Version PDF (478 Ko , 22 pages)
Transcription
Version PDF (478 Ko , 22 pages)
TABLE DES MATIÈRES TABLE DES MATIÈRES 1. Avant-propos .....…………………………….……………….................................................. 2 2. Introduction : une nouvelle ère de collaboration …………………………….……………… 3 3. Aperçu environnemental : le contexte entourant le changement .................................... 4 Tendances mondiales : un environnement effervescent en mutation constante ..... Comment le Canada s’en tire-t-il? .......……………………………………………......... Croissance à long terme du tourisme international—prévisions jusqu’en 2020 …... Industrie touristique au Canada : un secteur d’activité important de l’économie canadienne .………...................................................................... Tendances canadiennes : habitudes de dépenses des voyageurs canadiens et étrangers ......................................................................................................... Raisons des visites au Canada ..........………………...…………………………………. 4 4 6 4. Les défis rencontrés par l’industrie touristique au Canada et les occasions qui s’offrent à elle ........................................................................... 1. 2. 3. 4. 5. 6. 7. 8. Comprendre les attentes des voyageurs ...……………….......…………………… a) Une population vieillissante .............………………....…………………… b) Évolution des tendances touristiques ...………… ………………..……… c) Services d’information pour les visiteurs : utilisation accrue de la technologie .....…........................................… Campagnes de marketing cohérentes qui tiennent compte des réalités provinciales et territoriales ........................................................................… Développement du tourisme autochtone .....…………………….......……………. Développement du tourisme dans le Nord ..…………………………………..….. Attirer et retenir la main-d’œuvre ……………………………………........………… Investir dans les infrastructures touristiques ..………..…………………………… Assurer un système de transport efficace ………………………...………………. Encourager un développement touristique durable et des pratiques de qualité .... 5. La voie de l’avenir—La Stratégie nationale en matière de tourisme au Canada 7 7 8 9 10 10 11 11 12 13 13 13 14 14 15 ..……… 16 Rôle des gouvernements FPT ....……............................................................……….. L’industrie est un partenaire important pour les gouvernements FPT . ……..………. 16 17 6. Objectifs stratégiques et résultats clés ..………...………………………………………….. 17 1. 2. 3. 4. 7. Hôtes exceptionnels ..............……………………………….………………………. Expériences exceptionnelles ..............……………………………………………… Destination accessible ......…..……………………………………..……………….. Réputation exceptionnelle ......………………………………………..…………...… 17 17 18 18 Priorités d’action immédiates …….……………………..……………………………………. 18 1. 2. 3. 4. 5. 6. Destination accessible—Passages frontaliers ………………………………….…. Destination accessible—Transport ...…………………………………….........……. Expériences exceptionnelles—Développement de produits ……………..……… Hôtes exceptionnels—Ressources humaines ...…………………………….…….. Réputation exceptionnelle—Information et statistiques sur le tourisme ...……. Réputation exceptionnelle—Marketing du tourisme ..……………………...……. 18 18 19 19 19 20 8. Conclusion .....………………………………………………………………………………..….. 20 Bâtir une Stratégie nationale en matière de tourisme | 1 AVANT-PROPOS 1. AVANT-PROPOS Le tourisme contribue grandement au bien être économique, social et environnemental de tous les Canadiens. Le secteur du tourisme revêt une importance économique et culturelle unique en contribuant à l’économie de toutes les régions tout en permettant aux Canadiens et aux Canadiennes de découvrir leur patrimoine et de célébrer leur culture au fil de leurs voyages dans leur vaste pays. L’impact du tourisme ne se limite pas à la création d’emplois et à générer des devises et des revenus. Les nombreux visiteurs étrangers qui se rendent au Canada, que ce soit pour visiter les principales attractions, étudier ou assister à un congrès, consolident l’image de marque du pays et son profil international. Malgré le fait que le tourisme ait affiché des recettes d’environ 61,4 milliards de dollars en 2005 et généré plus 25,6 milliards en valeur ajoutée pour l’économie canadienne (soit 2,01 % du PIB), son importance est souvent mal comprise ou sous-estimée (le secteur de l’agriculture, de la foresterie, de la pêche et de la chasse représente 2,2 % du PIB en dollars constants de 1997). Le tourisme est une « industrie d’industries » qui procure des revenus pour certains secteurs essentiels de l’économie canadienne. Généralement, le tourisme représente 95 % des passagers par avion, 92 % des passagers par train, 90 % des clients dans les hôtels et autres lieux d’hébergement, 67 % de la location de véhicules, 24 % des loisirs et des divertissements et 20 % de la restauration. Toutefois, les répercussions économiques positives sont ressenties bien au-delà de ces industries. Par exemple, les impressions et les expériences positives retenues de vacances ou de visites mémorables au Canada peuvent influer sur la décision d’installer une entreprise au Canada, de créer une coentreprise, de fournir des biens et des services canadiens ou encore d’émigrer. Le Canada est vaste, le deuxième plus grand pays au monde, ce qui présente certains défis mais aussi beaucoup de possibilités. Les provinces et les territoires ont des besoins divers et leur industrie touristique respective est confrontée à différents enjeux et différentes priorités. L’industrie du tourisme à l’échelle de la planète évolue dans un environnement difficile. Les préoccupations de plus en plus grandes en matière de sécurité mondiale et les mesures prises pour contrer les risques tels que la Western Hemisphere Travel Initiative (WHTI), les menaces pour la santé publique, les désastres naturels, les conditions économiques instables et la concurrence de plus en plus importante des 2 | Bâtir une Stratégie nationale en matière de tourisme destinations nouvelles obligent les pays à réévaluer leurs stratégies en matière de tourisme. Le Canada doit livrer bataille dans cet environnement mondial turbulent pour contrer le fait que sa part de marché diminue. En 2004, des destinations européennes et asiatiques sont parvenues à déloger le Canada au sein des 10 plus grandes destinations, tant en termes d’arrivées que de recettes. Le nombre d’arrivées en provenance des États-Unis continue à diminuer. Cette érosion confirme le fait que l’industrie touristique canadienne doit affronter la concurrence de plus en plus vive des marchés touristiques établis (États-Unis et Union européenne) et émergents (Amérique latine, Asie et Moyen Orient). Dans ces conditions, les stratégies de marketing internationales coordonnées, les ententes de partenariat ainsi qu’une forte image de marque pour le Canada seront extrêmement importantes pour s’assurer que l’industrie canadienne du tourisme est en mesure de faire face aux pressions mondiales et d’augmenter sa part de marché. La collaboration sera nécessaire pour élaborer des stratégies communes afin d’atténuer l’impact anticipé de la WHTI, l’enjeu actuellement le plus pressant auquel doit faire face l’industrie du tourisme canadienne. De plus, les intervenants du secteur touristique public et privé doivent être davantage en mesure de relever les défis que posent l’infrastructure vieillissante, l’évolution des tendances touristiques et démographiques, les nouvelles technologies, les priorités provinciales et territoriales, ainsi qu’une industrie touristique autochtone en émergence. Les forces et les possibilités de l’industrie du tourisme au Canada sont nombreuses, qu’il s’agisse d’offrir des aventures à couper le souffle dans un environnement naturel vierge, de mettre en évidence les diversités multiculturelles et provinciales-territoriales, de développer des produits et des expériences touristiques autochtones de qualité ou encore de répondre aux besoins des gens d’affaires ou des congressistes. Le Canada a la possibilité de montrer que le pays est une destination de première classe lors d’événements d’envergure nationale et internationale, tels que le 400e anniversaire de la fondation de Québec en 2008 et les Jeux Olympiques et paralympiques de 2010 en Colombie Britannique. Ces événements offrent la possibilité de définir la perception du Canada et de positionner le pays à l’échelle mondiale afin de générer des retombées économiques importantes à long terme partout au pays. INTRODUCTION : UNE NOUVELLE ÈRE DE COLLABORATION La Stratégie nationale en matière de tourisme pave la voie de la croissance future du tourisme au Canada, en définissant une nouvelle manière de faire. Grâce à une approche concertée et coordonnée, les gouvernements fédéral, provinciaux et territoriaux (FPT) peuvent, en créant des partenariats étroits avec leur industrie respective, améliorer leur engagement envers le secteur du tourisme. Le monde change et, en conséquence, tout le secteur du tourisme doit s’adapter à un nouvel environnement. Le statu quo n’est plus une option et les répercussions d’une attitude passive ne pourront que nuire à l’ensemble de ce secteur. 