cLiMaTe - Conseil départemental de l`Essonne
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# 6 - Les cahiers de l’Essonne Actes du colloque du projet européen CLIMATE Énergie-Climat Les collectivités passent à l’action ! Traduction anglaise incluse Actes du colloque - projet européen Climate Actes du colloque Projet européen Climate Énergie - Climat Les collectivités passent à l’action ! Dans la même collection : # 1 - Avis du Conseil général de l’Essonne sur le Projet régional de santé (PRS) # 2 - Adoption et homoparentalité - Les nouvelles frontières de la famille # 3 - Assises départementales de l’habitat et du logement - Agir ensemble contre la crise du logement # 4 - Actes du colloque national - Bientraitance, de la réflexion à l’action # 5 - Actes de la rencontre départementale - Lutte contre la pauvreté et pour l’inclusion sociale Actes du colloque - projet européen Climate Actes du colloque - projet européen Climate Édito Le 5ème rapport du GIEC confirme la trajectoire périlleuse pour les êtres humains prise par le climat : l’accumulation dans l’atmosphère de gaz à effet de serre issue de l’activité humaine transforme le climat de la planète à un rythme extrêmement rapide, sans précédent dans l’histoire de l’humanité. D’ici 2100, la température de surface de la planète pourrait augmenter de 1,5 à 3°C, le niveau des océans pourrait s’élever de 0,28 mètre à près d’un mètre. Face à ces constats, au-delà des déclarations d’intention, les pouvoirs publics doivent passer à l’action. La 21ème Conférence des parties (COP21), programmée à Paris en décembre 2015, doit affirmer des choix ambitieux, compatibles avec les objectifs de relance économique, pour aboutir à un nouvel accord mondial sur le climat. La Commission européenne vient de fixer de nouveaux objectifs à l’horizon 2030 : réduire de 40 % ses émissions de dioxyde de carbone et porter à 27 % la part d’énergie provenant des énergies renouvelables. Le Conseil général de l’Essonne, mobilisé depuis 2010 dans le cadre de son plan Climat Energie soutenu par le programme 4 5 Actes du colloque - projet européen Climate européen LIFE+ dans la lutte contre les dérèglements climatiques, expérimente concrètement de nouveaux outils, de nouvelles pratiques, de nouvelles gouvernances pour intégrer cet enjeu de réduction des émissions de gaz à effet de serre dans son fonctionnement et ses politiques. Il souhaite contribuer à la généralisation de ces nouveaux modes de faire et ainsi participer activement à la transition écologique impulsée par le gouvernement français. Grâce au soutien financier de l’Europe, le Département de l’Essonne a en effet initié, avec les leviers dont il dispose, une dynamique territoriale mobilisant collectivités, associations, acteurs économiques et de la recherche autour d’objectifs concrets alliant préservation du climat, justice sociale et développement économique local : - rénovation énergétique de l’habitat, - accès à une mobilité durable et solidaire, - évolution des comportements individuels. Le 26 juin dernier, avec les collectivités européennes en pointe sur ces sujets, il a ainsi, dans le cadre du colloque de clôture de son projet européen Climate, démontré le rôle primordial des collectivités pour passer du discours à la réalité. Jérôme Guedj Président du Conseil général de l’Essonne Claire Robillard Vice-présidente chargée du développement durable et solidaire, de l’environnement, de l’agriculture Actes du colloque - projet européen Climate Sommaire Ouverture ............................................................................................................................................................................ 9 Claire Robillard, Vice-présidente du Conseil général de l’Essonne en charge du développement durable et solidaire, de l’environnement, de l’agriculture Le Grand témoin ...................................................................................................................................................... 21 François-Marie Bréon, Co-auteur du 5e rapport du Groupe d’experts inter-gouvernemental sur l’évolution du Climat (GIEC) Première table ronde Les collectivités, moteurs de la lutte contre le changement climatique. 29 Mette Quinn, Chef de l’Unité finance, climat et déforestation à la Direction générale « Action pour le Climat » de la Commission européenne, Claire Robillard, Vice-présidente du Conseil général de l’Essonne en charge du développement durable et solidaire, de l’environnement, de l’agriculture Gilles Berhault, Président du Comité 21 Régine Lange, membre du bureau de l’Association française de conseil des communes et régions d’Europe (AFCCRE) 1. Les nouveaux objectifs européens et évolution des fonds structurels...... 31 2. Les effets d’entraînement entre collectivités ................................................................... 37 3. A nimation territoriale et innovation : les deux leviers de Climate............. 43 4. Débat................................................................................................................................................................................. 45 Deuxième table ronde La rénovation du bâti au service de la prévention de la précarité énergétique et de l’efficacité énergie-climat.......................................................................... 47 Grégoire Clerfayt, responsable de la Division énergie à l’Institut bruxellois pour la gestion de l’environnement Joëlle Colosio, directrice de l’ADEME Île-de-France Raphaël Claustre, directeur du réseau pour la transition énergétique (CLER) 7 Actes du colloque - projet européen Climate Frédéric Petitta, Vice-président du Conseil général de l’Essonne, chargé du logement et de l’habitat Laetitia Mirjole, responsable du Programme « Habiter Mieux », Agence nationale de l’habitat (ANAH) 1. Un territoire précurseur : Bruxelles-Capitale......................................................................49 2. Le rôle du Département en matière de gouvernance territoriale sur la rénovation du bâti : l’exemple essonnien..................................................................55 3. Les enjeux sociaux de la rénovation énergétique...........................................................59 4. Les enjeux sociaux, économiques et financiers de la rénovation thermique......................................................................................................................................................................61 5. La politique nationale pour la rénovation énergétique des bâtiments...65 6. Débat...................................................................................................................................................................................69 Troisième table ronde Mobilité durable et solidaire, informer pour changer les pratiques................73 Jean-Philippe Dugault, chargé de mission de la Direction des déplacements du Conseil général de l’Essonne Laurence Debrincat, chef de la division des études générales du Syndicat des transports d’Île-de-France (STIF) Xavier Rosello, directeur technique adjoint de l’Autorité de transport de la métropole de Barcelone Marco Menichetti, chargé de dissémination du projet SuperHub à la Fondazione Legambiente Innovazione Ithier Bonduelle, chargé des systèmes d’information multimodale du Groupement des autorités responsables de transport (GART) 1. Les enjeux de la mobilité durable et solidaire.....................................................................75 2. Le projet « SuperHub »..................................................................................................................................77 3. La gouvernance des transports en Île-de-France..........................................................81 4. Faire évoluer la demande de mobilité : les SIM................................................................85 5. Débat...................................................................................................................................................................................89 Actes du colloque - projet européen Climate Fernando Presa, consultant pour le projet européen People CO2Cero (Soria, Espagne) Pierre Demortiere, directeur d’Unis-Cité Île-de-France sur les opérations Médiaterre Patrice Sac, Président délégué du Conseil général de l’Essonne chargé de l’éducation et des collèges 1. L’appropriation par les citoyens de leur territoire...........................................................95 2. Le projet People CO2Cero de la ville de Soria (Espagne)........................................99 3. L’engagement citoyen via le Service civique...................................................................... 103 4. Débat............................................................................................................................................................................... 107 Clôture. ............................................................................................................................................................................... 109 Claire Robillard, Vice-présidente du Conseil général de l’Essonne en charge du développement durable et solidaire, de l’environnement, de l’agriculture Quatrième table ronde Mobiliser durablement ses équipes et les citoyens pour le climat...................93 Marc Schlitz, expert Environnement de la ville de Liège, impliquée dans le projet Engage 8 9 Actes du colloque - projet européen Climate Actes du colloque - projet européen Climate - projet européen Climate Ouverture 10 11 Actes du colloque - projet européen Climate Actes du colloque - projet européen Climate La séance est ouverte à 9 heures 40. L’animation des tables rondes est assurée par Jean-Michel Lobry. Claire Robillard Vice-présidente du Conseil général de l’Essonne en charge du développement durable et solidaire, de l’environnement, de l’agriculture Mesdames et Messieurs, chers amis. Soyez les bienvenus dans les locaux de l’Institut d’optique de Palaiseau pour ce colloque marquant la clôture du projet européen Climate (Changing LIving Modes: Acting in our Territories for the Environment). Les changements climatiques nous concernent toutes et tous dans leurs causes comme dans leurs effets, qu’il s’agisse des phénomènes de sécheresse, d’inondations ou encore d’épisodes grêleux, qui risquent de devenir la norme dans les prochaines années. À cet égard, François-Marie Bréon, chercheur au Laboratoire des sciences du climat et de l’environnement, nous livrera tout à l’heure les conclusions du 5e rapport du Groupe d’experts inter-gouvernemental sur l’évolution du Climat (GIEC) auquel il a collaboré. Je ne pense pas dévoiler le contenu de son intervention en rappelant que nous n’en sommes plus seulement à imaginer les moyens d’empêcher le dérèglement climatique, mais bien à trouver des solutions pour, si ce n’est le stabiliser, tout du moins nous y adapter le mieux ou le moins mal possible, et tenter de contenir le réchauffement estimé autour de + 2° C en 2030. 12 13 Actes du colloque - projet européen Climate Ceci étant dit, étant d’un naturel optimiste, je préfère mettre en lumière la prise de conscience et les actions d’ores et déjà mises en œuvre, dont fait partie le présent colloque. Les dérèglements climatiques constituent certes un état de fait auquel il convient de s’adapter. Les politiques publiques sont à revoir immédiatement, et il semble que les États semblent enfin avoir entendu le message. Les choses ont évolué ces dernières années, et la communauté internationale s’est enfin saisie de ces questions. Les fondements scientifiques ne sont plus remis en cause et les États travaillent à la 21e Conférence pour le climat programmée en 2015 à Paris (COP 21). En juin dernier, le G7 a même adopté une déclaration dans laquelle ses membres ont affirmé leur ferme détermination pour que soit adopté en 2015 un accord global ambitieux. Des mésententes persistent certes sur la portée de cet accord, et il est à souhaiter que les prochains rendez-vous, en septembre à New York et en décembre à Lima, permettront d’avancer. Néanmoins les mentalités évoluent, comme peut en témoigner le nouvel objectif du Président Obama consistant à réduire de 30 % les émissions des centrales à charbon des États-Unis d’ici 2030. En Chine, la position du gouvernement semble également muter en matière de pollution atmosphérique qui ronge les mégalopoles du pays. L’Europe n’est pas en reste puisqu’après les « 3 x 20 » en 2008, la Commission européenne a présenté en janvier dernier une nouvelle série d’objectifs pour 2030 : une réduction des émissions de gaz à effet de serre de 40 %, l’augmentation de la part des énergies renouvelables à 27 %, l’objectif en matière de 14 Actes du colloque - projet européen Climate consommation énergétique demeurant quant à lui à 20 %. Ces chiffres doivent encore être débattus et leur adoption probable à l’automne prochain fera endosser à la Commission européenne un rôle moteur dans la négociation de la COP 21. La France appelle depuis longtemps de ses vœux de tels objectifs. Aussi ne puis-je que saluer le projet de loi présenté par Ségolène Royal, Ministre de l’Écologie, du Développement durable et de l’Énergie, lors du Conseil des ministres du 18 juin dernier. Cette loi pose les fondations d’un nouveau modèle énergétique français, définit cinq objectifs clairs et volontaires qui dessinent le cadre de l’action à conduire dans les prochaines décennies. Cette loi rappelle le cap défendu par la France, à savoir la réduction des émissions de gaz à effet de serre pour atteindre une diminution de 40 % en 2030 par rapport au niveau de référence de 1990. Pour y parvenir, il s’agit de réduire de 30 % notre consommation d’énergies fossiles, de porter la part des énergies renouvelables à 32 % de notre consommation énergétique et de ramener la part du nucléaire à 50 % de la production d’électricité en 2025. Sur le plus long terme, il s’agit de diviser par deux la consommation d’énergie finale en 2050 par rapport à 2012. La France et l’Europe n’ont néanmoins pas attendu la définition de tels objectifs pour agir. Tel est le sujet de ce colloque. Les collectivités locales, les associations et les citoyens ont en effet depuis plusieurs années pris conscience de la nécessité d’agir et mis en œuvre des actions innovantes en matière de lutte contre les dérèglements climatiques et d’adaptation à ces derniers. Dans le contexte de crise économique, sociale et énergétique que 15 Actes du colloque - projet européen Climate connaissent nos pays, nous avons besoin d’inventer de nouveaux référentiels, de nouveaux repères, voire de nouveaux modèles de société, dont la transition énergétique doit être l’un des piliers fondateurs. Les collectivités ont un rôle central à jouer. Elles doivent être les moteurs des changements à opérer à travers leur influence notable dans les domaines de l’urbanisme, du logement, des transports, de la construction, de l’éducation et de l’action sociale. Les Départements, par leur position d’interface entre les Régions et les échelons communaux et intercommunaux ont rempli leur rôle en mutualisant les moyens dans un cadre budgétaire contraint, à une échelle plus proche du terrain. Les collectivités territoriales, par leur proximité avec les territoires et les citoyens, sont en mesure de créer des synergies entre les politiques publiques dont elles ont la charge, de mobiliser les acteurs du territoire et de favoriser l’émergence d’une économie circulaire valorisant les ressources locales. Leurs actions structurantes dans des domaines aussi variés que la solidarité, le social, le logement, la construction des bâtiments, l’ingénierie publique, le soutien financier aux projets locaux, la solidarité internationale, le développement économique, les routes, les transports, sont autant de leviers stratégiques permettant de développer un rôle d’animation et d’entraîner les acteurs, qu’ils soient citoyens, entreprises ou collectivités. Le Conseil général de l’Essonne agit depuis longtemps - et bénéficie en cela de l’investissement et du soutien de son Président, Jérôme Guedj - dans le cadre de l’Agenda 21, du plan 16 Actes du colloque - projet européen Climate Climat et enfin du projet Climate. Je tiens à cet égard à remercier particulièrement la Commission européenne pour son soutien en matière de financement et de mise en œuvre de la méthodologie du projet qui a favorisé la mutation des pratiques du Conseil général, même si les adaptations n’ont pas toujours été aisées à opérer. Ce projet a forcé le travail collaboratif, transversal et participatif. Que soient également remerciés la Délégation du développement durable et solidaire, la Mission Europe du Conseil général ainsi que l’ensemble de ses Directions. Adopté en 2010, le projet Climate s’inscrivait au-delà des objectifs européens de l’époque, dans la mesure où il ambitionnait de réduire de 25 % les émissions de gaz à effet de serre à l’horizon 2020. Cette perspective plaçait délibérément l’Essonne dans une dynamique volontaire de contribution aux efforts européens. Le Conseil général désirait démontrer à travers ce projet comment contribuer localement à la réduction de ces émissions, notamment par des mesures d’incitation et d’accompagnement de ses partenaires. Notre démarche a été structurée autour de cinq axes thématiques : le développement des éco-activités, l’utilisation des techniques d’habitat durable, l’information des citoyens sur les modes de déplacement alternatifs à la voiture individuelle, la lutte contre la précarité énergétique et la réduction des émissions de gaz à effet de serre. Ces thématiques ont été déclinées en interne par souci d’exemplarité en mettant en œuvre un plan de déplacement des agents du département, en les sensibilisant à l’éco-responsabilité, en mettant en place un schéma 17 Actes du colloque - projet européen Climate Actes du colloque - projet européen Climate départemental d’économies d’énergie sur notre patrimoine, en adoptant une gestion maîtrisée et rationalisée de l’énergie dans les collèges et les bâtiments publics, mais également en renforçant nos exigences en matière d’efficacité énergétique, à travers l’amélioration de la performance thermique des bâtiments et le changement des comportements de leurs occupants. Nous étudions le cas échéant la possibilité de recourir aux énergies renouvelables, en particulier à la géothermie ou à la biomasse. En renforçant notre exemplarité, nous devenons légitimes pour encourager nos partenaires à modifier leurs pratiques. Les intercommunalités et les communes de l’Essonne ne sont pas en reste : les plans climat territoriaux et communaux se multiplient et des éco-quartiers ou des bâtiments à basse consommation d’énergie voient le jour. Les citoyens eux-mêmes entrent dans la dynamique avec l’épanouissement de l’autopartage, des éco-écoles et des familles à énergie positive, autant d’actions qui prouvent que les mentalités évoluent et autorisent l’optimisme quant à la capacité de l’humain à changer et à s’adapter. Comme le disait le dessinateur Gébé, c’est le « bonheur contagieux des initiatives individuelles ». À travers ses compétences sociales, le département est identifié comme l’échelon territorial pertinent dans la lutte contre la précarité énergétique qui touche plusieurs millions de ménages en France. En Essonne, nous avons souhaité mettre en œuvre une politique pérenne et préventive mettant l’accent sur l’amélioration des logements, la formation des travailleurs sociaux et le développement de modes de déplacements alternatifs à la voiture individuelle à travers la centrale de mobilité « MobilEssonne ». Le Département est également un acteur de premier plan de la sensibilisation des acteurs locaux et des citoyens à la sobriété énergétique, notamment à travers l’action de la « Maison départementale de l’habitat ». Je citerais également une « Vitrine des énergies » qui présente les réalisations en termes de production d’énergies renouvelables, d’isolation de bâtiments mais aussi de transports doux sur le territoire de l’Essonne. De plus, les acteurs du territoire (particuliers, collectivités, entreprises, associations, bailleurs) sont invités à enrichir cette base de données avec leurs propres réalisations. Nous n’avons pas besoin d’être culpabilisés pour agir, je pense que ce n’est pas le bon levier. Nous avons besoin d’être accompagnés, mais aussi encouragés et valorisés dans nos actions quotidiennes et c’est bien là le rôle du service public de proximité offert par les collectivités. En tant qu’élus, quel que soit l’échelon territorial, nous avons le devoir de ne pas oublier le quotidien et les réalités de la vie, nous avons le devoir d’intégrer ce quotidien dans les politiques que nous mettons en œuvre. 18 Sur la question des changements climatiques, comme sur d’autres questions, les collectivités passent à l’action. Mais sur cette question plus que sur d’autres, il s’agit avant tout d’une mission de service public, une mission vitale pour l’avenir de nos sociétés et de nos civilisations, une véritable mission d’intérêt général. Et nous pouvons tous être fiers, une journée comme aujourd’hui, de servir l’intérêt général. Alors, merci à tous ! 19 Actes du colloque - projet européen Climate Jean-Michel Lobry Nous ne pouvons que nous féliciter des changements de mentalité en cours. Le maître mot à l’heure actuelle est celui de l’accélération des actions territoriales et des dispositifs élaborés en France, ce à quoi invite l’Europe. L’un des objectifs de cette rencontre, organisée autour de quatre tables rondes, est de déterminer les conditions d’une telle accélération, ce qui nécessite méthode et maîtrise des enjeux. Je me permets en préambule de sonder l’auditoire sur ses attentes et les sujets qu’il souhaiterait voir aborder au cours de cette journée que nous espérons fructueuse. Gilles Guerrin Chargé au sein de l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie en Île-de-France (ADEME) des énergies renouvelables, je suis intéressé par les problématiques relevant de la rénovation du bâti et par le partage d’expériences des collectivités territoriales franciliennes. De la salle En activité au sein du Conseil général des Yvelines en tant que Chef de projet, je suis en attente du retour d’expérience de l’Essonne en ce qui concerne la mise en œuvre du Plan climat Énergie. 20 Actes du colloque - projet européen Climate De la salle Travaillant au sein du Conseil général du Val-de-Marne, je suis curieux des actions menées dans le domaine de la rénovation des logements et de la précarité énergétique, dans la perspective éventuelle d’une coordination d’initiatives. De la salle En poste au sein de la Direction départementale des territoires (DDT) de l’Essonne qui assiste les communes dans l’élaboration des Agendas 21, je souhaite connaître les pratiques des autres départements franciliens. Jean-Michel Lobry Le déploiement des dispositifs sur les territoires et la cohérence territoriale sont en effet des enjeux centraux. De la salle Chargé de la coopération internationale au sein du Conseil général de l’Essonne, je suis accompagné ce jour de trois collègues maliens. Le Département œuvre en effet en faveur de la coopération avec des collectivités au Mali, au Québec, en Tunisie et bientôt en Haïti. 21 Actes du colloque - projet européen Climate Actes du colloque - projet européen Climate De la salle Je souhaite pouvoir découvrir grâce à ce colloque les actions pouvant être conduites par les collectivités d’Afrique. De la salle Responsable de la communication du réseau « Canopée » qui accompagne la communauté éducative et les collectivités territoriales essonniennes à l’ère numérique, je souhaite en savoir davantage sur les moyens numériques utilisés en France et en Europe pour servir les objectifs environnementaux. 22 Le Grand témoin François-Marie Bréon 23 Actes du colloque - projet européen Climate Actes du colloque - projet européen Climate François-Marie BrÉon Co-auteur du 5e rapport du Groupe d’experts inter-gouvernemental sur l’évolution du Climat (GIEC) Climatologue, chercheur au Laboratoire des sciences du climat et de l’environnement, au CEA et à l’université de Versailles SaintQuentin-en-Yvelines, j’ai participé à l’élaboration du 5e rapport du GIEC. Ce groupe d’experts, crée en 1988, comprend trois groupes de travail : le premier, auquel je participe, étudie les principes physiques du changement climatique, le second les impacts, la vulnérabilité et l’adaptation au changement climatique et le troisième les moyens d’atténuer ledit changement. Jean-Michel Lobry Confirmez-vous l’augmentation de température de 4° C à l’horizon 2100 et quels sont les moyens à mettre en œuvre afin de contrarier cette trajectoire ? François-Marie Bréon Les activités humaines, de par les volumes de CO2 dégagés et l’accroissement de l’effet de serre, engendrent une modification de l’atmosphère et donc une hausse de température. Le méthane et le protoxyde d’azote sont également des gaz à effet de serre. Le rôle des chercheurs est de quantifier ces activités, d’élaborer des scénarii de concentration de CO2 et des modèles climatiques afin de déterminer dans quelle mesure les températures, les précipitations et les brouillards vont évoluer. La perspective de 24 25 Actes du colloque - projet européen Climate + 4° C correspond à une évaluation haute et il convient de travailler à une limitation des émissions de sorte de ne pas excéder une augmentation de 2° C. Le rythme des changements climatiques envisagés est sans précédent depuis les dix derniers millénaires, ce qui est vertigineux. Jean-Michel Lobry Une augmentation de température de 2° C est-elle soutenable ? François-Marie Bréon Très clairement, une telle augmentation de température générera des catastrophes naturelles et des déplacements de populations, mais apparaît néanmoins plus aisée à gérer. Jean-Michel Lobry Quels sont les leviers vitaux sur lesquels il convient d’agir aujourd’hui ? François-Marie Bréon Il est encore temps de limiter le réchauffement climatique à une hausse de 2° C en provoquant des changements de comportements de la population et en agissant sur les modes de production de l’énergie. Les émissions non carbonées doivent être privilégiées, mais je remarque à cet égard que l’augmentation de la part des énergies renouvelables (hydraulique, éolienne, solaire) n’a de sens que si ces 26 Actes du colloque - projet européen Climate dernières contribuent à la diminution des émissions de gaz à effet de serre. Nous pouvons continuer à utiliser du charbon, mais en capturant le dioxyde de carbone avant la sortie de cheminée afin de l’insuffler en sous-sol. Il convient par exemple de limiter les consommations d’énergie dans le secteur du logement en isolant les habitations de manière plus efficiente et en acceptant de vivre dans les logements de plus petite surface. S’agissant des transports, il est essentiel de favoriser les modes de déplacement collectifs à faible émission et les véhicules individuels à basse consommation en encourageant l’utilisation des voitures électriques et en construisant des pistes cyclables. Des actions sont menées en ce sens mais elles apparaissent cependant limitées, tant les citoyens peuvent être réticents à adopter des comportements et des modes de vie moins confortables. Dès lors, il est primordial de rendre de telles évolutions acceptables pour le plus grand nombre, en mettant en place des dispositifs pratiques, par exemple en améliorant la qualité des infrastructures de transports. Je mentionnerai enfin, au titre des techniques d’adaptation, les possibilités de changer d’agriculture. Jean-Michel Lobry Quelles mesures législatives et décisions politiques serait-il pertinent de renforcer et de précipiter ? François-Marie Bréon L’objectif de contention du changement climatique est parfois 27 Actes du colloque - projet européen Climate utilisé pour élaborer des lois peu pertinentes. Ainsi la diminution de la part de l’énergie nucléaire portée par la loi de Madame Royal est totalement déconnectée de la problématique climatique, car ce mode de production énergétique n’émet au aucun gaz à effet de serre. Je ne pense pas que l’augmentation de la part des énergies renouvelables contribuera à la limitation des effets des gaz à effet de serre et les dépenses liées à la production d’électricité photovoltaïque pourraient être affectées à d’autres politiques. Jean-Michel Lobry Que doit-on attendre de la Conférence de Paris programmée en 2015 ? François-Marie Bréon Il est essentiel d’une part, d’aboutir à un accord global, engageant notamment les États-Unis et la Chine, stipulant la nécessité de diminuer les émissions de gaz à effet de serre. Les émissions de gaz à effet de serre continuent leur progression et ont augmenté davantage au début du XXIe siècle qu’à la fin du XXe siècle. D’autre part, il conviendra de s’assurer de l’application dudit accord et je rappelle que même les pays ayant ratifié le protocole de Kyoto ne l’ont pas nécessairement respecté. Actes du colloque - projet européen Climate François-Marie Bréon L’enjeu pour les collectivités locales est de prioriser les actions à mettre en œuvre, d’encourager la prise de conscience et les actes individuels. Claire Robillard Je tiens à remercier François-Marie Bréon, dont j’apprécie la liberté de ton, pour ses analyses. Les collectivités locales ont en effet pour mission de favoriser la prise de conscience et la mise en action individuelles, d’entraîner les citoyens dans une dynamique tout en évitant de les culpabiliser. La somme des initiatives individuelles participe de fait d’une action globale. Il est donc essentiel de proposer aux citoyens un discours accessible, et je me félicite à cet égard des efforts fournis par les chercheurs du GIEC. Jean-Michel Lobry Comment considérez-vous l’implication et les efforts des collectivités locales ? 