comparable - Etudes économiques du Crédit Agricole
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N°45/07 - Du 10 au 14 décembre 2007 L’actualité de la semaine Marchés : l’annonce d’une action coordonnée de cinq banques centrales (Fed, BCE, BNS, BoE et BoC, cf. page 2) visant à apaiser les tensions sur les marchés monétaires a créé la surprise, mais l’euphorie aura été de courte durée. Les indices boursiers accusent des pertes en fin de semaine et les marchés restent sceptiques vis-à-vis de l’efficacité des opérations planifiées par la Fed, dont le montant total (40 milliards de dollars) et les modalités (maturités allongées, panel de collatéraux acceptés) soulignent pourtant la détermination des autorités monétaires. La veille, la baisse de la Fed de 25 pdb du taux directeur et du taux d’escompte n’avait pas entraîné de détente significative des taux interbancaires, qui restent ancrés à des niveaux élevés avant le passage de fin d’année. Les problèmes de liquidité ne pourront se résorber qu’une fois le processus long et pénible de révélations des pertes par les banques achevé et validé par le marché, soit début 2008 dans le meilleur des cas. Parallèlement, les taux longs sont remontés rapidement, autour de 4,20 % aux Etats-Unis et de 4,30 % en zone euro, dopés par des chiffres d’inflation plus élevés qu’attendu. Enfin, le dollar regagne encore un peu de terrain, sous les 1,45 pour un euro ce vendredi. Etats-Unis : les tensions inflationnistes se sont accentuées en novembre. En glissement annuel, l’indice des prix à la consommation a bondi à 4,3 % après 3,5 % en raison de l’envolée des prix de l’énergie. Mais l’inflation sous-jacente n’a que légèrement accéléré, passant de 2,2 % à 2,3 %. Au vu de son communiqué de cette semaine, la Banque centrale américaine attendait ce résultat. Considérant que l’inflation sous-jacente (hors énergie et alimentation) reste contenue, elle n’a ainsi pas hésité à baisser son taux directeur afin de se prémunir contre le risque de récession. UEM : l’inflation continue de surprendre à la hausse en zone euro. L’inflation française a accéléré en novembre à 2,4 %, son plus haut niveau depuis trois ans, du fait de la flambée des prix du pétrole. L’estimation finale de l’inflation pour l’ensemble de la zone euro a quant à elle été revue à la hausse à 3,1 % en novembre. Par ailleurs, on retiendra le résultat de la production industrielle française qui ressort à 2,1 % m/m. La semaine prochaine, on attend surtout les statistiques de consommation des ménages en produits manufacturés en France pour le mois de novembre et l’enquête INSEE dans l’industrie qui devraient confirmer la bonne tenue de la conjoncture hexagonale au T4. Royaume-Uni : si la chute brutale de l’indicateur RICS est venue cette semaine confirmer le ralentissement de l’immobilier, la hausse des anticipations d’inflation des ménages à un niveau jamais vu (3,2 % sur les 12 prochains mois) devrait tempérer l’ardeur des membres les plus dovish du CPM. La publication du CPI mardi prochain, mais surtout des minutes de la dernière réunion, nous permettra d’en savoir plus sur la stratégie future de la BoE Japon : selon l’enquête TANKAN, le climat des affaires s’est détérioré en décembre sous l’effet d’une demande intérieure timide et d’un niveau élevé des prix des matières premières. Toutefois, les grandes entreprises estiment que leurs dépenses en capital vont restées soutenues, mais ce sous l’hypothèse d’un yen sensiblement plus faible que son niveau actuel (116 yen/dollar contre 112 yen/dollar ce vendredi). Norvège : comme prévu, la Norges Bank a procédé cette semaine à une hausse de 25 pdb de son taux directeur pour le porter à 5,25 %. Selon nous, les incertitudes pesant sur l’économie mondiale devraient l’empêcher d’aller plus loin dans son resserrement monétaire. 2 INDICATEURS DE MARCHES ¨ Les banques centrales à l'assaut 4 SCENARIO ECONOMIQUE & FINANCIER 6 AMERIQUES ¨ États-Unis : les craintes inflationnistes sur le devant de la scène ? 8 EUROPE ¨ France : les conséquences du choc inflationniste 10 NORVEGE & JAPON ¨ Norvège : la Norges Bank à contre courant ¨ Japon : détérioration du climat des affaires 11 PAYS EMERGENTS 12 PROCHAINES STATISTIQUES ECONOMIQUES __________________________________________________________________________________________________ Internet : http://www.credit-agricole.com - Rubrique Kiosque Eco Marchés Isabelle JOB 01 43 23 69 32 [email protected] Frederik DUCROZET 01 43 23 18 89 [email protected] Perspectives Hebdo Les banques centrales à l'assaut • Sans surprise, la Fed a de nouveau desserré l’étau monétaire, le 11 décembre, en abaissant les taux Fed funds de 25 pdb à 4,25 %. • La surprise est venue le jour suivant avec l’annonce d’une action concertée de cinq banques centrales (Fed, BCE, BNS, BoE, BoC) visant à soulager les marchés monétaires. C’est une manière de reconnaître la sévérité de la crise actuelle tout en montrant leur détermination commune à lutter contre. • Ces interventions ne vont pas pour autant régler tous les problèmes. Les banques centrales peuvent acheter du temps mais en aucun cas se substituer au marché monétaire. • La paralysie actuelle tient toujours aux interrogations