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TABLE DES MATIÈRES
TABLE DES MATIÈRES
1.
Avant-propos .....…………………………….………………..................................................
2
2. Introduction : une nouvelle ère de collaboration …………………………….………………
3
3. Aperçu environnemental : le contexte entourant le changement ....................................
4
Tendances mondiales : un environnement effervescent en mutation constante .....
Comment le Canada s’en tire-t-il? .......…………………………………………….........
Croissance à long terme du tourisme international—prévisions jusqu’en 2020 …...
Industrie touristique au Canada : un secteur d’activité important
de l’économie canadienne .………......................................................................
Tendances canadiennes : habitudes de dépenses des voyageurs canadiens
et étrangers .........................................................................................................
Raisons des visites au Canada ..........………………...………………………………….
4
4
6
4. Les défis rencontrés par l’industrie touristique au Canada
et les occasions qui s’offrent à elle ...........................................................................
1.
2.
3.
4.
5.
6.
7.
8.
Comprendre les attentes des voyageurs ...……………….......……………………
a) Une population vieillissante .............………………....……………………
b) Évolution des tendances touristiques ...………… ………………..………
c) Services d’information pour les visiteurs :
utilisation accrue de la technologie .....…........................................…
Campagnes de marketing cohérentes qui tiennent compte des réalités
provinciales et territoriales ........................................................................…
Développement du tourisme autochtone .....…………………….......…………….
Développement du tourisme dans le Nord ..…………………………………..…..
Attirer et retenir la main-d’œuvre ……………………………………........…………
Investir dans les infrastructures touristiques ..………..……………………………
Assurer un système de transport efficace ………………………...……………….
Encourager un développement touristique durable et des pratiques de qualité ....
5. La voie de l’avenir—La Stratégie nationale en matière de tourisme au Canada
7
7
8
9
10
10
11
11
12
13
13
13
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14
15
..………
16
Rôle des gouvernements FPT ....……............................................................………..
L’industrie est un partenaire important pour les gouvernements FPT . ……..……….
16
17
6. Objectifs stratégiques et résultats clés ..………...…………………………………………..
17
1.
2.
3.
4.
7.
Hôtes exceptionnels ..............……………………………….……………………….
Expériences exceptionnelles ..............………………………………………………
Destination accessible ......…..……………………………………..………………..
Réputation exceptionnelle ......………………………………………..…………...…
17
17
18
18
Priorités d’action immédiates …….……………………..…………………………………….
18
1.
2.
3.
4.
5.
6.
Destination accessible—Passages frontaliers ………………………………….….
Destination accessible—Transport ...…………………………………….........…….
Expériences exceptionnelles—Développement de produits ……………..………
Hôtes exceptionnels—Ressources humaines ...…………………………….……..
Réputation exceptionnelle—Information et statistiques sur le tourisme ...…….
Réputation exceptionnelle—Marketing du tourisme ..……………………...…….
18
18
19
19
19
20
8. Conclusion .....………………………………………………………………………………..…..
20
Bâtir une Stratégie nationale en matière de tourisme | 1
AVANT-PROPOS
1. AVANT-PROPOS
Le tourisme contribue grandement au bien être
économique, social et environnemental de tous les
Canadiens. Le secteur du tourisme revêt une
importance économique et culturelle unique en
contribuant à l’économie de toutes les régions tout
en permettant aux Canadiens et aux Canadiennes de
découvrir leur patrimoine et de célébrer leur culture au
fil de leurs voyages dans leur vaste pays. L’impact du
tourisme ne se limite pas à la création d’emplois et à
générer des devises et des revenus. Les nombreux
visiteurs étrangers qui se rendent au Canada, que ce
soit pour visiter les principales attractions, étudier ou
assister à un congrès, consolident l’image de
marque du pays et son profil international.
Malgré le fait que le tourisme ait affiché des recettes
d’environ 61,4 milliards de dollars en 2005 et généré
plus 25,6 milliards en valeur ajoutée pour l’économie
canadienne (soit 2,01 % du PIB), son importance est
souvent mal comprise ou sous-estimée (le secteur
de l’agriculture, de la foresterie, de la pêche et de la
chasse représente 2,2 % du PIB en dollars
constants de 1997). Le tourisme est une « industrie
d’industries » qui procure des revenus pour certains
secteurs essentiels de l’économie canadienne.
Généralement, le tourisme représente 95 % des
passagers par avion, 92 % des passagers par train,
90 % des clients dans les hôtels et autres lieux
d’hébergement, 67 % de la location de véhicules,
24 % des loisirs et des divertissements et 20 % de
la restauration. Toutefois, les répercussions
économiques positives sont ressenties bien au-delà
de ces industries. Par exemple, les impressions et
les expériences positives retenues de vacances ou
de visites mémorables au Canada peuvent influer
sur la décision d’installer une entreprise au Canada,
de créer une coentreprise, de fournir des biens et
des services canadiens ou encore d’émigrer.
Le Canada est vaste, le deuxième plus grand pays
au monde, ce qui présente certains défis mais aussi
beaucoup de possibilités. Les provinces et les
territoires ont des besoins divers et leur industrie
touristique respective est confrontée à différents
enjeux et différentes priorités. L’industrie du
tourisme à l’échelle de la planète évolue dans un
environnement difficile. Les préoccupations de plus
en plus grandes en matière de sécurité mondiale et
les mesures prises pour contrer les risques tels que
la Western Hemisphere Travel Initiative (WHTI), les
menaces pour la santé publique, les désastres
naturels, les conditions économiques instables et la
concurrence de plus en plus importante des
2 | Bâtir une Stratégie nationale en matière de tourisme
destinations nouvelles obligent les pays à réévaluer
leurs stratégies en matière de tourisme.
Le Canada doit livrer bataille dans cet environnement
mondial turbulent pour contrer le fait que sa part de
marché diminue. En 2004, des destinations
européennes et asiatiques sont parvenues à déloger
le Canada au sein des 10 plus grandes destinations,
tant en termes d’arrivées que de recettes. Le
nombre d’arrivées en provenance des États-Unis
continue à diminuer. Cette érosion confirme le fait
que l’industrie touristique canadienne doit affronter
la concurrence de plus en plus vive des marchés
touristiques établis (États-Unis et Union européenne)
et émergents (Amérique latine, Asie et Moyen Orient).
Dans ces conditions, les stratégies de marketing
internationales coordonnées, les ententes de
partenariat ainsi qu’une forte image de marque pour
le Canada seront extrêmement importantes pour
s’assurer que l’industrie canadienne du tourisme est
en mesure de faire face aux pressions mondiales et
d’augmenter sa part de marché. La collaboration
sera nécessaire pour élaborer des stratégies
communes afin d’atténuer l’impact anticipé de la
WHTI, l’enjeu actuellement le plus pressant auquel
doit faire face l’industrie du tourisme canadienne. De
plus, les intervenants du secteur touristique public
et privé doivent être davantage en mesure de
relever les défis que posent l’infrastructure
vieillissante, l’évolution des tendances touristiques
et démographiques, les nouvelles technologies, les
priorités provinciales et territoriales, ainsi qu’une
industrie touristique autochtone en émergence.
Les forces et les possibilités de l’industrie du
tourisme au Canada sont nombreuses, qu’il s’agisse
d’offrir des aventures à couper le souffle dans un
environnement naturel vierge, de mettre en
évidence les diversités multiculturelles et
provinciales-territoriales, de développer des produits
et des expériences touristiques autochtones de
qualité ou encore de répondre aux besoins des gens
d’affaires ou des congressistes. Le Canada a la
possibilité de montrer que le pays est une
destination de première classe lors d’événements
d’envergure nationale et internationale, tels que le
400e anniversaire de la fondation de Québec en
2008 et les Jeux Olympiques et paralympiques de
2010 en Colombie Britannique. Ces événements
offrent la possibilité de définir la perception du
Canada et de positionner le pays à l’échelle mondiale
afin de générer des retombées économiques
importantes à long terme partout au pays.
INTRODUCTION : UNE NOUVELLE ÈRE DE COLLABORATION
La Stratégie nationale en matière de tourisme pave
la voie de la croissance future du tourisme au
Canada, en définissant une nouvelle manière de
faire. Grâce à une approche concertée et coordonnée,
les gouvernements fédéral, provinciaux et territoriaux
(FPT) peuvent, en créant des partenariats étroits
avec leur industrie respective, améliorer leur
engagement envers le secteur du tourisme. Le
monde change et, en conséquence, tout le secteur
du tourisme doit s’adapter à un nouvel environnement.
Le statu quo n’est plus une option et les répercussions
d’une attitude passive ne pourront que nuire à
l’ensemble de ce secteur.
2. INTRODUCTION : UNE NOUVELLE ÈRE
DE COLLABORATION
Il est évident que la manière traditionnelle de faire
les choses ne permet plus de relever les défis
auxquels fait face le secteur du tourisme, ni de
saisir les occasions qui se présentent. Une nouvelle
ère de collaboration, réunissant tous les
intervenants du secteur du tourisme, est nécessaire
pour que le Canada puisse accroître sa part de
marché et rehausser son image sur la scène
nationale et internationale.
Bâtir une Stratégie nationale en matière de tourisme
présente une vision du tourisme au Canada. Cette
Stratégie propose des objectifs ambitieux et expose
les mesures prioritaires pour les réaliser; elle
constituera un élément clé de la promotion d’une
industrie touristique durable dans l’économie du
XXIe siècle.
Vision
Faire du Canada une destination touristique
notoire, durable et reconnue à l’échelle
mondiale pour ses expériences touristiques
exceptionnelles et uniques tout au long de
l’année.
Les ministres du tourisme ont reconnu l’importance
d’accroître la coopération au sein des
gouvernements et de l’industrie, et entre eux, afin
de maximiser les retombées des investissements
touristiques. En novembre 2003, les ministres ont
confirmé leur engagement à adopter une approche
de collaboration en signant la Déclaration de
Québec et en créant le Conseil canadien des
ministres du tourisme (CCMT). La Déclaration est
reflétée dans les principes clés suivants qui guident
la Stratégie nationale en matière de tourisme :
I
I
I
I
I
Promouvoir les interventions FPT axées sur la
recherche qui permettent d’innover et
d’intervenir dans le développement des
produits et leur mise en marché.
Établir des priorités relatives au tourisme qui
misent sur les intérêts nationaux, qui tiennent
compte des compétences des provinces et des
territoires et qui reconnaissent le tourisme du
Nord et le tourisme autochtone comme un
secteur émergent important.
Établir des partenariats solides, flexibles et
dynamiques entre les intervenants et avec
les principaux décideurs de tous les ordres
de gouvernement.
Améliorer les mécanismes de coordination et
de coopération afin d’accroître l’efficacité
conformément aux rôles et aux responsabilités
de chacun des partenaires.
Élaborer des stratégies afin de favoriser des
pratiques durables dans l’industrie du tourisme.
