DORMIR 100 ANS

Transcription

DORMIR 100 ANS
pAULINE BUREAU . cIE la PART DES ANGES
DORMIR 100 ANS
Fiche pédagogique réalisée par
Alexandra Pulliat, professeure missionnée
PRéSENTATION DU SPECTACLE
Prenez connaissance des extraits d’un article lu sur le site suivant:
http://culturellementvotre.fr/2016/02/08/critique-dormir-cent-ans-pauline-bureau/
LA RENCONTRE DE DEUX SUBJECTIVITés
D’un côté, il y a Aurore, jeune fille de 12 ans qui prend des cours de danse et joue du piano. Elle photographie son
corps tous les jours pour observer la transformation qu’elle sent venir et a pris la drôle de manie de tout compter
: ses pas de danse, mais aussi les mots de ses interlocuteurs lorsqu’ils s’adressent à elle. De l’autre, Théo, 13 ans,
vient d’intégrer une nouvelle classe et se sent seul, que ce soit chez lui, son père étant souvent absent à cause de ses
obligations professionnelles, ou au collège, où il a du mal à aller vers les autres. Quand il rentre chez lui, il parle à la
Grenouille, le héros de sa bande-dessinée préférée. Voisins de bureau en classe bien qu’ils ne se soient jamais vraiment parlé, Aurore et Théo vont se rencontrer en rêve.
Bien que la première partie de la pièce semble se dérouler dans ce que l’on pourrait nommer platement « la réalité »,
Dormir cent ans n’est pas vraiment scindée en deux parties étanches l’une vis à vis de l’autre. L’onirisme et le décalage se font sentir dès le début, que ce soit par la curieuse et absurde manie d’Aurore de tout compter ou encore par
le dialogue entre Théo et son ami imaginaire la Grenouille, personnage qui exprime ce que le jeune adolescent a du
mal à articuler. L’histoire ne nous est pas seulement contée du point de vue de ces deux personnages : c’est leur vie
intérieure qui prend vie au travers de la pièce et le moment qui nous amène à la scène centrale du rêve est amené
avec beaucoup de finesse.
Ce rêve commun, que partagent Aurore et Théo, est finalement la rencontre de deux subjectivités, qui étaient
jusque-là seulement mises en parallèle. Malgré la scène de la rencontre en classe, les deux jeunes pré-adolescents
ne s’étaient pas vraiment parlé, n’avaient noué aucun lien. Pauline Bureau convoque dans cette scène une imagerie
poétique et des éléments liés aux contes. Le titre de la pièce évoque bien sûr La belle au bois dormant, tout comme
le prénom de la jeune héroïne, mais Dormir cent ans est loin d’être une adaptation de cette célèbre histoire. Pas de
princesse à sauver ici, ni de baiser : les deux protagonistes sont en état de sommeil (au propre comme au figuré) et
vont « s’éveiller » grâce à leur rêve commun, qui va les pousser à sortir d’eux-mêmes et vivre cette période particulièrement riche en bouleversements qu’est l’adolescence.
Une vision onirique de l’entrée dans
l’adolescence
Le rêve se fait ainsi métaphore des craintes liées à cette période. « Je ne sais pas où je suis. Ca me fait peur. Tout ce
qu’on m’a appris ne sert à rien dans cette forêt « , déclare ainsi Aurore au tigre qu’elle rencontre dans son rêve, exprimant ainsi son désarroi face à cette période de sa vie qui ouvre sur l’inconnu. Plusieurs interprétations sont possibles
ici : on peut par exemple être amené à penser que le rêve rejoue, sur un mode onirique, la rencontre en classe entre
Aurore et Théo et ce bref moment où leurs coudes se sont touchés. Il symboliserait alors la naissance d’un désir, tout
comme l’histoire de La Belle au bois dormant raconte l’éveil d’une jeune fille à son propre désir.
Pistes de travail possible avec les
enfants avant le spectacle :
Activité 1 : Les enfants ont comme supports les photos suivantes extraites du spectacle :
Consigne : Maintenant que tu as examiné ces images, tente de répondre à ces questions :
-Essaie de deviner à partir de ces trois images qui sont les personnages ? Quel peut être leur rôle, leur caractère ?
-Quels sont les rapports qui peuvent exister entre eux ?
-Ces personnages ont-ils des points communs ?
-Vois-tu dans ces images des éléments ou des personnages qui pourraient te faire penser à l’univers des contes
?
Lis ces extraits : tente de voir à quel extrait pourrait correspondre chacune des images du spectacle :
Extrait 1 :
Je me suis prise en photo vingt-deux fois cette semaine. Douze fois habillée, cinq fois en chemise de nuit,
quatre fois en culotte et une fois nue. (Elle regarde les photos.) Je ne sais pas. Je ne sais pas ce qui a changé.
Extrait 2 :
Tu crois que c’est par là ?
(Le tigre rugit.)
Je ne sais pas où je suis. Ca me fait peur. Tout ce qu’on m’a appris ne sert à rien dans cette forêt.
Extrait 3 :
-Et à la récréation, tu fais quoi ?
-Je marche.
-C’est-à-dire ?
-Je traverse la cour, je vais aux toilettes. Je reste un peu aux toilettes. Je ressors. Je retraverse la cour. Je vais
sous le préau. Je lis les panneaux, je les connais par coeur. J’ai pas envie que ça se voie que je suis tout seul.
Extrait 4 :
Ailleurs dans la ville, Théo continue son chemin en skate. Derrière lui, une grenouille en queue de pie.
Extrait 5 :
Aurore est seule. Elle s’endort.
Les papiers peints de leurs deux maisons se transforment en arbres. La forêt envahit le plateau. Un lapin en
costume-cravate apparaît. Il goûte le gâteau d’Aurore et le vole.
Aurore se réveille. Elle est seule.
-Il y a quelqu’un ?
(Silence.)
-Il y a quelqu’un ?
(Une chouette se réveille, hulule, regarde Aurore et s’envole.)
-Il y a quelqu’un ?
On peut imaginer aussi de partir des extraits sans avoir vu les images et de proposer aux enfants de lire/ jouer
ces extraits et de faire des hypothèses sur leur signification (le rapport au conte/à Alice au pays des merveilles
peut assez vite leur venir à l’esprit).
Activité 2
Consigne : A partir de l’extrait suivant, raconte tes rêves et tes craintes :
Aurore a 13 ans. Elle dit:
« J’ai peur à chaque minute.
Qu’il m’arrive quelque chose.
Qu’il ne m’arrive rien.
Que l’on m’aime.
Que l’on ne m’aime pas.
Que l’on ne m’aime plus. »
Elle s’endort et elle rêve…
Activité APrès le SPECTACLE
Consigne : Tu es scénographe, explique tes choix de décors, de costumes et d’objets, de lumières, de sons…
Tu peux choisir un moment que tu as particulièrement apprécié dans le spectacle afin de l’analyser.