concernant l’ampleur des pertes liées aux subprimes. Les problèmes de liquidité ne pourront se résorber qu’une fois le processus long et pénible de révélations des pertes par les banques achevé et validé par le marché. La Fed seule : se prémunir contre le risque de récession Sans surprise, la Fed a de nouveau desserré l’étau monétaire, le 11 décembre, en abaissant les taux Fed funds de 25 pdb à 4,25 %. Dans le communiqué accompagnant ce geste, le comité de politique monétaire souligne toujours le risque baissier sur la croissance. La crise immobilière s’aggrave, des signes de faiblesse se font sentir du côté des dépenses des ménages et des entreprises et le marché monétaire est soumis à un regain de tensions. Le tout fait craindre un atterrissage marqué de la croissance en fin d’année et incite à la prudence au-delà. Sur le front de l’inflation, le message est identique à celui délivré lors de la précédente réunion. Pour le moment, l’inflation sous-jacente évolue sur des rythmes conformes à ceux anticipés par la Fed, soit modérément. Mais, si risque il y a, il reste bien évidemment haussier et à relier avec l’envolée du prix des matières premières. Au final, alors que dans le précédent communiqué du 31 octobre, la balance des risques était explicitement jugée équilibré, le message cette fois-ci est sciemment plus flou. Par ce seul fait, la Fed laisse subrepticement entendre que son inquiétude penche du côté de la croissance. C’est aussi notre diagnostic. Ceci devrait d’ailleurs l’amener à poursuivre sa politique de relâchement monétaire en tout début d’année prochaine (avec une cible à 3,75 % en T1). Si la baisse de 25 pdb des Fed funds était largement anticipée, le marché avait forgé quelques espoirs de voir la Fed donner un coup de pouce au marché monétaire, en abaissant le taux d’escompte de 50 pdb. Une manière de donner un prix plafond aux opérations de refinancement entre banques, aujourd’hui sous hautes tensions. La Fed n’a pas choisi cette voie, en concédant seulement 25 pdb de baisse, mais elle préparait discrètement une action plus musclée pour s’attaquer à ces problèmes de liquidité. La Fed avec les autres : s’attaquer au problème de liquidité interbancaire La surprise est venue dès le lendemain avec l’annonce d’une action concertée de cinq banques centrales (Fed, BCE, BNS, BoE, BoC) visant à soulager les marchés monétaires. Au-delà des aspects purement techniques détaillés plus bas, une telle annonce se veut un électrochoc, une manière de reconnaître la sévérité de la crise actuelle tout en montrant leur détermination commune à lutter contre. Le message est que les banques centrales, ensemble, assureront la liquidité coûte que coûte, en menant si nécessaire et pendant le temps qu’il faudra des interventions de derniers ressorts exceptionnelles par leur volume, leur maturité et l’étendue des collatéraux acceptés. La Fed a d’ailleurs annoncé que de telles mesures pourront rester en vigueur pendant une durée de six mois. L’enjeu est d’éviter que la crise du subprime et ses débordements financiers ne se propagent aux emprunteurs solvables (entreprises et ménages) via les banques et un rationnement excessif et sans discrimination du crédit. Le cas échéant, ce sont bien des enchaînements de type déflationniste qui sont à craindre : la réduction des effets de levier et la chute du prix des actifs s’alimentant mutuellement et entraînant dans leur sillage les prix et l’activité. Avec ce nouveau dispositif, la Fed ajoute une corde à son arc dans l’attirail des instruments utilisés pour ces injections de liquidité, en allongeant les maturités offertes et la gamme des collatéraux acceptés en gage. La mise en place d’accords de swap avec la BCE (20 milliards de dollars) et la BNS (4 milliards de dollars) permet également de répondre à la forte demande de liquidité « dollar », y compris de la part de banques européennes ou suisses dont la trésorerie est pour partie libellée en cette devise de référence. Des montants comparables La Fed va injecter 40 milliards de dollar supplémentaires, en deux fois, d’ici la fin de l’année, ce qui est comparable ou presque au montant engagé au moment du déclenchement de la crise cet été : 24 milliards de dollars le 9 août, puis 38 milliards le lendemain, avant de revenir à des montants habituels. La BCE, quant à elle, avait alors injecté 230 milliards d’euros (plus de 300 milliards de dollars) entre le 9 et le 14 août. Ces interventions sont les plus importantes depuis les événements du 11 septembre 2001, la Fed ayant injecté alors plus de 80 milliards de dollars sur une seule journée pour éviter la paralysie du système de paiement (le 14 septembre), et près de 200 milliards sur une semaine. Semaine du 10 au 14 décembre 2007 2 Marchés Isabelle JOB 01 43 23 69 32 [email protected] Frederik DUCROZET 01 43 23 18 89 [email protected] Plus généralement, si ces montants ne sont pas directement comparables en raison des nombreuses différences dans le cadre opérationnel de la Fed et de la BCE, ils n’en demeurent pas moins très élevés au regard des opérations d’open-market habituellement menées. Ainsi, en temps normal la Fed injecte en moyenne 8 milliards de dollars par jour, soit 