2. INTRODUCTION : UNE NOUVELLE ÈRE DE COLLABORATION Il est évident que la manière traditionnelle de faire les choses ne permet plus de relever les défis auxquels fait face le secteur du tourisme, ni de saisir les occasions qui se présentent. Une nouvelle ère de collaboration, réunissant tous les intervenants du secteur du tourisme, est nécessaire pour que le Canada puisse accroître sa part de marché et rehausser son image sur la scène nationale et internationale. Bâtir une Stratégie nationale en matière de tourisme présente une vision du tourisme au Canada. Cette Stratégie propose des objectifs ambitieux et expose les mesures prioritaires pour les réaliser; elle constituera un élément clé de la promotion d’une industrie touristique durable dans l’économie du XXIe siècle. Vision Faire du Canada une destination touristique notoire, durable et reconnue à l’échelle mondiale pour ses expériences touristiques exceptionnelles et uniques tout au long de l’année. Les ministres du tourisme ont reconnu l’importance d’accroître la coopération au sein des gouvernements et de l’industrie, et entre eux, afin de maximiser les retombées des investissements touristiques. En novembre 2003, les ministres ont confirmé leur engagement à adopter une approche de collaboration en signant la Déclaration de Québec et en créant le Conseil canadien des ministres du tourisme (CCMT). La Déclaration est reflétée dans les principes clés suivants qui guident la Stratégie nationale en matière de tourisme : I I I I I Promouvoir les interventions FPT axées sur la recherche qui permettent d’innover et d’intervenir dans le développement des produits et leur mise en marché. Établir des priorités relatives au tourisme qui misent sur les intérêts nationaux, qui tiennent compte des compétences des provinces et des territoires et qui reconnaissent le tourisme du Nord et le tourisme autochtone comme un secteur émergent important. Établir des partenariats solides, flexibles et dynamiques entre les intervenants et avec les principaux décideurs de tous les ordres de gouvernement. Améliorer les mécanismes de coordination et de coopération afin d’accroître l’efficacité conformément aux rôles et aux responsabilités de chacun des partenaires. Élaborer des stratégies afin de favoriser des pratiques durables dans l’industrie du tourisme. En novembre 2003, les ministres du tourisme ont lancé des consultations auprès de leur industrie respective au sujet des éléments clés de la Stratégie nationale en matière de tourisme. La participation du secteur privé à l’élaboration et à la mise en œuvre de la Stratégie est essentielle afin de s’assurer que l’industrie du tourisme est en mesure d’affronter la concurrence de plus en plus forte grâce à des pratiques et à des produits novateurs. La Stratégie reflète les résultats de ces consultations et établit le fondement nécessaire afin d’améliorer la coordination et la collaboration au sein des gouvernements, entre les gouvernements et avec l’industrie du tourisme. L’engagement et la collaboration continue de tous les gouvernements seront nécessaires pour valider et mettre à jour la Stratégie, afin de réaliser les objectifs ambitieux que se sont fixés les gouvernements FPT et les intervenants dans le secteur du tourisme. Objectifs Que les gouvernements FPT travaillent en partenariat et en étroite collaboration avec le secteur privé pour s’assurer que le Canada figure comme l’une des 10 destinations touristiques les plus populaires au monde, en termes d’arrivées et de dépenses par les touristes étrangers, et pour accroître à 75 milliards de dollars d’ici 2010 les recettes générées par le tourisme national et international. Bâtir une Stratégie nationale en matière de tourisme | 3 APERÇU ENVIRONNEMENTAL : LE CONTEXTE ENTOURANT LE CHANGEMENT 3. APERÇU ENVIRONNEMENTAL : LE CONTEXTE ENTOURANT LE CHANGEMENT Tendances mondiales : un environnement effervescent en mutation constante De bonnes conditions économiques et un revenu personnel disponible élevé constituent les principaux facteurs motivant le tourisme. Toutefois, le tourisme est de plus en plus touché par la conjoncture internationale, notamment l’agitation politique, les préoccupations liées à la sécurité et à la santé, les désastres naturels, la concurrence accrue des destinations émergentes ainsi que l’évolution démographique. L’industrie du tourisme doit avoir la capacité de s’adapter rapidement aux chocs naturels et économiques. Jusqu’en 2000, l’industrie du tourisme international a connu une croissance soutenue. À la suite des événements du 11 septembre et des événements internationaux qui ont suivi (la guerre en Irak, la possibilité d’attaques terroristes, le SRAS, l'encéphalophathie spongiforme bovine et le virus du Nil occidental), le nombre de voyages internationaux a diminué énormément. En 2003, le volume du tourisme international à l’échelle mondiale a baissé de 1 % pour atteindre un total de 694 millions d’arrivées, couronnant une période de stagnation de trois ans. En 2005, le tourisme international a poursuivi son importante reprise entamée en 2004, augmentant de 10,7 %. Le nombre d’arrivées de partout dans le monde a atteint 808 millions d’arrivées en 2005, une augmentation de 5,5 %, soit la plus forte hausse annuelle depuis plus de 25 ans. Presque toutes les régions ont vécu cette reprise, l’Asie et les régions du Pacifique ayant affiché une croissance de 7,4 %, tandis que le Moyen-Orient, les Amériques et l’Europe ont montré des taux de croissance de 6,9 %, 5,8 et 4,3 % respectivement. En janvier 2006, le Baromètre du tourisme mondial de l’Organisation mondiale du tourisme (OMT) rapportait que les événements tels que les désastres naturels et les actes de terrorisme ne semblent pas perturber l’industrie internationale du tourisme et qu’ils ont seulement modifié provisoirement les habitudes de voyages. L’OMT estime que la hausse du nombre d’arrivées de touristes étrangers partout dans le monde devrait se situer entre 4 et 5 % en 2006. Même si les menaces extérieures n’ont pas découragé les voyageurs, les consommateurs ne peuvent pas s’adapter à un ralentissement économique en changeant simplement de 4 | Bâtir une Stratégie nationale en matière de tourisme destination. Une baisse constante du revenu disponible ou des dépenses discrétionnaires pourrait éventuellement se traduire par une diminution des voyages internationaux. Comment le Canada s’en tire-t-il? La part de marché du Canada diminue. Après avoir subi les effets cumulatifs du terrorisme et des préoccupations relatives à la santé, l’industrie canadienne du tourisme doit maintenant composer avec un dollar canadien plus fort. La moyenne mensuelle du taux de change a atteint son niveau le plus bas en janvier 2002, lorsque la valeur du dollar canadien s’établissait à 62 cents américains. Toutefois, au printemps 2006, le dollar canadien a dépassé le seuil des 90 cents américains, une différence de 45 % entre sa valeur en 2002 et sa valeur actuelle. L’érosion de la part de marché du Canada, alors que le reste du monde enregistre une recrudescence des voyages, est en grande partie attribuable à la baisse de son rendement sur les principaux marchés américains. Tableau 1 : Les 10 destinations touristiques les plus populaires au monde Arrivées touristiques internationales Rang (millions) 2004 2003 Variation (%) 03/02 04/03 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 75,0 51,8 41,2 33,0 39,6 24,7 15,5 18,7 18,4 19,1 -2,6 -0,9 -5,4 -10,4 -0,5 2,2 -6,2 -5,1 2,4 2,5 France Espagne États-Unis Chine Italie Royaume-Uni Hong Kong (Chine) Mexique Allemagne Autriche 75,1 55,6 46,1 41,8 37,1 27,8 21,8 20,6 20,1 19,4 0,1 3,1 11,8 26,7 -6,4 12,3 40,4 10,5 9,4 1,5 Recettes touristiques internationales Rang 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 États-Unis Espagne France Italie Royaume-Uni Allemagne Chine Turquie Autriche Australie (milliards US$) 2004 2003 64,3 39,6 36,6 31,2 22,7 23,1 17,4 13,2 14,0 10,3 74,5 45,2 40,8 35,7 28,2 27,7 25,7 15,9 15,3 13,6 Variation (%) 03/02 04/03 -3,6 24,9 13,2 17,1 11,2 20,1 -14,6 10,9 24,2 20,3 Source : Organisation mondiale du tourisme, Tourism Highlights 2005 15,8 14,1 11,6 14,1 24,6 19,7 47,9 20,3 9,9 21,7 APERÇU ENVIRONNEMENTAL : LE CONTEXTE ENTOURANT LE CHANGEMENT En 2004, le Canada est sorti du peloton des 10 premiers en ce qui concerne les arrivées et les recettes internationales. Septième en 2002, en termes d’arrivées, le Canada est passé à la 11e place en 2004. Pour ce qui est des recettes, il a chuté de la 8e place en 2001 à la 12e en 2004 (voir le tableau 1). Entre 2000 et 2004, la part de marché mondial du Canada en matière de voyages de plus de 24 heures est passée de 2,9 à 2,5 %. La part de l'Amérique du Nord a aussi connu une décroissance, passant de 15,9 à 11 % depuis le début des années 1990, alors que celle de l'Europe est restée stable à environ 55 % durant cette même période. Selon les prévisions du Conference Board du Canada, les voyages au Canada en provenance de certains marchés étrangers vont augmenter aux taux de croissance annuels composés (TCAC) suivants entre 2005 et 2010 : France, 4,0 %; Allemagne, 3,9 %; Royaume-Uni, 4,4 %; Japon, 3,7 %; Corée, 6,7 %; Chine, 8,7 %; États-Unis, -0,6 %. Le Conference Board du Canada se montre relativement optimiste à l’endroit de l’industrie canadienne du tourisme pour 2006 et prévoit une hausse de 3,8 % du nombre total de séjours (intérieur et international) de plus de 24 heures au Canada et une croissance correspondante de 4,9 % des dépenses effectuées par les touristes. Stimulé par la vigueur de l’économie canadienne et la hausse de la confiance des consommateurs, le marché intérieur continuera à inciter la croissance (4,6 %), tandis que le marché américain entraîne à la baisse la performance internationale qui, autrement, est forte. Le Conference Board prévoit une augmentation de 6,4 % en 2006 du nombre d’arrivées d’outre-mer, mais s’attend à une diminution de 3,1 % du marché américain durant cette période après la baisse de 4,6 % en 2005. Depuis 1999, le nombre total de voyageurs en provenance des États-Unis a chuté progressivement. Entre 1999 et 2004, le nombre de séjours de plus de 24 heures est demeuré relativement stable, s’établissant à environ 15 millions de voyagespersonnes par année (sauf pour 2002 et 2003 en raison des événements du 11 septembre et du SRAS). Toutefois, le nombre de voyages de moins d’une journée a diminué régulièrement durant cette période, passant de 29,4 millions à 19,5 millions. En 2005, le marché américain a continué à se dégrader, tant en termes de séjours de plus de 24 heures que de séjours de moins d’une journée, chutant de 4,6 % et 11,4 % respectivement. En fait, il s’agissait du nombre le plus bas d’arrivées en provenance des États-Unis depuis 1979. La confusion que sèment chez les Américains les exigences de la WHTI et sa mise en application pourrait en partie être à l’origine de cette chute dramatique. En vertu de la WHTI, à compter de janvier 2007, tous les voyageurs qui arriveront aux États-Unis par voie aérienne et maritime, y compris les citoyens américains, devront être munis d’un passeport et, en vigueur au plus tard le 1er juin 2009, quiconque se présentera à un passage frontalier pour être admis ou rentrer aux États-Unis devra aussi être muni d’un passeport ou d’un autre document de voyage acceptable. Le Conference Board du Canada estime que 34 % des résidents américains de 18 ans ou plus détiennent actuellement un passeport valide, comparativement à 41 % des Canadiens dans le même groupe d’âge. Une étude menée en août 2006 par le Conference Board du Canada sur l’incidence attendue de la WHTI sur l’industrie canadienne du tourisme montre qu’entre 2005 et 2010, la mise en œuvre de la WHTI pourrait réduire de 14 millions ou 7,2 % le nombre d’arrivées au Canada en provenance des États-Unis. De ce nombre, on anticipe une baisse de 8,8 millions du nombre de séjours de moins d’une journée. On s’attend à ce que l’Ontario soit la grande perdante, enregistrant une baisse de 8,5 millions de voyages durant cette période. C’est au cours de la première année de mise en application aux passages frontaliers, que l’impact pourrait se faire le plus sentir. Cette année-là, on prévoit une réduction de 14,1 % du nombre d’arrivées au Canada en provenance des États-Unis. La diminution du rendement du Canada sur le marché américain est une source de préoccupation depuis déjà un certain temps, surtout si l’on prend en considération la reprise à des sommets inégalés des voyages en provenance des États-Unis sur le marché intérieur américain et outre-mer à la suite des événements du 11 septembre. La mise en œuvre imminente de la WHTI ne fait qu’exacerber les préoccupations. Cette initiative suscite énormément l’intérêt des médias, ce qui sème la confusion chez les voyageurs américains. En effet, bon nombre d’entre eux ne détiennent pas de passeport et croient que ce document est déjà nécessaire pour rentrer aux États-Unis. Les gouvernements au Canada et l’industrie doivent collaborer à l’élaboration de stratégies en vue d’atténuer l’impact de la WHTI sur l’industrie canadienne du tourisme. Bâtir une Stratégie nationale en matière de tourisme | 5 APERÇU ENVIRONNEMENTAL : LE CONTEXTE ENTOURANT LE CHANGEMENT Outre le déclin du nombre de touristes en provenance des États-Unis, le Canada a également enregistré des baisses du nombre de touristes en provenance d’autres pays (voir la figure 1). Le nombre d’arrivées en provenance d’outre-mer est toujours de 9,2 % sous les niveaux de 2000, en dépit d’une remontée en 2004. Cette diminution persistante est en partie attribuable à la baisse du nombre de voyageurs de pays étrangers transitant par les États-Unis pour entrer au Canada. En 2004, le nombre de visiteurs venant de pays autres que les États-Unis qui se rendaient directement au Canada était revenu aux niveaux de 2000, tandis que le nombre de voyageurs transitant par les États-Unis était toujours de 13 % inférieur aux niveaux de 2000. Si l’on considère qu’environ un tiers des visiteurs étrangers venant d’un pays autre que les États-Unis arrivent au Canada en provenance des États-Unis (soit par voie terrestre ou aérienne), cette contraction constante a de quoi préoccuper et devra faire l’objet d’un examen approfondi. Figure 1 4 10 3 7,5 2 5 1 2,5 1994 Outre-mer direct 1996 1998 Outre-mer via É.-U. 2000 2002 Recettes des É.-U. Constants de 1997 (milliard) Arrivées (mil.) Recettes et arrivées d’outre-mer 2004 Recettes outre-mer Source : Statistique Canada, Voyages internationaux Croissance à long terme du tourisme international—prévisions jusqu’en 2020 Même si la croissance du tourisme dans le monde a connu des hauts et des bas au cours des dernières années, l’OMT prévoit que les arrivées internationales dépasseront 1,6 milliard d’ici 2020. À l’échelle régionale, on s’attend à ce que les arrivées se répartissent comme suit : Europe, 717 millions; Asie du Sud et de l’Est et Pacifique, 416 millions; Amériques, 282 millions; Afrique, 77 millions; Moyen-Orient, 69 millions. Comme l’illustre le tableau 2, les prévisions montrent une baisse de la part de marché européen d’un sommet de 60 % en 1995 à 46 % d’ici 2020. On anticipe également une baisse d’environ 1 % 6 | Bâtir une Stratégie nationale en matière de tourisme pour les Amériques et des augmentations probables pour l’Afrique, l’Asie de l’Est et le Pacifique, le Moyen-Orient et l’Asie du Sud. Il est intéressant de noter que l’on s’attend à ce que les voyageurs délaissent les destinations traditionnelles européennes et américaines au profit d’autres endroits dans le monde, un indice que de nombreux touristes recherchent de nouvelles expériences. Tableau 2 Vision 2020 du tourisme de l’OMT: Prévisions des arrivées touristiques par région d’arrivée (en millions) Année de réferemce 1995 Le monde Afrique Amériques Prévisions 2010 2020 565,4 1 006,4 1 561,1 Taux de croissance annuel moyen (%) Part de marché 19952000 1995 2020 4,1 100 100 20,2 47,0 77,3 5,5 3,6 5,0 108,9 190,4 282,3 3,9 19,3 18,1 Asie de l’Est, Pacifique Europe 81,4 195,2 397,2 6,5 14,4 25,4 338,4 527,3 717,0 3,0 59,8 45,9 Moyen-Orient 12,4 35,9 68,5 7,1 2,2 4,4 Asie du Sud 4,2 10,6 18,8 6,2 0,7 1,2 Source: Organisation mondiale du tourisme (OMT) © (Selon la base de données de l’OMT en juillet 2000) L’OMT prédit que, d’ici 2020, la Chine comptera 100 millions de touristes vers l’étranger par année, ce qui en fera la quatrième plus grande source au monde en termes de touristes internationaux. Les voyages d’agrément constituent le volet du marché du voyage chinois vers l’étranger dont le taux de croissance est le plus rapide. En vertu d’une loi en vigueur en Chine, les voyagistes chinois ne sont pas autorisés à organiser de voyages d’agrément dans des pays étrangers qui ne détiennent pas le Statut de destination approuvée (SDA). Jusqu’à maintenant, plus de 80 pays ont obtenu le SDA. L’Australie a reçu le SDA en 1999 et a depuis enregistré une croissance importante du nombre de voyagistes chinois qui opèrent dans ce pays. En effet, entre 1999 et 2005, l’Australie a enregistré 200 000 arrivées par l'entremise de voyages en groupe (SDA) en provenance de la Chine. De 2003 à 2004, le nombre total d’arrivées de la Chine en Australie a effectué un bond de 43 %, pour atteindre 251 300 touristes. Toutefois, en 2004 et 2005, cette croissance a ralenti à 13,4 % pour s’établir à 284 942 arrivées. APERÇU ENVIRONNEMENTAL : LE CONTEXTE ENTOURANT LE CHANGEMENT Le 21 janvier 2005, le Canada a été reconnu comme une destination touristique approuvée par la Chine. Un accord de mise en application est en cours de négociation avec l’Administration nationale du tourisme chinois (CNTA); toutefois, ces négociations ne seront sans doute pas terminées avant 2007. Selon la Commission canadienne du tourisme, la mise en application du SDA permettra au Canada d’augmenter ses recettes en provenance du marché chinois de 18 à 20 % durant la première année de l’accord. Pour le Canada, la Chine est la source de touristes étrangers dont la croissance est la plus rapide, soit 113 300 arrivées en 2005 ou une hausse de 18,8 % depuis 2004. C’est plus que le double de l’augmentation moyenne de 8,2 % de tous les principaux marchés étrangers. En 2005, un accord aérien bilatéral a été signé : il permettra de tripler le nombre de vols de transport de passagers et de fret entre la Chine et le Canada. Industrie touristique au Canada : un secteur d’activité important de l’économie canadienne Selon l’OMT et la Commission de statistique des Nations Unies, le tourisme se définit comme étant « les activités déployées par les personnes au cours de leurs voyages et de leurs séjours dans des lieux situés en dehors de leur environnement habituel pour une période consécutive qui ne dépasse pas une année à des fins de loisirs, pour affaires et autres motifs ». Tableau 3 Points saillants du tourisme au Canada en 2005 I I I I I I I Le tourisme emploie directement 625 700 personnes (3,9 % de l’ensemble des emplois). L’industrie du tourisme au Canada est composée d’environ 160 000 entreprises. La valeur ajoutée de l’industrie était de 25,6 milliards de dollars (2,01 % du PIB). Les recettes provenant du tourisme s’élevaient à 61,4 milliards de dollars. Les voyages et le tourisme comptent pour environ 13 % de la consommation totale des Canadiens. Les voyageurs canadiens sont responsables des deux tiers (71 %) des dépenses touristiques, toutefois, les voyageurs étrangers dépensent davantage par personne. Les voyageurs en provenance des États-Unis comptent pour 87,5 % de toutes les arrivées internationales. Plusieurs secteurs d’activité fournissent des biens et services touristiques, notamment les secteurs du transport, de l’hébergement et de la restauration, ainsi que les autres biens et services touristiques qui comprennent les loisirs et les divertissements, les services des agences de voyage, les frais de congrès et les dépenses en prévision d’un voyage. La plupart des biens et des services touristiques sont achetés durant les voyages; par contre, les biens durables achetés expressément pour le voyage sont aussi comptées comme des biens et services touristiques. Considérées comme des dépenses préalables au voyage, ces dépenses entrent dans la catégorie « autres biens et services touristiques ».* Tendances canadiennes : habitudes de dépenses des voyageurs canadiens et étrangers Les dépenses totales des touristes (en dollars constants de 1997) ont connu une hausse au Canada depuis 1992 (sauf pour 2002, à la suite des événements du 11 septembre, et 2003, en raison du SRAS). En 2005, les dépenses ont atteint 61,4 milliards de dollars, les dépenses de voyageurs canadiens représentant 71 % (43,5 milliards de dollars) de ce chiffre et celles des voyageurs étrangers, des non-résidents se déplaçant au Canada, comptant pour 29 % (17,9 milliards de dollars) de ces dépenses. Entre 2000 et 2005, le montant total des dépenses des touristes a augmenté à un TCAC de 1,4 %, stimulé par la croissance de 2,9 % par année du marché intérieur. Par contre, le marché étranger a freiné le rendement de l’industrie touristique canadienne, car il a baissé à un taux de 2 % par année depuis 2000. Même si ni le marché américain ni le marché étranger n’ont donné un bon rendement, le déclin du marché américain domine la tendance, car les États-Unis représentent environ 61 % des dépenses internationales du Canada. Le Conference Board du Canada prévoit que les recettes touristiques pour le marché du tourisme intérieur augmenteront de 5,2 % en 2006. La robustesse de l’économie et la solidité de la confiance des consommateurs neutralisent les prix élevés de l’énergie et les Canadiens continuent à voyager de plus en plus. Ils ont effectué 116 millions de voyages de plus d’une nuit en 2005, une hausse de 2,6 % par rapport à l’année précédente. Pour chaque voyage de plus d’une nuit, ils sont restés en moyenne trois nuits à l’extérieur de leur domicile et ont dépensé 265 $ par personne. La majorité des voyages intérieurs sont des voyages d'agrément, suivis de visites à des amis et des parents. * Étude du compte satellite du tourisme du Canada (CSTC) Bâtir une Stratégie nationale en matière de tourisme | 7 APERÇU ENVIRONNEMENTAL : LE CONTEXTE ENTOURANT LE CHANGEMENT 24 heures dépensent 902 $ par voyage ou 191 $ par jour, ce qui en fait les touristes les plus rentables. Figure 2 Déficit du compte des voyages du Canada (millions de dollars actuels) Figure 4 3 000 $ Milliards en dollars actuels 1 000 $ 0$ -1 000 $ -2 000 $ -3 000 $ -4 000 $ 2000 2001 T1 2002 T2 2003 T3 2004 T4 2005 12,0 10,0 8,0 6,0 4,0 2,0 0,0 Source : Statistique Canada, Indicateurs nationaux du tourisme La vigueur de l’économie et la valeur élevée du dollar canadien (voir la figure 2) stimulent également les voyages des Canadiens à l’étranger. Le nombre de départs a augmenté de 6,7 % en 2004 et de 5,3 % en 2005. Le Conference Board du Canada prévoit que cette tendance se maintiendra et que les départs augmenteront de 4,5 % en 2006. L’augmentation des dépenses des Canadiens en voyage à l’étranger contribue à alimenter le déficit des voyages qui a atteint 4,1 milliards de dollars en 2004, un sommet en 11 ans (voir la figure 3). 