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Réussir ensemble l’Éco-Vallée, CONCERTATION SUR LE PROJET STRATÉGIQUE ET OPÉRATIONNEL Atelier citoyens, Saint-Laurent-du-Var, 16 septembre 2014 Le 3ème Atelier citoyens s’est déroulé, le 16 septembre à Saint Laurent du Var en présence d’une soixantaine de participants environ. Il a été ouvert par Joseph Ségura, Maire de Saint-Laurent-du-Var et Vice-Président de la Métropole Nice Côte d’Azur - qui a souhaité qu’à l’occasion de cet atelier les participants puissent s’informer de ce qu’est l’Opération d’Intérêt National et que les Laurentins et Laurentines puissent y participer en exprimant les constats et les souhaits d’avenir pour leur territoire. Il a rappelé que la méthode choisie pour cette concertation propose des échanges entre les citoyens présents et les représentants de l’EPA en deux sous-groupes simultanés, consacrés au développement économique, pour l’un, et à l’équilibre entre ville et nature, pour l’autre. Des représentants associatifs réclamant qu’un temps de débat général soit organisé préalablement, Monsieur le Maire a souhaité que l’ordre du jour soit respecté et a incité les participants à rejoindre les deux ateliers de concertation 1 – Table thématique « Consolider le développement économique et améliorer les déplacements» La table de concertation posait initialement une double séries de questions portant sur : - le développement économique, l’emploi, l’innovation, et les filières d’excellence, - les conditions du développement et notamment la question de la mobilité, des transports et des infrastructures. 1 En introduction Un groupe d’associations représenté par FNE 06 (France Nature Environnement 06) présente ce qu’il appelle les « opérations en projet ou en cours» dans l’Éco-Vallée. Ces « 28 projets » mentionnés concernent : - les 4 opérations prioritaires de l’opération d’intérêt national (protocole de 2012) - 6 ZAD (Zone d’Aménagement Différé, outil foncier public pour limiter la spéculation sur le prix des terrains, créées en 2012) - 10 opérations en cours ou réalisées par des communes ou partenaires de l’OIN - 7 projets à l’étude Pour les associations, l’objet de la réunion est de débattre de tous ces projets. Il est indispensable de prendre en compte globalement leurs impacts (transport, environnement, nuisances, risques…) sur l’avenir de l’Éco-Vallée et sur sa nécessaire protection comme espace naturel et agricole unique. L’EPA rappelle que le projet stratégique et opérationnel (PSO) de l’Opération d’intérêt national, objet de la concertation, a justement pour vocation de donner une vision globale de l’ensemble du territoire, de sa vocation, de son organisation et de ces projets quand ils sont connus. De manière générale, l’EPA essaye d’être le plus transparent possible. Mais il ne peut communiquer et débattre que sur les opérations dont il a la maîtrise d’ouvrage. Il ne peut communiquer à la place des autres porteurs de projets, d’une part parce qu'il n’a pas nécessairement l'information concernant ces projets, d’autre part parce ce n’est pas a priori de son ressort. L’EPA n’a pas un pouvoir décisionnaire sur tous les projets prenant forme dans l’OIN mais peut toutefois donne un avis consultatif lors de l’instruction des permis afin de tenter d’orienter les projets qui selon lui ne vont pas dans le bon sens. Même s'il n’a pas un caractère opposable, une fois élaboré, la vision commune et partagée du PSO permettra de porter une appréciation plus argumentée : « ce projet n’est peut-être pas situé à l'endroit idoine au regard de la stratégie globale … ». 2 Les Transports Les aménagements routiers Les participants : - Avec le stade et demain d’autres projets, le secteur est totalement bouché certains soirs et demain les choses ne vont pas s’améliorer. Qu’est-il prévu pour pouvoir circuler ? EPA. Le stade est associé à la réalisation d’une nouvelle voie qui prolongera le boulevard Maurice Slama, lui-même prolongement de l’avenue Simone Veil et de l’avenue Paul Montel, vers le Nord jusqu’au stade. Cette voie accueillera les voitures, mais aussi un transport en commun en site propre comme un tramway, un espace de promenade pour les piétons et une piste cyclable. Les participants : - C’est un système à l’envers : on construit, puis après on réalise les transports… EPA. Construire rapidement le Stade, c’était l’opportunité d’obtenir l’Euro 2016. Maintenant les travaux vont commencer pour la voirie. - Pouvez-vous confirmer les nouveaux accès sur la M6202 bis ? Depuis le temps que l’on en parle… - Il y a déjà quelques années, il avait été prévu que Saint-Laurent-du-Var soit désenclavé grâce à la construction d’un nouveau pont, relié à un gros échangeur qui se situerait entre Saint-Laurent-du-Var et La Gaude. Il permettrait de passer directement de rive droite en rive gauche, avec un accès à l’autoroute et de réduire au maximum les déplacements routiers, y compris poids lourds, traversant Saint-Laurent-du-Var. Et pour nous Laurentins, c’est essentiel. Dans votre projet global, avez-vous l’intention de le réaliser ? EPA. C’est un autre point fort. Il est bien prévu que soit réalisé un accès à la M6202 bis à La Baronne. Pour les habitants de Gattières, de Saint-Jeannet, de La Gaude et du Nord de Saint-Laurent-du-Var, ce sera beaucoup plus simple et plus court. Vous ne serez plus obligés de traverser le centre-ville de Saint-Laurent ou de monter à Carros. Vous pourrez rentrer directement au milieu de la vallée. Ça va être une mutation assez majeure de la façon de venir et de partir de toute la rive droite. Il y aura un premier demi-échangeur, puis un demi-échangeur complémentaire. Parce que les flux de circulation de l’arrière-pays convergent vers Saint-Laurent et avec le MIN, nous allons avoir des difficultés. La Métropole a prévu de réaliser un échangeur complet en deux phases. Votre demande est un point important et la concertation servira de relais auprès des décideurs. Les transports en commun Participant. Est-ce que sur l’Eco-vallée est proposé un schéma intermodal en ce qui concerne les transports ? C’est-à-dire avec des principes d’articulation entre les différents modes de déplacement et notamment la mise en place d’un pôle d’échanges, comme le prévoit la loi sur l’intermodalité. Dans cette Éco-Vallée, il va y avoir énormément de va-et-vient de marchandises, et de personnes. Vous n’ignorez pas les problèmes de pollution que dégagent les moyens de transport et en particulier les gaz à effet de serre. Donc pour une Éco-Vallée, est-ce qu’on envisage un schéma intermodal ? EPA. L’idée du PSO est de conjuguer les modes de transport dans un schéma intermodal. La personne dépose sa voiture à l’entrée de la zone d’activité ou du quartier. Elle peut ensuite facilement prendre un vélo, un bus, un scooter, un covoiturage … Nous avons la « chance » d’avoir une autoroute, deux voies de chemin