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Numéro 46 Juillet 2015 Publication «CCIA-BML» www.ccib.org.lb ECONEWS The Chambers’ Newsletter éDITO Education et Emploi Il fut un temps où le monde des affaires lorgnait avec envie sur le monde du savoir, et où le monde du savoir se sentait étranger dans un monde fait pour lui. Quand y-a-t-il eu divorce entre l’université et le marché? Toutes les sciences ont un tronc commun: le langage, mais aussi les mathématiques, un autre langage, et aujourd’hui l’informatique, un langage aussi. Tout réside, sous différentes formes, dans la communication. La pensée serait-elle la quintessence du langage? Une sorte de communication avec soi-même? L’université cherche aujourd’hui le dialogue. Le monde des affaires l’a toujours souhaité sans jamais pouvoir y parvenir. Il est vrai que l’orientation professionnelle a toujours existé dans l’enseignement supérieur, mais il faut désormais aller plus loin. Il s’agit aujourd’hui d’intégrer les jeunes au monde de la production. Penser que le diplôme porterait l’adresse d’un emploi à prendre directement après les vacances est utopique. Le chômage zéro, l’emploi de toute la population en âge de travailler, n’existe pas. Quelles études pour quel travail? L’université a besoin d’informations. Quels seront, par exemple, les besoins en ressources humaines dans cinq ans, dans dix ans? C’est le genre de question qu’elle doit se poser pour se préparer à la variation de la demande. Malheureusement, le changement est devenu plus rapide que l’horizon le plus proche. Et si ce n’était pas le cas, plus la période de formation est longue, plus l’adaptation à l’entreprise est longue. En fait, l’entreprise, le cadre et l’université sont à la recherche d’une plus grande productivité du travail. Qualifications et dons vs marché et demande Les étudiants, le plus souvent, ne sont pas attirés par les métiers où ils savent qu’il y a une plus grande demande. Ils se sentent attirés vers d’autres domaines qui ne sont pas particulièrement recherchés. Faut-il suivre son inclinaison ou la demande du marché? Si suivre son inclinaison mène parfois à des réussites notables, cela peut aussi être source de frustration. Mohamed Choucair Je me souviens de deux jeunes, vers le milieu des années 90, qui voulaient à tout prix étudier la physique nucléaire au moment où des milliers de savants quittaient le rideau de fer. Ils ont finalement réalisé leur rêve, puis ont entamé une brillante carrière dans un tout autre domaine. L’un est devenu cadre supérieur d’une banque internationale, et l’autre un chef de projet informatique très apprécié. La complexité même du travail implique la flexibilité qui peut ouvrir le monde des finances ou des projets à des étudiants en physique nucléaire. L’un de nos plus grands journalistes et fondateur du quotidien L’Orient, à cette époque, était Georges Naccache, un ingénieur civil de formation. En guise de conclusion Il est clair qu’il n’y en a pas. Mais cela ne veut pas dire que les deux mondes doivent s’ignorer, au contraire, il faut renforcer le dialogue et le rendre permanent, même s’il prend une tournure non conventionnelle. On n’y peut rien, il existe une relation atypique entre la formation, le penchant personnel et les dons innés de l’individu, face à la spécificité de l’emploi et la productivité du travail. S’il faut établir quelques repères, je dirais: On doit définitivement opter pour la formation permanente afin de s’adapter aux changements continuels; La formation doit prévoir une grande flexibilité. C’est le regain d’importance de la culture qui seule donne une ouverture qui permette de s’adapter au changement; Il ne faut pas négliger les dons et penchants des sujets, mais les développer sans nécessairement penser à la compensation en termes d’emploi et de salaire; Mais il faut connaître les métiers qui paraissent plus rares demain et les besoins qui semblent plus nombreux; Surtout, il faut créer les conditions d’un dialogue permanent entre l’université et l’entreprise pour partager la vision du futur. index Ziad Chebib un homme de dialogue et d’action P.03 CCIA-BML P02. Actu du mois P03. Ziad Chebib, un homme de dialogue et d’action P04. L’AUF encourage la compréhension mutuelle entre universités et entreprises P05. La Chambre de commerce: une plateforme de dialogue université entreprise P06. La Méditerranée Tome 1: l’espace et l’histoire de Fernand Braudel A journey at the heart of mediation P.07 Festivals du Liban: une résistance culturelle et artistique qui se poursuit envers et contre tout! P06. La Politique européenne de voisinage P07. Festivals du Liban: une résistance culturelle et artistique qui se poursuit envers et contre tout! FCCIAL P08. Gare au surendettement! P09. Le Liban à l’Expo Milano 2015: renforcement des liens et des relations économiques entre le Liban et l’Italie P.14 P10. Edmond Jreissati: We call for a balanced development and administrative decentralization P11. Chamber of Tripoli and North Lebanon-CCIAT to host the Economic Zone Management Authority Meeting P12. Culinary heritage at the heart of USAID-Lebanon development program P12. CCIAS Career Orientation Forum P13. From Beirut to Glascow…to pave the way for fruitful cooperation P14. A journey at the heart of mediation P.18 Lebanon - Russia: New Scope of Cooperation CCIA-BML & FCCIAL P16. Emerging Energy Scenarios in the Middle East P17. Violation of Intellectual Property Rights: how does Lebanon exactly loose? P18. Lebanon - Russia: New Scope of Cooperation P18. The Lebanese Training Center P19. Trade between Lebanon and Mercosur P19. Lebanon in Figures P20. Conferences, exhibitions & business opportunities Les articles de cette publication expriment l’avis de leurs auteurs; ils sont publiés dans leur langue originale, et n’expriment pas nécessairement l’avis d’ ECONEWS. The views expressed in this publication are those of the authors; they are published in their original language, and do not necessarily reflect the opinion of ECONEWS. Numéro 46 25 | PAGE 20 2 ECONEWS | en français ACTU DU MOIS Henri Malosse appelle le gouvernement à une dynamisation du CES Accompagné de son homologue libanais, Roger Nasnas, le président du Conseil économique et social européen, Henri Malosse, a participé le 15 juin dernier à une rencontre organisée en son honneur avec les représentants des organismes économiques, au siège de la Chambre de commerce de Beyrouth à l’initiative de son président Mohamed Choucair. Cette réunion s’est notamment tenue en présence du président de la Chambre de commerce de Zahlé, Edmond Jreissati, des vice présidents de la Chambre de Beyrouth, Mohammad Lamaa, Gaby Tamer et Nabil Fahed. Aussi au rendez-vous, le président de l’Association des commerçants de Beyrouth (ACB), Nicolas Chammas, l’homme d’affaires, Fouad Makhzoumi, le président du Comité agricole de la Chambre, Raphaël Debbané, le membre du Conseil de la Chambre Khalil Dagher, Max Zaccar, le président de l’Association des compagnies d’assurance au Liban, Charles Arbid le président de l’Association de la franchise libanaise (ALF) et d’autres personnalités économiques et représentants de l’Union des Chambres du Liban. Dans son mot de bienvenue, Mohamed Choucair a notamment déclaré «l’amour de la Méditerranée» qui a rassemblé autour de cette table Henri Malosse, son homologue Roger Nasnas et les autres participants. Pour sa part, Henri Malosse a mis l’accent sur l’importance d’une dynamisation du Conseil économique et social libanais, plaidant à cette fin, à soutenir son homologue et «ami» Roger Nasnas pour une nomination de l’assemblée générale du CES libanais «afin qu’il puisse démarrer ses activités», d’autant que la société civile a un rôle important à jouer dans l’élaboration de propositions et de projets économiques et sociaux efficaces. Le responsable européen n’a par ailleurs pas caché son admiration pour le Liban et son peuple, «capable d’accueillir autant de réfugiés avec une telle générosité». «J’admire votre générosité et je redis que l’on devrait aider davantage le Liban. Nous, Européens, avons des leçons à prendre du Liban», a ajouté Henri Malosse, avant de déplorer la «lenteur» des programmes d’aide de l’UE au pays du Cèdre... Un son de cloche qui a été repris par le président de la Chambre de commerce de Beyrouth, Mohamed Choucair, qui à son tour s’est dit consterné par l’incapacité du gouvernement à nommer l’Assemblée générale du Conseil économique et social «pour lui permettre d’assumer son rôle dont le Liban a tant besoin aujourd’hui, compte tenu de la dégradation de la situation économique et sociale». Quant au président du CES libanais, Roger Nasnas, il a assuré que «contre vents et marées le CES libanais continue d’exister et la présence de son président aujourd’hui en est la preuve», rappelant aussi qu’il «est le plus ancien de la région». Il a aussi appelé à persévérer et à poursuivre la politique des petits pas en attendant qu’il y ait des possibilités de nomination au sein du CES libanais. Il a par ailleurs salué la Chambre de commerce de Beyrouth et le dynamisme de son président rappelant qu’elle est «un des quatre piliers qui constituent le CES». Avec son homologue européen Henri Malosse, les deux hommes ont aussi annoncé «la création d’un Conseil économique et social de la Méditerranée, dans la continuité des accords de l’Union pour la Méditerranée (UPM)». Un Conseil pour la Méditerranéen qui viendra «renforcer la relation avec le CESE», ont aussi assuré les deux hommes. Le gouverneur de la ville de Beyrouth, Ziad Chebib, salué pour son travail efficace à la tête de la capitale par Mohamed Choucair Un an juste après sa nomination à la tête de la ville de Beyrouth, le juge Ziad Chebib a été l’invité d’honneur de la Chambre de commerce de Beyrouth. Le 3 juin dernier, Mohamed Choucair rassemblant des personnalités économiques, des syndicats, des entrepreneurs et des personnes issus du milieu de la construction a honoré Ziad Chebib. «En un an depuis sa nomination nous avons pu observer comment ce gouverneur dynamique et moderne a su traiter par des actions les enjeux colossaux de la capitale Beyrouth» a déclaré dans son mot d’ouverture Mohamed Choucair. «Nous avons pu observer une collaboration efficace entre la Municipalité de Beyrouth, ses députés et le Gouvernorat de Beyrouth» a ainsi ajouté le président de la Chambre de Beyrouth. Au cours de cette conférence les sujets discutés ont notamment été comment faciliter les démarches administratives dans le secteur de la construction afin d’attirer davantage d’investisseurs étrangers. Le Gouverneur Ziad Chebib s’est dit pour sa part «un homme d’action et non de discours» et dont la responsabilité est d’être à l’écoute des citoyens et des responsables beyrouthins pour agir ensemble dans l’objectif de voir ce qu’il est possible de faire pour assouplir les lois en vigueur dans les Municipalités de manière à faciliter le service public et le rendre plus flexible pour les citoyens. Il a remercié le président Mohamed Choucair pour cette initiative de rassembler les gens des différents secteurs et a rappelé que la collaboration avec la Chambre est basée autour du dialogue appelant par la même occasion à toujours opter pour ce moyen de communication pour le bien-être de la capitale et de son essor. Il a par ailleurs assuré qu’avec la Chambre de commerce de Beyrouth et son président «nous planchons déjà sur la réalisation de projets de modernisation et d’informatisation (e-permit) de l’administration de la ville». Renforcer les relations économiques et commerciales entre le Liban et la Catalogne Dans le cadre de la visite du ministre libanais de l’Agriculture, de l’Élevage, de la Pêche, de la Nutrition et de l’Environnement naturel dans la province de Catalogne (en Espagne) le ministre catalan de l’Agriculture, Josep Maria Pelegri, a visité le Liban à la tête d’une délégation économique officielle du 10 au 13 Juin dernier. À cette occasion, la Chambre de Commerce de Beyrouth et du Mont Liban en collaboration avec le ministère de l’Industrie a organisé une rencontre entre le ministre Catalan et la délégation d’hommes d’affaires qui l’accompagne et les institutions du secteur des affaires au Liban pour discuter ensemble des moyens de développer les relations commerciales et économiques entre les deux pays. La rencontre s’est tenue le 12 juin dernier à l’Hôtel Gefinor Rotana de Hamra, suivie d’un déjeuner en l’honneur de la délégation catalane. Le président de la CCI de Paris Ile de France Pierre-Antoine Gailly hôte de son homologue libanais Mohamed Choucair Le président de la Chambre de commerce et d’industrie de Paris Ile de France, Pierre-Antoine Gailly a été l’invité de son homologue libanais Mohamed Choucair le 26 juin dernier dans le cadre de son cours séjour au Liban à l’occasion de l’inauguration de l’Institut pour la finance et la gouvernance (IFG) de l’Ecole supérieure des affaires (ESA). C’est en présence du directeur de l’ESA, Stéphane Attali, des édiles de la Chambre de Beyrouth et des organismes économiques que Mohamed Choucair l’a accueilli chaleureusement. Au cours de cette rencontre, le président de la Chambre de Beyrouth a notamment déclaré: «C’est toujours un plaisir de nous réunir dans le cadre de l’ESA, l’institution chère à nos deux chambres, et qui a largement rempli ses promesses. Ce brillant résultat doit beaucoup au dévouement de son directeur Stéphane Attali». «Cette réalisation doit nous encourager à tenter d’autres, en tout cas elle doit servir de catalyseur a beaucoup de réalisations entre nos deux chambres, entre nos deux pays» a-t-il ajouté. «La villa rose que nous avons inaugurée hier en présence du Gouverneur de la Banque du Liban, son premier mécène, exprime l’espoir que nous mettons dans l’ESA pour contribuer au règne de la gouvernance dans le secteur financier, et dans l’ensemble des affaires», a aussi souligné Mohamed Choucair. Il a rappelé les collaborations et contacts suivis avec la Chambre de Paris Ile de France appelant à leur augmentation pour créer «une synergie efficace du fait de l’utilisation plus intense des avantages compétitifs de chacune des parties». Dressant presque un plan d’action il ajoute: «Dans le premier volet, nous pouvons coopérer dans l’éducation, la formation, les études, l’échange d’information, la médiation, l’arbitrage, les expositions dans les pays du rayonnement français ou libanais, les délégations commerciales, les bureaux de liaison, et toute activité de nature à renforcer la capacité des startups et des PME ». Quant au deuxième volet, il cite «la facilitation du partenariat de nos membres dans l’exploration et l’exploitation du pétrole et du gaz, dans les industries en aval, dans la reconstruction de la Syrie, dans les chantiers du Golfe et de l’Afrique». Publicité ECONEWS The Chambers Newsletter Information Tarifs Surface Pub Dimension Prix Page pleine Demi-page Quart de page Manchette bas de page 25cm L x 33cm H 12cm L x 33cm H 12cm L x 16cm H 25cm L x 6cm H $ 1,000 $ 600 $ 400 $ 250 Diffusion: 9,200 par poste - 17,000 par email website: ccib.org.lb Réserver l’espace au début du mois; Remettre le cliché avant le 20 du mois. Les annonceurs ont droit de recevoir 25 exemplaires d’ECONEWS Numéro 46 | PAGE 3 ECONEWS | en français Ziad Chebib, un homme de dialogue et d’action Marilyne Jallad L’interdiction de démolir des immeubles à caractère historique et de préserver le patrimoine et l’histoire de Beyrouth, la suppression des slogans et affiches politiques qui heurtent les susceptibilités communautaires des citoyens, la réglementation des graffitis sur les murs ou encore la préservation du littoral de Ramleit El Beida comme plage publique, la protection des citoyens et l’application des normes de santé et de sécurité publique dans les lieux publics…Voici quelques actions entreprises par le jeune gouverneur de la ville de Beyrouth depuis mai 2014. Ziad Chebib place l’intérêt public et le dialogue au-dessus de tout et appelle à l’application du principe de séparation des pouvoirs dans toutes les municipalités du pays. Rencontre avec un homme qui vit à cent à l’heure pour l’essor de la capitale et pour qu’elle retrouve la place qu’elle mérite au niveau international ! Qu’est-ce qu’une bonne gouvernance? La bonne gouvernance et l’État de droit sont des thèmes très tendance à l’heure actuelle. En tant que juge, je les employais souvent lors de réunions prônant la transparence dans l’exercice d’une fonction, quelle qu’elle soit. Mais une fois choisi gouverneur, j’ai rapidement remarqué qu’il y a un écart entre la réalité et l’idéal. Où nous trouvons-nous? Et que faut-il faire? Voilà les deux questions qui guident mon action et dont je peux vous parler. Dès lors, je travaille au quotidien avec une politique du «pas à pas» pour réduire cet écart et agrandir peu à peu l’espace de la justice dans l’esprit, les valeurs et le comportement des citoyens pour tenter d’atteindre le lieu où nous devrions être. À savoir, ce qui est le plus juste à faire pour l’essor de Beyrouth et les droits de ses citoyens. J’essaie aussi de persuader les citoyens que la loi est là pour les protéger et leur permettre d’obtenir au quotidien leurs droits et permis, qu’ils puissent circuler en paix et veiller à ce qu’on respectent leurs valeurs. Comment faites-vous pour appliquer les décisions, surtout lorsqu’elles divisent? Rien n’est impossible! Et tous les jours j’essaie de transmettre un message auprès des gens, à savoir qu’il est possible d’être à un poste de pouvoir tout en restant honnête