Sarkozy se projette déjà dans l`après-grèves
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Sarkozy se projette déjà dans l`après-grèves
www.lemonde.fr Mercredi 21 novembre 2007 63e Année - N˚19541 - 1,30 ¤ - France métropolitaine --- Sarkozy se projette déjà dans l’après-grèves Réformes L’Elysée prépare des annonces sur le pouvoir d’achat Fondateur : Hubert Beuve-Méry - Directeur : Eric Fottorino La crise bancaire s’aggrave et s’étend aux assurances a crise bancaire continue à s’aggraver aux Etats-Unis, provoquant de fortes turbulences sur les places boursières internationales. L’indice Dow Jones de la Bourse de New York a reculé de 1,66 %, lundi 19 novembre, entraîné par le plongeon de 5,88 % du titre Citigroup. Le premier groupe bancaire mondial, dont le président Charles Prince a démissionné début novembre, pourrait enregistrer 15 milliards de dollars de pertes supplémentaires au cours des prochains mois. La facture des dégâts provoqués par la crise des crédits immobiliers à risques américains – subprimes – ne cesse de s’alourdir. Cet été, la Réserve fédérale américaine l’avait estimée à 100 milliards de dollars. Les experts ont ensuite évoqué un montant de 200 milliards, puis de 400 milliards de dollars. La banque américaine Goldman Sachs avance aujourd’hui une somme de 2 000 milliards de dollars, soit plus que le produit intérieur brut (PIB) de l’Italie. Limitée d’abord au seul compartiment des subprimes, la crise s’étend désormais à l’ensemble des marchés du crédit. Les pertes subies par les banques sur le secteur des produits structurés – des instruments financiers très comple- L Décrochage ACTION CITIGROUP À LA BOURSE DE NEW YORK, en dollars 55 50 45 40 32,0 35 30 21 mai 2007 19 novembre 2007 Source : Bloomberg xes – sont sans cesse révisées à la hausse. Les compagnies d’assurances, qui avaient été jusqu’à présent épargnées, sont à leur tour touchées. Le numéro un mondial de la réassurance, le groupe helvétique Swiss Re, a annoncé lundi une perte de 1,2 milliard de francs suisses liée à la crise des subprimes. Et l’inquiétude grandit, outre-Atlantique, quant à la solidité des sociétés spécialisées dans la garantie d’emprunts obligataires. a Lire page 13 Le plan américain pour lutter contre la « talibanisation » du Pakistan ace à la « talibanisation » de l’Afghanistan et du Pakistan, l’armée américaine va proposer à l’administration Bush un « plan » pour s’allier des tribus rebelles pakistanaises, a confirmé, lundi 19 novembre, le Pentagone. Conçu par l’amiral Eric Olson, chef du commandement des opérations spéciales, ce projet consisterait à « acheter » des chefs de clan dans les « zones tribales » pakistanaises, à la lisière de l’Afghanistan, et à les inciter à mener des « opérations contreinsurrectionnelles ». Washington débloquerait 350 millions de dollars sur cinq ans. L’armée américaine éviterait un engagement direct, tout en se réservant la possibilité de faire intervenir « dans certains cas » ses commandos d’élite. F près la grève, la réforme continuera. Nicolas Sarkozy entend poursuivre sa marche en avant en menant de front tous les chantiers engagés, persuadé d’avoir été compris des Français. Alors que les syndicat des transports devaient rencontrer, mercredi 21 novembre, la direction de la SNCF et de la RATP au lendemain d’une nouvelle journée de grève à laquelle se sont joints les agents des services publics, le chef de l’Etat semble prendre acte d’une sortie de crise à son avantage et d’un retour à la normale A PAGE TROIS L’oligarque de Donetsk espéré pour la fin de la semaine. C’est le moment qu’il a choisi pour intervenir devant les Français, jeudi ou vendredi, pour annoncer des mesures, en cours d’élaboration, en faveur du pouvoir d’achat des fonctionnaires et des salariés du privé. Il en profitera pour maintenir son cap. Désormais persuadé que la réforme des régimes spéciaux « va passer », il souhaite faire « passer les autres » (fusion ANPE-Unedic, rapprochement DST-Renseignements généraux, carte judiciaire, carte hospitalière, contrat de travail, etc.), au risque de nouveaux conflits. Aucune ne se fera sans douleur ni contestation, juge le chef de l’Etat. Pour M. Sarkozy, ce long conflit a démontré le bien-fondé de sa méthode de fermeté et de dialogue, dont il entend faire sa marque. Malgré plusieurs reculs dans les sondages, il ne renonce pas à son credo volontariste : les Français l’ont élu pour changer la France, et, quels que soient les obstacles inévitables, il le fera. a Lire pages 9 à 11, Débats page 19 et l’éditorial page 2 Lire page 4 « Beowulf », légende ancestrale Justice et film mutant sans prises de vue La controverse de la carte « Rachida Dati a le courage de s’attaquer à une réforme de la carte judiciaire. Ce n’est pas facile. Mais je désapprouve sa méthode », déclare au Monde la socialiste Elisabeth Guigou, elle-même ancienne ministre de la justice. Page 11 L’Ukrainien Rinat Akhmetov a bâti sa fortune sur les ruines du communisme. Son empire : les mines et la métallurgie. Il a échappé à deux tentatives d’assassinat. Une seule passion le fait sortir de sa réserve : son club de football, le Chaktior Donetsk. et Focus page 22 Enquête Police sous surveillance Sciences Le déluge et l’agriculture L’effondrement d’une calotte glaciaire, il y a 8 200 ans, aurait provoqué un brutal afflux d’eau douce en Méditerranée. Des populations qui maîtrisaient l’agriculture au Proche-Orient auraient alors migré vers l’Europe. Page 7 Le plan de l’amiral Olson s’inspire de l’expérience de la lutte contre la guérilla sunnite irakienne dans la province d’AlAnbar, à l’ouest de Bagdad. Grâce à une phase de contacts secrets avec les chefs de tribu, menés par l’ex-ambassadeur américain Zalmay Khalilzad et les services de renseignement, puis au recrutement de 70 000 miliciens, Washington a trouvé des alliés dans la lutte contre les mouvements djihadistes qui s’inspirent d’Al-Qaida. Ces trois derniers mois, la violence a diminué de moitié dans cette zone. Mais le Pakistan n’est pas l’Irak. Et des experts américains mettent en garde contre cette stratégie d’armement de tribus ennemies des Etats-Unis. a Ray Winstone. PARAMOUNT PICTURES vec son film Beowulf, qui sort sur les écrans mercredi 21 novembre, le cinéaste américain Robert Zemeckis s’empare d’un des plus vieux textes de la littérature européenne. Mais cette épopée ancestrale et sanglante est aussi une saga digitale qui préfigure le cinéma de demain. A Les acteurs, notamment Ray Winstone, Anthony Hopkins et Angelina Jolie, n’ont pas été filmés. Ils ont joué leurs scènes sur un plateau, sans décors et sans costumes, alors que des capteurs installés sur leurs corps et leurs visages enregistraient chaque geste, aussitôt stocké sous forme numérique. a Lire page 25 Le mouvement Copwatch est né à Berkeley, en Californie, il y a quelques années. Ses membres suivent les policiers la nuit, les filment, prennent des notes. Leur but : dénoncer les exactions des forces de l’ordre contre les sans-domicilefixe ou les membres des minorités noire ou latino. Pages 20-21 D E L ’ E X C E P T I O N L A R E G L E L’ABUS D’ALCOOL EST DANGEREUX POUR LA SANTÉ. A CONSOMMER AVEC MODÉRATION. Algérie 60 DA, Allemagne 1,90 ¤, Antilles-Guyane 1,90 ¤, Autriche 2,00 ¤, Belgique 1.30 ¤, Cameroun 1 400 F CFA, Canada 3,25 $, Côte d’Ivoire 1 400 F CFA, Croatie 18,50 Kn, Danemark 20 KRD, Espagne 2,00 ¤, Finlande 2,50 ¤, Gabon 1 400 F CFA, Grande-Bretagne 1,20 £, Grèce 2,00 ¤, Hongrie 595 HUF, Irlande 2,00 ¤, Italie 2,00 ¤, Luxembourg 1,30 ¤, Maroc 10 DH, Norvège 22 KRN, Pays-Bas 2,00 ¤, Portugal cont. 2,00 ¤, Réunion 1,90 ¤, Sénégal 1 400 F CFA, Slovénie 2,20 ¤, Suède 25 KRS, Suisse 2,80 FS, Tunisie 1,8 DT, USA 3,00 $, Afrique CFA autres 1 400 F CFA, 2 0123 Editorial YouTube, le tam-tam planétaire Limites du volontarisme A lors que ses conseillers affirment qu’il suit les conflits sociaux sur les régimes spéciaux « minute par minute », Nicolas Sarkozy feint de considérer ceux-ci comme quasi résolus. Le président de la République a déjà ouvert le dossier suivant : le pouvoir d’achat. Les fonctionnaires qui ont placé ce sujet en tête de leurs revendications, mardi 20 novembre, ne sont pas les seuls à se plaindre de l’insuffisance de leurs revenus. La perte – réelle ou ressentie – du pouvoir d’achat est l’une des principales préoccupations des Français, notamment dans les classes moyennes. En homme politique expérimenté, Nicolas Sarkozy l’avait compris très tôt. Tandis que la droite affirmait encore qu’il n’y avait pas de baisse du pouvoir d’achat et que l’augmentation des prix liée à l’euro résultait en partie d’un effet d’optique, le candidat à l’Elysée avait affirmé vouloir être « le président du pouvoir d’achat ». Mais, en économie de marché, l’augmentation du pouvoir d’achat ne dépend que très partiellement du pouvoir politique. Celui-ci a abattu, dès cet été, la seule carte à sa disposition – les prélèvements fiscaux et sociaux – en exonérant les heures supplémentaires ainsi que les intérêts d’emprunts immobiliers. Mais le volontarisme a ses limites. Contraintes budgétaires obligent, ce que le gouvernement a accordé d’un côté, il l’a repris en partie de l’autre en instaurant une franchise sur les dépenses médicales qui va toucher les foyers les plus modestes. A part ces mesures, le gouvernement a, jusqu’à présent, surtout fait de la gesticulation. Convoquer les pétroliers à Bercy, par exemple, ou organiser une conférence sur le pouvoir d’achat et l’emploi. Deux initiatives qui n’ont, comme cela était prévisible, débouché sur aucune mesure concrète. Peut-il aller au-delà ? C’est peu probable. Le gouvernement ne peut agir qu’à la marge sur les prix de l’énergie, sur ceux des biens alimentaires et sur ceux des logements, les trois secteurs les plus inflationnistes aux yeux de l’opinion. Au-delà de réponses ponctuelles, comme la réforme des relations entre la grande distribution et les industriels, le seul moyen d’augmenter significativement et durablement le pouvoir d’achat des Français est de favoriser la croissance économique. L’un ne va pas sans l’autre. Cela passe par des mesures à long terme, comme la réforme du marché du travail (bien au-delà de la fusion entre l’Unedic et l’ANPE), la réforme de l’Etat et l’investissement dans la formation et l’innovation. Cela nécessite du courage et également une certaine patience. En principe, le chef de l’Etat devrait être le premier pédagogue en la matière. En calant sa communication sur les sondages d’opinion, Nicolas Sarkozy risque d’aboutir au résultat inverse : laisser croire que lui-même doute de la politique mise en œuvre. a Société éditrice du « Monde » SA Président du directoire, directeur de la publication : Pierre Jeantet Vice-président : Bruno Patino Directeur du « Monde » : Eric Fottorino Secrétaire général du directoire : Pierre-Yves Romain Directeur adjoint : Laurent Greilsamer Directeur général délégué : Patrick Collard Directeur de la rédaction : Alain Frachon Directeur adjoint de la rédaction : Jacques Buob Directeur éditorial : Gérard Courtois Rédacteurs en chef : Sophie Gherardi, Patrick Jarreau, Michel Kajman et Franck Nouchi (« Le Monde 2 ») Responsable de la conception : Eric Azan Directeur artistique : Quintin Leeds ; chef d’édition : Françoise Tovo Délégué général : Olivier Biffaud ; secrétaire général : Jean-Pierre Giovenco Médiatrice : Véronique Maurus Directeur des relations internationales : Daniel Vernet Conseil de surveillance : Alain Minc, président ; Jean-Michel Dumay, vice-président Anciens directeurs : Hubert Beuve-Méry (1944-1969), Jacques Fauvet (1969-1982), André Laurens (1982-1985), André Fontaine (1985-1991), Jacques Lesourne (1991-1994), Jean-Marie Colombani (1994-2007) Le Monde est édité par la Société éditrice du Monde SA Durée de la société : quatre-vingt-dix-neuf ans à compter du 15 décembre 2000. Capital social : 149 017 497 ¤. Actionnaires directs et indirects : Le Monde SA, Le Monde et Partenaires Associés, Société des rédacteurs du Monde, Société des cadres du Monde, Société des employés du Monde, Société des personnels du Monde, Fonds commun de placement des personnels du Monde, Société des personnels du groupe des publications de la Vie catholique, Association Hubert-Beuve-Méry, Société des lecteurs du Monde, Le Monde Entreprises, Le Monde Europe, Le Monde Investisseurs, Le Monde Presse, Le Monde Prévoyance, Claude-Bernard Participations, Investmonde. Rédaction : 80, boulevard Auguste-Blanqui,75707 Paris Cedex 13 Tél. : 01-57-28-20-00 ; télex : 202806F ; télécopieur : 01-57-28-21-21 Courrier des lecteurs : par télécopie : 01-57-28-21-74 ; Par courrier électronique : [email protected] Médiateur : [email protected] Abonnements : Par téléphone : de France 0-825-000-778 (0,15 TTC/min) ; de l’étranger : (33) 3-44-31-80-48. 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Commission paritaire des publications et agences de presse n° 0707 C 81975 ISSN 0395-2037 Imprimerie du Monde 12, rue Maurice-Gunsbourg 94852 Ivry cedex Président : Patrick Collard Directeur général : Stéphane Corre PRINTED IN FRANCE 80, bd Auguste-Blanqui 75707 PARIS CEDEX 13 Tél : 01-57-28-39-00 - Fax : 01-57-28-39-26 T apez www.youtube.com et regardez les vidéos que des millions d’internautes y mettent en ligne. L’expérience est passionnante. Bric-à-brac planétaire, miroir déformant d’une époque submergée par le numérique, YouTube et ses semblables (DailyMotion, Metacafe…) bouleversent les modes de communication, en incitant les internautes à exhiber à chaque instant leurs vérités et leurs passions. De tout un peu, dans un désordre déconcertant : un clip sur les Spice Girls ; des dirigeants de Google discutant du futur système d’exploitation pour téléphone mobile Android ; les meilleurs buts de Maradona ; trois adolescents, « Thomas, Lucien et Nessim », en luge sur la neige, filmés par « Olivier » ; la campagne présidentielle américaine sous toutes ses coutures… En France, quelque 7 millions d’internautes regardent chaque mois YouTube, et ils sont 67 millions dans le monde. Médias de masse, médias alternatifs, YouTube et ses clones sont désormais ancrés dans la réalité sociale. Que signifie leur spectaculaire essor ? 1. La fin de la télé de papa. Les grands-messes façon « 20 heures » ont vécu. Place aux contenus générés directement par les utilisateurs. Non seulement les internautes produisent leurs propres « émissions », mais, dans le fatras des vidéos disponibles sur YouTube, ils visionnent quoi bon leur semble. Insensiblement, la fonction « programmation », dont les grandes chaînes avaient le monopole, est passée entre les mains des internautes. Ce n’est pas pour rien que, en 2006, Google a acquis YouTube. A un prix à première vue exorbitant : 1,65 milliard de dollars en actions Mercredi 21 novembre 2007 (1,17 milliard d’euros). Google compte faire de YouTube la chaîne du futur, une télévision à la demande, accessible sur de multiples supports, du portable traditionnel aux téléphones mobiles intelligents. Analyse Bertrand Le Gendre Les télévisions installées, CBS, la BBC ou TF1, vont devoir évoluer. Sinon, elles perdront leurs téléspectateurs, particulièrement les plus jeunes, au profit de ces sites de partage. Certaines ont déjà passé des accords avec YouTube pour y mettre quelques-unes de leurs émissions en ligne. Mais elles hésitent à aller plus loin, de peur de perdre la maîtrise de leurs contenus, leur raison d’être. 2. La mort lente du copyright. On trouve tout, rayon musiques, sur YouTube : Miles Davis en concert et Karajan dirigeant la Cinquième Symphonie de Beethoven, les clips des Beatles et ceux du « DJ » David Guetta. On y trouve aussi des séries télévisées et des films. En toute illégalité. YouTube est dans le collimateur des majors du disque et des grandes chaînes de télévision, qui lui réclament des dommages et intérêts colossaux pour ces violations répétées du droit d’auteur. A elle seule, Viacom (MTV, Paramount Pictures…) exige 1 million de dollars de YouTube, qui est poursuivi en France par la Ligue de football professionnel et la Fédération de tennis pour avoir diffusé en ligne des matches « piratés ». Réception par Pessin YouTube argue de sa bonne foi : il n’est qu’un hébergeur. Ce n’est pas lui le fautif, mais les internautes qui mettent en ligne ces contenus protégés par la loi. Devant l’orage qui gronde, YouTube et DailyMotion s’emploient à retirer de leurs sites les séries américaines, films et clips musicaux qui ne devraient pas s’y trouver. En même temps, les outils de filtrage dont ils disposent sont encore embryonnaires. Surtout, la tâche est colossale. En pratique, ni YouTube, ni DailyMotion, ni Metacafe ne sont capables de supprimer en temps réel les contenus litigieux dont ils sont bombardés. S’ils y parvenaient, ils seraient beaucoup moins attrayants. Sans l’avouer, ils prospèrent sur la mort annoncée du copyright. 3. La politique revisitée. Si l’on tape « Sarkozy » dans la boîte « Rechercher » de YouTube, on tombe sur une vidéo intitulée « Le vrai Sarkozy », qui accable, sur une musique de thriller, le président de la République : « Populiste, ultralibéraliste, sécuritaire… » Une autre vidéo le montre hilare au sommet du G8 en Allemagne, cherchant ses mots devant des journalistes interloqués. Accompagnée d’une légende prétendant que le président était saoul (il ne boit pas d’alcool), cette vidéo a fait le tour du monde. Apparemment, les internautes ne s’en lassent pas. Que fait le service communication de l’Elysée ? Pourquoi n’a-t-il pas installé sur YouTube, cette agora sans frontières, des séquences favorables au président ? Il y en a, mais dans les profondeurs du site. Sur la même page « Sarkozy » de YouTube, Tony Blair donne une leçon de cyber-savoirfaire au président français. C’est sur YouTube que le « premier » britannique a choisi, en juin, de féliciter le nouvel élu. La vidéo y est toujours. Les élites américaines, elles aussi, ont compris le parti qu’elles pouvaient tirer des sites de partage. En collaboration avec YouTube, CNN a retransmis au printemps un débat opposant les candidats démocrates à la Maison Blanche. Contrairement à la tonalité dominante des médias américains, les internautes leur ont posé beaucoup moins de questions sur l’Irak que sur le changement climatique, la protection sociale ou les droits des homosexuels. A quelques mois des primaires, ces préoccupations, jaillies des profondeurs de YouTube, n’ont échappé ni à la presse traditionnelle ni aux candidats. 4. Une caisse de résonance planétaire. Vingt-quatre heures sur vingt-quatre, YouTube agrège des contenus « postés » du monde entier. Le hit-parade des vidéos les plus regardées change constamment mais il est très parlant. L’une des plus fameuses montre un comédien en jean et tee-shirt se déhanchant sur Hound Dog, d’Elvis Presley, puis sur YMCA, des Village People, sur d’autres tubes encore. Intitulé « Evolution dance », ce clip de six minutes a été vu… 64 millions de fois. YouTube est un tremplin où n’importe quel artiste amateur a sa chance. Une formidable caisse de résonance, qu’aucune entreprise « communicante » ne peut ignorer. Renault-F1 a été l’un des premiers à en tirer les conclusions en y installant un clip à la gloire d’Alonso après la victoire de celui-ci en championnat du monde l’année dernière. Naviguer sur YouTube c’est aussi toucher du doigt, jour après jour, le « clash » des civilisations. L’une des vidéos les plus en vogue en ce moment a pour titre « La vérité sur l’islam, par une ex-musulmane ». Les yeux fixés sur la caméra, une dame arabe y dénonce l’« arriération » de cette religion. Les réactions pleuvent : plus de 200 000 commentaires à ce jour pour 1,6 million d’internautes qui l’ont vue. a Nouveau duo à Berlin L a grande coalition des chrétiens-démocrates et des sociaux-démocrates en Allemagne traverse des jours agités, alors que, en principe, il lui reste encore deux ans à tenir. La chancelière Angela Merkel vient de perdre son interlocuteur privilégié chez ses partenaires du SPD. Le ministre du travail et vice-chancelier, Franz Müntefering, a démissionné pour des raisons familiales. Il veut se consacrer à la convalescence de sa femme, opérée d’un cancer pour la cinquième fois. La charge de vice-chancelier a échu au ministre des affaires étrangères, Frank-Walter Steinmeier. On est ainsi revenu à une tradition non écrite datant des années 1960, selon laquelle le chef de la diplomatie est le numéro deux du gouvernement fédéral. M. Steinmeier est un des ministres les plus populaires de la grande coalition, mais, là encore, la tradition est respectée. Peut-être parce qu’il ne porte pas directement la responsabilité des décisions, souvent impopulaires, de politique intérieure, le titulaire des affaires étrangères est généralement une personnalité appréciée du public allemand. La cohabitation avec Mme Merkel s’annonce délicate. M. Steinmeier a fait le plus clair de sa carrière, en tant que conseiller, dans l’ombre de l’ancien chancelier Gerhard Schröder. Son ascension dans le Parti social-démocrate est récente mais ful- gurante. Ministre sans jamais avoir été député – ce qui, dans la République parlementaire d’outre-Rhin, n’est pas courant –, il a eu une élection de maréchal à la vice-présidence de son parti avant d’avoir occupé le moindre poste dans l’appareil. Il lui reste à s’y tailler un fief. Ce ne sera pas facile pour ce modéré, alors que le SPD a tendance à se durcir sous la pression de la gauche radicale. Chef de la chancellerie au temps de la coalition rouge-verte, M. Steinmeier a supervisé les réformes sociales mises en œuvre par le deuxième gouvernement Schröder (2002-2005) et poursuivies Chronique International Daniel Vernet par Mme Merkel. Il vient de s’adjoindre un nouveau secrétaire d’Etat spécialement chargé de coordonner l’action des ministres sociaux-démocrates. Comme l’union, la grande coalition est en effet un combat. Chacun des deux partenaires essaie de se placer dans la situation la plus favorable en vue des prochaines élections. La concurrence va donc aller croissant d’ici à 2009. Et, avec elle, les conflits qui devraient entraîner une paralysie du gouvernement. Chrétiens-démocrates et sociaux-démocrates ne sont plus guère d’accord que pour distribuer la manne issue du redressement des finances publiques. Toutefois, c’est dans le domaine extérieur que la rivalité entre les deux têtes de la coalition risque d’être la plus forte. M. Steinmeier n’apprécie guère l’inflexion « droit-de-l’hommiste » donnée par Mme Merkel à la politique étrangère allemande, notamment vis-à-vis de la Russie et de la Chine. Devant le Forum européen organisé les 16 et 17 novembre à Berlin par la Fondation BMW Quandt, il a laissé entendre que la chancelière confondait les louanges de la presse avec l’efficacité diplomatique. Il ne va certes pas aussi loin que son mentor, M. Schröder, qui, en véritable commis voyageur de la Russie poutinienne, attribue le souci manifesté par Mme Merkel pour le respect des droits de l’homme à la « sensiblerie » d’une ressortissante de l’ancienne RDA. Mais il plaide pour le « pragmatisme », comme il regrette que la récente réception du dalaï-lama à la chancellerie ait troublé les relations avec Pékin. Cette rivalité entre un chef de gouvernement qui découvre les délices du grand large et son ministre des affaires étrangères n’est pas une nouveauté. Elle a existé dans toutes les coalitions précédentes. Elle prend cependant une autre dimension si les deux protagonistes se préparent à concourir pour rester, ou devenir, le numéro un. a Page trois Ukraine 0123 ²Mercredi 21 novembre 2007 3 Aussi riche, influent que secret, l’Ukrainien Rinat Akhmetov règne sur un empire qui emploie 150 000 personnes et sur l’équipe de football de Donetsk dont il veut faire la championne d’Europe Un rêve d’oligarque au pays des mineurs DONETSK (Ukraine) ENVOYÉ SPÉCIAL E n Ukraine, cet homme est une légende, et vouloir l’approcher une idée jugée insensée. Rinat Akhmetov, le personnage le plus riche et le plus influent du pays, préfère l’ombre à la compagnie des journalistes. Seul le football – qui voit s’affronter l’Ukraine et la France en match éliminatoire de l’Euro 2008 à Kiev, mercredi 21 novembre –, de temps à autre, l’amène à sortir de sa réserve. C’est donc au bord d’un terrain, celui du centre d’entraînement de son club, le Chakhtior Donetsk, qu’il nous a accordé à l’improviste un quart d’heure d’audience. Derrière lui, bras croisés, un garde du corps veille au grain. D’autres, quelques mètres plus loin, équipés d’oreillettes discrètes, complètent le ballet millimétré du dispositif de sécurité. Le milliardaire est prudent : il a déjà été la cible d’au moins deux tentatives d’attentats, l’une au pistolet-mitrailleur, l’autre au lance-roquettes. La poignée de main de cet homme de 40 ans est ferme, ses traits sont légèrement asiatiques, ses yeux bleus, fixes et impénétrables. D’une voix onctueuse, il aligne quelques formules passe-partout sur son amour du ballon rond et celui de sa province, le Donbass, près de la frontière russe : « Je dépense beaucoup d’argent dans mon club, pour faire plaisir aux supporteurs. Pour que chaque habitant puisse être fier de son équipe, de sa région. » Le fief de Rinat Akhmetov, Donetsk, est un rude bassin houiller. Chakhtior signifie d’ailleurs « mineur » en russe. Pendant longtemps, le nom de la cité n’a traversé les frontières qu’à l’occasion de décomptes macabres des vies englouties par les galeries. Dimanche 18 novembre, un nouveau coup de grisou a trouvé sa place dans les titres de la presse internationale. Pourtant, aujourd’hui, l’oligarque – il refuse ce terme, trop péjoratif –, dont l’empire emploie 150 000 personnes en Ukraine, principalement dans les secteurs du charbon et de la métallurgie, souhaite développer une autre image, tournée vers l’avenir. Avec, en étendard, son club de football. Sa holding, System Capital Management (SCM), s’est aussi diversifiée dans les médias, la banque, les télécommunications, l’assurance, l’hôtellerie… Au centre de Donetsk, son Donbass Palace Hotel, où l’on peut déguster un excellent espresso en lisant Le Monde ou El Pais, est réputé être l’établissement le plus chic du pays. La galaxie de cet homme orchestre compte même une école de journalisme. A l’entrée de la ville s’élève un stade ultramoderne de béton, d’acier et de verre, improbable objet architectural dans un paysage barré de cheminées industrielles, où les collines sont autant de terrils. Cette enceinte, qui doit être terminée au printemps 2008, est le grand projet de l’homme d’affaires : une vitrine à 300 millions de dollars, à faire pâlir d’envie n’importe quel club de football français. Edifié à quelques mètres d’une imposan- Les joueurs du Chakhtior de Donetsk font un triomphe à Rinat Akhmetov, patron de leur club, après la victoire de leur équipe contre le Dynamo de Kiev, le 14 mai 2006. REUTERS/GLEB GARANICH te statue élevée du temps de l’Union soviétique en l’honneur des jeunes travailleurs léninistes du Komsomol, le stade répond aux dernières normes des instances dirigeantes du football et pourra postuler pour accueillir les finales de Coupe d’Europe. Cela tombe bien : l’objectif affiché du Chakhtior est d’en gagner une. En attendant, en 2012, l’édifice est déjà assuré d’accueillir des rencontres de l’Euro, organisé conjointement par la Pologne et l’Ukraine. Rien n’est trop beau, aux yeux de Rinat Akhmetov, pour son équipe. Il a attiré dans son « far east » ukrainien des entraîneurs réputés, en déliant généreusement les cordons de sa bourse. Ainsi, Bernd Schuster, l’actuel coach du prestigieux Real Madrid, a-t-il officié à Donetsk lors de la saison 2003-2004. L’Allemand a cédé sa place au Roumain Mircea Lucescu, qui se dit « plus en phase avec la mentalité de l’Est ». Pour monter son centre de formation, Rinat Akhmetov a fait venir un ancien responsable de celui de l’Ajax d’Amsterdam, la plus cotée des pépinières à champions. Pour son centre médical, il s’est tourné vers l’Espagnol Paco Biosca, ancien prési- dent de la Société internationale de chirur- ment, un soir de match. Une bombe avait gie orthopédique. « M. Akhmetov a trouvé été placée sous son siège, au stade. Depuis, mon nom sur Internet, raconte ce dernier. tout s’est accéléré. L’oligarque, dont la bioJe lui ai dit que je pouvais lui conseiller des graphie reste floue – La Mafia de Donetsk, collègues. Il m’a dit “non, c’est vous le prési- un livre de Sergueï Kouzine, a été interdit dent, c’est vous le meilleur, c’est vous que je en novembre 2006 –, a accumulé une richesse qui fait de lui, selon le baromètre veux” », raconte-t-il. Sur le terrain, la même ouverture à l’in- 2007 du magazine américain Forbes, la ternational, mais pas de stars. L’expérien- 214e fortune mondiale, avec 4 milliards de ce a prouvé qu’elles ne sont pas dollars. Il est aussi entré officielprêtes pour la vie au Donbass. lement en politique en 2006, élu Le monde de Des jeunes Brésiliens, Serbes, député dans les rangs du Parti Rinat Akhmetov Polonais, Mexicains, côtoient, des régions, conservateur, dont est paradoxal : entre autres, dans l’équipe, quelil serait le principal financeur. une sorte ques-uns des meilleurs joueurs La révolution orange de d’archaïsme ukrainiens. Cinq d’entre eux 2004 l’a incité à franchir ce pas. futuriste viennent de rejoindre les rangs En 2005, Rinat Akhmetov, sans de la sélection nationale pour soutiens, a dû fuir le pays, pouraffronter la France, mercredi 21 novem- suivi par la justice, qui se penchait sur les bre, lors du dernier match des éliminatoi- modalités des privatisations réalisées res pour l’Euro 2008. Les résultats sui- entre « amis » dans les années 1990, sur vent : le Chakhtior a détrôné le rival de la lesquelles il a assis son pactole. Il a finalecapitale, le Dynamo Kiev, en 2005 et 2006, ment évité la condamnation et a pu reveet est en tête de l’actuel championnat nir dans son cher Donbass. ukrainien. Mais son exil lui a, dit-on, fait comprenRinat Akhmetov tient les rênes du club dre la nécessité de s’ouvrir vers l’Occident depuis plus de dix ans. Il a pris la succes- et de polir ses aspérités. « Le football est sion d’Akhtem Braghine, mort tragique- excellent pour l’image de Donetsk en Europe, Deuil à la houillère de Zasiadko DONETSK (Ukraine) ENVOYÉ SPÉCIAL A l’entrée de la houillère de Zasiadko, au cœur de l’agglomération de Donetsk, des familles attendent toujours, en cette fin d’après-midi. Une journée et demi a passé, depuis l’explosion qui a ébranlé la galerie dans laquelle travaillaient leur mari, leur fils, ou leur frère, à plus de 1 000 mètres de profondeur. Le dernier bilan fait état de 80 morts et 20 disparus. L’accident pourrait être le plus meurtrier de l’histoire minière de l’Ukraine. C’est « très, très dur », constate un homme, qui ne concède que ces trois mots. « Je ne sais plus quoi penser », dit un autre, le tour des yeux noirci par le charbon, avant de tourner les talons. « Est-ce que quelqu’un peut seulement changer les choses ? », demande une femme. Avant de souffler que la mine a déjà englouti deux personnes de sa famille, avant le drame de ce dimanche 18 novembre. Rare épanchement : à Zasiadko, le deuil est silencieux. Ces dernières années, cette mine a déjà coûté la vie a des dizaines de personnes. Sa profondeur fait que le méthane, à l’origine des coups de grisou, y est présent en plus grande quantité. Un dispositif exploite même cette particularité : le gaz produit par les forages est réutilisé par l’industrie de la région. La parole d’Ekaterina Furmanjuk tranche avec la retenue des mineurs et de leurs proches. Cette journaliste a débuté sa carrière à Zasiadko, où elle s’occupait de la radio de la mine. Il y a un an, son journal, Gromadska Pravda (« la vérité publique »), a relaté un accident qui eu lieu dans la même galerie que celle du récent drame. Etait alors pointée l’insuffisante évacuation des gaz : creuser des conduits prend trop de temps pour des gens payés au rendement, dont les salaires dépassent rarement les 500 euros mensuels. « L’endroit où a eu lieu le drame avait été fermé en 1983, jugé trop dangereux. Il a rouvert l’année passée », expli- que-t-elle, « indignée ». L’enquête a valu à ses auteurs une convocation devant la justice. Dans la mine, rien n’a changé. « Il n’y a même pas de colère, constate, dépité, Anatoli Akimotchkin, le chef adjoint du Syndicat indépendant des mineurs. Je n’ai rien vu de tel sur les visages, ils sont résignés. » « Les mineurs sont dans l’état de condamnés à morts », renchérit Ekaterina Furmanjuk. Pour Anatoli Akimotchkin, la responsabilité des oligarques, qui usent de l’appareil industriel soviétique sans le moderniser tout en améliorant sans cesse son rendement, est réelle. Le soir du drame, l’oligarque Rinat Akhmetov a promis que le Chakhtior et sa fondation allaient verser 10 millions de grivnas (1,3 million d’euros) pour aider les familles des victimes, bien que cette mine ne lui appartienne pas. « M. Akhmetov est de ceux qui veulent soigner la tuberculose, mais sans en supprimer la cause, la pauvreté », ironise le syndicaliste. a P. J.-T. VOICI DE BONS INDICATEURS 3.500 €TTC 3.000 € TTC pour l’achat d’une CITROËN D’OCCASION C8, C5, Xsara Picasso, Jumpy ou Jumper. pour l’achat d’une CITROËN D’OCCASION C4 berline ou coupé. 2.000 € TTC pour l’achat d’une CITROËN D’OCCASION C2, C3 ou C3 pluriel. Reprise minimum de votre véhicule, quels que soient l’état, la marque et beaucoup plus si son état le justifie. se réjouit Guennadi Tchijikov, le président de la chambre de commerce et d’industrie de la ville. Le nom de notre ville est trop associée au charbon. Il faut renvoyer une image plus positive aux investisseurs étrangers. Le football est un pont. » Le monde de Rinat Akhmetov est paradoxal : une sorte d’archaïsme futuriste. Le Chakhtior lui ressemble. Cette « œuvre sociale », selon les mots de Mircea Lucescu, fleure bon le patron paternaliste : le club va chercher ses futurs supporteurs dans les écoles, en offrant tee-shirts et places gratuites, et vend toujours des billets à 1 euro les soirs de championnat. Le nom du président y est chaleureusement acclamé lors de la présentation des équipes. Mais le tout est enrobé d’un emballage dernier cri. Le football, parfois, ne rejoint-il pas la politique ? « Ce sont deux choses différentes, même si le football est dépendant de la politique, qui doit lui apporter la stabilité nécessaire à sa prospérité », affirme l’oligarque à contre-pied, avant de se fondre dans sa garde rapprochée, en direction de sa Mercedes noire blindée.a Pierre Jaxel-Truer VÉHICULES D’OCCASION DE FAIBLE KILOMÉTRAGE GARANTIE DEUX ANS PIÈCES ET MAIN-D’ŒUVRE PRIX ATTRACTIF CITROËN FELIX FAURE www.citroenff.com Offre valable jusqu’au 30/11/2007 non cumulable avec d’autres promotions et non applicable aux véhicules marqués d’un point rouge, réservée aux particuliers dans la limite des stocks disponibles, en échange de cette publicité. 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Le Pentagone a confirmé son existence, lundi 19 novembre. L KHAR Jalalabad Kaboul MOHMAND KHYBER Peshawar KHURRAM AFGHANISTAN ORAKZAI Islamabad NORD-WAZIRISTAN SUD-WAZIRISTAN PAKISTAN Limite des sept districts de la zone tribale 100 km Faisalabad Ce plan consiste, comme en Irak, à gagner des chefs tribaux locaux à la « guerre contre le terrorisme » et à former et équiper les gardes-frontières pakistanais (85 000 hommes) présents sur le terrain pour qu’ils mènent des « opérations contre-insurrectionnelles ». Jusqu’à présent, la frontière montagneuse afghano-pakistanaise est restée extrêmement poreuse, et ces forces se sont montrées incapables de mettre fin aux violences dans les zones tribales. Washington débloquerait 350 millions de dollars sur cinq ans à cet effet, qui s’ajouteraient aux 750 millions de dollars destinés à la lutte antiterroriste et à aider les tribus ralliées sur les plans éducatif, sanitaire, etc. Le plan induit d’augmenter de manière importante la présence militaire américaine au Pakistan, aujourd’hui limitée à 50 conseillers. Il ne propose pas une participation directe dans les affrontements armés interpakistanais, mais « dans certains cas » des commandos d’élite américains seraient appelés à intervenir. Des experts sont sceptiques sur cette stratégie. Spécialiste du sous-continent indo-pakistanais à l’Institut Brookings, Stephen Cohen considère qu’elle n’est « cohérente » que si elle bénéficie d’un soutien au Pakistan. Ce dont il doute. « L’armée pakistanaise a, de façon informelle, soutenu des groupes talibans. Y renoncera-t-elle ? se demande-t-il. Pour l’emporter, elle devrait s’allier au parti national laïque pachtoune Awami. Or elle y répugne. Et Une fabrique d’armes dans un petit village de la province de Swat, à l’est des zones tribales. BERTRAND MEUNIER ces Pachtouns, mécontents de la domina- ne pouvons pas nous passer d’elle. Or les tion de l’ethnie penjabie sur l’Etat, ont une Pakistanais sont très sourcilleux sur leur souveraineté. Sauf à passer pour une propension séparatiste prononcée. » M. Cohen s’inquiète d’une augmenta- marionnette de Washington, aucun gouvertion du nombre des militaires américains nement n’y acceptera que nos forces combatsur le terrain et de leur éventuelle partici- tent à la place de son armée. C’est une très pation à des affrontements. Elle serait, mauvaise idée. » En Irak, les Etats-Unis troujuge-t-il, « contre-productive », vent des chefs tribaux alliés. vu l’état général de l’opinion Le plan induit Mais, dans les zones tribales pakistanaise vis-à-vis des d’augmenter pakistanaises, « des mollahs Etats-Unis. de manière radicaux ont supplanté les notaAnalyste du dossier Pakisimportante la bles », poursuit M. Weinbaum. tan-Afghanistan au départeprésence militaire Imaginer y « acheter » des ment d’Etat de 1999 à 2003, américaine chefs tribaux, c’est « prendre Marvin Weinbaum est encore ses désirs pour la réalité ». « Si plus sévère. L’option de l’amiral Olson lui semble « inepte » : « Le c’était le cas, il y a longtemps que nous Waziristan n’est pas Al-Anbar, et le Pakis- aurions capturé Ben Laden ! » Pire : chertan n’est pas l’Irak. Il a un Etat constitué et cher des appuis dans les tribus « ne une véritable armée, et il faut dire que nous résout pas le problème, cela le renforce ». en Irak, qui entreprit un dialogue secret avec des groupes armés de la guérilla sunnite dite « nationaliste ». Aujourd’hui, l’Armée islamique en Irak et les Brigades de la révolution (antibritannique) de 1920, essentiellement consti- Eclairage Patrice Claude tuées d’anciens soldats de Saddam Hussein, sont discrètement alliées à l’Amérique dans sa lutte contre les extrémistes irakiens qui se réclament de l’idéologie djihadiste d’Al-Qaida. C’est dans ce contexte que des cheikhs de tribus de la province d’Al-Anbar, dans l’ouest du pays, ont commencé à approcher l’occupant américain pour qu’il les aide, moyennant argent et armes, à « nettoyer » leurs zones des Sylvain Cypel CHRONOLOGIE Armer les tribus, un pari risqué BIZARREMENT, alors que la pratique qui consiste à payer les chefs de tribus pour constituer des milices supplétives ou pour avoir la paix dans une région d’opération est en usage dans plusieurs pays d’Afrique, d’Asie et du MoyenOrient, l’armée américaine, qui eut largement recours au « nerf de la guerre » après le 11 septembre 2001 en Afghanistan, n’est pas l’initiatrice du « réveil des tribus » arabes sunnites en Irak. C’est, après tout, une dictature dominée par les adeptes de cette confession musulmane – majoritaire à 80 % dans le monde musulman, minoritaire en Irak – que le corps expéditionnaire envoyé par Georges Bush en 2003 était venu renverser. Les Arabes sunnites irakiens, qui représentent 20 % de la population, n’étaient plus en odeur de sainteté à Bagdad. La situation a commencé à changer fin 2006 sous la houlette d’un Américain d’origine afghane (sunnite), Zalmay Khalilzad, alors ambassadeur des Etats-Unis « Au mieux, on donnera de l’argent à des “chefs” qui le retourneront contre nous. Nous, Américains, voulons croire que toute opposition violente s’apparente à Al-Qaida. Or, dans les zones tribales, il ne s’agit pas d’Al-Qaida, mais d’une insurrection pachtoune, d’un Etat dans l’Etat. » Au Pakistan, conclut M. Weinbaum, Washington a « raté le coche » depuis 2001 par « manque total de sensibilité à l’opinion publique et de compréhension de la structure politique du pays ». Il estime qu’il est désormais « trop tard ». A court terme, le seul moyen d’empêcher que les zones tribales constituent un refuge pour les talibans est de sécuriser la frontière du côté afghan. A plus long terme, c’est à l’Etat pakistanais, dit-il, de « résoudre son problème pachtoune ». a bataillons djihadistes, en grande partie irakiens mais aussi étrangers. Plusieurs de ces petits chefs de clans, comme Sattar Abou Richa, initiateur du « Réveil d’Anbar » au printemps 2007, puis assassiné en septembre, dix jours après avoir serré la main de George Bush, justifièrent leur changement d’allégeance par les « excès » des djihadistes. « Procès » et exécutions sommaires, interdiction de fumer, de danser, de se raser la barbe, de boire de l’alcool, etc. Les cheikhs n’en pouvaient plus, disaient-ils. Il y a quelques mois, l’Armée islamique alla jusqu’à rendre publique une plainte au « frère Oussama » (Ben Laden) contre ces hommes qui se réclament de lui en Irak afin qu’il leur ordonne de « cesser d’assassiner les frères ». Confrontés à une insurrection meurtrière, éveillés à l’influence grandissante que l’Iran exerce désormais sur un gouvernement irakien dominé par les chiites et alarmés par leurs puissants alliés ÉTATS-UNIS Plainte américaine contre un photographe irakien d’AP Le département américain de la défense a déposé plainte, lundi 19 novembre, auprès d’un tribunal en Irak, contre un photographe irakien d’Associated Press (AP), l’accusant de terrorisme, a annoncé le Pentagone. Le photographe, Bilal Hussein, colauréat du prix Pulitzer, est détenu depuis dixneuf mois en Irak par les Américains sans avoir été inculpé. Il est accusé d’avoir « infiltré AP pour le compte de terroristes », a indiqué le Pentagone, précisant qu’il existait des preuves « irréfutables que Bilal Hussein est une menace pour la sécurité et la stabilité, en tant que lien avec l’activité des insurgés ». Une audience du tribunal irakien consacrée à ce dossier est prévue à partir du 28 novembre. L’agence AP a exprimé ses « craintes » que le photographe « n’ait pas droit à un procès équitable ». – (AFP.) WASHINGTON. sunnites dans la région (Arabie saoudite, Jordanie, monarchies du Golfe), les Américains ont commencé à recruter dans les tribus. Aujourd’hui, 70 000 hommes sont financés, armés, entraînés par eux à travers le pays. Avec des résultats : depuis trois mois, il y a deux fois moins de morts, civils et militaires, en Irak. Reste une question alarmante pour l’avenir du pays : que se passera-t-il le jour où l’armée américaine se retirera ? Ces miliciens pourraient-ils retourner leurs armes américaines contre un pouvoir chiite légitime ? Les tribus, en Afghanistan comme en Irak, ont le sens de l’honneur, mais leur allégeance n’est jamais garantie à vie. Saad Moutaleibi, un conseiller du gouvernement de Bagdad, résume sa crainte : « Un jour, vous adoptez un petit crocodile comme animal domestique, mais ce n’en est pas un. Un jour, il grandit et il devient un monstre dans votre propre maison… » a 17 septembre 2006 : création, à Ramadi, d’un « Conseil de salut d’Al-Anbar ». Une extension politique du Conseil, le « Réveil d’Al-Anbar », dirigé par Sattar Abou Richa, installe ses bureaux dans la « zone verte » à Bagdad. Un conseil similaire tente de s’organiser dans la province de Diyala. 10 janvier 2007 : le président américain George Bush annonce sa « nouvelle stratégie » en Irak, dont l’une des priorités est la lutte contre Al-Qaida dans la province sunnite d’Al-Anbar. 6 avril : l’Armée islamique en Irak adresse une lettre au chef d’Al-Qaida, Oussama Ben Laden, le priant « de retirer ses combattants d’Irak, car ils ont tué trente de [leurs] combattants ». 10 juin : l’armée américaine se félicite que « des responsables tribaux [ont] signé un accord historique » à Tikrit (province de Salaheddine). Plus de 100 cheikhs auraient accepté de « défendre la province contre Al-Qaida ». 