Atelier qualit et valuation dans le secteur social,
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Atelier qualit et valuation dans le secteur social,
Jean-Pierre BEAUMATIN Directeur de clinique et d’EHPAD Intervention à la journée « Entrer en évaluation : repères et expériences », Groupe ESC 8 décembre 2006 Accréditation d'un établissement sanitaire et évaluation interne d’un EHPAD : divergences et similitudes -----------L’exposé qui suit retrace comment l’initiation en 1998 d’une politique de la qualité à la clinique Saint-Dominique de Brioude débouche, six ans plus tard, en novembre 2003 sur une accréditation de l’ANAES. En parallèle, en 2001 la maison de retraite SaintDominique de Craponne sur Arzon met en place une démarche d'amélioration continue de la qualité. Ces deux démarches tendent à améliorer de façon continue le service offert aux usagers. Nous verrons en quoi elles présentent des similitudes ou en quoi elles peuvent diverger. La clinique Saint-Dominique de Brioude est un établissement chirurgical géré par une association à but non lucratif qui participe au service public hospitalier. La chirurgie viscérale digestive, la chirurgie traumatologie et orthopédique, l’ORL, la gastro-entérologie et la chirurgie générale courante sont les spécialités principales couvertes par l'établissement. Au 1er avril 2007, la chirurgie sera transférée au centre hospitalier de Brioude. De son côté, l'association Saint-Dominique a reçu l'autorisation pour gérer à partir du 1er avril 2007 un EHPAD de 148 places réparties sur deux sites. Début 1998, un désir mais aussi une certaine nécessité de se lancer dans une politique qualité apparaît à la clinique. Ceci se traduit par la mise en place d'un comité de pilotage qui dans un premier temps va faire appel à un consultant extérieur pour réaliser un diagnostic de type points forts/points faibles : l’APAVE. En fin d'année 1998, un plan d’actions visant à améliorer les points faibles identifiés est bâti. Un système «qualité » commence à se mettre en place. Quatre objectifs à atteindre sont fixés (toujours « vivants » aujourd’hui) : la satisfaction des patients, la 1 sensibilisation/implication des salariés (amélioration des conditions de travail), la pérennité de l’établissement et le partenariat avec les fournisseurs. Des groupes de travail, des comités et des commissions, composés des divers salariés, de la direction, etc. sont mis en place et accompagnés par un ingénieur conseil de l’APAVE sur la fin de l’année 1998 et sur 1999, tandis que le directeur lui-même se forme au contact de cet ingénieur. Il suivra également une formation spécifique de responsable qualité en dehors de l'établissement. Un système de gestion documentaire qui comprend des procédures des protocoles etc... commence à être mis en place. Ce dispositif fonctionne toujours, c'est lui qui permet de faire vivre le système qualité. La charge de travail ayant considérablement augmenté, une qualiticienne est recrutée sur une petite période en 2000, de premiers indicateurs qualité sont mis en place, et la direction commence à sensibiliser le personnel au référentiel de l’ANAES. L’objectif est alors de voir en quoi ce référentiel pouvait être utile dans la construction du dispositif qualité. 2001 est consacré à la consolidation de l’ensemble du dispositif (coordination des commissions, etc...). Le personnel prend goût à la démarche d’ensemble et le recrutement d’une qualiticienne à temps plein est décidé. Commence alors une recherche d'homogénéisation des comités et commissions par rapport au fonctionnement du dispositif d'amélioration continue de la qualité. Un règlement de fonctionnement est mis en place pour chaque comité et commission. Les missions de chacun sont précisées clairement. Un pilotage général de ces comités et commissions est assuré par la revue de direction qui prend la place du comité de pilotage de la qualité. La mission de cette revue de direction est également codifiée. En 2002, se déroule l’auto-évaluation des pratiques selon le référentiel de l’ANAES, dont les résultats sont incorporés dans le dispositif qualité. En 2003, l’évaluation par l’ANAES est réalisée (en 10 points), débouchant sur une accréditation obtenue dans la foulée, sans réserves. Quatre recommandations sont émises, elles sont aussitôt introduites dans le dispositif d'amélioration continue de la qualité afin d'être réglées. L'arrivée de l'accréditation dans l'établissement, nous a également amené à réfléchir sur l'organisation de la gestion des risques. Un programme de la gestion des risques a été introduit dans la démarche d'amélioration continue de la qualité et l’évaluation. Cette gestion recouvre un large domaine d'interventions, regroupant les thèmes de sécurité sanitaire. Il s'agit notamment de la sécurité des personnes et des locaux, dont la sécurité incendie et l'hygiène ; la sécurité alimentaire ; la pharmacie ; la vigilance sur les produits de santé (dispositifs médicaux, produits sanguins,...) ; la stérilisation ; la sécurité anesthésique ; L’eau, l’air et les fluides ; la collecte et l'élimination des déchets hospitaliers ainsi que d'autres contrôles de conformité. Il faut noter que l’organisation en instauration d’un et d’une politique tout cela a entrainé en quelques années de profonds changements dans terme de management et de gestion des ressources humaines : dialogue social plus accentué, d’un management de type participatif de communication importante. 