la situation des prix des carburants

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la situation des prix des carburants
LA SITUATION DES PRIX DES CARBURANTS
Contexte
Le réseau métropolitain des stations-service est constitué de 12 000 stations-service pour
des volumes distribués de 32 millions de m3 en gazole, de 10 millions de m3 en
supercarburants et de 0,13 million de tonnes de GPLc.
Les stations-service se répartissent comme suit :
4 900 stations de la grande distribution alimentaire (58% des volumes) ;
3 600 d’entreprises indépendantes (15% des volumes) ;
3 500 stations-service des sociétés pétrolières (27% des volumes).
Le débit moyen annuel des stations-service est de 3 500 m3, moyenne recouvrant de fortes
disparités allant de 1 à 20.
Plus de 2 000 stations-service commercialisent moins de 500 m3 à l’année ; ces points
de vente sont plus particulièrement implantés en zones rurales et assurent un service de
proximité justifiant leur maintien malgré un différentiel de prix d’affichage significatif avec
les autres réseaux.
Les stations-service indépendantes ne vivent que de leur activité, parfois associée à des
services complémentaires qui permettent le maintien d’une distribution de carburants malgré
la faiblesse de la marge brute globale et des prix d’affichage plus élevés.
Les consommateurs arbitrent entre les différents réseaux suivant le prix ou la praticité de la
station-service. Le site internet du Gouvernement y contribue en faisant la part belle aux
grandes surfaces alimentaires.
La hausse du prix des carburants est généralisée en Europe mais les prix hors toutes taxes des
carburants distribués en France sont inférieurs de 6% à la moyenne des pays de la zone Euro
ce qui atteste que le marché français est très concurrentiel avec les marges les plus faibles de
la zone euro.
Les effets de la mesure gouvernementale de baisse des taxes
La taxe intérieure des carburants les plus utilisés (gazole, SP 95 & 98, SP 95-E10) a été
abaissée sur les produits sortant des raffineries, des ports pétroliers et des dépôts primaires à
partir du 29 août, de 3 cts du litre hors TVA.
Cette baisse fiscale de 3,6 cts TTC du litre est automatique et se répercute à la pompe des
stations-service plus ou moins rapidement suivant le débit des stations, de un à cinq jours. Les
carburants en stocks, en cuves de stations-service, ont en effet déjà été taxés au taux normal.
La répercussion sur les ventes en vrac de gazole (transporteurs, entreprises ou
administrations) se fait suivant les mêmes modalités.
La baisse provisoire de fiscalité, jusqu’au 30 novembre 2012, a été effectuée sur la partie
nationale de la taxe intérieure, la part régionale reste inchangée.
Les effets des engagements verbaux des distributeurs de carburants
Le gouvernement a demandé aux différents opérateurs en stations-service d’accompagner le
mouvement par une diminution des marges.
Si certains réseaux ont pu s’engager à faire un effort provisoire jusqu’à vendre à prix coûtant,
dans une surenchère dont les motivations apparaissent clairement comme une guerre d’image
destinée à capter le consommateur tant en carburant que pour d’autres activités commerciales
particulièrement alimentaire, la FF3C a démontré aux ministres présents à la réunion de
Bercy du 28 août dernier, pourquoi il était pratiquement impossible au réseau des
stations-service indépendantes de suivre cette spirale.
Les stations-service indépendantes ont des débits faibles ne leur permettant pas de
répartir leurs charges de fonctionnement.
Les stations-service indépendantes ne peuvent pas compenser les pertes
d’exploitation résultant de ventes à prix coûtant sur d’autres activités, tels les
magasins alimentaires attenants.
Les stations-service indépendantes ont des marges nettes comparables et parfois
inférieures aux stations pétrolières ou de la grande distribution, leurs marges brutes
sont en revanche plus élevées pour couvrir le frais de fonctionnement du point de distribution
de carburants.
Parmi leurs charges, elles supportent des frais supplémentaires de service (personnel,
équipement de la station en services annexes gratuits).
Elles sont par ailleurs généralement endettées pour avoir du financer ces trois dernières
années des investissements de mise en conformité à de nouvelles règlementations de
sécurité.
La surenchère commerciale et publicitaire autour d’un problème de pouvoir d’achat des
automobilistes entraînera assurément de nouveaux transferts de volumes de carburants des
stations-service indépendantes vers les stations « discount ».
La baisse de volumes en résultant va aggraver la situation financière de ce réseau
qui survit encore parce qu’il apporte un service véritable, de proximité et
d’assistance.
Au final et même si tous les consommateurs sont très sensibilisés au niveau des prix, il serait
opportun de rappeler que l’usage d’une voiture particulière en coûte 0,41 € du kilomètre en
moyenne (frais de carburants, d’entretien et d’achat compris – cf. barème fiscal sur kilométrage annuel moyen).
Un écart significatif de 10 cts à la pompe dégageant un différentiel de 6€ pour un plein moyen
permet de couvrir une distance de 14 km.
En conséquence de quoi, parcourir plus de 7 km par rapport à une station-service de
proximité dans la perspective de gagner 10 cts du litre est une dépense inutile et non
un gain pour l’automobiliste !
Le développement durable c’est aussi ne pas rouler ni polluer pour rien !
Paris, le 31 août 2012