cLiMaTe - Conseil départemental de l`Essonne

Transcription

cLiMaTe - Conseil départemental de l`Essonne
# 6 - Les cahiers de l’Essonne
Actes du colloque du projet européen
CLIMATE
Énergie-Climat Les collectivités passent à l’action !
Traduction anglaise incluse
Actes du colloque - projet européen Climate
Actes du colloque
Projet européen Climate Énergie - Climat
Les collectivités passent à l’action !
Dans la même collection :
# 1 - Avis du Conseil général de l’Essonne sur le Projet régional de santé (PRS)
# 2 - Adoption et homoparentalité - Les nouvelles frontières de la famille # 3 - Assises départementales de l’habitat et du logement - Agir ensemble contre la crise du logement
# 4 - Actes du colloque national - Bientraitance, de la réflexion à l’action # 5 - Actes de la rencontre départementale - Lutte contre la pauvreté et pour l’inclusion sociale Actes du colloque - projet européen Climate
Actes du colloque - projet européen Climate
Édito
Le 5ème rapport du GIEC confirme la trajectoire périlleuse pour
les êtres humains prise par le climat : l’accumulation dans
l’atmosphère de gaz à effet de serre issue de l’activité humaine
transforme le climat de la planète à un rythme extrêmement
rapide, sans précédent dans l’histoire de l’humanité. D’ici 2100,
la température de surface de la planète pourrait augmenter de
1,5 à 3°C, le niveau des océans pourrait s’élever de 0,28 mètre à
près d’un mètre. Face à ces constats, au-delà des déclarations
d’intention, les pouvoirs publics doivent passer à l’action.
La 21ème Conférence des parties (COP21), programmée à Paris en
décembre 2015, doit affirmer des choix ambitieux, compatibles
avec les objectifs de relance économique, pour aboutir à un
nouvel accord mondial sur le climat.
La Commission européenne vient de fixer de nouveaux objectifs
à l’horizon 2030 : réduire de 40 % ses émissions de dioxyde de
carbone et porter à 27 % la part d’énergie provenant des énergies
renouvelables.
Le Conseil général de l’Essonne, mobilisé depuis 2010 dans le
cadre de son plan Climat Energie soutenu par le programme
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Actes du colloque - projet européen Climate
européen LIFE+ dans la lutte contre les dérèglements
climatiques, expérimente concrètement de nouveaux outils, de
nouvelles pratiques, de nouvelles gouvernances pour intégrer cet
enjeu de réduction des émissions de gaz à effet de serre dans
son fonctionnement et ses politiques. Il souhaite contribuer
à la généralisation de ces nouveaux modes de faire et ainsi
participer activement à la transition écologique impulsée par le
gouvernement français.
Grâce au soutien financier de l’Europe, le Département de
l’Essonne a en effet initié, avec les leviers dont il dispose, une
dynamique territoriale mobilisant collectivités, associations,
acteurs économiques et de la recherche autour d’objectifs
concrets alliant préservation du climat, justice sociale et
développement économique local :
- rénovation énergétique de l’habitat,
- accès à une mobilité durable et solidaire,
- évolution des comportements individuels.
Le 26 juin dernier, avec les collectivités européennes en pointe
sur ces sujets, il a ainsi, dans le cadre du colloque de clôture de
son projet européen Climate, démontré le rôle primordial des
collectivités pour passer du discours à la réalité.
Jérôme Guedj
Président du Conseil
général de l’Essonne
Claire Robillard
Vice-présidente chargée du
développement durable et solidaire,
de l’environnement, de l’agriculture
Actes du colloque - projet européen Climate
Sommaire
Ouverture ............................................................................................................................................................................ 9
Claire Robillard, Vice-présidente du Conseil général de l’Essonne en
charge du développement durable et solidaire, de l’environnement, de
l’agriculture
Le Grand témoin ...................................................................................................................................................... 21
François-Marie Bréon, Co-auteur du 5e rapport du Groupe d’experts
inter-gouvernemental sur l’évolution du Climat (GIEC)
Première table ronde
Les collectivités, moteurs de la lutte contre le changement climatique. 29
Mette Quinn, Chef de l’Unité finance, climat et déforestation à
la Direction générale « Action pour le Climat » de la Commission
européenne,
Claire Robillard, Vice-présidente du Conseil général de l’Essonne en
charge du développement durable et solidaire, de l’environnement,
de l’agriculture
Gilles Berhault, Président du Comité 21
Régine Lange, membre du bureau de l’Association française de
conseil des communes et régions d’Europe (AFCCRE)
1. Les nouveaux objectifs européens et évolution des fonds structurels...... 31
2. Les effets d’entraînement entre collectivités ................................................................... 37
3. A
nimation territoriale et innovation : les deux leviers de Climate............. 43
4. Débat................................................................................................................................................................................. 45
Deuxième table ronde La rénovation du bâti au service de la prévention de la précarité
énergétique et de l’efficacité énergie-climat.......................................................................... 47
Grégoire Clerfayt, responsable de la Division énergie à l’Institut
bruxellois pour la gestion de l’environnement
Joëlle Colosio, directrice de l’ADEME Île-de-France
Raphaël Claustre, directeur du réseau pour la transition énergétique
(CLER)
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Actes du colloque - projet européen Climate
Frédéric Petitta, Vice-président du Conseil général de l’Essonne,
chargé du logement et de l’habitat
Laetitia Mirjole, responsable du Programme « Habiter Mieux »,
Agence nationale de l’habitat (ANAH)
1. Un territoire précurseur : Bruxelles-Capitale......................................................................49
2. Le rôle du Département en matière de gouvernance territoriale
sur la rénovation du bâti : l’exemple essonnien..................................................................55
3. Les enjeux sociaux de la rénovation énergétique...........................................................59
4. Les enjeux sociaux, économiques et financiers de la rénovation
thermique......................................................................................................................................................................61
5. La politique nationale pour la rénovation énergétique des bâtiments...65
6. Débat...................................................................................................................................................................................69
Troisième table ronde
Mobilité durable et solidaire, informer pour changer les pratiques................73
Jean-Philippe Dugault, chargé de mission de la Direction des
déplacements du Conseil général de l’Essonne
Laurence Debrincat, chef de la division des études générales du
Syndicat des transports d’Île-de-France (STIF)
Xavier Rosello, directeur technique adjoint de l’Autorité de transport
de la métropole de Barcelone
Marco Menichetti, chargé de dissémination du projet SuperHub
à la Fondazione Legambiente Innovazione
Ithier Bonduelle, chargé des systèmes d’information multimodale
du Groupement des autorités responsables de transport (GART)
1. Les enjeux de la mobilité durable et solidaire.....................................................................75
2. Le projet « SuperHub »..................................................................................................................................77
3. La gouvernance des transports en Île-de-France..........................................................81
4. Faire évoluer la demande de mobilité : les SIM................................................................85
5. Débat...................................................................................................................................................................................89
Actes du colloque - projet européen Climate
Fernando Presa, consultant pour le projet européen People CO2Cero
(Soria, Espagne)
Pierre Demortiere, directeur d’Unis-Cité Île-de-France sur les
opérations Médiaterre
Patrice Sac, Président délégué du Conseil général de l’Essonne
chargé de l’éducation et des collèges
1. L’appropriation par les citoyens de leur territoire...........................................................95
2. Le projet People CO2Cero de la ville de Soria (Espagne)........................................99
3. L’engagement citoyen via le Service civique...................................................................... 103
4. Débat............................................................................................................................................................................... 107
Clôture. ............................................................................................................................................................................... 109
Claire Robillard, Vice-présidente du Conseil général de l’Essonne en
charge du développement durable et solidaire, de l’environnement, de
l’agriculture
Quatrième table ronde
Mobiliser durablement ses équipes et les citoyens pour le climat...................93
Marc Schlitz, expert Environnement de la ville de Liège, impliquée
dans le projet Engage
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Actes du colloque - projet européen Climate
Actes du colloque - projet européen Climate
- projet européen Climate
Ouverture
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Actes du colloque - projet européen Climate
Actes du colloque - projet européen Climate
La séance est ouverte à 9 heures 40.
L’animation des tables rondes est assurée
par Jean-Michel Lobry.
Claire Robillard
Vice-présidente du Conseil général de l’Essonne
en charge du développement durable et solidaire, de l’environnement,
de l’agriculture
Mesdames et Messieurs, chers amis. Soyez les bienvenus dans
les locaux de l’Institut d’optique de Palaiseau pour ce colloque
marquant la clôture du projet européen Climate (Changing LIving
Modes: Acting in our Territories for the Environment).
Les changements climatiques nous concernent toutes et tous
dans leurs causes comme dans leurs effets, qu’il s’agisse des
phénomènes de sécheresse, d’inondations ou encore d’épisodes
grêleux, qui risquent de devenir la norme dans les prochaines
années. À cet égard, François-Marie Bréon, chercheur au
Laboratoire des sciences du climat et de l’environnement, nous
livrera tout à l’heure les conclusions du 5e rapport du Groupe
d’experts inter-gouvernemental sur l’évolution du Climat (GIEC)
auquel il a collaboré. Je ne pense pas dévoiler le contenu de son
intervention en rappelant que nous n’en sommes plus seulement à
imaginer les moyens d’empêcher le dérèglement climatique, mais
bien à trouver des solutions pour, si ce n’est le stabiliser, tout du
moins nous y adapter le mieux ou le moins mal possible, et tenter
de contenir le réchauffement estimé autour de + 2° C en 2030.
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Actes du colloque - projet européen Climate
Ceci étant dit, étant d’un naturel optimiste, je préfère mettre en
lumière la prise de conscience et les actions d’ores et déjà mises
en œuvre, dont fait partie le présent colloque. Les dérèglements
climatiques constituent certes un état de fait auquel il convient de
s’adapter. Les politiques publiques sont à revoir immédiatement,
et il semble que les États semblent enfin avoir entendu le
message. Les choses ont évolué ces dernières années, et la
communauté internationale s’est enfin saisie de ces questions.
Les fondements scientifiques ne sont plus remis en cause et les
États travaillent à la 21e Conférence pour le climat programmée
en 2015 à Paris (COP 21). En juin dernier, le G7 a même adopté une
déclaration dans laquelle ses membres ont affirmé leur ferme
détermination pour que soit adopté en 2015 un accord global
ambitieux. Des mésententes persistent certes sur la portée de
cet accord, et il est à souhaiter que les prochains rendez-vous,
en septembre à New York et en décembre à Lima, permettront
d’avancer.
Néanmoins les mentalités évoluent, comme peut en témoigner le
nouvel objectif du Président Obama consistant à réduire de 30 %
les émissions des centrales à charbon des États-Unis d’ici 2030.
En Chine, la position du gouvernement semble également muter
en matière de pollution atmosphérique qui ronge les mégalopoles
du pays. L’Europe n’est pas en reste puisqu’après les « 3 x 20 »
en 2008, la Commission européenne a présenté en janvier dernier
une nouvelle série d’objectifs pour 2030 : une réduction des
émissions de gaz à effet de serre de 40 %, l’augmentation de la
part des énergies renouvelables à 27 %, l’objectif en matière de
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Actes du colloque - projet européen Climate
consommation énergétique demeurant quant à lui à 20 %. Ces
chiffres doivent encore être débattus et leur adoption probable à
l’automne prochain fera endosser à la Commission européenne
un rôle moteur dans la négociation de la COP 21.
La France appelle depuis longtemps de ses vœux de tels objectifs.
Aussi ne puis-je que saluer le projet de loi présenté par Ségolène
Royal, Ministre de l’Écologie, du Développement durable et de
l’Énergie, lors du Conseil des ministres du 18 juin dernier. Cette loi
pose les fondations d’un nouveau modèle énergétique français,
définit cinq objectifs clairs et volontaires qui dessinent le cadre
de l’action à conduire dans les prochaines décennies. Cette loi
rappelle le cap défendu par la France, à savoir la réduction des
émissions de gaz à effet de serre pour atteindre une diminution
de 40 % en 2030 par rapport au niveau de référence de 1990.
Pour y parvenir, il s’agit de réduire de 30 % notre consommation
d’énergies fossiles, de porter la part des énergies renouvelables
à 32 % de notre consommation énergétique et de ramener la part
du nucléaire à 50 % de la production d’électricité en 2025. Sur
le plus long terme, il s’agit de diviser par deux la consommation
d’énergie finale en 2050 par rapport à 2012.
La France et l’Europe n’ont néanmoins pas attendu la définition
de tels objectifs pour agir. Tel est le sujet de ce colloque. Les
collectivités locales, les associations et les citoyens ont en effet
depuis plusieurs années pris conscience de la nécessité d’agir et
mis en œuvre des actions innovantes en matière de lutte contre
les dérèglements climatiques et d’adaptation à ces derniers.
Dans le contexte de crise économique, sociale et énergétique que
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Actes du colloque - projet européen Climate
connaissent nos pays, nous avons besoin d’inventer de nouveaux
référentiels, de nouveaux repères, voire de nouveaux modèles de
société, dont la transition énergétique doit être l’un des piliers
fondateurs.
Les collectivités ont un rôle central à jouer. Elles doivent être
les moteurs des changements à opérer à travers leur influence
notable dans les domaines de l’urbanisme, du logement, des
transports, de la construction, de l’éducation et de l’action sociale.
Les Départements, par leur position d’interface entre les Régions
et les échelons communaux et intercommunaux ont rempli
leur rôle en mutualisant les moyens dans un cadre budgétaire
contraint, à une échelle plus proche du terrain. Les collectivités
territoriales, par leur proximité avec les territoires et les citoyens,
sont en mesure de créer des synergies entre les politiques
publiques dont elles ont la charge, de mobiliser les acteurs du
territoire et de favoriser l’émergence d’une économie circulaire
valorisant les ressources locales. Leurs actions structurantes
dans des domaines aussi variés que la solidarité, le social, le
logement, la construction des bâtiments, l’ingénierie publique, le
soutien financier aux projets locaux, la solidarité internationale,
le développement économique, les routes, les transports, sont
autant de leviers stratégiques permettant de développer un rôle
d’animation et d’entraîner les acteurs, qu’ils soient citoyens,
entreprises ou collectivités.
Le Conseil général de l’Essonne agit depuis longtemps - et
bénéficie en cela de l’investissement et du soutien de son
Président, Jérôme Guedj - dans le cadre de l’Agenda 21, du plan
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Actes du colloque - projet européen Climate
Climat et enfin du projet Climate. Je tiens à cet égard à remercier
particulièrement la Commission européenne pour son soutien en
matière de financement et de mise en œuvre de la méthodologie
du projet qui a favorisé la mutation des pratiques du Conseil
général, même si les adaptations n’ont pas toujours été aisées
à opérer. Ce projet a forcé le travail collaboratif, transversal et
participatif. Que soient également remerciés la Délégation du
développement durable et solidaire, la Mission Europe du Conseil
général ainsi que l’ensemble de ses Directions.
Adopté en 2010, le projet Climate s’inscrivait au-delà des objectifs
européens de l’époque, dans la mesure où il ambitionnait de
réduire de 25 % les émissions de gaz à effet de serre à l’horizon
2020. Cette perspective plaçait délibérément l’Essonne dans une
dynamique volontaire de contribution aux efforts européens.
Le Conseil général désirait démontrer à travers ce projet
comment contribuer localement à la réduction de ces émissions,
notamment par des mesures d’incitation et d’accompagnement
de ses partenaires.
Notre démarche a été structurée autour de cinq axes
thématiques  : le développement des éco-activités, l’utilisation
des techniques d’habitat durable, l’information des citoyens sur
les modes de déplacement alternatifs à la voiture individuelle, la
lutte contre la précarité énergétique et la réduction des émissions
de gaz à effet de serre. Ces thématiques ont été déclinées en
interne par souci d’exemplarité en mettant en œuvre un plan de
déplacement des agents du département, en les sensibilisant
à l’éco-responsabilité, en mettant en place un schéma
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Actes du colloque - projet européen Climate
Actes du colloque - projet européen Climate
départemental d’économies d’énergie sur notre patrimoine,
en adoptant une gestion maîtrisée et rationalisée de l’énergie
dans les collèges et les bâtiments publics, mais également en
renforçant nos exigences en matière d’efficacité énergétique, à
travers l’amélioration de la performance thermique des bâtiments
et le changement des comportements de leurs occupants. Nous
étudions le cas échéant la possibilité de recourir aux énergies
renouvelables, en particulier à la géothermie ou à la biomasse.
En renforçant notre exemplarité, nous devenons légitimes pour
encourager nos partenaires à modifier leurs pratiques.
Les intercommunalités et les communes de l’Essonne ne sont
pas en reste : les plans climat territoriaux et communaux se
multiplient et des éco-quartiers ou des bâtiments à basse
consommation d’énergie voient le jour. Les citoyens eux-mêmes
entrent dans la dynamique avec l’épanouissement de l’autopartage, des éco-écoles et des familles à énergie positive, autant
d’actions qui prouvent que les mentalités évoluent et autorisent
l’optimisme quant à la capacité de l’humain à changer et à
s’adapter. Comme le disait le dessinateur Gébé, c’est le « bonheur
contagieux des initiatives individuelles ».
À travers ses compétences sociales, le département est identifié
comme l’échelon territorial pertinent dans la lutte contre la précarité
énergétique qui touche plusieurs millions de ménages en France. En
Essonne, nous avons souhaité mettre en œuvre une politique pérenne
et préventive mettant l’accent sur l’amélioration des logements, la
formation des travailleurs sociaux et le développement de modes de
déplacements alternatifs à la voiture individuelle à travers la centrale
de mobilité « MobilEssonne ». Le Département est également un
acteur de premier plan de la sensibilisation des acteurs locaux et
des citoyens à la sobriété énergétique, notamment à travers l’action
de la « Maison départementale de l’habitat ». Je citerais également
une « Vitrine des énergies » qui présente les réalisations en termes
de production d’énergies renouvelables, d’isolation de bâtiments
mais aussi de transports doux sur le territoire de l’Essonne. De
plus, les acteurs du territoire (particuliers, collectivités, entreprises,
associations, bailleurs) sont invités à enrichir cette base de données
avec leurs propres réalisations.
Nous n’avons pas besoin d’être culpabilisés pour agir, je pense que
ce n’est pas le bon levier. Nous avons besoin d’être accompagnés,
mais aussi encouragés et valorisés dans nos actions quotidiennes
et c’est bien là le rôle du service public de proximité offert par les
collectivités. En tant qu’élus, quel que soit l’échelon territorial,
nous avons le devoir de ne pas oublier le quotidien et les réalités
de la vie, nous avons le devoir d’intégrer ce quotidien dans les
politiques que nous mettons en œuvre.
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Sur la question des changements climatiques, comme sur
d’autres questions, les collectivités passent à l’action. Mais sur
cette question plus que sur d’autres, il s’agit avant tout d’une
mission de service public, une mission vitale pour l’avenir de nos
sociétés et de nos civilisations, une véritable mission d’intérêt
général. Et nous pouvons tous être fiers, une journée comme
aujourd’hui, de servir l’intérêt général. Alors, merci à tous !
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Actes du colloque - projet européen Climate
Jean-Michel Lobry
Nous ne pouvons que nous féliciter des changements de
mentalité en cours. Le maître mot à l’heure actuelle est celui
de l’accélération des actions territoriales et des dispositifs
élaborés en France, ce à quoi invite l’Europe. L’un des objectifs
de cette rencontre, organisée autour de quatre tables rondes,
est de déterminer les conditions d’une telle accélération, ce qui
nécessite méthode et maîtrise des enjeux.
Je me permets en préambule de sonder l’auditoire sur ses
attentes et les sujets qu’il souhaiterait voir aborder au cours de
cette journée que nous espérons fructueuse.
Gilles Guerrin
Chargé au sein de l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de
l’énergie en Île-de-France (ADEME) des énergies renouvelables, je
suis intéressé par les problématiques relevant de la rénovation du
bâti et par le partage d’expériences des collectivités territoriales
franciliennes.
De la salle
En activité au sein du Conseil général des Yvelines en tant que
Chef de projet, je suis en attente du retour d’expérience de
l’Essonne en ce qui concerne la mise en œuvre du Plan climat
Énergie.
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Actes du colloque - projet européen Climate
De la salle
Travaillant au sein du Conseil général du Val-de-Marne, je suis
curieux des actions menées dans le domaine de la rénovation
des logements et de la précarité énergétique, dans la perspective
éventuelle d’une coordination d’initiatives.
De la salle
En poste au sein de la Direction départementale des territoires
(DDT) de l’Essonne qui assiste les communes dans l’élaboration
des Agendas 21, je souhaite connaître les pratiques des autres
départements franciliens.
Jean-Michel Lobry
Le déploiement des dispositifs sur les territoires et la cohérence
territoriale sont en effet des enjeux centraux.
De la salle
Chargé de la coopération internationale au sein du Conseil
général de l’Essonne, je suis accompagné ce jour de trois
collègues maliens. Le Département œuvre en effet en faveur de la
coopération avec des collectivités au Mali, au Québec, en Tunisie
et bientôt en Haïti.
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Actes du colloque - projet européen Climate
Actes du colloque - projet européen Climate
De la salle
Je souhaite pouvoir découvrir grâce à ce colloque les actions
pouvant être conduites par les collectivités d’Afrique.
De la salle
Responsable de la communication du réseau « Canopée »
qui accompagne la communauté éducative et les collectivités
territoriales essonniennes à l’ère numérique, je souhaite en
savoir davantage sur les moyens numériques utilisés en France
et en Europe pour servir les objectifs environnementaux.
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Le Grand témoin
François-Marie Bréon
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Actes du colloque - projet européen Climate
Actes du colloque - projet européen Climate
François-Marie BrÉon
Co-auteur du 5e rapport du Groupe d’experts inter-gouvernemental sur
l’évolution du Climat (GIEC)
Climatologue, chercheur au Laboratoire des sciences du climat et
de l’environnement, au CEA et à l’université de Versailles SaintQuentin-en-Yvelines, j’ai participé à l’élaboration du 5e rapport du
GIEC. Ce groupe d’experts, crée en 1988, comprend trois groupes
de travail : le premier, auquel je participe, étudie les principes
physiques du changement climatique, le second les impacts,
la vulnérabilité et l’adaptation au changement climatique et le
troisième les moyens d’atténuer ledit changement.
Jean-Michel Lobry
Confirmez-vous l’augmentation de température de 4° C à
l’horizon 2100 et quels sont les moyens à mettre en œuvre afin de
contrarier cette trajectoire ?
François-Marie Bréon
Les activités humaines, de par les volumes de CO2 dégagés et
l’accroissement de l’effet de serre, engendrent une modification
de l’atmosphère et donc une hausse de température. Le méthane
et le protoxyde d’azote sont également des gaz à effet de serre.
