.
Sur un registre différent, les fonds d’investissements (de capital risque)
présents sur la place de Beyrouth tels que MEVP, Berytechfund, Yafi Venture
Partner nous initient à la rapidité d’un monde entrepreneurial qui évolue
chaque jour, en s’adaptant, en mutant, pour créer de nouvelles règles et
principes.
Pour finir, les talents entrepreneurs de la diaspora jouent un rôle clef dans
la mise en œuvre du projet avec leurs expériences multiples et variées
acquises en Europe, sur des marchés compétitifs et innovants.
Après avoir passé en revue les différents acteurs, attardons nous, parmi
d’autres, sur les quatre actions principales qui ont été mises en œuvre par
MedGeneration:
Business Tour
Il a consisté à faire connaître l’écosystème libanais aux talents de la
diaspora en les mettant en contact avec les acteurs incontournables de la
scène économique (mise en place de supports à la création d’entreprise,
agences de développement pour l’investissement).
Master Class - Mentoring
La Master Class a permis à de jeunes entrepreneurs libanais de bénéficier
de l’expérience de talents entrepreneurs de la diaspora via des ateliers de
travail et un programme de mentoring qui se déroule sur une durée d’un an
(binômes talent entrepreneur - jeune entrepreneur libanais).
Business round - Call for project
Un élément central du projet qui consiste en la mise en relation de talents
entrepreneurs de la diaspora qui désirent développer leurs activités et de
co-incuber, avec des acteurs économiques libanais sur le territoire libanais
pour favoriser la création de valeur.
Medacademy
Enfin, la Medacademy aura pour but de mettre en relation les agences
de développement pour l’investissement ainsi que les organismes de
support de l’entreprenariat afin qu’ils partagent les meilleures pratiques de
mobilisation de la diaspora.
En conclusion, nous pouvons dire que le programme MedGeneration connaît
un succès majeur et va renforcer la politique de rapprochement du nord et du
sud de la Méditerranée. Faire renaître le souvenir éteint d’une méditerranée
pacifiée et prospère n’est plus un rêve: MedGeneration contribue à le faire
revivre pour qu’il devienne enfin une réalité.
La Politique européenne de
voisinage
La Commission européenne a entrepris une vaste consultation dans les 16 pays du voisinage, au sud et à l’est, pour
évaluer la PEV et prendre les mesures qui lui permettent
de mieux réaliser ses objectifs. Un document1 consistant
illustre les grandes lignes de cette consultation, ainsi que
les avantages et les valeurs attendus pour chaque pays.
Un livre est plus facile à écrire qu’un chapitre, et un chapitre plus facile
qu’un paragraphe. On peut tout dire dans un livre, mais l’action nécessite
des repères simples et précis. Entre 2007 et 2014, la PEV a consacré
12 milliards d’euros au développement de la région; 15 milliards ont
été affectés à la période 2014 à 2020; pourtant la situation de la région
est aujourd’hui moins stable qu’il y a dix ans. Entre la crise de 2008 en
Géorgie, la révolution en Ukraine, le Printemps arabe qui a envahi la région
tel un raz-de-marée, l’objectif premier de la PEV, la paix nationale et la
sécurité aux frontières, est en défaut. Elle a probablement contribué à
atténuer la crise, mais la situation demeure extrêmement préoccupante.
La nouvelle commission au pouvoir a tout naturellement souhaité réviser
ce programme. Espérons lui apporter un petit éclairage.
Les trois piliers de la PEV, autour desquels s’est formée une vaste
littérature, sont: l’adhésion à des valeurs partagées, la paix et la sécurité,
l’intégration économique et la prospérité. C’est la source d’où découle tout
le reste en vue de fonder et d’orienter l’action. Un programme bilatéral
entre l’UE et chacun des pays concernés tend à réaliser les objectifs de
la PEV, dans le respect absolu de la volonté souveraine de chaque État.
L’instrument de la PEV est d’abord l’enveloppe distribuée sous forme
d’aide au développement. Toute aide au développement est louable, mais
seul le levier qu’elle représente permet de se rapprocher des objectifs.
La démocratie, la liberté, l’esprit de justice, le règne de la loi, la gouvernance,
sont des valeurs partagées par la majorité de la population dans chacun
des États ; mais elles ne sont pas effectivement appliquées par la majorité
de leurs gouvernements. Seules des élections libres peuvent amener un
gouvernement représentatif de la majorité et respectueux des valeurs et
des droits. Or, dans les pays en voie de développement, il est difficile
d’avoir des élections libres quand la population compte essentiellement
sur le «leader» pour trouver un emploi ou obtenir ses droits.
Ces pays connaissent un chômage exacerbé par la crise internationale et
les conflits internes. Parmi les nombreuses raisons que l’on peut invoquer,
il en est une constante, la misère et l’exclusion, qui nourrissent la haine et
alimentent le réservoir des kamikazes suicidaires. Le taux moyen d’activité
de cette région, autour de 45% de la population en âge de travailler,
permet difficilement de soulager la misère. La paix et la sécurité en seront
malheureusement le prix.
L’intégration économique à l’Europe est elle source de prospérité? Elle
devrait l’être à condition que la relation soit équilibrée ; et pour qu’elle
le devienne il faut que l’accord d’association comprenne les services qui
représentent désormais la moitié de l’exportation des pays émergents.
La seconde question est la suivante: est-ce que cette prospérité profite à
tous pour avoir une chance de réduire l’exclusion? Malheureusement, on
constate l’expansion des sociétés à deux vitesses où les riches en petit
nombre accaparent la croissance. Jamais les signes extérieurs de richesse
n’ont été aussi flagrants.
Trois actions ont un levier important sur les piliers de la Politique de
voisinage:
L’indemnité chômage, du fait qu’elle limite l’émigration, améliore le taux de
l’emploi, et empêche le gouvernement de choisir la facilité de l’économie
de rente qui ruine l’investissement dans les secteurs de production ;
L’intégration des services à l’accord d’association en tant que droit ignoré
du fait de son peu d’importance à l’époque, sans faire l’objet d’une nouvelle
négociation ni velléité de troc ;
L’adoption des quatre libertés, qui dès lors, ne représentent plus un danger
ni politique, ni économique, et encore moins sécuritaire.
“Joint consultation paper, towards a new European Neighborhood Policy”
Numéro 46 | PAGE 7
ECONEWS | en français
Festivals du Liban: une résistance culturelle et
artistique qui se poursuit envers et contre tout!
La meilleure arme ce sont les
mots et les chansons diront
les poètes! Là où le politique
divise, l’art rassemble, une
fois de plus, les Libanais.
Ouverte depuis mai dernier,
cette
saison
musicale
riche en artistes locaux et
internationaux se poursuivra
jusqu’en septembre. Aperçu
de certaines programmations
dans nos colonnes.
Dès le mois de mai, au cœur de
Beyrouth, s’est déroulé le festival du
Printemps de Beyrouth tout autant
dédié à la «capitale phénix» qu’est
Beyrouth, à sa statue des Martyrs qu’à
la mémoire de Samir Kassir, journaliste,
penseur et amoureux de Beyrouth
à laquelle il a dédié ses multiples
ouvrages, et dont cette année marquait
la 10e commémoration de l’assassinat.
Baalbeck, festival survivant
Comme l’a si bien souligné Taleb Rifaï,
le secrétaire général de l’Organisation
du tourisme mondial, le mythique
festival de Baalbeck, qui a vibré aux
sons de l’histoire libanaise et de ses
conflits frontaliers, est devenu «une
marque de fabrique». Constamment
menacé
par
son
emplacement
frontalier avec la guerre qui fait rage en
Syrie, Baalbeck fait tout pour survivre
et faire pétiller les yeux des spectateurs
qui viennent des quatre coins du pays
pour caresser ses colonnes mythiques
et s’émouvoir en musique. Nayla de
Freige, sa présidente, s’est voulue
rassurante lors de la conférence de
lancement du cru 2015. «Avant le
début du festival, nous consulterons,
comme chaque année, les différentes
parties impliquées dans la sécurité
de la région, tant l’armée que les FSI
ou le Hezbollah, car ce sont eux qui
nous donnent le feu vert. Nous ferons
donc tout ce qui est dans nos moyens
pour être à Baalbeck cet été», a-t-elle
déclaré. Au programme, six spectacles
- du 31 juillet au 30 août 2015 - qui
se présentent comme un arc-en-ciel de
world, de jazz, d’oriental, de disco funk
et de musique classique. Sans oublier la
grande soirée d’ouverture en hommage
à Baalbeck, baptisée «Ilik Ya Baalbeck»
(«À toi, Baalbeck»), une production du
festival. Musique du monde avec Hindi
Zahra, chanteuse marocaine le 9 août.
Amateurs de jazz, rendez-vous avec
Richard Bonale, chanteur et bassiste
camerounais (16 août). Sur un registre
plus oriental, Mayyada el-Hennawy se
produira le 21 août. Parmi les autres
artistes et groupes: The Earth Wind
& Fire Experience feat. Al Mckay and
the All Stars (29 août) et le quatuor
Modigliani (30 août à La Magnanerie Sed el-Bauchrieh).
CINQUIÈME édition du
Festival en or de Jounieh
Le festival de Jounieh attire de plus en
plus de festivaliers vers les gradins du
stade Fouad Chéhab (capacité 5 500
places) où ont lieu les concerts. Du 2
au 15 juillet, il proposera sept dates
incluant trois stars: celle du rock and roll
avec Johnny Halliday (9 juillet), celle du
rire avec l’humoriste Jamel Debbouze
(8 juillet) et celle de la pop et r’n’b
britannique avec Jessie J (15 juillet).
Ajoutez à ces têtes d’affiche, le concert
d’une icône de la chanson libanaise,
Majida el-Roumi (le 4 juillet), et des huit
finalistes de The Voice (l6 juillet). Sans
oublier les désormais légendaires feux
d’artifice synchronisés, qui illumineront
le ciel, de Harissa à la baie, lors de la
soirée d’ouverture le 2 juillet.
Beiteddine, 30 ans déjà
d’éclectisme sur scènes
Le festival de Beiteddine comme à son
habitude propose une programmation
éclectique, allant de la pop au jazz, en
passant par l’art lyrique ou la danse,
sans oublier le tarab et les musiques
du monde. Le cru 2015 porte une fois
encore des têtes d’affiche lyriques: la
grande star du chant opératique, Anna
Netrebko, et l’un des ténors belcantistes
les plus demandés, Juan Diego Florez.
Aussi au programme du somptueux
palais de Beiteddine, le retour de la belle
chanteuse égyptienne Amal Maher qui
chantera Oum Kalsoum (4 septembre).
Pour les amateurs de comédie musicale,
Bar Farouk, se produira les 20, 21 et
22 août. Amoureux des sons araboorientaux ne ratez pas Marcel Khalifé le 5
août. Enfin, Kazem el-Saher, le chouchou
du festival, les 14 et 15 août. L’âme
engagée et passionnée de la présidente
du festival, Nora Joumblatt, se fait sentir
cette année encore avec la richesse de
ce nouveau rendez-vous.
Byblos, festival de l’audace
Surprenant comme toujours, le festival
de Byblos allie cette année le rock le
plus déjanté à la mythique chanteuse
de variété française à la frange toute
noire, Mireille Mathieu, qui interprètera
un pot-pourri de ses plus grands titres
et rendra hommage à l’immense Piaf.
