Hebdo-cathédrale 516 du 11/07/16
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Hebdo-cathédrale 516 du 11/07/16
2016 N° 516 LE PLANNING... CELEBRATIONS Lundi 11 juillet Messe 11h45 crypte du 11 au 17 juillet 2016 VISITES 12h VO anglais M Miller MUSIQUE 7h30-10h répét GO 14h45 VO anglais AM Magrin Messe 18h15 A LA CRYPTE 19h Vêpres A LA CRYPTE Mardi 12 juillet Messe chanoines 9h crypte Messe 11h45 crypte Mécénat pour la restauration du tour du chœur (XVIe –XVIIIe siècle) >Amis cathédrale de Chartres 15h Visite Officielle Indiv.Fr. M-H. Bibault Visite étude Katie Harrison (Université de York – R.U.) 10h VO Countess Connections (anglais) AM Magrin 21h SOIREES AUTREMENT 10h30 VO M-H Bibault 12h VO anglais M Miller Mercredi 13 juillet CULTURE Messe 18h15 A LA CRYPTE 19h Vêpres A LA CRYPTE 14h45 VO anglais AM Magrin Messe 11h45 crypte 10h30 VO M-B Doumer 15h VO J. Bertrand A L’ECOUTE DU PAPE FRANCOIS – LA MISERICORDE 22h- répét GO 7h30-10h répét GO 12h VO anglais M Miller 12h45-14h répét GO 14h45 VO anglais E Albert 16h35-18h répét GO Jeudi 14 juillet Mécénat sur les vitraux de la chapelle Saint Piat > ‘Chartres Sanctuaire du Monde’ 10h30 VO Guide Service Accueil visites 7h30-10h répét GO 8h-groupe allemand 12h45-14h répét GO 11h Grand Circle (Etats Unis) Messe 18h15 A LA CRYPTE 19h Vêpres A LA CRYPTE RESTAURATION DES ENDUITS INTERIEURS DE LA NEF ACHEVEE ---------------------------------- RESTAURATION DES VITRAUX > REPOSE 129, 130, 131, 132, 133, 134, 135, 136, 139, 140, 141 et 142 EFFECTUEE 8 au 12 juillet : repose de la dernière baie : 137 Une vidéo sur les gestes de la restauration est à votre disposition sur le mur ouest du bras sud du transept (près panneaux rétro-éclairés). Elle a été réalisée par Anne Savalli à la demande de la DRAC Centre. Version réactualisée (avril 2015) 19h30- répét GO 8h30 JTB (Japon) Messe 11h45 crypte Les informations ‘Restauration’ sont données par la Direction Régionale des Affaires Culturelles, maître d’ouvrage des chantiers. Les dernières campagnes de restauration sur le site DRAC Centre : http://www. culturecommunication. gouv.fr/ Regions/DRACCentre 8h-groupe allemand 15h VO V. Des Boscs Messe 18h15 A LA CRYPTE 19h Vêpres A LA CRYPTE RESTAURATION/ ENTRETIEN 12h VO anglais M Miller 15h VO C. Colaisseau 15h JTB (Japon) DEMONTAGE ECHAFAUDAGE NEF TERMINE Sols nettoyés au 8 juillet 16h35-18h répét GO 19h30-groupe allemand Réouverture de l’espace de la nef le 13 juillet CELEBRATIONS Vendredi 15 juillet Messe 7H crypte Messe chanoines 9h crypte VISITES 16H MARIAGE 10h30 Accent Paris Study Ce. (anglais) 12h VO anglais M Miller 14h EF Cultural Tours (anglais) 12h45-14h répét GO 8h30 JTB (Japon) 14h45 VO anglais AM Magrin 16h35-18h répét GO 15h VO Guide Service Accueil Visites Messe 18h15 A LA CRYPTE 19h Vêpres A LA CRYPTE Samedi 16 juillet CULTURE 22h Crypte aux chandelles 19h30-20h55- répét GO 22h- répét GO 21h SOIREES AUTREMENT VITRAUX GRAND FORMAT - Vitrail de St Julien l’hospitalier (1ère partie) 22h Crypte aux chandelles – découverte dans l’esprit des pèlerins du Moyen Age Réservation Office de Tourisme BAIES DE LA NEF, REPOSEES, A REDECOUVRIR : Pour chacune, deux lancettes et une rose COTE NORD En plus des baies 129, 131, 133, 135 Baie 137 (Quatre apôtres – Saint Nicolas – Rose : St Thomas Becket) Baie 139 (St Laurent et son martyr – St Etienne et son martyr – Rose : St Lubin) Baie 141 (Restaurée en 1987/88) 7h30-10h répét GO 10h Garcia Cristina (anglophone) COTE SUD En plus des baies 130, 132 , 134 Baie 136 (St Philippe et Jérémie – St Jacques Rose : St Jérôme) Baie 138 ( Ste Foy et son martyr – Vierge allaitant et apparition à M. Madeleine – Rose : Saint Solenne) Baie 140 ( St Pierre – St Jacques – Rose : Christ) Baie 142 (Restaurée en 1987/88) Messe 11h45 crypte 10h30 VO M. De Saint Laumer 12h45-14h répét GO 12h VO anglais M Miller 