Le rôle des chercheurs est de quantifier ces activités, d’élaborer
des scénarii de concentration de CO2 et des modèles climatiques
afin de déterminer dans quelle mesure les températures, les
précipitations et les brouillards vont évoluer. La perspective de
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Actes du colloque - projet européen Climate
+ 4° C correspond à une évaluation haute et il convient de travailler
à une limitation des émissions de sorte de ne pas excéder une
augmentation de 2° C. Le rythme des changements climatiques
envisagés est sans précédent depuis les dix derniers millénaires,
ce qui est vertigineux.
Jean-Michel Lobry
Une augmentation de température de 2° C est-elle soutenable ?
François-Marie Bréon
Très clairement, une telle augmentation de température générera
des catastrophes naturelles et des déplacements de populations,
mais apparaît néanmoins plus aisée à gérer.
Jean-Michel Lobry
Quels sont les leviers vitaux sur lesquels il convient d’agir
aujourd’hui ?
François-Marie Bréon
Il est encore temps de limiter le réchauffement climatique à une
hausse de 2° C en provoquant des changements de comportements
de la population et en agissant sur les modes de production de
l’énergie.
Les émissions non carbonées doivent être privilégiées, mais je
remarque à cet égard que l’augmentation de la part des énergies
renouvelables (hydraulique, éolienne, solaire) n’a de sens que si ces
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Actes du colloque - projet européen Climate
dernières contribuent à la diminution des émissions de gaz à effet
de serre. Nous pouvons continuer à utiliser du charbon, mais en
capturant le dioxyde de carbone avant la sortie de cheminée afin de
l’insuffler en sous-sol.
Il convient par exemple de limiter les consommations d’énergie dans
le secteur du logement en isolant les habitations de manière plus
efficiente et en acceptant de vivre dans les logements de plus petite
surface. S’agissant des transports, il est essentiel de favoriser les
modes de déplacement collectifs à faible émission et les véhicules
individuels à basse consommation en encourageant l’utilisation des
voitures électriques et en construisant des pistes cyclables. Des
actions sont menées en ce sens mais elles apparaissent cependant
limitées, tant les citoyens peuvent être réticents à adopter des
comportements et des modes de vie moins confortables. Dès lors, il
est primordial de rendre de telles évolutions acceptables pour le plus
grand nombre, en mettant en place des dispositifs pratiques, par
exemple en améliorant la qualité des infrastructures de transports.
Je mentionnerai enfin, au titre des techniques d’adaptation, les
possibilités de changer d’agriculture.
Jean-Michel Lobry
Quelles mesures législatives et décisions politiques serait-il
pertinent de renforcer et de précipiter ?
François-Marie Bréon
L’objectif de contention du changement climatique est parfois
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Actes du colloque - projet européen Climate
utilisé pour élaborer des lois peu pertinentes. Ainsi la diminution
de la part de l’énergie nucléaire portée par la loi de Madame Royal
est totalement déconnectée de la problématique climatique, car
ce mode de production énergétique n’émet au aucun gaz à effet de
serre. Je ne pense pas que l’augmentation de la part des énergies
renouvelables contribuera à la limitation des effets des gaz à
effet de serre et les dépenses liées à la production d’électricité
photovoltaïque pourraient être affectées à d’autres politiques.
Jean-Michel Lobry
Que doit-on attendre de la Conférence de Paris programmée en 2015 ?
François-Marie Bréon
Il est essentiel d’une part, d’aboutir à un accord global, engageant
notamment les États-Unis et la Chine, stipulant la nécessité de
diminuer les émissions de gaz à effet de serre. Les émissions de
gaz à effet de serre continuent leur progression et ont augmenté
davantage au début du XXIe siècle qu’à la fin du XXe siècle. D’autre
part, il conviendra de s’assurer de l’application dudit accord et je
rappelle que même les pays ayant ratifié le protocole de Kyoto ne
l’ont pas nécessairement respecté.
Actes du colloque - projet européen Climate
François-Marie Bréon
L’enjeu pour les collectivités locales est de prioriser les actions
à mettre en œuvre, d’encourager la prise de conscience et les
actes individuels.
Claire Robillard
Je tiens à remercier François-Marie Bréon, dont j’apprécie la
liberté de ton, pour ses analyses. Les collectivités locales ont
en effet pour mission de favoriser la prise de conscience et la
mise en action individuelles, d’entraîner les citoyens dans une
dynamique tout en évitant de les culpabiliser. La somme des
initiatives individuelles participe de fait d’une action globale. Il est
donc essentiel de proposer aux citoyens un discours accessible,
et je me félicite à cet égard des efforts fournis par les chercheurs
du GIEC.
Jean-Michel Lobry
Comment considérez-vous l’implication et les efforts des collectivités
locales ?
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Actes du colloque - projet européen Climate
Actes du colloque - projet européen Climate
- projet européen Climate
Première table ronde
Les collectivités,
moteurs de la lutte contre
le changement climatique
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Actes du colloque - projet européen Climate
Participent à cette table ronde :
Mette Quinn, Chef de l’Unité finance, climat et déforestation à la
Direction générale « Action pour le Climat » de la Commission
européenne
Claire Robillard, Vice-présidente du Conseil général de l’Essonne
en charge du développement durable et solidaire, de l’environnement,
de l’agriculture
Gilles Berhault, Président du Comité 21
Régine Lange, Membre du bureau de l’Association française de
conseil des communes et régions d’Europe (AFCCRE)
Actes du colloque - projet européen Climate
1
es nouveaux objectifs
L
européens et évolution
des fonds structurels
Jean-Michel Lobry
Je vous propose d’ouvrir cette première table ronde consacrée à
la posture et à l’action des collectivités locales en matière de lutte
contre les dérèglements climatiques en sollicitant les observations
et les analyses de Mette Quinn. Quel regard portez-vous, en tant que
responsable de l’Unité finance, climat et déforestation à la Direction
générale « Action pour le Climat » de la Commission européenne,
sur l’action menée dans le département de l’Essonne ?
Mette Quinn
La mise en œuvre du projet Climate et du Plan climat Énergie
dans le département de l’Essonne est très impressionnante.
L’action à l’échelle locale est fondamentale afin de provoquer des
changements individuels de comportements et de pratiques.
Jean-Michel Lobry
Le rôle de la Commission européenne est de flécher et d’encadrer
les actions dédiées au Développement durable et à la lutte contre
le changement climatique. Pouvez-vous nous rappeler les
ambitions européennes en la matière ?
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Actes du colloque - projet européen Climate
Mette Quinn
Le Paquet Climat / Énergie défini au niveau communautaire a pour
objectif de permettre la réalisation de l’objectif « 20-20-20 » ou
« 3 x 20 » visant à faire passer la part des énergies renouvelables
dans le mix énergétique européen à 20 % ; réduire les émissions de
CO2 des pays de l’Union de 20 % et accroître l’efficacité énergétique
de 20 % d’ici à 2020. L’objectif sera probablement atteint en ce qui
concerne la part des énergies renouvelables, l’efficacité énergétique
devant quant à elle atteindre au mieux le niveau de 17 %. Des efforts
dans les domaines de l’habitat et de l’industrie sont donc nécessaires.
Jean-Michel Lobry
Ces objectifs sont-ils destinés à être révisés ?
Mette Quinn
En effet. La Commission européenne a présenté, le 22 janvier
2014, sa communication « Énergie Climat » 2030. Les objectifs
formulés, clairs et ambitieux, visent une réduction des émissions
de gaz à effet de serre de 40 % par rapport au niveau de 1990,
un objectif contraignant pour l’ensemble de l’Union concernant la
part des énergies renouvelables, qui est portée à au moins 27 %,
de nouvelles ambitions pour les politiques en matière d’efficacité
énergétique, un nouveau système de gouvernance et une série
de nouveaux indicateurs pour garantir un système énergétique
compétitif et sûr. Sur le plus long terme, il s’agit d’abaisser la
consommation de carburants fossiles de 90 %.
34
Actes du colloque - projet européen Climate
Jean-Michel Lobry
Quel est le cadre défini par le programme Life 2014-2020 ?
Mette Quinn
Doté d’un budget de 3,1 milliards d’euros sur sept ans (dont
900 millions d’euros dédiés aux actions climatiques), soit près
d’un milliard d’euros de plus que pour la période précédente, le
programme Life 2014-2020 est l’instrument financier européen en
faveur de l’environnement et de l’action pour le climat.
Le programme se structure en deux volets : un volet
«  Environnement » qui vise à une meilleure mise en œuvre de la
politique environnementale de l’Union et qui traitera également de
l’utilisation rationnelle des ressources, de biodiversité ainsi que de
gouvernance et d’information en matière environnementale ; un
volet « Action pour le climat » qui aura pour objectif l’atténuation
et l’adaptation au changement climatique, également axé sur la
gouvernance et l’information en matière de climat.
Trois priorités sont ciblées : la diminution des émissions de gaz à
effet de serre, l’augmentation de la résilience aux changements
climatiques, avec une insistance sur l’adaptation urbaine, et
l’amélioration de la gouvernance et de la formation. L’appel
d’offre est ouvert jusqu’au 16 octobre 2014.
Par ailleurs, un nouveau type de projet a été introduit, des projets
intégrés. Ils visent à mettre en œuvre des stratégies sur une
échelle territoriale plus large (plans d’actions environnementaux
et/ou climatiques par exemple) et pourront également mobiliser
35
Actes du colloque - projet européen Climate
d’autres fonds européens, nationaux et privés. L’idée défendue est
d’assurer la transférabilité et l’application des initiatives d’une
région à une autre, voire de manière transnationale et à l’échelle
paneuropéenne. Il conviendra en outre de se focaliser sur des
indicateurs de performance communs afin de pouvoir mesurer
l’impact des actions en faveur de la lutte contre le dérèglement
le climatique.
Jean-Michel Lobry
Quelle feuille de route donner aux collectivités locales ?
Mette Quinn
Les effets du changement climatique seront ressentis au niveau
local et il est dès lors fondamental que les collectivités s’engagent.
Après l’adoption, en 2008, du Paquet Climat / Énergie, la
Commission européenne a lancé la « Convention des Maires »
afin d’appuyer et de soutenir les efforts déployés par les autorités
locales pour la mise en œuvre des politiques en faveur des
énergies durables. En effet, les gouvernements locaux jouent
un rôle crucial dans l’atténuation des effets du changement
climatique, et ce d’autant plus que 80 % de la consommation
d’énergie et des émissions de CO2 sont associés à l’activité
urbaine. Seul mouvement qui mobilise des acteurs locaux et
régionaux autour de la réalisation des objectifs communautaires,
la Convention des Maires constitue un modèle exceptionnel de
gouvernance multi-niveaux. Afin de traduire leur engagement
36
Actes du colloque - projet européen Climate
politique en mesures concrètes et en projets, les signataires de
la Convention s’engagent notamment à préparer un bilan des
émissions et à soumettre, dans un délai d’un an à compter de
leur signature, un plan d’action en faveur de l’énergie durable
décrivant les principales actions qu’ils projettent d’entreprendre.
Dans ce cadre, des expérimentations fructueuses sont conduites
par les municipalités en France, en Europe ou encore en en
Amérique Latine. Au-delà des économies d’énergie, les résultats
des actions entreprises par les signataires sont multiples :
création d’emplois qualifiés et stables non susceptibles d’être
délocalisés ; un environnement plus sain et une meilleure
qualité de vie ; une compétitivité économique accrue et une plus
grande indépendance énergétique. L’abaissement des émissions
de gaz à effet de serre est donc une ambition première, mais il
convient également et parallèlement d’encourager des stratégies
territoriales et régionales d’adaptation aux changements
climatiques, à travers une approche intégrée et interconnectée.
Nous espérons que 50 villes puissent signer la Convention des
Maires et ainsi renforcer la dynamique à l’œuvre.
37
Actes du colloque - projet européen Climate
Actes du colloque - projet européen Climate
2
es effets d’entraînement
L
entre collectivités
Jean-Michel Lobry
La synergie territoriale est également l’un des objectifs portés
par l’Association française de conseil des communes et régions
d’Europe (AFCCRE).
Régine Lange
Association nationale créée en 1951 et comptant comme
membres plus de 1 500 collectivités territoriales, l’AFCCRE est la
section française du Conseil des communes et régions d’Europe
(CCRE), organisation européenne qui rassemble plus de 150 000
collectivités territoriales en Europe.
Engagée en faveur de la valorisation des actions menées par les
collectivités locales afin que la contribution des gouvernements
locaux en matière environnementale soit reconnue et encouragée
à l’échelle communautaire, l’association participe notamment au
Bureau de la Convention des Maires et à des partenariats axés
sur la promotion de la ville durable. Par ailleurs, la commission
« Environnement et Développement Durable » de l’association a
pour objectif de faciliter les échanges sur la mise en œuvre au
plan local de la réglementation communautaire et de dégager des
positions communes sur les législations en préparation.
Les collectivités locales ont un rôle déterminant à jouer dans
38
39
Actes du colloque - projet européen Climate
la réduction des émissions de gaz à effet de serre à travers
des actions dans les domaines des transports, du logement,
mais également à travers les stratégies d’investissement. Les
collectivités locales peuvent permettre la mise en mouvement
de l’ensemble des acteurs du territoire et initier des dynamiques.
Le rôle des collectivités doit en outre être reconnu au niveau
européen dans une logique de bottom up : les réalisations des
territoires, notamment à travers la mise en œuvre des plans
climat, constituent en effet les leviers premiers et structurants de
la réalisation des objectifs nationaux et communautaires.
Jean-Michel Lobry
Les États et l’Europe sont-ils en capacité de fournir aux territoires
des clés permettant d’accomplir leurs actions locales ?
Gilles Berhault
Chaque acteur doit pouvoir bénéficier des moyens pour mettre
en œuvre des actions efficientes. Des initiatives locales existent
dans tous les domaines. Ceci étant, la réponse adaptée aux
enjeux globaux auxquels nous sommes aujourd’hui confrontés
est fondamentalement la généralisation des démarches. L’outil
de cette généralisation ne saurait être une délégation d’État mais
bien un renouvellement de la gouvernance à travers l’élaboration
de partenariats entre acteurs. Le Comité 21 étudie de près ces
problématiques. Dans la mesure où l’individuation qui caractérise
la nouvelle génération peut renforcer les égoïsmes, les collectivités
40
Actes du colloque - projet européen Climate
territoriales ont un rôle stratégique à jouer auprès des jeunes afin de
provoquer des changements culturels et apporter la démonstration
que l’action en faveur du climat n’est pas ennuyeuse. Les collectivités
locales se doivent de ré-enchanter l’action citoyenne, de redonner
confiance en l’avenir et d’ouvrir le champ des possibles.
Jean-Michel Lobry
Le Conseil général de l’Essonne a-t-il recours à une approche
intégrée afin de permettre cette généralisation ?
Claire Robillard
La conversion des différentes directions du Conseil général de
l’Essonne au travail collectif n’a pas été sans efforts. L’ensemble
des compétences a été revisité à l’aune du Développement durable
et solidaire, en mettant en œuvre des approches transverses.
Je tiens à cet égard à remercier la Direction du développement
durable qui a été à l’initiative, de manière volontariste, de cette
agrégation des directions dans une dynamique partagée.
Jean-Michel Lobry
Qu’en est-il de l’action du Comité 21 dans la perspective de la 21e
Conférence Climat organisée à Paris en 2015 ?
Gilles Berhault
Le Comité 21 est un réseau d’acteurs engagé dans la mise en
œuvre opérationnelle du développement durable. Il a pour
41
Actes du colloque - projet européen Climate
mission de créer les conditions d’échange et de partenariat entre
ses adhérents issus de tous secteurs afin qu’ils s’approprient et
mettent en œuvre, ensemble, le développement durable à l’échelle
d’un territoire. Composé de quatre collèges, il réunit les parties
prenantes concernées en France : entreprises (multinationales
et PME), collectivités (des communes aux régions), associations
(d’environnement, de développement, de solidarité locale,
de défense des droits humains), institutions, établissements
d’enseignement supérieur et médias. Ce réseau de près de 500
adhérents fonde son action sur le partenariat pluri-acteurs et sur
l’action concrète.
L’implication de tous les acteurs et le croisement des niveaux
d’intervention sont les clés de réussite de la généralisation que
j’évoquais précédemment. L’un des enjeux de la réussite des
négociations de la COP 21 de 2015 relève précisément d’un tel
changement méthodologique, voire même d’une réinvention
de la diplomatie. Dans le cadre d’une approche matricielle,
il convient d’additionner les engagements et compter sur
l’émulation collective plutôt que de se laisser entraîner dans une
logique conflictuelle. Tel est par exemple l’objet de la proposition
d’organisation d’une « Exposition universelle des solutions »
permettant aux différents acteurs (entreprises, associations,
collectivités locales) de confronter leurs pratiques, de générer
des solutions et ainsi d’influer positivement sur le déroulement
des négociations.
42
Actes du colloque - projet européen Climate
Régine Lange
J’insiste, en lien avec ce qui vient d’être dit, sur la nécessaire
reconnaissance internationale du rôle mobilisateur des
collectivités locales en matière de réduction des émissions de gaz
à effet de serre. Les réseaux internationaux d’autorités régionales
et locales existants permettent aux collectivités de s’exprimer
collectivement, de développer des stratégies coordonnées et ainsi
de fabriquer du consensus. Cependant, la place dont jouissent
les collectivités locales dans les négociations internationales
est secondaire par rapport à celle réservée aux ONG. L’enjeu est
donc de leur permettre de développer leur pouvoir d’influence
sur les gouvernements nationaux afin de peser davantage sur
les négociations en tant que porteuses d’actions, structures
facilitatrices et forces motrices de la coopération décentralisée.
Une telle implication est susceptible, dans un second temps, de
fournir aux collectivités locales la légitimité nécessaire afin de
solliciter des financements.
Gilles Berhault
Les collectivités locales parviennent à agir de manière efficiente
également car leur action est moins enserrée dans des enjeux
politiques. Dans le cadre de la COP 21, l’Europe négociera parmi
195 nations et il est essentiel que chacun apporte son soutien aux
négociateurs.
43
Actes du colloque - projet européen Climate
Mette Quinn
L’Union européenne a en effet un rôle de premier plan à jouer
dans les négociations internationales portant sur le changement
climatique, et elle devra notamment axer son intervention sur la
reconnaissance de l’action des collectivités locales. Il est certes
déjà délicat d’élaborer des solutions partagées entre 28 pays et la
Conférence de Paris constitue de ce point de vue un défi compte
tenu des postures parfois contradictoires des acteurs engagés.
Néanmoins, l’Union européenne est entièrement mobilisée et une
commission dédiée sera une prochainement mise en place.
Régine Lange
Il apparaît primordial d’adopter un objectif ambitieux et
contraignant afin d’assurer une position de leadership à l’Union
européenne lors des négociations à venir.
Jean-Michel Lobry
Comment harmoniser sans complexifier ?
Gilles Berhault
Notre monde est un monde de diversité et il convient d’encourager
les initiatives de chacun, de rendre les initiatives inter-opérables
afin de reconstruire un imaginaire collectif optimiste. Je citerais
à cet égard la magnifique aventure de l’économie circulaire, qui
provoque une rupture culturelle en contestant en profondeur
le modèle économique dominant du XXe siècle axé sur la
consommation compulsive et l’appropriation individuelle.
44
Actes du colloque - projet européen Climate
3
nimation territoriale
A
et innovation : les deux
leviers de Climate
Claire Robillard
Le département est un échelon cohérent pour mettre en réseau
les coopérations au sein des bassins de vie et faire émerger des
projets intégrés. L’Essonne en offre une belle illustration.
S’agissant de l’animation territoriale de réseau, le Département
de l’Essonne s’appuie sur son implication de dix années dans le
cadre de son Agenda 21 et des réseaux thématiques qui en ont
découlé, en matière de défense de la biodiversité, de distribution
produits issus de l’agriculture biologique et durable dans les
cantines scolaires, de lutte contre les changements climatiques,
ce qui lui a permis de candidater avec succès au programme
européen. Au sein du réseau climat, qui fonctionne avec des
collectivités, le service dédié au développement durable a mis
en place des formations, des réunions thématiques à l’attention
des membres du réseau pour ainsi créer un lieu d’échange entre
acteurs et favoriser les bonnes pratiques.
En ce qui concerne les actions plus concrètes, j’ai évoqué dans
mon exposé liminaire les initiatives de sensibilisation de la
Maison départementale de l’habitat et de la Vitrine des énergies
en Essonne. A été également élaborée à l’attention de nos
45
Actes du colloque - projet européen Climate
partenaires la Charte « Construire et subventionner durable »
associée à un référentiel (réutilisation de l’eau, réduction de
déchets, recyclage). De véritables conditions ont été posées et
nous appliquons progressivement les « sanctions » de la charte
si elles ne sont pas respectées. Le dialogue en amont avec les
partenaires demeure néanmoins la priorité.
Actes du colloque - projet européen Climate
4
Débat
De la salle
En poste au Conseil général du Val-de-Marne, je ne peux que me
féliciter du plaidoyer des intervenants en faveur de l’intelligence
collective. La question posée est néanmoins celle de la promptitude
de la réalisation des actions. Comment s’assurer que les mises en
œuvre n’interviennent pas trop tardivement, après la survenue de la
catastrophe ? Ensuite, si le département apparaît, selon les propos
de Claire Robillard, comme l’échelon pertinent d’intervention, la
réforme territoriale semble contrarier cette dynamique.
Régine Lange
Le projet de réforme territoriale introduit une innovation
institutionnelle majeure avec la notion de « chef de file », rôle
voué à être assuré par la Région en concertation avec les autres
échelles territoriales. La Région aura notamment la charge de
l’aménagement durable du territoire. Elle rédigera un schéma
régional d’aménagement durable du territoire (SRADDT) dans
lequel figureront les orientations stratégiques en matière
d’aménagement du territoire, de mobilité, de lutte contre la pollution
de l’air, de maîtrise et de valorisation de l’énergie, de logement et
de gestion des déchets. Cette réforme doit être considérée comme
une chance afin d’inventer une nouvelle gouvernance intégrée
fondée sur la coordination de l’action publique territoriale.
46
47
Actes du colloque - projet européen Climate
Actes du colloque - projet européen Climate
- projet européen Climate
De la salle
Il conviendrait de faire jouer aux Points Info Énergie un véritable
de rôle de médiation auprès des citoyens pour les sensibiliser aux
nouvelles techniques de construction.
Gilles Berhault
La communication est une pratique partagée et ne saurait être
uniquement le fait des professionnels dudit secteur. Je suis
convaincu que le monde de l’inter-échange dans lequel nous
vivons favorise les approches horizontales plutôt que verticales
et donne à chacun les clés pour agir. Nous sommes engagés à
l’heure actuelle dans un changement de modèle de civilisation,
l’enjeu étant à la fois d’accompagner, d’accélérer et d’assurer le
financement des transitions à l’œuvre, dans un sens positif. À cet
égard, il conviendrait par exemple d’inventer un nouveau modèle
participatif de financement.