En novembre 2003, les ministres du tourisme ont
lancé des consultations auprès de leur industrie
respective au sujet des éléments clés de la
Stratégie nationale en matière de tourisme. La
participation du secteur privé à l’élaboration et à la
mise en œuvre de la Stratégie est essentielle afin
de s’assurer que l’industrie du tourisme est en
mesure d’affronter la concurrence de plus en plus
forte grâce à des pratiques et à des produits novateurs.
La Stratégie reflète les résultats de ces
consultations et établit le fondement nécessaire afin
d’améliorer la coordination et la collaboration au sein
des gouvernements, entre les gouvernements et
avec l’industrie du tourisme. L’engagement et la
collaboration continue de tous les gouvernements
seront nécessaires pour valider et mettre à jour la
Stratégie, afin de réaliser les objectifs ambitieux que
se sont fixés les gouvernements FPT et les
intervenants dans le secteur du tourisme.
Objectifs
Que les gouvernements FPT travaillent en
partenariat et en étroite collaboration avec
le secteur privé pour s’assurer que le
Canada figure comme l’une des 10
destinations touristiques les plus
populaires au monde, en termes d’arrivées
et de dépenses par les touristes étrangers,
et pour accroître à 75 milliards de dollars
d’ici 2010 les recettes générées par le
tourisme national et international.
Bâtir une Stratégie nationale en matière de tourisme | 3
APERÇU ENVIRONNEMENTAL : LE CONTEXTE ENTOURANT LE CHANGEMENT
3. APERÇU ENVIRONNEMENTAL :
LE CONTEXTE ENTOURANT LE
CHANGEMENT
Tendances mondiales : un environnement
effervescent en mutation constante
De bonnes conditions économiques et un revenu
personnel disponible élevé constituent les principaux
facteurs motivant le tourisme. Toutefois, le tourisme est
de plus en plus touché par la conjoncture internationale,
notamment l’agitation politique, les préoccupations
liées à la sécurité et à la santé, les désastres naturels,
la concurrence accrue des destinations émergentes
ainsi que l’évolution démographique. L’industrie du
tourisme doit avoir la capacité de s’adapter
rapidement aux chocs naturels et économiques.
Jusqu’en 2000, l’industrie du tourisme international
a connu une croissance soutenue. À la suite des
événements du 11 septembre et des événements
internationaux qui ont suivi (la guerre en Irak, la
possibilité d’attaques terroristes, le SRAS,
l'encéphalophathie spongiforme bovine et le virus du
Nil occidental), le nombre de voyages internationaux a
diminué énormément. En 2003, le volume du
tourisme international à l’échelle mondiale a baissé
de 1 % pour atteindre un total de 694 millions d’arrivées,
couronnant une période de stagnation de trois ans.
En 2005, le tourisme international a poursuivi son
importante reprise entamée en 2004, augmentant
de 10,7 %. Le nombre d’arrivées de partout dans le
monde a atteint 808 millions d’arrivées en 2005, une
augmentation de 5,5 %, soit la plus forte hausse
annuelle depuis plus de 25 ans. Presque toutes les
régions ont vécu cette reprise, l’Asie et les régions
du Pacifique ayant affiché une croissance de 7,4 %,
tandis que le Moyen-Orient, les Amériques et
l’Europe ont montré des taux de croissance de
6,9 %, 5,8 et 4,3 % respectivement. En janvier
2006, le Baromètre du tourisme mondial de
l’Organisation mondiale du tourisme (OMT)
rapportait que les événements tels que les
désastres naturels et les actes de terrorisme ne
semblent pas perturber l’industrie internationale du
tourisme et qu’ils ont seulement modifié
provisoirement les habitudes de voyages. L’OMT
estime que la hausse du nombre d’arrivées de
touristes étrangers partout dans le monde devrait
se situer entre 4 et 5 % en 2006.
Même si les menaces extérieures n’ont pas
découragé les voyageurs, les consommateurs ne
peuvent pas s’adapter à un ralentissement
économique en changeant simplement de
4 | Bâtir une Stratégie nationale en matière de tourisme
destination. Une baisse constante du revenu
disponible ou des dépenses discrétionnaires
pourrait éventuellement se traduire par une
diminution des voyages internationaux.
Comment le Canada s’en tire-t-il?
La part de marché du Canada diminue. Après avoir
subi les effets cumulatifs du terrorisme et des
préoccupations relatives à la santé, l’industrie
canadienne du tourisme doit maintenant composer
avec un dollar canadien plus fort. La moyenne
mensuelle du taux de change a atteint son niveau le
plus bas en janvier 2002, lorsque la valeur du dollar
canadien s’établissait à 62 cents américains.
Toutefois, au printemps 2006, le dollar canadien a
dépassé le seuil des 90 cents américains, une
différence de 45 % entre sa valeur en 2002 et sa
valeur actuelle. L’érosion de la part de marché du
Canada, alors que le reste du monde enregistre une
recrudescence des voyages, est en grande partie
attribuable à la baisse de son rendement sur les
principaux marchés américains.
Tableau 1 : Les 10 destinations touristiques les
plus populaires au monde
Arrivées touristiques internationales
Rang
(millions)
2004
2003
Variation (%)
03/02
04/03
1
2
3
4
5
6
7
8
9
10
75,0
51,8
41,2
33,0
39,6
24,7
15,5
18,7
18,4
19,1
-2,6
-0,9
-5,4
-10,4
-0,5
2,2
-6,2
-5,1
2,4
2,5
France
Espagne
États-Unis
Chine
Italie
Royaume-Uni
Hong Kong (Chine)
Mexique
Allemagne
Autriche
75,1
55,6
46,1
41,8
37,1
27,8
21,8
20,6
20,1
19,4
0,1
3,1
11,8
26,7
-6,4
12,3
40,4
10,5
9,4
1,5
Recettes touristiques internationales
Rang
1
2
3
4
5
6
7
8
9
10
États-Unis
Espagne
France
Italie
Royaume-Uni
Allemagne
Chine
Turquie
Autriche
Australie
(milliards US$)
2004
2003
64,3
39,6
36,6
31,2
22,7
23,1
17,4
13,2
14,0
10,3
74,5
45,2
40,8
35,7
28,2
27,7
25,7
15,9
15,3
13,6
Variation (%)
03/02
04/03
-3,6
24,9
13,2
17,1
11,2
20,1
-14,6
10,9
24,2
20,3
Source : Organisation mondiale du tourisme, Tourism
Highlights 2005
15,8
14,1
11,6
14,1
24,6
19,7
47,9
20,3
9,9
21,7
APERÇU ENVIRONNEMENTAL : LE CONTEXTE ENTOURANT LE CHANGEMENT
En 2004, le Canada est sorti du peloton des
10 premiers en ce qui concerne les arrivées et les
recettes internationales. Septième en 2002, en
termes d’arrivées, le Canada est passé à la 11e
place en 2004. Pour ce qui est des recettes, il a
chuté de la 8e place en 2001 à la 12e en 2004 (voir
le tableau 1). Entre 2000 et 2004, la part de marché
mondial du Canada en matière de voyages de plus
de 24 heures est passée de 2,9 à 2,5 %. La part de
l'Amérique du Nord a aussi connu une décroissance,
passant de 15,9 à 11 % depuis le début des années
1990, alors que celle de l'Europe est restée stable à
environ 55 % durant cette même période.
Selon les prévisions du Conference Board du
Canada, les voyages au Canada en provenance de
certains marchés étrangers vont augmenter aux taux
de croissance annuels composés (TCAC) suivants
entre 2005 et 2010 : France, 4,0 %; Allemagne,
3,9 %; Royaume-Uni, 4,4 %; Japon, 3,7 %; Corée,
6,7 %; Chine, 8,7 %; États-Unis, -0,6 %.
Le Conference Board du Canada se montre
relativement optimiste à l’endroit de l’industrie
canadienne du tourisme pour 2006 et prévoit une
hausse de 3,8 % du nombre total de séjours
(intérieur et international) de plus de 24 heures au
Canada et une croissance correspondante de 4,9 %
des dépenses effectuées par les touristes. Stimulé
par la vigueur de l’économie canadienne et la hausse
de la confiance des consommateurs, le marché
intérieur continuera à inciter la croissance (4,6 %),
tandis que le marché américain entraîne à la baisse
la performance internationale qui, autrement, est
forte. Le Conference Board prévoit une augmentation
de 6,4 % en 2006 du nombre d’arrivées d’outre-mer,
mais s’attend à une diminution de 3,1 % du marché
américain durant cette période après la baisse de
4,6 % en 2005.
Depuis 1999, le nombre total de voyageurs en
provenance des États-Unis a chuté progressivement.
Entre 1999 et 2004, le nombre de séjours de plus de
24 heures est demeuré relativement stable,
s’établissant à environ 15 millions de voyagespersonnes par année (sauf pour 2002 et 2003 en
raison des événements du 11 septembre et du
SRAS). Toutefois, le nombre de voyages de moins
d’une journée a diminué régulièrement durant cette
période, passant de 29,4 millions à 19,5 millions.
En 2005, le marché américain a continué à se
dégrader, tant en termes de séjours de plus de
24 heures que de séjours de moins d’une journée,
chutant de 4,6 % et 11,4 % respectivement. En fait,
il s’agissait du nombre le plus bas d’arrivées en
provenance des États-Unis depuis 1979. La
confusion que sèment chez les Américains les
exigences de la WHTI et sa mise en application
pourrait en partie être à l’origine de cette chute
dramatique.
En vertu de la WHTI, à compter de janvier 2007, tous
les voyageurs qui arriveront aux États-Unis par voie
aérienne et maritime, y compris les citoyens
américains, devront être munis d’un passeport et, en
vigueur au plus tard le 1er juin 2009, quiconque se
présentera à un passage frontalier pour être admis
ou rentrer aux États-Unis devra aussi être muni d’un
passeport ou d’un autre document de voyage
acceptable. Le Conference Board du Canada estime
que 34 % des résidents américains de 18 ans ou plus
détiennent actuellement un passeport valide,
comparativement à 41 % des Canadiens dans le
même groupe d’âge.
Une étude menée en août 2006 par le Conference
Board du Canada sur l’incidence attendue de la
WHTI sur l’industrie canadienne du tourisme montre
qu’entre 2005 et 2010, la mise en œuvre de la WHTI
pourrait réduire de 14 millions ou 7,2 % le nombre
d’arrivées au Canada en provenance des États-Unis.
De ce nombre, on anticipe une baisse de 8,8 millions
du nombre de séjours de moins d’une journée. On
s’attend à ce que l’Ontario soit la grande perdante,
enregistrant une baisse de 8,5 millions de voyages
durant cette période. C’est au cours de la première
année de mise en application aux passages
frontaliers, que l’impact pourrait se faire le plus
sentir. Cette année-là, on prévoit une réduction de
14,1 % du nombre d’arrivées au Canada en
provenance des États-Unis.