13 septembre : assassinat de Sattar Abou Richa, chef du « Réveil d’Al-Anbar » PAKISTAN SCRUTIN PRÉSIDENTIEL DU 6 OCTOBRE La Cour suprême valide l’élection de Musharraf ISLAMABAD CORRESPONDANTE Remodelée avec des juges favorables au pouvoir, la Cour suprême a rejeté, lundi 19 novembre, toutes les pétitions contestant le droit du président Pervez Musharraf à se représenter pour un deuxième mandat présidentiel, alors qu’il est toujours chef de l’armée. La dernière pétition liée à l’élection présidentielle que doit encore examiner la Cour ne concerne pas le général Musharraf, et les juges devraient en décider jeudi. La commission électorale devrait donc être en mesure, en fin de semaine, de déclarer élu pour un deuxième mandat de cinq ans le général Musharraf, qui a remporté, le 6 octobre, le scrutin présidentiel boycotté par l’opposition. Le général Musharraf pourra alors, comme il l’a affirmé à de multiples reprises, renoncer à son poste de chef de l’armée et prêter serment en civil. Les Etats-Unis accentuent leur pression pour une reprise du dialogue entre le président pakistanais, à qui ils réclament la levée de l’état d’urgence et la libération de tous les opposants, et l’ancien premier ministre Benazir Bhutto. L’ambassadrice américaine au Pakistan, Anne Patterson, s’est entretenue, lundi à Karachi, avec Mme Bhutto, qui n’a pas totalement exclu une reprise du dialogue avec le chef de l’Etat avec qui elle avait négocié son retour. L’autre ex-premier ministre en exil à Djedda, Nawaz Sharif, a rejeté toute idée de rencontre avec le général Musharraf qui devait se rendre, mardi, en Arabie saoudite. Autre opposant notoire, l’exstar du cricket Imran Khan, détenu depuis quelques jours, a débu- té une grève de la faim pour demander la réinstallation des juges et du premier d’entre eux, Mohammad Iftikhar Chaudhry. Sur le terrain, les combats qui opposent, dans la zone tribale de Kurram, frontalière de l’Afghanistan, des tribus sunnites à une tribu chiite, ont repris lundi. L’armée s’est déployée pour tenter de séparer les combattants. Près de 107 personnes ont été tuées en quatre jours d’affrontements. L’armée accentue aussi sa pression, dans la région de Swat, sur les islamistes fidèles au mollah Fazlullah. Des renforts sont arrivés sur place alors que le directeur des opérations militaires, le général Ahmed Shuja Pasha, avait annoncé, samedi, une opération pour « débarrasser le district des combattants islamistes ». a Françoise Chipaux International 0123 Mercredi 21 novembre 2007 5 VENEZUELA-FRANCE A Caracas, une radio donne la parole aux auditeurs des quartiers populaires « Radar de los barrios », une émission animée par un opposant, révèle la fracture entre le pouvoir et le chavisme des bases populaires, où le mécontentement gronde CARACAS ENVOYÉE SPÉCIALE Caricuao, un quartier populaire de Caracas, les mères de famille réunies dans la cour de l’école publique José-Nuñez s’esclaffent à l’idée de parler devant une caméra. Une brunette refuse tout net : « On va encore se faire insulter par les chavistes [les partisans du président Hugo Chavez] du quartier. » Mais Belti Molina se lance. « Il faut que le gouvernement fasse quelque chose, l’école va s’écrouler », dit-elle. Les 1 200 élèves du centre scolaire restent chez eux depuis que les pompiers ont conseillé d’évacuer les bâtiments, humides et fissurés. Gina, venue en renfort, s’indigne : « Je suis chaviste et membre du conseil communal, mais je ne vais pas me gêner pour critiquer le gouvernement. Vous trouvez cela normal qu’un pays plein de pétrole ne puisse pas faire répa- A rer les écoles ? » Jesus Torrealba, qui anime le programme « Radar de los barrios » (Radar des quartiers pauvres), range son micro. RCR-Radio Caracas Radio, dit la casquette sur sa tête. RCR est une filiale de Radio Caracas Television (RCTV), la chaîne privée d’antenne par le gouvernement Chavez, à la fin du mois de mai. « Il faut bien admettre que la seule calamité pire que Chavez, c’est l’opposition vénézuélienne », ironise M. Torrealba, qui a longtemps milité dans ses rangs. Journaliste, fils de syndicalistes communistes et antichaviste convaincu, il raconte : « “Radar de los barrios” se veut avant tout un réseau de leaders locaux qui, dans leurs quartiers, se soucient des problèmes des gens. Peu importe leur couleur politique, l’idée est qu’ils puissent parler de leurs problèmes, et le faire ensemble. » Tous les matins, Jesus Torrealba leur donne la parole. Les auditeurs peuvent appeler. L’un proteste contre « la police qui ne fait rien contre les délinquants » – un jeune du quartier a été assassiné la veille –, l’autre pour expliquer que sa rue est inondée à chaque averse. Depuis trois NÉPAL UN AN APRÈS L’ACCORD DE PAIX L’élection de l’Assemblée constituante népalaise reportée ISLAMABAD CORRESPONDANTE EN ASIE DU SUD C’est dans l’incertitude et la frustration que les Népalais vont célébrer, mercredi 21 novembre, le premier anniversaire de l’accord de paix entre l’alliance des sept partis d’opposition et la guérilla maoïste qui leur avait donné tant d’espoirs. Le report sine die de l’élection de l’Assemblée constituante qui aurait dû rédiger une nouvelle Constitution pour le pays est le symbole des ratés d’un processus qu’aucune des parties ne veut toutefois abolir. Sur le plan politique, les trois grands partis, le Congrès népalais du premier ministre Girija Prasad Koirala, les communistes unis marxistes-léninistes et les maoïstes sont en désaccord sur l’abolition immédiate de la monarchie par le Parlement intérimaire et sur le mode de scrutin, à la proportionnelle intégrale comme le veulent les maoïstes ou avec un système mixte comme cela avait été décidé. La position des maoïstes, qui ont quitté le gouvernement devant le refus de celui-ci de déclarer immédiatement l’abolition de la monarchie, s’explique pour une part par la difficulté qu’ils ont à faire accepter l’accord à leurs cadres et la réalisation qu’ils n’obtiendront pas beaucoup de sou- tien du côté des électeurs, ce qui risque d’affaiblir sérieusement leur capacité de négociation. Insécurité dans le Sud La crainte des Népalais vient toutefois de la détérioration sérieuse de la sécurité à travers le pays, en particulier dans les plaines du Sud où les Madhesi, les habitants originaux, revendiquent violemment leurs droits. Plus de 20 groupes armés, dont certains sont composés de criminels qui profitent de la situation, opèrent dans cette région du Terai où le roi Gyanendra garde des soutiens. Déjà, les populations originaires des collines installées dans la plaine depuis des générations quittent en masse le Terai, faisant craindre un nettoyage ethnique qui pourrait être contagieux dans un pays qui comporte plus d’une centaine d’ethnies différentes. La seule note positive d’un processus qui, selon le représentant spécial du secrétaire général des Nations unies, Ian Martin, « fait face à de sérieuses difficultés », est qu’aucune des parties ne veut revenir en arrière et que les maoïstes n’envisagent en aucun cas la reprise d’un conflit qui a fait près de 14 000 morts en dix ans. a Françoise Chipaux AFRIQUE ALGÉRIE Le pape s’en prend aux « agences de promotion de l’avortement » Un chef d’Al-Qaida arrêté et 800 kg d’explosifs saisis Recevant, lundi 19 novembre, les évêques du Kenya, Benoît XVI a déploré la progression du sida en Afrique – où près de 40 millions de personnes sont porteuses du VIH – qu’il a attribuée à des « conceptions désordonnées » du mariage et de la famille, comme la « promiscuité » et la « polygamie ». Il s’en est pris aux « agences de promotion de l’avortement » dans ce continent, où « la culture laïque mondialisée exerce une influence croissante ». « Cette destruction de vies innocentes ne peut trouver de justification, quelles que soient les circonstances », a-t-il dit. Le pape n’a cité aucune organisation, mais il y a quelques mois, soulevant un concert de protestations, il avait critiqué Amnesty International pour sa défense, dans les zones de guerre, notamment au Darfour, du droit à l’avortement en cas de viol ou de danger pour la vie de la mère. – (AFP.) algériennes ont arrêté, lundi 19 novembre, le chef d’Al-Qaida pour le Maghreb islamique (AQMI) à Alger, Bouderbala Fateh, et saisi 800 kilogrammes d’explosifs. Cet arsenal était prêt à l’emploi et devait « être utilisé sans discernement au cours du mois sacré du ramadan » qui avait commencé, en Algérie, le 13 septembre, a indiqué le chef islamiste dans ses « aveux » devant les forces de sécurité. Bouderbala Fateh, aussi connu sous le nom d’Abdelfatah Abou Bassir, a appartenu à plusieurs groupes armés depuis quatorze ans, notamment au Groupe salafiste pour la prédication et le combat (GSPC). Le GSPC a prêté allégeance à Al-Qaida en janvier et pris le nom d’Al-Qaida pour le Maghreb islamique. L’AQMI a revendiqué plusieurs attaques, dont le triple attentat-suicide qui a fait 33 morts à Alger le 11 avril. – (Reuters.) VATICAN. ALGER. Les forces de sécurité semaines, « Radar de los barrios » s’essaye à la télévision sur la chaîne d’opposition Globovision. « Toutes les élections remportées par Chavez ont montré une réalité que les opposants n’ont jamais su prendre en compte, à savoir que la carte électorale recoupe très étroitement celle des inégalités sociales », souligne M. Torrealba. Sur 26 millions de Vénézuéliens, quatorze vivent dans les barrios, quatre dans des HLM. « Cela fait beaucoup de votes », note-t-il. « Quand nous avons commencé à travailler dans ces barrios, nous avons découvert avec surprise que la polarisation politique y est bien moins vive que dans les quartiers aisés de Caracas. Ici, les gens n’ont que faire de la “menace communiste” brandie par l’opposition, comme ils n’ont que faire de la “menace impérialiste” dénoncée par Chavez à longueur de discours. Ici, les gens ont des problèmes très pratiques à résoudre », explique M. Torrealba, en montant l’escalier qui grimpe à flanc de montagne entre les masures du barrio Machera. Il voulait filmer la baraque de bois où, pour survivre, Milvida – abandonnée par son mari avec six enfants à nourrir – a monté une petite association qui aide les mères célibataires du quartier. Mais Milvida est à l’hôpital avec son fils, mordu par un rat et atteint de leptospirose. Au pied de l’escalier gît une benne à ordures pleine. « Le gouvernement est corrompu et inefficace, mais Chavez a su rendre espoir aux plus démunis. L’opposition, elle, reste complètement déconnectée des secteurs populaires », affirme M. Torrealba. Or, selon lui, elle n’a d’autre avenir que de tirer profit de « la fracture croissante entre le chavisme bureaucratique et le chavisme des bases populaires, où le mécontentement gronde ». A ses yeux, la polarisation politique, relancée par la réforme constitutionnelle de M. Chavez et le référendum du 2 décembre, est un danger. Il explique : « L’opposition réunit à la fois ce que la classe politique compte de plus lamentable et des gens de gauche profondément démocratiques. Et, dans le chavisme, on trouve, aux côtés de révolutionnaires opportunistes ou corrompus et de militaires au passé obscur, des militants et des démocrates sincères. » Jesus Torrealba répète que « “Radar de los barrios” ne fait pas de politique ». Sur ce point, il ne convainc pas. a Marie Delcas Hugo Chavez reçu par Nicolas Sarkozy pour évoquer le sort d’Ingrid Betancourt LE PRÉSIDENT vénézuélien, Hugo Chavez, est arrivé à Paris, lundi 19 novembre dans la soirée, pour sa première visite en France depuis l’arrivée au pouvoir de Nicolas Sarkozy. Cette visite de vingt-quatre heures est centrée sur le sort d’Ingrid Betancourt et des autres otages détenus par les Forces armées révolutionnaires de Colombie (FARC). Hugo Chavez devait être reçu à déjeuner à l’Elysée, mardi, par M. Sarkozy et s’entretenir ensuite avec la famille Betancourt. La sénatrice colombienne Piedad Cordoba, qui assiste le président vénézuélien dans sa médiation avec les FARC, est arrivée lundi à Paris. Selon des proches de l’otage franco-colombienne, Mme Cordoba a reçu deux lettres du numéro deux de la guérilla, Raul Reyes, et d’un autre dirigeant, assurant qu’ils font tout pour que des preuves de vie d’Ingrid Betancourt « arrivent au plus vite ». La dernière vidéo la montrant en vie date de 2003. Le gouvernement colombien a fixé au 31 décembre la limite de la médiation de M. Chavez entreprise il y a trois mois. Ce dernier a reçu à Caracas un dirigeant des FARC, Ivan Marquez. a International 6 0123 Mercredi 21 novembre 2007 Hébron, cité convoitée par les colons israéliens ISRAËL-PALESTINE Echec de la rencontre entre MM. Olmert et Abbas à une semaine du sommet de la paix Selon B’Tselem, depuis que des colons ont investi un bâtiment de la ville, les Palestiniens sont victimes de « violences et d’interdictions croissantes » JÉRUSALEM HÉBRON (Cisjordanie) CORRESPONDANT ENVOYÉ SPÉCIAL « Ma maison m’a été volée », accuse-t-il. Il a même passé six mois en prison car l’Autorité palestinienne l’avait soupçonné d’avoir vendu à des colons. Ce qui est considéré comme un acte de collaboration. Dimanche 18 novembre, l’enquête gouvernementale demandée par la Haute Cour a conclu qu’effectivement, il n’avait pas vendu son bien et que, par conséquent, les occupants devaient en être délogés. Il semble bien que les colons aient acheté au même Jordanien, un certain Ayoub Jaber, une propriété qu’il avait déjà vendue au garagiste. Le procureur de la Haute Cour avait estimé qu’il y avait de « sérieux doutes sur l’authenticité des documents présentés par les colons ». Il y a quelques mois, le ministère de la défense avait ordonné l’expulsion des colons. Un appel a été interjeté. Pour les colons, l’important est de gagner du temps. Ils s’installent et créent sur le terrain une situation de fait. « Nous sommes chez nous et nous avons l’intention d’acheter tout ce qu’il est possible d’acheter, car Hébron, martèle M. Wilder, est un haut lieu du judaïsme. » a La rencontre, lundi 19 novembre, entre le premier ministre israélien Ehoud Olmert et le président de l’Autorité palestinienne Mahmoud Abbas n’a pas permis de rédiger un texte commun avant la réunion d’Annapolis (Maryland) prévue au début de la semaine prochaine. Les deux équipes de négociateurs continuent de travailler à un consensus. En cas d’échec, ils envisagent de faire des déclarations séparées. Ces difficultés augurent mal des pourparlers qui doivent être entrepris lors de ce sommet de la paix, qui a pour but de jeter les bases d’un futur Etat palestinien. Lors du conseil des ministres, lundi, M. Olmert s’est dit prêt à relâcher 441 prisonniers palestiniens sur les quelque 11 000 actuellement incarcérés. Il a aussi fait part de son intention de ne procéder à aucune nouvelle implantation en Cisjordanie et de démanteler les colonies sauvages. Mais il a refusé de stopper les constructions dans les colonies existantes. « Le président Abbas veut que la colonisation cesse à 100 %, a déclaré Saëb Erakat, principal conseiller de M. Abbas. Il veut la réouverture des bureaux palestiniens à Jérusalem et le retour des forces israéliennes à leurs positions d’avant le 28 septembre 2000 ». M. Olmert n’a pas caché l’existence de désaccords et a conseillé « de ne pas exagérer l’importance d’Annapolis et de ne pas créer d’attentes excessives ». Mardi, il s’est rendu à Charm El-Cheikh, en Egypte, pour rencontrer le président Hosni Moubarak, afin de tester ses intentions concernant Annapolis. Une réunion des ministres des affaires étrangères de la Ligue arabe doit se tenir jeudi, pour décider de la marche à suivre concernant cette réunion. L’Arabie saoudite et la Syrie n’ont pas encore annoncé leur participation. Mais les invitations n’ont toujours pas été envoyées. a Michel Bôle-Richard M. B.-R. our les colons, cela ne fait aucun doute : l’endroit est stratégique. Située sur une colline dominant une petite vallée, l’énorme bâtisse permet de contrôler l’accès au cœur historique d’Hébron. Le bâtiment de quatre étages, d’une superficie totale de 3 500 m2, est surtout une acquisition capitale dans la conquête du territoire palestinien par les colons pour établir un lien entre la colonie de Kyriat Arba et le caveau des Patriarches, lieu de culte important de cette cité antique tant pour les juifs que pour les musulmans. C’est une nouvelle pièce d’un puzzle qui se met en place pour évincer la population palestinienne située entre les points d’implantation déjà établis dans la vieille ville (600 à 700 personnes) et les deux colonies de Kyriat Arba et de Givat HaAvo (8 000 habitants) à la périphérie. Le grand arc de cercle serait ainsi complété, permettant de reprendre en partie possession de ce que David Wilder, porte-parole de la communauté juive, appelle « la première ville juive ayant existé dans le monde ». C’est pourquoi, le 19 mars, un groupe de colons a investi cet immeuble, situé à proximité d’une mosquée et d’un cimetière musulman, au milieu d’un quartier palestinien. Depuis, pour ces habitants, c’est un enfer. Cernés par les colons, ils n’ont plus le droit d’utiliser la route et se déplacent à pied ou avec des carrioles, que les nouveaux barrages ne laissent pas toujours passer. La police et l’armée sont omniprésentes. Un poste de surveillance a été installé à proximité et sur le toit du bâtiment. En face, de l’autre côté du vallon, une tour de guet. Une dizaine de familles y sont installées, sous la haute protection des forces de sécurité. L’entrée y est interdite à la presse. P Une dizaine de familles israéliennes se sont installées dans ce bâtiment à Hébron. Depuis, l’armée est omniprésente. HAZEM BADER/AFP Les colons sont là pour rester et le font savoir à leurs voisins, jugés indésirables. Un rapport publié par B’Tselem indique que l’immeuble a été connecté au réseau électrique et que des travaux ont été entrepris pour l’installation de nouveaux colons. Il dénonce « les abus et les violences exercés par les colons et les forces de sécurité, et les interdictions croissantes placées à la liberté de mouvement des Palestiniens ». B’Tselem énumère toutes les attaques qui se sont produites depuis sept mois : « Agressions physiques et verbales ; insultes ; malédictions ; jets de pierre, d’urine, d’œufs, d’ordures, de bouteilles vides », sous l’œil indifférent des forces de sécurité qui, elles aussi, sont accusées de mauvais traitements et d’humiliations. « Les colons ne cessent de nous attaquer. Mon fils a été traîné dehors et battu, se lamente Bassam Jaabari. Ils m’interdisent d’apporter de la marchandise. Ils nous crachent dessus, nous lancent des poubelles. Ils ne nous considèrent pas comme des humains. Ils cherchent à nous faire partir à tout prix. Mon frère est en prison depuis le 5 août avec six autres personnes accusées d’avoir jeté des pierres. C’est devenu infernal ». Bassam Jaabari tient une petite boutique en contrebas du bâtiment des colons qui a été baptisée « la maison de la paix ». « C’est pour montrer que les Arabes et les Juifs peuvent vivre en paix », dit, sans rire, David Wilder. Il explique que les accusations de B’Tselem sont « une fabrication. Il n’y a aucune preuve, pas une image. Les Juifs veulent vivre à Hébron et lorsqu’il y a une propriété à acheter, il est normal de le faire ». Faux actes de propriété Contrairement à ce qu’affirme M. Wilder, les preuves de violences sont nombreuses. B’Tselem a fourni aux Palestiniens de petites caméras qui leur ont permis de filmer plusieurs agressions. Quant à acheter, les Palestiniens refusent de vendre, même sous la pression. Fayez Al-Rajabi, le propriétaire, raconte qu’il n’a jamais vendu ce bâtiment, dont il avait acheté le terrain, il y a treize ans, à un Jordanien. Il avait entrepris d’y édifier une construction dont les travaux ont été retardés à cause de l’Intifada. Pour ce garagiste, les documents de propriété des colons sont « des faux ». EX-YOUGOSLAVIE VICTOIRE DU PARTI DÉMOCRATIQUE DU KOSOVO AUX ÉLECTIONS LÉGISLATIVES Appel à la « désobéissance civile » contre le gouvernement LA PAZ. Les gouverneurs de quatre des neuf provinces de Bolivie, ont lancé, lundi 19 novembre, un appel à la « désobéissance civile » contre le gouvernement de gauche du président bolivien Evo Morales. Ces quatre provinces, les plus prospères du pays, sont contrôlées par l’opposition de droite. Les gouverneurs des provinces agricoles de Beni et de Pando et de celles, riches en gaz, de Tarija et de Santa Cruz, s’opposent au projet de M. Morales de réduire leur budget pour financer une pension pour les retraités. La division régionale entre les plaines de l’Est, où se trouvent les principaux gisements naturels et les montagnes déshéritées de l’Ouest, où vivent les paysans aymaras et quechuas qui soutiennent le gouvernement, alimente depuis plusieurs mois une crise politique et sociale en Bolivie. – (AFP.) Belgrade menace d’imposer l’embargo si l’indépendance du Kosovo est déclarée PRISTINA ENVOYÉ SPÉCIAL Répondant spontanément à l’appel lancé par Belgrade ou bien victimes d’intimidations, les quelque 100 000 Serbes du Kosovo ont massivement boycotté le scrutin législatif et municipal du 17 novembre. Objets d’une campagne systématique d’expulsion après la guerre, les Serbes avaient, depuis des mois déjà, quitté toutes les instances communes (municipalités, Parlement, gouvernement…) mises en place par la communauté internationale qui administre la province depuis 1999. Après la victoire aux élections de l’ancien chef de la guérilla albanaise indépendantiste (UCK) et leader du Parti démocratique du Kosovo (PDK), Hashim Thaci, Bel- grade, par la voix du ministre en charge du Kosovo, Slobodan Samardzic, évoque maintenant la possibilité « d’organiser des structures serbes de pouvoir parallèles [au Kosovo] ». Comme les indépendantistes albanais l’avaient fait durant le régime de Slobodan Milosevic pendant les années 1990. L’opposition radicale du pouvoir serbe à l’indépendance de la province, si elle reflète l’opinion majoritaire des Kosovars serbes, ne fait pourtant pas l’unanimité au Kosovo. Slobodan Petrovic, chef du petit Parti libéral indépendant, a ainsi dénoncé « les menaces » dont ont fait l’objet les Serbes désireux d’aller voter et de participer à un processus politique kosovar commun plutôt que de ne dépendre que de Belgrade. Pour sa part, Oliver Ivanovic, Publicité Exclusivité mondiale Botoina - Rides: méthode précise et efficace Botoina - Exclusivité mondiale. Applicateur cosmétique gradué de précision à extrémité tronquée pour application externe de Botoina sur les sillons des rides d'expression. L e rire contribue à la formation des rides des deux côtés du nez, au niveau des lèvres et de la patte d’oie autour des yeux tandis que la colère est à l’origine des rides glabellaires. L’expressivité et la mimique faciale laissent des traces visibles sur le visage: les rides d’expression. Si vous souhaitez éviter les soins très agressifs, vous pouvez faire confiance à Botoina, une exclusivité mondiale dans la science cosmétique créée par les chercheurs Labo. Il s’agit d’un complexe de quatre molécules à usage cosmétique qui se sert d' un méthode d'application externe exclusif. Botoina de Labo s’applique avec précision sur les sillons de toutes les rides du visage à l’aide d’un applicateur de précision doté d’un cylindre gradué. Vendu en pharmacie, ce produit est validé par des tests in vitro effectués sur ses différents composants et par des tests d’auto-évaluation sur des groupes de 45 femmes chacun, qui ont utilisé Botoina pendant 20 jours et ont obtenu des résultats manifestement évidents de détente des rides d’expression. dirigeant de la Liste des Serbes du Kosovo, craint que sa communauté ne « subisse les conséquences dramatiques du boycott ». Il estime ainsi que cet appel montre que Belgrade « n’est pas le moins du monde intéressé par le sort de la minorité serbe du Kosovo ». « Que va-t-il se passer si l’approvisionnement en eau ou en énergie est coupé, s’il y a des violences ? Qui sera à nos côtés ? », demande-t-il. Le risque d’une partition « Les Serbes de Belgrade font ce qu’ils veulent au Kosovo depuis le début », regrette un diplomate occidental en poste à Pristina. « Ils boycottent les institutions communes et la Mission des Nations unies pour le Kosovo [Minuk], qui n’a jamais tapé du poing sur la table, laisse pourrir la situation », ajoute-t-il. Belgrade agite la menace d’une partition du nord de cette province de Serbie, où vivent environ la moitié des 100 000 Serbes demeurant encore au Kosovo. La Serbie a également menacé d’imposer un embargo commercial et de fermer les frontières si les Albanais déclarent l’indépendance du Kosovo après le 10 décembre, comme ils semblent déterminés à le faire au regard du manque de résultat des négociations menées depuis des mois entre Serbes et Albanais du Kosovo sous les auspices de la communauté internationale. Réunis lundi 19 novembre à Bruxelles, les ministres européens des affaires étrangères ont ainsi appelé le probable futur premier ministre kosovar, l’ancien chef politique de la guérilla indépendantiste Hashim Thaci, à la patience. « Il [Hashim Thaci] doit comprendre la différence qu’il y a entre être un homme politique dans l’opposition et être un premier ministre responsable », a commenté le chef de la diplomatie suédoise, Carl Bildt. « Le Kosovo est de fait indépen- dant de la Serbie, mais je ne crois pas que le Kosovo veuille être indépendant de la communauté internationale », a-t-il ajouté, en référence aux divisions existant au sein de l’Union européenne, notamment à propos de l’indépendance de cette province de Serbie, peuplée à plus de 90 % d’Albanais. a Christophe Châtelot Jeunesse, enseignements, orientation, formations, métiers, entreprises, international, langues, sport, santé, multimédia, édition, nouvelles technologies, loisirs éducatifs, outils pédagogiques, équipements, formation continue, débats… Salon autorisé par arrêté du Préfet de la Région Ile de France, Préfet de Paris N°2000-341 du 14 avril 2000 BOLIVIE UN ÉVÉNEMENT DE la ligue de l’enseignement AVEC LE SOUTIEN DU Ministère de l’Éducation nationale et du Ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche ORGANISÉ AVEC RATUITE ENTRE2EpGersonnmeenst r pou sentation de ce docu surpré Du Jeudi 22 au Dimanche 25 novembre 2007 9H30-18H00 PARIS EXPO INFORMATIONS & INVITATIONS M PORTE DE VERSAILLES GRATUITES : www.salon-education.org Environnement & Sciences 0123 Mercredi 21 novembre 2007 7 L’effondrement d’une calotte glaciaire aurait entraîné la diffusion de l’agriculture en Europe Selon deux chercheurs, une brutale montée des eaux aurait provoqué, il y a huit mille ans, le déplacement de populations maîtrisant les techniques agricoles limatologues et préhistoriens ont beaucoup à se dire. Car les mesures des premiers permettent souvent d’expliquer les observations des seconds. Ainsi des travaux de Chris Turney (université d’Exeter, Royaume-Uni) et Heidi Brown (université de Wollongong, Australie), publiés dans la dernière livraison de la revue Quaternary Science Reviews, selon lesquels l’introduction de l’agriculture en Europe (sa « néolithisation ») depuis le Proche-Orient serait la conséquence de l’effondrement d’une calotte glaciaire… en Amérique du Nord. Comment ? Par une manière de réaction en chaîne. Les paléoclimatologues s’accordent pour dire qu’un événement climatique brutal a refroidi l’Europe il y a environ 8 200 ans. Et l’étude de sédiments océaniques a donné aux océanographes la certitude qu’une quantité colossa- C le d’eau douce s’était alors déversée, en déluge cataclysmique se serait alors très peu de temps, dans l’Atlantique nord. déversé par l’actuel Bosphore, inondant La fonte, commencée il y a environ dix près de 73 000 km2 de terres côtières. mille ans, de la calotte glaciaire laurentiLes auteurs estiment à environ dienne – qui couvrait le Canada actuel – a 145 000 personnes l’effectif de la populaen effet donné naissance à un ou plu- tion qui aurait dû se mettre en quête de sieurs immenses lacs de dégel dont les nouvelles terres. Cette migration vers digues de glace ont, à un moment donné, l’ouest de peuples maîtrisant les technirompu. Cet afflux brutal d’eau douce a ques agricoles serait donc à l’origine de la ralenti les courants océaniques « néolithisation » de l’Europe, de l’Atlantique nord, réduisant alors encore peuplée de petits La fonte de la le flux de chaleur en provenangroupes nomades de chasseurscalotte glaciaire ce de l’actuel golfe du Mexique, cueilleurs. qui couvrait le d’où le refroidissement de l’EuLa thèse est élégante. Les Canada actuel rope du Nord. auteurs se réfèrent notamment aurait provoqué Mais ce n’est pas tout. Selon à des travaux de datation des une élévation Chris Turney et Heidi Brown, différents sites néolithiques d’environ 1,4 m cet afflux d’eau douce dans le exhumés au Proche-Orient et du niveau moyen en Europe. Cette répartition se système océanique aurait prodes mers voqué une élévation d’environ déplace brutalement vers 1,4 m du niveau moyen des l’ouest à partir de 6 000 avant mers. La Méditerranée n’y aurait pas J.-C. environ, soit à peu près au moment échappé : environ 4 000 km2 de ses riva- où la calotte glaciaire laurentidienne s’efges auraient été submergés, selon les esti- fondre. De même, le modèle explique très naturellement l’importation en Europe mations des auteurs. Autre conséquence : la mer Noire, des langues aujourd’hui qualifiées d’indoqui n’était alors qu’un lac, aurait vu le européennes, selon un schéma proposé « verrou » de sédiments qui la séparait par le philologue britannique Colin Rende la Méditerranée céder sous l’éléva- frew (Le Monde du 28 novembre 2003). Il y a, pourtant, un hic : « Le consensus tion du niveau de cette dernière. Un CRYPTOLOGIE « BUG » ET « PORTE DÉROBÉE » Deux experts mettent en garde sur la sécurité sur Internet COUP sur coup, deux spécialistes mondiaux de la cryptologie – la science des codes secrets – viennent de lancer des mises en garde concernant la sécurité des systèmes d’information. La stature des deux personnages rend leurs avertissements – distincts – parfaitement crédibles. Le premier est Adi Shamir, le « S » de RSA, un système de cryptographie à clé publique – garantissant la sécurité des transactions en ligne – parmi les plus utilisés dans le monde. Il y a quelques jours, ce chercheur du Weizmann Institute (Israël) a diffusé auprès de ses collègues une note intitulée « Les bugs des microprocesseurs peuvent être des désastres pour la sécurité ». Il y décrit la façon dont de petites erreurs dans la réalisation de calculs élémentaires au sein des puces électroniques pourraient être exploitées pour déchiffrer les clés de chiffrement censées assurer la sécurité des échanges en ligne. « Une simple anomalie (innocente ou intentionnelle) pourrait conduire à un immense désastre de sécurité, qui pourrait être exploité secrètement, de façon indétectable, par une organisation d’espionnage sophistiquée », conclut Adi Shamir. La seconde alarme vient de Bruce Schneier, qui, le 15 novembre, sur son blog, a déconseillé l’usage d’un générateur de nombres aléatoires – une brique de base de la cryptographie moderne – approuvé par le département du commerce américain. L’algorithme en question « comprend une faiblesse qui ne peut être décrite que comme une porte dérobée » permettant l’accès aux données protégées, écrit-il. Or ce programme a été fortement soutenu par la National Security Agency (NSA), l’agence américai- ne spécialisée dans la surveillance des communications. Interrogé par le New York Times sur l’attaque qu’il décrit, Adi Shamir a admis qu’il n’avait aucune preuve qu’elle soit actuellement mise en œuvre par quiconque. Mais la complexité croissante des microprocesseurs et le secret qui entoure leur mise au point ne permet pas d’exclure le fait qu’ils contiennent de telles failles : au milieu des années 1990, le microprocesseur Pentium d’Intel avait présenté des problèmes dans la réalisation de divisions, rappelle le chercheur. Chez le fabricant de processeurs Intel, on souligne que la menace découverte par Adi Shamir est « théorique », mais que des vulnérabilités de ce type, régulièrement rendues publiques, font l’objet d’une surveillance attentive. SANTÉ CLIMAT Un deuxième foyer de grippe aviaire en Grande-Bretagne La fertilisation des océans trop risquée, selon l’UICN Le virus H5N1 hautement pathogène de la grippe aviaire a été détecté dans un deuxième élevage avicole de l’est de l’Angleterre, a annoncé, lundi 19 novembre, le ministère britannique de l’environnement. « Des analyses en laboratoire ont confirmé la présence du virus H5N1 de la grippe aviaire parmi des dindes » d’une des quatre exploitations identifiées comme ayant eu des « contacts dangereux » avec la ferme où la présence du H5N1 avait été confirmée le 13 novembre, a précisé le ministère. – (AFP.) La fertilisation des océans pour encourager la croissance du plancton, afin d’accroître les capacités d’absorption du CO2, reste une technologie trop risquée, selon l’Union mondiale pour la nature (UICN). « De nombreux scientifiques critiquent cette technologie qui repose sur des études loin de prouver un quelconque potentiel de séquestration [du CO2, le principal gaz à effet de serre] à long terme mais présentant des risques élevés pour l’environnement marin », a estimé, lundi 19 novembre, l’UICN. – (AFP.) Contre-mesures « Une contre-mesure consiste à vérifier tous les calculs cryptographiques pour envoyer sans risque les résultats de ceux d’entre eux utilisant les secrets qui pourraient être compromis, souligne Jean-Jacques Quisquater (Université catholique de Louvain, Belgique). Mais, dans certains cas, la vérification coûte plus cher [en calcul] que l’exécution même de l’algorithme cryptographique. » A court terme, estime le chercheur, le problème évoqué par Bruce Schneier est « certainement plus dangereux ». Les deux annonces sont en tout cas propres à nourrir une théorie de la conspiration, convient Jean-Jacques Quisquater. « Mais n’est-ce pas toujours le cas lorsqu’on évoque le nom de la NSA, s’interroge-t-il. Ses agents ne sontils pas payés pour espionner ? » a Hervé Morin est de dire que la mer Noire, qui était alors un lac, a été noyée par la Méditerranée, explique Edouard Bard, professeur au Collège de France (Cerege-CNRS). Mais il y a un débat pour savoir si cette submersion s’est faite de manière graduelle et progressive ou si, au contraire, elle s’est faite de manière catastrophique. » Emise pour la première fois en 1997, l’hypothèse selon laquelle cette jonction se serait faite de manière brutale pourrait expliquer, selon certains, le mythe du Déluge. Plusieurs travaux récents laissent au contraire entendre que le « remplissage » de la mer Noire par la Méditerranée se serait opéré sur plusieurs siècles. Ce qui fragilise la thèse de Chris Turney et Heidi Brown. « En outre, leur modèle est très déterministe, trop sans doute. Il n’explique pas, par exemple, pourquoi il y a eu deux grandes voies de “néolithisation” de l’Europe, la première remontant le Danube, la seconde suivant les côtes de la Méditerranée, tempère le géographe et géoarchéologue Eric Fouache, professeur à l’université Paris-XII. Il est vraisemblable que des événements climatiques ont joué un rôle, mais ils n’ont sans doute pas été les seuls éléments déclenchants. » a Stéphane Foucart CLIMAT GAZ À EFFET DE SERRE Gordon Brown prêt à revoir à la hausse l’objectif de réduction des émissions À L’OCCASION de son premier grand discours sur l’environnement, le premier ministre britannique, Gordon Brown, s’est engagé, lundi 19 novembre, à renforcer la lutte contre le réchauffement climatique. Il a notamment annoncé la création d’un comité d’experts chargé de se prononcer sur l’hypothèse d’un passage de 60 % à 80 % de l’objectif de réduction des gaz à effet de serre pour le RoyaumeUni d’ici à 2050. Le gouvernement a déjà déposé un projet de loi fixant un objectif contraignant de 60 % d’ici à 2050, présenté comme le plus exigeant au monde. Pour y parvenir, « d’ici quarante ans, chaque livre sterling du produit intérieur brut devra produire entre un sixième et un douzième de CO2 par rapport à aujourd’hui », a souligné le premier ministre. « Cela signifie un changement important dans notre économie énergétique, a-t-il poursuivi. En fait, je pense que cela nécessitera rien moins qu’une quatrième révolution technologique. » Selon Gordon Brown, celle-ci serait susceptible de générer un million d’emplois en Grande-Bretagne d’ici vingt ans. – (AFP.) Europe 8 0123 Mercredi 21 novembre 2007 ESPAGNE LÉGISLATIVES La Commission refuse une directive cadre sur les services publics La droite espagnole promet d’exonérer d’impôt sur le revenu sept millions de foyers MADRID globale qui précise les principes applicables aux services publics et énonce les domaines dans lesquels ces principes doivent être mis en œuvre. Les domaines retenus sont au nombre de six : l’énergie, les transports, les communications électroniques, les services postaux, la santé, les services sociaux. Des a Confédération européenne des mesures ont déjà été prises dans ces secsyndicats a remis au président de la teurs, d’autres le seront à l’avenir, explique Commission européenne, José la Commission, qui souligne que l’accès Manuel Barroso, lundi 19 novembre, une aux services d’intérêt économique général pétition de plus de cinq cent mille signa- est reconnu comme un droit par la Charte tures en faveur d’une directive visant à des droits fondamentaux de l’Union. La Commission renvoie également au protéger les services publics « contre les protocole sur les services d’intéforces du marché ». rêt général annexé au futur traiCette initiative intervient à la L’énergie, té de Lisbonne, qui constitue, veille de l’adoption par la Comles transports, selon elle, « un pas décisif » vers mission, mardi, d’une commules services postaux, l’établissement d’« un cadre nication affirmant « un nouvel les communications européen transparent et sûr ». Ce engagement européen » en électroniques, protocole, dont la valeur juridifaveur des services d’intérêt la santé, les services que est équivalente à celle du général – jugés « essentiels à la sociaux sont traité lui-même, souligne « l’imvie quotidienne des citoyens et des concernés portance des services d’intérêt entreprises », qu’ils soient gérés général ». Il note que ceux-ci doidirectement par l’Etat ou délégués à des opérateurs privés. Mais cette vent assurer « un niveau élevé de qualité, de communication ne retient pas le principe sécurité et d’accessibilité », garantir « l’égalid’une directive générale, qui s’applique- té de traitement », favoriser « la promotion de l’accès universel et des droits des utilisarait à l’ensemble des services publics. La défense des services publics avait teurs ». La Commission déclare que, sur la été, en 2005, en France, au cœur des base du protocole, elle continuera à débats sur la Constitution européenne, « consolider le cadre européen applicable accusée par ses adversaires de « graver aux services d’intérêt général ». Elle affirme dans le marbre » la libéralisation des politi- que son approche est « essentiellement pragmatique » et respecte notamment la ques communautaires. La Commission propose une approche diversité des services, dans lesquels elle différenciée selon les domaines afin de n’entend intervenir que s’il y a « une claire tenir compte de la situation spécifique de valeur ajoutée européenne ». La communication rappelle que le traichacun d’entre eux. Elle a déjà exprimé cette position dans le passé, mais c’est la pre- té crée une nouvelle base juridique pour mière fois qu’elle présente une politique permettre à l’Union de légiférer dans ce Bruxelles estime le nouveau traité suffisant pour permettre « un nouvel engagement européen » en matière d’accès aux services d’intérêt général CORRESPONDANTE L domaine. Elle estime que les services d’intérêt général « reflètent le modèle de société de l’Europe » et « jouent un rôle majeur pour assurer la cohésion sociale, économique et territoriale à travers l’Union ». Elle distingue toutefois les services d’intérêt économique général (énergie, transports, télécommunications et autres industries de réseaux), qui sont soumis, selon des moda- lités spécifiques, aux règles du marché intérieur et de la concurrence, des services non économiques (police ou justice, par exemple), qui n’en dépendent pas. Les services sociaux (régimes de protection sociale, aides aux personnes et aux familles, logement social) appartiennent, selon les cas, à l’une ou à l’autre catégorie. a Thomas Ferenczi POLITIQUE AGRICOLE COMMUNE 23 505 EXPLOITANTS VERRAIENT LEURS VERSEMENTS RÉDUITS EN EUROPE Bruxelles veut réduire les aides agricoles aux gros bénéficiaires de la PAC C’EST l’une des mesures les plus emblématiques du « bilan de santé » proposé par la commissaire chargée de l’agriculture : Mariann Fischer-Boel devait suggérer, mardi 20 novembre, de plafonner les paiements versés aux plus importantes exploitations dans le cadre de la politique agricole commune (PAC). Son projet entend amplifier les précédentes réformes. La Commission propose d’adopter une formule progressive pour réduire les aides de 10 % entre 100 000 et 200 000 euros, de 25 % entre 200 000 et 300 000 euros, et de 45 % au-delà. Un tel dispositif toucherait 23 505 exploitants, soit 0,3 % des bénéficiaires de la PAC. Il permettrait une économie annuelle de 554 millions d’euros (1,7 % des paiements), selon l’organisation non gouvernementale Farmsubsidy.org. L’impact est faible, mais cette question sensible risque de relancer un vif débat entre les Etats membres. En 2003 déjà, une proposition similaire, qui entendait limiter les aides à 300 000 euros par exploitant, avait été enterrée après un refus caté- gorique de l’Allemagne et du RoyaumeUni, les principaux pays concernés. Sur les 2 800 exploitations ayant perçu plus de 300 000 euros en 2005, 1 660 sont situées en Allemagne, 420 au Royaume-Uni, 290 en Italie, contre seulement 40 en France, le pays qui bénéficie le plus de la PAC. La situation française s’explique par le modèle d’exploitation familial, alors qu’en Allemagne les grandes exploitations sont issues des anciennes fermes collectives d’ex-RDA. Quant à la Grande-Bretagne, LES POINTS CLÉS DU PROJET Renforcement du découplage entre aides et niveau de production. La réforme de 2003 avait introduit un découplage partiel. Fin des jachères, afin de relancer la production céréalière. Sortie des quotas laitiers. Augmentation de 5 % à 13 % sur la période 2010-2013 de la proportion des aides directes vers le « développement » des zones rurales. Les débats 0123 La Gauche : comment sortir de l’impasse ? avec Ségolène Royal Lundi 3 décembre à 20 h 30 au Théâtre du Rond-Point en partenariat avec Réservations : 01.44.95.98.21 elle a depuis longtemps restructuré son agriculture au profit de grandes exploitations. La reine est l’un des principaux bénéficiaires des subventions européennes. Chasse au gaspillage Cette fois, Mme Fischer-Boel se veut plus prudente. Tout en espérant l’adoption du bilan de santé au second semestre 2008, sous présidence française de l’Union, elle assure que la mesure, si elle est retenue, ne devra pas « désavantager » les exploitations détenues par plusieurs personnes. Elle propose par ailleurs de limiter vers le bas les paiements les plus modestes, afin qu’ils ne profitent qu’aux « véritables agriculteurs ». La question de la limitation des aides s’inscrit dans un souci de légitimité et d’efficacité de la PAC, d’autant plus fort dans un contexte de hausse des cours des céréales et de futur débat sur le budget communautaire. La semaine dernière, un rapport de la Cour de comptes européenne a épinglé, dans différents pays, le versement de subventions agricoles à des gestionnaires de golf ou de club hippique. Dans un passé récent, des révélations ont été faites sur les montants importants touchés par des familles royales, des hommes politiques ou encore des multinationales. Pour faire avancer sa cause, la Commission a longtemps plaidé pour davantage de transparence, afin de faire la chasse au gaspillage et aux inégalités. « Tout cela a eu un effet bénéfique en mettant sous les projecteurs le système de distribution des aides et joué un rôle certain dans les propositions actuelles de limitation », explique Pierre Boulanger, chercheur au groupe d’économie mondiale de Sciences Po. Le Danemark, la Grande-Bretagne ou encore la Suède ont publié des listes nominatives de bénéficiaires de la PAC plus ou moins exhaustives. La France a longtemps résisté (à l’exception de la publication de vingt noms en 2005). Elle sera contrainte à moins d’opacité en 2009 en vertu d’une décision prise en octobre par les ministres européens de l’agriculture. a Laetitia Clavreul et Philippe Ricard (à Bruxelles) Les conservateurs espagnols proposent de baisser les impôts des contribuables aux revenus les plus faibles. Le président du Parti populaire (PP), Mariano Rajoy, a annoncé, dimanche 18 novembre, qu’en cas de victoire de son camp aux élections législatives de mars 2008, il exempterait d’impôt sur le revenu les personnes déclarant moins de 16 000 euros bruts annuels. Aujourd’hui, sont exonérés les revenus allant jusqu’à 9 000 euros bruts, soit environ trois millions et demi de foyers fiscaux. Dix-sept millions de contribuables espagnols remplissent une déclaration d’impôt. Selon les calculs du chef de l’opposition, sept millions de foyers fiscaux supplémentaires seraient exemptés, au premier rang desquels des retraités et ceux qu’on appelle les « milleuristes », c’est-à-dire les salariés gagnant moins de mille euros par mois. C’est le cas de beaucoup de jeunes qui ont des emplois précaires et de diplômés qui ne trouvent pas d’emplois qualifiés. M. Rajoy a justifié cette mesure par la nécessité de renforcer le pouvoir d’achat de ces catégories, particulièrement touchées par la hausse des prix. Il n’en a pas évalué le coût. Les femmes qui travaillent auraient en outre une réduction spécifique d’impôt, afin d’encourager leur entrée sur le marché du travail. Ces deux mesures s’ajouteraient aux réductions d’impôt sur le revenu annoncées par le chef du PP en juillet. M. Rajoy avait alors promis une baisse générale de l’impôt sur le revenu passant par une réduction de 43 % à 40 % de la tranche supérieure, une baisse de 24 % à 12 % du taux inférieur et des avantages pour les familles avec enfants. Le PP s’est aussi prononcé pour une baisse de dix points de l’impôt sur les sociétés, qui passerait à 25 % pour les grandes entreprises et à 20 % pour les PME, et pour la suppression de l’impôt sur le patrimoine. Compétition fiscale Les baisses d’impôts promettent d’être l’un des leitmotive de la campagne. En octobre, le président socialiste du gouvernement, José Luis Rodríguez Zapatero, a confirmé que, s’il obtient un second mandat, « la politique de baisse d’impôt continuera ». Cette année, les socialistes ont réduit l’impôt sur le revenu et, de cinq points, celui sur les sociétés. La forte croissance et l’augmentation du revenu par habitant ont fait progresser le rendement des diverses taxes au point que, à taux d’imposition constant, la pression fiscale a augmenté de deux points entre 2004 et 2006, passant de 34,53 % à 36,52 % du produit intérieur brut (PIB). Cette compétition fiscale a lieu alors que l’on ignore encore quelle sera l’ampleur du ralentissement de la croissance économique, amorcé au troisième trimestre. a Elizabeth II célèbre les premières noces de diamant de la royauté britannique oyenne des têtes couronnées européennes, la reine Elizabeth II est devenue le 20 novembre le premier souverain britannique régnant à atteindre ses noces de diamant. L’écho rencontré par la célébration, la veille, à l’abbaye de Westminster, du soixantième anniversaire de son mariage avec le prince Philip souligne combien le couple royal incarne toute l’histoire contemporaine du Royaume-Uni. Cette union, le 20 novembre 1947, en la même abbaye de Westminster, était paradoxale. Philip, membre de la famille royale grecque, était de sang royal, Elizabeth, future reine, était aristocrate de naissance, petite-bourgeoise dans ses goûts. Certains évoquaient un mariage arrangé par l’oncle de Philip, Lord Mountbatten, pour D rétablir le nom de sa famille dans la lignée Windsor. Pourtant, ce partenariat – l’expression est du fils cadet, le prince Andrew – a tenu, à l’inverse des mariages dilués de trois des quatre enfants royaux. Il s’agit incontestablement d’un mariage d’amour. Elizabeth épousait le premier homme de sa vie, qu’elle avait rencontré en 1939 alors qu’il faisait ses études au collège naval de Darmouth. Ce fut également le cas de Philip malgré les rumeurs – jamais prouvées – d’infidélités conjugales, en particulier dans les années 1950. C’est aussi une union très anglaise où chacun garde son quant-à-soi tout en respectant celui de l’autre. Philip est aussi le seul à pouvoir parler franchement à la reine, entourée de courtisans. C’est aussi l’attirance des contraires : elle est sérieuse, timide, introvertie. Il est extraverti, aime les gens ainsi que les relations sociales et est très drôle. Bien qu’écarté des décisions régaliennes, cet homme intelligent, ambitieux et autoritaire a accepté d’abandonner sa carrière dans la marine et de s’effacer devant son épouse. En tant que chef de famille, Philip s’est vu confier la charge de l’éducation des enfants et de l’organisation de la maison royale, dont les finances privées. Le couple n’aurait pas duré si longtemps s’il ne partageait pas des valeurs, traditionnelles : sens du devoir, piété, amour de la campagne et respect de la hiérarchie sociale. a Marc Roche (Londres, correspondant) Cécile Chambraud FINLANDE Les infirmières finlandaises obtiennent entre 22 % et 28 % d’augmentation de salaire La menace de démission collective des personnels soignants des hôpitaux finlandais a été levée, lundi 19 novembre, après la signature d’un accord qui octroie entre 22 % et 28 % d’augmentation de salaire sur quatre ans aux 125 000 membres du syndicat Tehy. La mesure concerne 94 % de femmes, infirmières, laborantines, physiothérapeutes, sagesfemmes ou encore manipulatrices en radiologie. La hausse représente un coup de pouce de 350 à 650 euros par mois en fonction de l’ancienneté, du niveau de formation et de responsabilité. les municipalités, qui les emploient, avaient proposé en septembre 11,6 % d’augmentation, Tehy exigeait 24 %, pour atteindre un salaire minimum de 1 990 euros à 2 420 euros. – (AFP.) France Conflitssociaux 0123 Mercredi 21 novembre 2007 9 Social Le chef de l’Etat prévoit de s’adresser aux Français, jeudi 22 ou vendredi 23 novembre Contre la grogne, M. Sarkozy mise sur le pouvoir d’achat ix jours de silence, c’est beaucoup pour Nicolas Sarkozy. Après être intervenu trois fois pour afficher sa fermeté, Le chef de l’Etat, muet depuis le 13 novembre, prévoit de s’adresser aux Français, jeudi 22 ou vendredi 23, avant son départ pour la Chine, samedi. Cette intervention, dont il rode l’argumentaire devant les interlocuteurs qu’il reçoit, ne devrait