Les œufs et les ovoproduits
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Les œufs et les ovoproduits
CDA X - LES ŒUFS ET LES OVOPRODUITS - TS1 - Mme DEVILLIERSE LES ŒUFS ET LES OVOPRODUITS Introduction La France est le premier pays consommateur d’œufs mais également le plus gros producteur. Selon la FAO, environ 248 œufs/habitants/an sont consommés par les Français dont 78 sous forme d’ovoproduits soit près de 30%. Il y a dix ans, seulement 20% des œufs étaient consommés sous forme d’ovoproduits. Les ovoproduits correspondent à un secteur en pleine expansion. Note : 145 œufs/hab./an au niveau mondial. I. DEFINITIONS En restauration collective, seuls les œufs de poule sont autorisés. Tout œuf dont l’origine n’est pas la poule doit être désigné par la dénomination «œuf» suivi du nom de l’oiseau dont il est issu. Ex: Œuf de pintade ou œuf de caille. 1. Les œufs en coquilles a. Les œufs «Œuf de poule en coquille propre à la consommation en l’état, ou à l’utilisation par des industries de l’alimentation humaine, à l’exclusion des œufs cassés, des œufs couvés ou des œufs cuits.» Règlement CEE n°1907/90 b. Les œufs fêlés «Œuf dont la coquille est abîmée mais ne présente pas de continuité ou de rupture de membrane». c. Les œufs cassés «Œuf dont la coquille et les membranes présentent des défauts entraînant une exposition de son contenu». 2. Les ovoproduits Denrées alimentaires issues du cassage d’œufs de poule, pintade, cane, dinde, caille, oie. Ces denrées sont propres à la consommation et sont constituées par la totalité ou par une partie du contenu de l’œuf. Soit l’albumen et le vitellus soit l’un ou l’autre de ces composés. Ils sont obtenus par élimination de la coquille et des membranes de l’œuf. Ils peuvent être liquides, concentrés (élimination du contenu de l’œuf par ultrafiltration), séchés, cristallisés, réfrigérés, congelés, surgelés, déshydratés ou lyophilisés ou enfin coagulés. Ces denrées alimentaires sont essentiellement employées en IAA car elles présentent des avantages économiques mais également sanitaires indéniables. Il existe également des ovoproduits qui sont issus d’un traitement différent que ceux précédemment cités. Ils peuvent également être mélangés à des additifs alimentaires ou complétés par d’autres denrées alimentaires (sel, sucre…). Ce traitement a comme conséquence une modification des qualités organoleptiques de l’œuf et/ou nutritionnelles. Ces ovoproduits transformés appartiennent donc à la catégorie des plats cuisinés que l’on retrouve généralement en restauration collective. Ex: œufs à la neige, œufs brouillés ou pochés, omelette cuite. II. ETUDE DE L’ŒUF EN COQUILLE 1. 2. 3. Structure de l’œuf ou ovocyte (vu en cours) Composition nutritionnelle (vue en cours) Influence de la cuisson La cuisson entraîne: la dénaturation des protéines. Elles ont donc une meilleure digestibilité (meilleur CUD) mais celles du jaune s’en trouvent altérées et sont alors moins bien assimilées. Une réduction de la charge microbienne. La destruction de l’antibiotine : avidine La dénaturation des protéines allergisantes => réduction du risque allergique par dénaturation partielle de ces protéines. (ovomucoïde) Pertes vitaminiques -25% de B9 et B1. 1 CDA X - LES ŒUFS ET LES OVOPRODUITS - TS1 - Mme DEVILLIERSE 4. Altérations de l’œuf au cours de l’entreposage et prévention Ces altérations sont d’origine enzymatique (œuf: cellule vivante qui utilise ses nutriments) et d’origine physicochimique (perte de C02). L’œuf possède de nombreuses protections : Mucus Coquille Cuticule Membranes coquillère Blanc dense : viscosité, CO2, protéines de défense Ces altérations sont d’origine enzymatique (œuf: cellule vivante qui utilise ses nutriments) et d’origine physicochimique. Ces altérations sont favorisées par une température élevée. Les altérations de