16h35-18h répét GO 14h45 VO anglais AM Magrin 18H MESSE 15h VO F. Berly 19h30- répét GO Dimanche 17 juillet RESTAURATION/ ENTRETIEN 8h-groupe allemand Répétition hebdomadaire de la schola de la cathédrale (adultes) Chef de choeur : Mathieu Bonnin Chaque vendredi 18h-20h15 10h30 VO F.Berly Messe 11h45 crypte MUSIQUE Organiste messes Laurent Bouis 9h15 messe grégorienne 11H- MESSE 12h15 Baptême MESSE DE 11h00 CHANTS SACRES 14h45 VO anglais E Albert 15h VO M-H Bibault 17h30- chapelet Miséricorde 16h Dynamobil (France) 17h45- Vêpres 18h30- Messe 16h15 FESTIVAL INTERNATIONAL D’ORGUE David Cassan (France) Œuvres de Rameau, Franck, Lefébure-Wély, Guilmont, improvisations RESTAURATION DU TOUR DU CHŒUR 21h SOIREES AUTREMENT SUITE EN SOL MAJEUR DE BACH Emily Burridge, (violoncelle / Angleterre) 1ERE ET 2EME TRANCHES ACHEVEES SOIT SCENES 9 ; 10 ; 11 ; 12 ; 13 ; 14 DEBUT 3EME TRANCHE VERS LE 20 JUILLET SOIT SCENES 1 ; 2 ; 3 ; 4 Nota : Les scènes sont numérotées du sud vers le nord REPONSES EN IMAGES UNE MYSTERIEUSE SIRENE, VOISINE DE LA REINE DE SABA ! Aux questions qui parviennent au rectorat de la cathédrale – surtout au travers des guides du Service Accueil-Visites – nous répondons en images. Les sujets sont variés et mettent en relief des aspects insoupçonnés la cathédrale. Même si elles n’étaient pas initialement destinées à publication, l’ensemble de ces réponses ne manqueront pas d’intéresser nos lecteurs. Cent soixante sixième question: les colonnettes situées entre les statues d’ébrasement du portail royal (façade occidentale) Je suis fasciné par les petites colonnettes du portail royal, intercalées en arrière des statues colonnes. Quelle richesse de décoration ! Y avez-vous trouvé des détails amusants, voire insolites ? Rares sont les visiteurs qui, face au portail royal, prennent le temps de regarder avec attention les colonnettes situées entre les grandes statues d’ébrasement. La façade occidentale date de la seconde moitié du XIIème siècle (vers 1150-1160, fin de l’époque romane). De nombreux détails sculptés dans la pierre, et pour certains particulièrement étonnants – si on ne les replace pas dans leur contexte - sont visibles. Zoom sur ces sculptures a priori modestes mais aux détails chargés d’un message spirituel très fort. Sur le fond se développent d’imposants rinceaux végétaux. On pourrait penser que leur rôle est essentiellement décoratif, à la manière des pampres et autres feuilles d’acanthe des fresques antiques. C’est oublier le fait qu’à l’époque romane, le moindre détail a souvent du sens - le motif purement ornemental n’existant pour ainsi dire (presque) pas. En effet, en approchant, on réalise que de petits personnages - humains, animaux ou bien même créatures fantastiques –sont entravés par ces végétaux ressemblant à des serpents. Ils sont la représentation visuelle des difficultés de la vie, mais aussi des passions et des vices cherchant à dominer les Hommes et gêner leur progression spirituelle. Ces rinceaux néfastes constituent une récurrence iconographique dans tout l’art roman (cf. la base du magnifique et célèbre chandelier de Gloucester, Royaume Uni) et rappelle également qu’au Moyen-âge, les bois sont peuplés de redoutables bandits : il est donc dangereux de s’y aventurer. Les fidèles s’identifiaient ainsi à ces pauvres hommes et femmes faits prisonniers, souvent nus – ce qui permet d’ailleurs de constater à quel point la sculpture romane est loin d’être « naïve », ainsi que l’avaient décrété un peu hâtivement de nombreux historiens d’art. En effet, les attitudes sont dynamiques, et les corps souples, tandis que des détails anatomiques, comme les côtes ou les omoplates, sont rendus visibles malgré la dureté de la pierre. Au beau milieu des rinceaux, on aperçoit également des sortes de gros fruits, faisant penser à des pommes de pin ou des