226 EYNDE (VAN DEN) (Félix), Prêtre des PP. Blancs Missionnaires

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226 EYNDE (VAN DEN) (Félix), Prêtre des PP. Blancs Missionnaires
226
EYNDE (VAN DEN) (Félix), Prêtre des PP.
Blancs Missionnaires d'Afrique (Wezembeek,
11.12.1874 - Louvain, 21.9.1958).
La vocation africaine du Père Van den
Eynde fut entravée psndant longtemps par
des résistances d'ordre familial. Aussi, pour
répondre à ses aspirations missionnaires, il
dut d'abord suivre les cours du grand séminaire de Malines. L'obstination du jeune diacre
finit par triompher, et, à la demande expresse
de Mgr Livinhac, de la Société des Pères
Blancs, il fut ordonné prêtre à Malines le
24 septembre 1898 par Mgr Goossens, archevêque du diocèse. Le 8 octobre de la même année, F. Van den Eynde arrivait à Maison-Carrée et dès le lendemain, il recevait l'habit des
Pères Blancs. Son serment date du 15 août
1900, après une probation d'une année à l'Institut Lavigerie. Le 10 novembre suivant, il
s'embarquait à Marseille comme membre
d'une caravane dirigée vers la Deutsch-OstAfrika qui comprenait notamment les Pères
Classe et Loupias pour le Nyanza méridional
et les Pères Saint Samat et notre confrère pour
l'Unya Nyembe. Mgr Gerboin, qui ménagea aux arrivants un accueil des plus cordiaux désigna le P. Van den Eynde pour le
poste d'Ushirombo où il se vit confier la responsabilité de l'école. Le nouveau missionnaire resta plusieurs années dans la région et
la population scolaire lui était fort attachée.
Il tint aussi à former une solide équipe de
catéchistes.
En 1907, le Père se rendit auprès de Mgr
Hirth, dans le Nyanza méridional, et ce dernier le chargea de créer et de diriger le petit
Séminaire de Saint-Charles de Mungala.
En juillet 1911, le Père Van den Eynde partit pour la Belgique et il fut nommé économe
et procureur à la Maison d'Anvers. Tout en
remplissant sa tâche avec conscience il ne
cachait pas combien le sacrifice qui lui était
demandé était dur et il aspirait de toutes ses
forces à repartir pour l'Afrique.
A cette époque, le Vicariat de l'Uganda
comprenait des territoires régis par l'Angleterre et d'autres sous pavillon belge. Les autorités du Congo souhaitaient pour toutes leurs
possessions une parfaite autonomie religieuse,
donc l'indépendance à l'égard de Mgr Streicher, qui résidait en pays britannique. Pour
préparer la division, les Supérieurs majeurs
jetèrent les yeux sur le P. Van den Eynde.
La partie belge du vicariat du Nyanza septentrional ne comptait alors qu'un seul poste:
Bunia, installé en 1912. Celui de Kilo était en
fondation. C'est dans cette dernière station
que le Père Van den Eynde commença son
activité comme Supérieur. Puis, en 1919, il
fonda la mission de Fataki.
C'est de là qu'il reprit en 1923 la route du
pays natal. Il fut d'abord chargé de la propagande, travail qui lui convenait parfaitement,
car, enthousiaste et éloquent, il s'entendait à
intéresser ses auditoires sur les missions où il
avait œuvré.
En 1925, il fut transféré successivement à
Louvain et au Scolasticat d'Héverlé puis il
retourna à Anvers en 1945. Dans ces différentes maisons, il eut l'occasion, en plus de
recrutement, de se dépenser dans des activités
multiformes: conférences dans les sections de
l'AUCAM (Association Universitaire Catholique d'Aide aux Missions), ministère dans des
communautés religieuses, cours de Kiswahili à
l'Université de Louvain ainsi qu'à l'Ecole du
Ministère des Colonies, qui assurait une formation spécifique au personnel colonial.
Son ardent amour de l'Afrique et des
Noirs, il sut le communiquer à ses auditeurs,
jeunes gens et jeunes filles pour la plupart.
Combien d'entre eux ne doivent pas au Père
Van den Eynde d'avoir été encouragés et suivis dans leur carrière coloniale, qu'elle fût
religieuse ou administrative!
Parmi les écrits du Père, on mentionnera la
réédition de la grammaire Kiswahili du Père
Delaunay, à laquelle il ajouta un vocabulaire
essentiellement pratique. On lui doit encore
un vade-mecum pour coloniaux. Il rédigea
aussi de nombreux articles dans des revues
missionnaires et à plusieurs reprises, il présenta des rapports remarqués à la Semaine
missionnaire de Louvain.
Toutes ces activités avaient forcément attiré
l'attention des autorités sur le Père Van den
Eynde. Il reçut la cravate de commandeur de
l'Ordre de Léopold II après 32 ans de professorat à l'Ecole coloniale de Bruxelles. D'autre
part il obtint l'éméritat en qualité de professeur extraordinaire après ses 28 ans d'enseignement à l'Université de Louvain. Et sa nomination de grand-officier de l'Ordre de la
Couronne vint s'ajouter aux autres distinctions
dont il avait été l'objet.
En 1947, le Père Van den Eynde s'ouvrit à
Mgr Birraux de son désir de revenir dans la
région du lac Albert dont il parlait souvent
avec nostalgie. Mais ce projet n'eut pas de
suite. Toutefois, en 1949, le Père put entreprendre un long voyage d'études au Congo.
Ce fut son adieu à la terre d'Afrique qu'il revoyait après 25 ans d'absence.
Le 1" mai 1958, le Père fêtait son jubilé de
60 ans de prêtrise, entouré de 'ses confrères et
de ses proches. Sa santé, restée exceptionnellement robuste jusqu'alors déclina rapidement
dans les mois qui suivirent et il dut s'aliter.
Le 21 septembre, il mourait à Louvain, soutenu par toute la communauté des Pères
Blancs de la ville universitaire, à l'âge de
83 ans.
Le Père Félix Van den Eynde laisse à tous
ceux qui l'ont connu le souvenir d'un religieux
à l'intelligence vive, au caractère gai et expansif, au cœur généreux, et dont le zèle apostolique fut vraiment inlassable.
Mars 1972.
J, Vanhove.
Le Soir
du 23.9.1958. — Notice publiée par les P.P.
Blancs à l'ocasion du décès du P, V a n den Eynde d a n s :
Notices nécrologiques éditées par la Maison généralïce
des Pères Bancs, Rome 1958-1959.
Acad. Roy. Scienc. d'Outre-Mer
Biographie Belge d'Outre-Mer,
T. VII-A, 1973, col. 226-228