belgische hawk geschiedenis : het m2 missile programma

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belgische hawk geschiedenis : het m2 missile programma
HISTOIRE HAWK BELGE:LE PROGRAMME MODIFICATION MISSILE
M2
1.INTRODUCTION
Durant l’année 1984 , US MICOM (Missile Command) organise une réunion ultrasecrète avec les pays de l’organisation OPLOH (Organisation Production &
Logistique OTAN Hawk) au Quartier Général de l’OTAN à Evere . Au cours de cette
réunion les autorités américaines informent leurs partenaires européens de l’existence
d’une technique ECM (Electronic Counter Measure ) ramenant la probabilité
d’interception du missile Hawk à zéro . Ils sont également informés que les missiles
américains ont subi une modification du système de guidage , tenue secrète depuis
plusieurs années .
Ce programme s’appelle MEU (ECCM Electronic Update) et la modification est
produite et implémentée par la firme Raytheon.
Dans une première phase , les pays européens ne sont pas convaincus que cette
menace est réaliste . Afin d’évaluer ce problème , la menace MEU est testée au RFSS
(Radio Frequency Simulation Station) , un énorme laboratoire Boeing à
Huntsville,Redstone Arsenal , Alabama ,US dans lequel le vol de tout type de section
de guidage de missile peut être simulé envers tout différent type de menace
électronique.
Cela prendra deux ans avant que tous les pays dans le cadre OPLOH soient
convaincus du sérieux de cette menace et décident de préparer un programme de
modification pour leurs missiles.
Ce programme sera baptisé M3 et se compose en :
-MEU : un dédoublement du récepteur du missile Hawk , basée sur une modification
Raytheon.
-MBJ (Multiple Blinking Jammer) : une modification Raytheon contre une menace où
deux avions en formation rapprochée ,émettent des pulsations synchronisées . Le
résultat est que le missile passe au milieu de la formation , sans interception.
-MRR (Missile Reliability Restoration) : un nombre de “petites” modifications dans
la section de guidage pour rémédier à des déficiences constatées après la production
initiale du missile Helip.
2. LE DEMARRAGE DU PROGRAMME M2
En Belgique , la situation est problématique.
Une estimation optimiste pour l’exécution de la modification M3 se révèle être de
l’ordre d’un minimum de 40 Mio € et ceci …. pour uniquement 50% de notre
inventaire ! Cinq ans avant la fin prévisible de la Guerre Froide , les moyens
budgétaires commencent cruellement à manquer.
Un autre problème est la partie MRR : par le retard de la participation de la Belgique
au programme HELIP , la configuration des missiles belges est beaucoup plus récente
que pour les autres pays européens . Pour cette raison , les missiles belges ne doivent
pas subir la modification MRR . Or il s’avère qu’un traitement séparé de nos missiles
afin d’obtenir une réduction de prix , n’est pas faisable .
Sous cette pression , naît au sein de l’Etat-Major Force Terrestre l’idée de modifier la
section de guidage du missile HAWK sur base d’un concept technique
diamétralement opposé à celui utilisé dans la solution de Raytheon.
En effet , cette dernière solution est du type actif , c.a.d. que le signal perturbateur luimême est utilisé et éliminé par la sommation des sorties des deux récepteurs.
Une solution beaucoup plus simple est de bloquer ce signal perturbateur avant
d’entrer dans le récepteur.
Par après , il s’est avéré que US Micom avait déjà évalué ce principe en 1974 lors du
début de la phase recherche et développement . Ce concept n’avait pas été approfondi
à cette époque par manque de composants électroniques performants et inexistants en
ces temps là.
3.L’ETUDE DE FAISABILITE
En Belgique il n’existe que deux firmes qui ont l’expérience suffisante ainsi qu’un
label de qualité OPLOH pour exécuter des programmes de modification HAWK :
MBLE (Bruxelles) et ALCATEL BELL SDT ( ex-ACEC à Charleroi).
Très vite , il apparaît que seul ALCATEL BELL SDT accepte de prendre le risque
ainsi que de prendre à sa charge les coûts de l’étude de faisabilité . De plus , cette
firme possède une des plus grandes chambres anéchoiques en Europe , indispensable
pour éliminer toute interference électro-magnétique lors de la mise au point du
nouveau materiel.
Une première section de guidage HAWK est mis à leur disposition.