28 29 Actes du colloque - projet européen Climate Actes du colloque - projet européen Climate - projet européen Climate Première table ronde Les collectivités, moteurs de la lutte contre le changement climatique 30 31 Actes du colloque - projet européen Climate Participent à cette table ronde : Mette Quinn, Chef de l’Unité finance, climat et déforestation à la Direction générale « Action pour le Climat » de la Commission européenne Claire Robillard, Vice-présidente du Conseil général de l’Essonne en charge du développement durable et solidaire, de l’environnement, de l’agriculture Gilles Berhault, Président du Comité 21 Régine Lange, Membre du bureau de l’Association française de conseil des communes et régions d’Europe (AFCCRE) Actes du colloque - projet européen Climate 1 es nouveaux objectifs L européens et évolution des fonds structurels Jean-Michel Lobry Je vous propose d’ouvrir cette première table ronde consacrée à la posture et à l’action des collectivités locales en matière de lutte contre les dérèglements climatiques en sollicitant les observations et les analyses de Mette Quinn. Quel regard portez-vous, en tant que responsable de l’Unité finance, climat et déforestation à la Direction générale « Action pour le Climat » de la Commission européenne, sur l’action menée dans le département de l’Essonne ? Mette Quinn La mise en œuvre du projet Climate et du Plan climat Énergie dans le département de l’Essonne est très impressionnante. L’action à l’échelle locale est fondamentale afin de provoquer des changements individuels de comportements et de pratiques. Jean-Michel Lobry Le rôle de la Commission européenne est de flécher et d’encadrer les actions dédiées au Développement durable et à la lutte contre le changement climatique. Pouvez-vous nous rappeler les ambitions européennes en la matière ? 32 33 Actes du colloque - projet européen Climate Mette Quinn Le Paquet Climat / Énergie défini au niveau communautaire a pour objectif de permettre la réalisation de l’objectif « 20-20-20 » ou « 3 x 20 » visant à faire passer la part des énergies renouvelables dans le mix énergétique européen à 20 % ; réduire les émissions de CO2 des pays de l’Union de 20 % et accroître l’efficacité énergétique de 20 % d’ici à 2020. L’objectif sera probablement atteint en ce qui concerne la part des énergies renouvelables, l’efficacité énergétique devant quant à elle atteindre au mieux le niveau de 17 %. Des efforts dans les domaines de l’habitat et de l’industrie sont donc nécessaires. Jean-Michel Lobry Ces objectifs sont-ils destinés à être révisés ? Mette Quinn En effet. La Commission européenne a présenté, le 22 janvier 2014, sa communication « Énergie Climat » 2030. Les objectifs formulés, clairs et ambitieux, visent une réduction des émissions de gaz à effet de serre de 40 % par rapport au niveau de 1990, un objectif contraignant pour l’ensemble de l’Union concernant la part des énergies renouvelables, qui est portée à au moins 27 %, de nouvelles ambitions pour les politiques en matière d’efficacité énergétique, un nouveau système de gouvernance et une série de nouveaux indicateurs pour garantir un système énergétique compétitif et sûr. Sur le plus long terme, il s’agit d’abaisser la consommation de carburants fossiles de 90 %. 34 Actes du colloque - projet européen Climate Jean-Michel Lobry Quel est le cadre défini par le programme Life 2014-2020 ? Mette Quinn Doté d’un budget de 3,1 milliards d’euros sur sept ans (dont 900 millions d’euros dédiés aux actions climatiques), soit près d’un milliard d’euros de plus que pour la période précédente, le programme Life 2014-2020 est l’instrument financier européen en faveur de l’environnement et de l’action pour le climat. Le programme se structure en deux volets : un volet « Environnement » qui vise à une meilleure mise en œuvre de la politique environnementale de l’Union et qui traitera également de l’utilisation rationnelle des ressources, de biodiversité ainsi que de gouvernance et d’information en matière environnementale ; un volet « Action pour le climat » qui aura pour objectif l’atténuation et l’adaptation au changement climatique, également axé sur la gouvernance et l’information en matière de climat. Trois priorités sont ciblées : la diminution des émissions de gaz à effet de serre, l’augmentation de la résilience aux changements climatiques, avec une insistance sur l’adaptation urbaine, et l’amélioration de la gouvernance et de la formation. L’appel d’offre est ouvert jusqu’au 16 octobre 2014. Par ailleurs, un nouveau type de projet a été introduit, des projets intégrés. Ils visent à mettre en œuvre des stratégies sur une échelle territoriale plus large (plans d’actions environnementaux et/ou climatiques par exemple) et pourront également mobiliser 35 Actes du colloque - projet européen Climate d’autres fonds européens, nationaux et privés. L’idée défendue est d’assurer la transférabilité et l’application des initiatives d’une région à une autre, voire de manière transnationale et à l’échelle paneuropéenne. Il conviendra en outre de se focaliser sur des indicateurs de performance communs afin de pouvoir mesurer l’impact des actions en faveur de la lutte contre le dérèglement le climatique. Jean-Michel Lobry Quelle feuille de route donner aux collectivités locales ? Mette Quinn Les effets du changement climatique seront ressentis au niveau local et il est dès lors fondamental que les collectivités s’engagent. Après l’adoption, en 2008, du Paquet Climat / Énergie, la Commission européenne a lancé la « Convention des Maires » afin d’appuyer et de soutenir les efforts déployés par les autorités locales pour la mise en œuvre des politiques en faveur des énergies durables. En effet, les gouvernements locaux jouent un rôle crucial dans l’atténuation des effets du changement climatique, et ce d’autant plus que 80 % de la consommation d’énergie et des émissions de CO2 sont associés à l’activité urbaine. Seul mouvement qui mobilise des acteurs locaux et régionaux autour de la réalisation des objectifs communautaires, la Convention des Maires constitue un modèle exceptionnel de gouvernance multi-niveaux. Afin de traduire leur engagement 36 Actes du colloque - projet européen Climate politique en mesures concrètes et en projets, les signataires de la Convention s’engagent notamment à préparer un bilan des émissions et à soumettre, dans un délai d’un an à compter de leur signature, un plan d’action en faveur de l’énergie durable décrivant les principales actions qu’ils projettent d’entreprendre. Dans ce cadre, des expérimentations fructueuses sont conduites par les municipalités en France, en Europe ou encore en en Amérique Latine. Au-delà des économies d’énergie, les résultats des actions entreprises par les signataires sont multiples : création d’emplois qualifiés et stables non susceptibles d’être délocalisés ; un environnement plus sain et une meilleure qualité de vie ; une compétitivité économique accrue et une plus grande indépendance énergétique. L’abaissement des émissions de gaz à effet de serre est donc une ambition première, mais il convient également et parallèlement d’encourager des stratégies territoriales et régionales d’adaptation aux changements climatiques, à travers une approche intégrée et interconnectée. Nous espérons que 50 villes puissent signer la Convention des Maires et ainsi renforcer la dynamique à l’œuvre. 37 Actes du colloque - projet européen Climate Actes du colloque - projet européen Climate 2 es effets d’entraînement L entre collectivités Jean-Michel Lobry La synergie territoriale est également l’un des objectifs portés par l’Association française de conseil des communes et régions d’Europe (AFCCRE). Régine Lange Association nationale créée en 1951 et comptant comme membres plus de 1 500 collectivités territoriales, l’AFCCRE est la section française du Conseil des communes et régions d’Europe (CCRE), organisation européenne qui rassemble plus de 150 000 collectivités territoriales en Europe. Engagée en faveur de la valorisation des actions menées par les collectivités locales afin que la contribution des gouvernements locaux en matière environnementale soit reconnue et encouragée à l’échelle communautaire, l’association participe notamment au Bureau de la Convention des Maires et à des partenariats axés sur la promotion de la ville durable. Par ailleurs, la commission « Environnement et Développement Durable » de l’association a pour objectif de faciliter les échanges sur la mise en œuvre au plan local de la réglementation communautaire et de dégager des positions communes sur les législations en préparation. Les collectivités locales ont un rôle déterminant à jouer dans 38 39 Actes du colloque - projet européen Climate la réduction des émissions de gaz à effet de serre à travers des actions dans les domaines des transports, du logement, mais également à travers les stratégies d’investissement. Les collectivités locales peuvent permettre la mise en mouvement de l’ensemble des acteurs du territoire et initier des dynamiques. Le rôle des collectivités doit en outre être reconnu au niveau européen dans une logique de bottom up : les réalisations des territoires, notamment à travers la mise en œuvre des plans climat, constituent en effet les leviers premiers et structurants de la réalisation des objectifs nationaux et communautaires. Jean-Michel Lobry Les États et l’Europe sont-ils en capacité de fournir aux territoires des clés permettant d’accomplir leurs actions locales ? Gilles Berhault Chaque acteur doit pouvoir bénéficier des moyens pour mettre en œuvre des actions efficientes. Des initiatives locales existent dans tous les domaines. Ceci étant, la réponse adaptée aux enjeux globaux auxquels nous sommes aujourd’hui confrontés est fondamentalement la généralisation des démarches. L’outil de cette généralisation ne saurait être une délégation d’État mais bien un renouvellement de la gouvernance à travers l’élaboration de partenariats entre acteurs. Le Comité 21 étudie de près ces problématiques. Dans la mesure où l’individuation qui caractérise la nouvelle génération peut renforcer les égoïsmes, les collectivités 40 Actes du colloque - projet européen Climate territoriales ont un rôle stratégique à jouer auprès des jeunes afin de provoquer des changements culturels et apporter la démonstration que l’action en faveur du climat n’est pas ennuyeuse. Les collectivités locales se doivent de ré-enchanter l’action citoyenne, de redonner confiance en l’avenir et d’ouvrir le champ des possibles. Jean-Michel Lobry Le Conseil général de l’Essonne a-t-il recours à une approche intégrée afin de permettre cette généralisation ? Claire Robillard La conversion des différentes directions du Conseil général de l’Essonne au travail collectif n’a pas été sans efforts. L’ensemble des compétences a été revisité à l’aune du Développement durable et solidaire, en mettant en œuvre des approches transverses. Je tiens à cet égard à remercier la Direction du développement durable qui a été à l’initiative, de manière volontariste, de cette agrégation des directions dans une dynamique partagée. Jean-Michel Lobry Qu’en est-il de l’action du Comité 21 dans la perspective de la 21e Conférence Climat organisée à Paris en 2015 ? Gilles Berhault Le Comité 21 est un réseau d’acteurs engagé dans la mise en œuvre opérationnelle du développement durable. Il a pour 41 Actes du colloque - projet européen Climate mission de créer les conditions d’échange et de partenariat entre ses adhérents issus de tous secteurs afin qu’ils s’approprient et mettent en œuvre, ensemble, le développement durable à l’échelle d’un territoire. Composé de quatre collèges, il réunit les parties prenantes concernées en France : entreprises (multinationales et PME), collectivités (des communes aux régions), associations (d’environnement, de développement, de solidarité locale, de défense des droits humains), institutions, établissements d’enseignement supérieur et médias. Ce réseau de près de 500 adhérents fonde son action sur le partenariat pluri-acteurs et sur l’action concrète. L’implication de tous les acteurs et le croisement des niveaux d’intervention sont les clés de réussite de la généralisation que j’évoquais précédemment. L’un des enjeux de la réussite des négociations de la COP 21 de 2015 relève précisément d’un tel changement méthodologique, voire même d’une réinvention de la diplomatie. Dans le cadre d’une approche matricielle, il convient d’additionner les engagements et compter sur l’émulation collective plutôt que de se laisser entraîner dans une logique conflictuelle. Tel est par exemple l’objet de la proposition d’organisation d’une « Exposition universelle des solutions » permettant aux différents acteurs (entreprises, associations, collectivités locales) de confronter leurs pratiques, de générer des solutions et ainsi d’influer positivement sur le déroulement des négociations. 42 Actes du colloque - projet européen Climate Régine Lange J’insiste, en lien avec ce qui vient d’être dit, sur la nécessaire reconnaissance internationale du rôle mobilisateur des collectivités locales en matière de réduction des émissions de gaz à effet de serre. Les réseaux internationaux d’autorités régionales et locales existants permettent aux collectivités de s’exprimer collectivement, de développer des stratégies coordonnées et ainsi de fabriquer du consensus. Cependant, la place dont jouissent les collectivités locales dans les négociations internationales est secondaire par rapport à celle réservée aux ONG. L’enjeu est donc de leur permettre de développer leur pouvoir d’influence sur les gouvernements nationaux afin de peser davantage sur les négociations en tant que porteuses d’actions, structures facilitatrices et forces motrices de la coopération décentralisée. Une telle implication est susceptible, dans un second temps, de fournir aux collectivités locales la légitimité nécessaire afin de solliciter des financements. Gilles Berhault Les collectivités locales parviennent à agir de manière efficiente également car leur action est moins enserrée dans des enjeux politiques. Dans le cadre de la COP 21, l’Europe négociera parmi 195 nations et il est essentiel que chacun apporte son soutien aux négociateurs. 43 Actes du colloque - projet européen Climate Mette Quinn L’Union européenne a en effet un rôle de premier plan à jouer dans les négociations internationales portant sur le changement climatique, et elle devra notamment axer son intervention sur la reconnaissance de l’action des collectivités locales. Il est certes déjà délicat d’élaborer des solutions partagées entre 28 pays et la Conférence de Paris constitue de ce point de vue un défi compte tenu des postures parfois contradictoires des acteurs engagés. Néanmoins, l’Union européenne est entièrement mobilisée et une commission dédiée sera une prochainement mise en place. Régine Lange Il apparaît primordial d’adopter un objectif ambitieux et contraignant afin d’assurer une position de leadership à l’Union européenne lors des négociations à venir. Jean-Michel Lobry Comment harmoniser sans complexifier ? Gilles Berhault Notre monde est un monde de diversité et il convient d’encourager les initiatives de chacun, de rendre les initiatives inter-opérables afin de reconstruire un imaginaire collectif optimiste. Je citerais à cet égard la magnifique aventure de l’économie circulaire, qui provoque une rupture culturelle en contestant en profondeur le modèle économique dominant du XXe siècle axé sur la consommation compulsive et l’appropriation individuelle. 44 Actes du colloque - projet européen Climate 3 nimation territoriale A et innovation : les deux leviers de Climate Claire Robillard Le département est un échelon cohérent pour mettre en réseau les coopérations au sein des bassins de vie et faire émerger des projets intégrés. L’Essonne en offre une belle illustration. S’agissant de l’animation territoriale de réseau, le Département de l’Essonne s’appuie sur son implication de dix années dans le cadre de son Agenda 21 et des réseaux thématiques qui en ont découlé, en matière de défense de la biodiversité, de distribution produits issus de l’agriculture biologique et durable dans les cantines scolaires, de lutte contre les changements climatiques, ce qui lui a permis de candidater avec succès au programme européen. Au sein du réseau climat, qui fonctionne avec des collectivités, le service dédié au développement durable a mis en place des formations, des réunions thématiques à l’attention des membres du réseau pour ainsi créer un lieu d’échange entre acteurs et favoriser les bonnes pratiques. En ce qui concerne les actions plus concrètes, j’ai évoqué dans mon exposé liminaire les initiatives de sensibilisation de la Maison départementale de l’habitat et de la Vitrine des énergies en Essonne. A été également élaborée à l’attention de nos 45 Actes du colloque - projet européen Climate partenaires la Charte « Construire et subventionner durable » associée à un référentiel (réutilisation de l’eau, réduction de déchets, recyclage). De véritables conditions ont été posées et nous appliquons progressivement les « sanctions » de la charte si elles ne sont pas respectées. Le dialogue en amont avec les partenaires demeure néanmoins la priorité. Actes du colloque - projet européen Climate 4 Débat De la salle En poste au Conseil général du Val-de-Marne, je ne peux que me féliciter du plaidoyer des intervenants en faveur de l’intelligence collective. La question posée est néanmoins celle de la promptitude de la réalisation des actions. Comment s’assurer que les mises en œuvre n’interviennent pas trop tardivement, après la survenue de la catastrophe ? Ensuite, si le département apparaît, selon les propos de Claire Robillard, comme l’échelon pertinent d’intervention, la réforme territoriale semble contrarier cette dynamique. Régine Lange Le projet de réforme territoriale introduit une innovation institutionnelle majeure avec la notion de « chef de file », rôle voué à être assuré par la Région en concertation avec les autres échelles territoriales. La Région aura notamment la charge de l’aménagement durable du territoire. Elle rédigera un schéma régional d’aménagement durable du territoire (SRADDT) dans lequel figureront les orientations stratégiques en matière d’aménagement du territoire, de mobilité, de lutte contre la pollution de l’air, de maîtrise et de valorisation de l’énergie, de logement et de gestion des déchets. Cette réforme doit être considérée comme une chance afin d’inventer une nouvelle gouvernance intégrée fondée sur la coordination de l’action publique territoriale. 46 47 Actes du colloque - projet européen Climate Actes du colloque - projet européen Climate - projet européen Climate De la salle Il conviendrait de faire jouer aux Points Info Énergie un véritable de rôle de médiation auprès des citoyens pour les sensibiliser aux nouvelles techniques de construction. Gilles Berhault La communication est une pratique partagée et ne saurait être uniquement le fait des professionnels dudit secteur. Je suis convaincu que le monde de l’inter-échange dans lequel nous vivons favorise les approches horizontales plutôt que verticales et donne à chacun les clés pour agir. Nous sommes engagés à l’heure actuelle dans un changement de modèle de civilisation, l’enjeu étant à la fois d’accompagner, d’accélérer et d’assurer le financement des transitions à l’œuvre, dans un sens positif. À cet égard, il conviendrait par exemple d’inventer un nouveau modèle participatif de financement. 48 Deuxième table ronde La rénovation du bâti au service de la prévention de la précarité énergétique et de l’efficacité énergie-climat 49 Actes du colloque - projet européen Climate Participent à cette table ronde : Grégoire Clerfayt, Responsable de la Division énergie à l’Institut Bruxellois pour la gestion de l’environnement Joëlle Colosio, Directrice de l’ADEME Île-de-France Raphaël Claustre, Directeur du réseau pour la transition énergétique (CLER) Frédéric PetitTa, Vice-président du Conseil général de l’Essonne, chargé du logement et de l’habitat Laetitia Mirjole, Responsable du Programme « Habiter Mieux », Agence nationale de l’habitat (ANAH) Actes du colloque - projet européen Climate 1 n territoire précurseur : U Bruxelles-Capitale Grégoire Clerfayt Conformément à ce qui a été avancé lors de la première table ronde, mon intervention vise à démontrer que le processus bottum up et la mise en état de réussite des acteurs constituent des vecteurs essentiels pour aboutir à des résultats efficients. La Région de Bruxelles-Capitale, d’une superficie de 162 km² compte une population de 1,1 million d’habitants, soit une progression de 13 % entre 2001 et 2010 et correspond à un bassin de 630 000 emplois, soit une croissance de 8 % sur la même période. La consommation énergétique des bâtiments représente 75 % du total des consommations et le potentiel d’énergies renouvelables de la région apparaît faible, de l’ordre de 3 %. Les compétences régionales exclusives portent sur l’environnement, l’énergie, la mobilité, l’urbanisme, le logement et l’économie, avec comme ambition politique une réduction de 30 % des gaz à effet de serre à l’horizon 2025. Dans le contexte de la mise en œuvre en 2008 d’une première législation énergétique sur les bâtiments, la Région de BruxellesCapitale organise des appels à projets en vue de valoriser et de favoriser la construction ou la rénovation de bâtiments exemplaires. Leur objectif est de démontrer qu’il est possible d’atteindre de très bonnes performances énergétiques et 50 51 Actes du colloque - projet européen Climate environnementales dans un budget raisonnable. À la suite des six appels à projets lancés entre 2007 et 2013, 243 projets d’ampleur variable ont été sélectionnés et représentent au total 621 000 m². Ces projets seront réalisés à l’horizon 2016 au plus tard, grâce à un soutien financier de 33 millions d’euros de la Région. En 2007, la Région bruxelloise ne comptait aucun bâtiment passif. La superficie de bâtiments passifs à Bruxelles devrait atteindre 350 000 m² d’ici 2017. Un bâtiment exemplaire est un bâtiment répondant à un certain nombre de critères : •É nergie : le projet doit chercher à minimiser les besoins en énergie primaire et l’utilisation de sources d’énergies conventionnelles (mazout, gaz, électricité), et tendre vers un bâtiment zéro carbone. •É co-construction : le projet doit inclure des mesures de limitation de l’impact du bâtiment sur l’homme et son environnement, en ce qui concerne la gestion des eaux, le confort et la santé, la gestion des déchets, les matériaux, etc. •R entabilité et reproductibilité : les techniques existantes et les solutions innovantes doivent être combinées en un projet ambitieux, mais toujours accessible du point de vue technique et financier pour le marché bruxellois. •Q ualité architecturale et visibilité : la visibilité du projet, son implantation dans l’espace public et sa qualité architecturale (notamment sur le plan du confort d’habitation, de l’esthétique et de l’usage bien étudié des matériaux) sont également évalués. 52 Actes du colloque - projet européen Climate Les appels à projets sont ouverts à tous les maîtres d’ouvrage qui construisent ou rénovent à Bruxelles, particuliers, pouvoirs publics, institutions et entreprises. Le programme constitue un véritable changement de cap dans l’art de construire. Jean-Michel Lobry Les projets de Bruxelles-Environnement sont axés sur la construction durable et le cycle de vie du bâtiment. Grégoire Clerfayt L’objectif premier de nos projets est de stimuler la demande en bâtiments durables en assurant le soutien financier des particuliers, en accompagnant les gestionnaires de bâtiments et en guidant les maîtres d’ouvrage à travers un certain nombre d’outils dédiés. Il convient ensuite d’améliorer les savoirs en transmettant aux concepteurs des objectifs d’excellence et en stimulant le secteur de la formation. En troisième lieu, l’amélioration de l’offre en bâtiments durables passe par un soutien aux entreprises. Ces dynamiques visent fondamentalement à atteindre l’adéquation entre l’offre et la demande. Jean-Michel Lobry La méthodologie de bottom up qui a été évoquée, consistant à prendre en considération la demande comme point de départ du projet, est particulièrement intéressante. La région Bruxelloise est par ailleurs riche de son programme « Alliance Emploi-Environnement ». 