48
Deuxième table ronde
La rénovation du bâti au
service de la prévention
de la précarité énergétique
et de l’efficacité énergie-climat
49
Actes du colloque - projet européen Climate
Participent à cette table ronde :
Grégoire Clerfayt, Responsable de la Division énergie à l’Institut
Bruxellois pour la gestion de l’environnement
Joëlle Colosio, Directrice de l’ADEME Île-de-France
Raphaël Claustre, Directeur du réseau pour la transition
énergétique (CLER)
Frédéric PetitTa, Vice-président du Conseil général de l’Essonne,
chargé du logement et de l’habitat
Laetitia Mirjole, Responsable du Programme « Habiter Mieux »,
Agence nationale de l’habitat (ANAH)
Actes du colloque - projet européen Climate
1
n territoire précurseur :
U
Bruxelles-Capitale
Grégoire Clerfayt
Conformément à ce qui a été avancé lors de la première table
ronde, mon intervention vise à démontrer que le processus
bottum up et la mise en état de réussite des acteurs constituent
des vecteurs essentiels pour aboutir à des résultats efficients.
La Région de Bruxelles-Capitale, d’une superficie de 162 km²
compte une population de 1,1 million d’habitants, soit une
progression de 13 % entre 2001 et 2010 et correspond à un bassin
de 630 000 emplois, soit une croissance de 8 % sur la même
période. La consommation énergétique des bâtiments représente
75 % du total des consommations et le potentiel d’énergies
renouvelables de la région apparaît faible, de l’ordre de 3 %. Les
compétences régionales exclusives portent sur l’environnement,
l’énergie, la mobilité, l’urbanisme, le logement et l’économie,
avec comme ambition politique une réduction de 30 % des gaz à
effet de serre à l’horizon 2025.
Dans le contexte de la mise en œuvre en 2008 d’une première
législation énergétique sur les bâtiments, la Région de BruxellesCapitale organise des appels à projets en vue de valoriser et
de favoriser la construction ou la rénovation de bâtiments
exemplaires. Leur objectif est de démontrer qu’il est possible
d’atteindre de très bonnes performances énergétiques et
50
51
Actes du colloque - projet européen Climate
environnementales dans un budget raisonnable. À la suite des six
appels à projets lancés entre 2007 et 2013, 243 projets d’ampleur
variable ont été sélectionnés et représentent au total 621 000 m².
Ces projets seront réalisés à l’horizon 2016 au plus tard, grâce
à un soutien financier de 33 millions d’euros de la Région. En
2007, la Région bruxelloise ne comptait aucun bâtiment passif.
La superficie de bâtiments passifs à Bruxelles devrait atteindre
350 000 m² d’ici 2017.
Un bâtiment exemplaire est un bâtiment répondant à un certain
nombre de critères :
•É
nergie : le projet doit chercher à minimiser les besoins
en énergie primaire et l’utilisation de sources d’énergies
conventionnelles (mazout, gaz, électricité), et tendre vers un
bâtiment zéro carbone.
•É
co-construction : le projet doit inclure des mesures de limitation
de l’impact du bâtiment sur l’homme et son environnement, en
ce qui concerne la gestion des eaux, le confort et la santé, la
gestion des déchets, les matériaux, etc.
•R
entabilité et reproductibilité : les techniques existantes et
les solutions innovantes doivent être combinées en un projet
ambitieux, mais toujours accessible du point de vue technique
et financier pour le marché bruxellois.
•Q
ualité architecturale et visibilité : la visibilité du projet, son
implantation dans l’espace public et sa qualité architecturale
(notamment sur le plan du confort d’habitation, de l’esthétique
et de l’usage bien étudié des matériaux) sont également évalués.
52
Actes du colloque - projet européen Climate
Les appels à projets sont ouverts à tous les maîtres d’ouvrage
qui construisent ou rénovent à Bruxelles, particuliers, pouvoirs
publics, institutions et entreprises. Le programme constitue un
véritable changement de cap dans l’art de construire.
Jean-Michel Lobry
Les projets de Bruxelles-Environnement sont axés sur la
construction durable et le cycle de vie du bâtiment.
Grégoire Clerfayt
L’objectif premier de nos projets est de stimuler la demande
en bâtiments durables en assurant le soutien financier des
particuliers, en accompagnant les gestionnaires de bâtiments et en
guidant les maîtres d’ouvrage à travers un certain nombre d’outils
dédiés. Il convient ensuite d’améliorer les savoirs en transmettant
aux concepteurs des objectifs d’excellence et en stimulant le
secteur de la formation. En troisième lieu, l’amélioration de l’offre
en bâtiments durables passe par un soutien aux entreprises. Ces
dynamiques visent fondamentalement à atteindre l’adéquation
entre l’offre et la demande.
Jean-Michel Lobry
La méthodologie de bottom up qui a été évoquée, consistant à prendre
en considération la demande comme point de départ du projet, est
particulièrement intéressante. La région Bruxelloise est par ailleurs
riche de son programme « Alliance Emploi-Environnement ».
53
Actes du colloque - projet européen Climate
Grégoire Clerfayt
Partant du constat que les enjeux environnementaux représentent
un potentiel d’emploi et de développement économique important,
la Région a forgé le concept d’Alliance-Emploi-Environnement
dont le premier axe concerne la construction durable. Il s’agit
d’élaborer un pacte multisectoriel entre les autorités publiques,
les opérateurs, les partenaires sociaux et les acteurs du secteur,
dont l’objectif principal est de stimuler et d’accompagner les
acteurs bruxellois de la construction, pour qu’ils développent
une offre compétitive en matière de construction et de rénovation
durable afin de :
• favoriser la création d’emplois bruxellois dans les entreprises
du secteur de la construction durable ;
• renforcer la présence des entreprises bruxelloises dans le
secteur de la construction durable ;
• soutenir la transition du bâti bruxellois vers plus de durabilité ;
Actes du colloque - projet européen Climate
• l’accès au financement des entreprises, particulièrement des
TPE et PME ;
• la recherche et l’innovation ;
• l’excellence (certification, label, charte) et les références
techniques sur les méthodes de mise en œuvre ;
• des thématiques transversales.
Ces ateliers, constitués d’opérateurs tant publics que privés, se
sont réunis en plénière pour suivre l’avancement des actions
identifiées et proposer le cas échéant les adaptations et
réorientations nécessaires.
Frédéric PetitTa
Cette expérience est remarquable et participe d’une ambition
très forte. Il apparaît que les réalisations d’un territoire sont
capables de dépasser les projections initiales des concepteurs de
la dynamique.
Le suivi de la mise en œuvre des actions de l’Alliance EmploiEnvironnement a été réalisé, sous le contrôle d’un Comité de suivi,
par huit ateliers, chacun centré sur une catégorie particulière de
besoins des acteurs :
• l’insertion dans le secteur de la construction durable ;
• l’enseignement en construction ;
• la formation ;
• les outils de soutien aux entreprises, particulièrement les TPE
et PME ;
54
55
Actes du colloque - projet européen Climate
Actes du colloque - projet européen Climate
2
e rôle du Département
L
en matière de gouvernance
territoriale sur la rénovation
du bâti : l’exemple essonnien
Est projetée une vidéo consacrée à la Matériauthèque
écologique de la Maison départementale de l’habitat de
l’Essonne.
Frédéric PetitTa
Le principe de la Plateforme essonnienne de rénovation
énergétique (www.renover-malin.fr) trouve son origine en
2013 dans une réflexion engagée avec les acteurs du monde
économique, dont les entreprises de la construction, sur les
moyens à mettre en œuvre pour encourager la rénovation
énergétique, sous l’angle social et environnemental et permettre
d’accroître le renouvellement de logements jugés énergivores. La
plateforme est ainsi imaginée afin de simplifier les procédures
et de lier au sein d’un réseau des professionnels certifiés. De
trois au début, le nombre de partenaires s’élève aujourd’hui à une
centaine. La plateforme web sera inaugurée en octobre 2014.
Le Département de l’Essonne est historiquement engagé
dans une démarche en faveur de la rénovation énergétique
et la construction durable, qui constitue un axe prioritaire de
56
57
Actes du colloque - projet européen Climate
Actes du colloque - projet européen Climate
la politique du Conseil général, notamment avec la Charte
« Construire et subventionner durable » et la mise en place à
Évry de la Maison départementale de l’habitat. Le programme
« Rénover Malin » s’inscrit dans ce cadre, afin de répondre
aux exigences gouvernementales et d’analyser les blocages
expliquant que de nombreux citoyens sont encore réticents pour
lancer des travaux de rénovation énergétique de leurs logements.
Jean-Michel Lobry
Qu’en est-il des rapports avec les professionnels de la construction,
dont l’accréditation sera bientôt rendue obligatoire ?
Frédéric PetitTa
Un dialogue est engagé avec les responsables locaux de la
Fédération française du bâtiment, qui a conscience de l’enjeu
économique majeur que représente pour ce secteur le marché
de la rénovation, notamment en matière de développement de
l’emploi local. Le Comité de pilotage du projet est composé d’une
centaine de membres, dont les Chambres de commerce et les
Chambres de métiers et de l’artisanat.
Jean-Michel Lobry
Quels conseils pourriez-vous communiquer aux
collectivités désireuses d’imiter cette expérience ?
58
autres
Frédéric PetitTa
Nous avons fait le choix de l’écoute de l’ensemble des partenaires
dans le cadre du travail préparatoire du projet qui a duré un
an et ce, afin d’appréhender les attentes, mais également les
réticences de chacun.
Joëlle Colosio
L’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie (ADEME)
soutient et escorte de tels projets, celui mené avec volontarisme
et cohérence par le Conseil général de l’Essonne étant exemplaire,
notamment car il prend en compte l’accompagnement des
particuliers. Ce projet a été labellisé « plateforme locale de
rénovation énergétique », une première en Île-de-France.
L’ADEME a soutenu ledit projet par un investissement de 190 000
euros sur trois ans, ce qui répond à la vocation première de notre
organisation. L’ADEME participe en effet à la mise en œuvre des
politiques publiques dans les domaines de l’environnement, de
l’énergie et du développement durable. Afin de leur permettre de
progresser dans leur démarche environnementale, l’Agence met à
disposition des entreprises, des collectivités locales, des pouvoirs
publics et du grand public, ses capacités d’expertise et de conseil.
Elle aide en outre au financement de projets, de la recherche à la
mise en œuvre et ce, dans ses domaines d’intervention propres.
59
Actes du colloque - projet européen Climate
Actes du colloque - projet européen Climate
3
es enjeux sociaux de la
L
rénovation énergétique
Laetitia Mirjole
La prévention de la précarité énergétique dans le logement
constitue pour les pouvoirs publics un objectif national, dont
l’une des modalités de mise en œuvre est le programme
d’accompagnement des ménages fragiles dans la rénovation
thermique de leur logement, « Habiter Mieux » élaboré par
l’ANAH. Cette dernière apporte en Île-de-France un soutien
financier aux propriétaires occupants de condition modeste,
sous plafond de ressources de 35 000 euros pour un couple et de
50 000 euros pour une famille avec deux enfants, dont les logements
sont considérés comme des « passoires » énergétiques. Il s’agit
d’aider ces personnes à financer des travaux pour réaliser un gain
énergétique d’au moins 25 %, en isolant par exemple les combles
et en changeant l’installation de chauffage. L’ANAH participe à
l’aide à hauteur de 35 % .
Le dispositif « Habiter Mieux » fonctionne de manière
satisfaisante pour les maisons individuelles mais est encore
balbutiant en ce qui concerne les copropriétés, tant il est délicat
de convaincre l’ensemble des propriétaires, qui ne sont pas tous
éligibles aux aides de l’ANAH. Les résultats n’apparaissent pas
encore au niveau des attentes en Île-de-France, où l’on compte de
nombreuses copropriétés dégradées avec un parc de logements
60
61
Actes du colloque - projet européen Climate
vétustes et de nombreuses copropriétés endettées. La démarche
que nous défendons se heurte également à des difficultés dans
les copropriétés non dégradées, certains propriétaires réalisant
des investissements locatifs n’étant pas prêts à engager des
travaux de rénovation énergétique. Le travail d’information est
dès lors fondamental.
Jean-Michel Lobry
Votre organisme mène des actions à l’échelle d’un quartier pour
tenter de déclencher les initiatives locales.
Laetitia Mirjole
L’ANAH procède en effet au ciblage des problématiques liées
à la précarité énergétique sur un quartier et y accompagne les
syndics de copropriété dans l’élaboration de solutions et la prise
de décision.
Frédéric PetitTa
L’ambition du projet essonnien est de simplifier la mise en œuvre
de la rénovation énergétique des logements et de permettre la
réalisation des travaux dédiés, quels que soient les niveaux de
ressources des ménages, notamment grâce à un système de
microcrédit.
Actes du colloque - projet européen Climate
4
es enjeux sociaux,
L
économiques et financiers
de la rénovation thermique
Jean-Michel Lobry
L’atténuation des phénomènes de précarité énergétique est un
enjeu central. Quel est le rôle du CLER en la matière ?
Raphaël Claustre
Le CLER, Réseau pour la transition énergétique, est une
association agréée de protection de l’environnement créée en 1984
qui a pour objectif de promouvoir les énergies renouvelables, la
maîtrise de l’énergie, et, plus largement, la transition énergétique.
Aujourd’hui, le CLER fédère un réseau de près de 200 structures
professionnelles réparties sur l’ensemble du territoire.
La transition énergétique représente un double enjeu : la génération
d’emplois d’une part, avec une projection de 632 000 emplois créés
dans la transition énergétique d’ici 2030, et, d’autre part, la réduction
de la facture énergétique dont le montant actuel est à l’échelle de la
France de 69 milliards d’euros en 2013, ce qui équivaut à la balance
commerciale de notre pays. Il convient donc de transformer ces
dépenses en investissements sur les territoires.
La rénovation énergétique des logements en faveur de laquelle
milite le CLER présente un intérêt de valorisation foncière. En
62
63
Actes du colloque - projet européen Climate
effet, une étude de notaire a récemment démontré que le prix
moyen qu’une maison en classe A/B est de 14 % à 26 % plus
élevée qu’une maison équivalente de classe D, le prix moyen une
maison en classe F/G étant de 10 % à 28 % plus bas qu’une maison
équivalant de classe D.
La rénovation énergétique des habitations favorise ensuite
l’environnement, avec une baisse des consommations d’énergie
et donc des émissions de gaz à effet de serre, et comporte
également un volet social essentiel. L’un des axes prioritaires
d’action du CLER est ainsi la lutte contre la précarité énergétique,
phénomène au carrefour de la pauvreté et de l’inefficacité
énergique des logements. Les 20 % de ménages les plus pauvres
consacrent ainsi à l’énergie une part de budget 2,5 fois plus élevée
que les 20 % les plus riches. En France, on estime que 3,8 millions
de ménages sont en situation de précarité énergétique.
Jean-Michel Lobry
L’enjeu essentiel est, comme vous l’avez justement rappelé, de
parvenir à transformer une dépense en investissement et en
création de valeur. Quelles sont les propositions du CLER ?
Actes du colloque - projet européen Climate
• une offre de rénovation de haut niveau grâce à la formation des
professionnels et au regroupement des artisans, les collectivités
ayant un rôle essentiel à jouer pour favoriser cette dynamique ;
• un accès simple et efficace à des financements adaptés aux
ménages, notamment les plus modestes. Les aides qui existent
aujourd’hui sont complexes, plurielles et difficiles à agréger ;
• un signal règlementaire fort pour intégrer les rénovations au
moment opportun et imposer des contraintes notamment en ce
qui concerne les ravalements de façades ;
• une gouvernance et un cap clairs afin d’encourager certains
acteurs encore réticents à s’engager, à l’instar des organismes
bancaires ou des opérateurs énergétiques.
Laetitia Mirjole
Dans la cadre du programme « Habiter Mieux », 70 000 logements
devraient être rénovés, ce qui représente 1,3 milliard d’euros de
travaux réalisés par des artisans.
Raphaël Claustre
Une action efficiente en matière de lutte contre la précarité
énergétique se doit, selon le CLER, de favoriser :
• l’accès à une information de qualité, neutre et adaptée aux
ménages concernés ;
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Actes du colloque - projet européen Climate
Actes du colloque - projet européen Climate
5
a politique nationale
L
pour la rénovation
énergétique des bâtiments
Joëlle Colosio
La rénovation énergétique des bâtiments est au cœur des
préoccupations gouvernementales, dont l’ADEME se doit, parmi
d’autres acteurs, d’assurer la mise en œuvre.
En Île-de-France, le Schéma régional du climat, de l’air et de
l’énergie (SRCAE) arrêté en 2012 vise notamment le renforcement
de l’efficacité énergétique des bâtiments avec un objectif de
doublement du rythme des réhabilitations dans le tertiaire et de
triplement dans le résidentiel.
Par ailleurs, est décliné, dans la cadre du Plan d’investissement
pour le logement présenté par le Président de la République le 21
mars 2013, le Plan de rénovation énergétique de l’habitat (PREH)
destiné à atteindre l’objectif de rénover 500 000 logements par
an à l’horizon 2017, dont 120 000 logements sociaux et 380 000
logements privés.
Pour atteindre ces objectifs ambitieux, le Plan de rénovation
énergétique de l’habitat s’articule autour de trois volets d’actions
complémentaires. En premier lieu, il convient d’enclencher
la décision de rénovation, en accompagnant et conseillant les
particuliers. Le rôle des Espaces Info Énergie subventionnés par
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67
Actes du colloque - projet européen Climate
l’État et les collectivités locales est ici essentiel, notamment au
sein des territoires diffus. En second lieu, le financement de la
rénovation doit être assuré en apportant des aides, des outils et
des solutions innovantes. En troisième lieu, il s’agit de mobiliser
les professionnels pour garantir la meilleure qualité possible des
rénovations.
Aussi, les plateformes locales établies par les acteurs du terrain
et encouragées par l’ADEME sont-elles des outils facilitateurs, à
destination de l’information des particuliers, de la mise en réseau
des professionnels du bâtiment mais également de la création
d’outils bancaires simplifiés.
Frédéric PetitTa
Le Conseil général de l’Essonne est en contact avec des
organismes bancaires afin d’aménager des taux d’intérêt
attractifs pour les particuliers et ainsi enclencher les travaux
de rénovation. Cependant, le champ d’action des collectivités
demeure assez modeste en la matière.
Joëlle Colosio
La réduction de la consommation d’énergie portée par le projet
de loi de la Ministre de l’Ecologie utilise de manière privilégiée
le levier du bâtiment, en rendant obligatoires et en soutenant
financièrement les travaux de rénovation énergétique. Ségolène
Royal a d’ailleurs insisté sur le fait que cette loi est directement
inspirée de l’expérience réussie conduite sur les territoires, où la
68
Actes du colloque - projet européen Climate
transition énergétique est d’ores et déjà engagée. Le programme
Climate participe de cette dynamique.
Outre l’efficacité énergétique, l’ADEME travaille au déploiement
des énergies renouvelables et a créé à cet effet en Île-de-France
un outil dédié, « ENR-Choix », destiné à guider les collectivités
locales, les gestionnaires de patrimoine et les aménageurs vers la
sobriété et l’efficacité énergétiques, la mutualisation des besoins,
la priorisation des énergies renouvelables pour le chauffage et le
refroidissement de leurs bâtiments.
Laetitia Mirjole
Les « Points Rénovation Info Service » (PRIS) visent à simplifier
la recherche d’information et l’orientation des particuliers. En
outre, dans le cadre du dispositif « Habiter Mieux » ont été créés
des postes de conseillers qui priorisent, après diagnostic, les
travaux à réaliser dans les logements, informent les ménages sur
les aides, les accompagnent dans le dépôt de leur dossier et vers
les professionnels du bâtiment.
Grégoire Clerfayt
Les « Maisons de l’Énergie » installées en Belgique constituent
des dispositifs d’accompagnement similaires.
69
Actes du colloque - projet européen Climate
Actes du colloque - projet européen Climate
6
Débat
De la salle
Directeur d’une PME essonnienne labellisée « Eureka », il me
semble que la qualité de l’information ne doit pas être confondue
avec la neutralité de celle-ci. De fait, l’information que nous
transmettons à nos clients sur leur consommation d’énergie
n’est pas neutre, mais nous nous attachons à ce qu’elle soit de
qualité, agrégée et lisible.
De la salle
Le décloisonnement des interventions des différents acteurs est
certes essentiel, mais les maîtres d’ouvrage se posent la question
de la garantie de résultat des installations. En outre, les travaux
de maintenance ne devraient-ils pas être évoqués d’emblée afin
d’intégrer leur coût aux investissements projetés ?
Raphaël Claustre
Le coût de maintenance est bien évidemment à intégrer dans
le financement. S’agissant des projections de consommation
d’énergie, la consommation conventionnelle, qui peut être
garantie, doit être distinguée de la consommation d’usage
qui est par définition extrêmement variable puisque liée aux
comportements de chacun.
70
71
Actes du colloque - projet européen Climate
Frédéric PetitTa
La plateforme essonnienne de rénovation ambitionne également
d’engager un travail sur la réhabilitation des logements sociaux
et de sensibiliser les résidents aux gestes simples grâce à un kit
imaginé par la Maison départementale de l’habitat.
Gilles Guerrin
La garantie de performance énergétique intrinsèque des
bâtiments (GPEI) est certes essentielle, mais il convient d’œuvrer
en amont, dès la phase de conception, la répartition des pouvoirs
entre les entreprises et les architectes étant de ce fait essentielle.
De la salle
Élu de la commune de Saint-Aubin qui compte 700 habitants,
je souhaiterais savoir comment minimiser la consommation
énergétique des bâtiments communaux.
Joëlle Colosio
Actes du colloque - projet européen Climate
Frédéric PetitTa
Il est de notre ambition d’élargir la plateforme aux Communautés
d’agglomération d’Évry Centre Essonne et du Val d’Orge. J’espère
que d’autres nous rejoindrons.
De la salle
Nouvellement élue d’une commune de 3 900 habitants, je me
félicite des informations fournies par les intervenants, qui sont
précieuses pour les communes désireuses de progresser.
Frédéric PetitTa
Le Conseil général de l’Essonne connaît les difficultés financières
de certaines communes, et l’une des ambitions de la plateforme
est précisément de leur fournir des outils afin de leur permettre
d’alléger les dépenses de leur budget de fonctionnement.
La séance est suspendue de 13 heures 15 à 14 heures 20.
Le service « Conseil en énergie partagé » de l’ADEME et la
plateforme essonnienne constituent pour les élus locaux des
espaces de partage privilégiés.
Laetitia Mirjole
Les élus locaux sont des relais précieux dans le repérage,
l’orientation et l’information des ménages visés par le programme
« Habiter Mieux ».