On met au point et on construit tout d’abord un émetteur MEU . Ensuite les 3 diodes
RF existantes sont tout simplement remplacées par des nouvelles basées sur la
technologie la plus récente (produites au Japon) . Enfin un amplificateur est installé
pour augmenter le niveau du signal de l’oscillateur local .
Tous les nouveaux composants répondent aux normes environmentales militaires en
matière de chocs et vibrations,accélaration,température , humidité etc…
En même temps , une étude effectuée par le Département Balistique de l’Ecole Royale
Militaire , démontre et confirme que l’apport en poids des nouveaux composants , n’a
pas d’influence sur le fonctionnement de la section de guidage .
Cette première phase se déroule plus vite que prévu et , pour cette raison , l’EtatMajor de la Force Terrestre suggère de mettre en place une “black box”
programmable MBJ , à installer à l’arrière de l’antenne , afin de parer cette menace.
C’est ainsi que naît le programme M2 , c.a.d. M3 sans MRR.
Les tests finals effectués en chambre anéchoique , donnent des résultats au delà des
spécifications imposées .
Après une procédure accélérée , le Ministère de la Défense Nationale reçoit
l’autorisation pour attribuer un contrat de développement , pré-production et
production à la firme ALCATEL BELL SDT , sous réserve du résultat de campagnes
de tests à la fin des phases de développements et de pré-production.
Le prix du programme global s’élève à 6 Mio € .
4.LA PHASE DE DEVELOPPEMENT
Parfois il faut avoir de la “chance” : au 43 A , une palette avec missiles est tombée
d’un camion lors d’un accident . Deux sections de guidage intactes sont démontées et
transportées vers Charleroi afin de servir comme prototypes.
Au début de cette phase , toute l’attention se porte vers l’aspect logistique de la
modification .
Contrairement au Basic Hawk , le concept de maintenance du missile Helip est du
type “certified round” . Ceci signifie qu’il n’y a qu’un niveau de maintenance : le
cinquième échelon . Les sections de guidage sont testées de façon aléatoire par n°
série et ceci périodiquement dans une installation industrielle : le TRMF (Theatre
Readiness Monitoring Facility) , gérée par la NAMSA (NATO Maintenance and
Supply Agency).
Afin de ne pas perturber ce processus avec la nouvelle configuration , il était imperatif
que les sections de guidage modifiées soient “ transparentes” lors des tests TRMF.
Après modification , les deux prototypes sont transportées vers le TRMF Nord à Ulm
en Allemagne . Les tests s’avèrent concluants .
Il est intéressant de noter que le personnel TRMF n’avait pas été informé auparavant
du fait que ces deux sections de guidage avaient été modifiées . Inutile de préciser que
après ces tests ,il a été difficile de garder toute la discrétion sur le programme en cours
dans le milieu international .
Immédiatement après les tests à Ulm , les deux prototypes sont transportées par la
Force Aérienne vers Andrews Air Force Base à Washington . Ils seront ensuite
transportées par la route avec un transport militaire spécial vers le RFSS à Huntsville
en Alabama.
Une anecdote : lors de l’arrivée à Washington , un douanier confond le marquage
“nitrogen” se trouvant sur toute section de guidage Hawk avec “nitro-glycérine” !
Une intervention diplomatique de l’Attaché Militaire Belge sera nécessaire pour
mettre fin à ce malentendu .
Au RFSS , durant un test de deux semaines , un des deux prototypes sera testé sur
2200 vols simulés . Le deuxième prototype sera maintenu en réserve en cas de
défaillance du premier mais ne devra pas être utilisé . Les tests se déroulent en
présence de délégués de US MICOM et OPLOH .
Déjà après les 100 premiers vols contre la menace MEU , il s’avère que l’efficacité
d’interception du M2 est supérieure à celle du M3 . Cela sera confirmé ultérieurement
dans des scenarios plus compliqués , essentiellement dans la variante “blinking MEU”
pour lequel le M3 est totalement inefficace . Ceci s’explique bien entendu par la
difference de concept technique .
Le reste du temps disponible est utilisé pour optimaliser les paramètres de la boîte
MBJ dans tous les scénarios disponibles .
Après leur retour en Europe , les deux sections de guidage sont soumises à un
nouveau test TRMF à Ulm avant d’être assemblées à des propulseurs et transportées
en Crète .