53 Actes du colloque - projet européen Climate Grégoire Clerfayt Partant du constat que les enjeux environnementaux représentent un potentiel d’emploi et de développement économique important, la Région a forgé le concept d’Alliance-Emploi-Environnement dont le premier axe concerne la construction durable. Il s’agit d’élaborer un pacte multisectoriel entre les autorités publiques, les opérateurs, les partenaires sociaux et les acteurs du secteur, dont l’objectif principal est de stimuler et d’accompagner les acteurs bruxellois de la construction, pour qu’ils développent une offre compétitive en matière de construction et de rénovation durable afin de : • favoriser la création d’emplois bruxellois dans les entreprises du secteur de la construction durable ; • renforcer la présence des entreprises bruxelloises dans le secteur de la construction durable ; • soutenir la transition du bâti bruxellois vers plus de durabilité ; Actes du colloque - projet européen Climate • l’accès au financement des entreprises, particulièrement des TPE et PME ; • la recherche et l’innovation ; • l’excellence (certification, label, charte) et les références techniques sur les méthodes de mise en œuvre ; • des thématiques transversales. Ces ateliers, constitués d’opérateurs tant publics que privés, se sont réunis en plénière pour suivre l’avancement des actions identifiées et proposer le cas échéant les adaptations et réorientations nécessaires. Frédéric PetitTa Cette expérience est remarquable et participe d’une ambition très forte. Il apparaît que les réalisations d’un territoire sont capables de dépasser les projections initiales des concepteurs de la dynamique. Le suivi de la mise en œuvre des actions de l’Alliance EmploiEnvironnement a été réalisé, sous le contrôle d’un Comité de suivi, par huit ateliers, chacun centré sur une catégorie particulière de besoins des acteurs : • l’insertion dans le secteur de la construction durable ; • l’enseignement en construction ; • la formation ; • les outils de soutien aux entreprises, particulièrement les TPE et PME ; 54 55 Actes du colloque - projet européen Climate Actes du colloque - projet européen Climate 2 e rôle du Département L en matière de gouvernance territoriale sur la rénovation du bâti : l’exemple essonnien Est projetée une vidéo consacrée à la Matériauthèque écologique de la Maison départementale de l’habitat de l’Essonne. Frédéric PetitTa Le principe de la Plateforme essonnienne de rénovation énergétique (www.renover-malin.fr) trouve son origine en 2013 dans une réflexion engagée avec les acteurs du monde économique, dont les entreprises de la construction, sur les moyens à mettre en œuvre pour encourager la rénovation énergétique, sous l’angle social et environnemental et permettre d’accroître le renouvellement de logements jugés énergivores. La plateforme est ainsi imaginée afin de simplifier les procédures et de lier au sein d’un réseau des professionnels certifiés. De trois au début, le nombre de partenaires s’élève aujourd’hui à une centaine. La plateforme web sera inaugurée en octobre 2014. Le Département de l’Essonne est historiquement engagé dans une démarche en faveur de la rénovation énergétique et la construction durable, qui constitue un axe prioritaire de 56 57 Actes du colloque - projet européen Climate Actes du colloque - projet européen Climate la politique du Conseil général, notamment avec la Charte « Construire et subventionner durable » et la mise en place à Évry de la Maison départementale de l’habitat. Le programme « Rénover Malin » s’inscrit dans ce cadre, afin de répondre aux exigences gouvernementales et d’analyser les blocages expliquant que de nombreux citoyens sont encore réticents pour lancer des travaux de rénovation énergétique de leurs logements. Jean-Michel Lobry Qu’en est-il des rapports avec les professionnels de la construction, dont l’accréditation sera bientôt rendue obligatoire ? Frédéric PetitTa Un dialogue est engagé avec les responsables locaux de la Fédération française du bâtiment, qui a conscience de l’enjeu économique majeur que représente pour ce secteur le marché de la rénovation, notamment en matière de développement de l’emploi local. Le Comité de pilotage du projet est composé d’une centaine de membres, dont les Chambres de commerce et les Chambres de métiers et de l’artisanat. Jean-Michel Lobry Quels conseils pourriez-vous communiquer aux collectivités désireuses d’imiter cette expérience ? 58 autres Frédéric PetitTa Nous avons fait le choix de l’écoute de l’ensemble des partenaires dans le cadre du travail préparatoire du projet qui a duré un an et ce, afin d’appréhender les attentes, mais également les réticences de chacun. Joëlle Colosio L’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie (ADEME) soutient et escorte de tels projets, celui mené avec volontarisme et cohérence par le Conseil général de l’Essonne étant exemplaire, notamment car il prend en compte l’accompagnement des particuliers. Ce projet a été labellisé « plateforme locale de rénovation énergétique », une première en Île-de-France. L’ADEME a soutenu ledit projet par un investissement de 190 000 euros sur trois ans, ce qui répond à la vocation première de notre organisation. L’ADEME participe en effet à la mise en œuvre des politiques publiques dans les domaines de l’environnement, de l’énergie et du développement durable. Afin de leur permettre de progresser dans leur démarche environnementale, l’Agence met à disposition des entreprises, des collectivités locales, des pouvoirs publics et du grand public, ses capacités d’expertise et de conseil. Elle aide en outre au financement de projets, de la recherche à la mise en œuvre et ce, dans ses domaines d’intervention propres. 59 Actes du colloque - projet européen Climate Actes du colloque - projet européen Climate 3 es enjeux sociaux de la L rénovation énergétique Laetitia Mirjole La prévention de la précarité énergétique dans le logement constitue pour les pouvoirs publics un objectif national, dont l’une des modalités de mise en œuvre est le programme d’accompagnement des ménages fragiles dans la rénovation thermique de leur logement, « Habiter Mieux » élaboré par l’ANAH. Cette dernière apporte en Île-de-France un soutien financier aux propriétaires occupants de condition modeste, sous plafond de ressources de 35 000 euros pour un couple et de 50 000 euros pour une famille avec deux enfants, dont les logements sont considérés comme des « passoires » énergétiques. Il s’agit d’aider ces personnes à financer des travaux pour réaliser un gain énergétique d’au moins 25 %, en isolant par exemple les combles et en changeant l’installation de chauffage. L’ANAH participe à l’aide à hauteur de 35 % . Le dispositif « Habiter Mieux » fonctionne de manière satisfaisante pour les maisons individuelles mais est encore balbutiant en ce qui concerne les copropriétés, tant il est délicat de convaincre l’ensemble des propriétaires, qui ne sont pas tous éligibles aux aides de l’ANAH. Les résultats n’apparaissent pas encore au niveau des attentes en Île-de-France, où l’on compte de nombreuses copropriétés dégradées avec un parc de logements 60 61 Actes du colloque - projet européen Climate vétustes et de nombreuses copropriétés endettées. La démarche que nous défendons se heurte également à des difficultés dans les copropriétés non dégradées, certains propriétaires réalisant des investissements locatifs n’étant pas prêts à engager des travaux de rénovation énergétique. Le travail d’information est dès lors fondamental. Jean-Michel Lobry Votre organisme mène des actions à l’échelle d’un quartier pour tenter de déclencher les initiatives locales. Laetitia Mirjole L’ANAH procède en effet au ciblage des problématiques liées à la précarité énergétique sur un quartier et y accompagne les syndics de copropriété dans l’élaboration de solutions et la prise de décision. Frédéric PetitTa L’ambition du projet essonnien est de simplifier la mise en œuvre de la rénovation énergétique des logements et de permettre la réalisation des travaux dédiés, quels que soient les niveaux de ressources des ménages, notamment grâce à un système de microcrédit. Actes du colloque - projet européen Climate 4 es enjeux sociaux, L économiques et financiers de la rénovation thermique Jean-Michel Lobry L’atténuation des phénomènes de précarité énergétique est un enjeu central. Quel est le rôle du CLER en la matière ? Raphaël Claustre Le CLER, Réseau pour la transition énergétique, est une association agréée de protection de l’environnement créée en 1984 qui a pour objectif de promouvoir les énergies renouvelables, la maîtrise de l’énergie, et, plus largement, la transition énergétique. Aujourd’hui, le CLER fédère un réseau de près de 200 structures professionnelles réparties sur l’ensemble du territoire. La transition énergétique représente un double enjeu : la génération d’emplois d’une part, avec une projection de 632 000 emplois créés dans la transition énergétique d’ici 2030, et, d’autre part, la réduction de la facture énergétique dont le montant actuel est à l’échelle de la France de 69 milliards d’euros en 2013, ce qui équivaut à la balance commerciale de notre pays. Il convient donc de transformer ces dépenses en investissements sur les territoires. La rénovation énergétique des logements en faveur de laquelle milite le CLER présente un intérêt de valorisation foncière. En 62 63 Actes du colloque - projet européen Climate effet, une étude de notaire a récemment démontré que le prix moyen qu’une maison en classe A/B est de 14 % à 26 % plus élevée qu’une maison équivalente de classe D, le prix moyen une maison en classe F/G étant de 10 % à 28 % plus bas qu’une maison équivalant de classe D. La rénovation énergétique des habitations favorise ensuite l’environnement, avec une baisse des consommations d’énergie et donc des émissions de gaz à effet de serre, et comporte également un volet social essentiel. L’un des axes prioritaires d’action du CLER est ainsi la lutte contre la précarité énergétique, phénomène au carrefour de la pauvreté et de l’inefficacité énergique des logements. Les 20 % de ménages les plus pauvres consacrent ainsi à l’énergie une part de budget 2,5 fois plus élevée que les 20 % les plus riches. En France, on estime que 3,8 millions de ménages sont en situation de précarité énergétique. Jean-Michel Lobry L’enjeu essentiel est, comme vous l’avez justement rappelé, de parvenir à transformer une dépense en investissement et en création de valeur. Quelles sont les propositions du CLER ? Actes du colloque - projet européen Climate • une offre de rénovation de haut niveau grâce à la formation des professionnels et au regroupement des artisans, les collectivités ayant un rôle essentiel à jouer pour favoriser cette dynamique ; • un accès simple et efficace à des financements adaptés aux ménages, notamment les plus modestes. Les aides qui existent aujourd’hui sont complexes, plurielles et difficiles à agréger ; • un signal règlementaire fort pour intégrer les rénovations au moment opportun et imposer des contraintes notamment en ce qui concerne les ravalements de façades ; • une gouvernance et un cap clairs afin d’encourager certains acteurs encore réticents à s’engager, à l’instar des organismes bancaires ou des opérateurs énergétiques. Laetitia Mirjole Dans la cadre du programme « Habiter Mieux », 70 000 logements devraient être rénovés, ce qui représente 1,3 milliard d’euros de travaux réalisés par des artisans. Raphaël Claustre Une action efficiente en matière de lutte contre la précarité énergétique se doit, selon le CLER, de favoriser : • l’accès à une information de qualité, neutre et adaptée aux ménages concernés ; 64 65 Actes du colloque - projet européen Climate Actes du colloque - projet européen Climate 5 a politique nationale L pour la rénovation énergétique des bâtiments Joëlle Colosio La rénovation énergétique des bâtiments est au cœur des préoccupations gouvernementales, dont l’ADEME se doit, parmi d’autres acteurs, d’assurer la mise en œuvre. En Île-de-France, le Schéma régional du climat, de l’air et de l’énergie (SRCAE) arrêté en 2012 vise notamment le renforcement de l’efficacité énergétique des bâtiments avec un objectif de doublement du rythme des réhabilitations dans le tertiaire et de triplement dans le résidentiel. Par ailleurs, est décliné, dans la cadre du Plan d’investissement pour le logement présenté par le Président de la République le 21 mars 2013, le Plan de rénovation énergétique de l’habitat (PREH) destiné à atteindre l’objectif de rénover 500 000 logements par an à l’horizon 2017, dont 120 000 logements sociaux et 380 000 logements privés. Pour atteindre ces objectifs ambitieux, le Plan de rénovation énergétique de l’habitat s’articule autour de trois volets d’actions complémentaires. En premier lieu, il convient d’enclencher la décision de rénovation, en accompagnant et conseillant les particuliers. Le rôle des Espaces Info Énergie subventionnés par 66 67 Actes du colloque - projet européen Climate l’État et les collectivités locales est ici essentiel, notamment au sein des territoires diffus. En second lieu, le financement de la rénovation doit être assuré en apportant des aides, des outils et des solutions innovantes. En troisième lieu, il s’agit de mobiliser les professionnels pour garantir la meilleure qualité possible des rénovations. Aussi, les plateformes locales établies par les acteurs du terrain et encouragées par l’ADEME sont-elles des outils facilitateurs, à destination de l’information des particuliers, de la mise en réseau des professionnels du bâtiment mais également de la création d’outils bancaires simplifiés. Frédéric PetitTa Le Conseil général de l’Essonne est en contact avec des organismes bancaires afin d’aménager des taux d’intérêt attractifs pour les particuliers et ainsi enclencher les travaux de rénovation. Cependant, le champ d’action des collectivités demeure assez modeste en la matière. Joëlle Colosio La réduction de la consommation d’énergie portée par le projet de loi de la Ministre de l’Ecologie utilise de manière privilégiée le levier du bâtiment, en rendant obligatoires et en soutenant financièrement les travaux de rénovation énergétique. Ségolène Royal a d’ailleurs insisté sur le fait que cette loi est directement inspirée de l’expérience réussie conduite sur les territoires, où la 68 Actes du colloque - projet européen Climate transition énergétique est d’ores et déjà engagée. Le programme Climate participe de cette dynamique. Outre l’efficacité énergétique, l’ADEME travaille au déploiement des énergies renouvelables et a créé à cet effet en Île-de-France un outil dédié, « ENR-Choix », destiné à guider les collectivités locales, les gestionnaires de patrimoine et les aménageurs vers la sobriété et l’efficacité énergétiques, la mutualisation des besoins, la priorisation des énergies renouvelables pour le chauffage et le refroidissement de leurs bâtiments. Laetitia Mirjole Les « Points Rénovation Info Service » (PRIS) visent à simplifier la recherche d’information et l’orientation des particuliers. En outre, dans le cadre du dispositif « Habiter Mieux » ont été créés des postes de conseillers qui priorisent, après diagnostic, les travaux à réaliser dans les logements, informent les ménages sur les aides, les accompagnent dans le dépôt de leur dossier et vers les professionnels du bâtiment. Grégoire Clerfayt Les « Maisons de l’Énergie » installées en Belgique constituent des dispositifs d’accompagnement similaires. 69 Actes du colloque - projet européen Climate Actes du colloque - projet européen Climate 6 Débat De la salle Directeur d’une PME essonnienne labellisée « Eureka », il me semble que la qualité de l’information ne doit pas être confondue avec la neutralité de celle-ci. De fait, l’information que nous transmettons à nos clients sur leur consommation d’énergie n’est pas neutre, mais nous nous attachons à ce qu’elle soit de qualité, agrégée et lisible. De la salle Le décloisonnement des interventions des différents acteurs est certes essentiel, mais les maîtres d’ouvrage se posent la question de la garantie de résultat des installations. En outre, les travaux de maintenance ne devraient-ils pas être évoqués d’emblée afin d’intégrer leur coût aux investissements projetés ? Raphaël Claustre Le coût de maintenance est bien évidemment à intégrer dans le financement. S’agissant des projections de consommation d’énergie, la consommation conventionnelle, qui peut être garantie, doit être distinguée de la consommation d’usage qui est par définition extrêmement variable puisque liée aux comportements de chacun. 70 71 Actes du colloque - projet européen Climate Frédéric PetitTa La plateforme essonnienne de rénovation ambitionne également d’engager un travail sur la réhabilitation des logements sociaux et de sensibiliser les résidents aux gestes simples grâce à un kit imaginé par la Maison départementale de l’habitat. Gilles Guerrin La garantie de performance énergétique intrinsèque des bâtiments (GPEI) est certes essentielle, mais il convient d’œuvrer en amont, dès la phase de conception, la répartition des pouvoirs entre les entreprises et les architectes étant de ce fait essentielle. De la salle Élu de la commune de Saint-Aubin qui compte 700 habitants, je souhaiterais savoir comment minimiser la consommation énergétique des bâtiments communaux. Joëlle Colosio Actes du colloque - projet européen Climate Frédéric PetitTa Il est de notre ambition d’élargir la plateforme aux Communautés d’agglomération d’Évry Centre Essonne et du Val d’Orge. J’espère que d’autres nous rejoindrons. De la salle Nouvellement élue d’une commune de 3 900 habitants, je me félicite des informations fournies par les intervenants, qui sont précieuses pour les communes désireuses de progresser. Frédéric PetitTa Le Conseil général de l’Essonne connaît les difficultés financières de certaines communes, et l’une des ambitions de la plateforme est précisément de leur fournir des outils afin de leur permettre d’alléger les dépenses de leur budget de fonctionnement. La séance est suspendue de 13 heures 15 à 14 heures 20. Le service « Conseil en énergie partagé » de l’ADEME et la plateforme essonnienne constituent pour les élus locaux des espaces de partage privilégiés. Laetitia Mirjole Les élus locaux sont des relais précieux dans le repérage, l’orientation et l’information des ménages visés par le programme « Habiter Mieux ». 72 73 Actes du colloque - projet européen Climate Actes du colloque Actes du national colloque - Bientraitance, De la - projet européen Climate réflexion à l’action Troisième table ronde Mobilité durable et solidaire, informer pour changer les pratiques 74 75 Actes du colloque - projet européen Climate Participent à cette table ronde : Jean-Philippe Dugault, Direction des déplacements du Conseil général de l’Essonne Laurence Debrincat, Chef de la Division des études générales du Syndicat des transports d’Île-de-France (STIF) Xavier Rosello, Directeur technique adjoint de l’Autorité de transport de la métropole de Barcelone Marco Menichetti, Chargé de dissémination du projet SUPERHUB à la Fondazione Legambiente Innovazione Ithier Bonduelle, Chargé des systèmes d’information multimodale du Groupement des autorités responsables de transport (GART) Actes du colloque - projet européen Climate 1 es enjeux de la mobilité L durable et solidaire Est projetée en préambule à la table ronde une vidéo consacrée à la centrale de mobilité « MobilEssonne ». Jean-Philippe Dugault L’objectif de la centrale de mobilité « MobilEssonne » est d’agréger dans un même outil les fonctionnalités sectorielles existantes, dédiées aux transports collectifs et au covoiturage. Jean-Michel Lobry À quelles conditions une telle plateforme peut-elle fonctionner, dans sa conception et son déploiement ? Jean-Philippe Dugault La première étape du projet a consisté à identifier de manière collaborative - en mobilisant les associations d’usagers, les professionnels et les territoires - les besoins en termes d’accessibilité, avant de pouvoir valoriser les informations. Le déploiement est envisagé en début d’année prochaine. Les usagers pourront se saisir de cet outil afin de choisir leur trajet selon des critères multiples : l’intérêt économique, le temps de parcours, l’impact carbone, ou encore la présence sur le parcours de sites touristiques et commerciaux. Cet outil collaboratif a vocation à être enrichi par chaque utilisateur. Par ailleurs, conformément 76 77 Actes du colloque - projet européen Climate à une démarche de responsabilité sociale et environnementale, l’outil doit assurer une sensibilisation des usagers aux modes de déplacement alternatifs à la voiture individuelle, en les informant par exemple sur les dispositifs de covoiturage. Laurence Debrincat Le STIF, autorité organisatrice des transports en Île-de-France, a mis en place la base « ViaNavigo ». Ce nouveau service permet aux Franciliens et aux voyageurs occasionnels d’organiser leur trajet en transport en commun en toute simplicité. Regroupant les informations des 74 entreprises de transport, l’outil propose une recherche d’itinéraires sur la base des horaires planifiés, la personnalisation des paramètres, plusieurs possibilités de parcours, des alertes info-trafic, des horaires et des plans de lignes. L’agrégation des informations sur les différents modes de transport est essentielle pour permettre aux Franciliens d’optimiser leurs déplacements en termes de coûts et de temps. Les initiatives locales doivent de ce fait être encouragées et se généraliser. Jean-Philippe Dugault L’outil « MobilEssonne » sera également disponible sous forme d’application pour Smartphone et tablettes tactiles. Xavier Rosello Je souscris pleinement à l’idée de perfectionner l’organisation de la mobilité entre les espaces d’habitation et les espaces d’activités. 78 Actes du colloque - projet européen Climate 2 e projet L « SuperHub » Marco Menichetti Le projet « SuperHub », actuellement en phase de test dans trois villes - Milan, Barcelone et Helsinki - a pour objet le déploiement d’une plateforme de mobilité durable technologiquement intégrée. Des informations sur les différents modes de transport sont collectées et intégrées en temps réel afin de les mettre à la disposition des usagers, dans une logique personnalisée, ludique et attractive. L’outil ambitionne donc d’assurer l’organisation et la planification de trajets multimodaux tenant compte de différents critères, dont le coût, le temps d’attente ou encore les émissions de gaz à effet de serre et la consommation de carburant. Les sources des données collectées sont plurielles et les citoyens sont à cet égard les principaux protagonistes du projet : ils reçoivent et fournissent les informations via les réseaux sociaux, les applications pour Smartphone et tablettes étant intégrées dans cette plateforme. Sont partenaires du projet « SuperHub » la TBM, l’Area de Barcelona, l’Ajuntament de Barcelona, l’Azienda Transporti Milanesi, l’Autoguidovie et la Helsingin seudun liikenne (HSL, Helsinki). La création d’un véritable réseau de mobilité durable et éco79 Actes du colloque - projet européen Climate responsable peut permettre aux prestataires d’améliorer leurs dispositifs de transport et aux autorités de mettre en œuvre des politiques publiques en phase avec les besoins des usagers. Jean-Michel Lobry La mise en œuvre de ce projet nécessite-t-elle une taille critique d’aires urbaines ? Xavier Rosello La ville candidate doit disposer d’une politique de transport multimodale aboutie. Sont enregistrés quotidiennement à Barcelone - qui compte 1,6 million d’habitants pour une superficie de 80 km2 - cinq millions de déplacements, dont 57 % sont assurés par des moyens de transport durables. 40 % des déplacements sont mécanisés, 27 % étant assurés par des moyens de transport publics et 15 % par des véhicules privés dont une part importante de motocyclettes. Les transports collectifs prennent en charge 53 % des déplacements de banlieue. Laurence Debrincat Selon l’enquête globale conduite en 2012 sur la mobilité en Île-deFrance, parmi les 41 millions de déplacements quotidiens réalisés par les Franciliens, 20 % le sont en transports collectifs, 38 % en voiture et 39 % à pied. 8,3 millions de déplacements quotidiens s’effectuent en transports collectifs, dont 2,9 millions entre Paris et le reste de l’Île-de-France, soit une hausse de 24 % depuis 2001. 80 Actes du colloque - projet européen Climate Xavier Rosello À Barcelone, le site « Mou-te », ce qui signifie « Bouge » en Catalan, est un outil similaire à « MobilEssonne » : développé par le gouvernement de la Catalogne, il fournit une information statique, contrairement à « SuperHub » qui produit une information dynamique, c’est-à-dire en temps réel. Au total, le projet « SuperHub » porte une ambition de sensibilisation des usagers et des citoyens à la mobilité durable, notamment grâce à la dimension ludique de l’outil. Plus que jamais, la « gamification », si j’ose dire, favorise l’éducation. Jean-Philippe Dugault La dimension ludique de ce type de dispositifs est en effet essentielle afin de favoriser son appropriation par les usagers. Marco Menichetti Nous travaillons de concours avec l’Union européenne à la mise en place d’une unité opérationnelle à but non lucratif qui fournirait à toutes les villes candidates une plateforme de mobilité ouverte et multimodale. Un tel outil mutualisé permettrait en outre aux collectivités locales de réaliser des économies substantielles, à travers la standardisation des données de mobilité et l’offre de solutions à l’échelle régionale. 81 Actes du colloque - projet européen Climate Jean-Michel Lobry Quelle est la feuille de route de l’Île-de-France en matière de mobilité durable et solidaire ? Actes du colloque - projet européen Climate 3 a gouvernance L des transports en Île-de-France Laurence Debrincat Le Plan de déplacements urbains d’Île-de-France (PDUIF) élaboré par le STIF vise à atteindre un équilibre durable entre les besoins de mobilité des personnes et des biens, d’une part, la protection de l’environnement et de la santé et la préservation de la qualité de vie, d’autre part, le tout sous la contrainte des capacités de financement. Le projet de PDUIF a identifié neuf défis à relever déclinés en 34 actions opérationnelles pour atteindre cet équilibre. Afin de respecter les réglementations en matière de qualité de l’air et l’engagement national de réduire de 20 % les émissions de gaz à effet de serre d’ici 2020, le projet de PDUIF vise, dans un contexte de croissance globale des déplacements estimée à 7 % : • une croissance de 20 % des déplacements en transports collectifs ; • une croissance de 10 % des déplacements en modes actifs (marche et vélo) ; • une diminution de 2 % des déplacements en voiture et en deuxroues motorisés. 