72
73
Actes du colloque - projet européen Climate
Actes du colloque
Actes du
national
colloque
- Bientraitance, De la
- projet européen Climate
réflexion à l’action
Troisième table ronde
Mobilité durable et solidaire,
informer pour changer
les pratiques
74
75
Actes du colloque - projet européen Climate
Participent à cette table ronde :
Jean-Philippe Dugault, Direction des déplacements du Conseil
général de l’Essonne
Laurence Debrincat, Chef de la Division des études générales du
Syndicat des transports d’Île-de-France (STIF)
Xavier Rosello, Directeur technique adjoint de l’Autorité de transport
de la métropole de Barcelone
Marco Menichetti, Chargé de dissémination du projet SUPERHUB à
la Fondazione Legambiente Innovazione
Ithier Bonduelle, Chargé des systèmes d’information multimodale
du Groupement des autorités responsables de transport (GART)
Actes du colloque - projet européen Climate
1
es enjeux de la mobilité
L
durable et solidaire
Est projetée en préambule à la table ronde une vidéo
consacrée à la centrale de mobilité « MobilEssonne ».
Jean-Philippe Dugault
L’objectif de la centrale de mobilité « MobilEssonne » est
d’agréger dans un même outil les fonctionnalités sectorielles
existantes, dédiées aux transports collectifs et au covoiturage.
Jean-Michel Lobry
À quelles conditions une telle plateforme peut-elle fonctionner,
dans sa conception et son déploiement ?
Jean-Philippe Dugault
La première étape du projet a consisté à identifier de manière
collaborative - en mobilisant les associations d’usagers,
les professionnels et les territoires - les besoins en termes
d’accessibilité, avant de pouvoir valoriser les informations. Le
déploiement est envisagé en début d’année prochaine. Les usagers
pourront se saisir de cet outil afin de choisir leur trajet selon des
critères multiples : l’intérêt économique, le temps de parcours,
l’impact carbone, ou encore la présence sur le parcours de sites
touristiques et commerciaux. Cet outil collaboratif a vocation à
être enrichi par chaque utilisateur. Par ailleurs, conformément
76
77
Actes du colloque - projet européen Climate
à une démarche de responsabilité sociale et environnementale,
l’outil doit assurer une sensibilisation des usagers aux modes de
déplacement alternatifs à la voiture individuelle, en les informant
par exemple sur les dispositifs de covoiturage.
Laurence Debrincat
Le STIF, autorité organisatrice des transports en Île-de-France,
a mis en place la base « ViaNavigo ». Ce nouveau service permet
aux Franciliens et aux voyageurs occasionnels d’organiser leur
trajet en transport en commun en toute simplicité. Regroupant
les informations des 74 entreprises de transport, l’outil propose
une recherche d’itinéraires sur la base des horaires planifiés, la
personnalisation des paramètres, plusieurs possibilités de parcours,
des alertes info-trafic, des horaires et des plans de lignes.
L’agrégation des informations sur les différents modes de transport
est essentielle pour permettre aux Franciliens d’optimiser leurs
déplacements en termes de coûts et de temps. Les initiatives
locales doivent de ce fait être encouragées et se généraliser.
Jean-Philippe Dugault
L’outil « MobilEssonne » sera également disponible sous forme
d’application pour Smartphone et tablettes tactiles.
Xavier Rosello
Je souscris pleinement à l’idée de perfectionner l’organisation de
la mobilité entre les espaces d’habitation et les espaces d’activités.
78
Actes du colloque - projet européen Climate
2
e projet
L
« SuperHub »
Marco Menichetti
Le projet « SuperHub », actuellement en phase de test dans trois
villes - Milan, Barcelone et Helsinki - a pour objet le déploiement
d’une plateforme de mobilité durable technologiquement
intégrée. Des informations sur les différents modes de transport
sont collectées et intégrées en temps réel afin de les mettre à la
disposition des usagers, dans une logique personnalisée, ludique
et attractive.
L’outil ambitionne donc d’assurer l’organisation et la planification
de trajets multimodaux tenant compte de différents critères,
dont le coût, le temps d’attente ou encore les émissions de gaz à
effet de serre et la consommation de carburant. Les sources des
données collectées sont plurielles et les citoyens sont à cet égard
les principaux protagonistes du projet : ils reçoivent et fournissent
les informations via les réseaux sociaux, les applications pour
Smartphone et tablettes étant intégrées dans cette plateforme.
Sont partenaires du projet « SuperHub » la TBM, l’Area de
Barcelona, l’Ajuntament de Barcelona, l’Azienda Transporti
Milanesi, l’Autoguidovie et la Helsingin seudun liikenne (HSL,
Helsinki).
La création d’un véritable réseau de mobilité durable et éco79
Actes du colloque - projet européen Climate
responsable peut permettre aux prestataires d’améliorer leurs
dispositifs de transport et aux autorités de mettre en œuvre des
politiques publiques en phase avec les besoins des usagers.
Jean-Michel Lobry
La mise en œuvre de ce projet nécessite-t-elle une taille critique
d’aires urbaines ?
Xavier Rosello
La ville candidate doit disposer d’une politique de transport
multimodale aboutie. Sont enregistrés quotidiennement à
Barcelone - qui compte 1,6 million d’habitants pour une superficie
de 80 km2 - cinq millions de déplacements, dont 57 % sont assurés
par des moyens de transport durables. 40 % des déplacements
sont mécanisés, 27 % étant assurés par des moyens de transport
publics et 15 % par des véhicules privés dont une part importante
de motocyclettes. Les transports collectifs prennent en charge 53
% des déplacements de banlieue.
Laurence Debrincat
Selon l’enquête globale conduite en 2012 sur la mobilité en Île-deFrance, parmi les 41 millions de déplacements quotidiens réalisés
par les Franciliens, 20 % le sont en transports collectifs, 38 % en
voiture et 39 % à pied. 8,3 millions de déplacements quotidiens
s’effectuent en transports collectifs, dont 2,9 millions entre Paris
et le reste de l’Île-de-France, soit une hausse de 24 % depuis 2001.
80
Actes du colloque - projet européen Climate
Xavier Rosello
À Barcelone, le site « Mou-te », ce qui signifie « Bouge » en
Catalan, est un outil similaire à « MobilEssonne » : développé
par le gouvernement de la Catalogne, il fournit une information
statique, contrairement à « SuperHub » qui produit une
information dynamique, c’est-à-dire en temps réel.
Au total, le projet « SuperHub » porte une ambition de
sensibilisation des usagers et des citoyens à la mobilité durable,
notamment grâce à la dimension ludique de l’outil. Plus que
jamais, la « gamification », si j’ose dire, favorise l’éducation.
Jean-Philippe Dugault
La dimension ludique de ce type de dispositifs est en effet
essentielle afin de favoriser son appropriation par les usagers.
Marco Menichetti
Nous travaillons de concours avec l’Union européenne à la mise
en place d’une unité opérationnelle à but non lucratif qui fournirait
à toutes les villes candidates une plateforme de mobilité ouverte
et multimodale.
Un tel outil mutualisé permettrait en outre aux collectivités
locales de réaliser des économies substantielles, à travers la
standardisation des données de mobilité et l’offre de solutions à
l’échelle régionale.
81
Actes du colloque - projet européen Climate
Jean-Michel Lobry
Quelle est la feuille de route de l’Île-de-France en matière de
mobilité durable et solidaire ?
Actes du colloque - projet européen Climate
3
a gouvernance
L
des transports en
Île-de-France
Laurence Debrincat
Le Plan de déplacements urbains d’Île-de-France (PDUIF)
élaboré par le STIF vise à atteindre un équilibre durable entre les
besoins de mobilité des personnes et des biens, d’une part, la
protection de l’environnement et de la santé et la préservation
de la qualité de vie, d’autre part, le tout sous la contrainte des
capacités de financement. Le projet de PDUIF a identifié neuf
défis à relever déclinés en 34 actions opérationnelles pour
atteindre cet équilibre.
Afin de respecter les réglementations en matière de qualité de
l’air et l’engagement national de réduire de 20 % les émissions
de gaz à effet de serre d’ici 2020, le projet de PDUIF vise, dans un
contexte de croissance globale des déplacements estimée à 7 % :
• une croissance de 20 % des déplacements en transports
collectifs ;
• une croissance de 10 % des déplacements en modes actifs
(marche et vélo) ;
• une diminution de 2 % des déplacements en voiture et en deuxroues motorisés.
82
83
Actes du colloque - projet européen Climate
Je me permets d’insister sur le neuvième défi du plan dédié au
management de la mobilité intitulé « Faire des Franciliens des
acteurs responsables de leurs déplacements ». Il s’agit ici en
premier lieu de développer une information fiable sur l’ensemble
des services de mobilité pour mettre en valeur les alternatives à
la voiture particulière. Les conseils en mobilité ont notamment
à jouer un rôle de facilitateur de la mobilité pour tous dans le
respect des enjeux de développement durable. La promotion de la
mobilité solidaire, et plus spécifiquement du covoiturage, est ainsi
Actes du colloque - projet européen Climate
une politique de développement, à l’horizon 2020, de l’offre de
transports en commun, notamment en Grande couronne, où les
alternatives à la voiture individuelle ne sont encore que trop rares.
Jean-Michel Lobry
Le partage d’expériences dans le domaine des transports peut
favoriser la duplication et donc la généralisation des bonnes
pratiques.
prioritairement axée sur les populations vulnérables résidant
dans le périurbain et qui consacrent 13 % de leurs dépenses
annuelles au carburant, ce qui nécessite un effort d’information
et d’éducation.
Le neuvième objectif du plan vise en second lieu l’élaboration
concertée de plans de déplacements pour susciter les
changements de comportements de mobilité. La mise en place
de plans de déplacements à l’échelle d’une entreprise (PDE),
d’une administration (PDA) ou d’un établissement scolaire (PDES)
constitue un levier pour modifier les habitudes de déplacement.
Jean-Michel Lobry
Pourrait-on imaginer que la mobilité ne constitue plus un jour un
facteur de discrimination et un frein à l’accès à l’emploi ?
Laurence Debrincat
Le STIF agit en faveur de la tarification sociale et concourt à
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85
Actes du colloque - projet européen Climate
Actes du colloque - projet européen Climate
4
aire évoluer la demande
F
de mobilité : les SIM
Ithier Bonduelle
Fondé en 1980, le GART a pour mission de construire une mobilité
durable alliant les transports publics et l’ensemble des modes
alternatifs à la « voiture solo ». Il a notamment mis en place un
groupe de travail sur les Systèmes d’information multimodaux
(SIM).
La Directive européenne 2010/40/UE sur les Systèmes de
transport intelligent oblige les Autorités organisatrices de
transports (AOT) à mettre en place un jeu de données de transport
multimodal et d’assurer l’interopérabilité des systèmes. En
France, l’article L.1231-8 du Code des Transports stipule ainsi que
les AOT ont pour mission de réaliser, en ce qui concerne l’offre
théorique, « un service d’informations, consacré à l’ensemble
des modes de transport et leur combinaison, à l’intention des
usagers, en concertation avec l’État, les collectivités territoriales
ou leur groupement et les entreprises publiques ou privées de
transport ».
85,5 % du territoire français sont actuellement couverts par
un SIM, développé par les collectivités. Seule manque l’échelle
nationale, qui relève du périmètre de l’État. Les SIM s’inscrivent
dans une logique de valorisation du service de transport en
commun dans le cadre de services finaux (tourisme, centres de
86
87
Actes du colloque - projet européen Climate
service public, commerces). Pour l’usager, le SIM constitue une
aide aux déplacements, pour les acteurs publics il est un outil
favorisant la politique de mobilité, tandis que pour les industriels,
il est un secteur d’investissement prometteur.
Jean-Michel Lobry
Les SIM favorisent-ils l’interconnexion des territoires ?
Ithier Bonduelle
L’interopérabilité des systèmes vise en effet à favoriser les
déplacements transfrontaliers ou entre différentes collectivités,
le GART étant fortement impliqué sur le sujet. Les systèmes sont
voués à intégrer de nouvelles fonctionnalités (données en temps
réel, données liées à la tarification, aux modes de transport
alternatifs, aux bornes de recharge électrique, éco-comparateur)
et à établir des liens avec la billettique, la synergie SIM-billettique
permettant la télédistribution des titres de transport en fonction
de l’itinéraire calculé. En outre, les AOT pourraient passer des
accords-cadres avec d’autres autorités publiques (Pôle Emploi,
hôpitaux, offices de tourisme, musées) intégrant et valorisant le
service de transport en commun dans le cadre de la réalisation
de ces services finaux.
L’ensemble de ces outils permet de favoriser l’inter-modalité,
le report modal ainsi que l’attractivité du transport public,
et concoure donc à la réduction de l’empreinte carbone des
voyageurs.
88
Actes du colloque - projet européen Climate
Jean-Michel Lobry
Qu’en est-il du projet de SIM national ?
Ithier Bonduelle
Travaillé par le GART dans le cadre d’un groupe de recherche
européen et annoncé par le Ministre des transports lors de la
journée « Mobilité 2.0 » tenue en février 2014, ce projet adoptera une
architecture répartie. La solution retenue résiderait en une mise
en réseau des différents SIM locaux sous gouvernance publique,
réseau auquel viendraient s’agréger des itinéraires nationaux et
internationaux.
Jean-Michel Lobry
La principale prospective liée aux SIM est la constitution du « Big Data ».
Ithier Bonduelle
Les données relatives au transport ne se limitent pas aux seules
données géographiques et temporelles, ni aux données de
fréquentation et de recherches d’itinéraires, mais se diversifient
et impliquent une multitude de nouveaux acteurs (opérateurs
téléphoniques, usagers, opérateurs billettiques) dont il s’agit
d’assurer la coordination.
Les données de transport sont stratégiques et sensibles car
leur maîtrise permet de concevoir, de prévoir et de planifier
de manière optimale l’offre de transport. Ainsi, le « Big Data »
permettrait à terme aux autorités publiques décisionnaires
89
Actes du colloque - projet européen Climate
une meilleure connaissance de la mobilité des citoyens, tant en
termes de besoin et de fréquentation qu’en termes d’offre. La
Caisse des dépôts et consignation a lancé plusieurs appels à
projets « Big Data » ces dernières années, contenant un volet
dédié au transport. Cependant, une telle perspective fait courir le
risque aux AOT de perdre la gouvernance des données transport.
Se pose donc la question de la propriété des données, ou, tout du
moins, de la réciprocité dans la chaîne d’information.
Jean-Michel Lobry
Ces projets peuvent-ils être créateurs de valeur économique ?
Ithier Bonduelle
La mobilité durable, organisée et optimisée, participe à la
croissance durable, surtout à budget contraint, et permet de
dégager des perspectives en matière d’emploi.
Actes du colloque - projet européen Climate
6
Débat
De la salle
Les déplacements en voiture semblent stagner en Île-de-France, mais
on observe en revanche une hausse de ceux en deux-roues motorisés.
Laurence Debrincat
D’après les données de l’enquête évoquée dans mon intervention,
la stabilisation globale des déplacements en voiture, compte
tenu de la croissance démographique, résulte d’une baisse de la
mobilité automobile individuelle. Ces déplacements augmentent
hors de Paris, en particulier s’ils concernent les territoires les
plus éloignés du centre, et demeurent significatifs dans certaines
catégories de la population comme les seniors. Est enregistrée
entre 2001 et 2010 une croissance de 1,3 % des déplacements en
transports motorisés, (0,05 % pour la seule voiture individuelle),
les transports collectifs progressant dans le même temps de
20 %, ce qui dénote une nouvelle approche sociétale du transport
et l’adoption de comportements vertueux.
De la salle
Que mettre en œuvre pour aider les villes européennes désireuses
d’imiter le modèle « SuperHub » ?
90
91
Actes du colloque - projet européen Climate
Marco Menichetti
Le projet « SuperHub » est actuellement testé dans une petite
ville de République Tchèque. L’objectif est de permettre à toutes
les villes d’intégrer la plateforme qui doit demeurer un cadre
ouvert. Les données collectées ne sont pas des données privées,
mais relèvent d’une propriété collective.
Actes du colloque - projet européen Climate
Laurence Debrincat
Si le télétravail peut apparaître séduisant dans une optique de
décongestionnement, il concerne essentiellement en France les
petites entreprises et les grandes entreprises étrangères, les
acteurs économiques dans leur ensemble et les administrations
étant réticentes à le développer.
De la salle
L’accès aux outils de mobilité nécessite d’optimiser la connectivité
(3G et Wifi) des lieux concernés comme les gares et les terminaux,
ce qui est loin d’être le cas aujourd’hui en France, à la différence
du Québec par exemple.
Ithier Bonduelle
Il me semble que la société du Grand Paris avait pour projet
d’installer la 4G au sein des futures infrastructures.
De la salle
Est-il tenu compte dans les études sur la mobilité des
changements affectant l’organisation du travail, à l’instar de
l’essor du télétravail ?
Xavier Rosello
Tout à fait. À Barcelone, l’essor du travail à domicile contribue
certes à faire diminuer un certain type de mobilité, mais la
mobilité « personnelle » tend quant à elle à augmenter.
92
93
Actes du colloque - projet européen Climate
Actes du colloque
Actes du
national
colloque
- Bientraitance, De la
- projet européen Climate
- projet européen Climate
réflexion à l’action
Quatrième table
ronde
Mobiliser durablement
ses équipes et les citoyens
pour le climat
94
95
Actes du colloque - projet européen Climate
Participent à cette table ronde :
Marc Schlitz, Expert Environnement de la ville de Liège, impliquée
dans le projet ENGAGE
Fernando Presa, Consultant pour le projet européen PEOPLE
CO2CERO (Soria, Espagne)
Pierre Demortiere, Directeur d’Unis-Cité Île-de-France sur les
opérations Médiaterre
Patrice Sac, Président délégué du Conseil général de l’Essonne en
charge de l’éducation et des collèges
Actes du colloque - projet européen Climate
1
’appropriation par les
L
citoyens de leur territoire
Marc Schlitz
La ville de Liège a signé en novembre 2008 la Convention des
Maires pour une Europe de l’Énergie durable, évoquée ce matin
par Mette Quinn, laquelle vise le respect au niveau du territoire
communal des objectifs de l’Union européenne (3 x 20) à l’horizon
2020. Elle compte en juin 2014 quelques 5 750 villes adhérentes
en Europe et dans le monde, soit environ 187 millions de citoyens.
La ville de Liège déploie un Plan d’action en matière d’efficience
énergétique organisé autour de cinq axes structurants :
• affiner la connaissance de l’évolution des impacts énergétiques
et climatiques du fonctionnement de notre Ville dans toutes
ses composantes par l’établissement d’un Bilan Carbone©
de l’administration communale et à l’échelle territoriale ;
l’actualisation régulière des données ; l’évaluation de l’efficacité
des mesures du plan d’actions et leur actualisation.
• réaliser la réforme en profondeur de la politique de transport et
de mobilité par de nouveaux investissements structurels ainsi
que par de nouvelles dispositions d’organisation et d’incitation
en faveur des modes de déplacement les moins nuisibles pour
la planète et la qualité de vie des habitants.
• réduire l’impact sur le climat
l’administration communale.
96
du
fonctionnement
de
97
Actes du colloque - projet européen Climate
•a
ider les citoyens à mettre en œuvre des mesures leur
permettant de s’inscrire dans la lutte contre les changements
climatiques ainsi que contre les inégalités sociales que ceux-ci
contribuent à générer.
• c réer une dynamique au sein de la population pour permettre
l’adhésion de chacun notamment en généralisant les
campagnes de sensibilisation.
Jean-Michel Lobry
La campagne de communication à vocation innovante et
participative ENGAGE trouve ici toute sa raison d’être.
Marc Schlitz
Dans le cadre du programme EIE et afin de mobiliser la
société civile pour qu’elle prenne part au développement du
Plan d’action, à l’identification des politiques et des mesures
nécessaires pour mettre en œuvre et réaliser les objectifs dudit
plan, la Ville de Liège a décidé de participer depuis le mois de juin
2010 à la campagne européenne de communication pour le climat
ENGAGE. Cette dernière compte aujourd’hui une soixantaine de
villes participantes.
Cette initiative est destinée à valoriser par l’image les réalisations,
les initiatives ou les projets de toutes les composantes de la
société, à créer l’émulation, susciter l’envie de participer du plus
grand nombre et de permettre à chacun de s’impliquer selon sa
situation et ses moyens.
98
Actes du colloque - projet européen Climate
En pratique, la campagne de communication vise à impliquer
trois groupes d’acteurs : l’institution communale, les forces
vives (entreprises, commerçants, compagnies d’assurance,
organisateurs d’événements, groupes de théâtre, architectes,
établissements scolaires) et la population liégeoise.
Les outils de communication utilisés pour cette campagne sont
simples et positifs. D’une part, une charte d’engagement propose
aux forces vives et aux citoyens une série de petits et grands gestes
d’économie d’énergie, accompagnée d’un tableau de bord des
consommations. D’autre part, un poster est mis à la disposition
des acteurs désirant rendre publics leurs engagements. Les
posters des personnes ou des groupes photographiés sont
présentés lors des grandes manifestations liégeoises ou dans
des endroits publics de la ville.
Le projet ENGAGE est donc un outil de mobilisation axé sur
l’émulation, l’aspect ludique et la convocation de l’intelligence
collective, et non sur la contrainte. Plusieurs manifestations
ont d’ores et déjà permis de publiciser la démarche. Le projetpilote a été financée par l’Union européenne et élevé au rang
de « Campagne européenne de mobilisation pour le climat »
ouverte à tous les pouvoirs locaux. Ceux d’entre eux qui seraient
intéressés par cette démarche ont la possibilité de l’intégrer en
se connectant à jointhecampain, et ainsi télécharger la charte
d’adhésion.
Cette campagne flexible et participative bénéficiant d’un budget
triennal de 100 000 euros se poursuit jusqu’à l’horizon 2020.
99
Actes du colloque - projet européen Climate
Jean-Michel Lobry
Cette initiative permet à chacun d’être un acteur du changement et
de gagner en citoyenneté.
Actes du colloque - projet européen Climate
2
e projet
L
People CO2Cero
de la ville de Soria
(Espagne)
Fernando Presa
Soria, ville du Nord de l’Espagne de 39 000 habitants, a manifesté
la volonté de devenir une référence en matière de gestion de
l’environnement et de contrôle des émissions de polluants,
spécifiquement en faisant participer à cette dynamique les
citoyens et les ressources financières des entreprises locales.
En connexion avec le Schéma de développement de l’espace
communautaire (SDEC) axé sur l’environnement, l’économie et la
société, le projet Soria CO2Cero est décliné en deux volets :
• le premier projet LIFE (2009-2011) était axé sur l’intervention
de l’administration locale sur le territoire urbain dans ses
domaines de responsabilité, afin de générer un espace libre
d’émissions de CO2.
• le second projet (2011-2013) intégrait quant à lui la participation
active des citoyens et des entreprises dans la préservation
et l’amélioration de l’environnement du « corridor » créé par
le projet. Ce second développement établissait une liaison
forte entre la gestion de l’environnement et la promotion
100
101
Actes du colloque - projet européen Climate
économique, à travers d’éco-investissements, la mise en
place d’infrastructures environnementales et la génération de
nouvelles initiatives entrepreneuriales.
Les incitations ont été généralisées à l’échelle du territoire à
travers l’adaptation du Plan d’urbanisme général, l’extension à
2 700 mètres de la piste cyclable, la piétonisation de 1 250 mètres
des rues et de 5 000 m2 de places, l’établissement d’un guide des
territoires CO2Cero et l’adaptation des Ordonnances municipales.