Le premier missile M2 est tiré avec succès durant le Annual Shooting Practice (ASP)
de la Batterie A du 62 A à la date du 25 octobre 1989. C’est un “direct hit” .
Le second missile M2 est tiré , également avec succès , durant le ASP suivant de la
Batterie B du 62 A à la date du 08 novembre 1989 …. également un direct hit .
Cet aspect direct hit sera la seule “erreur “ du point de vue financier dans le
programme : par l’utilisation de la nouvelle technologie des diodes RF , le guidage du
missile est devenu beaucoup plus précis , également dans des circonstances normales ,
c.a.d. sans brouillage électronique . Cela a nécessité une augmentation du budget des
cibles utilisées à Namfi . Déjà , à ce stade , la décision a été prise pour limiter le
nombre de tirs M2 durant les ASP belges .
5. LA PRE-PRODUCTION
Le but de cette phase était , avant de commencer une production en série , de mettre
en place une ligne de production et de valider celle-ci en soumettant quelques
exemplaires produits à des controles de qualité sévères suivis des tests classiques
TRMF , RFSS et ASP .
La configuration pour la partie MEU restait pratiquement inchangée . Par contre ,
pour la partie MBJ , on effectua le choix d’utiliser la technologie de circuits hybrides
employée dans le domaine spatial .
Un aspect non négligeable était sans aucun doute la mise au point des instruments de
test industriels afin d’obtenir à chaque stade de la modification , le résultat escompté .
Entretemps et du moins au début de la phase pré-production belge , l’OPLOH n’avait
toujours pas encore pris de decision finale pour démarrer le programme M3 . Inutile
de dire que la nervosité chez Raytheon augmentait de jour en jour : sans la Belgique
le budget estimé pour ce programme de modification se chiffrait à 975 Mio €.
Deux pays OPLOH , la France et les Pays-Bas , se sont intéressés et ont suivi à cette
époque le programme belge . Malheureusement les représentants de ces pays ne
parviendront plus à modifier les procédures d’autorisation nationales en cours.
La phase pré-production se déroule selon le planning , les tests consécutifs sont
concluants ….. jusqu’au tir du premier missile de pré-production en Crète : le missile
explose quelques secondes après avoir quitté le lanceur ! Il est décidé de tirer un
second ….. qui explose également immédiatement après le départ .
Après une etude approfondie des données de télémétrie et de la documentation
technique disponible , il apparaîtra que le problème n’est pas dû à la partie M2 mais
bien à une modification de la matrice de diodes qui , au depart du missile , reçoit les
informations du lanceur .
Finalement le nombre contractuel de missiles seront tirés avec succès …. toujours
avec un direct hit .
6. LA PRODUCTION EN SERIE
En un an , tous les missiles belges sont modifiés . L’exécution s’effectue selon une
rotation rigoureusement planifiée des sections de guidage entre les unités et Charleroi.
Il faut mentionner que finalement 50% MEU et 100% MBJ de l’inventaire seront
modifié et ceci en respectant l’enveloppe budgétaire initialement prévue .
La Belgique devient ainsi le premier pays OPLOH à satisfaire cette exigence
opérationnelle de l’OTAN .
7. L’EQUIPE M2
Etant donné le caractère confidentiel de ce programme , le nombre de personnes
impliquées dans ce projet , a toujours été maintenu au stricte minimum.
Dans l’ordre chronologique :
-Réunion OTAN 1984 : Guy Mertens et Wilfried De Groof
-Projet
Fred Schulpen
Officier de projet HAWK Belge
Christian Micha
Adjoint Officier de projet HAWK Belge
Michel Milecan
Ingénieur en chef ALCATEL BELL SDT
Jean-Pol Rasquin
Directeur ALCATEL BELL SDT
Guy Mertens
Représentant NHPLO Belge
Eric Pequet
Ingénieur projet ALCATEL BELL SDT
Rik Tytgat
Service Financier Etat-Major Force Terrestre (GDF)
Francois De Cock
Département Balistique de l’Ecole Royale Militaire
Guy Clement
Officier de projet HAWK Belge
Jos Uyterhoeven
Représentant NHPLO Belge
Ray Latham
Représentant US Micom
Gilber Voet
Représentant NAMSA Belge
Fritz Muller
Division Engineering, NatoHawkManagementOffice