La diminution du rendement du Canada sur le
marché américain est une source de préoccupation
depuis déjà un certain temps, surtout si l’on prend
en considération la reprise à des sommets inégalés
des voyages en provenance des États-Unis sur le
marché intérieur américain et outre-mer à la suite
des événements du 11 septembre. La mise en œuvre
imminente de la WHTI ne fait qu’exacerber les
préoccupations. Cette initiative suscite énormément
l’intérêt des médias, ce qui sème la confusion chez
les voyageurs américains. En effet, bon nombre
d’entre eux ne détiennent pas de passeport et
croient que ce document est déjà nécessaire pour
rentrer aux États-Unis. Les gouvernements au
Canada et l’industrie doivent collaborer à l’élaboration
de stratégies en vue d’atténuer l’impact de la WHTI
sur l’industrie canadienne du tourisme.
Bâtir une Stratégie nationale en matière de tourisme | 5
APERÇU ENVIRONNEMENTAL : LE CONTEXTE ENTOURANT LE CHANGEMENT
Outre le déclin du nombre de touristes en
provenance des États-Unis, le Canada a également
enregistré des baisses du nombre de touristes en
provenance d’autres pays (voir la figure 1). Le
nombre d’arrivées en provenance d’outre-mer est
toujours de 9,2 % sous les niveaux de 2000, en
dépit d’une remontée en 2004. Cette diminution
persistante est en partie attribuable à la baisse du
nombre de voyageurs de pays étrangers transitant
par les États-Unis pour entrer au Canada. En 2004,
le nombre de visiteurs venant de pays autres que les
États-Unis qui se rendaient directement au Canada
était revenu aux niveaux de 2000, tandis que le
nombre de voyageurs transitant par les États-Unis
était toujours de 13 % inférieur aux niveaux de
2000. Si l’on considère qu’environ un tiers des
visiteurs étrangers venant d’un pays autre que les
États-Unis arrivent au Canada en provenance des
États-Unis (soit par voie terrestre ou aérienne), cette
contraction constante a de quoi préoccuper et devra
faire l’objet d’un examen approfondi.
Figure 1
4
10
3
7,5
2
5
1
2,5
1994
Outre-mer direct
1996
1998
Outre-mer via É.-U.
2000
2002
Recettes des É.-U.
Constants de 1997 (milliard)
Arrivées (mil.)
Recettes et arrivées d’outre-mer
2004
Recettes outre-mer
Source : Statistique Canada, Voyages internationaux
Croissance à long terme du tourisme
international—prévisions jusqu’en 2020
Même si la croissance du tourisme dans le monde a
connu des hauts et des bas au cours des dernières
années, l’OMT prévoit que les arrivées internationales
dépasseront 1,6 milliard d’ici 2020. À l’échelle
régionale, on s’attend à ce que les arrivées se
répartissent comme suit : Europe, 717 millions;
Asie du Sud et de l’Est et Pacifique, 416 millions;
Amériques, 282 millions; Afrique, 77 millions;
Moyen-Orient, 69 millions.
Comme l’illustre le tableau 2, les prévisions
montrent une baisse de la part de marché européen
d’un sommet de 60 % en 1995 à 46 % d’ici 2020.
On anticipe également une baisse d’environ 1 %
6 | Bâtir une Stratégie nationale en matière de tourisme
pour les Amériques et des augmentations probables
pour l’Afrique, l’Asie de l’Est et le Pacifique, le
Moyen-Orient et l’Asie du Sud. Il est intéressant de
noter que l’on s’attend à ce que les voyageurs
délaissent les destinations traditionnelles
européennes et américaines au profit d’autres
endroits dans le monde, un indice que de nombreux
touristes recherchent de nouvelles expériences.
Tableau 2
Vision 2020 du tourisme de l’OMT: Prévisions des
arrivées touristiques par région d’arrivée (en millions)
Année de
réferemce
1995
Le monde
Afrique
Amériques
Prévisions
2010
2020
565,4 1 006,4 1 561,1
Taux de
croissance
annuel
moyen (%)
Part de
marché
19952000
1995
2020
4,1
100
100
20,2
47,0
77,3
5,5
3,6
5,0
108,9
190,4
282,3
3,9
19,3
18,1
Asie de l’Est,
Pacifique
Europe
81,4
195,2
397,2
6,5
14,4
25,4
338,4
527,3
717,0
3,0
59,8
45,9
Moyen-Orient
12,4
35,9
68,5
7,1
2,2
4,4
Asie du Sud
4,2
10,6
18,8
6,2
0,7
1,2
Source: Organisation mondiale du tourisme (OMT) ©
(Selon la base de données de l’OMT en juillet 2000)
L’OMT prédit que, d’ici 2020, la Chine comptera
100 millions de touristes vers l’étranger par année,
ce qui en fera la quatrième plus grande source au
monde en termes de touristes internationaux. Les
voyages d’agrément constituent le volet du marché
du voyage chinois vers l’étranger dont le taux de
croissance est le plus rapide. En vertu d’une loi en
vigueur en Chine, les voyagistes chinois ne sont pas
autorisés à organiser de voyages d’agrément dans
des pays étrangers qui ne détiennent pas le Statut
de destination approuvée (SDA). Jusqu’à maintenant,
plus de 80 pays ont obtenu le SDA. L’Australie a
reçu le SDA en 1999 et a depuis enregistré une
croissance importante du nombre de voyagistes
chinois qui opèrent dans ce pays. En effet, entre
1999 et 2005, l’Australie a enregistré 200 000
arrivées par l'entremise de voyages en groupe (SDA)
en provenance de la Chine. De 2003 à 2004, le
nombre total d’arrivées de la Chine en Australie a
effectué un bond de 43 %, pour atteindre 251 300
touristes. Toutefois, en 2004 et 2005, cette
croissance a ralenti à 13,4 % pour s’établir à
284 942 arrivées.
APERÇU ENVIRONNEMENTAL : LE CONTEXTE ENTOURANT LE CHANGEMENT
Le 21 janvier 2005, le Canada a été reconnu comme
une destination touristique approuvée par la Chine.
Un accord de mise en application est en cours de
négociation avec l’Administration nationale du
tourisme chinois (CNTA); toutefois, ces négociations
ne seront sans doute pas terminées avant 2007.
Selon la Commission canadienne du tourisme, la
mise en application du SDA permettra au Canada
d’augmenter ses recettes en provenance du marché
chinois de 18 à 20 % durant la première année de
l’accord.
Pour le Canada, la Chine est la source de touristes
étrangers dont la croissance est la plus rapide, soit
113 300 arrivées en 2005 ou une hausse de 18,8 %
depuis 2004. C’est plus que le double de
l’augmentation moyenne de 8,2 % de tous les
principaux marchés étrangers. En 2005, un accord
aérien bilatéral a été signé : il permettra de tripler le
nombre de vols de transport de passagers et de fret
entre la Chine et le Canada.
Industrie touristique au Canada : un secteur
d’activité important de l’économie canadienne
Selon l’OMT et la Commission de statistique des
Nations Unies, le tourisme se définit comme étant
« les activités déployées par les personnes au cours
de leurs voyages et de leurs séjours dans des lieux
situés en dehors de leur environnement habituel
pour une période consécutive qui ne dépasse pas
une année à des fins de loisirs, pour affaires et
autres motifs ».
Tableau 3
Points saillants du tourisme au Canada en 2005
I
I
I
I
I
I
I
Le tourisme emploie directement 625 700
personnes (3,9 % de l’ensemble des
emplois).
L’industrie du tourisme au Canada est
composée d’environ 160 000 entreprises.
La valeur ajoutée de l’industrie était de
25,6 milliards de dollars (2,01 % du PIB).
Les recettes provenant du tourisme
s’élevaient à 61,4 milliards de dollars.
Les voyages et le tourisme comptent pour
environ 13 % de la consommation totale
des Canadiens.
Les voyageurs canadiens sont responsables
des deux tiers (71 %) des dépenses
touristiques, toutefois, les voyageurs
étrangers dépensent davantage par personne.
Les voyageurs en provenance des États-Unis
comptent pour 87,5 % de toutes les arrivées
internationales.
Plusieurs secteurs d’activité fournissent des biens et
services touristiques, notamment les secteurs du
transport, de l’hébergement et de la restauration,
ainsi que les autres biens et services touristiques
qui comprennent les loisirs et les divertissements,
les services des agences de voyage, les frais de
congrès et les dépenses en prévision d’un voyage.
La plupart des biens et des services touristiques
sont achetés durant les voyages; par contre, les
biens durables achetés expressément pour le
voyage sont aussi comptées comme des biens et
services touristiques. Considérées comme des
dépenses préalables au voyage, ces dépenses
entrent dans la catégorie « autres biens et services
touristiques ».*
Tendances canadiennes : habitudes de dépenses
des voyageurs canadiens et étrangers
Les dépenses totales des touristes (en dollars
constants de 1997) ont connu une hausse au
Canada depuis 1992 (sauf pour 2002, à la suite des
événements du 11 septembre, et 2003, en raison du
SRAS). En 2005, les dépenses ont atteint 61,4 milliards
de dollars, les dépenses de voyageurs canadiens
représentant 71 % (43,5 milliards de dollars) de ce
chiffre et celles des voyageurs étrangers, des
non-résidents se déplaçant au Canada, comptant
pour 29 % (17,9 milliards de dollars) de ces
dépenses. Entre 2000 et 2005, le montant total des
dépenses des touristes a augmenté à un TCAC de
1,4 %, stimulé par la croissance de 2,9 % par année
du marché intérieur. Par contre, le marché étranger a
freiné le rendement de l’industrie touristique
canadienne, car il a baissé à un taux de 2 % par
année depuis 2000. Même si ni le marché américain
ni le marché étranger n’ont donné un bon
rendement, le déclin du marché américain domine la
tendance, car les États-Unis représentent environ
61 % des dépenses internationales du Canada.
Le Conference Board du Canada prévoit que les
recettes touristiques pour le marché du tourisme
intérieur augmenteront de 5,2 % en 2006. La
robustesse de l’économie et la solidité de la
confiance des consommateurs neutralisent les prix
élevés de l’énergie et les Canadiens continuent à
voyager de plus en plus. Ils ont effectué 116 millions
de voyages de plus d’une nuit en 2005, une hausse
de 2,6 % par rapport à l’année précédente. Pour
chaque voyage de plus d’une nuit, ils sont restés en
moyenne trois nuits à l’extérieur de leur domicile et
ont dépensé 265 $ par personne. La majorité des
voyages intérieurs sont des voyages d'agrément,
suivis de visites à des amis et des parents.
* Étude du compte satellite du tourisme du Canada (CSTC)
Bâtir une Stratégie nationale en matière de tourisme | 7
APERÇU ENVIRONNEMENTAL : LE CONTEXTE ENTOURANT LE CHANGEMENT
24 heures dépensent 902 $ par voyage ou 191 $ par
jour, ce qui en fait les touristes les plus rentables.
