Biographie du Prophete Mohamed – Amr Khaled

Transcription

Biographie du Prophete Mohamed – Amr Khaled
L
ouange à Allah ! Nous Le louons, et nous en
implorons le secours et le pardon. Nous nous
réfugions auprès de Lui contre les vices de nos
âmes et les vilenies de nos actes. Celui que Allah
guide, nul ne peut l'égarer. Et quiconque Il égare,
ne trouvera aucun allié pour le mettre sur la bonne
voie.
Certes, l'attachement au Prophète est l'une des
ultimes fins recherchées par le musulman pendant
sa vie. Tout musulman saurait s'attacher au
Prophète (BP sur lui) et avoir la nostalgie de lui.
Le musulman dirait : "En fait, les Compagnons
avec qui le Prophète (BP sur lui) s'est assis, pour
qui il a invoqué Allah, à qui il a creusé leurs
tombes et à qui il a donné de ses habits en guise de
linceul : ces compagnons sont certes bienheureux
!" Arrives-tu à te figurer un sort aussi honorable ?
Histoires des
Prophètes
Une série de Amr
Khaled
Je plains des jeunes hommes et filles qui ne
connaissent rien de leur Prophète. Et partant, nous
consacrerons au Prophète cet épisode même et
celui qui suit ; puis une série sur "Le Prophète"
devra ultérieurement servir d'étendue.
Biographie du
Prophète
Partie1
Jetons un regard sur ceux qui célèbrent
l'anniversaire du Prophète : les friandises du
Mawlid, une chanson religieuse et le film AchChaymâ' !! Point … C'est tout ?! Je ne tends pas à
déprécier ces manifestations, mais il s'agit vraiment
de grande chose ! Il s'agit de sentir, au bout de
(Bénédiction et Paix sur lui)
l'anniversaire du Prophète, que tu aimes vraiment
cet homme et que tu brûles d'envie de le voir …
Ces jours-ci, nous allons vivre avec le Prophète
(BP sur lui). Allah le Très-Haut dit – ce qui peut être
traduit comme - : "En effet, vous avez dans le
Messager d'Allah un excellent modèle (à suivre),
pour quiconque espère en Allah et au Jour
dernier et invoque Allah fréquemment." (TSC 1 ,
Al-'Ahzâb les Coalisés : 21)
Voyez le modèle du Prophète est conçu pour qui
?!!
Pour "quiconque espère en Allah et au Jour Dernier
et invoque Allah fréquemment".
Et lorsque Allah dit qu'Il nous gratifie d'une faveur
… Voyez de quelle faveur a-t-Il parlé : il n'était ni
question de la santé, ni de la raison, ni autre. Mais
plutôt : "Allah a très certainement fait une faveur
aux croyants lorsqu'Il a envoyé chez eux un
messager de parmi eux-mêmes, qui leur récite Ses
versets, les purifie et leur enseigne le Livre et la
Sagesse, bien qu'ils fussent auparavant dans un
égarement évident." (TSC, 'Âl `Imrân La Famille
de `Imrân : 164)
Voici la faveur dont Allah nous a gratifié !
Allah (Exalté soit-Il) dit – ce qui peut être traduit comme - :
"Certes, un Messager pris parmi vous, est venu à
vous, auquel pèsent lourd les difficultés que vous
subissez, qui est plein de sollicitude pour vous, qui
1 TSC : Traduction des Sens du Coran. Cette traduction est celle
du sens courant le plus connu jusqu'à présent de la sourate sus
mentionnée. Lire la TSC ne remplace nullement sa lecture en
arabe, la langue de révélation du noble Coran.
Histoires des prophètes
1
La Sira du Prophète
question : "Qui est l'être le plus aimé pour toi en ce
monde ?" Combien diront "le Prophète" ? Peu …
"Et qui est ton exemple ?" J'estime à 10 % ceux qui
sauront répondre : "Le Prophète, Bénédiction et
Paix sur lui"
est compatissant et miséricordieux envers les
croyants." (TSC, At-Tawbah Le Repentir : 128)
De toute évidence, nous voulons recevoir
l'anniversaire du Prophète autrement, un accueil où
l'amour du Prophète anime nos esprits !
; alors que pour nos enfants, nous ne savons pas
d'où ils sont venus!"
N'est-ce pas une honte qu'ils connaissent ton
Prophète et que tu l'ignores ?!!
Aussi désirons-nous, non seulement l'aimer, mais le
faire aimer d'autant. Moi, je sais qu'il y en a
beaucoup qui l'aiment ; mais je tends à ce que cet
amour soit tellement grand que tu te mobilises pour
le communiquer à tout le monde.
Commençons par ces deux cours :
Le premier – celui d'aujourd'hui – a pour titre :
"Connaître ton Prophète"
Et pour objectif de vous renseigner sur le Prophète
: son portait physique et moral ainsi que son
éthique. Nous enchaînons avec des exemples de
l'amour qu'éprouvaient ses Compagnons pour lui.
Connaître ton Prophète :
Allah – Gloire et Pureté à Lui – dit – ce qui peut être
traduit comme - : "Ceux à qui Nous avons donné le
Livre, le reconnaissent comme ils reconnaissent
leurs enfants. Or une partie d'entre eux cache la
vérité, alors qu'ils la savent!" (TSC, Al-Baqarah
La Vache : 146)
Je parle maintenant, avec en tête tant de jeunes
hommes et jeunes filles … Si je demande à l'un
(l'une) d'entre eux (d'elles) : "Quelle personne tu
aimes le plus dans le monde ?"
"Il" répondra : "Ma petite amie !"
Et "Elle" répondra : "Mon petit ami !"
Même commentaire à la traînée : "Je sais que c'est
illicite !"
A un tel degré la parole du Prophète vous est-elle
peu considérée ?
Et si tu lui demandes : "Et qui est ton exemple ?"
"Il" répondra : "Ronaldo !"
Et "elle" répondra : "Miss. Univers de cette année :
je l'imite, même dans sa coiffure !"
Les juifs connaissent donc notre prophète plus
qu'ils ne connaissent leurs enfants ; et ses traits
caractéristiques sont brossés chez eux dans la
Torah en toute précision. C'est pourquoi à la
révélation du verset ci-dessus, ‘Obayy ibn Ka`b,
alors juif, se fit musulman.
A ceci, maître ‘Omar lui demanda : "O ‘Obayy !
Vous le connaissez comme vous connaissez vos
enfants ?"
Et ‘Obayy répondit : "Par Allah ! Nous le
connaissons mieux que nos enfants : nous
apprenons sa généalogie et son portrait de la Torah
Et vous, qui est votre exemple ? Qui est l'être le
plus aimé pour vous ?
Si nous descendons dans la rue juste maintenant, et
nous surprenons les gens, un par un, de cette
-
Hoyayy ibn 'Akhtab est l'une des grands chefs juifs
de Médine. Lorsque le Prophète y immigra en
provenance de La Mecque, Hoyayy alla scruter les
traits de caractère de cet homme qui se dit
Prophète. Il se mit à poser quelques questions au
Prophète tout en le parcourant du regard. A son
retour, son frère le questionna : "Tu l'a reconnu ?
Est-ce lui ?"
"Oui !" répondit Hoyayy.
Tu es sûr ?
Oui !
Et alors qu'est-ce que tu entends faire ?
Lui rester hostile, aussi longtemps que je
vis …
Voyez-vous quelle haine les anime ? Ils
reconnaissaient donc le Prophète …
Et toi, n'éprouves-tu pas quelque jalousie ? Ne
veux-tu pas le connaître, et savoir tout sur lui ?
Son nom :
Il s'appelle : Maître Mohammed ibn 2 `Abdillâh ibn
`Abd Al-Mottalib ibn Hâchdm ibn Qosayy ibn
Kilâb, ibn Morrah ibn Ka`b ibn Lo'ayy ibn Ghâlib
ibn Fihr ibn `Adnân ibn 'Ismâ`îl ibn 'Ibrâhîm (que
la paix soit sur lui).
2 Fils de
Histoires des prophètes
2
La Sira du Prophète
Mais le nom "Mohammed" n'est pas le seul du
Prophète (BP sur lui), comme précise le hadith
rapporté par Al-Boukhârî et Mouslim dans leurs
recueils Sahîh :
son intercession en faveur des hommes, pour dire :
"Je me prosternerai, et je louerai Allah pour des
mérites jamais évoquées par un homme qui L'a
loué avant cela …"
Nos cœurs s'agitent ou pas encore ?
Le Prophète dit : "Je suis Mohammed; je suis
'Ahmad; je suis Al-Mâhî: (celui qui dissipe) par qui
Allah efface l’incrédulité; je suis Al-Hâchir: (celui
qui rassemble) après qui les hommes seront
rassemblés (au Jour de la Résurrection); je suis Al`Aqib (Al-`Aqib c'est-à-dire le Prophète après qui
aucun homme ne lui sera accordé la prophétie)".
Lorsque l'une de nos filles entend le suivant
enseignement du Prophète : "O 'Asmâ' ! Lorsque la
femme atteint l'âge de la puberté, il lui est
seulement acceptable de faire apparaître ces deux :
le visage et les mains." Notre fille ne saura jamais
filer dans la rue, insensible à la parole de son
Prophète bien aimé.
Explorons ces attributs un par un :
"Je suis Mohammed …"
Et que veut dire Mohammed ? !
Mohammed (= le très louable) est qualificatif du
Hamd (louange). Il désigne celui qui est toujours
loué pour ses bons actes. Ceux-ci réitèrent, lui
valant les louanges des fois et des fois encore.
Saisis-tu la portée du nom en le prononçant ?
"je suis Al-Mâhî"
Al-Mâhî (celui qui dissipe) c'est l'homme par qui
Allah efface l’incrédulité. Quiconque suit le
Prophète se verra dépêtré, et des péchés et de
l'association, une fois qu'il décide de le suivre. Ceci
dit, à chaque fois qu'un prophète vienne à
l'humanité puis meure, les hommes reculent après
sa disparition vers l'idolâtrie. Mais un seul prophète
a, par son avènement, éclipsé définitivement
l'idolâtrie : c'est le nôtre, que la bénédiction et la
paix de Allah soient sur lui.
Ainsi s'explique le hadith : "Le Diable a perdu tout
espoir d'être adoré en Arabie par ceux qui
pratiquent la prière. Seul espoir à les monter les
uns contre les autres."
Ca va pour les troubles. Mais "infidélité" ? Non …
Evidemment, l'amour de l'Islam est l'un des grâces
divines pour nos pays et pour notre Nation, de
même le fait que les gens soient croyants, dans leur
for intérieur. Au sein de la Nation de Mohammed,
"Et je suis 'Ahmad …"
'Ahmad est un comparatif … Que veut-il dire ?
C'est "celui qui loue plus". 'Ahmad al-hâmidîn (le
plus grand en louanges) comme 'Akbar al-hâdirîn
(le plus grand de l'auditoire).
Qui donc a fait le plus de louanges, dans cet
univers ?
C'est 'Ahmad ; il est ainsi appelé puisque personne
n'a célébré les louanges de Allah, comme il l'a fait,
lui.
Et c'est vrai ! N'est-ce pas que le Messager de Allah
viendra, au Jour de la résurrection, et au moment de
Histoires des prophètes
3
tu ne trouves qu'une minorité loin de la docilité à
Allah ; dans le sens du scepticisme religieux.
"je suis Al-Hâchir"
Et que signifie Al-Hâchir (celui qui rassemble) ?
C'est celui après qui les hommes seront rassemblés
(au Jour de la Résurrection);
A l'avant-garde des humains se positionnera donc
le Prophète (BP sur lui) ; le premier à intercéder
sera lui, et la première intercession à être exaucée
sera la sienne.
C'est lui le premier homme pour qui les portes du
Paradis seront ouvertes …
Et c'est lui le premier reçu au Paradis.
"je suis Al-`Âqib"
Al-`Âqib est un mot dérivé de `aqib (après) : on dit
"un tel `aqib un tel".
Pourtant, Al-`Âqib s'emploie lorsqu'il n'y a plus
"après" …
Ce qui veut dire : Je suis le Prophète après qui
aucun homme ne lui sera accordé la prophétie.
Date de Naissance :
Lundi, le 12ème du mois arabe rabî` al-'awwal. Ce
qui correspond dans le calendrier romain au mois
d'août de l'année 570. Il est à noter que le Prophète
est né cinquante jours après l'attentat contre la
Ka`ba, connu par "l'accident de l'Eléphant".
Aussi, le Prophète jeûnait-il pendant les lundis.
Lorsqu'on s'en eut enquis, il répondit : "C'est le
jour quand je suis né."
Voici une célébration …Qui donc ose dire que la
célébration des anniversaires est une nouveauté
La Sira du Prophète
hérétique ? Ce n'est pas vrai ! Voilà que le Prophète
fête son jour de naissance.
Le point c'est : Comment célébrons-nous ? Ton
jour de naissance est le jour où Allah t'a honoré et
apporté au monde. Voilà un jour fort important !