Neuf concerts au compteur du 13 juillet
au 18 août, allant du pop-rock avec le
groupe irlandais The Script, à l’alternatif
avec les British Alt-J, en passant par
le heavy metal allemand de Michael
Schenker’s supergroup ou encore le
rock-folk métissé avec le duo mexicain
Rodrigo Y Gabriela. Mais la soul, le
R&B et le jazz vocal seront représentés
par deux pointures américaines: la star
John Legend et son compatriote, le
charismatique baryton Gregory Porter.
Naji baz, producteur et directeur du
festival a aussi inclus deux artistes
libanaises: Hiba Tawaji, dans une
production signée Oussama Rahbani, et
la soprano Samar Salamé.
Zalfa Bouez: «Voir les
spectateurs souriants et heureux
est mon plus grand bonheur!»
C’est une femme humble et une véritable mélomane qui est à la tête du
Festival International de Zouk Mikael. Zalfa Boueiz fait de cette 12ème
édition un rendez-vous musical made in Lebanon dans une salle intimiste
et accessible à tous avec des billets à partir de 20 dollars.
Quelle est la particularité du cru 2015?
Il est à 95% made in Lebanon! L’ouverture se fera avec Ziad Rahbani (23 juillet) et
en soirée de clôture nous aurons le musical libanais «One night on Broadway» (28
juillet). Aussi un Tribute (hommage) à la légendaire Oum Koulthoum (25 juillet) avec
comme particularité Yasmine une interprète égyptienne de 16 ans très talentueuse
qui a été la finaliste du programme «Arabs got Talent». Elle sera accompagnée
par l’Orchestre National Libanais de musique arabo-orientale dirigé par le maestro
Selim Sahab.
Lorsqu’on regarde votre programmation, nous remarquons que c’est une sélection
d’artistes émergeants à vocation culturelle et non une chasse aux têtes d’affiche.
En effet nous nous sommes fixés une mission culturelle et sommes à la recherche
constante de nouveaux talents à mettre au-devant de la scène. Notre festival a
notamment produit l’album de Mike Massy l’année dernière. Cette année nous
avons une soirée coup de cœur avec le spectacle «One night on Broadway» une
production signée Roy Khoury. C’est le premier musical made in Lebanon et qui est
formé de 50 artistes libanais, danseurs et chanteurs aux voix sublimes. Sur scène
ils réinterpréteront un «Medley» des titres phares des Musicals de Broadway. Il y
a deux ans, nous avons aussi eu un coup de cœur pour le songwriter américain
Jonathan Baptiste qui était quasiment inconnu du public. Nous l’avons alors réuni
sur scène avec la Soprano Monica Yunus.
Vous êtes le seul festival au Liban qui vend des places à partir de 20 dollars.
Comme autre mission fixée avec le Comité du festival c’est de rendre accessible les
places des spectacles auprès des citoyens d’où des places à partir de 20 dollars.
Notre ambition n’est ni commerciale ni de faire une concurrence déloyale à qui
que ce soit. C’est pourquoi nous optons pour trois à quatre spectacles par édition
jamais plus.
En ces temps difficiles de crises multiples notamment économique qu’est qui
vous fait tenir?
Notre patriotisme et notre amour du Liban! Aussi notre souhait continu est de
véhiculer une image positive, culturelle et moderne du pays à l’étranger. Ce qui
me fait le plus plaisir c’est de rendre les gens heureux et de les voir sourire lors du
festival!
Numéro 46 | PAGE 8
ECONEWS | en français
Gare au surendettement!
Bachir El khoury
Entre chute du pouvoir d’achat, plans de relance de la BDL
et prolifération des facilités de paiement, de plus en plus
de Libanais ont recours à l’endettement, dans un pays où
l’infrastructure ne permet pas une visibilité optimale. Une
situation du moins inquiétante dans un pays où le niveau
d’emprunt ne cesse d’augmenter.
Baisse de la croissance économique, inflation, érosion du pouvoir d’achat, et culture dépensière,
les Libanais sont de plus en plus
nombreux à s’endetter pour arrondir leurs fins de mois ou satisfaire
leurs besoins. Il ne s’agit pas d’une
opinion subjective ou d’un constat
approximatif mais de conclusions
objectives d’études faites à ce sujet.
Plus d’un tiers des Libanais ont,
en effet, emprunté de l’argent en
2014, selon une enquête récemment menée par la Banque mondiale qui porte sur les emprunts
octroyés par les banques, les institutions financières, des proches,
des amis, ou encore des prêteurs
informels, parmi d’autres sources.
Avec 34,8% d’endettés durant la
seule année de 2014, individuellement ou conjointement, le Liban arrive au 103e rang parmi 143 pays,
un classement en soi assez révélateur. Mais la tendance haussière est
surtout confirmée par l’évolution
des chiffres au cours des trois dernières années; en 2014, 15,6% des
Libanais âgés de plus de 15 ans ont
emprunté de l’argent auprès d’une
banque ou d’une autre institution financière, contre11,3% en 2011. En
outre, 12,9% se sont endettés auprès d’un membre de la famille ou
d’amis, contre 12% en 2011, tandis
que 4,4% d’entre eux ont sollicité
un prêteur privé informel, contre
2,2% trois ans auparavant. Enfin,
selon l’enquête de la Banque mondiale, 14,9% ont eu recours au paiement échelonné auprès d’un commerçant, contre seulement 5,9% en
2011.
Si cette évolution est due, en partie, à la prolifération des facilités de
paiement en temps de crise - notamment celles proposées par les magasins d’électroménagers ainsi que
certains concessionnaires automobiles - elle est également le résultat
d’une politique monétaire adoptée
par la Banque du Liban (BDL) visant
à relancer la croissance par le crédit. Celle-ci a porté sur trois plans
de relance depuis 2013, d’une enveloppe globale de 3,4 milliards de
dollars. Ces montants ont été mis
à la disposition des banques à un
taux de 1%, à charge pour ces der-
nières de les prêter à un taux maximal de 6%.
Cherté ou mauvaise
gestion?
L’enquête de la Banque mondiale
fait écho à une autre étude menée
en 2012 par l’institution en collaboration avec l’Institut des Finances et
le Consultation and Research Institute (CRI), selon laquelle 37% des
Libanais ont du mal à boucler leurs
fins de mois, tandis que 58% des
ménages défavorisés sont à court
d’argent pour couvrir leurs besoins
essentiels. Selon cette enquête nationale, basée sur un échantillon de
1 214 ménages, 53% des ménages
en difficulté empruntent à leurs familles, amis et/ou collègues pour
combler le déficit, 12% empruntent
à leur employeur ou réclament un
acompte sur salaire tandis que 9%
ont recours aux cartes et lignes de
crédit bancaires.
25% à 30% des crédits
sur le marché local sont
accordés par des entités
non bancaires.
Outre les facteurs «classiques» qui
incitent à l’endettement, l’enquête
pointe du doigt la mauvaise gestion
des Finances à l’échelle individuelle
au Liban. Elle indique à cet égard
que près de la moitié des Libanais ne
planifient pas leurs dépenses, tandis
que près du tiers ont tendance à privilégier les dépenses secondaires ou
«superflues» aux besoins primaires.
Cela est de nature à favoriser davantage le recours à des sources «alternatives» de financement.
De la nécessité de
nouveaux garde-fous?
Dans ce contexte, il semble d’autant
plus nécessaire d’adopter des mesures préventives afin d’éviter tout
éventuel dérapage. Après plusieurs
années de crédit facile, les banques
continuent d’accorder des prêts, incitées par la politique actuelle de
la BDL, tandis que le Liban n’a toujours pas mis en place un bureau de
crédit, même si plusieurs tentatives
ont eu lieu au cours des dernières
années. Cet organisme, qui existe
dans plus de 75 pays à travers le
monde, répertorie et compile tous
les crédits propres à un individu,
qu’ils soient concoctés auprès d’une
banque ou d’une partie non-bancaire. Il contribue ainsi à augmenter
la visibilité et à réduire le risque de
défaut de paiement.
Au Liban, le bureau de crédit permettrait de fournir aux banques des
informations financières relatives à
des emprunteurs qui ne sont pas
couverts par la Centrale des risques
(CDR), laquelle ne recense que les
facilités bancaires au-dessus de
4 000 dollars.
37% des Libanais ont
du mal à boucler
leurs fins de mois.
De fait, les banques se retrouvent
souvent dans l’incapacité de déterminer l’endettement total d’un
client, sachant que le nombre de
crédits de moins de 4 000 dollars
représente près de 10% du nombre
total de crédits aux particuliers et
que 25% à 30% des crédits sur le
marché local sont accordés par des
entités non-bancaires.
Pour l’instant, la Banque du Liban
(BDL) n’a annoncé aucune nouvelle
mesure d’abaissement du plafond
de la CDR tandis que les efforts visant à instaurer un bureau de crédit
semblent être au point mort.
La Banque centrale a néanmoins imposé de nouvelles conditions sur le
marché du crédit en début d’année
afin de réduire le risque de défaut,
à l’instar de la hausse du premier
apport sur les voitures et les logements payés à crédit à un minimum
de 25%, contre 20%, voire 15% auparavant.
L’an dernier, elle avait également
mis en place des mécanismes qui
confèrent une certaine flexibilité
aux clients qui pourraient potentiellement devenir douteux. Pour
les crédits bonifiés, par exemple,
une option d’extension de trois ans
de la période de remboursement a
été instaurée. L’objectif est de per-
En 2014, 15% des Libanais
ont eu recours au paiement
échelonné auprès d’un
commerçant, contre
seulement 6% en 2011.
mettre aux secteurs les plus vulnérables - hôtels et entités touristiques en tête - de traverser cette
période sans soucis majeurs et de
réduire le risque de défaut.
En tout cas, les autorités bancaires
se veulent, pour le moment, rassurantes. Le ratio des créances douteuses évolue toujours dans une
zone «tolérable», répètent-elles
à chaque occasion, entre 3% et
3,5%, avec un taux de couverture
de 75%.
Mais cela suffit-il? Le pays, déjà
lourdement endetté au niveau du
secteur public, est-il réellement
prémuni contre un scénario de défaut de paiement dans l’arène «privée»? La BDL aurait-elle pu éviter
de lancer ces «stimulus packages»?
Les Banques sont-elles menacées?
Pour les plus optimistes, il n’y a
rien à craindre étant donné le ratio
de couverture des crédits par les
dépôts; les crédits au secteur privé représentaient, en effet, 51 milliards de dollars fin 2014, contre
des dépôts de 148 milliards.
Pour les moins optimistes, la situation reste tout de même assez risquée. Leur contre argument: le dernier ratio ne prend pas en compte
les crédits accordés au secteur public ainsi que la souscription des
banques aux bons du Trésor, qui
s’élèvent à plus de 30 milliards.
Du côté des ménages, l’endettement ne se limite pas aux seuls
établissements bancaires.
Preuve d’une crainte croissante,
la Banque mondiale a d’ailleurs
conseillé aux autorités libanaises
de surveiller avec prudence l’effet
de levier de l’endettement des ménages et leur capacité de remboursement.
Numéro 46 | PAGE 9
ECONEWS | en français
Le Liban à l’Expo Milano 2015: renforcement des liens
et des relations économiques entre le Liban et l’Italie
Après un détour par l’Asie en 2010 et 2012 (Shangai et Yeosu), c’est en Europe, à Milan, que se tient la
nouvelle édition de l’Exposition universelle. Le Liban y est présent grâce au travail soutenu du ministre
de l’Économie et du Commerce, Alain Hakim et notamment du président du Conseil libano-italien des
affaires, Raphael Debbané. Pour accueillir l’Exposition universelle, l’Italie a choisi de mettre l’accent
sur une urgence: «Nourrir la Planète, Énergie pour la Vie». L’Expo Milano 2015 est en ce moment
l’endroit idéal où les participants et les visiteurs s’interrogent et débattent sur des enjeux vitaux comme
l’accès à la nourriture et à l’eau pour la population mondiale, l’accroissement de la sécurité alimentaire
ou encore la protection de la biodiversité mondiale.