82 83 Actes du colloque - projet européen Climate Je me permets d’insister sur le neuvième défi du plan dédié au management de la mobilité intitulé « Faire des Franciliens des acteurs responsables de leurs déplacements ». Il s’agit ici en premier lieu de développer une information fiable sur l’ensemble des services de mobilité pour mettre en valeur les alternatives à la voiture particulière. Les conseils en mobilité ont notamment à jouer un rôle de facilitateur de la mobilité pour tous dans le respect des enjeux de développement durable. La promotion de la mobilité solidaire, et plus spécifiquement du covoiturage, est ainsi Actes du colloque - projet européen Climate une politique de développement, à l’horizon 2020, de l’offre de transports en commun, notamment en Grande couronne, où les alternatives à la voiture individuelle ne sont encore que trop rares. Jean-Michel Lobry Le partage d’expériences dans le domaine des transports peut favoriser la duplication et donc la généralisation des bonnes pratiques. prioritairement axée sur les populations vulnérables résidant dans le périurbain et qui consacrent 13 % de leurs dépenses annuelles au carburant, ce qui nécessite un effort d’information et d’éducation. Le neuvième objectif du plan vise en second lieu l’élaboration concertée de plans de déplacements pour susciter les changements de comportements de mobilité. La mise en place de plans de déplacements à l’échelle d’une entreprise (PDE), d’une administration (PDA) ou d’un établissement scolaire (PDES) constitue un levier pour modifier les habitudes de déplacement. Jean-Michel Lobry Pourrait-on imaginer que la mobilité ne constitue plus un jour un facteur de discrimination et un frein à l’accès à l’emploi ? Laurence Debrincat Le STIF agit en faveur de la tarification sociale et concourt à 84 85 Actes du colloque - projet européen Climate Actes du colloque - projet européen Climate 4 aire évoluer la demande F de mobilité : les SIM Ithier Bonduelle Fondé en 1980, le GART a pour mission de construire une mobilité durable alliant les transports publics et l’ensemble des modes alternatifs à la « voiture solo ». Il a notamment mis en place un groupe de travail sur les Systèmes d’information multimodaux (SIM). La Directive européenne 2010/40/UE sur les Systèmes de transport intelligent oblige les Autorités organisatrices de transports (AOT) à mettre en place un jeu de données de transport multimodal et d’assurer l’interopérabilité des systèmes. En France, l’article L.1231-8 du Code des Transports stipule ainsi que les AOT ont pour mission de réaliser, en ce qui concerne l’offre théorique, « un service d’informations, consacré à l’ensemble des modes de transport et leur combinaison, à l’intention des usagers, en concertation avec l’État, les collectivités territoriales ou leur groupement et les entreprises publiques ou privées de transport ». 85,5 % du territoire français sont actuellement couverts par un SIM, développé par les collectivités. Seule manque l’échelle nationale, qui relève du périmètre de l’État. Les SIM s’inscrivent dans une logique de valorisation du service de transport en commun dans le cadre de services finaux (tourisme, centres de 86 87 Actes du colloque - projet européen Climate service public, commerces). Pour l’usager, le SIM constitue une aide aux déplacements, pour les acteurs publics il est un outil favorisant la politique de mobilité, tandis que pour les industriels, il est un secteur d’investissement prometteur. Jean-Michel Lobry Les SIM favorisent-ils l’interconnexion des territoires ? Ithier Bonduelle L’interopérabilité des systèmes vise en effet à favoriser les déplacements transfrontaliers ou entre différentes collectivités, le GART étant fortement impliqué sur le sujet. Les systèmes sont voués à intégrer de nouvelles fonctionnalités (données en temps réel, données liées à la tarification, aux modes de transport alternatifs, aux bornes de recharge électrique, éco-comparateur) et à établir des liens avec la billettique, la synergie SIM-billettique permettant la télédistribution des titres de transport en fonction de l’itinéraire calculé. En outre, les AOT pourraient passer des accords-cadres avec d’autres autorités publiques (Pôle Emploi, hôpitaux, offices de tourisme, musées) intégrant et valorisant le service de transport en commun dans le cadre de la réalisation de ces services finaux. L’ensemble de ces outils permet de favoriser l’inter-modalité, le report modal ainsi que l’attractivité du transport public, et concoure donc à la réduction de l’empreinte carbone des voyageurs. 88 Actes du colloque - projet européen Climate Jean-Michel Lobry Qu’en est-il du projet de SIM national ? Ithier Bonduelle Travaillé par le GART dans le cadre d’un groupe de recherche européen et annoncé par le Ministre des transports lors de la journée « Mobilité 2.0 » tenue en février 2014, ce projet adoptera une architecture répartie. La solution retenue résiderait en une mise en réseau des différents SIM locaux sous gouvernance publique, réseau auquel viendraient s’agréger des itinéraires nationaux et internationaux. Jean-Michel Lobry La principale prospective liée aux SIM est la constitution du « Big Data ». Ithier Bonduelle Les données relatives au transport ne se limitent pas aux seules données géographiques et temporelles, ni aux données de fréquentation et de recherches d’itinéraires, mais se diversifient et impliquent une multitude de nouveaux acteurs (opérateurs téléphoniques, usagers, opérateurs billettiques) dont il s’agit d’assurer la coordination. Les données de transport sont stratégiques et sensibles car leur maîtrise permet de concevoir, de prévoir et de planifier de manière optimale l’offre de transport. Ainsi, le « Big Data » permettrait à terme aux autorités publiques décisionnaires 89 Actes du colloque - projet européen Climate une meilleure connaissance de la mobilité des citoyens, tant en termes de besoin et de fréquentation qu’en termes d’offre. La Caisse des dépôts et consignation a lancé plusieurs appels à projets « Big Data » ces dernières années, contenant un volet dédié au transport. Cependant, une telle perspective fait courir le risque aux AOT de perdre la gouvernance des données transport. Se pose donc la question de la propriété des données, ou, tout du moins, de la réciprocité dans la chaîne d’information. Jean-Michel Lobry Ces projets peuvent-ils être créateurs de valeur économique ? Ithier Bonduelle La mobilité durable, organisée et optimisée, participe à la croissance durable, surtout à budget contraint, et permet de dégager des perspectives en matière d’emploi. Actes du colloque - projet européen Climate 6 Débat De la salle Les déplacements en voiture semblent stagner en Île-de-France, mais on observe en revanche une hausse de ceux en deux-roues motorisés. Laurence Debrincat D’après les données de l’enquête évoquée dans mon intervention, la stabilisation globale des déplacements en voiture, compte tenu de la croissance démographique, résulte d’une baisse de la mobilité automobile individuelle. Ces déplacements augmentent hors de Paris, en particulier s’ils concernent les territoires les plus éloignés du centre, et demeurent significatifs dans certaines catégories de la population comme les seniors. Est enregistrée entre 2001 et 2010 une croissance de 1,3 % des déplacements en transports motorisés, (0,05 % pour la seule voiture individuelle), les transports collectifs progressant dans le même temps de 20 %, ce qui dénote une nouvelle approche sociétale du transport et l’adoption de comportements vertueux. De la salle Que mettre en œuvre pour aider les villes européennes désireuses d’imiter le modèle « SuperHub » ? 90 91 Actes du colloque - projet européen Climate Marco Menichetti Le projet « SuperHub » est actuellement testé dans une petite ville de République Tchèque. L’objectif est de permettre à toutes les villes d’intégrer la plateforme qui doit demeurer un cadre ouvert. Les données collectées ne sont pas des données privées, mais relèvent d’une propriété collective. Actes du colloque - projet européen Climate Laurence Debrincat Si le télétravail peut apparaître séduisant dans une optique de décongestionnement, il concerne essentiellement en France les petites entreprises et les grandes entreprises étrangères, les acteurs économiques dans leur ensemble et les administrations étant réticentes à le développer. De la salle L’accès aux outils de mobilité nécessite d’optimiser la connectivité (3G et Wifi) des lieux concernés comme les gares et les terminaux, ce qui est loin d’être le cas aujourd’hui en France, à la différence du Québec par exemple. Ithier Bonduelle Il me semble que la société du Grand Paris avait pour projet d’installer la 4G au sein des futures infrastructures. De la salle Est-il tenu compte dans les études sur la mobilité des changements affectant l’organisation du travail, à l’instar de l’essor du télétravail ? Xavier Rosello Tout à fait. À Barcelone, l’essor du travail à domicile contribue certes à faire diminuer un certain type de mobilité, mais la mobilité « personnelle » tend quant à elle à augmenter. 92 93 Actes du colloque - projet européen Climate Actes du colloque Actes du national colloque - Bientraitance, De la - projet européen Climate - projet européen Climate réflexion à l’action Quatrième table ronde Mobiliser durablement ses équipes et les citoyens pour le climat 94 95 Actes du colloque - projet européen Climate Participent à cette table ronde : Marc Schlitz, Expert Environnement de la ville de Liège, impliquée dans le projet ENGAGE Fernando Presa, Consultant pour le projet européen PEOPLE CO2CERO (Soria, Espagne) Pierre Demortiere, Directeur d’Unis-Cité Île-de-France sur les opérations Médiaterre Patrice Sac, Président délégué du Conseil général de l’Essonne en charge de l’éducation et des collèges Actes du colloque - projet européen Climate 1 ’appropriation par les L citoyens de leur territoire Marc Schlitz La ville de Liège a signé en novembre 2008 la Convention des Maires pour une Europe de l’Énergie durable, évoquée ce matin par Mette Quinn, laquelle vise le respect au niveau du territoire communal des objectifs de l’Union européenne (3 x 20) à l’horizon 2020. Elle compte en juin 2014 quelques 5 750 villes adhérentes en Europe et dans le monde, soit environ 187 millions de citoyens. La ville de Liège déploie un Plan d’action en matière d’efficience énergétique organisé autour de cinq axes structurants : • affiner la connaissance de l’évolution des impacts énergétiques et climatiques du fonctionnement de notre Ville dans toutes ses composantes par l’établissement d’un Bilan Carbone© de l’administration communale et à l’échelle territoriale ; l’actualisation régulière des données ; l’évaluation de l’efficacité des mesures du plan d’actions et leur actualisation. • réaliser la réforme en profondeur de la politique de transport et de mobilité par de nouveaux investissements structurels ainsi que par de nouvelles dispositions d’organisation et d’incitation en faveur des modes de déplacement les moins nuisibles pour la planète et la qualité de vie des habitants. • réduire l’impact sur le climat l’administration communale. 96 du fonctionnement de 97 Actes du colloque - projet européen Climate •a ider les citoyens à mettre en œuvre des mesures leur permettant de s’inscrire dans la lutte contre les changements climatiques ainsi que contre les inégalités sociales que ceux-ci contribuent à générer. • c réer une dynamique au sein de la population pour permettre l’adhésion de chacun notamment en généralisant les campagnes de sensibilisation. Jean-Michel Lobry La campagne de communication à vocation innovante et participative ENGAGE trouve ici toute sa raison d’être. Marc Schlitz Dans le cadre du programme EIE et afin de mobiliser la société civile pour qu’elle prenne part au développement du Plan d’action, à l’identification des politiques et des mesures nécessaires pour mettre en œuvre et réaliser les objectifs dudit plan, la Ville de Liège a décidé de participer depuis le mois de juin 2010 à la campagne européenne de communication pour le climat ENGAGE. Cette dernière compte aujourd’hui une soixantaine de villes participantes. Cette initiative est destinée à valoriser par l’image les réalisations, les initiatives ou les projets de toutes les composantes de la société, à créer l’émulation, susciter l’envie de participer du plus grand nombre et de permettre à chacun de s’impliquer selon sa situation et ses moyens. 98 Actes du colloque - projet européen Climate En pratique, la campagne de communication vise à impliquer trois groupes d’acteurs : l’institution communale, les forces vives (entreprises, commerçants, compagnies d’assurance, organisateurs d’événements, groupes de théâtre, architectes, établissements scolaires) et la population liégeoise. Les outils de communication utilisés pour cette campagne sont simples et positifs. D’une part, une charte d’engagement propose aux forces vives et aux citoyens une série de petits et grands gestes d’économie d’énergie, accompagnée d’un tableau de bord des consommations. D’autre part, un poster est mis à la disposition des acteurs désirant rendre publics leurs engagements. Les posters des personnes ou des groupes photographiés sont présentés lors des grandes manifestations liégeoises ou dans des endroits publics de la ville. Le projet ENGAGE est donc un outil de mobilisation axé sur l’émulation, l’aspect ludique et la convocation de l’intelligence collective, et non sur la contrainte. Plusieurs manifestations ont d’ores et déjà permis de publiciser la démarche. Le projetpilote a été financée par l’Union européenne et élevé au rang de « Campagne européenne de mobilisation pour le climat » ouverte à tous les pouvoirs locaux. Ceux d’entre eux qui seraient intéressés par cette démarche ont la possibilité de l’intégrer en se connectant à jointhecampain, et ainsi télécharger la charte d’adhésion. Cette campagne flexible et participative bénéficiant d’un budget triennal de 100 000 euros se poursuit jusqu’à l’horizon 2020. 99 Actes du colloque - projet européen Climate Jean-Michel Lobry Cette initiative permet à chacun d’être un acteur du changement et de gagner en citoyenneté. Actes du colloque - projet européen Climate 2 e projet L People CO2Cero de la ville de Soria (Espagne) Fernando Presa Soria, ville du Nord de l’Espagne de 39 000 habitants, a manifesté la volonté de devenir une référence en matière de gestion de l’environnement et de contrôle des émissions de polluants, spécifiquement en faisant participer à cette dynamique les citoyens et les ressources financières des entreprises locales. En connexion avec le Schéma de développement de l’espace communautaire (SDEC) axé sur l’environnement, l’économie et la société, le projet Soria CO2Cero est décliné en deux volets : • le premier projet LIFE (2009-2011) était axé sur l’intervention de l’administration locale sur le territoire urbain dans ses domaines de responsabilité, afin de générer un espace libre d’émissions de CO2. • le second projet (2011-2013) intégrait quant à lui la participation active des citoyens et des entreprises dans la préservation et l’amélioration de l’environnement du « corridor » créé par le projet. Ce second développement établissait une liaison forte entre la gestion de l’environnement et la promotion 100 101 Actes du colloque - projet européen Climate économique, à travers d’éco-investissements, la mise en place d’infrastructures environnementales et la génération de nouvelles initiatives entrepreneuriales. Les incitations ont été généralisées à l’échelle du territoire à travers l’adaptation du Plan d’urbanisme général, l’extension à 2 700 mètres de la piste cyclable, la piétonisation de 1 250 mètres des rues et de 5 000 m2 de places, l’établissement d’un guide des territoires CO2Cero et l’adaptation des Ordonnances municipales. L’initiative People CO2Cero est fondée sur une approche pratique et dynamique ayant permis de réaliser des investissements environnementaux dans des foyers et des entreprises et de provoquer la participation des citoyens à la préservation du patrimoine de la ville. J’insiste notamment à cet égard sur la constitution d’un réseau d’agents composé actuellement de 30 personnes, chargé d’une mission de proximité de surveillance du territoire et de sensibilisation de la population aux actions à mener. Un certain nombre d’outils dédiés à la décision, au suivi et à l’évaluation de l’action citoyenne ont été institués, avec notamment : un comité permanent élaborant un règlement d’organisation et un plan de travail annuel, la tenue de six séminaires de formation environnementale et une cérémonie annuelle de reconnaissance des agents environnementaux par la mairie. Les résultats du projet sont significatifs. Les émissions du CO2 ont été réduites de 23,5 %, les émissions liées à l’entretien des parcs et jardins ont décru de 47 % et celles émanant des logements de 102 Actes du colloque - projet européen Climate 7 %. L’utilisation du vélo a doublé depuis le lancement du projet tandis que le recours à la voiture individuelle a décru de 8 %. La ville compte 6 770 m2 de jardins publics, ce qui génère une économie moyenne de 3 738 m3 d’eau par an et une réduction de 1 345 tonnes d’émissions de CO2. Enfin, dans les écoles, le compostage d’une tonne de matière organique générera environ 400 kilogrammes de compost mûr qui, appliqué au sol, contribuera à la fixation d’environ sept tonnes de CO2. Jean-Michel Lobry Une dizaine d’indicateurs ont effectivement baissé, ce qui est très encourageant. Quelles mesures prendre pour inscrire cette évolution dans la durée ? Fernando Presa La reconnaissance annuelle des agents par la mairie permet de rendre exemplaires les changements de comportements, et ainsi entraîner d’autres citoyens dans la dynamique. Jean-Michel Lobry Des actions spécifiques sont-elles conduites auprès de la jeunesse ? Fernando Presa Une information dédiée est délivrée au sein des écoles primaires et des établissements secondaires. 103 Actes du colloque - projet européen Climate Actes du colloque - projet européen Climate 3 ’engagement citoyen L via le Service civique Pierre Demortiere L’association Unis-Cités Île-de-France propose à des jeunes d’effectuer un service civique volontaire dans le cadre de la loi relative aux volontariats civils de cohésion sociale votée en 2000 et mise en œuvre par la circulaire du Ministère des Affaires sociales de juillet 2003. Les missions d’intérêt général et de solidarité du service volontaire, de six à neuf mois à temps plein, peuvent être variées : il peut s’agir de favoriser le vivre ensemble au sein des établissements scolaires et des maisons de retraite, mais également de valoriser un engagement environnemental à travers le programme « Médiaterre », dont l’ambition est d’accompagner prioritairement les publics les plus éloignés des problématiques liées au développement durable et à la protection du climat. Les enjeux du service civique sont de trois ordres : contribuer à réduire l’impact environnemental de la consommation des ménages d’une part, favoriser à travers des actions collectives la mixité sociale, le partage et les rencontres au sein des quartiers d’autre part, et, enfin, aider les familles à réduire le montant de leurs factures d’énergie grâce à dix éco-gestes. Concrètement, les jeunes engagés sont dans un premier temps formés afin qu’ils puissent acquérir l’expertise nécessaire à la 104 105 Actes du colloque - projet européen Climate réalisation de leur mission et appréhender au mieux la manière de dispenser les informations aux publics visés. Dans un second temps, ils participent à des animations collectives au sein des quartiers, ce qui facilite leur intégration dans les espaces domestiques dans la perspective de faire adopter aux habitants les bonnes pratiques en matière de consommation d’énergie et de tri des déchets. Le projet « Médiaterre » est déployé à l’heure actuelle dans 35 villes en France et notre ambition est d’inscrire notre action dans une logique de collaboration de long terme avec les collectivités locales, axée sur la proximité, notamment avec la création d’ambassadeurs permanents dans les quartiers. Dans le cadre du Service civique, le jeune est engagé dans une démarche d’auto-transformation lui permettant de surcroît de prendre part à la vie collective d’un quartier. La réciprocité de la sensibilisation est donc pleinement assurée. Jean-Michel Lobry Ces actions mériteraient d’être mutualisées dans la perspective de leur duplication. L’Europe fournit-elle de tels outils de partage, notamment en ligne ? Mette Quinn Les sites internet du programme LIFE et de la Convention des Maires constituent des espaces de partage, mais il convient d’élaborer des outils de communication plus efficients entre les villes européennes. 106 Actes du colloque - projet européen Climate Est projetée une vidéo consacrée aux actions de sensibilisation des locataires et des collégiens du département de l’Essonne aux problématiques énergétiques. Patrice Sac Ces deux démarches qui s’adressent à deux cibles distinctes, les locataires et les collégiens, donnent une illustration du rôle fondamental des collectivités de proximité. La sensibilisation est un préalable et la formation une nécessité. S’agissant de thématiques transversales comme le développement durable et la protection du climat, le Conseil général se doit d’utiliser les compétences propres du Département dont fait partie l’éducation - l’Essonne est riche de 100 collèges et de 58 000 collégiens. Plusieurs dispositifs ont été instaurés afin d’intervenir dans le domaine de l’éducation : • la Maison départementale de l’habitat propose des formations aux enseignants ; • 25 % des collèges ont mis en place des « Clubs Développement durable » ; • des expérimentations dédiées au gaspillage alimentaire ont été conduites dans certains établissements. Il convient enfin de déterminer des axes d’actions pour que les établissements puissent réaliser collectivement des économies d’énergie significatives. Notre ambition est de stimuler une démarche collective d’apprentissage axée sur la transformation des usages et l’exemplarité des comportements, et non pas sur la contrainte. 107 Actes du colloque - projet européen Climate Jean-Michel Lobry Qu’en est-il des actions menées auprès des locataires ? Patrice Sac Un travail collectif est conduit avec les gardiens d’immeubles et les acteurs de proximité afin de sensibiliser les résidents aux problématiques environnementales et les convaincre de l’impact collectif positif des actions individuelles. À l’instar du dispositif des « Voisins vigilants » dans le domaine de la sécurité, il convient de favoriser l’agir ensemble en matière environnementale. Actes du colloque - projet européen Climate 4 Débat Jean-Michel Lobry Avant de laisser Claire Robillard clore ces rencontres, j’aimerais, comme en préambule, que l’auditoire s’exprime à propos du contenu des tables rondes et nous livre ses éventuelles observations. De la salle Cette journée fut très enrichissante. En tant que citoyens maliens, nous aurions néanmoins souhaité que des thématiques chères à nos collectivités comme l’agriculture durable soient davantage abordées. De la salle En tant qu’élue locale, je me félicite des informations transmises sur les interlocuteurs à qui s’adresser afin de mettre en œuvre l’action municipale. De la salle Je me félicite du soutien de l’Europe aux collectivités, qui devrait cependant être davantage médiatisé. 108 109 Actes du colloque - projet européen Climate Actes du colloque Actes du national colloque - Bientraitance, De la - projet européen Climate - projet européen Climate réflexion à l’action De la salle En tant que citoyen de Palaiseau et futur résident d’un écoquartier, je m’interroge sur la manière de convaincre la population des territoires de réduire la densité des lotissements construits. Patrice Sac La convergence entre intérêts collectifs et individuels est souvent délicate à réaliser, mais il convient de substituer le partage de l’espace à la consommation individuelle de celui-ci. Marc Schlitz Clôture L’un des principaux enjeux de la transition énergétique et sociétale est de déconstruire le paradigme de l’urbanisation fonctionnaliste ayant imposé sa domination pendant des décennies. L’aménagement du territoire est susceptible de constituer un levier précieux en la matière, afin que les différentes fonctionnalités puissent coexister à une échelle de proximité au sein même des quartiers. Fernando Presa Les pouvoirs publics ont en effet un rôle essentiel à jouer afin d’opérer les changements escomptés par la société civile. 110 111 Actes du colloque - projet européen Climate Actes du colloque - projet européen Climate Claire Robillard Vice-présidente du Conseil général de l’Essonne en charge du développement durable et solidaire, de l’environnement, de l’agriculture Je tiens tout d’abord à remercier Jean-Michel Lobry pour son dynamisme, ses qualités d’animation et la pertinence de ses questions et observations. Que soient également remerciés les différents intervenants, assidus et passionnants, le public, ainsi que tous ceux ayant rendu possible l’organisation et le déroulement de cette journée d’échanges très riches. Comme rappelé par François-Marie Bréon, le dérèglement climatique étant de notre fait, il appartient à l’humanité d’élaborer des solutions innovantes pour minimiser ses effets, le stabiliser et le faire diminuer. Des projets novateurs sont portés à cet effet à l’échelle de l’Union européenne et des mesures concrètes sont prises sur le terrain, le rôle des collectivités locales étant déterminant dans la systématisation des bonnes pratiques. Les collectivités sont bel et bien dans l’action ! J’adresse mes plus sincères remerciements à Mette Quinn pour sa participation. Le programme LIFE aura été une occasion précieuse pour les collectivités locales d’affronter avec intelligence les problématiques environnementales et le soutien de l’Europe est tout à fait essentiel. Trois expressions, qui ont marqué de leur sceau cette journée, ont retenu plus particulièrement mon attention. En premier lieu, les processus « bottom up » qui permettent la remontée 112 113 Actes du colloque - projet européen Climate des expériences locales tranchent avec une vision traditionnelle de la décision organisée verticalement. À cet égard, la COP 21 sera d’autant plus efficiente qu’elle aura su s’imprégner d’un tel mouvement ascendant. En deuxième lieu, les collectivités locales ont à jouer un rôle de facilitateur, terme usité au Conseil général de l’Essonne pour désigner son engagement quotidien. En troisième lieu, le néologisme de « Gamification » permet de comprendre que la dimension ludique des initiatives permet de faire bouger les lignes et de provoquer plus aisément des changements comportementaux. Il me semble que ce colloque a favorisé le développement d’une intelligence collective au service d’ambitions partagées pour notre planète. Merci à tous et j’espère, à bientôt. conference proceeding - european climate project Climate – Energy : Global challenge, local commitments ! La séance est levée à 17 heures 15. 