Mais comment les gens le fêtent-ils ?
Ils désobéissent à Allah, tournant le jour où l'on est
gratifié en un jour d'ingratitude envers Allah.
Notre Prophète, quel rapport le lie aux égyptiens ?
En fait, deux liens existent entre lui et nous, les
égyptiens : Un lien de parenté et un lien conjugal.
Le Prophète (BP sur lui) dit : "Soyez pleins d'égard
envers les gens de l'Egypte, car ils disposent d'un
lien de parenté et d'un lien conjugal."
Quel lien de parenté et quel lien conjugal ?
Pour la parenté, il s'agit de l'origine égyptienne de
Agar (Hâjar), la femme du Prophète Abraham
('Ibrâhîm), et mère d'Ismaël (Ismâ`îl), l'aïeul du
Prophète Mohammed (BP sur lui) …
Et pour le lien conjugal, il s'agit de Marie
(Mâriyyah), l'égyptienne, que le Prophète a épousé.
Quelle honte de l'entendre s'exprimer ainsi à notre
égard sans vraiment l'aimer !
figure humaine et te dire "Je suis l'Envoyé de Allah
!". Et partant, la connaissance du physique du
Prophète est fort importante. Les seuls
inaccessibles aux travestissements du diable sont
les Compagnons, puisqu'ils connaissaient bien
comment était le Prophète.
Pour notre cas, c'est une question de "connaître" ou
"ne pas connaître" le Prophète. Lorsque tu connais
ses traits caractéristiques, donc tu l'as vu. Et
lorsque tu les méconnais, donc ce ne serait pas lui,
l'homme que tu as vu en songe.
Sa physionomie …
Voici les propos de 'Omm Ma`bid, cette femme qui
a brossé, avec le plus de précision, le portrait du
Prophète, quoiqu'elle ne l'ait vu qu'une seule fois :
Les cheveux étaient ni hirsutes, ni lisses comparables à ceux des Egyptiens – de couleur
noire foncée. Le Prophète ne connut la poussée de
cheveux blancs qu'à ses soixante ans, peu avant le
décès, lorsque douze cheveux blancs apparurent sur
sa tête.
Mais comment le sut-on ?
Maître `Abdullâh ibn Mas`oûd, en personne, dit :
"J'ai compté les cheveux blancs sur la tête du
Prophète (BP sur lui) alors qu'il était endormi ; je
les ai trouvés douze. J'ai vu de même trois cheveux
blancs sur sa poitrine."
Nous disposons déjà d'un hadith célèbre que
nombreux d'entre nous retiennent par cœur :
Le Prophète (BP sur lui) dit : "Celui qui me voit en
songe me voit véritablement, car le diable ne se
montre jamais sous mes traits".
Mais les gens se trompent sur le sens du hadith !!
Ils comprennent que si l'on voit quelqu'un en songe
et qu'il nous dit "Je suis l'Envoyé de Allah" alors il
devra véritablement l'être.
Non … Ce n'est pas ça le sens ! Le hadith veut
plutôt dire que si tu vois le Prophète – à son portrait
exact - en songe, alors il devra être lui. Il n'y a pas
lieu à se tromper, puisque le Diable ne peut pas se
montrer sous les traits du Prophète. Le Diable peut
seulement se présenter sous n'importe quelle autre
Rentre chez toi maintenant et sème l'amour du
Prophète au sein de ta famille … Nous avons
encore douze mois, avant le prochain anniversaire
du Prophète, pour œuvrer à faire partager l'amour
de cet homme par tous les cœurs. Puis à la venue
du jour de son anniversaire, les gens sauront
reconnaître la lumière qui a commencé à rejaillir
sur le genre humain en ce jour-là.
Histoires des prophètes
D'autre part, le Prophète (BP sur lui) dit : "Si vous
entrez en Egypte, adoptez-en beaucoup de soldats ;
puisqu'ils en sont les meilleurs sur terre, et qu'ils
sont toujours sur la brèche jusqu'au Jour de la
Résurrection."
A vrai dire, le lien familial entre nous et le
Prophète amplifie notre devoir envers lui…
`Â'icha (RA) dit : "Le Prophète aimait la
compagnie de Mâriyyah l'Egyptienne, vu cette
douceur de parole qu'elle empruntait aux siens."
Regardez encore la magnanimité du Prophète et
son respect des sentiments d'autrui :
Lorsqu'il a épousé Mâriyyah, le Prophète lui a
procuré un foyer dans la région de `Awâlî, loin de
sa Mosquée et du reste de ses épouses : Mâriyyah
venait de l'Egypte, le pays du Nil et de la verdure ;
il ne convient pas de la loger dans un désert ...
4
Et toi ? Le Prophète te reconnaîtra-t-il en te voyant,
au Jour Dernier ?
Et qu'est-ce que tu as fait pour le rendre heureux ?
Tu es censé œuvrer et te fatiguer un peu, afin qu'il
se réjouisse à ta rencontre !
La Sira du Prophète
La barbe du Prophète fut touffue, large, noire,
allant jusqu'à la poitrine, s'allégeant vers les côtés.
La moustache fut fine, légère sous le bout du nez,
et séparée de la barbe aux extrémités. De sa
poitrine poilue descendit un léger fil de poils,
jusqu'au nombril. Abdomen glabre …
Le sceau de la prophétie se trouvait par dessous le
crâne, à la première vertèbre dorsale …
Le sceau de la prophétie ?
Oui, chaque prophète avait un signe pareil,
prouvant qu'il est prophète. Sa forme est
comparable à une verrue - quelque chose au
volume d'un grain de raisin ou d'olive noire - dont
sort trois poils noirs.
Les sourcils furent ni trop drus, ni trop fins ;
traversés au milieu par une veine qui n'apparut
qu'en cas de colère.
pas aux actes. Si tu désires vraiment savoir si cet
homme est d'un caractère bon ou mauvais,
demande-le à sa famille, demande-le plutôt à son
épouse, et vois ce qu'elle va dire de lui …Sois sûr
par là que tu a vu l'homme de dedans : sa femme
est avec lui jour et nuit.
Le croyez-vous mes frères ! Un orientaliste
Américain a embrassé l'Islam justement grâce à ce
point : l'éthique !! Il dit : "A l'étude de la
biographie de Mohammed, je me lançais à la
lecture, puis je me suis arrêté sur les récits
concernant sa femme, Khadîdja lorsqu'elle le
rassurait en lui disant : 'Certes jamais Allah ne te
plongera dans l'ignominie ; car tu maintiens tes
liens de parenté, tu ne dis que la vérité, tu soutiens
les faibles, tu donnes aux indigents, tu héberges les
hôtes, et tu viens en aide aux éprouvés ! '
Je me suis dit : 'Une femme dans son foyer dit cela
à son époux ? Cet homme ne peut jamais être
menteur ! J'atteste qu'il n'y a nulle divinité à part
Allah, et que cet homme, Mohammed est l'Envoyé
de Allah !" …
Son éthique :
Allah la décrit ainsi – ce qui peut être traduit
comme - : "Et tu es certes, d'une moralité
imminente" (TSC1, Al-Qalam La Plume : 4)
Or, Allah parle ainsi du Prophète Moïse – ce qui
peut être traduit comme - : "C'était vraiment un
élu, et c'était un Messager et un prophète" (TSC,
Maryam Marie : 51)
Et d'Abraham – ce qui peut être traduit comme - :
"et celles d'Abraham qui a tenu parfaitement (sa
promesse de transmettre)" (TSC, An-Najm
L'Etoile : 37)
Aussi, veux-tu connaître les moralités d'un homme
?
Ne t'en enquis pas chez ses copains, mais chez lui !
Il y en a des gens dont les paroles ne correspondent
Histoires des prophètes
Gloire et pureté à Allah !
Il est devenu musulman grâce au témoignage d'une
épouse en faveur de son mari …
Gloire et pureté à Allah !
Regarde la concordance ! La concordance des
paroles du Prophète à l'intérieur et à l'extérieur de
sa maison …
Il dit (BP sur lui) : "Le meilleur d'entre vous, c'est
le meilleur pour sa famille (sa femme). Or, je suis
le meilleur pour la mienne."
5
Les bonnes moralités du Prophète
(BP sur lui) :
Nous allons citer tout d'abord de quelle bonne
moralité il s'agit, puis nous allons en découvrir les
détails dans un ou deux incidents de la vie du
Prophète (BP sur lui).
L'altruisme
L'altruisme, c'est lorsque tu préfères les autres à
toi-même.
Une fois, lorsqu'il faisait froid à Médine, une
femme des ‘Ançâr réalisa quel impact ce mauvais
temps put avoir. Alors elle se mit à filer une cape
en velours qu'elle offrit ensuite au Messager de
Allah. Celui-ci se réjouit du cadeau et le porta. Il
sortit à la rencontre de ses Compagnons en mettant
cette cape pour la première fois. Un homme des
‘Ançâr le vit et lui dit : "Quelle belle cape ! Veuxtu me la faire porter, Ô Messager de Allah ?" Le
Prophète ne fit que se lever et ôter le vêtement, en
disant : "Oui, je te la fais porter ! Viens à moi !"
L'homme alla au Prophète (BP sur lui) qui l'habilla
de la cape.
Lorsqu'on demanda plus tard à cet homme la
raison pour laquelle il avait agi ainsi, il répondit :
"Je voulus qu'elle soit mon linceul !"
Quelle aurait pu être ta réaction, à la place du
Prophète ? Peut-être tu aurais dit à l'homme :
"Vous n'êtes qu'un impoli !" Mais Voyez-vous le
Prophète ?! Voyez-vous jusqu'où allait son
abnégation ?
La Sira du Prophète
Autre incident : Ce fut le jour de la bataille du
Fossé. Les Compagnons avaient faim lorsque le
fossé qu'ils étaient en train de creuser devrait
s'étendre sur trois kilomètres, avec une profondeur
de 2 ou 3 mètres, dans un sol rocheux, et avec peu
de nourriture. Pour défier la faim, chaque
Compagnon mettait une pierre sur le ventre et
bandait le tout !
A vrai dire, ces hommes furent si humbles, mais,
reliés à Allah !
-
Aujourd'hui nous nous vautrons dans les grâces,
sans jamais être satisfait …
Chaque Compagnon allait donc se plaindre auprès
du Prophète. Ils lui disaient : "Ô Messager de
Allah ! Nous allons mourir de faim !! Regarde,
chaque homme parmi nous rattache une pierre à
son ventre !"
- "Pour moi, … regardez …", dit le Prophète en
levant son vêtement pour découvrir un ventre déjà
consolidé contre la faim par "deux" pierres !
"A ceci, raconta Jâbir ibn `Abdillâh, je me hâtai à
rentrer chez moi. Je demandai à ma femme :
Tu as quelque chose pour manger ?
Oui !
Quoi ?
Une poule et une poignée d'orge
Pour combien de personnes ?
Une seule …
Par Allah, je ne mange qu'après le
Messager de Allah !
Jâbir alla aussitôt rejoindre le Prophète. Il lui
souffla à l'oreille : "Ô Messager de Allah ! Nous
Histoires des prophètes
avons une poule et une poignée d'orge à la maison.
Viens et mange avec moi !"
Le Prophète le regarda et lui dit : Tu me veux tout
seul ?
Oui …
Tout seul ? Jâbir ?
Bon, Messager de Allah … avec encore un
ou deux hommes … (il veut dire : si tu désires
amener 'Aboû Bakr et ‘Omar, qu'ils te rejoignent !)
Ô Jâbir ! Ce n'est pas moi qui mange tout
seul !
Puis le Prophète reprit :
Quelle est la quantité du mets, Jâbir ?
Un poulet et une poignée d'orge !
C'est déjà bon et beaucoup ! Ô Emigrés
(Mouhâjirîn) et Auxiliaires (‘Ançâr) ! Notre repas
aujourd'hui sera chez Jâbir ibn `Abdillâh !
Ô Messager de Allah ! Un poulet et une
poignée d'orge !
Ô Jâbir, vas-y tout d'abord à ta maison
jusqu'à ce que je te rejoigne !
Je courrai, raconta Jâbir, vers ma maison et dit à
ma femme : "Au secours ! Le Messager de Allah
viens, avec l'armée en compagnie!"
Regardez la réaction de cette femme croyante : elle
a
d'abord
demandé
à
son
époux
:
"As-tu avisé le Messager de Allah de quelle
quantité nous disposons ?" – "Oui!" rétorqua
Jâbir. Et la femme de rassurer son époux : "Ne t'en
fais pas ! Le Messager de Allah sait bien ce qu'il
fait…"
Le Prophète – Bénédictions et Paix sur lui – vint
plus tard, avec un gros sourire. Il me dit :
-
-
-
-
6
"Jâbir ! Tu es notre huissier aujourd'hui …" Le
Prophète entra et m'ordonna : "Fais entrer les gens
à moi dix par dix !" Je demandais, relata Jâbir, à
chaque groupe sortant : "Etes-vous rassasiés ?" Et
reçus toujours la même réponse : "Louange à Allah
!" Et ainsi de suite, jusqu'aux derniers hommes de
l'armée. Là le Prophète (BP sur lui) sortit en me
disant : "Ô Jabir ! Entre et mange avec ta famille !