pas se limiter au conflit social qu’il affronte. Pour reprendre l’initiative, il souhaite annoncer une série de mesures en faveur du pouvoir d’achat dont il avait fait, grâce à son slogan « Travailler plus pour gagner plus », le leitmotiv de sa campagne présidentielle. Six mois après son élection, le sujet reste la préoccupation numéro un des Français confrontés à la hausse du pétrole et des matières premières. L’ensemble de ces mesures fait encore l’objet de travail au sein du gouvernement et à l’Elysée mais le résultat, selon l’entourage du président, devrait être vaste. Il concerne le secteur public, dont les agents étaient en grève mardi, comme le secteur privé. Toutefois, M. Sarkozy suit avec attention les grèves à la SNCF et à la RATP. Suivant heure par heure le conflit, il s’im- D plique lui même dans sa résolution. bien les syndicats pour les avoir affrontés « Sarko fait tout, comme d’hab », s’amuse lors de l’ouverture du capital d’EDF comme de la fusion GDF-Suez, alors qu’il un de ses conseillers. Le président de la République rejette était ministre des finances, la CGT s’est l’accusation, formulée par François Ché- montrée courageuse en acceptant de rèque, d’être « un coproducteur » du négocier. Un dialogue dur mais réaliste conflit. Selon lui, les grèves étaient inévi- est en cours. Il ne s’agit plus de revenir tables parce que les salariés des régimes sur les principes de la réforme (les quaspéciaux doivent accepter des conces- rante ans de cotisation, l’alignement des sions lourdes : deux ans et demi de tra- pensions sur les prix et une décote pour vail en plus avant de pouvoir faire valoir les salariés qui n’ont pas fait le plein des trimestres de cotisations), leurs droits à la retraite assormais d’en discuter de façon tis d’un alignement des penNicolas Sarkozy ouverte les modalités. sions sur les prix et non plus souhaite Tel devrait être le cas, espèsur les salaires. Ce qui se trafaire re-t-il, à partir du mercredi duit, au fil du temps, par une de ce conflit 21 novembre à la SNCF et la baisse importante de revenu. l’illustration RATP. Mais le chef de l’Etat se En 2003, rappelle l’Elysée, les de sa méthode veut réaliste. Il ne s’attend pas cheminots avaient fait grève à ce que la CGT reconnaisse la dix-sept jours. Il était donc impossible d’éviter une épreuve de force, nécessité du passage à quarante ans de quelle que soit la manière dont le gouver- cotisation, mais qu’elle mesure les concessions faites par l’exécutif sur la nement pouvait s’y prendre. Dans ce contexte, M. Sarkozy juge que pénibilité, sur les salaires, sur les retrailes choses ne se passent pas si mal. Deux tes complémentaires… et accepte de entreprises sont déjà sorties du conflit : reprendre le travail. L’Elysée souligne EDF et GDF. Les syndicats, dont la CGT, que la grève est désormais minoritaire ont accepté de s’asseoir à la table de négo- chez les cheminots comme chez les ciations. Pour M. Sarkozy, qui connaît agents de la RATP. La base est pour la Le « travailler plus pour gagner plus » tarde à se concrétiser THÈME majeur de la campagne présidentielle et sujet d’inquiétude croissante depuis une rentrée délicate sur le plan économique et social, la question du pouvoir d’achat revêt de jour en jour un enjeu plus politique. Pierre Méhaignerie, le président (UMP) de la commission des affaires sociales de l’Assemblée nationale, est allé jusqu’à prophétiser, dans Les Echos du 16 novembre, que la majorité pouvait « chuter » sur ce dossier aux élections municipales de mars 2008. « Le choc de confiance et de croissance » cher au candidat Sarkozy se fait toujours attendre. Le fameux « travailler plus pour gagner plus » peine à devenir réalité. « La circulaire d’application [de la détaxation des heures supplémentaires] est illisible pour beaucoup de chefs d’entreprise », déplore Jean-François Bernardin, président de l’Assemblée des chambres françaises de commerce et d’industrie (ACFCI), mardi 20 novembre, dans La Croix. Et le gouvernement s’est lié les mains jusqu’en 2012 avec la loi sur le travail, l’emploi et le pouvoir d’achat (TEPA), d’un coût budgétaire annuel de quelque 14 milliards, qui fait la part belle aux ménages aisés, principaux bénéficiaires des baisses d’impôt. Pour Nicolas Sarkozy, qui voulait être « le président du pouvoir d’achat » et se trouve confronté à un regain d’inflation, il y a donc une certaine urgence à agir. Parmi les mesures sur lesquelles l’Elysée et Matignon travaillent, figurent celles de donner aux entreprises la possibilité d’accorder un treizième mois de salaire Plafonnement des frais bancaires dans six mois Le décret plafonnant les frais bancaires en cas d’incident de paiement a été publié au Journal officiel du 16 novembre. Il limite les frais perçus par les banques à 30 euros en cas de rejet d’un chèque inférieur à 50 euros et à 50 euros pour un montant supérieur. Cette limitation avait été votée par les députés à l’unanimité, en février, à la suite d’un amendement au projet de loi sur le droit au logement opposable. En cas de rejet d’un virement ou d’un prélèvement, le montant des frais ne peut excéder celui de l’ordre de paiement pour une somme inférieure à 20 euros et est plafonné à 20 euros au-delà. Ces dispositions entreront en vigueur en mai, six mois après leur publication. sans charges sociales et la relance de grands chantiers. Après le doublement de la prime à la cuve pour les personnes non imposables qui se chauffent au fioul domestique, l’exécutif réfléchit aux moyens d’alléger les dépenses contraintes des ménages les plus modestes, qui représentent jusqu’aux trois-quarts de leur budget. Il entend aussi faire pression sur les producteurs et les distributeurs pour obtenir une baisse des prix. Mesures « grand public » Tel est l’un des objectifs principaux du projet de loi « pour le développement de la concurrence au service des consommateurs » présenté à partir du 21 novembre par Luc Chatel, secrétaire d’Etat à la consommation. Avec ce texte est notamment une nouvelle fois posée la pratique des marges arrière des grandes surfaces, ces sommes facturées par les distributeurs à leurs fournisseurs en échange de prestations commerciales, qui n’a cessé de se développer : entre 1998 et 2004, leur taux moyen est passé de 22 % à 33,5 % ; elles représenteraient aujourd’hui 37 % du prix de vente au consommateur, leur volume global s’élevant à 35 milliards d’euros sur les seuls achats faits en France. En septembre, Nicolas Sarkozy s’était dit prêt à « supprimer les marges arrière pour aller chercher le pouvoir d’achat ». La rupture n’ira pas jusque-là. Tout au mieux cette perspective est-elle renvoyée au futur projet de loi sur la modernisation de l’économie qui devrait être présenté au printemps 2008. Le gouvernement a préféré une démarche par étapes à une remise en cause radicale de l’organisation actuelle. Le projet de loi prévoit seulement d’intégrer l’intégralité des marges arrière dans le calcul du seuil de revente à perte et d’apporter un peu plus de transparence dans les relations commerciales en instaurant un « contrat unique de coopération commerciale ». Le gouvernement a également introduit dans son projet des mesures « grand public » de protection du consommateur, notamment sur la durée des forfaits de téléphone mobile. M. Chatel a renoncé à revenir sur la durée d’engagement de vingt-quatre mois qu’imposent les opérateurs mais devrait donner son feu vert à un amendement permettant au client de résilier son forfait dès le 13e mois en n’acquittant au maximum qu’un tiers des échéances dues. a Claire Guélaud et Patrick Roger négociation, dans ces deux entreprises. M. Sarkozy, qui a demandé l’évacuation par la police de neuf dépôts bloqués par des actions violentes de grévistes, n’acceptera pas qu’une minorité empêche la majorité des salariés de reprendre le travail. Soulignant que l’Etat doit mieux s’occuper des relations sociales dans les entreprises dont il est propriétaire, il regrette – et se glorifie – d’être le premier président à s’être rendu dans un dépôt de SNCF pour discuter avec les cheminots. Une fois la grève passée, il promet de se soucier directement de ce problème. En revanche, il dit ne pas comprendre le mouvement de contestation de la loi Pécresse dans les universités, où les étudiants n’arrivent même pas à définir un mot d’ordre compréhensible, selon lui, et où les blocages restent très minoritaires. Nicolas Sarkozy souhaite aussi faire de ce conflit l’illustration de sa méthode. Partant du principe que l’opinion a compris les réformes et qu’elle les souhaite, il se réjouit – malgré sa baisse de popularité dans les sondages – du jugement plutôt positif porté sur la crise actuelle. Selon lui, le double impératif de fermeté et de dialogue a été entendu. Une manière de rassurer sa majorité sur sa détermination à conduire la suite de son programme. Cette réforme va passer, il faudra faire passer les autres, explique-t-il, persuadé qu’aucune ne se fera sans douleur ni contestation : hormis la réforme des régimes spéciaux, l’Elysée entend mener à bien celle de la fusion de l’ANPEUnedic, de la direction des impôts, du rapprochement DST-Renseignements généraux, et celle de la carte judiciaire. Au-delà, les chantiers ouverts sur la Constitution, suite aux travaux de la commission Balladur, la carte et la gouvernance hospitalière, la défense et l’industrie d’armement, le droit social, la démocratie sociale (le financement et la représentativité des syndicats) sont jugés tout aussi lourds par le chef de l’Etat. Malgré le ralentissement de la croissance, M. Sarkozy entend accélérer. Son raisonnement : il n’aurait pas été plus facile de réformer avec 3 % de croissance au lieu des 2 % aujourd’hui. Et le président de s’en tenir à son credo : Les Français l’ont élu pour changer la France ; quels que soient les obstacles inévitables, il le fera. a Eric Le Boucher France Conflitssociaux 10 0123 Mercredi 21 novembre 2007 Un fonctionnaire sur deux se dit inquiet de l’évolution de son statut moyens humains (20 %) et les conditions de travail (18 %). Une indication confirmée dans les témoignages recueillis dans différents secteurs de la fonction publique. Josepha Guarinos, 38 ans, infirmière aux urgences du centre hospitalier d’Aix-en-Provence « J’ai choisi de devenir infirmière des hôpitaux, il y a dix-sept ans, pour particientrée sur le pouvoir d’achat et l’em- per au service public de la santé, soigner ploi, la journée de grève nationale tous ceux qui en avaient besoin. Le statut lancée mardi 20 novembre, à l’initia- de fonctionnaire m’intéressait pour la tive des huit fédérations de fonctionnai- sécurité de l’emploi et les perspectives res des administrations de l’Etat, des col- d’évolution de carrière, qui me semlectivités locales et des hôpitaux, mar- blaient intéressantes. Si la grille indiciaire évolue assez vite, quait le pic de la mobilisation déclenchée par les syndicats de la SNCF et de la elle se bloque aussi très rapidement. RATP contre la réforme des régimes spé- Dans quatre ans, j’aurai atteint le dernier ciaux de retraite et la contestation étu- échelon de mon grade, et je n’aurai plus diante contre la loi d’autonomie des uni- de possibilité d’être augmentée jusqu’à ma retraite. On dit souvent que versités. nous, soignants, faisons un traCette journée d’action tra« Les gens ont vail fabuleux, mais nous n’en duit un malaise profond chez conscience de ce voyons jamais la reconnaissanles 5,2 millions de fonctionnaiqu’est le service ce. Nos conditions de travail se res. Selon un sondage réalisé public. Ce serait sont dégradées depuis 5 ou par Ipsos pour l’Observatoire une erreur 6 ans. L’humanisation des de la fonction publique, publié d’opposer les soins, dont on parlait beaumardi, près d’un agent sur salariés les uns coup au début de ma carrière, deux (49 %) se déclare inquiet aux autres » est presque devenue un vain sur l’évolution de la fonction mot. La pénibilité du travail est publique. Quelque 71 % des agents reconnaissent la nécessité d’un importante, l’épuisement est réel et les changement, mais 50 % n’en ont pas per- collègues quittent l’hôpital pour traçu de significatif ces derniers mois et vailler dans le privé. Compte tenu des difficultés de recrute30 % ont même perçu une dégradation ment, on est en sous-nombre, et de plus de la situation à court terme. La rémunération reste la préoccupa- en plus réquisitionnés pendant nos tion prioritaire (30 %), bien avant les temps de repos. » La journée de grève nationale lancée par les huit fédérations de fonctionnaires, sur la défense du pouvoir d’achat et de l’emploi, traduit un malaise profond. Témoignages C Roger Marteau, 51 ans, contrôleur principal des douanes « J’animais, ces dernières années, une équipe qui contrôlait les navires de commerce à Marseille. Avec les réformes de la fonction publique et l’explosion des échanges de biens, la charge de travail et le stress ont augmenté ; les conditions de travail se sont dégradées. Nous sommes en première ligne en matière de mondialisation. Et nous ne savons pas vraiment ce que la société attend de nous. Veut-elle que nous soyons plus répressifs pour assurer une sécurité aux consommateurs ? Ou veut-elle que nous facilitions la fluidité des échanges ? Comme tous mes collègues, je suis souvent tiraillé entre ces deux exigences. Mardi, je fais donc grève, pour défendre mon pouvoir d’achat, mais aussi pour “un vrai service public qui aurait des moyens”. » Jean-François Percept, 48 ans, administrateur civil hors classe, ministère des finances « Je comprends qu’on puisse avoir honte d’être fonctionnaire. Beaucoup de mes amis travaillent dans le privé. Ils font au moins 50 % d’heures de présence de plus en gagnant moins. Ils sont exaspérés par la situation actuelle des fonctionnaires. Dans l’informatique, ils travaillent facilement plus de 50 heures par semaine, c’est difficile de leur expliquer qu’on fait 35 heures et que l’on gagne davantage, avec la sécurité de l’emploi en plus. Le plus gênant, c’est pour les fonctionnaires moyens. La plupart des pays (Suède, Pays-Bas, Canada) ont fait des réformes drastiques, en réduisant de 20 % à 30 % les effectifs de la fonction publique. » Dominique Régnier, 44 ans, services techniques de la mairie de Limoges « Je suis entré comme jardinier à la mairie de Limoges en 1983. Ce qui me frappe, c’est la “smicardisation” d’un grand nombre d’agents, en particulier les ouvriers et employés à temps partiel ou en contrat temporaire. Ils subissent de plein fouet l’augmentation du coût de la vie. Vu leur niveau de qualification, les possibilités d’évolution restent faibles. Comme secrétaire du comité des œuvres sociales, je suis de plus en plus sollicité pour subvenir à des besoins exceptionnels, alimentaires, de loyer ou de crédit. Est-ce cela qu’on appelle des privilèges ? Dans les villes et les collectivités locales, les habitants ont conscience de ce qu’est le service public. Ce serait une erreur d’opposer les salariés les uns aux autres. » a Service France Deux syndicats lycéens veulent lancer une forte mobilisation contre la loi Pécresse DES ASSEMBLÉES générales et blocages de lycées contre la loi sur l’autonomie des universités ont gagné, mardi 20 novembre, de nouveaux établissements. Lundi, un lycée de Lille et quatre de Basse-Normandie avaient été bloqués. Selon le rectorat de Caen, de petits groupes d’une cinquantaine de lycéens ont installé des barrages devant les entrées des établissements. Au ministère de l’éducation nationale, un conseiller de Xavier Darcos relativise ces incidents : « Il faut bien garder en tête qu’il ne s’agit que de cinq lycées sur un total de 2 600. » Mardi après-midi, les deux organisations lycéennes, la FIDL (Fédération indépendante et démocratique lycéenne) et l’UNL (Union nationale lycéenne) devaient manifester aux côtés des agents de la fonction publique et des étudiants contre la loi Pécresse. Dans la plupart des établissements, les militants ont organisé, lundi, une journée de préparation à la mobilisation. Selon la FIDL, « 128 assemblées générales » se seraient tenues, lundi, dans une quarantaine de villes, parmi les- quelles Paris, Lyon, Marseille, Caen, Bordeaux, Rouen, Strasbourg ou Besançon. Le syndicat demande désormais le retrait de la loi Pécresse. Selon Tristan Rouquier, son président, « la préinscription désormais obligatoire à l’université est un premier pas vers la sélection à l’entrée des universités ». Le leader lycéen dénonce une loi « floue », « ultratechnique, qui laisse des tas de portes ouvertes dangereuses ». Sit-in et blocages La FIDL se défend de tout lien avec une organisation étudiante, même si au moment de la mobilisation contre le contrat première embauche (CPE), elle était apparue proche de la Confédération étudiante. Le syndicat lycéen a appelé à une nouvelle mobilisation, jeudi 22 novembre, jour de la manifestation décidé, dimanche à Tours, par la coordination nationale étudiante. Des assemblées générales, des sit-in, des happenings, des manifestations et des blocages sont prévus. L’autre organisation lycéenne, l’UNL, monte aussi au créneau depuis quelques jours. Plutôt pro- publications judiciaires 56, bd Mission Marchand 92411 Courbevoie cedex Tél. 01 49 04 01 85 – Fax. 01 43 33 51 36 www.osp.fr – [email protected] Par jugement en date du 24 mai 2007, le Tribunal Correctionnel de Paris, chambre de la presse, a condamné Patrick LE HYARIC, directeur de la publication du journal L’HUMANITE, et Catherine LAFON, journaliste, pour avoir publiquement diffamé Colette KERBER et la société LES CAHIERS DE COLETTE, en publiant dans l’édition du quotidien datée du 28 avril 2005, un article intitulé “Discrimination dans le Marais”, les mettant en cause. che de l’UNEF, elle tente de se positionner entre abrogation et modification de la loi Pécresse. « Nous réclamons le retrait de la préinscription obligatoire. Cette solution, censée répondre à un taux d’échec important en première année, n’est pas la bonne », explique Floréale Mangin, la présidente de l’organisation, qui sera reçue mercredi par Valérie Pécresse, ministre de l’enseignement supérieur. L’UNL demande notamment la mise en place d’un « véritable service public d’orientation, doté des moyens nécessaires pour dispenser une information de qualité à tous les élèves avant leur entrée dans le système universitaire », et « une amélioration de la pédagogie au lycée » pour faciliter la transition avec l’enseignement supérieur. L’UNL et la FIDL se retrouvent sur la question des blocages. Sans appeler à ce mode d’action, les deux organisations ne les condamnent pas pour autant. Seul l’UNI-lycée (proche de l’UMP) s’est insurgée, lundi, contre les « blocages des lycées » et « l’intrusion d’individus extérieurs aux lycées ». a Catherine Rollot Xavier Darcos tient au service minimum Dans une note adressée le de adressée vendredi 16 novembre aux recteurs et inspecteurs d’académie, en prévision de la grève du mardi 20, le ministre de l’éducation nationale, Xavier Darcos a demandé que soit organisé un « service d’accueil au sein des établissements », « en lien avec les collectivités volontaires ». M. Darcos avait indiqué, le 6 novembre, qu’il travaillait en vue d’ouvrir des discussions en 2008 sur le service minimum dans l’éducation nationale. Un service qui, a-t-il précisé, pourrait consister simplement à accueillir les élèves. HORS-SÉRIE ISRAEL PALESTINE LIBAN IRAN IRAK PROCHE-ORIENT LA POUDRIÈRE Au-delà des conflits, les régions du Proche-Orient sont en pleine mutation. 100 pages d’analyses, de portraits et de reportages pour mieux appréhender l’Orient du XXIe siècle. En vente chez votre marchand de journaux 0123 Mercredi 21 novembre 2007 Conflitssociaux France ENTRETIEN AVEC L’ANCIENNE GARDE DES SCEAUX SOCIALISTE La base des cheminots lutte pour peser dans les négociations En assemblées générales, les militants ont apporté leurs précisions aux propositions des syndicats pour la réunion tripartite, prévue mercredi. Ils réaffirment leur opposition à la réforme n attendant la réunion « tripartite » qui doit rassembler, mercredi 21 novembre, la direction de la SNCF, les syndicats et un représentant de l’Etat, les assemblées générales de cheminots ont voté sans hésitation, lundi 19 novembre, la reconduction de la grève. Nombre d’entre elles ont insisté sur leur opposition à la réforme des régimes spéciaux en complétant les propositions que leur avaient soumises les fédérations syndicales dans la perspective de la table ronde de mercredi. De Marseille à Dieppe, en passant par Melun et Paris Saint-Lazare, les AG, plus suivies que la semaine précédente, ont insisté sur le rejet de la réforme. « Nous refusons l’alignement sur 40 annuités pour une retraite à taux plein ; nous refusons le système de décote, véritable double peine pour les salariés ; nous refusons l’indexation des pensions sur les prix », indique la motion de l’assemblée générale « inter-services de Laroche-Migennes », une formule que l’on retrouve un peu partout. Les militants à l’origine de ces motions ont jugé trop vague le texte des E Mme Guigou : « Il ne m’est jamais venu à l’idée de réduire la justice de proximité » directions syndicales. « Si beaucoup de qu’il n’y a pas de rupture entre les syndicheminots font confiance à la CGT, il était cats et leur base. « Nous ne sommes pas important de rappeler le préalable du refus dans une configuration de création de coldes 40 ans », explique Anne, militante lectifs », estime-t-il. C’est jeudi matin que les choses vont Sud à Villeneuve Saint-Georges. Les AG ont aussi insisté sur leur volon- se jouer et que la suspension du mouveté de ne pas être tenues à l’écart des dis- ment sera défendue ou non par la CGT. cussions. « Nous exigeons d’être consultés « Mardi, explique Patrick Delfosse, secrépour toute décision qui engagerait notre taire régional CGT des cheminots du avenir et d’être informés du contenu des dis- Nord, on a senti une très forte volonté de cussions à chaque étape », rappellent les poursuivre la grève jusqu’à jeudi. Les checheminots de Paris-Nord dans une minots décideront alors de suspendre le mouvement en fonction du contemotion votée « à l’unaniminu de la discussion de mercredi té ». Les militants à et du calendrier proposé. » Dans certaines AG, la CGT l’origine des Lundi soir, après un échanaurait refusé que le texte soit motions ont jugé ge de mails entre les six fédéradiscuté, indiquent des militrop vague le texte tions à l’origine du texte de protants de SUD-Rail. « Dans des directions positions (CGT, FO, CFTC, notre AG, raconte Tony, milisyndicales SUD-ail, UNSA, CFE-CGC), tant cégétiste à Paris-Austerseules quatre d’entre elles – à litz, certains responsables CGT ont expliqué que les 37,5 annuités n’étaient l’exception de FO et de SUD –, ont rédigé pas une position syndicale et que le problè- un nouveau communiqué. Elles indiquent que la réunion de merme était ailleurs. » La consultation de la base est à double credi permettra de discuter du calendrier tranchant, notamment pour la CGT. et de la méthode de travail, ainsi que « En donnant toute la légitimité aux AG, d’examiner les « propositions concrètes la CGT peut expliquer au gouvernement des organisations syndicales et de la direcque la reprise ne dépend pas d’elle, estime tion permettant d’améliorer, dans le resTony, mais elle ne peut pas nous ignorer et pect des principes d’harmonisation, la ne pas prendre en compte notre refus de la situation et les droits des cheminots ». Un réforme. Au risque de connaître de gros pro- texte jugé conciliant par SUD-Rail qui blèmes si elle propose la reprise du mouve- insiste néanmoins, comme tous les syndiment sans que l’on n’ait rien obtenu sur le cats, sur la nécessité de préserver l’unité du mouvement. a cadrage général de la réforme. » Pour l’heure, Eric Falempin, secrétaiRémi Barroux re général de FO cheminots, veut croire avec Philippe Allienne (à Lille) Les cinq revendications soumises par les syndicats IL AURA fallu plus de trois heures, dimanche 18 novembre, aux organisations syndicales pour se mettre d’accord sur le texte qu’elles soumettraient aux assemblées générales. La tâche était délicate : demander aux cheminots encore en grève de déterminer les revendications que les syndicats devront porter, mercredi, lors de la première réunion « tripartite » (direction de la SNCF, syndicats et représentant du gouvernement). Autre point délicat, le texte devait permettre de maintenir le cadre unitaire entre les six syndicats présents, CGT, FO, CFTC, SUD-Rail, UNSA, CFE-CGC. A l’arrivée, les « propositions soumises aux cheminots réunis le lundi 19 novembre en AG » comportent cinq points : – « Une réponse à leurs revendications concernant le cadrage de la réforme. » Cette première « exigence » a été ajoutée, à la demande de FO et de SUD, au texte initial. Il s’agissait, selon Christian Mahieux (SUD-Rail), de rappeler la volonté de discuter en premier du cadre général de la réforme, et notamment des trois points que le gouvernement dit ne pas vouloir remettre en cause, l’alignement à quarante ans, la décote et l’indexation de la pension sur les prix. – « La préservation du niveau des retraites (…) par un mécanisme permettant l’amélioration du pouvoir d’achat des pensions directes et des pensions de réversion. » 11 – « La prise en compte des annuités dans un autre régime, des années d’apprentissage, d’études, d’inactivité, de stages, des avantages familiaux, des contraintes du service public, la reconnaissance de la pénibilité pour le calcul des annuités au régime général. » – « La prise en compte dans le salaire liquidable des gratifications d’exploitation et de vacances, des éléments variables de solde soumis à cotisations CSG et CRDS. » – « L’augmentation générale des salaires, une nouvelle grille permettant l’amélioration du déroulement de carrière et de l’ancienneté, la création d’un véritable 13e mois. » a R. Bx Assemblée générale des cheminots de Caen, lundi 19 novembre. MYCHÈLE DANIAU/AFP Le Parti socialiste organise une manifestation, mercredi 21 novembre, devant le ministère de la justice pour protester contre la réforme de la carte judiciaire. Vous avez été garde des sceaux, comment jugez-vous la réforme de Rachida Dati ? Rachida Dati a le courage de s’attaquer à une réforme de la carte judiciaire. Ce n’est pas facile. Mais je désapprouve sa méthode. Lorsque j’étais garde des sceaux, j’ai supprimé, sans remous, 36 tribunaux de commerce, qui n’avaient jamais été touchés depuis la Révolution. Nous avions pensé à une réforme plus large, avec la même méthode de travail. Il s’agissait de partir des territoires et de la nature des contentieux. Dans certains endroits, on manque de tribunaux et de juges. Nous avions réfléchi à des regroupements de contentieux spécialisés, Mme Dati veut le faire et c’est une bonne chose. Mais il y a des contentieux qu’il faut au contraire laisser au plus près des gens. Il ne m’est jamais venu à l’idée de réduire la justice de proximité. Les tribunaux d’instance sont ceux qui marchent le mieux. C’est la même majorité qui a créé à grand bruit des juges de proximité et qui supprime les tribunaux de proximité. C’est l’une des incohérences majeures de cette réforme. Mme Dati fait fausse route. Les objectifs ne sont pas clairs, les décisions prises sans vraie concertation. La sagesse consisterait à tout remettre à plat et à repartir avec une méthode différente après les municipales. Il restera quatre ans pour mener à bien la réforme de l’organisation judiciaire, qui est nécessaire. Le gouvernement veut créer une détention après la peine pour les délinquants sexuels les plus dangereux. Qu’en pensez-vous ? La meilleure solution, c’est de soigner ces délinquants pendant qu’ils sont en prison. Pour ceux qui restent dangereux à l’issue de leur détention, on peut recou- rir à une procédure qui existe déjà : l’internement administratif ordonné par le préfet. Une personne qui a commis un crime doit payer sa dette en étant condamné, mais une fois la peine purgée, il ne peut pas relever de la justice sauf nouveau délit ou crime. Je suis aussi très choquée à l’idée de juger des irresponsables pénaux, c’est-à-dire des fous. On risque de dévoyer la justice. Vous aviez aussi lancé la réflexion sur une loi pénitentiaire. Comment résoudre la surpopulation carcérale ? En menant une politique pénale appropriée, sans être laxiste. Quand je suis arrivée à la chancellerie il y avait 55 000 détenus pour 48 000 places et quand je suis partie, il n’y avait plus que 48 000 détenus. Nous avons encadré la détention provisoire et favorisé les aménagements de peine et les libérations conditionnelles qui sont le meilleur moyen de lutter contre la récidive, en donnant des moyens humains nécessaires. Or, depuis six ans, la politique pénale a radicalement changé : on veut faire croire à l’opinion que la prison est la seule réponse. Résultat : 63 000 détenus pour 50 000 places. Et l’impossibilité de donner du sens à la peine par un travail de réinsertion dès le début de l’incarcération. Rachida Dati s’est présentée comme la chef des procureurs. Que pensez-vous de cette conception du parquet ? Je refuse l’autoritarisme et la soumission de la justice au pouvoir politique. Le garde des sceaux ne doit pas donner d’instructions dans les affaires individuelles ni passer outre l’avis du Conseil supérieur de la magistrature pour la nomination des procureurs. J’avais proposé une réforme qui prévoyait que les procureurs généraux ne soient plus nommés en conseil des ministres mais par le CSM. En contrepartie de cette garantie d’indépendance j’avais proposé un système augmentant la responsabilité des magistrats. a Propos recueillis par Alain Salles Les maires UMP s’inquiètent de la réforme de la carte judiciaire DE NOMBREUX élus locaux craignent que la réforme de la carte judiciaire ne leur porte préjudice lors des municipales de mars 2008. Lundi 19 novembre, le 90e congrès des maires de France s’est ouvert à Paris. « Cette réforme traîne en longueur, déplore un responsable de l’Association des maires de France (AMF). Beaucoup de maires UMP de villes moyennes sont inquiets parce qu’elle se rapproche dangereusement des élections. » Des élus de tous bords dénoncent « le manque de concertation » de la ministre de la justice, Rachida Dati. C’est le cas, en particulier, de Paul Durieu, maire (UMP) de Camaret (Vaucluse) en charge des territoires ruraux à l’AMF. Il estime que l’Etat fait figure de « mauvais élève » en matière de maintien des services publics en milieu rural et périurbain. Il en veut pour preuve la charte sur l’organisation de l’offre des services publics, signée entre l’AMF et plusieurs partenaires, dont l’Etat, en juin 2006. Celle-ci stipule que « l’Etat s’engage à informer le préfet, le président du conseil général et celui de l’association des maires, en amont, de toute intention de réorganiser un service public ». « La méthode est écrite noir sur blanc, s’insurge l’élu UMP. Elle n’a pas été appliquée en ce qui concerne la réforme de la carte judiciaire. Le tour de France de la garde des sceaux s’apparente davantage à une annonce de décisions qu’à une concertation. » M. Durieu cite en modèle un contrat pluriannuel signé, lundi, entre l’AMF et La Poste. « Cette entreprise, pourtant sou- mise aux règles de la concurrence, accepte la concertation et ne passe pas en force. Les élus ont ainsi obtenu une présence postale dans les territoires ruraux. L’Etat devrait donner l’exemple dans ses missions régaliennes. Or, c’est le contraire qui se produit. » Jacques Pélissard, président de l’AMF et maire (UMP) de Lons-le-Saunier (Jura), se veut plus consensuel. S’il déplore le manque de concertation, il considère que la réforme est nécessaire. « Nous sommes prêts à nous adapter, à condition que le service public soit rendu de manière satisfaisante. » Le président de l’AMF, ancien avocat, estime que « la réforme n’est pas contestée par la population. Elle est surtout critiquée par les avocats et les greffes des tribunaux. Soyons réalistes : chaque Français à affaire, en moyenne, une fois dans sa vie à la justice. S’il est prêt à faire 50 km pour aller dans un hypermarché, il peut bien en faire autant pour un TGI. Pour moi, le plus important est de maintenir des lieux de proximité pour les affaires familiales, telles que les divorces. On peut imaginer pour cela des tribunaux d’instance renforcés. » La Fédération des maires de villes moyennes, présidée par le maire (UMP) de Châlons-en-Champagne, Bruno Bourg-Broc, se montre plus incisive et dénonce « une réforme unilatérale, purement mécanique et apparemment comptable » et réclame « des compensations » et « une intervention rapide du premier ministre ». a EMPLOI LOGEMENT NOUVELLE-CALÉDONIE ENSEIGNEMENT SUPÉRIEUR MUNICIPALES Un nouveau campement de sans-abri s’installe à Paris Les indépendantistes calédoniens créent un nouveau parti Le Cercle des économistes soutient la loi Pécresse sur les universités Les trois-quarts de Français satisfaits de l’action de leur maire Une vingtaine de sans-abri ont planté des tentes sous le pont Charles-de-Gaulle, dans le 13e arrondissement de Paris, à l’appel de l’association Salauds de pauvres, pour réclamer « des logements durables ». Jacques Deroo, le fondateur de l’association, a décidé d’installer le campement après le décès d’un SDF, samedi 17 novembre, à Marseille. Depuis le début du mois, au moins quatre SDF sont morts en France à cause du froid. Le syndicat indépendantiste USTKE a créé, le 18 novembre, un mouvement politique baptisé Parti travailliste, qui entend dénoncer l’application de l’accord de Nouméa, signé en 1998 et qui prévoit une émancipation progressive de la NouvelleCalédonie. « Nous voulons dénoncer la nonapplication volontaire de la partie intéressant le peuple kanak », a déclaré Louis Kotra Uregeï, président d’honneur de l’USTKE, qui estime que le FLNKS, parti historique kanak, s’est « institutionnalisé ». – (AFP.) Le Cercle des économistes a demandé, mardi 20 novembre, « la mise en œuvre sans délai » de la loi Pécresse et « déplore les tentatives de diversion et de blocage qui ne feraient que retarder le progrès indispensable de notre enseignement supérieur ». Pour cette association, la loi Pécresse dotera les présidents d’université d’« instruments institutionnels adaptés à la réalisation d’authentiques projets de rénovation en matière scientifique, pédagogique, de gestion et de vie universitaire ». Près des trois quarts des Français sont satisfaits du travail accompli par leur maire depuis les dernières élections municipales, indiquent deux sondages rendus publics lundi 18 novembre. Selon le sondage Ipsos pour La Gazette des communes, 70 % des personnes interrogées se disent satisfaits, contre 26 % de mécontents. Selon une autre enquête réalisée par Obea/infraforces, le taux de satisfaction monte même à 75 % contre 18,3 %. – (AFP.) Xavier Ternisien Pour Mme Lagarde, la fusion ANPE-Unedic n’entraînera aucune suppression d’emploi La ministre de l’économie et de l’emploi, Christine Lagarde, a souhaité rassurer les syndicats sur le fait « que la fusion des réseaux [de l’ANPE et de l’Unedic] n’entraînera pas de réduction d’effectifs » et qu’« aucune mobilité géographique ne sera imposée ». A l’occasion de l’examen du projet de loi par le Conseil supérieur de l’emploi, les syndicats se sont inquiétés lundi du « pouvoir fort laissé à l’Etat », selon les mots Stéphane Lardy (FO). 12 France 0123 Mercredi 21 novembre 2007 A Marseille, la gauche veut forcer M. Gaudin à faire campagne Le maire UMP, Jean-Claude Gaudin, rechigne à annoncer sa candidature. Une majorité de conseillers communistes a rallié la liste de Jean-Noël Guérini (PS) MARSEILLE CORRESPONDANT ontraindre le favori Jean-Claude Gaudin (UMP) à entrer en campagne : tel est l’objectif que s’est fixé son challenger, Jean-Noël Guérini, président du conseil général des Bouches-duRhône et candidat socialiste à la mairie de Marseille. Vendredi 16 novembre, M. Guérini a inauguré son local de campagne avec le slogan « Faire gagner Marseille ». Pour provoquer le maire sortant, qui aurait souhaité rester le plus longtemps possible dans son rôle de gestionnaire de la ville, le candidat socialiste lance des débats dans la presse locale. Le premier a concerné l’avenir du port de Marseille. Le candidat Guérini prépare un voyage à Barcelone, où il analysera l’évolution du grand port Catalan, pour lester ses prises de position sur le sujet. M. Guérini a préalablement pris soin de mettre de l’ordre dans son camp. Onze des douze conseillers municipaux communistes ont rallié sa liste, au grand dam du secrétaire fédéral du PCF, qui réclame une réunion officielle de concertation que le candidat socialiste lui refuse. Pour la première fois depuis les élections municipales de 1989, il n’y aura donc pas de dissidence de gauche dans la campagne. Hormis de possibles listes d’extrême gauche dans les huit secteurs municipaux, qui ne devraient pas perturber l’unité retrouvée C de la gauche de gestion. En face, le candidat inavoué Jean-Claude Gaudin (UMP) refuse de répondre aux questions des journalistes sur une campagne qu’il ne veut pas démarrer avant mi-janvier 2008. Son premier adjoint, Renaud Muselier, n’a pas ces pudeurs. « Nicolas Sarkozy fait 56 % sur la ville, nous avons six députés sur huit depuis juin 2007 et, tous les sondages le disent, le maire est très aimé des habitants », explique-t-il. Dominique Tian, député UMP et maire d’un secteur sud de la ville, affiche la même confiance : « Notre bilan sur le renouveau de la ville est incontestable et JeanClaude Gaudin a une grosse cote d’amour. Nous proposerons un programme qui permettra à chacun de comprendre que nous continuons notre action : les Marseillais nous reconduiront. » « Quand on publie les listes, on fait forcément des mécontents, surtout si on pratique l’ouverture », ajoute Renaud Muselier pour justifier leur publication le plus tard possible. Tout en misant sur l’arrivée possible de l’ancien socialiste Philippe Sanmarco sur les listes de la majorité sortante. Bloc contre bloc Le candidat Guérini « souhaite aussi l’ouverture », mais il insiste surtout sur « la diversité » : ses listes devraient comprendre des jeunes femmes en bonne position et plusieurs noms arabes. Divisé entre caciques de centre-droit (Jacques Rocca-Serra) et ambitieux issus des Verts (Jean-Luc Bennahmias), le MoDem n’a à peu près aucune chance de marquer des points lors de cette bataille, qui se jouera bloc contre bloc, droite contre gauche. a Michel Samson Le candidat PS aux municipales, Jean-Noël Guérini, dans sa permanence de campagne, vendredi 16 novembre. TSCHAEN/SIPA Les municipales s’annoncent très difficiles pour le FN MARSEILLE CORRESPONDANT Le Front national des Bouches du Rhône aborde les municipales de mars 2008 en fort mauvais état. Son secrétaire départemental, Jackie Blanc, reconnaît que la scission mégrétiste de 1998 lui « a porté un grand tort ». Les sections se sont vidées de leurs adhérents. A Marseille, outre un local presque toujours désert, il ne reste que trois permanences épisodiquement ouvertes. La plus dynamique d’entre elles se trouve dans un secteur bourgeois de la ville, quand les meilleurs scores viennent des quartiers pauvres. Optimiste, Jackie Blanc espère malgré tout que son parti « atteindra à Marseille les résultats de 1995 », quand neuf conseillers nationalistes siégeaient au conseil municipal, qui en compte 101. En 2001, ce sont les mégrétistes qui avaient raflé la mise, même s’ils n’avaient obtenu que trois sièges au conseil municipal. Stéphane Ravier, frontiste aux positions radicales, sera chargé de conduire cette campagne municipale. Il a été choisi par Jean-Marie Le Pen, au grand dam d’un autre postulant, Stéphane Durbec, qui brigue la tête de liste pour le conseil régional, où il siège depuis 1996. L’échéance électorale de mars 2008 s’annonce donc très difficile pour le FN. D’abord parce qu’il n’est pas exclu que Bruno Mégret monte une liste. Et surtout parce que l’élection municipale a toujours été délicate pour le FN à Marseille, qui n’y a obtenu que de piètres résultats, alors qu’il triomphait localement dans des scrutins à portée nationale. Le fait que la droite locale ait réussi à siphonner deux tiers des voix frontistes aux dernières législatives va rendre l’épreuve encore plus dure pour les militants du FN qui, eux, ne tablent que sur trois ou quatre conseillers municipaux. La « résurrection du Front national » que prédit Stéphane Durbec pour mars 2008 paraît bien improbable. a M. Sn. JUSTICE PROCÈS D’YVAN COLONNA La polémique autour de la taille de l’assassin du préfet Erignac avive les tensions du procès LE DOCTEUR Paul Marcaggi a été victime de son succès médiatique. Présenté comme l’auteur d’un « coup de théâtre » au procès d’Yvan Colonna, après ses déclarations à l’audience jeudi 15 novembre, selon lesquelles l’assassin du préfet devait être de « haute stature » – or M. Colonna mesure 1,72 m –, cet expert médico-légal qui a réalisé l’autopsie de Claude Erignac, est apparu en retrait, lors de sa nouvelle audition devant la cour d’assises spéciale de Paris, lundi 19 novembre. « Il ne vous a pas échappé que votre précédente déclaration a suscité quelques commentaires… », lui a dit le président Dominique Coujard, en l’accueillant à la barre. « Oui, j’ai lu cela dans la presse », a répondu sobrement l’expert, en rappelant le contexte dans lequel il avait été amené à tenir ces propos sur la « taille présumée » du tireur. « C’est à la suite d’une ques- tion de l’avocat général que j’ai abordé ce sujet. D’une part, je n’ai pas été formel, d’autre part cette question ne correspond pas à ma mission, mais à celle de l’expert balistique », a-t-il précisé. Accusation sous pression La polémique s’est poursuivie avec la diffusion des photos de l’expertise qui, contrairement aux dires de l’expert, font apparaître une trajectoire verticale du premier projectile – mortel – qui a atteint le préfet. Cette vision, a observé le docteur Marcaggi, doit être nuancée par la difficulté à établir la position exacte de la victime au moment du tir. Au terme d’une longue explication technique, il est surtout apparu que rien ne permettait d’en conclure un élément décisif à la charge ou à la décharge d’Yvan Colonna, d’autant que l’expert balistique n’a pas répondu à la convocation de la cour. Cet épisode est surtout significatif du climat particulier de ce procès où tout est susceptible de s’enflammer à chaque instant. Les premières déclarations de l’expert médico-légal n’avaient en effet suscité, à l’audience, aucun débat. La défense a adroitement engrangé le succès foudroyant que les phrases de l’expert remportaient devant micros et caméras. Ce n’est que le lendemain, constatant les dégâts qu’ils avaient provoqués, que l’avocat général Yves Jannier a réagi avec virulence, en relançant du même coup une polémique qu’il voulait éteindre. A l’arrivée, le match est nul mais il révèle l’hypersusceptibilité d’une accusation sous pression, la promptitude de la défense à exploiter la moindre faille, et l’intérêt que ce procès suscite, alors même que l’on n’a pas encore abordé le cœur du dossier. a Pascale Robert-Diard MÉDECINE UN LABORATOIRE AMÉRICAIN RECONNU RESPONSABLE Victime des effets secondaires de son traitement, un malade de Parkinson réclame 400 000 euros NANTES CORRESPONDANT En février 2003, le traitement a fait « l’effet d’un coup de fouet ». « Le médicament m’a donné une énergie folle. Du jour au lendemain, j’ai commencé à faire un footing à 5 heures du matin », raconte Didier Jambart, cadre de la Direction des constructions navales à Indret, près de Nantes. Pour lutter contre sa maladie de Parkinson, son neurologue lui a alors prescrit un médicament dopaminergique fabriqué par un laboratoire américain. Rapidement, le patient est pris d’hypersexualité. Puis, à l’été 2004, alors que son praticien augmente la posologie, vient la pas- sion du jeu sur Internet. « J’ai commencé par 10 euros et je suis monté en flèche. Au mois de novembre, je perdais 10 000 euros par mois. » En un an, M. Jambart engloutit « pas loin de 150 000 euros », dilapide économies et héritages, utilise frauduleusement les numéros de cartes bancaires de ses proches : « Je ne pouvais plus résister à mes envies. Je jouais pour jouer, pas pour gagner. Toute mon euphorie passait par là. J’ai même vendu des jouets de mes enfants pour récupérer de l’argent. » Après trois tentatives de suicide, Didier Jambart rencontre le professeur Philippe Damier. Le chef du service de neurologie du CHU de Nantes fait le lien entre ses déboi- res et le médicament. Le traitement est modifié, les troubles s’estompent. « Le fabricant américain avait minimisé les effets secondaires néfastes sur la notice », indique M. Jambart. En octobre 2006, le tribunal correctionnel de Nantes déclare M. Jambart irresponsable de la trentaine de vols qu’il a commis. La Commission régionale de conciliation et d’indemnisation des accidents médicaux vient de reconnaître la responsabilité du laboratoire américain (à hauteur de 80 %) et du neurologue. M. Jambart estime son préjudice à 400 000 euros. Son indemnisation sera fixée dans un mois. a Yan Gauchard Economie & Entreprises 0123 Mercredi 21 novembre 2007 13 Finance La banque d’affaires américaine Goldman Sachs révise en très forte hausse les pertes du secteur européenne (BCE) à injecter de l’argent pour rétablir la confiance – a surpris les banquiers les plus expérimentés. Mais la bonne santé des banques les rassure : la crise intervient à un moment où celles-ci ne sont jamais aussi bien portées. Au prix d’importantes restructurations et de fusions depuis dix ans, elles ont renforcé leur capacité de résistance. « La rentabilité des banques s’est encore améliorée en 2006, notamment pour les moyennes et les grandes », relève la BCE dans un rapport sur la stabilité bancaire paru le 14 novembre. Pour la BCE, « la forte rentabilité des banques (…), ainsi que le renforcement de leur solvabilité, feront office d’amortisseurs face à d’éventuelles pertes, prévues ou pas ». « Subprimes » : les banques pourraient perdre 2 000 milliards de dollars J usqu’où la facture de la crise financière grimpera-t-elle pour le secteur bancaire mondial ? A mesure que la situation se dégrade sur le marché du logement américain – « un déclin sans précédent depuis la Grande Dépression » de 1929, estime la banque américaine Wells Fargo –, les banques révisent en hausse le montant de leurs pertes. Celles-ci atteignent désormais un montant cumulé de 65,3 milliards de dollars (44,3 milliards d’euros), dont les trois quarts pour les banques américaines (48 milliards de dollars). Pris dans la tourmente, le numéro un mondial, Citigroup, a déjà dû rayer près de 16 milliards de dollars de valeur dans ses livres. Il pourrait subir 15 milliards de dollars de dépréciations d’actifs supplémentaires, selon les calculs de sa rivale américaine Goldman Sachs. Cette inflation arithmétique affole les boussoles. Depuis quelques jours, les économistes employés par les grandes institutions financières revoient à la hausse leurs prévisions du coût de la crise pour les années à venir. Après l’estimation de 400 milliards de dollars calculée par la Deutsche Bank fin octobre, un chiffre fondé sur des hypothèses économiques déjà pessimistes, Goldman Sachs pousse aujourd’hui le curseur à 2 000 milliards de dollars. C’est plus que le produit national brut (PNB) de l’Italie (1 724,9 milliards de dol- lars en 2005) et presque autant que celui de la France (2 177,7 milliards). Pour mémoire, aux débuts de la crise financière, cet été, la Réserve fédérale américaine (Fed) en avait chiffré l’impact à 100 milliards de dollars. Ces nouveaux