Préfiguration ou réminiscence
Transcription
Préfiguration ou réminiscence
fiche 2 Bateauxmouches L’homme bateaux-mouches En 1860, l’entrepreneur Michel Félizat installe son chantier de construction de bateaux dans le quartier de la Mouche, le long d’une lône située entre le Rhône et la halle Tony-Garnier. Lorsque les premiers spécimens à coque métallique, à hélices et à vapeur, sortent de ses ateliers, ils sont simplement baptisés « Mouche 1 », « Mouche 2 »... Le chantier naval Félizat construit les embarcations dévolues au transport de passagers sur la ligne la Mulatière-Vaise, puis une partie des trente « Mouche » livrées à la capitale pour l’exposition universelle de 1867. En 1881, Michel Félizat vend son affaire. L’entreprise de travaux public Borie, qui rachète le terrain en 1950, ensevelit une page de l’histoire lyonnaise en comblant la « lône Félizat ». 2) À partir du Moyen-Age, l’invention de la technique du « bac à traille » sécurise et simplifie considérablement les traversées : grâce à une poulie, le bac était relié à un filin tendu entre deux tours situées de chaque côté du fleuve. Des vestiges subsistent dans l’agglomération, telle la reproduction de la traille de Vernaison. 3) Lors de la Biennale d’art contemporain de 2005, l’expérience de navettes reliant les différents sites d’exposition via le fleuve, de la Sucrière au musée d’Art contemporain, a remporté un franc succès. 1) Dans les années 1900, les Lyonnais embar- quaient en masse à bord des bateaux-mouches de la Compagnie des Abeilles pour des journées de détente et de baignade sur la Saône. 4) Un projet de navettes sur le Rhône à l’initia- tive du syndicat mixte Rhône Pluriel pourrait voir le jour. À vocation touristique, elles relieraient différentes haltes fluviales de Grigny à Saint-Pierre-de-Bœuf dans la Loire. Sur 2005 et 2006, Navig’Inter, le plus important opérateur de croisières lyonnais, a transporté 242 891 personnes sur le Rhône. Une fréquentation importante due notamment à l’opération « Biennale d’art contemporain 2005 », qui a permis au public de se rendre à la Sucrière, port Rambaud, en navettes. idéecouvertes 242 891 B AT E AU X - M O U C H E S M O D E R N E S D’avril à octobre, la société Navig’Inter propose de renouer avec la tradition des bateaux-mouches à la lyonnaise grâce à des promenades commentées sur le Rhône et la Saône. Une heure pour découvrir l’insolite île Barbe ou une heure quinze pour un tour unissant la Saône sinueuse et les quais du Rhône, voilà une insolite façon de redécouvrir Lyon ! En été, un parcours nocturne est proposé les vendredis et samedis. L’embarquement se fait à partir du quai des Célestins (Lyon 2e). Renseignements au 04 78 42 96 81. www.naviginter.fr U N R E P A S A U F I L D E L’ E A U Fleuron de la flotte de Navig’Inter, le bateau Hermès propose chaque jour un déjeuner et un dîner croisière, confectionnés à bord par le chef Gilles Develle, toque blanche lyonnaise. Au départ du quai Claude-Bernard (Lyon 7e). Renseignements au 04 78 42 96 81. www.naviginter.fr T R A I T E M E N T S D E FAV E U R Les Yachts de Lyon proposent différents niveaux de vedettes fluviales. A découvrir : la navette circulant chaque dimanche, de juin à septembre, entre Gerland et la Cité internationale pour une nouvelle vision des berges du Rhône. A réserver : un bateau-taxi de 14 mètres pour toutes balades à la carte sur le fleuve. Et à savourer : un tête-à-tête romantique, un apéritif VIP ou une réception à bord du Volupté. Renseignements au 04 72 56 51 23. www.bateauvolupte.com À VIENNE La Compagnie des Bateaux de Vienne organise des croisières-promenades à bord du Livia pour découvrir la Vienne antique et propose des déjeuners « navigants ». Renseignements au 04 74 57 49 60. www.bateau-livia.com Quand Lyon prend la mouche... Préfiguration ou réminiscence ? Régulièrement évoquée, l’idée d’instaurer des navettes fluviales au cœur de la ville, traits d’union entre les quartiers tournés vers le fleuve de la Cité internationale et de la Confluence, trouvera peut-être sa concrétisation dans l’avenir. En attendant, la formule peut se prévaloir d’une belle histoire car les premiers bateaux-mouches ont pris leur envol à Lyon... n’en déplaise aux Parisiens ! En 1862, les Lyonnais Plasson et Chaize obtiennent l’autorisation d’exploiter une ligne de bateaux-omnibus entre La Mulatière et Vaise. Celle-ci est desservie par des embarcations construites dans le quartier de la Mouche, à Gerland. Les « mouches » lyonnaises fonctionnent à partir de 1863. Attractif en raison de son faible coût, le service connaît une bonne fréquentation : 1,5 million de passagers en moyenne et un pic à 4 millions d’usagers en 1871. En 1867, souhaitant faire transiter une partie des visiteurs par la Seine, les organisateurs de l’Exposition universelle commandent trente bateaux à la Compagnie des bateaux omnibus de Lyon. Construits en moins de huit mois et tous identiques, ils sont livrés à Paris par convois de 5 ou 10 en remontant la Saône, le canal de Bourgogne, l’Yonne et la Marne. Pari tenu ! Cette année-là, ils transportent 2,7 millions de passagers. Aujourd’hui, les bateaux-mouches restent indissociables de l’atmosphère parisienne. A Lyon, alors que la Compagnie des bateaux-mouches a été rachetée en 1901 par les Nouveaux Tramways Lyonnais, ils sont très certainement appelés à revenir sur le devant de la scène.