Ville et Commerce
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Ville et Commerce L’art de l’harmonie commerciale urbaine durable - Juillet 2015 La ville fantôme Metrominuto La piétonnisation est un sujet adopté par de plus en plus de municipalités. Pour la ville de Pontevedra, dans le nord-ouest de l’Espagne, les besoins du piéton sont pris au sérieux. La Ville a développé une carte à l’image d’un guide de métro où les parcours, à partir de repères, affichent la distance, la durée et la présence de sites d’intérêt. Marketing urbain Les entreprises voient une opportunité dans le phénomène mondial d’engagement urbain. Pour mettre de la vie dans une zone minéralisée, Coke a mis au point un véhicule qui peut créer un parc urbain en déroulant un tapis vert. Le parc a la forme d’une bouteille de Coke. Le vocabulaire de la ville Le vélo cargo. Après le Copenhagen SUV, voici une version plus robuste du vélo à deux roues qui peut transporter des personnes et des choses. Il existe plusieurs configurations de cette idée, proposées par XYZ Cargo Bike. Pop-Up Food Court. Il fallait s’y attendre un jour! À Amsterdam, à chaque jeudi après -midi, les véhicules de cuisine de rue se rassemblent de 16h00 à 21h00 quelque part dans l’ouest de la ville pour créer une aire de restauration spontanée. « Une ville qui n’a plus de raison d’être » telle est la définition d’une ville fantôme selon T Lindsey Baker, auteur de Ghost Towns of Texas. Que les édifices soient détruits ou non, il existe plusieurs raisons qui ont mené à un état d’inanition: les v i l l e s c o rp o r a t iv e s o u minières qui ont été abandonnées; les villes qui ont été évacuées pour cause de radiation, de contamination, de séisme et d’engloutissement par construction de barrages. la La ville de Novi Cidade de Kilamba (Angola) est conçue pour accueillir jusqu’à 500 000 personnes lorsque complétée. Construite par la China International Trust and Investment Corporaton il y a quelques années, au coût de 3,5 milliards de dollars, la ville comprend 750 édifices de huit étages, très colorés, une douzaine d’écoles, des centres commerciaux avec cinéma, un hôtel cinq étoiles et plus de 100 cellules commerciales. Depuis juillet 2012, seulement 220 appartements ont été vendus. La dépendance commerciale Faire constamment le périple vers l’ailleurs pour satisfaire des besoins locaux représente un irritant pour les consommateurs et pour la ville qui y voit des pertes d’opportunités d’investissement dans son territoire. Il y a moyen de diminuer cet irritant, comme bien des municipalités l’ont expérimenté à ce jour. Le coffre à outils La difficulté d’établir une liste de commerces nécessaires pour la communauté tient à l’ampleur des besoins en informations pour faire le portrait de la situation commerciale. En effet, pour établir un bilan de l’offre et de la demande, il est nécessaire de bénéficier d’un recensement des superficies commerciales du territoire. À partir des résultats émanant de ce bilan, un portrait détaillé des commerces manquants apparaît clairement. Les modes de résolution La réduction de la dépendance commerciale envers d’autres destinations repose sur plusieurs activités complémentaires. Il faut d’abord que les commerces en place s’intéressent à l’amélioration de leurs propres pratiques d’affaires. Être plus performant signifie attirer davantage de clients. Cette activité peut être conduite avec les organismes à vocation économique du territoire pour prodiguer des services conseils. Les résultats sont prisés par les commerçants. Il faut ensuite porter attention aux commerces à succès qui pourraient souhaiter un agrandissement ou même la création d’une succursale. Cette activité réduit les besoins de déplacement vers l’extérieur de la région. Enfin, il faut s’intéresser au recrutement de commerces jugés pertinents pour la communauté. Le bilan commercial a établi des paramètres de marché rendant viable ces commerces. C’est sur cette base qu’un effort de recrutement d’investisseurs s’avère utile. La prise en charge municipale Lorsqu’une communauté s’anime sur le plan commercial, cela ne passe pas inaperçu dans le marché. Bien des investisseurs souhaitent faire partie de la parade, même s’ils n’ont pas été invités. Car, en effet, tous les commerces ne sont pas souha itables. Le bila n commercial a déterminé les types d’établissements qui seront complémentaires à l’offre locale et c’est auprès d’eux que les efforts de recrutement doivent se faire. L’implication municipale devient importante par la détermination des usages et de la réglementation appropriée pour assurer l’accueil des futurs établissements et pour limiter