Tourisme en France

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Tourisme en France
Economie & Marchés
Tourisme en France,
un horizon toujours prometteur
Trop longtemps considérée comme secondaire dans l’économie
nationale, l’activité touristique en France est pourtant primordiale
et nécessaire à la vitalité économique de notre pays. En effet, elle
représente 7,3 % du PIB national et plus de 2 millions d’emplois
directs et indirects.
mondiale en nombre de touristes étrangers, avec 83 millions d’arrivées
enregistrées en 2012 (contre 67 millions pour les Etats-Unis). Sans
compter sur nos propres touristes, qui pour de multiples raisons,
favorisent la France pour partir en vacances. Chauvinisme ou non, ils
sont 85 % à faire ce choix.
Et cela ne date pas d’hier… La France, de par ses territoires diversifiés,
sa nature préservée, sa richesse patrimoniale historique et culturelle,
son image de raffinement tant au niveau de sa gastronomie, ses vins
réputés ou tout simplement son art de vivre, est la destination favorite
des visiteurs étrangers. De plus, dans un contexte géopolitique
sensible, l’hexagone demeure une destination rassurante pour sa
stabilité économique et politique. Pour ces raisons, et grâce à son
emplacement géographique idéal au croisement de l'Europe, la France
reste depuis les années 1980, la première destination touristique
En outre, selon une enquête récente de la DGCIS*, la fréquentation
des hébergements touristiques est en progression par rapport à
2012 (+0,7 %), principalement grâce à une hausse de fréquentation
de la clientèle étrangère (+4,8 %), notamment dans les résidences
hôtelières et de tourisme. Les résultats de cette enquête sont donc
probants : face à cette nouvelle clientèle, composée par de plus en plus
de chinois et d’américains, touristes aux exigences « haut de gamme »,
les acteurs du tourisme vont devoir s’adapter.
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Néanmoins, malgré sa position de leader et des perspectives
plutôt positives de l’OMT** estimant à plus de 106 millions de
touristes internationaux d’ici 2020, la France enregistre seulement
42 milliards d’€ de recettes en 2012 se plaçant ainsi au 3ème rang des
collecteurs de recettes tirées du tourisme, loin derrière les Etats-Unis
(98,2 milliards d’€) et l’Espagne (43,5 milliards d’€). Un véritable défi
apparaît alors pour notre territoire, qui va devoir, tout en s’appuyant
sur une attractivité touristique certaine, opter pour les bons axes de
développement.
Le tourisme alpin, déjà dans cette stratégie de séduction des
nouvelles clientèles
Le tourisme au cœur des préoccupations politiques et
économiques
Petit dernier au classement après le tourisme rural, urbain et littoral, ce
segment ne peut que progresser. De moins en moins dépendant de
l’enneigement, grâce à la neige de culture, permettant un allongement
de la saison hivernale, les domaines skiables optimisent les taux
d’occupation de leurs résidences (90 à 100 % durant les vacances
scolaires hivernales 2013/2014 selon le SNRT***). De plus, avec une
Le lien logique apparaît comme limpide. La clientèle étrangère et plus
particulièrement extra-européenne est la cible idéale. En choisissant de
développer qualitativement son offre, la France pourra alors se donner
les moyens d’augmenter ses recettes touristiques.
Face à ce constat, des initiatives publiques ont été mises en place depuis
quelques années déjà. La Loi de développement et de modernisation
des services touristiques, votée en 2009, est une réponse évidente
visant à favoriser la croissance du secteur en mettant en place une
série de mesures, telles que la réforme de la procédure de classement
des hébergements touristiques ou encore la simplification de la
règlementation de la vente de voyages…
Fin 2013, le gouvernement a initié les assises du tourisme avec
l’installation d’un comité de pilotage et le lancement d’une grande
consultation publique en ligne. L’objectif de cette démarche est clair :
élaborer un plan d’actions concrètes pour que la France reste la
première destination mondiale et devienne le premier pays européen
en terme de retombées économiques. Près de 2 700 contributions
ont été recueillies pour une conclusion unanime : l’amélioration de
l’accueil sous toutes ses formes apparaît comme un domaine d’action
hautement prioritaire. Un accent particulier devra être mis sur une
meilleure pratique des langues étrangères et la montée en gamme de
l’hébergement existant.
Plus récemment, le 22 avril 2014, Laurent FABIUS, ministre des Affaires
étrangères et du Développement international, a tenu à s'entretenir
avec différentes organisations professionnelles et associations du
tourisme sur le thème de la « promotion de l'attractivité touristique
de la France ». La prise de conscience est donc bien là et devra
assurément toucher l’ensemble de l’offre touristique.
Les acteurs du tourisme de montagne semblent, justement, avoir cerné
ces nouvelles exigences. Les 14 domaines skiables français capitalisent
sur la beauté et l’étendue de leurs stations tout en dynamisant leurs
infrastructures, afin d’attirer de plus en plus cette clientèle. Elle
représente déjà 44 % des dépenses touristiques générées en hiver
avec une dépense moyenne par nuitée de 155 € contre 99 € pour les
clientèles françaises.
offre en pleine diversification pour satisfaire l’ensemble des touristes
(un vacancier sur trois étant non-skieur), les stations de ski ont déjà pris
de l’avance dans cette démarche visant à s’adapter à cette nouvelle
demande.
Les domaines ont un objectif commun : optimiser le remplissage tant en
périodes hivernales qu’estivales. Pour cela, la qualité des infrastructures
d’hébergement, l’accessibilité, le développement des activités de
bien-être (spas, thermo-ludisme, ...) et complémentaires (parapente,
randonnée, équitation, escalade, canyoning, …), la valorisation du
patrimoine, sont placés au cœur des préoccupations des acteurs du
tourisme alpin.
Avec un positionnement tarifaire compétitif comparé à celui du sud
de la France en période estivale, et des équipements de standing
(piscines intérieures chauffées, sauna, hammam, …), les résidences
de montagne ont de réels atouts pour attirer une vaste clientèle et
offrent de belles perspectives d’avenir, à condition de ne pas transiger
sur la qualité.
Ainsi, le secteur du tourisme est un acteur majeur de l’économie
française. Il offre encore de belles perspectives de croissance.
L’augmentation de la fréquentation de la clientèle étrangère,
notamment extra-européenne, en est la preuve, et représente
un fort potentiel.
* Direction Générale de la Compétitivité, de l'Industrie et des Services
**Organisation Mondiale du Tourisme
***Syndicat National des Résidences de Tourisme
CERINEWS n° 16| mai/juin 2014 | 5

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