Que Allah répande Sa bénédiction sur votre
nourriture !"
-
Un autre exemple de l'altruisme du Prophète se
dessine à l'issue de la bataille de Honayn. Le
Prophète reçut un butin, grand à remplir l'espace
entre deux montagnes. Un homme du camp infidèle
vint lui dire : "Qu'est ce que c'est ?"
Il te plaît ?
Oui !
C'est à toi … Prends-le !
Ô Mohammed ! Tu es sérieux ?
Il te plaît ??
Mais oui !
Je t'ai dit : Prends-le !
L'homme emporta le don généreux, tout en
regardant derrière, dans l'expectative d'une volte
face de la part du Prophète.
Lorsqu'il se rendit aux siens, il leur fit la bonne
annonce : "Ô gens de ma tribu ! Embrassez l'Islam
! J'arrive à vous, venant d'auprès le meilleur des
hommes : Mohammed prodigue ses dons comme
prodigue celui qui ne craint jamais la pauvreté …"
Il faut le dire : l'altruisme du Prophète (BP sur lui)
est incomparable !
La Sira du Prophète
La gratitude :
Vous connaissez l'histoire de 'Aboû Al-Boukhturî
ibn Hichâm ? Cet homme incroyant se rallia à la
cause des musulmans bloqués pour trois ans dans
les cols montagneux des Banoû Hachem, à l'issue
de l'embargo commercial frappé à leur encontre par
les Qoraïchites. Ce fut à La Mecque au début de
l'appel à l'Islam, lorsque les Qoraïchites décidèrent
de bloquer le Prophète et ses disciples, de ne rien
leur acheter, ni rien leur vendre. Ils en rédigèrent
un pacte et accrochèrent le feuillet au mur de la
Ka`ba. 'Aboû Al-Boukhturî vint, trois ans après la
conclusion du pacte, arracher le feuillet en
déclarant : "Je suis contre cet écrit !" Et il fit sortir
les musulmans pour qu'ils trouvent à manger.
-
En témoignage de gratitude pour ce que tu
as fait le jour du Feuillet !
Quoi si je te combat ?
Donc, je m'enfuis …
Et Al-Boukhturî donna la chasse au Compagnon
qui tenait à l'éviter pour rester fidèle à l'injonction
du Prophète. Mais à deux doigts de tomber en
proie, le Compagnon se tourna vers son traqueur et
le tua. Les larmes aux yeux, ce Compagnon alla
trouver la Prophète en s'excusant : "Par Allah ! Ô
Messager de Allah ! Je n'ai pas voulu le tuer !" Et
le Prophète de répondre : Que Allah te le pardonne
! Seulement, nous avons voulu rester
reconnaissants !"
-
La noblesse :
La gratitude envers l'épouse :
-
Les jours passèrent, et le Prophète émigra à
Médine. Justement dix ans séparèrent cette
anecdote de la bataille de Badr où 'Aboû AlBoukhturî se rangea dans les rangs infidèles face
aux musulmans. Au cœur de la mêlée, le
reconnaissant, le Prophète appela ses Compagnons
: "Quiconque rencontre 'Aboû Al-Boukhturî ibn
Hichâm, qu'il renonce à le tuer, en témoignage de
gratitude pour ce qu'il a fait le jour du Feuillet !"
Or, l'un des Compagnons fit face à deux infidèles,
dont 'Aboû Al-Boukhturî. Alors il l'ignora, croisant
le fer avec l'autre homme. Etonné, 'Aboû AlBukhturî s'enquit : "Et pourquoi ne pas me
combattre ?"
Le Messager de Allah nous a enjoint de ne
point le faire.
Pourquoi ? (En fait, l'homme a oublié, mais
le Prophète, non)
Histoires des prophètes
`Â'icha, bien sûr jalouse, lui dit : "Tu te souviens
encore de cette vieille, quoique Allah te l'aie
remplacée par une meilleure femme ?". Au lieu
d'approuver les paroles de sa présente femme, le
Prophète ne put qu'afficher la gratitude envers
Khadîdja. Il dit : "Par Allah, non ! Allah ne me l'a
pas remplacée par une meilleure femme ! C'était
elle qui m'a consolé lorsque les gens me
chassaient, m'a cru lorsque les gens me
démentaient, m'a donné lorsque les gens me
privaient …"
N'est-ce pas là un modèle du caractère le plus
sublime !
Aujourd'hui, six mois – voire deux semaines –
après la disparition de son épouse, l'homme saurait
se débarrasser des photos et de tout ce qui la
concerne, à la recherche d'une nouvelle femme, et
d'une nouvelle vie !
Ce ne serait pas le cas du Prophète (BP sur lui), qui
restait fidèle à Khadîdja, même à douze ans du
décès de cette noble épouse :
Une fois, le Prophète était en compagnie de `Â'icha
lorsqu'une femme frappa à la porte en disant :
"Permettez-moi d'entrer …" Le Prophète se mit
aussitôt debout : "Allah est plus Grand ! C'est
comme si j'avais entendu la voix de Khadîdja !
C'est peut-être Hâla, la sœur de Khadîdja !
Seigneur, fais qu'elle soit Hâla …"
Notre tendre Prophète se souvient de la voix de
Khadîdja, en dépit des douze ans !
7
Avant de prétendre à une noblesse, allons à la
découverte de la véritable noblesse, celle du
Prophète (BP sur lui) : Il est d'abord à noter que
'Aboû Jahl était le persécuteur le plus acharné du
Prophète et des musulmans à La Mecque.
Persécution continue, jour et nuit. En outre, il
raillait le Prophète et tentait de le tuer. Une fois, un
bédouin fut spolié par 'Aboû Jahl. Pour récupérer
ses biens, il dut solliciter certaines gens pour
intercéder auprès du spoliateur. Mais, en vain. Le
bédouin recourut ensuite aux chefs Qoraïchites :
"Qui peut me rendre mon argent de chez 'Aboû Jahl
?" demanda l'homme. Voulant se jouer de lui, ils se
firent des clins d'œil et lui dirent : "Veux-tu
récupérer ton argent ?" – "Oui !" répondit le
bédouin. "Tu vois cet homme en train de prier
auprès de la Ka`ba (le Prophète – BP sur lui) ?
Personne, sinon cet homme, ne pourra te rendre ton
argent : il est le plus aimé par 'Aboû Jahl !"
La Sira du Prophète
-
Une question se pose : Pourquoi le chameau
vigoureux est-il apparu ici, et non pas lorsque
'Aboû Jahl lésait le Prophète ? Réponse : Que le
Prophète soit lésé, c'est un message à nous tous
pour comprendre à quel point l'Islam est-il
précieux, et à quels torts doit-on s'attendre pour
notre engagement à l'Islam. Mais dans un parti pris
de noblesse, nous verrons la Providence nous
assister !
Le bédouin crut en ces paroles et alla s'asseoir à
côté du Prophète jusqu'à ce qu'il eût terminé sa
prière. Après quoi il lui dit : "Ces gens m'ont
prévenu que tu pourrais me rendre mon argent, de
'Aboû Jahl qui, à présent, se refuse à me les
restituer !"
A la place du Prophète, qu'aurais-tu dire ? Ta
réponse serait peut-être : "Au fait, ces gens se
moquent de toi ! Entre 'Aboû Jahl et moi, il y a un
grand problème. Effectivement, je suis le dernier
homme qui saura te rendre ton argent !"… N'estce pas ?
Mais le Prophète agit autrement : il le rassura en
disant : "Oui, je peux te rendre ton argent. Viens
avec moi !"
Le Prophète se leva, et devant la maison de 'Aboû
Jahl, il frappa à la porte qui s'ouvrit aussitôt.
"T'es-tu emparé de quelque argent de cet homme
?" demanda le Prophète à 'Aboû Jahl.
Oui, répliqua 'Aboû Jahl
Restitue-lui sa somme !
'Aboû Jahl ne fit que se précipiter à l'intérieur de
sa maison pour apporter l'argent et le remettre au
bédouin. "Vas-y, homme ! Fais ce que tu veux !" dit
le Prophète (BP sur lui) au bédouin soulagé.
Plus tard, quelques Qoraïchites demandèrent à
'Aboû Jahl : "Qu'est ce que tu as fait ? Tu te refuses
à restituer la somme, à la demande des Qoraïchites,
puis tu acceptes devant Mohammed ?" – "Lorsque
j'ai ouvert la porte à Mohammed, j'ai vu derrière lui
un chameau vigoureux à la gueule grand ouverte…
Si j'avais refusé, il m'aurait dévoré !" répondit
Aboû Jahl.
La modestie :
Je me demande si, à ces jalons dans sa vie, l'amour
du Prophète croîtra dans nos cœurs ou qu'il restera
encore lettre morte ! Ces jalons ne sont pas de
simples histoires, mais des repères d'amour …
Comme il allait le voir pour la première fois, un
homme se rendit au Prophète, en tremblant, comme
s'il allait pénétrer dans la cour d'un majestueux
souverain. Or, le Prophète se leva et rassura
l'homme en lui disant : "Ne t'en fais pas ! Je ne suis
pas un roi. Je suis seulement un Serviteur : je
mange comme mange le serviteur, marche comme
marche le serviteur. A La Mecque, ma mère
mangeait de la viande coupée en lanières et séchée
! (Le pire genre de viande)"
Autre anecdote jalon de modestie : Une humble
femme vint trouver le Messager de Allah (BP sur
lui), et lui dit : "J'ai besoin d'aller au marché, et je
voudrais que tu viennes avec moi !" Et le Prophète
de dire : "Et par quel chemin voudrais-tu que je
vienne ?"
La véracité :
Histoires des prophètes
8
A l'ordre divin de faire l'appel à l'Islam en public,
le Prophète (BP sur lui) se tint sur le mont As-Safâ
au cœur de La Mecque, et s'adressa aux gens tout
haut :
- "Ô gens de La Mecque ! Sauriez-vous me croire,
si je vous avertissais de quelque troupe derrière ce
mont, désirant de vous attaquer ?"
- "Nous ne t'avons jamais vu mentir …" répliqua-ton.
- "Bon, je ne suis pour vous qu'un avertisseur, de
peur qu'un dur châtiment vous touche !"
L'honnêteté :
C'était avant que le Message de l'Islam ne soit
confié à Mohammed (BP sur lui), lorsqu'une
dispute éclata entre les clans Qoraïchites
reconstruisant la Ka`ba : "Quel clan aurait
l'honneur de mettre le Pierre Noire à sa place ?"
Peu s'en fallut à la dispute de tourner en un
véritable combat, jusqu'à ce qu'ils se mirent
d'accord à accepter le jugement de la première
personne à entrer par la porte du temple de la
Ka`ba. Or, cette personne ne fut que le Prophète
(BP sur lui). Et alors ils l'acclamèrent : "L'honnête,
nous l'admettons! L'honnête, nous l'admettons!"
Le pardon :
Le jour de la conquête de La Mecque illustre par
excellence la qualité du pardon chez le Prophète,
Bénédictions et Paix sur lui. La ville de La
Mecque, d'où il fut chassé… La Mecque qui abrite
ceux qui avaient assassiné un groupe de ses
Compagnons, spolié ses propres biens ainsi que
ceux d'un autre groupe, et exposé à la torture un
La Sira du Prophète
troisième groupe de Compagnons. La Mecque dont
les musulmans étaient éloignés tout au long de
vingt ans …
Et pourtant, lorsqu'il prit cette Mecque, le Prophète
demanda aux habitants : "Que ferais-je de vous ?
Qu'est-ce que vous pensez ?" – "Rien que du bien,
répondit-on, tu es un frère généreux, fils d'un frère
généreux !" – "Allez-y, dit le Prophète, vous êtes
libérés !"
Là, un certain "Foudhâla" s'approcha et, le
poignard caché sous son cape, décida de tuer le
Prophète (qui vint tout juste de déclarer la grâce
pour les mecquois ! Quelle audace !) Petit à petit, il
avança vers la Prophète, jusqu'à ce que celui-ci
sente sa présence. Le Prophète se tourna vers lui et
dit : "Qu'est-ce que tu entends faire Fudhâla ?" –
"Rien ! Seulement, j'invoque Allah !" riposta
Foudhâla. Souriant, le Prophète lui dit : "Crains
Allah, Foudhâla !"
Foudhâla relate ainsi la situation : Le Prophète
leva la main … Je crus alors qu'il allait me
frapper, mais trouvai aussitôt sa main contre mon
cœur : il la fit passer plusieurs fois en répétant :
"Demande pardon à Allah, Foudhâla ! Crains
Allah ..!" A force de ses touchers, je l'aimai. Avant
de placer sa main contre mon cœur, il m'était
l'homme le plus détestable ; mais en la déplaçant,
il m'était devenu l'homme le plus chéri du monde
…"
Voyez : par un sourire, des gestes tendres et le mot
: "Crains Allah" on réagit !