chiffrages, bâtis sur des scénarios catastrophes, s’efforcent d’anticiper au maximum les effets de la crise partie des Etats-Unis. Ils agrègent des pertes directes (crédits immobiliers impayés) et indirectes (importantes pertes de valeurs sur des instruments financiers adossés à ces crédits, activité bancaire au ralenti etc.), déjà constatées comme à venir. Un secteur fortement capitalisé Ainsi, pour parvenir à son chiffrage de 2 000 milliards de dollars, Goldman Sachs a considéré qu’une perte d’un dollar sur un crédit hypothécaire entraîne une diminution de dix dollars sur la production de crédits nouveaux. Ce calcul répond à une logique simple : moins les banques gagnent d’argent, moins elles en prêtent. Toute crise entraîne un effet de rationnement du crédit. Bien que ces chiffrages soient sujets à caution – la plupart des modèles économiques des banques restant bâtis sur une crise à 200 milliards de dollars –, ils posent la question de la capacité de résistance du secteur bancaire mondial à une crise financière violente et durable. Pourrait-il affronter un tel choc ? Quelles en seraient les conséquences ? D’un point de vue global, l’inquiétude n’est pas de mise. Pour violente qu’elle soit, la crise n’a altéré, à ce jour, que les résultats des banques sans entamer leurs fonds propres. Même si cela devait être le cas, le niveau élevé de capitaux du secteur bancaire a de quoi rassurer. Selon l’éditeur d’informations économiques Bureau van Dijck, qui développe l’outil Bankscope, sur les 1 000 plus grandes banques mondiales, 467 possèdent La propagation de la crise, notamment aux assureurs, déprime les marchés boursiers sée par les agences financières Jeudi 15 novembre, une dépêche de l’agence Bloomberg estimait que « les abaissements de notations de MBIA et Ambac pourraient coûter 200 milliards de dollars ». « Il s’agit là d’un sujet très sensible politiquement, puisqu’une baisse de la notation des émetteurs obligataires se traduirait par de nouvelles ventes forcées et pourrait couper purement et simplement l’accès au marché pour certains émetteurs, renforçant ainsi la probabilité d’une crise de crédit de très grande envergure » estiment les analystes de la Société générale dans une note du 16 novembre. La crise des subprimes touche aussi le secteur de la réassurance. Le numéro un mondial, Swiss Re a estimé, le 19 novembre, que son exposition à la crise du marché américain du crédit hypothécaire à risque allait lui coûter 1,2 milliard de francs suisses (730 millions d’euros). Cette perte est le résultat de l’« exposition du groupe à deux dérivés de crédit » qui ont subi « un abaissement de notation sans précédent et sévère de la part des agences de notation en octobre », écrit Swiss Re. Les investissements dans les subprimes ont enregistré des dépréciations de 62 % par rapport à leur valeur initiale. a LES EFFETS de la crise des crédits immobiliers à risque (subprimes) sur le secteur financier tétanisent les investisseurs. La moindre mauvaise nouvelle fait plonger les marchés boursiers. Lundi 19 novembre, une nouvelle vague de craintes a fait reculer la Bourse de New York. Le Dow Jones et le Nasdaq ont cédé tous deux 1,66 %. L’angoisse liées aux subprimes touche aussi l’Europe. A Londres, le FTSE a décroché lundi de 2,71 %, tandis qu’à Paris le CAC 40 a baissé de 1,65 %. L’origine de ces craintes tient à l’incertitude concernant l’ampleur des pertes sur le secteur financier. Au fur et à mesure de l’aggravation de la crise, les analystes érigent des scénarios de plus en plus pessimistes. Lundi, les nouvelles estimations de la banque d’affaires Goldman Sachs concernant les dépréciations à venir du numéro un mondial, Citigroup, ont particulièrement inquiété. Après les banques, ce sont désormais certaines compagnies d’assurances dites « monoline » qui sont très touchées. Méconnus du grand public, ces assureurs, très bien notés par les agences financières en raison de l’importance de leurs fonds propres, accordent leur caution à des émetteurs d’obligations pour leur permettre de diminuer le coût de leur emprunt et attirer plus d’investisseurs. Ils s’engagent aussi à rembourser les emprunts en cas de défaillance de l’émetteur. Ces assureurs se rémunèrent sur l’économie réalisée par les émetteurs qui ont recours à leur service. Lancée au début des années 1970 aux Etats-Unis, cette activité a rencontré un vif succès auprès des collectivités locales et des municipalités qui ont eu recours à ces assureurs pour emprunter dans les meilleures conditions. Cela leur a permis notamment d’éviter de faire des crédits bancaires. SIDÉRURGIE CONSOMMATION ÉNERGIE BHP Billiton approche deux géants sud-coréens de l’acier Les Français achètent de plus en plus en maxidiscompte Les cours du pétrole sont toujours soutenus Le PDG de l’anglo-australien BHP Billiton, Marius Kloppers, devait rencontrer, mardi 20 novembre, les patrons des sidérurgistes sudcoréens Posco et Hyundai Steel en vue d’un rapprochement. La première compagnie minière du monde est un des grands fournisseurs en matières premières des deux groupes. BHP vient d’essuyer un refus de la part de son rival Rio Tinto qu’il veut racheter pour 150 milliards de dollars. Les ménages français achètent de plus en plus leurs produits alimentaires dans les magasins à bas prix (maxidiscompte), en particulier les plus démunis, indique, mardi 20 novembre, une étude de l’Institut national de la statistique et des études économiques (Insee). Leur proportion est passée de 7 % en 2001 à 13 % en 2006. Les 20 % de ménages ayant le niveau de vie le plus bas y réalisent près de 20 % de leurs dépenses d’alimentation. Le cours du pétrole reculait légèrement, mardi 20 novembre (à 94,38 dollars le baril), dans les échanges électroniques en Asie, mais les courtiers estimaient que ce repli est temporaire. Lundi, ils étaient restés fermes à New York, soutenus par les tensions au sein de l’Organisation des pays exportateurs du pétrole (OPEP) sur la chute du dollar. Le baril pour livraison en janvier avait gagné 80 cents, à 94,64 dollars. Abaissements de notation Progressivement les assureurs « monoline » se sont intéressés à produits plus sophistiqués comme les dérivés de crédits (CDOs, Collaterised Debt Obligations). Ils auraient garanti 1 000 milliards de dollars (680 millions d’euros) d’obligations municipales et de dérivés de dette, selon Bloomberg. L’inquiétude concerne l’ensemble du secteur dont les deux leaders sont les groupes américains MBIA et Ambac dont les cours ont plongé respectivement de 71 % et 52 % depuis le début de l’année et ont enregistré leurs premières pertes trimestrielles. Les analystes redoutent que ces assureurs voient leur note abais- Dominique Gallois et Claire Gatinois des données exploitables. Elles affichent ensemble 4 427 milliards de dollars de fonds propres, un confortable coussin de sécurité face à une crise même coûteuse. Cela, bien sûr, n’exclut pas des accidents et des défaillances localisées, d’établissements spécialisés de taille modeste. Les autorités bancaires européennes sont sereines face à ce qu’elles ne qualifient pas encore de crise financière mais de « correction significative des marchés ». Certes, la brutalité avec laquelle la crise de liquidités de l’été s’est manifestée en Europe – obligeant la Banque centrale Risques accrus Ce discours n’empêche pas la BCE de rester prudente. « Les risques à court terme se sont accrus (…), les interrogations des marchés sur les prévisions de résultats aussi, avertit la BCE, ces problèmes pourraient être aggravés par des développements inattendus sur le marché des crédits hypothécaires américains (…). » La même analyse prévaut dans les agences de notation. Tout en s’attendant à « d’importantes fluctuations des résultats trimestriels » après des années records, Arnaud de Toytot chez Standard and Poor’s juge « les banques robustes » et « leur capacité de résistance solide ». S’agissant de la France, Stéphane Le Priol de Moody’s voit les banques « bien armées pour affronter une crise, étant solidement capitalisées et dotées de modèles d’activités équilibrés ». Il parle d’« une crise gérable, en regard d’une exposition limitée aux risques, sauf si celle-ci devait s’aggraver et s’étendre à d’autres actifs ». Moody’s a soumis toutes les banques françaises à des « stress-tests » et, rapporte M. Le Priol, « même dans le pire des cas [si toutes les activités souffraient], toutes retrouveraient, dès juin 2008, c’est-à-dire en un an, leur niveau de solvabilité de juin 2007 ». a Anne Michel Economie & Entreprises 14 0123 Mercredi 21 novembre 2007 Prix de l’eau : les entreprises du secteur dénoncent les « graves erreurs » de l’UFC-Que Choisir L’association de consommateurs avait dénoncé, fin octobre, la surfacturation de l’eau et les « bénéfices faramineux » des principaux groupes français spécialisés dans sa distribution PRIX DE L’EAU EN 2007 (POTABLE + ASSAINISSEMENT), en euros par m3 Dans les cinq plus grandes villes de chaque pays (Moyenne) Dans les grandes villes d’Europe 7,6 L 5,6 5,7 5,1 3,9 3,8 4,4 4,3 4,1 3,4 2,9 2,66 3,8 3,7 3,5 3,1 3,0 2,9 2,8 1,56 G la sg Co ow pe nh ag u M e un H am ich bo Fr urg a Am ncf or st t Bi erd rm am in gh Br am ux el le s Ly o M ar n se i Lo lle nd re s Pa ri s ag Pa ne ys -B as Ro y. -U ni Be lg iq ue Fr an ce Su èd e Es pa gn e Ita lie Al Da n em ar k 0,83 le m ’enquête de l’association de consommateurs UFC-Que Choisir sur le prix de l’eau, rendue publique le 29 octobre 2007 et qui a eu un considérable retentissement médiatique, comporte de graves erreurs de calcul et ses résultats ne sont pas crédibles », a dénoncé, lundi 19 novembre, lors d’une conférence de presse, Bernard Guirkinger, président de la Fédération professionnelle des entreprises de l’eau (FP2E) et PDG de la Lyonnaise des eaux (groupe Suez), qui estime que « l’UFC a voulu jeter l’opprobre sur toute la profession ». La FP2E conteste la méthode consistant à calculer un prix de revient théorique du mètre cube (m3) d’eau, à partir de données issues de rapports publics divers, et à le comparer au prix facturé aux usagers, pour conclure que les écarts constatés aboutissent à des « bénéfices faramineux » de 43 % à Nancy, 56 % à Lyon, 61 % en Ile-de-France, 67 % à Marseille. « Il est faux de prétendre qu’il s’agit de bénéfices. Notre marge se situe plutôt autour de 7 % », argumente M. Guirkinger : « L’UFC a sous-estimé nombre de dépenses, notamment d’analyses de la qualité de l’eau, d’assurances, d’impôts et surtout de frais de personnels, qu’elle a carrément divisés par deux. Depuis la loi Mazeaud du 8 février 1995, les comptes des 9 000 collectivités locales qui font appel à nos entreprises sont publics et la plupart d’entre elles font réaliser des audits de nos prestations par des experts indépendants, au moins tous les cinq ans, dans le cadre de la clause de renégociation des contrats. » « Tous les calculs sont consultables sur notre site Internet et s’appuient sur des rapports publics », rétorque François Carlier, directeur adjoint de l’UFC-Que Choisir, chargé des études : « Ce sont effectivement des prix que nous avons reconstitués, sans nous fier à ces fameux “comptes annuels”, documents peu détaillés et qui Plus chère au Danemark, l’eau est meilleur marché en Italie Source : NUS Consulting reprennent les sommes facturées par les distributeurs aux communes, celles-là mêmes que nous contestons. » « Incohérence » Dans son enquête, l’UFC avait décerné un satisfecit à quatre villes, ClermontFerrand, Annecy, Chambéry et Grenoble, dont le taux de marge, selon ses calculs, va de 10 % à 20 %, avec un prix de revient théorique de 0,76 euro le m3. « Il est logique que l’eau soit moins chère dans ces vil- les de montagne, où elle est abondante et n’a pas besoin d’être traitée », fait remarquer Antoine Frerot, vice-président de la FP2E, « tandis que les villes mal classées, comme Lyon, Gennevilliers, Marseille et les communes d’Ile-de-France, avec de prétendues marges supérieures à 50 %, arriveraient à un coût théorique de 0,57 euro le m3, bien inférieur, alors qu’elles puisent, elles, dans des rivières polluées, ce qui nécessite de coûteux traitements. Cela montre, à notre avis, l’incohérence de cette étude. » En France, un budget de 30 euros par mois et par famille Le marché de l’eau, en France, représente 4,4 milliards de mètres cubes (m3) distribués et un chiffre d’affaires de 13 milliards d’euros, assuré à 57 % par des opérateurs privés, 33 % par les collectivités locales et 10 % par l’Etat et les agences de l’eau. Trois grands distributeurs dominent le marché : Veolia (ex-Générale des Eaux), Lyonnaise des Eaux (Groupe Suez) et la Saur, récemment acquise par l’ingénierie Séché Environnement. Les Français consacrent en moyenne 30 euros par mois et par famille à leur facture d’eau, soit de 0,6 % à 0,8 % de leur budget et paient le m3 en moyenne 2,92 euros TTC, soit beaucoup moins que les Danois (5,63 euros) ou les Allemands (5,09 euros), mais un peu plus que les Finlandais (2,84 euros) ou les Suédois (2,66 euros) et beaucoup plus que les Espagnols (1,56 euro) ou les Italiens (0,83 euro), en notant que ces deux pays sont encore loin des normes d’assainissement réclamées par l’Europe, faute d’équipement suffisant en stations d’épuration. L’UFC assure avoir tenu compte des coûts de traitement de la ressource, mais « plus que le coût du traitement des eaux, ce qui est déterminant dans le prix du m3, c’est la densité de l’habitat et l’entretien des 830 000 kilomètres de canalisations. Dans les zones rurales, comme l’Allier ou la Manche, il faut entretenir et réparer 25 à 30 mètres de canalisation par habitant, contre seulement 2 à 3 mètres, en ville », détaille M. Carlier : « C’est la raison pour laquelle notre coût théorique est moins élevé dans les zones urbaines », conclut-il. L’UFC fait valoir qu’à la suite de l’enquête 2006, trois villes, Paris, Angers et Annecy, ont ouvert leurs livres de comptes à ses enquêteurs et invite d’ailleurs toutes les collectivités locales et leurs partenaires à faire part, sur le site de l’association, de leurs remarques. Les distributeurs en appellent, eux, au ministre de l’écologie et du développement durable pour organiser un débat sur le coût de ce service public : « D’accord ! Confrontons nos chiffres », réplique l’UFC-Que Choisir. a servant ses marges, explique M. Amar. En 2005, son entreprise a ainsi pris une participation dans WHKS, fournisseur à la Bourse aux fleurs hollandaise, « plaque tournante » du marché et a racheté, en 2006, la centrale d’achat GDV. La société doit aussi sa réussite à un marketing intensif appliqué notamment sur les boutiques « Happy », détenues à 30 % par le groupe. Cette chaîne de fleuristes au style épuré est qualifiée de « hype discount ». Ces boutiques proposent des nouveautés comme des fleurs tatouées ou le « nano-bouquet » (un bouquet à taille réduite), à très bas prix. La vente par Internet n’a pas été oubliée mais « n’est pas encore la priori- LE TITRE du groupe de cosmétiques français Clarins a touché son plus haut niveau à la Bourse de Paris lundi 19 novembre. L’action a clôturé en hausse de 7,70 % à 64,51 euros après avoir atteint, en cours de séance, un pic à 67,80 euros. Clarins a profité de rumeurs autour de son rachat par le groupe de luxe et de distribution PPR. Selon des informations données par La lettre de L’Expansion du 19 novembre, le groupe de François-Henri Pinault aurait en effet pour ambition de rapprocher Clarins de sa filiale YSL Beauté. Une semaine plus tôt, c’était L’Oréal qui était pressenti pour racheter la marque. Clarins, détenu à 70 % par la famille Courtin-Clarins, serait sans doute plus favorable à l’entrée au capital d’un partenaire, plutôt qu’à la vente complète de ses titres. Les actionnaires familiaux n’ont cependant donné aucun signe permettant d’anticiper cette cession. Tout n’est que spéculations et suppositions, le groupe refusant encore de communiquer sur ces rumeurs dans la journée de lundi. Même silence du côté de PPR. té », ajoute M. Amar. Selon ce dernier, le Net n’est pas encore assez utilisé par les clients. Aujourd’hui environ 3 % des ventes de fleurs et plantes en France se font sur la Toile. Avec les fonds collectés en Bourse, Monceau Fleurs compte racheter la totalité du capital de Happy et de WHKS. Par un effet mécanique cette opération permettra à M. Amar d’augmenter sa participation dans le groupe, qui devrait atteindre entre 65 % et 70 %. L’entrée sur Alternext permettra aussi d’accélérer le développement de la société à l’international. D’ici à 2009, Monceau Fleurs vise un chiffre d’affaires de 50 millions d’euros. a Claire Gatinois Sylvie Chayette Isabelle Rey-Lefebvre Monceau Fleurs entre sur Alternext, la Bourse des PME si démontrer la pertinence de sa stratégie. Depuis 1985 et l’ouverture de la première boutique, boulevard de Courcelles, à Paris près du parc Monceau, sa société s’est transformée en une petite multinationale. Présent dans quatre pays, dont le Japon, Monceau Fleurs réalise, via 144 points de vente – franchisés pour la plupart –, 85 millions d’euros de chiffre d’affaires dont 33,6 millions sont consolidés par la société. Ce volume de ventes, alors qu’un client achète en moyenne en France moins de 30 euros de fleurs par an, est le fruit d’une politique de prix agressive obtenue grâce à la maîtrise progressive de la chaîne de distribution. « Le seul moyen de jouer sur les tarifs » en pré- Le titre Clarins flambe sur des rumeurs de rachat par PPR et L’Oréal Un secteur très concurrentiel En 2006, dans un secteur où la concurrence est particulièrement exacerbée, Clarins a dégagé 653 millions d’euros de chiffres d’affaires, sur les 967,2 millions d’euros de vente réalisées par l’ensemble du groupe. Mais des difficultés seraient apparues avec la filiale américaine. De plus, Patrick Bizot, membre du directoire du groupe et président de la marque, a démissionné soudainement, il y a environ un mois. Ce départ précipité est par ailleurs intervenu peu de temps après un avertissement sur résultats du groupe de cosmétiques. Mi-septembre, Clarins avait en effet prévenu que sa marge d’exploitation allait reculer en 2007, après une chute de ses bénéfices au premier semestre. La liste des repreneurs potentiels de Clarins est importante et variée. Elle comprend par exemple les firmes américaines Procter & Gamble (P & G) – le géant mondial de la lessive et des produits d’hygiène personnelle – ou Estée Lauder, ainsi que le japonais Shiseido ou l’allemand Beiersdorf. Outre-Atlantique, le marché mise de son côté plutôt sur une prochaine cession d’Estée Lauder à P & G. Ce dernier ne cache pas sa volonté de se développer sur le créneau des cosmétiques haut de gamme. Premier signe : Fabrizio Freda, responsable de l’activité « snacks » chez P & G a été nommé président et directeur exécutif d’Estée Lauder, remplaçant l’héritier William Lauder. Il prendra ses fonctions en mars 2008. William Lauder, interrogé par le Wall Street Journal, a malgré tout démenti vouloir se séparer du groupe familial. « Notre famille est impliquée dans la société et nous pensons que les intérêts de cette compagnie seront mieux défendus si elle reste une société indépendante concentrée sur le marché des cosmétiques de prestige », a-t-il assuré. a MARCHÉS 30 MILLIONS D’EUROS DE LEVÉE DE FONDS MONCEAU FLEURS, la chaîne des fleuristes du même nom et des enseignes « Happy », a programmé son entrée en Bourse. L’opération, prévue le 7 décembre sur Alternext, le marché dédié aux petites et moyennes entreprises (PME), permettra au groupe familial, détenu à 51 % par Laurent Amar, fils et petit-fils des fondateurs, de récolter 30 millions d’euros. Dans un premier temps l’offre sera réservée aux seuls investisseurs qualifiés mais le grand public devrait aussi « prochainement » pouvoir acheter des actions. Cette opération « se fera », promet M. Amar. Pour ce dernier, l’entrée en Bourse est une consécration. « Cela fait dix ans que j’attends ça », glisse-t-il. M. Amar peut ain- COSMÉTIQUE INFORMATIQUE LE CONSTRUCTEUR PROFITE DU BOOM DES VENTES DE SES ORDINATEURS PORTABLES Hélène Gainville FOURRURES Vente des nouvelles collections 2007-2008 Hélène Gainville vous propose aussi une nouvelle façon de porter vos anciennes fourrures en les transformant en un modèle choisi dans sa nouvelle collection REPARATION ,TRANSFORMATION, RASAGE, GARDE ET NETTOYAGE Devis gratuit fourni avant chaque intervention 198, boulevard Saint-Germain 75007 PARS TEL : 01 42 84 02 46 Hewlett-Packard conforte sa place de numéro un mondial du PC HEWLETT-PACKARD (HP) creuse l’écart avec ses concurrents. Le constructeur informatique californien, qui a ravi le leadership mondial sur le marché du PC au texan Dell mi-2006, a rendu publics lundi 19 novembre, des résultats pour son exercice annuel 2006-2007 supérieurs aux attentes. Son chiffre d’affaires a progressé de 14 %, à 91,7 milliards de dollars (62,3 milliards d’euros) et ses profits ont augmenté de 17 %, à 7,3 milliards de dollars, en partie grâce au succès de ses ordinateurs portables dont les ventes ont bondi de 49 % au dernier trimestre de son exercice. Désormais l’institut d’études IDC estime la part de marché mondiale de HP (en terme d’unités vendues) à 19,5 % (contre 19,2 % à l’été 2007). Dell (qui n’a pas encore communiqué ses résul- tats du troisième trimestre 2007), ne serait plus cet automne qu’à 15,1 % de parts de marché, contre 16 % cet été. « Nous espérons que nos ventes de PC vont encore croître de 30 % en 2008, en dépit d’une demande globale qui risque de diminuer », selon Francesco Serafini, PDG Europe de HP. Très optimiste, le constructeur prévoit, pour son prochain exercice annuel, de dépasser le cap des 100 milliards de dollars de revenus, à 111,5 milliards de dollars. Si tel était le cas, HP fondé il y a presque cinquante ans par les ingénieurs Bill Hewlett et Dave Packard, pourrait devenir la plus grosse entreprise « high tech » du monde, passant devant « Big Blue » (IBM). Ce dernier est sorti du marché du PC en 2004 pour se recentrer sur les services informatiques et l’édition de logiciels. HP revient de loin : réalisée en 2002, la fusion géante avec Compaq a mis du temps à porter ses fruits. Ces difficultés ont coûté son poste à Carleton Fiorina, la pédégère de l’époque, qui a quitté le groupe en 2005. Les analystes saluent aujourd’hui les choix de son remplaçant, Mark Hurd. Il a taillé dans les effectifs (licenciant environ 10 % des employés) et mis l’accent sur le réseau de distribution du groupe. Sans pour autant renoncer à son caractère très diversifié : le groupe est toujours présent dans l’édition de logiciels, le stockage de données informatiques, la fabrication d’imprimantes et la photographie numérique. « Le constructeur doit faire attention à ne pas s’endormir sur ses lauriers. Dell travaille très dur pour remonter la pente, avec une nouvelle approche du marché. Le texan a les ressources et les compétences requises pour revenir sur le devant de la scène », prévient cependant David Daoud, consultant chez IDC. Rappelé au début de cette année à la tête de l’entreprise qu’il avait fondée en 1984, Michael Dell a rapidement mis en place un nouveau mode de distribution pour ses ordinateurs. Rompant avec une distribution exclusivement sur Internet, le groupe multiplie les partenariats avec des réseaux de revendeurs. Le taïwanais Acer, récemment devenu numéro trois mondial grâce au rachat de Gateway constitue aussi une sérieuse menace. « C’est un adversaire de poids, reconnaît M. Serafini, mais il est encore très concentré sur les ordinateurs à bas coûts. » a Cécile Ducourtieux Economie & Finances 0123 Mercredi 21 novembre 2007 AGROALIMENTAIRE La bataille judiciaire entre Nestlé et Netcacao s’envenime Netcacao, le repreneur de l’ancien site de Nestlé à Saint-Menet (Bouches-du-Rhône), a annoncé, lundi 19 novembre, avoir chargé son avocat de « porter une première plainte pour pression sur la justice et une autre pour dénonciation calomnieuse ». Cette décision fait suite à l’annonce par Nestlé du dépôt d’une plainte pour chantage contre Netcacao (Le Monde daté 18-19 novembre). Ce dernier avait assigné au printemps Nestlé devant le tribunal de commerce de Paris pour « dol » (tromperie), considérant n’avoir pas été correctement informé de l’état de l’usine. Le jugement sera rendu le 7 décembre. TRANSPORT AÉRIEN Le chiffres d’affaires d’Easyjet progresse de 11 % en 2006-2007 EasyJet, la compagnie aérienne à bas coûts britannique a annoncé, mardi 20 novembre, avoir réalisé en 2006-2007, un bénéfice net en hausse de 61,8 % à 152,3 millions de livres (212 millions d’euros) pour un chiffre d’affaires en progression de 11 % à 1,79 milliard de livres(1,4 milliard d’euros). La compagnie a transporté 37,2 millions de passagers, soit 13 % de plus par rapport à l’exercice précédent. FINANCE La Poste est autorisée à vendre des crédits à la consommation La Banque Postale, la filiale bancaire de La Poste, a été autorisée à élargir son activité aux crédits à la consommation, selon l’annonce faite, lundi 19 novembre, par la ministre de l’économie, Christine Lagarde. La Banque Postale lancera cette activité en partenariat avec un professionnel du secteur, dans le cadre d’une coentreprise dont elle sera l’actionnaire majoritaire (Le Monde du 25 octobre). 15 TABLEAU DE BORD Dubaï veut utiliser le savoir-faire français pour ses projets grandioses D’Abu Dhabi, la capitale des Emirats (EAU), en passant par l’arrogante Dubaï jusqu’à la modeste ville de Ras Al-Khaimah, les grues sont légion et les milliards, issus des pétrodollars, prêts à financer tous les projets. Une seule devise est d’or dans ce coin du Golfe persique, celle de l’émir de Dubaï, Cheikh Mohammed bin Rashid Al-Maktoum : surpasser New York et être le numéro un dans tous les domaines. Tous ces grands promoteurs immobiliers vont débarquer en force à Paris, du 21 au 24 novembre, au Carrousel du Louvre, pour le 1er forum Partenariat France-Emirats arabes unis. Le but : appâter des investisseurs français afin de créer des alliances. « Nous avons l’argent, mais nous voulons les meilleurs, ceux qui ont un vrai savoirfaire », explique Masood Al-Awar, directeur marketing de Sorouh, un promoteur immobilier d’Abu Dhabi. Ils souhaitent aussi inciter les plus riches à venir passer quelques jours dans leurs flamboyants palaces, voire les pousser à s’y installer. Les dirigeants politiques et économiques des Emirats arabes unis viendront à Paris, fin novembre, pour nouer des alliances dans les secteurs de l’immobilier et du tourisme ABU DHABI, DUBAÏ (Emirats arabes unis) ENVOYÉ SPÉCIAL u vingt-sixième étage de ce building de verre et de marbre, la vue sur le centre-ville de Dubaï (Emirats arabes unis) est saisissante. Au loin, des tours et encore des tours semblent prêtes à dévorer les rares nuages. « Et dire qu’il y a dix ans, c’était le désert, lance Medhi Amjad, 42 ans. C’est fou ! » Fou ? Le mot paraît faible quand on sait ce que prépare le PDG d’Omniyat Properties, promoteur immobilier. Cette jeune entreprise, créée il y a deux ans, doit construire pour 2009 le « Pad ». Budget : 400 millions d’euros. Cet immeuble high-tech permet, par exemple, grâce à des caméras disséminées à travers la planète, de se réveiller avec un lever de soleil… des Caraïbes. Mais Omniyat est tout petit par rapport à d’autres promoteurs comme Nakheel, Emaar, Aldar ou Al-Qudra. Ces ogres du béton préparent pour les années à venir des complexes immobiliers démesurés capables d’accueillir des centaines de milliers d’habitants : îles artificielles visibles par satellite, création de villes à l’architecture futuriste et clinquante, marinas d’un luxe inouï, centres commerciaux monumentaux, hôtels de 5 à 7 étoiles… A MONNAIES TENSION SUR LES RÉSERVES DE CHANGES La baisse du dollar provoque l’agacement et l’inquiétude de Pékin LA CHUTE du billet vert irrite les autorités chinoises. Lundi 19 novembre, à Singapour, le premier ministre chinois Wen Jiabao, a jugé qu’il était de plus en plus difficile de gérer les 1 430 milliards de dollars (970 milliards d’euros) de réserves de change à cause de la devise américaine. « Nous n’avons jamais connu une pression aussi forte », a-t-il déclaré, selon l’agence Reuters. « Nous sommes inquiets sur la manière de préserver la valeur de nos réserves », a-t-il ajouté. Depuis janvier, le dollar a cédé plus de 5 % face au yuan, à 7,42 yuans, mardi. Ces déclarations font suite à celles, tenues ce week-end lors du sommet des pays du G20, par le gouverneur de la banque centrale chinoise, Zhou Xiaochuan. Il a déclaré que Pékin souhaitait un dollar fort. Certains économistes craignent que la Chine ne réduise l’exposition en dollars de ses réserves de change, ce qui pourrait faire chuter davantage le billet vert. M. Zhou a aussi indiqué que son pays pourrait envisager d’élargir la bande de fluctuation du yuan, qui peut varier chaque jour de plus ou moins 0,5 % face au dollar, depuis que cet écart a été accru le 18 mai. « En moyenne, le yuan n’a fluctué que de 0,13 % par jour depuis le 18 mai, constatent les analystes d’UBS. Le yuan n’a donc pas été limité par l’étroitesse de sa marge de fluctuation. » Les appels américains et européens enjoignant Pékin de libéraliser son système de change se heurtent à la volonté chinoise de faire les réformes en douceur. Les autorités pourraient craindre une sortie massive de capitaux chinois qui déséquilibrerait le marché des changes si toutes les barrières étaient levées. Selon les analystes de Morgan Stanley, la Chine détient 8 500 milliards de dollars d’actifs financiers, dont 3 900 milliards sont aux mains des ménages et la plupart du reste dans les entreprises. Et les actifs étrangers, hors réserves de change, ne représentent que 2 % de la richesse financière chinoise (contre 18 % au Japon et 12 % en Corée). a SICAV ET FCP ATOUT EURO MONDED ATOUT FRANCE C ATOUT FRANCE D ATOUT MODERATIONSC ATOUT MONDE C ATOUT VERT HORIZ C ATOUT VIVACTIONS C CAPITOP EUROBLIG C CAPITOP EUROBLIG D CAPITOP MONETAIREC CAPITOP REVENUS D ATOUT HORIZON DUO Cécile Prudhomme Mustapha Kessous LES BOURSES DANS LE MONDE 20/11, 9h59 Indice % var. Maxi 2007 Mini 2007 CAC 40 5442,99 20/11 0,19 6168,15 1/6 5217,70 17/8 CAC Mid100 7534,18 20/11 0,00 8904,67 31/5 7517,91 17/8 CAC Small 90 SBF 250 DAX Index ALLEMAGNE ROYAUME UNI SUISSE ETATS-UNIS 8480,20 19/11 -2,31 10236,96 5/7 PER 13,50 8480,20 19/11 3835,52 19/11 -1,80 4395,34 1/6 3736,16 17/8 14,10 7553,87 20/11 8151,57 13/7 6437,25 5/3 13,60 12,20 0,56 FTSE 100 index 6120,20 20/11 -0,01 6754,10 13/7 5821,70 17/8 Swiss market 8203,62 20/11 -0,81 9548,09 4/6 8194,95 20/11 13,60 Dow Jones ind. 12958,44 19/11 -1,66 14198,10 11/10 11939,61 14/3 Nasdaq composite JAPON 2593,38 19/11 -1,66 Nikkei 225 15211,52 20/11 2861,51 31/10 1,12 18300,39 26/2 2331,57 14/3 15,10 25,20 14751,27 20/11 15,70 PER - Price Earning Ratio (ou cours/bénéfice) : cours de Bourse divisé par le bénéfice par action estimé pour l'exercice courant. PER : Jacques Chahine Finances ; données : la Cote Bleue. n/d : valeur non disponible. COURS DE L'EURO Achat OR Vente MARDI 20 NOVEMBRE 10h Cours % var. dollar us ................................1,4745...........1,4750 yen .......................................162,5700 ......162,5900 ONCE D'OR EN DOLLAR.................788,50.......-0,22 couronne tchèque.............26,7060.........26,7260 PÉTROLE couronne danoise ...............7,4516...........7,4518 livre sterling.........................0,7159...........0,7161 forint hongrois...............254,5400 ......255,5400 MARDI 20 NOVEMBRE 10h Cours % var. LIGHT SWEET CRUDE.......................95,10 ........1,48 zloty polonais ......................3,6790...........3,6890 couronne suédoise ..............9,2858...........9,2878 couronne slovaque ..........33,1320.........33,2320 franc suisse ...........................1,6371...........1,6376 couronne norvég. ...............8,0486...........8,0526 TAUX TAUX D'INTÉRÊT LE 20/11 rouble...................................35,9350.........36,0350 Russie La population russe reculera de 12 %, soit de 17 millions de personnes, entre 2000 et 2025, selon un rapport publié par la Banque mondiale (BM), lundi 19 novembre à Moscou. Selon Paloma Anos Casero, économiste à la BM, les dégâts économiques de ce choc démographique pourront être amortis par « des réformes destinées à donner un coup de fouet à la productivité et à contrôler les dépenses liées à la santé et aux retraites ». Zimbabwe Le gouvernement zimbabwéen a publié un projet de loi, lundi 19 novembre, obligeant les sociétés minières étrangères à vendre 25 % de leurs parts à l’Etat ou à des investisseurs locaux. Une précédente loi prévoyant déjà la cession de 15 % de leur capital, avait échoué, les investisseurs locaux ne parvenant pas à réunir les fonds nécessaires. OMC La publication du texte de compromis sur l’agriculture, en préparation à l’Organisation mondiale du commerce, qui était prévue au mois de novembre, est repoussée au mois de février, selon des sources diplomatiques. Une première mouture avait été élaborée, en juillet, et prévoyait la réduction des subventions et la baisse des droits de douane dans les pays développés. Il s’agit d’un nouveau report dans la conclusion du cycle de Doha, qui était initialement prévue pour la fin 2004. VALEURS DU CAC40 Dernier cours FRANCE Les prix à la production ont progressé de 0,4 % sur un mois en octobre en Allemagne, et de 1,7 % sur un an, selon des chiffres publiés, mardi 20 novembre, par l’Office fédéral des statistiques (Destatis). logue Christine Lagarde) et des princes héritiers, comme celui de Ras Al Khaimah, Cheikh Saud bin Saqr Al-Qasimi. Ils vont jouer les « VRP » afin d’attirer des entreprises françaises pour qu’elles participent à la modernisation du pays. Dans ces villes-Etats, où la croissance est à deux chiffres, le gouvernement émirati ne lésine pas sur les budgets alloués aux routes, aux tramways, aux métros… Ainsi, la ville la plus riche du monde, Abu Dhabi, compte débourser, dans les quinze prochaines années, 40 milliards d’euros. « C’est une opportunité sans précédent, note un représentant français aux EAU. Nos entreprises ne doivent pas louper les contrats. » En 2006, les investissements des sociétés françaises aux EAU ont représenté 989 millions d’euros, soit plus du quart des investissements français au MoyenOrient. Les importations vers les EAU ont dépassé le milliard d’euros en 2006, soit 49 % de croissance par rapport à 2005, tandis que les exportations depuis les Emirats totalisaient 3,4 milliards d’euros, soit 29 % de plus qu’en 2005. Avec 4 milliards d’euros d’échanges, la France est aujourd’hui le 7e partenaire économique des EAU. Plus de 200 entreprises françaises sont d’ailleurs déjà implantées sur place. Pour ce pays, situé à mi-chemin entre Londres et Singapour, le gouvernement mise notamment sur des kilomètres de zones franches, à quelques minutes des centres-villes, où les sociétés ne paient ni taxes, ni impôts. a Opération séduction Ainsi, les EAU misent abondamment sur le tourisme de luxe. En 2006, plus de 6 millions de personnes ont choisi Dubaï comme lieu de villégiature (34 % sont des Arabes, 32 % des Européens, 23 % des Asiatiques et seulement 4 % des Américains. L’émirat compte même dépasser les 15 millions de visiteurs dès… 2010. A cette opération séduction de ces promoteurs s’ajoute celle de la ministre de l’économie des EAU, Cheikha Lubna Al-Qasimi (qui sera reçue par son homo- Pays Allemagne Taux j.le j. Taux 3 mois Taux 10 ans Taux 30 ans livre turque...........................1,7557...........1,7658 france 4,06 4,62 4,18 4,49 dollar australien ................1,6581...........1,6591 royaume-uni 5,91 6,45 4,63 4,47 dollar canadien...................1,4432...........1,4442 italie 4,06 4,62 4,34 4,79 yuan chinois .......................10,9400.........10,9500 won sud-coréen ............1352,8000 ....1353,8000 allemagne 4,06 4,62 4,01 4,42 japon 0,59 0,91 1,51 2,31 dollar néo-zéland...............1,9328...........1,9428 états-unis 4,65 4,98 4,14 4,57 rand sud-africain................9,9126...........9,9226 suisse 2,23 2,75 2,91 3,16 Mardi 20 novembre 9h45 Valeur Dernier cours Cours préc. % var. % var. /préc. 31/12 Plus haut Plus bas ACCOR ............................◗ AIR FRANCE-KLM .............◗ AIR LIQUIDE ......................◗ ALCATEL-LUCENT .............◗ ALSTOM.............................◗ ARCELORMITTAL ..............◗ AXA....................................◗ BNP PARIBAS ....................◗ BOUYGUES........................◗ CAP GEMINI ......................◗ CARREFOUR ......................◗ CREDIT AGRICOLE ............◗ DANONE............................◗ DEXIA.................................◗ EADS ..................................◗ EDF .....................................◗ ESSILOR INTL.....................◗ FRANCE TELECOM ............◗ GAZ DE FRANCE................◗ LAFARGE............................◗ LAGARDERE ......................◗ L'OREAL .............................◗ LVMH MOET HEN.............◗ MICHELIN ..........................◗ PERNOD RICARD ..............◗ PEUGEOT ...........................◗ PPR .....................................◗ RENAULT ...........................◗ SAINT-GOBAIN.................◗ SANOFI-AVENTIS .............◗ SCHNEIDER ELECTRIC.......◗ SOCIETE GENERALE ..........◗ STMICROELECTRONICS ...◗ SUEZ...................................◗ TOTAL ................................◗ UNIBAIL-RODAMCO ........◗ VALLOUREC.......................◗ VEOLIA ENVIRON. ............◗ VINCI..................................◗ VIVENDI.............................◗ 57,34 23,00 90,80 5,35 134,22 47,89 26,35 69,56 59,08 38,13 51,19 21,70 60,52 17,20 21,92 83,20 40,91 26,85 38,19 104,86 53,23 93,31 79,30 76,42 150,21 52,34 116,61 91,95 68,48 58,85 86,65 98,75 10,94 45,23 54,44 138,94 191,91 63,94 53,81 30,46 57,15 22,92 90,43 5,31 133,75 46,63 26,28 69,75 58,80 38,05 50,99 22,22 59,90 17,38 22,02 81,67 40,63 26,61 38,35 104,34 52,96 93,58 79,33 75,70 150,05 51,79 115,78 91,13 68,04 59,06 86,05 99,33 10,90 45,20 54,01 137,27 189,65 64,17 53,67 30,24 0,33 -2,32 0,35 -27,88 0,41 0,94 0,75 -50,92 0,35 30,69 2,70 0,38 0,27 -14,09 -0,27 -15,84 0,48 21,49 0,21 -19,81 0,39 11,43 -2,34 -30,78 1,04 5,44 -1,04 -17,11 -0,45 -16,02 1,87 50,72 0,69 0,45 0,90 28,16 -0,42 9,58 0,50 -6,96 0,51 -12,74 -0,29 22,94 -0,04 -0,81 0,95 5,41 0,11 3,63 1,06 4,26 0,72 3,01 0,90 1,04 0,65 7,59 -0,36 -15,87 0,70 4,18 -0,58 -23,21 0,37 -22,25 0,07 15,29 0,80 -0,38 1,22 -24,94 1,19 -12,89 -0,36 11,38 0,26 11,18 0,73 2,87 75,32 39,40 102,12 11,86 165,90 51,99 34,88 95,07 67,43 59,87 58,46 33,74 64,17 24,96 26,48 85,20 47,50 26,97 40,09 137,20 65,29 94,90 89,36 106,70 166,66 67,35 141,50 122,87 85,85 71,95 110,26 162,00 15,61 46,72 63,40 241,50 243,25 66,25 62,41 33,04 54,72 22,22 82,58 5,27 84,55 46,35 26,10 67,54 48,42 38,01 42,82 21,70 51,30 17,18 19,35 50,90 40,10 18,88 31,22 103,66 52,75 74,25 77,06 67,75 138,11 47,41 107,80 84,30 63,70 56,20 83,47 98,40 10,87 35,06 48,33 137,02 161,29 49,74 45,65 27,92 Divid. net 2,95 0,48 4,00 0,16 0,80 n/d 1,06 3,10 1,20 0,70 1,03 1,15 2,00 0,61 0,10 1,16 1,10 1,20 1,10 3,00 1,20 1,18 1,10 1,45 1,26 1,35 3,00 3,10 1,70 1,75 3,00 5,20 0,19 1,20 1,00 1,70 4,00 1,05 1,80 1,20 T T T T T T T T T T T T T T T T T T T T T S T S T T T T T T T T T A A S T S T Code ISIN FR0000120404 FR0000031122 FR0000120073 FR0000130007 FR0010220475 LU0323134006 FR0000120628 FR0000131104 FR0000120503 FR0000125338 FR0000120172 FR0000045072 FR0000120644 BE0003796134 NL0000235190 FR0010242511 FR0000121667 FR0000133308 FR0010208488 FR0000120537 FR0000130213 FR0000120321 FR0000121014 FR0000121261 FR0000120693 FR0000121501 FR0000121485 FR0000131906 FR0000125007 FR0000120578 FR0000121972 FR0000130809 NL0000226223 FR0000120529 FR0000120271 FR0000124711 FR0000120354 FR0000124141 FR0000125486 FR0000127771 Cours en euros. ◗ : valeur pouvant bénéficier du service de règlement différé (SRD). # : valeur faisant l'objet d'un contrat d'animation. Plus haut et plus bas : depuis le 1/1/2007. n/d : valeur non disponible. A : acompte, S : solde, T : totalité. Retrouvez l’ensemble des cotations sur notre site Internet : http://finance.lemonde.fr (Publicité) SÉLECTION publiée sous la responsabilité de l'émetteur Dernier cours connu le 20/11 à 9h Valeur Cours date 43,18 16/11 252,73 16/11 205,65 16/11 120,13 16/11 45,15 16/11 16,36 16/11 129,60 16/11 126,01 16/11 82,71 16/11 213,38 21/11 158,35 16/11 11,44 16/11 ECUR.1,2,3 FUTUR ECUR.ACTS EUROPEC ECUR.CAPIPREMIEREC ECUR.CAPITAL.C ECUR.DYNAMIQUE +D ECUR.ENERGIE D ECUR.EURIBOR ECUR.EXPANSION C ECUR.INVEST D ECUR.MONEPRE.INSTC ECUR.MONEPREMIEREC ECUR.SECURIPREM.C ECUREUIL SENSIPREM ECUR.TRESORERIE C ECUR.TRIMESTRIEL D 58,66 18/11 21,41 18/11 2615,49 18/11 53,76 18/11 46,12 18/11 50,07 18/11 1181,56 18/11 17353,89 18/11 63,12 18/11 111845,71 18/11 2284,15 18/11 2458,59 18/11 3184,60 18/11 63,46 18/11 256,27 18/11 ATOUT QUANTEURO D CAAM ACTS EUROPE C CAPITOP MONDOBLIG 132,05 16/11 383,70 16/11 66,90 16/11 Fonds communs de placements ATOUT EUROLAND D ATOUT EUROPE C 197,24 16/11 586,46 16/11 7,30 15/11 4,74 16/11 21,05 16/11 167,56 16/11 13,87 16/11 38,37 19/11 46,96 19/11 Multi-promoteurs CM EUROPE ACTIONS en euro valeur Fonds communs de placements CM-CIC ACTS USA CM- CIC ACTS JAPON CIC PROFILE EQUILI CM-CIC TEMPERE CIC PLAN BOURSE CIC FRANCE D CIC EUROLEADERS C 31,34 19/11 Fonds communs de placements EURCO SOLIDARITE MONELION JOUR C MONELION JOUR D SICAV 5000 SLIVAFRANCE SLIVARENTE SLIVINTER TRILION 261,15 16/11 549,88 19/11 424,99 19/11 195,16 16/11 298,17 16/11 40,62 16/11 142,35 16/11 779,75 16/11 CM ACTIONS EURO C CM SELECTION PEA CM OBLIG CT C CM MID ACTS EUROPE CM-CIC TEMPERE CM-CIC DYN.EUROPE CM FRANCE ACTION C CM MONDE ACTIONS CM-CIC EQUILIBRE CM MID-ACTS FRANCE 28,19 19/11 10,19 19/11 192,20 19/11 24,04 16/11 167,56 16/11 41,18 16/11 43,81 19/11 279,28 16/11 75,75 16/11 53,42 19/11 Fonds communs de placements DYNALION EUROPE EGERIS AC 25-65C EGERIS AC 25-65D EGERIS AC 55-100C EGERIS AC 55-100D EGERIS AC PEA25-65 EGERIS ACPEA55-100 EGERIS PRUDENT INTERLION EGERIS OBJ CAC7000 101,69 16/11 198,15 19/11 157,90 19/11 185,84 19/11 153,17 19/11 177,50 19/11 68,76 16/11 201,68 16/11 305,28 16/11 110,26 16/11 Fonds communs de placements CM-CIC DYN.INTERN. CIC OBLI C.T. D CIC OBLIGATIONS D CIC EURO OPPORTUNI 30,64 16/11 132,86 19/11 25,19 19/11 40,79 19/11 LBPAM ACTIONS PACIFIQUE D LBPAM MONETAIRE 1 C LBPAM MONETAIRE E LBPAM MONETAIRE1D LBPAM OBLI COURT TERME C LBPAM OBLI COURT TERME D LBPAM OBLI LONG TERME 1 C LBPAM OBLI LONG TERME 1 D LBPAM OBLI MOYEN TERME C LBPAM OBLI MOYENTERME D LBPAM OBLI MONDE C LBPAM OBLI MONDE D LBPAM OBLI REVENUS LBPAM PROFIL 80 PEA D LBPAM PROFIL 100 C LBPAM PROFIL 100 D LBPAM PROFIL 15 C LBPAM PROFIL 15 D LBPAM PROFIL 50 C LBPAM PROFIL 50 D LBPAM PROFIL 80 C LBPAM PROFIL 80 D LBPAM PROFIL 80 PEA C LBPAM TRESORERIE 2 C LBPAM TRESORERIE 2 D 19,05 16/11 121,96 18/11 55534,90 18/11 110,86 18/11 23,33 18/11 17,94 18/11 140,62 18/11 128,85 18/11 228,81 18/11 179,26 18/11 148,28 18/11 126,77 18/11 754,64 18/11 92,22 18/11 84,64 16/11 78,80 16/11 220,98 18/11 204,25 18/11 237,97 18/11 220,42 18/11 257,03 18/11 238,82 18/11 99,18 18/11 3023,10 19/11 2291,99 19/11 Fonds communs de placements LBPAM ACTIONS AMERIQUE C 23,18 16/11 LBPAM ACTIONS AMERIQUE D 21,22 16/11 LBPAM ACTIONS DEVELDURABLE C 150,57 16/11 LBPAM ACTIONS DEVELDURABLE D 140,61 16/11 LBPAM ACTIONS EURO R 34,65 16/11 LBPAM ACTIONS FRANCE C 114,61 16/11 LBPAM ACTIONS FRANCE D 103,31 16/11 LBPAM ACTIONS INDICE FRANCE 45,56 16/11 LBPAM ACTIONS INDICE EURO 111,02 16/11 LBPAM ACTIONS MIDCAP C 134,13 16/11 LBPAM ACTIONS MIDCAP D 125,54 16/11 LBPAM ACTIONS MIDCAP E 10781,65 16/11 LBPAM ACTIONS MONDE C 221,32 16/11 LBPAM ACTIONS MONDE D 187,95 16/11 LBPAM ACTIONS PACIFIQUE C 21,43 16/11 LBPAM ACTIONS TELECOM 58,46 16/11 LBPAM 1ERE MOYEN TERME 11104,76 18/11 LBPAM 1ERE MONETAIRE E 8209,73 19/11 LBPAM ACTIONS EUROPE C 79,09 16/11 LBPAM ACTIONS FINANCE 92,92 16/11 LBPAM ACTIONS SANTE 106,06 16/11 LBPAM ACTIONS TECHNOLOGIE 25,91 16/11 LBPAM ACTIONS EUROPE D 77,06 16/11 LBPAM ALTERNA 10 R 118,52 18/11 LBPAM MONETAIRE I 587835,29 18/11 LBPAM OBLI CREDIT 128,15 18/11 LBPAM OBLI EUROPE C 115,47 18/11 LBPAM OBLI EUROPE D 103,45 18/11 FCP Multi-gestion F&C ASIA PACIFIC DYNAMIC A F&C ASIA PACIFIC DYNAMIC I F&C ASIA PACIFIC DYNAMIC X F&C COM GL EM MKTS HDG F&C DIVERS.GR. X GBP F&C EMERGING MKTS. BD A USD F&C ENHALPHAUKEQ I GBP F&C ENHALPHAUKEQ X GBP F&C EUR INFLATION LINK BD A F&C EUR INFLATION LINK BD B F&C EUROPEAN CORPORATE BD A F&C EURO HIGH YLD BD A F&C EUROP SM CAP A F&C EUROPEAN EQTY A F&C GL .EMG. MKT. A USD F&C GL CONV BD AH F&G GLOBAL CONVERTIBLE BD A F&C GL REAL ESTATE A F&C GTAA ALPHA FUND A F&C GTAA ALPHA FUND I F&C JAPAN.EQTY A F&C NORTH AMER EQ. A F&C PACIFIC EQTY A F&C STEWARDSHIP INT A F&C STEWARDSHIP INT I 17,21 19/11 17,29 19/11 17,36 19/11 109,38 19/11 103,07 19/11 13,24 19/11 104,28 19/11 104,15 19/11 9,94 19/11 9,95 19/11 17,65 19/11 14,50 19/11 17,21 19/11 18,59 19/11 30,06 19/11 13,35 19/11 12,90 19/11 15,77 19/11 95,23 16/11 95,56 16/11 23,33 19/11 21,41 19/11 50,72 19/11 9,96 19/11 10,38 19/11 F&C US SMALL COMP A USD 83,83 19/11 F&C US SMALL COMP C USD 9,15 19/11 ...................................................................................... ...................................................................................... ...................................................................................... ...................................................................................... ...................................................................................... ...................................................................................... ...................................................................................... ...................................................................................... ...................................................................................... ...................................................................................... ...................................................................................... ...................................................................................... ...................................................................................... ...................................................................................... ...................................................................................... ...................................................................................... ...................................................................................... ...................................................................................... ...................................................................................... ...................................................................................... ...................................................................................... ...................................................................................... ...................................................................................... Médias 16 0123 Mercredi 21 novembre 2007 TÉLÉVISION La diversité dans les médias a peu progressé en 2007 Les Jeux olympiques tirent les recettes de la télévision chinoise Le deuxième rapport du club Averroès épingle les chaînes de la TNT et pointe des pratiques discriminatoires au sein du groupe France Télévisions loin d’être la seule à adopter cette démarche. Amirouche Laidi, président du club Averroes, donne ainsi « un mauvais point à toutes les chaînes privées à cause de leurs