Près de 20 millions de visiteurs
circulent depuis le 1er mai dernier,
date de l’inauguration, sur un site
d’exposition qui s’étend sur plus
de 1,1 millions de mètres carrés, et
qui accueille, jusqu’au 31 octobre,
147 pays, dont le Liban, et des
organisations internationales. Pour
info, les organisateurs de l’exposition
ont investi près de 2,75 milliards
de dollars dans la construction
et l’aménagement des différents
pavillons.
Inauguration du pavillon libanais au
rythme de la Zaffé
Alain Hakim inaugure
le pavillon libanais au
rythme de la «Zaffé»
Lors de l’inauguration du pavillon
libanais, le ministre de l’Économie
et du Commerce était entouré du
directeur général du ministère de
l’Économie Alia Abbas, du chargé
d’affaires de l’ambassade du Liban
à Rome Karim El Khalil, du consul
général à Milan Walid Haydar, du
président du Conseil libano-italien
des affaires, Raphael Debbané et
de l’équipe de travail au pavillon
libanais. C’est au rythme de la
«Zaffé» libanaise que la délégation
libanaise a été accueillie par un
groupe important de Libanais et
d’étrangers le 1er mai dernier lors de
l’inauguration.
Le pavillon libanais, d’une superficie
de 125 m², a été installé au sein de la
section dédiée aux spécialités culinaires
des pays méditerranéens, baptisée
«Cluster du bioméditerranéen», qui
permet aux visiteurs de découvrir la
cuisine et l’artisanat libanais.
Après une visite sur les pavillons
voisins, égyptiens et italiens, Alain
Hakim a affirmé que «la participation
du Liban à l’Expo Milano constitue
une base solide qui favorise les liens
et les relations économiques entre le
Liban et l’Italie». «Cette participation
approfondit les échanges commerciaux
avec les pays européens et ouvre de
nouvelles opportunités à différents
niveaux», a-t-il ajouté. «L’Expo Milano
est une plateforme de rencontres
bilatérales importante entre le Liban
et l’Europe qui encourage des relations
commerciales et économiques solides
pour un meilleur développement de
l’économie nationale libanaise», a-t-il
par ailleurs souligné.
Au programme de la délégation
libanaise, un dîner d’inauguration a
aussi été organisé au pavillon libanais
en présence de plusieurs acteurs et
responsables italiens, dont le directeur
de la compagnie aérienne Middle East à
Milan, Inaya Karout, le chef de la police
de la ville et ses banlieues, Morizo
Stephanotsi, le représentant de la
municipalité de Milan Rogero Gabia, le
directeur de la région du Moyen-Orient
et de l’Afrique du Nord à la Chambre
de Commerce et d’Industrie à Milan,
Fedrico Biga, le représentant de l’État de
Sicile Pierre Louigi Sapatini et un groupe
accompagnant le ministre libanais de
l’Économie et du Commerce. Lors de
ce dîner, les convives ont pu déguster et
savourer différents mets libanais.
Raphael Debbané heureux que le
Liban participe à l’Expo Milano
Le président du Conseil libano-italien des affaires partage
dans nos colonnes sa satisfaction quant à cette initiative
forte du ministère de l’Économie et du Commerce.
Quel intérêt pour le Liban de participer à l’Expo Milano?
Raphael Debbané et
Alain Hakim
La présence du Liban à cette exposition universelle de grande envergure est très
importante compte tenu de l’importance des relations commerciales entre le
Liban et l’Italie, sachant que l’Italie est le troisième partenaire commercial du
Liban, derrière la Chine et les États-Unis, d’où l’importance pour le Liban d’y
participer pour augmenter les échanges commerciaux et investissements entre
les deux pays. Cette présence permet surtout au Liban d’être présent sur la
scène internationale compte tenu du fait qu’Expo Milano se déroule sur une
période de six mois qui donne suffisamment de temps pour promouvoir cette
présence. À noter que cette exposition universelle a lieu chaque cinq ans et à
chaque fois dans un endroit différent.
Que pouvez-vous nous dire sur l’initiateur de cette participation, le ministère de
l’Économie et du Commerce?
Je dois reconnaître que le ministère de l’Économie et du Commerce du Liban,
sous l’active action du ministre Alain Hakim et du directeur général du ministère,
Alia Abbas, a vraiment été extrêmement compétente, efficace et déterminée pour
organiser tout ce qui est en son pouvoir pour que la présence du Liban à Expo
Milano soit à la hauteur de nos souhaits.
Qu’en est-il du pavillon libanais?
L’exposition s’étale sur une superficie énorme dans la banlieue de Milan et le Liban
y a un espace qui se trouve au sein du coin dédié à la Méditerranée, aux côtés
notamment des pavillons égyptiens, italiens et marocains, etc. Je dois dire que le
stand libanais a une superficie acceptable et qu’il a été axé autour de la nourriture
libanaise. Le visiteur a la possibilité de goûter aux mets libanais et à ses spécialités.
Les exposants sont-ils des producteurs?
Non, il n’y a pas d’exposants spécifiques mais des coins dédiés à des sociétés
libanaises exposantes. À mon sens, la difficulté vient du fait qu’il est difficile pour
n’importe quel producteur, quel qu’il soit, d’assurer une présence sur une durée
de six mois d’exposition. Il n’a pas le courage de s’engager sur une si longue
période en s’installant à Milan et d’être à la hauteur de ce qu’il souhaite. C’est
donc le Liban en tant que tel qui est présent. Je salue par ailleurs la très active
et créative Alia Abbas, directrice générale du ministère qui se casse la tête pour
organiser et trouver des idées qui peuvent, attirer sur toute la durée de l’expo les
visiteurs. Ce n’est pas facile, sachant surtout qu’elle doit assurer le relais d’une
présence de six personnes sur le stand libanais pour deux semaines et sur une
durée de six mois dans l’objectif d’animer le stand.
Qu’en est-il des supports financiers?
L’Italie semble avoir offert l’espace d’exposition permettant au Liban de construire
son pavillon. Cela a permis au pays d’économiser plusieurs centaines de milliers
d’euros. Le stand libanais est très soigné et bien fait. Le secteur public libanais,
avec le ministère de l’Économie et du Commerce, a déjà initié le fait d’installer
le stand même si par ailleurs les budgets du ministère ne sont pas suffisants.
C’est pourquoi ce dernier a créé un «fundraising» auprès des institutions privées
pour obtenir des fonds. À noter aussi que c’est la compagnie ICE (International
Corporate Events) qui a été choisie pour représenter le pays du Cèdre à Milan.
Encore une initiative positive en ces temps difficiles pour le Liban politique,
économique et sécuritaire?
Vue sur le pavillon libanais
Très positif en effet pour le Liban de participer à cette exposition universelle qui
donne une belle image du pays à l’étranger et met en lumière la bonne volonté
des Libanais à résister encore et toujours aux crises économiques, politiques
et sécuritaires qui le guettent.
Numéro 46 | PAGE 10
ECONEWS | in English
Edmond Jreissati: We call for a balanced development and
administrative decentralization
Marilyne Jallad
Even if the economic situation and commercial activity are
generally difficult in Zahle and the Bekaa that have been
severely impacted by the Syrian crisis, the President of
the Chamber of Commerce, Industry and Agriculture of
Zahle and Bekaa continues to do his best to improve the
situation. A lot of efforts have been made to achieve many
development projects in the Bekaa region to help its people
find new prospects. Details in this interview.
Since you are President of the
Chamber of Commerce of Zahle-Bekaa, what were your goals and what
have you achieved economically in
particular till today?
Since the first day I took office
as Chairman of the Board of the
Chamber in Zahle-Bekaa, I have
been forging ties with the specialized committees of the Board. This
cooperation and efforts yielded in
many development projects in the
Bekaa region. In parallel, the Zahle
Chamber took part in many programs funded by foreign institutions
that had a significant impact on improving the business of members of
the Chamber, especially in terms of
helping them develop their products
and find new markets. Among these
projects we cite the creation of the
cooperative Coteaux Heliopolis for
the cultivation of the vine and wine
production. The project includes
more than eight villages and their
surroundings and gather around
300 members (family). The vine and
wine production since 2000 and so
far has proved to be successful in
the domestic market, and helped
them to access foreign markets too.
We also established a training center
and set up workshops for business
owners and their employees to help
them develop their abilities and keep
up with all-new global trends in the
business.
Edmond Jreissati
With the economic crisis in Lebanon
for the past three years, how would
you describe the economic and social situation of Zahle Bekaa?
I cannot separate the economic crisis
that hit Lebanon from Zahle and the
Bekaa region. This region constitutes
a large part of this country, therefore
the impact of the economic crisis
is perhaps the largest. In fact, Syrian flows to the Bekaa have a huge
impact on the economic activity of
the region. At the beginning of the
conflict, we witnessed the flow of business men who flourished the activities of hotels, shops, restaurants and
real estate developers and owners.
However, this flourishing phase did
not last long. The protracted conflict
in Syria made the Syrian people flee
to Europe and America, leaving a lot
of apartments empty. On the other
hand, owners of shops and industrial
companies became uncomfortable
with the invasion (if I can say it this
way) of the region by unprecedented
number of Syrians, the reason for
which the security forces began pursuing unregistered Syrian refugees in
the commercial court and the chambers of commerce.
Another critical issue, the huge number of Syrian refugees in Zahle
and its impact on the region. Despite humanitarian assistance from
the Lebanese government, the
United Nations (UNHCR) and NGOs,
what should be done?
This flow has in fact impacted negatively the environment, the natural
resources, especially with regard to
increased volume of waste that exceeded the capabilities of municipalities and landfills, as it is obvious
from what we see in the streets with
plenty of bags of waste scattered
randomly! Regarding the United Nations assistance, it does not include
waste treatment; all what they offer
are fuel vouchers and food stamps to
the refugee’s families. This resulted
in increased pollution. One of the solutions to overcome this major problem is the return of Syrians to safe
areas in their country.
Arab countries, where the fate of 400
to 500 thousand tons of agricultural
production would likely be damaged,
threatening the fate of hundreds of
thousands of families that depend on
agriculture.
What exacerbates the economic
losses is the security situation with reverberations of battles in Syria can be
heard across the Bekaa . Furthermore,
political tensions between different
factions also exacerbate the problem,
especially regarding the non-election
Zahle is known as the «Bride of the
Beqaa» and «the Neighbor of the
Gorge» due to its geographical location and attractiveness, but also as
«the City of Wine and Poetry». What
tools you put in place to restore the
greatness of this city?
Zahle’s name is a pride in our history and we continue to maintain the
legacy of our ancestors, whether in
poetry or in the liquor industry or
trade. Zahle’s poets are the most
well-known, and its wine has become internationally known, and we
are doing our best to find new markets for these products through our
contacts and by participating in exhibitions. We also provide our farmers
and landowners with wise advice and
guidance that can help them with foreign partners, especially the French,
Americans and Germans.
Being the main town of the Beqaa
valley, Lebanon’s most important
agricultural region, the economy of
Zahle has long been built on agriculture. But this sector suffered from
wars and continues to suffer from security problems of neighboring countries. How to improve the agricultural
sector in this difficult context?