40 milliards par semaine, toutes opérations confondues (opérations de refinancement pour l’essentiel), à des maturités allant de 1 à 14 jours en général. On peut donc constater qu’elle est deux à trois fois plus active depuis cet été, en injectant 40 milliards de dollars environ sur certaines journées, et jusqu’à 80 milliards par semaine (cf. graphique), sachant que par la suite, ces excès de liquidité doivent être retirés du système, ce qui explique que ces interventions soient suivies de périodes plus calmes. milliards USD 50 Par ailleurs, la Fed élargit la gamme des collatéraux éligibles en garantie de ces prêts accordés aux banques. Elle l’avait déjà fait sur les opérations effectuées au niveau de la fenêtre d’escompte, où n’importe quel établissement financier peut venir se refinancer à un taux pénalisant, mais sans limite de montants a priori. milliards USD Fed : recours à la fenêtre d'escompte 3,5 3,0 2,5 2,0 1,5 1,0 0,5 0,0 janv.-05 Fed : opérations d'open-market quotidiennes Perspectives Hebdo juil.-05 Source : Bloomberg janv.-06 juil.-06 janv.-07 juil.-07 volume hebdomadaire 40 Idéalement, elle aurait souhaité que les banques en difficulté viennent de manière systématique taper cette fenêtre d’escompte. L’aspect stigmatisant d’une telle décision, notamment après l’épisode Northern Rock, semble avoir été clairement un obstacle (cf. graphique ci-dessus). 30 20 10 0 janv.-07 avr.-07 montant quotidien juil.-07 oct.-07 moyenne 2005-2006 ($8 bn) Source : FRBNY, CA Des modalités différentes D’autre part, les modalités d’interventions changent. Le mécanisme d’enchères est légèrement modifié. Il s’agit toujours d’enchères dites à la hollandaise, les plus offrants étant servis les premiers jusqu’à épuisement du montant alloué. Mais dans ce cas particulier, le taux marginal (c'est-à-dire celui de la dernière offre servie) sera appliqué à l’ensemble des participants, et ce quel que soit le taux de l’enchère initiale. Autrement dit, le coût de refinancement sera normalement minoré et identique pour tous, ce qui devrait permettre de ne pas pénaliser les acteurs ayant un besoin vital de cash. La Fed, comme les autres banque centrales, prévoit aussi d’allonger les maturités proposées de façon à couvrir le passage de la fin d’année, au moment où la demande de fonds à court terme est traditionnellement plus forte. pdb 140 Ecart entre les taux interbancaires (BOR) et les taux de swap (OIS) à 3 mois 120 100 Elle offre donc aujourd’hui davantage de cash sur des maturités plus longues et avec des gages moins contraignants pour répondre à cet écueil et satisfaire les besoins des acteurs à la recherche désespérée de liquidité. Ces interventions ne vont pas pour autant régler tous les problèmes. Les banques centrales peuvent acheter du temps mais en aucun cas se substituer au marché monétaire. La paralysie actuelle tient toujours aux interrogations concernant l’ampleur des pertes liées aux subprimes. Les banques ont déjà annoncé plus de 70 milliards de dépréciation d’actifs non performants. Mais on est encore loin du compte, la facture totale étant estimée entre 200 et 400 milliards de dollar. Les problèmes de liquidité sur le marché monétaire ne pourront se résorber qu’une fois ce processus long et pénible de révélations des pertes achevé et si tant est qu’il soit jugé suffisamment crédible par le marché. En revanche les facteurs techniques, qui aujourd’hui aggravent ces tensions, vont se dissiper rapidement. Les banques centrales veillent à ce que le passage de fin d’année se passe en douceur (toute relative !) 80 60 40 20 0 juin-07 juil.-07 août-07 sept.-07 oct.-07 nov.-07 déc.-07 UEM US UK Source : Bloomberg Semaine du 10 au 14 décembre 2007 3 Scénario économique Source : Datastream, Prévisions des économistes de Crédit Agricole S.A. Semaine du 10 au 14 décembre 2007 Perspectives Hebdo 4 Scénario financier Source : Datastream, Prévisions des économistes de Crédit Agricole S.A. Semaine du 10 au 14 décembre 2007 Perspectives Hebdo 5 Amériques Sandrine BOYADJIAN 01 43 23 65 42 [email protected] Gaëlle MANSARD 01 43 23 66 02 [email protected] Perspectives Hebdo États-Unis : les craintes inflationnistes sur le devant de la scène ? Les tensions inflationnistes se sont accentuées en novembre. En glissement annuel, l’indice des prix à la consommation a bondi à 4,3 % après 3,5 % en raison de l’envolée des prix de l’énergie. Mais l’inflation sous-jacente n’a que légèrement accéléré, passant de 2,2 % à 2,3 %. Au vu de son communiqué de cette semaine, la Banque centrale américaine attendait ce résultat. Considérant que l’inflation sous-jacente (hors énergie et alimentation) reste contenue, elle n’a ainsi pas hésité à baisser son taux directeur afin de se prémunir contre le risque de récession. En novembre, l’inflation américaine a bondi de +0,8 % en variation mensuelle (contre +0,6 % prévu), soit +4,3 % en glissement annuel. Un tel rythme n’avait été observé depuis juin 2006. Cette forte croissance de l’indice des prix à la consommation s’explique par l’envolée des prix de produits énergétiques (+5,7 % m/m après +1,4 %). En effet, hors énergie et alimentation, l’inflation n’a que très légèrement accéléré, de 2,3 % après +2,2 %. Prix