fictions », principalement policières. Seul changement, les acteurs issus des minorités ne jouent plus que des voleurs mais aussi des « flics ». a promotion des minorités visibles dans les médias n’a guère progressé en 2007, déplore le club Averroes dans son rapport 2007 sur « la diversité dans les médias », qui va être publié dans les prochains jours. L’association, qui milite pour une meilleure visibilité de ces populations, « constate que l’année 2007 n’a enregistré que quelques avancées peu significatives ». Surtout, l’année en cours fait suite au cru 2006 marqué par la nomination d’Harry Roselmack, premier présentateur noir au journal de 20 heures de TF1, ou encore par l’arrivée d’Aïda Touihri aux commandes de « 66 minutes », le magazine dominical d’information de M6. Cette année, l’état des lieux dressé par Averroes n’est plus circonscrit aux télévisions hertziennes. Il s’étend aux chaînes gratuites de la TNT et aux radios. Il opère même un rapide survol de la presse quotidienne. A l’occasion de sa deuxième édition, le « bilan 2007 » décerne bons points et bonnets d’âne. TF1, classée l’an passé parmi les meilleurs élèves de la diversité, se fait cette fois épingler. La chaîne privée paie notamment pour les insuffisances de son journal de 13 heures. « La diversité éditoriale qui rayonne dans le journal de 20 heures ne semble pas irradier celui de 13 heures », s’étonne l’association. Autre programme dans le collimateur, « Le droit de savoir », qui persisterait « dans son approche exclusivement anxiogène de la diversité ». A en croire l’association, TF1 est France 24 citée en exemple Les cancres de la saison 2007 sont « les nouvelles chaînes de la TNT, à l’exception de Direct 8, dénonce M. Laïdi. Toutes ces chaînes récentes ont recruté. Malheureusement, elles n’ont pas effectué un recrutement à l’image de la diversité de la société française ». France 24 est, en revanche, citée en exemple. Le président du Club Averroes note que la direction de France 24 « a tenu compte de nos remarques. Elle a embauché du personnel d’encadrement issu de la diversité ». Ce ne serait pas le cas d’Arte. La chaîne franco-allemande, plutôt irréprochable PUBLICITÉ Aïda Touihri présente depuis octobre 2006 le magazine d’actualité « 66 Minutes » sur M6. MARIANNE ROSENSTIEHL/M6 suis issue de l’école de la République, j’ai encore la naïveté de croire en l’égalité. Je n’ai jamais eu le sentiment d’être un portedrapeau, mais il est vrai que depuis que je fais de la télévision je me rends compte que pour certaines personnes mes origines ont de l’importance. Comme si je représentais quelque chose pour elles. Cela me touche. Toutefois, je ne vois pas pourquoi nous devrions en faire plus que les autres journalistes. Je n’ai pas plus de droits ou de devoirs que n’importe qui ! Je suis contre la discrimination positive, car elle ne fait que créer du communautarisme. a véritable surprise », avec « des actions sans commune mesure avec les années précédentes », notamment à France 2. France 3 est aussi distinguée comme étant « très certainement la seule chaîne du PAF où l’on peut croiser quotidiennement à l’antenne des présentateurs, des animateurs et chroniqueurs issus des minorités visibles ». Par contre, Averroes déplore « la situation de salariés de France Télévisions actuellement en procès pour discrimination. (…) Pour seul dialogue, ces salariés se retrouvent face à des avocats payés par l’argent du service public ». Averroes s’est d’ailleurs procuré un audit qui aurait été mené à l’initiative de France Télévisions. Intitulée « Représentations et stéréotypes au sein d’une chaîne de télévisions », l’étude dénonce les infractions dans les « pratiques de recrutement » comme les manquements concernant l’égalité de traitement entre les salariés. L’audit stigmatise aussi « des pratiques de cooptation et des sytèmes de préférence » qui produisent « des effets discriminatoires ». Des infractions qui pourraient exposer le groupe public à des poursuites pénales. a Propos recueillis par G. D. Guy Dutheil quant au contenu de ses émissions, ferait pâle figure côté animation. « La diversité est pratiquement absente dans l’organigramme, et sur l’antenne, même constat : les minorités se résument à un animateur noir sur une émission d’été », s’indigne Averroes. Cette année, France Télévisions est « la QUESTION À... AÏDA TOUIHRI « Je suis journaliste tout court ! » AÏDA TOUIHRI est la nouvelle sensation de la télévision. Cette journaliste d’origine tunisienne présente « 66 minutes » le dimanche sur M6 et réuni plus de 4 millions de téléspectateurs. Vous considérez-vous comme une journaliste issue des minorités visibles ? Je suis journaliste tout court ! Ensuite mon nom parle pour moi. Je ne me vois pas comme quelqu’un d’à part dans la société. Je ne me suis jamais posé la question de savoir si mes origines me servaient ou me desservaient. Je n’ai jamais eu à en souffrir ni a en bénéficier. Pour moi qui Publicité anticholestérol : l’UFC-Que choisir déboutée en appel L’association UFC-Que choisir, qui avait assigné la MAAF et Unilever pour publicité trompeuse en faveur de la gamme de produits anticholestérol Proactiv, a été déboutée en appel. Les deux entreprises, qui ont confirmé l’information dévoilée par l’Agence France-Presse lundi 19 novembre, avaient lancé en novembre 2005 une offre de remboursement d’une partie du montant de l’assurance des clients de la MAAF contre l’achat de produits de la gamme Proactiv d’Unilever. PRESSE Les salariés de « La Tribune » demandent des garanties à Christine Lagarde Les membres du comité d’entreprise de La Tribune ont envoyé, lundi 19 novembre, un courrier à Christine Lagarde, ministre de l’économie et des finances, pour lui demander « de contrôler le processus de cession de La Tribune ». Les salariés demandent à être reçus par la ministre mais aussi par la DGCCRF. Ils s’inquiètent du périmètre de cession du titre et du projet d’Alain Weill, entré en négociation exclusive pour la reprise du quotidien économique le 7 novembre. PRESSE APRÈS LE DÉPART DE NICOLAS BEYTOUT POUR LE PÔLE MÉDIAS DE LVMH Aux « Echos » et au « Figaro », les journalistes attendent des garanties sur leur indépendance QUE FAIRE APRÈS LE BAC ? PASSATION de pouvoirs au Figaro. Mardi 20 novembre, lors de la conférence de rédaction de 11 heures, Nicolas Beytout, actuel directeur de la rédaction et en partance pour diriger le pôle médias de LVMH, nouveau propriétaire du groupe Les Echos, devait passer le relais à Etienne Mougeotte, aujourd’hui en charge du Figaro Magazine. Lundi, M. Beytout a annoncé son départ aux salariés du journal. Réunis en assemblée générale l’après-midi, les journalistes du Figaro ont exprimé leurs interrogations dans cette période de transition. « Nous attendons de savoir ce que va faire Etienne Mougeotte et nous attendons des garanties sur Guide Ma vie après le bac TD E TR PA R Toutes les réponses à vos questions sur l'orientation après le bac. Comment choisir votre créneau, faculté ou école ? Un guide indispensable à tous les lycéens et à leurs parents. E 2008 EN tion se déclare « choquée que son nom ait été évoqué par le président de la République avant même l’annonce officielle de sa nomination ». Selon les salariés, « cette intrusion de Nicolas Sarkozy confirme les menaces qui pèsent sur leur indépendance éditoriale avec le rachat des Echos par LVMH ». Après cinq mois de combat, ils affirment « plus que jamais leur détermination à défendre leur indépendance éditoriale ». De son côté, le syndicat SNJCGT a dénoncé la « proximité amicale de Bernard Arnault [PDG de LVMH] et de Nicolas Beytout avec le président de la République ». a Guillaume Fraissard (avec AFP) Les ONG en guerre contre l’« écoblanchiment » AÎ édition l’indépendance du titre vis-à-vis de l’actionnaire et du pouvoir politique », résumait un membre de la société des rédacteurs (SDR) à l’issue de l’assemblée générale. Les journalistes attendent également de connaître la nouvelle architecture de la rédaction et le rôle qu’occupera Jean-Michel Salvator, actuel adjoint de M. Beytout. Des représentants de la SDR devaient rencontrer M. Mougeotte mardi pour évoquer toutes ces questions. Aux Echos, les journalistes ont pris « acte de la nomination » de Nicolas Beytout à la présidence de DI Group, le pôle médias de LVMH. Dans un communiqué publié le 19 novembre, la rédac- PUBLICITÉ LA CRÉATION D’UN CONSEIL SUPÉRIEUR EST RÉCLAMÉE Université ou filières sélectives, en alternance ou non, en France ou à l’étranger: tout ce qu’il faut savoir pour faire les bons choix VI L Les JO de Pékin vont permettre à la télévision nationale chinoise d’engranger des recettes publicitaires records de 80 milliards de yuans (7,3 milliards d’euros), a indiqué la presse officielle hier, une information reprise par La Lettre de l’audiovisuel. Cette somme, atteinte dimanche lors de l’attribution aux enchères des espaces publicitaires 2008 sur le petit écran, serait en hausse de 20 % sur un an. Le nombre de firmes chinoises et étrangères ayant participé à ces enchères était en hausse de 30 % par rapport à l’année précédente. L’un des espaces les plus convoités en août 2008, le prime time après le journal du soir, a été attribué à Air China pour plus de 3,41 millions d’euros. PAS QUESTION de relâcher la pression à l’issue du Grenelle de l’environnement. Des ONG environnementales ont décidé de relancer le débat sur les dérives publicitaires des marques, coupables à leurs yeux d’abuser des arguments écologiques et de pratiquer ainsi l’« écoblanchiment ». Réunies lundi 19 novembre à la mairie du 2e arrondissement de Paris, elles ont reformulé leurs propositions et évoqué les risques de recours judiciaires. « Lors du Grenelle de l’environnement, il a été décidé d’encadrer plus strictement la publicité au regard du développement durable et de l’environnement, et de faire évoluer la logique d’autorégulation de la publicité vers une logique de corégulation », a rappelé Jacques-Olivier Barthes, du WWF. Des comités de suivi se réunissent cette semaine pour évoquer la suite à donner à ces lignes de conduite. Les ONG environnementales souhaitent que le renfor- cement du contrôle publicitaire se fasse sur la base de la norme Iso 14 021 afin que le consommateur soit mieux informé de l’empreinte écologique des produits. Droit de saisine Les associations réclament aussi la création d’un Conseil supérieur de la publicité en lieu et place du Bureau de vérification de la publicité (BVP), émanation de la profession publicitaire. Cette instance serait gérée par un conseil tripartite formé par des représentants des pouvoirs publics, des membres de la profession et des associations. Financé par une taxe prélevée sur les investissements publicitaires, ce conseil aurait en charge le contrôle a priori des campagnes publicitaires diffusées en télévision et par affichage. Il bénéficierait d’un droit de saisine et pourrait sanctionner agences, régies ou annonceurs en cas de manquement avéré. Cette perspective est bien sûr rejetée par le BVP mais aussi par les annonceurs et certaines agences publicitaires. L’Union des annonceurs (UDA) devrait répliquer début décembre avec la publication de la « charte d’engagements des annonceurs pour une communication responsable ». Certaines entreprises sont attaquées pour publicités mensongères ou trompeuses. L’avocat Alexandre Faro a évoqué le cas de Monsanto, condamné suite à une plainte déposée par l’association Eaux et rivières de Bretagne. L’entreprise a fait appel. Mais aussi la plainte déposée par Eaux de Paris contre la société Cristalline qui avait dénigré dans une publicité l’eau du robinet. Au niveau européen, les Amis de la Terre ont porté plainte contre Shell aux Pays-Bas, au Royaume-Uni, en Belgique et en Allemagne, et un député européen a attaqué Saab en Belgique. a Laurence Girard Sports 0123 Mercredi 21 novembre 2007 17 Le golf français se structure pour mieux détecter les jeunes talents La Fédération française de golf projette de créer un pôle professionnel et d’élargir la base de recrutement des jeunes joueurs en s’appuyant sur les clubs et les ligues régionales euf golfeurs français tentaient jusqu’au 20 novembre de décrocher leur carte d’accès au circuit européen sur les parcours de San Roque (Andalousie). Après la sélection opérée au bout de quatre tours – sur les 156 joueurs au départ, les 70 premiers disputent les deux derniers tours –, seuls quatre d’entre eux restaient en course. Encore leur faut-il finir au pire à la trentième place du classement final, mardi, pour intégrer le Tour européen. Réunis pour cette occasion, ces quatre mousquetaires – Renaud Guillard, Benoît Teilleria, Olivier David et François Delamontagne – affichent une moyenne d’âge de plus de 31 ans, ce qui n’est pas particulièrement réjouissant pour la Fédération française de golf (FFG). On peut certes évoluer avec succès au plus haut niveau international entre 30 et 40 ans, comme le démontrent les meilleurs golfeurs français actuels, mais l’absence de « jeunes pousses » lors des deux dernières journées à San Roque n’est pas sans inquiéter sur la difficulté d’engendrer de la relève. Cet état de fait ne rend que plus pertinentes et urgentes les nouvelles orientations de la FFG. « Notre ambition est bien sûr de placer un maximum de joueurs aux cartes européennes, mais il est difficile d’envisager actuellement d’avoir plus de 15 golfeurs sur le circuit européen, constate François Illouz, président de la commission sportive de haut niveau. C’est la raison des deux directions prises par la fédération, N d’une part la détection et d’autre part la création d’un pôle professionnel destiné aux néophytes. » « Notre feuille de route est d’élargir la détection au niveau des ligues et des régions, bien sûr, mais aussi de chercher parmi une clientèle différente de celle des enfants de golfeurs, explique François Illouz, qui cite en exemple le succès du basket dans les banlieues. Le but est de disposer à terme d’une forte densité en élargissant la base de recrutement. Aujourd’hui, nous avons plus de qualitatif que de quantitatif mais les premiers résultats de notre démarche ne se feront sentir que dans cinq ou six ans, et cela demande d’abord la mise en place de clubs pilotes. » Le président de la commission sportive de haut niveau reste persuadé que « le club est le creuset des champions », mais pense que les ligues régionales doivent mieux « jouer leur rôle de catalyseur entre clubs et fédération », notamment en faisant « remonter » les informations, mais aussi en renforçant la cohérence de la for- Dubaï investit massivement dans le golf européen Le circuit européen a annoncé, lundi 19 novembre, un partenariat avec Leisurecorp, une compagnie de Dubaï, qui prendra effet le 19 novembre 2009 avec l’organisation du Dubaï World Championship, un tournoi présenté comme le mieux doté de la planète, avec 10 millions de dollars de dotation totale, dont 1,6 au vainqueur. Cette épreuve devrait prendre la place de l’actuel Volvo Masters. L’accord entre les deux parties prévoit une collaboration de cinq ans, renouvelable. A partir de la saison 2009, l’Ordre du mérite européen sera rebaptisé « The Race to Dubai » et offrira au premier de ce classement une bourse supplémentaire de 2 millions de dollars. mation des joueurs au niveau des différents échelons, des clubs aux équipes de France. Ce travail échoira particulièrement au responsable haut niveau de chaque ligue, « chargé d’animer un réseau d’experts ». Le projet de François Illouz porte également sur la nature de l’enseignement en direction des jeunes qui, à ses yeux, n’est souvent pas assez ludique. « Leur faire passer tout leur temps sur un practice d’entraînement revient sensiblement au même que d’obliger des enfants à ne faire que du solfège pendant plusieurs années avant qu’ils aient le droit de toucher à un instrument : c’est souvent un très bon moyen pour les décourager », déplore-t-il. De quoi vivre décemment Les inséparables Adrien Bernadet et Romain Bechu, 22 ans chacun, ont franchi avec succès ces écueils puisqu’ils brillent depuis quelques années dans les rangs amateurs. Tous deux faisaient partie de l’équipe de France qui a pris la 2e place du championnat d’Europe, début juillet en Ecosse, et de l’équipe du golf de La Boulie championne d’Europe des clubs, début novembre, en Grèce. Tous deux ont déchiré leur carte de joueur amateur le 14 novembre pour épouser la cause professionnelle. Selon le Dictionnaire absurde du golf (éditions Prolongations), un professionnel est un « être d’exception doté d’un driving de mammouth, d’un petit jeu de velours et de nerfs d’acier, entouré d’êtres d’exception dotés d’un driving de mammouth, d’un petit jeu de velours et de nerfs d’acier, également convaincus de gagner un jour décemment leur vie en jouant au golf ». Une chose est en effet de parvenir au plus haut niveau, une autre de s’y maintenir, bon an mal an, autrement qu’en gagnant à peine de quoi vivre décemment. Aucun jeune joueur ne souhaite évidem- Benoît Teilleria, qui participe pour la treizième fois aux cartes européennes, n’a jamais réussi à s’installer durablement sur le Tour européen. ALEXIS ORLOFF ment vivre la même expérience que Benoît Teilleria. Ce dernier vit actuellement son treizième passage par les cartes, dont il n’est sorti pour le moment que trois fois avec succès, avec beaucoup d’humour : « C’est au pied du mur, dit-il, que l’on voit le mieux le mur. » Raison de plus, pour Fran- çois Illouz, de créer un pôle professionnel dans la continuité du pôle France consacré avec succès aux amateurs, pour permettre aux néophytes de vivre ce passage sans choc en attendant de créer leur propre structure. a Jean-Louis Aragon PROFIL FRANÇOIS ILLOUZ, AVOCAT ET GOLFEUR AMATEUR DE HAUT NIVEAU PEU DE JOUEURS sont aussi bien placés que François Illouz pour asséner une de ces vérités que certains pédagogues reçoivent comme un coup de driver derrière la tête : « Gagner, ça s’apprend ! » balance le président de la commission de haut niveau de la Fédération française de golf. Avocat de métier, François Illouz est l’un des meilleurs golfeurs amateurs français. Depuis 1976 et un titre de champion de France cadet, il collectionne les victoires françaises et internationales. A 47 ans, il figure aujourd’hui à la 25e place de l’ordre du mérite amateur français, dont il était 11e en 2006. Pourquoi un tel surdoué, à ce jour le seul joueur continental à être devenu champion international d’Ecosse, en 1989, et qui a pris la 64e place du Trophée Lancôme – épreuve professionnelle – en 2002, n’est-il jamais passé professionnel ? « J’ai hésité, mais c’est un choix personnel », répond sobrement l’intéressé, avant de mentionner la succession de son avocat de père. Cela s’est sans doute joué à peu de chose : après son année passée à UCLA (University of California, Los Angeles), en 1982, François Illouz a refusé une proposition de contrat de Mark McCormack, agent de Jack Nicklaus et fondateur d’IMG. L’avocat golfeur assure n’avoir jamais regretté sa décision. Un seul petit doute le chatouille de temps en temps, concède-t-il avec une certaine perplexité : il aimerait bien pouvoir se mesurer et s’évaluer par rapport à des joueurs qu’il fréquentait dans ses jeunes années et qui sont maintenant installés sur le circuit américain ou européen. Corey Pavin, FOOTBALL VIOLENCES Laurent est un homme chanceux... J.-L. Ar. DOPAGE La Ligue italienne ferme la tribune nord de Bergame LA LIGUE italienne de football a annoncé, lundi 19 novembre, que le match de Série A entre l’Atalanta et le Milan AC, arrêté le 11 novembre à cause de débordements de supporters, serait rejoué à huis clos. La Ligue, qui n’a pas indiqué de date, a en revanche précisé que la tribune nord du stade de Bergame serait fermée jusqu’au 31 mars 2008. Le match avait été interrompu après sept minutes de jeu parce que des supporters tentaient de pénétrer sur la pelouse. Ce mouvement de foule était intervenu quelques heures après la mort d’un supporter de la Lazio de Rome, tué par un policier sur une aire d’autoroute près d’Arezzo, en Toscane, au cours d’une rixe avec des tifosis de la Juventus Turin (Le Monde du 13 novembre). Une flambée de violence contre les for- par exemple, dont il partageait la chambre à l’université californienne, vainqueur de quinze tournois sur le PGA Tour, dont l’US Open en 1995. Ses incertitudes pourraient être dissipées dans trois ans : à 50 ans, François Illouz aura atteint l’âge requis pour jouer dans les rangs seniors et n’écarte pas l’éventualité de passer alors professionnel, sur un circuit où se retrouvent certaines gloires du monde professionnel. En attendant, celui qui tape ses coups de golf plus vite que son ombre déplore que certains des meilleurs amateurs français passent professionnels trop jeunes, sans avoir pris le temps de s’aguerrir en engrangeant suffisamment de victoires puisque, c’est une évidence, gagner, ça s’apprend. a TBWA\CORPORATE\NON PROFIT - © Ronan Guillou La victoire, ça s’apprend ces de l’ordre s’était alors propagée autour de plusieurs stades et devant le comité national olympique italien (CONI). Le week-end dernier, alors que la sélection italienne arrachait sa qualification pour l’Euro 2008 en s’imposant en Ecosse (2-1), la fédération avait annulé les rencontres de deuxième et troisième divisions. « Pour combattre la violence, nous avons besoin de davantage de témoins, mais beaucoup moins de donneurs de leçons, a déclaré le président de la fédération italienne, Giancarlo Abete, lundi. Beaucoup de gens, y compris des hommes politiques, parlent de solutions miracle. Mais nous avons suffisamment d’expérience pour savoir qu’une victoire de l’équipe nationale ne sera pas suffisante pour résoudre tous nos problèmes. » a St. M. (avec AFP) Jan Ullrich accusé de s’être dopé pour remporter le Tour de France 1997 Selon l’hebdomadaire allemand Focus de lundi 19 novembre, Jan Ullrich aurait utilisé des produits dopants lors de son Tour de France victorieux de 1997. Le magazine reproduit les enregistrements de conversations entre l’ex-mentor du coureur, Rudy Pevenage, et un ancien soigneur de l’équipe T-Mobile, Jef d’Hont, qui avait révélé au printemps que l’utilisation de l’érythropoïétine (EPO) était généralisée dans la formation allemande dans les années 1990. « C’est aussi comme cela qu’il a gagné le Tour, non ? », demande Jef d’Hont à Rudy Pevenage dans une conversation enregistrée à l’insu du manager belge en mars. « C’est clair », lui répond Rudy Pevenage, dont les enregistrements mettent également en avant son rôle pour organiser le dopage à base d’EPO dans les années 1990, puis par transfusion sanguine dans les années 2000. … partout dans le monde, nous sommes à ses côtés. L’Institut Pasteur a déjà permis de préserver des millions de vies dans le monde. Identifier des virus et des bactéries, prévenir ou traiter des maladies infectieuses comme la tuberculose, la diphtérie, la fièvre jaune… Autant de progrès majeurs issus de nos recherches. Aujourd’hui, nous redoublons d’efforts contre le sida, le paludisme, les méningites, la grippe aviaire, la dengue… Mais sans vos dons, il n’y a pas de recherche. Donnez sur www.pasteur.fr ou Service dons, 28 rue du Docteur Roux, 75015 Paris 18 Décryptages 0123 Mercredi 21 novembre 2007 Portrait Nassim Nicholas Taleb Le sauvage de la PARCOURS 1960 Naissance près d’Amioun (nord du Liban). 1975 Début de la guerre du Liban. Un an d’exil en France. finance 1984 Courtier à Wall Street avant de monter sa propre société de gestion. 2002 Sortie de son deuxième ouvrage aux Etats-Unis, « Le Hasard sauvage ». 2004 Se consacre à l’écriture et à l’enseignement. cer ceux qui se vantent de dompter l’avenir grâce à des modèles de probabilités sophistiqués. « Au cœur de ces modèles il y a des mathématiques élégantes, mais la vie n’est pas élégante », insiste-t-il. Nassim garde en mémoire la guerre du Liban en 1975 : « Un choc. » Il avait 15 ans à l’époque et devra s’exiler en France une année, avant de reprendre ses études au lycée français de Beyrouth. Sa famille, tissée d’anciennes éminences politiques (son grand-père et son arrière-grand-père maternels ont été vice-premier ministre au Liban), restera marquée. De ce traumatisme, Taleb retiendra que les crises, quelles qu’elles soient, sont le lot de l’histoire. Laisser croire qu’on peut empêcher ou maîtriser une catastrophe, c’est « mépriser l’histoire », estime-t-il. L’ancien trader new-yorkais bouscule à plaisir les méthodes de ses ex-collègues. Pour ce descendant d’une famille de notables libanais, la richesse doit plus au hasard qu’au talent J ean mal coupé. Chemise débraillée. Barbe approximative. Installé dans un petit restaurant libanais de Manhattan, Nassim Nicholas Taleb détonne dans le milieu des golden boys new-yorkais. « Je ne me souviens pas l’avoir jamais vu porter un costume », confirme Carl Bareiro, son ami et ancien collègue au sein de la banque d’affaires Crédit suisse First Boston. « Je suis toujours habillé comme ça », confirme l’intéressé. « Ça choque parfois », concède-t-il. Nassim Nicholas Taleb, 47 ans, est assez diplômé (master de finances à l’université de Wharton, aux Etats-Unis, doctorat d’économie à l’université Paris-IX-Dauphine…), polyglotte (il assure parler sept langues et en lire dix, dont l’arabe, l’hébreu, le grec…) et n’en est pas à sa première incartade dans le milieu convenu de la finance. Choquer fait même partie de son fonds de commerce. Depuis qu’il a publié son deuxième ouvrage, en 2005, Fooled by Randomness, traduit en français par Le Hasard sauvage (Les Belles Lettres, 21 euros), cet expert du hasard, détracteur des probabilités financières, suscite les polémiques, voire les encourage. Son premier livre était consacré à la technique financière. Ses écrits sont des best-sellers qui dépassent les 200 000 exemplaires aux Etats-Unis. Ils cherchent à démonter les modèles statistiques des financiers, utilisés par les fonds spéculatifs (hedge funds), pour engranger un maximum de profits. Nassim Nicholas Taleb est luimême familier desdits modèles. « J’ai été trader pendant dix-huit ans. Je sais que ça ne marche pas », tranche-t-il aujourd’hui. Il en fait la démonstration dans ses livres et depuis neuf ans dans les universités les plus prestigieuses, New York, Massachusetts, London Business School. « Je donne des cours de logique et de finance. J’explique aux élèves que ce qu’on leur apprend est faux », lâche-t-il. Cette apparente contradiction n’est pas sans effet secondaire. « Si Nassim Nicholas Taleb avait été contemporain de Socrate, il eût certainement été condamné à mort par ses pairs pour les critiques acerbes et fort justes dont il les abreuve », estime 2007 Sortie de « Black Swann » (« Le Cygne noir »), dont la traduction est en cours. Au cœur de ces modèles, il y a des mathématiques élégantes, mais la vie n’est pas élégante sans ironie sa traductrice dans la préface du dernier ouvrage. A défaut de mise à mort, les requins de la finance ont tenté de le discréditer. Nassim Taleb gère aujourd’hui son propre hedge fund à New York. « Certains ont fait courir le bruit que j’avais accumulé des pertes de près de 1 milliard de dollars. C’est totalement faux », grommelle-t-il. Mais, pour certains, Taleb joue aussi de la critique dont il fait l’objet. « Il prend parfois une posture un peu christique. Il est assez critiqué, mais c’est aussi une forme de marketing », explique un trader à New York. Habitué des médias et des studios de télévision aux Etats-Unis, ce trublion n’hésite pas à quitter un plateau, même prestigieux, dès qu’il s’estime persécuté ou incompris. Tout en se prêtant assez facilement au jeu de l’interview. « Nassim énerve beaucoup de gens, ce qui l’amuse, car plus que tout il veut débattre », atteste l’un de ses amis. Débattre, mais aussi faire entendre « sa » vérité. Nassim Nicholas Taleb se pose en Robin des bois de la finance. Et pioche ses arguments dans la philosophie ou les sciences cognitives plus que dans les manuels d’économie. « Ma bibliothèque contient presque autant de livres que celle d’Umberto Eco », assure-t-il avec orgueil. Il admire des penseurs plus ou moins connus : Pierre Bayle (1647-1706), Simon Foucher (1644-1696), PierreDaniel Huet (1630-1721), ou encore le spécialiste des sceptiques grecs Victor Brochard (1848-1907). Il cite aussi Montaigne « pour son humilité épistémologique et son habileté à savoir gérer sa vie en fonction de ce qu’il ne sait pas ». Son combat : l’« éthique ». Sa bête noire : les financiers qui s’enrichissent en dupant les investisseurs sur leur prétendu sens des affaires. Pour lui, les traders sont la plupart du temps « des nigauds chanceux ». Le Hasard sauvage débute ainsi par le récit de la réussite d’un financier riche et audacieux, John. « Un bref échange professionnel aurait révélé qu’il avait la profondeur intellectuelle d’un professeur d’aérobic », écrit-il. Chez les courtiers, le parallèle irrite. Mais Taleb persiste. « Le monde de la finance est dominé par les événements rares », estime-t-il. La richesse est donc le fruit du hasard, d’une roulette russe, et non d’un talent quelconque. Et de dénon- Pour les experts, la pilule est dure à avaler. Nicole El Karoui, normalienne, professeur à l’Ecole polytechnique et à Dauphine, où son master « Probabilités et finance » forme les futurs cracks de la finance, balaie rapidement le « sujet Nassim » : « Ce qu’il dit est très pertinent, mais ce n’est pas un mathématicien, c’est un gestionnaire. » « Et un provocateur », ajoute-t-elle. Nassim Nicholas Taleb a parfois des allures de savant fou. Il ne répond pas au téléphone. « Le bruit me déconcentre », explique-t-il. Mais si sa démonstration est effrontée, les événements lui donnent raison. Le krach boursier de 1987 a fait péricliter les premiers systèmes électroniques, les « program trading », utilisés par les traders à l’époque. Cet été, la crise financière due aux déboires des crédits immobiliers à risque aux Etats-Unis, les fameux subprimes, a encore chahuté les modèles statistiques financiers. Nassim Taleb espère donc que son ouvrage finira par rencontrer un écho planétaire. « Le Hasard sauvage a été traduit en vingt-trois langues », se réjouit-il. Mais, en France, son œuvre est passée inaperçue. « Les Français ont toujours mis du temps à m’aimer », regrette-t-il. En attendant la reconnaissance hexagonale, il parcourt le monde pour développer sa thèse dans les colloques. Philosophe. Prêcheur. Nassim Nicholas Taleb est alors subitement rattrapé par son profil de financier. « Pour mes interventions, je suis presque aussi bien payé qu’Alan Greenspan [l’ancien président de la Réserve fédérale américaine] », glisse-t-il. Et de montrer avec fierté le chiffre de 100 000 dollars qui doit être viré prochainement sur son compte en banque. a Claire Gatinois Photo Philippe Bollo pour « Le Monde » 0123 Mercredi 21 novembre 2007 Débats 19 Lelivre dujour La décentralisation en panne Ces Français nés ailleurs Une politique solidaire et efficace d’aménagement du territoire est possible. La droite fait l’inverse O n peut vivre en France, aimer la France, se sentir pleinement français, vibrer pour l’Equipe de France, même si cette communauté nationale n’est pas et ne saurait être l’unique, ni forcément la principale de ses appartenances. Du journaliste Rachid Arhab à la secrétaire d’Etat Rama Yade en passant par la médaillée olympique Roxana Maracineanu, les témoignages de vingt personnalités recueillis par Jacqueline Rémy en attestent tous à leur façon : la modernité c’est la pluralité des identités. La « transculturation », pour reprendre l’expression de l’une d’entre elles, n’interdit pas d’embrasser la nationalité française. Même si on est devenu français « sous la pression », ou pour sortir de « l’enfer » du renouvellement de sa carte de séjour, même si le jour dit on a eu ce « sentiment de devoir faire allégeance, de se rabaisser », même s’il n’est jamais simple d’épouser un pays qui a dominé celui de ses ancêtres. Justement parce qu’ils ont cheminé, parfois lentement, vers la France, parce qu’ils ont dû essuyer des refus avant d’obtenir une nationalité désirée, ces Français nés ailleurs savent sans doute mieux que les autres ce qu’est cette identité française qu’ils ont endossée, adoptée, qu’ils critiquent, aiment, parfois jusqu’à la caricature. Certains en deviennent plus cocardiers que les Français dit de souche. Même passés par des tribulations, des « je t’aime moi non plus avec la France », c’est avec pasComment je suis devenu français Jacqueline Rémy Seuil, 252 p., 17,50 ¤ sion et parfois véhémence qu’ils parlent de la France. Ils ont l’optimisme de ceux qui ont changé de langue, de pays, d’amis et savent donc que les changements les plus radicaux sont à portée de main, de ceux qui, « passés par une telle souffrance, ont pris confiance en soi », comme en témoigne la chercheuse Marcela Iacub, qui tire de vivre dans un pays qui n’est pas le sien « une vraie foi dans le changement ». Il ne saurait cependant être question d’assimilation. Marcela Iacub comme Rachid Arhab se souviendront toujours de l’humiliation, même s’ils n’ont pas obtempéré, du moment où on leur a demandé de changer de nom. « Rayer d’un trait de plume », renoncer à son passé, à l’histoire de sa famille, aucun ne le pourrait. « Surtout quand, ici, on vous signifie sans cesse que vous n’êtes pas tout à fait comme les autres », relève Rachid Arhab. Renoncer, nier son passé est non seulement impossible, mais ce serait aussi se priver d’une richesse. Vivre avec une double culture est un « plus », donne une distance, une liberté de pensée. C’est « agréable d’avoir connu autre chose, de ne pas se sentir enfermé, comme les Français nés ici, dans la culture française », dit le dessinateur Enki Bilal. « Quand on naît dans une seule culture, on pense que les choses vont de soi. Quand on en adopte une deuxième, on découvre qu’il y a d’autres façons de faire, de vivre, ou de penser le monde », abonde le patron des Frères Tang, Bounmy Rattanavan. Leur origine étrangère, leur passé agit comme « un ressort ». « Etre d’ailleurs oblige », assure l’actrice et chanteuse Jane Birkin. Oblige à se dépasser. Il n’y a pas meilleur ressort que d’être « dedans dehors » pour progresser, conforte la publicitaire Mercedes Erra, convaincue que l’énergie de la France lui vient de ses immigrés, de ses minorités agissantes. L’académicien François Cheng exhorte tous les jeunes de banlieue à se saisir de ce ressort, mais il appelle aussi la société française à cesser de considérer ces citoyens comme des « Français à soixante-dix, quatre-vingts pour cent ». Pour tous, la force de l’identité française est de s’être construite « à force de superposition », « d’être la résultante de multiples interactions, quelque chose qui bouge sans cesse sous l’influence de gens venus d’ailleurs ». De ce livre aux voix multiples, on retient que la diversité de la France n’est pas qu’une source de problèmes ou de violences, mais qu’elle est aussi, comme le souligne Jacqueline Rémy, une « chance » dans la mondialisation et le dialogue des cultures. Une réalité qu’il faut normaliser. a Laetitia Van Eeckhout N icolas Sarkozy a-t-il une politique d’aménagement du territoire ? Quelle est sa vision de l’évolution des collectivités locales ? La décentralisation est-elle compatible avec la culture de concentration des pouvoirs du chef de l’Etat ? Ces questions se posent d’autant plus légitimement que les annonces dispersées des ministres montrent l’absence de politique cohérente du territoire. Lors de la campagne électorale, le candidat Sarkozy avait estimé que, compte tenu du rôle du service public pour l’égalité des chances, il était « essentiel d’assurer leur présence dans les quartiers en difficulté, en milieu rural, outre-mer ». Or depuis six mois les décisions du gouvernement s’appliquent méthodiquement à démentir cette promesse de campagne : carte judiciaire, fermeture des bureaux de poste ou des gares de fret ou des hôpitaux ruraux. En réalité, c’est la cohérence d’une politique d’aménagement du territoire qui fait défaut. Ce défaut de cohérence remonte, pour partie, à la complexité des réformes 2002-2003, textes votés de manière confuse et sans réflexion d’ensemble, qui font que nos concitoyens se méfient désormais de la décentralisation. Face à cet embrouillamini, la droite avance masquée. Il ne s’agit ni plus ni moins que de supprimer un niveau de collectivité locale. « A terme », veut-on nous rassurer. Mais, si les élections locales de mars 2008 voient le succès de la gauche, on peut craindre que l’avenir du département, qui est dans la ligne de mire, ne soit précipité. Dans un premier temps, la droite a imaginé fondre les élections départementales et régionales pour enclencher un processus de fusion à long terme des deux collectivités, comme l’écrivait en 2006 M. Fillon. Plus insidieusement, le rapport Lam- Jean-Pierre Bel Président du groupe socialiste du Sénat bert, dans le cadre de la révision générale des politiques publiques, s’interroge sur l’opportunité de « confier aux départements et aux régions des compétences spéciales à la place de la clause générale de compétence », afin de les assigner à une place bien spécifique. Au nom de la libération de la croissance, Jacques Attali s’est même prononcé pour que les départements puissent devenir « la circonscription administrative de l’élection des conseillers régionaux », ce qui équivaudrait à terme à leur suppression, que le secrétaire général de l’UMP, Patrick Devedjian, juge d’ailleurs « imaginable ». A la menace de l’avenir des services publics dans les territoires s’ajoute donc celle de l’avenir de ces derniers dans une carte administrative de la France aux contours incertains. Les socialistes estiment au contraire nécessaire une remise en ordre préalable à une relance de la décentralisation sous trois angles : simplifier, démocratiser, partager. Simplifier, car l’avenir de la décentralisation ne peut se résumer à de petites mesures d’ajustement, et encore moins à se focaliser sur le faux problème de la suppression d’un échelon de collectivité. Comme on l’a vu, le département est, à droite, constamment pointé du doigt, surtout que, depuis 2004, une majorité de départements sont gérés par la gauche ! Compte tenu de l’importance qu’il a acquise au fil des transferts de compétences, le département donne voix à des territoires qui sans lui n’auraient aucune reconnaissance nationale. Il rend possible la planification de nombreux projets locaux. Il organise le champ de l’aide à la personne, gérant la quasi-totalité des soli- darités sociales et territoriales. Le supprimer serait une erreur politique. Parallèlement, les régions, les communes et les intercommunalités doivent se voir confirmer dans leurs rôles respectifs. Les collectivités territoriales devraient pouvoir expérimenter des variantes dans la répartition des compétences. Démocratiser le local est le deuxième enjeu. Afin de rapprocher élus et citoyens, il convient de mettre fin au cumul entre la présidence d’un exécutif local, y compris d’une intercommunalité, et un mandat parlementaire. La démocratisation des assemblées locales passe par la participation des étrangers aux élections locales, le renouvellement intégral en une fois des conseils La cohérence d’une politique d’aménagement du territoire fait défaut généraux, un redécoupage des cantons, l’application du mode de scrutin avec prime majoritaire aux communes comptant plus de 2 000 habitants et, surtout, l’élection au suffrage universel direct des représentants des grandes communautés d’agglomération et des communautés urbaines. Enfin, les citoyens doivent pouvoir participer davantage à l’élaboration des politiques locales et l’opposition locale doit se voir reconnaître davantage de droits. La démocratisation des territoires doit être aussi celle du Sénat, qui doit ouvrir les perspectives de l’alternance et permettre de représenter équitablement les populations à travers les territoires, et donc rééquilibrer son corps électoral en faveur des grandes villes. Mais que restera-t-il des préconisations pleines de bon sens de la commission Balladur sur ce point lorsque la majorité sénatoriale aura exprimé son conservatisme le plus archaïque ? Il faut enfin partager, parce les transferts de compétences ne se sont pas accompagnés des réformes fiscales qui auraient permis de les mettre effectivement en œuvre. Au contraire même, les marges de manœuvre des collectivités locales n’ont cessé de diminuer. Le système financier local est au bord de la surchauffe. Il apparaît indispensable de revoir le dispositif de péréquation entre les collectivités pour tendre vers une plus grande égalité devant le service public. C’est pourquoi le groupe socialiste du Sénat a préconisé le renforcement de la solidarité financière entre les territoires et la modernisation des impôts locaux. Sans succès, faute d’une politique ambitieuse et volontariste de la majorité en direction des collectivités locales. Il aura fallu attendre l’arrivée de la gauche au pouvoir avec François Mitterrand pour que la décentralisation se traduise enfin, en 1982, par une réforme de l’Etat indispensable à la modernisation de la France. Le constat était simple : la centralisation a historiquement permis de faire la France ; la décentralisation lui évitera de se défaire. Mais cela ne signifie, contrairement à la vision de la droite, ni « l’amaigrissement » de l’Etat, ni la mise en compétition des territoires. La décentralisation suppose générosité et solidarité. Il faut aller plus loin et restructurer les territoires de la République de façon efficiente et cohérente. La décentralisation, loin d’être une faiblesse pour la France du XXIe siècle, constitue pour notre démocratie un formidable « bol d’air ». a Les enseignants, ces oubliés Olivier Besancenot : « Une partie La vie universitaire est un parcours d’obstacles de la gauche est nulle part » D ans le tohu-bohu actuel sur l’université et les réformes qui la visent, l’enseignant-chercheur est oublié, voire calomnié. Quand on l’évoque, c’est pour pointer les échecs pédagogiques qui lui seraient imputables ou ses prétendus piètres résultats dans le domaine de la recherche. Que l’on nous permette de dépasser ces clichés. Pour intégrer l’enseignement supérieur, un très long parcours d’obstacles est à suivre : huit années d’études supérieures au minimum, ponctuées de diverses barrières hyper-sélectives (souvent l’agrégation, puis le concours de recrutement dans l’université offrant un poste). Le postulant doit aussi, outre sa thèse, avoir déjà fait parler de lui, en publiant notamment des articles dans des revues savantes. Seuls 5 % environ des doctorants bénéficiant d’une (maigre) allocation, les autres se débrouillent comme ils peuvent. Au terme de ces épreuves, que découvre alors le maître de conférences fraîchement émoulu ? Des locaux effrayants : salles de classe crasseuses ; amphithéâtres lugubres ; bureaux quand ils existent, à partager à plusieurs, non équipés (même d’un téléphone, ne parlons pas d’ordinateur…) et mal chauffés. Cet inconfort affiche visiblement un mépris pour le savoir, pour ceux qui en assurent la diffusion comme pour ceux qui le reçoivent. Le sentiment d’être traité avec indignité est confirmé par sa première feuille de paie : 1 600 euros net. Mais ce n’est qu’une question de patience : tous les deux ans et dix mois, très exactement, il prendra un échelon qui lui permettra, à coups d’une centaine d’euros, de gravir petit à petit l’échelle salariale, jusqu’à atteindre 2 500 euros nets dans la quarantaine. Si, au prix d’une nouvelle thèse et d’un nouveau concours, le maître de conférences parvient à accéder au rang de professeur des universités, et à condition qu’un poste soit offert dans sa spécialité, il pourra compter sur quelques centaines d’euros supplémentaires. On le voit, la personne la plus diplômée de France peut être qualifiée de nantie. De ce traitement, il faut souvent défalquer les transports nécessaires pour se rendre sur le lieu d’enseignement. Bon nombre d’universitaires traversent en effet le pays deux ou trois fois par semaine, à leurs frais, pour aller travailler. Tous les enseignants des universités devraient se voir allouer une indemnité, non forfaitaire, calculée sur les frais réels engagés par l’exercice de leur profession : déplacements, équipement informatique, achats d’ouvrages, etc. Quant à la charge de travail des universitaires, le malentendu est total : les 192 heures d’enseignement requises (soit davantage qu’aux Etats-Unis ou au Canada, puisque les comparaisons avec l’étranger sont de saison) sont à comprendre comme du face-à-face. Elles n’incluent évidemment pas les très longues heures de préparation, de très lourdes corrections (par centaines de copies), ou de lecture de mémoires et thèses (par dizaines), de rendez-vous avec les étudiants, en master et doctorat notamment ; elles ne comptabilisent pas la présence aux jurys d’examen et de soutenance ni aux réunions pédagogiques proliférantes ; elles ignorent aussi bien le temps passé à l’exercice de responsabilités administratives, de plus en plus envahissantes. Ces lourdes tâches rendent la mission de chercheur presque optionnelle, d’autant qu’elle est peu reconnue et notoirement sous-dotée (la « prime de recherche », d’environ 1 000 euros annuels n’a pas augmenté depuis vingt ans). On peut d’ailleurs s’étonner que cette obligation de production soit globalement si bien remplie en France, dans ces conditions d’indigence et d’indifférence. Aujourd’hui, l’habituelle lassitude cède la place à une forme de révolte, face à la dégradation d’une condition déjà en soi inacceptable et qui s’accompagne d’un inquiétant discours de mépris. A moins qu’on ne considère que « la République n’a pas besoin de savants ». a Nathalie Barberger, Florence de Chalonge, Claude Habib, Anne Richardot, Nelly Wolf, sont maîtres de conférences ou professeurs des universités à Lille-III « Le Franc-Parler » France Inter b i-TÉLÉ b « Le Monde » Olivier Besancenot, porte-parole de la Ligue communiste révolutionnaire Le gouvernement refusait de négocier en pleine grève, il évoque maintenant « une dynamique de reprise de travail » pour ouvrir la discussion. Est-ce à vos yeux un premier pas ? Il a été obligé de le faire. Sur la forme, cela prouve que le rapport de force commence à payer vu cette première réunion. Reste le fond. Or, juste après avoir fait une petite concession sur la forme, nous avons un gouvernement qui, par la bouche de M. Fillon aujourd’hui, nous dit qu’il ne lâchera rien sur les principes. Le gouvernement nous refait le coup de la gonflette vingt-quatre heures avant la journée de demain qui s’annonce un succès d’un point de vue interprofessionnel. Le patron de la CGT Bernard Thibault est malmené par sa propre base. A-t-il tort de vouloir négocier ? Ce mouvement a décidé de contrôler sa propre mobilisation par la base, en assemblée générale où il n’y a pas que des militants de SUD ou de la CGT, mais aussi de Force ouvrière, de la CFDT, de l’UNSA qui depuis longtemps ont dit qu’il fallait arrêter le mouvement (…). On va prouver que les cheminots ne sont pas seuls par rapport à leur conflit qui ne touche pas simplement la question des régimes spéciaux, des retraites, mais qui touche en filigrane la question du pouvoir d’achat. Vous vouliez dès le départ la jonction de la grève des cheminots avec celle des fonctionnaires ? C’est évident, mais ce n’était pas le cas du côté des directions syndicales. Car certaines ne voulaient surtout pas qu’il n’y ait qu’une seule manifestation. Je ne fais jamais la politique du pire car je sais ce que c’est que de faire grève. Si vendredi, les