The agricultural situation has become catastrophic! Especially in light
of the closure of the borders with the
of a President for the Lebanese Republic. All this will arouse the fears about
the future and will unfortunately push
people to emigrate for good, and here
is the danger.
Finally, what are your expectations
from the government to support
Zahle and Bekaa?
What we are calling for is a balanced
development and adoption of administrative decentralization! I would
like to thank all the countries and
organizations that are helping us in
infrastructure projects. And our big
thanks goes to the private sector that
steadfast in self-supporting and for
its support to the State as well.
Numéro 46 | PAGE 11
ECONEWS | in English
Chamber of Tripoli and North Lebanon-CCIAT to host the
Economic Zone Management Authority Meeting
The Management Authority
of the Special Economic
Zone of Tripoli Kicked off
at the Chamber of Tripoli &
the North-CCIAT. H.E Raya
Hassan shed lights on the
main functions and role of
the Economic Zone during
the launch ceremony.
In his welcoming speech, the Chairman
of Tripoli’s Chamber, Toufic Daboussi
expressed his optimism regarding the
prospects of the economic zone in Tripoli and its impact on the economic
and social life in Lebanon: «We see in
the special economic zone of Tripoli
a promising investment project that
would contribute effectively to the
development and modernization not
only of Tripoli and the neighboring
area, rather its impacts will extend to
the various economic sectors at the
national level,” he said.
Based on this vision, CCIAT has been
accompanying the footsteps of this
project since 2008; It contributed,
participated, and made great efforts
to the birth of the special economic
zone. At the present stage, Daboussi is
calling to further improve the relations
with the economic zone of Tripoli as
“we have full confidence in the capacity and high competencies of the
governing body led by Minister Raya
Hassan”.
Daboussi confirmed that the readiness of 550,000 m2 within two years
of reclamation works adjacent to the
sea is a challenge. However, the biggest challenge lies «in setting appropriate mechanisms in order to attract
investors» he added. Investors are
looking for incentives, facilities and
According to her, experience has
shown that the success or failure of economic zones to achieve
their desired goals is mainly linked
to the extent of their integration
with the overall development policy in the country. So, «if Lebanon
was late in adopting the model of
a special economic zone after this
experience pervaded in more than
135 countries, this was rather a
good delay as it allowed to benefit
from the experiences of others for
the adoption of the most successful model and build on its components», she said.
Daboussi: The biggest
challenge lies in setting
appropriate mechanisms in
order to attract investors.
exemptions to launch development
projects in a safe, good and healthy
environment. Moreover, structuring,
organizing and legalizing work and
procedures of the special economic
zone must be made in the spirit and
aspirations of the private sector and
international standards.
Daboussi was hoping that the allocated
funds to the area be moved to the economic zone as soon as possible «with
the resolution and determination of its
President Mrs. Hassan at the head of
the Management Authority».
Daboussi called for full cooperation
between the economic zone and the
institutions and apparatus and facilities of the local bodies and national
institutions so as to contribute to the
recovery and development of Tripoli
Raya Hassan, President Daboussi surrounded by other officials
and the north region in a sustainable
way and enjoy the positive effects of
modernization and development on
the social life.
According to Daboussi, CCIAT was
pioneer in the preparation of legislation governing the establishment of the
special economic zone, «we will also be
pioneer for ensuring its success and for
keeping it a vital and unique focus of
Tripoli and the North», he concluded.
And then Mrs. Raya Hassan took the
floor to express her gratitude toward
the initiative of Mr. Daboussi to host
the meeting of the Economic Zone
Management Authority where she
said: «I and the members of the governing body of the Special Economic
Zone in Tripoli (Antoine Habib, Ramzi
Al-Hafiz, Ashir Daya, Wasim Mansouri
and Antoine Diab) are pleased to be
with you to announce the launch of
the governing body’s work and present
area targets and the plan of action».
Hassan noted the determination to
the advancement of the city by the
government and the political actors in
the region. This is translated through
the application of a security plan that
brought stability and security to Tripoli and the North, in addition to the
launch of a number of infrastructure
projects, and holding new elections in
the North Chamber and the Municipality of Tripoli as well.
Hassan: The launch of the
economic zone of Tripoli
will contribute to the
establishment of the desired
balanced development.
Raya Hassan speech
Hassan called for the development of
a national development strategy for
all of Lebanon and the north area, in
particular, so that the economic zone
constitutes an integral part of this vision; a vision that builds on the economic and competitive advantages
of the national economy. “We thus
need to develop and modernize the
infrastructure and basic services for
the North and human capacity development in various fields, so as to be a
tributary of specialized labor needed
by the region», she added.
Hassan noted that the launch of the
economic zone will contribute to the
establishment of the desired balanced
development, stimulate economic activity in the North generally, provide
hundreds of job opportunities for
young people, and contribute to the
increase of exports and the development of human resources.
Moreover, Hassan considers the private sector to have a key role in the
development process of the North as
the private sector « has long been and
remains the main engine to the wheel
of the Lebanese economy; its role
will be essential for the development
of the region, but also as a partner in
attracting domestic and foreign investments», she concluded.
She also noted the prominent role of
the economic zone on the national
level through the interaction with the
local economy and the exchange of
economic activities between operating
companies in the region and those
operating in Lebanon.
At the end of her speech, Hassan reiterated her thanks to the organizers
of this event, especially to the President of the Chamber of Tripoli and
North for his efforts to make this
meeting a successful happening.
Numéro 46 | PAGE 12
ECONEWS | in English
Culinary heritage at the
heart of USAID-Lebanon
development program
Two initiatives of Lebanon Industry Value Chain Development
(LIVCD) took place recently in the field of agro-food industry
aiming at introducing improved technologies and processes
on “olive oil” and “freekeh” sectors.
Olive oil tasting
In the Rest House of Tyr, a workshop on the
olive oil sector was organized to introduce
new technologies on olive oil production and
improve its quality. Around 75 professionals
and representatives of associations and
agricultural cooperatives attended the
workshop, which included several sections
that focused on LIVCD mechanical harvesting
program, on good agricultural practices in
olive production and on the specifications
and requirements for olive mills.
Olive tree…a blessed tree
“Olive tree is a blessed tree that we must preserve; it represents all the meanings
of goodness and love for its multitude benefits,» Deputy Mayor of Tyr, Salah
Sebrawi said when addressing the audience. He praised “this work that aimed
at providing oil with the best quality species”.
In addition to introducing improved harvesting technologies in oil production,
the workshop also gave the opportunity for attendees to learn more about loans
opportunities through the LIVCD Access to Finance component. It also included
practical trainings on chemical techniques analysis (tasting) and sensory
analysis (smelling).
Georgette Lahoud, the Project Director, explained the project aims to provide
opportunities for small businesses to increase their income and create job
opportunities for the rural population, especially women and young people and
improve the economic stability in Lebanon, particularly in the rural areas and
the development of productivity to increase competitiveness in the domestic
export markets.
A new production technology
for a local recipe-freekeh
Popular throughout the Middle East, Freekeh
is part of the culinary heritage of Lebanon
especially in the south regions. Ancient grain, it
is obtained by roasting of green wheat in a long
process of drying and roasting.
Building on the health card of the Freekeh for
its known high nutritional benefits, and on the
Meeting at the Saida's Chamber prospects for a large market locally and at the
international level -with a great potential for
exports to European countries and the USA according to a recent market studyLebanese producers have been working on developing new markets outside the
region. However, one main obstacle for the grain roasted wheat to break into
the American and European markets is its traditional production, especially the
drying stage that extends over several days after harvest.
To overcome this obstacle, Lebanese producers had to find a new process
for drying and roasting that responds to international norms and standards
sanitary requirements. The response came from Lebanese engineers who have
developed a new technique presented at a grocery store in Gemmayzé last
June. Two machines, a roaster and a dehydrator, were built by a Lebanese
start-up of multi-sector engineering. This new process is not only much faster
than the traditional manual method, but is also more profitable, according to
developers. "Drying using the new machine is done at high temperature over a
prolonged period, which will sterilize the product before marketing," explains
Nasser Lama, Technical Director of Agribusiness.
Increased productivity at less production costs for multi-tasks machine that
can also handle Bourghol, another traditional local culinary heritage.
Formerly confined to the package of Freekeh purchased in wholesale at a high
price, women who operate the cooperative of Haris, in southern Lebanon,
have benefited from these machines tested in their village. They have become
entrepreneurs who are preparing to acquire more land in the coming months
to increase production. The project thus promotes inclusive growth through
empowerment of women, who see their incomes and opportunities increase
accordingly.
Jane Gleeson, responsible for the productive sectors development program in
Lebanon said, on her part, that the program offices are open in all Lebanese
regions with the intent to cooperate with everyone for the public interest.
LIVCD
LIVCD is a branch of the US-Government Agency Development Assistance
(USAID). Heavy dollars of 41.7 million, the portfolio of two NGOs spread over
5 years, LIVCD is designed to promote agri-food development initiatives in the
region. Their activities, incidentally, relate to the promotion of rural tourism,
olive oil, grapes, cherries, avocados, apples, honey and processed food.
CCIAS Career Orientation Forum
Youth
development
is
an
objective of both the Chamber
of Commerce, Industry and
Agriculture in Saida and South
Lebanon (CCIAS) and the South
Business
Innovation
Center
(SouthBIC) toward enhancing
the business environment in the
south. In this context, CCIAS in
cooperation with SouthBIC has
organized in May 2015 a forum
that brought to light new career
trends to high school students
guiding them toward better deciding on their major that will ultimately
pave their way to their future endeavor. The specific aim of this forum
that was carried out in two days was to introduce those students to
blooming majors that could lead to a promising career.
On the 8th of May, the first career day covered six different university
majors, namely; Mechanical/Aeronautical Engineering, Civil Engineering,
Forensic Sciences, Medical Social Assistance, Biomedical and Electrical
Engineering and Petro-Chemical Engineering. Each orientation session
was held by the deans of the top Lebanese universities such as the
University of Balamand, LAU, USEK and the Lebanese University.
On the 15th of May, the second career day covered six other majors;
Petroleum Engineering, General Medicine, CCNE, Tourism and Hotel
management, Financial Engineering and Dermatology/Genealogy. The
orientation sessions were also held by professionals from USJ, NDU,
BAU and La Sagesse.
Both career days deemed great success. Sessions were given in parallel in
two different halls within the CCIAS; each session gathered a minimum of
60 attendees. In total more than 550 students benefited from the career
days forum. Deans and students have shown interest in the event prepared
and encouraged the CCIAS and SouthBIC to make it an annual happening.
Numéro 46 | PAGE 13
ECONEWS | in English
From Beirut to Glascow…to pave the way for fruitful cooperation
An Exchange of best practices and insights between Beirut &
Mount Lebanon Chamber & Glasgow Chamber of Commerce
were discussed during the short trip of three days conducted by
the Director General of the CCIA-BML, Rabih Sabra, accompanied
by executives of Beirut’s Chamber to Scotland. Hopefully this
visit would lay down the foundation stone for fruitful business
cooperation between the two Chambers. For a start, let’s take a look
at Glasgow’s economy and several departments of its Chamber.
USAID-Lebanon, through its project
“Expand Your Horizons” (EYH), has
initiated a capacity building program
adapted to the core needs of the
Chamber of Commerce, Industry
& Agriculture of Beirut & Mount
Lebanon
(CCIA-BML).
Generally,
EYH program aims to build the
technical and professional capacity
of Lebanese organizations and
their key executives to play a more
effective role in their community,
deemed essential to both Lebanon’s
future and USAID strategy.