l’œuf sont olfactives et visuelles et s’opèrent aussi bien au niveau du jaune que du blanc. ALTERATIONS DU BLANC Diminution de la pression partielle du CO2 Augmentation du PH Baisse de l’activité du LYSOZYME Disparition des CHALAZES Apparition de nouveaux métabolites comme le DIOXYDE DE SOUFRE Liquéfaction du blanc dense par la dissociation du complexe lysozyme/ovomucine Augmentation du volume de la chambre à air (entrée d’air dans l’œuf) qui se déshydrate au fur et à mesure que l’œuf vieillit. Cette augmentation entraine le décollement des membranes coquillières ALTERATIONS DU JAUNE Augmentation du Hydrolyse des lipides sous l’action d’enzymes => libération d’AG libres et d’amines à gouts désagréables Fragilisation de la membrane vitelline => mélange du jaune plus facile avec le blanc que l’on observe lors du cassage des œufs. Il existe une réglementation CE qui permet de classer les œufs selon le diamètre de la chambre à air: plus il est élevé, plus l’œuf devient impropre à la consommation. Il doit être inférieur à < 4 mm. Ces altérations permettent de gager de la fraicheur de l’œuf en coquille. Analysons donc les méthodes permettant d’attester de la fraicheur de l’œuf. (Annexes page 3) ETUDE DE LA FRAICHEUR DE L’ŒUF EN COQUILLE : METHODE Le flottage dans l’eau salée Le mirage: SIGNES DE NON FRAICHEUR Plus l’œuf est «vieux», plus il flottera en surface de l’eau salée. Il faut placer l’œuf en dessous d’une source de lumière (ampoule) et observer le contenu à travers la coquille. Si une couleur rosée apparaît, c’est un signe de non fraicheur. JUSTIFICATIONS Au fur et à mesure que l’œuf vieillit, l’œuf se déshydrate, le diamètre de la chambre à air augmente, le blanc d’œuf se liquéfie et le jaune se déplace vers le blanc. La densité de l’œuf est ainsi modifiée. Cela indique que le jaune a migré vers les membranes coquillières et que le blanc s’est donc liquéfié : l’œuf n’est plus frais. ETUDE DE LA FRAICHEUR LORS DU CASSAGE DE L’OEUF : METHODE L’indice de HAUGH Examen du contenu de l’œuf cassé non cuit 2 SIGNES DE NON FRAICHEUR JUSTIFICATIONS C’est une méthode reconnue et fiable qui consiste à mesurer l’épaisseur du blanc après cassage de l’œuf sur une surface plane. Cet indice prend en compte la température de stockage du produit. Il varie de 0 à 110. Plus la température augmente, moins l’indice est élevé La liquéfaction du blanc et le jaune non centré sont des gages de non fraîcheur Plus l’œuf vieilli et plus le blanc dense se liquéfie par dissociation du complexe lysozyme/ovomucine lié à une augmentation du PH. Perte des chalazes et liquéfaction du blanc. CDA X - LES ŒUFS ET LES OVOPRODUITS - TS1 - Mme DEVILLIERSE ETUDE DE LA FRAICHEUR APRES CUISSON DE L’OEUF METHODE SIGNES DE NON FRAICHEUR JUSTIFICATIONS Examen de l’œuf cuit au plat Examen du l’œuf dur cuit Examen l’œuf cuit coupé en rondelles Le jaune non bombé et non centré est un gage de non fraîcheur. Une chambre à air trop volumineuse et un jaune non centré sont des signes de vieillesse de l’œuf. Le jaune non centré témoigne d’un œuf vieux. Jaune non centré : perte des chalazes, liquéfaction du blanc par altération du complexe lysozyme/ovomucine. Augmentation du volume de la chambre à air. Comment pallier à ces diverses altérations? Des mesures simples doivent être effectuées afin de garantir une fraîcheur optimale du produit par une conservation adaptée: Une température de stockage des œufs à une température inférieure à 15°C : soit dans un local frais ou au mieux au réfrigérateur dans la porte à 8°C (le même œuf entreposé à 24 semaines à 7°C aura les mêmes propriétés organoleptiques que celui placé à 24°C pendant 1 à 2 semaines) Plus la température de stockage augmente, plus l’œuf vieilli rapidement Une atmosphère contrôlée Si l’œuf est conservé dans une atmosphère trop sèche : le mucus se