L’initiative People CO2Cero est fondée sur une approche pratique
et dynamique ayant permis de réaliser des investissements
environnementaux dans des foyers et des entreprises et de
provoquer la participation des citoyens à la préservation du
patrimoine de la ville.
J’insiste notamment à cet égard sur la constitution d’un réseau
d’agents composé actuellement de 30 personnes, chargé
d’une mission de proximité de surveillance du territoire et de
sensibilisation de la population aux actions à mener.
Un certain nombre d’outils dédiés à la décision, au suivi et à
l’évaluation de l’action citoyenne ont été institués, avec notamment :
un comité permanent élaborant un règlement d’organisation et un
plan de travail annuel, la tenue de six séminaires de formation
environnementale et une cérémonie annuelle de reconnaissance
des agents environnementaux par la mairie.
Les résultats du projet sont significatifs. Les émissions du CO2 ont
été réduites de 23,5 %, les émissions liées à l’entretien des parcs
et jardins ont décru de 47 % et celles émanant des logements de
102
Actes du colloque - projet européen Climate
7 %. L’utilisation du vélo a doublé depuis le lancement du projet
tandis que le recours à la voiture individuelle a décru de 8 %.
La ville compte 6 770 m2 de jardins publics, ce qui génère une
économie moyenne de 3 738 m3 d’eau par an et une réduction
de 1 345 tonnes d’émissions de CO2. Enfin, dans les écoles,
le compostage d’une tonne de matière organique générera
environ 400 kilogrammes de compost mûr qui, appliqué au sol,
contribuera à la fixation d’environ sept tonnes de CO2.
Jean-Michel Lobry
Une dizaine d’indicateurs ont effectivement baissé, ce qui est
très encourageant. Quelles mesures prendre pour inscrire cette
évolution dans la durée ?
Fernando Presa
La reconnaissance annuelle des agents par la mairie permet de
rendre exemplaires les changements de comportements, et ainsi
entraîner d’autres citoyens dans la dynamique.
Jean-Michel Lobry
Des actions spécifiques sont-elles conduites auprès de la jeunesse ?
Fernando Presa
Une information dédiée est délivrée au sein des écoles primaires
et des établissements secondaires.
103
Actes du colloque - projet européen Climate
Actes du colloque - projet européen Climate
3
’engagement citoyen
L
via le Service civique
Pierre Demortiere
L’association Unis-Cités Île-de-France propose à des jeunes
d’effectuer un service civique volontaire dans le cadre de la loi
relative aux volontariats civils de cohésion sociale votée en 2000
et mise en œuvre par la circulaire du Ministère des Affaires
sociales de juillet 2003.
Les missions d’intérêt général et de solidarité du service
volontaire, de six à neuf mois à temps plein, peuvent être
variées : il peut s’agir de favoriser le vivre ensemble au sein
des établissements scolaires et des maisons de retraite, mais
également de valoriser un engagement environnemental à travers
le programme « Médiaterre », dont l’ambition est d’accompagner
prioritairement les publics les plus éloignés des problématiques
liées au développement durable et à la protection du climat.
Les enjeux du service civique sont de trois ordres : contribuer
à réduire l’impact environnemental de la consommation des
ménages d’une part, favoriser à travers des actions collectives la
mixité sociale, le partage et les rencontres au sein des quartiers
d’autre part, et, enfin, aider les familles à réduire le montant de
leurs factures d’énergie grâce à dix éco-gestes.
Concrètement, les jeunes engagés sont dans un premier temps
formés afin qu’ils puissent acquérir l’expertise nécessaire à la
104
105
Actes du colloque - projet européen Climate
réalisation de leur mission et appréhender au mieux la manière
de dispenser les informations aux publics visés. Dans un second
temps, ils participent à des animations collectives au sein
des quartiers, ce qui facilite leur intégration dans les espaces
domestiques dans la perspective de faire adopter aux habitants
les bonnes pratiques en matière de consommation d’énergie et
de tri des déchets.
Le projet « Médiaterre » est déployé à l’heure actuelle dans 35
villes en France et notre ambition est d’inscrire notre action dans
une logique de collaboration de long terme avec les collectivités
locales, axée sur la proximité, notamment avec la création
d’ambassadeurs permanents dans les quartiers.
Dans le cadre du Service civique, le jeune est engagé dans une
démarche d’auto-transformation lui permettant de surcroît de
prendre part à la vie collective d’un quartier. La réciprocité de la
sensibilisation est donc pleinement assurée.
Jean-Michel Lobry
Ces actions mériteraient d’être mutualisées dans la perspective
de leur duplication. L’Europe fournit-elle de tels outils de partage,
notamment en ligne ?
Mette Quinn
Les sites internet du programme LIFE et de la Convention des Maires
constituent des espaces de partage, mais il convient d’élaborer des
outils de communication plus efficients entre les villes européennes.
106
Actes du colloque - projet européen Climate
Est projetée une vidéo consacrée aux actions de
sensibilisation des locataires et des collégiens du
département de l’Essonne aux problématiques
énergétiques.
Patrice Sac
Ces deux démarches qui s’adressent à deux cibles distinctes,
les locataires et les collégiens, donnent une illustration du rôle
fondamental des collectivités de proximité. La sensibilisation est
un préalable et la formation une nécessité.
S’agissant de thématiques transversales comme le développement
durable et la protection du climat, le Conseil général se doit
d’utiliser les compétences propres du Département dont fait
partie l’éducation - l’Essonne est riche de 100 collèges et de
58 000 collégiens. Plusieurs dispositifs ont été instaurés afin
d’intervenir dans le domaine de l’éducation :
• la Maison départementale de l’habitat propose des formations
aux enseignants ;
• 25 % des collèges ont mis en place des « Clubs Développement
durable » ;
• des expérimentations dédiées au gaspillage alimentaire ont été
conduites dans certains établissements.
Il convient enfin de déterminer des axes d’actions pour que les
établissements puissent réaliser collectivement des économies
d’énergie significatives. Notre ambition est de stimuler une démarche
collective d’apprentissage axée sur la transformation des usages et
l’exemplarité des comportements, et non pas sur la contrainte.
107
Actes du colloque - projet européen Climate
Jean-Michel Lobry
Qu’en est-il des actions menées auprès des locataires ?
Patrice Sac
Un travail collectif est conduit avec les gardiens d’immeubles
et les acteurs de proximité afin de sensibiliser les résidents aux
problématiques environnementales et les convaincre de l’impact
collectif positif des actions individuelles. À l’instar du dispositif
des « Voisins vigilants » dans le domaine de la sécurité, il convient
de favoriser l’agir ensemble en matière environnementale.
Actes du colloque - projet européen Climate
4
Débat
Jean-Michel Lobry
Avant de laisser Claire Robillard clore ces rencontres, j’aimerais,
comme en préambule, que l’auditoire s’exprime à propos
du contenu des tables rondes et nous livre ses éventuelles
observations.
De la salle
Cette journée fut très enrichissante. En tant que citoyens maliens,
nous aurions néanmoins souhaité que des thématiques chères
à nos collectivités comme l’agriculture durable soient davantage
abordées.
De la salle
En tant qu’élue locale, je me félicite des informations transmises
sur les interlocuteurs à qui s’adresser afin de mettre en œuvre
l’action municipale.
De la salle
Je me félicite du soutien de l’Europe aux collectivités, qui devrait
cependant être davantage médiatisé.
108
109
Actes du colloque - projet européen Climate
Actes du colloque
Actes du
national
colloque
- Bientraitance, De la
- projet européen Climate
- projet européen Climate
réflexion à l’action
De la salle
En tant que citoyen de Palaiseau et futur résident d’un écoquartier, je m’interroge sur la manière de convaincre la population
des territoires de réduire la densité des lotissements construits.
Patrice Sac
La convergence entre intérêts collectifs et individuels est souvent
délicate à réaliser, mais il convient de substituer le partage de
l’espace à la consommation individuelle de celui-ci.
Marc Schlitz
Clôture
L’un des principaux enjeux de la transition énergétique et
sociétale est de déconstruire le paradigme de l’urbanisation
fonctionnaliste ayant imposé sa domination pendant des
décennies. L’aménagement du territoire est susceptible de
constituer un levier précieux en la matière, afin que les différentes
fonctionnalités puissent coexister à une échelle de proximité au
sein même des quartiers.
Fernando Presa
Les pouvoirs publics ont en effet un rôle essentiel à jouer afin
d’opérer les changements escomptés par la société civile.
110
111
Actes du colloque - projet européen Climate
Actes du colloque - projet européen Climate
Claire Robillard
Vice-présidente du Conseil général de l’Essonne
en charge du développement durable et solidaire, de l’environnement,
de l’agriculture
Je tiens tout d’abord à remercier Jean-Michel Lobry pour son
dynamisme, ses qualités d’animation et la pertinence de ses
questions et observations. Que soient également remerciés
les différents intervenants, assidus et passionnants, le public,
ainsi que tous ceux ayant rendu possible l’organisation et le
déroulement de cette journée d’échanges très riches.
Comme rappelé par François-Marie Bréon, le dérèglement
climatique étant de notre fait, il appartient à l’humanité d’élaborer
des solutions innovantes pour minimiser ses effets, le stabiliser
et le faire diminuer. Des projets novateurs sont portés à cet effet
à l’échelle de l’Union européenne et des mesures concrètes
sont prises sur le terrain, le rôle des collectivités locales étant
déterminant dans la systématisation des bonnes pratiques. Les
collectivités sont bel et bien dans l’action ! J’adresse mes plus
sincères remerciements à Mette Quinn pour sa participation.
Le programme LIFE aura été une occasion précieuse pour
les collectivités locales d’affronter avec intelligence les
problématiques environnementales et le soutien de l’Europe est
tout à fait essentiel.
Trois expressions, qui ont marqué de leur sceau cette journée,
ont retenu plus particulièrement mon attention. En premier
lieu, les processus « bottom up » qui permettent la remontée
112
113
Actes du colloque - projet européen Climate
des expériences locales tranchent avec une vision traditionnelle
de la décision organisée verticalement. À cet égard, la COP 21
sera d’autant plus efficiente qu’elle aura su s’imprégner d’un
tel mouvement ascendant. En deuxième lieu, les collectivités
locales ont à jouer un rôle de facilitateur, terme usité au Conseil
général de l’Essonne pour désigner son engagement quotidien.
En troisième lieu, le néologisme de « Gamification » permet de
comprendre que la dimension ludique des initiatives permet
de faire bouger les lignes et de provoquer plus aisément des
changements comportementaux.
Il me semble que ce colloque a favorisé le développement d’une
intelligence collective au service d’ambitions partagées pour
notre planète.
Merci à tous et j’espère, à bientôt.
conference proceeding - european climate project
Climate – Energy :
Global challenge, local commitments !
La séance est levée à 17 heures 15.
114
115
conference proceeding - european climate project
conference proceeding - european climate project
Editorial
The 5th IPCC report confirms that climate has taken the perilous
path for human beings: the accumulation of greenhouse gases
in the atmosphere resulting from human activity changes the
climate of the planet at an extremely fast pace, unprecedented in
the history of mankind. By 2100, the temperature of the surface of
the planet could increase anywhere from 1.5°C to 3°C, sea levels
could rise between 0.28 to almost 1 meter. Given these facts, the
government must take action beyond simple statements of intent.
The 21st Conference of Parties (COP21), to be held in Paris in
December 2015, must affirm ambitious choices, compatible with
objectives of economic recovery, leading to a new global climate
agreement.
The European Commission has set new goals for 2030: decrease
by 40% the emissions of carbon dioxide and increase the share of
energy from renewable sources to 27%.
Actively engaged since 2010 within a framework of its Energy
Climate plan supported by the European program LIFE + in the
fight against climate change, the General Council of Essonne is
116
117
conference proceeding - european climate project
specifically experimenting with new tools, new practices and new
governance to integrate this challenge to reduce emissions of
greenhouse gases in its functioning and its policies. The Council
aims to contribute to the widespread use of new modes of action
and thus actively participate in the ecological transition driven by
the French government.
With the financial support from Europe and levers at its disposal,
the Department of Essonne has initiated a territorial dynamic
mobilising communities, associations, research and economy
stakeholders around concrete objectives combining climate
protection, social justice and local economic development:
- housing energy renovation,
- access to inclusive and sustainable mobility,
- evolution of individual behaviour.
On June 26, with the European Communities at the forefront on
these issues, it has thus demonstrated within the framework of
the closing conference of the European project CLIMATE, the vital
role of communities to move from rhetoric to reality.
Jérôme Guedj
Président
Conseil général 91
118
Claire Robillard
Conseil général 91, responsible for the
sustainable development and solidarity,
of the environment, agriculture
conference proceeding - european climate project
Summary
Opening Address ................................................................................................................................................................ 119
Claire Robillard, Conseil général 91, responsible for the sustainable
development and solidarity, of the environment, agriculture
Keynote speaker ................................................................................................................................................................. 129
François-Marie Bréon, Co-Author, 5th Report of the GIEC
Roundtable 1 Local Governments driving the fight against climate change................................... 137
1. Recent european objectives and changes to structural funds. ............................... 139
2. Prime movers among local governments........................................................................................ 143
3. The LIFE programme................................................................................................................................................. 151
4. Q&A Session......................................................................................................................................................................... 153
Roundtable 2 Building renovation to prevent fuel poverty and improve energy-climate
efficiency........................................................................................................................................................................................ 157
1. Brussels: a pioneering capital......................................................................................................................... 159
2. The role of the department of Essonne in territorial governance
in building renovation. ............................................................................................................................................... 163
3. The social states of energy renovation................................................................................................. 167
4. The social, economic and financial stakes of thermal renovation..................... 169
5. France’s policy on the energy renovation of buildings...................................................... 173
6. Q&A session.......................................................................................................................................................................... 177
Roundtable 3 Sustainable mobility and solidarity – changing practices through information......................................................................................................................................................... 181
1. The SuperHub project, Barcelona ........................................................................................................ 187
2. Transport governance in the greater Paris region................................................................. 191
3. Changing mobility demands.............................................................................................................................. 193
4. Q&A session.......................................................................................................................................................................... 197
119
conference proceeding - european climate project
conference
Actes du colloque
proceeding
- projet
- european
européen
climate project
Climate
Roundtable 4 Mobilising teams and citizens on climate for the long-term....................................... 201
1. Citizen engagement in their territories................................................................................................ 203
2. People CO2Cero project (Soria, Spain).................................................................................................. 207
3. Citizen engagement through civil service......................................................................................... 211
4. Q&A session.......................................................................................................................................................................... 215
Concluding Remarks............................................................................................................................................................ 219
Claire Robillard, Vice-President, Conseil général 91,
responsible for the sustainable development and solidarity
of the environment, agriculture
120
Opening address
121
conference proceeding - european climate project
conference proceeding - european climate project
The meeting opened at 9.40 am.
The animation is provided by Mr. LOBRY
Claire Robillard
Vice-President, Conseil général 91, responsible for the sustainable
development and solidarity, of the environment, agriculture
I would like to thank the Institut d’Optique for hosting this
conference in such a pleasant location. I would like to welcome
you to the closing session of our seminar on changing living
modes in our regions. Climate change is an issue for all of us
here today. We regularly bear witness to dramatic events such as
droughts, floods and hail storms, all of which are likely to become
even more prevalent as we go forward. François Bréon will share
the conclusions of the 5th IPCC Report later this morning. It would
appear that we are no longer looking for methods to stop climate
change but for solutions that will allow us to adapt to climate
change. In the worst case scenario, we would like to contain
global warming to 2° by 2030. This point has been repeatedly
made at all the UN conferences.
I am an optimistic person by nature and I would therefore rather
highlight all the positive work that has been done. Nevertheless,
climate change is a reality and it will be necessary to adapt to it.
Governments appear to have finally understood the message that
public policies have to be reviewed and revised as of today. Heads
of state are tackling these issues today rather than placing them
in doubt. They are preparing for the 21st climate Conference to be
122
123
conference proceeding - european climate project
held in Paris in June 2015, with the aim of reaching an ambitious
agreement. Unfortunately, disagreement remains as to the scope
of the agreement, but hopefully the upcoming conferences in New
York and Lima will bring us closer to a consensus.
However, mindsets are changing, as demonstrated by President
Obama’s recent announcement of a 30% reduction of greenhouse
gas emissions by coal plants in the US. In China, the government
appears to be evolving in a positive direction with respect to air
pollution. In Europe, the european Commission presented a new
series of objectives in January for 2013 with a 40% reduction
in greenhouse gas emissions and an increase in renewables
as part of the energy mix to 29%. All of those targets will be
debated in the european Council next autumn. If approved, the
european Commission will be a world leader in the climate
change debate. I can only welcome the White Paper presented
by the French Minister for ecology, sustainable development and
energy, Ségolène Royal, in early June. The White Paper defines 5
ambitious objectives for action in the coming 10 years:
• reducing greenhouse gas emissions in France by 40% in 2030
compared to the reference level of 1990
• reducing the use of fossil fuels by 30%
• raising the share of renewables in the energy mix to 30%
• reducing the share of nuclear to 50% of electricity production by 2025
• halving total energy consumption by 2050 compared to 2012
I equally welcome the fact that these ambitious objectives have
been passed into french law.
124
conference proceeding - european climate project
We have not, however, waited for this White Paper to take action.
Citizens, local governments, associations and municipalities have
been aware for some time of the need to take action, and steps
have already been taken to adapt to climate change. In the context
of this social, economic and ecological crisis, we have to invent
new solutions and even a new model of society based on the
energy transition. In this context, local municipalities have a key
role to play, acting as engines for change in the field of transport,
urban planning, housing, economic development, education,
and social measures. The French départements act as the link
between regions and organisations, and have also played a major
role on the ground. Municipalities and local governments are
even closer to the ground and play an important role in mobilising
citizens.
The Conseil général de l’Essonne has been very active in all these
areas for a long time, and I am pleased to be able to rely on our
President, Jérôme Guedj, who gives me full support in this field
and for whom these issues are a priority.
As part of Agenda 21 and the Climate Project, I would like to
thank the european Commission for its support in this work,
both in terms of funding and in terms of methodology. Adapting
that methodology has not always been easy but the process
has fostered cooperation. I would also like to thank the various
European delegations involved in this project and the members
of the Conseil général, who have followed the necessary methods
required for this project.
125
conference proceeding - european climate project
The climate Project adopted in 2010 went beyond the european
objective of a 25% reduction in greenhouse gas emissions by
2020. The Conseil général de l’Essonne wanted to show how it
was possible to reduce emissions at the local level by relying
on partners. We have organised our approach around 5 topics :
development of eco-activities, innovative energies, sustainable
building techniques for renovations and new builds, citizen
information on alternatives to car use, and the reduction in
greenhouse gas emissions. All of themes were first of all deployed
in-house so that we would act as a model for others. We have also
revised our own energy saving targets upwards, and raised the
energy efficiency of our own buildings. Our aim was to improve
our energy mix, using renewable energies such as geothermics.
Due to our social role, the départements have a key role to play in
terms of fuel poverty – households that cannot afford to heat their
homes. We have to play a key role in this in our public policies
putting the focus on improving energy efficiency in social housing.
As fuel prices have been increasing, the most disadvantaged
households are even more fragile today. We have to take into
account the cost of travelling to work, and have therefore been
developing alternatives to the use of individual cars.
conference proceeding - european climate project
The municipalities are also very active in the use of sustainable
buildings and renewable energy. Citizens themselves are entering
the momentum with the boom of car sharing, eco-schools and
families with positive energy. All these actions demonstrate that
attitudes are changing and provide optimistic insight in the ability
of humans to change and adapt. As the cartoonist Gébé said, this
is the «contagious happiness of individual initiatives.»
There is no need to feel guilty for acting, I think this is the wrong
lever. We need to be supported, but also encouraged and valued
in our daily actions and this is the real role of local public service
offered by the community. As elected officials, regardless of the
territorial level, we have a duty not to forget the everyday life and
the realities of life, we have a duty to integrate this daily routine
into policies that we implement.
On the issue of climate change, as on other issues, communities
are taking action. But this particular issue is foremost a public
service mission, a vital mission for the future of our societies and
our cultures, a true mission of general interest. And we can all
be proud of a day like today, to serve the public interest. Thank
you to all.
We are working on sustainable buildings, air quality, and the
recycling of waste. In that way we can encourage the development
of a circular economy. At the département level, we have to set the
example in sustainable buildings and sustainable housing. To that
end, we have a number of experimental actions underway that
will be described later today.
126
127
conference proceeding - european climate project
Jean-Michel Lobry
Things are moving, fortunately. The conclusion of the IPCC report
is that we are shifting from hypotheses to certainties, and it is
therefore crucial that we make progress and change. The key
word today will be accelerating our actions on the ground. Europe
is encouraging us to speed up these actions and schemes. The
horizon 2020 programmes are very much focused on sustainable
development and the circular economy. These are all topics that
matter to you and that provide a framework for your own policies.
We are already mobilised but our speakers will show us how to
speed up that action.
You should also note that a sketch artist will be transforming our
work into sketches that will be presented to you throughout the
day.
This morning we will focus on 2 topics that are at the heart of our
concerns. First, the attitudes and roles of local municipalities and
other players. How can they help drive the adaptation to climate
change? Second, one of the 5 themes of the Climate Project : fuel
poverty and the energy efficiency of buildings. This afternoon
will be devoted to 2 other topics: mobility and involvement of
the various local players (in particular, citizens). If we are to
accelerate our actions we need to have a very well structured
project management approach.
I will ask our speakers to introduce themselves with a few words
on what they expect to get out of our meeting today.
128
conference proceeding - european climate project
Gilles GUERRIN, ADEME Ile-de-France
I am interested in the renovation of buildings, in particular the
Essonne scheme, which will be presented by Frédéric Petitta
during the Roundtable. ADEME has great expectations for this
pioneering initiative in the Greater Paris Region.
From the floor
I am interested in the feedback from the ambitious Essonne scheme.
From the floor
Our climate plan is currently being approved by our local
authorities. We also have a major project on fuel poverty and
building renovation. I am therefore interested to hear what our
neighbours are doing in this field.
From the floor
We provide support to the cities and towns in their implementation
of the Climate Plan. I am therefore interested in seeing how this
works in other areas. The Climate Plan is being deployed very
slowly on the ground. The DDT is struggling to make progress
here.
From the floor
I am here today with 3 colleagues from Mali, as we have a
cooperation programme with various cities and towns around the
world (Mali, Quebec, Tunisia and soon Haiti).
129
conference proceeding - european climate project
conference proceeding - european climate project
From the floor, Mali Representative
I am very pleased to be here today where I hope to learn about
ideas as to what could be done in African countries.
From the floor, Health Organisation Essonne
I am interested in all the health aspects of the issues that will be
addressed today. I am also very interested in hearing about citizen
involvement.
From the floor, Communication Director, Essonne
We work with local educational communities and municipalities
in the context of the digital age. I am delighted to be here today.