grappes de raisin. Comme le démontre Gérarld Gambier dans son ouvrage Symbolisme dans l’art roman (éd. La Taillanderie, 2012, 120 p.), ces fruits peuvent à juste titre être interprétés comme la conséquence des actes moralement bons, sorte de récompense offerte à celles et ceux luttant pour dominer leurs passions. Aussi discerne-t-on de petits personnages aux corps tendus pour s’en saisir (cf. figure 1). C’est finalement un récit narratif du combat du Bien contre le Mal qui se trouve ici figé dans la pierre, et que la polychromie d’époque devait davantage rehausser. Fig. 1 L’homme en haut tend le bras pour attraper un fruit, tandis que la femme en a déjà saisi un de sa main gauche. On note au passage la très belle anatomie du dos où clavicules et colonne vertébrale sont suggérées. La présence des griffons et autres créatures fantastiques hybrides, également aux Fig. 2 Les rinceaux, crachés par de prises avec des rinceaux, pourrait s’expliquer aussi. En effet, un raccourci concernant la grosses têtes aux traits inquiétants, symbolique romane consiste à dire que ces animaux terrifiants représentaient le Mal. entravent les hommes qui lèvent la tête vers le haut du portail, où siège Surnaturels et dotés d’attributs effrayants, ils ne pouvaient être des créatures de Dieu. En le Christ entouré du Tétramorphe. réalité, les figurer ici dans ces rinceaux laisse entendre que même ces griffons à l’aspect maléfique sont confrontés aux difficultés que les hommes rencontrent, et qu’ils tentent peut-être eux aussi une forme d’ascension spirituelle (cf. Fig.3 et certains détails sur le portail que le lecteur est invité à découvrir). Parmi ces colonnettes, il en est une à l’iconographie encore plus mystérieuse. Située à l’extrémité de l’ébrasement gauche du portail central, entre deux grandes statues féminines – celle à sa droite étant identifiée comme la reine de Saba – il s’agit d’une copie, plutôt habile, de 1974. L’original se trouve depuis cette date dans la crypte (chapelle Saint-Martin). Des photographies du XIXème siècle attestent que sa base était déjà fort abîmée. De bas en haut sur la colonnette de « remplacement », on trouve : une femme se tenant debout (que les photographies XIXème siècle de l’original montrent déjà illisible), une écrevisse de grande taille assez réaliste, un centaure décochant une flèche, une sirène tenant dans ses mains des poissons, un homme ouvrant la gueule d’un lion, deux figures masculines presque identiques et enfin plus haut, un tombe tombant dans le vide, tête la première, et des paires de créatures fantastiques. Toutes ces figures sont représentées au milieu de rinceaux. Dans la plupart des ouvrages au sujet du portail royal, il est écrit que cette colonnette figurerait partiellement les signes du zodiaque (Femme debout/Balance, écrevisse/Cancer, centaure/Sagittaire, sirène/Poisson, homme au lion/Lion, personnages masculines/Gémeaux). C’est une hypothèse a priori recevable, certes, mais que certains détails et éléments complémentaires de lecture pourraient remettre en cause aujourd’hui. Fig.3 On voit ici le griffon tentant de rompre d’un coup de bec un rinceau. Fig. 3 à 6 Détails de la colonnette de 1974, avec de gauche à droite : l’écrevisse, la sirène à queue de poisson, le visage de cette-dernière et le centaure décochant sa flèche. Le rendu des détails est remarquable. Tout d’abord, nous n’aurions ici que six signes représentés, la colonnette étant suffisamment haute pour sculpter la moitié manquante. On s’interroge d’autant plus sur la présence de l’homme tombant à la renverse, qu’on ne peut rapprocher d’aucune allégorie de mois connue. Plus surprenant encore, les signes représentés ne sont même pas figurés dans l’ordre chronologique - de bas en haut : octobre, juillet, décembre, mars, août et juin ! Certains auteurs ont avancé que les