Un enfant nommé `Omayr avait un petit oiseau
qu'il aimait beaucoup et avec lequel il jouait.
Chaque fois que le Prophète voyait le petit, il lui
demandait des nouvelles de son oiseau : "Ô
`Omayr, que fait Noghayr ?" (un nom bien choisi à
l'oiseau pour rimer avec "`Omayr"). Mais une fois,
le Prophète vit `Omayr pleurer : "Qu'est ce qui fait
pleurer `Omayr ?" demanda le Prophète –
"Noghayr est mort, Ô Messager de Allah !!"
répondit le garçonnet. A cette nouvelle, le Prophète
resta à ses côtés pour un moment, jouant avec lui.
Quelques compagnons passaient tout près, virent le
Prophète et s'adressèrent à lui : "Qu'est-ce que tu
fais, Ô Messager de Allah ?" Et le Prophète de
répondre : "Noghayr est mort … Alors j'aime
amuser un peu `Omayr… !"
Voyons également cet incident de la bataille de
Khaybar lorsque les femmes réclamèrent au
Prophète de leur permettre de participer au
combat. A son consentement, les femmes sortirent,
dont une fillette de 13 ans que le Prophète repéra.
Par pitié envers une combattante aussi jeune, il lui
proposa de monter en croupe, et elle accepta.
"Je fus montée, raconta-t-elle, en croupe derrière
le Prophète. A chaque fois que je désirais
descendre, il me disait : 'Donne-moi ta main !'.
Puis après une pause de repos, il s'assurait : "Tu
t'es reposée ?" avant de me faire remonter. La
bataille terminée, le Prophète se mit à distribuer le
butin, puis commença à chercher quelqu'un. Ce fut
moi qu'il cherchait, je le sus : 'Viens' dit-il lorsqu'il
me vit. Je m'approchai, et alors il fit sortir un
collier et me dit : 'Porte-le !" Lorsque je tendis la
La miséricorde :
Histoires des prophètes
9
main pour le prendre, le Prophète s'exclama :
'Non, c'est moi qui dois te le placer autour du cou !'
Et il me le fit porter. Par Allah ! Ce collier n'a
point quitté mon cou depuis lors ! En plus, j'eus
enjoint qu'il soit placé avec moi dans ma tombe,
pour le présenter au Prophète à sa rencontre, le
Jour de la Résurrection, en lui disant : "Le voilà
ton collier ! Ô Messager de Allah !"
Le Prophète et l'humour :
On se trompe souvent sur l'image du pratiquant.
Celle-ci serait particulièrement dominée par un
visage renfrogné, et par une tendance à juger tabou
tout ce qui nous entoure. "Il ne sied pas de rire,
parce que je suis posé" et "Il ne faut pas rigoler
avec les autres parce que je suis pratiquant !" Mais
regardez l'exemple du Prophète, que les
Bénédictions et la Paix soient sur lui :
Le Prophète était, comme dit `Â'icha, le plus
souriant des hommes, et il avait la plus gracieuse
des âmes. Le Prophète fut allègre dans sa maison ;
il riait et faisait rire sa famille ! Comparons un
peu, avec ce que sont les hommes aujourd'hui chez
eux !
Une vieille femme dit au Prophète (BP sur lui) : "Ô
Messager de Allah ! Invoque Allah pour qu'Il me
fasse agréée au Paradis !" Or, elle reçut de lui la
réponse : "Mais les vieillards n'entrent pas au
Paradis…". A ceci, la femme s'en alla, en pleurant.
"Faîtes-la revenir !" demanda le Prophète à son
entourage. On ramena vite la femme et le Prophète
lui expliqua : "Sache que tu n'entreras au Paradis
dans le statut d'une vieille : tout d'abord, tu seras
La Sira du Prophète
rendue jeune, avant d'entrer. Seulement, j'ai voulu
plaisanter avec toi !"
Multiplions donc nos sollicitations de bénédictions
et de paix pour le Prophète (BP sur lui).
Quel paradoxe entre la réaction de la femme à
l'idée d'être rejetée du Paradis, et l'attitude d'un
nombre de nos jeunes gens qui faisaient de l'esprit
en disant : "Nous sommes tous voués à l'Enfer !" Je
me demande si le Prophète (BP sur lui) est satisfait
de nous - autrement dit, de nos actes - ! Si l'on
meurt aujourd'hui même, sera-t-on digne de la
compagnie du Prophète au Paradis ? Y a-t-il des
uns parmi nous qui sont occupés par cette question
? Il ne s'agit pas seulement d'accession au Paradis,
mais surtout de la compagnie paradisiaque du noble
Prophète. Quelle envie à avoir une place auprès de
lui ! Puisse Allah - le Très Haut - nous unir avec lui
dans le bien.
Gloire et Pureté à Allah ! La volonté divine nous
prédestine à une relation ininterrompue avec le
Prophète. Dans les hadiths : "Chaque fois qu'un
homme appelle sur moi les bénédictions et la paix,
Allah me rende mon âme afin de lui rendre le
salut."
La magnanimité et la tendresse :
Zâhir fut un bédouin au physique un peu laid et au
caractère un peu rude, pour autant, les
Compagnons l'évitaient. Une fois qu'il était dans le
marché, un homme vint se tenir juste derrière lui,
l'embrassa de ses bras en posant ses mains sur les
yeux. Mais les touches de tendresse étaient tout à
fait imprévues pour le rustre. Alors il s'écria : "Qui
est-ce ? Lâche-moi !" Zâhir fut lâché, puis il se
tourna pour retrouver le Prophète debout derrière
lui, les bras ouverts. "Je ne m'étais jamais réjoui,
raconta Zâhir, comme je l'étais, mon corps contre
celui du Prophète". Ensuite le Prophète prit la
main de Zâhir et la leva haut au milieu du marché
en plaisantant : "Qui veut acheter cet esclave ?" –
"Alors tu me trouverais de faible débit, Ô Messager
de Allah !" commenta le bédouin. "Mais pour
Allah, le rassura notre Prophète, tu es très cher !"
De quel amalgame entre les cœurs s'agit-il ? Il est
vrai que nous avons manqué d'accompagner le
Prophète, d'emporter ses sandales, d'écouter ses
paroles en toute docilité, mais son patrimoine de
Sounna reste avec nous. Et un jour viendra - celui
de la Résurrection - où nous devons le rencontrer :
qu'allons-nous lui dire de nous-mêmes ? Que va
dire celui qui ne fait pas la prière, celle qui ne porte
pas le voile, celui qui flirte avec les jeunes filles,
celui qui regarde les sites licencieux ? Savez-vous
qu'il y en aura des gens de sa Nation vers lesquels
il courra, en vue de les embrasser et leur donner à
"A Allah appartiennent des Anges errants qui,
trouvant des gens qui appellent sur moi paix et
bénédictions, me transmettent le salut de ces gens
pour que je le leur rende."
"La veille des vendredis, vos œuvres me sont
présentées : je loue Allah, le Très-Haut, pour les
bonnes ; et je Lui demande pardon pour vous, pour
les mauvaises."
Histoires des prophètes
10
boire de son bassin … Mais là les Anges avertiront
le Prophète : "Non Mohammed, laisse-les ! Tu ne
sais pas ce qu'ils ont fait après ton départ !" Et le
Prophète s'exclamera : "Restez loin ! Restez loin !"
N'êtes-vous pas appréhendés d'entendre le Prophète
s'adresser ainsi à votre égard ! Que pensez-vous
d'une bonne annonce comme celle faite à 'Aboû
Bakr et ‘Omar ? Une fois, le Prophète entra à la
mosquée alors que le deux hommes étaient assis.
"Viens 'Aboû Bakr ! Viens ‘Omar !" le Prophète
appela ses Compagnons, prit leurs mains dans les
siens et éleva celles-ci tout haut en disant : "C'est
ainsi que nous serons ressuscités au Jour Dernier
!"
Soit qu'il prendra ta main, tout satisfait ; soit qu'il
ne te regardera point ! Pour quel genre de relation
optons-nous, mes frères ? Quel besoin de puiser à
la grâce de cet homme :
‘Omar ibn Al-Khattâb vit son fils `Abdullâh lui
demander un jour : "Ô mon père ! Quelle attitude
du Prophète tu n'oublieras jamais ?" – "Ô fils ! Si
j'oublie tout, il me sera impossible d'oublier ce jour
où j'étais allé le trouver pour avoir sa permission
d'accomplir la `Omra (petit pèlerinage). Alors, le
Prophète me regarda et dit : 'Ne m'oublie pas, mon
frère, dans tes bonnes invocations !' A cette tendre
requête, les larmes m'envahirent et je m'exclamai :
"Moi ! Est-ce moi qui invoquerais Allah pour toi,
Messager de Allah ?!"
Explorons dans la suite jusqu'où allait l'amour des
Compagnons pour le Prophète… Des exemples
La Sira du Prophète
repères pour conclure cet épisode consacré au
Prophète (BP sur lui) :
•
•
'Aboû Qohâfa, père de maître 'Aboû Bakr,
embrassa l'Islam au crépuscule de ses jours,
lorsqu'il devint un vieillard aveugle. Le jour où il
prêta serment d'allégeance au Prophète, on vit
'Aboû Bakr pleurer, lui qui aurait dû se réjouir à la
conversion de son père. "Qu'est-ce qui te fait
pleurer ! N'est-ce pas une heureuse nouvelle ?"
demanda-t-on. Et 'Aboû Bakr de répondre : "Je
pleure parce que j'aimerais voir une autre main
prêtant serment d'allégeance au Messager de Allah,
plutôt que celle de mon père. J'aimerais voir la
main de 'Aboû Tâlib, l'oncle du Prophète. Le
renoncement à la foi par cet homme tenait au
Prophète à cœur !"
Pendant leur émigration à Médine, le
Prophète (BP sur lui) était assoiffé, tout comme son
compagnon de voyage, 'Aboû Bakr. Or, ce dernier
alla à la recherche du lait. En trouvant un peu avec
un berger, 'Aboû Bakr emporta le lait au Prophète
et lui dit : "Bois, Ô Messager de Allah !" Plus tard,
'Aboû Bakr relata l'incident, enchaînant en ces
termes : "Et le Messager de Allah but, jusqu'à ce
que je me suis désaltéré !"
Une question se pose : Aimons-nous le Prophète
autant ? Saurons-nous donner à boire au Prophète
jusqu'à ce que "nous" soyons désaltérés ? Ou
l'amour du Prophète ne serait-il - pour nous - plus
qu'un simple zèle, se dissipant à notre sortie de la
mosquée ? Cet homme est évidemment digne d'être
intronisé dans nos cœurs !
Histoires des prophètes
•
Au cours de la bataille de 'Ohod, une
femme perdit son père, son mari et son fils. Cette
femme participait aux services hospitaliers
militaires, lorsqu'elle entendit des rumeurs sur
l'assassinat du Prophète. Elle s'élança en courant,
rencontra l'un des Compagnons et lui demanda :
"Qu'a-t-on fait du Messager de Allah ?"
Certes nous sommes à Allah, et c'est à Lui
que nous retournerons ! Ton père est mort !
Mais je te demande : Qu'a-t-on fait du
Messager de Allah ?
Il va bien … !
Non, par Allah ! Je dois s'en assurer de mes
propres yeux !
Et elle reprit sa route … Croisant un autre
Compagnon, elle s'enquit :
Qu'a-t-on fait du Messager de Allah ?
Ton mari est mort !
Mais je te demande : Qu'a-t-on fait du
Messager de Allah ?
Il va bien … !
Non, par Allah ! Je dois s'en assurer de mes
propres yeux !
Même question à la rencontre d'un troisième
Compagnon qui lui annonça la mort de son fils. Et
même empressement à se rassurer sur l'état du
Messager.
Il va bien … !
Non, par Allah ! Je dois s'en assurer de mes
propres yeux !
A la vue du Prophète, la femme endeuillée alla
s'accrocher à son habit en disant : "Toute calamité
se minimise devant celle de te perdre, Ô Messager
de Allah !"
-
-
-
11
•
Lisez ces vers composés par Hassân ibn
Thâbit :
Mon père, mère et honneur se tiennent … Pour
l'honneur de Mohammed comme rempart
•
Au cœur de la mêlée le jour de la bataille
de 'Ohod, lorsque les musulmans furent traqués par
les tirs d'archers de toute part, la voix de Talha ibn
`Obaydillâh retentit : "Baisse ta tête, Ô Messager
de Allah ! Mon cou pour le tien, Ô Messager de
Allah !"
Voyez ! Nos têtes … contre la protection de la
Sounna du Prophète (BP sur lui) !