déshydrate, l’œuf devient donc perméable aux bactéries. Si l’œuf est stocké dans un endroit trop humide, de la vapeur d’eau peut se déposer conduisant à un risque de développement important de MO sur la coquille. Un stockage loin des aliments pouvant transmettre des odeurs car la coquille étant poreuse, elle est capable de laisser passer les fortes odeurs. Un stockage avec le petit bout en bas Ne pas stocker les œufs «chauds» dans un endroit froid tout de suite afin d’éviter la formation d’humidité sur la coquille ce qui la fragiliserait énormément et serait susceptible de favoriser le développement bactérien. 5. Contaminations de l’œuf en coquille et prévention La contamination des œufs peut se faire sur le lieu de ponte ou dans le cloaque, lieu de collection des excréments de la poule. A noter que la coquille est une barrière microbienne mais non un obstacle: c'est-à-dire que la présence de la coquille ne suffit pas à dispenser l’œuf d’une éventuelle contamination sachant que l’on dénombre en moyenne 105 micro-organismes par coquille en moyenne. L’œuf pondu n’est que rarement contaminé à l’intérieur, c’est à l’air qu’il est susceptible d’être contaminé. Il existe deux sortes de contaminations possibles: De nature CHIMIQUES: présence de résidu chimiques d’origine alimentaire ou de contaminants dans l'œuf comme des pesticides ou les médicaments par exemple. L’alimentation de la poule doit donc être bien contrôlée. Les antibiotiques ne sont donnés que sur prescription vétérinaire. Note : Les conditions dans lesquelles vivent les poules créent un état permanent de stress qui a pour effet d'affaiblir leur système immunitaire, ce qui nécessite de leur administrer des antibiotiques à titre préventif afin de réduire la mortalité inhérente aux conditions d’élevage industriel. Mais le revers de la médaille, c’est que cela favorise le développement de super bactéries, beaucoup plus résistantes, transmises à l’homme par l’alimentation. Un bon exemple est fourni par la grippe aviaire qui, contrairement à une idée reçue, n’est pas une maladie nouvelle (les éleveurs la connaissent depuis des siècles). La vraie nouveauté est que les conditions sont réunies pour que la maladie se développe, et se transmette des animaux aux hommes. En France, 1 060 tonnes d’antibiotiques pour animaux d’élevage ont été vendues en 2009, selon le rapport annuel de l’Agence nationale du médicament vétérinaire. Dont 22 % à destination des élevages de volailles. Selon l’Institut de veille sanitaire (INVS), 50 % des antibiotiques produits dans le monde sont destinés aux animaux. 3 CDA X - LES ŒUFS ET LES OVOPRODUITS - TS1 - Mme DEVILLIERSE De nature MICROBIOLOGIQUES : o Par des champignons: les levures et les moisissures peuvent se développer si le milieu de stockage de l’œuf est humide ou si la température est supérieure à 10°C. (mésophiles). Une couleur anormale est alors visible à l’œil nu sur l’œuf car les champignons restent accrochés sur la coquille entraînant leur pourriture On peut ainsi écarter l’œuf de toute contamination o Par des bactéries Salmonelles: contamination très fréquente depuis 1988, ayant entraînée de nombreuses TIAC graves. Elle s’opère surtout au niveau du blanc et de la membrane vitelline. Les études vétérinaires attestent que la prolifération des salmonelles n’intervient qu’après un stockage à 21°C pendant 21 jours. Les poules peuvent présenter une infection chronique des voies génitales. Les contrôles sur les lieux d’élevage limitent ce phénomène mais la contamination reste encore endémique (locale). Les œufs de palmipèdes (oie et canne) sont interdits en restauration collective car ils sont plus sujets à être contaminés du fait du mode de vie aquatique de ces animaux. Les ovoproduits permettent une réduction du risque de contamination par les salmonelles. Pour être détruites, il faut les exposer à une température supérieure à 59 °C pendant une à deux minutes minimum. Le jaune coagule à une température supérieure : donc une cuisson coque ne garantie pas leur destruction. (plongé dans un BM chaud de 60°C, le jaune atteint une température de 59 °C en 11 minutes !!) Par les bactéries: Pseudomonas et Proteus peuvent contaminer les œufs et provoquer une couleur noirâtre ainsi que le dégagement de gaz sulfurés répulsifs. Ils sont toxiques. Le blanc se liquéfie, se durcit. La méthode du mirage permet de déceler ces contaminations. 