21 mai 2016 Investir Moi, Gérant
Transcription
21 mai 2016 Investir Moi, Gérant
Investir-Le Journal des Finances N°2211 21 MAI 2016 10 RETROUVEZ CHAQUE JOUR EN DIRECT NOS COMMENTAIRES ET ANALYSES SUR INVESTIR.FR RENAULT MOI, GÉRANT… LES FUMÉES DU DIESEL NE DOIVENT PAS MASQUER LE DYNAMISME DE L’ACTIVITÉ L RÉGIS LEFORT J’ ai acheté Renault au sein du fonds Talence Opportunités pendant l’été 2015, lorsque le titre était revenu à 68 € en raison de la forte baisse des valeurs cycliques. Il s’agissait, à mon avis, d’une opportunité au regard des qualités de ce constructeur automobile. En effet, il bénéficie de trois éléments positifs. Tout d’abord, la dynamique commerciale est bonne, comme le montrent les chiffres du premier trimestre : + 7,3 % pour les immatriculations dans un marché mondial en hausse de 2 %. En Europe, la progression est de 9 %, contre 8,2 % en moyenne. Dans toutes les zones géographiques, le groupe gagne des parts de marché. Ensuite, Renault est l’un des constructeurs les plus avancés au niveau de la voiture électrique, ce qui constitue un atout pour le long terme. Enfin, la participation de 43 % dans Nissan permet au groupe d’être présent en Asie et aux EtatsUnis. Le rachat de 34 % du capital de Mitsubishi par Nissan sera aussi source de synergies et renforcera la présence mondiale de Renault Nissan. Pour l’ensemble de l’année, le chiffre d’affaires pourrait s’apprécier de 8,6 %, avec une marge d’exploitation en hausse de 5,1 à 5,7 % et un bénéfice net en amélioration de 30 %, selon le consensus des analystes, à 3,67 milliards d’euros. Le PER, estimé à 7,5 fois pour 2016, présente une décote d’autant plus injustifiée par rapport à la moyenne du secteur automobile (8 fois) que les performances du groupe mériteraient une prime. « UNE BONNE DYNAMIQUEE COMMERCIALE » AUTOMOBILE Une décote injustifiée j L’EXPERTISE GÉRANT DE TALENCE OPPORTUNITÉS e grand écart : d’un côté, une hausse du chiffre d’affaires de 11,7 % au premier trimestre, de l’autre, une baisse du cours de l’action de 14,7 % depuis le début de l’année (chiffres arrêtés à jeudi soir). Comme la plupart des valeurs du secteur automobile à l’échelon mondial, le titre souffre depuis le début de l’année. On peut y voir plusieurs raisons. Le « dieselgate », qui, parti de Volkswagen en septembre dernier, touche progressivement tous les constructeurs. Cette semaine, Daimler aux Etats-Unis et Opel en Allemagne ont été mis en cause. Renault, pour sa part, avait été épinglé par la presse allemande pour des irrégularités dans le système de filtration des émissions polluantes quelques mois après CRIT ÈRES D’ I N V EST ISSEM ENT CONSEIL DE LA SEMAINE RENAULT 79,05 En euros Enfin, le conflit entre l’Etat, premier actionnaire de Renault, et Carlos Ghosn, le tout-puissant PDG de la société mais aussi de Nissan, a pu semer le trouble. Patrick Thomas, ancien patron d’Hermès International et président du comité des rémunérations de Renault, a brandi la menace d’un départ de Carlos Ghosn. « Nous avons aujourd’hui à la tête de Renault le meilleur du monde pour ce poste… et il est sollicité pour d’autres postes », a-t-il indiqué au Figaro. Reste que les « fondamentaux » sont là. La prise de contrôle à bas prix de Mitsubishi, emporté dans la tourmente des trucages sur les tests de consommation, renforce Nissan et, donc, Renault. Surtout, le groupe 100 75 50 25 0 2011 2012 2013 2014 2015 2016 avoir été pointé du doigt en France par une commission missionnée par le ministère de l’Ecologie. Autre raison à la défiance, les craintes de certains concernant le poids croissant du crédit dans les achats de voitures neuves dans un contexte de taux bas, avec le risque de voir les défauts de paiement augmenter. G R A N D E S VA L E U R S GRILLE DU CONSEIL G R A N D E S VA L E U R S PAR RÉMI BAILLY LE au losange bénéficie d’un marché automobile toujours très favorable en Europe (+ 8,5 % sur les quatre premiers mois de l’année), malgré les polémiques sur la pollution. En outre, sa gamme entièrement renouvelée lui permet de préserver ses marges. NOTRE CONSEIL ACHETER La valorisation actuelle (PER de 6,6 fois 2016, selon nos estimations, valeur de 7 milliards hors participation dans Nissan) nous paraît très faible, compte tenu du dynamisme actuel de l’activité. Objectif : 110 € (RNO). PROCHAIN RENDEZ-VOUS LE 28 JUILLET, RÉSULTATS SEMESTRIELS CRIT ÈRES D’ I N V EST ISSEM EN COMPORTEMENT DE L’ACTION PERFORMANCE OPÉRATIONNELLE CONFIANCE DANS LA SOCIÉTÉ INTÉRÊT BOURSIER l PERFORMANCE DU TITRE COURS