2000 2001 Dépenses É.-U. 2002 2003 Dépenses Outre-mer 2004 2005 Total É.-U. Outer-mer Source : Statistique Canada, Voyages internationaux Les touristes provenant de l’étranger restent habituellement au Canada plus longtemps (16 jours) et, en conséquence, dépensent davantage (1 379 $) par voyage. Toutefois, si l’on ramène cette donnée sur une base quotidienne, les dépenses des touristes américains dépassent celles des autres touristes par une marge de 57 %, soit 134 $ par jour comparativement à 85 $ (voir le tableau 4). Tableau 4 Figure 3 Dépenses des touristes canadiens et étrangers et taux de change de la devise 1,80 1,60 1,40 1,20 1,00 0,80 0,60 0,40 0,20 0,00 0 2004 $CA par $US 50 000 45 000 40 000 35 000 30 000 25 000 20 000 15 000 10 000 5 000 Dépenses au Canada selon les marchés 19 96 19 97 19 98 19 99 20 00 20 01 20 02 20 03 20 04 20 05 Millions de dollars actuels 50,0 45,0 40,0 35,0 30,0 25,0 20,0 15,0 10,0 5,0 0,0 Millions d’arrivées Dépenses des touristes américains et étrangers et nombre total d’arrivées au Canada 2 000 $ Intérieur International Devise Source : Statistique Canada et Banque du Canada En dépit des ralentissements récents, les États-Unis constituent toujours de loin le plus important marché international, représentant environ 61% du total des dépenses internationales (voir la figure 4). En moyenne, les visiteurs américains venant au Canada pour plus de 24 heures (tous les modes de transport) restent quatre jours et dépensent 541 $ par voyage ou 134 $ par jour. Par contre, les Américains qui viennent au Canada par avion et qui y séjournent au moins 8 | Bâtir une Stratégie nationale en matière de tourisme Dépenses VoyagesNuitsMoyenne Moyenne au Canada personnes personnes des dépenses dépenses ‘000 000 ‘000 000 ‘000 000 par voyage par nuit Moins d’un jour É.-U. Europe Asie Domestique __ 64 $ __ __ 1 258,0 $ 19,50 3,4 $ 0,12 __ 4,6 $ 0,12 __ 38 $ 5 909,0 $ 86,4 __ 68 $ __ 25 $ __ Une nuit ou plus É.-U. 8 168,0 $ 15,1 60,7 541 $ 134 $ Europe 2 822,0 $ 2,1 30,8 1 349 $ 92 $ Asie 1 594,0 $ 1,2 1 379 $ Domestique 23 799,0 $ 88,7 20,4 __ 78 $ __ 268 $ Source : Statistique Canada, Voyages internationaux, Enquête sur les voyages des Canadiens Raisons des visites au Canada Qu’est-ce qui pousse les gens à venir au Canada? Il est essentiel pour l’industrie du tourisme de comprendre les raisons d’une telle décision. Comme l’illustre la figure 5a, la plupart des étrangers viennent au Canada avant tout pour l'agrément (incluant les activités sportives et de plein air), LES DÉFIS RENCONTRÉS PAR L’INDUSTRIE TOURISTIQUE AU CANADA ET LES OCCASIONS QUI S’OFFRENT À ELLE ensuite pour rendre visite à des amis et à leur famille et, en troisième lieu, pour affaire (incluant les congrès et le travail). Ces trois catégories de visiteurs ont augmenté entre 2000 et 2002, mais ont baissé en 2003. Il y a eu une reprise modérée en 2004. Selon l’enquête internationale du « Nation Brands Index Anholt-GMI » (2e trimestre 2005), le rang mondial du Canada comme destination touristique est influencé de façon marquée par une faible notoriété de sa culture et de son patrimoine. Le SRAS et les répercussions du 11 septembre semblent persuader certaines sociétés d’utiliser de plus en plus les applications Web et les télécommunications améliorées au lieu de se déplacer. Comme l’illustre la figure 5b, les visiteurs américains dépensent davantage lorsqu’ils sont en voyage d’affaires et considérablement plus lorsqu’ils sont en voyage d’agrément que les visiteurs en provenance des autres pays, ce qui montre de nouveau l’importance du marché américain pour le Canada. Figure 5a But des voyages des touristes étrangers (en millions de voyages-personnes) 15 10 5 0 2000 2001 2002 Affaires, congrès ou travail Agrément, loisirs ou vacances 2003 2004 Autres Visite à des parents ou des amis 4. LES DÉFIS RENCONTRÉS PAR L’INDUSTRIE TOURISTIQUE AU CANADA ET LES OCCASIONS QUI S’OFFRENT À ELLE Le monde a changé considérablement au cours des 10 dernières années, mais bon nombre des problèmes rencontrés par l’industrie touristique au début des années 1990 n’ont toujours pas été résolus. L’environnement dans lequel l’industrie évolue oblige les intervenants en tourisme à modifier radicalement leur approche stratégique, non seulement pour résoudre les problèmes qui perdurent, mais, plus important encore, pour relever efficacement les nouveaux défis et profiter des nouvelles possibilités. L’évolution démographique et l’évolution des tendances touristiques ainsi qu’une conjoncture économique volatile forcent aussi les intervenants de l’industrie à élaborer des campagnes et des stratégies d’affaires efficaces. Plus récemment, des questions de santé et de sécurité, telles les épidémies, et les problèmes de sécurité à l’échelle mondiale, comme en fait foi la WHTI, ont augmenté l’urgence pour l’industrie de passer à l’action. Les nombreux défis auxquels fait face l’industrie du tourisme sont complexes et nécessitent énormément de coordination et de coopération afin de mobiliser les ressources de façon plus efficace. Compte tenu des contraintes financières et des priorités concurrentes des partenaires FPT et des intervenants du secteur du tourisme, de nouveaux partenariats novateurs sont requis pour faire face à la vive concurrence et pour saisir les occasions qui s’offrent à l’échelle mondiale. Source : Statistique Canada, Voyages internationaux 2003 et 2004 Figure 5b Dépenses des touristes étrangers, raison du séjour - 2004 (en millions de dollars) 5 000 4 000 3 000 2 000 1 000 0 Touristes d’autres pays Affaires, congrès ou travail Agrément, loisirs ou vacances Touristes des É.-U. Autres Visite à des parents ou des amis Source : Statistique Canada, Voyages internationaux 2004 Les gouvernements et le secteur privé ont la possibilité de saisir les occasions extraordinaires qui leur sont offertes par de grands événements tenus au Canada et à l’étranger. Ainsi, alors qu’il se prépare pour les Jeux Olympiques de 2010 à Vancouver, le Canada peut s’inspirer de l’expérience de l’Australie où se sont tenus les Jeux de Sydney en 2000. L’Australie a en effet prouvé qu’une collaboration et des partenariats solides entre les secteurs public et privé ont des retombées bénéfiques à grande échelle. Le défi pour les gouvernements et les intervenants en tourisme consistera à établir les liens nécessaires pour s’assurer que des stratégies de collaboration soient élaborées à l’occasion d’événements internationaux ou nationaux majeurs afin d’apporter des avantages durables pour tout le pays. Bâtir une Stratégie nationale en matière de tourisme | 9 LES DÉFIS RENCONTRÉS PAR L’INDUSTRIE TOURISTIQUE AU CANADA ET LES OCCASIONS QUI S’OFFRENT À ELLE L’analyse des arrivées intérieures et internationales ainsi que des habitudes de dépenses montre, entre autres, que si le Canada souhaite demeurer une destination de premier choix pour les voyages d’affaires et d’agrément, il doit réaliser des investissements afin d’améliorer et d’adapter les produits et les services touristiques afin qu’ils correspondent aux besoins d’un marché extrêmement concurrentiel. Une analyse plus approfondie des marchés niche et des stratégies spécifiques visant à placer l’industrie dans ces créneaux devra être entreprise par les intervenants en tourisme des secteurs public et privé. C’est dans ce contexte que Bâtir une Stratégie nationale en matière de tourisme sera élaboré et affiné. Les consultations auprès des intervenants de l’industrie ont corroboré bon nombre des enjeux qui avaient été relevés dans le Cadre de consultation de novembre 2003. La liste des défis présentée ci-après représente les secteurs de collaboration prioritaires. Toutefois, depuis, l’évolution de la situation a pu influer sur les priorités des intervenants. Au moment des consultations, les États-Unis n’avaient pas encore dévoilé leur WHTI. À la suite de l’annonce de cette initiative en avril 2005, il est devenu de plus en plus évident que celle-ci risque d’avoir des répercussions extrêmement négatives sur l’industrie canadienne du tourisme. La WHTI constitue une préoccupation d’envergure nationale qui touche toutes les régions et la plupart des secteurs de l’industrie touristique. Pour cette raison, c’est une question qui pourrait être traitée efficacement dans le contexte d’une Stratégie nationale en matière de tourisme. Les gouvernements provinciaux et territoriaux vont continuer à se pencher sur les enjeux et défis relevant de leur compétence. Toutefois, une collaboration accrue est requise afin que les stratégies et plans d’action dont ils se dotent puissent renforcer l’industrie du tourisme dans son ensemble en stimulant sa capacité concurrentielle internationale. Qu’il s’agisse d’entrer en concurrence avec les marchés nouveaux et émergents ou de réagir aux « perturbations » mondiales, il est essentiel pour que l’industrie touristique du Canada soit florissante, de relever les défis ensemble. Les principaux défis soulevés lors des consultations incluent : 1. des recherches approfondies afin de mieux comprendre les attentes des voyageurs; 10 | Bâtir une Stratégie nationale en matière de tourisme 2. des campagnes de publicité et de marketing plus cohérentes qui tiennent compte des réalités provinciales et territoriales et de la diversité du Canada; 3. développement accru du tourisme autochtone; 4. des stratégies en matière de ressources humaines afin d’attirer et de fidéliser les employés dans l’industrie; 5. des investissements dans les infrastructures touristiques; 6. des systèmes de transport intégrés efficaces; 7. le développement et l’adoption de pratiques touristiques durables et de pratiques de qualité. 