6. Conservation des œufs en coquille Deux méthodes sont utilisées pour conserver les œufs avant leur commercialisation. EMBALLAGE OU ENROBAGE DES ŒUFS : trois techniques sont utilisées, toutes ayant pour but de diminuer la porosité de l’œuf en coquille. o Immersion: cette méthode a pour but de faire disparaître la porosité de la coquille de l’œuf garce à un trempage dans du lait de chaux appelé l’immersion. Après trempage les œufs sont réfrigérés Jadis, on utilisait le blé, du sable ou encore du papier pour colmater les pores de la coquille. Sur l’emballage des œufs, la présence d’un cercle indique la pratique de l’immersion. o Enrobage de paraffine: il sert de film protecteur afin d’empêcher les échanges avec l’extérieur. Son coût élevé en limite l’utilisation. o La cellophane: l’œuf est emballé avec de la cellophane afin d’empêcher sa déshydratation et limite les échanges avec l’extérieur en limitant ainsi le passage de grosses bactéries à travers l’œuf. Méthode en plein essor. CONSERVATION PAR LE FROID: LA REFRIGERATION Les œufs propres sont stockés verticalement dans des caisses alvéolées à température inférieure à 8°C sous atmosphère contrôlée en humidité ventilée. Sur l’emballage des œufs, la présence d’un triangle indique la pratique de cette méthode de conservation. Afin de retarder le vieillissement de l’œuf des gaz inertes peuvent être injectés (Co2 et CO3: ozone). 7. Commercialisation et emballage des œufs en coquille Les œufs peuvent être classés selon différentes catégories. En fonction du calibre de l’œuf (1 calibre => 1 poids ; cf. annexes de cours, connaitre le poids pour chaque calibre) Note: le calibre doit figurer obligatoirement sur l’emballage. En fonction de leur état de fraîcheur 4 CDA X - LES ŒUFS ET LES OVOPRODUITS - TS1 - Mme DEVILLIERSE Classement par catégories A Caractéristiques/ étiquetage Aucun traitement subi autre que la réfrigération à 8°C Emballage : A La coquille et la cuticule doivent être normales, propres et intactes, fêlées ni marbrées Il ne doit pas y avoir d’odeur étrangère Le blanc d’œuf doit être clair, limpide, visqueux, exempts de corps étrangers de toute nature Le jaune doit être visible par la méthode du mirage, exempts de corps étrangers de toute nature Ramassés au max 4 jours après la ponte. Hauteur de la chambre à air < 4 mm. Mention Extra parfois retrouvée sur l’emballage Extra frais Stockage et utilisation DCR : date de consommation recommandée EXTRA : Au réfrigérateur à 8 °C: Mousses, tartares: pas de cuisson DCR: 9 jours après la ponte ou 7 jours après emballage. FRAIS : Au réfrigérateur à 8 °C: Entremets, gratins, coques DCR: 9 à 28 jours Soit des œufs extra frais de plus de 9 jours soit des œufs dont la hauteur de la chambre à air<6 mm Frais B Œufs en conserve B Sur l’emballage Œufs réfrigérés à une température < 8°C, conservés dans un mélange gazeux ou soumis à un autre procédé de conservation. La coquille et la cuticule doivent être normales, Il ne doit pas y avoir d’odeur étrangère, Le blanc d’œuf doit être clair, limpide, exempts de corps étrangers de toute nature, Le jaune doit être visible par la méthode du mirage, exempts de corps étrangers de toute nature Œufs pondus depuis au moins 4 semaines, diamètre chambre à air > 9 mm, ne