de fer, un aéroport et de nombreuses routes qui sillonnent le territoire. Si on était dans la Creuse la gare serait à 50km, l’autoroute à 100 km, l’aéroport à 200km. La question des transports en commun, doit donc être au cœur du projet. Il faut que l’on arrive à offrir des transports en commun très vite. C’est en cours avec : - au niveau de Saint-Augustin, la connexion aéroport, ligne de chemin de fer, tramway vers Nice et vers la plaine du Var et tous les bus. Il y aura aussi un parking. - le projet de tramway qui remonte vers le stade avec au niveau de Saint-Isidore ou de Lingostière, une connexion avec les chemins de fer de Provence. En 5 minutes vous êtes au centre-ville de Nice à la gare du Sud. - vers le Nord, La Manda, avec le chemin de fer de Provence et l’enjeu de la desserte de la zone industrielle de Carros et vers Saint-Laurent, mais il est nécessaire de construire des parkings relais. - à Saint-Laurent, on aurait besoin d’une desserte forte en transports en commun entre La Manda et la gare de Saint-Laurent ». Dans le cadre du PSO, on étudie des pistes pour mailler le territoire avec une desserte satisfaisante en transports en commun. Les participants. - Il y avait un projet de tram passant par Saint-Laurent… jusqu’à Cagnes-sur-Mer. Aujourd’hui, on ne peut plus rester comme ça en termes de transports. Et le tram devient maintenant une obligation à Saint-Laurent. - Dans le passé, à Saint-Laurent, il y avait le quartier du Lac, autour de l’actuel Cap 3000, puis la zone industrielle s’est créée. Et Saint-Laurent a été abandonné pendant des années. Puis, il y a eu la nouvelle mairie ici… Et le village, dont j’ai créé le comité est tout petit là-haut, le commerce meurt, surtout avec Cap 3 000. Le port se meurt. Pour quelle raison construit-on sur la rive gauche et pas sur la rive droite ? - Il y a deux poids deux mesures. Vous pénalisez les paysans, ceux qui ont travaillé, qui ont gagné des terrains à la sueur du front. C’est inadmissible ça… On a chacun notre intérêt, on a chacun des terrains différents. EPA. Le projet d’Opération d’intérêt national n’est pas très vieux, il date de 2008. Dès le début, tout le monde a dit « l’important, c’est l’équilibre entre la rive droite et la rive gauche. La vallée du Var, c’est une vallée, et il faut recréer un dialogue entre les rives ». Vous parliez des projets des Iscles. C’est une zone d’aménagement différé (ZAD) pour se donner le temps de concevoir un projet avec les élus tout en exerçant une veille foncière. Il faudra faire des investissements lourds pour amener des voiries, assainir, et négocier avec des propriétaires. Participant. Il faut un transport en commun entre Nice et Cagnes et le projet que je propose serait de faire un VAL (Véhicule autonome léger). L’avantage par rapport à un tram est le cout de fonctionnement, moitié plus faible. Parce que la fréquentation est beaucoup plus importante, il n’y a pas de chauffeur et il y a un peu moins d’entretien. Donc on peut faire un VAL, le rembourser et faire une deuxième ligne. Ce que je voudrais, c’est que le VAL traverse le Var. Parce que NCA, ça ne s’arrête au Var, ça va jusqu’à Vence et même jusqu’à Cannes. EPA. Ce système est à étudier, il a surement des avantages. Notre point d’accord c’est qu’il faut absolument des transports en commun, y compris la ligne nouvelle le long du littoral, et dans la Plaine. Participant. Saint-Laurent est enclavé entre les projets de développement de Nice et de Cagnes. Il faudrait un pont pour faire passer plusieurs modes de transports : le train, le tram ... EPA. La question du pont, est extrêmement importante. Peu de ponts ont été construits car la plaine du Var a longtemps été une frontière. Construire un pont, c’est nécessaire mais l’intérêt doit être proportionnel au coût financier, aux risques à prendre en compte, à la protection des richesses naturelles, dont le lit du Var (zone Natura 2000). Ce n’est donc pas pour tout de suite. En revanche, le demi-échangeur de La Baronne permet à la rive droite de bénéficier du pont de la M6202 bis. 2 Le désenclavement de Saint-Laurent-du-Var et priorités locales Les participants : - Ce qui est primordial pour nous les Laurentins… c’est de désenclaver Saint-Laurent-duVar qui est « pris en sandwich ». Il faut donner la possibilité à la ville de se développer. Nous payons nos impôts dans la zone industrielle, nous payons des taxes foncières, c’est pour cela. Nous, on veut savoir ce qui va être fait pour notre ville. - Ma préoccupation c’est : qui va maitriser l’urbanisation ? Vous avez dit « c’est les communes ». Mais à partir de 2017, l’ensemble des communes qui font partie de la métropole seront soumises au PLU métropolitain. On fera les projets sans nous. C’est un enjeu fondamental. Il faut avoir la maitrise de son sol dans la commune, il ne faut pas qu’il y ait de spoliations. Comme il n’y a plus d’argent, l’OIN va vendre des terrains. Il faut donc continuer le débat et la concertation et ne pas s’arrêter après le PSO. Ce serait une erreur et pour vous et pour l’ensemble des projets. EPA. Monsieur Tordo, Président. Je rappelle que le maire de Saint-Laurent participe au Conseil d’administration de l’EPA, et qu’il vient d’être élu sur un programme qui a été approuvé par les électeurs. C’est une manière démocratique d’avancer. Sur la spéculation et le rôle de l’EPA. Quand on aménage des terrains, on investit pour les rendre constructibles. Ils prennent de la valeur, il y a une différence entre le prix d’achat et le prix de vente, c’est normal. Les recettes pour un aménageur public servent à créer des équipements publics comme le demi-échangeur. D’autre part nous avons mis en place des ZAD, Zone d’aménagement différé. C’est un outil administratif pour maitriser le prix du foncier, pour éviter la spéculation. Avec l’Éco-Vallée, une soixantaine de millions d’euros sont investis ici par l’État, la Région, le Département, la Métropole et la ville de Nice. Pourquoi ? Parce que tout simplement, aménager coûte plus cher que cela ne rapporte. Quand on crée des rues, des places, on met des égouts, de l’éclairage public, de l’électricité, des crèches, des écoles… et qu’ensuite vous vendez ces terrains, cela coûte plus cher que ce que vous rapporte la vente des terrains. L’aménagement, c’est public, parce que si on laissait le privé faire, il ne le ferait pas parce que ce n’est pas rentable. Dernière remarque : Pourquoi faire du développement économique dans l’Éco-Vallée ? D’abord parce qu’il faut impérativement donner des emplois à tous, à nos enfants en particulier, le taux de chômage des jeunes est scandaleux. Deuxièmement pour générer des recettes fiscales, payées par les entreprises, qui permettront de financer les équipements publics. Les participants : - Tous les problèmes sont interdépendants. Nous sommes Laurentins, il est normal et logique que nous essayions de nous