1. Comprendre les attentes des voyageurs Les recherches ont démontré que les changements démographiques influencent les tendances touristiques et la demande de produits et de services. L’avancement de la technologie a également eu des répercussions importantes sur l’industrie touristique. Il est important de continuer à améliorer et à moderniser les services d’information pour les visiteurs afin de leur fournir à longueur d’année de l’information de qualité, conviviale et cohérente. Il est de plus en plus important d’être en mesure de comprendre ces changements et de s’y adapter. a) Une population vieillissante Le marché du tourisme international, autrefois relativement homogène, est maintenant divisé en un certain nombre de créneaux fortement spécialisés. Au fur et à mesure que les personnes de la génération du « baby-boom » atteignent l’âge mûr, les intervenants de l’industrie reconnaissent que les besoins et les attentes des clients changent. Il y aura une augmentation rapide dans le segment de marché des personnes âgées au fur et à mesure que les « baby-boomers » commenceront à atteindre les 65 ans en 2011. Selon les prévisions, les personnes âgées représenteront 25 % de la population totale du Canada d’ici 2026, comparativement à 12 % présentement. Des tendances semblables en matière de vieillissement de la population sont prévues dans la plupart des pays développés. La figure 6 indique que le nombre de voyages réalisés par des résidents étrangers faisant partie du segment le plus âgé de la population a augmenté plus rapidement que le nombre de voyages LES DÉFIS RENCONTRÉS PAR L’INDUSTRIE TOURISTIQUE AU CANADA ET LES OCCASIONS QUI S’OFFRENT À ELLE effectués par les autres groupes d’âge. Ce changement lent mais régulier oblige l’industrie à adapter ses services et ses produits afin d’attirer cette clientèle mature de plus en plus nombreuse. Figure 6 Voyages des résidents étrangers, par groupe d’âge (millions de voyages-personnes) rechercher continuellement de nouveaux produits touristiques (telles les vacances en spa). La Commission canadienne du tourisme (CCT), l’organisation nationale de marketing du tourisme du Canada, a relevé une tendance semblable au Canada, et les recherches effectuées dans ce domaine aideront à mieux positionner le Canada. Tableau 5 4 Principaux changements relatifs aux tendances touristiques, aux produits et au marketing * 3 Changement de … vers 2 Des vacances planifiées à l’avance… … des vacances décidées à la dernière minute 1 Forfaits complets avec des horaires fixes... … des choix d’expériences et des voyages flexibles Destinations établies… … nouvelles destinations Tourisme urbain… … intégration d’expériences urbaines et provinciales et territoriales Marchés indifférenciés… … marchés spécialisés Parcs thématiques et attractions construites de toutes pièces… … voyages expérientiels et tourisme de nature Marketing de masse… … marketing de créneaux Destinations tout-venant… … destinations ciblant des marchés spécifiques Destinations sans marque distinctive… … destinations basées sur des marques fortes 0 25-35 35-44 1998 45-54 55-64 65 et plus 2004 Source : Statistique Canada, Voyages internationaux 2003 Dans le rapport intitulé « Vieillissement du marché canadien—Impact sur le tourisme en Ontario » publié par le gouvernement de l’Ontario, il est indiqué que « si la nouvelle génération de résidentes et résidents [adultes] de l’Ontario affiche les mêmes préférences en matière d’activité touristique que celle de 2000, l’impact du vieillissement de la population entraînera une baisse des activités de plein air, telles que le canoë-kayak et la pêche, et une augmentation correspondante des activités moins exigeantes dans des conditions plus clémentes et des activités culturelles et des attractions à l’intérieur ». Il est donc important d’effectuer des recherches sur les tendances touristiques afin d’être en mesure de concevoir des produits touristiques personnalisés et de tenir compte davantage des préférences actuelles et futures de la clientèle. b) Évolution des tendances touristiques Selon un sondage réalisé par la Western Australia Tourism Commission, un marché émergent appelé « les enfants de l’ère de l’information » se développe. Ce segment se caractérise par des voyageurs expérimentés et bien éduqués; ce sont des consommateurs avertis qui sont davantage conscients de ce que la concurrence peut leur offrir. Ils s’intéressent davantage aux expériences qu’ils peuvent vivre qu’à la destination en elle-même (voir le tableau 5). Ce changement vers une « économie axée sur l’expérience » a donné naissance à des services personnalisés et à des vacances sur mesure, ce qui permet aux touristes de s’approprier davantage leur expérience de voyage et de c) Services d’information pour les visiteurs : utilisation accrue de la technologie De plus en plus, l’économie du savoir a des répercussions importantes sur le secteur touristique, et l’industrie du voyage est l’une des plus branchées au Canada. Selon le baromètre Web des consommateurs 2004 du Conference Board, deux tiers des consommateurs utilisent maintenant le Web pour planifier leurs voyages et le niveau de satisfaction des utilisateurs est très élevé. En 2003, 26 % des entreprises canadiennes effectuaient des achats liés aux voyages sur le Web, en hausse de 18 % par rapport à 2002. Ensemble, les ventes en ligne des secteurs public et privé ont atteint 19,1 milliards de dollars en 2003, une hausse de près de 40 %, après avoir progressé de 27 % en 2002. The Economist a indiqué que la planification de voyages en ligne est l’une des formes de * Source : Partnership 21/2001-2005 Tourism Industry Plan, Western Australian Tourism Commission Bâtir une Stratégie nationale en matière de tourisme | 11 LES DÉFIS RENCONTRÉS PAR L’INDUSTRIE TOURISTIQUE AU CANADA ET LES OCCASIONS QUI S’OFFRENT À ELLE commerce électronique qui a le plus de succès. Les Américains effectuent actuellement 20 % de l’ensemble de leur planification de voyages en ligne, mais de nombreux intervenants de l’industrie pensent que cette proportion pourrait atteindre entre 50 et 60 % au cours de la prochaine décennie. * La International Federation for Information Technology and Travel and Tourism signalait, en janvier 2005, que la convergence du Web, des applications sans fil et des objets interactifs confère une importance accrue aux réseaux d’affaires intelligents. En outre, les applications informatiques de plus en plus présentes vont permettre aux consommateurs d’obtenir de nouveaux services plus facilement. Au cours de la dernière décennie, les solutions commerciales Web ont transformé le comportement des consommateurs et les pratiques commerciales, ce qui s’est traduit par une croissance rapide de nouveaux modèles commerciaux tels que les transporteurs aériens à faibles tarifs et leurs systèmes de réservations en ligne ainsi que les « entreprises intelligentes ». Ces dernières sont souples, dynamiques, prêtes à collaborer et capables d’exploiter rapidement les occasions qui se présentent sur le marché. Les solutions commerciales Web ont non seulement une incidence sur les modèles commerciaux, mais elles incitent également le marché à évoluer. En 2004, les réservations en ligne en Europe ont augmenté de plus de 50 % et 10 % du total des recettes générées par les voyages et le tourisme proviennent maintenant de transactions en ligne. Le commerce électronique a des répercussions sur trois tendances des consommateurs : leur empressement à consacrer davantage de ressources financières aux voyages, leurs vacances plus fréquentes mais de plus courte durée et l’importance accrue accordée au segment du marché composé de personnes plus âgées. Les solutions commerciales Web sont de plus en plus utilisées pour améliorer les services de renseignements aux visiteurs. Leur application réduit aussi les coûts et améliore l’efficacité et l’efficience opérationnelles, ce qui peut avoir un impact substantiel sur la viabilité d’une entreprise. Les partenaires FPT devront collaborer et travailler avec leur industrie touristique respective pour s’assurer qu’elles exploitent pleinement les avantages offerts par les solutions commerciales Web. * ”Click to buy and fly“, The Economist, le 1er octobre 2004 12 | Bâtir une Stratégie nationale en matière de tourisme 2. Campagnes de marketing cohérentes qui tiennent compte des réalités provinciales et territoriales Le contexte culturel, géographique et linguistique du Canada fait du pays une destination touristique très attrayante. La diversité est l’une des principales caractéristiques du Canada et sa valorisation doit devenir une priorité dans la planification touristique. Les provinces et les territoires n’ont pas tous une industrie touristique bien établie. Certaines régions du Canada sont toujours des destinations émergentes, alors que d’autres sont mieux établies, avec des entreprises touristiques prospères. Le Sud du Canada se caractérise par des villes, des événements et des points d’entrée importants, une facilité d’accès relative et une grande variété de nouveaux produits et de produits bien établis. L’optimisation du potentiel des festivals et des événements (sportifs, culturels et patrimoniaux) exigera de nouvelles approches horizontales dans le secteur du tourisme. Le Nord du Canada est une destination émergente axée sur le tourisme nature, les produits créneaux, les attractions autochtones et le milieu sauvage. L’accès à ces zones et leur viabilité est un problème important pour le développement touristique, et un défi constant. Les besoins en matière de recherche et les occasions de développement de produits et de marketing varient selon les provinces/territoires, et entre les zones urbaines et rurales. La CCT mène les campagnes de marketing du Canada, en collaboration avec les campagnes de marketing provinciales et territoriales. Cependant, il faut élaborer des approches de collaboration pour améliorer la cohésion, l’efficacité et l’efficience des initiatives nationales, tout en reconnaissant les différentes priorités et les différents besoins des provinces et des territoires. L’amélioration de la collaboration en ce qui a trait aux activités de marketing en tourisme entre les provinces et territoires et avec la CCT permettra de mieux coordonner les initiatives en cours en les rendant plus complémentaires, ce qui pourrait mener à des partenariats novateurs. Les partenaires FPT doivent collaborer dans des projets de recherche afin d’identifier les occasions de croissance pour toutes les provinces et tous les territoires du Canada. Une meilleure coordination globale des stratégies de recherche, de développement de produits et de marketing permettra aux partenaires FPT de profiter LES DÉFIS RENCONTRÉS PAR L’INDUSTRIE TOURISTIQUE AU CANADA ET LES OCCASIONS QUI S’OFFRENT À ELLE pleinement des occasions nouvelles et émergentes qui s’offrent à l’échelle nationale et internationale. 