pouvant être vendus en l’état (coquille fêlée, fissurée) La coquille est anormale, non intacte Il ne doit pas y avoir d’odeur étrangère, Le blanc d’œuf doit être, exempt de corps étrangers de toute nature, Le jaune doit être exempt de corps étrangers de toute nature C Œufs destinés à l’industrie agroalimentaire. « œufs de deuxième catégorie » « œufs conservés » Non vendus aux consommateurs. Le mode de conservation doit apparaître sur l’emballage : ◊ œufs stabilisés et réfrigérés ○ œufs conservés par immersion ∆ œufs conservés par réfrigération «œufs déclassés» Non vendus aux consommateurs. ovoproduits Les œufs sont emballés maximum deux jours après leur jour de ponte dans un emballage solide, ne permettant pas leur altération et surtout propre pour limiter le risque de contamination microbienne, et de nature à ne pas transmettre d’odeur aux œufs. Les boîtes sont dites alvéolées et peuvent contenir, 4, 6, 10, 12 pièces ou en plateaux de 24 pièces. 5 CDA X - LES ŒUFS ET LES OVOPRODUITS - TS1 - Mme DEVILLIERSE 8. Étiquetage des œufs en coquille Comme tous les produits alimentaires l’emballage des œufs doit comporter des mentions obligatoires mais peut également avoir des mentions facultatives. MENTIONS OBLIGATOIRES: Sur l’œuf en lui-même: o Estampille en caractères indélébiles en encre de composition autorisée, avec un code désignant le mode d’élevage, le code pays de production de l’œuf, le numéro du producteur et celui d’élevage dans le bâtiment. Mode d’élevage: 0: œuf de poule bio (1 poule/10m2), 1: œuf de poule élevée en plein air (1 poule/2.5m2), 2: œuf de poule élevée au sol (7 poules/m2), 3: œuf de poule élevée en cage (22 poules/m2, l’éclairage est artificiel) Note : L’élevage en cage concerne près de 76 % des poules pondeuses de notre pays. On trouve jusqu’à 100 000 volailles dans le même "poulailler". Les poules sont réparties dans des cages sur plusieurs niveaux et plusieurs rangées, à l’intérieur d’un vaste hangar fermé et éclairé artificiellement, de manière intensive, afin d’améliorer le rendement de la ponte. Depuis janvier 2012, l’élevage en batterie est interdit en Europe. La taille réglementaire de l’espace vital d’une poule est de 750 cm² (un peu plus d’une feuille A4), au lieu des 550 cm² auquel elles avaient droit jusqu’à présent. La directive européenne « Bien-Etre » 1999/74/CE ne s’arrête pas là. Les poules peuvent désormais se mouvoir dans des cages de 20 à 60 individus. La réglementation prévoit aussi que les poules puissent bénéficier de cages dites « aménagées » afin de répondre à leurs besoins comportementaux : une mangeoire, l’accès à un abreuvoir, ainsi qu’un nid (pour pondre à l’abri des regards), une litière pour le picotage et le grattage, un perchoir (elles se perchent instinctivement pour dormir afin de fuir les prédateurs) et un dispositif de raccourcissement des griffes. Sur les 750 cm² exigés par la directive, il n’en reste plus que 600 cm² (un peu moins d’une feuille A4) après les aménagements. Concrètement, les poules peuvent à peine bouger si bien qu’elles développent des comportements agressifs, très vite parés en coupant les becs. Elles n'ont accès ni à l'air extérieur, ni à la lumière du jour, leur cycle de production étant entièrement contrôlé par l'éclairage artificiel. Et le perchoir est… à 3 cm du sol. Sur l’emballage: DCR date de durabilité minimale : date de consommation recommandée : max 28 jours après le jour de ponte. Conditions d’entreposage pour la classe A Fraicheur (FRAIS ou EXTRA) Nombre d’œufs emballés Catégorie d’œuf (A) Catégorie de poids (calibre) Numéro du centre d’emballage Date d’emballage Nom de l’entreprise Déclaration nutritionnelle MENTIONS FACULTATIVES Date de ponte DVR : date de vente recommandée 21 jours après la ponte Mode d’alimentation de la poule Date de péremption «extra» Logos