et en donnant la priorité à l’intérêt public. Pour appliquer cela, le dialogue pacifié et mesuré est un must. Lorsqu’il y a une décision à prendre, j’en discute d’abord avec les acteurs concernés. Puis, j’opte pour le pas à pas et la persévérance qui priment toujours. Sans oublier qu’il y a des fondements et des valeurs que je ne contourne pas et en lesquelles je crois fermement… Dès lors, lorsque le dialogue n’aboutit pas, j’essaie de convaincre l’interlocuteur du bien-fondé de telle ou telle décision, de ce qui est juste. Seulement en tout dernier recours, je fais appliquer la loi au sens stricto-sensu du terme. Mais, une fois encore, les décisions prises à l’unanimité et à travers le dialogue sont les plus plaisantes. La force du dialogue, la conviction et enfin l’application de la loi dont j’ai la prérogative en tant que gouverneur sont trois outils à ma disposition pour faire respecter les lois. Quel est votre projet pour Beyrouth ? Est-ce normal qu’une capitale comme Beyrouth n’ait pas de stratégie? Cette ville, qui a le même plan urbain depuis les années 50 pour guider ses actions et tracer son avenir! Alors, nous avons eu des discussions avec les acteurs concernés pour établir un plan d’action stratégique sur le court et le long terme pour la capitale, et sur lequel nous planchons actuellement. Je pense fermement que nous avons besoin des deux et qu’il est nécessaire, de manière simultanée, de travailler à la fois sur le court terme pour rectifier le tir et parallèlement de penser une vision à plus long terme. Mon projet pour Beyrouth? La moderniser tout en préservant son patrimoine, son cachet et aussi son identité historique, architecturale et culturelle. Quel est le rôle du gouverneur ? Et quelle est sa relation avec la Municipalité de Beyrouth? Les municipalités dans le droit libanais ont deux pouvoirs: l’un délibérant, à l’instar du Parlement au sein de l’État qui est tenu par le Conseil municipal et qui lui donne la prérogative de prendre des décisions administratives importantes pour la ville et les dépenses publiques. L’autre est un pouvoir exécutif qui agit au niveau du maintien de l’ordre public et de la sécurité de la ville, qui dirige aussi les administrations et le personnel municipal et qui traite les demandes et les besoins des citoyens ce qui donne au pouvoir exécutif des municipalités un pouvoir similaire à celui du gouvernement au sein de l’État. Dans toutes les municipalités du pays, la loi veut qu’une personne porte les deux casquettes. La seule exception à la règle est la Municipalité de Beyrouth où il a été décidé, d’adopter une séparation des pouvoirs avec un Conseil municipal avec à sa tête un président et un pouvoir exécutif, qui n’est pas tenu par la même personne du dit président. Sur le principe, la sé- Mon projet pour Beyrouth? La moderniser tout en préservant son patrimoine, son cachet et aussi son identité historique, architecturale et culturelle. paration des pouvoirs est une chose positive car, comme dit Montesquieu, «le pouvoir arrête le pouvoir»! Malheureusement, cette séparation des pouvoirs évoque aujourd’hui dans l’esprit des gens quelque-chose de négatif, en raison notamment des considérations communautaires. Le président du Conseil municipal de Beyrouth n’a pas le pouvoir exécutif, à Beyrouth, ce pouvoir exécutif est entre les mains d’une autre personne qui est le gouverneur de la ville choisi par le Conseil des ministres. Je profite de cette interview pour appeler à un équilibre des pouvoirs dans toutes les municipalités du pays avec une séparation des pouvoirs. Cette combinaison de décentralisation administrative-territoriale régie par une séparation des pouvoirs permettra un travail plus transparent, plus contrôlé, plus équilibré et surtout plus productif. Sur quels soutiens pouvez-vous compter pour aller au bout de vos objectifs? Ne souriez pas si je vous dis que de nombreuses personnes prient pour moi quotidiennement et que j’y puise ma force morale pour poursuivre le chemin. Ce qui me touche le plus, c’est lorsque je croise un citoyen et qu’il me dit que mes actions répondent à ses attentes et lui donnent de l’espoir. Le soutien des citoyens est mon plus beau cadeau surtout que je ne fais pas partie du jeu politique et que je ne suis affilié à aucun parti politique. Lorsque j’entends des voix favorables à mon action, cela me donne le courage de persévérer et je me dis que je suis sur le bon chemin. Mohamed Choucair a salué votre travail efficace. Quelles actions communes envisagez-vous? Permettez-moi de souligner l’importance de l’organisation qu’est la Fédération des Chambres de Commerce du Liban, et la Chambre de commerce de Beyrouth en particulier car elle rassemble au sein de son Conseil d’administration des dirigeants des secteurs publics et privés… C’est tout un symbole. D’autre part, je tiens à saluer le dynamisme et le modernisme de Mohamed Choucair qui fait partie de ces hommes que nous sommes fiers d’avoir à des postes à responsabilité. Il est alors normal pour moi de travailler avec lui, main dans la main, car nous avons des objectifs et des valeurs en commun, la plus importante d’entre elles étant que nous plaçons l’intérêt public au-dessus de tout. En effet, nous avons décidé de coopérer et nous planchons déjà sur la réalisation des projets de modernisation et d’informatisation (e-permit) de l’administration de la ville, que nous avons discutés lors de notre rencontre à la Chambre de commerce de Beyrouth le 3 juin dernier. Vous effectuez une visite en Australie début juillet. En quel sens cette visite aidera à l’application des objectifs cités ci-dessus ? Une de mes priorités est de redonner à Beyrouth la place qu’elle mérite au niveau international. En ce sens, j’ai décidé de participer au Sommet des villes de l’Asie–Pacifique (APCS) qui se tiendra à Brisbane en Australie du 5 au 8 juillet courant et qui rassemblera près de 1000 décideurs clés de plus de 100 villes du monde entier, des gouverneurs et des maires, pour partager leurs expériences respectives. La deuxième partie de ma visite sera consacrée à des rencontres avec les autorités australiennes à Canberra et à Sydney et avec la Diaspora libanaise. Que souhaiteriez-vous que l’on retienne de votre mandat? Qu’il y a encore du bien dans ce monde! Et des personnes qui travaillent au nom de l’intérêt public. Ma tâche est de servir les gens et d’essayer d’améliorer leurs conditions de vie et non le contraire ! Numéro 46 25 | PAGE 20 4 ECONEWS | en français L’AUF encourage la compréhension mutuelle entre universités et entreprises Lors de la première conférence organisée par l’Agence universitaire de la Francophonie, sous le thème «Université - entreprise: se comprendre se choisir», la place était au dialogue, aux échanges et au débat d’idées entre entrepreneurs et universitaires. Comment les entreprises voient-elles l’université d’aujourd’hui? Qu’attendent les universitaires des entreprises? Que faire pour donner à l’académisme traditionnel une dimension socio-professionnelle? C’est pour répondre à ces questions, et à bien d’autres encore, que l’AUF a lancé une série de conférences portant sur tous les aspects du lien nécessaire entre le monde universitaire et la sphère socio-professionnelle. Le Bureau Moyen-Orient de l’Agence universitaire de la Francophonie (AUF) a organisé une conférence inaugurale le 26 mai dernier à l’hôtel Le Gabriel à Beyrouth sur le thème «Université - entreprise: se comprendre se choisir». Rassemblant un parterre de personnalités du monde universitaire et professionnel, cet événement s’est notamment tenu en présence de Hervé Sabourin, directeur du Bureau Moyen-Orient de l’AUF, et de Ahmad Jammal, directeur général de l’Enseignement supérieur au Liban. Offrir une meilleure insertion sociale et professionnelle aux étudiants «Même si l’université a pour mission première la transmission des savoirs, des savoir-faire et des savoir-être, son rôle essentiel est d’offrir à ses étudiants la meilleure insertion possible au sein de la société, et cela passe, bien entendu, par l’insertion professionnelle», a déclaré dans son mot d’ouverture Hervé Sabourin. «Par ailleurs, l’entreprise, qu’elle soit publique ou privée, a besoin de compétences et de qualifications pour créer, entreprendre, innover et produire au bénéfice de la société, a poursuivi le directeur du Bureau Moyen-Orient. Le dialogue est donc bien nécessaire, se comprendre d’abord, apprécier ses enjeux respectifs pour ensuite choisir de travailler ensemble». «La modernisation des systèmes universitaires passe nécessairement par la mise en place de nouvelles méthodes pédagogiques plus en phase avec les nécessités du monde du travail. L’approche pédagogique par acquisition des compétences nécessaires à une bonne insertion professionnelle doit judicieusement compléter l’acquisition des connaissances académiques évidemment indispensables à la formation d’un cadre de haut niveau», indique par ailleurs l’AUF dans son communiqué pour justifier la nécessité de cette série de conférences. À noter que plusieurs projets Tempus impliquant des établissements d’enseignement supérieur libanais - OIPULES, ADIP, PACOME, Defi-Averroes, Semsem, IDEAL, etc. traitent déjà de la question de l’employabilité, des compétences ou encore du lien université-entreprise. Ces séminaires visent, d’une part, à sensibiliser le monde universitaire, étudiants, professeurs et dirigeants à la culture du métier et de l’insertion professionnelle et, d’autre part, à sensibiliser les acteurs du monde socioprofessionnel à la nécessité d’une collaboration positive avec les universités: filières professionnalisantes, accueil de stagiaires, innovations pédagogiques, approches métiers, etc. Université - Entreprise: Comment mieux se comprendre et se choisir? Une première session intitulée «Université - entreprise: se comprendre», a été animée par Fadi Geara, doyen de la Faculté d’Ingénierie de l’Université SaintJoseph (USJ). Elle a rassemblé Fadwa Mansour, directrice de la formation à l’Association des banques du Liban et directrice de l’Institut supérieur d’études bancaires, dont l’intervention a porté sur le thème: «Quelle politique d’employabilité pouvons-nous proposer à nos étudiants?». Fouad Zmokhol, président du Rassemblement des dirigeants et chefs d’entreprises libanais (RDCL), est quant à lui revenu sur la nature actuelle des liens entre universités et entreprises. Se sont aussi exprimés, Rabih Sabra, le directeur général de la Chambre de commerce de Beyrouth et du Mont-Liban, Sanaa Hajj Safa, chef du département Économie - Gestion du Cnam Liban, et Nizar Hariri, professeur à la Faculté des Sciences économiques de l’Université Saint-Joseph, dont l’intervention a porté sur le thème suivant: «Anticipation des besoins en compétences du marché du travail libanais: une approche prospective». S’exprimant au nom de François Bassil, le président de l’Association des banques du Liban (ABL), Fadwa Mansour, a notamment déclaré: «Au Liban, Hervé Sabourin, directeur du bureau Moyen-Orient de l'AUF les banques reçoivent chaque année des centaines de demandes d’emplois. Apparemment, nos banques sont avantagées par rapport aux entreprises d’autres secteurs pour répondre aux aspirations des jeunes du point de vue salaires et allocations en plus de la sécurité de l’emploi. Le salaire moyen, en plus des avantages sociaux et des bonus, a atteint en moyenne 46 500 000 livres libanaises par employé de banque en 2013». «L’ABL a créé en 1967 un centre de formation professionnelle, en partenariat avec l’Université SaintJoseph. Ce centre d’études bancaires, connu sous le nom de CEB, a formé des milliers d’employés durant les 46 années de son existence. Et voilà que l’ABL établit un nouveau partenariat en 2013, avec cette même université, en créant l’Institut supérieur d’études bancaires (ISEB) qui dispense une formation universitaire», a-t-elle ajouté. À son tour, Fouad Zmokhol a dressé un bilan difficile, notamment au niveau de l’emploi des jeunes au Liban, en période de crise économique. «D’après le rapport «MILES» de la Banque mondiale, nous avons environ 19 600 demandeurs d’emplois par an contre uniquement 3 500 créations d’emplois. Nous avons donc besoin de 600% de plus de postes annuellement», s’est-il alarmé. «Les grandes sociétés emploient peu et gèlent leurs investissements dans l’attente du passage de cette dangereuse et incontournable période», a par ailleurs affirmé le chef du RDCL. Pour sa part, Nizar Hariri, professeur à la Faculté des Sciences économiques, a présenté le PACOME. Ce projet de partenariat pour les compétences et l’emploi a pour objectif d’améliorer le système d’adéquation entre l’offre et la demande en compétences à moyen et à court termes, renforçant ainsi l’employabilité des jeunes et des adultes et l’amélioration de la compétitivité. Une deuxième session intitulée «Université - entreprise: se choisir» a été animée par Stéphane Bazan, directeur de la recherche et du consulting de Keeward. Elle a réuni Maroun Chammas, président directeur général de Berytech, dont l’intervention a porté sur le thème «Est-ce que le Liban peut être un développeur de technologies et servir les marchés internationaux?» et Jinane Doueihy, directrice de formation à l’Institut des Finances Basil Fuleihan, qui s’est attardée sur le lien entre universités et secteur public. De son côté, Fadi Geara a animé la conférence «Quelle université pour quelle entreprise?». Quant à Chawki Diab, son exposé a porté sur «les stages de qualité en entreprise pour une meilleure insertion professionnelle». Des séances de débats et de questions-réponses ont suivi chacune des deux sessions. La modernisation des systèmes universitaires passe nécessairement par la mise en place de nouvelles méthodes pédagogiques plus en phase avec les nécessités du monde du travail. Enfin, Hervé Sabourin a procédé à la synthèse de cette conférence, riche et intense, qui permettra de lancer une série de séminaires se déroulant tour à tour dans une université. Il pourrait être question de décrire, à chaque fois, un secteur d’activités en tension, d’analyser ses besoins en formation universitaire et en compétences. Le public-cible sera en priorité les étudiants de l’ensemble des universités. La première conférence de ce cycle sera organisée à l’Université de Balamand à l’automne prochain. Numéro 46 | PAGE 5 ECONEWS | en français La Chambre de commerce: une plateforme de dialogue université - entreprise Invité par le Bureau Moyen-Orient de l’Agence universitaire de la Francophonie, Rabih Sabra s’est exprimé à l’occasion de la conférence «Université-entreprise: se comprendre se choisir». Econews vous livre dans ses colonnes l’intégralité de son discours. C’est devant un auditoire attentif et en s’adressant à Ahmad Jammal, directeur général de l’Enseignement supérieur au Liban et à Hervé Sabourin, directeur régional du Bureau Moyen-Orient de l’AUF, que Rabih Sabra a tenu un discours riche en propositions au nom de la Chambre de commerce de Beyrouth et du Mont-Liban. «C’est pour moi un grand plaisir de participer à cette conférence dédiée à la relation entre l’université et l’entreprise, qui revêt une double importance, tant au niveau du lien direct entre la formation universitaire, la productivité et le développement économique, qu’au niveau du rôle de la Chambre de commerce, comme étant l’interface de dialogue et de soutien au service du développement de l’entreprise», a-t-il déclaré d’entrée. Le directeur général de la Chambre de commerce de Beyrouth et du Mont-Liban s’est ensuite penché sur les points qui devraient évoluer concernant l’éducation au Liban: «Nous constatons, à regret, l’absence d’un schéma stratégique national qui guide les jeunes diplômés, qu’ils arrivent de l’université ou de l’école technique. Nous déplorons l’insuffisance de statistiques actualisées concernant les diplômés dans les différentes spécialités, qu’il s’agisse de ceux qui ont trouvé un emploi dans le pays au terme des premiers mois suivant leur «graduation», ou des demandeurs d’emploi dans les diverses spécialités. Nous ne sentons pas le rôle de l’Office National de l’Emploi (NEO). Bien que je sois supposé faire partie du conseil d’administration de cet office, aucune réunion du conseil ne s’est tenue depuis ma nomination, il y a plusieurs années». Rabih Sabra a ainsi déploré le manque de stratégie nationale pour guider les jeunes diplômés. «Les jeunes diplômés sont donc livrés à eux-mêmes, au soutien de certaines universités qui reçoivent et canalisent les offres d’emplois, à l’effort prodigué par certaines orga- Personnalités intervenantes et le public nisations, mais surtout à la merci du népotisme et du clientélisme», a-t-il dénoncé. «En somme, on peut dire que l’offre et la demande de travail se croisent au Liban et ne se rencontrent que par hasard», a-t-il poursuivi. «Comment la Chambre de commerce traverset-elle cette conjoncture? Dire que la Chambre est particulièrement sensible à l’emploi est une tautologie. À une question du GIZ*, nous avions répondu que tous les départements de la Chambre sont des services dédiés à l’entreprise. C’est effectivement le concept que nous avons mis en pratique dans nos départements», a indiqué le directeur de la CCIA-BML. Nous ne sentons pas le rôle de l’Office National de l’Emploi (NEO); bien que je sois supposé faire partie du conseil d’administration de cet office, aucune réunion du conseil ne s’est tenue depuis ma nomination, il y a plusieurs années. Rabih Sabra a ensuite rappelé les actions mises en