à la consommation sept 0,3 0,3 2,8 0,2 2,1 oct 0,3 0,2 3,5 0,2 2,2 nov 0,6 0,6 4,1 0,2 2,3 0,8 4,3 0,3 2,3 Etats-Unis : prix à la consommation 42 36 30 24 18 12 6 0 -6 03 Inflation : es-tu vraiment là ? total, cvs (m/m, %) total, ncvs (m/m, %) (a/a, %) hors al. & éner., cvs (m/m, %) ncvs (a/a, %) 9 8 7 6 5 4 3 2 1 0 -1 Etats-Unis : Prix à la production sousa/a, % a/a, % jacents 04 05 prod. finis prod. inter. Source : Department of Labor, CA. 06 07 prod. base (éch. dr.) De plus, nous pensons que le ralentissement de la croissance sur la fin de cette année et du début d’année prochaine sera un frein à toute pression inflationniste. Au vu de son communiqué de cette semaine, la Réserve fédérale semble être également de cet avis. En effet, elle avait anticipé que la flambée des prix de l’énergie allait sensiblement accentuer les pressions inflationnistes. Mais elle considère que l’inflation sous-jacente (hors énergie et alimentation) reste contenue. C’est pourquoi la Banque centrale américaine n’a pas hésité cette semaine à assouplir une nouvelle fois sa politique monétaire afin de se prémunir contre le risque de récession. Toutefois, la réaction des marchés laissent présager qu’elle aura peut-être un peu moins de souplesse lors de ses prochaines réunions. 5,0 a/a, % 4,5 À retenir aussi cette semaine 4,0 3,5 Commerce extérieur (mds $) 3,0 2,5 2,0 1,5 1,0 03 04 05 indice général Source : Bureau of Labor Statistics, CA. 06 sous-jacent 07 Il est vrai que l’indice des prix à la production a mis en évidence la montée des pressions inflationniste au niveau des produits les plus en amont de la chaîne de production. Toutefois, comme nous le montre le graphique suivant, il paraît peu probable de voir à court terme un transfert de ces hausses de prix au niveau des prix des biens finis. balance (base bal. des paiem.) services biens Canada (a/a, %) Mexique (a/a, %) Japon (a/a, %) Chine (a/a, %) août -56,8 -57,0 9,3 9,1 -66,1 0,5 6,7 -5,2 6,4 sept -56,5 -57,1 9,3 8,7 -65,8 -65,8 4,5 4,3 -3,3 6,5 oct -56,5 8,9 -66,8 14,4 13,2 -2,0 7,6 -57,8 La balance commerciale fait apparaître un déficit en octobre de 57,8 milliards de dollars US, en hausse de 1,2 % en glissement mensuel. Ce chiffre, tiré à la hausse par le prix du pétrole est supérieur à ce que nous attendions. De plus le déficit du mois de septembre a été révisé à la hausse (-57,1 au lieu de 56,5 milliards). Ces chiffres traduisent le niveau élevé du pétrole (+9,8 % d’augmentation des prix du pétrole importé en octobre), que l’on retrouve dans le record atteint par la balance pétrolière, et la dépendance vis-à-vis de la Chine (le déficit avec la Chine atteint 25,9 milliards soit un tiers du total). Cela ne devrait pas empêcher les Etats-Unis de finir l’année avec un déficit inférieur à l’année dernière, pour la première fois depuis six ans. Semaine du 10 au 14 décembre 2007 6 Amériques Sandrine BOYADJIAN 01 43 23 65 42 [email protected] Ventes de détail & alimentation (cvs-cjo) sept 0,7 4,9 0,3 4,7 0,7 total (m/m, %) (a/a, %) hors automobiles (m/m, %) (a/a, %) ventes de détail (m/m, %) 0,8 5,0 0,6 5,0 0,8 oct 0,2 5,2 0,2 5,2 0,1 0,2 5,0 0,4 5,3 0,2 nov 0,4 5,4 1,8 7,4 1,3 1,2 6,3 0,3 2,0 0,1 1,5 0,4 1,8 82,1 80,2 oct -0,5 1,8 -0,3 2,4 -0,3 2,2 81,7 79,9 -0,7 1,4 -0,6 1,9 -0,6 1,8 81,4 79,5 nov 0,1 1,9 0,5 2,5 0,3 2,5 81,7 79,8 2 300 1 900 Production industrielle (cvs) sept 0,2 2,1 0,1 1,7 0,4 2,0 82,2 80,3 Etats-Unis: mises en chantier et permis de construire 2 100 La tendance des ventes de détail au mois de novembre a été conforme à nos attentes. Elles ont connu une croissance en glissement mensuel de 1,2 %, la plus forte augmentation depuis le mois de mai. Le ralentissement américain, le prix du pétrole et la chute des prix immobiliers ne semblent donc pas avoir un impact trop négatif sur le moral des ménages, qui reste soutenu par l’emploi et la hausse des revenus. Les ventes de Noël ont notamment été encouragées par de nombreuses promotions, destinées à amortir la hausse du prix des matières premières. Mais les premières données disponibles pour le mois de décembre semblent indiquer que les ménages américains ont fortement freiné leur consommation depuis le début du mois. Cela pourrait confirmer le ralentissement des dépenses de consommation (1,7 % en moyenne en 2008 contre une hausse de 3,5 % en moyenne sur le long terme), pas à leur recul. prod. industrielle (m/m, %) (a/a, %) prod. manufact. (m/m, %) (a/a, %) hors auto. (m/m, %) (a/a, %) taux d'util. des capacités (%) secteur manufacturier (%) Perspectives Hebdo Gaëlle MANSARD 01 43 23 66 02 [email protected] 0,3 2,1 1 700 1 500 1 300 1 100 03 04 05 permis de construire 06 07 mises en chantier Source : Department of Commerce, CA. La confiance dans le secteur immobilier a atteint un point bas au mois de novembre, en réponse au durcissement des conditions de crédit et à la chute des prix immobiliers. Selon nos prévisions, l’indice de confiance publié par le NAHB devrait rester au même niveau, à 19, pour le troisième mois consécutif, son niveau historique le plus bas. Il ne devrait pas être encouragé par un taux de saisie et un niveau des stocks en hausse. Les mises en chantier et les permis délivrés devraient également décliner, car beaucoup d’acheteurs potentiels préfèrent attendre que les prix baissent encore. On ne devrait pas, en conséquence, voir de rebond des constructions avant le printemps 2008. 