transfrontalier hors société européenne et en l`absence de
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transfrontalier hors société européenne et en l`absence de
24 SEPT 12 Hebdomadaire Paris Surface approx. (cm²) : 713 N° de page : 28-29 91 BIS RUE DU CHERCHE MIDI 75006 PARIS - 01 53 63 55 55 Page 1/2 Le transfert de siège social transfrontalier hors société européenne et en l'absence de directive Dans l'attente dè la nouvelle directive sur le transfert transfrontalier de siège social actuellement en cours d'élaboration devant le Parlement européen1, le seul texte légal actuellement disponible en la matière est le règlement relatif à la société européenne, et plus précisément son article 8 qui définit2 la procédure à mettre en œuvre pour le transfert du siège social d'une société européenne depuis un Etat membre vers un autre Etat membre. H ors le cas de la société européenne, la Cour de justice des Communautés européennes (CJCE) a eu l'occasion de confirmer a plusieurs reprises la possibilité et même le droit, pour une société d'un Etat membre, de transférer son siège social dans un autre Etat membre, en vertu du principe de la liberté d'établissement (arrêts Daily Mail3 et Cartesio4) En réalité, pour sociétés, en particuAprès immatriculation de la certaines lier celles ayant leur siège social société au registre public à dans les pays de «common law», encore aujourd'hui l'étranger, et en justifiant de difficile,il estvoire impossible, de cette immatriculation, une procéder au transfert trans frontalier de leur siège social y requête doit être adressée compris à l'intérieur de l'Union au juge commis à la européenne S'agissant en particulier de la surveillance du Registre du France, rappelons que la loi commerce afin de procéder française prévoit, uniquement pour les sociétés anonymes5, à l'inscription du transfert la possibilité de transférer leur de siège vers l'étranger et siege social a letranger La doctrine considère au à la radiation de la société surplus que toute societe franau Registre du commerce en çaise peut décider de transférer son siège social a letranger si la France. decision est prise à l'unanimité des associes Cette position est également celle du Comité de coorFIDAL 3901663300506/GPP/OTO/3 Par Anne-Sophie Cornette de Saint-Cyr, avocat associé, Fidal dination du Registre du commerce et des sociétés qui a défini, par une délibération en date du 12 juin 1997, les modalités et formalités à accomplir lors d'un transfert d'une societe française de ou vers letranger. C'est dire que le transfert de siège depuis la France vers un pays a l'intérieur ou hors de la Communauté européenne, et y compris vers les pays de «common law», ne pose aucun problème de principe Ainsi, le greffe du tribunal de commerce de Paris a enregistré, au cours de ces dernieres annees, un grand nombre de transferts de sièges sociaux de societes françaises vers d'autres Etats membres (principalement la Grande Bretagne, le Luxembourg ou la Belgique) voire même hors communaute europeenne (Suisse notamment) Les societés étant alors radiées «par suite au transfert de leur siège social à l'étranger» De même, des immatriculations ont été effectuées par suite du transfert de siège de sociétés étrangères vers la France, à l'instar de nombre de societes luxembourgeoises devenues françaises, et dernièrement, fait plus exotique, d'une société des îles Bermudes La procédure de transfert de siège Le transfert de siège transfrontalier d'une société européenne est une procédure relativement complexe comprenant la rédaction et la publication d'un projet de transfert de siège, une decision de l'assemblée génerale extraordinaire des actionnaires, ainsi que le respect de délais au profit des actionnaires et des créanciers afin que ces derniers aient la possibilité d'examiner le projet de Eléments de recherche : FIDAL : cabinet d'avocats, toutes citations 24 SEPT 12 Hebdomadaire Paris Surface approx. (cm²) : 713 N° de page : 28-29 91 BIS RUE DU CHERCHE MIDI 75006 PARIS - 01 53 63 55 55 Page 2/2 transfert. La procédure prévoit également un délai ouvert aux créanciers non obligataires pour former opposition. A l'issue de ces procédures, un notaire doit au surplus intervenir à leffet d'effectuer un contrôle de légalité. Le transfert du siège social d'une société autre qu'une société européenne est, paradoxalement peut-être, bien plus simple. Cas du transfert d'une société Cette procédure est pl us simple que celle qui a été prévue pour la société européenne et comporte moins de risques de blocage (compte tenu notamment de l'absence de droit d'opposition des créanciers). étrangère vers la France 7. Résolution du Parlement européen du 2 février 2012 contenant des recommandations à la Commission sur une 14ème directive sur ie droit des Ainsi, dans le cas du transfert de siège social d'une société étrangère vers la France, les documents suivants devront être établis et produits au greffe du tribunal de commerce : - une attestation ou une opinion juridique émise par un conseil juridique du pays d'origine