faire entendre, de défendre le fait que depuis des années, nous sommes enclavés, que nous sommes devenus pendant une bonne dizaine d’années la « ville dortoir » de Nice. Quels jeunes vont venir à Saint-Laurent-du-Var, où on ne trouve pas ou difficilement un logement, où il n’y a pas d’emploi… Il faut attirer des forces vives avec les transports, la création de logements… Mais, face aux difficultés financières, votre projet stratégique et opérationnel, doit établir des priorités claires et surtout sur les projets moteurs. Après les ramifications se feront. - Nous, on habite à Gattières, on habite encore à la campagne. Tout va se développer, il faut évoluer avec son temps. Le logement, on en a besoin pour nos enfants et il est très cher, mais ce qu’on veut garder, c’est cette qualité de vie. Avec ma collègue élue, on est venues parce qu’on s’inquiète, on ne connait pas bien le projet … Il faudrait que vous fassiez le point, une réunion pour exprimer en détails ce que vous voulez proposer. EPA. Nous avons fait le choix de la concertation et on a choisi de la mener. L’EPA ne travaille pas dans son coin mais on tente de travailler ensemble. La réunion des Maires est là pour informer et faire participer les élus aux prises de décisions. Le relai démocratique, ce sont les maires. Par ailleurs, le site internet vous propose des ressources, ces ateliers permettent de travailler ensemble. A la fin quand on aura travaillé sur le projet, on fera une présentation de l’ensemble. Participant. On sait bien que le projet existe déjà. EPA. Non Madame. Je vous donne des exemples précis. Des projets existent déjà, par exemple, on fait un pôle multimodal devant l’aéroport. IBM va s’implanter au Nord des Moulins, ça avance.... Par contre dire « il faudrait une liaison en transports en commun et une voirie entre le centre-ville de Saint-Laurent et La Baronne puis Carros pour décongestionner le littoral », c’est une idée, une orientation. Il faut en discuter : quel type de liaison ? Un VAL ? Autre chose ? Il faut proposer des idées nouvelles. Sur les Iscles… on sait que c’est important, mais on ne sait pas ce qu’on va faire. Des activités, du logement, un espace mixte, de l’agriculture, comment ça va s’organiser ? C’est en discutant avec vous qu’on prend vos idées, bien entendu on travaille aussi avec des experts, avec les maires bien entendu … 3 Emplois et développement économique Participant. Est-ce judicieux de faire venir des grosses enseignes comme IBM qui était à La Gaude. Est-ce des emplois pour nos jeunes ? Ils arrivent avec leur personnel, ils arrivent avec leur stratégie et pas forcément avec la même loi que l’Éco-Vallée. C’est-àdire que l’Éco-Vallée, préserve l’environnement et améliore les conditions de vie, la ville de Saint-Laurent …. Avec IBM est-ce qu’on ne confond pas avec la Silicon Valley ? EPA. Quand on fait un projet comme ça, ce qu’on observe c’est qu’il y a un emploi sur cinq qui vient de l’extérieur quand quatre emplois sur cinq viennent de l’intérieur du territoire. La plaine du Var, depuis vingt ans n’a pas eu de zone nouvelle pour l’activité économique et les entreprises ont besoin d’espaces adaptés à leurs besoins pour se développer. Les autres territoires progressent, ils deviennent attractifs et petit à petit certaines entreprises se disent : « entre rester ici et partir ailleurs, qu’est-ce que je dois faire ? ». Il faut organiser ce développement, qu’on mette des cahiers des charges pour que l’environnement soit respecté, qu’on amène des transports en commun. Et quand vous parlez d’IBM, la question était « est-ce que je reste dans les Alpes Maritimes voire même en France ? ». C’est une grande entreprise, mais il y a une quantité de soustraitants, de petites entreprises qui vivent grâce à toutes ces grandes entreprises Avec votre maire, nous travaillons sur les Iscles et les Vespins pour organiser une offre nouvelle et adaptée. Les participants : - Vous pensez qu’actuellement sur la plaine du Var, il ne se fait plus n’importe quoi ? Une entreprise vient de s’implanter sur une terre agricole et sans autorisation. - M. Estrosi nous a dit : « c’est fini, on ne fait plus n’importe quoi ». Mais on constate le contraire. EPA. On part de très loin et on progresse. Je ne dis pas que tout est parfait, mais il y a quand même des choses qui se sont significativement améliorées et les équipes de l’EPA y travaillent au quotidien. Participant. L’enjeu pour demain c’est l’équilibre entre les activités traditionnelles et les activités d’avenir. J’ai le sentiment que, dans cet OIN, on mise trop sur les activités dites d’avenir. Il ne faut pas vider Sophia Antipolis pour l’amener dans la plaine du Var. C’est vrai que l’OIN fait de petits progrès. On commence à dire : « l’agriculture, les zones agricoles, c’est incontournable ». Ce que nous voulons en tant que Collectif associatif pour des réalisations écologiques (CAPRE 06), c’est que soit gelées les terres nécessaires au maintien de l’agriculture. C’est fondamental pour les générations à venir, c’est fondamental pour l’équilibre biologique et pour Nice. Notre art de vivre, repose sur ces activités traditionnelles. Les agriculteurs qui veulent vendre et qui espèrent faire une très belle affaire foncière, qu’ils la fassent. Ils se feront avoir par la métropole. Le développement économique et l’emploi passent aussi par l’agriculture. C’est un équilibre. EPA. Il y a de nombreux éléments que vous venez de citer auxquels souscrivent l’EPA et nombre de ses partenaires. Ce territoire a une histoire, un lien avec l’agriculture et il ne faut pas couper ses racines. Mais tout ne va pas bien dans les exploitations. Il y en a de moins en moins. Pour les jeunes, l’implantation est de plus en plus compliquée. L’EPA a beaucoup travaillé avec les collectivités. Un groupe de travail a été constitué avec l’Etat, la Région, le Département, la Métropole, la Chambre d’agriculture et dont l’EPA fait partie. La question posée était : « Quel modèle économique pour l’agriculture ? ». Il y a des zones agricoles qui sont en friche et il y a des agriculteurs implantés en zone urbanisable qui fonctionnent très bien. La valeur de leur terrain permet de garantir des emprunts à la banque et donc ça fonctionne mieux. On peut réfléchir sur des circuits courts, c’est-à-dire faire des liens entre des agriculteurs et des consommateurs. On peut imaginer d’autres filières avec plus de valeur ajoutée, par exemple la fleur comestible. La plaine c’est une richesse incroyable en matière d’infrastructures, d’économie… et une richesse incroyable en matière d’espaces naturels qui font l’objet de protections : les vallons obscurs, le lit du Var, de nombreux espaces boisés… C’est plus de la moitié du territoire qui est totalement protégée. Tout l’enjeu, c’est de trouver l’équilibre, c’est-à-dire que l’un permette de développer l’autre tout en préservant le