114 115 conference proceeding - european climate project conference proceeding - european climate project Editorial The 5th IPCC report confirms that climate has taken the perilous path for human beings: the accumulation of greenhouse gases in the atmosphere resulting from human activity changes the climate of the planet at an extremely fast pace, unprecedented in the history of mankind. By 2100, the temperature of the surface of the planet could increase anywhere from 1.5°C to 3°C, sea levels could rise between 0.28 to almost 1 meter. Given these facts, the government must take action beyond simple statements of intent. The 21st Conference of Parties (COP21), to be held in Paris in December 2015, must affirm ambitious choices, compatible with objectives of economic recovery, leading to a new global climate agreement. The European Commission has set new goals for 2030: decrease by 40% the emissions of carbon dioxide and increase the share of energy from renewable sources to 27%. Actively engaged since 2010 within a framework of its Energy Climate plan supported by the European program LIFE + in the fight against climate change, the General Council of Essonne is 116 117 conference proceeding - european climate project specifically experimenting with new tools, new practices and new governance to integrate this challenge to reduce emissions of greenhouse gases in its functioning and its policies. The Council aims to contribute to the widespread use of new modes of action and thus actively participate in the ecological transition driven by the French government. With the financial support from Europe and levers at its disposal, the Department of Essonne has initiated a territorial dynamic mobilising communities, associations, research and economy stakeholders around concrete objectives combining climate protection, social justice and local economic development: - housing energy renovation, - access to inclusive and sustainable mobility, - evolution of individual behaviour. On June 26, with the European Communities at the forefront on these issues, it has thus demonstrated within the framework of the closing conference of the European project CLIMATE, the vital role of communities to move from rhetoric to reality. Jérôme Guedj Président Conseil général 91 118 Claire Robillard Conseil général 91, responsible for the sustainable development and solidarity, of the environment, agriculture conference proceeding - european climate project Summary Opening Address ................................................................................................................................................................ 119 Claire Robillard, Conseil général 91, responsible for the sustainable development and solidarity, of the environment, agriculture Keynote speaker ................................................................................................................................................................. 129 François-Marie Bréon, Co-Author, 5th Report of the GIEC Roundtable 1 Local Governments driving the fight against climate change................................... 137 1. Recent european objectives and changes to structural funds. ............................... 139 2. Prime movers among local governments........................................................................................ 143 3. The LIFE programme................................................................................................................................................. 151 4. Q&A Session......................................................................................................................................................................... 153 Roundtable 2 Building renovation to prevent fuel poverty and improve energy-climate efficiency........................................................................................................................................................................................ 157 1. Brussels: a pioneering capital......................................................................................................................... 159 2. The role of the department of Essonne in territorial governance in building renovation. ............................................................................................................................................... 163 3. The social states of energy renovation................................................................................................. 167 4. The social, economic and financial stakes of thermal renovation..................... 169 5. France’s policy on the energy renovation of buildings...................................................... 173 6. Q&A session.......................................................................................................................................................................... 177 Roundtable 3 Sustainable mobility and solidarity – changing practices through information......................................................................................................................................................... 181 1. The SuperHub project, Barcelona ........................................................................................................ 187 2. Transport governance in the greater Paris region................................................................. 191 3. Changing mobility demands.............................................................................................................................. 193 4. Q&A session.......................................................................................................................................................................... 197 119 conference proceeding - european climate project conference Actes du colloque proceeding - projet - european européen climate project Climate Roundtable 4 Mobilising teams and citizens on climate for the long-term....................................... 201 1. Citizen engagement in their territories................................................................................................ 203 2. People CO2Cero project (Soria, Spain).................................................................................................. 207 3. Citizen engagement through civil service......................................................................................... 211 4. Q&A session.......................................................................................................................................................................... 215 Concluding Remarks............................................................................................................................................................ 219 Claire Robillard, Vice-President, Conseil général 91, responsible for the sustainable development and solidarity of the environment, agriculture 120 Opening address 121 conference proceeding - european climate project conference proceeding - european climate project The meeting opened at 9.40 am. The animation is provided by Mr. LOBRY Claire Robillard Vice-President, Conseil général 91, responsible for the sustainable development and solidarity, of the environment, agriculture I would like to thank the Institut d’Optique for hosting this conference in such a pleasant location. I would like to welcome you to the closing session of our seminar on changing living modes in our regions. Climate change is an issue for all of us here today. We regularly bear witness to dramatic events such as droughts, floods and hail storms, all of which are likely to become even more prevalent as we go forward. François Bréon will share the conclusions of the 5th IPCC Report later this morning. It would appear that we are no longer looking for methods to stop climate change but for solutions that will allow us to adapt to climate change. In the worst case scenario, we would like to contain global warming to 2° by 2030. This point has been repeatedly made at all the UN conferences. I am an optimistic person by nature and I would therefore rather highlight all the positive work that has been done. Nevertheless, climate change is a reality and it will be necessary to adapt to it. Governments appear to have finally understood the message that public policies have to be reviewed and revised as of today. Heads of state are tackling these issues today rather than placing them in doubt. They are preparing for the 21st climate Conference to be 122 123 conference proceeding - european climate project held in Paris in June 2015, with the aim of reaching an ambitious agreement. Unfortunately, disagreement remains as to the scope of the agreement, but hopefully the upcoming conferences in New York and Lima will bring us closer to a consensus. However, mindsets are changing, as demonstrated by President Obama’s recent announcement of a 30% reduction of greenhouse gas emissions by coal plants in the US. In China, the government appears to be evolving in a positive direction with respect to air pollution. In Europe, the european Commission presented a new series of objectives in January for 2013 with a 40% reduction in greenhouse gas emissions and an increase in renewables as part of the energy mix to 29%. All of those targets will be debated in the european Council next autumn. If approved, the european Commission will be a world leader in the climate change debate. I can only welcome the White Paper presented by the French Minister for ecology, sustainable development and energy, Ségolène Royal, in early June. The White Paper defines 5 ambitious objectives for action in the coming 10 years: • reducing greenhouse gas emissions in France by 40% in 2030 compared to the reference level of 1990 • reducing the use of fossil fuels by 30% • raising the share of renewables in the energy mix to 30% • reducing the share of nuclear to 50% of electricity production by 2025 • halving total energy consumption by 2050 compared to 2012 I equally welcome the fact that these ambitious objectives have been passed into french law. 124 conference proceeding - european climate project We have not, however, waited for this White Paper to take action. Citizens, local governments, associations and municipalities have been aware for some time of the need to take action, and steps have already been taken to adapt to climate change. In the context of this social, economic and ecological crisis, we have to invent new solutions and even a new model of society based on the energy transition. In this context, local municipalities have a key role to play, acting as engines for change in the field of transport, urban planning, housing, economic development, education, and social measures. The French départements act as the link between regions and organisations, and have also played a major role on the ground. Municipalities and local governments are even closer to the ground and play an important role in mobilising citizens. The Conseil général de l’Essonne has been very active in all these areas for a long time, and I am pleased to be able to rely on our President, Jérôme Guedj, who gives me full support in this field and for whom these issues are a priority. As part of Agenda 21 and the Climate Project, I would like to thank the european Commission for its support in this work, both in terms of funding and in terms of methodology. Adapting that methodology has not always been easy but the process has fostered cooperation. I would also like to thank the various European delegations involved in this project and the members of the Conseil général, who have followed the necessary methods required for this project. 125 conference proceeding - european climate project The climate Project adopted in 2010 went beyond the european objective of a 25% reduction in greenhouse gas emissions by 2020. The Conseil général de l’Essonne wanted to show how it was possible to reduce emissions at the local level by relying on partners. We have organised our approach around 5 topics : development of eco-activities, innovative energies, sustainable building techniques for renovations and new builds, citizen information on alternatives to car use, and the reduction in greenhouse gas emissions. All of themes were first of all deployed in-house so that we would act as a model for others. We have also revised our own energy saving targets upwards, and raised the energy efficiency of our own buildings. Our aim was to improve our energy mix, using renewable energies such as geothermics. Due to our social role, the départements have a key role to play in terms of fuel poverty – households that cannot afford to heat their homes. We have to play a key role in this in our public policies putting the focus on improving energy efficiency in social housing. As fuel prices have been increasing, the most disadvantaged households are even more fragile today. We have to take into account the cost of travelling to work, and have therefore been developing alternatives to the use of individual cars. conference proceeding - european climate project The municipalities are also very active in the use of sustainable buildings and renewable energy. Citizens themselves are entering the momentum with the boom of car sharing, eco-schools and families with positive energy. All these actions demonstrate that attitudes are changing and provide optimistic insight in the ability of humans to change and adapt. As the cartoonist Gébé said, this is the «contagious happiness of individual initiatives.» There is no need to feel guilty for acting, I think this is the wrong lever. We need to be supported, but also encouraged and valued in our daily actions and this is the real role of local public service offered by the community. As elected officials, regardless of the territorial level, we have a duty not to forget the everyday life and the realities of life, we have a duty to integrate this daily routine into policies that we implement. On the issue of climate change, as on other issues, communities are taking action. But this particular issue is foremost a public service mission, a vital mission for the future of our societies and our cultures, a true mission of general interest. And we can all be proud of a day like today, to serve the public interest. Thank you to all. We are working on sustainable buildings, air quality, and the recycling of waste. In that way we can encourage the development of a circular economy. At the département level, we have to set the example in sustainable buildings and sustainable housing. To that end, we have a number of experimental actions underway that will be described later today. 126 127 conference proceeding - european climate project Jean-Michel Lobry Things are moving, fortunately. The conclusion of the IPCC report is that we are shifting from hypotheses to certainties, and it is therefore crucial that we make progress and change. The key word today will be accelerating our actions on the ground. Europe is encouraging us to speed up these actions and schemes. The horizon 2020 programmes are very much focused on sustainable development and the circular economy. These are all topics that matter to you and that provide a framework for your own policies. We are already mobilised but our speakers will show us how to speed up that action. You should also note that a sketch artist will be transforming our work into sketches that will be presented to you throughout the day. This morning we will focus on 2 topics that are at the heart of our concerns. First, the attitudes and roles of local municipalities and other players. How can they help drive the adaptation to climate change? Second, one of the 5 themes of the Climate Project : fuel poverty and the energy efficiency of buildings. This afternoon will be devoted to 2 other topics: mobility and involvement of the various local players (in particular, citizens). If we are to accelerate our actions we need to have a very well structured project management approach. I will ask our speakers to introduce themselves with a few words on what they expect to get out of our meeting today. 128 conference proceeding - european climate project Gilles GUERRIN, ADEME Ile-de-France I am interested in the renovation of buildings, in particular the Essonne scheme, which will be presented by Frédéric Petitta during the Roundtable. ADEME has great expectations for this pioneering initiative in the Greater Paris Region. From the floor I am interested in the feedback from the ambitious Essonne scheme. From the floor Our climate plan is currently being approved by our local authorities. We also have a major project on fuel poverty and building renovation. I am therefore interested to hear what our neighbours are doing in this field. From the floor We provide support to the cities and towns in their implementation of the Climate Plan. I am therefore interested in seeing how this works in other areas. The Climate Plan is being deployed very slowly on the ground. The DDT is struggling to make progress here. From the floor I am here today with 3 colleagues from Mali, as we have a cooperation programme with various cities and towns around the world (Mali, Quebec, Tunisia and soon Haiti). 129 conference proceeding - european climate project conference proceeding - european climate project From the floor, Mali Representative I am very pleased to be here today where I hope to learn about ideas as to what could be done in African countries. From the floor, Health Organisation Essonne I am interested in all the health aspects of the issues that will be addressed today. I am also very interested in hearing about citizen involvement. From the floor, Communication Director, Essonne We work with local educational communities and municipalities in the context of the digital age. I am delighted to be here today. Keynote speaker François-Marie Bréon Jean-Michel Lobry We will now turn to François-Marie Bréon, who will provide the latest news and information, in particular from the IPCC’s most recent report. Hundreds of scientists were involved in that 5th report and we are all very interested in hearing your overview of their work. 130 131 conference proceeding - european climate project conference proceeding - european climate project François-Marie Bréon Co-Author, 5th Report of the GIEC I am a climatologist currently working as a researcher in a CNRS CEA laboratory, located only a few kilometres away from our venue today. The IPCC is composed of 3 different groups. I am a member of one of those groups, which explores the state of affairs in the climate sciences. The group is made up of approximately 200 climatologists like myself. We look at the existence of changes: what we understand about those changes and what we still do not understand. We also consider what is likely to happen in the future in terms of climate change. A second group looks at the consequences of climate change – its possible impact on agriculture, housing, health, and society at large. The third group is concerned with solutions for adapting to and limiting climate change. Jean-Michel Lobry You are in the centre of all this and could provide further information on what is at stake and what actions we could take at the regional level. The 5th report seems to show that we are definitely heading towards a situation of +4° higher by 2100. François-Marie Bréon Our group attempts to calculate the likely temperature of the planet on the basis of the amount of CO2 in the atmosphere. The 4° level would be reached if there is a very high level of emissions. 132 133 conference proceeding - european climate project If we are able to limit our emissions in a drastic manner (for example, to zero by the end of the 21st century), we should be able to limit global warming to 2°. That is considered as an acceptable level of warming, in contrast to 4°, which would be disastrous. The changes that we previously saw over a period of 10,000 years are now occurring in just over 5 years. Jean-Michel Lobry Will we be able to avoid climatic disasters and events such as changes in agricultural production or disappearance of certain species? François-Marie Bréon No. I do not think we will be able to avoid that. There will be disasters even at +2°. Sea levels will rise and there will be major displacements of population. However, this will be more manageable than a +4° increase. Jean-Michel Lobry What are the crucial areas in which we should be working in order to achieve some changes? Do we still have time in which to take action? François-Marie Bréon Yes, we do still have sufficient time to bring global warming down to +2°. It is not going to be easy but there are 2 elements that we need to keep in mind. First, we can change our behaviour and 134 conference proceeding - european climate project our consumption patterns. The greatest proportion of energy consumption occurs in the transportation sector and in the heating sector. We therefore need to take action with respect to housing, for example, through better insulation, energy efficient buildings and so on. It is also necessary to take action with respect to transportation systems where the focus should be on collective transport systems. Major changes are being made to introduce clean transport lines, electric cars, and bicycle paths, etc. Second, we can change the way we produce energy. Increasing the share of renewables in the energy mix only makes sense if we bring down greenhouse gas emissions. Germany, for example, is not following the right path here. Certain positive measures have been taken at various levels. However, they remain limited in scope. It is not easy to change people’s mind sets overnight. For example, collective housing would be more energy efficient from a climatic point of view but most people prefer to live in individual houses. There is much resistance to this as it would involve a major change to living patterns. Similarly, people do not want to use public transport as they believe it is too slow or too uncomfortable. It is therefore necessary to consider measures that would make public transport more attractive – air conditioning, for example. Jean-Michel Lobry From your point of view as a scientist, which areas should receive priority focus in order to help accelerate the necessary changes? 135 Actes du colloque - projet européen Climate François-Marie Bréon I believe that we are not going in the right direction. In the name of limiting climate change we are introducing laws, some of which are totally counter-productive. For example, it has been announced that the share of nuclear in France’s energy mix is to be reduced. I cannot see any rationale to support that. Today, France is one of the better examples of all industrialised countries in terms of its greenhouse gas emissions. It enjoys that position because 80% of its electricity production comes from nuclear energy. Personally, I do not believe that increasing the share of renewables will lead to a drop in greenhouse gas emissions – quite the opposite in fact. Much is being spent on photovoltaic panels, and I believe that money would be better spent on insulating buildings. Our electricity does not emit greenhouse gases. Jean-Michel Lobry Next year, Paris will host a conference with the aim of developing an international agreement on climate change. What do you expect from that conference? François-Marie Bréon I hope that the countries will reach an agreement to share in the efforts we are making. The planet does not care which country is producing the emissions, whether it be China, India or the United States, and we simply have to bring the volume of emissions down overall. The US argues that China’s emissions are rising 136 Actes du colloque - projet européen Climate dramatically and that China must therefore make an effort. China responds that the level of greenhouse gas emissions is due to US activities over the past 50 years. If these two countries refuse to shift their positions, no progress will be made at all. We will all hopefully reach the awareness that action is required by all countries. It is also necessary to ensure that any agreements reached are actually respected. That has not always been the case in the past, as demonstrated with the Kyoto protocol. Jean-Michel Lobry Greenhouse gas emissions are still on the rise. Do you think they will continue to increase? François-Marie Bréon Yes, and at a very rapid rate indeed. Emissions have increased faster in the 21st century than they did at the end of the 20th century. Jean-Michel Lobry What are your views with respect to measures that can be taken at the local level? Do you feel these actions are on the right path? François-Marie Bréon I am not a specialist in this field. It will all depend on the efforts that are made by each and every person, and at each and every level of government. I personally use a bicycle whenever I can, 137 conference proceeding - european climate project and my priority would be to build cycle paths. Someone else may have a different priority. Actions taken by local governments and municipalities should help foster such individual efforts. Actes du colloque Actes du national colloque - Bientraitance, De la - projet européen Climate réflexion à l’action Jean-Michel Lobry That brings us to the subject of our roundtable : what exactly is your road map for municipalities and local governments? Claire Robillard I appreciate François-Marie Bréon’s frankness and forthright approach. That is very important in raising awareness at the local level, without however making people feel guilty. We should not forget that all of these individual actions make a difference and we should all play our part in this process. We must produce a message that is accessible to the public. The early IPCC reports were not very transparent and were not easily understood by everyone. That has now changed, and I regard that as a positive development. Roundtable 1 Local governments driving the fight against climate change Jean-Michel Lobry Would you agree with our introduction that highlighted the importance of accelerating all these actions? François-Marie Bréon Absolutely ! 