le plus possible les implantations non désirées qui ont pour effet de diluer la valeur de l’offre recherchée. Le succès d’une démarche de réduction de la dépendance commerciale repose ainsi sur une participation municipale. Juillet 2015 Ville et Commerce Les formes de gentrification « Il n’y a pas de commerce en forme quand la ville est malade et il n’y a pas de ville en forme quand le commerce est malade. » Robert Rochefort Rapport du Crédoc, 2008 La gentrification est un processus de transformation urbaine qui contribue à reconfigurer de façon significative le profil sociodémographique des populations des villes. Et il en existe de nombreuses formes. réinvestissement de capital dans la ville, un relèvement du tissu social par l’arrivée de groupes à haut revenu, un changement notable du cadre bâti, un déplacement direct ou indirect de groupes à faible revenu. En 1964, la définition de Ruth Glass (sociologue anglaise) sur la gentrification se limitait à la réhabilitation du stock de logements existants dans le cœur de ville par des ménages plus fortunés. Depuis, des auteurs ont observé d’autres formes de transformation. Dans ce cas, ce ne sont pas tant les individus qui réalisent la gentrification, mais plutôt les investisseurs, les développeurs immobiliers et les promoteurs. Ainsi, l’amélioration des espaces publics, par son aménagement, ses aménités et ses usages, peut contribuer à un filtrage social et l’exclusion de certains groupes d’usagers fréquentant ces lieux. L’on peut compter aussi sur la gentrification commerciale qui peut susciter l’arrivée d’une clientèle aux profils économiques différents. Pierre Laflamme, Président Demarcom inc. T 450.672.8989 E [email protected] Site Web : demarcom.ca Outre la modification des nouveaux locataires, une nouvelle espèce de gentrification voit le jour: le New-build gentrification, qui est la construction de nouveaux logements dans le cœur de ville. Ils sont considérés un type de gentrification car ils partagent une série de caractéristiques classiques : un On note aussi une spatialité de la gentrification qui dépasse le quartier visé par la colonisation de la nouvelle espèce de ménages. Des chercheurs ont observé l’existence d’une gentrification rurale, de la gentrification touristique et même de phénomènes de ré-gentrification par des groupes encore plus fortunés. Le New-build gentrification caractérise deux formes de projet. la première vise les projets qui se réclament de la mise en valeur des friches industrielles et du développement des terrains vacants. La seconde comprend la démolition et la reconstruction de zones urbaines résidentielles. Ces deux formes créent une gentrification urbaine, mais sont souvent voilées sous d’a ut re s te rm e s : va lo r i s at i on, requalification et développement durable. Un espace pour vous! À chaque bulletin, nous répondrons à une question de votre part sur l’armature commerciale urbaine. Le tout, dans l’anonymat Question : Est-ce que le mix commercial idéal représente une démarche d’application logique pour les centres-villes? Il est impossible d’appliquer une formule magique qui va s’appliquer à toutes les villes et villages pour déterminer un mix commercial idéal. La seule réalité qui dicte la programmation commerciale est basée sur les éléments suivants. a. Le nombre des ménages résidants. Il y a une association directe entre la profondeur et la variété du mix commercial et le nombre de ménages pour les faire vivre. b. Le profil socioéconomique de la population. Deux entités urbaines avec une différence de profil économique aura une incidence importante sur le type de commerces qui s’y développeront. c. Le site de la ville. Une ville en région métropolitaine, une ville située dans une couronne urbaine ou en territoire éloigné, avec une population identique, montrera des signes de distinction au plan commercial. d. L’activité économique locale aura un effet sur la programmation commerciale. Une ville touristique, une ville manufacturière, une ville vivant de l’économie de services sont autant de profils de consommation variés qui se répercuteront dans la programmation commerciale e. La configuration géographique du territoire, la grille de rues, la proximité et l’accessibilité à une autoroute exerceront aussi une influence sur la présence commerciale. f. Enfin, la sévérité réglementaire jouera sur la qualité des implantations commerciales et sur leur distribution physique dans le territoire. g. La densité résidentielle servira aussi de repère à la diversité commerciale. Il n’y a pas de formule idéale ou de technique simple pour déterminer la juste proportion de commerces par habitant.