février 2016 : Hors série 12 à l`agglo - Magny-les
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février 2016 : Hors série 12 à l`agglo - Magny-les
❱ « AGGLO » RIME AVEC « INTERCO » La Communauté d’agglomération, appelée par facilité de langage « l’agglo », est un regroupement de communes reliées géographiquement, qui s’associent en vue de conduire dans la coopération des projets communs, dits intercommunaux, de développement urbain et d’aménagement du territoire. Une « agglo », c’est donc : - des frontières communes - des moyens transférés - un projet de vie partagé - un avenir à construire à plusieurs au sein d’une gouvernance intercommunale. Avec un objectif : mieux vivre ensemble. DE NOUVELLES COMPÉTENCES POURQUOI UN NOUVEAU PÉRIMÈTRE ? Avec l’arrivée de nouvelles villes dans son périmètre et l’application de la loi NOTRe (ci-dessous), l’agglomération doit repenser les compétences intercommunales avec toutes les communes entrantes, et les actions prioritaires qu’elle souhaite mener à l’avenir. C’est une nouvelle « interco » qu’il va falloir dessiner, à douze. Parce que la loi MAPTAM, dite de Modernisation de l’action publique territoriale et d’affirmation des métropoles, promulguée en janvier 2014, impose aux intercommunalités situées autour de Paris à avoir au moins 200 000 habitants en 2016. Dans le cadre de cette loi, le Préfet de la Région avait initialement proposé aux élus de Saint-Quentin-en-Yvelines de créer une intercommunalité comprenant 57 communes étendues sur les départements des Yvelines et de l’Essonne, soit 800 000 habitants ! Suite à leur opposition, la Commission régionale de coopération intercommunale (CRCI) a tranché, début 2015, en imposant un nouveau périmètre fixé à 12 communes, qui intègre Coignières, Les Clayes-sous-Bois, Maurepas, Plaisir et Villepreux. Une nouvelle intercommunalité qui n’est pas le choix initial des élus Magnycois. Ils s’étaient, en effet, prononcés majoritairement en faveur d’une agglomération davantage tournée vers le bassin de vie de Paris-Saclay. 7 COMPÉTENCES OBLIGATOIRES Aux six premières compétences déjà transférées à l’agglo, s’ajoute désormais la gestion des ordures ménagères. • Accueil des gens du voyage • Développement économique • Gestion des milieux aquatiques • Politique de la Ville et prévention des inondations • Équilibre social de l’habitat • Ordures ménagères • Aménagement du territoire ❱ DES COMPÉTENCES INTERCOMMUNALES À REDÉFINIR La Communauté d’agglomération exerce de plein droit, en lieu et place des communes, plusieurs compétences : certaines, fixées par la loi, sont obligatoires ; d’autres, optionnelles et facultatives, sont librement déterminées par la Communauté d’agglomération. Elle peut aussi définir des compétences qui sont « d’intérêt communautaire », afin d’élargir le champ d’intervention de la communauté. C’EST NOUVEAU : LES DÉCHETS PASSENT À L’AGGLO ! La loi NOTRe (Nouvelle organisation territoriale de la République), promulguée en août dernier, stipule que la gestion des ordures ménagères devient obligatoirement intercommunale, dès le 1er janvier 2016. Cela implique la collecte, le traitement et la valorisation des déchets ; ainsi que la gestion des déchetteries, dont celle de Magny-les-Hameaux. La déchetterie, située à Gomberville, et son personnel sortent donc du champ communal. C’est donc l’intercommunalité qui percevra désormais la Taxe d’enlèvement des ordures ménagères (TEOM) et assurera le paiement des prestataires et le salaire des agents. LA NOUVELLE CARTE DE L’AGGLO Fiche d’identité des douze communes qui constituent, depuis le 1er janvier 2016, Saint-Quentin-en-Yvelines. 1965 1968 25 000 habitants 1970 Création de l’Établissement public d’aménagement (EPA), installé à Buloyer. 