81,5 La production industrielle a augmenté au mois de novembre au-delà de nos attentes, à 0,3 %. L’utilisation des capacités de production sont, elles, passées de 81,4 à 81,5 %. Le secteur manufacturier, soutenu par la demande extérieure, reprend des forces, après un mois d’octobre morose. Les entreprises semblent néanmoins continuer d’anticiper le ralentissement de la demande, ce qui laisse présager un ralentissement de leur production dans les mois à venir. À venir… lundi 17 décembre, 19:00 (ET) NAHB indice année précédente oct 19 31 nov 19 33 déc 19 33 sept 1 261 1 193 oct 1 170 1 229 nov 1 150 1 181 mardi 18 décembre, 14:30 (ET) Mises en chantier permis de construire mises en chantier Semaine du 10 au 14 décembre 2007 7 Europe Olivier BIZIMANA 01 43 23 67 55 olivier.bizimana@ creditagricole-sa.fr Frederik DUCROZET 01 43 23 18 89 [email protected] Perspectives Hebdo Gaëlle MANSARD 01 43 23 66 02 gaelle.mansard@credit -agricole-sa.fr France : les conséquences du choc inflationniste Une inflation au plus haut depuis trois ans L’inflation française a surpris à la hausse en novembre. L’indice des prix à la consommation a en effet progressé de 0,5 % m/m. Le glissement annuel a bondi à 2,4 % (contre 2,2 % attendu par le consensus des économistes), soit son plus haut niveau depuis août 2004. France - Prix à la consommation - ncvs IPC (m/m, %) (a/a, %) indice hors tabac (m/m, %) (a/a, %) indice sous-jacent (m/m, %) (a/a, %) sept 0,1 1,5 0,1 1,4 0,0 1,6 oct 0,2 2,0 0,3 1,9 0,3 1,6 nov 0,1 2,1 0,6 2,4 0,3 1,7 2,5 15 2,0 10 1,5 5 1,0 0 0,5 -5 0,0 -10 98 99 00 01 02 03 04 05 inflation totale 06 2,0 1,0 -1,0 99 00 Sous-jacent Source : Insee, CA 20 Source : Insee, CA 3,0 98 France : inflation totale et énergie a/a, % France : inflation sous-jacente 0,0 0,5 2,4 L’accélération de l’inflation en novembre est due essentiellement à la nouvelle augmentation des prix des produits pétroliers (+6,7 % m/m). La hausse de l’euro (+1,4 % m/m) n’a en effet compensé qu’en partie seulement la flambée des prix du pétrole (+12,2 % m/m). L’ensemble du poste énergie affiche une progression de 4,1 % m/m. Les effets de base ont propulsé le glissement annuel à 10,2 %. 3,0 a/a, % 4,0 07 Energie Les prix de l’alimentation hors produits frais sont également restés dynamiques (+0,7 % m/m). Le renchérissement de ces produits depuis les trois derniers mois s’explique par la forte hausse des prix de certaines matières premières agricoles. L’inflation sous-jacente (hors énergie et produits alimentaires) est en revanche sous contrôle à 1,7 % en glissement annuel (après 1,6 % en octobre). Les prix des services restent stables à 2,5 % en glissement annuel. La progression des prix des autres produits manufacturés est également modérée (+0,3 % en g.a.). 01 02 03 04 05 06 Produits Manuf 07 Services Les conséquences sur l’épargne La surprise sur l’inflation en novembre a des implications importantes sur l’économie française. Le profil d’inflation en décembre et pour l’ensemble de l’année 2008 devrait en effet remonter. La première conséquence est financière, et concerne en particulier le taux du Livret A. Comme nous le soulignions la semaine dernière dans ces colonnes (cf. Perspectives Hebdo du 30/11/07), si l’inflation est supérieure à 2 % en décembre et l’Euribor 3 mois reste autour des 4,9 %, cela risque d’entraîner une forte augmentation du taux du Livret A, 50 pdb voire 75 pdb. Or nous avons remonté notre prévision du taux d’inflation hors tabac pour le mois de décembre à 2,4 %. Quant à l’Euribor 3 mois, il est probable qu’il se maintienne en moyenne autour de 4,90 % du fait de la persistance des tensions sur les marchés monétaires et du passage de fin d’année. Quel taux du livret A en février 2008? France Inflation hors tabac a/a % 2,1% 2,2% 2,3% 2,4% 2,5% Calcul du taux du livret A théorique Euribor 3M 4,30% 3,45% 3,50% 3,55% 3,60% 3,65% 4,40% 3,50% 3,55% 3,60% 3,65% 3,70% 4,50% 3,55% 3,60% 3,65% 3,70% 3,75% 4,60% 3,60% 3,65% 3,70% 3,75% 3,80% 4,70% 3,65% 3,70% 3,75% 3,80% 3,85% 4,80% 3,70% 3,90% 3,75% 3,80% 3,85% 4,90% 3,75% 3,90% 3,95% 3,80% 3,85% en noir, zone de hausse de 50 pdb à 3,5% en vert, zone de hausse de 75 pdb à 3,75% en rouge, zone de hausse de 100 pdb à 4,0% Dans ces conditions et compte tenu du mode de calcul du taux du Livret A, on devrait avoir une remontée très marquée, mais temporaire, de 100 bp en janvier 2008. La formule aboutit en effet à un taux de 3,875 %. Un recul marqué de l’inflation semble peu probable en décembre dans la mesure où les prix du pétrole n’ont pas beaucoup baissé. Une baisse de l’Euribor 3 mois est certes possible avec les interventions des banques centrales prévues au cours des prochains jours, mais il restera en moyenne élevée sur le mois. Le relèvement du taux du Livret A devrait donc être de 75 pdb ou de 100 pdb. Semaine du 10 au 14 décembre 2007 8 Europe Olivier BIZIMANA 01 43 23 67 55 olivier.bizimana@ creditagricole-sa.fr Frederik DUCROZET 01 43 23 18 89 [email protected] En juillet 2008, la rémunération devrait