Keynote speaker
François-Marie Bréon
Jean-Michel Lobry
We will now turn to François-Marie Bréon, who will provide the
latest news and information, in particular from the IPCC’s most
recent report. Hundreds of scientists were involved in that 5th
report and we are all very interested in hearing your overview of
their work.
130
131
conference proceeding - european climate project
conference proceeding - european climate project
François-Marie Bréon
Co-Author, 5th Report of the GIEC
I am a climatologist currently working as a researcher in a CNRS
CEA laboratory, located only a few kilometres away from our
venue today. The IPCC is composed of 3 different groups. I am a
member of one of those groups, which explores the state of affairs
in the climate sciences. The group is made up of approximately
200 climatologists like myself. We look at the existence of
changes: what we understand about those changes and what we
still do not understand. We also consider what is likely to happen
in the future in terms of climate change. A second group looks
at the consequences of climate change – its possible impact on
agriculture, housing, health, and society at large. The third group
is concerned with solutions for adapting to and limiting climate
change.
Jean-Michel Lobry
You are in the centre of all this and could provide further
information on what is at stake and what actions we could take
at the regional level. The 5th report seems to show that we are
definitely heading towards a situation of +4° higher by 2100.
François-Marie Bréon
Our group attempts to calculate the likely temperature of the
planet on the basis of the amount of CO2 in the atmosphere. The
4° level would be reached if there is a very high level of emissions.
132
133
conference proceeding - european climate project
If we are able to limit our emissions in a drastic manner (for
example, to zero by the end of the 21st century), we should be able
to limit global warming to 2°. That is considered as an acceptable
level of warming, in contrast to 4°, which would be disastrous.
The changes that we previously saw over a period of 10,000 years
are now occurring in just over 5 years.
Jean-Michel Lobry
Will we be able to avoid climatic disasters and events such as
changes in agricultural production or disappearance of certain
species?
François-Marie Bréon
No. I do not think we will be able to avoid that. There will be
disasters even at +2°. Sea levels will rise and there will be
major displacements of population. However, this will be more
manageable than a +4° increase.
Jean-Michel Lobry
What are the crucial areas in which we should be working in order to
achieve some changes? Do we still have time in which to take action?
François-Marie Bréon
Yes, we do still have sufficient time to bring global warming down
to +2°. It is not going to be easy but there are 2 elements that we
need to keep in mind. First, we can change our behaviour and
134
conference proceeding - european climate project
our consumption patterns. The greatest proportion of energy
consumption occurs in the transportation sector and in the
heating sector. We therefore need to take action with respect to
housing, for example, through better insulation, energy efficient
buildings and so on. It is also necessary to take action with respect
to transportation systems where the focus should be on collective
transport systems. Major changes are being made to introduce
clean transport lines, electric cars, and bicycle paths, etc.
Second, we can change the way we produce energy. Increasing
the share of renewables in the energy mix only makes sense if we
bring down greenhouse gas emissions. Germany, for example, is
not following the right path here.
Certain positive measures have been taken at various levels.
However, they remain limited in scope. It is not easy to change
people’s mind sets overnight. For example, collective housing
would be more energy efficient from a climatic point of view but
most people prefer to live in individual houses. There is much
resistance to this as it would involve a major change to living
patterns. Similarly, people do not want to use public transport
as they believe it is too slow or too uncomfortable. It is therefore
necessary to consider measures that would make public transport
more attractive – air conditioning, for example.
Jean-Michel Lobry
From your point of view as a scientist, which areas should receive
priority focus in order to help accelerate the necessary changes?
135
Actes du colloque - projet européen Climate
François-Marie Bréon
I believe that we are not going in the right direction. In the name of
limiting climate change we are introducing laws, some of which are
totally counter-productive. For example, it has been announced
that the share of nuclear in France’s energy mix is to be reduced.
I cannot see any rationale to support that. Today, France is one of
the better examples of all industrialised countries in terms of its
greenhouse gas emissions. It enjoys that position because 80% of
its electricity production comes from nuclear energy. Personally,
I do not believe that increasing the share of renewables will lead
to a drop in greenhouse gas emissions – quite the opposite in
fact. Much is being spent on photovoltaic panels, and I believe
that money would be better spent on insulating buildings. Our
electricity does not emit greenhouse gases.
Jean-Michel Lobry
Next year, Paris will host a conference with the aim of developing
an international agreement on climate change. What do you
expect from that conference?
François-Marie Bréon
I hope that the countries will reach an agreement to share in the
efforts we are making. The planet does not care which country is
producing the emissions, whether it be China, India or the United
States, and we simply have to bring the volume of emissions
down overall. The US argues that China’s emissions are rising
136
Actes du colloque - projet européen Climate
dramatically and that China must therefore make an effort. China
responds that the level of greenhouse gas emissions is due to
US activities over the past 50 years. If these two countries refuse
to shift their positions, no progress will be made at all. We will
all hopefully reach the awareness that action is required by all
countries. It is also necessary to ensure that any agreements
reached are actually respected. That has not always been the case
in the past, as demonstrated with the Kyoto protocol.
Jean-Michel Lobry
Greenhouse gas emissions are still on the rise. Do you think they
will continue to increase?
François-Marie Bréon
Yes, and at a very rapid rate indeed. Emissions have increased
faster in the 21st century than they did at the end of the 20th
century.
Jean-Michel Lobry
What are your views with respect to measures that can be taken
at the local level? Do you feel these actions are on the right path?
François-Marie Bréon
I am not a specialist in this field. It will all depend on the efforts
that are made by each and every person, and at each and every
level of government. I personally use a bicycle whenever I can,
137
conference proceeding - european climate project
and my priority would be to build cycle paths. Someone else may
have a different priority. Actions taken by local governments and
municipalities should help foster such individual efforts.
Actes du colloque
Actes du
national
colloque
- Bientraitance, De la
- projet européen Climate
réflexion à l’action
Jean-Michel Lobry
That brings us to the subject of our roundtable : what exactly is
your road map for municipalities and local governments?
Claire Robillard
I appreciate François-Marie Bréon’s frankness and forthright
approach. That is very important in raising awareness at the local
level, without however making people feel guilty. We should not
forget that all of these individual actions make a difference and
we should all play our part in this process. We must produce a
message that is accessible to the public. The early IPCC reports
were not very transparent and were not easily understood by
everyone. That has now changed, and I regard that as a positive
development.
Roundtable 1
Local governments driving the
fight against climate change
Jean-Michel Lobry
Would you agree with our introduction that highlighted the
importance of accelerating all these actions?
François-Marie Bréon
Absolutely !
138
139
conference proceeding - european climate project
Members of the roundtable :
Mette Quinn, Head of the Finance, climateand deforestation Unit,
climate action directorate general, european Commission
Claire Robillard, Vice-President, Conseil général 91,Responsible
for sustainable development and solidarity, of the environment,
agriculture
Gilles Berhault, President, Comité 21
Régine Lange, AFCCRE Bureau member
conference proceeding - european climate project
1
ecent european
R
objectives and changes
to structural funds
Jean-Michel Lobry
I would now like to welcome our 4 speakers to this first Roundtable
session on the approach taken by local communities in the
fight against climate change. We are very pleased to welcome
Mette Quinn, Head of the unit on climate action at the european
Commission. What are your views on the actions that have already
been launched by the Conseil général de l’Essonne?
Mette Quinn
I am very impressed by what I have seen of your climate Project. It
is very important that action takes place at the local level. Policies
can be set in Brussels but it is at the local level that mindsets can
be changed and behaviour modified.
Jean-Michel Lobry
Brussels is actively launching actions on sustainable development,
the circular economy and climate change. Last year, the european
Commissioner confirmed all this at the Paris Meeting. Would you
provide some background on the European commitments, goals,
targets, and ambitions? We can thereby have a better indication of
how actions at the local level fit into this framework.
140
141
conference proceeding - european climate project
Mette Quinn
Some years ago, the European heads of government decided on the
strategy for 2020 some year. That strategy was based on 3 targets:
reducing greenhouse gas emissions by 20%, reducing energy
consumption by 20%, and increasing the share of renewables in
the energy mix by 20%. All of that was targeted for 2020. That is
the current policy and we are well on the way to achieving those
objectives. We are already very close to the reduction on greenhouse
gas emissions and will be far beyond the target in 2020. Regarding
the target on renewables, we will also reach the 20% target in Europe.
The main challenge relates to the reduction in energy consumption,
where we are unlikely to reach our target. We will probably reach
only 17%, at best, and much more action will be needed on reducing
the energy consumption of buildings and industry, in particular.
Jean-Michel Lobry
Will the european Commission therefore revise these objectives?
Mette Quinn
The Commission made a proposal in January with respect to the
strategy to 2030. We need a longer-term vision to enable industry
and individuals to adjust those policies. The new targets that are
proposed for 2030 are a reduction in greenhouse gas emissions by
40%, which will be in line with the overall objective for 2050 to reduce
the consumption of fossil fuels by 80% to 95%. There will probably also
be a target for renewable energy to account for 27% of the energy mix.
142
conference proceeding - european climate project
Jean-Michel Lobry
That brings us to the subject of our roundtable : what exactly is
your road map for municipalities and local governments?
Mette Quinn
The effects of climate change will be felt at the local level. It is
therefore important that cities and municipalities take action
at that local level. At the European level we have a government
of Mayors initiative, with over 5,700 cities having signed up to
reduce their greenhouse gas emissions by at least 20% by 2020.
They will do so by establishing very concrete action plans and
following them through. There is also an obligation to report on
the progress made every 2 years. I would very much encourage
you to participate in that network, if that is not already the case.
There is much to be learnt from the actions undertaken by your
counterparts at the european level in the areas of transport,
energy efficiency and so on. It is important to take an integrated
approach, working across the different policy areas.
We have also launched a new initiative concerned with adapting
to the changes that are already underway. We encourage
municipalities to set up adaptation strategies. What do they need
to do within their cities or regions in order to address the changes
that we already see or expect in the coming years? This initiative
will be launched in Brussels in October. Our aim is to have at
least 50 cities signed up on that date. That could be an interesting
opportunity for such a pioneering region as Essonne.
143
conference proceeding - european climate project
Jean-Michel Lobry
I will now ask Régine Lange to react to those comments.
conference proceeding - european climate project
2
rime movers among
P
local governments
Régine Lange
My organisation, AFCCRE, is a national body with 1,500 members
representing regions, départements and towns, including
Essonne. We play a role in all the actions and policies undertaken
by local government. We are also part of the government of
Mayors initiative mentioned above, and we work on the concept
of sustainable cities. We try to ensure that the contribution of
local governments is better recognised at the european level.
We also want to play a role in the actual setting of objectives and
legislation.
Local communities play an extremely important role in reducing
greenhouse gas emissions. 70% of public investments are made
by these local bodies, and their role is becoming even more crucial
and strategic. That role should be recognised at the european
level. In addition, this should be a bottom-up or grassroots level
movement – recognition of what is being done at the local level.
For example, the most recent proposal is for a 40% reduction in
greenhouse gas emissions by 2030. However, when it comes to
concrete actions such as energy efficiency that are played out at
the local level, the proposals are much more vague.
144
145
conference proceeding - european climate project
Jean-Michel Lobry
Do you believe we are on the right track at the local, national and
European levels to allow local authorities to implement all of
these objectives at their local level?
Gilles Berhault
It is important that everyone be given the resources to act. In
that way, these approaches can be brought into the mainstream.
Since the Rio conference we have been talking about climate
change, and have invented nice sounding solutions. However,
those solutions are not at the right scale to address the changes
and challenges that we face. It is now time to change this model
and invent a new approach. The Rio conference was held30 years
ago, at a time when Internet did not exist and we did not have
7 billion mobile telephone subscribers. We now live at a time of
greater individuality, and decisions therefore have to be made at
the individual level.
This individualisation has to be transformed into something
positive. We should see this as an opportunity in which local
governments have a very important to play, with full involvement
of people at the local level. At Comité 21, therefore, we are
reinventing the multiplayer model. Our aim is to make people
feel more positive about the future; having a doom and gloom
approach will not help us make progress. We have to help people
understand that taking action for the climate is possible and not
doomed to failure.
146
conference proceeding - european climate project
I would therefore like to thank Conseil général de l’Essonne for
this opportunity to explore all of these issues. It is only by acting
locally, for example by organising such highly ambitious local
meetings, that we will be able to take actions that are genuinely
effective.
Jean-Michel Lobry
Mette Quinn noted the necessity of taking an integrated approach.
Brussels is perhaps not a good example of that. Is this a concern
for Essonne?
Claire Robillard
This has been a long haul, and it takes a long time for decisions to
be implemented. We had to ensure that the various departments
were working together. That was our approach when we started
Agenda 21. We revisited all our activities with respect to sustainable
and social development. The Conseil général de l’Essonne is a
key player in social policies and we therefore wanted to make
a significant impact on social issues, such as fuel poverty. We
have been working on this for many years now, and have set the
momentum going, initially on a voluntary basis but with greater
involvement and improvement as we have progressed.
Gilles Berhault
It has worked in practice, although we clearly still have a long way
to go. As we go forward we need greater implication across all the
147
conference proceeding - european climate project
different levels involved. In the past, we worked in a very different
manner. Today, we all have to think in a global manner but at the
same time from an individual perspective. COP21 will be held in
Paris in 2015 and will act as a pre-Kyoto conference. This will
require a re-invention of diplomacy and the adoption of a matrix
approach. We can no longer simply impose objectives from above,
setting sanctions rather than adopting solutions. We want to
come up with a concept that we could call the Universal Exhibition
of Solutions. The Grand Palais has been booked for this event,
and we hope to showcase some of the solutions that have been
developed by companies, municipalities and other actors. That is
how we intend to have a positive impact on negotiations rather
than by putting pressure on the different parties from above.
Jean-Michel Lobry
You referred to the need to acknowledge the role of local
authorities in defining policies. Are you also calling for new
sources of direct funding?
Régine Lange
We need to acknowledge the key role played by local governments
in the reduction of greenhouse gas emissions. That sounds
simple, but it is very difficult to achieve this at the level of
international negotiations. A number of networks of regional
authorities already exist today and have been working on reaching
an internal consensus and speaking with one voice. In contrast,
148
conference proceeding - european climate project
at the national level, nations are still struggling to find such
consensus.
It is not only a question of more money. In international
negotiations, the voice given to local municipalities is highly
limited. They tend to be considered at the same level as NGOs
and do not have the same impact as nations and governments.
We will be able to influence governments if we can speak with
one voice. We can also play the role of a facilitator in this process.
We are therefore justified in calling for the funds to be shared in
a different manner.
Gilles Berhault
We are all aware of the issues. Our job now is to make progress
with respect to the solutions. The situation is probably further
advanced at the local level because we are not engaged in political
game-playing. We have 195 countries at different stages of
development, and with different languages, histories and cultures.
It should also be remembered that not all local authorities operate
within a democratic framework. This is therefore a difficult and
complex process.
During the COP meetings, it is not France that will be negotiating
with the 195 countries but Europe. Europe will preside the
conference and play a key role in its operation and outcomes.
We are still not sure which country will be presiding in Europe
at the time of the conference. Again, this will be a very complex
and technically challenging negotiating process. The more I learn
149
conference proceeding - european climate project
about this process, the more respect I have for the Sherpas who
are involved in the negotiations.
Mette Quinn
I confirm that the EU is a playing an important role in the
international negotiations on climate change. It is good to see
that the role of cities is also being increasingly recognised,
including in terms of the actual negotiations. That also lends a
very practical perspective to the negotiations. Let us hope that
the Commissioner, to be appointed after the summer, will be as
dynamic as the current one.
Finally, I would note that this increased role and involvement of
cities is a worldwide phenomenon. It is taking place all over the
world – in South America, Asia, Africa, Europe – – and all these
cities are aiming at the same objectives. I believe that this bottomup process will be extremely effective in delivering results.
Régine Lange
We are relying on Europe to act as a leader in these international
negotiations. By adopting a very ambitious objective within Europe
(the 40% reduction target), we will gain further legitimacy as a
leader in the negotiations.
Jean-Michel Lobry
Our final topic is concerned with the challenge of harmonising
all the actions that are already underway without adding further
150
conference proceeding - european climate project
complexity to the system. How can we ensure that we do not have
gaps and overlaps in the system?
Gilles Berhault
We live in a diverse world that is far from being standardised. The
aim is to encourage people to take initiatives. If our approach is
too standardised we will break that grassroots momentum. For
example, the circular economy involves saving resources and
a total break with 20th century economies that were driven by
compulsive consumption. We need to take small steps and listen
to what people want to do. With 9 billion inhabitants in the world,
I am optimistic that we will reach our goals.
Jean-Michel Lobry
You presented 5 very clear plans of action. What is your feedback
on the experience and what would you have done differently today,
with the benefit of hindsight?
Claire Robillard
That is a difficult question to answer. I believe that there is not
much that needs to be changed in the plan. We began by trying to
be role models for ourselves and for the partners we work with.
We worked through all the issues in close relationship with our
partners. We shared information, experience and know-how, and
we also shared a common vision of the future that we wanted to
develop. We did not aim to change society overnight. However, we
151
Actes du colloque - projet européen Climate
focused on master plans, consistency and recycling for the entire
département on the basis of cooperative networks. We allowed
those networks to develop almost spontaneously and took
advantage of all the positive initiatives that emerged. We also talk
about fuel poverty, as that is part of our Agenda. We have set up
Sustainable Development Clubs for school children, as a way of
raising their awareness from a very early age.
Actes du colloque - projet européen Climate
3
he LIFE
T
Programme
Jean-Michel Lobry
Would you comment on the Life 2014-2020 project?
Mette Quinn
The project was submitted under the name LIFE Plus. We
now have a new framework for 2014 to 2020 for the next LIFE
Programme. The budget has been increased to €3.4 billion – the
only programme within the entire EU budget that was increased
since the last budget. We can therefore be very proud of that.
A new feature is that climate change has been given its own
priorities and its own sub-programme. €900 million will therefore
be dedicated to climate action alone, divided between 3 different
priority areas: reducing greenhouse gas emissions, adapting to
climate change, and governance and information activities. Most
of the funds will be devoted to the first 2 priority areas.
We have just launched the first call for 2014, which will remain
open to 16 October. Calls will then be made each year. For 2014,
we have issued several climate policy priorities for the projects. In
the mitigation area, we are focusing on land use and agriculture,
an area that is neglected in the other actions underway. We would
like to see more action in the area of farm management practices
and strategies for better land management in Europe. We have
152
153
conference proceeding - european climate project
another theme focused on sustainable biomass – both production
and consumption. Finally, we have a focus on the Common
Agricultural Policy, experimenting measures that can be included
in future Policies.
In the adaptation area, the underlying theme is urban adaptation.
The aim is to encourage cities and municipalities to develop
adaptation strategies. Funds will be available to carry out
vulnerability assessments of regions or areas.
In the governance and information area, the focus is also on urban
adaptation and land use, as well as on trans-regional and transnational projects that evaluate climate strategies and policies.
Over and above these 3 priorities there is a focus on transferability
and replicability at the transnational level. The aim is to ensure
that results are not limited to one region but are transferred to
other regions. In the past, the LIFE projects have been considered
as successful but they have not had value beyond the actual
project. New projects will therefore be evaluated on their capacity
to engage with other regions and countries.
We also encourage larger projects with a higher impact.
Transnational projects are not an obligation but they will be highly
evaluated. Finally, we will have a much greater emphasis on
indicators from the very beginning. In that way we can ensure that
their impact on climate objectives will be measured.
154
conference proceeding - european climate project
4
&A
Q
session
Jean-Michel Lobry
I would now like to open up the floor to questions and comments
from the audience.
From the floor, Conseil général de Val de Marne
I see that you are focusing on intelligence. How can we ensure
that humans continue to react intelligently when they are faced
with catastrophic situations? How can we ensure that they do this
in anticipation of the catastrophe rather than waiting until it is too
late? Claire Robillard noted the need for a certain scale. France
is currently undergoing a process of territorial reform, which has
probably come at a bad time in the context of the issues that we
face.
Régine Lange
France’s current context is indeed quite complex. The issues of
energy, climate, air quality and so on are now in the hands of the
regions, and that will be a major challenge. The regional plans
for sustainable development, which include air, climate and
energy, will have to be rolled out in a consistent manner. A whole
new system of governance will have to be re-invented to ensure
coordination by public bodies at the territorial level.
155
conference proceeding - european climate project
From the floor
My home is a passive energy building. We talk about houses
having breathable shells, but concrete buildings cannot breathe.
What can we do to improve our construction methods given that
40% of all greenhouse gas emissions come from the concrete that
we use?
conference proceeding - european climate project
for all my energy needs. I made that choice because I had the
resources to do that. We will have to change the financing model
that is available.
Jean-Michel Lobry
We will now move to our Second Roundtable.
We also have a network of Energy Information points that operate
on the basis of intermediation: someone has energy, and someone
provides energy. We are now living in a new society where people
have no real feel for materials or for doing things with their hands.
How can we make people more aware of the differences between
the virtual world and the physical world?
Gilles Berhault
I do not agree that the virtual and the physical are completely
separated. We now live in a world of communications, and I believe
that this new world is based on a more horizontal approach than
was the case in the past. We are seeing new trends and models
emerging that represent pleasant living conditions and have the
benefit of being low carbon. The real issue is how we achieve the
transition from one to the other, and how we fund that transition.
This is where the crux of the matter lies.
From the floor
My home is a virtually passive energy building. It cost me a lot
to build but, in 10 years’ time, it will cost me only €400 per year
156
157
conference proceeding - european climate project
Actes du conference
colloque
Actes du
national
colloque
proceeding
- Bientraitance, De la
- projet
- european
européen
climate project
Climate
réflexion à l’action
Roundtable 2
Building renovation to prevent
fuel poverty and improve
energy-climate efficiency
158
159
conference proceeding - european climate project
Members of the roundtable :
Grégoire Clerfayt, Head of energy Division, Brussels institute for
environmental management
Joëlle Colosio, Director, ADEME Ile-de-France,
Raphaël Claustre, Director, CLER
Frédéric Petitta, Vice-President, Conseil général de l’Essonne,
Responsable for housing and habitat
conference proceeding - european climate project
1
russels :
B
A pioneering Capital
Grégoire Clerfayt
I was very pleased to hear this morning’s discussions, which
reflect many of my own concerns. The bottom-up approach that
encourages and enables people to act is preferable to imposing
actions from above. That is the best way to ensure success.
With respect to Belgium, it is important to remember that this
is a country that is made up of separate regions that act very
much like mini-nations. Brussels itself covers 162 km2 and has a
population of 1.1 million.
Jean-Michel Lobry
I understand that a new law on building and construction was
introduced in 2008, and a call for bids was launched with respect
to the creation of “exemplary” buildings. What exactly did that
involve?
Grégoire Clerfayt
In 2004, the new government included a Green Minister and a
formal energy policy for the first time. Our ambitions were defined
by Kyoto and we knew that we had to make much more progress.