Glasgow Chamber: A
powerful business voice
in the city
In this framework, an exchange visit
was completed by the Director General
Mr. Rabih Sabra along with executives
from CCIA-BML to Glasgow Chamber
of Commerce which resulted in an
exchange of best practices and insights
between the two chambers.
Over the three-day visit, Glasgow
Chamber
team
presented
the
diversified activities and services
of its organization. For a better
understanding, let’s have an overview
of the historical and legal aspects of
the Scottish power business house.
What can we learn from
the Glasgow economy
and its competitive
advantages?
Glasgow Chamber (GC) is a memberdriven organization. The vision, mission
and objectives of this Chamber are
devoted to serve and fully implicate
the member enterprises through
efficient marketing tools, networking
and tangible services delivered by
25 polyvalent executives. The main
outcome is the creation of an extremely
engaged business community.
The meetings started with Patrick
Stewart, Chief Executive of Glasgow
Chamber who presented a glimpse
about the economic role and weight of
Glasgow city at the UK level.
So what can be learned from the
Glasgow economy, its comparative
advantages and assets?
Glasgow has been depicted as an
emerging business city recognized
in Europe as being financial center
and pole of investment for renewable
energy and ships industry. Beirut
Chamber grasped the opportunity
also to present its main activities
and services; the presentation
raised many inquiries, interest and
appreciation of Glasgow Chamber
team.
Members of the two chambers
GC is an independent organization
that regroups around 1,200 member
enterprises. Capitalizing on 230 years
of history, the Chamber succeeded
in playing an influential role as
powerhouse and business voice of
Glasgow. Different Networking and
PR tools are used in order to involve
the local authorities and members
businesses, among which «Chamber
Talk» initiative that implicates senior
experts, CEOs and key speakers
volunteers to share their experiences
with start-ups and juniors.
Also a «President’s Club» that regroups
VIP members, CEOs and seniors with
Glascow Chamber: Main Features
• Devoted business community around Glasgow Chamber through initiated
engagement, styles and channels;
­• Involving key strategic partners to help influence and support: Glasgow
Airport, Bank of Scotland, Glasgow University, City Council;
­• Wisemanagement of financial resources built mainly on array of sponsorships
and contributions;
• Daily aggressive communication campaigns with member enterprises;
• Multi-tasks & dedicated executives who are capable to assume on parallel
varied duties.
The city of Glasgow
the aim to involve key businessmen
for playing the role of ambassadors
to promote Glasgow internally and
overseas through mapping clusters
and creating linkages between Scottish
clusters worldwide. Let’s note that a
Sponsorship scheme is released by
Glasgow Chamber to cover different
types of events. Contributions are
usually offered by enterprises and local
authorities for such activities.
Overview of GLASCOW
CHAMBER’S Departments:
Online documentation,
Training & development,
E-Trade tester….
During the visit, the Lebanese team
learned that the Chamber is using unified
online documentation system adopted
by British Chambers of Commerce,
where the applicant could submit his
request online with e-signature. The
process is smooth and simple especially
that it is backed up daily by Glasgow
Chamber staff. It is worth to note that
Certification services are not linked to
membership, and consequently the
Chamber members benefit from special
fees against non-members.
As all Chambers of commerce in
general, training services are delivered
and cover diversified topics related to
businesses interests. In order to cover
overheads and contribute to revenues,
the GC Chamber adopted three main
approaches as follows: Partnering with
reputed training providers for general
topics trainings; “Focus on workshops”
based on collaboration with volunteer
experts to run roundtables or networking
events inside the Chamber premises
covering a wide array of topics such
as letters of credit, access to funding,
import and export and social media;
And also mastering series of coaching
sessions addressed to CEOs and high
executives are available.
E-Trade Tester: A new service delivered
jointly by specialized web company to
monitor and advice about latest trends
in business environment through the
Net. It represents a starting tool before
setting a new business and leads based
on mathematical model, the global
market analysis, demand, risk, etc.
Glasgow Chamber strives also to
embed employment strategies into
businesses through offering mentoring
schemes to unemployed and unskilled
youth through specific educational &
placement programs. “Invest in Young”
is subsidized for 1 year by the City
Council of Glasgow where 500 senior
experts offer to share expertise and
knowledge with junior apprentices. It
is an exemplary model of cooperation
between government and the Chamber
to support unemployed youth. The
program stands one of five finalist
projects within World Chambers
Congress Award competition for “Best
job creation project” in Turin.
For communication purpose, Glasgow
Chamber prints its publication Magazine
monthly where different departments
contribute to diversified news, activities,
and interviews related directly to the
Chamber activities. Some articles in
the front page and editorial are often
signed by Council/BoDs members or
enterprises. Within the communication
activities, Glasgow Chamber organizes
yearly the Business Awards Event;
This annual event is backed by main
sponsors such as Bank of Scotland, the
City Council of Glasgow, etc. The target
is to recognize best companies in many
fields based on indicators and results
of the year: people development, best
performance, environmental impact, etc.
Overview of the
Federation of
Scottish Chambers
of Commerce (SCC)
The Federation represents 23
Scottish Chambers and 138
employees spread over all Scottish
Chambers. SCC is active in lobbying
on behalf of local Chambers for
public interest levels such as
health, regulations, education,
etc… The Scottish Federation is
involved also in matching education
with enterprise’s needs: 431
projects were delivered by students
to local businesses and 100 jobs
were ensured for graduates. At
the international level, various
cooperation memorandums were
signed with foreign federations of
Chambers. The SCC is active also
in business mentoring programs
funded by Scottish enterprises,
where senior executives and
mentors offer their expertise to
junior graduates and startups.
Numéro 46 | PAGE 14
ECONEWS | in English
A journey at the heart of mediation
On June 1st 2015, «Mediation Week» at the Lebanese
Mediation Center (LMC) took place at the Chamber of
Commerce of Beirut (CCIA-BML) premises. Start-ups and
interested people and companies in mediation tools were
present during this rich knowledge event dedicated to the
advantages of Mediation.
From left to righ: Salah Osseirane, Mohamed Choucair, Minister of Justice Achraf Rifi and George Jreij
Signature of the Cooperation Agreement with the Syndicate of Restaurants represented by
Tony Ramy and President of the Board of Trustees of LAMC Mohamed Choucair
The aim of the Mediation Week was to
promote mediation as an alternative
dispute resolution (ADR) as it saves
time, money and offers the business
community a unique chance to resolve disputes with the assistance of
the accredited LMC mediator.
«Mediation Week» was launched during the opening ceremony in presence of the Minister of Justice General Achraf Rifi, the Director General of the Ministry of Justice Judge
Mayssam Noueiri, the President of
the Beirut Bar Association Georges
Jreij, the Chairman of the CCIA-BML
and President of the board of trustees of the Lebanese Arbitration and
Mediation Center Mohamed Choucair,
President of the Economic Organizations Council Adnan Kassar, the
former Minister of Information Walid
Daouk, the President of the Chamber
of Commerce, Industry and Agriculture of Tripoli Toufic Daboussi, the President of Association des Banques Dr.
Francois Bassil, the President of the
Union of Mediterranean Businessmen
Jacques Sarraf, the Vice-Presidents of
the CCIA-BML Mohamed Lamaa, Gaby
Tamer and Dr. Nabil Fahed, the President of the ADR committee for the
LAMC Salah Osseiran, President of
the Syndicate of Agri-Food Traders in
Lebanon Arslan Sinno, and a panel of
economic organizations, and women
and men of the business community.
In his opening speech Mohamed
Choucair welcomed the «Minister of
justice, of truth and of heart» when
addressing the Minister Achraf Rifi.
He stressed that the Lebanese Mediation Center (LMC) is «the first Mediation center in the region and is
recognized by the Association of the
Mediterranean Chambers of Commerce & Industry (ASCAME)». «We
must all work to promote and raise
awareness about the benefits of this
tool, knowing that in Lebanon a regular trial takes about 721 days while a
mediation is much shorter and less
expensive», he added.
On his part, Salah Osseirane addressed
the audience and highlighted the advantages of mediation in conflict resolution out of court, based on dialogue and mutual competition.
In addition to raising awareness, the
purpose of launching this Mediation
Week according to Osseiran, is to
explain to start-ups the advantages
of such an alternative tool to resolve
The Director general of the Ministry of Justice Judge Mayssam Noueiri among other personalities
conflict through courses and trainings.
He explained that the mediator does
not take the role of the lawyer, that
«it is up to the two parties in conflict
to find the solution with the mediator;
and if one of the two parties do not
agree, the mediation doesn’t work», he
said. What are the key advantages of
commercial mediation? Mediation is
based on both parties taking control
of the matter. As such, «ownership» of
the dispute and the outcome remains
with the parties. They are actively involved and can express their own points
of view throughout the entire process.
«By taking control and finding a solution that works for them, both parties
avoid the risk of having a less satisfactory solution imposed on them by the
court», he explained. Confidentiality,
flexibility, time and financial saving
are a few other advantages that were
tackled in his word.
Also speaking about the benefits of
mediation, President of the Beirut
Bar Association Georges Jreij who
declared that «this conflict resolution
tool allows to avoid falling on a judge
that is not credible». He further noted
that «companies that were in conflict
maintain links after a mediation,
while in the long and expensive traditional trial it is not usually the case».
Jreij also recalled that the UN and the
World Bank have set up commercial
terms to mediation.
The Minister of Justice General Achraf
Rifi deplored that there is still no law
in favor of mediation. «This country
can’t be governed with double standards or with the will of one party»,
LMC Mediators: Lama Sinno, Nevine Aziz Al Hachem, Me. Dala Ghandour, Me. Rana Nader & Ramez Lotfi
he said. «It is these factors that led us
to the Ministry of Justice to separate
the powers», he added. The Minister
of Justice also congratulated President Choucair for all the efforts and
actions he undertakes in favor of economic growth and called him «more
than a promising friend».
During this event, Mohamed Choucair
and Tony Ramy, representing the Syndicate of owners of restaurants, cafes,
night-clubs and pastries in Lebanon,
signed a cooperation agreement to
adopt the LMC as the center for resolving potential commercial disputes for
members of the Syndicate. The opening ceremony was followed by a lunch
at the Business Lounge at the CCIABML in honor of the participants.
For memory note, the Chamber of
Commerce, Industry and Agriculture
of Beirut and Mount Lebanon established the Lebanese Mediation Center
(LMC) in 2012 to support the business
community, particularly the small and
medium-sized enterprises (SME’s), to
resolve commercial disputes through
mediation without resorting to the
long and expensive judicial process.
The Lebanese Mediation Centre has
been established through a cooperation agreement between the Chamber
and the World Bank Group’s International Finance Corporation (IFC). For
that purpose, the Chamber organized
training sessions for mediators that
were provided by a British training and
consultancy firm (CEDR). Trainees obtained the LMC/CEDR accreditation
and were offered a contract to work as
accredited mediators for the LMC.
Numéro 46 | PAGE 15
ECONEWS | in English
The Mediation Chart
“The star event of this week dedicated to Mediation was the signature of
the Mediation Chart by several companies who believe in mediation as a
tool to improve the way businesses resolve their disputes” stressed Maitre
Dala Ghandour , LMC Consultant. She also noted that the mediation chart
is a chart of good intention solely. Me. Ghandour was also very pleased with
the feed-back of the companies that signed this Chart as these companies
will be indirectly willing to promote mediation when signing contracts with
other companies. “It is the best marketing tool when the beneficiary believes in this tool to the extent of encouraging someone else to use it” she
emphasized.