Figure 2
Déficit du compte des voyages du Canada
(millions de dollars actuels)
Figure 4
3 000 $
Milliards en dollars actuels
1 000 $
0$
-1 000 $
-2 000 $
-3 000 $
-4 000 $
2000
2001
T1
2002
T2
2003
T3
2004
T4
2005
12,0
10,0
8,0
6,0
4,0
2,0
0,0
Source : Statistique Canada, Indicateurs nationaux du tourisme
La vigueur de l’économie et la valeur élevée du
dollar canadien (voir la figure 2) stimulent également
les voyages des Canadiens à l’étranger. Le nombre
de départs a augmenté de 6,7 % en 2004 et de
5,3 % en 2005. Le Conference Board du Canada
prévoit que cette tendance se maintiendra et que les
départs augmenteront de 4,5 % en 2006.
L’augmentation des dépenses des Canadiens en
voyage à l’étranger contribue à alimenter le déficit
des voyages qui a atteint 4,1 milliards de dollars en
2004, un sommet en 11 ans (voir la figure 3).
2000
2001
Dépenses
É.-U.
2002
2003
Dépenses
Outre-mer
2004
2005
Total É.-U.
Outer-mer
Source : Statistique Canada, Voyages internationaux
Les touristes provenant de l’étranger restent
habituellement au Canada plus longtemps (16 jours)
et, en conséquence, dépensent davantage (1 379 $)
par voyage. Toutefois, si l’on ramène cette donnée
sur une base quotidienne, les dépenses des
touristes américains dépassent celles des autres
touristes par une marge de 57 %, soit 134 $ par jour
comparativement à 85 $ (voir le tableau 4).
Tableau 4
Figure 3
Dépenses des touristes canadiens et étrangers et
taux de change de la devise
1,80
1,60
1,40
1,20
1,00
0,80
0,60
0,40
0,20
0,00
0
2004
$CA par $US
50 000
45 000
40 000
35 000
30 000
25 000
20 000
15 000
10 000
5 000
Dépenses au Canada selon les marchés
19
96
19
97
19
98
19
99
20
00
20
01
20
02
20
03
20
04
20
05
Millions de dollars actuels
50,0
45,0
40,0
35,0
30,0
25,0
20,0
15,0
10,0
5,0
0,0
Millions d’arrivées
Dépenses des touristes américains et étrangers
et nombre total d’arrivées au Canada
2 000 $
Intérieur
International
Devise
Source : Statistique Canada et Banque du Canada
En dépit des ralentissements récents, les États-Unis
constituent toujours de loin le plus important marché
international, représentant environ 61% du total des
dépenses internationales (voir la figure 4). En moyenne,
les visiteurs américains venant au Canada pour plus
de 24 heures (tous les modes de transport) restent
quatre jours et dépensent 541 $ par voyage ou 134 $
par jour. Par contre, les Américains qui viennent au
Canada par avion et qui y séjournent au moins
8 | Bâtir une Stratégie nationale en matière de tourisme
Dépenses VoyagesNuitsMoyenne Moyenne
au Canada personnes personnes des dépenses dépenses
‘000 000
‘000 000 ‘000 000 par voyage par nuit
Moins d’un jour
É.-U.
Europe
Asie
Domestique
__
64 $
__
__
1 258,0 $
19,50
3,4 $
0,12
__
4,6 $
0,12
__
38 $
5 909,0 $
86,4
__
68 $
__
25 $
__
Une nuit ou plus
É.-U.
8 168,0 $
15,1
60,7
541 $
134 $
Europe
2 822,0 $
2,1
30,8
1 349 $
92 $
Asie
1 594,0 $
1,2
1 379 $
Domestique 23 799,0 $
88,7
20,4
__
78 $
__
268 $
Source : Statistique Canada, Voyages internationaux, Enquête
sur les voyages des Canadiens
Raisons des visites au Canada
Qu’est-ce qui pousse les gens à venir au Canada? Il
est essentiel pour l’industrie du tourisme de
comprendre les raisons d’une telle décision. Comme
l’illustre la figure 5a, la plupart des étrangers
viennent au Canada avant tout pour l'agrément
(incluant les activités sportives et de plein air),
LES DÉFIS RENCONTRÉS PAR L’INDUSTRIE TOURISTIQUE AU CANADA ET LES OCCASIONS QUI S’OFFRENT À ELLE
ensuite pour rendre visite à des amis et à leur
famille et, en troisième lieu, pour affaire (incluant les
congrès et le travail). Ces trois catégories de
visiteurs ont augmenté entre 2000 et 2002, mais ont
baissé en 2003. Il y a eu une reprise modérée en 2004.
Selon l’enquête internationale du « Nation Brands
Index Anholt-GMI » (2e trimestre 2005), le rang
mondial du Canada comme destination touristique
est influencé de façon marquée par une faible
notoriété de sa culture et de son patrimoine. Le
SRAS et les répercussions du 11 septembre
semblent persuader certaines sociétés d’utiliser de
plus en plus les applications Web et les télécommunications améliorées au lieu de se déplacer.
Comme l’illustre la figure 5b, les visiteurs américains
dépensent davantage lorsqu’ils sont en voyage
d’affaires et considérablement plus lorsqu’ils sont en
voyage d’agrément que les visiteurs en provenance
des autres pays, ce qui montre de nouveau
l’importance du marché américain pour le Canada.
Figure 5a
But des voyages des touristes étrangers
(en millions de voyages-personnes)
15
10
5
0
2000
2001
2002
Affaires, congrès ou travail
Agrément, loisirs ou vacances
2003
2004
Autres
Visite à des parents ou des amis
4. LES DÉFIS RENCONTRÉS PAR
L’INDUSTRIE TOURISTIQUE AU
CANADA ET LES OCCASIONS QUI
S’OFFRENT À ELLE
Le monde a changé considérablement au cours des
10 dernières années, mais bon nombre des
problèmes rencontrés par l’industrie touristique au
début des années 1990 n’ont toujours pas été
résolus. L’environnement dans lequel l’industrie
évolue oblige les intervenants en tourisme à modifier
radicalement leur approche stratégique, non
seulement pour résoudre les problèmes qui
perdurent, mais, plus important encore, pour relever
efficacement les nouveaux défis et profiter des
nouvelles possibilités.
L’évolution démographique et l’évolution des
tendances touristiques ainsi qu’une conjoncture
économique volatile forcent aussi les intervenants
de l’industrie à élaborer des campagnes et des
stratégies d’affaires efficaces. Plus récemment, des
questions de santé et de sécurité, telles les
épidémies, et les problèmes de sécurité à l’échelle
mondiale, comme en fait foi la WHTI, ont augmenté
l’urgence pour l’industrie de passer à l’action.
Les nombreux défis auxquels fait face l’industrie
du tourisme sont complexes et nécessitent
énormément de coordination et de coopération afin
de mobiliser les ressources de façon plus efficace.
Compte tenu des contraintes financières et des
priorités concurrentes des partenaires FPT et des
intervenants du secteur du tourisme, de nouveaux
partenariats novateurs sont requis pour faire face à
la vive concurrence et pour saisir les occasions qui
s’offrent à l’échelle mondiale.
Source : Statistique Canada, Voyages internationaux 2003 et 2004
Figure 5b
Dépenses des touristes étrangers, raison du séjour - 2004
(en millions de dollars)
5 000
4 000
3 000
2 000
1 000
0
Touristes d’autres pays
Affaires, congrès ou travail
Agrément, loisirs ou vacances
Touristes des É.-U.
Autres
Visite à des parents ou des amis
Source : Statistique Canada, Voyages internationaux 2004
Les gouvernements et le secteur privé ont la
possibilité de saisir les occasions extraordinaires qui
leur sont offertes par de grands événements tenus
au Canada et à l’étranger. Ainsi, alors qu’il se
prépare pour les Jeux Olympiques de 2010 à
Vancouver, le Canada peut s’inspirer de l’expérience
de l’Australie où se sont tenus les Jeux de Sydney
en 2000. L’Australie a en effet prouvé qu’une
collaboration et des partenariats solides entre les
secteurs public et privé ont des retombées
bénéfiques à grande échelle. Le défi pour les
gouvernements et les intervenants en tourisme
consistera à établir les liens nécessaires pour
s’assurer que des stratégies de collaboration soient
élaborées à l’occasion d’événements internationaux
ou nationaux majeurs afin d’apporter des avantages
durables pour tout le pays.
Bâtir une Stratégie nationale en matière de tourisme | 9
LES DÉFIS RENCONTRÉS PAR L’INDUSTRIE TOURISTIQUE AU CANADA ET LES OCCASIONS QUI S’OFFRENT À ELLE
L’analyse des arrivées intérieures et internationales
ainsi que des habitudes de dépenses montre, entre
autres, que si le Canada souhaite demeurer une
destination de premier choix pour les voyages
d’affaires et d’agrément, il doit réaliser des
investissements afin d’améliorer et d’adapter les
produits et les services touristiques afin qu’ils
correspondent aux besoins d’un marché
extrêmement concurrentiel. Une analyse plus
approfondie des marchés niche et des stratégies
spécifiques visant à placer l’industrie dans ces
créneaux devra être entreprise par les intervenants
en tourisme des secteurs public et privé. C’est dans
ce contexte que Bâtir une Stratégie nationale en
matière de tourisme sera élaboré et affiné.
Les consultations auprès des intervenants de
l’industrie ont corroboré bon nombre des enjeux qui
avaient été relevés dans le Cadre de consultation de
novembre 2003. La liste des défis présentée
ci-après représente les secteurs de collaboration
prioritaires. Toutefois, depuis, l’évolution de la
situation a pu influer sur les priorités des intervenants.
Au moment des consultations, les États-Unis
n’avaient pas encore dévoilé leur WHTI. À la suite de
l’annonce de cette initiative en avril 2005, il est
devenu de plus en plus évident que celle-ci risque
d’avoir des répercussions extrêmement négatives
sur l’industrie canadienne du tourisme.
La WHTI constitue une préoccupation d’envergure
nationale qui touche toutes les régions et la plupart
des secteurs de l’industrie touristique. Pour cette
raison, c’est une question qui pourrait être traitée
efficacement dans le contexte d’une Stratégie
nationale en matière de tourisme.
Les gouvernements provinciaux et territoriaux vont
continuer à se pencher sur les enjeux et défis
relevant de leur compétence. Toutefois, une
collaboration accrue est requise afin que les
stratégies et plans d’action dont ils se dotent
puissent renforcer l’industrie du tourisme dans son
ensemble en stimulant sa capacité concurrentielle
internationale. Qu’il s’agisse d’entrer en concurrence
avec les marchés nouveaux et émergents ou de
réagir aux « perturbations » mondiales, il est
essentiel pour que l’industrie touristique du Canada
soit florissante, de relever les défis ensemble.