toutefois être nettement rabaissée, à 3,5 % : le maintien d’un taux d’inflation élevé (2,1 % en juin 2008) sera compensé par un repli du taux Euribor 3 mois, à 4,20 %, permis par une accalmie graduelle sur les des marchés monétaires. Ce relèvement attendu du taux du Livret A devrait avoir des conséquences sur les placements, principalement sous forme d’arbitrage au sein des placements liquides. Les placements liquides resteront marqués, à 43 milliards, du même ordre qu’en 2007. Les taux courts avoisineront 4,30 % en moyenne, niveau voisin de celui de 2007 (4,37 %). Le taux du Livret A devrait être relevé de 3 % à 4 % en janvier 2008 (cf cidessus). Ceci, joint aux inquiétudes persistantes sur les subprimes, conduira à des flux très élevés sur les Livrets A et assimilés (22 milliards) et sur les dépôts à terme (18 milliards), aux dépends des flux sur les livrets bancaires et les OPCVM monétaires (flux quasi nuls). Les flux sur dépôts à vue seront très faibles. UEM - prix à la consommation harmonisés (ncvs) sept 0,4 2,1 0,3 1,8 oct 0,5 2,6 0,3 1,9 nov 0,5 3,0 0,1 2,3 0,5 3,1 1,9 L’inflation en zone euro a été revue à la hausse en novembre à 3,1 % en g.a.. L’accélération de l’inflation est due essentiellement à la forte hausse des prix de l’énergie. UEM - production industrielle (cvs) prod. ind. hors BTP (m/m, %) (a/a, %) août 1,2 4,0 1,1 4,0 sept -0,8 3,5 -0,8 3,4 oct 0,3 3,7 0,4 3,8 prod. ind. hors BTP (m/m, %) (a/a, %) prod. manuf. (m/m, %) (a/a, %) août 0,0 2,1 0,1 2,8 anticipations affaires en cours 0,1 2,2 0,1 3,0 sept -1,1 1,1 -1,3 1,4 -1,2 1,1 -1,4 1,3 oct 0,5 2,1 0,6 2,2 2,1 4,0 1,9 3,7 oct -18,1 70,2 nov -32,5 70,0 déc -34,0 68,0 -37,2 63,5 L’indice ZEW poursuit sa chute, malgré la relative résistance de l’indice boursier DAX. Les tensions sur les marchés monétaires et le discours très hawkish de la BCE la semaine dernière ont pu peser sur les anticipations des analystes et des investisseurs. Allemagne - prix à la consommation CPI (m/m, %, ncvs) (a/a, %, ncvs) sept 0,1 2,4 oct 0,2 2,4 nov 0,4 3,0 0,5 3,1 Les chiffres d’inflation pour le mois de novembre, déjà élevés, ont été révisés à la hausse à 3,1 %. L’inflation sous-jacente, hors énergie et produits alimentaires saisonniers n’a que légèrement accéléré, passant de 2 % à 2,2 % a/a. Allemagne - commerce extérieur (cvs) solde commercial (mds euros) août 15,6 sept 17,8 oct 17,0 18,2 À suivre la semaine prochaine… UEM - enquête dans l'industrie PMI indice PMI oct 51,5 nov 52,8 déc 52,8 UEM - enquête dans les services PMI oct 55,8 nov 54,1 déc 54,5 Nous attendons une stabilisation des enquêtes PMI dans l’industrie et les services en décembre. L’incertitude créée par la crise sur les marchés du crédit devrait en effet affecter la confiance des agents. Néanmoins, les indices devraient rester en zone d’expansion, l’activité en zone euro étant toujours bien orientée. Allemagne - enquête Ifo dans l'industrie indice Ifo situation actuelle situation future oct 103,9 109,6 98,6 nov 104,2 110,4 98,3 déc 103,5 109,0 98,0 Le rebond de l’indice IFO en novembre était en décalage avec l’évolution des autres enquêtes nationales, mais il reflétait aussi des chiffres de production industrielle moins mauvais qu’attendu. Nous attendons toutefois une correction sensible ce mois-ci. France - Enquête dans l'industrie (Insee) Indicateur synthétique France - Production industrielle Perspectives Hebdo Allemagne- enquête ZEW indice PMI À retenir aussi cette semaine… CPI (m/m, %) (a/a, %) CPI - sous-jacent (m/m, %) (a/a, %) Gaëlle MANSARD 01 43 23 66 02 gaelle.mansard@credit -agricole-sa.fr oct 108 nov 110 déc 110 Nous attendons une stabilisation de l'indicateur synthétique du climat des affaires dans l’industrie à 110 en décembre. Une mauvaise surprise est toutefois possible, du fait de l’intensification des facteurs de risque (pétrole, euro fort et ralentissement de la conjoncture mondiale). France - consommation en prod. manuf. La production industrielle a surpris à la hausse, à +2,1 % m/m en octobre. La production a bondi dans tous les secteurs. La forte progression sur le mois s’explique toutefois essentiellement par le redressement du secteur automobile (+6,9 % m/m). Une poursuite de cette tendance paraît toutefois peu probable. Les enquêtes de confiance dans l’industrie (PMI notamment) suggèrent en effet un ralentissement du climat des affaires en France et dans l’ensemble de la zone euro au cours des prochains mois. consommation (m/m,%) (a/a, %) sept -0,3 5,1 oct -1,1 2,7 nov 0,8 3,3 Nous anticipons un rebond de la consommation des ménages en produits manufacturés en novembre à 0,8 % m/m. Les facteurs de soutiens de la consommation restent en effet bien orientés. Semaine du 10 au 14 décembre 2007 9 Norvège et Japon Grégory CLAEYS 01 57 72 03 29 [email protected] Perspectives Hebdo Sandrine BOYADJIAN 01 43 23 65 42 [email protected] Norvège : la Norges Bank à contre courant Comme l’annonçait le Monetary Policy Report d’octobre dernier, la Norges Bank a procédé cette semaine à un nouveau resserrement monétaire de 25 pdb pour porter son taux directeur à 5,25 %. Le communiqué annonçant la hausse, montre que malgré la crise financière actuelle et son impact sur les marchés