cheminots avaient gagné, je leur aurais dit bravo (…). Je me souviens de 2003, face à toutes les tentatives de divi- sion des directions syndicales qui à l’époque nous ont trimbalé de journée d’action sans lendemain, on a vu éclore dans le mouvement spontanément des collectifs interprofessionnels de plus en plus massifs. Des salariés qui allaient à la rencontre d’autres salariés sans passer par aucune direction syndicale ou politique. Nous aurions eu tellement besoin de ces collectifs interprofessionnels dès le début de ce mouvement pour gagner… La SNCF propose des contreparties, notamment 90 millions d’euros sur quinze ans. Plusieurs syndicats y sont sensibles… Et probablement même des cheminotes et des cheminots. J’en suis bien conscient. Ce sont eux qui diront si ce système de compensation qui touche aux décotes ou aux salaires sera vécu comme une victoire ou pas. La situation politique et sociale ne sera pas la même si ce sont les cheminots qui ont le sentiment de gagner quelque chose ou si c’est Nicolas Sarkozy qui a le sentiment de gagner quelque chose. Mais ce serait bien que les bénéfices de cette entreprise servent d’abord à faire fonctionner le service public. Pourquoi le Parti socialiste est-il inaudible ? Le Parti socialiste est tombé dans le panneau de critiquer le gouvernement sur la forme. On attendait plutôt la gauche pour nous expliquer en quoi c’était des mauvaises réformes et surtout comment on pouvait les combattre (…). La vraie force de la droite, ce n’est pas qu’elle est partout, c’est qu’une partie de la gauche est nulle part (…). Le pilier fondamental pour proposer quelque chose de neuf à gauche, c’est de savoir si l’on s’inscrit ou pas dans la démarche sociale-libérale du Parti socialiste. Si on accepte ou pas de se laisser satelliser par le projet politique qui est cohérent de la direction du PS et qui est plutôt d’accord avec une partie du fond des réformes du gouvernement actuel. Car concrètement, ils pensent que le libéralisme est inéluctable. a Propos recueillis par Raphaëlle Bacqué, Thomas Hugues et Stéphane Paoli. Enquête 20 0123 Mercredi 21 novembre 2007 Andrea Prichett a fondé le premier groupe de « copwatchers » à Berkeley (Californie). Il s’agissait alors de dénoncer les exactions contre les SDF, puis contre les minorités. PHOTOS HECTOR MATA POUR « LE MONDE » Copwatch Un œil sur la police E ntassés dans leur petit bureau encombré de dossiers et d’ordinateurs, une dizaine de militants de l’association Copwatch se préparent pour une patrouille de nuit. Ils vérifient que les caméras fonctionnent bien et que la radio scanner installée sur l’armoire balaie l’ensemble des fréquences utilisées par la police, afin d’intercepter les communications entre les voitures de police et les différents commissariats. Andrea Pritchett, une blonde mince et énergique de 44 ans, professeure d’histoire dans un collège et patronne incontestée des « copwatchers » de la région, tente d’organiser les équipes au milieu d’une joyeuse pagaille. On décide que Bram et son amie Gaili, étudiants à l’université, patrouilleront ensemble en voiture. De son côté, Jacob Crawford, 29 ans, réalisateur vidéo et vétéran du « copwatching », fera sa tournée en vélo, avec sa caméra autour du cou, en compagnie de deux nouvelles recrues, des adolescents à l’allure très sportive. Andrea décide de faire sa tournée à pied, avec un autre copwatcher expérimenté, Andy, jardinier et ouvrier à temps partiel dans une usine de savon. Jake, un jeune homme hirsute et jovial, restera au bureau pour écouter la radio scanner. Quand les policiers reçoivent l’ordre d’intervenir quelque part, Jake est au courant en même temps qu’eux. Il appelle aussitôt les copwatchers sur leurs téléphones mobiles pour leur donner l’adresse : « Avec un peu de chance, explique Bram, nous arrivons sur les lieux avant les flics, ou juste après. Pour être un bon copwatcher, il faut connaître tous les raccourcis. » Dans sa version high-tech, le copwat- ching a été inventé ici, à Berkeley, il y a quelques années, par des militants déterminés à dénoncer les exactions policières contre les SDF, puis contre les minorités noire et latino. Il consiste à suivre les policiers un peu partout, à filmer leurs activités et à prendre des notes sur un formulaire, pour établir un rapport de chaque incident : « Notre but est de rendre les policiers responsables de leurs actes, explique Andrea, de mettre fin à l’impunité de ceux qui commettent des bavures, et ils sont nombreux – la violence policière est une tradition bien établie dans ce pays. Nous les habituons peu à peu à travailler dans la transparence, sous la surveillance des citoyens. » Il ne s’agit pas de filmer la police à son insu, au contraire : « Nous sommes aussi visibles que possible, et nous voulons que notre présence soit apaisante. Quand les policiers s’aperçoivent qu’ils sont filmés, ils ont tendance à mieux respecter la procédure, à être moins brutaux avec les personnes interpellées, plus polis. » Pendant cinq heures, les trois équipes vont sillonner la ville, guidées par Jake au téléphone, ou circulant au hasard. Ils quadrillent les quartiers sud et ouest de la ville, les plus pauvres, où la police est très présente. Ils s’aventurent aussi à Oakland, le grand port industriel voisin, qui compte plus de 400 000 habitants, dont 60 % de Noirs et de Latinos et connaît de graves problèmes de criminalité et de répression. Fin septembre, un Noir de 20 ans a été tué de deux balles dans le dos par un poli- Ils suivent les policiers des nuits entières dans les rues, les filment, prennent des notes. Leur mouvement est né en Californie. Ce sont les « copwatchers », « cop » comme flic, « watchers » Yves Eudes, Berkeley (Californie), envoyé spécial comme surveillants les numéros de leurs voitucier sur un parking d’Oakland, alors qu’il res. Puis elle va parler aux ne commettait aucun délit. C’était la troisième fois en cinq ans que ce même poli- personnes arrêtées. Elle leur donne un cier abattait un jeune homme en pleine petit livret résumant leurs droits et leurs rue. La communauté noire s’est mobili- obligations pendant la garde à vue et les sée pour que l’auteur des coups de feu exhorte à téléphoner à Copwatch après soit expulsé de la police et inculpé, mais leur libération, si elles ont à se plaindre après deux semaines de congés, il a de la façon dont elles ont été traitées. Ce soir, les premiers policiers accostés repris son service. Depuis, dans les quartiers noirs d’Oakland, l’ambiance est exé- font semblant de ne pas voir les copwatchers et partent en silence. crable. Dans ce contexte, Les suivants répondent aux pour les copwatchers, toute « Tous les flics questions en pesant chaque intervention est bonne à filmot, avec des sourires figés mer, depuis l’assaut d’une de la ville savent qui laissent délibérément maison occupée par un gang que je possède jusqu’au simple contrôle rou- des images d’eux transparaître leur exaspération. Mais d’autres les tier. Bram redouble de vigiaccueillent aimablement. lance : « N’importe quelle en train de bien Ils semblent avoir admis situation peut déraper à tout faire et de mal que ces étranges cameramoment. Notre rôle est de faire. C’est men font désormais partie noter le comportement habidu paysage urbain. tuel de la police en toutes cir- une protection pour moi » En fin de nuit, face à un constances. » attroupement de 8 voitures Dès que Bram et Gaili de police bouclant une rue repèrent un gyrophare, ils se Jacob Crawford, suite à une agression sangarent, descendent de voitu- « vidéo-cycliste » glante, Gaili et Bram ont du re et s’avancent lentement, à Berkeley mal à s’imposer. En les bien en vue des policiers : « Il ne faut pas arriver par-derrière, ils voyant, une policière blonde et musclée pourraient avoir l’impression que quel- arrive en courant et leur ordonne de recuqu’un se faufile dans leur dos pour les atta- ler. Un dialogue de sourds s’engage : « La quer. Il faut aussi bien montrer sa caméra. loi autorise les citoyens à se réunir librement Et surtout, ne jamais s’interposer entre un sur la voie publique, récite Gaili sur un ton flic et sa voiture, ça le rend nerveux. » Tan- neutre. Nous ne vous gênerons pas dans dis que Bram filme en restant à distance, votre travail. » La policière reste inflexiGaili va voir les policiers et note soigneu- ble : « Il y a une blessée, et un homme intersement leurs noms, leurs matricules et pellé, en vous approchant vous risqueriez de perturber une scène de crime, ce serait un délit. » Bram fait remarquer que la police laisse les badauds passer juste à côté du suspect menotté et que seuls les copwatchers sont bloqués de l’autre côté de la rue : « Je ne suis pas au courant, riposte la policière, je n’ai pas le droit de regarder derrière moi, j’ai reçu l’ordre de ne pas vous quitter des yeux. » Bram appelle alors Jake et ses cyclistes pour qu’une deuxième caméra filme ses démêlés avec la policière. L’action de Copwatch ne se limite pas aux patrouilles. Toutes les vidéos sont stockées et indexées. La plupart sont anodines, mais il y a aussi une collection d’images chocs : arrestations ultraviolentes, passages à tabac en pleine rue, voitures de police renversant des passants, enfants tenus en joue avec des fusils à pompe… Andrea Pritchett fait un bilan en demi-teinte de leur impact : « Nous avons réussi à innocenter des prévenus accusés à tort d’avoir frappé les policiers lors de leur arrestation. Et qui sait, un jour nous réussirons peut-être à faire condamner un policier pour faux témoignage, ou violence abusive. » Tous les rapports écrits sont saisis dans une base de données, qui sera bientôt publiée sur Internet. Grâce à cet outil, les militants de Copwatch font émerger des types de comportement policier, par patrouille, par quartier ou par catégorie d’infraction : « Si certains contrôlent tous les automobilistes noirs alors qu’ils laissent les Blancs tranquilles, nous pourrons le prouver statistiquement. » Autre exemple : 0123 21 Mercredi 21 novembre 2007 Des agents effectuent un contrôle. L’intervention se fait sous la surveillance d’une équipe de patrouilleurs. Ceux-ci ne travaillent jamais à l’insu de la police. Jacob Crawford (en haut), 29 ans, un des vétérans du « copwatching », fait sa tournée à vélo, caméra au cou, mobile en poche. Au moindre appel, il se rend sur les lieux d’une intervention de police. Les militants parlent aux personnes arrêtées, leur indiquent leurs droits et leur proposent d’appeler Copwatch après leur libération. « Si un policier malmène un suspect un soir, ce n’est pas forcément grave, mais nous vérifions dans notre base pour voir si c’est récurrent. » Jacob Crawford, le « vidéo cycliste » infatigable, a opté pour un mode d’action plus médiatique. A partir des centaines d’heures d’images en sa possession, il a réalisé un documentaire didactique, qu’il distribue en DVD. Il diffuse aussi quelques vidéos via Internet, sur des blogs politiques et sur YouTube, site très populaire auprès de la jeunesse américaine. Jacob est bien connu de la police, et parfois il se sent un peu traqué, mais il refuse de s’inquiéter : « Tous les flics de la ville savent que je possède des images d’eux en train de bien faire et de mal faire. C’est une protection pour moi. Mes archives sont stockées dans des lieux secrets et je les change de cachette régulièrement. » L a seconde mission de Copwatch-Berkeley est d’aider les militants d’autres villes à monter leur propre association. Tous les lundis, Andrea et ses militants organisent un cours juridique et pratique pour les étudiants de l’université de Berkeley, souvent originaires d’autres régions des Etats-Unis : à la fin de leurs études, loin d’ici, certains implanteront des Copwatch dans leur ville. Andrea participe aussi à des conférences dans toute la Californie. En juillet, elle a organisé à Berkeley la première convention nationale des copwatchers. De son côté, Jacob Crawford va entreprendre une tournée des Etats-Unis pour réaliser un nouveau documentaire sur les copwatchers. Il a recensé une soixantaine d’associations : « Certaines ont du mal à décoller, mais d’autres sont très actives. A Reedley [Californie], c’est un ancien flic qui a organisé le copwatch. A Denver, dans le Colorado, des dames retraitées ont rejoint les jeunes copwatchers, ça fonctionne. » A Petaluma, ville moyenne à une heure au nord de San Francisco, Copwatch a été créée par une douzaine d’adolescents sages et bien élevés. La chef de la bande, Karin Adams, une rouquine espiègle, vient d’avoir 21 ans, et travaille dans un laboratoire d’analyse médicale. Ses équipiers sont des lycéens de 17 ou 18 ans qui habitent encore avec leur famille. Ils racontent en riant que leurs parents sont fous de rage ou morts d’inquiétude mais que rien ne les empêchera de continuer. Au départ, ils étaient en rébellion contre le paternalisme envahissant de la police, qui les empêchait de s’amuser à leur guise le samedi soir. Puis leur action a pris une tournure plus sérieuse : « Ça a l’air calme ici, explique Karin, mais dans ce comté, la police a tué huit personnes au cours des sept derniers mois. » Tous les week-ends, à partir de 21 heures, les jeunes copwatchers de Petaluma parcourent les immenses avenues désertes de la ville, dans des voitures empruntées à des copains un peu plus âgés. Pour pister la police, ils ont adopté la radio scanner, mais comme ils n’ont pas de bureau, l’appareil est installé dans la chambre à coucher de Karin. Ils filment les policiers contrôlant des jeunes à la sortie d’une discothèque, entrant de force dans une maison pour interrompre une fête, ou harcelant les bandes de jeunes Noirs venus des cités voisines, indésirables dans cette ville blanche : « Ils s’acharnent sur les filles, ils les fouillent et les frappent. Notre caméra les calme un peu. » Karin est fière du chemin parcouru en quelques mois : « Les flics ont d’abord été surpris, puis ils sont devenus agressifs. Ensuite, ils se sont mis à nous appeler par nos noms, pour bien montrer que nous étions repérés. » Un soir, une copwatcher de 17 ans est arrêtée et conduite au poste sous un vague prétexte. Ses amis contreattaquent aussitôt : « Nous avons trouvé un avocat, puis nous sommes allés voir le maire de la ville, et nous avons écrit une lettre ouverte au chef de la police locale. Nous avons même reçu le soutien de certains de nos profs. Depuis, les flics nous laissent tranquilles. » Karin et ses amis n’ont pas encore diffusé leurs vidéos, mais ils réalisent des montages et les mettent à l’abri en les stockant sur un serveur en ligne. La situation est encore plus rude dans l’immense agglomération de Los Angeles. Dans les quartiers défavorisés du centreville de Santa Ana et de Long Beach, des jeunes Noirs et Latinos issus de la mouvance hip-hop essaient tant bien que mal de se lancer dans le copwatching. Sherman, 24 ans, rapper et leader des copwatchers de Long Beach, explique en riant qu’il n’a pas besoin de radio scanner pour trouver des policiers : « Autour de chez moi, ils sont sans arrêt en action, on ne voit qu’eux. » Mais l’hostilité de la police de Long Beach contre cette nouvelle pratique est si forte que beaucoup de militants ont renoncé. Même les plus déterminés espacent leurs patrouilles. Miguel, 19 ans, qui fait des études pour devenir travailleur social, hésite à continuer. Un soir, alors qu’il essayait de filmer une arrestation musclée, des policiers se sont rués sur lui en hurlant, revolver au poing. Il s’est enfui et ils ne l’ont pas poursuivi, « mais ça fait réfléchir ». En fait, les vidéos des copwatchers de Los Angeles montrent surtout les harcèlements dont ils sont eux-mêmes victimes. Pour disposer de bureaux permanents, ils ont dû se rapprocher d’associations plus traditionnelles, notamment la Coalition du 22 octobre, qui apporte une aide matérielle et juridique aux victimes de violences policières et à leurs familles. Installée dans un vieil entrepôt transformé en bureau, Alegra Padilla, responsable de la Coalition, explique qu’elle a initié une stratégie alternative : « Quand un citoyen tourne par hasard une vidéo montrant des violences policières, et qu’il ne sait pas quoi en faire, il nous l’apporte, nous nous chargeons de la diffuser sur Internet, et si possible dans les grands médias. » Elle invite aussi les copwatchers aux meetings et aux concerts organisés par la Coalition : « Ils expliquent au public que tout le monde devrait observer le comportement de la police, quand l’occasion se présente. » Elle-même a commencé à appliquer cette nouvelle consigne : « Si je vais faire des courses et que je vois des policiers arrêter quelqu’un dans la rue, je m’approche, je pose des questions, je prends des notes, avec ou sans caméra. La solution, ici, c’est que chaque citoyen devienne un copwatcher occasionnel. » a Des policiers diffusent aussi des vidéos sur Internet LORSQU’ON demande aux policiers californiens ce qu’ils pensent des « copwatchers », ils donnent généralement la même réponse, comme apprise par cœur : « Nous faisons notre boulot et ils font le leur. Tant qu’ils ne pénètrent pas dans des propriétés privées, pas de problème. » Les gradés se contentent de citer une vieille note de service conseillant aux policiers de « mettre le moins de restrictions possible » à l’observation de leurs activités par les citoyens. Pour en savoir plus, il faut s’adresser aux juristes. Harry Sterns est avocat spécialisé dans la défense des policiers ayant des démêlés avec leur hiérarchie ou avec la justice. Dans sa jeunesse, il fut lui-même policier pendant sept ans, ce qui lui confère un statut de porte-parole informel des forces de l’ordre de la région de San Francisco. D’emblée, il reconnaît que, de nos jours, les policiers doivent s’habituer à travailler dans la transparence, et qu’aucune loi n’interdit de les observer et de les filmer dans la rue – sauf bien sûr si les copwatchers gênent le bon déroulement de l’intervention ou si leur présence crée un danger pour eux-mêmes ou pour autrui. Ces restrictions, vagues et générales, peuvent être invoquées dans un grand nombre de circonstances : « Dans certaines affaires délicates, explique M. Stern, un policier sera moins efficace s’il est obligé d’avoir une discussion intime avec un témoin ou une victime devant une caméra. Il pourra légitimement demander au cameraman de s’éloigner. » M. Sterns reproche à certains militants d’agir de façon partisane : « Des copwatchers ont diffusé sur Internet des vidéos montées de façon tendancieuse. Ils avaient conservé les passages montrant la police en train de faire usage de la force pour arrêter quelqu’un, et supprimé la séquence précédente, montrant la personne en question en train d’agresser violemment un policier. Dans d’autres cas, les copwatchers étaient de bonne foi, mais ils sont arrivés sur les lieux trop tard pour voir que les policiers ne faisaient que se défendre. » L’avocat affirme n’avoir aucune animosité à l’encontre des copwatchers, mais il s’interroge sur leurs motivations : « Il y a quand même de meilleurs moyens d’aider la société. Ils pourraient par exemple suivre les gangs et les filmer pour les empêcher de nuire. Mais ce serait plus risqué. » Depuis peu, des policiers utilisent à leur tour Internet, pour diffuser des vidéos montrant des collègues écrasés par des chauffards ou tués par des truands. La police a récemment remporté une victoire juridique importante sur les militants. La Cour suprême de Californie a décidé que les commissions locales chargées d’examiner les affaires de violence policière ou de délinquance au sein de la police se réuniraient désormais à huis clos : « Les policiers accusés peuvent ainsi préserver la confidentialité de leurs dossiers personnels, se félicite M. Sterns, et protéger leurs familles contre d’éventuelles représailles. » Selon lui, quand les séances étaient publiques, elles dégénéraient régulièrement en affrontements : « Des gauchistes excités venaient uniquement pour se défouler, ils hurlaient des slogans et insultaient la police. C’était grotesque. » Une coalition d’associations de défense des droits civiques a essayé de présenter devant l’Assemblée de l’Etat un projet de loi visant à rétablir la publicité des débats de ces commissions. Mais les syndicats de policiers ont fait pression sur les législateurs et ont réussi à empêcher que le vote ait lieu. a Focus 22 0123 Mercredi 21 novembre 2007 La nouvelle géographie des tribunaux Clichy St-Ouen Asnières-sur-Seine St-Denis Courbevoie Neuilly- Puteaux sur-Seine LevalloisPerret 9 BoulogneBillancourt 16 7e Le Raincy Pantin Montreuil 15e Vincennes Nogent-sur-Marne Vanves Créteil Antony 14e Pont-Audemer Falaise Flers Mortain Domfront Dinan Loudéac MontfortPontivy sur-Meu Fougères Ploërmel Vannes Mamers Segré Châteaubriant St-Nazaire Nantes Plaimbœuf St-Calais Loches TI limite de sa zone de compétence Fontenay- Parthenay Les Sables- le-Comte d’Olonne TGI et TI La Rochelle Les suppressions Rochefort POITIERS Marennes Cognac St-AmandMontrond BoulayMoselle Hayange METZ Châlons-enChampagne Forbach Sarreguemines St-Avold Wissembourg Saverne Haguenau La Châtre Guéret LIMOGES Troyes Epinal Bar-sur-Seine Luxeuil-les-Bains Joigny Tonnerre Châtillonsur-Seine Montbard Langres COLMAR Remiremont Guebwiller Thann Lure Belfort Mulhouse Auxerre Altkirch Gray Vesoul Clamecy Avallon Montbéliard SemurCosneDIJON en-Auxois Baume-les-Dames CoursDole Châteausur-Loire BESANÇON Chinon Beaune Autun Nevers Pontarlier Huningue Arbois Le Creusot Chalon- Louhans MontceauLons-le-Saunier sur-Saône les-Mines St-Caude Mâcon Bourg-enThonon-les-Bains Montluçon Charolles Bresse Annemasse Cusset Nantua VillefrancheGannat Bonneville sur-Saône Vichy St-Julien-en Genevois Trévoux Roanne Annecy Riom Belley Bellac Angoulême Saintes BOURGES Le Blanc Civray Melle St-Jeand’Angély Ruffec Confolens Tribunal d’instance (TI) supprimé Zone de compétence de TI supprimée Châteauroux Châtellerault Montmorillon Niort Gien Issoudun Loudun La Roche-sur-Yon Briey Verdun REIMS Sens Sancerre Vierzon Bressuire limite de sa zone de compétence ORLÉANS Tours Chinon Rethel Epernay Montargis RomorantinLanthenay Baugé Cholet Etampes Longwy Thionville Vouziers Pithiviers Vendôme Blois Saumur TGI Châteaudun La Flèche ANGERS Cour d’appel limite de sa zone de compétence Le Mans Château-Gontier Redon Sedan Meaux ChâteauBrumath St-Mihiel NANCY Salins Schiltigheim LagnyCoulommiers Vitry-le-François Sarrebourg Bar-le-Duc Toul sur-Marne Lunéville Dreux Strasbourg Molsheim Provins St-Dizier Illkirch-Graffenstaden Melun Chartres Nogent-sur-Seine St-Dié-des-Vosges Sélestat MontereauNeufchâteau Fontainebleau Bar-sur-Aube Fault-Yonne Ribeauvillé Nogent-le-Rotrou Chaumont Mirecourt Alençon Laval Evry Charleville-Mézières Laon Senlis ChâteauThierry Louviers Mortagneau-Perche Vitré Avesnes-sur-Helpe Rocroi Compiègne Soissons Créteil Palaiseau Juvisy-sur-Orge Rambouillet Longjumeau Clermont Les Andelys PARIS VERSAILLES Vervins Bernay Evreux PARIS VERSAILLES Argentan Mayenne RENNES Elbeuf Bobigny St-Quentin AMIENS Péronne Beauvais ROUEN Lisieux Avranches St-Brieuc Auray Pontl’Evêque St-Lô St-Malo Quimperlé Pontivy Neufchâtelen-Bray Montdidier CAEN Vire Lannion Guingamp Lorient Doullens Le Havre Bayeux Brest Quimper Cambrai 13e Valognes Coutances Châteaulin 12e Yvetot Boissy-St-Léger Carvin Montreuil Houdain Valenciennes Liévin Lens St-Pol-surMaubeuge DOUAI Abbeville Ternoise Arras Cherbourg Charenton-le-Pont Ivry-sur-Seine Morlaix 5e Montmorency Ecouen Sannois Gonesse Mantesla-Jolie Poissy Nanterre St-Germain-en-Laye Tourcoing Roubaix Lille Béthune e Dieppe St-Maur-des-Fossés Villejuif 20 e 4e 11 6e Hazebrouck Boulogne-sur-Mer e 10 8e er 2e 3e 1 e Bobigny PARIS Pontoise St-Omer 19e e Aulnay-sous-Bois Nanterre 18e 17e Aubervilliers Colombes Dunkerque Calais Bourganeuf Aubusson Rochechouart St-Yrieix-la-Perche Moulins RIOM Thiers Montbrison ClermontFerrand Ambert Aix-les-Bains Villeurbanne LYON CHAMBÉRY Albertville St-Etienne Moûtiers BourgoinLe ChambonVienne Jallieu Feugerolles St-Jean-de-Maurienne Tribunal de grande instance Annonay St-Marcellin Périgueux LesparreYssingeaux (TGI) supprimé et son transfert Brioude Mauriac Murat Blaye Ribérac Médoc Tulle vers un autre TGI Romans- GRENOBLE Brive-la-Gaillarde Tournon sur-Isère (lesTGI supprimés deviennent des TI) Libourne Bergerac Le Puy-en-Velay St-Flour Briançon Valence La Mure SarlatBORDEAUX Aurillac Privas la-Canéda Gourdon Die Marmande Marvejols Aubenas La Réole Gap Arcachon Espalion Figeac Montélimar VilleneuveVillefrancheRodez Mende Largentière sur-Lot TI dont la zone de compétence Bazas Nyons AGEN Barcelonnette Cahors de-Rouergue a été modifiée (hors rattachement d’un TI) Moissac Florac Carpentras Orange Digne-les-Bains Alès Millau Zone de compétence de TI Montauban Mont-de-Marsan Nérac Le Vigan Forcalquier Uzès Avignon Albi dont le siège a changé Castelsarrasin Condom Apt St-Affrique Manosque Lectoure Grasse Nice Menton Dax Gaillac Tarascon Le Pertuis NÎMES TOULOUSE Lodève TGI dont la zone de compétence St-Sever Auch Draguignan Lavaur Cagnes-sur-Mer Cannes Arles Salon-dea été modifiée (hors rattachement d’un TGI) Bayonne Villefranche- Castres Antibes AIX-ENProvence St-Pons-deMONTPELLIER de-Lauragais PROVENCE Brignolles Mirande Fréjus Orthez Thomières Biarritz Martigues Muret Sète Aubagne Castelnaudary St-Palais PAU Tarbes Hyères Béziers St-Gaudens Marseille L’Ile-Rousse Oloron Carcasonne Montbard Toulon Pamiers Nouveau TI (7 créations au total) Narbonne Ste-Marie Lourdes BagnèresBASTIA Limoux de-Bigorre St-Girons Corte Foix Création d’un pôle d’instruction Jonzac Barbezieux- Nontron St-Hilaire Tulle Ussel Issoire Les modifications Les créations Perpignan Prades Céret Source : ministère de la justice Ajaccio 23 tribunaux de grande instance supprimés 176 tribunaux d’instance supprimés 76 pôles d’instruction créés • Il juge les conflits entre particuliers portant sur des sommes supérieures à 10 000 euros et les litiges concernant la famille, l’état civil, la nationalité ou l’immobilier. • Lorsqu’il juge des délits (peine encourue inférieure ou égale à 10 ans), il prend le nom de tribunal correctionnel. • Il abrite également le tribunal des affaires de la sécurité sociale et, pour certains, la cour d’assises du département, qui juge les crimes. • Les fermetures commenceront en 2010. • Il juge les conflits entre particuliers dont le montant est compris entre 4 000 et 10 000 euros. • Le juge d'instance exerce aussi les fonctions de juge des tutelles. • Il héberge également le tribunal de police, qui statue sur les contraventions les plus graves, et les juges de promixité (affaires portant sur moins de 40 000 euros et petites contraventions). • Il abrite également le tribunal des affaires de la sécurité. • Les fermetures commenceront en 2009. La réforme de la procédure pénale de mars 2007, engagée après le scandale d'Outreau, prévoit la création de pôles d'instruction, pour mettre fin à l'isolement ce ces juges. A partir du mois de mars 2008, des formations collégiales de deux juges d'instruction seront en charge des crimes et des délits les plus graves ou les plus complexes. A partir du 1er janvier 2010, des formations collégiales de trois juges d'instruction s'occuperont de toutes les affaires soumises à l'instruction, qui représentent moins de 5 % des affaires pénales. Carte judiciaire Une réforme importante... et inachevée A u pas de charge, Rachida Dati a procédé à la plus importante réforme de la carte judiciaire depuis 1958. Son but, « améliorer la qualité de la justice » en tenant compte de « la réalité des territoires », s’appuie sur une modernisation et une informatisation de la justice. La refonte de la carte judiciaire touche surtout les tribunaux d’instance (TI), notamment ceux de zones rurales, ce qui fait craindre à de nombreux élus la création de « déserts judiciaires ». Plus d’un tiers des 476 TI sont supprimés. Le chiffre est en léger retrait par rapport aux prévisions initiales de la chancellerie, qui supprime un peu plus de tribunaux de grande instance (TGI). Mais ce résultat reste proche des projets élaborés par la chancellerie (Le Monde du 20 septembre), avant que ne soient examinés les rapports élaborés par les chefs de cour d’appel et après l’organisation de concertations locales. Vingt-trois TGI sont supprimés sur un total de 181. L’implantation déséquilibrée des TGI s’explique par les situations géographiques, des raisons historiques et le poids politique des élus. La nouvelle carte ne corrige pas ce déséquilibre : des dépar- tements comme la Somme ou les Côtesd’Armor voient leurs trois TGI réduits à un, d’autres comme l’Aisne ou la SeineMaritime en gardent trois. L’absence de lisibilité des critères des choix a nourri les mécontentements des élus et des milieux judiciaires, qui soulignent un manque de concertation. Les ressorts des cours d’appel, qui remontent à la Révolution, n’ont pas été touchés, alors que le programme de Nicolas Sarkozy préconisait une cour d’appel par région et un TGI par département (ce qui est plus difficilement réalisable). Mme Dati a poursuivi la réforme des tribunaux de commerce entamée par Elisabeth Sartène Infographie Le Monde Cour d’appel Elle examine les affaires déjà jugées par le tribunal d'instance, de grande instance, de commerce, de police, des baux ruraux, le tribunal correctionnel et le conseil des prud'hommes. Un tribunal d’instance supprimé sur trois, un tribunal de grande instance sur huit. La refonte de la carte judiciaire de Rachida Dati suscite les craintes de « déserts judiciaires ». Mais ce n’est qu’une première étape vers d’autres redéfinitions Guigou en 1998. Cinquante-cinq sont supprimés, et cinq sont créés. La réforme de Mme Dati laisse un goût d’inachevé, mais il était sans doute difficile d’aller plus loin avant les élections municipales. La ministre s’oriente vers une redéfinition des contentieux : certains, comme l’amiante, le droit de la presse ou l’environnement, devraient être traités par des juridictions spécialisées. Inversement, les affaires familiales pourraient faire partie du contentieux de proximité. Pour les détracteurs de la méthode, cette réflexion sur l’évolution des contentieux aurait dû être un préalable à une réforme. a Alain Salles CONSEILS DE PRUD’HOMMES Le gouvernement a annoncé la création d’un conseil de prud’hommes dans le ressort de Douai, à Avesnes-sur-Helpe, et la suppression de 63 autres (sur 271) : dans la zone de la cour d’appel d’Agen (1), d’Aix (3), d’Amiens (4), d’Angers (1), de Besançon (1), de Bordeaux (1), de Bourges (2), de Caen (3), de Chambéry (1), de Colmar (4), de Dijon (5), de Douai (6), de Grenoble (4), de Lyon (3), de Metz (2), de Montpellier (3), de Nancy (3), de Nîmes (2), de Orléans (1), de Paris (1), de Pau (1), de Poitiers (1), de Reims (2), de Rennes (2), de Riom (1), de Rouen (3), de Toulouse (1), de Versailles (1). Carnet 0123 Mercredi 21 novembre 2007 Sir Lindsay Owen-Jones, président de L'Oréal, Jean-Paul Agon, directeur général, Le conseil d'administration, Les vice-présidents Et l'ensemble du personnel de L'Oréal, Le Carnet Deux mois d’abonnement au Monde offerts* ont la profonde tristesse de faire part du décès de M. André BETTENCOURT, pour toute annonce de naissance, anniversaire de naissance ou mariage. ancien vice-président du conseil d'administration. Tél : 01 57 28 28 28 La fondation Bettencourt Schueller, Le conseil d'administration, Le directeur général Et l'ensemble du personnel, *offre non cumulable AU CARNET DU «MONDE» Naissances A la une aujourd'hui, ont la très grande tristesse de faire part du décès de son fondateur et vice-président , Caroline et Yassine JELOUALI ont la joie d'annoncer l'arrivée du plus beau bébé franco-tunisien, M. André BETTENCOURT, ancien ministre, membre de l'Institut, 23 Les présidents, Les administrateurs, La direction et le personnel de INTERBEV l'Interprofession bétail et viandes CIV Centre d'information des viandes la FNB Fédération nationale bovine l'Office de l'Élevage, ont la tristesse de faire part du décès de leur ancien président, Marcel BRUEL, commandeur de la Légion d'honneur, à l'âge de quatre-vingt-cinq ans et présentent leurs sincères condoléances à sa famille et à ses proches. Marwan, survenu à Neuilly-sur-Seine, le 19 novembre 2007. né le 17 novembre 2007, à Antony. Décès Vazgain AVANISSIAN, dit AZIK, s'est éteint le 16 novembre 2007, à Strasbourg. M. Pierre Schoendoerffer, président, M. Arnaud d'Hauterives, secrétaire perpétuel Et tous les membres de l'Académie des Beaux-Arts, ont la tristesse de faire part du décès de leur confrère, André BETTENCOURT, Neuilly. Saint-Maurice d'Etelan. membre de la section des Membres Libres de l'Académie des Beaux-Arts, de l'Institut de France, chevalier de la Légion d'honneur, croix de guerre 1939 - 1945, rosette de la Résistance, Mme André Bettencourt, née Liliane Schueller, Mme Françoise Bettencourt Meyers, sa fille, M. Jean-Pierre Meyers, son gendre et leurs enfants, Jean-Victor et Nicolas, survenu le lundi 19 novembre 2007, dans sa quatre-vingt-neuvième année, à Neuilly-sur-Seine. M. l'Abbé Jacques-Henry Bettencourt, M. et Mme Jean-Baptiste Bettencourt et leurs enfants, Mlle Béatrice Gosselin, M. et Mme Bertrand Mulhauser et leurs enfants, Le comte de Chalendar, ses enfants et petits-enfants, L'Abbé Xavier de Chalendar, Le comte et la comtesse Michel de Chalendar, leurs enfants et petits-enfants, Académie des Beaux-Arts, 23, quai de Conti, 75270 Paris cedex 06. Blois (Loir-et-Cher). Marian Billeau, son épouse, Christine, Isabelle et Jacques, ses enfants, Marylou et Léo, ses petits-enfants Et toute la famille, ont la profonde tristesse de faire part du décès de ont la tristesse de faire part du décès de Jean BILLEAU, M. André BETTENCOURT, professeur agrégé d'anglais, chevalier de la Légion d'honneur, croix de guerre avec palmes 39 - 45, médaille de la Résistance avec rosette, membre de l'Institut de France, ancien député et sénateur, ancien ministre, survenu le 16 novembre 2007, à l'âge de quatre-vingt-huit ans. La cérémonie d'adieu aura lieu le mercredi 21 novembre, à 14 h 30, au temple de Blois, 30, rue des Minimes. Ni fleurs ni couronnes. survenu le lundi 19 novembre 2007, à son domicile. Les obsèques auront lieu le jeudi 22 novembre, à 15 heures, en l'église SaintPierre de Neuilly, 90, avenue du Roule. Des dons peuvent être adressés à l'APAJH, 6 bis, quai Saint-Jean, 41000 Blois 5, rue de Touraine, 41000 Blois. Centre Georges Pompidou Les terrorismes contre la guerre Colloque organisé par lʼAssociation Recherches Mimétiques Dimanche 25 novembre PETITE SALLE, NIVEAU -1 14. 30 - 16. 30 Conférences Paul Dumouchel : Le terrorisme islamiste, un nouveau rapport à la mort Frédéric Gros : Lʼextension du champ de la sécurité : quels enjeux ? 17. 00-19. 00 Table ronde animée par Paul Dumouchel Avec Mark Anspach , Maria Stella Barberi , Jean-Michel Oughourlian, Simon Simonse et Stefano Tomelleri. Les obsèques seront célébrées en l'église de Capdenac-Gare, le mercredi 21 novembre, à 15 heures. Marcelle Charlemagne-Kennel, son épouse, Daniel et Joëlle Charlemagne, leurs enfants et petits-enfants, Jean-Pierre et Martine Charlemagne, leurs enfants et petits-enfants, Marie-Elizabeth et Ernest Nussbaumer, leurs enfants et petits-enfants, ont la tristesse de faire part du décès du pasteur Raymond CHARLEMAGNE, survenu le 16 novembre 2007, à Montpellier, dans sa quatre-vingt-treizième année. Il repose dans l'espérance de la Résurrection, à Boucq (Meurthe-etMoselle). Résidence Hotelia, 662, avenue de la Pompignane, 34000 Montpellier. Conférence Boris Cyrulnik : Les enfants de la guerre : comment fabrique-t-on des terroristes ? Lundi 26 novembre GRANDE SALLE, NIVEAU -1 14. 30-17. 30 Conférences Jean-Pierre Dupuy : De Hiroshima à Ben Laden René Girard : La genèse clausewitzienne du terrorisme Michel Serres : La fin des guerres 17. 30-19. 00 Table-ronde animée par Frédéric Gros Avec Alain Finkielkraut, Antoine Garapon et Frédéric Worms. Sylvie Sonnenberg, née Sommer, son épouse, Anniversaires de décès Notre fils bien aimé, Patrice et Carole Sonnenberg, Isabelle Sonnenberg, ses enfants, Thierry VEDRINE ont la douleur de faire part du décès de M. Philippe GHESQUIÈRES, survenu le 16 novembre 2007, à l'âge de soixante-dix ans. est décédé le 21 novembre 1995. Audrey Sonnenberg, sa petite-fille, Marcel et Jacqueline Vedrine. Philippe et Dominique Lazar, son beau-frère et sa belle-sœur, La cérémonie religieuse sera célébrée le mardi 20 novembre, à 15 heures, en l'église Saint-Pierre de Royan (CharenteMaritime), suivie de l'inhumation au cimetière Montperrier. Souvenirs Anne-Emmanuelle Lazar et Olivier Castillon, Benjamin Lazar, Hélène Ovtchinnikov, ses nièce, neveux et petite-nièce, Hossegor. ont la douleur de faire part du décès de Jean et Mary-Annick, Bernard et Hélène, Anne et Dante, ses enfants, Ses petits-enfants, Ses arrière-petits-enfants, M. Paul SONNENBERG, chevalier de la Légion d'honneur, rosette de la Résistance, survenu le 8 novembre 2007, dans sa quatre-vingt-septième année. font part du décès de Mme Denise MOREL, survenu le 15 novembre 2007, à l'âge de quatre-vingt-quatorze ans. Ses obsèques ont eu lieu le lundi 19 novembre, à Hossegor (Landes), dans la plus stricte intimité familiale. Cet avis tient lieu de faire-part. « La Huchette », 112, avenue de la Côte d'Argent, 40150 Hossegor. Saint-Quentin-Fallavier Coligny (Ain). (Isère). Mme Béatrice Perret-Ballu, son épouse, Matthieu et Delphine, ses enfants et leurs compagnons, Lucie et Tian, Pierre et Rachel Perret, Josette et Michel Basset, Jacques et Paule Perret, Leurs enfants et petits-enfants, Les familles Perret, Ballu, Parents et amis, ont le grand chagrin de faire part du décès de Nathalie GRUMBACH-GOMEZ, qui nous a quittés le dimanche 18 novembre 2007. Elle sera inhumée le mercredi 21 novembre, à 15 h 30, au cimetière Ancien de Neuilly, 3, rue Victor Noir, (Hauts-deSeine). A la vie ! Nadaillac-de-Rouge. Edmond et Marcelle Jouve, Nadine et Guy Jourdhas, Jean-Pierre et Marie-Odile Jouve, ses enfants, Dominique et Isabelle, Vincent et Laurence, Isabelle et Xavier, Sylvie et Claude, Philippe et Cynthia, Laurent et Delphine, Evelyne, Florence, ses petits-enfants, David, Jonathan, Margaux, Philippe, Manon, Justine, Camille, Héloïse, Thomas, Clément, Lucas, Sylvain, Valentine et Maya, ses arrière-petits-enfants Et toute sa famille, M. Jean PERRET. Nous vous invitons à la cérémonie en l'église de Saint-Quentin-Fallavier, le mercredi 21 novembre 2007, à 10 heures. Nous vous proposons ensuite de nous rejoindre à Valresson, Coligny (Ain), à 15 heures, pour nous réunir et disperser ses cendres ensemble. La famille remercie toutes les personnes qui garderont sa mémoire vivante. Ni fleurs ni plaques, des dons seront recueillis ce jour-là au profit d'associations. Condoléances sur registre. Visites à l'espace funéraire Boudrier, 31, rue Lavoisier, à Bourgoin-Jallieu. Il est vivant, Christ est ressuscité ! Saint-Cloud. Bougival. Mme Georges Samelson, née Claude Pellous, son épouse, Eric et Laurence Samelson, Laurent Samelson (†), Frank Samelson, Anne Samelson, ses enfants, Elodie, Florian, Aurélien, Laura, ses petits-enfants, ont la tristesse de faire part du retour à Dieu de Georges SAMELSON, née ESPITALIE, corps franc Vengeur secteur Dordogne Sud réseau Buck Master, ancien des Forces françaises intérieures, croix du combattant, croix du combattant volontaire de la Résistance, croix du combattant volontaire 1939 - 1945, survenu, à son domicile, le 19 novembre 2007, dans sa quatre-vingt-dix-neuvième année. Vous faites donc partie des valeureux. Extrait de la lettre que lui a adressée Maurice Druon, le 18 septembre 1998, Mme Hélène JOUVE, Elle a rejoint son époux Marcel, past-président du Rotary-Club Saint-Cloud, Paul Harris Fellow, 3, rue Marié Davy, 75014 Paris. [email protected] 46300 Payrignac. Cassagne - 46350 Nadaillac-de-Rouge. 1, rue du Mont-Valérien, 92210 Saint-Cloud. a gagné sa nouvelle demeure dans le beau jardin du Montparnasse, « Au rendez-vous des amis », division 7, ligne 5 nord, 11 ouest. [email protected] [email protected] [email protected] Hommages Nous avons appris dans la douleur, la disparition prématurée de notre ami, Cet avis tient lieu de faire-part. 20, rue Condorcet, 75009 Paris. Gérard CATHELINEAU et tenons à exprimer à Béryl, sa femme notre tendresse et notre affection. Romilly-sur-Seine. Troyes. La famille Ter-Davtian fait part du décès du docteur Pierre-Marc TER-DAVTIAN, survenu le jeudi 15 novembre 2007. Ses obsèques civiles auront lieu le jeudi 22 novembre, à 12 h 15, au crématorium de Rosières-près-Troyes (Aube). Personnalité d'exception, médecin émérite, Gérard, un vendéen accroché à ses racines terriennes, revendiquait avec force la prééminence de l'esprit et les valeurs d'une France éternelle. Grand lettré, il assumait avec panache l'hobereau que nous avons aimé. Notre gratitude est à la mesure de ce que nous lui devons. Lise D. Ni fleurs ni plaques. Un registre à signatures tiendra lieu de condoléances. L'urne sera déposée dans le caveau familial, le vendredi 23 novembre, à 11 heures, au cimetière du Montparnasse, Paris 14e. Cet avis tient lieu de faire-part et de remerciements. Colloques Deuxièmes entretiens de l'ESG en partenariat avec Le Meilleur des Mondes et Les Dossiers européens Iran, le Temps des Menaces Nucléaire, Régime, Société, Droits de l'Homme Avec Khatar Abou-Diab, Brenda Abrar, Alexandre Adler, Chahla Chafiq, Frédéric Encel, François Heisbourg, Yves Lacoste, Emmanuel Lempert, Mohamed Sifaoui, Bruno Tertrais, François Thual Famille Ter-Davtian, 14, rue de Lancry, 75010 Paris. M. et Mme Georges Wojakowski, Mme Simone Birnholz, Mme Lucie Optyker, ses enfants, Toute la famille, Les amis de Lask, Les FFDJF, Jeudi 22 novembre 2007, de 13 h 30 à 18 h 30. École supérieure de Gestion 25, rue Saint-Ambroise, Paris 11e Entrée libre. Communications diverses ont la douleur de faire part du décès de Mme Berthe WOJAKOWSKI, née KORMANN, survenu le 18 novembre 2007, en son domicile, à l'âge de cent un ans. Les obsèques auront lieu le mercredi 21 novembre. On se réunira à 15 heures, à la porte principale du cimetière parisien de Pantin. Au CBL, 10, rue Saint-Claude, Paris 3e, jeudi 22 novembre, à 20 h 30 : « Théo Klein, juif, français, israélien. » Télédocument et débat avec l'auteur de « Une manière d'être juif » (Fayard). Tél. : 01 42 71 68 19. 3e rencontres cinématographiques Proche-Orient : Que peut le cinéma ? 21 au 27 novembre 2007 Au cinéma : Les 3 Luxembourg, 67, rue Monsieur Le Prince, Paris 6e. Le 20, à 20 h 30, conférence : Leila Chahid, Michel Warschawski, Dominique Vidal. Le 22, à 20 h 30, conférence : Gaza. Ni fleurs ni couronnes. 8, boulevard de la Madeleine, 75009 Paris. Mme Doris Woliner, son épouse, Ses enfants, ses petits-enfants, Ses arrière-petits-enfants, Parents, alliés et amis, Distinctions ont la douleur de faire part du décès de Le mercredi 21 novembre 2007, les insignes de M. Henri WOLINER, engagé dans les Forces françaises libres, ancien consul général de France à Florence, chevalier de la Légion d'honneur, survenu en son domicile de Châteauneuf, le 19 octobre 2007, à l'âge de quatrevingt-quinze ans. commandeur de la Légion d'honneur seront remis, dans les salons du ministère, à M. Gabriel COSCAS, professeur d'ophtalmologie émérite des Universités de France, Cet avis tient lieu de faire-part. 615, chemin de la Brague. 06740 Châteauneuf. par M me Roselyne Bachelot-Narquin, ministre de la Santé, de la Jeunesse et des Sports. CAPTIVA endormi dans l'espérance de la Résurrection, le 18 novembre 2007, à l'âge de quatre-vingt-un ans, muni des sacrements de l'Église. La messe d'adieu sera célébrée le vendredi 23 novembre, à 14 h 15, en l'église Saint-Clodoald, place Charles de Gaulle, à Saint-Cloud. (1948 - 2006) L'inhumation a eu lieu dans l'intimité familiale. décédé le 5 janvier 1971. La cérémonie religieuse aura lieu le jeudi 22 novembre, à 10 heures, en l'église Saint-Pierre de Nadaillac-deRouge, elle sera suivie de l'inhumation dans le caveau de famille. Pierre STROBEL, Vous ne pouvez pas vous tromper, c'est face au soleil exactement. font part du décès de Nelson Gomez, son mari, Hélène-Rose Kinsey-Grumbach, sa fille, Tiennot Grumbach, son père, Elisabeth Lagache, sa mère, Che, Isabelle, Julie, Amélie, ses frères et sœurs, leurs conjoints et enfants, Didier Grumbach, Sylvie Grumbach, Françoise Picq, Michel, Joan, Tristan, Margot Mendès France, Kamel Berahou, ont la douleur de faire part du décès de 20. 