Les principaux défis soulevés lors des consultations
incluent :
1.
des recherches approfondies afin de mieux
comprendre les attentes des voyageurs;
10 | Bâtir une Stratégie nationale en matière de tourisme
2. des campagnes de publicité et de
marketing plus cohérentes qui tiennent
compte des réalités provinciales et
territoriales et de la diversité du Canada;
3. développement accru du tourisme
autochtone;
4. des stratégies en matière de ressources
humaines afin d’attirer et de fidéliser les
employés dans l’industrie;
5. des investissements dans les infrastructures
touristiques;
6. des systèmes de transport intégrés
efficaces;
7. le développement et l’adoption de pratiques
touristiques durables et de pratiques de
qualité.
1.
Comprendre les attentes des voyageurs
Les recherches ont démontré que les changements
démographiques influencent les tendances
touristiques et la demande de produits et de services.
L’avancement de la technologie a également eu des
répercussions importantes sur l’industrie touristique.
Il est important de continuer à améliorer et à
moderniser les services d’information pour les
visiteurs afin de leur fournir à longueur d’année de
l’information de qualité, conviviale et cohérente. Il
est de plus en plus important d’être en mesure de
comprendre ces changements et de s’y adapter.
a) Une population vieillissante
Le marché du tourisme international, autrefois
relativement homogène, est maintenant divisé en un
certain nombre de créneaux fortement spécialisés.
Au fur et à mesure que les personnes de la
génération du « baby-boom » atteignent l’âge mûr,
les intervenants de l’industrie reconnaissent que les
besoins et les attentes des clients changent. Il y
aura une augmentation rapide dans le segment de
marché des personnes âgées au fur et à mesure
que les « baby-boomers » commenceront à atteindre
les 65 ans en 2011. Selon les prévisions, les personnes
âgées représenteront 25 % de la population totale
du Canada d’ici 2026, comparativement à 12 %
présentement. Des tendances semblables en
matière de vieillissement de la population sont
prévues dans la plupart des pays développés. La
figure 6 indique que le nombre de voyages réalisés
par des résidents étrangers faisant partie du
segment le plus âgé de la population a augmenté
plus rapidement que le nombre de voyages
LES DÉFIS RENCONTRÉS PAR L’INDUSTRIE TOURISTIQUE AU CANADA ET LES OCCASIONS QUI S’OFFRENT À ELLE
effectués par les autres groupes d’âge. Ce
changement lent mais régulier oblige l’industrie à
adapter ses services et ses produits afin d’attirer
cette clientèle mature de plus en plus nombreuse.
Figure 6
Voyages des résidents étrangers, par groupe d’âge
(millions de voyages-personnes)
rechercher continuellement de nouveaux produits
touristiques (telles les vacances en spa). La
Commission canadienne du tourisme (CCT),
l’organisation nationale de marketing du tourisme du
Canada, a relevé une tendance semblable au
Canada, et les recherches effectuées dans ce
domaine aideront à mieux positionner le Canada.
Tableau 5
4
Principaux changements relatifs aux tendances
touristiques, aux produits et au marketing *
3
Changement de
… vers
2
Des vacances planifiées à
l’avance…
… des vacances décidées à
la dernière minute
1
Forfaits complets avec des
horaires fixes...
… des choix d’expériences
et des voyages flexibles
Destinations établies…
… nouvelles destinations
Tourisme urbain…
… intégration d’expériences
urbaines et provinciales
et territoriales
Marchés indifférenciés…
… marchés spécialisés
Parcs thématiques et
attractions construites de
toutes pièces…
… voyages expérientiels et
tourisme de nature
Marketing de masse…
… marketing de créneaux
Destinations tout-venant…
… destinations ciblant des
marchés spécifiques
Destinations sans marque
distinctive…
… destinations basées sur
des marques fortes
0
25-35
35-44
1998
45-54
55-64
65 et plus
2004
Source : Statistique Canada, Voyages internationaux 2003
Dans le rapport intitulé « Vieillissement du marché
canadien—Impact sur le tourisme en Ontario »
publié par le gouvernement de l’Ontario, il est
indiqué que « si la nouvelle génération de résidentes
et résidents [adultes] de l’Ontario affiche les mêmes
préférences en matière d’activité touristique que
celle de 2000, l’impact du vieillissement de la
population entraînera une baisse des activités de
plein air, telles que le canoë-kayak et la pêche, et une
augmentation correspondante des activités moins
exigeantes dans des conditions plus clémentes et
des activités culturelles et des attractions à
l’intérieur ». Il est donc important d’effectuer des
recherches sur les tendances touristiques afin d’être
en mesure de concevoir des produits touristiques
personnalisés et de tenir compte davantage des
préférences actuelles et futures de la clientèle.
b) Évolution des tendances touristiques
Selon un sondage réalisé par la Western Australia
Tourism Commission, un marché émergent appelé
« les enfants de l’ère de l’information » se
développe. Ce segment se caractérise par des
voyageurs expérimentés et bien éduqués; ce sont
des consommateurs avertis qui sont davantage
conscients de ce que la concurrence peut leur offrir.
Ils s’intéressent davantage aux expériences qu’ils
peuvent vivre qu’à la destination en elle-même (voir
le tableau 5). Ce changement vers une « économie
axée sur l’expérience » a donné naissance à des
services personnalisés et à des vacances sur
mesure, ce qui permet aux touristes de s’approprier
davantage leur expérience de voyage et de
c)
Services d’information pour les visiteurs :
utilisation accrue de la technologie
De plus en plus, l’économie du savoir a des
répercussions importantes sur le secteur touristique,
et l’industrie du voyage est l’une des plus branchées
au Canada.
Selon le baromètre Web des consommateurs 2004
du Conference Board, deux tiers des consommateurs
utilisent maintenant le Web pour planifier leurs
voyages et le niveau de satisfaction des utilisateurs
est très élevé.
En 2003, 26 % des entreprises canadiennes
effectuaient des achats liés aux voyages sur le Web,
en hausse de 18 % par rapport à 2002. Ensemble,
les ventes en ligne des secteurs public et privé ont
atteint 19,1 milliards de dollars en 2003, une hausse
de près de 40 %, après avoir progressé de 27 % en
2002. The Economist a indiqué que la planification
de voyages en ligne est l’une des formes de
* Source : Partnership 21/2001-2005 Tourism Industry Plan,
Western Australian Tourism Commission
Bâtir une Stratégie nationale en matière de tourisme | 11
LES DÉFIS RENCONTRÉS PAR L’INDUSTRIE TOURISTIQUE AU CANADA ET LES OCCASIONS QUI S’OFFRENT À ELLE
commerce électronique qui a le plus de succès. Les
Américains effectuent actuellement 20 % de
l’ensemble de leur planification de voyages en ligne,
mais de nombreux intervenants de l’industrie
pensent que cette proportion pourrait atteindre entre
50 et 60 % au cours de la prochaine décennie. *
La International Federation for Information Technology
and Travel and Tourism signalait, en janvier 2005, que
la convergence du Web, des applications sans fil et
des objets interactifs confère une importance accrue
aux réseaux d’affaires intelligents. En outre, les
applications informatiques de plus en plus présentes
vont permettre aux consommateurs d’obtenir de
nouveaux services plus facilement. Au cours de la
dernière décennie, les solutions commerciales Web
ont transformé le comportement des consommateurs
et les pratiques commerciales, ce qui s’est traduit
par une croissance rapide de nouveaux modèles
commerciaux tels que les transporteurs aériens à
faibles tarifs et leurs systèmes de réservations en
ligne ainsi que les « entreprises intelligentes ». Ces
dernières sont souples, dynamiques, prêtes à
collaborer et capables d’exploiter rapidement les
occasions qui se présentent sur le marché.
Les solutions commerciales Web ont non seulement
une incidence sur les modèles commerciaux, mais
elles incitent également le marché à évoluer. En
2004, les réservations en ligne en Europe ont
augmenté de plus de 50 % et 10 % du total des
recettes générées par les voyages et le tourisme
proviennent maintenant de transactions en ligne. Le
commerce électronique a des répercussions sur
trois tendances des consommateurs : leur
empressement à consacrer davantage de ressources
financières aux voyages, leurs vacances plus
fréquentes mais de plus courte durée et l’importance
accrue accordée au segment du marché composé
de personnes plus âgées. Les solutions commerciales
Web sont de plus en plus utilisées pour améliorer
les services de renseignements aux visiteurs. Leur
application réduit aussi les coûts et améliore l’efficacité
et l’efficience opérationnelles, ce qui peut avoir un
impact substantiel sur la viabilité d’une entreprise.
Les partenaires FPT devront collaborer et travailler
avec leur industrie touristique respective pour
s’assurer qu’elles exploitent pleinement les
avantages offerts par les solutions commerciales
Web.
* ”Click to buy and fly“, The Economist, le 1er octobre 2004
12 | Bâtir une Stratégie nationale en matière de tourisme
2.
Campagnes de marketing cohérentes qui
tiennent compte des réalités provinciales
et territoriales
Le contexte culturel, géographique et linguistique du
Canada fait du pays une destination touristique très
attrayante. La diversité est l’une des principales
caractéristiques du Canada et sa valorisation doit
devenir une priorité dans la planification touristique.
Les provinces et les territoires n’ont pas tous une
industrie touristique bien établie. Certaines régions
du Canada sont toujours des destinations
émergentes, alors que d’autres sont mieux établies,
avec des entreprises touristiques prospères.
Le Sud du Canada se caractérise par des villes, des
événements et des points d’entrée importants, une
facilité d’accès relative et une grande variété de
nouveaux produits et de produits bien établis.
L’optimisation du potentiel des festivals et des
événements (sportifs, culturels et patrimoniaux)
exigera de nouvelles approches horizontales dans le
secteur du tourisme. Le Nord du Canada est une
destination émergente axée sur le tourisme nature,
les produits créneaux, les attractions autochtones et
le milieu sauvage. L’accès à ces zones et leur
viabilité est un problème important pour le
développement touristique, et un défi constant.
Les besoins en matière de recherche et les
occasions de développement de produits et de
marketing varient selon les provinces/territoires, et
entre les zones urbaines et rurales. La CCT mène les
campagnes de marketing du Canada, en
collaboration avec les campagnes de marketing
provinciales et territoriales. Cependant, il faut
élaborer des approches de collaboration pour
améliorer la cohésion, l’efficacité et l’efficience des
initiatives nationales, tout en reconnaissant les
différentes priorités et les différents besoins des
provinces et des territoires. L’amélioration de la
collaboration en ce qui a trait aux activités de
marketing en tourisme entre les provinces et
territoires et avec la CCT permettra de mieux
coordonner les initiatives en cours en les rendant
plus complémentaires, ce qui pourrait mener à des
partenariats novateurs.