monétaires norvégiens (spread record entre le taux directeur et le NIBOR 3 mois de 116 pdb le 12 décembre), la Banque centrale a préféré mettre l’accent sur la vigueur de l’économie domestique (+1,9 % t/t pour le PIB au T3), les tensions sur le marché du travail (taux de chômage à 1,6 %) et la hausse à venir de l’inflation (1,5 % a/a en novembre contre -0,3 % en octobre). Au cours des prochains mois, elle devrait conserver un biais haussier mais les incertitudes pesant sur l’économie mondiale devraient la pousser à laisser inchangé son taux à 5,25 % tout au long de l’année 2008. % Norvège : taux courts interbancaires 6,00 5,50 5,00 4,50 4,00 3,50 janv 07 mars 07 mai 07 N ibor 3M Source : Bloomberg juil 07 sept 07 nov 07 taux directeur Japon : détérioration du climat des affaires En décembre, l'indice Tankan de confiance des grandes entreprises manufacturières a baissé de quatre points, à 19 contre 23 en septembre. Cette tendance devrait se poursuivre en mars 2008, l’indice de diffusion relatif aux perspectives à court terme continuant de se replier. Indice de diffusion Japon : Climat des affaires (Tankan) 40 40 20 20 0 0 -20 -20 -40 -40 -60 -60 92 93 94 95 96 97 98 99 00 01 02 03 04 05 06 07 Grandes entreprises-secteur manuf. premier semestre AF2007 et 113,79 pour le second), soit la perspective d’un yen qui demeurerait faible par rapport à celui actuellement observé et à celui que nous avons prévu (110 yen/dollar fin mars 2008). Cette prévision optimiste de la devise nippone par les entrepreneurs japonais introduit un risque baissier sur l’activité nippone en début d’année prochaine, en particulier pour les exportateurs. non manuf. Source : MOF, BoJ, CA S.A La confiance des chefs d’entreprise, tant dans l’industrie manufacturière que dans l’industrie non manufacturière, est affectée. Ceci s’explique en partie par le durcissement des normes d'octroi des permis de construire, depuis juin dernier, qui pèse sur l’activité nippone, tout particulièrement dans les secteurs des matériaux de construction et des produits liés au bois. La deuxième raison de ce moral en berne est la faiblesse de la demande intérieure. Et la troisième et dernière explication réside dans la détérioration des termes de l’échange due aux coûts très élevés des matières premières (pétrole notamment). En décembre, les chefs d’entreprise nippons font l’hypothèse d’un change à 116,07 yen/dollar pour l’année fiscale (AF) 2007 (avec 118,37 pour le En dépit d’un ralentissement de leurs profits causé par l’appréciation du yen, les chefs d’entreprise japonais des grandes entreprises sont restés optimistes concernant leurs perspectives d’investissement. Ils tablent sur une progression de 10,5 % a/a sur AF2007. Les turbulences sur les marchés financiers mondiaux – crise de liquidité – et le ralentissement américain pourraient toutefois conduire les grandes entreprises nippones à davantage de prudence et donc à réajuster à la baisse leurs projets d’investissement au début 2008. Pour leur part, les petites entreprises anticipent toujours une contraction de leurs dépenses (de -7,6 % a/a). Du côté de l’emploi, le marché reste tendu. Cette insuffisance de main-d’œuvre est le résultat des départs massifs en retraite de la génération du babyboom. Implications pour la politique monétaire : nous n’écartons pas la possibilité de voir la Banque du Japon (BoJ) attendre au delà de mars 2008 avant d’agir. En dépit de l’impatience de son gouverneur, la BoJ semble souhaiter que les incertitudes entourant la croissance et la déflation s’estompent quelque peu et qu’une accalmie sur les marchés financiers mondiaux se matérialise. A suivre donc le 20 décembre le conseil de politique monétaire et le rapport de la Banque centrale. Dans ce contexte, M. Mizuno votera-t-il encore une fois pour une hausse de taux ? Semaine du 10 au 14 décembre 2007 10 Pays Émergents Perspectives Hebdo Riadh EL-HAFDHI 01 57 72 33 35 [email protected] L’actualité de la semaine dans les pays émergents Une actualité chargée au niveau politique. Deux pays, le Kosovo et le Liban connaissent une période charnière pour leur futur. L’Union européenne s’interroge sur l’adhésion de la Turquie. En Russie, Vladimir Poutine soutient son premier vice-Premier ministre et allié politique, Dimitri Medvedev, ce qui devrait assurer à ce dernier la victoire aux élections. Au Liban, l’élection présidentielle est à nouveau reportée, cette fois au 17 décembre. Selon certaines sources libanaises, un accord entre majorité et opposition prosyrienne n’aurait probablement lieu qu’en 2008, peut-être au printemps, c’est du moins le spectre de l’enlisement qu’agite l’opposition pour faire pression sur le gouvernement et obtenir le maximum de concessions avant la tenue des élections. Cette semaine, le présumé successeur du général Souleiman (le candidat à la présidentielle) au poste de chef des armées, le général Al Hadj, a été assassiné. Le Kosovo, quant à lui, voit sa marche vers l'indépendance s’accélérer depuis lundi avec l’arrivée à échéance du délai fixé pour un règlement négocié sur l'avenir du Kosovo. Trois jours après la remise, par la troïka de médiateurs (Europe, Etats-Unis, Russie), d'un rapport aux Nations unies