place dans ce sens par la Chambre, à savoir: le programme du «Dual System», mis en place en partenariat entre le GIZ*, les chambres de commerce et les écoles techniques affiliées au ministère de l’Éducation, et qui a permis aux étudiants d’accéder à des stages en entreprise dont la plupart se sont soldés par des contrats d’embauche. Ce même partenariat a permis d’introduire de nouveaux cursus dans les écoles techniques afin de répondre aux besoins des entreprises affiliées aux différents secteurs concernés, et ce à travers la création d’un comité national présidé par le directeur de l’Enseignement technique et le président de la Fédération des chambres de commerce, Mohamed Choucair», a-t-il souligné. Par ailleurs, il a ajouté que «la Chambre est membre du consortium qui gère les programmes européens Tempus EDIP et PACOME consacrés à la formation. Elle a créé sur son site web le «Job corner» pour encourager les entreprises à soumettre leurs offres d’emploi. La situation étant ce qu’elle est, on comprend que les offres ne soient pas légion, mais nous cherchons par tous les moyens à les activer et à rendre cette application plus interactive. La Chambre est leader ou membre de huit consortiums de projets européens axés sur la diaspora, l’investissement, l’énergie renouvelable, l’environnement, et bien d’autres. Cette activité permet à la Chambre de recourir à des jeunes diplômés, à travers un contact permanent avec les universités, leur offrant ainsi l’opportunité d’acquérir une première expérience, des compétences et des connaissances qui les prépareront à leur future carrière». «Force est de constater que la Chambre est en permanence à la recherche de tout ce qui pourrait servir la formation et l’emploi. Il va sans dire que le Liban manque d’opportunités d’emplois. Combien de ceux qui rejoignent le monde actif trouvent un emploi durant les premiers mois suivant leur diplôme? De combien d’emplois avons-nous besoin chaque année? Et avec quelles qualifications?», s’est interrogé Rabih Sabra. «Les vieux clichés ne tiennent plus la route. La population du Liban est de cinq millions huit cent quatre vingt mille habitants** à fin 2014. Pour soustraire le nombre d’un million sept cent mille réfugiés, il faudrait qu’il y ait un plan cohérent de soutien qui les garde en dehors du cercle économique du pays; autrement ce n’est ni humain ni faisable», a-t-il déploré. Et d’ajouter: «La population active au Liban est inférieure à 45% de la population en âge de travailler - si l’on compare aux normes européennes de 65% et dont l’objectif est d’atteindre 70% - ce taux d’activité réduit est encore plus responsable que le chômage du sous-développement. En théorie, le développement économique d’une nation est essentiellement fonction de deux facteurs: la qualification du ca- Rabih Sabra, directeur général de la Chambre de commerce de Beyrouth pital humain et l’importance de son capital technique. Malgré un flux permanent, même en période de trouble, d’investissements directs étrangers de l’ordre de trois milliards de dollars par an - en dehors des transferts des non-résidents - l’exploitation boude les secteurs de production». Rabih Sabra s’est également penché sur le lien important entre l’éducation et la formation qui sont d’après lui «appelés à doubler d’efforts pour compenser la carence de productivité du capital technique. Il n’est pas aisé de trouver des mesures à leviers suffisamment puissants pour susciter une amélioration sensible de l’appareil de production du pays. On ne peut planifier non plus des actions cohérentes dans le futur tant la réalité est mouvante. On peut prendre les bonnes décisions au fur et à mesure, fruits de l’information et du dialogue». S’arrêtant enfin sur l’expérience de la Chambre dans le domaine de l’éducation technique, il a assuré qu’«elle a donné des résultats probants, surtout avec l’expansion du «Dual System» prôné par GIZ». Il a appelé à la possibilité d’une expérience similaire au niveau de l’université. «Créons ensemble une plateforme permanente: universités - ministères et organismes privés, qui s’attèle aux problèmes de l’éducation universitaire et de l’emploi, et détermine au fur et à mesureles actions qui présentent le plus fort levier dans le domaine de la productivité, qui en définitive est la condition essentielle de l’investissement et de l’emploi», a-t-il proposé en clôture. *GIZ: programmes de soutien aux PME **CIA World Fact Book Numéro 46 | PAGE 6 ECONEWS | en français «À elle seule, elle est un univers, une planète» La Méditerranée Tome 1: l’espace et l’histoire de Fernand Braudel Nicolas Faure Expert MedGeneration MedGeneration est un projet initié en décembre 2013 qui se terminera en décembre 2015. Doté d’un budget de 1,92 millions d’euros, dont 90% sont financés par l’Union européenne et 10% par d’autres acteurs, il a pour but de mobiliser les diasporas au profit du développement économique méditerranéen. Il concerne les pays suivants: le Liban, la Jordanie et la Palestine. Ce projet est coordonné par ANIMA Investment Network et opéré par trois partenaires: la Jordan Investment Commission (JIC), la Palestine Investment Promotion Agency (PIPA) et enfin la Chambre de commerce d’industrie et d’agriculture de Beyrouth et du Mont-Liban. Dans ce cadre, les incubateurs libanais (Berytech, Altcity, BCC, etc.) sont sollicités à de nombreuses reprises pour leur expertise dans le domaine de la création d’entreprises. De même, les ministères et agences publiques nous font part de leurs connaissances approfondies dans les domaines qui nous concernent. Sur un registre différent, les fonds d’investissements (de capital risque) présents sur la place de Beyrouth tels que MEVP, Berytechfund, Yafi Venture Partner nous initient à la rapidité d’un monde entrepreneurial qui évolue chaque jour, en s’adaptant, en mutant, pour créer de nouvelles règles et principes. Pour finir, les talents entrepreneurs de la diaspora jouent un rôle clef dans la mise en œuvre du projet avec leurs expériences multiples et variées acquises en Europe, sur des marchés compétitifs et innovants. Après avoir passé en revue les différents acteurs, attardons nous, parmi d’autres, sur les quatre actions principales qui ont été mises en œuvre par MedGeneration: Business Tour Il a consisté à faire connaître l’écosystème libanais aux talents de la diaspora en les mettant en contact avec les acteurs incontournables de la scène économique (mise en place de supports à la création d’entreprise, agences de développement pour l’investissement). Master Class - Mentoring La Master Class a permis à de jeunes entrepreneurs libanais de bénéficier de l’expérience de talents entrepreneurs de la diaspora via des ateliers de travail et un programme de mentoring qui se déroule sur une durée d’un an (binômes talent entrepreneur - jeune entrepreneur libanais). Business round - Call for project Un élément central du projet qui consiste en la mise en relation de talents entrepreneurs de la diaspora qui désirent développer leurs activités et de co-incuber, avec des acteurs économiques libanais sur le territoire libanais pour favoriser la création de valeur. Medacademy Enfin, la Medacademy aura pour but de mettre en relation les agences de développement pour l’investissement ainsi que les organismes de support de l’entreprenariat afin qu’ils partagent les meilleures pratiques de mobilisation de la diaspora. En conclusion, nous pouvons dire que le programme MedGeneration connaît un succès majeur et va renforcer la politique de rapprochement du nord et du sud de la Méditerranée. Faire renaître le souvenir éteint d’une méditerranée pacifiée et prospère n’est plus un rêve: MedGeneration contribue à le faire revivre pour qu’il devienne enfin une réalité. La Politique européenne de voisinage La Commission européenne a entrepris une vaste consultation dans les 16 pays du voisinage, au sud et à l’est, pour évaluer la PEV et prendre les mesures qui lui permettent de mieux réaliser ses objectifs. Un document1 consistant illustre les grandes lignes de cette consultation, ainsi que les avantages et les valeurs attendus pour chaque pays. Un livre est plus facile à écrire qu’un chapitre, et un chapitre plus facile qu’un paragraphe. On peut tout dire dans un livre, mais l’action nécessite des repères simples et précis. Entre 2007 et 2014, la PEV a consacré 12 milliards d’euros au développement de la région; 15 milliards ont été affectés à la période 2014 à 2020; pourtant la situation de la région est aujourd’hui moins stable qu’il y a dix ans. Entre la crise de 2008 en Géorgie, la révolution en Ukraine, le Printemps arabe qui a envahi la région tel un raz-de-marée, l’objectif premier de la PEV, la paix nationale et la sécurité aux frontières, est en défaut. Elle a probablement contribué à atténuer la crise, mais la situation demeure extrêmement préoccupante. La nouvelle commission au pouvoir a tout naturellement souhaité réviser ce programme. Espérons lui apporter un petit éclairage. Les trois piliers de la PEV, autour desquels s’est formée une vaste littérature, sont: l’adhésion à des valeurs partagées, la paix et la sécurité, l’intégration économique et la prospérité. C’est la source d’où découle tout le reste en vue de fonder et d’orienter l’action. Un programme bilatéral entre l’UE et chacun des pays concernés tend à réaliser les objectifs de la PEV, dans le respect absolu de la volonté souveraine de chaque État. L’instrument de la PEV est d’abord l’enveloppe distribuée sous forme d’aide au développement. Toute aide au développement est louable, mais seul le levier qu’elle représente permet de se rapprocher des objectifs. La démocratie, la liberté, l’esprit de justice, le règne de la loi, la gouvernance, sont des valeurs partagées par la majorité de la population dans chacun des États ; mais elles ne sont pas effectivement appliquées par la majorité de leurs gouvernements. Seules des élections libres peuvent amener un gouvernement représentatif de la majorité et respectueux des valeurs et des droits. Or, dans les pays en voie de développement, il est difficile d’avoir des élections libres quand la population compte essentiellement sur le «leader» pour trouver un emploi ou obtenir ses droits. Ces pays connaissent un chômage exacerbé par la crise internationale et les conflits internes. Parmi les nombreuses raisons que l’on peut invoquer, il en est une constante, la misère et l’exclusion, qui nourrissent la haine et alimentent le réservoir des kamikazes suicidaires. Le taux moyen d’activité de cette région, autour de 45% de la population en âge de travailler, permet difficilement de soulager la misère. La paix et la sécurité en seront malheureusement le prix. L’intégration économique à l’Europe est elle source de prospérité? Elle devrait l’être à condition que la relation soit équilibrée ; et pour qu’elle le devienne il faut que l’accord d’association comprenne les services qui représentent désormais la moitié de l’exportation des pays émergents. La seconde question est la suivante: est-ce que cette prospérité profite à tous pour avoir une chance de réduire l’exclusion? Malheureusement, on constate l’expansion des sociétés à deux vitesses où les riches en petit nombre accaparent la croissance. Jamais les signes extérieurs de richesse n’ont été aussi flagrants. Trois actions ont un levier important sur les piliers de la Politique de voisinage: L’indemnité chômage, du fait qu’elle limite l’émigration, améliore le taux de l’emploi, et empêche le gouvernement de choisir la facilité de l’économie de rente qui ruine l’investissement dans les secteurs de production ; L’intégration des services à l’accord d’association en tant que droit ignoré du fait de son peu d’importance à l’époque, sans faire l’objet d’une nouvelle négociation ni velléité de troc ; L’adoption des quatre libertés, qui dès lors, ne représentent plus un danger ni politique, ni économique, et encore moins sécuritaire. “Joint consultation paper, towards a new European Neighborhood Policy” Numéro 46 | PAGE 7 ECONEWS | en français Festivals du Liban: une résistance culturelle et artistique qui se poursuit envers et contre tout! La meilleure arme ce sont les mots et les chansons diront les poètes! Là où le politique divise, l’art rassemble, une fois de plus, les Libanais. Ouverte depuis mai dernier, cette saison musicale riche en artistes locaux et internationaux se poursuivra jusqu’en septembre. Aperçu de certaines programmations dans nos colonnes. Dès le mois de mai, au cœur de Beyrouth, s’est déroulé le festival du Printemps de Beyrouth tout autant dédié à la «capitale phénix» qu’est Beyrouth, à sa statue des Martyrs qu’à la mémoire de Samir Kassir, journaliste, penseur et amoureux de Beyrouth à laquelle il a dédié ses multiples ouvrages, et dont cette année marquait la 10e commémoration de l’assassinat. Baalbeck, festival survivant Comme l’a si bien souligné Taleb Rifaï, le secrétaire général de l’Organisation du tourisme mondial, le mythique festival de Baalbeck, qui a vibré aux sons de l’histoire libanaise et de ses conflits frontaliers, est devenu «une marque de fabrique». Constamment menacé par son emplacement frontalier avec la guerre qui fait rage en Syrie, Baalbeck fait tout pour survivre et faire pétiller les yeux des spectateurs qui viennent des quatre coins du pays pour caresser ses colonnes mythiques et s’émouvoir en musique. Nayla de Freige, sa présidente, s’est voulue rassurante lors de la conférence de lancement du cru 2015. «Avant le début du festival, nous consulterons, comme chaque année, les différentes parties impliquées dans la sécurité de la région, tant l’armée que les FSI ou le Hezbollah, car ce sont eux qui nous donnent le feu vert. Nous ferons donc tout ce qui est dans nos moyens pour être à Baalbeck cet été», a-t-elle déclaré. Au programme, six spectacles - du 31 juillet au 30 août 2015 - qui se présentent comme un arc-en-ciel de world, de jazz, d’oriental, de disco funk et de musique classique. Sans oublier la grande soirée d’ouverture en hommage à Baalbeck, baptisée «Ilik Ya Baalbeck» («À toi, Baalbeck»), une production du festival. Musique du monde avec Hindi Zahra, chanteuse marocaine le 9 août. Amateurs de jazz, rendez-vous avec Richard Bonale, chanteur et bassiste camerounais (16 août). Sur un registre plus oriental, Mayyada el-Hennawy se produira le 21 août. Parmi les autres artistes et groupes: The Earth Wind & Fire Experience feat. Al Mckay and the All Stars (29 août) et le quatuor Modigliani (30 août à La Magnanerie Sed el-Bauchrieh). CINQUIÈME édition du Festival en or de Jounieh Le festival de Jounieh attire de plus en plus de festivaliers vers les gradins du stade Fouad Chéhab (capacité 5 500 places) où ont lieu les concerts. Du 2 au 15 juillet, il proposera sept dates incluant trois stars: celle du rock and roll avec Johnny Halliday (9 juillet), celle du rire avec l’humoriste Jamel Debbouze (8 juillet) et celle de la pop et r’n’b britannique avec Jessie J (15 juillet). Ajoutez à ces têtes d’affiche, le concert d’une icône de la chanson libanaise, Majida el-Roumi (le 4 juillet), et des huit finalistes de The Voice (l6 juillet). Sans oublier les désormais légendaires feux d’artifice synchronisés, qui illumineront le ciel, de Harissa à la baie, lors de la soirée d’ouverture le 2 juillet. Beiteddine, 30 ans déjà d’éclectisme sur scènes Le festival de Beiteddine comme à son habitude propose une programmation éclectique, allant de la pop au jazz, en passant par l’art lyrique ou la danse, sans oublier le tarab et les musiques du monde. Le cru 2015 porte une fois encore des têtes d’affiche lyriques: la grande star du chant opératique, Anna Netrebko, et l’un des ténors belcantistes les plus demandés, Juan Diego Florez. Aussi au programme du somptueux palais de Beiteddine, le retour de la belle chanteuse égyptienne Amal Maher qui chantera Oum Kalsoum (4 septembre). Pour les amateurs de comédie musicale, Bar Farouk, se produira les 20, 21 et 22 août. Amoureux des sons araboorientaux ne ratez pas Marcel Khalifé le 5 août. Enfin, Kazem el-Saher, le chouchou du festival, les 14 et 15 août. L’âme engagée et passionnée de la présidente du festival, Nora Joumblatt, se fait sentir cette année encore avec la richesse de ce nouveau rendez-vous. Byblos, festival de l’audace Surprenant comme toujours, le festival de Byblos allie cette année le rock le plus déjanté à la mythique chanteuse de variété française à la frange toute noire, Mireille Mathieu, qui interprètera un pot-pourri de ses plus grands titres et rendra hommage à l’immense Piaf. Neuf concerts au compteur du 13 juillet au 18 août, allant du pop-rock avec le groupe irlandais The Script, à l’alternatif avec les British Alt-J, en passant par le heavy metal allemand de Michael Schenker’s supergroup ou encore le rock-folk métissé avec le duo mexicain Rodrigo Y Gabriela. Mais la soul, le R&B et le jazz vocal seront représentés par deux pointures américaines: la star John Legend et son compatriote, le charismatique baryton Gregory Porter. Naji baz, producteur et directeur du festival a aussi inclus deux artistes libanaises: Hiba Tawaji, dans une production signée Oussama Rahbani, et la soprano Samar Salamé. Zalfa Bouez: «Voir les spectateurs souriants et heureux est mon plus grand bonheur!» C’est une femme humble et une véritable mélomane qui est à la tête du Festival International de Zouk Mikael. Zalfa Boueiz fait de cette 12ème édition un rendez-vous musical made in Lebanon dans une salle intimiste et accessible à tous avec des billets