Les partenaires FPT doivent collaborer dans des
projets de recherche afin d’identifier les occasions
de croissance pour toutes les provinces et tous les
territoires du Canada. Une meilleure coordination
globale des stratégies de recherche, de
développement de produits et de marketing
permettra aux partenaires FPT de profiter
LES DÉFIS RENCONTRÉS PAR L’INDUSTRIE TOURISTIQUE AU CANADA ET LES OCCASIONS QUI S’OFFRENT À ELLE
pleinement des occasions nouvelles et émergentes
qui s’offrent à l’échelle nationale et internationale.
3.
Développement du tourisme autochtone
Le tourisme autochtone est l’une des forces unique
du Canada, tant au niveau local qu’international.
Cependant, la croissance de ce créneau touristique
fait face à de grands défis. Le tourisme représente
environ un quart de l’économie autochtone au
Québec, dans le Nord et dans l’Ouest.
Selon la « 2003 National Study on Aboriginal Tourism
in Canada », la demande à l’égard du tourisme
autochtone excède la capacité. Il existe relativement
très peu de produits immédiatement commercialisables
dans le secteur du tourisme autochtone, plus
particulièrement près des villes d’entrée et des
principales routes touristiques. Bon nombre
d’entreprises ne sont pas suffisamment sensibilisées
au marché touristique et ne possèdent pas les
compétences commerciales appropriées ni le savoir-faire
requis pour concevoir et promouvoir des produits,
des éléments essentiels pour réussir sur un marché
concurrentiel. Le Guide virtuel du tourisme autochtone
au Canada (vtac-gvtac.ca), un portail électronique, a
été créé en réponse au besoin perçu de sensibiliser
davantage le public à l’industrie du tourisme autochtone.
Il est possible d’augmenter considérablement le
nombre d’activités touristiques autochtones tout en
contribuant à la création de richesses, au
développement économique et à l’autonomie des
Autochtones et des collectivités dans toutes les
provinces et tous les territoires du Canada. La
Déclaration de Québec reconnaît clairement que le
tourisme autochtone et du Nord constitue un
secteur émergent important. L’amélioration des
partenariats entre les intervenants autochtones,
l’industrie et le gouvernement nécessitera une
meilleure compréhension des ambitions autochtones
et de la culture autochtone comparativement aux
réalités du marché, dans le but de développer l’offre
des produits autochtones.
4.
Développement du tourisme dans le Nord
Les produits touristiques du Nord du Canada offrent
une expérience vraiment unique. Même si le Nord
est réputé pour sa nature, ses aventures en milieu
sauvage et ses aurores boréales, il offre aussi une
histoire, une culture distincte et des festivals, ainsi
que de nouveaux produits novateurs tels que le
tourisme entourant la prospection de diamant dans
les Territoires du Nord-Ouest.
Le nombre de touristes qui se rendent dans le Nord
augmente lentement. En 2004, le Yukon a enregistré
plus de 250 000 arrivées, une hausse de 8 % par
rapport à 1999. Les Territoires du Nord-Ouest, pour
leur part, ont connu une augmentation de presque
4 % entre 2002 et 2004, alors que le nombre de
touristes a dépassé les 61 000. Même si les
Américains représentent plus des trois quarts des
touristes au Yukon, plus de la moitié des arrivées
dans les Territoires du Nord-Ouest sont des Canadiens.
L’augmentation du nombre de touristes dans le Nord
pose un défi, car ce produit vise un segment de
marché étroit, sans compter les autres problèmes
tels que l’accès en termes de disponibilité et de coût,
la capacité d’accueil et la viabilité. L’infrastructure de
transport coûte cher. Les vastes distances conjuguées
à un faible taux de circulation font grimper les coûts
pour les voyageurs individuels. Ces facteurs clés
doivent être pris en considération au moment de
tenter de développer le tourisme dans le Nord. Le
Nord est une région éloignée dont l’environnement
est extrêmement fragile; sa beauté naturelle fait
partie du patrimoine et de la richesse du Canada.
5.
Attirer et retenir la main d’œuvre
Le Conference Board du Canada estime que
l’économie canadienne connaîtra une pénurie de
près d’un million de travailleurs d’ici 2020. Selon le
Conseil canadien des ressources humaines en
tourisme, la population active du Canada est appelée
à diminuer et le taux de croissance de la main
d’œuvre devrait passer de 1,4 % en 2005 à 0,4 %
en 2016 en raison du vieillissement de la population
et de la baisse du taux de natalité. Par ailleurs, la
demande de main d’œuvre continue d’augmenter
dans tous les secteurs en raison de la croissance
économique, ce qui aggrave la situation.
Le marché de l’emploi touristique se caractérise par
une industrie de services saisonnière, fragmentée et
polyvalente, comptant un grand nombre d’emplois
de débutant. La nature saisonnière de l’industrie
touristique contribue au développement de marchés
du travail mixtes, qui comprennent des emplois
permanents et des emplois marginaux. Dans bien
des cas, les employés perçoivent le tourisme
comme une porte d’accès au marché du travail.
Les secteurs de la restauration et de l’hébergement
comptent pour environ 60 % des emplois dans
l’industrie touristique (voir la figure 7 ci-après). Ces
secteurs sont ceux qui ont le plus besoin d’une main
d’œuvre stable et qualifiée.
Bâtir une Stratégie nationale en matière de tourisme | 13
LES DÉFIS RENCONTRÉS PAR L’INDUSTRIE TOURISTIQUE AU CANADA ET LES OCCASIONS QUI S’OFFRENT À ELLE
6.
Figure 7
Investir dans les infrastructures
touristiques
Emploi dans les industries du tourisme (2004)
Service de voyage
9%
Loisirs et
divertissement
15 %
Transport
18 %
Hébergemment
28 %
Restauration
30 %
Source : Statistique Canada, Indicateurs nationaux du tourisme
Compte tenu des pénuries de main d’œuvre
possibles dans le secteur du tourisme, il est devenu
de plus en plus important d’améliorer la qualité des
emplois dans l’industrie et de faciliter l’accès à ces
emplois aux catégories de personnes sous
représentées dans la population active. Le Canada
doit examiner les moyens employés dans d’autres
pays pour relever des défis semblables. Par
exemple, certains pays de l’Organisation de
coopération et de développement économiques
(OCDE) déploient actuellement des efforts afin
d’améliorer l’employabilité des travailleurs étrangers.
Le Canada pourrait examiner comment il peut
adapter ses politiques actuelles en matière
d’immigration de façon à mieux refléter les besoins
de l’industrie.
Bien que l’industrie touristique offre une première
expérience de travail à bien des gens, le tourisme
est parfois mal perçu comme choix de carrière. Par
ailleurs, la capacité d’attirer des employés qualifiés
est essentielle pour assurer la croissance de
l’industrie. Il est nécessaire de promouvoir la vaste
gamme de possibilités et de perspectives de carrière
à long terme offertes dans l’industrie touristique,
particulièrement aux échelons de l’exploitation et de
la gestion ainsi que de l’accueil en général. Les
attractions, les hôtels, les compagnies aériennes, les
entreprises de location de voitures et le
divertissement ne sont que quelques-uns des
secteurs offrant des carrières à long terme
enrichissantes.
14 | Bâtir une Stratégie nationale en matière de tourisme
Généralement, on considère que les musées, les
institutions culturelles, les sites patrimoniaux et les
parcs sont des infrastructures touristiques, mais la
jouissance et la réussite des expériences
touristiques exigent également une infrastructure
publique de qualité. Tous les gouvernements se sont
engagés à collaborer afin de restaurer les
infrastructures canadiennes. Pour ce faire, ils ont
investi plus de 30 milliards de dollars dans de
nombreux projets d’infrastructures à travers le pays,
depuis 1993.
Selon Statistique Canada, l’augmentation de la
valeur des infrastructures publiques au Canada
connaît un décalage significatif par rapport à
l’économie dans son ensemble, et ce, en dépit des
investissements substantiels qui ont été faits par les
gouvernements. Au milieu des années 1970, les
infrastructures publiques constituaient 23 % du PIB,
contre 16 % en 2001. Toutefois, tous les
gouvernements font des investissements
substantiels dans l’infrastructure publique dont
profite directement ou indirectement le secteur du
tourisme.
Il faut continuellement rappeler l’importance du
tourisme aux diverses instances responsables du
développement des infrastructures. La Stratégie
contribuera à encourager la coordination et la
coopération entre les gouvernements, plus
particulièrement en ce qui concerne les orientations
de la politique qui touche l’infrastructure touristique
et les projets d’infrastructure connexes.
7.
Assurer un système de transport efficace
En tant que deuxième plus grand pays au monde, le
vaste territoire et la géographie variée du Canada
posent un problème de transport constant à
l’industrie du tourisme. Au cours des consultations,
les intervenants du secteur du tourisme ont soulevé
des inquiétudes concernant les incidences d’un
système de transport inadéquat.
Le coût élevé du transport aérien vers les régions
éloignées du Canada et les choix de transport
limités, plus particulièrement par train et traversier,
nuisent à la capacité des exploitants d’entreprises
touristiques de promouvoir leurs produits. Toutefois,
des changements récents et l’augmentation du
nombre des transporteurs à faible coût dans
l’industrie du transport aérien aident le marché
LES DÉFIS RENCONTRÉS PAR L’INDUSTRIE TOURISTIQUE AU CANADA ET LES OCCASIONS QUI S’OFFRENT À ELLE
intérieur du tourisme. La structure de prix moins
élevée et plus flexible de ces compagnies aériennes
a encouragé un plus grand nombre de personnes à
voyager et a permis de fournir un accès par voie
aérienne abordable à plusieurs régions du Canada,
qui étaient auparavant considérées comme trop
coûteuses à desservir.
Vu ce contexte, il faut continuer à chercher des
occasions de veiller à ce qu’une politique aérienne
libéralisée favorise l’accessibilité, les coûts
abordables et la qualité du service et que rien ne
vienne entraver l’entrée des touristes au Canada. Il
faut aussi poursuivre les efforts déployés pour
conclure de nouveaux accords bilatéraux
internationaux avec d’autres pays. En outre, il y a
lieu d’encourager la révision des accords existants
tels que l’accord « Ciels ouverts » qui a été conclu
récemment avec les États-Unis. Comme les
changements à la libéralisation du transport aérien
se rapportent essentiellement à la politique fédérale
du transport, le CCMT collaborera avec les
principaux ministères du transport et les autres
intervenants, au besoin, pour réaliser les résultats
clés.