138 139 conference proceeding - european climate project Members of the roundtable : Mette Quinn, Head of the Finance, climateand deforestation Unit, climate action directorate general, european Commission Claire Robillard, Vice-President, Conseil général 91,Responsible for sustainable development and solidarity, of the environment, agriculture Gilles Berhault, President, Comité 21 Régine Lange, AFCCRE Bureau member conference proceeding - european climate project 1 ecent european R objectives and changes to structural funds Jean-Michel Lobry I would now like to welcome our 4 speakers to this first Roundtable session on the approach taken by local communities in the fight against climate change. We are very pleased to welcome Mette Quinn, Head of the unit on climate action at the european Commission. What are your views on the actions that have already been launched by the Conseil général de l’Essonne? Mette Quinn I am very impressed by what I have seen of your climate Project. It is very important that action takes place at the local level. Policies can be set in Brussels but it is at the local level that mindsets can be changed and behaviour modified. Jean-Michel Lobry Brussels is actively launching actions on sustainable development, the circular economy and climate change. Last year, the european Commissioner confirmed all this at the Paris Meeting. Would you provide some background on the European commitments, goals, targets, and ambitions? We can thereby have a better indication of how actions at the local level fit into this framework. 140 141 conference proceeding - european climate project Mette Quinn Some years ago, the European heads of government decided on the strategy for 2020 some year. That strategy was based on 3 targets: reducing greenhouse gas emissions by 20%, reducing energy consumption by 20%, and increasing the share of renewables in the energy mix by 20%. All of that was targeted for 2020. That is the current policy and we are well on the way to achieving those objectives. We are already very close to the reduction on greenhouse gas emissions and will be far beyond the target in 2020. Regarding the target on renewables, we will also reach the 20% target in Europe. The main challenge relates to the reduction in energy consumption, where we are unlikely to reach our target. We will probably reach only 17%, at best, and much more action will be needed on reducing the energy consumption of buildings and industry, in particular. Jean-Michel Lobry Will the european Commission therefore revise these objectives? Mette Quinn The Commission made a proposal in January with respect to the strategy to 2030. We need a longer-term vision to enable industry and individuals to adjust those policies. The new targets that are proposed for 2030 are a reduction in greenhouse gas emissions by 40%, which will be in line with the overall objective for 2050 to reduce the consumption of fossil fuels by 80% to 95%. There will probably also be a target for renewable energy to account for 27% of the energy mix. 142 conference proceeding - european climate project Jean-Michel Lobry That brings us to the subject of our roundtable : what exactly is your road map for municipalities and local governments? Mette Quinn The effects of climate change will be felt at the local level. It is therefore important that cities and municipalities take action at that local level. At the European level we have a government of Mayors initiative, with over 5,700 cities having signed up to reduce their greenhouse gas emissions by at least 20% by 2020. They will do so by establishing very concrete action plans and following them through. There is also an obligation to report on the progress made every 2 years. I would very much encourage you to participate in that network, if that is not already the case. There is much to be learnt from the actions undertaken by your counterparts at the european level in the areas of transport, energy efficiency and so on. It is important to take an integrated approach, working across the different policy areas. We have also launched a new initiative concerned with adapting to the changes that are already underway. We encourage municipalities to set up adaptation strategies. What do they need to do within their cities or regions in order to address the changes that we already see or expect in the coming years? This initiative will be launched in Brussels in October. Our aim is to have at least 50 cities signed up on that date. That could be an interesting opportunity for such a pioneering region as Essonne. 143 conference proceeding - european climate project Jean-Michel Lobry I will now ask Régine Lange to react to those comments. conference proceeding - european climate project 2 rime movers among P local governments Régine Lange My organisation, AFCCRE, is a national body with 1,500 members representing regions, départements and towns, including Essonne. We play a role in all the actions and policies undertaken by local government. We are also part of the government of Mayors initiative mentioned above, and we work on the concept of sustainable cities. We try to ensure that the contribution of local governments is better recognised at the european level. We also want to play a role in the actual setting of objectives and legislation. Local communities play an extremely important role in reducing greenhouse gas emissions. 70% of public investments are made by these local bodies, and their role is becoming even more crucial and strategic. That role should be recognised at the european level. In addition, this should be a bottom-up or grassroots level movement – recognition of what is being done at the local level. For example, the most recent proposal is for a 40% reduction in greenhouse gas emissions by 2030. However, when it comes to concrete actions such as energy efficiency that are played out at the local level, the proposals are much more vague. 144 145 conference proceeding - european climate project Jean-Michel Lobry Do you believe we are on the right track at the local, national and European levels to allow local authorities to implement all of these objectives at their local level? Gilles Berhault It is important that everyone be given the resources to act. In that way, these approaches can be brought into the mainstream. Since the Rio conference we have been talking about climate change, and have invented nice sounding solutions. However, those solutions are not at the right scale to address the changes and challenges that we face. It is now time to change this model and invent a new approach. The Rio conference was held30 years ago, at a time when Internet did not exist and we did not have 7 billion mobile telephone subscribers. We now live at a time of greater individuality, and decisions therefore have to be made at the individual level. This individualisation has to be transformed into something positive. We should see this as an opportunity in which local governments have a very important to play, with full involvement of people at the local level. At Comité 21, therefore, we are reinventing the multiplayer model. Our aim is to make people feel more positive about the future; having a doom and gloom approach will not help us make progress. We have to help people understand that taking action for the climate is possible and not doomed to failure. 146 conference proceeding - european climate project I would therefore like to thank Conseil général de l’Essonne for this opportunity to explore all of these issues. It is only by acting locally, for example by organising such highly ambitious local meetings, that we will be able to take actions that are genuinely effective. Jean-Michel Lobry Mette Quinn noted the necessity of taking an integrated approach. Brussels is perhaps not a good example of that. Is this a concern for Essonne? Claire Robillard This has been a long haul, and it takes a long time for decisions to be implemented. We had to ensure that the various departments were working together. That was our approach when we started Agenda 21. We revisited all our activities with respect to sustainable and social development. The Conseil général de l’Essonne is a key player in social policies and we therefore wanted to make a significant impact on social issues, such as fuel poverty. We have been working on this for many years now, and have set the momentum going, initially on a voluntary basis but with greater involvement and improvement as we have progressed. Gilles Berhault It has worked in practice, although we clearly still have a long way to go. As we go forward we need greater implication across all the 147 conference proceeding - european climate project different levels involved. In the past, we worked in a very different manner. Today, we all have to think in a global manner but at the same time from an individual perspective. COP21 will be held in Paris in 2015 and will act as a pre-Kyoto conference. This will require a re-invention of diplomacy and the adoption of a matrix approach. We can no longer simply impose objectives from above, setting sanctions rather than adopting solutions. We want to come up with a concept that we could call the Universal Exhibition of Solutions. The Grand Palais has been booked for this event, and we hope to showcase some of the solutions that have been developed by companies, municipalities and other actors. That is how we intend to have a positive impact on negotiations rather than by putting pressure on the different parties from above. Jean-Michel Lobry You referred to the need to acknowledge the role of local authorities in defining policies. Are you also calling for new sources of direct funding? Régine Lange We need to acknowledge the key role played by local governments in the reduction of greenhouse gas emissions. That sounds simple, but it is very difficult to achieve this at the level of international negotiations. A number of networks of regional authorities already exist today and have been working on reaching an internal consensus and speaking with one voice. In contrast, 148 conference proceeding - european climate project at the national level, nations are still struggling to find such consensus. It is not only a question of more money. In international negotiations, the voice given to local municipalities is highly limited. They tend to be considered at the same level as NGOs and do not have the same impact as nations and governments. We will be able to influence governments if we can speak with one voice. We can also play the role of a facilitator in this process. We are therefore justified in calling for the funds to be shared in a different manner. Gilles Berhault We are all aware of the issues. Our job now is to make progress with respect to the solutions. The situation is probably further advanced at the local level because we are not engaged in political game-playing. We have 195 countries at different stages of development, and with different languages, histories and cultures. It should also be remembered that not all local authorities operate within a democratic framework. This is therefore a difficult and complex process. During the COP meetings, it is not France that will be negotiating with the 195 countries but Europe. Europe will preside the conference and play a key role in its operation and outcomes. We are still not sure which country will be presiding in Europe at the time of the conference. Again, this will be a very complex and technically challenging negotiating process. The more I learn 149 conference proceeding - european climate project about this process, the more respect I have for the Sherpas who are involved in the negotiations. Mette Quinn I confirm that the EU is a playing an important role in the international negotiations on climate change. It is good to see that the role of cities is also being increasingly recognised, including in terms of the actual negotiations. That also lends a very practical perspective to the negotiations. Let us hope that the Commissioner, to be appointed after the summer, will be as dynamic as the current one. Finally, I would note that this increased role and involvement of cities is a worldwide phenomenon. It is taking place all over the world – in South America, Asia, Africa, Europe – – and all these cities are aiming at the same objectives. I believe that this bottomup process will be extremely effective in delivering results. Régine Lange We are relying on Europe to act as a leader in these international negotiations. By adopting a very ambitious objective within Europe (the 40% reduction target), we will gain further legitimacy as a leader in the negotiations. Jean-Michel Lobry Our final topic is concerned with the challenge of harmonising all the actions that are already underway without adding further 150 conference proceeding - european climate project complexity to the system. How can we ensure that we do not have gaps and overlaps in the system? Gilles Berhault We live in a diverse world that is far from being standardised. The aim is to encourage people to take initiatives. If our approach is too standardised we will break that grassroots momentum. For example, the circular economy involves saving resources and a total break with 20th century economies that were driven by compulsive consumption. We need to take small steps and listen to what people want to do. With 9 billion inhabitants in the world, I am optimistic that we will reach our goals. Jean-Michel Lobry You presented 5 very clear plans of action. What is your feedback on the experience and what would you have done differently today, with the benefit of hindsight? Claire Robillard That is a difficult question to answer. I believe that there is not much that needs to be changed in the plan. We began by trying to be role models for ourselves and for the partners we work with. We worked through all the issues in close relationship with our partners. We shared information, experience and know-how, and we also shared a common vision of the future that we wanted to develop. We did not aim to change society overnight. However, we 151 Actes du colloque - projet européen Climate focused on master plans, consistency and recycling for the entire département on the basis of cooperative networks. We allowed those networks to develop almost spontaneously and took advantage of all the positive initiatives that emerged. We also talk about fuel poverty, as that is part of our Agenda. We have set up Sustainable Development Clubs for school children, as a way of raising their awareness from a very early age. Actes du colloque - projet européen Climate 3 he LIFE T Programme Jean-Michel Lobry Would you comment on the Life 2014-2020 project? Mette Quinn The project was submitted under the name LIFE Plus. We now have a new framework for 2014 to 2020 for the next LIFE Programme. The budget has been increased to €3.4 billion – the only programme within the entire EU budget that was increased since the last budget. We can therefore be very proud of that. A new feature is that climate change has been given its own priorities and its own sub-programme. €900 million will therefore be dedicated to climate action alone, divided between 3 different priority areas: reducing greenhouse gas emissions, adapting to climate change, and governance and information activities. Most of the funds will be devoted to the first 2 priority areas. We have just launched the first call for 2014, which will remain open to 16 October. Calls will then be made each year. For 2014, we have issued several climate policy priorities for the projects. In the mitigation area, we are focusing on land use and agriculture, an area that is neglected in the other actions underway. We would like to see more action in the area of farm management practices and strategies for better land management in Europe. We have 152 153 conference proceeding - european climate project another theme focused on sustainable biomass – both production and consumption. Finally, we have a focus on the Common Agricultural Policy, experimenting measures that can be included in future Policies. In the adaptation area, the underlying theme is urban adaptation. The aim is to encourage cities and municipalities to develop adaptation strategies. Funds will be available to carry out vulnerability assessments of regions or areas. In the governance and information area, the focus is also on urban adaptation and land use, as well as on trans-regional and transnational projects that evaluate climate strategies and policies. Over and above these 3 priorities there is a focus on transferability and replicability at the transnational level. The aim is to ensure that results are not limited to one region but are transferred to other regions. In the past, the LIFE projects have been considered as successful but they have not had value beyond the actual project. New projects will therefore be evaluated on their capacity to engage with other regions and countries. We also encourage larger projects with a higher impact. Transnational projects are not an obligation but they will be highly evaluated. Finally, we will have a much greater emphasis on indicators from the very beginning. In that way we can ensure that their impact on climate objectives will be measured. 154 conference proceeding - european climate project 4 &A Q session Jean-Michel Lobry I would now like to open up the floor to questions and comments from the audience. From the floor, Conseil général de Val de Marne I see that you are focusing on intelligence. How can we ensure that humans continue to react intelligently when they are faced with catastrophic situations? How can we ensure that they do this in anticipation of the catastrophe rather than waiting until it is too late? Claire Robillard noted the need for a certain scale. France is currently undergoing a process of territorial reform, which has probably come at a bad time in the context of the issues that we face. Régine Lange France’s current context is indeed quite complex. The issues of energy, climate, air quality and so on are now in the hands of the regions, and that will be a major challenge. The regional plans for sustainable development, which include air, climate and energy, will have to be rolled out in a consistent manner. A whole new system of governance will have to be re-invented to ensure coordination by public bodies at the territorial level. 155 conference proceeding - european climate project From the floor My home is a passive energy building. We talk about houses having breathable shells, but concrete buildings cannot breathe. What can we do to improve our construction methods given that 40% of all greenhouse gas emissions come from the concrete that we use? conference proceeding - european climate project for all my energy needs. I made that choice because I had the resources to do that. We will have to change the financing model that is available. Jean-Michel Lobry We will now move to our Second Roundtable. We also have a network of Energy Information points that operate on the basis of intermediation: someone has energy, and someone provides energy. We are now living in a new society where people have no real feel for materials or for doing things with their hands. How can we make people more aware of the differences between the virtual world and the physical world? Gilles Berhault I do not agree that the virtual and the physical are completely separated. We now live in a world of communications, and I believe that this new world is based on a more horizontal approach than was the case in the past. We are seeing new trends and models emerging that represent pleasant living conditions and have the benefit of being low carbon. The real issue is how we achieve the transition from one to the other, and how we fund that transition. This is where the crux of the matter lies. From the floor My home is a virtually passive energy building. It cost me a lot to build but, in 10 years’ time, it will cost me only €400 per year 156 157 conference proceeding - european climate project Actes du conference colloque Actes du national colloque proceeding - Bientraitance, De la - projet - european européen climate project Climate réflexion à l’action Roundtable 2 Building renovation to prevent fuel poverty and improve energy-climate efficiency 158 159 conference proceeding - european climate project Members of the roundtable : Grégoire Clerfayt, Head of energy Division, Brussels institute for environmental management Joëlle Colosio, Director, ADEME Ile-de-France, Raphaël Claustre, Director, CLER Frédéric Petitta, Vice-President, Conseil général de l’Essonne, Responsable for housing and habitat conference proceeding - european climate project 1 russels : B A pioneering Capital Grégoire Clerfayt I was very pleased to hear this morning’s discussions, which reflect many of my own concerns. The bottom-up approach that encourages and enables people to act is preferable to imposing actions from above. That is the best way to ensure success. With respect to Belgium, it is important to remember that this is a country that is made up of separate regions that act very much like mini-nations. Brussels itself covers 162 km2 and has a population of 1.1 million. Jean-Michel Lobry I understand that a new law on building and construction was introduced in 2008, and a call for bids was launched with respect to the creation of “exemplary” buildings. What exactly did that involve? Grégoire Clerfayt In 2004, the new government included a Green Minister and a formal energy policy for the first time. Our ambitions were defined by Kyoto and we knew that we had to make much more progress. When you change a building’s roofing system, for example, you are taking action that will last to 2020, 2030 and even 2040. 160 161 conference proceeding - european climate project It is therefore important to do the best possible today from a technological and economic point of view. We launched a tender for exemplary buildings – something that could be achieved relatively simply and relatively economically, and that would also be integrated into the existing environment. We agreed to pay €100per square metre for those that were selected. The project’s success was way beyond our expectations. It has since been repeated 6 times, and today covers 270 exemplary buildings. Jean-Michel Lobry I see that the aim was to work towards sustainable construction methods, with a focus on the life cycle of buildings. How did that work in practice? Grégoire Clerfayt Our primary objective was to work with consumers and citizens at the grassroots level. We launched the Plage Programme with the aim of reducing energy consumption for existing buildings. The target was to consume less than 1 tonne of CO2 per year, and that target was reached. We set up support systems, including facilitators, to help people reduce their energy consumption. Second, we wanted to take full advantage of our existing know how through the use of open source information. We provided 15,000 hours of training for prescriptors and so on. Third, we wanted to extend the notion of the exemplary building to the public authorities. Since 2010, all new or renovated public buildings in 162 conference proceeding - european climate project Brussels must be passive or low energy consumption buildings. Finally, it was necessary to provide support to the building and construction sector. Brussels, like many other developed cities, suffers from unemployment levels today, particularly among the young, and this could be one way of addressing that issue. Jean-Michel Lobry Would you provide further information on your environmentemployment plan? Grégoire Clerfayt We began with the exemplary building plan in 2009. We then introduced the objective of reaching passive energy standards by 2015. However, industry advised that this would not be possible. We therefore set a framework for public-private discussions to identify what would be necessary to reach that goal. This led to the creation of the Alliance Plan based on a series of workshops among all the different actors involved. A number of proposals emerged from those workshops and funding was provided to support companies in their awareness raising and training endeavours. This has not been a revolution but a gradual transition. Jean-Michel Lobry Your bottom-up methodology is of great interest. Based on the workshops, we can see that 64 actions have emerged. 163 conference proceeding - european climate project Grégoire Clerfayt The training workshop was aimed at builders who need to be trained in the new insulation techniques for walls and roofing. We worked on teaching, vocational training, R&D and support tools. In that way, we address all of the company’s needs during its life cycle. Of course, smaller companies and individual artisans still face issues in finding the time to undergo the training that is necessary to shift to passive housing construction and renovation. Jean-Michel Lobry What is your initial assessment of this measure? Grégoire Clerfayt Our first conclusion is that people are now talking to each other, which is contributing to the integrated approach that we all seek. Second, people are working together on co-construction projects, which is quite an advance on the past situation. Frédéric Petitta The Brussels experience has had remarkable results. The project grew out of a very strong ambition, and the results achieved on the ground went far beyond the initial expectations. conference proceeding - european climate project 2 he social states of T department of Essonne in territorial governance in building renovation Frédéric Petitta We have embarked on a wide-ranging project to refurbish a large number of existing buildings. That is in line with our sustainable building Charter that we launched some years ago. We are currently the only département in France to devote so much time and energy in creating a platform for energy renovation. Our initial idea was to bring all the stakeholders together in order to increase the number of renovations of buildings that were not energy efficient. In October, we will launch the Essonne platform for energy renovation called Renover Malin or clever renovating. We are optimistic that we will thereby improve the level of comfort of the inhabitants of Essonne, as well as addressing the environmental emergency that we face today. Jean-Michel Lobry Would you provide further details of your clever renovating programme, which I believe has got off to a good start? 