à partir de 20 dollars. Quelle est la particularité du cru 2015? Il est à 95% made in Lebanon! L’ouverture se fera avec Ziad Rahbani (23 juillet) et en soirée de clôture nous aurons le musical libanais «One night on Broadway» (28 juillet). Aussi un Tribute (hommage) à la légendaire Oum Koulthoum (25 juillet) avec comme particularité Yasmine une interprète égyptienne de 16 ans très talentueuse qui a été la finaliste du programme «Arabs got Talent». Elle sera accompagnée par l’Orchestre National Libanais de musique arabo-orientale dirigé par le maestro Selim Sahab. Lorsqu’on regarde votre programmation, nous remarquons que c’est une sélection d’artistes émergeants à vocation culturelle et non une chasse aux têtes d’affiche. En effet nous nous sommes fixés une mission culturelle et sommes à la recherche constante de nouveaux talents à mettre au-devant de la scène. Notre festival a notamment produit l’album de Mike Massy l’année dernière. Cette année nous avons une soirée coup de cœur avec le spectacle «One night on Broadway» une production signée Roy Khoury. C’est le premier musical made in Lebanon et qui est formé de 50 artistes libanais, danseurs et chanteurs aux voix sublimes. Sur scène ils réinterpréteront un «Medley» des titres phares des Musicals de Broadway. Il y a deux ans, nous avons aussi eu un coup de cœur pour le songwriter américain Jonathan Baptiste qui était quasiment inconnu du public. Nous l’avons alors réuni sur scène avec la Soprano Monica Yunus. Vous êtes le seul festival au Liban qui vend des places à partir de 20 dollars. Comme autre mission fixée avec le Comité du festival c’est de rendre accessible les places des spectacles auprès des citoyens d’où des places à partir de 20 dollars. Notre ambition n’est ni commerciale ni de faire une concurrence déloyale à qui que ce soit. C’est pourquoi nous optons pour trois à quatre spectacles par édition jamais plus. En ces temps difficiles de crises multiples notamment économique qu’est qui vous fait tenir? Notre patriotisme et notre amour du Liban! Aussi notre souhait continu est de véhiculer une image positive, culturelle et moderne du pays à l’étranger. Ce qui me fait le plus plaisir c’est de rendre les gens heureux et de les voir sourire lors du festival! Numéro 46 | PAGE 8 ECONEWS | en français Gare au surendettement! Bachir El khoury Entre chute du pouvoir d’achat, plans de relance de la BDL et prolifération des facilités de paiement, de plus en plus de Libanais ont recours à l’endettement, dans un pays où l’infrastructure ne permet pas une visibilité optimale. Une situation du moins inquiétante dans un pays où le niveau d’emprunt ne cesse d’augmenter. Baisse de la croissance économique, inflation, érosion du pouvoir d’achat, et culture dépensière, les Libanais sont de plus en plus nombreux à s’endetter pour arrondir leurs fins de mois ou satisfaire leurs besoins. Il ne s’agit pas d’une opinion subjective ou d’un constat approximatif mais de conclusions objectives d’études faites à ce sujet. Plus d’un tiers des Libanais ont, en effet, emprunté de l’argent en 2014, selon une enquête récemment menée par la Banque mondiale qui porte sur les emprunts octroyés par les banques, les institutions financières, des proches, des amis, ou encore des prêteurs informels, parmi d’autres sources. Avec 34,8% d’endettés durant la seule année de 2014, individuellement ou conjointement, le Liban arrive au 103e rang parmi 143 pays, un classement en soi assez révélateur. Mais la tendance haussière est surtout confirmée par l’évolution des chiffres au cours des trois dernières années; en 2014, 15,6% des Libanais âgés de plus de 15 ans ont emprunté de l’argent auprès d’une banque ou d’une autre institution financière, contre11,3% en 2011. En outre, 12,9% se sont endettés auprès d’un membre de la famille ou d’amis, contre 12% en 2011, tandis que 4,4% d’entre eux ont sollicité un prêteur privé informel, contre 2,2% trois ans auparavant. Enfin, selon l’enquête de la Banque mondiale, 14,9% ont eu recours au paiement échelonné auprès d’un commerçant, contre seulement 5,9% en 2011. Si cette évolution est due, en partie, à la prolifération des facilités de paiement en temps de crise - notamment celles proposées par les magasins d’électroménagers ainsi que certains concessionnaires automobiles - elle est également le résultat d’une politique monétaire adoptée par la Banque du Liban (BDL) visant à relancer la croissance par le crédit. Celle-ci a porté sur trois plans de relance depuis 2013, d’une enveloppe globale de 3,4 milliards de dollars. Ces montants ont été mis à la disposition des banques à un taux de 1%, à charge pour ces der- nières de les prêter à un taux maximal de 6%. Cherté ou mauvaise gestion? L’enquête de la Banque mondiale fait écho à une autre étude menée en 2012 par l’institution en collaboration avec l’Institut des Finances et le Consultation and Research Institute (CRI), selon laquelle 37% des Libanais ont du mal à boucler leurs fins de mois, tandis que 58% des ménages défavorisés sont à court d’argent pour couvrir leurs besoins essentiels. Selon cette enquête nationale, basée sur un échantillon de 1 214 ménages, 53% des ménages en difficulté empruntent à leurs familles, amis et/ou collègues pour combler le déficit, 12% empruntent à leur employeur ou réclament un acompte sur salaire tandis que 9% ont recours aux cartes et lignes de crédit bancaires. 25% à 30% des crédits sur le marché local sont accordés par des entités non bancaires. Outre les facteurs «classiques» qui incitent à l’endettement, l’enquête pointe du doigt la mauvaise gestion des Finances à l’échelle individuelle au Liban. Elle indique à cet égard que près de la moitié des Libanais ne planifient pas leurs dépenses, tandis que près du tiers ont tendance à privilégier les dépenses secondaires ou «superflues» aux besoins primaires. Cela est de nature à favoriser davantage le recours à des sources «alternatives» de financement. De la nécessité de nouveaux garde-fous? Dans ce contexte, il semble d’autant plus nécessaire d’adopter des mesures préventives afin d’éviter tout éventuel dérapage. Après plusieurs années de crédit facile, les banques continuent d’accorder des prêts, incitées par la politique actuelle de la BDL, tandis que le Liban n’a toujours pas mis en place un bureau de crédit, même si plusieurs tentatives ont eu lieu au cours des dernières années. Cet organisme, qui existe dans plus de 75 pays à travers le monde, répertorie et compile tous les crédits propres à un individu, qu’ils soient concoctés auprès d’une banque ou d’une partie non-bancaire. Il contribue ainsi à augmenter la visibilité et à réduire le risque de défaut de paiement. Au Liban, le bureau de crédit permettrait de fournir aux banques des informations financières relatives à des emprunteurs qui ne sont pas couverts par la Centrale des risques (CDR), laquelle ne recense que les facilités bancaires au-dessus de 4 000 dollars. 37% des Libanais ont du mal à boucler leurs fins de mois. De fait, les banques se retrouvent souvent dans l’incapacité de déterminer l’endettement total d’un client, sachant que le nombre de crédits de moins de 4 000 dollars représente près de 10% du nombre total de crédits aux particuliers et que 25% à 30% des crédits sur le marché local sont accordés par des entités non-bancaires. Pour l’instant, la Banque du Liban (BDL) n’a annoncé aucune nouvelle mesure d’abaissement du plafond de la CDR tandis que les efforts visant à instaurer un bureau de crédit semblent être au point mort. La Banque centrale a néanmoins imposé de nouvelles conditions sur le marché du crédit en début d’année afin de réduire le risque de défaut, à l’instar de la hausse du premier apport sur les voitures et les logements payés à crédit à un minimum de 25%, contre 20%, voire 15% auparavant. L’an dernier, elle avait également mis en place des mécanismes qui confèrent une certaine flexibilité aux clients qui pourraient potentiellement devenir douteux. Pour les crédits bonifiés, par exemple, une option d’extension de trois ans de la période de remboursement a été instaurée. L’objectif est de per- En 2014, 15% des Libanais ont eu recours au paiement échelonné auprès d’un commerçant, contre seulement 6% en 2011. mettre aux secteurs les plus vulnérables - hôtels et entités touristiques en tête - de traverser cette période sans soucis majeurs et de réduire le risque de défaut. En tout cas, les autorités bancaires se veulent, pour le moment, rassurantes. Le ratio des créances douteuses évolue toujours dans une zone «tolérable», répètent-elles à chaque occasion, entre 3% et 3,5%, avec un taux de couverture de 75%. Mais cela suffit-il? Le pays, déjà lourdement endetté au niveau du secteur public, est-il réellement prémuni contre un scénario de défaut de paiement dans l’arène «privée»? La BDL aurait-elle pu éviter de lancer ces «stimulus packages»? Les Banques sont-elles menacées? Pour les plus optimistes, il n’y a rien à craindre étant donné le ratio de couverture des crédits par les dépôts; les crédits au secteur privé représentaient, en effet, 51 milliards de dollars fin 2014, contre des dépôts de 148 milliards. Pour les moins optimistes, la situation reste tout de même assez risquée. Leur contre argument: le dernier ratio ne prend pas en compte les crédits accordés au secteur public ainsi que la souscription des banques aux bons du Trésor, qui s’élèvent à plus de 30 milliards. Du côté des ménages, l’endettement ne se limite pas aux seuls établissements bancaires. Preuve d’une crainte croissante, la Banque mondiale a d’ailleurs conseillé aux autorités libanaises de surveiller avec prudence l’effet de levier de l’endettement des ménages et leur capacité de remboursement. Numéro 46 | PAGE 9 ECONEWS | en français Le Liban à l’Expo Milano 2015: renforcement des liens et des relations économiques entre le Liban et l’Italie Après un détour par l’Asie en 2010 et 2012 (Shangai et Yeosu), c’est en Europe, à Milan, que se tient la nouvelle édition de l’Exposition universelle. Le Liban y est présent grâce au travail soutenu du ministre de l’Économie et du Commerce, Alain Hakim et notamment du président du Conseil libano-italien des affaires, Raphael Debbané. Pour accueillir l’Exposition universelle, l’Italie a choisi de mettre l’accent sur une urgence: «Nourrir la Planète, Énergie pour la Vie». L’Expo Milano 2015 est en ce moment l’endroit idéal où les participants et les visiteurs s’interrogent et débattent sur des enjeux vitaux comme l’accès à la nourriture et à l’eau pour la population mondiale, l’accroissement de la sécurité alimentaire ou encore la protection de la biodiversité mondiale. Près de 20 millions de visiteurs circulent depuis le 1er mai dernier, date de l’inauguration, sur un site d’exposition qui s’étend sur plus de 1,1 millions de mètres carrés, et qui accueille, jusqu’au 31 octobre, 147 pays, dont le Liban, et des organisations internationales. Pour info, les organisateurs de l’exposition ont investi près de 2,75 milliards de dollars dans la construction et l’aménagement des différents pavillons. Inauguration du pavillon libanais au rythme de la Zaffé Alain Hakim inaugure le pavillon libanais au rythme de la «Zaffé» Lors de l’inauguration du pavillon libanais, le ministre de l’Économie et du Commerce était entouré du directeur général du ministère de l’Économie Alia Abbas, du chargé d’affaires de l’ambassade du Liban à Rome Karim El Khalil, du consul général à Milan Walid Haydar, du président du Conseil libano-italien des affaires, Raphael Debbané et de l’équipe de travail au pavillon libanais. C’est au rythme de la «Zaffé» libanaise que la délégation libanaise a été accueillie par un groupe important de Libanais et d’étrangers le 1er mai dernier lors de l’inauguration. Le pavillon libanais, d’une superficie de 125 m², a été installé au sein de la section dédiée aux spécialités culinaires des pays méditerranéens, baptisée «Cluster du bioméditerranéen», qui permet aux visiteurs de découvrir la cuisine et l’artisanat libanais. Après une visite sur les pavillons voisins, égyptiens et italiens, Alain Hakim a affirmé que «la participation du Liban à l’Expo Milano constitue une base solide qui favorise les liens et les relations économiques entre le Liban et l’Italie». «Cette participation approfondit les échanges commerciaux avec les pays européens et ouvre de nouvelles opportunités à différents niveaux», a-t-il ajouté. «L’Expo Milano est une plateforme de rencontres bilatérales importante entre le Liban et l’Europe qui encourage des relations commerciales et économiques solides pour un meilleur développement de l’économie nationale libanaise», a-t-il par ailleurs souligné. Au programme de la délégation libanaise, un dîner d’inauguration a aussi été organisé au pavillon libanais en présence de plusieurs acteurs et responsables italiens, dont le directeur de la compagnie aérienne Middle East à Milan, Inaya Karout, le chef de la police de la ville et ses banlieues, Morizo Stephanotsi, le représentant de la municipalité de Milan Rogero Gabia, le directeur de la région du Moyen-Orient et de l’Afrique du Nord à la Chambre de Commerce et d’Industrie à Milan, Fedrico Biga, le représentant de l’État de Sicile Pierre Louigi Sapatini et un groupe accompagnant le ministre libanais de l’Économie et du Commerce. Lors de ce dîner, les convives ont pu déguster et savourer différents mets libanais. Raphael Debbané heureux que le Liban participe à l’Expo Milano Le président du Conseil libano-italien des affaires partage dans nos colonnes sa satisfaction quant à cette initiative forte du ministère de l’Économie et du Commerce. Quel intérêt pour le Liban de participer à l’Expo Milano? Raphael Debbané et Alain Hakim La présence du Liban à cette exposition universelle de grande envergure est très importante compte tenu de l’importance des relations commerciales entre le Liban et l’Italie, sachant que l’Italie est le troisième partenaire commercial du Liban, derrière la Chine et les États-Unis, d’où l’importance pour le Liban d’y participer pour augmenter les échanges commerciaux et investissements entre les deux pays. Cette présence permet surtout au Liban d’être présent sur la scène internationale compte tenu du fait qu’Expo Milano se déroule sur une période de six mois qui donne suffisamment de temps pour promouvoir cette présence. À noter que cette exposition universelle a lieu chaque cinq ans et à chaque fois dans un endroit différent. Que pouvez-vous nous dire sur l’initiateur de cette participation, le ministère de l’Économie et du Commerce? Je dois reconnaître que le ministère de l’Économie et du Commerce du Liban, sous l’active action du ministre Alain Hakim et du directeur général du ministère, Alia Abbas, a vraiment été extrêmement compétente, efficace et déterminée pour organiser tout ce qui est en son pouvoir pour que la présence du Liban à Expo Milano soit à la hauteur de nos souhaits. Qu’en est-il du pavillon libanais? L’exposition s’étale sur une superficie énorme dans la banlieue de Milan et le Liban y a un espace qui se trouve au sein du coin dédié à la Méditerranée, aux côtés notamment des pavillons égyptiens, italiens et marocains, etc. Je dois dire que le stand libanais a une superficie acceptable et qu’il a été axé autour de la nourriture libanaise. Le visiteur a la possibilité de goûter aux mets libanais et à ses spécialités. Les exposants sont-ils des producteurs? Non, il n’y a pas d’exposants spécifiques mais des coins dédiés à des sociétés libanaises exposantes. À mon sens, la difficulté vient du fait qu’il est difficile pour n’importe quel producteur, quel qu’il soit, d’assurer une présence sur une durée de six mois d’exposition. Il n’a pas le courage de s’engager sur une si longue période en s’installant à Milan et d’être à la hauteur de ce qu’il souhaite. C’est donc le Liban en tant que tel qui est présent. Je salue par ailleurs la très active et créative Alia Abbas, directrice générale du ministère qui se casse la tête pour organiser et trouver des idées qui peuvent, attirer sur toute la durée de l’expo les visiteurs. Ce n’est pas facile, sachant surtout qu’elle doit assurer le relais d’une présence de six personnes sur le stand libanais pour deux semaines et sur une durée de six mois dans l’objectif d’animer le stand. Qu’en est-il des supports financiers? L’Italie semble avoir offert l’espace d’exposition permettant au Liban de construire son pavillon. Cela a permis au pays d’économiser plusieurs centaines de milliers d’euros. Le stand libanais est très soigné et bien fait. Le secteur public libanais, avec le ministère de l’Économie et du Commerce, a déjà initié le fait d’installer le stand même si par ailleurs les budgets du ministère ne sont pas suffisants. C’est pourquoi ce dernier a créé un «fundraising» auprès des institutions privées pour obtenir des fonds. À noter aussi que c’est la compagnie ICE (International Corporate Events) qui a été choisie pour représenter le pays du Cèdre à Milan. Encore une initiative positive en ces temps difficiles pour le Liban politique, économique et sécuritaire? Vue sur le pavillon libanais Très positif en effet pour le Liban de participer à cette exposition universelle qui donne une belle image du pays à l’étranger et met en lumière la bonne volonté des Libanais à résister encore et toujours aux crises économiques, politiques et sécuritaires qui le guettent. Numéro 46 | PAGE 10 ECONEWS | in English Edmond Jreissati: We call for a balanced development and administrative decentralization