Our company believes the costs, delay and damage to relationships
resulting from adversarial litigation practices have risen to levels that
are unsustainable in the present day global business arena.
We believe it is a priority to explore the use of sustainable cost-efficient and effective dispute resolution;
We believe that our businesses can and should engage in Alternative dispute resolution (ADR) practices with domestic and global customers, suppliers, partners and competitors;
We believe that disputes can be resolved using ADR methods so that
the outcome enhances both the company’s short and long term wellbeing, as well as sustaining its vital business relationships.
Thus, we commit to use our best endeavor to bring our counterparties
to accept the insertion in our contracts the following mediation-arbitration clause:
"In the event of any dispute arising out of or in connection with the
present contract, the parties agree to submit the matter to settlement proceedings under the Lebanese Mediation Center (LMC) of the
Chamber of Commerce, Industry and Agriculture of Beirut and Mount
Lebanon (CCIA-BML) Mediation Procedure. Unless otherwise agreed
between the parties, the mediator will be nominated by the LMC.
If the dispute has not been settled pursuant to the said Mediation
Procedure within 45 days following the filing of a request for mediation
or within such other period as the parties may agree in writing in the
mediation agreement, such dispute shall be finally settled under the
Rules of Arbitration of the Lebanese Arbitration Center of the Chamber of Commerce, Industry and Agriculture of Beirut and Mount Lebanon (CCIA-BML) by arbitrator(s) appointed in accordance with the said
Rules of Arbitration. The seat of arbitration will be Beirut-Lebanon. The
language of Arbitration will be conducted in (choose language)."
Company ------------------------------------Senior Legal or Executive Officer Signature ----------------------------------Print Name -----------------------------------------Date ----------------------------------------------For interested companies: Please contact 1314 ext. 172
Or email us on: [email protected]
Mediation & Construction
“We, as professionals working in the construction sector, find that
mediation is the best option a company operating in the Lebanese
construction sector has to resolve disputes, stressed the two mediators of
LMC Ernest Hanna, COO of Tabet Enterprise and Lama Sinno, Alumco’s
Contracts Manager.
Why the Lebanese Construction Sector Needs Mediation?
Abraham Lincoln once said: “Discourage litigation. Persuade your
neighbors to compromise whenever you can. Point out to them how
the nominal winner is often a real loser - in fees, expenses, and waste
of time.” This statement describes perfectly the essence of mediation.
“What differentiates mediation from litigation and variants of litigation,
is the fact that the parties to the conflict are in ultimate control of the
decision to settle the terms of resolution. It further allows the parties to
focus on interests not positions, so they are no longer limited by rights
and history, but rather have a range of options to ensure a better future
for the parties and their business relationship”, says Ernest Hanna, COO
of Tabet Enterprise and LMC Mediator.
“The Lebanese construction sector is a relatively small market where
the key players know each other”, says Lama Sinno, Alumco’s Contracts
Manager and LMC Mediator, “resorting to litigation or variants of litigation
comes at a very high price because it will deter clients from dealing with
the company who resorts to such dispute resolution techniques for being
perceived as claim-oriented or dispute-oriented”, she added.
“We, as professionals working in the construction sector,” agree Ernest
and Lama “find that mediation is the best option a company operating
in the Lebanese construction sector has to resolve disputes. By ensuring
complete confidentiality, offering a powerful structure, and introducing
a different dynamic into any dispute discussion, mediation allows the
parties to be creative in finding solutions and to add value to the business
relationship instead of bitterly settling for compromises or accepting
decisions imposed on them by a third party.”
Mediation & Start-Up
Legal Counsel and LMC Mediator Ms. Rana Nader answers Econews
about the advantages of adopting Mediation for Start-ups.
What are the advantages of adopting Mediation for such companies?
Companies should adopt mediation as an alternative mean to resolve disputes within their company policies.
Adopted early on by business, mediation becomes part of the corporate
culture and can be used internally with employment issues or with third
parties- suppliers, contractors, etc.
By adopting mediation early on, companies will grow with its culture and
learn how to resolve conflicts amicably.
New companies will want to avoid litigations and conflicts to be recorded
as risks. This is even more so in the case of startups trying to raise investments or increase capital.
Avoiding any type of litigation risk is quite important and mediation can
reduce such conflict risk.
The last major advantage of mediation is being a low cost solution for
conflict resolution. This is non negligible for a start-up that is trying to
make revenues instead of spending funds.
Today, all start-ups are looking for financing from foreign investors, and as
we all know, the west and European companies have all adopted in their
contracts alternative dispute tool such as mediation; therefore, Lebanese
start-ups should be looking to adopt it too. This would surely give local
start-ups an added value to their corporate image.
What is the right way for Start-ups to adopt Mediation?
Start-ups have the possibility of including mediation clauses in their
contracts and policies upon drafting from the moment the company is
being established.
So how can you adopt mediation? There are several ways to adopt it: builtin policy, or by entering the Chart of Mediation, but also you can include it
in your contract, or you can add it on your website, or in a leaflet of your
product or even on your invoice.
ECONEWS The Chambers’ Newsletter
Numéro 46 | PAGE 16
Emerging Energy Scenarios in the Middle East
The Munib and Angela Masri Institute of Energy and Natural Resources at the American University
of Beirut hosted its 5th International Workshop on Friday May 22,
2015, which brought together worldwide academics, professors, experts
and policy makers who assessed
different energy pathways proposed
for the region. The workshop was divided into three panels: (1) Nuclear
Power in the Middle East: Country
and Policy Perspective, (2) Nuclear
Power in the Middle East: Challenges and Implications, (3) Hydrocarbons and the transition to Alternative Energy Resources.
According to Wissam Zahabi, head
of the Lebanese Government Economic and Finance Department,
the recent US geological survey estimated around 122 trillion ft3 of recoverable natural gas and 1.7 billion
barrels of crude oil in the Levant Basin, mainly shared by Lebanon, Cyprus and Israel.
Possible energy scenarios could
be divided into three types: Fossil
fuel energy, nuclear energy, and renewable (alternative) energy. Both
fuels and nuclear energy are non-renewable, which means that fossil
fuel reserves are currently depleting
due to high consumption. Generally
speaking, fossil fuels are cheap and
very commonly used (transportation, cooking, etc). However, the process of burning fuels releases toxic
gases, which causes pollution and
serious environmental concerns. The
world has been gradually shifting to
alternative and renewable sources
which include hydroelectric, solar,
and wind energy. Nevertheless, fossil fuel consumption remains higher
than nuclear and renewable energy
consumption, where 81% of global
energy use comes from coal, natural
gas and petroleum.
2014 Primary Energy
Consumption by Source
(Quadrillion Btu)
Coal
17.991
Natural Gas
27.592
Petroleum
34.783
Nuclear
8.329
Hydroelectric
2.469
Geothermal
0.222
Solar/PV
0.427
Wind
1.734
Biomass
4.770
Total
98.317
Source: EIA (Energy Information
Administration)
Christy Makridis
* includes hydroelectric, geothermal, solar/PV,
and wind energy
Based on EIA (Energy Information Administration)
data
In the last decade, petroleum and
coal consumption have continuously
dropped from around 40.3 and 22.8
Quadrillion Btu to 34.8 and 18.0
Quadrillion Btu respectively. On the
other hand, natural gas consumption rose from 22.6 Quadrillion Btu
in 2005 to 27.6 Quadrillion Btu in
2014. The Middle East region maintains its leading role as a top exporter of fossil fuels, mainly petroleum
and gas. According to the BP Energy
Outlook, the region’s share of global
oil supply is currently 32%, and is expected to increase.
Due to the depletion of energy resources and pollution caused by
burning these fuels, many countries
have considered other alternatives,
including nuclear energy. Nuclear
power emerged in the mid 1950s as
an alternative for fossil fuels. Based
on the IAEA (International Atomic Energy Agency), 31 countries currently operate nuclear power stations.
But nuclear power production has
declined after the Fukushiuma acci-
dent in 2011. Saudi Arabia, Jordan
and UAE have been evaluating the
possibility of using nuclear power
in the near future. However, several
challenges stand in the way of introducing it in the Middle-East: high
investment costs, radioactive-waste
treatment, the lack of adequate water
sources for cooling, volatile regional
political environment, and the presence of fault lines (earthquake activity) through some Middle-Eastern
countries. Thus, the introduction of
nuclear power faces several kinds of
economic and safety risks. In general, these barriers led many countries
to further consider introducing other
renewable sources of energy: hydroelectric, wind, solar/PV, geothermal
and biomass.
Alternative energy sources currently account for 10% of global energy
consumption. Yet, the Middle East
is highly dependent on oil and natural gas, being home to more than
half of the world’s crude oil and
more than a third of its natural gas
reserves. Given the price volatility,
depletion rate, and environmental
concerns, countries in the region are
seeking to diversify their energy mix,
through the introduction of Solar/PV
cells and wind turbines. Since many
countries in the Middle East lack water resources, hydroelectric power
would not be feasible. However, Lebanon could additionally benefit from
its high precipitation rate and water
wealth compared to other countries.
Solar power projects are already
being implemented in several regions
in the country as well.
Energy policymakers and experts
agree that diversification is the key to a
successful and efficient energy policy,
especially in the volatile climate in the
Middle East. Thus dependence on one
energy resource is not sufficient, and
it seems that introducing renewable
energy pays the highest returns.
ECONEWS The Chambers’ Newsletter
Numéro 46 | PAGE 17
Violation of Intellectual Property Rights: how does Lebanon
exactly loose?
Lebanon is still on the US Watch List in terms of IPR
protection, sixteen years after it was listed for the first
time in 1999. Beyond the negative repercussions on the
reputation and the investment climate, the economic and
financial costs of this phenomenon are estimated annually
at several dozens of millions of dollars.
Despite the efforts made by the Lebanese authorities and the civil society over the
past decade and a half to fight intellectual property (IP) violations and increase
awareness, Lebanon is still lagging behind in terms of IP protection, while the
economic and financial consequencesare far from being negligible.
In its latest annual ‘Special 301’ review of the state of intellectual property rights
(IPR) protection and enforcement in U.S. trading partners around the world, the
Office of the United States Trade Representative (USTR) maintained Lebanon
on the Watch List for the ineffective and inadequate protection of intellectual
property rights and for severe copyright problems, along with 23 other countries
and jurisdictions. The USTR placed Lebanon on the Watch List in 1999 and then
downgraded it to the more critical Priority Watch List in 2001 where it remained
until 2007. It then upgraded Lebanon to the Watch List in 2008.
The USTR said that the proliferation of counterfeit pharmaceuticals that are
manufactured, sold and distributed in Lebanon remains a concern pointing out, in
parallel, the hacking of CD’s and DVD’s, amongst others.
Lebanon is, though, one of the first countries in the region to have intellectual
property rights laws. The oldest go back to 1924, when a legal text governing
commercial and industrial property (excluding copyright & patent provisions) was
passed.
“The USTR placed Lebanon on
the Watch List in 1999 and then
downgraded it to the more
critical Priority Watch List in
2001 where it remained until
2007. It then upgraded Lebanon
to the Watch List in 2008.
In more recent history, a new Copyright
Law was enacted in1999 (No. 75/99)
followed a year later by a Patent Law
(No.240) and a new Customs law.
Originally available to literary and
artistic works, the former was extended
to computer software, video films and
all kind of audio-visual works, while
the latter prohibited the exportation,
importation and stocking of counterfeit
works or any other goods considered as
an infringement of copyright.