•
Sur ce même champ de ‘Ohod, à la vue des
flèches déferlant sur l'endroit où se tenait le
Prophète, 'Aboû Dojâna se hâta de prendre celui-ci
dans ses bras, s'allongea au-dessus de lui sur le sol
et reçut ainsi les flèches dans le dos. "J'ai trouvé,
témoigne 'Aboû Bakr, 'Aboû Dojâna comme un
hérisson, pour les nombreuses flèches qui le
criblaient !"
•
Regardez la persévérance de 'Omm `Imâra
dans son amour : Elle trouva le Prophète seul chez
lui lorsqu'un homme le surprit voulant le tuer.
'Omm `Imâra brandit alors une épée et se tint
devant le Prophète. A noter qu'un homme ne tue
pas une femme, selon l'éthique chevaleresque des
arabes. Pour l'écarter de son chemin, l'agresseur fit
voler l'épée de sa main, par un coup. "Je faillis
m'en aller, dit 'Omm `Imâra, mais comme le
Prophète était encore seul, je restai, barrant la route
La Sira du Prophète
-
•
•
à l'agresseur." Celui-ci commença donc à lui
donner des coups de son épée sur l'épaule, jusqu'en
venir aux os ! Et la femme tomba dans son sang. Le
fils de 'Omm `Imâra vint ensuite l'aider. "Mais
laisse-moi te défendre, Messager de Allah !" ditelle.
Et qui supportera ce que tu endures, 'Omm
`Imâra ?
J'endure et endure encore … Seulement je
désire t'accompagner dans le Paradis !
Non seulement toi ! Mais toi et ta famille
… Seigneur, faîtes qu'ils soient tous mes
compagnons dans le Paradis !"
Invoqua le
Prophète, levant la main.
D'ailleurs, 'Omm `Imâra ne succomba pas à cet
accident, mais survécut de vingt ans au Prophète!
•
Voici encore les propos de Bilâl ibn Rabâh
à son agonie :
"Demain, je rencontre les bien aimés …
Mohammed et ses Compagnons !"
Il se réjouit à la mort qui le ferait rejoindre ses
chéris …
Qui d'entre nous aime autant Mohammed et ses
Compagnons ?
•
Regardons l'attitude de ce Compagnon,
Sawâd, le jour de la bataille de Badr. Le Prophète
organisait les rangs des combattants. Et chaque fois
qu'il passait près de Sawâd, qui fut un homme très
gros, le Prophète lui dit : "Range-toi bien Sawâd !"
Et Sawâd répondit : "Oui, Messager de Allah !"
Mais enfin en passant, et le trouvant encore en
dehors du rang, le Prophète prit son bâtonnet de
siwâk et en piqua légèrement Sawâd dans le ventre.
"Ah, tu me fais mal, Messager de Allah !" A cette
interjection de l'homme, le Prophète se découvrit le
ventre en disant : "Rends-moi la pareille, Sawâd !".
Alors, Sawâd ne fit qu'embrasser le ventre du
Messager de Allah : "C'est ce que voulais ! C'est ce
que je voulais !" répéta-t-il.
- Et pourquoi alors, Sawâd ? s'enquit le Prophète
(BP sur lui).
- Ô Messager de Allah ! C'est un jour de martyre, je
crois. J'ai voulu que la dernière chose à éprouver en
ce monde soit de toucher ton corps !"
‘Omar ibn Al-Khattâb, agonisant, chargea
son fils de solliciter la permission de `Â'icha, pour
être enterré à côté du Prophète. Au consentement
de celle-ci, ‘Omar s'exprima, soulagé : "Seigneur, à
Toi les louanges ! Par Allah, je ne me souciais de
quelque chose comme mon souci d'être enterré à
son côté !"
'Anas ibn Mâlik, serviteur du Prophète, qui
lui survécut de quatre vingt ans, agonisait lorsqu'on
lui demanda : "Ô 'Anas ! Fais un vœu !" - "J'espère
que ces deux yeux se ferment maintenant par la
mort, pour qu'ils ne soient ouverts que sur le
Messager de Allah devant moi, le Jour de la
Résurrection. Et alors je lui dirais : Voici ton
serviteur 'Anas ! Ô Messager de Allah !"
Histoires des prophètes
•
Selon `Orwa ibn Mas`oûd (témoignage
rapporté avant sa conversion à l'Islam) : "Je me suis
rendu à Chosroês dans sa cour, au Tsar dans sa
cour, au Négus dans sa cour ; or, je n'en ai trouvé
12
aucun plus cher à son entourage que ne l'est
Mohammed à ses Compagnons. Je n'ai vu aucun
amour plus grand que l'amour que vouent ses
Compagnons à Mohammed : s'il fait ses ablutions
(wudû'), ils se battent sur l'eau de son ablution ; s'il
parle, ils gardent un silence de morts ; s'il les
regarde, ils baissent les têtes par révérence. Deux
seulement regardaient le Prophète ; et le Prophète
les regardait et leur souriait : 'Aboû Bakr et ‘Omar
…"
Nous vaquons trop à ce monde ! Que voulons-nous
de la vie, mes frères ? Quels horizons, et quels
desseins concevons-nous ? La compagnie du
Prophète (BP sur lui), ne serait-ce un dessein
envisageable ? L'envie de le rencontrer, ne nous
obséderait-elle pas ? Pour autant, la crainte de
Allah dans ce bas monde doit réguler nos actions
… Nos filles qui ne portent pas de voile … nos
femmes qui maltraitent leurs voisins et leurs maris
!
Par Allah ! Ces mots ne quitteront les lignes que
s'ils s'incarnent dans nos actions. Incarnation
impossible sans se conformer au modèle du
Prophète (BP sur lui) dans son éthique et dans son
culte, impossible de même sans déborder d'amour
pour lui.
Veux-tu vraiment l'aimer ?
Lis sa biographie dans : Ar-Rahîq Al-Makhtûm (Le
Nectar Estampille) ou Fiqh As-Sîra (Comprendre la
Biographie) ou Mukhtasar Sîrat Ibn Hichâm
(Sommaire de la Biographie, Par Ibn Hichâm).
La Sira du Prophète
Partie 2
souverain riche et juste, reconnaissant envers son
Seigneur. Mais en cas de pauvreté, ou de
subordination, le modèle de ce prophète nous
faussera compagnie ! Condition introuvable …
Le fait que Mohammed soit le modèle par
excellence à l'humanité entière implique un portrait
biographique aussi exhaustif que possible, et aussi
détaillé qu'il nous plonge dans sa vie la plus intime,
comme celle de ses relations conjugales (par ex.
lors du jeûne, ou lors des menstruations de
l'épouse).
Allah (Exalté soit-Il) dit – ce qui peut être traduit
comme - : "En effet, vous avez dans le Messager
d'Allah un excellent modèle (à suivre), pour
quiconque espère en Allah et au Jour dernier et
invoque Allah fréquemment." (TSC1, Al-'Ahzâb
Les Coalisés : 21)
Et partant, notre Messager (BP sur lui) est regardé
comme le modèle unique de tout musulman, le seul
exemple que nous sommes tenus de suivre.
La biographie du Prophète, dans ce sens, couvre
"tout" : autrement dit, toute valeur dont l'homme
aurait besoin pour mener la barque de sa vie,
jusqu'au Jour de la Résurrection, est rencontrée
dans la vie du Prophète Mohammed (notamment
pendant les 23 années de sa Mission prophétique).
Allah a voulu privilégier cet homme (BP sur lui)
d'une expérience tellement riche et universelle que
tout autre humain saurait y puiser pour trouver ses
repères et se tracer sa conduite, jusqu'à la fin du
temps. Riche surtout en rapports : avec épouses,
amis, ennemis, … etc. ; mais aussi en qualités :
célibataire et marié, gouverneur et gouverné, père
et grand-père, riche et pauvre, persécuté,
combattant ou engagé à un pacte.
Si l'on veut prendre en exemple le Prophète Jésus,
lesquelles de ses qualités pourraient nous inspirer ?
Jeune, célibataire, ascète, résistant aux tentations,
relié à Allah, pieux ? Mais peut-on suivre son
exemple lorsqu'on devient un père, ou un grandpère ? Comment, si le Prophète Jésus ne s'était
point marié ? …
Pour le Prophète Salomon de même, nous pouvons
seulement nous inspirer de l'exemple d'un
Histoires des prophètes
Dans quelle mesure avons-nous besoin du
Prophète (BP sur lui) ?
Premièrement, pour notre bonheur dans ce
monde :
Suivre la tradition du Prophète (la Sounna) nous
appelle le bonheur ici-bas. Ce bonheur qui ne cesse
de s'évaporer de notre vie moderne, si accablante.
Cet amour perdu dans les foyers ! Une simple
prière nocturne en commun, comme faisait le
Prophète avec sa famille, saurait accroître le
bonheur conjugal et par suite, familial.
Le Messager de Allah (BP sur lui) dit : "Lorsqu'un
homme réveille son épouse pendant la nuit, et qu'ils
font ensemble une prière de deux rak`a, ils seront
comptés - tous deux - parmi les invocateurs et
invocatrices de Allah." (Rapporté par 'Aboû
Dâwoûd)
Un simple sourire – suivant l'exemple éthique,
comme l'exemple cultuel du Prophète – défierait la
morosité et la dépression qui règnent sur notre vie.
13
Le Prophète (BP sur lui) dit : "Sourire à ton frère
est une aumône"
Bien sûr que notre existence sera meilleure en
suivant l'exemple du Prophète !
Deuxièmement, pour trouver assistance
dans l'autre monde :
1-
Son intercession pour le rendement des
comptes :
Tout homme, musulman ou incroyant, aura besoin
de l'intercession du Prophète pour le
commencement à rendre compte auprès du
Seigneur. Au bout de 50 mille ans d'attente après
être ressuscités, les hommes seront tellement lassés
qu'ils solliciteront l'intercession des prophètes pour
que l'On commence à trancher sur leur sort. Mais
les prophètes ne s'occuperont alors que de leur
salut, émettant, un par un la réponse : "(Je ne
m'occupe que de) moi-même ! Moi-même !! Mon
Seigneur est aujourd'hui en colère, comme Il ne
l'avait jamais été avant ce jour-ci !" Venant au
Prophète (BP sur lui), celui-ci acceptera la requête
des humains. "Je m'en chargerai !" dira-t-il. Le
Prophète se prosternera alors sous le trône, et
louera Allah pour des mérites jamais évoqués par
un homme avant cela. Là, Allah dira : "Lève la tête,
Mohammed ! Demande, et tu seras exaucé !
Intercède et ton intercession sera acceptée !" Et le
Prophète intercédera pour que soit commencé le
jugement du genre humain.
2Son intercession pour faire accéder au
Paradis plus de Croyants sans rendre compte:
Allah demandera au Prophète d'élire 70 mille
personnes de sa Nation, pour entrer au Paradis sans
La Sira du Prophète
que j'ai pour Allah et Son Envoyé !" – "Eh bien,
reprit le Prophète, tout homme sera avec ceux qu'il
a aimés."
Marchant un jour avec le Prophète (BP sur lui),
maître ‘Omar ibn Al-Khattâb lui dit :
"Par Allah, je t'aime ! Ô Messager de Allah !"
"Plus que ton enfant, ‘Omar ?" demanda le
Prophète.
- Oui !
- Plus que ta femme?
- Oui !
- Plus que tes biens ?
- Oui !
- Plus que toi-même ?
- Non!
- Non ‘Omar ! dit alors le Prophète ; Ta foi ne sera
complète que lorsque tu m'aimeras plus que ton
enfant, ta femme, tes biens, et plus que toi-même !"
Lorsque nous nous séparâmes, raconta ‘Omar, je
réfléchis (à ce qu'il m'avait dit) et je revins le voir
en répétant à haute voix : Par Allah ! Je t'aime plus
que moi-même !
Le Prophète répondit : "C'est maintenant ‘Omar,
que ta foi est complète !"
compte à rendre ni châtiment à subir. Puis à la
demande prophétique d'élargir cette tranche, Allah
rajoutera, à chaque mille Croyants, 70 mille autres.
3Son Bassin étanchera notre soif :
Une station dans un jour aussi long – le Jour de la
Résurrection -, et sous un soleil aussi proche de nos
têtes fera couler tant de sueur. Rendez-vous alors
aux Croyants autour du Bassin du Prophète. Celuici nous accueillera en disant : "Voici les miens !
Voici ma Nation !" Rappelons que l'eau du bassin a
pour source le fleuve de l'Abondance (AlKawthar). Une eau plus blanche que le lait et au
goût plus doux que le miel. Quiconque en boit dans
la paume du Prophète (BP sur lui) ne sera plus
jamais assoiffé. Les carafes du Bassin seront
comme les étoiles du ciel.
4Son intervention pour nous faire accéder
au Paradis :
Après avoir traversé le pont sirât, les Croyants se
rendront aux portes du Paradis, encore closes. Qui
intercédera auprès du Seigneur pour les faire ouvrir
? Le Prophète Mohammed (BP sur lui) cédera à la
requête des Croyants en disant : "Je m'en charge !"