When you change a building’s roofing system, for example, you
are taking action that will last to 2020, 2030 and even 2040.
160
161
conference proceeding - european climate project
It is therefore important to do the best possible today from a
technological and economic point of view.
We launched a tender for exemplary buildings – something that
could be achieved relatively simply and relatively economically, and
that would also be integrated into the existing environment. We
agreed to pay €100per square metre for those that were selected.
The project’s success was way beyond our expectations. It has since
been repeated 6 times, and today covers 270 exemplary buildings.
Jean-Michel Lobry
I see that the aim was to work towards sustainable construction
methods, with a focus on the life cycle of buildings. How did that
work in practice?
Grégoire Clerfayt
Our primary objective was to work with consumers and citizens
at the grassroots level. We launched the Plage Programme with
the aim of reducing energy consumption for existing buildings.
The target was to consume less than 1 tonne of CO2 per year, and
that target was reached. We set up support systems, including
facilitators, to help people reduce their energy consumption.
Second, we wanted to take full advantage of our existing know
how through the use of open source information. We provided
15,000 hours of training for prescriptors and so on. Third, we
wanted to extend the notion of the exemplary building to the public
authorities. Since 2010, all new or renovated public buildings in
162
conference proceeding - european climate project
Brussels must be passive or low energy consumption buildings.
Finally, it was necessary to provide support to the building and
construction sector. Brussels, like many other developed cities,
suffers from unemployment levels today, particularly among the
young, and this could be one way of addressing that issue.
Jean-Michel Lobry
Would you provide further information on your environmentemployment plan?
Grégoire Clerfayt
We began with the exemplary building plan in 2009. We then
introduced the objective of reaching passive energy standards by
2015. However, industry advised that this would not be possible. We
therefore set a framework for public-private discussions to identify
what would be necessary to reach that goal. This led to the creation
of the Alliance Plan based on a series of workshops among all the
different actors involved. A number of proposals emerged from
those workshops and funding was provided to support companies
in their awareness raising and training endeavours. This has not
been a revolution but a gradual transition.
Jean-Michel Lobry
Your bottom-up methodology is of great interest. Based on the
workshops, we can see that 64 actions have emerged.
163
conference proceeding - european climate project
Grégoire Clerfayt
The training workshop was aimed at builders who need to be
trained in the new insulation techniques for walls and roofing. We
worked on teaching, vocational training, R&D and support tools.
In that way, we address all of the company’s needs during its
life cycle. Of course, smaller companies and individual artisans
still face issues in finding the time to undergo the training that is
necessary to shift to passive housing construction and renovation.
Jean-Michel Lobry
What is your initial assessment of this measure?
Grégoire Clerfayt
Our first conclusion is that people are now talking to each other,
which is contributing to the integrated approach that we all seek.
Second, people are working together on co-construction projects,
which is quite an advance on the past situation.
Frédéric Petitta
The Brussels experience has had remarkable results. The project
grew out of a very strong ambition, and the results achieved on
the ground went far beyond the initial expectations.
conference proceeding - european climate project
2
he social states of
T
department of Essonne
in territorial governance
in building renovation
Frédéric Petitta
We have embarked on a wide-ranging project to refurbish a large
number of existing buildings. That is in line with our sustainable
building Charter that we launched some years ago. We are
currently the only département in France to devote so much time
and energy in creating a platform for energy renovation. Our
initial idea was to bring all the stakeholders together in order
to increase the number of renovations of buildings that were not
energy efficient. In October, we will launch the Essonne platform
for energy renovation called Renover Malin or clever renovating.
We are optimistic that we will thereby improve the level of
comfort of the inhabitants of Essonne, as well as addressing the
environmental emergency that we face today.
Jean-Michel Lobry
Would you provide further details of your clever renovating
programme, which I believe has got off to a good start?
164
165
conference proceeding - european climate project
Frédéric Petitta
That was possible because of our long history of energy renovation
and sustainable construction. A few years ago we opened the
Maison de l’Habitat, which plays a very active role in our region.
As part of that framework, we launched the Clever Renovating
programme as a way of addressing the different difficulties and
obstacles faced by individuals in the area of energy renovation.
Jean-Michel Lobry
With respect to the professionals involved in construction, do
you believe that obliging them to obtain accreditation will help
improve the situation?
Frédéric Petitta
One of our objectives was to take advantage of the opportunities
that are offered in business terms by embracing the concept of
energy renovations. It is a win-win situation for everyone involved.
On the one hand, the living conditions of our populations are
improved. On the other, we can develop jobs within the building
sector. Over time, more and more people have come on board
as they realise the benefits that can be generated by such an
approach.
Jean-Michel Lobry
conference proceeding - european climate project
Frédéric Petitta
We believe that is was very important to sit down with and listen
to all the stakeholders involved. We wanted to understand all
the different issues faced by the stakeholders and to encourage
them to talk among themselves. I very much believe that this is
a question of collective intelligence. It was also very important to
prepare the project well. It took us over 18 months to prepare this
project and all the related tools, including the website and so on.
Ultimately, the scale of the clever renovating project has become
much more ambitious than originally planned.
Joëlle Colosio
The Materials Library was set up with the support of ADEME.
The Conseil général de l’Essonne has carried out a remarkable
project, and ADEME is pleased to have played a role in providing
support to that project. This is the first such platform to be set up
in the Greater Paris Region.
In practical terms, ADEME provided €190,000 in support over 3
years, as well as advisory support. We work on the basis of calls
for tenders and expressions of interest. Depending on the maturity
of projects proposed, we fine-tune the support we provide.
Jean-Michel Lobry
We will now turn to the Habiter Mieux or Living Better Programme.
What advice would you give to other regions that are interested in
pursuing such an approach?
166
167
conference proceeding - european climate project
conference proceeding - european climate project
3
he social states
T
of energy renovation
Laetitia Mirjole
The ANAH is involved in targeting the poorest and most
disadvantaged households via the various Conseil générals in
France. It is a complementary project to what has been described
above. It is a renovation programme for those living in the most
disadvantaged households who cannot afford to renovate their
buildings : in the Greater Paris Region, this refers to couples with
a combined income of under €35,000 or €50,000 for a family with
2 children. ANAH provides approximately 35-50% of subsidies for
the Living Better Programme, with a cap of €20,000.
Jean-Michel Lobry
The programme appears to work well with respect to individual
housing but the situation is less clear for apartment buildings.
Why is that ?
Laetitia Mirjole
The programme has accelerated quite rapidly. Last year, we
helped over 35,000 households to renovate their buildings. In
2014, we have already reached 18,000 households to date. For
such cases of individual housing, a single contractor is sufficient
to carry out the renovation works. Of course, when it comes to
168
169
conference proceeding - european climate project
apartment buildings, the situation is more complex and reducing
energy consumption, for example through insulation works, has a
low priority on people’s agendas.
Jean-Michel Lobry
Do you work at the local community level in order to get this
momentum going?
Laetitia Mirjole
ANAH works in conjunction with local municipalities, targeting a
given problem in each locality.
Jean-Michel Lobry
Do you also play a role in the clever renovating Programme?
Laetitia Mirjole
We work on a complementary basis to that Programme.
Frédéric Petitta
I would like to note that the DDT is part of the steering Committee
for that programme. When it comes to the most disadvantage
households, we have entered into arrangements with various
banking organisations with a view to introducing the concept of
micro-credits. We are working hand in hand with the government
on this and other related issues.
170
conference proceeding - european climate project
4
he social, economic
T
and financial stakes
of thermal renovation
Jean-Michel Lobry
It would seem that disadvantaged households are a priority,
particularly given the rising costs of energy and the growing issue
of fuel poverty.
Raphaël Claustre
CLER is a network of 220 associations, local municipalities,
training associations, and small businesses. Its focus is improving
the energy efficiency of homes. Fuel poverty is a national priority.
By 2030, it is estimated that 632,000 jobs will have been created by
the energy transition. In terms of the energy bill for France, that
was estimated at €69 billion in 2013, which is equivalent to €2,000
per year and per household. It is also equivalent to the country’s
trade balance.
In terms of real estate values, a recent French study shows that
homes that have reached a certain level of energy efficiency are
valued at 10-28% more than those that have poor levels of energy
efficiency. This refers to both resale value and maintenance costs.
In terms of the social aspects of energy efficiency, we know that
fuel poverty is a rising problem that results from poverty, poor
171
conference proceeding - european climate project
quality housing, and low levels of energy efficiency. It is estimated
that 3.8 million households suffer from fuel poverty in France.
That is, they spend more than 10% of their income on energy.
conference proceeding - european climate project
Laetitia Mirjole
The living better Project has provided support for the renovation of
70,000 homes. This is equivalent to €1.3 billion of work by artisans.
Jean-Michel Lobry
How can we transform that expenditure into an investment and a
creation of value?
Raphaël Claustre
First, it is necessary to provide access to information that is
objective and adapted to householder needs. This has to be
organised at the local level.
Second, we need to have a high level renovation offer based on
well-trained professionals and artisans that are able to propose
an integrated offer. Again, the local municipalities can play a key
role in this momentum.
Third, we need simple and effective access to financing solutions
for households, in particular for the most modest households.
Today, various support mechanisms are available but they are
highly complex and overlapping. It is difficult for individuals to
work their way around this system.
Fourth, we need a powerful regulatory signal with respect to
energy renovation.
Finally, we need a clear and well-defined goal and governance. It
is not possible to allow the market to do this alone.
172
173
conference proceeding - european climate project
conference proceeding - european climate project
5
rance’s policy on the
F
energy renovation of
buildings
Jean-Michel Lobry
Would you provide further information on the climate plans
adopted by the various regions? What is the situation in the
Greater Paris Region?
Joëlle Colosio
The Greater Paris Region is made up of 5 million households,
including 20% social housing. A master Plan for improving energy
efficiency was launched in 2011, indicating that it was necessary to
make greater efforts with respect to the residential sector, which
is responsible for approximately 36% of energy consumption. The
habitat energy renovation Plan was launched in February 2013,
with the aim of tripling the number of homes being renovated
from 35,000 to 125,000 by 2017.
In the Greater Paris Region, 45% of dwellings are classed E, F, or
G, in terms of their energy consumption. That is, they are at the
lower end of the scale.
Jean-Michel Lobry
You therefore have quite a challenge ahead of you. What are your
priorities going forward?
174
175
conference proceeding - european climate project
Joëlle Colosio
We need to address these questions at a number of different
levels. First, we need to play an advisory role, providing objective
advice based on a very high level of expertise. It is important for
individuals and professionals to have access to such information
through our Energy Information Specialists, Materials Libraries,
and resource centres. I can only encourage local municipalities to
deploy such measures on the ground.
Second, renovating 125,000 homes by 2017 can only be achieved by
taking an industrialisation approach via local platforms developed
in conjunction with local players. The platforms act as facilitators
in terms of the bureaucratic processes and paperwork, and in
terms of the necessary financial processes.
Third, it is necessary to promote the involvement of local banking
institutions, notably through the creation of a specific banking tool.
Jean-Michel Lobry
Would you comment on what you are doing with the banks?
Frédéric Petitta
We are pursuing our contacts with banking institutions, which
play a key role in this process. It is necessary to secure the
appropriate rates and durations for renovation loans. The head of
the Finance Department of the Conseil général de l’Essonne has
become involved in this process, and spends much of his time in
discussion with the banking partners.
176
conference proceeding - european climate project
Joëlle Colosio
The french Minister for ecology, sustainable development and
energy, Ségolène Royal, recently presented the government’s
energy transition law, with energy efficiency as a key focus point.
With respect to funding, the Minister committed to working with the
various players as soon as possible. That new legislation is firmly
based on what is already underway at the local and regional levels.
The energy transition plan integrates all the issues and sectors
that are involved, as well as the topics that have been raised this
morning.
The bulk of energy production in France is generated by
nuclear energy. Nevertheless, it is very important to work on
the development of renewable energies in addition to our work
on energy efficiency. In particular, renewable energies could
be used in residential heating. ADEME has therefore created a
tool launched in January – renewable energy choice – to provide
support to local municipalities and governments with respect
to both energy efficiency and the implementation of renewable
energies. That can help them make the right decisions in this
area. The Greater Paris Region, for example, has considerable
access to geothermal water and this should be taken into account
when selecting the renewable energies that will be pursued.
We also provide support to smaller municipalities through a
network of energy sharing advisors. Finally, I would like to point
out that the solar decathlon will be held in Versailles to 14 July,
which will include the participation of various european countries.
177
conference proceeding - european climate project
Laetitia Mirjole
The better living Programme is deployed in each département
through a system of innovation centres. These centres are run
by ADEME, ADIL or ANAH depending on the target population,
with the aim of providing them with the most appropriate and
objective information for their situation. This can help guide
people to undertake the most urgent renovation, and to help them
understand and obtain the financial support to which they are
entitled.
Grégoire Clerfayt
Belgium has set up a similar system in its energy homes network.
We are all converging towards a common method that covers the
technical and financial aspects of these problems.
conference proceeding - european climate project
6
&A
Q
session
From the floor
My SME has obtained the european Eureka label. Our customers
are local governments or companies, and we provide them with
information as to their energy consumption and the reduction
of greenhouse gas emissions. Reference has been made to the
need to provide objective information, but it is also important to
provide quality information. Most people have no idea about the
water and energy consumption of their buildings. We worked
with the Conseil général de l’Essonne on the climate Project with
respect to government buildings and schools. The primary issue
is always to provide aggregated, easy to understand information
to our customers to help them improve the energy efficiency of
their buildings.
From the floor
We have talked about not working in silos. However, we have not
talked about the achievement of results. How can we guarantee
results for the building community, which is one of their principal
concerns? Second, we have not talked about maintenance,
in particular for large-scale works. Should we not integrate
maintenance needs into the initial design and investment
proposals?
178
179
conference proceeding - european climate project
Raphaël Claustre
First, it should be possible to include a quality guarantee for the
works. Of course it is not possible to guarantee the actual energy
consumption of a building, as this will depend on the utilisation
of the building and that includes too many behavioural variables.
Second, maintenance costs are part of the operating costs that
are included in our financial models. That is clearly part and
parcel of the process.
Frédéric Petitta
The Conseil général de l’Essonne invests both in new builds and
in renovation of existing buildings. We have been working with
social housing on the potential gains that can be gained through
such renovations. This also requires educating people as to how
changes in their behaviour can also contribute to the reduction in
energy consumption. To that end, we have created an awareness
raising kit that will enhance the work of the platform. We would
also like to develop a checklist for people when they are buying
a home, reflecting all the parameters and criteria relevant to
energy consumption, sustainability and so on.
From the floor
I would like to add some information on the energy efficiency
guarantee. This is difficult to determine for individual homes but
we have developed the first energy saving contracts for apartment
buildings. The RGE standards relate to the energy performance
180
conference proceeding - european climate project
of the building but are not sufficient in themselves. It is also
necessary to train professionals in the sector as to the use of new
types of insulation and so on. That training role has been taken on
by the Praxibat programme, which is funded by ADEME and the
Greater Paris Region.
The energy efficiency guarantee is more applicable to office
buildings, but also has to include the maintenance costs at
the design stage. This is a mechanism that the Belgians have
succeeded in deploying, with a real sharing of responsibility
between architects, designers, the public authorities and builders.
This is a model that could be further developed in France.
From the floor
Saint-Aubin is a small town with 700 inhabitants. I am interested
in learning how municipalities can achieve energy savings in all
municipal buildings. I am therefore very pleased to have attended
this meeting where I have learnt much about these topics
Laetitia Mirjole
As an elected official, you have a major role to play in raising awareness
among your constituents and in providing them with information on
the mechanisms and measures that are available to them.
Joëlle Colosio
We invited all our local municipalities to take part in the Essonne
Platform and share in the know-how that we have built up.
181
conference proceeding - european climate project
Frédéric Petitta
Absolutely. This is a tool for all local municipalities and I would
hope to expand to neighbouring localities such as Evry or Val
d’Orge.
From the floor
I was recently elected to a town of 3,900 inhabitants, and also
appreciate all that I have learned today. We know that local
governments operate under very restricted budgets. Anything
that can contribute to savings is therefore very welcome.
Frédéric Petitta
We are aware of the financial difficulties faced by certain localities.
Our tools are therefore aimed at contributing to savings in the
operational budgets of those local governments.
X
Actes du colloque
Actes du
national
colloque
- Bientraitance, De la
- projet
européen Climate
réflexion à l’action
Jean-Michel Lobry
That brings us to the subject of our roundtable : what exactly is
your road map for municipalities and local governments?
Roundtable 3
Sustainable mobility and
solidarity – changing practices
through information
The meeting adjourned for lunch from 1.15 pm to 2.20 pm.
182
183
conference proceeding - european climate project
Members of the roundtable :
Jean-Philippe Dugault, Mobility Division, Conseil général de
l’Essonne
Laurence Debrincat, Head of general Assessment, STIF
Xavier Rosello, Deputy Director, Barcelona transport Authority
Marco Menichetti, Head of SUPERHUB Project, Fondazione
Legambiente Innovazione
Ithier Bonduelle, Head of multimodal information Systems, GART
conference proceeding - european climate project
Jean-Michel Lobry
Where did you get the idea to create MobilEssonne?
Jean-Philippe Dugault
The Essonne mobility hub is aimed at providing a tool to facilitate
people’s mobility while at the same time allowing them to
measure – and reduce – their carbon footprint. It allows people
to compare the various transport alternatives available to them.
Jean-Michel Lobry
What pre-conditions are required for such a platform to function
well, from its design to its deployment?
Jean-Philippe Dugault
The tool is based on having access to a very high quality of
information. That is crucial to how useful the tool is for commuters.
We worked with all the local authorities and departments to obtain
that information, which was then combined with information from
other commuter organisations. We are currently at our second
version of the tool, and it is updated on a very regular basis.
The tool will be formally rolled out early next year. As well as
information on energy consumption, the tool also includes
information on tourism, cultural events, commercial matters and
so on. Finally, it provides comparative information on the cost of
the different transport options available.
184
185
conference proceeding - european climate project
Jean-Michel Lobry
What sort of economic information is provided?
Jean-Philippe Dugault
conference proceeding - european climate project
Xavier Rosello
I am very interested in all issues related to transport and mobility.
Our role is to organise that mobility between residential areas and
areas where business or leisure activities occur.
We can show the different costs associated with using an
individual car or using a car sharing option, for example. That can
be important for people who do not have a car but are looking for
job or seeking to attend a training programme.
Laurence Debrincat
We are very much in favour of such information programmes,
and have quite a lot of information available on our own public
transport Internet site and mobile app (ViaNavigo). That
information is updated, almost in real time, and is freely shared
with our partners. We allow our users to optimise their transport
choices at the local level. We do that by adding considerable
information that is specific to the local area.
Jean-Philippe Dugault
Our information tool will also be available as a smartphone app.
Jean-Michel Lobry
Let us now turn to Barcelona. What types of programmes are
underway in your city?
186
187
conference proceeding - european climate project
conference proceeding - european climate project
1
he SUPERHUB
T
project, Barcelona
Marco Menichetti
Barcelona’s SUPERHUB project relates to the Greater Barcelona
Region. It is a european co-funded programme made up of 20
partners from 6 countries. The platform we are developing will be
tested in 3 major cities: Milan, Barcelona and Helsinki. The core of
this project is to provide a platform based on real time integrated
mobility resources and information. We include environmental
data and weather forecasts, and user preferences and needs.
All of this is integrated to provide 2 main types of information
and services. First, customised mobility information. Second,
information for policy makers for use in their mobility plans for
the future.
The architecture is based on social networks and GPS generated
information. People are the main protagonists of this project.
They are at the centre of the tool, both receiving and providing
the information on which the tool is based. For example, we
draw information from Tweeter to understand where people are
moving. We have already tested our journey planner with more
than 1,000 users in each city.
Jean-Michel Lobry
Have you also included an indicator of greenhouse gas emissions?
188
189
conference proceeding - european climate project
Marco Menichetti
The journey planner includes a comparison of the transport options
available in terms of their cost and in terms of their carbon footprint.
We have been working on this project for the past 3 years, working
closely with focus groups in order to understand and meet their
expectations. We are providing a tool, and that tool has to be
useful to them if they are to use it regularly. It also has to be fun to
use. The platform therefore includes a game playing mechanism
that allows them to be more effective and efficient in their choice
of transport modes.
Jean-Michel Lobry
Is the tool already in operation?
Xavier Rosello
No it is still in the trial phase until the end of this year, in Milan,
Barcelona and Helsinki.
Jean-Michel Lobry
Is there are critical size in terms of population or urban area
covered for deploying such a tool.
Xavier Rosello
Size is not the most important criterion. Rather, it is necessary to have
a multi-modal transport system. For example, Barcelona is a city of
190
conference proceeding - european climate project
1.6 million inhabitants in an area of 80 km2. 5 million trips are made
every day, with 57% of those trips made on sustainable transport such
as bicycles or on foot. 27%of trips are made using public transport,
and only 15% using private means (cars, scooters and motor bikes).
54% of trips to and from the suburbs into the city are made on public
transport. That represents a significant improvement on the situation
10 years ago where only 40% of those trips were made on public
transport. Some of this is due to the economic crisis, which has forced
people to shift to cheaper modes of transport.
Laurence Debrincat
The Greater Paris Region counts 41 million trips every day, with
20% using public transport, following by bikes and walking. Only
a small percentage of trips are made in individual cars and motor
bikes. The vast majority of trips to and from the suburbs into the
city are made on public transport (60-70%).
Xavier Rosello
We have a programme called “Mou-te” which means “move” in
Catalan. It is similar to the Mobilessonne tool described earlier. It is
a website developed by the Catalonia regional government, covering
a surface area similar to that of Belgium and a population of 5.5
inhabitants. Unfortunately, the information provided today is not
available in real time. Users are therefore not informed of problems
in the transport system as they arise. There are 20 partners in the
SUPERHUB project, many of which are IT firms. However, we also
191
conference proceeding - european climate project
have transport experts such as the TBM, the Barcelona Town Hall,
the Milan ATM, Autoguidovie and HSL (Helsinki). My organisation’s
role (ATM) is to provide information on mobility and transport criteria
such as emissions or petrol consumption. All in all, the aim is to
educate and raise awareness about sustainable mobility. That is also
done through the game playing aspects of the tool.
Jean-Philippe Dugault
That “serious game” or “game-ification” aspect is a very important
aspect of the tool. Users can, for example, compete with each other
as to how much they can save in greenhouse gas emissions through
their mobility choices.
Marco Menichetti
Together with the european Commission we are also working on
actions once the project is up and running. The aim is to set up a
non-profit entity at the european level that will run and manage the
platform. All cities will be able to integrate their mobility information
and data into the platform. Today, cities are developing their own tools
and platforms. We believe that setting up this european platform will
allow them to make significant savings by standardising information
and providing solutions at the regional and local levels.
Jean-Michel Lobry
We will now return to the Greater Paris Region. How do you
measure whether you are meeting your mobility objectives?