Marilyne Jallad Even if the economic situation and commercial activity are generally difficult in Zahle and the Bekaa that have been severely impacted by the Syrian crisis, the President of the Chamber of Commerce, Industry and Agriculture of Zahle and Bekaa continues to do his best to improve the situation. A lot of efforts have been made to achieve many development projects in the Bekaa region to help its people find new prospects. Details in this interview. Since you are President of the Chamber of Commerce of Zahle-Bekaa, what were your goals and what have you achieved economically in particular till today? Since the first day I took office as Chairman of the Board of the Chamber in Zahle-Bekaa, I have been forging ties with the specialized committees of the Board. This cooperation and efforts yielded in many development projects in the Bekaa region. In parallel, the Zahle Chamber took part in many programs funded by foreign institutions that had a significant impact on improving the business of members of the Chamber, especially in terms of helping them develop their products and find new markets. Among these projects we cite the creation of the cooperative Coteaux Heliopolis for the cultivation of the vine and wine production. The project includes more than eight villages and their surroundings and gather around 300 members (family). The vine and wine production since 2000 and so far has proved to be successful in the domestic market, and helped them to access foreign markets too. We also established a training center and set up workshops for business owners and their employees to help them develop their abilities and keep up with all-new global trends in the business. Edmond Jreissati With the economic crisis in Lebanon for the past three years, how would you describe the economic and social situation of Zahle Bekaa? I cannot separate the economic crisis that hit Lebanon from Zahle and the Bekaa region. This region constitutes a large part of this country, therefore the impact of the economic crisis is perhaps the largest. In fact, Syrian flows to the Bekaa have a huge impact on the economic activity of the region. At the beginning of the conflict, we witnessed the flow of business men who flourished the activities of hotels, shops, restaurants and real estate developers and owners. However, this flourishing phase did not last long. The protracted conflict in Syria made the Syrian people flee to Europe and America, leaving a lot of apartments empty. On the other hand, owners of shops and industrial companies became uncomfortable with the invasion (if I can say it this way) of the region by unprecedented number of Syrians, the reason for which the security forces began pursuing unregistered Syrian refugees in the commercial court and the chambers of commerce. Another critical issue, the huge number of Syrian refugees in Zahle and its impact on the region. Despite humanitarian assistance from the Lebanese government, the United Nations (UNHCR) and NGOs, what should be done? This flow has in fact impacted negatively the environment, the natural resources, especially with regard to increased volume of waste that exceeded the capabilities of municipalities and landfills, as it is obvious from what we see in the streets with plenty of bags of waste scattered randomly! Regarding the United Nations assistance, it does not include waste treatment; all what they offer are fuel vouchers and food stamps to the refugee’s families. This resulted in increased pollution. One of the solutions to overcome this major problem is the return of Syrians to safe areas in their country. Arab countries, where the fate of 400 to 500 thousand tons of agricultural production would likely be damaged, threatening the fate of hundreds of thousands of families that depend on agriculture. What exacerbates the economic losses is the security situation with reverberations of battles in Syria can be heard across the Bekaa . Furthermore, political tensions between different factions also exacerbate the problem, especially regarding the non-election Zahle is known as the «Bride of the Beqaa» and «the Neighbor of the Gorge» due to its geographical location and attractiveness, but also as «the City of Wine and Poetry». What tools you put in place to restore the greatness of this city? Zahle’s name is a pride in our history and we continue to maintain the legacy of our ancestors, whether in poetry or in the liquor industry or trade. Zahle’s poets are the most well-known, and its wine has become internationally known, and we are doing our best to find new markets for these products through our contacts and by participating in exhibitions. We also provide our farmers and landowners with wise advice and guidance that can help them with foreign partners, especially the French, Americans and Germans. Being the main town of the Beqaa valley, Lebanon’s most important agricultural region, the economy of Zahle has long been built on agriculture. But this sector suffered from wars and continues to suffer from security problems of neighboring countries. How to improve the agricultural sector in this difficult context? The agricultural situation has become catastrophic! Especially in light of the closure of the borders with the of a President for the Lebanese Republic. All this will arouse the fears about the future and will unfortunately push people to emigrate for good, and here is the danger. Finally, what are your expectations from the government to support Zahle and Bekaa? What we are calling for is a balanced development and adoption of administrative decentralization! I would like to thank all the countries and organizations that are helping us in infrastructure projects. And our big thanks goes to the private sector that steadfast in self-supporting and for its support to the State as well. Numéro 46 | PAGE 11 ECONEWS | in English Chamber of Tripoli and North Lebanon-CCIAT to host the Economic Zone Management Authority Meeting The Management Authority of the Special Economic Zone of Tripoli Kicked off at the Chamber of Tripoli & the North-CCIAT. H.E Raya Hassan shed lights on the main functions and role of the Economic Zone during the launch ceremony. In his welcoming speech, the Chairman of Tripoli’s Chamber, Toufic Daboussi expressed his optimism regarding the prospects of the economic zone in Tripoli and its impact on the economic and social life in Lebanon: «We see in the special economic zone of Tripoli a promising investment project that would contribute effectively to the development and modernization not only of Tripoli and the neighboring area, rather its impacts will extend to the various economic sectors at the national level,” he said. Based on this vision, CCIAT has been accompanying the footsteps of this project since 2008; It contributed, participated, and made great efforts to the birth of the special economic zone. At the present stage, Daboussi is calling to further improve the relations with the economic zone of Tripoli as “we have full confidence in the capacity and high competencies of the governing body led by Minister Raya Hassan”. Daboussi confirmed that the readiness of 550,000 m2 within two years of reclamation works adjacent to the sea is a challenge. However, the biggest challenge lies «in setting appropriate mechanisms in order to attract investors» he added. Investors are looking for incentives, facilities and According to her, experience has shown that the success or failure of economic zones to achieve their desired goals is mainly linked to the extent of their integration with the overall development policy in the country. So, «if Lebanon was late in adopting the model of a special economic zone after this experience pervaded in more than 135 countries, this was rather a good delay as it allowed to benefit from the experiences of others for the adoption of the most successful model and build on its components», she said. Daboussi: The biggest challenge lies in setting appropriate mechanisms in order to attract investors. exemptions to launch development projects in a safe, good and healthy environment. Moreover, structuring, organizing and legalizing work and procedures of the special economic zone must be made in the spirit and aspirations of the private sector and international standards. Daboussi was hoping that the allocated funds to the area be moved to the economic zone as soon as possible «with the resolution and determination of its President Mrs. Hassan at the head of the Management Authority». Daboussi called for full cooperation between the economic zone and the institutions and apparatus and facilities of the local bodies and national institutions so as to contribute to the recovery and development of Tripoli Raya Hassan, President Daboussi surrounded by other officials and the north region in a sustainable way and enjoy the positive effects of modernization and development on the social life. According to Daboussi, CCIAT was pioneer in the preparation of legislation governing the establishment of the special economic zone, «we will also be pioneer for ensuring its success and for keeping it a vital and unique focus of Tripoli and the North», he concluded. And then Mrs. Raya Hassan took the floor to express her gratitude toward the initiative of Mr. Daboussi to host the meeting of the Economic Zone Management Authority where she said: «I and the members of the governing body of the Special Economic Zone in Tripoli (Antoine Habib, Ramzi Al-Hafiz, Ashir Daya, Wasim Mansouri and Antoine Diab) are pleased to be with you to announce the launch of the governing body’s work and present area targets and the plan of action». Hassan noted the determination to the advancement of the city by the government and the political actors in the region. This is translated through the application of a security plan that brought stability and security to Tripoli and the North, in addition to the launch of a number of infrastructure projects, and holding new elections in the North Chamber and the Municipality of Tripoli as well. Hassan: The launch of the economic zone of Tripoli will contribute to the establishment of the desired balanced development. Raya Hassan speech Hassan called for the development of a national development strategy for all of Lebanon and the north area, in particular, so that the economic zone constitutes an integral part of this vision; a vision that builds on the economic and competitive advantages of the national economy. “We thus need to develop and modernize the infrastructure and basic services for the North and human capacity development in various fields, so as to be a tributary of specialized labor needed by the region», she added. Hassan noted that the launch of the economic zone will contribute to the establishment of the desired balanced development, stimulate economic activity in the North generally, provide hundreds of job opportunities for young people, and contribute to the increase of exports and the development of human resources. Moreover, Hassan considers the private sector to have a key role in the development process of the North as the private sector « has long been and remains the main engine to the wheel of the Lebanese economy; its role will be essential for the development of the region, but also as a partner in attracting domestic and foreign investments», she concluded. She also noted the prominent role of the economic zone on the national level through the interaction with the local economy and the exchange of economic activities between operating companies in the region and those operating in Lebanon. At the end of her speech, Hassan reiterated her thanks to the organizers of this event, especially to the President of the Chamber of Tripoli and North for his efforts to make this meeting a successful happening. Numéro 46 | PAGE 12 ECONEWS | in English Culinary heritage at the heart of USAID-Lebanon development program Two initiatives of Lebanon Industry Value Chain Development (LIVCD) took place recently in the field of agro-food industry aiming at introducing improved technologies and processes on “olive oil” and “freekeh” sectors. Olive oil tasting In the Rest House of Tyr, a workshop on the olive oil sector was organized to introduce new technologies on olive oil production and improve its quality. Around 75 professionals and representatives of associations and agricultural cooperatives attended the workshop, which included several sections that focused on LIVCD mechanical harvesting program, on good agricultural practices in olive production and on the specifications and requirements for olive mills. Olive tree…a blessed tree “Olive tree is a blessed tree that we must preserve; it represents all the meanings of goodness and love for its multitude benefits,» Deputy Mayor of Tyr, Salah Sebrawi said when addressing the audience. He praised “this work that aimed at providing oil with the best quality species”. In addition to introducing improved harvesting technologies in oil production, the workshop also gave the opportunity for attendees to learn more about loans opportunities through the LIVCD Access to Finance component. It also included practical trainings on chemical techniques analysis (tasting) and sensory analysis (smelling). Georgette Lahoud, the Project Director, explained the project aims to provide opportunities for small businesses to increase their income and create job opportunities for the rural population, especially women and young people and improve the economic stability in Lebanon, particularly in the rural areas and the development of productivity to increase competitiveness in the domestic export markets. A new production technology for a local recipe-freekeh Popular throughout the Middle East, Freekeh is part of the culinary heritage of Lebanon especially in the south regions. Ancient grain, it is obtained by roasting of green wheat in a long process of drying and roasting. Building on the health card of the Freekeh for its known high nutritional benefits, and on the Meeting at the Saida's Chamber prospects for a large market locally and at the international level -with a great potential for exports to European countries and the USA according to a recent market studyLebanese producers have been working on developing new markets outside the region. However, one main obstacle for the grain roasted wheat to break into the American and European markets is its traditional production, especially the drying stage that extends over several days after harvest. To overcome this obstacle, Lebanese producers had to find a new process for drying and roasting that responds to international norms and standards sanitary requirements. The response came from Lebanese engineers who have developed a new technique presented at a grocery store in Gemmayzé last June. Two machines, a roaster and a dehydrator, were built by a Lebanese start-up of multi-sector engineering. This new process is not only much faster than the traditional manual method, but is also more profitable, according to developers. "Drying using the new machine is done at high temperature over a prolonged period, which will sterilize the product before marketing," explains Nasser Lama, Technical Director of Agribusiness. Increased productivity at less production costs for multi-tasks machine that can also handle Bourghol, another traditional local culinary heritage. Formerly confined to the package of Freekeh purchased in wholesale at a high price, women who operate the cooperative of Haris, in southern Lebanon, have benefited from these machines tested in their village. They have become entrepreneurs who are preparing to acquire more land in the coming months to increase production. The project thus promotes inclusive growth through empowerment of women, who see their incomes and opportunities increase accordingly. Jane Gleeson, responsible for the productive sectors development program in Lebanon said, on her part, that the program offices are open in all Lebanese regions with the intent to cooperate with everyone for the public interest. LIVCD LIVCD is a branch of the US-Government Agency Development Assistance (USAID). Heavy dollars of 41.7 million, the portfolio of two NGOs spread over 5 years, LIVCD is designed to promote agri-food development initiatives in the region. Their activities, incidentally, relate to the promotion of rural tourism, olive oil, grapes, cherries, avocados, apples, honey and processed food. CCIAS Career Orientation Forum Youth development is an objective of both the Chamber of Commerce, Industry and Agriculture in Saida and South Lebanon (CCIAS) and the South Business Innovation Center (SouthBIC) toward enhancing the business environment in the south. In this context, CCIAS in cooperation with SouthBIC has organized in May 2015 a forum that brought to light new career trends to high school students guiding them toward better deciding on their major that will ultimately pave their way to their future endeavor. The specific aim of this forum that was carried out in two days was to introduce those students to blooming majors that could lead to a promising career. On the 8th of May, the first career day covered six different university majors, namely; Mechanical/Aeronautical Engineering, Civil Engineering, Forensic Sciences, Medical Social Assistance, Biomedical and Electrical Engineering and Petro-Chemical Engineering. Each orientation session was held by the deans of the top Lebanese