Despite these legal reforms, violations
of intellectual property rights did not
really diminish. One of the explanations
of this resistance lies in the fact that
these laws are not being properly enforced by the government, in addition to a lack
of appropriate decisions by the judicial authorities when a violation takes place.
According to the USTR, intellectual property enforcement through the Lebanese
judiciary system remains weak. In its annual report, it urged the imposition of
deterrent-level penalties for infringers.
Yet, the situation on the ground shows it is difficult to practically implement such
protective measures, since counterfeiters introduce pirated products, including
counterfeit movies, music CDs and computer programs to the Lebanese market
through illegal land or sea crossings that are not covered by customs officers’
or local authorities. This situation worsened since the beginning of the Syrian
conflict.
Another problem lies in the 1924 Law that does not explicitly protect notorious
trademarks and geographical indications. However, these are provided protection
via Lebanon’s membership to the Paris Convention and the Madrid Agreement
respectively. Moreover, Geographical indications are provided protection under
the provisions of the new Law on Customs, the Law on Fraud Control and the
Criminal Law.
The need for additional legal reforms and treaties
ratifications
Nevertheless, Lebanon still has some job ahead on the legal front. The failures
were pointed out by the USTR in its latest annual report. In fact, it encouraged
Lebanese authorities to make progress on pending IPR legislative reforms,
including amendments to the patent and copyright laws, in a manner that would
allow Lebanon to ratify two World Intellectual Property Organization’s Internet
Treaties. It also called on the Lebanese authorities to ratify and implement
several additional IPR treaties, including the Paris Convention for the Protection
of Industrial Property, the Berne Convention for the Protection of Literary and
Artistic Works, the Nice Agreement as well as the Madrid Agreement on False
or Deceptive Indications of Source on Goods. Also, it encouraged authorities to
implement and ratify the Singapore Treaty on the Law of Trademarks, and to join
the Patent Cooperation Treaty and the Madrid Protocol. In parallel, it called on
authorities to provide the country’s Cyber Crime & Intellectual Property Rights
Bureau ex officio enforcement authority, and to support the Ministry of Economy
& TradeIPR ‘sOffice.
An important economic impact
A more firm protection of IPR in Lebanon will not only have a positive impact on
the reputation of the country, but is key for economic development and public
finance reform.
Sectors dependent on intellectual innovations are very crucial to the Lebanese
economy. Lebanon is on the top of Arab countries when it comes to intellectual
innovations and arts, and these sectors can contribute a lot more to our economy
than the core industries such as agriculture and manufacturing.
According to a report issued by the Institute of Finance in 2009, the copyright
industries in Lebanon contribute 4.74 percent to GDP and 4.54 percent to
employment. The study mentioned as well that the core copyright industries
generated $555 million of value added from nine sectors including press and
literature, music, theatrical productions, opera, motion pictures and video, etc.
On the financial level, the Lebanese Public Treasury is loosing every year between
25 and 30 million dollars because of IPR
violations. According to the International
Intellectual Property Alliance (IIPA),
these losses totaled around 143 million
dollars between 2004 and 2008.
Finally, respecting intellectual property
rights is one of the basic conditions of
joining the World Trade Organization
(WTO). Lebanon is a signatory to
several
international
agreements
relating to intellectual property rights
and started the process for accession
to the WTO in 1999, but could not join
until today because of its failure to
properly implement the basic required
conditions.
“The Lebanese Public
Treasury is loosing every
year around between 25 and
30 million dollars because
of IPR violations. These
losses totaled around 143
million dollars between 2004
and 2008”
What are intellectual property rights?
Intellectual property rights are like any other property rights – they allow the
creator, or owner, of a patent, trademark, or copyrights to benefit from his
or her own work or investment. These rights are outlined in Article 27 of the
Universal Declaration of Human Rights, which sets forth the right to benefit
from the protection of moral and material interests resulting from authorship
of any scientific, literary, or artistic production. Intellectual property rights
are divided into two categories: Industrial property, which includes inventions
patents, trademarks, industrial designs, and geographic indications of source;
and Copyrights, which includes literary and artistic works.
Numéro 46 | PAGE 18
ECONEWS The Chambers’ Newsletter
Lebanon - Russia: New Scope
of Cooperation
The Economic and Social Council (ESC) hosted the third meeting
of the Lebanese Russian Intergovernmental Committee on Trade
and Economic Cooperation held last month and concluded with
the signing of the economic cooperation protocol between Minister of Economy and Trade Alain Hakim and the Commissioner of
Russian - Lebanese relations, and Head of the Federal Agency for
Technical Regulation and Metrology Alexei Abramov.
The Lebanese Training Center (LTC)
at the Chamber of Commerce, Industry and Agriculture
of Beirut & Mount Lebanon is pleased to announce the
upcoming following Trainings:
Atelier Business PlAN
Trainer: Mr. Jihad Bitar , Lecturer at Ecole Superieure des Affaires – ESA & ALBA
Expert in business Planning, digital project management, communication and
entrepreneurship mentoring.
Date: 7,8 & 9 July, 2015 (3 days)
Time: 4.00 - 7.00 P.M
Outline & Target:
Alain Hakim and Alexei Abramov
In his welcoming speech, Chairman of the ESC Board Roger Nasnas, emphasized
the importance of this meeting as it represents “a major step in the consolidation
of relations between Russia and Lebanon”.
Abramov, for his part, pointed out that there are specific sectors that must be
underlined because of their impact on both countries, such as those in relation
to diversification of goods exports to Lebanon or to Russia.
He explained that there are prospects for cooperation in the field of medicine,
pharmaceuticals, in addition to the field of oil and gas as Russia has “special
interest in cooperating in infrastructure projects in the energy sector,” he said.
According to Abramov, the Lebanese party should take further steps toward establishing a free trade zone with the Eurasian Customs Union that consists of
Russia, Belarus, Kazakhstan, and Armenia, stressing its importance regarding
custom tariffs which can benefit the Lebanese business enterprises, especially
those in the agricultural sector (*).
Thinking, planning and writing a proper business plan is a critical skill for all business
managers, program leads and entrepreneurs. This course will help ask the right
questions when strategizing for a new venture, identify the right solutions and plan
the proper approach for the business plan. In addition, it will provide a quick review
of business concepts in all of strategy, research, marketing and communications.
This lecture is addressed to business executives, managers in charge of leading
small and large projects and entrepreneurs.
For more information/registration:
Call Center 1314 Ext 15 or email: [email protected]
Free parking access
www.ccib.org.lb
The Lebanese Training Center (LTC)
at the Chamber of Commerce, Industry and Agriculture
of Beirut & Mount Lebanon is pleased to announce the
upcoming following Trainings:
Developing High Potential Talents in your Team
From his side, Minister Hakim pointed out that the discussions that took place
over the previous two days with the participation of representatives from the
private sector, resulted in positive outcomes. “This protocol sheds light on all the
economic and social aspects that should be developed to build a true partnership,
a permanent and long-term partnership,” he said.
The main commitments of both parties include cooperation in:
1. Economic, Trade, and Financial Fields: Increasing the volume of trade exchange and diversifying trade in goods and services. Both delegations committed to strengthen activities of business councils in both countries.
The Lebanese party declared its willingness to establish a green corridor for
major products exported to Russia, seeking tariffs reduction by joining the
Eurasian Customs Union.
2. Investment Sector: Enhance the volume of investments between Russia and
Lebanon. The two parties stressed the need to participate in joint investment
projects, especially in the fields of energy, water, transport, construction,
food industries and information technology.
3. Energy Sector: Collaboration through supplying Lebanon with Russian gas and
assisting in oil and gas drilling.
4. Transport Sector: Study draft agreements on air, land and sea transport
between the two countries.
5. Agriculture and Industrial Sectors: Concur on the importance of developing
agricultural trade and facilitate exchange of expertise in the food industry In
addition to establishing industrial zones in Lebanon.
Nevertheless, the assembly stressed on the importance of cooperation and assistance between the two sides in various fields including health, education, culture,
metrology, geology…
(*) For more on tariff reductions: http://www.ved.gov.ru/eng/activities/system/
Trainer: Mr. Khaled Tayara, Professor at AUB, USJ, Expert in Strategic HR
Management and Organizational Development.
Date: 28 & 29 July &30th July , 2015 (3 days)
Time: 4.00 - 7.00 P.M
Outline & Target:
This workshop provides Team leaders and Heads of Departments with the essential
skills to build positive and constructive communication and to develop potential
performance of their team. Coaching models towards common goals and problem
solving techniques will be tackled in this workshop.
This lecture is addressed to all Department Managers who are coaching their team
members/subordinates.
For more information/registration:
Call Center 1314 Ext 15 or email: [email protected]
Free parking access
www.ccib.org.lb
ECONEWS The Chambers’ Newsletter
Numéro 46 | PAGE 19
Trade between Lebanon and Mercosur
Mercosur is a union established in 1991 and composed of 5 member states: Brazil,
Argentina, Uruguay, Paraguay, and Venezuela. The purpose of this federation is to
promote free trade and fluid movement of goods, people, and currency. Lebanon
signed an accession agreement with Mercosur in 2014.
Total trade between Lebanon and Mercosur reached 575 million USD in 2014. Whereas
Lebanon’s balance of trade with these countries recorded a deficit of 524.9 million
USD. Around 2.7% of imports come from Mercosur, while only 0.8% of Lebanese
exports reach these countries.
The importance of such an agreement not only lies in the amount of trade between
Lebanon and Mercosur countries, but also features a significant step to tighten links
with the Lebanese diaspora, which surpasses 14 million in South America. In addition,
this would encourage Lebanese businessmen and merchants to strengthen trade
relations with the concerned countries.
Major imports include live animals and animal products (49%), vegetable products
(16%) and prepared foodstuffs, beverages and tobacco (24%). On the other hand,
main exports to Mercosur include chemical products (57%), prepared foodstuffs,
beverages, and tobacco (17%), and base metals (13%).
Lebanese Exports 2014 ( in thousand $)
to Mercosur
Lebanese Imports Trade Exchange With Mercosur in 2014
from Mercosur
(%)
Value
Sections
Value
(%)
0%
36
1. Live animals; animal products
268,353
49%
Exports
2014
Thousand $
Imports
Tons Net
(%)
Thousand $
Tons Net
(%)
3%
703
2. Vegetable products
85,950
16%
Argentina
262
61
0.0%
143,597
185,226
0.7%
1%
335
3. Animal or vegetable fats and oils
318
0%
Uruguay
5,365
11,337
0.2%
365
341
0.0%
17%
4,195
4. Prepared foodstuffs; beverages, tobbaco
134,323
24%
Paraguay
1,514
383
0.0%
16,893
3,472
0.1%
0%
58
5. Mineral products
11
0%
Brazil
15,380
27,663
0.5%
387,667
233,037
1.9%
57%
14,208
6. Products of the chemical or allied industries
34,035
6%
Venezuela
2,499
700
0.1%
1,424
855
0.0%
0%
36
7. Plastics and articles thereof; rubber
1,779
0%
Total
25,020
40,144
549,946
422,931
0%
5
8. Raw hides and skins, leather, furskins
95
0%
3,312,855
2,236,004
20,493,725
15,451,602
0%
0
9. Wood and articles of wood
1,226
0%
0.8%
1.8%
2.7%
2.7%
0%
77
10. Pulp of wood; paper and paperboard
6,942
1%
3%
736
11. Textiles and textile articles
618
0%
0%
4
12. Footwear, umbrellas, artificial flowers
2,267
0%
0%
8
13. Articles of stone, plaster, cement, glass
866
0%
0%
0
14. Pearls, precious stones and metals
3,991
1%
13%
3,183
15. Base metals and articles of base metal
1,279
0%
Mercosur Trade (2010 - 2014)
Exports
2010
Imports
Thousand $
Tons Net
(%)
Thousand $
Tons Net
(%)
5,207
2,087
0.1%
408,937
264,854
2.3%
5%
1,194
16. Machinery;electrical instruments
4,222
1%
2011
7,652
2,805
0.2%
446,836
283,114
2.2%
0%
14
17. Vehicles, transport equipment
594
0%
2012
19,084
37,185
0.4%
419,640
255,605
2.0%
0%
0
18. Optical, photographic,medical, musical
instruments
1,985
0%
2013
35,849
75,894
0.9%
500,140
306,536
2.4%
0%
0
19. Arms and ammunition; parts and accessories
273
0%
2014
25,020
40,544
0.8%
549,946
422,931
2.7%
1%
225
20. Miscellaneous manufactured articles
260
0%
0%
4
21. Works of art, collectors› pieces and
antiques
552
0%
100%
25,020
Total
549,946
100%
Lebanon in Figures
Ref.