signes manquants - qui constituent des ellipses assez importantes pour ne pas susciter d’interrogations – se trouvaient figurés sur les parties latérales de la colonnette, dissimulées par les statues d’ébrasement. Mais un examen de l’original, dans la crypte, permet de se rendre compte que seule la face avant de la pièce était sculptée. Par ailleurs, un calendrier comprenant l’ensemble des signes du zodiaque - dans l’ordre - est sculpté plus loin sur ce même portail - première colonnette de l’ébrasement gauche, baie de droite. C’est étonnant : les imagiers de Chartres font preuve d’une grande inventivité, et évitent généralement les répétitions iconographiques. Enfin, les figurations des mois de mars et d’août de notre mystérieuse colonnette, sont très différentes de celles habituelles. Souvent, il s’agit simplement d’un énorme poisson et d’un beau lion (cf. à Chartres, le portail nord et le vitrail dit du zodiaque). Ici, la sirène et l’homme déchirant la gueule d’un félin sont pour le moins inhabituels. Pourrait-il y avoir un sens de lecture de cette colonnette plus approprié ? Il se pourrait d’abord que cette colonnette n’ait pas été disposée là où elle avait été initialement prévue. L’ensemble a été très fortement remanié. Peut-être existait-il un ensemble de colonnettes qui, placées côte à côte, offraient une lecture plus cohérente d’un calendrier. D’autre part, il est permis d’imaginer que le sculpteur de la « colonnette à la sirène » se soit inspiré des représentations traditionnelles de calendrier, y puisant de quoi sculpter ses figures, sans chercher à représenter fidèlement un zodiaque : il fait de son centaure, de sa sirène de son écrevisse etc. plus que des allégories des mois. Selon Gérald Gambier (op. cit.), il est possible que les centaures et sirènes soient des symboles de l’Homme, habité par une part d’animalité et qui tentent de se défaire de cette dernière, lors de leur ascension spirituelle. N’oublions pas que les clercs d’alors sont de grands penseurs, et que leur rôle dans l’édification d’une cathédrale consiste à trouver des symboles qui puissent être compréhensibles et illustratifs, bien que représentant des réalités non concrètes, largement conceptuelles. Comment sculpter dans la pierre le combat intérieur à l’Homme, lorsque celui-ci doit choisir entre le Bien et le Mal ? C’est à ce genre de questions que nos clercs romans, véritables concepteurs, devaient répondre. Ainsi, la présence de nos créatures mi-hommes mi-animaux semblerait logique ici, au beau milieu de rinceaux cherchant à les empêcher de se débarrasser de leur impureté, leur animalité. A cet égard, la flèche décochée par le centaure pourrait être perçue comme le symbole de sa volonté - très droite - et qui doit atteindre sa cible. A l’époque romane, le poisson est investi à la fois d’une symbolique positive eucharistique (en évoquant le Christ) et négative. Au XIIème siècle, la mer est perçue comme un univers dangereux, agité par des passions ; le poisson devient, par extension, la représentation de l’Homme qui erre - dominé par ces mauvais penchants. Le geste de la sirène sur notre colonnette deviendrait ainsi plus clair ; elle attrape deux poissons pour les empêcher de lui nuire. Au Moyen-âge, alors qu’apparait justement l’iconographie de la sirène à queue de poisson – rappelons qu’avec Homère et l’Antiquité il s’agit d’une créature terrible et séductrice à tête de femme mais à corps d’oiseau - elle a perdu son caractère de tentatrice. Elle devient une créature positive, qui parvient à maîtriser son côté animal, et montre ainsi le chemin à suivre aux Hommes. Les églises romanes sont peuplées de centaines de figurations de sirènes : il suffit bien souvent de lever les yeux et d’observer les chapiteaux pour en apercevoir. Ainsi, l’iconographie de cette colonnette est assez mystérieuse. S’il