164 165 conference proceeding - european climate project Frédéric Petitta That was possible because of our long history of energy renovation and sustainable construction. A few years ago we opened the Maison de l’Habitat, which plays a very active role in our region. As part of that framework, we launched the Clever Renovating programme as a way of addressing the different difficulties and obstacles faced by individuals in the area of energy renovation. Jean-Michel Lobry With respect to the professionals involved in construction, do you believe that obliging them to obtain accreditation will help improve the situation? Frédéric Petitta One of our objectives was to take advantage of the opportunities that are offered in business terms by embracing the concept of energy renovations. It is a win-win situation for everyone involved. On the one hand, the living conditions of our populations are improved. On the other, we can develop jobs within the building sector. Over time, more and more people have come on board as they realise the benefits that can be generated by such an approach. Jean-Michel Lobry conference proceeding - european climate project Frédéric Petitta We believe that is was very important to sit down with and listen to all the stakeholders involved. We wanted to understand all the different issues faced by the stakeholders and to encourage them to talk among themselves. I very much believe that this is a question of collective intelligence. It was also very important to prepare the project well. It took us over 18 months to prepare this project and all the related tools, including the website and so on. Ultimately, the scale of the clever renovating project has become much more ambitious than originally planned. Joëlle Colosio The Materials Library was set up with the support of ADEME. The Conseil général de l’Essonne has carried out a remarkable project, and ADEME is pleased to have played a role in providing support to that project. This is the first such platform to be set up in the Greater Paris Region. In practical terms, ADEME provided €190,000 in support over 3 years, as well as advisory support. We work on the basis of calls for tenders and expressions of interest. Depending on the maturity of projects proposed, we fine-tune the support we provide. Jean-Michel Lobry We will now turn to the Habiter Mieux or Living Better Programme. What advice would you give to other regions that are interested in pursuing such an approach? 166 167 conference proceeding - european climate project conference proceeding - european climate project 3 he social states T of energy renovation Laetitia Mirjole The ANAH is involved in targeting the poorest and most disadvantaged households via the various Conseil générals in France. It is a complementary project to what has been described above. It is a renovation programme for those living in the most disadvantaged households who cannot afford to renovate their buildings : in the Greater Paris Region, this refers to couples with a combined income of under €35,000 or €50,000 for a family with 2 children. ANAH provides approximately 35-50% of subsidies for the Living Better Programme, with a cap of €20,000. Jean-Michel Lobry The programme appears to work well with respect to individual housing but the situation is less clear for apartment buildings. Why is that ? Laetitia Mirjole The programme has accelerated quite rapidly. Last year, we helped over 35,000 households to renovate their buildings. In 2014, we have already reached 18,000 households to date. For such cases of individual housing, a single contractor is sufficient to carry out the renovation works. Of course, when it comes to 168 169 conference proceeding - european climate project apartment buildings, the situation is more complex and reducing energy consumption, for example through insulation works, has a low priority on people’s agendas. Jean-Michel Lobry Do you work at the local community level in order to get this momentum going? Laetitia Mirjole ANAH works in conjunction with local municipalities, targeting a given problem in each locality. Jean-Michel Lobry Do you also play a role in the clever renovating Programme? Laetitia Mirjole We work on a complementary basis to that Programme. Frédéric Petitta I would like to note that the DDT is part of the steering Committee for that programme. When it comes to the most disadvantage households, we have entered into arrangements with various banking organisations with a view to introducing the concept of micro-credits. We are working hand in hand with the government on this and other related issues. 170 conference proceeding - european climate project 4 he social, economic T and financial stakes of thermal renovation Jean-Michel Lobry It would seem that disadvantaged households are a priority, particularly given the rising costs of energy and the growing issue of fuel poverty. Raphaël Claustre CLER is a network of 220 associations, local municipalities, training associations, and small businesses. Its focus is improving the energy efficiency of homes. Fuel poverty is a national priority. By 2030, it is estimated that 632,000 jobs will have been created by the energy transition. In terms of the energy bill for France, that was estimated at €69 billion in 2013, which is equivalent to €2,000 per year and per household. It is also equivalent to the country’s trade balance. In terms of real estate values, a recent French study shows that homes that have reached a certain level of energy efficiency are valued at 10-28% more than those that have poor levels of energy efficiency. This refers to both resale value and maintenance costs. In terms of the social aspects of energy efficiency, we know that fuel poverty is a rising problem that results from poverty, poor 171 conference proceeding - european climate project quality housing, and low levels of energy efficiency. It is estimated that 3.8 million households suffer from fuel poverty in France. That is, they spend more than 10% of their income on energy. conference proceeding - european climate project Laetitia Mirjole The living better Project has provided support for the renovation of 70,000 homes. This is equivalent to €1.3 billion of work by artisans. Jean-Michel Lobry How can we transform that expenditure into an investment and a creation of value? Raphaël Claustre First, it is necessary to provide access to information that is objective and adapted to householder needs. This has to be organised at the local level. Second, we need to have a high level renovation offer based on well-trained professionals and artisans that are able to propose an integrated offer. Again, the local municipalities can play a key role in this momentum. Third, we need simple and effective access to financing solutions for households, in particular for the most modest households. Today, various support mechanisms are available but they are highly complex and overlapping. It is difficult for individuals to work their way around this system. Fourth, we need a powerful regulatory signal with respect to energy renovation. Finally, we need a clear and well-defined goal and governance. It is not possible to allow the market to do this alone. 172 173 conference proceeding - european climate project conference proceeding - european climate project 5 rance’s policy on the F energy renovation of buildings Jean-Michel Lobry Would you provide further information on the climate plans adopted by the various regions? What is the situation in the Greater Paris Region? Joëlle Colosio The Greater Paris Region is made up of 5 million households, including 20% social housing. A master Plan for improving energy efficiency was launched in 2011, indicating that it was necessary to make greater efforts with respect to the residential sector, which is responsible for approximately 36% of energy consumption. The habitat energy renovation Plan was launched in February 2013, with the aim of tripling the number of homes being renovated from 35,000 to 125,000 by 2017. In the Greater Paris Region, 45% of dwellings are classed E, F, or G, in terms of their energy consumption. That is, they are at the lower end of the scale. Jean-Michel Lobry You therefore have quite a challenge ahead of you. What are your priorities going forward? 174 175 conference proceeding - european climate project Joëlle Colosio We need to address these questions at a number of different levels. First, we need to play an advisory role, providing objective advice based on a very high level of expertise. It is important for individuals and professionals to have access to such information through our Energy Information Specialists, Materials Libraries, and resource centres. I can only encourage local municipalities to deploy such measures on the ground. Second, renovating 125,000 homes by 2017 can only be achieved by taking an industrialisation approach via local platforms developed in conjunction with local players. The platforms act as facilitators in terms of the bureaucratic processes and paperwork, and in terms of the necessary financial processes. Third, it is necessary to promote the involvement of local banking institutions, notably through the creation of a specific banking tool. Jean-Michel Lobry Would you comment on what you are doing with the banks? Frédéric Petitta We are pursuing our contacts with banking institutions, which play a key role in this process. It is necessary to secure the appropriate rates and durations for renovation loans. The head of the Finance Department of the Conseil général de l’Essonne has become involved in this process, and spends much of his time in discussion with the banking partners. 176 conference proceeding - european climate project Joëlle Colosio The french Minister for ecology, sustainable development and energy, Ségolène Royal, recently presented the government’s energy transition law, with energy efficiency as a key focus point. With respect to funding, the Minister committed to working with the various players as soon as possible. That new legislation is firmly based on what is already underway at the local and regional levels. The energy transition plan integrates all the issues and sectors that are involved, as well as the topics that have been raised this morning. The bulk of energy production in France is generated by nuclear energy. Nevertheless, it is very important to work on the development of renewable energies in addition to our work on energy efficiency. In particular, renewable energies could be used in residential heating. ADEME has therefore created a tool launched in January – renewable energy choice – to provide support to local municipalities and governments with respect to both energy efficiency and the implementation of renewable energies. That can help them make the right decisions in this area. The Greater Paris Region, for example, has considerable access to geothermal water and this should be taken into account when selecting the renewable energies that will be pursued. We also provide support to smaller municipalities through a network of energy sharing advisors. Finally, I would like to point out that the solar decathlon will be held in Versailles to 14 July, which will include the participation of various european countries. 177 conference proceeding - european climate project Laetitia Mirjole The better living Programme is deployed in each département through a system of innovation centres. These centres are run by ADEME, ADIL or ANAH depending on the target population, with the aim of providing them with the most appropriate and objective information for their situation. This can help guide people to undertake the most urgent renovation, and to help them understand and obtain the financial support to which they are entitled. Grégoire Clerfayt Belgium has set up a similar system in its energy homes network. We are all converging towards a common method that covers the technical and financial aspects of these problems. conference proceeding - european climate project 6 &A Q session From the floor My SME has obtained the european Eureka label. Our customers are local governments or companies, and we provide them with information as to their energy consumption and the reduction of greenhouse gas emissions. Reference has been made to the need to provide objective information, but it is also important to provide quality information. Most people have no idea about the water and energy consumption of their buildings. We worked with the Conseil général de l’Essonne on the climate Project with respect to government buildings and schools. The primary issue is always to provide aggregated, easy to understand information to our customers to help them improve the energy efficiency of their buildings. From the floor We have talked about not working in silos. However, we have not talked about the achievement of results. How can we guarantee results for the building community, which is one of their principal concerns? Second, we have not talked about maintenance, in particular for large-scale works. Should we not integrate maintenance needs into the initial design and investment proposals? 178 179 conference proceeding - european climate project Raphaël Claustre First, it should be possible to include a quality guarantee for the works. Of course it is not possible to guarantee the actual energy consumption of a building, as this will depend on the utilisation of the building and that includes too many behavioural variables. Second, maintenance costs are part of the operating costs that are included in our financial models. That is clearly part and parcel of the process. Frédéric Petitta The Conseil général de l’Essonne invests both in new builds and in renovation of existing buildings. We have been working with social housing on the potential gains that can be gained through such renovations. This also requires educating people as to how changes in their behaviour can also contribute to the reduction in energy consumption. To that end, we have created an awareness raising kit that will enhance the work of the platform. We would also like to develop a checklist for people when they are buying a home, reflecting all the parameters and criteria relevant to energy consumption, sustainability and so on. From the floor I would like to add some information on the energy efficiency guarantee. This is difficult to determine for individual homes but we have developed the first energy saving contracts for apartment buildings. The RGE standards relate to the energy performance 180 conference proceeding - european climate project of the building but are not sufficient in themselves. It is also necessary to train professionals in the sector as to the use of new types of insulation and so on. That training role has been taken on by the Praxibat programme, which is funded by ADEME and the Greater Paris Region. The energy efficiency guarantee is more applicable to office buildings, but also has to include the maintenance costs at the design stage. This is a mechanism that the Belgians have succeeded in deploying, with a real sharing of responsibility between architects, designers, the public authorities and builders. This is a model that could be further developed in France. From the floor Saint-Aubin is a small town with 700 inhabitants. I am interested in learning how municipalities can achieve energy savings in all municipal buildings. I am therefore very pleased to have attended this meeting where I have learnt much about these topics Laetitia Mirjole As an elected official, you have a major role to play in raising awareness among your constituents and in providing them with information on the mechanisms and measures that are available to them. Joëlle Colosio We invited all our local municipalities to take part in the Essonne Platform and share in the know-how that we have built up. 181 conference proceeding - european climate project Frédéric Petitta Absolutely. This is a tool for all local municipalities and I would hope to expand to neighbouring localities such as Evry or Val d’Orge. From the floor I was recently elected to a town of 3,900 inhabitants, and also appreciate all that I have learned today. We know that local governments operate under very restricted budgets. Anything that can contribute to savings is therefore very welcome. Frédéric Petitta We are aware of the financial difficulties faced by certain localities. Our tools are therefore aimed at contributing to savings in the operational budgets of those local governments. X Actes du colloque Actes du national colloque - Bientraitance, De la - projet européen Climate réflexion à l’action Jean-Michel Lobry That brings us to the subject of our roundtable : what exactly is your road map for municipalities and local governments? Roundtable 3 Sustainable mobility and solidarity – changing practices through information The meeting adjourned for lunch from 1.15 pm to 2.20 pm. 182 183 conference proceeding - european climate project Members of the roundtable : Jean-Philippe Dugault, Mobility Division, Conseil général de l’Essonne Laurence Debrincat, Head of general Assessment, STIF Xavier Rosello, Deputy Director, Barcelona transport Authority Marco Menichetti, Head of SUPERHUB Project, Fondazione Legambiente Innovazione Ithier Bonduelle, Head of multimodal information Systems, GART conference proceeding - european climate project Jean-Michel Lobry Where did you get the idea to create MobilEssonne? Jean-Philippe Dugault The Essonne mobility hub is aimed at providing a tool to facilitate people’s mobility while at the same time allowing them to measure – and reduce – their carbon footprint. It allows people to compare the various transport alternatives available to them. Jean-Michel Lobry What pre-conditions are required for such a platform to function well, from its design to its deployment? Jean-Philippe Dugault The tool is based on having access to a very high quality of information. That is crucial to how useful the tool is for commuters. We worked with all the local authorities and departments to obtain that information, which was then combined with information from other commuter organisations. We are currently at our second version of the tool, and it is updated on a very regular basis. The tool will be formally rolled out early next year. As well as information on energy consumption, the tool also includes information on tourism, cultural events, commercial matters and so on. Finally, it provides comparative information on the cost of the different transport options available. 184 185 conference proceeding - european climate project Jean-Michel Lobry What sort of economic information is provided? Jean-Philippe Dugault conference proceeding - european climate project Xavier Rosello I am very interested in all issues related to transport and mobility. Our role is to organise that mobility between residential areas and areas where business or leisure activities occur. We can show the different costs associated with using an individual car or using a car sharing option, for example. That can be important for people who do not have a car but are looking for job or seeking to attend a training programme. Laurence Debrincat We are very much in favour of such information programmes, and have quite a lot of information available on our own public transport Internet site and mobile app (ViaNavigo). That information is updated, almost in real time, and is freely shared with our partners. We allow our users to optimise their transport choices at the local level. We do that by adding considerable information that is specific to the local area. Jean-Philippe Dugault Our information tool will also be available as a smartphone app. Jean-Michel Lobry Let us now turn to Barcelona. What types of programmes are underway in your city? 186 187 conference proceeding - european climate project conference proceeding - european climate project 1 he SUPERHUB T project, Barcelona Marco Menichetti Barcelona’s SUPERHUB project relates to the Greater Barcelona Region. It is a european co-funded programme made up of 20 partners from 6 countries. The platform we are developing will be tested in 3 major cities: Milan, Barcelona and Helsinki. The core of this project is to provide a platform based on real time integrated mobility resources and information. We include environmental data and weather forecasts, and user preferences and needs. All of this is integrated to provide 2 main types of information and services. First, customised mobility information. Second, information for policy makers for use in their mobility plans for the future. The architecture is based on social networks and GPS generated information. People are the main protagonists of this project. They are at the centre of the tool, both receiving and providing the information on which the tool is based. For example, we draw information from Tweeter to understand where people are moving. We have already tested our journey planner with more than 1,000 users in each city. Jean-Michel Lobry Have you also included an indicator of greenhouse gas emissions? 188 189 conference proceeding - european climate project Marco Menichetti The journey planner includes a comparison of the transport options available in terms of their cost and in terms of their carbon footprint. We have been working on this project for the past 3 years, working closely with focus groups in order to understand and meet their expectations. We are providing a tool, and that tool has to be useful to them if they are to use it regularly. It also has to be fun to use. The platform therefore includes a game playing mechanism that allows them to be more effective and efficient in their choice of transport modes. Jean-Michel Lobry Is the tool already in operation? Xavier Rosello No it is still in the trial phase until the end of this year, in Milan, Barcelona and Helsinki. Jean-Michel Lobry Is there are critical size in terms of population or urban area covered for deploying such a tool. Xavier Rosello Size is not the most important criterion. Rather, it is necessary to have a multi-modal transport system. For example, Barcelona is a city of 190 conference proceeding - european climate project 1.6 million inhabitants in an area of 80 km2. 5 million trips are made every day, with 57% of those trips made on sustainable transport such as bicycles or on foot. 27%of trips are made using public transport, and only 15% using private means (cars, scooters and motor bikes). 54% of trips to and from the suburbs into the city are made on public transport. That represents a significant improvement on the situation 10 years ago where only 40% of those trips were made on public transport. Some of this is due to the economic crisis, which has forced people to shift to cheaper modes of transport. Laurence Debrincat The Greater Paris Region counts 41 million trips every day, with 20% using public transport, following by bikes and walking. Only a small percentage of trips are made in individual cars and motor bikes. The vast majority of trips to and from the suburbs into the city are made on public transport (60-70%). Xavier Rosello We have a programme called “Mou-te” which means “move” in Catalan. It is similar to the Mobilessonne tool described earlier. It is a website developed by the Catalonia regional government, covering a surface area similar to that of Belgium and a population of 5.5 inhabitants. Unfortunately, the information provided today is not available in real time. Users are therefore not informed of problems in the transport system as they arise. There are 20 partners in the SUPERHUB project, many of which are IT firms. However, we also 191 conference proceeding - european climate project have transport experts such as the TBM, the Barcelona Town Hall, the Milan ATM, Autoguidovie and HSL (Helsinki). My organisation’s role (ATM) is to provide information on mobility and transport criteria such as emissions or petrol consumption. All in all, the aim is to educate and raise awareness about sustainable mobility. That is also done through the game playing aspects of the tool. Jean-Philippe Dugault That “serious game” or “game-ification” aspect is a very important aspect of the tool. Users can, for example, compete with each other as to how much they can save in greenhouse gas emissions through their mobility choices. Marco Menichetti Together with the european Commission we are also working on actions once the project is up and running. The aim is to set up a non-profit entity at the european level that will run and manage the platform. All cities will be able to integrate their mobility information and data into the platform. Today, cities are developing their own tools and platforms. We believe that setting up this european platform will allow them to make significant savings by standardising information and providing solutions at the regional and local levels. Jean-Michel Lobry We will now return to the Greater Paris Region. How do you measure whether you are meeting your mobility objectives? 192 conference proceeding - european climate project 2 ransport governance in T the greater Paris region Laurence Debrincat We all have our own roadmaps for going forward. The STIF is responsible for assessing the programme and monitoring its implementation. We have 34 actions plans that will be rolled out under the new PDU programme that was recently approved by the region. The PDU plan aims to reduce greenhouse gas emissions and pollution, while increasing security. The idea is to find the right balance between increasing mobility and achieving the emissions targets. The objective is to increase the use of public transport and decrease the use of individual cars. In fact, the use of cars has stagnated in recent years in the Greater Paris Region overall, but this reflects a decrease in the use of cars in the centre of Paris and an increase in surrounding areas. The PDU programme aims to promote the use of alternative transport modes to cars, transforming the population of the Greater Paris Region into responsible actors. There are 2 aspects to responsible mobility. In disadvantaged areas where there is limited access to public transport, households spend up to 13% of their income on petrol for their cars. In such areas, it is important to develop car sharing schemes, for example. However, that requires a significant change in mind sets. In Essonne, we have set up areas where people involved in car sharing schemes can park 193 conference proceeding - european climate project their cars in a secure environment. Apps can also be developed to provide information on such schemes. However, it has been found that many people are not very good at using such apps or even at reading maps. Partnerships are also necessary with social service bodies to identify the most disadvantaged persons and help them obtain relevant information and have their awareness raised. When it comes to changing user behaviour, it is important to work with people from a very young age, developing programmes for school children for example. We also work at the company level to help change commuter behaviour. Jean-Michel Lobry With all the programmes that are currently being deployed, can we imagine that mobility will no longer be a factor of discrimination? Laurence Debrincat The STIF has already made significant efforts to provide discount tariffs for public transport to the most disadvantaged groups. We are also working on expanding the availability of public transport in the poorer regions where there are currently no alternatives to the use of the car. Hopefully, we will see the benefits of all these measures in the coming years. Jean-Michel Lobry We all want to promote the sharing of executive and best practices. How can we be sure that we are indeed sharing experience and know-how rather than simply doubling up on our actions? 