Il faut également mieux intégrer le système de
transport afin de permettre aux voyageurs de passer
facilement d’un mode de transport à l’autre – qu’ils
voyagent en autobus, par bateau, en avion, en train
ou en voiture pour se rendre vers d’autres endroits
au Canada même ou à l’extérieur du pays. Il faut
donc déployer des efforts particuliers pour assurer
l’efficacité et la sécurité des passages frontaliers
terrestres entre le Canada et les États-Unis, car ce
pays constitue notre principale source de voyageurs
étrangers. À cette fin, le Canada et les États Unis
ont signé une Déclaration sur la frontière intelligente
en 2001, en vertu de laquelle ils conviennent d’un
plan d’action en 32 points afin de limiter les délais
aux frontières, d’investir dans les infrastructures
frontalières et de trouver des solutions technologiques
pour accélérer la circulation aux frontières tout en
assurant la sécurité. Le Fonds sur l’infrastructure
frontalière a été créé pour appuyer des projets
d’infrastructure qui seront mis en œuvre aux points
d’entrée terrestres les plus fréquentés du Canada.
En outre, dans le cadre du Partenariat nord-américain
pour la sécurité et la prospérité, le Canada, les
États-Unis et le Mexique se sont engagés à mettre
de l’avant un certain nombre d’initiatives pour
promouvoir l’efficacité et la sécurité aux frontières.
Le gouvernement du Canada s’est engagé à
poursuivre l’intégration du système national de
transport et à investir davantage dans une nouvelle
infrastructure frontalière. Le budget 2006 a fourni un
appui sans précédent pour divers types d'infrastructures
à travers le Canada. Cela inclut l'appui à des projets
municipaux d'infrastructures à petite et grande
échelles dans des collectivités de l'ensemble du
Canada, et à des améliorations aux postes frontaliers
terrestres et au réseau routier.
La fluidité de la circulation aux principaux corridors et
portes d’entrée commerciaux internationaux du
Canada est cruciale, non seulement pour l’industrie
du tourisme, mais pour l’économie dans son
ensemble. Dans le cadre de l’initiative sur la porte
d’entrée et le corridor Asie-Pacifique, le Canada vise
à stimuler le commerce avec la région de l’Asie et du
Pacifique, à intégrer les investissements dans
l’infrastructure de transport et à améliorer l’efficacité
et la fiabilité du système de transport régional.
8. Encourager un développement touristique
durable et des pratiques de qualité
Les pratiques touristiques durables améliorent et
préservent notre patrimoine naturel et culturel, et
rehaussent la qualité de vie des Canadiens. Le
développement touristique doit tenir compte à la fois
de la viabilité économique, de la conservation de
l’environnement et des conséquences sociales. Les
pratiques touristiques durables visent à limiter les
incidences sur l’environnement et la culture, tout en
contribuant au développement économique. Le
succès à long terme de l’industrie repose sur la
conscience environnementale des propriétaires et
exploitants d’entreprises pour l’adoption de
pratiques de qualité.
Dans A Manual for Sustainable Tourism Destination
Management de Walter Jamieson et Alex Noble
(2002), on y indique qu’il est de plus en plus évident
qu’une approche intégrée de la planification et de la
gestion du tourisme est dorénavant nécessaire pour
assurer la durabilité du tourisme. Le document
identifie quelques-uns des plus importants principes
du développement du tourisme durable, y compris :
I
Le tourisme devrait être mis en œuvre avec
l’apport de tous les intervenants, y compris la
collectivité où se fait le développement, et les
intervenants devraient exercer un contrôle sur
le développement du tourisme.
Bâtir une Stratégie nationale en matière de tourisme | 15
LA VOIE DE L’AVENIR – LA STRATÉGIE NATIONALE EN MATIÈRE DE TOURISME AU CANADA
Le tourisme devrait fournir des emplois de
qualité à la population locale et un lien devrait
être établi entre les entreprises locales et le
tourisme.
Il faudrait établir un code de pratique à
l’endroit du tourisme à tous les échelons—
national, régional et local—fondé sur des
normes reconnues à l’échelle internationale.
Des lignes directrices régissant les
exploitations touristiques, l’évaluation
d’impact, le suivi des impacts cumulatifs et
des limites aux changements acceptables
devraient être mises en place.
Des programmes d’éducation et de formation
devraient être élaborés afin d’améliorer et de
gérer le patrimoine et les ressources
naturelles.
l’industrie du tourisme. Les gouvernements joueront
un rôle de premier plan dans l’élaboration et la mise
en œuvre d’une Stratégie nationale en matière de
tourisme en assurant un leadership stratégique dans
les domaines qui ont des incidences sur l’industrie
du tourisme—transport, infrastructure, questions
liées aux portes d’entrée et aux frontières,
réglementation et immigration. Permettre aux
gouvernements de présenter des positions communes
sur les questions politiques touchant le tourisme
conférera plus de poids et de légitimité au discours
soutenu. En sa qualité de gardien/gestionnaire, le
secteur public gère également les musées, les
centres d’information pour les visiteurs, les parcs et
les sites patrimoniaux, tout en préservant les
ressources naturelles et culturelles, et en
encourageant un tourisme durable.
Les gouvernements FPT et l’industrie doivent
conjuguer leurs efforts pour élaborer une stratégie
cohérente en matière de tourisme durable au
Canada. Au printemps de 2004, l’Association de
l’industrie touristique du Canada (AITC) a entrepris la
mise à jour du Code d’éthique et des directives
générales sur le développement du tourisme durable
qui avaient été élaborés en 1992. Cette mise à jour,
effectuée après consultation de l’industrie, a été
diffusée en février 2005. Le Code offre à l’industrie
une base et un cadre communs lui permettant
d’appuyer efficacement le partage des
responsabilités relativement au tourisme durable.
Le but est d’améliorer la qualité et la durabilité des
expériences découlant du patrimoine naturel et
culturel. Le Code pourrait servir de pierre angulaire
aux partenaires FPT pour élaborer une approche de
collaboration au tourisme durable.
Au sein du gouvernement fédéral, le ministre de
l’Industrie est le principal responsable de la politique
du tourisme et, par l’entremise de la CCT, du
marketing des activités touristiques et de la
recherche. Plusieurs ministères et organismes du
gouvernement fédéral, notamment Patrimoine
canadien, Parcs Canada et les agences de
développement économique régional, apportent
également un soutien important aux activités
touristiques. Dans la plupart des provinces et des
territoires, la responsabilité du tourisme incombe
aux ministères de développement économique ou
aux ministères des loisirs, de la culture ou du
patrimoine. Le gouvernement fédéral et plusieurs
gouvernements provinciaux, territoriaux et
municipaux ont créé des agences ayant comme
mandat le marketing et la création de partenariats.
I
I
I
5. LA VOIE DE L’AVENIR—LA STRATÉGIE
NATIONALE EN MATIÈRE DE
TOURISME AU CANADA
L’élaboration et la mise en œuvre d’une Stratégie
nationale en matière de tourisme doivent se faire par
étapes. Les gouvernements FPT reconnaissent qu’il
faudra du temps, de la détermination et de la
collaboration pour bâtir une Stratégie nationale en
matière de tourisme complète.
Rôle des gouvernements FPT
Le secteur public joue un double rôle, soit à titre de
responsable des politiques et de gardien et
gestionnaire de certains des produits touristiques
phares du Canada. En tant que responsables des
politiques, les gouvernements aident à fournir un
contexte commercial propice à la croissance de
16 | Bâtir une Stratégie nationale en matière de tourisme
En 2003, les ministres FPT responsables du
tourisme ont convenu de créer le Conseil canadien
des ministres du tourisme en vue de favoriser la
coordination et la coopération entre les
gouvernements concernant le tourisme. Le Conseil
permet d’apporter une approche nationale aux
enjeux relatifs à la politique du tourisme et d’aider à
renforcer la position concurrentielle de l’industrie
touristique du Canada.
Les gouvernements FPT investissent des sommes
considérables dans le secteur du tourisme. En raison
des différentes priorités et structures de régie du
secteur du tourisme au Canada, coordonner les
dépenses publiques et les activités afin de maximiser
l’efficacité et le rendement dans le secteur du
tourisme est un défi de taille. Veiller à ce que les
normes et les codes de pratique internationaux, ainsi
que les autres stratégies et cadres de planification
OBJECTIFS STRATÉGIQUES ET RÉSULTATS CLÉS
nationaux, provinciaux et territoriaux, soient pris en
compte dans la planification de leur développement
touristique respectif présente un tout autre défi.
La collaboration doit devenir le nouveau principe
opérationnel fondamental au sein des gouvernements
FPT et dans leurs interactions avec leur industrie
respective. Afin d’améliorer ce processus de
partenariat, les intervenants FPT responsables du
tourisme doivent unir leurs efforts à ceux de leurs
collègues respectifs dans des domaines connexes
qui peuvent avoir des incidences sur le tourisme,
tels que la culture, les infrastructures et les
transports.
L’industrie est un partenaire important pour les
gouvernements FPT
Les organisations et les entreprises à vocation
touristique ont un rôle important à jouer dans
l’élaboration et la mise en œuvre d’une Stratégie
nationale en matière de tourisme. Afin d’offrir des
expériences de grande qualité, les entreprises, entre
autres, devront adopter des pratiques et des normes
durables, offrir la formation nécessaire au personnel,
s’adapter aux exigences changeantes (p. ex., le Web)
et, finalement, travailler en collaboration avec les
intervenants du secteur du tourisme et des
partenaires non traditionnels afin de veiller à ce que
les voyageurs aient facilement accès à des produits
de haute qualité, innovateurs et concurrentiels au
niveau international.
Une collaboration accrue entre les gouvernements
FPT et leur industrie respective permettra à
l’industrie du tourisme du Canada dans son
ensemble de mieux se positionner pour satisfaire à
la demande d’un marché compétitif qui évolue
rapidement. Tirer profit d’occasions importantes
telles que l’obtention du SDA de la Chine ou des
événements de grande envergure comme les Jeux
Olympiques de 2010 renforcera les partenariats et
multipliera les initiatives de marketing qui visent à
faire connaître le Canada comme une destination de
choix pour les touristes et les gens d’affaires. Grâce
à une mobilisation et à des efforts concertés pour
rationaliser les ressources actuelles et futures,
améliorer la communication et travailler en
collaboration à l’atteinte d’objectifs communs, le
secteur touristique sera plus fort et plus dynamique,
et dans une meilleure position pour faire face à la
concurrence à l’échelle internationale.
6. OBJECTIFS STRATÉGIQUES ET
RÉSULTATS CLÉS
Les objectifs stratégiques mènent l’action. Ils
procureront aux gouvernements FPT un point de
convergence, de sorte que les ressources seront
consacrées aux aspects qui sont critiques pour le
développement d’une industrie touristique canadienne
plus forte et plus vibrante. La Déclaration de Québec
stipule clairement les objectifs qui orienteront la
coopération future entre les gouvernements FPT.
Ces objectifs dictent les priorités sur lesquelles
l’industrie doit intervenir pour assurer sa propre
croissance durable. En conséquence, la Stratégie
nationale en matière de tourisme met l’accent sur
les quatre objectifs stratégiques suivants :
1. Hôtes exceptionnels
Les Canadiens conservent une réputation d’hôtes
accueillants, amicaux et véritablement exceptionnels
auprès des visiteurs.