universities such as the University of Balamand, LAU, USEK and the Lebanese University. On the 15th of May, the second career day covered six other majors; Petroleum Engineering, General Medicine, CCNE, Tourism and Hotel management, Financial Engineering and Dermatology/Genealogy. The orientation sessions were also held by professionals from USJ, NDU, BAU and La Sagesse. Both career days deemed great success. Sessions were given in parallel in two different halls within the CCIAS; each session gathered a minimum of 60 attendees. In total more than 550 students benefited from the career days forum. Deans and students have shown interest in the event prepared and encouraged the CCIAS and SouthBIC to make it an annual happening. Numéro 46 | PAGE 13 ECONEWS | in English From Beirut to Glascow…to pave the way for fruitful cooperation An Exchange of best practices and insights between Beirut & Mount Lebanon Chamber & Glasgow Chamber of Commerce were discussed during the short trip of three days conducted by the Director General of the CCIA-BML, Rabih Sabra, accompanied by executives of Beirut’s Chamber to Scotland. Hopefully this visit would lay down the foundation stone for fruitful business cooperation between the two Chambers. For a start, let’s take a look at Glasgow’s economy and several departments of its Chamber. USAID-Lebanon, through its project “Expand Your Horizons” (EYH), has initiated a capacity building program adapted to the core needs of the Chamber of Commerce, Industry & Agriculture of Beirut & Mount Lebanon (CCIA-BML). Generally, EYH program aims to build the technical and professional capacity of Lebanese organizations and their key executives to play a more effective role in their community, deemed essential to both Lebanon’s future and USAID strategy. Glasgow Chamber: A powerful business voice in the city In this framework, an exchange visit was completed by the Director General Mr. Rabih Sabra along with executives from CCIA-BML to Glasgow Chamber of Commerce which resulted in an exchange of best practices and insights between the two chambers. Over the three-day visit, Glasgow Chamber team presented the diversified activities and services of its organization. For a better understanding, let’s have an overview of the historical and legal aspects of the Scottish power business house. What can we learn from the Glasgow economy and its competitive advantages? Glasgow Chamber (GC) is a memberdriven organization. The vision, mission and objectives of this Chamber are devoted to serve and fully implicate the member enterprises through efficient marketing tools, networking and tangible services delivered by 25 polyvalent executives. The main outcome is the creation of an extremely engaged business community. The meetings started with Patrick Stewart, Chief Executive of Glasgow Chamber who presented a glimpse about the economic role and weight of Glasgow city at the UK level. So what can be learned from the Glasgow economy, its comparative advantages and assets? Glasgow has been depicted as an emerging business city recognized in Europe as being financial center and pole of investment for renewable energy and ships industry. Beirut Chamber grasped the opportunity also to present its main activities and services; the presentation raised many inquiries, interest and appreciation of Glasgow Chamber team. Members of the two chambers GC is an independent organization that regroups around 1,200 member enterprises. Capitalizing on 230 years of history, the Chamber succeeded in playing an influential role as powerhouse and business voice of Glasgow. Different Networking and PR tools are used in order to involve the local authorities and members businesses, among which «Chamber Talk» initiative that implicates senior experts, CEOs and key speakers volunteers to share their experiences with start-ups and juniors. Also a «President’s Club» that regroups VIP members, CEOs and seniors with Glascow Chamber: Main Features • Devoted business community around Glasgow Chamber through initiated engagement, styles and channels; • Involving key strategic partners to help influence and support: Glasgow Airport, Bank of Scotland, Glasgow University, City Council; • Wisemanagement of financial resources built mainly on array of sponsorships and contributions; • Daily aggressive communication campaigns with member enterprises; • Multi-tasks & dedicated executives who are capable to assume on parallel varied duties. The city of Glasgow the aim to involve key businessmen for playing the role of ambassadors to promote Glasgow internally and overseas through mapping clusters and creating linkages between Scottish clusters worldwide. Let’s note that a Sponsorship scheme is released by Glasgow Chamber to cover different types of events. Contributions are usually offered by enterprises and local authorities for such activities. Overview of GLASCOW CHAMBER’S Departments: Online documentation, Training & development, E-Trade tester…. During the visit, the Lebanese team learned that the Chamber is using unified online documentation system adopted by British Chambers of Commerce, where the applicant could submit his request online with e-signature. The process is smooth and simple especially that it is backed up daily by Glasgow Chamber staff. It is worth to note that Certification services are not linked to membership, and consequently the Chamber members benefit from special fees against non-members. As all Chambers of commerce in general, training services are delivered and cover diversified topics related to businesses interests. In order to cover overheads and contribute to revenues, the GC Chamber adopted three main approaches as follows: Partnering with reputed training providers for general topics trainings; “Focus on workshops” based on collaboration with volunteer experts to run roundtables or networking events inside the Chamber premises covering a wide array of topics such as letters of credit, access to funding, import and export and social media; And also mastering series of coaching sessions addressed to CEOs and high executives are available. E-Trade Tester: A new service delivered jointly by specialized web company to monitor and advice about latest trends in business environment through the Net. It represents a starting tool before setting a new business and leads based on mathematical model, the global market analysis, demand, risk, etc. Glasgow Chamber strives also to embed employment strategies into businesses through offering mentoring schemes to unemployed and unskilled youth through specific educational & placement programs. “Invest in Young” is subsidized for 1 year by the City Council of Glasgow where 500 senior experts offer to share expertise and knowledge with junior apprentices. It is an exemplary model of cooperation between government and the Chamber to support unemployed youth. The program stands one of five finalist projects within World Chambers Congress Award competition for “Best job creation project” in Turin. For communication purpose, Glasgow Chamber prints its publication Magazine monthly where different departments contribute to diversified news, activities, and interviews related directly to the Chamber activities. Some articles in the front page and editorial are often signed by Council/BoDs members or enterprises. Within the communication activities, Glasgow Chamber organizes yearly the Business Awards Event; This annual event is backed by main sponsors such as Bank of Scotland, the City Council of Glasgow, etc. The target is to recognize best companies in many fields based on indicators and results of the year: people development, best performance, environmental impact, etc. Overview of the Federation of Scottish Chambers of Commerce (SCC) The Federation represents 23 Scottish Chambers and 138 employees spread over all Scottish Chambers. SCC is active in lobbying on behalf of local Chambers for public interest levels such as health, regulations, education, etc… The Scottish Federation is involved also in matching education with enterprise’s needs: 431 projects were delivered by students to local businesses and 100 jobs were ensured for graduates. At the international level, various cooperation memorandums were signed with foreign federations of Chambers. The SCC is active also in business mentoring programs funded by Scottish enterprises, where senior executives and mentors offer their expertise to junior graduates and startups. Numéro 46 | PAGE 14 ECONEWS | in English A journey at the heart of mediation On June 1st 2015, «Mediation Week» at the Lebanese Mediation Center (LMC) took place at the Chamber of Commerce of Beirut (CCIA-BML) premises. Start-ups and interested people and companies in mediation tools were present during this rich knowledge event dedicated to the advantages of Mediation. From left to righ: Salah Osseirane, Mohamed Choucair, Minister of Justice Achraf Rifi and George Jreij Signature of the Cooperation Agreement with the Syndicate of Restaurants represented by Tony Ramy and President of the Board of Trustees of LAMC Mohamed Choucair The aim of the Mediation Week was to promote mediation as an alternative dispute resolution (ADR) as it saves time, money and offers the business community a unique chance to resolve disputes with the assistance of the accredited LMC mediator. «Mediation Week» was launched during the opening ceremony in presence of the Minister of Justice General Achraf Rifi, the Director General of the Ministry of Justice Judge Mayssam Noueiri, the President of the Beirut Bar Association Georges Jreij, the Chairman of the CCIA-BML and President of the board of trustees of the Lebanese Arbitration and Mediation Center Mohamed Choucair, President of the Economic Organizations Council Adnan Kassar, the former Minister of Information Walid Daouk, the President of the Chamber of Commerce, Industry and Agriculture of Tripoli Toufic Daboussi, the President of Association des Banques Dr. Francois Bassil, the President of the Union of Mediterranean Businessmen Jacques Sarraf, the Vice-Presidents of the CCIA-BML Mohamed Lamaa, Gaby Tamer and Dr. Nabil Fahed, the President of the ADR committee for the LAMC Salah Osseiran, President of the Syndicate of Agri-Food Traders in Lebanon Arslan Sinno, and a panel of economic organizations, and women and men of the business community. In his opening speech Mohamed Choucair welcomed the «Minister of justice, of truth and of heart» when addressing the Minister Achraf Rifi. He stressed that the Lebanese Mediation Center (LMC) is «the first Mediation center in the region and is recognized by the Association of the Mediterranean Chambers of Commerce & Industry (ASCAME)». «We must all work to promote and raise awareness about the benefits of this tool, knowing that in Lebanon a regular trial takes about 721 days while a mediation is much shorter and less expensive», he added. On his part, Salah Osseirane addressed the audience and highlighted the advantages of mediation in conflict resolution out of court, based on dialogue and mutual competition. In addition to raising awareness, the purpose of launching this Mediation Week according to Osseiran, is to explain to start-ups the advantages of such an alternative tool to resolve The Director general of the Ministry of Justice Judge Mayssam Noueiri among other personalities conflict through courses and trainings. He explained that the mediator does not take the role of the lawyer, that «it is up to the two parties in conflict to find the solution with the mediator; and if one of the two parties do not agree, the mediation doesn’t work», he said. What are the key advantages of commercial mediation? Mediation is based on both parties taking control of the matter. As such, «ownership» of the dispute and the outcome remains with the parties. They are actively involved and can express their own points of view throughout the entire process. «By taking control and finding a solution that works for them, both parties avoid the risk of having a less satisfactory solution imposed on them by the court», he explained. Confidentiality, flexibility, time and financial saving are a few other advantages that were tackled in his word. Also speaking about the benefits of mediation, President of the Beirut Bar Association Georges Jreij who declared that «this conflict resolution tool allows to avoid falling on a judge that is not credible». He further noted that «companies that were in conflict maintain links after a mediation, while in the long and expensive traditional trial it is not usually the case». Jreij also recalled that the UN and the World Bank have set up commercial terms to mediation. The Minister of Justice General Achraf Rifi deplored that there is still no law in favor of mediation. «This country can’t be governed with double standards or with the will of one party», LMC Mediators: Lama Sinno, Nevine Aziz Al Hachem, Me. Dala Ghandour, Me. Rana Nader & Ramez Lotfi he said. «It is these factors that led us to the Ministry of Justice to separate the powers», he added. The Minister of Justice also congratulated President Choucair for all the efforts and actions he undertakes in favor of economic growth and called him «more than a promising friend». During this event, Mohamed Choucair and Tony Ramy, representing the Syndicate of owners of restaurants, cafes, night-clubs and pastries in Lebanon, signed a cooperation agreement to adopt the LMC as the center for resolving potential commercial disputes for members of the Syndicate. The opening ceremony was followed by a lunch at the Business Lounge at the CCIABML in honor of the participants. For memory note, the Chamber of Commerce, Industry and Agriculture of Beirut and Mount Lebanon established the Lebanese Mediation Center (LMC) in 2012 to support the business community, particularly the small and medium-sized enterprises (SME’s), to resolve commercial disputes through mediation without resorting to the long and expensive judicial process. The Lebanese Mediation Centre has been established through a cooperation agreement between the Chamber and the World Bank Group’s International Finance Corporation (IFC). For that purpose, the Chamber organized training sessions for mediators that were provided by a British training and consultancy firm (CEDR). Trainees obtained the LMC/CEDR accreditation and were offered a contract to work as accredited mediators for the LMC. Numéro 46 | PAGE 15 ECONEWS | in English The Mediation Chart “The star event of this week dedicated to Mediation was the signature of the Mediation Chart by several companies who believe in mediation as a tool to improve the way businesses resolve their disputes” stressed Maitre Dala Ghandour , LMC Consultant. She also noted that the mediation chart is a chart of good intention solely. Me. Ghandour was also very pleased with the feed-back of the companies that signed this Chart as these companies will be indirectly willing to promote mediation when signing contracts with other companies. “It is the best marketing tool when the beneficiary believes in this tool to the extent of encouraging someone else to use it” she emphasized. Our company believes the costs, delay and damage to relationships resulting from adversarial litigation practices have risen to levels that are unsustainable in the present day global business arena. We believe it is a priority to explore the use of sustainable cost-efficient and effective dispute resolution; We believe that our businesses can and should engage in Alternative dispute resolution (ADR) practices with domestic and global customers, suppliers, partners and competitors; We believe that disputes can be resolved using ADR methods so that the outcome enhances both the company’s short and long term wellbeing, as well as sustaining its vital business relationships. Thus, we commit to use our best endeavor to bring our counterparties to accept the insertion in our contracts the following mediation-arbitration clause: "In the event of any dispute arising out of or in connection with the present contract, the parties agree to submit the matter to settlement proceedings under the Lebanese Mediation Center (LMC) of the Chamber of Commerce, Industry and Agriculture of Beirut and Mount Lebanon (CCIA-BML) Mediation Procedure. Unless otherwise agreed between the parties, the mediator will be nominated by the LMC. If the dispute has not been settled pursuant to the said Mediation Procedure within 45 days following the filing of a request for mediation or within such other period as the parties may agree in writing in the mediation agreement, such dispute shall be finally settled under the Rules of Arbitration of the Lebanese Arbitration Center of the Chamber of Commerce, Industry and Agriculture of Beirut and Mount Lebanon (CCIA-BML) by arbitrator(s) appointed in accordance with the said Rules of Arbitration. The seat of arbitration will be Beirut-Lebanon. The language of Arbitration will be conducted in (choose language)." Company ------------------------------------Senior Legal or Executive Officer Signature ----------------------------------Print Name -----------------------------------------Date ----------------------------------------------For interested companies: Please contact 1314 ext. 172 Or email us on: [email protected] Mediation & Construction “We, as professionals working in the construction sector, find that mediation is the best option a company operating