30 Frère Denis-Marie, David et Hervé Ghesquières, Françoise, Sa famille Et ses amis, Essence ou diesel 5 et 7 places JEAN CHARLES AUTOMOBILES 50, av. de NEW YORK Paris 16e 01 47 20 00 40 24 Culture&vous 0123 Mercredi 21 novembre 2007 Actualités Budget Le président Nicolas Sarkozy interpellé sur la chute des crédits Les employeurs du spectacle vivant, public et privé, veulent un « Grenelle de la culture » Expositions Succès parisien pour Courbet, Giacometti et Arcimboldo Les grandes expositions monographiques parisiennes tournent à plein régime. Ouverte depuis le 13 octobre, la rétrospective Gusta- ve Courbet a accueilli en un mois 130 000 visiteurs, soit une moyenne de 5 000 entrées par jour. Pour faire face à cette affluence digne des impressionnistes, les horaires d’accès ont été aménagés : l’exposition est désormais ouverte jusqu’à AUREL patrimoine, les signataires rappellent que les mesures en faveur de l’accès à la culture (publics les plus éloignés de la culture…) chutent de 17,9 % dans le projet de budget 2008, chiffre que ne conteste pas le cabinet de la ministre de la culture, Christine Albanel – en revanche, les crédits pour l’action artistique et culturelle augmentent de 6,1 %. Quant au budget création, il est en baisse de 0,5 %, dénoncent les signataires. C’est la guerre des chiffres. A plusieurs reprises, Mme Albanel a nié que les crédits alloués au spec- tacle vivant soient en baisse, tout en reconnaissant que le budget 2008 de la rue de Valois est « un budget contraint, d’austérité », lors de son audition devant les députés, le 30 octobre. Plus récemment, la ministre a tenté d’éteindre la polémique sur le financement des opéras en affirmant que « le soutien que l’Etat apporte aux opéras en région représente depuis plusieurs années environ 10 % de leur budget ». Mme Albanel reproche aux professionnels du secteur de « crier avant d’avoir mal ». « Ce qui nous navre, c’est que la ministre de la culture nie la réalité. La mise en réserve de 6 % des crédits va nous être notifiée comme des baisses », explique François Le Pillouër, président du Syndeac. A titre d’exemple, le directeur du Théâtre national de Bretagne (TNB) souligne que « les centres dramatiques nationaux perdraient entre 300 000 et 500 000 euros ». Le TNB aurait « un manque à gagner de 120 000 euros », tandis que la MC2 de Grenoble, la plus dotée des scènes nationales, accuserait une chute de 6 % des crédits. a 22 heures les lundis, mercredis, vendredis, samedis et dimanches. Au Centre Pompidou, « L’Atelier d’Alberto Giacometti » fait à peine moins bien : 110 877 visiteurs entre le 17 octobre et le 12 novembre, soit plus de 4 800 personnes par jour. Quant à Arcimboldo, au Musée du Luxembourg, il continue sa brillante carrière : 230 000 entrées en deux mois depuis le 15 septembre avec une pointe de 6 500 visiteurs le dimanche 18 septembre. Seule incertitude : les grèves des transports publics, qui pourraient faire baisser la moyenne du mois de novembre. ve des scénaristes à Hollywood, rapporte, lundi 19 novembre, le quotidien spécialisé Variety. Le studio United Artists a pris cette décision car Oliver Stone et le scénariste du film étaient dans l’impossibilité d’apporter des modifications au scénario en raison de la grève déclenchée le 5 novembre. Les scénaristes hollywoodiens réclament notamment une augmentation de leurs droits d’auteur sur les nouveaux supports numériques. Le syndicat des producteurs, Alliance of Motion Picture and Television Producers (AMPTP), a rejeté ces demandes. Les négociations doivent reprendre le 26 novembre. Le 16 novembre, le studio Sony avait annoncé qu’il retardait le tournage et la sortie d’un film à gros budget avec Tom Hanks, Anges et démons. Plusieurs séries télévisées dont « Desperate Housewives » et « 24 heures chrono » sont aussi affectées par la grève. – (AFP.) AGAT Films & Cie présente Michel Piccoli Prix d’interprétation masculine Festival de Locarno 2007 Crédits non contrctuels Apaisement entre Le Caire et Berlin à propos du prêt du buste de Néfertiti Le patron des antiquités égyptiennes, Zahi Hawass, a joué dimanche 18 novembre la carte de l’apaisement au sujet du prêt du buste de Néfertiti, par l’Altes Museum de Berlin, où ce chefd’œuvre de l’art pharaonique, est conservé. Il a affirmé avoir reçu de Berlin la proposition d’établir un comité allemand et un comité égyptien pour déterminer si cette pièce, jugée fragile, pouvait voyager et être présentée en Egypte. « Mon opinion est que le buste est en très bonne condition et doit venir en 2009 », a précisé M. Hawass, disant vouloir le présenter temporairement lors de l’ouverture du Musée Akhenaton, à Minya, en Haute-Egypte. Le Caire s’était violemment offusqué en début d’année de ce que le musée allemand refusait de prêter pour trois mois cette pièce, accusant l’Allemagne de l’avoir acquise illégalement au début du XXe siècle. – (AFP.) un film de Hiner Saleem Avec Michel Piccoli • Mylène Demongeot • Maurice Bénichou • Marie Kremer ACTUELLEMENT AU CINEMA www.diaphana.fr Faire son film sur la Toile L L a chose est assez rare : c’est l’ensemble des arts vivants les employeurs du spec- qui entre en contestation : théâtacle vivant, public et tre, danse, cirque, orchestres lyriprivé, parlent d’une seu- ques, musiques actuelles, cabale voix et interpellent le rets, etc. « Le projet préparé par le minisprésident de la République sur le budget alloué au théâtre, à la tre du budget interdit à la ministre de la culture de mettre en place la musique, à la danse, etc. Dans une lettre ouverte à Nico- politique que vous souhaitez », las Sarkozy, rendue publique lun- écrivent les signataires. Si les crédi 19 novembre, une quinzaine dits restaient en l’état, « des coud’organisations patronales pes claires devraient être faites demandent l’organisation d’un dans les programmations, mais « Grenelle de la culture » avant encore, des dédits coûteux et de juin 2008. Autour d’une même nombreux licenciements seraient table, les collectivités territoria- inéluctables, entraînant une fragiles, les professionnels du specta- lisation accrue de l’emploi dans cle vivant et quelques ministères nos professions et la disparition de (éducation, affaires étrangères, bon nombre de structures légères, santé, justice…) essaieraient de donc plus fragiles. » Les employeurs du spectacle « répondre aux questions récurrentes posées à nos professions depuis vivant mettent en regard les engagements de M. Sarkozy de nombreuses et les dernières annonannées », proposent les La ministre ces budgétaires. « Il auteurs de la lettre de la culture m’apparaît essentiel de ouverte. reproche aux donner au ministère de Autres revendicaprofessionnels la culture les moyens lui tions, le dégel des crédu secteur permettant d’assumer dits pour l’année 2007, de « crier avant pleinement ses missions, une hausse de 50 mild’avoir mal » notamment celle du soulions d’euros du budtien à la création », écriget du spectacle vivant (639,7 millions d’euros de crédits vait le candidat Sarkozy, avant le de paiement pour 2008) et, enfin, premier tour de l’élection présil’annulation de la « mise en réser- dentielle. « Votre soutien et votre ve » de 6 % des crédits de la Rue confiance me sont, plus que jamais, indispensables et précieux pour de Valois annoncée pour 2008. A travers la signature notam- mener cette mission », ajoutait-il à ment de la Fédération des l’attention de quelques personnaemployeurs du spectacle vivant lités du spectacle vivant. Ce n’est pas gagné. Alors que privé et public (FEPS), du Syndicat national des entreprises artis- la « démocratisation culturelle » tiques et culturelles (Syndeac) ou figure parmi les trois priorités du du Prodiss (Producteurs, diffu- chef de l'Etat, avec le « soutien à seurs et salles de spectacles), la création » et « l’entretien » du Ici& ailleurs Cinéma Le tournage du film d’Oliver Stone suspendu à cause de la grève des scénaristes à Hollywood Le tournage de Pinkville, film d’Oliver Stone sur la guerre du Vietnam, qui devait débuter en Asie du Sud-Est en décembre, a été suspendu en raison de la grè- Clarisse Fabre Musique La direction de la Scala cherche une issue au conflit Le conseil d’administration de la Scala de Milan a demandé, lundi 19 novembre, au ministère italien de la culture de négocier directement avec les salariés du théâtre leurs conditions de salaire et de travail afin de mettre fin au conflit social qui a déjà donné lieu à deux jours de grève, les 9 et 17 novembre. Le personnel proteste contre le non-renouvellement de leur convention collective. La direction craint pour l’ouverture de la saison, le 7 décembre, avec Tristan et Isolde, de Richard Wagner, dirigé par Daniel Barenboim dans une mise en scène de Patrice Chéreau. – (AFP.) es visiteurs de l’exposition « Correspondances », qui présente au Centre Pompidou, jusqu’au 7 janvier 2008, les cinéastes Victor Erice et Abbas Kiarostami, ont accès aux images de leurs films sur les ordinateurs disposés à la sortie. Mais le Centre Pompidou et notamment Bernard Stiegler, directeur de l’institut de la recherche et de l’innovation (IRI), ont voulu aller plus loin en développant le logiciel Lignes de temps. Au moyen du site de l’IRI (http://web.iri.centrepompidou.fr/), l’internaute peut proposer sa propre vision des films en s’appuyant sur un montage personnel de l’œuvre commentée. Il suffit, grâce à un important travail préalable d’indexation, de sélectionner certains plans ou séquences et de les « poser » sur une ligne de temps vierge. Ce clip constitué d’extraits choisis par l’internaute peut être accompagné d’un commentaire écrit ou oral. Un moyen ludique et efficace de dégager certains thèmes, d’exprimer, images à l’appui, son goût ou ses réserves pour une œuvre. En quelques clics, chacun peut réaliser ce qui était réservé aux seules émissions de télévision sur le cinéma, au temps où elles existaient. Avec ce logiciel, les internautes les plus éclairés peuvent même mettre leur érudition à la portée du plus grand nombre – les cinéphiles confrontant leurs opinions dans une sorte de blog multimédia. Le cinéma n’est pas seul concerné. Des enregistrements vidéo de spectacles peuvent faire l’objet du même traitement. Mais la première démonstration publique s’est heurtée à un problème de droits d’auteur. Aussi les internautes, après l’ouverture de l’exposition, n’ont-ils pas pu se lancer dans leur propre montage de films de Kiarostami ou d’Erice. Les internautes doivent se contenter des « Regards signés », c’est-à-dire d’entretiens et de parcours virtuels réalisés par des professionnels et des personnalités comme le cinéaste Jean-Louis Comolli ou le critique Alain Bergala. L’expérimentation de Lignes de temps, limitée aujourd’hui au seul film Nosferatu, de F. W. Murnau (1922), ne sera complètement possible qu’au début de 2008, lorsque les annotations des internautes pourront être sauvegardées et partagées. Bernard Stiegler rêve de voir naître ainsi une nouvelle forme de critique populaire au moyen de ce moyen d’expression. De quoi créer des « communautés d’amateurs », comme le dit Bernard Stiegler. Des critiques qui s’appuient sur leur objet et qui s’échangent, se répondent, se confrontent. Un arrêt sur image pour tous, en somme, mais qui, faute de droits, reste pour l’instant privé d’images. a Michel Alberganti 0123 Des Livres chaque jeudi avec 0123 DATÉ VENDREDI 0123 Mercredi 21 novembre 2007 Cinéma b b b excellent b b b à voir 25 b b b pourquoi pas b b b on peut éviter Saga numérique des âges sombres Le film de Zemeckis, inspiré du plus ancien texte écrit de la littérature anglaise, annonce un cinéma à venir Beowulf de Robert Zemeckis bbb I l y a quelque chose de superbe et d’outrancier dans le geste : se saisir de l’un des plus vieux textes de la littérature européenne pour en faire un film si moderne qu’il s’est passé de prises de vues. Saga numérique, dont les personnages – humains et démons – sont des images calculées à partir de mouvements exécutés par les acteurs bardés de capteurs, Beowulf est un objet qui passe d’un âge des ténèbres à l’autre – qui ressemble tour à tour à une prémonition inquiétante et excitante d’un cinéma à venir et au toutvenant des jeux pour console. C’est le deuxième film que Robert Zemeckis réalise en utilisant une version particulièrement sophistiquée de la capture de mouvements qu’il a baptisée performance capture. Le premier, Polar Express, était un conte de Noël. La neige est toujours là, mais ce n’est plus la houppelande du Père Noël qui la rougit. Beowulf est une épopée sanglante qui est pour les Anglais ce que La Chanson de Roland est aux Français : le plus ancien texte écrit qui nous soit parvenu (le manuscrit de Beowulf date du XIe siècle, sa composition lui est antérieure de deux ou trois cents ans), une histoire dont on entend parler sur les bancs d’école sans jamais la lire vraiment. Coécrit par deux auteurs qui, a priori, n’avaient rien à voir l’un avec l’autre – l’Américain Roger Avary, spécialiste en ironie sanglante postmoderne (Pulp Fiction, Killing Zoe) et le Britannique Neil Gaiman, auteur de comics et de romans fantastiques – le scénario de Beowulf témoigne d’une saine familiarité avec le matériau original tout en s’autorisant de très grandes libertés. Le guerrier Beowulf (Ray Winstone) débarque un jour de son drakkar dans le royaume d’Hrothgar (Anthony Hopkins). Le vieux souverain a promis un trésor au guerrier qui vaincra le démon Grindel (Crispin Glover), qui vient Une image de « Beowulf » tourné par Robert Zemeckis selon la méthode du « performance capture ». PARAMOUNT PICTURES AND SHANGRI-LA ENTERTAINMENT, LLC de massacrer ses hommes et de mettre à sac son palais. A cet instant, il faut redéfinir un usage ancien dans la critique de cinéma. Quand on fait suivre le nom d’un personnage par celui d’un acteur entre parenthèses, le lecteur s’attend à découvrir à l’écran l’image d’un être familier. Or le quinquagénaire bedonnant Ray Winstone, qui a promené son physique de truand cockney dans nombre de films britanniques, apparaît ici sous l’apparence d’un guerrier blond, musclé comme un jeune Schwarzenegger. Pourtant, Winstone n’a pas fait que prêter sa voix, on reconnaît ses mimiques et sa capacité à irradier la menace physique, tout comme on discerne la séduction frelatée d’Anthony Hopkins sous l’enveloppe bouffie du roi Hrothgar. L’effet tient du tour de magie. Quand il est réussi, il donne aux personnages la présence à la fois imposante et fugace d’un spectre évoqué par un sortilège et convient mieux à la noirceur glaciale d’une saga qui titube entre paganisme et christianisme qu’à la chaleur convenue d’un conte saisonnier. Il arrive aussi que la méthode tombe à plat. Les personnages féminins sont moins convaincants, à l’exception d’Angelina Jolie, déjà familière, par Lara Croft interposée, des allers et retours entre mondes organique et numérique. Une version 3D Les scènes de foule rappellent par trop les batailles rangées que les stratèges en chambre organisent sur l’écran de leur ordinateur. Les effets destinés à la version 3D (une dizaine de copies, destinées à être vues à travers des lunettes idoines seront distribuées en France) sont particulièrement agressifs, avec leurs épieux faits pour clouer le spectateur sur son fauteuil. Beowulf force aussi à reconnaître que le regard que nous portons sur les corps et leur affrontement a changé justement à cause des jeux vidéo. Le très déplaisant 300, inspiré de la bataille des Thermopyles, procédait déjà de ce métissage, même si les acteurs, qui guerroyaient devant des paysages numériques, avaient été filmés par des caméras. Dans Beowulf, la magie digitale fait que les corps, les objets et le point de vue sont affranchis des lois de la physique sans que l’œil s’en étonne. Dans le dossier de presse, Zemeckis explique qu’il a voulu garder l’empreinte des contraintes de la prise de vues, et de fait sa mise en scène respecte la division en plans et n’utilise qu’avec parcimonie les effets vertigineux (glissades, changement d’échelle). Cette retenue (relative) contraste avec la brutalité des personnages, des dialogues. Scénaristes et metteur en scène, protégés par leur talisman numérique, s’autorisent des libertés, des paillardises qui – en prises de vues réelles – leur auraient valu, aux Etats-Unis en tout cas, quelques soucis avec la 0123 Eclairage Thomas Sotinel l’autre bout du spectre, on trouve des installations d’artistes, des documentaires, des longs métrages (mais que veut dire long métrage quand il n’y a plus de pellicule, il faudrait sans doute dire gros fichier). Tous ont en commun de remettre en cause les fondations sur lesquelles s’est construit l’art du cinéma. Pendant son premier week-end d’exploitation aux Etats-Unis, Beowulf a démontré la validité économique de cette nouvelle façon de faire un film. Exploité dans 3 153 salles, le film a rapporté 28,2 millions de dollars en trois jours. Selon Variety, la publication professionnelle hollywoodienne, 40 % de cette somme sont venus de copies exploitées en 3D. Enorme entreprise A partir de ces données, l’interprète de Beowulf, Ray Winstone, a changé de morphologie. Pour sa part, Anthony Hopkins a pris quelques ans et quelques dizaines de kilos. Il faudra encore quelques années pour déterminer la compatibilité entre la performance capture et le star system, mais pour l’instant tout se passe à merveille : les acteurs passent beaucoup moins de temps sur le plateau et sont quand même reconnaissables lors de la promotion du film. A première vue, cette énorme entreprise (le film aurait coûté 150 millions de dollars) n’a rien à voir avec les travaux des francstireurs du cinéma qui utilisent les petites caméras numériques. On peut quand même distinguer une caractéristique commune à toutes ces pratiques : le brouillage des frontières. On vient de voir comment Beowulf n’est ni un dessin animé ni un film en prises de vues réelles. En une semaine, du 21 au 27 novembre au MK2 Bibiothèque, la programmation des Cahiers présente un éventail très large d’œuvres, de Miami Vice, de Michael Mann, à l’installation Zidane, de Parreno et Douglas, et c’est la limite entre cinéma et art contemporain qui devient poreuse. En ouverture, on verra Redacted, de Brian De Palma, un film sur l’Irak qui utilise la grammaire brute des images collectées par les propriétaires d’appareils de prises de vues digitales – caméra, appareil photo, téléphone –, familière depuis Abou Ghraib. Cette fois, le cinéaste fait semblant de ne pas exister puisque les images envoyées depuis l’Irak sont nées sans l’intervention d’un cinéaste. Après l’effacement des comédiens, voici l’effacement du metteur en scène. a Film américain. Avec Ray Winstone, Anthony Hopkins, Angelina Jolie. (1 h 53.) vous invite… 1re fois en salles dans des versions restaurées HD MK2 PRÉSENTE CHARLES CHAPLIN LE KID LA RUÉE VERS L’OR LE CIRQUE de Charles Chaplin Pour recevoir votre invitation* valable pour deux personnes, CADOR © PHOTO ROY EXPORT COMPANY ESTABLISHMENT L Pour les techniciens du marketing de la Paramount, qui distribue le film en Amérique du Nord, la preuve est faite que le film s’est affranchi de son étiquette de dessin animé et a attiré la foule des adolescents mâles qui a fait la fortune de 300. En 2004, au moment de la sortie de Polar Express, Robert Zemeckis expliquait (Le Monde du 1er décembre 2004) tous les avantages qu’il trouvait à la technique de la performance capture. Et il prédisait qu’il pourrait un jour réaliser un film dont l’action s’étendrait sur un demi-siècle sans avoir besoin de grimer ses comédiens ou d’en changer. Beowulf réalise cette prophétie et quelques autres. Les comédiens, tous de renom, ont joué leurs scènes sans costumes, sur plateau. Il n’y avait pas de caméra pour les observer ni de projecteurs pour les éclairer. Seulement des capteurs sur leur corps et leur visage qui enregistraient chaque geste, chaque changement d’expression, aussitôt stockés sous forme numérique. Thomas Sotinel ... au cinéma pour découvrir pour la Dans le chaos du cinéma digital a coïncidence entre la sortie de Beowulf et le début de la programmation que nos confrères des Cahiers du cinéma consacrent au cinéma numérique relève plus du symptôme que du hasard. Le film de Zemeckis est la mise en œuvre systématique de la révolution industrielle et artistique que permet l’emploi de techniques numériques développées et utilisées par des multinationales, en l’occurrence Sony et Warner. A censure. Cette accumulation de contradictions technologiques et artistiques fait de Beowulf un film hybride au modernisme un peu monstrueux. Et c’est un récit venu du fond des âges qui assure au film sa cohérence et sa force dramatique. a téléphonez au 0 892 690 700 AU CINEMA LE 21 NOVEMBRE VERSIONS RESTAURÉES EN HAUTE DÉFINITION (0,34 €/mn, hors surcoût éventuel opérateur) le mercredi 21 novembre, à partir de 15 heures. *50 invitations offertes aux premiers appelants, conformément au règlement du jeu. Offre gratuite, sans obligation d’achat, jusqu’à concurrence du nombre de places disponibles. Le règlement du jeu déposé chez Me Augel huissier de justice à Paris, est adressé gratuitement sur demande à : Jeu Les Offres Culturelles du Monde - 80, boulevard Auguste-Blanqui - 75013 Paris. Les demandes de remboursement des frais de participation (selon modalités définies dans le règlement) doivent parvenir à la même adresse. Les informations recueillies à cette occasion sont exclusivement destinées au Monde et à ses partenaires. Vous disposez d’un droit d’accès, de rectification et de suppression des données vous concernant (art. 27 de la loi informatique et libertés). Cinéma 26 b b b excellent b b b à voir 0123 b b b pourquoi pas b b b on peut éviter Mercredi 21 novembre 2007 Piccoli, magnifique tragédien du quotidien Descente aux enfers pour une une quête d’identité Dans le rôle d’un vieux parisien solitaire, Tourné de nuit, en DVet noir et blanc, « Frozen Days » révèle un cinéaste, Danny Lerner l’acteur habite « Sous les toits de Paris » Sous les toits de Paris d’Hiner Saleem bbb L Anat Klausner (Meow) dans « Frozen Days ». DR Frozen Days de Danny Lerner bbb E ntièrement tourné de nuit, en DV et en noir et blanc, avec une jeune comédienne qui ne quitte pas l’écran, ce premier film révèle un réalisateur doué, manifestement marqué par Répulsion et Le Locataire, de Roman Polanski. Belle et solitaire, flirtant avec le danger, l’héroïne erre dans les rues et les discothèques de TelAviv, vend des drogues psychédéliques, et dialogue avec des hommes sur Internet. Cela lui vaut quelques mésaventures (scooter volé, chantage d’un acheteur d’acide) et des quiproquos, comme lorsqu’elle confond le vigile d’une galerie commerciale avec le mystérieux Alex qui, sur le Web, lui a arraché un rendez-vous. A l’atmosphère ténébreuse, surréelle et plutôt bien filmée, dans laquelle Danny Lerner s’attache à nous plonger, s’ajoute une subtile construction scénaristique. Entre ombres et lumières artificielles, Frozen Days révèle lors d’un retournement de situation final que la chronologie de l’intrigue était un leurre et que le défilé d’images dans lequel nous étions entraînés était le symptôme d’une personnalité schizophrénique, celle de cette brune en pleine dérive et qui finira par se raser les cheveux. Thriller mental, donc, autant que prétendu suspense ponctué de scènes qui se reproduisent à l’identique et de cauchemars faussement prémonitoires, le film joue sur le trouble, le double et l’obscurité dans lesquels se débat l’héroïne, à la fois au niveau physique et au niveau psychologique. Accordant à l’invisible Alex un rendez-vous chez lui, elle ne le voit pas à cause d’une panne de courant. Lui proposant de le retrouver dans une boîte de nuit, elle le rate encore à cause d’un attentat. Et, culpabilisée, lui rendant visite à l’hôpital, elle est confrontée à un corps brûlé, entièrement enveloppé de bandelettes, dans le coma. L’odeur de ses chemises S’opère alors, chez elle, une sorte de métamorphose. Elle va squatter l’appartement d’Alex, se faire passer pour la locataire du lieu, revêtir ses habits et porter ses lunettes, lire son courrier, respirer l’odeur de ses chemises et passer en boucle le message d’ac- cueil de son répondeur afin d’écouter sa voix. Elle s’apercevra que, pour exercer son métier, il porte un uniforme. Elle se coltinera avec la police alertée par l’attentat, avec une voisine de palier inquisitrice, avec la petite amie d’Alex qui lui demande des comptes. Cette descente aux enfers, dont on ne dévoilera pas la révélation ultime, est évidemment une quête d’identité, celle d’une fille désespérément en marge du réel, sans but, sans nom, qui en viendra à douter de l’existence d’Alex et à courir après quelqu’un qui n’est autre qu’elle-même. A propos de Danny Lerner, on peut aussi parler de révélation. a Jean-Luc Douin Film israélien. Avec Anat Klausner, Pini Tabger, Sandra Sade. (1 h 30.) Un film de famille autour d’une figure absente Arnaud Desplechin a tourné un documentaire dans sa ville natale, Roubaix e zinc des toits de la capitale n’a pas beaucoup changé depuis que Coupeau le posait pendant que Gervaise lavait le linge des riches. Mais sous le zinc, dans les mansardes, les bonnes et les rapins du folklore parisien se sont envolés pour laisser la place à une misère tout à fait moderne. Hiner Saleem, cinéaste d’origine kurde, a installé son film au sixième étage d’un immeuble parisien, sur les contreforts de Montmartre. Sous les toits de Paris est avant tout l’histoire de Marcel, un vieil homme seul. Et, comme Marcel est incarné (et rarement terme aura été aussi proche de son acception originelle) par Michel Piccoli, le film est autant celui de l’acteur que celui du metteur en scène. A cette histoire banale à pleurer, Piccoli confère une grandeur tragique. Non qu’il ait organisé un putsch. Au contraire, il est tout à fait respectueux des partis pris très affirmés de son réalisateur. Saleem limite les dialogues au minimum, s’attache à faire bouger les corps plus qu’à traquer les expressions des visages, et confère à son décor sinistre des propriétés magiques. Piccoli fait sienne les règles de son hôte et transforme Marcel en une figure plus grande que nature, à la fois simple miséreux et héros de tout un peuple de solitaires. Sous les toits de Paris commence au milieu de la canicule, Marcel coule des jours paisibles. Son voisin de palier, Amar (Maurice Bénichou), l’emmène toutes les semaines à la piscine. Ensemble, ils déjeunent au café du coin où Thérèse (Mylène Demongeot), la serveuse, témoigne un intérêt certain au beau vieillard. Au sixième, il y a aussi un junkie étranger (Birol Ünel, que l’on avait vu dans Head On) et son amie Julie (Marie Kremer). Et bbb E ntre Rois et reine (2004), son dernier succès tournant autour de la folie familiale, et Conte de Noël, sa prochai- de Roland Dubillard ne fiction annoncée comme une histoire de famille tournée à Roubaix avec notamment Catherine Deneuve, Arnaud Desplechin signe un film dont le genre ne lui est pas coutumier. L’Aimée est en effet un documentaire tourné dans sa ville natale, Roubaix juste- mise en scène Anne Bourgeois du 21 novembre au 31 décembre, 18h30 résa au 0 892 701 603 et sur www.theatredurondpoint.fr 0,34¤/min ment, à l’occasion de la vente, par son père, de la maison familiale. S’agissant d’un cinéaste de cette trempe, sans doute le plus romanesque et subtil de sa génération, il s’en faut de beaucoup que L’Aimée ressemble à un film de famille comme les autres, quand bien même il le paraîtrait de prime abord. Sous le coup de la mort d’une amie chère dont on ne saura guère davantage que la tonalité d’absence et de déploration sous les auspices de laquelle elle place le film, le cinéaste s’en va à Roubaix filmer les derniers instants d’une famille réunie autour de la maison dont elle se sépare. Desplechin y filme son père, son frère, ses neveux. Brefs dialogues, frôlements, moments comme volés aux adieux auxquels chacun, dans une secrète mélancolie, se prépare. Cartons, correspondances jaunies, objets insolites, photographies longuement contemplées à travers le mystère du temps qui s’y dépose, pièces bruissantes du silence qui prend possession de la demeure : tout annonce ici la vie qui s’en va, le souvenir qui d’ores et déjà la brouille et la dévore. Tout l’annonce d’autant plus fort que le film se centre peu à peu autour d’une figure absente : celle de la grand-mère du cinéaste, Thérèse, morte alors que son père n’avait que 18 mois. Les motifs et les questions qui se dégagent de ce film très simple et très émouvant – l’absence, la présence des morts, la question du double, les femmes qui ne cessent de manquer aux hommes, la filiation et la transmission – ne peuvent manquer alors de faire penser à ce qui taraude le cinéma de Desplechin depuis son premier moyen métrage, La Vie des morts. Les histoires de famille y deviennent des histoires de cinéma qui se révèlent à leur tour des histoires de famille, la réalité et le fantasme étant cousus ensemble, à la manière d’une étoffe et de sa doublure. L’Aimée est en ce sens un hommage explicite à Vertigo, de Hitchcock, qui a sans doute aidé un jour un adolescent de Roubaix à comprendre quelque chose à la cruauté du monde et aux mirages apaisants de l’art.a Jacques Mandelbaum Film documentaire français. (1 h 10.) Au Cinéma du Panthéon, 13, rue VictorCousin, Paris-5e. Mo Luxembourg. Tél. : 01-40-46-01-21. Le week-end, à 11 heures et à 12 h 30. Regard apitoyé Né en Orient, dans une société où l’on ne vit pas si vieux que chez nous, et où les familles se défont sous les coups de la guerre ou des catastrophes et non pas au fil ordinaire de la vie, Saleem pose un regard faussement étonné mais vraiment apitoyé sur le monde qui laisse Marcel vivre seul. Et c’est sans doute son étrangeté qui permet au cinéaste de filmer Paris de façon si particulière, en allant chercher dans les rues les vestiges vivaces de la ville d’antan, d’avant les magasins franchisés et les restaurants normalisés. C’est la singularité et la beauté de Sous les toits de Paris que d’être un film à thèse dont le propos n’est jamais énoncé. Tout passe dans une espèce de chorégraphie des derniers jours de la vie, un lent trajet vers le néant ponctué de moments de grâce. a T. S. Film français. Avec Michel Piccoli, Maurice Bénichou, Mylène Demongeot. (1 h 38.) Au tableau avec le professeur Redford L’acteur réalise un film moralisateur et pesant Lions et agneaux de Robert Redford bbb L’Aimée d’Arnaud Desplechin puis, absent, mais omniprésent, le propriétaire, qui veut récupérer les mansardes pour en faire des appartements. Le monde de Marcel se défait peu à peu. Amar accomplit la prophétie maintes fois réitérée de son retour au pays. Le café ferme ses portes. Le junkie se pique une fois de trop. La seule personne avec laquelle Marcel a envie de parler, son fils, ne comprend rien à ce que son père lui dit. A la débâcle sociale répond la débâcle du corps. Celui de Marcel se fait de plus en plus traître et Michel Piccoli investit dans la représentation de cette maladie ordinaire des ressources que l’on réserve d’habitude à des situations plus nobles. Et c’est justement le spectacle d’un grand artiste au travail qui rend la vision de ce malheur supportable. T rois fils narratifs forment cette tresse très stressante, faite pour donner mauvaise conscience aux clients des multiplexes américains, attirés par la présence au générique de Tom Cruise. Après Dans la vallée d’Elah, avant le Redacted, de Brian De Palma, Lions et agneaux veut ajouter son grain de sel à la lutte d’Hollywood contre les guerres entreprises après le 11 septembre 2001. Tom Cruise joue avec une conviction remarquable un jeune sénateur républicain qui tente de convaincre une journaliste chevronnée (Meryl Streep) du bienfondé d’une nouvelle stratégie en Afghanistan. Cette opération est mise en scène (avec d’assez pauvres moyens) afin de démontrer qu’elle met en danger la vie de deux jeunes engagés, l’un afroaméricain, l’autre latino. Et ceux-ci (la tresse est tressée) sont justement les anciens élèves d’un professeur californien (Robert Redford en personne) qui tente de convaincre un brillant jeune homme de suivre ses études avec sérieux. La journaliste revendra-t-elle à ses spectateurs le discours mensonger du sénateur ? L’armée américaine réussira-t-elle à sauver les jeunes gens qu’elle a mis en péril ? Le brillant jeune homme fera-t-il ses devoirs ? Redford martèle ses questions avec toute la rigueur professorale qu’il prête au personnage qu’il s’est réservé. Les dialogues, bavards, ne laissent rien à l’imagination, chaque question – la responsabilité individuelle et collective, les rapports qui les unissent, l’indépendance des médias, la validité de la démocratie représentative – est posée encore et encore. L’ennui vient très vite On a du mal à imaginer un baptiste républicain de Géorgie prenant son ticket pour aller voir Lions et agneaux, encore moins qu’il ressorte de la salle en se disant : « Quel salaud ce George Bush ! J’adhère à MoveOn.org. » En revanche, les spectateurs vivant en dehors des frontières de l’Union sont une nouvelle fois invités à contempler la paille dans l’œil de la superpuissance. Ce qui ne suffit pas à compenser l’ennui qui vient très vite, dès que Tom Cruise et Meryl Streep ne sont plus à l’écran. Au moins ces deux-là ont-ils l’air de s’amuser à incarner l’un son jeune loup cynique, l’autre sa vieille journaliste désabusée. Le reste du film est d’une pauvreté qui pourrait faire oublier que Redford a réalisé jadis quelques films dignes de ce nom. a T. S. Film américain. Avec Robert Redford, Tom Cruise, Meryl Streep. (1 h 30.) 0123 Mercredi 21 novembre 2007 Cinéma b b b excellent b b b à voir 27 b b b pourquoi pas b b b on peut éviter « Je sais très bien quels sont mes films de catégorie A, B et même C » Lesfilmsdelasemaine 4 b Lire notre critique bbb vit sous le joug d’une sorte de Minotaure assoiffé de leur sang. Un bond dans le 11e arrondissement de Paris, et l’on découvre un restaurateur de tableaux (Benoît Poelvoorde) menant une petite existence rangée. Le jour où sa vie s’effondre, il se retrouve happé dans ce monde parallèle, forcé d’endosser le rôle de « sauveur ». Les moments de comédie réussis restent cantonnés à la partie parisienne de ce film, dont on sort avec une impression de gâchis. I. R. à voir 4 b Beowulf Entretien avec le cinéaste américain Jerry Schatzberg, auteur de « L’Epouvantail » Film américain de Robert Zemeckis (1 h 53). 4 b Frozen Days P hotographe pour les magazines Vogue, Glamour, Harper’s Bazaar dans les années 1960, Jerry Schatzberg a immortalisé les plus grandes stars du cinéma, de la musique et de la scène artistique de l’époque. Cinéaste à partir des années 1970, il a réalisé une quinzaine de films. L’Epouvantail (Palme d’or à Cannes en 1979) est ressorti en salles le 14 novembre et Panique à Needle Park ressort le 21. Jerry Schatzberg était aussi l’invité des Rencontres internationales de SeineSaint-Denis (du 9 au 18 novembre), qui ont programmé son premier et plus beau film, Portrait d’une enfant déchue, et de l’Ecole Louis-Lumière à Lyon, le 17 novembre. Film israélien de Danny Lerner (1 h 30). 4 b L’Aimée Film documentaire français d’Arnaud Desplechin (1 h 10). 4 b Sous les toits de Paris Film français d’Hiner Saleem (1 h 38). Film français de Serge Bozon (1 h 42). bbb pourquoi pas Nous, les vivants Film suédois de Roy Andersson (1 h 34). Une succession de scènes déconcertantes, entre l’absurde et l’humour noir, pour suggérer la condition humaine. Roy Andersson a un univers maîtrisé, parfois onirique, mais sa mosaïque laisse un peu perplexe. On en retient quelques gags, de belles visions poétiques. J.-L. D. Comment passe-t-on de la photographie de mode à la réalisation de films indépendants à la tonalité très sombre ? Je suis devenu photographe de mode à 27 ans. Je travaillais dans l’entreprise de fourrure de mes parents dans le Bronx, et je détestais cela. J’ai répondu à une annonce pour être assistant de photographe, sans savoir ce que c’était. C’était si mal payé que je n’ai pas pu accepter, mais la découverte du studio, tout ce noir et ce blanc, m’a émerveillé. Après un temps, je suis devenu l’assistant de Bill Helburn. Je travaillais 18 heures par jour, et j’adorais cela. Je n’ai jamais eu de problème avec la mode. A quarante ans, j’ai fait mon premier film, Portrait d’une enfant déchue, parce que je voulais raconter l’histoire d’une mannequin avec qui j’étais devenu très ami, une fille qui m’a beaucoup aidé, très généreusement. A travers elle, et d’autres, j’ai pris conscience de la manière dont ce business jetait les gens quand ils n’étaient plus assez rentables. Je n’avais aucune intention de devenir cinéaste. Je voulais faire ce film, c’est tout. J’étais ami avec Faye Dunaway depuis que je l’avais photographiée pour le magazine Esquire, lors de son premier film. Mon histoire l’a emballée. J’ai fait le film avec elle et grâce à elle. Faye Dunaway venait de tourner Bonnie and Clyde : tout le monde cherchait à lui faire plaisir. Souffle Jerry Schatzberg au 22e Festival de cinéma d’Alès, en mars 2004. PATRICE TERRAZ/SIGNATURES Le film est construit comme un collage de longues séquences. Comment vous est venue cette idée ? Lorsque j’ai présenté le film au festival de San Francisco, et que l’on m’a demandé quels étaient mes cinéastes préférés, j’ai répondu que je ne pouvais pas en citer un, parce que je les copiais tous ! Cela dit, je sais que j’ai pensé à des scènes d’Antonioni. Mais je ne suis pas un cinéaste, au sens où le sont Spielberg, Coppola, Scorsese ou Tavernier. Je suis incapable de citer comme eux des scènes précises, de réciter des dialogues… Le cinéma chez moi est d’abord une affaire d’instinct. Comment s’est fait « Panique à Needle Park », votre film sur la drogue ? Un agent, qui cherchait un réalisateur pour ce script, m’a mis en contact avec le producteur après avoir vu mon premier film. J’ai d’abord refusé, rebuté par l’aspect « film à sujet ». Mon manager m’a ensuite informé qu’Al Pacino voulait le rôle. Il n’avait encore jamais fait de cinéma, mais je l’avais vu trois ans auparavant au théâtre, et j’avais été frappé par sa puissance. Je m’étais dit à l’époque que si, un jour, je faisais un film, ce serait avec lui. J’ai relu le scénario, et soudain j’ai vu le film. Quand on voit un acteur, on voit le personnage. Une des forces de vos films tient justement aux acteurs, qui sont à la fois magnifiés par votre regard de photographe et plus vrais que nature. Une chose que j’aime faire, c’est de laisser tourner la caméra après la fin des scènes. Celle du dîner dans L’Epouvantail se termine par une blague totalement hors scénario de Gene Hackman, qui demande à la serveuse un doughnut au chocolat et une bière, ce qui fait éclater de rire Al Pacino. Evidemment, je l’ai gardée. Je cherche à faire advenir des situations improbables, mais pas impossibles. C’est ce que je faisais aussi quand je photographiais pour Vogue un couple en tenue de soirée, au petit matin, dans le marché de Fulton. On a l’impression que vos personnages se nourrissent de la personnalité de vos acteurs… On pense à Pacino dans « Panique à Needle Park » et dans « L’Epouvantail ». Sans doute… Et c’était sans doute possible parce que c’étaient ses premiers films ; il ne m’impressionnait pas. Ce n’était pas le monstre qu’il allait devenir après Le Parrain. On a traîné ensemble pendant un mois, on a assisté à des séminaires pour toxicomanes, nous faisant nous-mêmes passer pour des toxicos. Une expérience assez dure, et forte. En règle générale, je passe du temps avec les acteurs, pour les connaître le mieux possible. Et je pense avoir un don pour repérer quelqu’un qui peut jouer. Quel impact a eu la Palme d’or sur votre carrière ? Tout de suite, j’ai signé un contrat de deux ans avec Warner Bros, et je pense que cela a été une de mes plus grandes erreurs. Ils ont refusé trois des projets que je leur ai soumis. Ensuite, j’ai tourné Vol à la tire pour la MGM, un film de série B correct je suppose, mais que j’ai fait en désespoir de cause, parce que j’avais vraiment besoin d’argent à l’époque. J’ai fait ensuite La Vie privée d’un sénateur, un bon film commercial. J’aime beaucoup cette maxime de Tarantino qui dit : « Il n’y a pas de mauvais films. Il y a des films de catégorie A, des films de catégorie B, des films de catégorie C… » Je sais très bien quels sont mes A, quels sont mes B, et même mes C, je pense. a Propos recueillis par Isabelle Regnier Les Deux Mondes Film français de Daniel Cohen. Avec Benoît Poelvoorde, Natacha Lindinger, Michel Duchaussoy (1 h 45). Un paysage de jungle et de montagnes où un peuple archaïque bbb C hef de file d’un petit groupe de dandys cinéphiles, Serge Bozon fut remarqué pour son premier film, Mods, variation raffinée sur les codes vestimentaires et musicaux d’un mouvement de jeunes Anglais de la fin des années 1960, les Mods. Le voilà de retour sur le terrain rugueux et froid de la première guerre mondiale, cadre peu propice à première vue à ses divagations pop, mais qu’il transforme, à la faveur d’une mise en scène fantaisiste et distanciée, en un espace de liberté fertile, une aire de jeux mélodiques et picturaux extraordinairement inventifs. Conçu dans un esprit minimaliste qui contraste avec la démesure du conflit, le film est tout entier nimbé d’une étrange douceur, dès son premier plan, apparition dans la brume matinale d’une longue ligne de filles dévalant une colline. Comme tous les jours, elles y étaient montées, dans l’espoir de voir le front, et s’en étaient allées sans avoir rien vu. Sans nouvelle d’un mari follement aimé, l’une d’elles, Camille, refuse alors ce sort passif et frustré auquel l’assigne son sexe. En quelques coups de ciseaux, elle règle son compte à sa chevelure, en trois tours de bande fait disparaître ses seins, et la voilà devenue garçon, prête à prendre la route pour retrouver l’homme qu’elle aime. Brindille androgyne tendue par la force de sa passion, formidablement incarnée par la trouble Sylvie Testud, Camille s’invente une identité d’orphelin brûlant de se battre pour son pays et convainc ainsi le chef d’un bataillon (Pascal Greggory) de l’adopter et de la conduire jusqu’à la ligne de front. Sans doute greffe n’aurait-elle pas pris avec d’autres. Mais les soldats de Serge Bozon sont des rêveurs, qui se donnent du courage en récitant des passages de L’Atlantide, et qui, sous couvert d’avancer vers le front, s’en éloignent le plus possible, dans l’espoir d’échapper à une guerre dont le film ne montrera à peu près rien. Scellant une rencontre entre une poignée d’idéalistes, la nais- sance d’une communauté d’élus, La France suit son errance à travers la grisaille d’une campagne désolée. Mais, chaque fois que les soldats s’arrêtent, le film s’interrompt avec eux et s’échappe dans un ailleurs indéterminé, entre le songe et la fantaisie pure. Brouillage identitaire Les hommes s’immobilisent dans des tableaux vivants qui colorent soudain le cadre d’une poésie acidulée. Ils sortent leurs instruments de fortune, assemblages de morceaux de bois, de boîtes de conserve et de tout ce qui leur tombe sous la main – comme en concevaient certains poilus pendant la guerre – et entonnent des chant d’amour dont les paroles, dans ces bouches viriles, participent pleinement de l’entreprise de brouillage identitaire du film. Sensuelles et mélancoliques, mais surtout terriblement subversives en temps de guerre, celles-ci racontent, sur des airs de pop anglo-saxonne délicieusement anachronique, les complaintes amoureuses d’une « fille aveugle », que le « petit lord anglais I. R. Film français. Avec Sylvie Testud, Pascal Greggory, Guillaume Depardieu. (1 h 42.) Film français de Sandrine Veysset (1 h 18). Ce film très court voudrait être tant de choses qu’il finit par en éclater : le conte merveilleux de l’enfant qui rencontre son double devenu adulte fait peur sans émerveiller, l’étude des rapports familiaux a déjà été ressassée maintes fois. On sort d’autant plus frustré que l’on retrouve parfois l’univers âpre et enchanté du premier film de Sandrine Veysset, Y aura-t-il de la neige à Noël ? T. S. nous n’avons pas pu voir Dead Silence Film américain de James Wan (1 h 30). Nombre d’entrées (1) Nombre d’écrans Évolution par rapport à la semaine précédente Total depuis la sortie 1 405 309 379 4 192 877 518 +2% 1 493 876 2 156 052 282 – 41 % 465 895 Les rois de la glisse 4 130 925 616 – 24 % 1 318 561 Faut que ça danse ! 1 99 484 186 Dans la vallée d'Elah 2 82 902 324 – 48 % De l'autre cote 1 81 129 161 81 129 La chambre des morts 1 70 603 323 70 603 Un jour sur terre 6 64 258 427 – 19 % 1 112 890 L'heure zéro 3 57 525 328 – 48 % 434 119 American Gangster caressait (…) toutes les nuits », mais qui avait aussi un « amant allemand », qui voudrait aussi que « la France soit envahie par la Pologne »… Camille joue si bien son rôle qu’elle devient véritablement soldat, n’hésitant pas, pour rester crédible, à s’exposer au feu, ou à tuer de sang-froid un soldat allemand. Dans l’ordre gris et régressif de la guerre, où être une femme hors de son foyer conduit inéluctablement au viol, où être un homme mène tout droit à la mort, l’union de ces électrons libres engendre un espace protecteur, une bulle de chaleur et de liberté où l’imaginaire règne en maître. Naviguer entre les identités devient ici un acte politique, un mot d’ordre qui, à l’instar des chansons du film, déborde largement son cadre temporel et confère à celuici, au-delà de son esthétique pop anachronique, une dimension très actuelle. a Il sera une fois Les meilleures entrées en France Nombre de semaines d’exploitation Quand la première guerre mondiale rencontre la pop anglo-saxonne Film français d’Olivier Baroux (1 h 24). Réalisé par une moitié du célèbre tandem comique Kad et Olivier, cette comédie sentimentale est inspirée de la bande dessinée Monsieur Jean, de Dupuy et Berberian. Faute d’une seule idée de mise en scène qui ne relève pas du cliché, il ne reste plus grandchose de la légèreté rêveuse de l’original. J. M. Film coréen de Kim Ki-duk (1 h 24). Délaissée par son mari, une femme rend visite en prison à un condamné à mort qui multiplie les tentatives de suicide pour retarder son exécution. Et, tentant d’enchanter son quotidien, finit par vivre avec lui une histoire d’amour… dont se délecte le bbb on peut éviter directeur de la prison qui les observe grâce aux caméras de sur- 4 b Lions et agneaux veillance. Etres en mal de comFilm américain de Robert Redford préhension dans un univers (1 h 30). froid, truffé de signes. J.-L. D. Saw 4 Film américain de Darren Lynn Les paumes blanches Film hongrois de Szabolcs Hajdu Bousman (1 h 30). (1 h 41). Quatrième volet d’une série qui fonctionne principalement sur Un ex-enfant prodige de la gymnastique hongroise, détruit par l’invention de méthodes de tortules méthodes brutales de son res diverses auxquelles sont souentraîneur, se retrouve au Canamis de falots personnages. L’éclada pour entraîner un jeune cham- tement temporel et l’éparpillepion rétif. Le film oscille entre ment de situation font que, ici, réminiscences du passé et deson n’y comprend plus rien. cription du présent, mais ne pasRetrouvez l’intégralité se pas la barre de leur intelligendes critiques de ces films sur ce dialectique. J. M. www.lemonde.fr/cinema Errance entre le songe et la fantaisie pure La France de Serge Bozon Ce soir je dors chez toi 4 b La France Le coeur des hommes 2 Les promesses de l'ombre 405 309 99 484 268 860 AP : Avant-première * Estimation Source : Ecran Total (1) Période du 14 au 18 novembre inclus Une fois de plus, le crime paie. La semaine dernière, c’était le trafic d’êtres humains entre la Russie et Londres qui rapportait gros. Aujourd’hui le commerce de l’héroïne entre le Triangle d’or et Harlem fait encore mieux : American Gangster se classe sans peine à la première place et approche le score réalisé par le film de David Cronenberg, Les Promesses de l’ombre, en deux semaines. La moyenne de spectateurs par salle du film de Ridley Scott, 1 019, est le double de celle des autres grandes sorties de la semaine : Faut que ça danse, De l’autre côté ou L’Homme sans âge. Le film de Coppola est quatorzième de classement avec 44 680 entrées. La modestie du chiffre s’explique par la retenue de son distributeur, Pathé, qui n’a mis en circulation que 80 copies. On note l’accueil glacial réservé à La Chambre des morts, qui démontre que le cinéma de genre reste un domaine périlleux pour le cinéma français. 