3. Développement du tourisme autochtone Le tourisme autochtone est l’une des forces unique du Canada, tant au niveau local qu’international. Cependant, la croissance de ce créneau touristique fait face à de grands défis. Le tourisme représente environ un quart de l’économie autochtone au Québec, dans le Nord et dans l’Ouest. Selon la « 2003 National Study on Aboriginal Tourism in Canada », la demande à l’égard du tourisme autochtone excède la capacité. Il existe relativement très peu de produits immédiatement commercialisables dans le secteur du tourisme autochtone, plus particulièrement près des villes d’entrée et des principales routes touristiques. Bon nombre d’entreprises ne sont pas suffisamment sensibilisées au marché touristique et ne possèdent pas les compétences commerciales appropriées ni le savoir-faire requis pour concevoir et promouvoir des produits, des éléments essentiels pour réussir sur un marché concurrentiel. Le Guide virtuel du tourisme autochtone au Canada (vtac-gvtac.ca), un portail électronique, a été créé en réponse au besoin perçu de sensibiliser davantage le public à l’industrie du tourisme autochtone. Il est possible d’augmenter considérablement le nombre d’activités touristiques autochtones tout en contribuant à la création de richesses, au développement économique et à l’autonomie des Autochtones et des collectivités dans toutes les provinces et tous les territoires du Canada. La Déclaration de Québec reconnaît clairement que le tourisme autochtone et du Nord constitue un secteur émergent important. L’amélioration des partenariats entre les intervenants autochtones, l’industrie et le gouvernement nécessitera une meilleure compréhension des ambitions autochtones et de la culture autochtone comparativement aux réalités du marché, dans le but de développer l’offre des produits autochtones. 4. Développement du tourisme dans le Nord Les produits touristiques du Nord du Canada offrent une expérience vraiment unique. Même si le Nord est réputé pour sa nature, ses aventures en milieu sauvage et ses aurores boréales, il offre aussi une histoire, une culture distincte et des festivals, ainsi que de nouveaux produits novateurs tels que le tourisme entourant la prospection de diamant dans les Territoires du Nord-Ouest. Le nombre de touristes qui se rendent dans le Nord augmente lentement. En 2004, le Yukon a enregistré plus de 250 000 arrivées, une hausse de 8 % par rapport à 1999. Les Territoires du Nord-Ouest, pour leur part, ont connu une augmentation de presque 4 % entre 2002 et 2004, alors que le nombre de touristes a dépassé les 61 000. Même si les Américains représentent plus des trois quarts des touristes au Yukon, plus de la moitié des arrivées dans les Territoires du Nord-Ouest sont des Canadiens. L’augmentation du nombre de touristes dans le Nord pose un défi, car ce produit vise un segment de marché étroit, sans compter les autres problèmes tels que l’accès en termes de disponibilité et de coût, la capacité d’accueil et la viabilité. L’infrastructure de transport coûte cher. Les vastes distances conjuguées à un faible taux de circulation font grimper les coûts pour les voyageurs individuels. Ces facteurs clés doivent être pris en considération au moment de tenter de développer le tourisme dans le Nord. Le Nord est une région éloignée dont l’environnement est extrêmement fragile; sa beauté naturelle fait partie du patrimoine et de la richesse du Canada. 5. Attirer et retenir la main d’œuvre Le Conference Board du Canada estime que l’économie canadienne connaîtra une pénurie de près d’un million de travailleurs d’ici 2020. Selon le Conseil canadien des ressources humaines en tourisme, la population active du Canada est appelée à diminuer et le taux de croissance de la main d’œuvre devrait passer de 1,4 % en 2005 à 0,4 % en 2016 en raison du vieillissement de la population et de la baisse du taux de natalité. Par ailleurs, la demande de main d’œuvre continue d’augmenter dans tous les secteurs en raison de la croissance économique, ce qui aggrave la situation. Le marché de l’emploi touristique se caractérise par une industrie de services saisonnière, fragmentée et polyvalente, comptant un grand nombre d’emplois de débutant. La nature saisonnière de l’industrie touristique contribue au développement de marchés du travail mixtes, qui comprennent des emplois permanents et des emplois marginaux. Dans bien des cas, les employés perçoivent le tourisme comme une porte d’accès au marché du travail. Les secteurs de la restauration et de l’hébergement comptent pour environ 60 % des emplois dans l’industrie touristique (voir la figure 7 ci-après). Ces secteurs sont ceux qui ont le plus besoin d’une main d’œuvre stable et qualifiée. Bâtir une Stratégie nationale en matière de tourisme | 13 LES DÉFIS RENCONTRÉS PAR L’INDUSTRIE TOURISTIQUE AU CANADA ET LES OCCASIONS QUI S’OFFRENT À ELLE 6. Figure 7 Investir dans les infrastructures touristiques Emploi dans les industries du tourisme (2004) Service de voyage 9% Loisirs et divertissement 15 % Transport 18 % Hébergemment 28 % Restauration 30 % Source : Statistique Canada, Indicateurs nationaux du tourisme Compte tenu des pénuries de main d’œuvre possibles dans le secteur du tourisme, il est devenu de plus en plus important d’améliorer la qualité des emplois dans l’industrie et de faciliter l’accès à ces emplois aux catégories de personnes sous représentées dans la population active. Le Canada doit examiner les moyens employés dans d’autres pays pour relever des défis semblables. Par exemple, certains pays de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) déploient actuellement des efforts afin d’améliorer l’employabilité des travailleurs étrangers. Le Canada pourrait examiner comment il peut adapter ses politiques actuelles en matière d’immigration de façon à mieux refléter les besoins de l’industrie. Bien que l’industrie touristique offre une première expérience de travail à bien des gens, le tourisme est parfois mal perçu comme choix de carrière. Par ailleurs, la capacité d’attirer des employés qualifiés est essentielle pour assurer la croissance de l’industrie. Il est nécessaire de promouvoir la vaste gamme de possibilités et de perspectives de carrière à long terme offertes dans l’industrie touristique, particulièrement aux échelons de l’exploitation et de la gestion ainsi que de l’accueil en général. Les attractions, les hôtels, les compagnies aériennes, les entreprises de location de voitures et le divertissement ne sont que quelques-uns des secteurs offrant des carrières à long terme enrichissantes. 14 | Bâtir une Stratégie nationale en matière de tourisme Généralement, on considère que les musées, les institutions culturelles, les sites patrimoniaux et les parcs sont des infrastructures touristiques, mais la jouissance et la réussite des expériences touristiques exigent également une infrastructure publique de qualité. Tous les gouvernements se sont engagés à collaborer afin de restaurer les infrastructures canadiennes. Pour ce faire, ils ont investi plus de 30 milliards de dollars dans de nombreux projets d’infrastructures à travers le pays, depuis 1993. Selon Statistique Canada, l’augmentation de la valeur des infrastructures publiques au Canada connaît un décalage significatif par rapport à l’économie dans son ensemble, et ce, en dépit des investissements substantiels qui ont été faits par les gouvernements. Au milieu des années 1970, les infrastructures publiques constituaient 23 % du PIB, contre 16 % en 2001. Toutefois, tous les gouvernements font des investissements substantiels dans l’infrastructure publique dont profite directement ou indirectement le secteur du tourisme. Il faut continuellement rappeler l’importance du tourisme aux diverses instances responsables du développement des infrastructures. La Stratégie contribuera à encourager la coordination et la coopération entre les gouvernements, plus particulièrement en ce qui concerne les orientations de la politique qui touche l’infrastructure touristique et les projets d’infrastructure connexes. 7. Assurer un système de transport efficace En tant que deuxième plus grand pays au monde, le vaste territoire et la géographie variée du Canada posent un problème de transport constant à l’industrie du tourisme. Au cours des consultations, les intervenants du secteur du tourisme ont soulevé des inquiétudes concernant les incidences d’un système de transport inadéquat. Le coût élevé du transport aérien vers les régions éloignées du Canada et les choix de transport limités, plus particulièrement par train et traversier, nuisent à la capacité des exploitants d’entreprises touristiques de promouvoir leurs produits. Toutefois, des changements récents et l’augmentation du nombre des transporteurs à faible coût dans l’industrie du transport aérien aident le marché LES DÉFIS RENCONTRÉS PAR L’INDUSTRIE TOURISTIQUE AU CANADA ET LES OCCASIONS QUI S’OFFRENT À ELLE intérieur du tourisme. La structure de prix moins élevée et plus flexible de ces compagnies aériennes a encouragé un plus grand nombre de personnes à voyager et a permis de fournir un accès par voie aérienne abordable à plusieurs régions du Canada, qui étaient auparavant considérées comme trop coûteuses à desservir. Vu ce contexte, il faut continuer à chercher des occasions de veiller à ce qu’une politique aérienne libéralisée favorise l’accessibilité, les coûts abordables et la qualité du service et que rien ne vienne entraver l’entrée des touristes au Canada. Il faut aussi poursuivre les efforts déployés pour conclure de nouveaux accords bilatéraux internationaux avec d’autres pays. En outre, il y a lieu d’encourager la révision des accords existants tels que l’accord « Ciels ouverts » qui a été conclu récemment avec les États-Unis. Comme les changements à la libéralisation du transport aérien se rapportent essentiellement à la politique fédérale du transport, le CCMT collaborera avec les principaux ministères du transport et les autres intervenants, au besoin, pour réaliser les résultats clés. Il faut également mieux intégrer le système de transport afin de permettre aux voyageurs de passer facilement d’un mode de transport à l’autre – qu’ils voyagent en autobus, par bateau, en avion, en train ou en voiture pour se rendre vers d’autres endroits au Canada même ou à l’extérieur du pays. Il faut donc déployer des efforts particuliers pour assurer l’efficacité et la sécurité des passages frontaliers terrestres entre le Canada et les États-Unis, car ce pays constitue notre principale source de voyageurs étrangers. À cette fin, le Canada et les États Unis ont signé une Déclaration sur la frontière intelligente en 2001, en vertu de laquelle ils conviennent d’un plan d’action en 32 points afin de limiter les délais aux frontières, d’investir dans les infrastructures frontalières et de trouver des solutions technologiques pour accélérer la circulation aux frontières tout en assurant la sécurité. Le Fonds sur l’infrastructure frontalière a été créé pour appuyer des projets d’infrastructure qui seront mis en œuvre aux points d’entrée terrestres les plus fréquentés du Canada. En outre, dans le cadre du Partenariat nord-américain pour la sécurité et la prospérité, le Canada, les États-Unis et le Mexique se sont engagés à mettre de l’avant un certain nombre d’initiatives pour promouvoir l’efficacité et la sécurité aux frontières. Le gouvernement du Canada s’est engagé à poursuivre l’intégration du système national de transport et à investir davantage dans une nouvelle infrastructure frontalière. Le budget 2006 a fourni un appui sans précédent pour divers types d'infrastructures à travers le Canada. Cela inclut l'appui à des projets municipaux d'infrastructures à petite et grande échelles dans des collectivités de l'ensemble du Canada, et à des améliorations aux postes frontaliers terrestres et au réseau routier. La fluidité de la circulation aux principaux corridors et portes d’entrée commerciaux internationaux du Canada est cruciale, non seulement pour l’industrie du tourisme, mais pour l’économie dans son ensemble. Dans le cadre de l’initiative sur la porte d’entrée et le corridor Asie-Pacifique, le Canada vise à stimuler le commerce avec la région de l’Asie et du Pacifique, à intégrer les investissements dans l’infrastructure de transport et à améliorer l’efficacité et la fiabilité du système de transport régional. 