in the Lebanese construction sector has to resolve disputes, stressed the two mediators of LMC Ernest Hanna, COO of Tabet Enterprise and Lama Sinno, Alumco’s Contracts Manager. Why the Lebanese Construction Sector Needs Mediation? Abraham Lincoln once said: “Discourage litigation. Persuade your neighbors to compromise whenever you can. Point out to them how the nominal winner is often a real loser - in fees, expenses, and waste of time.” This statement describes perfectly the essence of mediation. “What differentiates mediation from litigation and variants of litigation, is the fact that the parties to the conflict are in ultimate control of the decision to settle the terms of resolution. It further allows the parties to focus on interests not positions, so they are no longer limited by rights and history, but rather have a range of options to ensure a better future for the parties and their business relationship”, says Ernest Hanna, COO of Tabet Enterprise and LMC Mediator. “The Lebanese construction sector is a relatively small market where the key players know each other”, says Lama Sinno, Alumco’s Contracts Manager and LMC Mediator, “resorting to litigation or variants of litigation comes at a very high price because it will deter clients from dealing with the company who resorts to such dispute resolution techniques for being perceived as claim-oriented or dispute-oriented”, she added. “We, as professionals working in the construction sector,” agree Ernest and Lama “find that mediation is the best option a company operating in the Lebanese construction sector has to resolve disputes. By ensuring complete confidentiality, offering a powerful structure, and introducing a different dynamic into any dispute discussion, mediation allows the parties to be creative in finding solutions and to add value to the business relationship instead of bitterly settling for compromises or accepting decisions imposed on them by a third party.” Mediation & Start-Up Legal Counsel and LMC Mediator Ms. Rana Nader answers Econews about the advantages of adopting Mediation for Start-ups. What are the advantages of adopting Mediation for such companies? Companies should adopt mediation as an alternative mean to resolve disputes within their company policies. Adopted early on by business, mediation becomes part of the corporate culture and can be used internally with employment issues or with third parties- suppliers, contractors, etc. By adopting mediation early on, companies will grow with its culture and learn how to resolve conflicts amicably. New companies will want to avoid litigations and conflicts to be recorded as risks. This is even more so in the case of startups trying to raise investments or increase capital. Avoiding any type of litigation risk is quite important and mediation can reduce such conflict risk. The last major advantage of mediation is being a low cost solution for conflict resolution. This is non negligible for a start-up that is trying to make revenues instead of spending funds. Today, all start-ups are looking for financing from foreign investors, and as we all know, the west and European companies have all adopted in their contracts alternative dispute tool such as mediation; therefore, Lebanese start-ups should be looking to adopt it too. This would surely give local start-ups an added value to their corporate image. What is the right way for Start-ups to adopt Mediation? Start-ups have the possibility of including mediation clauses in their contracts and policies upon drafting from the moment the company is being established. So how can you adopt mediation? There are several ways to adopt it: builtin policy, or by entering the Chart of Mediation, but also you can include it in your contract, or you can add it on your website, or in a leaflet of your product or even on your invoice. ECONEWS The Chambers’ Newsletter Numéro 46 | PAGE 16 Emerging Energy Scenarios in the Middle East The Munib and Angela Masri Institute of Energy and Natural Resources at the American University of Beirut hosted its 5th International Workshop on Friday May 22, 2015, which brought together worldwide academics, professors, experts and policy makers who assessed different energy pathways proposed for the region. The workshop was divided into three panels: (1) Nuclear Power in the Middle East: Country and Policy Perspective, (2) Nuclear Power in the Middle East: Challenges and Implications, (3) Hydrocarbons and the transition to Alternative Energy Resources. According to Wissam Zahabi, head of the Lebanese Government Economic and Finance Department, the recent US geological survey estimated around 122 trillion ft3 of recoverable natural gas and 1.7 billion barrels of crude oil in the Levant Basin, mainly shared by Lebanon, Cyprus and Israel. Possible energy scenarios could be divided into three types: Fossil fuel energy, nuclear energy, and renewable (alternative) energy. Both fuels and nuclear energy are non-renewable, which means that fossil fuel reserves are currently depleting due to high consumption. Generally speaking, fossil fuels are cheap and very commonly used (transportation, cooking, etc). However, the process of burning fuels releases toxic gases, which causes pollution and serious environmental concerns. The world has been gradually shifting to alternative and renewable sources which include hydroelectric, solar, and wind energy. Nevertheless, fossil fuel consumption remains higher than nuclear and renewable energy consumption, where 81% of global energy use comes from coal, natural gas and petroleum. 2014 Primary Energy Consumption by Source (Quadrillion Btu) Coal 17.991 Natural Gas 27.592 Petroleum 34.783 Nuclear 8.329 Hydroelectric 2.469 Geothermal 0.222 Solar/PV 0.427 Wind 1.734 Biomass 4.770 Total 98.317 Source: EIA (Energy Information Administration) Christy Makridis * includes hydroelectric, geothermal, solar/PV, and wind energy Based on EIA (Energy Information Administration) data In the last decade, petroleum and coal consumption have continuously dropped from around 40.3 and 22.8 Quadrillion Btu to 34.8 and 18.0 Quadrillion Btu respectively. On the other hand, natural gas consumption rose from 22.6 Quadrillion Btu in 2005 to 27.6 Quadrillion Btu in 2014. The Middle East region maintains its leading role as a top exporter of fossil fuels, mainly petroleum and gas. According to the BP Energy Outlook, the region’s share of global oil supply is currently 32%, and is expected to increase. Due to the depletion of energy resources and pollution caused by burning these fuels, many countries have considered other alternatives, including nuclear energy. Nuclear power emerged in the mid 1950s as an alternative for fossil fuels. Based on the IAEA (International Atomic Energy Agency), 31 countries currently operate nuclear power stations. But nuclear power production has declined after the Fukushiuma acci- dent in 2011. Saudi Arabia, Jordan and UAE have been evaluating the possibility of using nuclear power in the near future. However, several challenges stand in the way of introducing it in the Middle-East: high investment costs, radioactive-waste treatment, the lack of adequate water sources for cooling, volatile regional political environment, and the presence of fault lines (earthquake activity) through some Middle-Eastern countries. Thus, the introduction of nuclear power faces several kinds of economic and safety risks. In general, these barriers led many countries to further consider introducing other renewable sources of energy: hydroelectric, wind, solar/PV, geothermal and biomass. Alternative energy sources currently account for 10% of global energy consumption. Yet, the Middle East is highly dependent on oil and natural gas, being home to more than half of the world’s crude oil and more than a third of its natural gas reserves. Given the price volatility, depletion rate, and environmental concerns, countries in the region are seeking to diversify their energy mix, through the introduction of Solar/PV cells and wind turbines. Since many countries in the Middle East lack water resources, hydroelectric power would not be feasible. However, Lebanon could additionally benefit from its high precipitation rate and water wealth compared to other countries. Solar power projects are already being implemented in several regions in the country as well. Energy policymakers and experts agree that diversification is the key to a successful and efficient energy policy, especially in the volatile climate in the Middle East. Thus dependence on one energy resource is not sufficient, and it seems that introducing renewable energy pays the highest returns. ECONEWS The Chambers’ Newsletter Numéro 46 | PAGE 17 Violation of Intellectual Property Rights: how does Lebanon exactly loose? Lebanon is still on the US Watch List in terms of IPR protection, sixteen years after it was listed for the first time in 1999. Beyond the negative repercussions on the reputation and the investment climate, the economic and financial costs of this phenomenon are estimated annually at several dozens of millions of dollars. Despite the efforts made by the Lebanese authorities and the civil society over the past decade and a half to fight intellectual property (IP) violations and increase awareness, Lebanon is still lagging behind in terms of IP protection, while the economic and financial consequencesare far from being negligible. In its latest annual ‘Special 301’ review of the state of intellectual property rights (IPR) protection and enforcement in U.S. trading partners around the world, the Office of the United States Trade Representative (USTR) maintained Lebanon on the Watch List for the ineffective and inadequate protection of intellectual property rights and for severe copyright problems, along with 23 other countries and jurisdictions. The USTR placed Lebanon on the Watch List in 1999 and then downgraded it to the more critical Priority Watch List in 2001 where it remained until 2007. It then upgraded Lebanon to the Watch List in 2008. The USTR said that the proliferation of counterfeit pharmaceuticals that are manufactured, sold and distributed in Lebanon remains a concern pointing out, in parallel, the hacking of CD’s and DVD’s, amongst others. Lebanon is, though, one of the first countries in the region to have intellectual property rights laws. The oldest go back to 1924, when a legal text governing commercial and industrial property (excluding copyright & patent provisions) was passed. “The USTR placed Lebanon on the Watch List in 1999 and then downgraded it to the more critical Priority Watch List in 2001 where it remained until 2007. It then upgraded Lebanon to the Watch List in 2008. In more recent history, a new Copyright Law was enacted in1999 (No. 75/99) followed a year later by a Patent Law (No.240) and a new Customs law. Originally available to literary and artistic works, the former was extended to computer software, video films and all kind of audio-visual works, while the latter prohibited the exportation, importation and stocking of counterfeit works or any other goods considered as an infringement of copyright. Despite these legal reforms, violations of intellectual property rights did not really diminish. One of the explanations of this resistance lies in the fact that these laws are not being properly enforced by the government, in addition to a lack of appropriate decisions by the judicial authorities when a violation takes place. According to the USTR, intellectual property enforcement through the Lebanese judiciary system remains weak. In its annual report, it urged the imposition of deterrent-level penalties for infringers. Yet, the situation on the ground shows it is difficult to practically implement such protective measures, since counterfeiters introduce pirated products, including counterfeit movies, music CDs and computer programs to the Lebanese market through illegal land or sea crossings that are not covered by customs officers’ or local authorities. This situation worsened since the beginning of the Syrian conflict. Another problem lies in the 1924 Law that does not explicitly protect notorious trademarks and geographical indications. However, these are provided protection via Lebanon’s membership to the Paris Convention and the Madrid Agreement respectively. Moreover, Geographical indications are provided protection under the provisions of the new Law on Customs, the Law on Fraud Control and the Criminal Law. The need for additional legal reforms and treaties ratifications Nevertheless, Lebanon still has some job ahead on the legal front. The failures were pointed out by the USTR in its latest annual report. In fact, it encouraged Lebanese authorities to make progress on pending IPR legislative reforms, including amendments to the patent and copyright laws, in a manner that would allow Lebanon to ratify two World Intellectual Property Organization’s Internet Treaties. It also called on the Lebanese authorities to ratify and implement several additional IPR treaties, including the Paris Convention for the Protection of Industrial Property, the Berne Convention for the Protection of Literary and Artistic Works, the Nice Agreement as well as the Madrid Agreement on False or Deceptive Indications of Source on Goods. Also, it encouraged authorities to implement and ratify the Singapore Treaty on the Law of Trademarks, and to join the Patent Cooperation Treaty and the Madrid Protocol. In parallel, it called on authorities to provide the country’s Cyber Crime & Intellectual Property Rights Bureau ex officio enforcement authority, and to support the Ministry of Economy & TradeIPR ‘sOffice. An important economic impact A more firm protection of IPR in Lebanon will not only have a positive impact on the reputation of the country, but is key for economic development and public finance reform. Sectors dependent on intellectual innovations are very crucial to the Lebanese economy. Lebanon is on the top of Arab countries when it comes to intellectual innovations and arts, and these sectors can contribute a lot more to our economy than the core industries such as agriculture and manufacturing. According to a report issued by the Institute of Finance in 2009, the copyright industries in Lebanon contribute 4.74 percent to GDP and 4.54 percent to employment. The study mentioned as well that the core copyright industries generated $555 million of value added from nine sectors including press and literature, music, theatrical productions, opera, motion pictures and video, etc. On the financial level, the Lebanese Public Treasury is loosing every year between 25 and 30 million dollars because of IPR violations. According to the International Intellectual Property Alliance (IIPA), these losses totaled around 143 million dollars between 2004 and 2008. Finally, respecting intellectual property rights is one of the basic conditions of joining the World Trade Organization (WTO). Lebanon is a signatory to several international agreements relating to intellectual property rights and started the process for accession to the WTO in 1999, but could not join until today because of its failure to properly implement the basic required conditions. “The Lebanese Public Treasury is loosing every year around between 25 and 30 million dollars because of IPR violations. These losses totaled around 143 million dollars between 2004 and 2008” What are intellectual property rights? Intellectual property rights are like any other property rights – they allow the creator, or owner, of a patent, trademark, or copyrights to benefit from his or her own work or investment. These rights are outlined in Article 27 of the Universal Declaration of Human Rights, which sets forth the right to benefit from the protection of moral and material interests resulting from authorship of any scientific, literary, or artistic production. Intellectual property rights are divided into two categories: Industrial property, which includes inventions patents, trademarks, industrial designs, and geographic indications of source; and Copyrights, which includes literary and artistic works. Numéro 46 | PAGE 18 ECONEWS The Chambers’ Newsletter Lebanon - Russia: New Scope of Cooperation The Economic and Social Council (ESC) hosted the third meeting of the Lebanese Russian Intergovernmental Committee on Trade and Economic Cooperation held last month and concluded with the signing of the economic cooperation protocol between Minister of Economy and Trade Alain Hakim and the Commissioner of Russian - Lebanese relations, and Head of the Federal Agency for Technical Regulation and Metrology Alexei Abramov. The Lebanese Training Center (LTC) at the Chamber of Commerce, Industry and Agriculture of Beirut & Mount Lebanon is pleased to announce the upcoming following Trainings: Atelier Business PlAN Trainer: Mr. Jihad Bitar , Lecturer at Ecole Superieure des Affaires – ESA & ALBA Expert in business Planning, digital project management, communication and entrepreneurship mentoring. Date: 7,8 & 9 July, 2015 (3 days) Time: 4.00 - 7.00 P.M Outline & Target: Alain Hakim and Alexei Abramov In his welcoming speech, Chairman of the ESC Board Roger Nasnas, emphasized the importance of this meeting as it represents “a major step in the consolidation of relations between Russia and Lebanon”. Abramov, for his part, pointed out that there are specific sectors that must be underlined because of their impact on both countries, such as those in relation to diversification of goods exports to Lebanon or to Russia. He explained that there are prospects for cooperation in the field of medicine, pharmaceuticals, in addition to the field of oil and gas as Russia has “special interest in cooperating in infrastructure projects in the energy sector,” he said. According to Abramov, the Lebanese party should take further steps toward establishing a free trade zone with the Eurasian Customs Union that consists of Russia, Belarus, Kazakhstan, and Armenia, stressing its importance regarding custom tariffs which can benefit the Lebanese business enterprises, especially those in the agricultural sector (*). Thinking, planning and writing a proper business plan is a critical skill for all business managers, program leads and entrepreneurs. This course will help ask the right questions when strategizing for a new venture, identify the right solutions and plan the proper approach for the business plan. In addition, it will provide a quick review of business concepts in all of strategy, research, marketing and communications. This lecture is addressed to business executives, managers in charge of leading small and large projects and entrepreneurs. For more information/registration: Call Center 1314 Ext 15 or email: [email protected] Free parking access www.ccib.org.lb The Lebanese Training Center (LTC) at the Chamber of Commerce, Industry and Agriculture of Beirut & Mount Lebanon is pleased to announce the upcoming following Trainings: Developing High Potential Talents in your Team From his side, Minister Hakim pointed out that the discussions that took place over the previous two days with the participation of representatives from the private sector, resulted in positive outcomes. “This protocol sheds light on all the economic and social aspects that should be developed to build a true partnership, a permanent and long-term partnership,” he said. The main commitments of both parties include cooperation in: 1. Economic, Trade, and Financial Fields: Increasing the volume of trade exchange and diversifying trade in goods and services. Both delegations committed to strengthen activities of business councils in both countries. The Lebanese party declared its willingness to establish a green corridor for major products exported to Russia, seeking tariffs reduction by joining the Eurasian Customs Union. 