28 &vous Lundi Mardi Mercredi Jeudi Vendredi Roues libres Santé&forme A table A la maison En voyage 0123 Mercredi 21 novembre 2007 Cancer : le rôle des aliments Le livre de David Servan-Schreiber rejoint les conclusions du Fonds mondial de recherche contre le cancer J ’ai appris énormément de choses avec ce livre. Et vous voulez que je vous dise un secret : j’ai changé mon alimentation et j’ai déjà perdu six kilos. » Ce n’est pas un lecteur lambda, fan du nouveau best-seller de David ServanSchreiber, qui parle ainsi. Mais le professeur Jean-Marie Andrieu, chef du service d’oncologie médicale à l’hôpital européen GeorgesPompidou. Jeudi 15 novembre, ce cancérologue était sur la scène de la Mutualité, à Paris, aux côtés du psychiatre venu promouvoir sa méthode Anticancer : prévenir et lutter grâce à nos défenses naturelles (éditions Robert Laffont, 360 p., 21 euros), déjà vendu à plus de 250 000 exemplaires en un mois. Anonymes touchés par la maladie qui disent « retrouver espoir » grâce à cet ouvrage, mais aussi artistes – le comédien Bernard Giraudeau – et personnalités du monde médical – le professeur Jean-Marc Cosset, chef de service honoraire de radiothérapie à l’Institut Curie –, il y avait foule pour écouter une heure durant la conférence du charismatique docteur Servan-Schreiber. Il a beau ne « pas être l’un des leurs », l’auteur du célèbre Guérir, surnommé « D2S », est parvenu à convaincre plusieurs cancérologues sur le volet alimentation de sa méthode. « Avant le mois de juillet, je ne le connaissais pas. Il m’a fait lire les épreuves de son livre, nous avons échangé des mails tout au long de l’été, et je trouve qu’il a fait tout seul, assez convenablement, le travail du Fonds mondial de recherche contre le cancer », raconte le professeur Andrieu. Hasard inespéré, ce fonds a publié début novembre un conséquent rapport sur le lien entre alimentation et cancer (Le Monde du 7 novembre), dont bon nombre de résultats rejoignent ceux de David ServanSchreiber. « J’ai une chance incroyable », reconnaît le psychiatre, qui reprend largement les conclusions des chercheurs internationaux sur son nouveau site Internet anticancer.fr « Oui, l’alimentation est le lit du cancer, c’est d’une clarté infernale, mais cela fout les jetons, car vous voyez changer vos habitudes alimentaires », résume le professeur Andrieu. Augmentation fulgurante de la consommation de sucre raffiné, déséquilibre entre oméga-6 et oméga-3, sédentarité : ce trio infernal aurait, depuis cinquante ans, une large part de responsabilité dans la prolifération de cancers qui touche les pays BORIS SEMENIAKO riches. « Notre mode de vie est une forme d’engrais pour le cancer », insiste le psychiatre. Trop de viande rouge, trop de sucre, pas assez de légumes et de fruits : tout serait à revoir dans nos habitudes alimentaires si l’on veut « renforcer nos mécanismes naturels de défense contre le cancer ». Dans son ouvrage, David Servan-Schreiber révèle qu’il a luimême été touché par la maladie. Une tumeur au cerveau, il y a quinze ans. Opération, chimiothérapie : « Les traitements conventionnels m’ont sauvé la vie », précise-t-il. Mais il n’a pas voulu en rester là et s’est mis à éplucher la littérature et à découvrir que « l’on peut aider son corps à lutter contre l’inflammation qui nourrit les cellules cancéreuses ». « Nous assistons à une révolution – illustrée par le succès de ce livre : les Français s’intéressent à la prévention », estime Dominique Maraninchi, président de l’Institut national du cancer (INCA). « Alors il faut y aller, avec fermeté, il faut que les médecins s’y collent, mais il faut développer une prévention globale, car cela ne sert à rien de mieux manger si on continue à fumer ou à boire », insiste-t-il. « Il est logiquement temps de mener une campagne grand public sur alimen- tation et cancer », considère David Khayat. Ce devrait être chose faite courant 2008. « Nous allons sortir, avec la direction générale de la santé, un document “Vérités et mensonges sur alimentation et cancer” à l’attention du grand public », promet le professeur Maraninchi. Un dossier sur ce sujet, élaboré dans le cadre du Programme national nutrition santé (PNNS), existe déjà depuis 2003, mais il « Le frein principal est le manque de connaissances des médecins en matière de nutrition » Entretien Philippe Legrand Dans son livre, David ServanSchreiber met en avant le label Bleu-blanc-cœur. Vous avez participé à une expérimentation pour mesurer l’intérêt qu’il y aurait à introduire des graines de lin dans la nourriture des animaux. Pourquoi avoir mené cette étude et quels en sont les résultats ? Les oméga-3 et les oméga-6 sont des familles de nutriments essentiels au même titre que les vitamines. Actuellement, les Français ne consomment pas assez d’oméga-3 et beaucoup trop d’oméga-6. On trouve le précurseur oméga-3 dans les végétaux (l’herbe et surtout le colza et le lin), et les dérivés oméga-3 dans les poissons et, ancienne- ment, dans les produits animaux (viande, beurre, lait, œufs, etc.) quand ils mangeaient de l’herbe. L’intuition a été de dire : et si nous donnions du lin aux animaux qui ne mangent plus beaucoup d’herbe afin de réutiliser le vecteur animal pour augmenter naturellement l’apport en oméga-3. L’expérimentation menée a montré qu’un apport de seulement 5 % en graines de lin dans l’alimentation animale a des répercussions dans nos assiettes. Donc l’animal ainsi nourri, comme cela le serait avec l’herbe, devient un bon vecteur d’oméga-3 pour l’homme. Pour l’heure, la filière Bleu-blanc-cœur est assez confidentielle, mais elle montre une voie d’amélioration naturelle de la nutrition animale dans un sens favorable à la santé publique. Quels conseils peut-on donner pour améliorer nos apports en oméga-3 ? Il faut privilégier l’huile de colza et de noix pour l’assaisonnement à la place des huiles de tournesol et de maïs, manger deux à trois fois par semaine du poisson, et améliorer la nutrition animale en faveur de l’herbe et du lin. Quel regard portez-vous sur le livre de David Servan-Schreiber ? Sur la partie nutrition, David Servan-Schreiber est un homme d’observation et d’intuition. Il dit souvent tout haut en France ce que beaucoup de monde pense dans la communauté internationale. Mais Servan-Schreiber est aussi parfois maladroit quand il fait des listes du « bon et du mauvais », quand il oublie le colza ou quand il dit faussement que les oméga-6 sont toxiques. La priori- té actuellement, c’est de rééquilibrer nos apports en oméga-3 et oméga-6. Il serait important qu’il y ait davantage de nutrition dans la médecine. Quels sont les freins au niveau médical ? Le frein principal est le manque de connaissances des médecins, car la nutrition est une discipline insuffisamment reconnue et peu enseignée. Le deuxième frein est la quasi-absence de prévention dans la culture médicale française. Les chercheurs démontrent très généralement que les mécanismes cellulaires sont communs entre les médicaments – très actifs et rapides et paradoxalement très souvent issus de l’imitation de molécules naturelles ! – et les nutriments – naturels, beaucoup moins actifs mais quasiment sans effets secondaires. En nutrition, la connaissance scientifique démontre ainsi qu’il y a un continuum souhaitable entre la prévention et la thérapeutique. Ce n’est pas l’une ou l’autre, c’est l’une puis l’autre. Un troisième frein est évidemment l’aspect économique, avec la puissance des industries pharmaceutiques et de certains groupes agroalimentaires, qui limitent forcément la place et le contenu scientifique en nutrition dans la formation continue des praticiens. Il faudrait peut-être que les facultés de pharmacie s’emparent de l’enseignement de la nutrition laissé vacant par les facultés de médecine. a Propos recueillis par S. Bl. Philippe Legrand est professeur et directeur du laboratoire de biochimie et de nutrition humaine à l’INRA de Rennes (Ille-et-Vilaine). faut beaucoup de perspicacité pour le dénicher sur le site Internet du ministère de la santé. David Servan-Schreiber, lui, a pris les devants et met à disposition, gratuitement, sur son site Internet, un petit cahier illustré de 16 pages sur « les réflexes anticancer au quotidien ». Finalement, relativise David Khayat, professeur de cancérologie et ancien président de l’INCA, « le message de Servan-Schreiber est frappé au coin du bon sens : mangez mieux, bougez, évitez le stress, soyez plutôt heureux. Ce n’est pas un livre dangereux ». Ces cancérologues relèvent néanmoins quelques excès ou raccourcis dans la méthode anticancer du psychiatre. L’analogie entre le romarin et l’anticancéreux Glivec ou encore l’affirmation selon laquelle le thé vert bloquerait l’invasion des tumeurs font sursauter le professeur Maraninchi. Sans parler de la question des compléments alimentaires, sur laquelle le Fonds mondial de recherche contre le cancer a clairement indiqué qu’ils n’étaient pas recommandés. Sur son site Internet, David Servan-Schreiber livre, en images, sa recette de petit déjeuner « anticancer ». Une pomme bio, un yaourt nature au soja « sans sucre ajouté et sans huile hydrogénée », un filet de sirop d’agave, des graines de lin broyées et du gingembre, parce que, assure-t-il, « la molécule comprise dans cette racine contribue directement à la mort des cellules cancéreuses »… a Sandrine Blanchard 0123 Mercredi 21 novembre 2007 &vous 29 Super Mario, la tête dans les étoiles Super Mario prend de la hauteur. Pour sa troisième aventure en 3D, la première sur la Wii, le petit plombier le plus célèbre du monde du jeu vidéo s’offre un voyage intersidéral à la recherche – une fois de plus – de la princesse Peach, enlevée par l’affreux Bowser. On peut évidemment se gausser de ce sempiternel scénario très enfantin qui soustend les aventures de Mario depuis son apparition dans les années 1980 sur les consoles Nintendo. Mais, comme les précédents, Super Mario Galaxy excèle par la qualité graphique et l’inventivité de ses univers – ici une myriade de planètes et de galaxies – et surtout par une jouabilité sans fausse note. Et si le père de Mario, Shigeru Miyamato, a pris un peu de recul dans l’élaboration du titre, la saga garde encore et toujours son pouvoir de séduction, avec des trouvailles ludiques à tous les niveaux. a G. F. (PHOTOS : DR) Super Mario Galaxy, Nintendo Wii, 49 ¤. Le téléphérique comme transport en commun Plusieurs villes ont choisi ou envisagent d’installer ce mode de déplacement L e téléphérique essaie de se station de ski de Chamrousse, via hisser au rang des trans- la commune périurbaine de Saintports en commun. Et les sta- Martin-d’Uriage, s’est heurté à tions de montagne ne sont plus l’opposition de l’association Les Pieds sur terre et aux réserves du les seules à s’y intéresser. Le projet le plus avancé est conseil général. Car le transport celui défendu par la mairie d’Issy- en cabine suscite de nombreuses les-Moulineaux (Hauts-de-Sei- inquiétudes, notamment de la ne). Un câble de 800 mètres de part des riverains. A Issy-les-Moulong devrait relier, d’ici à 2011, la lineaux, l’association Touche pas mairie d’Issy, terminus de la à mon ciel craint les nuisances ligne 12 du métro parisien, à l’an- sonores et les regards indiscrets cien fort militaire situé 60 mètres des passagers dans leurs apparteplus haut et bientôt transformé ments. « Le matériel s’est beaucoup en complexe de 1 200 logements. Le trajet, effectué en deux minu- modernisé depuis les accidents qui tes et demie, permettra de trans- se sont produits dans les années 1990. Le seul bruit peut provenir porter 480 personnes par heure. Dans le monde, plusieurs villes du sifflement de l’air sur les cabiont déjà opté pour ce mode de nes, et encore. Les bennes subissent, transport. A Medellín (Colom- aujourd’hui, des essais en soufflebie), les cabines, qui fonctionnent rie, et dans une cabine on ne voit les dix-neuf heures par jour, trans- habitations que de loin », soutient M. Jaussaud. Les défenportent 75 000 personseurs du téléphérique nes par jour. D’autres En une heure, le jugent par ailleurs câbles urbains ont été 4 800 passagers compétitif. « Il en coûte installés à Hongkong, peuvent prendre 10 millions d’euros au Taïpeh ou Alger. place dans kilomètre, contre 20 à A Paris, le funiculailes téléphériques 30 millions pour le tramre de Montmartre transdernier cri way », indique Franporte deux millions de çois Gruffaz, directeur personnes par an, parmi lesquelles un bon nombre de du service du ministère du dévetouristes, mais aussi de person- loppement durable consacré aux nels des restaurants. Laon remontées mécaniques. En une (Aisne) dispose également depuis heure, 4 800 passagers peuvent 1989 d’un funiculaire qui dessert prendre place dans les téléphérila ville historique. Un élu de ques débrayables, dernier cri de Givors (Rhône), soutenu par la la technologie en la matière. En région, plaide pour la construc- comparaison, le tramway peut en tion d’un téléphérique destiné à transporter 9 000, à condition relier la gare ferroviaire au quar- que les rames se succèdent toutes tier de Montrond, situé sur un pla- les deux minutes. Les concepteurs devront touteteau. Le projet « permettrait aux salariés de gagner Lyon par le train fois, si le téléphérique se développlutôt que d’emprunter l’autorou- pe comme transport urbain, adapte », assure le consultant greno- ter leurs produits au nouveau mode d’utilisation. Certaines des blois Pierre Jaussaud. D’autres projets ont toutefois bennes les plus récentes comporété momentanément abandon- tent ainsi vingt places assises et nés. Ainsi, celui du maire de Gras- vingt places debout. Les collectivise (Alpes-Maritimes), qui voulait tés devront aussi protéger le matéainsi relier la gare et le centre his- riel contre les tags, des dégradatorique, situé cent mètres plus tions dont les actuels usagers des téléphériques, les amateurs de haut. Dans l’agglomération greno- ski, ne sont pas vraiment coutubloise, le projet d’un téléphérique miers. a reliant Gières, dans la vallée, à la Olivier Razemon Sondage Les Français et leur dentiste Selon une étude réalisée par l’IFOP à l’initiative de l’Association dentaire française, qui tient son congrès annuel du 20 au 24 novembre à Paris, 68 % des Français consultent un chirurgien-dentiste au moins une fois par an. Les femmes (72 %), les cadres et professions libérales (76 %), les jeunes (80 %) sont plus assidus que les employés, les ouvriers (67 %) et les seniors (61 %). On consulte d’abord pour des pathologies (caries, gencives, remplacement des dents absentes, détartrage), puis pour des raisons esthétiques (orthodontie, blanchiment). Les jeunes sont plus nombreux que leurs aînés à considérer le détartrage et le remplacement des dents perdues comme des opérations esthétiques. Aujourd’hui Blade Runner : le mouchard et le collector D ernière incongruité sur Internet : une doudoune, équipée d’un GPS qui permet de localiser son enfant et de connaître l’historique de ses mouvements sur des mois. Quand le chérubin franchit un périmètre non autorisé, un coup de fil prévient ses parents. Ce blouson-mouchard est vendu 250 livres par le britannique Blade Runner, un cybermarchand, spécialiste des vêtements de sécurité. On préférera glisser sous le sapin de Noël l’ultime édition du film mythique Blade Runner, avec Harri- son Ford en chasseur d’androïdes. Il arrivera en France dans les bacs le 5 décembre (et le 18 décembre 2007 aux Etats-Unis). Pour les 25 ans de son bébé, le réalisateur Ridley Scott a revu et corrigé l’original, rajouté des scènes et amélioré ses effets spéciaux. Cette édition restaurée et remastérisée s’appelle The Final Cut, car, a expliqué M. Scott, après sept ans de travail, « j’en ai maintenant le cœur net, voilà bien le montage définitif de mon film ». (Le coffret aux cinq DVD, 39,90 euros prix Fnac.) a V. L. Météo & Jeux 30 Mercredi 21 novembre 2007 Lille Lille Fortes pluies sur les 9° 40 km/h 12° Alpes du Sud 7° 12° 55 km/h 8° 13° Rouen 8° 13° Caen 8° 13° 7° 12° 3° 15° 7° 12° Orléans 9° 14° 6° 13° 6° Dijon Besançon 6° 12° Poitiers 8° 14° 5° 12° Chamonix ClermontFerrand Limoges 2° 9° Lyon 10° 14° 10° 15° 9° 13° 60 km/h Metz 3° 8° Nantes Grenoble Toulouse 50 km/h 11° 17° 12° 15° 14° 17° 5 à 10° 0 à 5° 10 à 15° 15 à 20° 20 à 25° 25 à 30° 30 à 35° >35° LEVER: 08h08 COUCHER: 17h02 PARIS ST-DIMITRI COEFF. DE MARÉE: 69 LEVER: 14h59 COUCHER: 03h49 PARIS Mercredi, la dépression responsable du temps perturbé et plus doux de ces derniers jours va rester positionnée sur le proche Atlantique. De nouvelles pluies sont donc prévues, cette fois-ci surtout sur la façade est, entre le pourtour méditerranéen et l’Alsace, avec des cumuls parfois abondants comme sur les Cévennes et les Alpes du Sud. Le vent du sud faiblira en revanche. Un régime instable se mettra en place sur la Bretagne avec des giboulées orageuses et encore de la grêle par moments. Ailleurs, entre ces deux zones, le temps sera plus variable et calme, avec quelques grisailles sur l'Aquitaine... Région 6° 11° 6° 10° 7° 14° 9° 14° 10° 13° 7° 13° 9° 14° 13° 15° 12° 19° Vendredi Samedi 102 Reykjavik 0 Reykjavik A 1005 2 3 4 Vancouver 3° 5° Dublin Los Angeles 14° 23° 21° 26° Cumul pluviométrique le 21.11.2007 Dimanche Chicago 5° 8° Miami Moscou 1025 A Varsovie Prague Kiev Munich Paris Vienne Budapest Berne Odessa D 1000 Zagreb Milan Belgrade Bucarest A Sofia Rome Barcelone Istanbul Madrid 5 102 Lisbonne Séville A < -10° Anticyclone Alger D Front chaud Front froid Occlusion Thalweg -10 à -5° - 5 à 0° 1 10 Dépression Rabat Ankara 1015 Athènes Tunis 5 D Beyrouth Tripoli Jérusalem 5 à 10° 10 à 15° 15 à 20° 20 à 25° 25 à 30° 30 à 35° >35° 0 à 5° Lima 17° 16° 5-15 mm 1-5 mm Santiago du Chili Ile-de-France 7° 11° 3° 9° 3° 8° (1,34 € l’appel + 0,34 € la minute) 7 jours/7 de 6h30-18h Nord-Est 8° 10° 4° 9° 5° 7° Service proposé par MeteoNews en partenariat avec Le Monde Sud-Ouest 8° 13° 4° 12° 4° 11° Sud-Est 10° 16° 6° 13° 5° 12° http://www.meteonews.fr Omsk Paris 9° 13° Barcelone 16° 20° Marrakech 15° 25° Abidjan 17° 32° > 50 mm 15-50 mm Météorologue en direct au 0899 700 703 8 St-Pétersbourg Minsk Berlin Bruxelles Caracas 22° 32° 5° 11° 7 1020 Copenhague Amsterdam 20° 25° Managua 23° 28° 3° 10° 6 D Edimbourg Londres Québec -4° 0° 4° 11° 5 Helsinki Stockholm Riga Ankara 6° 8° Bagdad 19° Tripoli 27° 16° Riyad 23° 10° 30° Khartoum 16° 38° Yaoundé 19° 30° La Paz 5° 6° Rio de Janeiro 23° 30° 19° 28° Le Caire Kaboul Irkoutsk -7° -6° -10° -6° 2° 15° Vladivostock -20° -10° Shanghai 8° 13° Hanoi 17° 26° Karachi 20° 32° Kuala Lumpur 24° 29° Port Moresby 25° 28° Antananarivo 13° 23° Alice Springs 13° 37° Le Cap 15° 20° 470 E Auckland Auckland 12° 21° T TC* Montréal A /R Achetez jusqu’au 04/12/2007. Voyagez du 14/01 au 21/03/2008. www.airfrance.fr * Tarif au départ de Paris, à partir de, hors frais de service, soumis à conditions. SCRABBLE N˚560 Solution du no 633 SUDOKU Nº 634 Retrouvez nos grilles sur www.lemonde.fr 1 1015 Oslo A Nord-Ouest MOTS Nº 07 - 277 N° 07 - 277 MOTS CROISÉS CROISÉS PROBLÈME 995 1005 D A < 1 mm Jours suivants 8° 11° A St-Pétersbourg -2° -3° -4° 0° En France 8° 13° ensoleillé 14 25 7 Alger éclaircies 8 18 13 Amman ensoleillé 19 30 5 Bangkok violents orages 16 19 Beyrouth 5 ensoleillé 20 30 4 Brasilia 13 29 5 Buenos Aires beau temps ensoleillé 24 31 10 Dakar 25 10 averses éparses 24 31 Djakarta 6 beau temps 22 30 4 Dubai 15 22 7 Hongkong beau temps 1015 7 17 11 Jérusalem fortes averses pluvieux 24 29 Kinshasa 8 éclaircies 9 21 -1 Le Caire éclaircies 8 18 12 Mexico très nuageux -3 3 1 Montréal averses éparses 15 23 Nairobi 18 20 141026 11702 New Delhi beau temps 5 très nuageux -2 6 6 New York beau temps 0 8 10 Pékin éclaircies 18 29 7 Pretoria orageux 17 24 14 Rabat averses de neige -6 2 -1 Séoul 19 Singapour averses modérées 23 28 averses éparses 15 29 Sydney 3 averses éparses 8 16 4 Téhéran éclaircies 5 16 3 Tokyo ensoleillé 10 21 5 Tunis averses éparses 3 17 Washington 12 3 4 OUTREMER beau temps1020 24 29 0 Cayenne 23 29 12 Fort-de-Fr. éclaircies éclaircies 19 26 5 Nouméa éclaircies 24 28 5 Papeete 24 29 1 Pte-à-Pitre ensoleillé beau temps 21 26 1 St-Denis Anchorage 11° 20° Honolulu Jeudi 1 7 -2 -2 1 -2 4 0 0 0 8 6 -5 10 -6 12 15 -5 9 4 11 1 16 -1 -5 5 3 3 -1 0 0 -1 -5 -3 -2 -4 21.11.2007 12h TU Dans le monde Pluies et vents violents entre les îles Salomon et Vanuatu 65 km/h Ajaccio 15° 16° -10 à -5° - 5 à 0° 11° 14° Marseille Perpignan D Nice Montpellier 11° 15° Biarritz 0 9° 13° D En Europe DANS LE MONDE Amsterdam pluie éparse Athènes averses éparses Belgrade beau temps Berlin ensoleillé Berne faible pluie Bratislava beau temps Bruxelles pluvieux Budapest beau temps Bucarest éclaircies Copenhague ensoleillé Dublin pluvieux Edimbourg pluie éparse Helsinki éclaircies Istanbul pluvieux Kiev ensoleillé La Valette beau temps Lisbonne éclaircies Ljubljana ensoleillé Londres pluvieux Luxembourg faible pluie Madrid pluvieux Moscou couvert Nicosie orageux Oslo ensoleillé Prague ensoleillé Reykjavik averses éparses Riga éclaircies Rome beau temps Sofia éclaircies Stockholm beau temps Tallin éclaircies Tirana beau temps Varsovie beau temps Vienne ensoleillé Vilnius éclaircies Zagreb ensoleillé 0 10 9° 13° Bordeaux Bordeaux < -10° Températures à l’aube et l’après-midi 13° Rennes D EN EUROPE PARIS Châlons- 10° 9° en-Champagne Strasbourg 6° 13° Brest Le 21.11.2007 Amiens Cherbourg 0123 Mercredi 21 novembre 2007 9 9 10 1 1 12 I 7 6 7 4 5 1 9 II III 1 IV 4 V 8 VI VII 8 5 3 4 1 1 2 9 5 5 8 3 9 6 2 4 9 3 4 5 6 8 1 7 6 8 4 1 7 2 5 9 3 8 3 6 2 1 4 9 7 5 1 7 2 9 6 5 3 4 8 4 5 9 3 8 7 1 6 2 5 4 1 6 2 8 7 3 9 9 6 7 5 4 3 2 8 1 3 2 8 7 9 1 4 5 6 Complétez toute la grille avec des chiffres allant de 1 à 9. Chaque chiffre ne doit être utilisé qu’une seule fois par ligne, par colonne et par carré de neuf cases. 4 3 1 2 Facile 3 6 7 Réalisé par Koalog (http://sudoku.koalog.com) VIII IX X HORIZONTALEMENT VERTICALEMENT I. Excelle dans les manœuvres les plus douteuses. II. Fait la peau au loup. A peine fini, il recommence. III. Des cailloux et du sable. Pas bien malin. IV. Fait rire les uns mais exploser les autres. Vu mais pas pris. V. Cours espagnol. Passé à l’huile. Fleuve côtier. VI. Négation. Fait passer le temps. VII. Iles sous les Tropiques. Propos picard. VIII. Epreuve éliminatoire. A mis sa Marseillaise sur l’Arc de Triomphe. IX. Genre musical. Possessif. A perdu tout éclat. X. Permet à la couvée de s’épanouir. Cubes. 1. Ne travaille jamais pour rien. 2. Mordant. Bout d’aluminium. 3. Supposer. Grande partie du monde. 4. Dans le noir. Pourra être retournée une fois ramassée. 5. Os. Assure la grande distribution. 6. Sujet. Ses titres sont sans valeur. 7. Remplace un gros verre. 8. Personnel. Belle Serbe. Métal dur. 9. Cherche la petite bête. Dieu. 10. Mises en avant. Echange de coups. 11. Pour les amateurs de chaudes sensations. A creuser si elle est bonne. 12. Difficilement contrôlables. Philippe Dupuis Solution du n° 07 - 276 Horizontalement Verticalement I. Fracassantes. - II. Lavement. Art. - III. Ego. Bi. Hissa. - IV. Moulinée. Met. - V. Mue. Bêta. - VI. Atelier. Dnef (fend). - VII. Râ. Lovés. Ici. VIII. DNA. Ne. Opéré. - IX. Etrennais. Ie. - X. Secrétariats. 1. Flemmardes. - 2. Ragoûtante. - 3. Avouée. Arc. - 4. Ce. Ll. Er. 5. Ambitionne. - 6. Sein. Event. 7. Sn. Ebre. Aa. - 8. Athée. Soir. 9. Td. Psi. - 10. Tasmanie. - 11. Erse. Ecrit. - 12. Statufiées. UN CHARLES PEUT EN CACHER TROIS AUTRES Parmi les mots latins en -US, on trouve CAROLUS, monnaie à l’effigie de Charles VIII. Par ailleurs, CAROLIN, E fait référence à Charlemagne (mais les Caroline du Nord et du Sud doivent leur nom à Charles Ier d’Angleterre). Enfin CAROLO est l’apocope de CAROLOREGIEN, de Charleroi, ville fondée par Charles II d’Espagne. Le titre de notre chronique précédente était de Baudelaire (Le Voyage). Tirage : ADEILSU a) Trouvez 3 sept-lettres et placez-en 2. En 4 endroits différents, placez 2 huit-lettres et 2 neuf-lettres. Ecrivez sur la grille le meilleur huit-lettres, donné ci-dessous. Tirage suivant : ACEEELS b) En 3 endroits différents, placez un six-lettres de 35, un sept-lettres de 74 et un huit-lettres de 93. Ecrivez sur la grille ce dernier, donné ci-dessous. Solution de a) : dualisez, 12 A, 97. Tirage suivant : EILRSTY c) En 3 endroits différents, placez 3 mots de 104, 72 et 60. Solution de b) : oléacées, 8 H, 93. Préparation de la grille de la semaine prochaine. d) Tirage : EEINPX ?. Trouvez 3 sept-lettres. Ce tirage s’appuie, entre autres, sur R (2 sol.) et C. Trouvez les 3 huit-lettres. Solutions dans Le Monde du 28 novembre. Solutions du problème paru dans Le Monde du 14 novembre. Chaque solution est localisée sur la grille par une référence se rapportant à sa première lettre. Lorsque la référence commence par une lettre, le mot est horizontal ; lorsqu’elle commence par un chiffre, le mot est vertical. a) DIONEES, 14 C, 78, faisant AZUREEN, ou l’anagramme DENOIES (une mine). b) CODEINES, A 8, 86 – DODINEES, dodelinées, C 6, 74 – INFEODES, 4 F, 74 – ANODISEE, B 8, 72 – MENDOISE, D 8, 72, ou l’anagramme DOMINEES – INONDEES, 7 G, 65. c) SURDORE et SOURDRE – ROIDEURS, RETORDUS ou TORDEURS. Michel Charlemagne Un jeu pour chaque jour Le Loto Lundi daté mardi Affaire de logique Mardi daté mercredi Scrabble Mercredi daté jeudi Bridge Vendredi daté Samedi L’art en question Samedi daté dimanche-lundi Echecs Les résultats sont publiés dans cette page dans nos éditions datées dimanche-lundi, mardi et vendredi Ecrans 0123 Mercredi 21 novembre 2007 Télévision L’hiver avec Charlot Pour les trente ans de la disparition, le 25 décembre 1977, de Charlie Chaplin, et à l’occasion du retour en salles de La Ruée vers l’or, du Kid et du Cirque, dans les salles MK2, Cinecinema Classic propose à ses abonnés de redécouvrir, à partir du 30 novembre, tous les longs métrages du cinéaste. Onze documentaires où s’expriment de grands noms du cinéma contemporain compléteront cette programmation, à laquelle Serge Bromberg apportera sa contribution à travers cinq « Retour de flamme » exceptionnels retraçant, à l’aide de films qu’il a restaurés, les premières années de la carrière de Charlie Chaplin. Hommages à Pierre Granier-Deferre France 2 et France 3 modifient leurs programmes pour rendre hommage au cinéaste Pierre Granier-Deferre, décédé vendredi 16 novembre à l’âge de 80 ans. France 3 diffuse mardi 20 novembre, à 23 h 30, à la place du magazine « Ce soir ou jamais », La Horse, film réalisé en 1970, avec Jean Gabin, Eléonor Hirt et Pierre Dux, tandis que France 2 programmera samedi 24 à 15 heures un des trois épisodes de la série « Maigret » que le réalisateur avait tournés avec Bruno Crémer. 31 Artistes et scientifiques dispensent Vu&commenté des cours de « rire de résistance » Internet Les conférences drolatiques données au Théâtre « Qu’est-ce du Rond-Point sont retransmises en direct sur une Web-TV qu’on va faire de toi ? » P eut-on être cartésien et fervent adepte de l’absurde ? A en croire le comédien et philosophe Pierre Cleitman, ce mariage intellectuel n’est pas celui de la carpe et du lapin. Démonstration est faite avec la conférence donnée par cet exégète loufoque le mercredi 21 novembre au Théâtre du Rond-Point (Paris) à 19 h 30 : « Le sens de l’humour chez Descartes ». Vis comica passée – convenons-en – inaperçue mais, semble-t-il, « bonifiée par plus de trois siècles de méconnaissance quasi unanime ». Tous les jours jusqu’au 27 novembre, se tient en fin de journée la première session d’une université atypique, « une Sorbonne drolatique » placée sous l’égide du « Rire de résistance ». Comptant parmi ses membres des artistes, des scientifiques, des psychanalystes et quelques sociologues, docteurs honoris causa de mauvais esprit, tous contempteurs des intégrismes de tout poil, ce cénacle dépareillé ne délivre aucun diplôme. Juste des brevets d’insolence. Objectif revendiqué : « Résister à toutes les dictatures de la réalité et à l’hégémonie du sérieux. Ce sérieux qui solidifie les idées, que la morale fortifie et que le bon goût engraisse », assure Jean-Michel Ribes, directeur du Théâtre du Rond-Point. Arme de libération C’est Marjane Satrapi, auteur de bandes dessinées et du film Persépolis primé à Cannes qui a ouvert le ban, le 8 novembre, par un hommage liminaire à sa grand-mère, « la personne la moins morale et la plus éthique du monde – c’est pour ça que je l’admirais ». Lors de son exposé à bâtons rompus, l’artiste d’origine iranienne a confié combien l’humour avait été pour elle une méthode de survie sous la dictature des mollahs et contre la dépression. Le lendemain, le cinéaste JeanPierre Mocky ne cachait pas son évident plaisir à « mettre les pieds dans le plat ». Le 13 novembre, l’éthologue et psychanalyste Boris Cyrulnik se fendait d’un exposé extravagant sur la « narapoïa », « psychose très grave où le malade délire tellement qu’il est convaincu que tout le monde lui veut du bien ». Le 14 novembre, le linguiste Alain Rey auscultait les facéties de la langue. Le 17, Philippe Val, directeur de la publication de Charlie Hebdo, exprimait sans détour sa détestation de la gouaille franchouillarde, du « rire de horde », celui, prédateur, qui s’exerce aux dépens du plus faible. Bref, de « l’humour collabo ». Mardi 20, le généticien Axel Khan entendait démontrer combien la plaisanterie peut constituer une redoutable arme de libération pour les minorités. Payantes au théâtre, ces conférences sont retransmises gratis et en direct sur Internet pendant toute la durée de la programmation. Quelques causeries sont également réécoutables sur le site de France Culture (rubrique « Les sentiers de la création »). a Macha Séry http://theatretilder.empreinte.com/ Mardi 20 novembre TF1 France 2 France 3 Canal + Arte M6 20.50 20.50 20.50 20.50 20.40 20.50 Les Visiteurs 2, les couloirs du temps Film Jean-Marie Poiré. Avec Christian Clavier, Jean Reno, Muriel Robin, Marie-Anne Chazel, Claire Nadeau (France, 1998) d. Suite opportuniste et inutile. Guerre et paix. Téléfilm. Robert Dornhelm. Avec Clémence Poésy, Malcolm MacDowell, Alexander Beyer, Alessio Boni. [3/4]. (Fr. - It. - All., 2006) d. Natacha s’enfuit avec Anatole mais regrette presque tout de suite sa décision. Le Maître de guerre a a Film Clint Eastwood. Avec Clint Eastwood, Marsha Mason (Etats-Unis, 1986) d 0. Un sous-officier de carrière mal noté entraîne des recrues avant de participer à l’invasion des îles de la Grenade. Le Labyrinthe de Pan a Film Guillermo del Toro. Avec Ivana Baquero, Sergi Lopez, Maribel Verdu, Ariadna Gil (Esp. - Mex., 2006) d 2. A la fin de la guerre d’Espagne, une petite fille s’évade dans un monde imaginaire. Incroyable talent. Divertissement présenté par Alessandra Sublet. Le jury assiste à des numéros plus étonnants les uns que les autres. 23.05 22.50 Pascal, le grand frère. Magazine 0. 22.35 Soir 3. L’Hebdo. 23.30 0.25 22.45 Fargas. Fashion Victim Série. Christophe Douchand. Avec Guy Marchand, Pierre Laplace, Gabrielle Forest (France, 2003, 105 min) d. Faites entrer l’accusé. Jean-Pierre Deulin : pour quelques centimètres de plus Magazine d. La Horse Film Pierre Granier-Deferre. Avec Jean Gabin, Eléonore Hirt (Fr. - It. - All., 1969) 2. Michael Moore : polémique système a Film Rick Caine et Debbie Melnyk (Canada, 2007) d. Thema. Où va l'Afghanistan ? 20.45 Les Barons de la drogue Documentaire. Mehran Bozorgnia (All., 2007) d. 21.35 Afghanistan, terre de conflits Documentaire. Armin Paul-Hampel (All., 2007). 21.45 Débat. 22.10 Afghanistan, mon pays, ma patrie Documentaire. Kathy Gannon (All., 2007). 22.55 0.05 Journal (15 min). 0.50 NYPD Blue. Série. Casse et cassettes (45 min) d. 0.05 Terreur sur la ligne Film Simon West. Avec Camilla Belle, Tommy Flanagan (EU, 2006, v.o., 80 min) d 2. 22.45 Ravages. Téléfilm. Christophe Lamotte. Avec Laurie Lefret, Marie Kremer, Iris Vincent (France, 2007, 95 min) d. 22.55 T’empêches tout le monde de dormir. Présenté par Marc-Olivier Fogiel. Invités : Kad et Olivier, Sheryfa Luna, Stanislas, Mélissa Mars, Julien Dray. France 2 France 3 Canal + Zone interdite. Crime passionnel : au cœur d’un procès d’assises Magazine (125 min) 0d. Arte M6 20.20 20.50 20.50 20.50 20.40 20.50 Football. Ukraine - France Euro 2008 (éliminatoires, groupe B). 20.45 Coup d’envoi en direct de Kiev (Ukraine). Une rencontre sans enjeu depuis la victoire italienne en Ecosse, samedi 17 novembre, qui a qualifié la France et l’Italie. Hommage à Michel Berger. Tous... pour la musique Invités : France Gall, Johnny Hallyday, Vanessa Paradis, Mathieu Chedid, Céline Dion, Diam’s, Christophe Maé, Christophe, Françoise Hardy, Laurent Voulzy, Michel Jonasz, Alain Chamfort, Calogero, Roch Voisine, Louis Chedid... Des racines et des ailes. L’Art de la déco d’hier et d’aujourd’hui Magazine présenté par Louis Laforge d. Les Mercredis de l’Histoire. La Comtesse et la Révolution russe Documentaire (2007) d. Keno. L’Ecole pour tous Film Eric Rochant. Avec Arié Elmaleh, Elodie Navarre, Vincent Desagnat (2006) d. Un délinquant prend la place d’un prof de collège. 22.55 et 23.25 22.30 22.20 Ce soir (ou jamais !). Magazine présenté par Frédéric Taddeï. Le Dessous des cartes. Migrations : les fausses menaces Magazine. 23.10 Soir 3. Presto. 0.45 Pusher a a Film Nicolas Winding Refn. Avec Kim Bodnia, Zlatko Buric, Laura Drasbak (1996) 6 d. Un narcotrafiquant endetté cherche à échapper à la pègre. Adriana et moi. Téléfilm. Williams Crépin. Avec Adriana Karembeu, Bernard Yerlès, Nicolas Gabion (France, 2007) d. Bien que tout les oppose, un fleuriste et une jolie ambassadrice de la Croix-Rouge tombent amoureux. 23.15 NYPD Blue. Feux rouges Série (saison 4, 15/22). Avec Dennis Franz, Jimmy Smits (45 min) d. 22.30 Esprits criminels. Morts anonymes 2. Le Retour de Frank 2. Traque sans merci 0 Série (S2, 22 et 23/23 ; S1, 11/23). Avec Paget Brewster, Mandy Patinkin, Thomas Gibson (2007, 155 min) d. Ça se discute. Voisins : amour, haine et trahison Présenté par Jean-Luc Delarue (134 min). FRANCE 5 22.50 23.00 0.15 The Queen a Film Stephen Frears. Avec Helen Mirren, Michael Sheen (2006, v.o., 95 min) d. 21.35 Zoom Europa. 22.30 22.35 Stanley Kubrick, une vie en images. Documentaire (GB, 2001, v.o.). The Unit/ commando d’élite. Guet-apens. Le Médaillon Série (S2, 17-18/23) 0 d. 0.50 0.15 Le Baiser du tueur a a Film Stanley Kubrik (EU, 1955, N, v.o., 65 min). Enquête exclusive. Corse : une île sous haute tension Magazine (70 min). TMC NT 1 20.40 20.45 20.45 20.25 Question maison d. Au-delà du réel, l’aventure continue. Le Point de rupture. L’amour est aveugle Série (saison 6, 5 et 6/22). Avec Rick Roberts. Le Temps de penser. 22.25 L.A. Dragnet. Portées disparues 2 Des filles dans le coup 0 La mort ne tient qu’à un fil 0 Série (S2, 10 et 1/10 ; S1, 8/12). Avec Ed O’Neill, Eva Longoria. L’arrestation d’un voleur à l’étalage conduit Friday et McCarron à enquêter sur la disparition d’une femme et sur un trafic d’armes et de munitions. C dans l’air. 22.55 23.35 Extreme Makeover Home Edition : Les Maçons du cœur. Documentaire (180 min). 21.25 Silence, ça pousse ! d. 21.55 C’est notre affaire. Le Marché des animaux de compagnie Magazine. Les Escapades de Petitrenaud. Caen Magazine (25 min) d. FRANCE 4 DIRECT 8 LCP-AN/PUBLIC SÉNAT insoumis CE WEEK-END, AVEC « LE MONDE » DU VENDREDI DATÉ SAMEDI La sélection radio MERCREDI 21 NOVEMBRE 22.15 Concerts éphémères La Tête au carré Cops Uncut 0. 22.00 16.00 France Musique François- 14.05 France Inter L’art 22.45 Bouge la France ! Football. Euro 2008 Eliminatoires (groupe F) : Espagne Irlande du Nord, à Gran Canaria. 22.45 de vieillir, avec Thérèse Clerc, cofondatrice d’un projet pilote : la maison des Babayagas. 0.25 23.30 Journal (15 min). Questions d’info (30 min). André Danican Philidor (air d’Ernelinde, princesse de Norvège), Jean-François Lesueur (air de La Caverne), Ferdinando Paër (air du Maître de Chapelle), PierreAlexandre Monsigny (air du Déserteur), François-Joseph Gossec (Suite de Sabinus) et Antonio Sacchini (ouverture de Dardanus). Pierre-Yves Pruvot, baryton. Les Agrémens dirigés par Guy van Waas. Enregistré le 29 septembre à la chapelle royale du château de Versailles. W9 Face à nous. Invité : Jacques Pélissard. I-TELE 20.45 19.45 et 21.45, 0.34 Le Censeur du lycée d’Epinal. Téléfilm. Marc Rivière. Avec Jean-François Balmer, Patrick Chesnais, Laure Duthilleul (Fr., 1996) d. Enquête d’action. Chirurgie esthétique : tout le monde s’y met ! Magazine présenté par François Pécheux 0 N’ayons pas peur des mots. Avec J.-L. Mélenchon, F. d'Almeida, Yves Thréard. 22.15 22.25 C’est arrivé sur la 8. Sans interdit. Invité : François Hollande. 22.25 Football. Euro 2008 Eliminatoires (gr. E) : Angleterre Croatie, au stade de Wembley, à Londres. L’Homme de minuit. Téléfilm. Jim McBride. Avec Timothy Hutton, Suzy Amis, John Glover, Max Wright, Grant Heslov (Etats-Unis, 1997) d 0 Morandini ! (60 min). le général MARDI 20 NOVEMBRE 20.35 0.30 Leclerc, Ça vous regarde. Jusqu'où le secret défense ? Doctor Who. La Cheminée des temps. Le Règne des Cybermen Série (saison 2, 4 et 5/13). Avec David Tennant, Billie Piper, Sophia Myles, Jessica Atkins (2006). Le docteur se projette à Versailles, au XVIIIe siècle, pour venir en aide à la marquise de Pompadour. Ultimate Force. Les Soldats d’Avalon. Opération Omega. Mission secrète Série (S2, 3 et 5/6 ; S3, 2/4). Avec Ross Kemp, Jamie Draven (157 min) 2 ARCHIVES 21.00 20.45 22.40 L a télévision aime beaucoup se regarder dans la glace. Mireille Dumas recevait lundi 19 novembre « l’incontournable Michel Drucker » dans « Vie privée, vie publique » sur France 3. Voilà un animateur qui a réussi le prodige de ne pas quitter l’écran depuis près de quarante ans. Sa recette est connue : mettre en valeur ses invités, ne rien dire qui blesse ou qui fâche. « Il n’y a pas de honte à être bienveillant. Je n’ai pas envie d’être malveillant avec des gens qui font un métier terrible », dit-il. Complaisant, lui ? Allons bon ! Mais non, admiratif, quoi qu’il arrive, du travail des artistes. Le portrait de l’intéressé obéissait au même principe. Quel type épatant ! On avait droit à Michel à la campagne, Michel avec son chien, Michel avec sa femme. On le voyait serrer gentiment la main d’inconnus, pressés derrière une barrière, avant le début d’une émission. Tout cela aurait fini par être un peu lassant s’il n’y avait eu cette confidence sur le ressort secret de toute sa carrière. « Mais qu’est-ce qu’on va faire de toi ? », lui répétait son père. Ce dernier était médecin de campagne en Normandie et ne croyait qu’aux études. Michel était le cancre de la famille, une position d’autant plus douloureuse que son frère aîné était premier en tout. La libération, pour lui, a consisté à prendre un jour le train pour Paris et à tâter de petits métiers. L’entrée à la télévision a été le début de la vraie vie, encore que son père ait failli tout gâcher. Après son premier passage à l’antenne, ce dernier décroche son téléphone pour appeler son patron. « Je suis le docteur Drucker. J’ai vu hier cet inconscient de Michel à la télévision. Il n’a pas de diplôme. C’est un instable. Il ne peut pas se concentrer. Il n’a aucune culture. Vous courez à la catastrophe. Je vous demande de ne plus jamais le mettre devant une caméra », lui dit-il. « J’étais assommé », se souvient l’animateur. Depuis quarante ans, il essaye de démontrer à son père qu’il avait tort. La mort de ce dernier n’a rien changé à l’affaire. Michel Drucker continue à vouloir lui prouver qu’il est capable de réussir quelque chose, contrairement au diagnostic initial qu’il avait porté sur lui. En racontant cette anecdote, l’animateur ne souriait pas. Il avait le visage grave, comme fermé. Obtenir l’approbation paternelle est manifestement la grande affaire de sa vie. Et, pour cela, il n’y a rien en dehors de la télévision. Pas question de retraite, évidemment. « Il n’y aura pas de vie après la télévision. Il y aura la mort », dit-il. C’était dit sans emphase, mais sans hésitation non plus. L’animateur le plus célèbre de France venait de se débarrasser de son image un peu trop lisse. C’était un de ces moments d’émotion comme les aime Mireille Dumas et c’était plutôt réussi. a 1.10 Mercredi 21 novembre TF1 Dominique Dhombres 20.15 20.45 Sur les docks 16.00 France Culture Toute la semaine, un bilan provisoire de la justice pénale internationale. Aujourd’hui, « Un chef d’Etat à la barre : Charles Taylor devant le tribunal spécial pour le Sierra Leone ». Avec un avocat et un journaliste sierra-léonais, et des responsables du tribunal. Journal de l’économie, i Bourse. 21.15 Martine Barrat Accents d’Europe 0.05 Journal de l’international. Tendances. Magazine (90 min). 22.00 20.00 France Culture Martine 21.10 RFI Regards croisés : les Barrat, photographe. Son premier appareil photo : le cadeau d'un Leica par le chauffeur de son inventeur à New York. nouveaux squatteurs. A Londres comme à Lodz, des jeunes actifs élisent domicile dans des bâtiments industriels abandonnés. Info soir (120 min). Les codes du CSA 0 Déconseillé aux moins de 10 ans 2 Déconseillé aux moins de 12 ans 6 Déconseillé aux moins de 16 ans 8 Déconseillé aux moins de 18 ans. Les cotes des films a On peut voir a a A ne pas manquer a a a Chef-d’œuvre ou classique. Sous-titrage spécial pour les sourds et malentendants d. 0123 32 Ecofrictions Une dérogation qui part en fumée Billet Robert Solé Livre blanc LES AMÉRICAINS ne risquent pas de devenir des rats de bibliothèque. Ils lisent de moins en moins, selon une vaste étude conduite aux Etats-Unis par le National Endowment for the Arts (NEA). Chez les adolescents de 17 ans, par exemple, le nombre de nonlecteurs a doublé en deux décennies. Mais le problème n’est pas seulement quantitatif. Les compatriotes d’Hemingway, Faulkner, Steinbeck, Mailer, Auster et Roth lisent de moins en moins bien, si l’on croit la même étude, qui s’appuie sur une quarantaine d’autres enquêtes. La baisse de niveau n’épargne aucune catégorie de population. Parmi les adultes ayant fait des études universitaires, le pourcentage de bonnes notes en lecture a chuté de dix points en dix ans. Les jeunes ont particulièrement retenu l’attention des enquêteurs. Chaque jour en moyenne, les 15-24 ans passent deux heures devant la télévision et sept minutes à lire. Ce sont des chiffres assez étonnants. Sept minutes suffisent-elles vraiment pour lire les programmes de télévision ? a L’actualité P lusieurs milliers de marchands de tabac seront dans la rue, mercredi 21 novembre. Pas par solidarité avec les fonctionnaires, les cheminots ou les agents de la RATP mais pour demander un aménagement du décret d’interdiction de fumer qui doit entrer en application le 1er janvier 2008. Les bars et les restaurants ont bénéficié d’un sursis d’un an : l’interdiction de fumer dans les lieux affectés à un usage collectif est en effet appliquée en France depuis le 1er février 2007. Xavier Bertrand, ministre du travail, a réaffirmé, dimanche 18 novembre, que le décret entrerait en vigueur « sans retard, sans dérogation, sans délai (…) ». Les buralistes – 30 000 points de vente – rappellent les propos de Nicolas Sarkozy quand il n’était encore que candidat à la présidence de la République. En juin 2006, lors d’un débat sur la santé au cours d’une convention UMP, il avait déclaré : « On pourrait dire : on ne fume pas dans les lieux publics sauf exception et pour l’exception on pourrait retenir les bars-tabac, c’est-à-dire les lieux où l’on vend du tabac. » Lors d’un déplacement, il s’était aussi interrogé : Portrait 2 Editorial. Limites 18 Nassim Nicholas Taleb. du volontarisme. Analyse. YouTube, le tam-tam planétaire. Par Bertrand Legendre. Chronique. Nouveau duo à Berlin. Par Daniel Vernet. Le sauvage de la finance. 3 Ukraine. Un rêve d’oligarque au pays des mineurs. International 4 Etats-Unis. Les opérations à la frontière afghano-pakistanaise. 6 Reportage. Hébron, convoitée par les colons israéliens. Sciences 7 Environnement. Les conséquences de l’effondrement d’une calotte glaciaire. Europe 8 Services publics. Une directive jugée inutile. Politique 12 Marseille. La gauche veut for- Les buralistes s’appuient sur un sondage TNS Sofres réalisé, selon lequel 63 % des Français sont favorables à une dérogation « Interdire de fumer dans les endroits où on vend du tabac, c’est quand même curieux. » Les buralistes s’appuient sur un sondage TNS Sofres réalisé en septembre 2007 selon lequel 63 % des Français sont favorables à une dérogation. Ils veulent pouvoir installer des pièces avec extracteurs d’air, militent pour que les petits établissements dans les zones rurales, souvent derniers lieux de convivialité, puissent choisir s’ils veulent être fumeurs ou non et que l’on puisse fumer sur les terrasses couvertes et ouvertes d’un côté, comme en Italie par exemple. Déjà, les buralistes anticipent une chute du chiffre d’affaires de 30 % sur la vente de café, de sandwichs ou de boissons. Et prennent pour exemple l’Irlande, où depuis l’interdiction de fumer dans les pubs entrée en application en avril 2004, le chiffre d’affaires est retombé au niveau de 2002. Pourtant, selon un rapport du Sénat de 2006, aucun impact négatif sur le chiffre d’affaires des restaurants n’a été avéré dans les pays qui ont mis en place l’interdiction de fumer. « A New York, où la loi est en vigueur depuis 2003, les recettes générées par les bars et les restaurants sont en hausse. Sur 21 études chargées d’évaluer les effets de l’interdiction du tabac dans les cafés, aucune n’a identifié un impact négatif de l’interdiction sur le chiffre d’affaires », écrivent les sénateurs. En Ecosse les pubs ont enregistré une envolée de la fréquentation et de la consommation. Dans certains pays, la créativité redouble pour contourner la loi. Au Danemark par exemple, des patrons de bar ont profité de l’exemption qui touche les débits de boisson de moins de 40 m2 pour créer des vestiaires de 30 m2 dans des lieux qui mesuraient auparavant 70 m2… a Nathalie Brafman Chiffres 250 000 Le nombre de mormons en Afrique. L’Eglise de Jésus-Christ des saints des derniers jours se développe rapidement en Afrique. Jusqu’en 1978, la consécration de prêtres noirs était interdite chez les mormons. D’après une enquête du Washington Post, qui livre ces données, plus de la moitié habitent au Nigeria. D’autres « nouvelles » Eglises, notamment évangéliques, développent la musique et la danse. Les prescriptions des mormons requièrent la chasteté et interdisent l’alcool. On compte 13 millions de mormons dans le monde, dont plus de la moitié (7 millions) ne sont pas américains. Un fidèle, Mitt Romney, est candidat (conservateur) à la présidence américaine en 2008. En France, leur nombre est estimé à 33 000. La construction d’un temple mormon à Villepreux (Yvelines) avait été refusée en 2006. a Décryptages Editorial & Analyses Page trois Mercredi 21 novembre 2007 Enquête 20-21 Etats-Unis. Copwatch, un œil sur la police. Colas fait prendre à la route de nouvelles voies Focus 22 Carte judiciaire. Une réforme importante… et inachevée. Culture & vous Politique 24 Budget. Les partisans d’un « Grenelle de la culture ». Cinéma 25 « Beowulf », de Robert Zemeckis. Saga numérique. 26 « Frozen Days », de Danny Lerner. Rendez-vous 28 Cancer. Le rôle des aliments. cer M. Gaudin à faire campagne. Economie 13 Banques. Jusqu’où la facture de la crise financière grimpera-t-elle ? Médias 16 Rapport. La diversité dans les médias a peu progressé en 2007. Sports 17 Golf. Mieux détecter les jeunes talents. 0123.fr Régimes spéciaux : comment le gouvernement négocie-t-il ? Débat en direct avec Christophe Jakubyszyn, journaliste au « Monde », le 21 novembre, à 10 h 30. Chronologie : retour sur une semaine de conflit social. Repères : les organisations étudiantes à la loupe. IL Y A 50 ANS DANS « LE MONDE » Hommage à Pasteur Avec Colas, la route avance durablement. (21 novembre 1957.) a Tirage du Monde daté mardi 20 novembre 2007 : 434 697 exemplaires. 123 Colas donne autant dimportance aux réalités environnementales quaux enjeux humains. La qualité de vie des riverains sen trouve préservée, le confort des automobilistes amélioré et les conditions de travail des collaborateurs optimisées. De nombreuses innovations soutiennent ce développement durable. Par exemple, la route se fait silence avec Nanosoft, devient nature avec Végécol, réduit la consommation énergétique avec les enrobés 3E et limite les émissions de gaz à effet de serre avec Végéflux. Ainsi Colas ouvre de nouvelles perspectives à la route : plus respectueuse de la Nature et plus respectueuse de lHomme. Avec Colas, la route avance naturellement. aressy.com - 11/07 - 3828 PLUS de huit cents savants vont se réunir à New York pour célébrer le centième anniversaire de la découverte par Pasteur du mécanisme de la fermentation lactique. Cette découverte est à l’origine de tous les antibiotiques, et c’est pourquoi les spécialistes venus aux Etats-Unis pour participer à un congrès sur la fermentation chimique et les antibiotiques ont décidé de donner le maximum d’éclat à cet anniversaire. Le professeur Pasteur Vallery-Radot, petit-fils de Pasteur, ouvrira jeudi matin le congrès en prononçant un discours dans lequel il analysera les raisonnements qui menèrent celui-ci à sa découverte. « Le génie de Pasteur est un mélange d’intuition et de méthode, a déclaré le professeur dans une interview accordée à l’agence FrancePresse lors de son arrivée aux Etats-Unis. C’est une leçon que nous ne devons pas oublier et qui reste actuelle pour les chercheurs modernes. Il est également très intéressant de constater que les Etats-Unis se rendent compte de la date importante que fut 1857 pour l’avenir d’une science où ils brillent au premier rang. » « II faut voir dans cette cérémonie un hommage à la science française, a conclu le professeur. La présence d’hommes de premier plan comme le docteur Dubos, l’un des pionniers des antibiotiques, ou le professeur Florey, qui fut le premier à apercevoir les applications de la pénicilline en thérapeutique humaine, est garante de l’intérêt scientifique du congrès qui accompagne la cérémonie d’anniversaire. » a www.colas.com La route avance