194 conference proceeding - european climate project 3 hanging mobility C demands Ithier Bonduelle GART is an association of elected officials responsible for transport in France. It includes a working group on multi-modal information systems where best practices can be shared. There is a strong demand for this type of knowledge sharing among elected officials. The european Directive on smart systems stresses the need for interoperability between systems. Local authorities in France have already started working on such information systems that are available on smartphones and tablets. We are currently developing a project for a national itinerary calculator, an idea that was launched by the French Transport Minister for finalisation by the end of 2015. That will require much greater coordination among the various organisations involved. Jean-Michel Lobry Do you believe that multi-modal information systems will lead to greater links being developed between the regions? Ithier Bonduelle This will include all modes of transport: public transport, car pooling, parking, bicycles, car sharing. That requires a high level 195 conference proceeding - european climate project of coordination between the local, regional and national levels it also requires greater standardisation and a framework that will guarantee interoperability. To that end, we are working with french and european standards committees that are concerned with standardised data, data exchanges, and integration of real time data. Jean-Michel Lobry What types of functionalities could be envisaged for these platforms. How far can we go in this area? Ithier Bonduelle The GART’s itinerary calculator contains a wealth of local information, and an even wider range of functions could be envisaged: ecocomparators, carbon footprint calculators, real time information, new ticketing systems, new parking systems, recharging stations, 100% electric itineraries, and so on. The ultimate aim is, of course, to reduce the carbon footprint of transport. Jean-Michel Lobry Are you also working with institutions such as hospitals? Ithier Bonduelle That could be done at the local level. Points of interest are usually identified on the platforms, and that could include hospitals, cultural centres, and so on. The GART is in contact with a wide 196 conference proceeding - european climate project range of organisations in France and in Europe. Big data refers to the huge volumes of data that are available today from many different sources today. That data is crunched and computed by IT systems in order to provide information on needs, uses and expectations. It allows for better planning by all those involved in our transport and urban planning systems. Jean-Michel Lobry Will these platforms also allow you to make money? Ithier Bonduelle The primary aim is to achieve sustainable mobility systems. That can help to generate savings at a time when budgets are limited. It can also contribute to the creation of jobs. Jean-Michel Lobry Who owns all this data? Ithier Bonduelle The information and data comes from a very wide range of sources, and GART is working to improve coordination among those sources. Xavier Rosello I am very excited by all that I have heard this afternoon about what is going on in France. In our SUPERHUB project, we are 197 conference proceeding - european climate project far from a situation where we can provide all that data to the IT providers who are interested in using it. Many bodies guard their information and data closely, and are not willing to share it openly. That could change in the future. conference proceeding - european climate project 4 &A Q session From the floor You mentioned that the use of cars was stagnating in the Greater Paris Region. However, there would appear to be an increase in the use of motor bikes, which further increases the volume of greenhouse gas emissions. Laurence Debrincat The most recent data we have comes from a comparison between a 2001 survey and a 2010 survey. The number of car trips increased by only 0.05% between those 2 surveys. At the same time, the use of public transport increased by 20%, which is quite significant. There has also been an increase in the use of motorbikes and scooters, which together with cars, increased by 1.3%. That is lower than the increase in population that has occurred over the same period. There has in fact been a spectacular increase in the use of public transport, walking, bicycles and so on. We are therefore – finally – on the right track in changing individual behaviour. Studies have shown that we have reached the peak use of cars, and there is unlikely to be further growth in the future. 198 199 conference proceeding - european climate project From the floor Electric bicycles are being tested in Brussels today and are gaining in popularity. Could they be integrated into the French system? Could they become part of the public transport system? Second, I understood that the SUPERHUB model could directly be used by other cities? Is that indeed the case? Xavier Rosello We have a public bike system in operation in Barcelona that is similar to the Parisian Velib’ system. Users pay an annual fee of €40 and are able to draw on a fleet of 6,000 bicycles. Given that Barcelona is quite a hilly city, the system has been surprisingly successful, going beyond the initial expectations. Very recently, Barcelona has also introduced the electric bicycle, and this will probably be quite successful as well. Marco Menichetti When it comes to mobility, we have to change the underlying paradigm towards a system based on sharing. SUPERHUB is currently being tested in Milan, Barcelona and Helsinki. Going forward, it will also be tested in Brno in the Czech Republic. The idea is to make the platform available to all cities – they provide the relevant information and receive the tools in a standardised manner. With respect to economics, the main issue is to develop open data strategies. That data does not belong to a single data provider; they are owned by the community. 200 conference proceeding - european climate project From the floor You referred to a web-connected mobility tool. However, many transport hubs (railway stations and so on) do not have Wifi access. Is there any plan to connect these transport hubs to the Internet as is the case in Quebec, for example? Ithier Bonduelle The Greater Paris Region is planning to provide 4G access for all new infrastructures being built. Jean-Philippe Dugault Essonne has a master plan to develop digital systems, and all public infrastructures will be digitised, including schools, business areas, and so on. From the floor I am director of a small press agency. Have you taken into account all the changes that we can expect in our ways of working, for example, the development of teleworking? Xavier Rosello We have included that in our research. More and more people are working from home. However, mobility is important not only for commuting to work but also for personal reasons. While commuting to work may be on the decrease, people are travelling 201 conference proceeding - european climate project more and more for other reasons: shopping, fun, pleasure, tourism, and so on. 10 years ago, the ordinary person made about 3.5 trips per day compared to 4.3 trips today. In addition the wealthier people are, the more they move around. Laurence Debrincat Working from home is an attractive proposition as it reduces congestion, especially during peak periods. However, it is not very developed in France. The public sector, for example, is rather hesitant about introducing teleworking. Jean-Michel Lobry We will now turn to our last – but not least – topic of the day. 202 Actes du conference colloque Actes du national colloque proceeding - Bientraitance, De la - projet - european européen climate project Climate réflexion à l’action Jean-Michel Lobry That brings us to the subject of our roundtable : what exactly is your road map for municipalities and local governments? Roundtable 4 Mobilising teams and citizens on climate for the long-term 203 conference proceeding - european climate project Members of the roundtable : Marc Schlitz, environmental Expert, City of Liege, ENGAGE Project Fernando Presa, Consultant, european Project PEOPLE CO2CERO, Soria Spain Pierre Demortière, Director, Unis-Cité Ile-de-France Patrice Sac, Deputy Vice chairman, responsible for education and middle schools, Conseil général de l’Essonne conference proceeding - european climate project 1 itizen engagement C in their territories Marc Schlitz ENGAGE is an innovative and participative communications campaign that was launched some years ago. The city of Liege has been a member of the EU Mayors Convention since 2008, a time when there were 67 members. Today, there are almost 6,000 member cities. In order to join the Convention, cities are required to measure their greenhouse gas emissions and energy consumption levels. They have to develop a programme on the basis of quantified objectives, That must also be accepted by the local population. Jean-Michel Lobry Is that why you decided to launch a plan to encourage public engagement on these topics? Marc Schlitz We developed an action plan that covers all of these different points, including citizen engagement. This so-called ENGAGE measure is a tool for mobilising citizen forces. It is based on the understanding that emulation has a more positive impact than constraints. It is also based on the idea of collective intelligence. 204 205 conference proceeding - european climate project ENGAGE was submitted to the European Commission, and obtained funding. It represents a new model of society. The project was carried out by 12 pilot cities, which were free to define their own target populations and even their own name for the project. We were one of the few cities to retain the original ENGAGE name. Different cities focused on different groups such as teachers, theatre groups, SMEs, chambers of commerce, retailers and even insurance companies. Local authorities are able to support and promote the projects, for example by launching communication campaigns in respect of the actions taken. The pilot project was financed by the European Union for 30 months and has now been recognised as a “European Mobilisation Campaign for the Climate”. This means that it is open to all local authorities. As part of the project, we were required to assess the public’s awareness of the project, and the relevant figures are available on the website. conference proceeding - european climate project Jean-Michel Lobry The added value of this campaign is therefore the message that everyone can commit to concrete actions, regardless of the individual resources at their disposal. Marc Schlitz That is correct. Everyone can see and understand that they can commit to doing something, at their own level. That is why it is important to focus on the fun aspect of the project, as reflected in our poster campaign. Another important aspect is the launch of competitions and challenges among different neighbourhoods. This reactive and participative campaign will continue to 2020. The campaign will continue to 2020 and cities can enrol via the website. In Liege, the campaign concerned the 200,000 inhabitants of our city. Jean-Michel Lobry What is your budget and how much did you receive in subsidies? Marc Schlitz I cannot provide figures of the ENGAGE budget but we received €100,000 for 3 years. The real value lies in the ability to engage different players and bring them together under the same banner. 206 207 conference proceeding - european climate project conference proceeding - european climate project 2 eople CO2Cero project P (Soria, Spain) Fernando Presa Soria is a small city in the North of Spain with 39,000 inhabitants. 5 years ago, the Soria Mayor decided to create a cycle track through the city. This then took on a more ambitious aspect with the idea of transforming Soria into a reference city for environmental management. We took inspiration from the European Space Development Scheme, which is based on the idea that each individual can have an impact on society. We launched 3 consecutive LIFE projects, the first 2 of which have now been completed. The first LIFE project involved a direct intervention on the city of Soria, involving civil society in creating an urban corridor within the city. The third LIFE project is based on promoting economic initiatives. We considered the various routes that cross through the city, from the river to the industrial and leisure areas. The underlying aim was to promote both public and private actions such as the creation of pedestrian neighbourhoods, the change in lighting systems, or a shift to electric public transport vehicles. It is impossible to have a zero CO2 impact but we were able to gradually change public mindsets. An important aspect of the project was the participation of citizens. We created a voluntary network of agents (architects, technicians, teachers)– or guardian angels – to monitor the paths, providing 208 209 conference proceeding - european climate project information and making proposals for improvements. We have 30 such volunteers in operation today, and last year the Soria local authorities decided to recognise and pay tribute to their work. The city’s general urban plan has been modified thanks to this initiative, and the relevant routes were named priority areas for subsidies. In terms of the impact of the measures we have undertaken, a new heating station has been built for a Soria neighbourhood. The network is now part and parcel of the city, and is there for the long-term. New volunteers are coming on conference proceeding - european climate project Fernando Presa Yes, we have information and educational campaigns for primary and secondary schools. Jean-Michel Lobry That was a very interesting example of practical ideas that really do function. We will now turn once again to the Greater Paris Region board each year, and the project has the support of the city’s younger population. This initiative takes a practical and dynamic approach to the implementation of actions. We have an ongoing campaign of such actions, and have established quite an impetus. Jean-Michel Lobry It would appear that you have succeeded in promoting a real reduction in a dozen indicators, which is rather encouraging. Fernando Presa That is correct. We are seeing quite a change in behaviour, with the public emulating each other, for example with respect to insulating their homes or changing their windows. Jean-Michel Lobry Do you have any specific actions underway for school children? 210 211 conference proceeding - european climate project conference proceeding - european climate project 3 itizen engagement C through civil service Pierre Demortière Unis-Cités Ile-de-France was founded in 1994 as part of the civil service programme for French youth. Since then the initiative has developed extensively and has been recognised as a public interest mission. The missions undertaken include living better together in schools or visits of retirement homes by young people. The Médiaterre project covers our network of 50 different cities meeting the needs of local governments and funding organisations that are not always familiar with the concepts of sustainable development or climate protection. We propose civil service missions for young people in a given locality or neighbourhood. Missions are undertaken for approximately 8 to 9 months, showing that they are aimed for the longer term. It is important that we reduce the environmental impacts of household consumption. We also want to develop greater social unity, bringing together different ages and different socioeconomic backgrounds. Ultimately, the aim is to reduce energy and water bills for disadvantaged households. The young people are first trained with respect to a certain number of subjects. Community events are organised during which the young people go door to door to show people how they can take simple steps to reduce their consumption: installing a mixer tap, 212 213 conference proceeding - european climate project use of eco-friendly appliances, recycling their garbage, and so on. The target is to undertake 5 to 10 visits of each selected family. We currently have projects underway in 35 French cities, but not yet in Essonne. In terms of the evaluation or feedback on the projects, we have certain actions that are quite visible and have improved the quality of life of a given neighbourhood. In any given area, we could have up to 8 volunteers working for 6 to 8 months. They would cover 500 inhabitants, with 172 open day events held and assistance provided to 65 individual families. When we leave we try to identify local ambassadors who can continue the work that has been launched. Jean-Michel Lobry It would be of value to share the experience and know-how that has been built up in these actions. Would it be possible to share some of this information and some of these best practices online? Mette Quinn Our communications tools for all these initiatives are still not ideal, and we need to set up a central point where we can place all this information. Projects that have received LIFE funding are listed on the website but I admit that it is difficult to find all the relevant information. The Mayors Convention provides better access to its best practices, but overall the situation is not wonderful. 214 conference proceeding - european climate project Patrice Sac We work with 100 middle schools in Essonne, covering 58,000 students. Patrice Sac We are not teachers but we act as a backup resource for our target population of middle school students. Our aim is to develop 100 sustainable development clubs in these schools. The idea is not to lecture these students but to work through and explore the topics together with the students. We do this through very practical actions such as the reduction of waste in school canteens. When it comes to energy savings, we aim to improve the energy consumption of the school buildings. Some students are more motivated and end up acting as role models for the other students. As mentioned by a previous speaker, we have found that such actions are much more productive in changing behaviour than imposing sanctions or constraints. Jean-Michel LOBRY Do you have any actions underway for rented homes? Patrice Sac We work with janitors and others who play a role on the ground. The idea is to raise awareness among such local actors and show the positive impact of individual action on the common good. 215 conference proceeding - european climate project Jean-Michel Lobry These actions therefore act a driver to the creation of more collective links. Patrice Sac That is correct. We live in a very individualistic society and it is therefore of value to introduce these ideas to schoolchildren at a young age. They can then spread the message to their own families and neighbourhoods. We are all familiar with Citizens’ Watch programmes, and this operates in a similar manner. The aim is to encourage people to talk with each other and realise that they have a common interest in these matters. conference proceeding - european climate project 4 &A Q session From the floor I am interested in raising awareness about sustainability. There are 3 aspects to the way that people learn: the biological aspects, the emotional aspects, and the cognitive aspects. These aspects need to be taken into account when trying to raise awareness in the community. Pierre Demortière Our civil service actions are indeed aimed at raising awareness of sustainable development issues among teenagers. This is clearly a two-way process. From the floor We face a major issue with respect to leaking pipes and taps, both in homes and in public buildings. This can lead to huge losses of water. Patrice Sac It may be preferable to install water meters inside the home where people would be able to monitor them more easily. 216 217 conference proceeding - european climate project Representative from Mali This has been a very rich and fruitful meeting. However, I do egret that subjects that are more relevant to our communities were not addressed, for example the issue of sustainable farming methods. From the floor I would like to thank all the speakers for providing information on the persons to contact in order to implement actions. From the floor I have learnt what Europe is doing in this area, which is considerable. However, it is regrettable that these actions are not more visible. We need to raise awareness of what Europe is doing, which would inspire further action. conference proceeding - european climate project Marc Schlitz The energy transition will only succeed if we can change the urbanisation policies that have prevailed over the past 50 years. At one point, we decided that residential areas, administrative areas, business areas and leisure areas would all be separated, and that we would travel between them in cars. That model is clearly no longer sustainable. We therefore need a change in paradigm, and that can only emerge on the basis of collective intelligence. Fernando Presa We need to explore the role of the public authorities in creating the impetus for the changes that civil society demands and expects. Citizen of Palaiseau What can we do create neighbourhoods that are more dense but that have a better quality of life? Patrice Sac This is a question of the individual interest versus the collective interest. We need to change mindsets away from the expectation that we will all live in individual homes with gardens. Other alternatives are possible. 218 219 conference proceeding - european climate project Actes du conference colloque Actes du national colloque proceeding - Bientraitance, De la - projet - european européen climate project Climate réflexion à l’action Jean-Michel Lobry That brings us to the subject of our roundtable : what exactly is your road map for municipalities and local governments? Concluding remarks 220 221 conference proceeding - european climate project conference proceeding - european climate project Claire Robillard Vice-President, Conseil général 91, responsible for the sustainable development and solidarity, of the environment, agriculture I would like to thank Jean-Michel Lobry for facilitating the day’s discussions and debates. I would like to thank the interpreters and the sketch artist, and I would like to thank the Conseil général de l’Essonne for organising this event. Finally, I would like to thank our speakers and our public for a very interactive meeting. We have been able see today that Europe is very committed to this process, as are the local and regional authorities. When all of these levels are working together we can indeed succeed in developing projects and programmes of great value. We have had some very productive exchanges, starting with Mr Bréon’s presentation of the climate changes that we are undergoing. Those changes have been triggered by humans and it is up to us all to find the innovative solutions to limit and adapt to those changes. Europe has launched ambitious commitments in this area, and local governments have a major role to play in the mainstreaming of those commitments. Three words have attracted by attention today. •First, “bottom-up”, which has been demonstrated in all the very good examples that we have seen from the local municipalities. •S econd, “facilitator”, a term that we use often at the Conseil général de l’Essonne to describe our role as a go-between in triggering change. 222 223 Actes du colloque - projet européen Climate • Third, “game-ification” – the idea that this should also be a fun process and not only one of constraints and sanctions. Actes du colloque - projet européen Climate Notes We also need to restore confidence in the COP process. Next year’s Paris conference will be successful if it takes a concrete and bottom-up approach. in that way we can hopefully ask the right questions and identify the right answers. I would hope that we are all coming out of this meeting slightly more intelligent than when we began. We have heard some wonderful ideas and have much more that we can learn from each other. We know that every little thing that we can do counts, and all of these actions contribute to the good of the planet in which we live. Thank you all. The meeting closed at 5.15 pm. 224 225 Actes du colloque - projet européen Climate Document rédigé par la société Ubiqus – Tél. : 01 44 14 15 16 – www.ubiqus.fr – [email protected] Edité par le Conseil général de l’Essonne - Boulevard de France - 91012 Evry Cedex Imprimé en France par Imprimerie Grenier - 115 / 117 avenue Raspail - 94250 Gentilly • 9441 Conception graphique : Mise en page : Imprimerie départementale de l’Essonne Date d’achèvement du tirage : décembre 2014 ISBN : 978-2-9507082-8-1 Exemplaire offert par le Conseil général de l’Essonne Dépôt légal : Décembre 2014 226 # 6 - Les cahiers de l’Essonne Actes du colloque du projet européen CLIMATE Énergie-Climat, les collectivités passent à l’action ! La lutte contre le réchauffement climatique et les dérèglements qui en résultent sont un des défis que l’Homme doit continuer de relever. Réduire ses émissions de gaz à effet de serre, adapter son environnement, changer ses comportements sont autant de pistes pour y parvenir. Le colloque de clôture du projet européen Climate, mené par le Conseil général de l’Essonne de 2010 à 2014 et soutenu par les fonds européens Life+, a mis en avant des exemples concrets d’initiatives portées par des collectivités françaises et européennes, destinées à parvenir aux nouveaux objectifs de la commission européenne à l’horizon 2030, à savoir réduire de 40 % ses émissions de dioxyde de carbone et porter à 27 % la part d’énergie provenant des énergies renouvelables. • 9441 The fight against global warming and the disorders resulting therefrom are challenges that Mankind must continue to confront. Reducing our emissions of greenhouse gases, adapting our environment and changing our behaviour are many avenues to achieve it. The closing conference of the European project CLIMATE, conducted by the General Council of Essonne from 2010 to 2014 and supported by European funds Life +, highlighted concrete examples of initiatives carried out by the French and European authorities. Aimed at achieving the new objectives of the European Commission at the horizon of 2030, namely to reduce by 40% its emissions of carbon dioxide and increase the share of energy from renewable sources to 27%.