comme «labels rouge» ou «AB» stipulent que les poules sont élevées en plein air et qu’elles sont alimentées sans farines animales, antibiotiques de synthèse, ou de colorants de synthèse. (certification obligatoire) 6 CDA X - LES ŒUFS ET LES OVOPRODUITS - TS1 - Mme DEVILLIERSE III. ETUDE DES OVOPRODUITS 1. Technologies et procédés de fabrication Ces denrées sont issues d’œufs de poule, cane, oie, dinde, pintade ou caille. Les œufs doivent impérativement être secs et propres. Une dérogation est établie pour les œufs fêlés: ils peuvent être utilisés mais à condition d’être utilisés aussi rapidement que possible. Afin d’éviter toutes contaminations possibles, les différentes étapes d’obtention des ovoproduits sont contrôlées et elles doivent être faites dans des locaux différents afin de limiter toutes sortes de contaminations. Nettoyage à l’eau de la coquille puis désinfection (le plus souvent à l’eau de javel) afin de limiter toute contamination du contenu de l’œuf avec la coquille lors du cassage et enfin séchage. Cassage individuel des œufs placés sur un tapie roulant à ventouse grâce à une machine automatique brisant la coquille et permettant d’éliminer les œufs anormaux et les débris de coquille. Par gravité, le blanc peut ainsi être séparé du jaune. Élimination par filtrage des chalazes et des débris de coquilles impropres à la consommation. Pasteurisation immédiate à 65°C pendant 2 minutes seulement des produits obtenus (jaune, blanc ou œuf entier) pour détruire la flore pathogène et réduire le nombre de micro-organisme présents (salmonelles). La durée de la pasteurisation est contrôlée afin d’éviter une dénaturation protéique et donc de perdre d’importantes propriétés moussantes, gélifiantes …. du blanc d’œuf. o Refroidissement rapide dès la fin de la pasteurisation pour atteindre 3°C Conditionnement en récipients aseptiques et hermétiques avec une DLC d’un mois à 4°C, ou bien congélation, concentration, lyophilisation … Des additifs peuvent être utilisés: acidifiants (acides citriques), anti oxygènes (acide ascorbique), émulsifiants. Ses additifs permettent d’améliorer les qualités des œufs: ainsi l’ajout de sel et de sucre évite que le jaune ne gélatinise et améliorent les qualités du blanc d’œuf. 2. Contrôle sanitaires réglementaires et étiquetage Conditions d’hygiène drastiques (locaux, personnel, matériel): estampille de salubrité obligatoire pour les locaux cassant les oeufs Autocontrôles réalisés => vérification des protocoles Transports dans des véhicules à température règlementée et à hygiène vérifiée Mentions obligatoires: conseils techniques d’utilisation, additifs, traitement subi, état physique du produit (liquide, concentré, solide…) IV. CONCLUSION: LES ŒUFS ET LES OVOPRODUITS Les œufs sont des aliments peu coûteux, intéressants de par leurs valeurs nutritionnelles et par les propriétés fonctionnelles de leurs protéines et de leurs lipides. L’œuf possède de nombreuses défenses propres: cuticule, membranes coquillières, viscosité de l’albumine, PH alcalin, lysozyme, bactéries mais des conditions d’hygiène, de la ponte au stockage, doivent être respectées afin de limiter ou d’éviter toute contamination et/ou multiplication bactérienne. On recommande de consommer 4 à 6 œufs par semaine. En terme énergétique 100g de viande = 2 œufs, en terme protéique, 100g de viande = 3 œufs = 100g de poisson Les industries agroalimentaires attachent de plus en plus d’importance aux ovoproduits car ces deniers possèdent de nombreux avantages : pratique, facile et rapide d’emploi, économique (coût moindre, moins de perte et de main d’œuvre), diminution du risque de contamination bactérienne, stockage pratique, qualité constante, et ils gardent les mêmes propriétés technologiques que celles des œufs en coquille (liantes, émulsifiantes, coagulantes...) 7