2 Depuis 2003, le fonctionnement du système d'amélioration de la qualité et de l’évaluation à travers ce management participatif de l'établissement se poursuit dans le cadre du fonctionnement courant de la chirurgie mais aussi par rapport à la préparation du transfert de ce service au centre hospitalier de Brioude. À la demande de la direction du centre hospitalier de Brioude, l'enjeu est maintenant de mettre en place ce dispositif et de le pérenniser à travers une partie des salariés qui vont suivre l'activité à l'hôpital. La préparation de l'accréditation du centre hospitalier fin 2007, avec la présence de la chirurgie sur ce site à cette époque est prise en compte. Ce dispositif est également très utile à la prévention et la surveillance des travaux à la clinique Saint-Dominique, puisque les bâtiments sont réaménagés afin de recevoir la nouvelle activité dédiée aux personnes âgées. Le fonctionnement de l'établissement chirurgical se poursuit en même temps que des travaux qui sont réalisés dans le cadre d'opérations tiroirs. En 2005, l'association Saint-Dominique de Brioude a préparé son nouveau projet d'établissement pour accueillir les personnes âgées sur deux sites. Cette activité étant prise en charge jusque-là, par le centre hospitalier de Brioude, ce nouveau projet a été bâti en étroite collaboration avec ce dernier. Ainsi ont participé à cette élaboration, des membres du comité de la vie sociale du centre hospitalier, ceux du conseil d'administration de l'association Saint-Dominique, le personnel du centre hospitalier de Brioude, le personnel de l'association Saint-Dominique, etc... Une autoévaluation a été notamment réalisée à partir du référentiel pour personnes âgées GERIAPA, avec constitution d'un comité pilotage et des groupes de travail. Suivant le même processus initié pour installer la démarche de la qualité. L'animation du dispositif a été assurée par le directeur de la clinique Saint-Dominique. Ce travail a débouché sur la délivrance d'une autorisation à l'association SaintDominique de Brioude pour exploiter un établissement hébergeant des personnes âgées dépendantes de 148 et places réparties sur deux sites. Bien entendu ce dispositif, sera maintenu dans le nouvel établissement. Une coopération étroite est également prévue avec le centre hospitalier, puisque nous allons partager entre autres un poste de qualiticienne. Un management global du dispositif qualité de part et d'autres est également prévu au travers d'un organe ad hoc. En parallèle en 2001, la maison de retraite Saint-Dominique de Craponne sur Arzon dirigée par le même directeur que la clinique de Brioude, a mis en place une démarche d'amélioration continue de la qualité. Le principe de cette démarche est sensiblement le même que celui mis en place à la clinique Saint-Dominique de Brioude : Tout d'abord, une décision du conseil d'administration de l'association et un engagement de la direction décident de mettre en place ce dispositif. Une sensibilisation du personnel est effectuée. Un comité de pilotage de la démarche est constitué. Des groupes de travail sont constitués et une autoévaluation est réalisée (à l'aide du référentiel «ANGELIQUE »). Un plan d'action est établi pour améliorer les points faibles constatés. Il est mis en place avec élaboration de fiches actions. Il s'agit 3 d'analyser les processus existants, d'élaborer des procédures et protocoles, d'établir ainsi une gestion documentaire au sein de la structure. La réalisation de ce travail d'auto évaluation est également à cette époque utilisée dans deux axes complémentaires : le premier pour réaliser le projet d'établissement de la même manière qui a été faite Brioude et le second pour établir la convention tripartite qui en découle. En 2003, les actions décidées dans le projet d'établissement et dans la convention tripartite actées dans un document comme dans l'autre sont mises en place dans le cadre d'un plan quinquennal. Des enquêtes de satisfaction auprès des résidents mais aussi auprès des personnels sont réalisées et il en est tenu compte dans la démarche qualité. Des recrutements sont effectués et une nouvelle organisation est mise en place. Des documents spécifiques tels que le règlement de fonctionnement, le contrat de séjour sont établis. Un livret d'accueil est élaboré comme cela est aussi le cas à Brioude. Un système de gestion des non-conformités, des risques, des actions préventives correctives est mis en place. Cependant, nous sommes maintenant arrivés à un palier qu'il faut franchir pour aller plus loin dans notre démarche. C'est pourquoi une nouvelle organisation administrative est envisagée en lien avec l’association Saint-Dominique de Brioude pour permettre notamment à la maison de retraite Saint-Dominique de Craponne d'aller plus loin dans sa démarche. Réflexions principales engendrées par le groupe de travail sur cette présentation L'enjeu principal n'était pas d'obtenir spécialement l'accréditation des deux structures mais consistait plutôt dans la mise en place d’une démarche qualité qui devienne permanente, et initie un mode de gestion participatif. De ce point de vue là, nous pouvons dire que nous avons atteint notre objectif. L’état d’esprit des salariés semble finalement primer sur des indicateurs qui apparaissent, avec le recul, parfois trop nombreux et générant des systèmes lourds et complexes. Les séances mettant à jour les dysfonctionnements ont reposé sur l’instauration d’une confiance, d’une transparence, et c’est probablement là que s’est manifesté le plus de changement. Le rôle que le directeur est amené à jouer est certes important mais il s’agit bien plus de susciter l’autonomie du personnel que de devenir le leader charismatique responsable de tout et omniprésent… Cette expérience montre que le référentiel de l’ANAES, un référentiel externe donc, a été pour l'activité de chirurgie à Brioude la principale référence de l’opération. De même les référentiels ANGELIQUE pour la maison de retraite de Craponne et GERIAPA pour la préparation du projet d'établissement du nouvel EHPAD à Brioude ont été pris comme référence de chacune des deux opérations : cependant, il n’est pas exclu qu’un référentiel autonome, prenant en compte les spécificités de l’organisation puisse être 4 recherché aussi bien à Brioude qu'à Craponne sur Arzon, mais… plus tard, car pour en arriver là, il faut en amont disposer d'une structure organisationnelle et de moyens administratifs plus en adéquation ! Il est également constaté à Brioude comme à Craponne sur Arzon que pour franchir les étapes d'une telle construction, il est nécessaire à chaque fois de mettre en place un dispositif administratif un peu plus étoffé et donc des moyens nouveaux pour satisfaire l’objectif recherché. Il est préférable que ceci soit envisagé dès le démarrage de la démarche. La présentation 5