attestant que la loi dudit pays ne s'oppose pas au transfert de siège transfrontalier et qu'il n'entraînera ni perte de la personnalité morale ni création d'une personne morale nouvelle ; - la décision unanime des associés de la société décidant le principe du transfert de siège vers la France et sa «transformation» sous la forme d'une société de droit français avec adoption de nouveaux statuts sous cette forme, la conversion du capital social (le cas échéant), la nomination de nouveaux dirigeants, de commissaires aux comptes (le cas échéant), ainsi que l'octroi de pouvoirs pour réaliser les formalités d'immatriculation en France et prendre à bail des locaux en France pour y établir le nouveau siège social ; - une requête auprès du juge commis à la surveillance du Registre du commerce, demandant l'autorisation de procéder à l'inscription du transfert au Registre du commerce ; - en outre, les mêmes formalités que lors d'une constitution de société sont requises, à savoir publicité dans un journal d'annonces légales en France, lettres d'acceptation des commissaires aux comptes, pièces d'identités des nouveaux dirigeants en France pour la société, attestation de domiciliation pour les nouveaux locaux en France. A cet égard, nous signalons une exigence du greffe du tribunal de commerce qui nous semble pour statutaire capital social : en effet, par assimilation avec la procédure le moins inc n rue et ui c ncerne ia iibérati n du °8 i ° ° PrévU6 POUr k constitution de societés' U est requis de du 8 octobre 2011 relatif au statut de la société européenne ISE) 3. Arrêt Daily Mail and General Trust plc du 27 septembre 1988 4. Arrêt Cartesio du W décembre 2008 5. Article L225-97 du Code de Commerce, FIDAL 3901663300506/GPP/OTO/3 déposer les fonds correspondants au montant du capital social (le cas échéant converti en euros), sur un compte ouverl auprès d'une banque, laquelle délivre alors une attestation de dépôt des fonds. Ladite attestation doit être fournie à l'appui de la demande d'immatriculation de la société en France. Cependant, il ne s'agit pas ici, d'une constitution de société puisque la société existe depuis de nombreuses années à letranger, et le capital social n'existe plus, en espèces, dans les comptes de la société. Dans le cas d'un capital d'un montant élevé, il pourra être très difficile, voire impossible, de réunir la somme en espèces et de la déposer sur un compte bloqué durant plusieurs semaines (le temps de pouvoir justifier de l'immatriculation au registre du commerce en France). Aussi, cette exigence, qui ne nous paraît pas justifiée, compte tenu de la spécificité de lopération, pourra éventuellement bloquer, voire empêcher le transfert de siège social en France de certaines sociétés ; - par ailleurs, sont également produits à l'appui de la demande d'immatriculation des documents attestant de l'immatriculation effective de la société dans son pays dorigine et de l'accomplissement des formalités nécessaires à son transfert en France. Après dépôt du dossier complet au greffe du tribunal de commerce et autorisation du président du tribunal de commerce, il est procédé à l'immatriculation de la société au Registre du commerce français. Sur présentation de l'extrait Kbis de la société attestant de son immatriculation en France, le registre des sociétés du pays d'origine procédera alors à la radiation de la société. Cas du transfert d'une société française vers l'étranger Pour ce qui concerne le cas inverse, le processus juridique à mettre en œuvre sera déterminé principalement en fonction des exigences du pays d'arrivée dont il conviendra de s'assurer auprès d'un conseil local. Du point de vue français, seuls les documents suivants seront exigés : - décision unanime des associés de la société, décidant le principe du transfert de siège vers le pays de destination ; - publication du transfert dans un journal d'annonces légales. Après immatriculation de la société au registre public à letranger, et en justifiant de cette immatriculation, une requête doit être adressée au juge commis à la surveillance du Registre du commerce afin de procéder à l'inscription du transfert de siège vers letranger et à la radiation de la société au Registre du commerce en France. Même en l'absence de toute directive, le transfert de siège transfrontalier depuis ou vers la France, est donc possible et la procédure mise en place par les tribunaux a déjà fait ses preuves dans de nombreux cas. On peut curieusement même prétendre que cette procédure est plus simple que celle qui a été prévue pour la société européenne et comporte moins de risques de blocage (compte tenu notamment de l'absence de droit d'opposition des créanciers). La société européenne conserve malgré tout un intérêt certain pour la réalisation de transfert de sièges transfrontaliers de sociétés immatriculées dans les pays de «common law» qui ne reconnaissent pas à leurs sociétés ressortissantes le droit de transférer leur siège et de changer de nationalité. • Eléments de recherche : FIDAL : cabinet d'avocats, toutes citations