premier. Les participants : - L’agriculture pour nous est évidemment à intégrer dans l’économie. - A Gattières on a de la chance, la politique dure depuis des années, on a eu des maires qui ont défendu leur territoire et l’agriculture. Le lac du Broc, est un lac magnifique. Est-ce qu’il y a un projet pour exploiter cette beauté ? EPA. Le lac du Broc, c’est un lac qui a été créé par l’homme. Et s’il n’y avait pas eu une exploitation de carrière, il n’y aurait jamais eu de lac du Broc. Aujourd’hui, c’est un lieu qui est protégé, on pourrait proposer de le protéger même encore un peu plus. Tout simplement parce que ce lac n’est pas un lac naturel, c’est la nappe phréatique, c’est l’eau qu’on consomme qui affleure et qu’on doit protéger d’une éventuelle pollution. Il y a aussi un danger qui est lié au fait que la nappe phréatique varie en hauteur, c’est un danger pour les promeneurs. Les participants : - Pourquoi alors un centre de valorisation organique à proximité ? - Partout dans la Plaine, quand on aménage, il y a des problèmes. Notre territoire est au croisement de nombreux enjeux. Et traiter nos déchets, il faut bien le faire quelque part. Ailleurs on aurait vraisemblablement eu un autre problème. La plaine du Var c’est comme le Japon ou la Californie. On concentre tous les problèmes : les inondations, les séismes, les pentes, etc., et pourtant on a su se développer et on a su être performant. Il y a une phrase que j’aime bien « la nécessité est mère d’inventions ». 2 - Table thématique « Réussir l’équilibre entre ville et nature » La table de concertation « Réussir l’équilibre entre ville et nature » posait initialement la question de comment protéger et valoriser le patrimoine naturel tout en proposant aux jeunes et aux familles logements et équipements. Après une présentation succincte de l’OIN et de l’EPA, les échanges entre participants, mêlant témoignages individuels ou collectifs, interpellations et réponses de l’EPA, ont mis en évidence trois leviers d’équilibre entre l’urbain et la nature : la place de l’agriculture dans le territoire de la Plaine du Var, l’aménagement urbain et la protection de l’environnement. Loin de s’opposer les uns aux autres, ils sont très liés et doivent interagir dans la définition du projet stratégique et opérationnel. 1 : Présentation de l’OIN et de l’EPA. Les racines du Projet stratégique et opérationnel EPA. La directive territoriale d’aménagement (DTA) a fixé les objectifs de l’État sur le département et a donné les modalités d’application de deux lois fondamentales pour l’aménagement du département que sont la loi montagne et la loi littoral. La DTA a de plus identifié deux secteurs stratégiques sur l’ensemble du département : Sophia Antipolis et la basse vallée du Var qui nous intéresse aujourd’hui. Dans ce secteur, la DTA demande la préservation d’un minimum de surfaces agricoles et instaure des zones d’intérêt paysager à protéger absolument. C’est un cadre essentiel pour la création de l’Opération d’intérêt national (OIN). Presque toutes les opérations de ce type (13 maintenant en France) sont accompagnées par un établissement public d’aménagement, c’est-à-dire que c’est un établissement qui est garant au titre de l’État de ce qu’il se passe sur le territoire. Ainsi, les permis de construire qui sont accordés sur le territoire de l’Opération d’intérêt national le sont au nom du préfet, au nom de l’État, après avis du maire de la commune d’implantation. L’EPA Plaine du Var a été créé fin 2008. Le premier Conseil d’administration date de janvier 2009. Il est composé de représentants de l’État, mais aussi de la Région, du Conseil général, de la métropole, de toutes les collectivités qui existaient à l’origine. En effet, quand l’OIN a été créée, toutes les communes n’étaient pas dans la Métropole. Il existait deux communautés de communes et le reste était dans la communauté d’agglomération. Toutes ces collectivités sont co-financeurs de l’établissement public d’aménagement. Après l’installation du Conseil d’administration, on a fait les études fondatrices qui ont permis de poser un socle partagé de connaissances. Trois études de définition pour l’ensemble du territoire ont été menées et une étude de positionnement international, fondamentale pour tout ce qui est l’attractivité du territoire. À partir de ces études, on a fait un projet de territoire, étape nécessaire pour engager les partenaires financiers de l’EPA dans un protocole qui permettait de démarrer des opérations et d’engager le processus d’élaboration de cette OIN avec l’EPA comme aménageur. Le projet de territoire a identifié une amorce de stratégie selon trois axes. Premier axe : « Restaurer, préserver, valoriser un territoire contraint et altéré ». Tout le monde s’accorde à dire que le territoire de la basse vallée du Var est un territoire qui s’est dégradé au fil du temps, avec une déprise de l’agriculture, des installations d’entreprises nécessaires pour toute la logistique de Nice, mais installées sans réflexion globale sur ce territoire. La vallée se compose de la plaine et des coteaux. Au milieu, le fleuve est dangereux, il rend la vallée inondable. C’est sur ce territoire qu’il faut penser la restauration des qualités environnementales et paysagères. Deuxième axe : « Aménager durablement un territoire stratégique mais désordonné ». Il est stratégique parce que c’est vraiment la porte d’entrée pour toute la métropole et pour son développement. Il est altéré, il est désordonné parce qu’il n’y a jamais eu cette vision globale nécessaire, les 15 communes étant situées sur deux versants d’un fleuve-frontière il y a 150 ans, des villages perchés installés un peu comme des citadelles de part et d’autre de la vallée. Le territoire porte en lui une culture qu’on ne peut pas oublier, sur laquelle on doit fonder beaucoup de choses. Troisième axe : « Impulser une forte dynamique économique et sociale à l’ensemble du territoire métropolitain ». Dans la métropole, qui s’est agrandie à 49 communes, autour d’équipements de rang international que sont l’aéroport, le pôle multimodal, tout ce qui va se faire autour du Grand Arénas et de Nice Méridia, autour de ce noyau dur, l’ensemble de la vallée doit servir de levier de développement à toute la métropole. 