peut s’agir d’une représentation « erronée » et « incomplète » d’un calendrier, le sculpteur semble y avoir laissé des indices supposant un autre type de lecture. Il reste qu’elle demeure particulièrement intéressante à voir, ne serait-ce que pour la discrète sirène à queue de poisson, seul exemple connu à Chartres ! M. MASON 1194 – DATE CLE DE LA CATHEDRALE UN DOCUMENT ESSENTIEL (ROSSARD DE MIANVILLE / CHASLES – 1855) PARTIE 10 - FIN Nous avons choisi de faire paraître dans l’hebdo-cathédrale l’intégralité de ce texte, assez méconnu, qui représente un virage décisif dans l’historiographie de la cathédrale de Chartres. Pourquoi peut-on dire avec raison que la cathédrale que nous admirons aujourd’hui a été construite à partir de 1194 – et non à partir de 1020. C’est bien la démonstration à laquelle se livrent deux chercheurs, rompant avec une tradition multiséculaire qui attribuait cet édifice à Fulbert. Post-scriptum. Depuis que cette dissertation a été écrite (en 1841) nous avons dû à d'obligeantes communications la connaissance de quelques documents qui corroborent notre opinion et les résultats de nos propres recherches. Nous allons rapporter ici ces nouvelles preuves. M. l'abbé Pie, vicaire-général, nous a fait connaître deux passages d'un manuscrit de notre bibliothèque, où il est fait mention de l'incendie de 1194. (Ms. n° 17 de la 2e partie du catalogue.) C'est une compilation de diverses chroniques, faite en l'an 1330 environ. On y lit d'abord, après une mention de la croisade de 1190: « Si donc ardy leglise Notre-Dame de Chartres avec la dicte cité. » (folio 89 du manuscrit). Et plus loin (folio 189) cet autre passage, qui vient encore après la croisade de Philippe-Auguste et Richard, en 1190 : « Maintes villes ardirent, entre lesquelles la cité de Chartres avec lesglise Notre Dame ardy. Et disoient aucuns qu'ils avoient veu les corbeaux porter les charbons ardans par lair. » Puis il est fait mention de la mort du roi Richard en 1199. Ainsi cet incendie de l'église de Chartres est bien celui de 1194; et le compilateur le rapporte d'après des récits contemporains de l'événement et qui ne sont point la reproduction de ceux que l'on connaissait déjà, puisqu'il cite le fait des corbeaux portant des charbons ardents, dont il est fait mention ici pour la première fois. M. Benoit, alors juge suppléant au tribunal de Chartres, a inséré dans les Annuaires du département, années 1844 et 1845, diverses notices fort intéressantes sur l'histoire de la cathédrale. On y trouve notamment les nombreuses mentions d'obits qui paraissent se rapporter à l'incendie de 1194. M. Benoit cite le catalogue des évêques donné par Challine, où il est dit que Regnault de Mouçon fit reconstruire son palais épiscopal qui avait été détruit par un incendie, episcopales domos combustas in melius reparavit. Comme l'épiscopat de Regnault de Mouçon a eu lieu de 1182 à 1218, on peut regarder cette mention comme une nouvelle preuve de la réalité de l'incendie de 1194. M. Roullier, juge au tribunal de Chartres, nous a fait connaître une charte des Archives du département, qui confirme pleinement le raisonnement par lequel nous avons fixé l'époque de Manasserius de Mauvoisin et attribué a l'incendie de 1194 sa donation consacrée fabricae ccclesiae quae tunc nuper incendio fuerat devastata. En effet la donation est de 1195; de sorte que l'obit de Manasserius suffirait seul pour assurer la réalité de l'incendie rapporté par les chroniqueurs dont on avait contesté jusqu'ici l'autorité. Voici le texte de la charte dont il s'agit : Noverint universi presentes pariter et futuri quod ego Manasserius Malus Vicinus, pietatis intuitu pro remedio etiam anime mee et parentum meorum dedi et perpetuo concessi ecclesie Beate Marie Carnoten. ad opus ipsius ecclesie sexaginta solidos, monete Parisien., percipiendos