Résultats clés
I
Les efforts sont coordonnés à l’échelle
nationale par l’entremise du Conseil canadien
des ressources humaines en tourisme *.
I
Les Canadiens sont reconnus comme des
gens ouverts et accueillants.
I
L’enseignement en tourisme/accueil est de
grande qualité, bien expliqué et reconnu à
l’échelle nationale et internationale.
I
La formation en tourisme/accueil est définie
par l’industrie, pertinente et reconnue à
l’échelle nationale et internationale.
I
Les entreprises, les employeurs et les
employés exceptionnels du secteur du
tourisme et de l’accueil sont reconnus à
l’échelle nationale pour leur excellence.
I
La croissance de la main-d’œuvre et du
bénévolat dans le secteur du tourisme
correspond aux besoins.
2. Expériences exceptionnelles
Le Canada offre des expériences touristiques
véritablement exceptionnelles et authentiques qui
incitent les visiteurs à continuer à explorer le pays.
Résultats clés
La qualité des produits touristiques canadiens
est rehaussée, l’offre est diversifiée et leur
préparation pour le marché international est
améliorée.
I
De nouveaux produits touristiques et de
nouvelles destinations durables de grande
qualité sont développés.
I
* Au Québec, ce volet sera mis en œuvre par le
gouvernement du Québec.
Bâtir une Stratégie nationale en matière de tourisme | 17
PRIORITÉS D’ACTION IMMÉDIATES
I
I
I
I
L’accès au financement pour le développement
des produits touristiques est amélioré.
L’investissement public et privé dans le
développement de produits touristiques
augmente.
Des efforts concertés de développement sont
prioritairement axés sur le tourisme autochtone
et le tourisme dans le Nord.
La coordination intergouvernementale et avec
l’industrie à l’appui du développement des
produits s’est améliorée.
7.
PRIORITÉS D’ACTION IMMÉDIATES
La Stratégie présente six priorités clés pour une
action et une collaboration immédiates. Ces priorités
reflètent les commentaires d’intervenants de
l’industrie du tourisme recueillis lors de
consultations. Elles ont été retenues en raison de
leur importance ou de leur conséquence pour
l’industrie dans son ensemble et parce qu’elles
exigent la collaboration des gouvernements pour
que le changement se produise.
3. Destination accessible
Se rendre au Canada et y circuler est simple,
efficace, abordable et sécuritaire.
Voici les principales priorités en matière de collaboration :
Résultats clés
I
Communiquer les priorités pour l’infrastructure
touristique nationale, en prenant en
considération le fait que l’on vise un réseau de
transport de haute qualité « d’un océan à l’autre ».
I
S’assurer que les portes d’entrée et passages
frontaliers internationaux sont sûrs, efficaces et
intégrés, et qu’ils sont en mesure d’offrir aux
visiteurs un accueil unique au Canada.
I
Encourager l’aménagement des infrastructures
aéroportuaires internationales du Canada afin de
leur permettre de traiter le volume international
visé d’une manière sûre et efficace.
I
Encourager l’augmentation de la capacité du
transport aérien, ferroviaire, maritime et routier
pour répondre à la croissance prévue du tourisme.
I
Encourager le développement de services de
voyage intermodal directs, efficaces et
abordables dans tout le Canada.
But
4. Réputation exceptionnelle
Le Canada est reconnu comme une destination
passionnante et pourtant durable et sûre.
Résultats :
a) Bien tenir compte des intérêts des touristes
dans les décisions concernant les passages
frontaliers.
b) Encourager les infrastructures et les processus
frontaliers nouveaux ou améliorés.
Résultats clés
Une stratégie de marketing cohérente est en
place en appui à l’image de marque.
I
Le marketing est axé sur le rendement.
I
Des initiatives régionales de développement et
de marketing du tourisme sont en place partout
au Canada.
I
Le marketing vise à promouvoir le tourisme
autochtone et le tourisme dans le Nord comme
étant de nouvelles expériences uniques.
I
La mesure des résultats du marketing
touristique est faite en temps opportun et de
manière précise et permet une mesure
significative du rendement.
I
18 | Bâtir une Stratégie nationale en matière de tourisme
1.
I
Destination accessible—Passages frontaliers
Favoriser le mouvement efficace des touristes
qui entrent au Canada et qui en sortent.
Stratégies :
a) Les gouvernements au Canada continueront de
travailler avec les États-Unis afin de simplifier le
mouvement sûr et efficace des voyageurs le
long des frontières.
b) Les gouvernements développeront des positions
communes en ce qui concerne les intérêts du
secteur du tourisme dans les décisions qui
influencent l’industrie.
c) Fournir un apport dans le cadre des initiatives du
Partenariat nord-américain pour la sécurité et la
prospérité entre le Canada, les États-Unis et le
Mexique qui visent à améliorer l’efficacité de la
circulation des personnes et des biens aux
passages frontaliers tout en maintenant la sécurité.
2.
Destination accessible—Transport
Buts
I
Faire valoir la nécessité de mettre en œuvre des
politiques et des programmes de transport qui
prennent en considération les avantages
économiques du tourisme aux échelons
national, provincial, territorial et régional.
I
Faire valoir l’importance de garantir que les
politiques de transport aérien facilitent la venue
des touristes au Canada et leur déplacement à
l'intérieur du pays.
PRIORITÉS D’ACTION IMMÉDIATES
Stratégies :
a) Continuer à élargir les accords bilatéraux
internationaux et à en créer de nouveaux avec
d’autres pays.
b) Continuer à poursuivre les initiatives qui
pourraient mener à des améliorations des
politiques et des pratiques FPT qui influent sur
le tourisme.
b)
Résultat :
a) Améliorer la concurrence et l’accès à toutes les
destinations canadiennes.
3.
Expériences exceptionnelles—
Développement de produits
But
I
S’assurer que les produits existants seront
améliorés et que les produits en développement
tirent profit des nouvelles occasions et des
occasions naissantes.
Stratégies :
a) Miser sur les structures touristiques et les
organismes connexes existants afin de préciser
et d’influencer le développement de nouveaux
produits touristiques, compte tenu des
nouvelles occasions et des nouveaux marchés
en émergence.
b) Encourager les activités des partenaires FPT
dans leurs efforts pour obtenir et accueillir des
événements internationaux d’envergure.
c) Encourager l’investissement dans l’infrastructure
publique et l’investissement qui favorise le
développement des entreprises et des produits
touristiques.
Résultats :
a) Offrir des produits uniques et différents qui
répondent à l’évolution de la demande.
b) Attirer des événements internationaux
d’envergure au Canada.
c) Encourager une infrastructure publique
améliorée qui fortifie les entreprises touristiques.
4.
Hôtes exceptionnels—Ressources humaines
But
I
S’assurer que l’offre de la main-d’œuvre dans les
domaines du tourisme et de l’accueil correspond
à la demande.
Stratégies :
a) Les gouvernements travailleront avec leurs
organisations sectorielles respectives ou leurs
partenaires en milieu de travail afin de stimuler
une participation accrue des nouveaux
immigrants, des bénévoles et des bassins de
main-d’œuvre sous-utilisée : jeunes travailleurs,
travailleurs plus âgés, travailleurs autochtones et
personnes handicapées.
Les gouvernements travailleront en collaboration
avec leurs organisations sectorielles respectives
ou leurs partenaires en milieu de travail à
l’élaboration de programmes efficaces visant à
promouvoir l’industrie comme une profession, à
attirer la main-d’œuvre dans l’industrie et à
reconnaître l’excellence chez les personnes et
les organismes.
Résultats :
a) Dans le secteur du tourisme et de l’accueil, une
main-d’œuvre professionnelle, hautement
qualifiée, éduquée et formée pouvant offrir des
expériences touristiques exceptionnelles au
Canada.
b) Les entreprises, les employeurs et les employés
du secteur du tourisme et de l’accueil sont
reconnus à l’échelle nationale et internationale
pour leur excellence.
5.
Réputation exceptionnelle—Information et
statistiques sur le tourisme
Buts
I
Améliorer l’accès des gouvernements, des
entreprises et des intervenants à de l’information
et à des analyses pertinentes pour la prise de
décisions.
I
Améliorer l’évaluation du rendement du
tourisme et de son incidence sur l’économie.
Stratégies :
a) Les gouvernements continuent à travailler avec
la CCT et les comités de recherche pour
améliorer les données de base, combler les
lacunes, éliminer les dédoublements et fixer des
critères d’évaluation comparables.
b) Élaborer un modèle cohérent pour établir une
analyse de rentabilité pour les investissements
touristiques.
c) Améliorer la diffusion et la connaissance de
l’information et des analyses sur le tourisme,
de son rendement et de son incidence.
Résultats :
a) Décisions de gestion axées sur le marché et
basées sur les études de marché.
b) Outils quantifiables améliorés, connaissances
sur le tourisme et prises de décisions rehaussées.
Bâtir une Stratégie nationale en matière de tourisme | 19
CONCLUSION
6. Réputation exceptionnelle—Marketing du
tourisme
Buts
I
Mieux harmoniser et coordonner les activités de
marketing entre la CCT et les provinces et
territoires pour mieux positionner les
destinations canadiennes.
I
Optimiser les ressources existantes par une
collaboration accrue entre les gouvernements.
Stratégies :
a) Améliorer la coordination et la collaboration
entre les PT et la CCT afin d’assurer des
stratégies de marketing compatibles et
cohérentes.
b) Optimiser les engagements financiers existants
et ceux qui sont annoncés.
c) Augmenter la collaboration entre les PT et la
CCT pour maximiser les revenus des
campagnes visant les marchés internationaux à
rendement élevé selon les priorités des PT.
Résultats :
a) Une approche cohérente pour promouvoir l’image
de marque du Canada.
b) Investissements touristiques optimisés.
c) Campagnes de marketing à rendement élevé.
8. CONCLUSION
Les gouvernements, notamment par l’entremise du
CCMT, et l’industrie du tourisme dans son ensemble
ont une occasion sans précédent de faire preuve de
leadership fort, afin de développer une vision
commune pour le tourisme au Canada.
La Stratégie nationale en matière de tourisme
constituera la base d’une approche concertée à long
terme pour assurer la croissance durable du secteur
du tourisme. En travaillant en collaboration, les
intervenants publics et privés en tourisme
contribueront à développer un secteur du tourisme
compétitif à l’échelle internationale pour le Canada
et pour les générations futures.
Les gouvernements FPT et l’industrie ont franchi
une première étape en vue d’améliorer la
coordination de leur collaboration. Pour les
prochaines étapes, ils devront conjuguer leurs efforts
pour mettre en œuvre la Stratégie et les actions
prioritaires qui en découlent. Tous les
gouvernements, en partenariat avec leur industrie
respective, doivent s’appliquer à changer les actions
en résultats.
20 | Bâtir une Stratégie nationale en matière de tourisme