2 – Débat avec les participants Les participants : Constat : En tant que professionnel de la protection de l’environnement, je suis satisfait de cette introduction montrant qu’on est face à un territoire aménagé de façon désordonnée. De Nice Saint-Augustin jusqu’à La Manda, en rive gauche, le territoire est complètement mité par nombre de petites entreprises, de petits restaurants… Au milieu il y a des maraîchers. En rive droite, c’est pire : une personne du Conseil général est chargée de l’aménagement environnemental de cette poubelle, avec au milieu, une zone ornithologique protégée et des fleurs qu’il faut absolument préserver. Sur le projet, je suis un peu sceptique, mais je préfère être dedans pour amener un certain nombre d’observations, plutôt que de ramasser ce qui va complètement nous déplaire. Par exemple, le transfert du MIN dont on ne comprend pas pourquoi il a été lancé. L’autre MIN était très bien, devant l’aéroport. Il suffisait de construire un raccordement ferroviaire avec la ligne PLM … Je suis hostile à la notion de développement durable. Est-ce que nous, ici autour de cette table, on est pour un équilibre entre le développement économique indispensable pour la vallée du Var et la protection de l’environnement ? À mon avis, on doit savoir faire les deux. La place de l’agriculture Remarque et question. Mettre en opposition ville et nature, je ne comprends pas. Pour moi la protection de la nature, c’est un aspect économique. Développer toutes les activités qui sont liées à la nature et à la protection de la nature, c’est une activité et un développement économique. Il est extrêmement difficile d’acquérir des terres agricoles, quand on veut s’installer en tant que jeune agriculteur. Les terres agricoles sont hors de prix. J’aurais aimé connaître, dans les projets qui ont déjà été décidés, quelle quantité de terres agricoles a été sacrifiée ? Et quelle quantité de terres agricoles va être sacrifiée pour les projets à venir ? - Il faut préciser cette question en parlant des terres fertiles. Les PLU ont tendance à mettre les agriculteurs sur les versants. Les Italiens, eux, préservent encore leurs terres agricoles dans les plaines et les maisons perchées. Actuellement, pour dire « on a préservé des terres agricoles », les PLU ont déplacé ces terres agricoles sur les coteaux voire parfois dans des zones de maquis et on a rendu constructible les terres très fertiles de la plaine du Var, en zone inondable sur la nappe phréatique. - Est-ce qu’on veut tout bétonner ? L’animateur : le projet d’Éco-vallée donne-t-il un statut particulier pour l’agriculture et pour l’activité économique de l’agriculture ? EPA. Ce qu’a fait l’EPA d’assez exceptionnel, c’est de mettre des zones d’aménagement différées sur des zones agricoles. Cela a permis de préempter des terrains agricoles pour faire baisser les prix, ce qui va dans le sens de rendre accessible les terres aux jeunes exploitants. Effectivement, le prix du terrain agricole dans notre vallée est beaucoup trop élevé. Pour avoir une vision sur les transmissions du foncier et ce qu’il se passait en cession, on a créé une Zone d’aménagement différé (ZAD) qui a couvert dans un premier temps 3000 hectares de la plaine, presque tous en zones agricoles. On a préempté du terrain agricole. Pourtant, l’agriculture, a priori, ce n’est pas le cœur de métier de l’EPA, mais c’est devenu fondamental. C’est grâce à l’OIN et à la mobilisation des acteurs locaux qu’on pourra mettre un frein à la disparition de l’agriculture. Sans un vrai projet sur ce territoire, qu’est-ce qui stopperait la déprise de l’agriculture constatée depuis 20 ans, malgré les PLU ? Le foncier agricole est entre les mains des agriculteurs. L’OIN couvre quinze communes. Cela donne un recul suffisant pour considérer qu’on a 137 hectares de zone agricole d’un seul tenant sur la rive droite entre Carros et Saint-Laurent, donc dans la plaine, alors que la Directive territoriale d’aménagement, dans ses exigences les plus absolues, demandait 50 hectares d’un seul tenant. Participant : Vous dites que la zone agricole est trop chère, donc on l’a transformée en zone d’aménagement différé. Est-ce qu’une Zone d’aménagement différé, ça n’oblige pas… en quelque sorte, à spolier les agriculteurs ? EPA. Non, rien n’empêche de différer une zone d’aménagement agricole. Participant : Quand nous proposerez-vous des projets agricoles, avec des agriculteurs qui auront signé une charte de non-utilisation de pesticides et de respect de la biodiversité ? EPA On va y arriver, comme tout le reste ! Voilà plus d’un an qu’à la demande du préfet, un groupe de réflexion et de travail réunit tous nos partenaires : le département, la région la métropole, l’État, l’EPA et évidemment la Chambre d’agriculture. Des comités techniques, des comités de pilotage ont été installés. Grâce à l’OIN, on parle de l’agriculture dans la vallée et cela donne à l’EPA un véritable rôle de porteur. La concertation est aussi là pour avoir le ressenti de tout le monde. On parle d’agriculture parce qu’il y a eu l’OIN. Les participants : - Je suis agricultrice de Saint-Laurent-du-Var, j’adore mon métier mais, vu mon âge, je ne vais pas pouvoir le faire encore très longtemps. Je suis entourée de terrains qui servent de décharge ou qui accueillent des Roms. Les terrains ne sont pas entretenus par les propriétaires. Pour moi, l’agriculture c’est se lever à 5 heures du matin. Les vacances, je ne connais pas. Ma fille a du mal à commercialiser nos produits : les gens ne mangent plus de salade, c’est trop difficile à laver. Pour vendre les petits pois on est obligé de les écosser et de les vendre en sachet. Pour moi, l’avenir de l’agriculture, je ne vois pas très bien où il est. Et est-ce que vous avez une liste importante de demandes d’agriculteurs pour cultiver les terrains agricoles ? - J’ai participé l’année dernière à un stage de la chambre d’agriculture pour les jeunes agriculteurs. Parmi les participants, 80% avaient hérité de la propriété de leurs parents. Les autres, 20%, ne trouvaient pas de terrain ou d’exploitation. Il n’y en a pas dans la région. Le bio est importé. Les agriculteurs bio n’ont aucune difficulté pour vendre leurs produits, ils n’ont même pas besoin de label. Il suffit pour eux de se faire connaitre dans le voisinage et vendre dans les AMAP et leur production part. Je voulais m’installer pour faire des citrons et des oranges mais je n’ai pas trouvé de terrain. - Sur les 65 ha des Iscles, seuls 8 ou 10 ha sont cultivés. Comment louer, à qui ? Je connais très bien les problèmes de la mutualité sociale agricole et des jeunes agriculteurs : sur une quarantaine de jeunes agriculteurs qui se font inscrire tous les ans, il n’en reste plus que 8 ou 9 à la fin de l’année. Entre temps, ils ont reçu leur redevance, allocation familiale vieillesse et maladie. Avec le concours de la chambre d’agriculture, on affilie des gens qui n’ont qu’une vache dans l’arrière-pays. Et une vache ça équivaut à 10 ha de prairie. Avec une vache, comment vous pouvez vivre ? Venez voir les paysans qui vendent sur le carreau leurs fleurs ou leurs légumes, ils vont vous raconter leur détresse. Le matin quand ils rentrent chez eux, ils ont encore de la marchandise dans les camions et pourtant ils ne sont pas nombreux et il n’y a pas grand-chose dedans. Quand je suis entré à la mutualité sociale, en 1959, il y avait 24 600 exploitants agricoles recensés, plus les conjoints, et les aides familiaux : les enfants qui