apud meduntam in redditibus meis, singulis annis, mediante Aprili cum vero opus et edificacionem ipsius ecclesie per Dei gratiam, consummari contigerit, ipsa ecclesia nommos prefatos perpetuo habebit ; capitulum vero Carnoten. pietatis intuitu, in recompensacionem etiam hujus elemosine michi concessit, quod quando me viam universe carnis ingredi contigerit, anniversarium meum in ipsa ecclesia perpetue celebrabit. Quod ut ratum firmumque permaneat, presens scriptum sigilli mei impressione in testimonium feci roborari. Actum sollenniter Carnoti et datum super altare gloriose Virginis anno gratie M. C. Nonagesimo quincto. in nonas octobris; astantibus ibidem multis, videlicet: Raginaldo venerabili episcopo Carnoten. Gaufrido decano. Crispino, Cantore. Willelmo subdecano. Gosleno preposito de auvers. Symone et Roberto de Berou et Carnoten. Petro de Richerborg nepote meo. Willelmo de Provemont. Nivardo de Corgent, et aliis multis. [Que tous sachent, également les présents et les futurs, que moi, Manassé Mauvoisin, par souci de piété, pour le salut de mon âme et de celles de mes proches, j’ai donné et cédé définitivement à l’église Notre Dame de Chartres, pour l’oeuvre de cette église, soixante pièces d’or frappées à Paris qui peuvent être perçues, année après année, au milieu d’avril. Etant donné que [la somme] est destinée à être dépensée grâce à Dieu à l’oeuvre et à la construction de cette église, cette église aura définitivement les monnaies indiquées. Cependant, le chapitre de Chartres, par souci de piété, en récompense de ce versement, me concède que - aussi vite je serais destinée à connaitre la voie de toute chair [cf décéder] - il célébrera mon anniversaire dans cette église à perpétuité. Pour que cela demeure clair et établi, moi présent, je marque l’écrit en y imprimant mon sceau. Acté solennellement et daté sur l’autel de la glorieuse Vierge, l’an de grâce mil cent quatre vingt quinze, le 5 des nones d’octobre, en présence ci même de nombreuses personnes, à savoir Renaud, vénérable évêque de Chartres, Geoffroy, doyen, Crépin, chantre, Guillaume, sous-doyen, Goslein, prévôt d’Auvers, Simon et Robert de Bérou, Pierre de Richebourg, mon neveu, Guillaume de Prouvemont, Nivard de Courgent et de nombreux autres. Traduction G. Fresson] Nous ferons remarquer, en rapprochant le texte de cette charte du texte de l’obit tel que nous l'avons cité plus haut, que celui-ci éclaircit et explique le premier. En effet la charte, en énonçant le fait de la reconstruction de l'église, est muette sur le temps et la cause de la destruction du monument; mais l'obit, en employant les expressions hujus ecclesiae quae tunc nuper incendia fuerat devastata, [cette église, qui avait récemment – alors – était détruite par un incendie Traduction G. Fresson] ne permet pas de douter qu'il s'agit dans la charte d'un incendie tout récent au moment de l'émission de cette charte. SUR LE CAHIER DE LA CATHEDRALE – CE QUE DISENT LES VISITEURS Sur le cahier placé au bureau d’accueil de la cathédrale, de nombreux messages. La majeure partie d’entre eux prend la forme de prières personnelles adressées à Marie et au Christ. En voici quelques unes, parmi les plus touchantes. Nota : certaines prières, par respect pour les personnes concernées, ont été anonymées. Merci pour tout ce que tu nous apportes. Veille sur nos familles et apporte-nous un enfant et un saint mariage. Après différentes épreuves matérielles ou affectives, soudain la joie m’est revenue ce matin. Je ne peux que « bénir » celui qui m’a créée. Bonjour Dieu. Je te remercie de tout ce que tu as fait pour moi et ma famille jusqu’à présent. Seigneur, je prie pour ma famille. Nous avons perdu notre grand père. Tous les ans nous venions à toi dans cette cathédrale. Mais ces deux ans passés, un mort me les a gâchés. Je voudrais te demander une