Indicator
Billion LBP
Billion US$
2.50%
Details
10
Growth
2015 Estimate
11
GDP ( in constant Prices 2010)
61,707
41.60
2014
12
GDP ( in current prices)
72,082
47.80
2014
20
CPI
21
M1
8,464
5.61
April 2015
22
M2
75,395
50.00
April 2015
23
M3
180,523
119.71
April 2015
24
M4
191,171
126.77
April 2015
30
Balance of Payment
-3,589
-2.38
May.2014-Apr. 2015
31
Current Account
-18,247
-12.10
Oct.2013 - Sep.2014
32
Balance of Trade
-23,902
-15.85
May.2014 - Apr.2015
40
Unemployment Rate
10.00%
2012
41
Employment Rate
47.60%
2009
42
Population
4.23 Mn
2015 Estimate
43
Population 15 - 64 y.
2.72 Mn
2015 Estimate
51
State Budget Deficit
-4,632
-3.07
Jan. 2014- Dec. 2014
52
Budget Revenues
16,400
10.88
Jan. 2014- Dec. 2014
53
Budget Expenditures
21,032
13.95
Jan. 2014- Dec. 2014
54
Public Debt
104,731
69.45
April 2015
55
Debt Service
6,314
4.19
-3.75%
Apr.2014-Apr.2015
Jan. 2014- Dec. 2014
Sources: ABL (54),BDL (21,22,23,24,30, 31), CAS (11,20,41, 42, 43), Customs (32), Ministry of Finance (51,52,53,55) , Worldbank (10)
Numéro 46 | PAGE 20
ECONEWS The Chambers’ Newsletter
Importozamescheniye Exhibition
Conferences
Crans Montana Forum
Location: Switzerland
Date: 20-23 August 2015
This conference offers leaders a private and
confidential framework to implement their
strategies, strengthen their relationship and
build new cooperation.
For more information:
T: 0037797707000
F: 0037797707040
Email: [email protected]
Website: www.cmf.ch
The Big 10 real estate
development Award 2015
Location: Beirut – Lebanon
Venue: Phoenicia Hotel
Date: 02 –03 September 2015
This Conference aims to celebrate the
outstanding performance in the real estate and
the architectural design sectors.
For more information:
Email: [email protected]
International Beirut Energy
Forum-IBEF 2015
Location: Dbayeh – Lebanon
Venue: Le Royal Hotel
Date: 09 –11 September 2015
This conference will cover topics like Energy,
Sustainable Energy, Renewable Energies,
Energy Resources and Energy Efficiency.
For more information:
Email: [email protected]
The 6th Al Basra International
building and housing
Conference and Exhibition
Location: Al Basrah- Iraq
Date: 10 –13 September 2015
This conference targets the construction
industry.
For more information:
T: 009647708760504
Email:[email protected]
EU Financing for Broadband
Infrastructure Projects 20142020
Location: Berlin
Date: 28-29 September 2015
This conference offers valuable EU financing to
projects and associate the proper broadband
technology.
For more information:
T: 004930802080246
004930802080230
F: 004930802080259
004930802080250
Email: [email protected]
Website: http://www.euroacad.eu
Exhibitions
Expo Milano 2015
Location: Milano –Italy
Date: 01 May – 31 October 2015
This is a non-commercial Universal Exposition
around the theme of “Feeding the Planet, Energy
for Life.” It represents a unique opportunity to
establish and develop commercial and business
relations.
For more information:
Website: www.expo2015.org
Szentlorinci Gazdanapok
Location: Szentlorinc- Hungary
Date: 21 July –02 August 2015
This is an agricultural and food exhibition.
For more information:
Website: www.bmvk-gazdanapok.eu/en
Renewable Energy Exhibition
Location: Tokyo - Japan
Date: 29 – 31 July 2015
This is an exhibition for energy & power,
environmental protection and water technology.
For more information:
Website: www.renewableenergy.jp
“The 15th International
Exhibition of Building and
Construction Industries”
Location: Tehran - Iran
Venue: Tehran Permanent Fair ground,
Chamran Highway
Date: 09 – 12 August 2015
This is a building and construction exhibition.
For more information:
T: 00982122001749-50
F: 009821 22004528
Email: [email protected]
Website: www.fairs-global.com
“Persian Handmade Carpet Grand
Exhibition”
Location: Tehran - Iran
Venue: Tehran International Exhibition Center
Date: 23 – 29 August 2015
This is an exhibition for Persian handmade
carpets.
For more information:
T: 00982122142730/35
F: 00982122142742
Email: [email protected]
Website: www.incc.ir
Location: Moscow
Venue: Crocus Expo
Date: 12 –19 September 2015
The goal of this event is assistance in
acceleration of development, production and
sale of competitive Russian import substituting
goods and services promoting development and
saturation of national and foreign markets.
For more information:
T/F: 0074957272626
China International Auto
Products Expo- CIAPE
Location: China
Date: 19 –22 September 2015
CIAPE offers a meeting place for vehicle makers,
OEM manufacturers, aftermarket manufacturers,
traders, dealers, repair chain stores, auto parts
centers, workshops, service providers etc.
For more information:
T: 00861068991903
F: 00861068991422
Email: [email protected]
[email protected]
Website: http://en.iapechina.com
Medicare Iraq - Baghdad 2015
Location: Baghdad - Iraq
Date: 28-30 September 2015
This is an international healthcare exhibition.
For more information:
T: 009615959111
F: 009615959888
Email: [email protected]
Website:www.ifpgroup.net
“Euro Bike”
Location: Friedrichshafen - Germany
Date: 26 –29 August 2015
This is a global show for bike business.
For more information:
T: 0049 7541 7080
F: 0049 7541 708110
Email: [email protected]
Website: [email protected]
Al Najaf International
Exhibition for Machinery,
Vehicles, and Equipment
Location: Al Najaf - Iraq
Date: 01 –04 September 2015
This exhibition targets the machinery and car
industry.
For more information:
T:
00947702829999/009647901755296
Email: [email protected]
[email protected]
International Exhibition for the
Re-construction of Gaza
Location: Amman - Jordan
Date: 03 –06 September 2015
This is a building and construction exhibition
where B2B meetings will be held during the event.
For more information:
T: 0096265169702
F: 0096265169703
Email: [email protected]
Website: www.arabuild.jo
80 Thessaloniki International
Fair
Location: Greece
Venue: International Exhibition Center
Date: 05 – 13 September 2015
This event showcases products from industrial to
household consumables.
For more information:
T: 00302310291111
F: 00302310256822
Email: helexpo.gr
Website: www.helexpo.gr
Directeur responsable: Rabih Sabra, Conseiller économique: Roger Khayat
Rédacteurs: Bachir El Khoury, Marilyne Jallad, Coordinateurs: Irene Ballouz,
Roula Itani Younes, Maquette: Integrated Communications, Rita Nehmé
ECONEWS est disponible sur: www.ccib.org.lb
Business
Opportunities
Business Opportunities in
Romania
For businesses looking to invest in the economy
of Romania within diversified sectors please
contact:
The Embassy of Romania in the Republic of
Lebanon
Mr. Catalin Casaru
Counsellor (Economic and Commercial)
T: 009615924850
F: 009615924747
Email: [email protected]
Business Opportunities in Brazil
& Latin America
For businesses looking to invest in Brazil & Latin
America within High-tech and machinery sectors
please contact:
Mr. Khaled Sarout
T: 00551239413115
Mob: 00997297334
Email: [email protected]
Mr. Tarek sarout
T: 0051732351937
Mob: 00981126969
Email: [email protected]
Website: www.amani.com.br
DR Honey
Location: Budapest - Hungary
This company is specialized in the production
of honey and would like to establish business
relations with Lebanese companies.
For more information:
T: 003630397 7641 / 003620463 2802
Email: [email protected] / andrea.
[email protected]
Website: http://www.drhoney.hu
Immeuble CCIA-BML,
Rue 1 Justinien, Sanayeh
PO Box 11 1801 Beyrouth, Liban
[email protected]
Hotline: 1314 ext: 162
T: 961 1 353 390 ext: 162
Venison Gusto Ltd.
Location: Hungary / France
This company is specialized in the production of
smoked food products and would like to establish
business relations with Lebanese companies.
For more information:
T: H: 0036 203425555/ F: 0033 785700988
Email: [email protected]
Website: http://www.venisongusto.com
China International
Development and Investment
Corporation Limited-CIDIC
Location: China
This company is a diversified investment firm
and would like to establish business relations
with Lebanese companies.
For more information:
T: 00852 3640 6545
F: 00852 3640 6545
Email: [email protected]
Website: http://www.chinaintldic.com
Changchun Cedar Electronic
Technology Co., Ltd.
Location: China
This company is a LED display panel
manufacturer and would like to establish
business relations with Lebanese companies.
For more information:
T: 0086 43187030071
F: 0086 43184653938
Email: [email protected]
Website: www.cedarled.com
Artistic Creations by Elina
Linaraki
Location: Greece
This company is a manufacturer of handmade
jewelry and women’s shoes and would like to
establish business relations with Lebanese
companies.
For more information:
T: 00302130143254
Mob: 00306947152106
Email: [email protected]
Website: www.elinalinardaki.com
Best Greek Food
Location: Greece
This company is a manufacturer of food products
and beverages and would like to establish
business relations with Lebanese companies.
For more information:
T: 0030 215 5406135/ 210 3637585
Email: [email protected]
Website: www.bestgreekfood.com
Leo Group Co.
Location: China
This company is specialized in the production
of motors, garden pumps and garden machines
and would like to establish business relations
with Lebanese companies.
For more information:
T: 00865768998 6360
F: 00865768998 9898
Email: [email protected] / [email protected]
Website: www.leogroup.cn
Jiangsu Jiangdong Group Imp &
Exp Co., Ltd.
Location: China
This company is a manufacturer and exporter
of diesel and gasoline engines and would like
to establish business relations with Lebanese
companies.
For more information:
T: 008651588881505
F: 00865158888155
Email: [email protected]
Website: www.enginejd.com
Best Foods Limited
Location: India
This company is an exporter of Basmati Rice and
would like to establish business relations with
Lebanese companies.
For more information:
T: 00911145574481
F: 00911145574480
Email: [email protected]
Website: www.bestfoodgroup.com
CCIA-BML Headquarter
T: 01-353190 | [email protected]
Jounieh branch
T: 09-838700 | [email protected]
Sin el Fil branch
T: 01-498062 | [email protected]
Baakline branch
T: 05-303038 | [email protected]