participaient aux travaux. Cela faisait une sacrée population. Aujourd’hui ils sont 890 exploitants agricoles, horticulteurs et maraîchers. Heureusement, il y a les connexes, ces jeunes qui font de l’entretien de jardins, de l’élagage. Mais ce ne sont pas des agriculteurs, ils ne travaillent pas la terre. Vous avez ensuite des entreprises, celles que l’on voit sur la route de Grenoble ou ailleurs qui vendent des produits agricoles, des plantes, des fleurs. Mais ce sont des commerçants, ils ne produisent pas eux-mêmes. La bouture, la plante, la graine, ça vient d’ailleurs. Ils ne font que remplacer les pots. Ne pensons pas que l’agriculture aujourd’hui peut se développer dans notre département, il ne faut pas s’attendre à quelque chose de très important. - Je suis élu sur l’autre rive. Mon grand-père était garçon vacher à Saint-Isidore et aujourd’hui je consomme un panier bio produit dans la plaine bien sûr. L’agriculteur que je suis allé soutenir (parce que dans l’AMAP, on met la main à la patte de temps en temps), quand il a désherbé le terrain mitoyen avec l’autorisation du voisin pour cultiver pour étendre son AMAP, il a reçu un courrier d’un voisin après avoir entièrement désherbé. Il me semble qu’il faut absolument inventer un modèle d’agriculture qui ne soit pas que subventionné. On comprend bien l’intérêt de propriétaires de foncier agricole. Effectivement, des produits sont jetés à la poubelle en rentrant du marché, cela existe malgré les dernières évolutions de vente directe, comme à Carros. On voit des vendeurs s’accuser les uns et les autres de s’approvisionner ailleurs et de ne pas faire du local. C’est très dur. Que peut-on inventer comme modèle économique agricole qui puisse perdurer et au-delà pour préserver quelques paysages et la production locale ? - J’entends bien ce que dit le monde agricole : beaucoup disent que c’est fatiguant, que c’est dur, que leurs enfants ne veulent pas reprendre, c’est la réalité. Mais pourquoi ? Parce que rien ne valorise leurs produits. Les grandes surfaces, vous croyez qu’elles achètent aux agriculteurs locaux ? Non, elles achètent les produits les moins chers ! Échanges entre participants. - Le but du projet, c’est de remettre les terres agricoles entre les mains des provençaux de la région de la vallée du Var pour des produits agricoles de qualité. - J’ai cru comprendre que le prix du foncier était détenu par les agriculteurs, c’étaient eux qui vendaient ou qui ne vendaient pas. Est-ce qu’il n’y a pas une contradiction ? - Les agriculteurs ne veulent pas vendre à un prix dérisoire, ce qui est normal car ils ont travaillé toute leur vie. C’est normal qu’ils ne veuillent pas vendre leurs terres à 30€ le mètre carré alors qu’après on va construire des immeubles sur un terrain qui sera vendu à 500€ le mètre carré. - Chacun a raison. L’agricultrice qui a travaillé toute sa vie, dont les enfants ne veulent pas reprendre l’exploitation parce que c’est trop difficile. Elle ne veut pas vendre son terrain sur lequel des financiers et des bétonneurs vont spéculer. La dame qui cherche un terrain ne peut pas acheter parce que c’est trop cher. La conclusion ? Il faut que les collectivités - mairies, Conseil général, Conseil régional, État – affirment vouloir garder les terres agricoles et, pour cela, investissent en préemptant, en achetant à un prix normal, qui ne spolie pas les agriculteurs. Ensuite, on loue aux agriculteurs et on ne se dit pas que ça va être rentable de suite : quand on construit un hôpital ou une école, ce n’est pas rentable, c’est le bien public. EPA Quand vous parlez du prix des terrains agricoles, partout on parle en hectares. Quand je dis qu’on a réussi à descendre à 70€ le m², tout le monde me dit : « ce n’est pas 70€ le m², c’est 70€ pour 100 ou 200m² ». Dans la plaine du Var, on est dans des références de prix qui ne sont pas comparables avec quoi que ce soit. Quand on achète un terrain agricole à 70€ le m², on est ensuite obligé d’augmenter le prix du coût de l’aménagement. Parce qu’un terrain agricole n’est par définition ni équipé ni aménagé. On va construire un immeuble sur ce terrain parce qu’on a besoin de logements. Le coût de la construction est stable. Finalement la seule variable c’est le foncier. Participant : On a des terrains agricoles qui ont été loués par les agriculteurs pendant des années pour mettre des camions. Petit à petit, ce terrain qui était agricole devient AU, c’est-àdire à urbaniser. Dans cette histoire, quel est le vrai, le juste prix du terrain ? L’aménagement urbain - Nous faisons le constat que de nombreux bureaux sont vides depuis des années et des années à l’Arénas, que le gérant du grand stade n’arrive pas à le rentabiliser et qu’il est en concurrence avec le Nikaïa. Pourquoi continuer à construire ? - Un permis de 30 000 m² a été déposé pour le centre de l’OGC Nice. - Quand on déplace le MIN, c’est un projet agricole ? EPA. Le projet de centre de formation de l’OGC Nice est situé sur Les Iscles à Nice, avec une Déclaration d’utilité publique pour faire des terrains de sport depuis 20 ans ou 30 ans. Beaucoup de terrains ont été préemptés pour cette seule vocation. Même si on le voulait vraiment, on ne peut pas dire maintenant qu’on va revenir sur ces décisions en faisant de l’agriculture. Le MIN actuel est extrêmement consommateur d’espaces, il est très dégradé, et surtout il est en zone inondable. Echanges entre participants : - Une élue de Saint-Laurent-du-Var : La commune a l’obligation, suite à la loi de Mme Duflot qui a imposé 25% de logements sociaux de produire 610 logements. Sinon ce sont des pénalités que les Laurentins devront payer. 610 logements, c’est énorme quand jusqu’à présent on arrivait à produire de l’ordre de 200 logements en trois ans. Mais cela est utile pour des gens qui travaillent et qui n’ont pas de quoi se loger. Il faut arriver à une heureuse harmonie avec ce que vous dites sur l’environnement et que je comprends. Vous avez raison : on aimerait voir mieux certifié dans l’EPA son projet environnemental. - Ces 610 logements, est-ce que vous ne pourriez pas les diluer dans les zones déjà urbaines en les modifiant, en aménageant différemment… Plutôt que d’aller occuper des zones naturelles ? Réponse de l’élue : Bien sûr qu’on cherche des solutions de ce type, mais pensez à la problématique de la circulation. Ce n’est pas simple de construire dans nos communes, nous avons des demandes de permis de construire et nous nous demandons comment les gens vont sortir, vont stationner. Il faut assurer la sécurité. Des compromis sont à trouver et ce n’est pas si facile. Remarques de plusieurs participants : - On a parlé beaucoup d’environnement. Mais il faudrait peut-être un peu parler d’économie locale. On a besoin de routes. Il manque beaucoup d’infrastructures. Avant de faire des grands travaux, il faudrait peut-être penser à faire des routes. - Des