8. Encourager un développement touristique durable et des pratiques de qualité Les pratiques touristiques durables améliorent et préservent notre patrimoine naturel et culturel, et rehaussent la qualité de vie des Canadiens. Le développement touristique doit tenir compte à la fois de la viabilité économique, de la conservation de l’environnement et des conséquences sociales. Les pratiques touristiques durables visent à limiter les incidences sur l’environnement et la culture, tout en contribuant au développement économique. Le succès à long terme de l’industrie repose sur la conscience environnementale des propriétaires et exploitants d’entreprises pour l’adoption de pratiques de qualité. Dans A Manual for Sustainable Tourism Destination Management de Walter Jamieson et Alex Noble (2002), on y indique qu’il est de plus en plus évident qu’une approche intégrée de la planification et de la gestion du tourisme est dorénavant nécessaire pour assurer la durabilité du tourisme. Le document identifie quelques-uns des plus importants principes du développement du tourisme durable, y compris : I Le tourisme devrait être mis en œuvre avec l’apport de tous les intervenants, y compris la collectivité où se fait le développement, et les intervenants devraient exercer un contrôle sur le développement du tourisme. Bâtir une Stratégie nationale en matière de tourisme | 15 LA VOIE DE L’AVENIR – LA STRATÉGIE NATIONALE EN MATIÈRE DE TOURISME AU CANADA Le tourisme devrait fournir des emplois de qualité à la population locale et un lien devrait être établi entre les entreprises locales et le tourisme. Il faudrait établir un code de pratique à l’endroit du tourisme à tous les échelons— national, régional et local—fondé sur des normes reconnues à l’échelle internationale. Des lignes directrices régissant les exploitations touristiques, l’évaluation d’impact, le suivi des impacts cumulatifs et des limites aux changements acceptables devraient être mises en place. Des programmes d’éducation et de formation devraient être élaborés afin d’améliorer et de gérer le patrimoine et les ressources naturelles. l’industrie du tourisme. Les gouvernements joueront un rôle de premier plan dans l’élaboration et la mise en œuvre d’une Stratégie nationale en matière de tourisme en assurant un leadership stratégique dans les domaines qui ont des incidences sur l’industrie du tourisme—transport, infrastructure, questions liées aux portes d’entrée et aux frontières, réglementation et immigration. Permettre aux gouvernements de présenter des positions communes sur les questions politiques touchant le tourisme conférera plus de poids et de légitimité au discours soutenu. En sa qualité de gardien/gestionnaire, le secteur public gère également les musées, les centres d’information pour les visiteurs, les parcs et les sites patrimoniaux, tout en préservant les ressources naturelles et culturelles, et en encourageant un tourisme durable. Les gouvernements FPT et l’industrie doivent conjuguer leurs efforts pour élaborer une stratégie cohérente en matière de tourisme durable au Canada. Au printemps de 2004, l’Association de l’industrie touristique du Canada (AITC) a entrepris la mise à jour du Code d’éthique et des directives générales sur le développement du tourisme durable qui avaient été élaborés en 1992. Cette mise à jour, effectuée après consultation de l’industrie, a été diffusée en février 2005. Le Code offre à l’industrie une base et un cadre communs lui permettant d’appuyer efficacement le partage des responsabilités relativement au tourisme durable. Le but est d’améliorer la qualité et la durabilité des expériences découlant du patrimoine naturel et culturel. Le Code pourrait servir de pierre angulaire aux partenaires FPT pour élaborer une approche de collaboration au tourisme durable. Au sein du gouvernement fédéral, le ministre de l’Industrie est le principal responsable de la politique du tourisme et, par l’entremise de la CCT, du marketing des activités touristiques et de la recherche. Plusieurs ministères et organismes du gouvernement fédéral, notamment Patrimoine canadien, Parcs Canada et les agences de développement économique régional, apportent également un soutien important aux activités touristiques. Dans la plupart des provinces et des territoires, la responsabilité du tourisme incombe aux ministères de développement économique ou aux ministères des loisirs, de la culture ou du patrimoine. Le gouvernement fédéral et plusieurs gouvernements provinciaux, territoriaux et municipaux ont créé des agences ayant comme mandat le marketing et la création de partenariats. I I I 5. LA VOIE DE L’AVENIR—LA STRATÉGIE NATIONALE EN MATIÈRE DE TOURISME AU CANADA L’élaboration et la mise en œuvre d’une Stratégie nationale en matière de tourisme doivent se faire par étapes. Les gouvernements FPT reconnaissent qu’il faudra du temps, de la détermination et de la collaboration pour bâtir une Stratégie nationale en matière de tourisme complète. Rôle des gouvernements FPT Le secteur public joue un double rôle, soit à titre de responsable des politiques et de gardien et gestionnaire de certains des produits touristiques phares du Canada. En tant que responsables des politiques, les gouvernements aident à fournir un contexte commercial propice à la croissance de 16 | Bâtir une Stratégie nationale en matière de tourisme En 2003, les ministres FPT responsables du tourisme ont convenu de créer le Conseil canadien des ministres du tourisme en vue de favoriser la coordination et la coopération entre les gouvernements concernant le tourisme. Le Conseil permet d’apporter une approche nationale aux enjeux relatifs à la politique du tourisme et d’aider à renforcer la position concurrentielle de l’industrie touristique du Canada. Les gouvernements FPT investissent des sommes considérables dans le secteur du tourisme. En raison des différentes priorités et structures de régie du secteur du tourisme au Canada, coordonner les dépenses publiques et les activités afin de maximiser l’efficacité et le rendement dans le secteur du tourisme est un défi de taille. Veiller à ce que les normes et les codes de pratique internationaux, ainsi que les autres stratégies et cadres de planification OBJECTIFS STRATÉGIQUES ET RÉSULTATS CLÉS nationaux, provinciaux et territoriaux, soient pris en compte dans la planification de leur développement touristique respectif présente un tout autre défi. La collaboration doit devenir le nouveau principe opérationnel fondamental au sein des gouvernements FPT et dans leurs interactions avec leur industrie respective. Afin d’améliorer ce processus de partenariat, les intervenants FPT responsables du tourisme doivent unir leurs efforts à ceux de leurs collègues respectifs dans des domaines connexes qui peuvent avoir des incidences sur le tourisme, tels que la culture, les infrastructures et les transports. L’industrie est un partenaire important pour les gouvernements FPT Les organisations et les entreprises à vocation touristique ont un rôle important à jouer dans l’élaboration et la mise en œuvre d’une Stratégie nationale en matière de tourisme. Afin d’offrir des expériences de grande qualité, les entreprises, entre autres, devront adopter des pratiques et des normes durables, offrir la formation nécessaire au personnel, s’adapter aux exigences changeantes (p. ex., le Web) et, finalement, travailler en collaboration avec les intervenants du secteur du tourisme et des partenaires non traditionnels afin de veiller à ce que les voyageurs aient facilement accès à des produits de haute qualité, innovateurs et concurrentiels au niveau international. Une collaboration accrue entre les gouvernements FPT et leur industrie respective permettra à l’industrie du tourisme du Canada dans son ensemble de mieux se positionner pour satisfaire à la demande d’un marché compétitif qui évolue rapidement. Tirer profit d’occasions importantes telles que l’obtention du SDA de la Chine ou des événements de grande envergure comme les Jeux Olympiques de 2010 renforcera les partenariats et multipliera les initiatives de marketing qui visent à faire connaître le Canada comme une destination de choix pour les touristes et les gens d’affaires. Grâce à une mobilisation et à des efforts concertés pour rationaliser les ressources actuelles et futures, améliorer la communication et travailler en collaboration à l’atteinte d’objectifs communs, le secteur touristique sera plus fort et plus dynamique, et dans une meilleure position pour faire face à la concurrence à l’échelle internationale. 6. OBJECTIFS STRATÉGIQUES ET RÉSULTATS CLÉS Les objectifs stratégiques mènent l’action. Ils procureront aux gouvernements FPT un point de convergence, de sorte que les ressources seront consacrées aux aspects qui sont critiques pour le développement d’une industrie touristique canadienne plus forte et plus vibrante. La Déclaration de Québec stipule clairement les objectifs qui orienteront la coopération future entre les gouvernements FPT. Ces objectifs dictent les priorités sur lesquelles l’industrie doit intervenir pour assurer sa propre croissance durable. En conséquence, la Stratégie nationale en matière de tourisme met l’accent sur les quatre objectifs stratégiques suivants : 1. Hôtes exceptionnels Les Canadiens conservent une réputation d’hôtes accueillants, amicaux et véritablement exceptionnels auprès des visiteurs. Résultats clés I Les efforts sont coordonnés à l’échelle nationale par l’entremise du Conseil canadien des ressources humaines en tourisme *. I Les Canadiens sont reconnus comme des gens ouverts et accueillants. I L’enseignement en tourisme/accueil est de grande qualité, bien expliqué et reconnu à l’échelle nationale et internationale. I La formation en tourisme/accueil est définie par l’industrie, pertinente et reconnue à l’échelle nationale et internationale. I Les entreprises, les employeurs et les employés exceptionnels du secteur du tourisme et de l’accueil sont reconnus à l’échelle nationale pour leur excellence. I La croissance de la main-d’œuvre et du bénévolat dans le secteur du tourisme correspond aux besoins. 