Il ira donc agiter l'anneau de la porte. "Qui est-ce ?"
demandera le gardien – "Mohammed ibn `Abdillâh
!" – "Allah m'a ordonné de n'ouvrir que pour toi
…" Et alors les portes s'ouvriront.
5Son amour nous élèvera aux hauts jardins
de Firdaws :
Un homme interrogea le Prophète (BP sur lui) au
sujet de l'Heure Suprême et lui demanda quand elle
aurait lieu. "Et qu'as-tu préparé pour ce moment là
?" lui demanda le Prophète – "Ni tant de prières, ni
tant de jours de jeûne … Mais seulement, l'amour
Histoires des prophètes
Plus tard, `Abdullâh, le fils de ‘Omar lui demanda
comment avait-il fait pour en arriver à cette
conclusion ? ‘Omar dit : "Ô fils ! En quittant, je me
suis rappelé que j'étais dans les ténèbres, et que
Allah m'avait sauvé par cet homme (BP sur lui). Je
me suis rappelé aussi que j’aurai plus besoin de lui
que de moi-même le jour du Jugement Dernier :
Ainsi devrais-je plutôt le préférer à moi-même !"
14
6- Son intercession en faveur des musulmans
pécheurs :
Le Prophète intercédera en faveur des musulmans
pécheurs punis en Enfer. Il se prosternera sous le
Trône divin en disant : "Seigneur ! Grâce pour les
pécheurs de ma Nation ! Les pécheurs de ma
Nation !" Et le Très-Haut l'autorisera à les faire
sortir. Le Prophète ira donc les faire sortir, borné
par une limite d'accès. Il lui en serait fallu quatre
prosternations sous le Trône avant que ne soit sorti
le dernier homme ayant attesté que "Point de
divinité à part Allah. Mohammed est Son Envoyé".
Les événements phares dans la vie du
Prophète – Bénédictions et Paix sur lui - :
Le début de la Mission :
Ce fut un début aussi fort que pénible, plutôt un
message d'alarme – tant au Prophète qu'à nousmêmes - de la part de Allah. C'est comme si Allah
voulait nous dire "Ce qui s'annonce est assez
imposant. Prenez-le donc au sérieux !"
Mohammed se retirait dans la caverne désertée de
Hirâ', où il se livrait à méditer sur l'univers et à
vouer le culte à son Créateur. Une nuit, la vérité lui
fut enfin révélée. Il raconta l'événement en ces
termes :
"L'archange me saisit aussitôt, me pressa contre lui
au point de me faire perdre toute force, puis me
lâcha enfin en répétant: "Lis!" - "Je ne suis point
de ceux qui lisent", répliquai-je. Cette scène se
répéta à deux autres reprises. A la troisième fois, je
demandai : "Et que dois-je lire ?!" L'archange me
dit alors :
La Sira du Prophète
"Expose donc clairement ce qu'on t'a commandé
et détourne-toi des associateurs." (TSC1, Al-Hijr :
94)
Le Prophète (BP sur lui) alla donc se tenir sur le
mont As-Safâ, le plus haut de La Mecque, et
s'adressa aux tribus solennellement :
- "Sauriez-vous me croire, si je vous avertissais de
quelque troupe derrière ce mont, désirant vous
attaquer ?"
- "Nous ne t'avons jamais vu mentir …" répliqua-ton.
- "Bon, je ne suis pour vous qu'un avertisseur, de
peur qu'un dur châtiment vous touche !"
Avec le lancement de l'appel, éclata la persécution,
pour dix ans d'affilée.
"Lis, au nom de ton Seigneur qui a créé, Qui a
créé l'homme d'une adhérence. Lis ! Ton
Seigneur est le Très Noble, Qui a enseigné par la
plume (le calame) A enseigné à l'homme ce qu'il
ne savait pas." (TSC, Al-`Alaq L'Adhésion : 1-5)
Gabriel quitta. Après avoir entendu ces versets, le
Prophète (BP sur lui), tremblant et palpitant, rentra
chez son épouse Khadîdja et s'écria: "Enveloppezmoi! Enveloppez-moi!".
Les versets révélés dans la suite furent ceux de la
sourate Al-Muzzammil (L'Enveloppé) :
"Ô toi, l'enveloppé (dans tes vêtements)! Lève-toi
(pour prier), toute la nuit, excepté une petite
partie;" (TSC, Al-Muzzammil L'Enveloppé : 1 – 2)
Puis ceux de la sourate Al-Muddaththir (Le
Revêtu) : "O, toi (Mohammed)! Le revêtu d'un
manteau! Lève-toi et avertis." (TSC, AlMuddaththir Le Revêtu : 1 – 2)
Des exemples de la persécution contre le
Prophète :
1-
Dès les prémices de la Révélation, nous sommes
alertés de la lourde tâche qui attend ceux qui
assumeront la transmission d'une religion aussi
grande. Le Prophète consacrait le jour à l'appel des
gens à l'Islam, et la nuit aux pratiques de culte, au
point d'en exciter la pitié de sa femme, notre dame
Khadîdja : "Je ne te vois point dormir, Messager de
Allah !" Et le Prophète de répondre : "Le temps de
dormir est révolu, Khadîdja !"
L'ordre de la prédication publique :
L'appel à l'Islam se faisait, pour trois ans, de façon
discrète. A peine une quarantaine de personnes
embrassaient le Message. Au bout de ces trois ans,
le Messager reçut la suivante Révélation coranique
:
Histoires des prophètes
Ce fut à l'âge de quarante-trois ans. Le
Prophète faisait la prière à l'enceinte de la Ka`ba,
lorsque `Oqba ibn 'Abî Ma`ît, l'un des infidèles
Qoraïchites, s'approcha, ôta sa cape et l'enroula
violemment autour du cou du Prophète (BP sur lui).
Suffoquant, celui-ci tomba sur les genoux, à bout
de force.
2Ce même infidèle `Oqba ibn 'Abî Ma`ît
saisit une autre occasion lorsque le Prophète (BP
sur lui) était en prière auprès de la Ka`ba : il
déversa, sur le vénérable homme prosterné, les
intestins d'un chameau. Alors le Prophète demeura
en prosternation jusqu'à ce que sa fille, Fâtima, vînt
enlever les ordures et nettoyer son dos, en pleurant.
"Ne pleure pas ma petite, la rassura le Prophète,
certes Allah fera triompher ton père !"
15
3-
Des poignées de poussière lancées par
quelques Qoraïchites contre le visage du Prophète,
alors qu'il circulait dans les routes de La Mecque,
touchèrent vivement ses yeux et remplirent sa tête
et son corps de poussière. Rentrant chez lui, la
pitoyable mine du Prophète excita les larmes de ses
filles. Mais le père endurant s'exclama : "Ne
pleurez pas ! Certes Allah fera triompher Sa
religion et donnera la puissance à Son prophète!"
4Le Prophète (BP sur lui) passait non loin
de la Ka`ba lorsqu'une bande d'infidèles mecquois
le traqua et, tirant par les habits et poussant,
commença à le battre. "Nous restions assis, raconta
`Alî ibn 'Abî Tâlib, sans oser nous interférer jusqu'à
ce que vînt 'Aboû Bakr : celui-ci les poussa loin du
Prophète en s'écriant "Tuez-vous un homme parce
qu'il dit: Mon Seigneur est Allah ?" Alors les
agresseurs tournèrent vers 'Aboû Bakr : `Oqba ibn
'Abî Ma`ît le poussa férocement, ôta son soulier et
accabla le Compagnon de coups sur le visage au
point de lui faire perdre connaissance. 'Aboû Bakr
fut ensuite emporté vers sa maison, le visage
boursouflé. A peine venait-il de reprendre
conscience, qu'il demanda de voir le Prophète (BP
sur lui) en s'assurant : "Qu'a-t-on fait du Messager
de Allah ?" – "Laisse-le tranquille !" rétorqua la
mère du Compagnon. – "Par Allah, insista 'Aboû
Bakr, je ne goûterai à aucun aliment avant de voir
le Messager de mes propres yeux !" Ainsi, la sœur
de ‘Omar ibn Al-Khattâb et sa mère l'amenèrentelles vers la maison du Prophète qui, à sa vue,
s'apitoya sur son état. Mais le Compagnon intime
voulut rendre les choses simples : "Par Allah, Ô
La Sira du Prophète
Enfin, le Prophète conclut : "As-tu fini, 'Aboû AlWalîd ?" – "Oui !" reprit l'homme – "Alors, écoute
moi …" et le Prophète commença la récitation de la
sourate Foussilat :
[1] Hâ, Mîm.
[2] (C'est) une Révélation
descendue de la part du Tout MiséricorAllahx, du
Très MiséricorAllahx. [3] Un Livre dont les
versets sont détaillés (et clairement exposés), un
Coran (lecture) arabe pour des gens qui savent,
[4] annonciateur (d'une bonne nouvelle) et
avertisseur. Mais la plupart d'entre eux se
détournent; c'est qu'ils n'entendent pas. [5] Et ils
dirent: "Nos cœurs sont voilés contre ce à quoi tu
nous appelles, nos oreilles sont sourdes. Et entre
nous et toi, il y a une cloison. Agis donc de ton
côté; nous agissons du nôtre." [6] Dis: "Je ne
suis qu'un homme comme vous. Il m'a été révélé
que votre Allah est un Allah unique. Cherchez le
droit chemin vers Lui et implorez son pardon". Et
malheur aux Associateurs [7] qui n'acquittent pas
la Zakâ et ne croient pas en l'au-delà! [8] Ceux
qui croient et accomplissent de bonnes œuvres
auront une énorme récompense jamais
interrompue. [9] Dis: "Renierez-vous (l'existence)
de celui qui a créé la terre en deux jours et Lui
donnerez-vous des égaux? Tel est le Seigneur de
l'univers, [10] c'est Lui qui a fermement fixé des
montagnes au-dessus d'elle, l'a bénie et lui
assigna ses ressources alimentaires en quatre
jours d'égale durée. (Telle est la réponse) à ceux
qui t'interrogent. [11] Il S'est ensuite adressé au
ciel qui était alors fumée et lui dit, ainsi qu'à la
terre: "Venez tous deux, bon gré, mal gré". Tous
deux dirent: "Nous venons obéissants". [12] Il
Messager de Allah ! Rien ne m'est arrivé, sauf que
le pervers avait attaqué mon visage …"
5Les incroyants de Qoraïche le baptisaient
de Modhammam (le très dénigré), alors que son
nom, Mohammed, signifie en arabe : le très
louable. A leur outrage, notre Prophète (BP sur lui)
calmait ses Compagnons en disant : "Laissez-les
faire ! Ils ne font qu'insulter Modhammam … Mais
moi, je suis Mohammed !"
6Les deux fils de 'Aboû Lahab, `Otba et
`Otayba, divorcèrent d'avec leurs jeunes mariées,
les deux filles du Prophète : Roqayya et 'Om
Koulthoûm.
7Le Prophète se fut rendu chez l'une des
tribus pour appeler les gens à l'Islam. A son
invitation rejetée, il montait sur sa chamelle pour
quitter, lorsque celle-ci reçut dans le ventre un
coup si violent qu'il l'affola. Et le Prophète, sous
l'effet des agitations de la chamelle, en tomba par
terre sur le dos, exposé à la risée des offenseurs
incrédules.
Les négociations avec les Qoraïchites :
A l'échec des moyens de persécution à dévier
Mohammed et ses disciples de prêcher la nouvelle
religion, les Qoraïchites recoururent à la voie de
négociation. Leur porte parole à cette tâche fut
'Aboû Al-Walîd. "Dites ce que vous avez, 'Aboû
Al-Walîd ! J'écoute…" s'adressa ainsi le Prophète à
son interlocuteur. Celui-ci fit alterner ses offres
alléchantes : une énorme somme d'argent,
intronisation comme roi des Qoraïchites, une
femme des plus belles comme épouse, …
Histoires des prophètes
16
décréta d'en faire sept cieux en deux jours et
révéla à chaque ciel sa fonction. Et Nous avons
décoré le ciel le plus proche de lampes (étoiles) et
l'avons protégé. Tel est l'Ordre établi par le
Puissant, l'Omniscient. [13] S'ils s'en détournent,
alors dis-leur; "Je vous ai avertis d'une foudre
semblable à celle qui frappa les `Ad et les
Thamoûd". (TSC, Foussilat Les Versets Détaillés :
1-13)
Effaré, Al-Walîd mit aussitôt la main sur la bouche
du Prophète en le suppliant : "Par notre parenté ! Je
te prie de cesser !" et il s'en alla…
Les Qoraïchites résolurent enfin à faire intercéder
'Aboû Tâlib, l'oncle du Prophète et grand chef de
Qoraïche, pour persuader son neveu de renoncer à
l'appel à l'Islam, agitant l'arme de tuer le Prophète.