routes et des transports en commun. L’étude annuelle publiée sur la pollution de l’air montre quand même que Nice est la 3ème ville la plus polluée. On dépasse quotidiennement les seuils d’alerte, c’est parce qu’il n’y a pas de transports en commun efficaces dans la région. - Les transports en commun dans les Alpes-Maritimes sont ultra performants, comparés à Marseille, Lyon, Paris ! M. Tordo, président de l’EPA : Dans les transports, il y a deux composantes : les lignes et le prix. Depuis plusieurs années, le prix du transport au carnet de 10 tickets, c’est 10 €, 1€ par ticket et 1,5€ si on le prend à l’unité, essentiellement pour les touristes et les non-résidents. Je vous mets au défi de trouver un seul autre endroit en France où vous avez un ticket à 1€ quelle que soit la distance parcourue. Les participants : - Il y a le prix, et il y a les lignes. À Lyon, un étudiant peut aller dans le campus en un quart d’heure. À Nice vous avez des bus qui sont gratuits pour les étudiants pour aller à Sophia, sauf qu’ils mettent une heure souvent le matin faute de voies dédiées. La moitié des étudiants, le soir, ne trouvent plus de bus pour rentrer et sont obligés de recourir au transport individuel et c’est ça qui créé la pollution. Le problème ce n’est pas le prix, le problème c’est qu’il n’y a pas de voies propres. La priorité n’est pas donnée aux transports en commun dans la région. - N’oublions pas que le territoire de la plaine du Var, c’est une petite bande littorale, aménageable sur 500 mètres de profondeur, qui concentre toutes les infrastructures lourdes. Tout le reste, c’est un système collinaire avec une accumulation de vallons. Des projets, j’en ai connu 250. Mais ils représentent à chaque fois un viaduc ou un tunnel avec un coût exorbitant. Pour être efficace dans le fond de vallon, il faut un raccordement : c’est du foncier à acquérir. On est dans un territoire extrêmement contraint, pas seulement réglementairement, mais par sa qualité et sa complexité. Aménager ici, ce n'est pas comme dans La Beauce ! - Si sur l’axe littoral, on ne peut plus construire que sur 500 mètres, cela signifie que l’axe de développement, c’est la vallée. Moi, ça me fait peur quand j’entends ça : au fil du temps, on va remonter vers les vallées ? - C’est bien dommage qu’avec de l’immobilier, avec du béton, on fasse tant d’argent aussi rapidement, d’autant plus facilement que, souvent c’est avec le soutien des pouvoirs publics. On n’est pas contre le bétonnage, mais, en attendant un autre modèle agricole, on est pour préserver ces terres. Il faut aussi réfléchir en bon père de famille par rapport aux constructions : allons voir à l’Arénas les bureaux qui sont toujours vides. Pourquoi continue-t-on à construire des bureaux ? Des logements, je suis d’accord, il y en a besoin, mais des bureaux ? D’un côté, on construit des bureaux pour répondre à une soi-disant demande d’activité, de l’autre on va en Chine pour tenter de faire venir des entreprises ? Moi quand j’ai des lampes LED à acheter, je les achète dans le petit commerce de quartier, pas à Keria sur la M6202. Donc défendons déjà les commerces existants. - M. Tordo, président de l’EPA : Est-ce que vous auriez préféré qu’Ikea s’installe à Vintimille et que les 600 emplois soient créés là-bas ? De la même façon, l’extension de Cap 3 000, c’est près de 1 000 emplois : vous n’en voulez pas ? Les deux priorités pour ce territoire et pour la France c’est l’emploi et les logements. Et c’est ce qu’on essaie de faire dans le respect des équilibres écologiques. Mais vous pouvez ne pas être d’accord ! La protection de l’environnement Les participants : - Les associations qui sont là ont étudié pendant des dizaines d’années la plaine du Var, l’embouchure du Var. Grâce à eux, notamment, cette zone a été classée Natura 2000 et Zone d’intérêt communautaire pour les oiseaux. Mais, on observe qu’il y a certaines espèces qu’on voit de moins en moins. Le lit du Var est en fait une zone de migration très importante pour les oiseaux. - Le thème porteur de l’Éco-Vallée, ça a été l’environnement, l’écologie, la vallée verte, le développement durable et compagnie. Moi je constate jour après jour, que des projets sortent de terre : grands stades, aménagements, constructions au niveau du commissariat... Sur l’autre rive, c’est pareil : les grands projets que vous venez de citer, je ne vais pas les reprendre. Par contre, il était prévu en parallèle des zones protégées, des zones qui soient effectivement aménagées en zones agricoles et des zones sensibles. Il faut dire que cette vallée est la pouliche du département du point de vue écologique et naturel, que ce soit faune ou flore et pour l’agriculture également. Quand allons-nous voir concrètement sortir un projet qui soit vraiment écologique, de protection de la nature ? Des grands stades avec du recyclage, du solaire, c’est bien, mais pour la défense de l’environnement et le projet d’Éco-Vallée, on aimerait bien qu’en parallèle, des projets protègent, délimitent et aménagent les terres qui ont une valeur scientifique et écologique de renommée internationale et qu’elles soient protégées EPA. L’EPA n’a pas de pouvoirs prescriptifs, pas de moyen d’action sur le bien-fondé des décisions d’un maire sur son territoire et ce qu’il veut en faire. On est obligé de composer avec les PLU et les règlements d’urbanisme qui dictent vraiment les zonages. Là où vous voyez du béton sortir, c’est parce que le PLU l’a autorisé. L’EPA ne peut inverser les logiques du jour au lendemain. Par contre, on fait beaucoup d’études. Un document est fondamental, c’est le cadre de référence pour la qualité environnementale pour l’aménagement et la construction dans l’Éco-Vallée (CRQE). S’il n’empêche pas les gens de construire, il oblige les opérateurs signataires à construire selon les conditions qu’il fixe. 33 promoteurs, dont Ikea, ont signé la charte adossée à ce document et cette charte est lourde en contraintes. Participant. - Des précautions ont-elles été prises avant que le stade soit construit concernant les parkings, les accessibilités, etc.