2. Expériences exceptionnelles Le Canada offre des expériences touristiques véritablement exceptionnelles et authentiques qui incitent les visiteurs à continuer à explorer le pays. Résultats clés La qualité des produits touristiques canadiens est rehaussée, l’offre est diversifiée et leur préparation pour le marché international est améliorée. I De nouveaux produits touristiques et de nouvelles destinations durables de grande qualité sont développés. I * Au Québec, ce volet sera mis en œuvre par le gouvernement du Québec. Bâtir une Stratégie nationale en matière de tourisme | 17 PRIORITÉS D’ACTION IMMÉDIATES I I I I L’accès au financement pour le développement des produits touristiques est amélioré. L’investissement public et privé dans le développement de produits touristiques augmente. Des efforts concertés de développement sont prioritairement axés sur le tourisme autochtone et le tourisme dans le Nord. La coordination intergouvernementale et avec l’industrie à l’appui du développement des produits s’est améliorée. 7. PRIORITÉS D’ACTION IMMÉDIATES La Stratégie présente six priorités clés pour une action et une collaboration immédiates. Ces priorités reflètent les commentaires d’intervenants de l’industrie du tourisme recueillis lors de consultations. Elles ont été retenues en raison de leur importance ou de leur conséquence pour l’industrie dans son ensemble et parce qu’elles exigent la collaboration des gouvernements pour que le changement se produise. 3. Destination accessible Se rendre au Canada et y circuler est simple, efficace, abordable et sécuritaire. Voici les principales priorités en matière de collaboration : Résultats clés I Communiquer les priorités pour l’infrastructure touristique nationale, en prenant en considération le fait que l’on vise un réseau de transport de haute qualité « d’un océan à l’autre ». I S’assurer que les portes d’entrée et passages frontaliers internationaux sont sûrs, efficaces et intégrés, et qu’ils sont en mesure d’offrir aux visiteurs un accueil unique au Canada. I Encourager l’aménagement des infrastructures aéroportuaires internationales du Canada afin de leur permettre de traiter le volume international visé d’une manière sûre et efficace. I Encourager l’augmentation de la capacité du transport aérien, ferroviaire, maritime et routier pour répondre à la croissance prévue du tourisme. I Encourager le développement de services de voyage intermodal directs, efficaces et abordables dans tout le Canada. But 4. Réputation exceptionnelle Le Canada est reconnu comme une destination passionnante et pourtant durable et sûre. Résultats : a) Bien tenir compte des intérêts des touristes dans les décisions concernant les passages frontaliers. b) Encourager les infrastructures et les processus frontaliers nouveaux ou améliorés. Résultats clés Une stratégie de marketing cohérente est en place en appui à l’image de marque. I Le marketing est axé sur le rendement. I Des initiatives régionales de développement et de marketing du tourisme sont en place partout au Canada. I Le marketing vise à promouvoir le tourisme autochtone et le tourisme dans le Nord comme étant de nouvelles expériences uniques. I La mesure des résultats du marketing touristique est faite en temps opportun et de manière précise et permet une mesure significative du rendement. I 18 | Bâtir une Stratégie nationale en matière de tourisme 1. I Destination accessible—Passages frontaliers Favoriser le mouvement efficace des touristes qui entrent au Canada et qui en sortent. Stratégies : a) Les gouvernements au Canada continueront de travailler avec les États-Unis afin de simplifier le mouvement sûr et efficace des voyageurs le long des frontières. b) Les gouvernements développeront des positions communes en ce qui concerne les intérêts du secteur du tourisme dans les décisions qui influencent l’industrie. c) Fournir un apport dans le cadre des initiatives du Partenariat nord-américain pour la sécurité et la prospérité entre le Canada, les États-Unis et le Mexique qui visent à améliorer l’efficacité de la circulation des personnes et des biens aux passages frontaliers tout en maintenant la sécurité. 2. Destination accessible—Transport Buts I Faire valoir la nécessité de mettre en œuvre des politiques et des programmes de transport qui prennent en considération les avantages économiques du tourisme aux échelons national, provincial, territorial et régional. I Faire valoir l’importance de garantir que les politiques de transport aérien facilitent la venue des touristes au Canada et leur déplacement à l'intérieur du pays. PRIORITÉS D’ACTION IMMÉDIATES Stratégies : a) Continuer à élargir les accords bilatéraux internationaux et à en créer de nouveaux avec d’autres pays. b) Continuer à poursuivre les initiatives qui pourraient mener à des améliorations des politiques et des pratiques FPT qui influent sur le tourisme. b) Résultat : a) Améliorer la concurrence et l’accès à toutes les destinations canadiennes. 3. Expériences exceptionnelles— Développement de produits But I S’assurer que les produits existants seront améliorés et que les produits en développement tirent profit des nouvelles occasions et des occasions naissantes. Stratégies : a) Miser sur les structures touristiques et les organismes connexes existants afin de préciser et d’influencer le développement de nouveaux produits touristiques, compte tenu des nouvelles occasions et des nouveaux marchés en émergence. b) Encourager les activités des partenaires FPT dans leurs efforts pour obtenir et accueillir des événements internationaux d’envergure. c) Encourager l’investissement dans l’infrastructure publique et l’investissement qui favorise le développement des entreprises et des produits touristiques. Résultats : a) Offrir des produits uniques et différents qui répondent à l’évolution de la demande. b) Attirer des événements internationaux d’envergure au Canada. c) Encourager une infrastructure publique améliorée qui fortifie les entreprises touristiques. 4. Hôtes exceptionnels—Ressources humaines But I S’assurer que l’offre de la main-d’œuvre dans les domaines du tourisme et de l’accueil correspond à la demande. Stratégies : a) Les gouvernements travailleront avec leurs organisations sectorielles respectives ou leurs partenaires en milieu de travail afin de stimuler une participation accrue des nouveaux immigrants, des bénévoles et des bassins de main-d’œuvre sous-utilisée : jeunes travailleurs, travailleurs plus âgés, travailleurs autochtones et personnes handicapées. Les gouvernements travailleront en collaboration avec leurs organisations sectorielles respectives ou leurs partenaires en milieu de travail à l’élaboration de programmes efficaces visant à promouvoir l’industrie comme une profession, à attirer la main-d’œuvre dans l’industrie et à reconnaître l’excellence chez les personnes et les organismes. Résultats : a) Dans le secteur du tourisme et de l’accueil, une main-d’œuvre professionnelle, hautement qualifiée, éduquée et formée pouvant offrir des expériences touristiques exceptionnelles au Canada. b) Les entreprises, les employeurs et les employés du secteur du tourisme et de l’accueil sont reconnus à l’échelle nationale et internationale pour leur excellence. 5. Réputation exceptionnelle—Information et statistiques sur le tourisme Buts I Améliorer l’accès des gouvernements, des entreprises et des intervenants à de l’information et à des analyses pertinentes pour la prise de décisions. I Améliorer l’évaluation du rendement du tourisme et de son incidence sur l’économie. Stratégies : a) Les gouvernements continuent à travailler avec la CCT et les comités de recherche pour améliorer les données de base, combler les lacunes, éliminer les dédoublements et fixer des critères d’évaluation comparables. b) Élaborer un modèle cohérent pour établir une analyse de rentabilité pour les investissements touristiques. c) Améliorer la diffusion et la connaissance de l’information et des analyses sur le tourisme, de son rendement et de son incidence. Résultats : a) Décisions de gestion axées sur le marché et basées sur les études de marché. b) Outils quantifiables améliorés, connaissances sur le tourisme et prises de décisions rehaussées. Bâtir une Stratégie nationale en matière de tourisme | 19 CONCLUSION 6. Réputation exceptionnelle—Marketing du tourisme Buts I Mieux harmoniser et coordonner les activités de marketing entre la CCT et les provinces et territoires pour mieux positionner les destinations canadiennes. I Optimiser les ressources existantes par une collaboration accrue entre les gouvernements. Stratégies : a) Améliorer la coordination et la collaboration entre les PT et la CCT afin d’assurer des stratégies de marketing compatibles et cohérentes. b) Optimiser les engagements financiers existants et ceux qui sont annoncés. c) Augmenter la collaboration entre les PT et la CCT pour maximiser les revenus des campagnes visant les marchés internationaux à rendement élevé selon les priorités des PT. Résultats : a) Une approche cohérente pour promouvoir l’image de marque du Canada. b) Investissements touristiques optimisés. c) Campagnes de marketing à rendement élevé. 8. CONCLUSION Les gouvernements, notamment par l’entremise du CCMT, et l’industrie du tourisme dans son ensemble ont une occasion sans précédent de faire preuve de leadership fort, afin de développer une vision commune pour le tourisme au Canada. La Stratégie nationale en matière de tourisme constituera la base d’une approche concertée à long terme pour assurer la croissance durable du secteur du tourisme. En travaillant en collaboration, les intervenants publics et privés en tourisme contribueront à développer un secteur du tourisme compétitif à l’échelle internationale pour le Canada et pour les générations futures. Les gouvernements FPT et l’industrie ont franchi une première étape en vue d’améliorer la coordination de leur collaboration. Pour les prochaines étapes, ils devront conjuguer leurs efforts pour mettre en œuvre la Stratégie et les actions prioritaires qui en découlent. Tous les gouvernements, en partenariat avec leur industrie respective, doivent s’appliquer à changer les actions en résultats. 20 | Bâtir une Stratégie nationale en matière de tourisme