‘Aboû Tâlib alla expliquer à Mohammed qu'il
n'était plus en mesure de le protéger. Et le
Prophète, pleurant, dit : « Par Allah, mon oncle,
s’ils mettaient le soleil dans ma droite, et la lune
dans ma gauche pour que j’abandonne cette
affaire, je ne l’abandonnerai pas jusqu’à ce que
Allah lui donne victoire ou que je périsse en
essayant. »
Le blocus dans les cols de Bani Hachem :
Les Qoraïchites mirent au ban le Prophète et les
musulmans vers les "cols montagneux de Bani
Hachem", une région sans eau ni vivres, tout au
long de trois ans. Les bloqués y finirent par la
consommation des feuilles des arbres, au point que
leurs déjections ressemblèrent à celles des bêtes !
Le Compagnon Sa`d ibn 'Abî Waqqâs, plus tard
La Sira du Prophète
sots, les mineurs et les esclaves de la ville à se
rassembler pour cribler le Prophète autant de
pierres que d'injures à sa sortie. Le Compagnon du
Prophète au cours de ce voyage, Zayd ibn Thâbit,
se vit la tête couverte de sang, en essayant de
protéger le Prophète.
grand conquéreur, se souvenait ainsi du temps du
blocus : "En faisant mes toilettes, j'entendis un
claquement qui n'était autre qu'un morceau d'une
peau de chèvre par terre. Alors je l'ai mis au feu
jusqu'à le carboniser, puis je l'ai mâché. En voici
une provision pour trois jours !"
L'oncle du Prophète, tout comme son épouse
Khadîdja, décédèrent au cours d'une même année.
Le seul soutien, le vrai, s'avère celui du Seigneur, à
Lui la puissance et la gloire. Pourtant, la disparition
de ses deux chéris n'attenta point à l'engagement du
Prophète à sa mission ; tout au contraire, elle
l'accrût. Ainsi, le Prophète prit-il à pied la route
impraticable de Tâ'if, une ville loin de 100 km. Làbas, il fit la rencontre des trois grands chefs de la
ville, desquels il ne reçut que les plus dures
réponses :
La première fut : "Et Allah n'avait-il pas trouvé
quelqu'un de mieux pour lui accorder une mission ?
La deuxième, "Même si je te vois accroché aux
rideaux de la Ka`ba, jurant d'être prophète, je ne te
croirai point !"
Et la troisième réponse : "Tu es sois vraiment
prophète, donc trop grand pour te parler ; sois un
imposteur, donc trop mesquin pour te parler !"
Quand il s'était un peu éloigné, le Prophète s'assis
dans un verger à l'ombre d'un arbre, tendit les
mains vers le ciel et invoqua : "Seigneur ! Je me
plains à Toi de ma faiblesse, de mon peu de
pouvoir et du peu de considération que les gens ont
pour moi … Ô Toi le Plus Miséricordieux des
miséricordieux, tu es mon Seigneur et Celui des
faibles. A qui m'abandonnes-tu ? A un étranger qui
m'attaque ou à un ennemi de qui Tu m'as fait
dépendre ? Si Tu n'es pas en colère contre moi, cela
m'est égal. Ta clémence est plus généreuse envers
moi. Je me réfugie en Ton visage - pour lequel les
ombres se sont dissipées et qui a ajusté tout ce qui
concerne ce monde ici-bas et celui de l'au-delà – de
faire tomber sur moi ta colère ou de ma faire
parvenir Ton désagrément. Je supporterai tout
reproche jusqu'à ce que tu sois satisfait et il n'y a de
pouvoir ni de puissance qu'en Toi."
L'Ange des montagnes vint dans la suite proposer
au Prophète Mohammed de presser les deux
montagnes 'Akhchab bordant la ville de La Mecque
contre ses habitants "Non, patience envers eux …,
répliqua le Prophète, Puisse Allah faire sortir de
leur progéniture quelqu'un qui L'adorera sans point
Lui donner d'associés."
Qui plus est, le Prophète leur demanda de ne pas
rendre compte aux Qoraïchites de sa visite. Mais
cette demande ne fit qu'obstiner les chefs de Tâ'if à
informer les Qoraïchites : ils leur envoyèrent
aussitôt un messager, rapportant une certaine
tentative de Mohammed pour obtenir le soutien des
chefs de Tâ'if contre ceux de Qoraïche. Pour
comble de malheur, les chefs de Tâ'if incitèrent les
Histoires des prophètes
17
Les consolateurs succédèrent à la déception de
Tâ'if, rassurant le Prophète de l'agrément divin ; de
la conversion à l'Islam d'un enfant rencontré dans le
verger, à celle de quelques Djinns lors de la prière
nocturne du Prophète. La consolation divine
culmina par : le Voyage Nocturne (vers Jérusalem)
et l'Ascension (vers les cieux).
Tout au long de deux ans, le Prophète se dévoua
inlassablement à appeler à Allah, jusqu'à ce qu'il
rencontrât six jeunes hommes venus de Médine.
Ceux-ci réagirent positivement à la prédication de
l'Islam en disant : "Voici le Prophète dont les juifs
nous menaçaient !" Puis un an après, ils furent
douze hommes, au lieu de six, qui revinrent au
Prophète pour s'engager devant lui à ne rien
associer à Allah Unique, à s'abstenir de la
fornication et à se conformer aux enseignements
divins. L'année suivante, le serment d'allégeance
fut prêté par soixante-douze hommes et deux
femmes venus de Médine.
L'émigration à Médine :
Au bout de treize ans de harcèlement à La Mecque,
Allah autorisa Son Prophète à émigrer. Or,
l'instauration de l'Etat Islamique à Médine entraîna
une série de batailles dans l'espace de treize ans. A
commencer par la bataille de Badr où les
musulmans, faute d'assez de montures, se
relayaient sur les dos des bêtes. Notons qu'à ce
stade, `Alî ibn 'Abî Tâlib et Marthad ibn 'AbilMarthad assurèrent avec le Prophète le trio sur une
monture, en route vers le puits de Badr. Lorsque les
deux Compagnons se mirent d'accord à laisser le
La Sira du Prophète
auxquelles il avait proposé de l'accueillir, la femme
qui avait partagé 25 ans de sa vie et avait été pour
lui un soutien considérable était morte, son honneur
était entaché pendant un mois avec les rumeurs sur
`Â'icha, il avait mené près de 29 batailles en 8 ans,
à 55 ans passés, dans des conditions d'extrême
dureté à cause de l'environnement hostile, la
chaleur et les longs trajets dans le désert d'Arabie !
Il avait été blessé à la tête d'un coup d'épée qui
avait cassé son casque faisant pénétrer son bout
métallique dans son visage ... [Tout cela pour que
tu deviennes musulman(e)]
Pourtant, on ne le voyait que rayonnant de sourire !
Prophète en croupe, allant eux à pied, le Prophète
rougit de colère et s'exclama : "Non, par Allah ! Je
suis, comme vous, capable de marcher. Et comme
vous, je ne me passe pas de la rétribution !"
La bataille de ‘Ohod eut lieu un an après, faisant 70
martyrs côté musulman, dont Hamza, l'oncle du
Messager de Allah. Les musulmans battirent en
retraite, et seuls vingt combattants résistèrent aux
côtés de leur chef (BP sur lui). Il tomba en plein
combat, alors âgé de 56 ans, dans une fosse creusée
par l'infidèle Ibn Qamî'ah. Le visage du Prophète se
heurta contre un rocher au fond de la fosse, son
incisive fut brisée remplissant de sang sa bouche et
son visage. S'efforçant de sortir, le Messager reçut
de Ibn Qamî'ah un coup sur le casque qui s'enfonça
dans son crâne. Les Compagnons essayèrent, l'un
après l'autre, d'arracher le métal à son noble visage.
Après 'Aboû Bakr, 'Aboû `Obaydah Ibnul-Jarrâh
tenta sa chance : il prit la tête du Prophète entre ses
mains et tira le métal avec ses dents. Le métal fut
enfin dégagé, coûtant ses dents au Compagnon et
une blessure dans sa tête au Prophète qui disait,
levant les mains : "Seigneur ! Guide les miens …
puisqu'ils ne savent pas !"
A 63 ans, l'âge pesait sur l'état physique du
Prophète qui ne pouvait plus accomplir les prières
surérogatoires qu'en étant assis. Les cheveux blancs
commencèrent à envahir sa chevelure. "La sourate
Hoûd m'a rendu affaibli !" disait-il. Il entendait par
là notamment le verset 112 – pouvant être traduit
comme - : "Demeure sur le droit chemin comme il
t'est commandé, ainsi que ceux qui sont revenus
(à Allah) avec toi. Et ne commettez pas d'excès.
Car vraiment Il observe ce que vous faites."
C'était alors que le Prophète accomplit son grand
pèlerinage à La Mecque (le Pèlerinage d’Adieu) où
il reçut les derniers versets de la Révélation
coranique :
[1] Ô les croyants! Remplissez fidèlement vos
engagements. Vous est permise la bête du cheptel,
sauf ce qui sera énoncé (comme étant interdit). Ne
vous permettez point la chasse alors que vous êtes
en état d'ihrâm. Allah en vérité, décide ce qu'Il
veut. [2] Ô les croyants! Ne profanez ni les rites
L'approche de la mort :
Sa vie durant, le Prophète (BP sur lui) avait
beaucoup donné ! Il avait traversé tellement
d'épreuves: il avait été orphelin, il avait perdu son
père, sa mère, son grand-père, son oncle, 7 de ses
enfants étaient morts (4 filles et 3 garçons) à
diverses périodes de sa vie. Il avait été frappé,
insulté de tous les noms, rejeté par 26 tribus
Histoires des prophètes
18
du pèlerinage (dans les endroits sacrés) d'Allah,
ni le mois sacré, ni les animaux de sacrifice, ni les
guirlandes, ni ceux qui se dirigent vers la Maison
sacrée cherchant de leur Seigneur grâce et
agrément. Une fois désacralisés, vous êtes libres
de chasser. Et ne laissez pas la haine pour un
peuple qui vous a obstrué la route vers la
Mosquée sacrée vous inciter à transgresser.
Entraidez-vous dans l'accomplissement des
bonnes œuvres et de la piété et ne vous entraidez
pas dans le péché et la transgression. Et craignez
Allah, car Allah est, certes, dur en punition! [3]
Vous sont interdits la bête trouvée morte, le sang,
la chair de porc, ce sur quoi on a invoqué un
autre nom que celui d'Allah, la bête étouffée, la
bête assommée ou morte d'une chute ou morte
d'un coup de corne, et celle qu'une bête féroce a
dévorée - sauf celle que vous égorgez avant
qu'elle ne soit morte -. (Vous sont interdits aussi
la bête) qu'on a immolée sur les pierres dressées,
ainsi que de procéder au partage par tirage au
sort au moyen de flèches. Car cela est perversité.
Aujourd'hui, les mécréants désespèrent (de vous
détourner) de votre religion: ne les craignez donc
pas et craignez-Moi. Aujourd'hui, J'ai parachevé
pour vous votre religion, et accompli sur vous
Mon bienfait. Et J'agrée l'Islam comme religion
pour vous. Si quelqu'un est contraint par la faim,
sans inclination vers le péché... alors, Allah est
Pardonneur et Miséricordieux. » (TSC, AlMâ'idah La Table Servie : 1-3)
A l'écoute de ses versets, 'Aboû Bakr ne put retenir
ses larmes : "Voici l'annonce de la mort du
La Sira du Prophète
Encore deux jours le séparèrent du décès. Le
Messager de Allah alla visiter le cimetière des
martyrs de la bataille de ‘Ohod. "Que la paix soit
sur vous, Ô martyrs de ‘Ohod ! Vous êtes les
premiers (à disparaître) ; et nous sommes – si
Allah le veut – vos suivants." Au terme de sa visite,
le Prophète (BP sur lui) faisait la route, en pleurant,
pour rentrer chez lui. Lorsque ses Compagnons lui
demandèrent la cause de ses larmes, il dit : "Mes
frères me manquent." – "Ne sommes-nous pas tes
frères, Messager de Allah?" reprit-on. Et le
Prophète de répondre : "Vous êtes mes
compagnons. Par "mes frères" j'entends des gens
qui viendront après moi ; des gens qui croiront en
moi sans pourtant me voir !"
Prophète !" Un autre indice de la fin de la Mission
fut toujours noté alors que le Prophète faisait son
sermon en pèlerinage : "Apprenez vos rites de ce
que je fais ! Peut-être ne vous rencontrerais-je plus
après cette année !"