2. Investment Sector: Enhance the volume of investments between Russia and Lebanon. The two parties stressed the need to participate in joint investment projects, especially in the fields of energy, water, transport, construction, food industries and information technology. 3. Energy Sector: Collaboration through supplying Lebanon with Russian gas and assisting in oil and gas drilling. 4. Transport Sector: Study draft agreements on air, land and sea transport between the two countries. 5. Agriculture and Industrial Sectors: Concur on the importance of developing agricultural trade and facilitate exchange of expertise in the food industry In addition to establishing industrial zones in Lebanon. Nevertheless, the assembly stressed on the importance of cooperation and assistance between the two sides in various fields including health, education, culture, metrology, geology… (*) For more on tariff reductions: http://www.ved.gov.ru/eng/activities/system/ Trainer: Mr. Khaled Tayara, Professor at AUB, USJ, Expert in Strategic HR Management and Organizational Development. Date: 28 & 29 July &30th July , 2015 (3 days) Time: 4.00 - 7.00 P.M Outline & Target: This workshop provides Team leaders and Heads of Departments with the essential skills to build positive and constructive communication and to develop potential performance of their team. Coaching models towards common goals and problem solving techniques will be tackled in this workshop. This lecture is addressed to all Department Managers who are coaching their team members/subordinates. For more information/registration: Call Center 1314 Ext 15 or email: [email protected] Free parking access www.ccib.org.lb ECONEWS The Chambers’ Newsletter Numéro 46 | PAGE 19 Trade between Lebanon and Mercosur Mercosur is a union established in 1991 and composed of 5 member states: Brazil, Argentina, Uruguay, Paraguay, and Venezuela. The purpose of this federation is to promote free trade and fluid movement of goods, people, and currency. Lebanon signed an accession agreement with Mercosur in 2014. Total trade between Lebanon and Mercosur reached 575 million USD in 2014. Whereas Lebanon’s balance of trade with these countries recorded a deficit of 524.9 million USD. Around 2.7% of imports come from Mercosur, while only 0.8% of Lebanese exports reach these countries. The importance of such an agreement not only lies in the amount of trade between Lebanon and Mercosur countries, but also features a significant step to tighten links with the Lebanese diaspora, which surpasses 14 million in South America. In addition, this would encourage Lebanese businessmen and merchants to strengthen trade relations with the concerned countries. Major imports include live animals and animal products (49%), vegetable products (16%) and prepared foodstuffs, beverages and tobacco (24%). On the other hand, main exports to Mercosur include chemical products (57%), prepared foodstuffs, beverages, and tobacco (17%), and base metals (13%). Lebanese Exports 2014 ( in thousand $) to Mercosur Lebanese Imports Trade Exchange With Mercosur in 2014 from Mercosur (%) Value Sections Value (%) 0% 36 1. Live animals; animal products 268,353 49% Exports 2014 Thousand $ Imports Tons Net (%) Thousand $ Tons Net (%) 3% 703 2. Vegetable products 85,950 16% Argentina 262 61 0.0% 143,597 185,226 0.7% 1% 335 3. Animal or vegetable fats and oils 318 0% Uruguay 5,365 11,337 0.2% 365 341 0.0% 17% 4,195 4. Prepared foodstuffs; beverages, tobbaco 134,323 24% Paraguay 1,514 383 0.0% 16,893 3,472 0.1% 0% 58 5. Mineral products 11 0% Brazil 15,380 27,663 0.5% 387,667 233,037 1.9% 57% 14,208 6. Products of the chemical or allied industries 34,035 6% Venezuela 2,499 700 0.1% 1,424 855 0.0% 0% 36 7. Plastics and articles thereof; rubber 1,779 0% Total 25,020 40,144 549,946 422,931 0% 5 8. Raw hides and skins, leather, furskins 95 0% 3,312,855 2,236,004 20,493,725 15,451,602 0% 0 9. Wood and articles of wood 1,226 0% 0.8% 1.8% 2.7% 2.7% 0% 77 10. Pulp of wood; paper and paperboard 6,942 1% 3% 736 11. Textiles and textile articles 618 0% 0% 4 12. Footwear, umbrellas, artificial flowers 2,267 0% 0% 8 13. Articles of stone, plaster, cement, glass 866 0% 0% 0 14. Pearls, precious stones and metals 3,991 1% 13% 3,183 15. Base metals and articles of base metal 1,279 0% Mercosur Trade (2010 - 2014) Exports 2010 Imports Thousand $ Tons Net (%) Thousand $ Tons Net (%) 5,207 2,087 0.1% 408,937 264,854 2.3% 5% 1,194 16. Machinery;electrical instruments 4,222 1% 2011 7,652 2,805 0.2% 446,836 283,114 2.2% 0% 14 17. Vehicles, transport equipment 594 0% 2012 19,084 37,185 0.4% 419,640 255,605 2.0% 0% 0 18. Optical, photographic,medical, musical instruments 1,985 0% 2013 35,849 75,894 0.9% 500,140 306,536 2.4% 0% 0 19. Arms and ammunition; parts and accessories 273 0% 2014 25,020 40,544 0.8% 549,946 422,931 2.7% 1% 225 20. Miscellaneous manufactured articles 260 0% 0% 4 21. Works of art, collectors› pieces and antiques 552 0% 100% 25,020 Total 549,946 100% Lebanon in Figures Ref. Indicator Billion LBP Billion US$ 2.50% Details 10 Growth 2015 Estimate 11 GDP ( in constant Prices 2010) 61,707 41.60 2014 12 GDP ( in current prices) 72,082 47.80 2014 20 CPI 21 M1 8,464 5.61 April 2015 22 M2 75,395 50.00 April 2015 23 M3 180,523 119.71 April 2015 24 M4 191,171 126.77 April 2015 30 Balance of Payment -3,589 -2.38 May.2014-Apr. 2015 31 Current Account -18,247 -12.10 Oct.2013 - Sep.2014 32 Balance of Trade -23,902 -15.85 May.2014 - Apr.2015 40 Unemployment Rate 10.00% 2012 41 Employment Rate 47.60% 2009 42 Population 4.23 Mn 2015 Estimate 43 Population 15 - 64 y. 2.72 Mn 2015 Estimate 51 State Budget Deficit -4,632 -3.07 Jan. 2014- Dec. 2014 52 Budget Revenues 16,400 10.88 Jan. 2014- Dec. 2014 53 Budget Expenditures 21,032 13.95 Jan. 2014- Dec. 2014 54 Public Debt 104,731 69.45 April 2015 55 Debt Service 6,314 4.19 -3.75% Apr.2014-Apr.2015 Jan. 2014- Dec. 2014 Sources: ABL (54),BDL (21,22,23,24,30, 31), CAS (11,20,41, 42, 43), Customs (32), Ministry of Finance (51,52,53,55) , Worldbank (10) Numéro 46 | PAGE 20 ECONEWS The Chambers’ Newsletter Importozamescheniye Exhibition Conferences Crans Montana Forum Location: Switzerland Date: 20-23 August 2015 This conference offers leaders a private and confidential framework to implement their strategies, strengthen their relationship and build new cooperation. For more information: T: 0037797707000 F: 0037797707040 Email: [email protected] Website: www.cmf.ch The Big 10 real estate development Award 2015 Location: Beirut – Lebanon Venue: Phoenicia Hotel Date: 02 –03 September 2015 This Conference aims to celebrate the outstanding performance in the real estate and the architectural design sectors. For more information: Email: [email protected] International Beirut Energy Forum-IBEF 2015 Location: Dbayeh – Lebanon Venue: Le Royal Hotel Date: 09 –11 September 2015 This conference will cover topics like Energy, Sustainable Energy, Renewable Energies, Energy Resources and Energy Efficiency. For more information: Email: [email protected] The 6th Al Basra International building and housing Conference and Exhibition Location: Al Basrah- Iraq Date: 10 –13 September 2015 This conference targets the construction industry. For more information: T: 009647708760504 Email:[email protected] EU Financing for Broadband Infrastructure Projects 20142020 Location: Berlin Date: 28-29 September 2015 This conference offers valuable EU financing to projects and associate the proper broadband technology. For more information: T: 004930802080246 004930802080230 F: 004930802080259 004930802080250 Email: [email protected] Website: http://www.euroacad.eu Exhibitions Expo Milano 2015 Location: Milano –Italy Date: 01 May – 31 October 2015 This is a non-commercial Universal Exposition around the theme of “Feeding the Planet, Energy for Life.” It represents a unique opportunity to establish and develop commercial and business relations. For more information: Website: www.expo2015.org Szentlorinci Gazdanapok Location: Szentlorinc- Hungary Date: 21 July –02 August 2015 This is an agricultural and food exhibition. For more information: Website: www.bmvk-gazdanapok.eu/en Renewable Energy Exhibition Location: Tokyo - Japan Date: 29 – 31 July 2015 This is an exhibition for energy & power, environmental protection and water technology. For more information: Website: www.renewableenergy.jp “The 15th International Exhibition of Building and Construction Industries” Location: Tehran - Iran Venue: Tehran Permanent Fair ground, Chamran Highway Date: 09 – 12 August 2015 This is a building and construction exhibition. For more information: T: 00982122001749-50 F: 009821 22004528 Email: [email protected] Website: www.fairs-global.com “Persian Handmade Carpet Grand Exhibition” Location: Tehran - Iran Venue: Tehran International Exhibition Center Date: 23 – 29 August 2015 This is an exhibition for Persian handmade carpets. For more information: T: 00982122142730/35 F: 00982122142742 Email: [email protected] Website: www.incc.ir Location: Moscow Venue: Crocus Expo Date: 12 –19 September 2015 The goal of this event is assistance in acceleration of development, production and sale of competitive Russian import substituting goods and services promoting development and saturation of national and foreign markets. For more information: T/F: 0074957272626 China International Auto Products Expo- CIAPE Location: China Date: 19 –22 September 2015 CIAPE offers a meeting place for vehicle makers, OEM manufacturers, aftermarket manufacturers, traders, dealers, repair chain stores, auto parts centers, workshops, service providers etc. For more information: T: 00861068991903 F: 00861068991422 Email: [email protected] [email protected] Website: http://en.iapechina.com Medicare Iraq - Baghdad 2015 Location: Baghdad - Iraq Date: 28-30 September 2015 This is an international healthcare exhibition. For more information: T: 009615959111 F: 009615959888 Email: [email protected] Website:www.ifpgroup.net “Euro Bike” Location: Friedrichshafen - Germany Date: 26 –29 August 2015 This is a global show for bike business. For more information: T: 0049 7541 7080 F: 0049 7541 708110 Email: [email protected] Website: [email protected] Al Najaf International Exhibition for Machinery, Vehicles, and Equipment Location: Al Najaf - Iraq Date: 01 –04 September 2015 This exhibition targets the machinery and car industry. For more information: T: 00947702829999/009647901755296 Email: [email protected] [email protected] International Exhibition for the Re-construction of Gaza Location: Amman - Jordan Date: 03 –06 September 2015 This is a building and construction exhibition where B2B meetings will be held during the event. For more information: T: 0096265169702 F: 0096265169703 Email: [email protected] Website: www.arabuild.jo 80 Thessaloniki International Fair Location: Greece Venue: International Exhibition Center Date: 05 – 13 September 2015 This event showcases products from industrial to household consumables. For more information: T: 00302310291111 F: 00302310256822 Email: helexpo.gr Website: www.helexpo.gr Directeur responsable: Rabih Sabra, Conseiller économique: Roger Khayat Rédacteurs: Bachir El Khoury, Marilyne Jallad, Coordinateurs: Irene Ballouz, Roula Itani Younes, Maquette: Integrated Communications, Rita Nehmé ECONEWS est disponible sur: www.ccib.org.lb Business Opportunities Business Opportunities in Romania For businesses looking to invest in the economy of Romania within diversified sectors please contact: The Embassy of Romania in the Republic of Lebanon Mr. Catalin Casaru Counsellor (Economic and Commercial) T: 009615924850 F: 009615924747 Email: [email protected] Business Opportunities in Brazil & Latin America For businesses looking to invest in Brazil & Latin America within High-tech and machinery sectors please contact: Mr. Khaled Sarout T: 00551239413115 Mob: 00997297334 Email: [email protected] Mr. Tarek sarout T: 0051732351937 Mob: 00981126969 Email: [email protected] Website: www.amani.com.br DR Honey Location: Budapest - Hungary This company is specialized in the production of honey and would like to establish business relations with Lebanese companies. For more information: T: 003630397 7641 / 003620463 2802 Email: [email protected] / andrea. [email protected] Website: http://www.drhoney.hu Immeuble CCIA-BML, Rue 1 Justinien, Sanayeh PO Box 11 1801 Beyrouth, Liban [email protected] Hotline: 1314 ext: 162 T: 961 1 353 390 ext: 162 Venison Gusto Ltd. Location: Hungary / France This company is specialized in the production of smoked food products and would like to establish business relations with Lebanese companies. For more information: T: H: 0036 203425555/ F: 0033 785700988 Email: [email protected] Website: http://www.venisongusto.com China International Development and Investment Corporation Limited-CIDIC Location: China This company is a diversified investment firm and would like to establish business relations with Lebanese companies. For more information: T: 00852 3640 6545 F: 00852 3640 6545 Email: [email protected] Website: http://www.chinaintldic.com Changchun Cedar Electronic Technology Co., Ltd. Location: China This company is a LED display panel manufacturer and would like to establish business relations with Lebanese companies. For more information: T: 0086 43187030071 F: 0086 43184653938 Email: [email protected] Website: www.cedarled.com Artistic Creations by Elina Linaraki Location: Greece This company is a manufacturer of handmade jewelry and women’s shoes and would like to establish business relations with Lebanese companies. For more information: T: 00302130143254 Mob: 00306947152106 Email: [email protected] Website: www.elinalinardaki.com Best Greek Food Location: Greece This company is a manufacturer of food products and beverages and would like to establish business relations with Lebanese companies. For more information: T: 0030 215 5406135/ 210 3637585 Email: [email protected] Website: www.bestgreekfood.com Leo Group Co. Location: China This company is specialized in the production of motors, garden pumps and garden machines and would like to establish business relations with Lebanese companies. For more information: T: 00865768998 6360 F: 00865768998 9898 Email: [email protected] / [email protected] Website: www.leogroup.cn Jiangsu Jiangdong Group Imp & Exp Co., Ltd. Location: China This company is a manufacturer and exporter of diesel and gasoline engines and would like to establish business relations with Lebanese companies. For more information: T: 008651588881505 F: 00865158888155 Email: [email protected] Website: www.enginejd.com Best Foods Limited Location: India This company is an exporter of Basmati Rice and would like to establish business relations with Lebanese companies. For more information: T: 00911145574481 F: 00911145574480 Email: [email protected] Website: www.bestfoodgroup.com CCIA-BML Headquarter T: 01-353190 | [email protected] Jounieh branch T: 09-838700 | [email protected] Sin el Fil branch T: 01-498062 | [email protected] Baakline branch T: 05-303038 | [email protected]