AU 19-5-16 : 79,05 € VARIATION 52 S. : - 18,09 % / 2016 : - 14,66 % l VOLATILITÉ BÊTA 52 SEMAINES : 1,5 FOIS EXTRÊMES 52 SEMAINES : 100,25 € / 59,59 € l ÉVOLUTION DE L’ACTIVITÉ ÉVOL. MOYENNE DEPUIS 3 ANS : - 1 % ÉVOL. 2015 : 10 % l BNPA ÉVOL. MOYENNE DEPUIS 3 ANS : - 3 % ÉVOL. 2015 : 57 % l SOLIDITÉ DU BILAN DETTE NETTE / FONDS PROPRES : - 8 % DERNIER ACTIF NET PAR ACTION : 82,77 € l CONSENSUS DES ANALYSTES l RENDEMENT DIVIDENDE 2015 : 2,40 € RDT 2014 : 2,4 % ; RDT 2015 : 3 % l VALORISATION ESTIMÉE PER 2015 : 7,9 FOIS PER 2016 : 6,6 FOIS A C V 26 % 13 % 61 % LES CHANGEMENTS DE CONSEILS DES ANALYSTES SCOR JEFFERIES S’INQUIÈTE DES PERSPECTIVES L’action Scor figurait parmi les plus fortes baisses de la Bourse de Paris, mercredi, à la suite d’une note de Jefferies dans laquelle l’intermédiaire revoyait son conseil de « neutre » à « vendre » sur le réassureur. Ses analystes s’inquiètent du fait que Scor doive faire face à plusieurs vents contraires, parmi lesquels un ralentissement de son activité Dommages et responsabilités, ainsi qu’une baisse de la rentabilité de ses investissements. « L’action a sous-performé d’environ 7 % le marché depuis le début de l’année à cause de la détérioration des prévisions d’investissement au premier trimestre et du ralentissement de la croissance du groupe », écrivent-ils, sans toutefois considérer le titre sous-valorisé. Jefferies anticipe une baisse de 2 % des bénéfices du groupe d’ici à 2018, une détérioration du ratio combiné (somme des frais de gestion et du coût des sinistres sur le total des primes encaissées), qu’il voit grimper à 94,5 % en 2017 et à 95 % en 2018, ainsi qu’une baisse des retours sur investissement. EURONEXT UBS SALUE LA STRATÉGIE L’opérateur boursier était à l’honneur, mercredi, porté par une note d’UBS dans laquelle la banque relevait son conseil de « vente » à « neutre », avec un cours cible proche, toutefois, des cours actuels, à 37,50 €. « Nous considérons positivement le plan stratégique d’Euronext », expliquent les analystes. Présenté la semaine dernière, ce plan prévoit notamment une réduction des coûts de 22 millions d’euros à horizon 2019. TESLA MOTORS : LA COÏNCIDENCE HEUREUSE DE GOLDMAN SACHS L’affaire a ébranlé le milieu financier new-yorkais. Le consortium Goldman Sachs a relevé, jeudi, son conseil à l’achat sur le constructeur automobile Tesla, avec un cours cible de 250 $, entrevoyant un potentiel de hausse de 22 % sur le titre. Quelques heures plus tard, Tesla annonçait une augmentation de capital de plus de 2 milliards de dollars, dont Goldman Sachs assure, avec d’autres, la tenue des comptes. Les départements de recherche et d’affaires sont théoriquement hermétiques au sein de la banque, pour éviter tout conflit d’intérêts, mais la coïncidence a tout de même fait sourciller de nombreux opérateurs. D’autant que Goldman Sachs, pour aboutir à son objectif de 250 $ et à son potentiel de 22 %, prévoit une probabilité de 65 % pour que l’action chute sous 123 $ et trois autres cas de figure avec une probabilité de 11,6 % chacun et des cours extrêmement élevés. Ces derniers sont conditionnés à la capacité du PDG, Elon Musk, à avoir la même trajectoire que Steve Jobs ou Henry Ford. La banque avait par ailleurs déclaré, la veille, avoir une opinion « neutre » sur les actions en général, compte tenu de valorisations élevées que ne justifie pas une croissance trop faible. Si la valorisation du marché est trop élevée, que dire de celle de Tesla ? Mais la banque a réitéré son conseil d’achat après l’annonce de l’augmentation de capital. Nous voilà rassurés. LES POSITIONS VENDEUSES Nous analysons ici l’évolution des positions courtes (short), c’est-à-dire vendeuses. Prises par des fonds spécialisés, elles sont gagnantes si l’action baisse et perdantes en cas de hausse. Les particuliers peuvent aussi miser sur une baisse, via le SRD ou les CFD. EUTELSAT COMMUNICATIONS Le 18 mai, Marshall Wace a légèrement réduit sa po sit ion vendeus e, de 1 , 1 à 0,97 %, du capital. Exane AM et Canada Pension Plan sont, par ailleurs, présents à la vente depuis février pour respectivement 0,5 et 1,12 % du capital. Bien leur en a pris, car l’action Eutelsat s’est effondrée de 27,6 %, vendredi 13 mai. CASINO Les short sellers n’ont pas désarmé. Marshall Wace a accru sa position de 0,7 à 0,81 %, le 16 mai. Avec les trois autres fonds présents, les vendeurs jouent sur 3,51 % des actions. Les chiffres sont fournis par TSAF sur la base des déclarations à l’AMF. Les commentaires sont d’Investir.