Rentré du Pèlerinage, le Prophète tomba malade et
sa maladie s'aggrava. Neuf jours avant de rendre
l'âme, ce verset lui fut révélé :
"Et craignez le jour où vous serez ramenés vers
Allah. Alors chaque âme sera pleinement
rétribuée de ce qu'elle aura acquis. Et ils ne
seront point lésés." (TSC, Al-Baqarah La Vache :
281)
Alors le Prophète réunit toutes ses épouses pour
leur demander l'autorisation de se faire soigner
chez `Â'icha. A leur consentement, le Prophète fut
ensuite emporté par `Alî ibn 'Abî Tâlib et Al-Fadl
ibn Al-`Abbâs jusque chez son épouse la plus
chérie. Les Compagnons présents à la mosquée
furent abasourdis, à la vue du Prophète passant de
l'appartement de Maymûna à celui de `Â'icha,
transporté dans les bras. Là-bas, il s'exclama :
"Point de divinité à part Allah. Vraiment, la mort a
ses moments d'agonie …"
Au plus fort de la fièvre, `Â'icha tenait la main du
Prophète et en effaçait la sueur inondant son front.
"La main du Prophète, disait-elle émue, est certes
plus noble et meilleure que la mienne !" Et voilà
que le Prophète lui confessa qu'il éprouvait le goût
de la chair empoisonnée dans sa bouche. (Allusion
à cet accident où le Prophète avait mangé d'une
chair empoisonnée offerte à lui par des juifs.
Attentat dont il fut sauvé).
Histoires des prophètes
L'état du fiévreux bien aimé empira et ses
Compagnons s'assemblèrent dans la mosquée pour
se rassurer sur sa santé. Leurs voix se haussèrent au
point de parvenir au Prophète. Celui-ci demanda
qu'on l'emportât pour sortir voir les gens. Le voilà
sur son minbar, adressant aux fidèles rassemblés
ses derniers mots :
"Ô gens ! Mon rendez-vous avec vous, ce n'est pas
ici-bas, mais aux abords du Bassin. Par Allah, c'est
comme si je le voyais de là où je suis !
Ô gens ! Par Allah, ce n'est pas la pauvreté que je
crains pour vous, mais seulement (les mondanités
de) la vie ici-bas : Je crains que vous vous la
disputiez comme l'ont fait ceux qui vous ont
précédés, et qu'elle vous fasse périr comme elle les
a fait périr.
19
Ô gens ! Allah a fait un Serviteur choisir entre la
vie ici-bas et la rencontre de Allah. Et le Serviteur
a choisi la rencontre de Allah."
Seul 'Aboû Bakr comprit que le Serviteur en
question devrait être le Prophète même (BP sur
lui). Par suite, il fondit en larmes et ses
gémissements furent entendus : "Nous sacrifions
nos enfants pour toi ! Nous sacrifions nos biens
pour toi ! Nous sacrifions nos pères pour toi ! Nous
sacrifions nos mères pour toi !" Au malaise de la
foule à cause de l'interruption de 'Aboû Bakr, le
Prophète (BP sur lui) réagit fermement : "Ô gens !
Laissez 'Aboû Bakr (sans le réprimander) ! Par
Allah, aucun d'entre vous ne nous a rendu service
sans qu'on l'ait récompensé … Sauf 'Aboû Bakr. Je
n'ai pas pu le récompenser, alors j'ai laissé sa
récompense à Allah, à Lui la Majesté et la Gloire."
Puis, il reprit :
"Ô gens! Je vous recommande de prendre soin de
vos femmes! Je vous recommande de prendre soin
de vos femmes!! Ô gens! Tenez à la prière … Tenez
à la prière !
Qu'Allah vous mette à l'abri! Qu’Allah vous
assiste! Qu’Allah vous honore! Qu’Allah vous
préserve! Qu’Allah vous consolide ! Ô gens!
Passez mon salut à quiconque me suivra de ma
Nation jusqu'au jour du Jugement dernier!"
Enfin, le Prophète regagna son lit.
A la veille de son décès, le Prophète (BP sur lui)
sentit une montée de douleur. De son chevet, il vit
dans la bouche de son beau-frère, `Abdur-Rahmân
ibn 'Aboû Bakr, un bâtonnet de "siwak" mais il fut
incapable de le lui demander. `Â'icha, avec sa
La Sira du Prophète
A l'aube du 12ème jour du mois rabî`al-'awwal en
l'an 11 de l'Hégire, les musulmans faisaient la
prière à la mosquée de Médine : la toute ultime
prière vue par le Prophète Mohammed (BP sur lui).
Ne pouvant plus sortir, le Prophète écarta le rideau
séparant sa chambre du reste de la mosquée,
regarda les fidèles et sourit. Se faisant remarquer,
le Prophète fit pourtant geste aux prieurs de rester
en place. Il les regardait puis fit tomber le rideau.
A l'article de la mort, le Prophète posa sa tête sur la
poitrine de sa femme `Â'icha.
Le prophète de l'humanité mourut dans les bras de
sa
femme
?
Oui
!
bienveillance, vit sur quoi le regard du Prophète
était tombé, alors elle retira le siwak de la bouche
de son frère et le mit dans la bouche du Prophète
(par l'autre bout), mais il fut incapable de se frotter
les dents avec, car celui-ci était dur et le Prophète
agonisait. Donc `Â'icha reprit le siwak et le mit
dans sa bouche, à elle, pour le mouiller et le rendre
moins dur, puis elle le remit dans la bouche du
prophète. [Elle s'en souviendrait et dirait : ce fut un
honneur pour moi que ce soit ma salive qui entre en
dernier dans la bouche du Prophète (BP sur lui)
juste avant sa mort].
La fille du Prophète, Fâtima, ne put retenir ses
larmes en le voyant défaillant sur son lit ; elle avait
l'habitude d'être chaleureusement accueillie par son
père et d'en recevoir un baiser sur le front. "Ah père
! Quel chagrin te dévore !", s'exclama-t-elle. Et le
Prophète répondit : "Plus de chagrin pour ton père,
après ce jour là !" Puis il lui demanda de
s'approcher, et lui parla en secret. Fâtima pleura.
Mais un autre secret s'en suivit, faisant Fâtima
rayonner de joie. Plus tard Fâtima expliqua ses
réactions aux deux secrets : "D'abord, il m'avait dit
: 'Je serai mort pendant cette nuit.' Donc j'ai pleuré.
Ensuite, 'Et tu seras la première des miens à me
rejoindre.' Donc je me suis réjouie." [Sommes-nous
vraiment conscients de la petitesse de notre vie
séculière devant la grande joie de rejoindre le noble
Messager dans l'autre monde !]
Il ne mourut pas l'épée à la main en martyr, ni en
lisant le Coran, ni en priant : et Allah sait que ces
morts sont belles ! Non ! Il mourut dans les bras de
sa femme ! Tout un symbole ! Un honneur pour la
femme musulmane et un hommage à l'amour
conjugal. Voici un message auquel nous avons été
très peu attentifs malheureusement !
Puis, il leva le doigt et dit: « Plutôt la compagnie
du Très Haut ! Plutôt la compagnie du Très Haut !
»
En fait, ce qui se passa, c'est que l'archange Gabriel
entra et salua le Prophète : "Que la paix soit sur toi,
Ô Messager de Allah !" Et le Prophète répondit: «
Que la paix soit sur toi, Gabriel !»
Puis, Gabriel dit au Prophète (BP sur lui): «
L'Ange de la mort est à la porte, il demande
l'autorisation d'entrer et il ne la demandera à
personne après toi.» Le Prophète lui dit: «
Autorise-le à entrer, Gabriel !» (`Â'icha entendit le
Sa mort :
Prophète répondre et comprit que Gabriel et l'Ange
de la mort étaient présents).
L'Ange de la mort entra et dit: « Que la paix soit
sur toi, Ô Messager de Allah ! Allah m'a envoyé te
proposer de choisir entre la vie ici-bas et la
rencontre avec Lui. »
Malgré l'agonie, le Prophète leva la main et dit : «
Plutôt la compagnie du Très Haut ! Plutôt la
compagnie du Très Haut ! »
L’Ange de la mort se tint alors auprès de la tête du
Prophète (BP sur lui) et dit: « Ô toi, bon esprit esprit de Mohammed ibn `Abdillâh - ! Sors vers
l'agrément et les bonnes grâces d'un Allah satisfait
non fâché (contre toi) ! »
La main du Prophète (BP sur lui) tomba ! Et sa tête
devint lourde dans les bras de `Â'icha. Elle raconta:
« Je sus qu'il était mort mais je ne savais pas quoi
faire ! Alors j'écartai le rideau qui séparait ma
maison de la mosquée 3 , j’entrai chez les hommes
réunis à la mosquée et je criai : Le Prophète est
mort ! Le Prophète est mort !"
Réaction des Compagnons :
Toute la mosquée éclata en sanglots. `Alî ibn 'Abî
Tâlib ne trouva point la force de se lever de sa
place … `Othmân ibn `Affân resta muet, on
3
Seul le Prophète empruntait cette issue qui donnait sur
la mosquée. A chaque fois que le rideau était écarté les
gens voyaient apparaître le Prophète mais pas cette foisci.
Histoires des prophètes
20
La Sira du Prophète
tard, il déclarait : "A tout malheur qui m'a ensuite
touché, je me souviens de mon malheur à la perte
du Prophète : à côté de ce malheur, tout autre
malheur s'amenuise."
'Anas ibn Mâlik avait une vue un peu panoramique
: "Le Prophète est entré à Médine le lundi, faisant
rayonner toute chose dans la ville. Et il s'y est
éteint le lundi, laissant assombrir toute chose dans
la ville."
l'amenait par ici et par là comme un enfant ….
Quant à ‘Omar ibn Al-Khattâb, il brandit son épée,
ne voulant plus croire à cette nouvelle. Il s'écria :
"Hypocrites sont ceux qui prétendent que le
Messager est mort ! Certes, il est allé à la rencontre
de son Seigneur, comme l'avait fait Moïse, et il
reviendra parmi nous !" Fâtima dit : "Ah père ! Tu
as répondu à l'appel du Seigneur !! … Ah père ! Le
Paradis de Firdaws sera ton abri !! … Ah père ! A
Gabriel nous annonçons ta mort !"
De la toilette mortuaire, se chargeaient Al-`Abbâs,
`Alî ibn 'Abî Tâlib, 'Osâma ibn Zayd et Al-Fadl,
l'oncle du Prophète, qui lavaient le Prophète avec
ses vêtements. Ensuite les musulmans rentraient,
dix par dix, faire la prière funéraire sur leur
prophète qui fut ensuite enseveli dans la chambre
de `Â'icha. "Comment avez-vous fait pour, de bon
cœur, couvrir de terre le visage du Messager ?!"
s'exclama Fâtima.
Ce même jour à midi, Bilâl souleva l'appel à la
prière de Ad-Dhuhr :
"Allah est plus Grand… Allah est plus Grand…
J'atteste qu'il n'y a point de divinité à part Allah"
Arrivé à le formule : "J'atteste que Mohammed est
le Messager de Allah", Bilâl vit sa voix s'étouffer et
ses yeux fondre en larmes … les gémissements
retentirent alors partout dans la mosquée.
‘Aboû Bakr, lui, eut la réaction la plus pondérée : il
entra dans la chambre de `Â'icha, prit le défunt
vénéré dans ses bras, l'embrassa sur le front en
disant : "Comme tu sentais bon en étant vivant, et
comme tu sens bon en étant mort ! … Oh cher ami
! Oh notre chéri ! Oh notre bien-aimé ! Oh notre
prophète !" Ensuite, il sortit sermonner les fidèles
traumatisés au sein de la mosquée : "Ô gens !
Quiconque adorait Mohammed, voici que
Mohammed est mort ! Et quiconque adorait Allah,
certes Allah est vivant et ne meurt pas !" Et il récita
ce verset :
"Mohammed n'est qu'un messager - des
messagers avant lui sont passés -. S'il mourait,
donc, ou s'il était tué, retourneriez-vous sur vos
talons? Quiconque retourne sur ses talons ne
nuira en rien à Allah; et Allah récompensera
bientôt les reconnaissants." (TSC, 'Âl `Imrân La
Famille de `Imrân : 144)
Multiplier nos moments célébrant son
hommage. Répétons : "Seigneur ! Répand Ta
bénédiction et Ta Paix sur le Prophète Mohammed"
2Etudier sa biographie
3Suivre ses traditions Sounna (éthique et
cultes)
4Visiter la cité du Prophète, Médine
AmrKhaled.net ©‫ﺟﻤﻴﻊ ﺣﻘﻮق اﻟﻨﺸﺮ ﻣﺤﻔﻮﻇﺔ‬
Cet article peut être publié ou copié sous une
forme inchangée pour des usages privés ou
personnels, à condition de mentionner sa source
d'origine. Tout autre usage de cet article sans
une autorisation écrite préalable de la part de
l'Administration du site est strictement interdit.
Pour plus d’informations :
[email protected]
Comme tout homme, le Prophète –Bénédiction et
Paix sur lui - est mort. Il a été couvert de terre.
Notre devoir envers lui se résume en quatre points.
Un devoir qui tient comme une manifestation
d'amour pour lui :
Là, l'épée tomba de la main de ‘Omar ibn AlKhattâb qui quitta aussitôt la mosquée, à la
recherche d'un lieu retranché pour y pleurer. Plus
Histoires des prophètes
1-
21
La Sira du Prophète