constatant l'échec de quatre mois de pourparlers. Les Kosovars albanais ont annoncé qu'ils allaient entamer des consultations avec leurs soutiens occidentaux pour leur demander officiellement de reconnaître leur proclamation d'indépendance. L'idée généralement admise est qu'elle pourrait avoir lieu à partir de la fin janvier. Les Etats-Unis, et la plupart des pays de l'Union européenne, devraient soutenir l'indépendance du territoire, à laquelle s'opposent farouchement la Serbie et son alliée russe, qui réclament la poursuite des négociations. En Russie, Vladimir Poutine a adoubé la candidature de son premier vice-Premier ministre, Dimitri Medvedev, à l'élection présidentielle de mars prochain. Cette annonce met fin à des mois de spéculations et propulse ce fidèle allié du chef du Kremlin en position idéale pour l'emporter. M. Medvedev a par ailleurs officiellement demandé à Poutine de devenir son Premier ministre. L'Union européenne a approuvé vendredi la création d'un « groupe de réflexion », voulu par Nicolas Sarkozy, pour réfléchir à l'avenir de l'Union européenne et, pour le président français, à la place qu'y occupera la Turquie. L’initiative devrait permettre, à terme, l'ouverture fin décembre de deux nouveaux chapitres de négociation avec Ankara. Ils s'ajouteront aux cinq chapitres déjà ouverts, sur un total de 35. Au niveau économique, il est question du peg dans le GCC, d’inflation en Chine et en Amérique du Sud, et de la croissance russe. Dans le GCC, la plupart des pays qui sont toujours « pégé » au dollar ont suivi la baisse du taux directeur de la Fed. Le Qatar a augmenté son taux de réserves obligatoires à 3,25 % (+0,50 pdb) Les E.A.U. ont baissé leur taux acheteur au jour le jour à 4,25 % (-0,25 pdb). L’Arabie Saoudite porte son taux de mise en pension à 4 % (-0,25 pdb) et le Bahreïn abaisse son taux sur les dépôts à une semaine de 0,25 pdb à 4 %. Concernant la question du peg au dollar, et suite au sommet de Doha, les pays du GCC ont décidé de garder secrètes les discussions sur le peg (et les divisions entre E.A.U. et Arabie Saoudite) afin de ne pas affoler les marchés. Si une réévaluation devait être décidée, elle se ferait d’une manière très graduelle, peut-être à l’image de ce qu’a décidé Bahreïn cette semaine. Selon la presse « quasi-officielle » locale, le Bahreïn s’apprêterait en effet à renoncer au peg au dollar et à aligner sa monnaie à un panier de devise. Toujours selon la même source, cela se fera sans aucun impact sur la valeur relative du dinar et la politique monétaire ne changera pas. Cette opération ferait en tout cas figure de test à petite échelle pour le GCC. Resserrement monétaire en Chine où la Banque centrale (PBOC) a annoncé la hausse du taux des réserves obligatoires à 14,5 % (+100 pdb).Cette mesure prend effet le 25 décembre. Notons que c’est la première fois depuis 2004 que la PBOC procède à une augmentation d’une telle ampleur. Par ailleurs, l’inflation continue de s’accélérer et les prix à la consommation ont connu une hausse de 6,9 % en novembre a/a (6,5 % en octobre). En Argentine, l’inflation a atteint 8,5 % a/a en novembre, mais de nombreux économistes privés l'estiment plutôt à 15 %. Au Brésil, selon le président de la Banque centrale, l'inflation devrait atteindre 4 % en 2007. En Bulgarie, l'inflation atteint 12,6 % a/a en novembre. En Russie, le PIB a augmenté de 7,6 % en rythme annuel au troisième trimestre, grâce au dynamisme de l'industrie manufacturière, de la construction et du commerce. Le PIB russe avait affiché une croissance de 7,9 % sur un an au premier trimestre 2007 et de 7,8 % au deuxième. Les statistiques tendent à montrer que la Russie est, pour l'instant, restée relativement abritée de l'assèchement du crédit qui a affecté nombre de marchés financiers internationaux ces derniers mois. Les économistes anticipent néanmoins un ralentissement de la croissance début 2008, en dépit du fait que le gouvernement russe prévoit d'investir 1 000 milliards de dollars (683 milliards d'euros) dans ses infrastructures au cours des dix prochaines années. Le ministère de l'Economie a relevé cette semaine sa prévision de croissance pour l'ensemble de 2007, la portant de 7,3 à 7,4 %. Il prévoit 6,6 % de croissance en 2008 et 6,3 % en 2009. Semaine du 10 au 14 décembre 2007 11 Calendrier des Statistiques Économiques Perspectives Hebdo Edition du 14 décembre 2007 Prochains indicateurs à suivre - Semaine du 17 au 21 décembre 2007 LUNDI MARDI MERCREDI JEUDI VENDREDI Source : Datastream, Prévisions des économistes de Crédit Agricole S.A. Direction des études économiques de Crédit Agricole S.A. Internet : http://www.credit-agricole.fr - Rubrique Kiosque Eco 75710 Paris cedex 15 - Fax : +33 (0)1 43 23 58 60 Abonnements : [email protected] Directeur de la publication et Rédacteur en chef : Jean-Paul Betbèze Réalisation et Secrétariat de rédaction : Sophie Bigot Cette publication reflète l’opinion du Crédit Agricole à la date de sa publication, sauf mention contraire (contributeurs extérieurs). Cette opinion est susceptible d’être modifiée à tout moment sans notification. Elle est réalisée à titre purement informatif. 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