seule chose, que ma famille soit heureuse et aussi qu’elle soit sans maladie. Je voudrais que personne ne meure avant moi. Je ne supporterais plus un autre décès, car je serais faible. Protège nous ! Mes parents et mes grands parents doivent vivre heureux ! C’est un gigantesque monument. Toute une histoire vraie. Des siècles ! La maison dans laquelle l’Eternel Dieu réunit son peuple dans le silence total et les prières. Seigneur reçois notre salut cat tu n’es pas seul ici ! C’est l’anniversaire de ma fille mais elle souffre d’une maladie psychologique qui fragilise les contacts. Etant seule je suis désarmée devant ma fille adulte et maman d’un jeune enfant. Priez pour nous, pour qu’elle me pardonne de l’aimer à ma façon. Pour qu’un jour, elle se fasse accompagner. Merci de votre amour pour nous. All Merci à Dieu de tout notre cœur. Pâques. Merci pour cette belle fête familiale, ce rayon de soleil bienvenu et pour cette enfant autiste qui était radieuse hier. Pour ces petits bonheurs et ceux qui viendront les jours prochains… Je souhaiterais vivre avec mon chéri. Toute la vie avec lui. Ang can J’ai été bénie plus que je n’aurai cru. Merci de m’avoir donné mon petit-fils. Priez pour ma collègue qui était transgenre et qui a mis fin à ses jours. Elle va me manquer et sera toujours présente à mes yeux et dans mon cœur. Je penserai à elle très longtemps. Priez pour cette personne qui souffrait dans sa chair et qui n’a jamais trouvé de vraie réponse à sa douleur. Elle était rejetée. Faites qu’elle puisse être enterrée dignement. Dieu tout puissant ! Accueillez-le. Qu’il soit dans la paix, dans le royaume du grand seigneur Dieu – au paradis. Un séminariste qui confie sa vocation à Notre Dame du Pilier. Et porte au Seigneur les intentions de paroissiens (Saint François de Sales, Saint Hilaire) du diocèse de Créteil. On souhaiterait que nos enfants grandissent en paix !!! Magnifique ce lieu où on peut se ressourcer, oublier le quotidien et communier avec le Saint Esprit. P. nous a quitté. Recevez-le, mon Dieu. Faites lui la place qu’il mérite pour qu’il distribue du ciel sa grâce comme il a su si bien le faire sur terre. Je veux que mon père ne boive plus de l’alcool ! Pour la PAIX dans le monde, en Europe, en France, dans nos familles, chez nos enfants et petits enfants. Mon souhait est de trouver le bon chemin, de prendre les bonnes décisions et réussir dans ce que j’entreprends. Veille sur moi, je vais faire tout ce que je peux. Seigneur, je te confie ma fille et son papa. Que notre message d’amour leur parvienne puisqu’ils se trouvent près de toi maintenant. Que ta lumière les guide toujours vers toi, dans l’éternité. A toi R.,toute ma tendresse, une belle pensée, toi qui aimais tant la cathédrale de Chartres. Je prie pour que sur terre, un jour, il n’y ait plus de racistes. Ecriture très enfantine Je veux traveilllé (sic) bien. Frères et sœurs de cette planète, nous sommes une famille. Au nom de tous ceux qui sont dans le besoin, malades et agonisants. Pauvres, faibles et innocents. Protégez tout être vivant que vous aimez plus qu’on ne saura jamais l’imaginer. Un endroit qui invite à la méditation. Néerland. Que Jésus doit se plaire ici ! Sa maman est décidément très attentive. Elle lui a trouvé une maison à son image : fort, doux et lumineux. __________________________________________________________________________________________________________________________ Site web: www.cathedrale-chartres.org. Pour vous inscrire à la Newsletter: onglet ‘hebdo cathédrale’. L’hebdo cathédrale, diffusé par le Rectorat, informe les salariés, le Service Accueil-Visites, les acteurs touristiques (commerçants, hôteliers et restaurateurs) et toutes les personnes intéressées par l’histoire et la vie de la cathédrale REDACTION : GILLES FRESSON – ATTACHE DE COORDINATION Huit pages N° 516