192
conference proceeding - european climate project
2
ransport governance in
T
the greater Paris region
Laurence Debrincat
We all have our own roadmaps for going forward. The STIF is
responsible for assessing the programme and monitoring its
implementation. We have 34 actions plans that will be rolled out
under the new PDU programme that was recently approved by the
region. The PDU plan aims to reduce greenhouse gas emissions
and pollution, while increasing security. The idea is to find the
right balance between increasing mobility and achieving the
emissions targets. The objective is to increase the use of public
transport and decrease the use of individual cars. In fact, the use
of cars has stagnated in recent years in the Greater Paris Region
overall, but this reflects a decrease in the use of cars in the centre
of Paris and an increase in surrounding areas.
The PDU programme aims to promote the use of alternative
transport modes to cars, transforming the population of the
Greater Paris Region into responsible actors. There are 2 aspects
to responsible mobility. In disadvantaged areas where there is
limited access to public transport, households spend up to 13% of
their income on petrol for their cars. In such areas, it is important
to develop car sharing schemes, for example. However, that
requires a significant change in mind sets. In Essonne, we have set
up areas where people involved in car sharing schemes can park
193
conference proceeding - european climate project
their cars in a secure environment. Apps can also be developed to
provide information on such schemes. However, it has been found
that many people are not very good at using such apps or even at
reading maps. Partnerships are also necessary with social service
bodies to identify the most disadvantaged persons and help them
obtain relevant information and have their awareness raised.
When it comes to changing user behaviour, it is important to work
with people from a very young age, developing programmes for
school children for example. We also work at the company level to
help change commuter behaviour.
Jean-Michel Lobry
With all the programmes that are currently being deployed, can we
imagine that mobility will no longer be a factor of discrimination?
Laurence Debrincat
The STIF has already made significant efforts to provide discount
tariffs for public transport to the most disadvantaged groups. We
are also working on expanding the availability of public transport
in the poorer regions where there are currently no alternatives to
the use of the car. Hopefully, we will see the benefits of all these
measures in the coming years.
Jean-Michel Lobry
We all want to promote the sharing of executive and best practices.
How can we be sure that we are indeed sharing experience and
know-how rather than simply doubling up on our actions?
194
conference proceeding - european climate project
3
hanging mobility
C
demands
Ithier Bonduelle
GART is an association of elected officials responsible for
transport in France. It includes a working group on multi-modal
information systems where best practices can be shared. There
is a strong demand for this type of knowledge sharing among
elected officials.
The european Directive on smart systems stresses the need for
interoperability between systems. Local authorities in France
have already started working on such information systems that
are available on smartphones and tablets. We are currently
developing a project for a national itinerary calculator, an idea that
was launched by the French Transport Minister for finalisation
by the end of 2015. That will require much greater coordination
among the various organisations involved.
Jean-Michel Lobry
Do you believe that multi-modal information systems will lead to
greater links being developed between the regions?
Ithier Bonduelle
This will include all modes of transport: public transport, car
pooling, parking, bicycles, car sharing. That requires a high level
195
conference proceeding - european climate project
of coordination between the local, regional and national levels
it also requires greater standardisation and a framework that
will guarantee interoperability. To that end, we are working with
french and european standards committees that are concerned
with standardised data, data exchanges, and integration of real
time data.
Jean-Michel Lobry
What types of functionalities could be envisaged for these
platforms. How far can we go in this area?
Ithier Bonduelle
The GART’s itinerary calculator contains a wealth of local information,
and an even wider range of functions could be envisaged: ecocomparators, carbon footprint calculators, real time information,
new ticketing systems, new parking systems, recharging stations,
100% electric itineraries, and so on. The ultimate aim is, of course, to
reduce the carbon footprint of transport.
Jean-Michel Lobry
Are you also working with institutions such as hospitals?
Ithier Bonduelle
That could be done at the local level. Points of interest are usually
identified on the platforms, and that could include hospitals,
cultural centres, and so on. The GART is in contact with a wide
196
conference proceeding - european climate project
range of organisations in France and in Europe. Big data refers
to the huge volumes of data that are available today from many
different sources today. That data is crunched and computed by
IT systems in order to provide information on needs, uses and
expectations. It allows for better planning by all those involved in
our transport and urban planning systems.
Jean-Michel Lobry
Will these platforms also allow you to make money?
Ithier Bonduelle
The primary aim is to achieve sustainable mobility systems. That
can help to generate savings at a time when budgets are limited.
It can also contribute to the creation of jobs.
Jean-Michel Lobry
Who owns all this data?
Ithier Bonduelle
The information and data comes from a very wide range of
sources, and GART is working to improve coordination among
those sources.
Xavier Rosello
I am very excited by all that I have heard this afternoon about
what is going on in France. In our SUPERHUB project, we are
197
conference proceeding - european climate project
far from a situation where we can provide all that data to the IT
providers who are interested in using it. Many bodies guard their
information and data closely, and are not willing to share it openly.
That could change in the future.
conference proceeding - european climate project
4
&A
Q
session
From the floor
You mentioned that the use of cars was stagnating in the Greater
Paris Region. However, there would appear to be an increase in
the use of motor bikes, which further increases the volume of
greenhouse gas emissions.
Laurence Debrincat
The most recent data we have comes from a comparison between
a 2001 survey and a 2010 survey. The number of car trips increased
by only 0.05% between those 2 surveys. At the same time, the use
of public transport increased by 20%, which is quite significant.
There has also been an increase in the use of motorbikes and
scooters, which together with cars, increased by 1.3%. That is
lower than the increase in population that has occurred over
the same period. There has in fact been a spectacular increase
in the use of public transport, walking, bicycles and so on. We
are therefore – finally – on the right track in changing individual
behaviour.
Studies have shown that we have reached the peak use of cars,
and there is unlikely to be further growth in the future.
198
199
conference proceeding - european climate project
From the floor
Electric bicycles are being tested in Brussels today and are
gaining in popularity. Could they be integrated into the French
system? Could they become part of the public transport system?
Second, I understood that the SUPERHUB model could directly be
used by other cities? Is that indeed the case?
Xavier Rosello
We have a public bike system in operation in Barcelona that is
similar to the Parisian Velib’ system. Users pay an annual fee of
€40 and are able to draw on a fleet of 6,000 bicycles. Given that
Barcelona is quite a hilly city, the system has been surprisingly
successful, going beyond the initial expectations. Very recently,
Barcelona has also introduced the electric bicycle, and this will
probably be quite successful as well.
Marco Menichetti
When it comes to mobility, we have to change the underlying
paradigm towards a system based on sharing. SUPERHUB is
currently being tested in Milan, Barcelona and Helsinki. Going
forward, it will also be tested in Brno in the Czech Republic. The
idea is to make the platform available to all cities – they provide the
relevant information and receive the tools in a standardised manner.
With respect to economics, the main issue is to develop open data
strategies. That data does not belong to a single data provider;
they are owned by the community.
200
conference proceeding - european climate project
From the floor
You referred to a web-connected mobility tool. However, many
transport hubs (railway stations and so on) do not have Wifi
access. Is there any plan to connect these transport hubs to the
Internet as is the case in Quebec, for example?
Ithier Bonduelle
The Greater Paris Region is planning to provide 4G access for all
new infrastructures being built.
Jean-Philippe Dugault
Essonne has a master plan to develop digital systems, and
all public infrastructures will be digitised, including schools,
business areas, and so on.
From the floor
I am director of a small press agency. Have you taken into account
all the changes that we can expect in our ways of working, for
example, the development of teleworking?
Xavier Rosello
We have included that in our research. More and more people
are working from home. However, mobility is important not only
for commuting to work but also for personal reasons. While
commuting to work may be on the decrease, people are travelling
201
conference proceeding - european climate project
more and more for other reasons: shopping, fun, pleasure,
tourism, and so on. 10 years ago, the ordinary person made about
3.5 trips per day compared to 4.3 trips today. In addition the
wealthier people are, the more they move around.
Laurence Debrincat
Working from home is an attractive proposition as it reduces
congestion, especially during peak periods. However, it is not very
developed in France. The public sector, for example, is rather
hesitant about introducing teleworking.
Jean-Michel Lobry
We will now turn to our last – but not least – topic of the day.
202
Actes du conference
colloque
Actes du
national
colloque
proceeding
- Bientraitance, De la
- projet
- european
européen
climate project
Climate
réflexion à l’action
Jean-Michel Lobry
That brings us to the subject of our roundtable : what exactly is
your road map for municipalities and local governments?
Roundtable 4
Mobilising teams and citizens
on climate for the long-term
203
conference proceeding - european climate project
Members of the roundtable :
Marc Schlitz, environmental Expert, City of Liege, ENGAGE Project
Fernando Presa, Consultant, european Project PEOPLE CO2CERO,
Soria Spain
Pierre Demortière, Director, Unis-Cité Ile-de-France
Patrice Sac, Deputy Vice chairman, responsible for education and
middle schools, Conseil général de l’Essonne
conference proceeding - european climate project
1
itizen engagement
C
in their territories
Marc Schlitz
ENGAGE is an innovative and participative communications
campaign that was launched some years ago. The city of Liege
has been a member of the EU Mayors Convention since 2008,
a time when there were 67 members. Today, there are almost
6,000 member cities. In order to join the Convention, cities are
required to measure their greenhouse gas emissions and energy
consumption levels. They have to develop a programme on the
basis of quantified objectives, That must also be accepted by the
local population.
Jean-Michel Lobry
Is that why you decided to launch a plan to encourage public
engagement on these topics?
Marc Schlitz
We developed an action plan that covers all of these different
points, including citizen engagement. This so-called ENGAGE
measure is a tool for mobilising citizen forces. It is based on the
understanding that emulation has a more positive impact than
constraints. It is also based on the idea of collective intelligence.
204
205
conference proceeding - european climate project
ENGAGE was submitted to the European Commission, and
obtained funding. It represents a new model of society.
The project was carried out by 12 pilot cities, which were free to
define their own target populations and even their own name for
the project. We were one of the few cities to retain the original
ENGAGE name. Different cities focused on different groups such
as teachers, theatre groups, SMEs, chambers of commerce,
retailers and even insurance companies. Local authorities are able
to support and promote the projects, for example by launching
communication campaigns in respect of the actions taken.
The pilot project was financed by the European Union for 30
months and has now been recognised as a “European Mobilisation
Campaign for the Climate”. This means that it is open to all local
authorities. As part of the project, we were required to assess the
public’s awareness of the project, and the relevant figures are
available on the website.
conference proceeding - european climate project
Jean-Michel Lobry
The added value of this campaign is therefore the message that
everyone can commit to concrete actions, regardless of the
individual resources at their disposal.
Marc Schlitz
That is correct. Everyone can see and understand that they can
commit to doing something, at their own level. That is why it is
important to focus on the fun aspect of the project, as reflected
in our poster campaign. Another important aspect is the launch
of competitions and challenges among different neighbourhoods.
This reactive and participative campaign will continue to 2020.
The campaign will continue to 2020 and cities can enrol via the website.
In Liege, the campaign concerned the 200,000 inhabitants of our city.
Jean-Michel Lobry
What is your budget and how much did you receive in subsidies?
Marc Schlitz
I cannot provide figures of the ENGAGE budget but we received
€100,000 for 3 years. The real value lies in the ability to engage
different players and bring them together under the same banner.
206
207
conference proceeding - european climate project
conference proceeding - european climate project
2
eople CO2Cero project
P
(Soria, Spain)
Fernando Presa
Soria is a small city in the North of Spain with 39,000 inhabitants. 5
years ago, the Soria Mayor decided to create a cycle track through
the city. This then took on a more ambitious aspect with the idea
of transforming Soria into a reference city for environmental
management. We took inspiration from the European Space
Development Scheme, which is based on the idea that each
individual can have an impact on society.
We launched 3 consecutive LIFE projects, the first 2 of which
have now been completed. The first LIFE project involved a
direct intervention on the city of Soria, involving civil society in
creating an urban corridor within the city. The third LIFE project
is based on promoting economic initiatives. We considered the
various routes that cross through the city, from the river to the
industrial and leisure areas. The underlying aim was to promote
both public and private actions such as the creation of pedestrian
neighbourhoods, the change in lighting systems, or a shift to
electric public transport vehicles. It is impossible to have a zero
CO2 impact but we were able to gradually change public mindsets.
An important aspect of the project was the participation of citizens.
We created a voluntary network of agents (architects, technicians,
teachers)– or guardian angels – to monitor the paths, providing
208
209
conference proceeding - european climate project
information and making proposals for improvements. We have 30
such volunteers in operation today, and last year the Soria local
authorities decided to recognise and pay tribute to their work.
The city’s general urban plan has been modified thanks to this
initiative, and the relevant routes were named priority areas
for subsidies. In terms of the impact of the measures we have
undertaken, a new heating station has been built for a Soria
neighbourhood. The network is now part and parcel of the city,
and is there for the long-term. New volunteers are coming on
conference proceeding - european climate project
Fernando Presa
Yes, we have information and educational campaigns for primary
and secondary schools.
Jean-Michel Lobry
That was a very interesting example of practical ideas that really
do function. We will now turn once again to the Greater Paris
Region
board each year, and the project has the support of the city’s
younger population.
This initiative takes a practical and dynamic approach to the
implementation of actions. We have an ongoing campaign of such
actions, and have established quite an impetus.
Jean-Michel Lobry
It would appear that you have succeeded in promoting a real
reduction in a dozen indicators, which is rather encouraging.
Fernando Presa
That is correct. We are seeing quite a change in behaviour, with
the public emulating each other, for example with respect to
insulating their homes or changing their windows.
Jean-Michel Lobry
Do you have any specific actions underway for school children?
210
211
conference proceeding - european climate project
conference proceeding - european climate project
3
itizen engagement
C
through civil service
Pierre Demortière
Unis-Cités Ile-de-France was founded in 1994 as part of the civil
service programme for French youth. Since then the initiative
has developed extensively and has been recognised as a public
interest mission. The missions undertaken include living better
together in schools or visits of retirement homes by young people.
The Médiaterre project covers our network of 50 different cities
meeting the needs of local governments and funding organisations
that are not always familiar with the concepts of sustainable
development or climate protection. We propose civil service
missions for young people in a given locality or neighbourhood.
Missions are undertaken for approximately 8 to 9 months, showing
that they are aimed for the longer term. It is important that we
reduce the environmental impacts of household consumption.
We also want to develop greater social unity, bringing together
different ages and different socioeconomic backgrounds.
Ultimately, the aim is to reduce energy and water bills for
disadvantaged households.
The young people are first trained with respect to a certain number
of subjects. Community events are organised during which the
young people go door to door to show people how they can take
simple steps to reduce their consumption: installing a mixer tap,
212
213
conference proceeding - european climate project
use of eco-friendly appliances, recycling their garbage, and so on.
The target is to undertake 5 to 10 visits of each selected family.
We currently have projects underway in 35 French cities, but not
yet in Essonne. In terms of the evaluation or feedback on the
projects, we have certain actions that are quite visible and have
improved the quality of life of a given neighbourhood. In any given
area, we could have up to 8 volunteers working for 6 to 8 months.
They would cover 500 inhabitants, with 172 open day events held
and assistance provided to 65 individual families. When we leave
we try to identify local ambassadors who can continue the work
that has been launched.
Jean-Michel Lobry
It would be of value to share the experience and know-how that
has been built up in these actions. Would it be possible to share
some of this information and some of these best practices online?
Mette Quinn
Our communications tools for all these initiatives are still not ideal,
and we need to set up a central point where we can place all this
information. Projects that have received LIFE funding are listed
on the website but I admit that it is difficult to find all the relevant
information. The Mayors Convention provides better access to its
best practices, but overall the situation is not wonderful.
214
conference proceeding - european climate project
Patrice Sac
We work with 100 middle schools in Essonne, covering 58,000
students.
Patrice Sac
We are not teachers but we act as a backup resource for our
target population of middle school students. Our aim is to
develop 100 sustainable development clubs in these schools.
The idea is not to lecture these students but to work through and
explore the topics together with the students. We do this through
very practical actions such as the reduction of waste in school
canteens. When it comes to energy savings, we aim to improve
the energy consumption of the school buildings. Some students
are more motivated and end up acting as role models for the other
students. As mentioned by a previous speaker, we have found that
such actions are much more productive in changing behaviour
than imposing sanctions or constraints.
Jean-Michel LOBRY
Do you have any actions underway for rented homes?
Patrice Sac
We work with janitors and others who play a role on the ground.
The idea is to raise awareness among such local actors and show
the positive impact of individual action on the common good.
215
conference proceeding - european climate project
Jean-Michel Lobry
These actions therefore act a driver to the creation of more
collective links.
Patrice Sac
That is correct. We live in a very individualistic society and it is
therefore of value to introduce these ideas to schoolchildren at
a young age. They can then spread the message to their own
families and neighbourhoods. We are all familiar with Citizens’
Watch programmes, and this operates in a similar manner. The
aim is to encourage people to talk with each other and realise that
they have a common interest in these matters.
conference proceeding - european climate project
4
&A
Q
session
From the floor
I am interested in raising awareness about sustainability. There
are 3 aspects to the way that people learn: the biological aspects,
the emotional aspects, and the cognitive aspects. These aspects
need to be taken into account when trying to raise awareness in
the community.
Pierre Demortière
Our civil service actions are indeed aimed at raising awareness of
sustainable development issues among teenagers. This is clearly
a two-way process.
From the floor
We face a major issue with respect to leaking pipes and taps, both
in homes and in public buildings. This can lead to huge losses of
water.
Patrice Sac
It may be preferable to install water meters inside the home
where people would be able to monitor them more easily.
216
217
conference proceeding - european climate project
Representative from Mali
This has been a very rich and fruitful meeting. However, I do egret
that subjects that are more relevant to our communities were not
addressed, for example the issue of sustainable farming methods.
From the floor
I would like to thank all the speakers for providing information on
the persons to contact in order to implement actions.
From the floor
I have learnt what Europe is doing in this area, which is
considerable. However, it is regrettable that these actions are not
more visible. We need to raise awareness of what Europe is doing,
which would inspire further action.
conference proceeding - european climate project
Marc Schlitz
The energy transition will only succeed if we can change the
urbanisation policies that have prevailed over the past 50 years. At
one point, we decided that residential areas, administrative areas,
business areas and leisure areas would all be separated, and that
we would travel between them in cars. That model is clearly no
longer sustainable. We therefore need a change in paradigm, and
that can only emerge on the basis of collective intelligence.
Fernando Presa
We need to explore the role of the public authorities in creating the
impetus for the changes that civil society demands and expects.
Citizen of Palaiseau
What can we do create neighbourhoods that are more dense but
that have a better quality of life?
Patrice Sac
This is a question of the individual interest versus the collective
interest. We need to change mindsets away from the expectation
that we will all live in individual homes with gardens. Other
alternatives are possible.
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conference proceeding - european climate project
Actes du conference
colloque
Actes du
national
colloque
proceeding
- Bientraitance, De la
- projet
- european
européen
climate project
Climate
réflexion à l’action
Jean-Michel Lobry
That brings us to the subject of our roundtable : what exactly is
your road map for municipalities and local governments?
Concluding remarks
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conference proceeding - european climate project
conference proceeding - european climate project
Claire Robillard
Vice-President, Conseil général 91, responsible for the sustainable
development and solidarity, of the environment, agriculture
I would like to thank Jean-Michel Lobry for facilitating the day’s
discussions and debates. I would like to thank the interpreters and
the sketch artist, and I would like to thank the Conseil général de
l’Essonne for organising this event. Finally, I would like to thank
our speakers and our public for a very interactive meeting.
We have been able see today that Europe is very committed to
this process, as are the local and regional authorities. When all
of these levels are working together we can indeed succeed in
developing projects and programmes of great value.
We have had some very productive exchanges, starting with
Mr Bréon’s presentation of the climate changes that we are
undergoing. Those changes have been triggered by humans and it
is up to us all to find the innovative solutions to limit and adapt to
those changes. Europe has launched ambitious commitments in
this area, and local governments have a major role to play in the
mainstreaming of those commitments.
Three words have attracted by attention today.
•First, “bottom-up”, which has been demonstrated in all the very
good examples that we have seen from the local municipalities.
•S
econd, “facilitator”, a term that we use often at the Conseil
général de l’Essonne to describe our role as a go-between in
triggering change.
222
223
Actes du colloque - projet européen Climate
• Third, “game-ification” – the idea that this should also be a fun
process and not only one of constraints and sanctions.
Actes du colloque - projet européen Climate
Notes
We also need to restore confidence in the COP process. Next
year’s Paris conference will be successful if it takes a concrete
and bottom-up approach. in that way we can hopefully ask the
right questions and identify the right answers.
I would hope that we are all coming out of this meeting slightly
more intelligent than when we began. We have heard some
wonderful ideas and have much more that we can learn from each
other. We know that every little thing that we can do counts, and
all of these actions contribute to the good of the planet in which
we live.
Thank you all.
The meeting closed at 5.15 pm.
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225
Actes du colloque - projet européen Climate
Document rédigé par la société Ubiqus –
Tél. : 01 44 14 15 16 – www.ubiqus.fr – [email protected]
Edité par le Conseil général de l’Essonne - Boulevard de France - 91012 Evry Cedex
Imprimé en France par Imprimerie Grenier - 115 / 117 avenue Raspail - 94250 Gentilly
• 9441
Conception graphique :
Mise en page : Imprimerie départementale de l’Essonne
Date d’achèvement du tirage : décembre 2014
ISBN : 978-2-9507082-8-1
Exemplaire offert par le Conseil général de l’Essonne
Dépôt légal : Décembre 2014
226
# 6 - Les cahiers de l’Essonne
Actes du colloque du projet européen
CLIMATE
Énergie-Climat, les collectivités passent à l’action !
La lutte contre le réchauffement climatique et les dérèglements qui en
résultent sont un des défis que l’Homme doit continuer de relever. Réduire
ses émissions de gaz à effet de serre, adapter son environnement,
changer ses comportements sont autant de pistes pour y parvenir. Le
colloque de clôture du projet européen Climate, mené par le Conseil
général de l’Essonne de 2010 à 2014 et soutenu par les fonds européens
Life+, a mis en avant des exemples concrets d’initiatives portées par
des collectivités françaises et européennes, destinées à parvenir aux
nouveaux objectifs de la commission européenne à l’horizon 2030, à
savoir réduire de 40 % ses émissions de dioxyde de carbone et porter à
27 % la part d’énergie provenant des énergies renouvelables.
• 9441
The fight against global warming and the disorders resulting therefrom
are challenges that Mankind must continue to confront. Reducing
our emissions of greenhouse gases, adapting our environment and
changing our behaviour are many avenues to achieve it. The closing
conference of the European project CLIMATE, conducted by the General
Council of Essonne from 2010 to 2014 and supported by European
funds Life +, highlighted concrete examples of initiatives carried out
by the French and European authorities. Aimed at achieving the new
objectives of the European Commission at the horizon of 2030, namely
to reduce by 40% its emissions of carbon dioxide and increase the share
of energy from renewable sources to 27%.