… ? Ou l’EPA a un certain pouvoir et c’est bien. Si j’ai bien compris, vous avez un pouvoir de recommandation et ça en reste là « faites attention, M. le maire…et on ne peut que laisser faire ». Et c’est là que nous en avons plein le dos. Voilà maintenant le projet Ikea. Les surfaces commerciales ne seront pas rentabilisées, le stade non plus. On en a marre de payer des impôts pour faire des stupidités. Je voudrais qu’on ne dise plus « Éco-Vallée » mais « béton-vallée ». EPA La force de l’EPA, c’est de permettre par sa force de conviction une qualité de réflexion qui prend en compte tous les critères. Il est facile de lui faire le procès (notamment sur le stade, dont je rappelle que l’EPA n’est pas le maitre d’ouvrage), mais l’environnement est au cœur des préoccupations. L’économie est un des trois piliers du développement durable. On ne peut pas dire : « on va geler ce territoire pour ne faire que de l’agriculture, de la biodiversité ». Ce ne serait pas un projet soutenable parce que le levier de développement de la métropole, ce n’est pas exclusivement l’agriculture. Participant. - J’habite La Gaude et je suis venue avec mon panier du jardin. Et pourtant je n’ai pas la main verte, ça pousse tout seul, voyez la taille de mes tomates. Ces figues viennent du champ communal. C’est un art de vivre, c’est un style de vie que nous avons sur cette rive droite et que nous voulons conserver. À La Baronne, les terres ont été données au Conseil Général par l’État à condition que les 7 ha agricoles demeurent agricoles. Aujourd’hui, on nous dit que cela reste agricole puisqu’on va vous faire une plateforme agroalimentaire sur laquelle on va vendre vos fruits et légumes ! Non, je regrette, ce n’est pas agricole et nous devons garder nos terres agricoles. Ce romarin, cette lavande, cette roquette c’est essentiel pour nous, vous ne pouvez pas nous en priver. Pour l’avenir de nos enfants, c’est fondamental pour ceux qui sont en déshérence. Nous avons besoin de notre terre racine, de notre terre de lien social. M. le Maire de Saint-Laurent-du-Var. Les élus que nous sommes avons conscience de l’enjeu que constitue l’Eco-Vallée pour Saint-Laurent-du-Var. Nous avons été élus parce que nous avons mis un projet en place pour Saint-Laurent-du-Var et pour la qualité de vie des Laurentins. Le projet de prison des Iscles s’est éloigné vers la rive gauche parce que Saint-Laurent-du-Var s’est battu avec tous les élus de la rive droite pour dire : « aujourd’hui, on veut aussi une qualité de vie et il y a peut-être autre chose à faire qu’une prison sur cette partie des Iscles ». Quand on parle des agriculteurs, moi je voudrais vous poser la question. Les Iscles c’est 90 ha et combien d’agriculteurs aujourd’hui ? Ces personnes ont travaillé pendant des années. Aujourd’hui, elles ne peuvent plus assurer le travail de la terre et demandent à pouvoir donner un patrimoine à leurs enfants. Le choix de vendre ou de ne pas vendre est une liberté que nous devons garantir. Quand on parle du transfert du Marché d’intérêt national. Les élus de cette commune resteront vigilants. Ils demandent un demi-échangeur complémentaire pour éviter que Saint-Laurent-du-Var souffre de ce problème de circulation, dans l’intérêt de la ville, de la rive droite et de l’Éco-Vallée. Rien ne se fera sans l’accord et sans l’avis des Laurentins. Nous sommes là aujourd’hui pour parler des projets de l’EPA. On ne va laisser faire tout et n’importe quoi. Participant. - L’EPA a pour objectif d’aménager la plaine du Var avec un développement économique, en tenant compte de la préservation de l’environnement, des zones naturelles, des zones agricoles. Mais pour l’instant, quels sont les projets portés par l’EPA ? Vous parlez de quatre projets purement d’urbanisation, nous en recensons 28. Où sont les projets pour défendre l’environnement ? Où sont les projets de défense de l’agriculture ? Je ne vise pas directement l’EPA dont tout le monde connaît les contraintes. Mais avec de la volonté et du courage, je pense qu’on peut surmonter les obstacles et imposer vraiment un développement et un aménagement en tentant compte de l’environnement. Les ZAD, c’est uniquement pour des projets d’urbanisation, de développement commercial. Si on veut sanctuariser les terres agricoles, il faut mettre des Zones agricoles protégées (ZAP). L’EPA porte-t-il un projet environnemental et agricole ? EPA. Oui, l’EPA a un projet agricole. Mais les ZAP relèvent du département, pas de l’EPA qui peut les demander mais ce choix doit être porté par les élus. Participant. - Vous avez mentionné le souci de la sécurité et de l’intérêt des gens. Un procès est en cours actuellement à la Faute-sur-Mer sur les inondations. Il semble que les élus et les collectivités locales ont perdu la mémoire historique des inondations. Un certain nombre de collègues universitaires qui travaillent sur la vallée du Var affirment qu’aucune étude n’a été menée sur les crues centenaires, en particulier avec le bétonnage et le ruissellement plus rapide. L’EPA pourrait-il publier l’étude sur l’impact des crues centennales en cas d’inondation ? Le nom des experts chargés de ces études ? EPA. L’OIN est affectée par tous les plans de prévention des risques contre l’inondation, les incendies de forêt, mouvements de terrain …. Manque le risque avalanche ! Le Plan de prévention du risque inondation a été étudié en fonction de plusieurs aléas, parmi lesquels la crue centennale, la crue de référence de 1994 (3200 m3/s) et la crue exceptionnelle, à 5000 m3/s, c’est-à-dire le Rhin en crue. Je ne pense pas qu’on puisse aller beaucoup loin que cela ! L’impact de l’imperméabilisation du sol sur le ruissellement sur les coteaux et dans les vallons est étudié. Vous pouvez demander au préfet qui signe le Plan de prévention des risques de vous communiquer ces études et le nom des experts commis. Le développement économique Participant. - Je crois qu’il ne faut pas oublier les projets économiques et le logement. J’entends bien les questions posées sur l’environnement et la protection. Mais est-ce que cela veut dire qu’il faut raser Saint-Laurent-du-Var, enlever l’aéroport, les ports ? À Paris, quand les berges sur Seine sont inondées, les voitures ne passent pas, mais par contre, on s’en sert, on les utilise 250 ou 300 jours par an. Si, demain, on devait construire sur une zone inondable, faisons-là en l’air et utilisons des parkings dessous. On ne peut occulter complètement le secteur économique, l’emploi, l’habitat. EPA Le développement de ce territoire et sa croissance sont prépondérants pour son attractivité. Ce territoire, il est attractif si on le développe pour créer du logement et des sites d’accueil pour des entreprises qui iront ailleurs sinon. Pour contribuer à l’attractivité de tout ce territoire, c’est bien évident qu’il faut aussi préserver le cadre exceptionnel qu’il abrite. Et c’est là qu’on rejoint la nature dans la ville, le grand paysage (et l’agriculture en fait partie). Les deux exigences doivent être avancées en même temps et c’est le rôle de l’EPA de les concilier. La plaine du Var doit être une Éco-Vallée, économique et écologique, c’est sa vocation. Afin que vous puissiez participer à cette vaste concertation dans les meilleures conditions, l’EPA Plaine du Var met à votre disposition plusieurs supports d’information et moyens de contribuer jusqu’au 15 décembre 2014 : une plaquette d’information, des articles dans la presse et sur les sites internet de l’EPA et des communes, des registres dans les mairies, une adresse électronique dédiée à la concertation ([email protected]), vous permettent de participer aux débats et de donner votre avis.