1971 Conception du plan d’aménagement du Buisson par l’État. 1972 Naissance de la ville nouvelle avec le Syndicat communautaire d’aménagement de l’agglomération nouvelle (SCAAN) dans le cadre de l’Opération d’intérêt national (OIN). 11 communes intègrent le périmètre : Bois d’Arcy, Coignières, Élancourt, Guyancourt, La Verrière, Magnyles-Hameaux, Maurepas, Montigny-le-Bretonneux, Plaisir, Trappes, Voisins-le-Bretonneux. 1975 50 000 habitants 1980 95 000 habitants 1983 SQY passe à 7 : Bois d’Arcy, Coignières, Maurepas, Plaisir quittent la ville nouvelle (suite à la loi Rocard qui autorise les communes à quitter le périmètre). 1984 Le SAN (Syndicat d’agglomération nouvelle) remplace le SCAAN. 226 500 habitants 12 113 hectares 16 318 entreprises 140 430 emplois 2 900 commerces 17 000 étudiants 1 identité : Saint-Quentin-en-Yvelines (SQY) 9 927 habitants 1 040 hectares 516 entreprises 1 490 emplois LES CLAYESSOUS-BOIS 17 658 habitants 610 hectares 1 078 entreprises 4 594 emplois MONTIGNY-LE-BRETONNEUX PLAISIR 31 119 habitants 1 870 hectares 2 047 entreprises 14 310 emplois LES CLAYESSOUS-BOIS 33 680 habitants 1 071 hectares 2 935 entreprises 27 973 emplois VILLEPREUX 28 039 habitants 1 321 hectares 1 948 entreprises 40 345 emplois 26 488 habitants 924 hectares 1 461 entreprises 11 465 emplois VOISINS-LE-BRETONNEUX ÉLANCOURT MAUREPAS 18 907 habitants 830 hectares 1 264 entreprises 6 922 emplois COIGNIÈRES TRAPPES-ENYVELINES MAUREPAS COIGNIÈRES LA VERRIÈRE 1990 1999 La loi Chevènement simplifie et renforce les différentes formes d’Établissements publics de coopération intercommunale (EPCI) et crée les Communautés d’agglomérations. Pose de la première pierre de Nortel-Networks au parc d’activités du Bois des Roches. GUYANCOURT MAGNY-LES-HAMEAUX TRAPPES-EN-YVELINES 29 774 habitants 1 370 hectares 2 163 entreprises 17 554 emplois 5 962 habitants 214 hectares 264 entreprises 2 840 emplois 2000 143 000 habitants Inauguration du nouvel Hôtel de Ville de Magny-les-Hameaux (architecte : Philippe Madec). 2002 Fin des villes nouvelles en France (par un décret d’achèvement), donc dissolution de l’EPA. 9 061 habitants 1 672 hectares 611 entreprises 4 029 emplois 2004 Naissance de l’agglo : le SAN devient la Communauté d’agglomération de Saint-Quentin-enYvelines (Casqy). Inauguration de la Maison de l’environnement, des sciences et du développement durable. 2006 146 573 habitants 2010 La Casqy quitte définitivement son statut spécifique lié à la création de Villes nouvelles et entre dans le droit commun de l’intercommunalité. Les deux nouvelles communes (qui avaient quitté la ville nouvelle en 1983) Magny, double casquette Magny-les-Hameaux est la seule commune de cette grande intercommunalité à faire partie du Parc naturel régional de la Haute-Vallée de Chevreuse. Un atout pour la préservation de son cadre de vie. 2011 La Ryder Cup choisit SQY pour son édition 2018. 2014 Les villes historiques de Saint-Quentin-enYvelines (depuis 1972) Les trois communes appartenant jusqu’au 31 décembre 2015 à la Communauté de communes de l’Ouest parisien (CCOP). Un retour pour Plaisir qui avait quitté la ville nouvelle en 1983. MAGNY-LES-HAMEAUX LA VERRIÈRE Inauguration du Golf national 130 000 habitants MONTIGNYLEBRETONNEUX 11 470 habitants 361 hectares 988 entreprises 4 381 emplois VOISINS-LEBRETONNEUX 4 384 habitants 830 hectares 1 043 entreprises 4 527 emplois Sources : Insee, Observatoire de la Ville de Saint-Quentin-en-Yvelines Le nom reste le même : une décision prise par délibération par la majorité des communes. GUYANCOURT PLAISIR ÉLANCOURT L’AGGLO, TOUTE UNE HISTOIRE Pour faire face à l’explosion démographique et à la crise du logement de l’aprèsguerre, l’État s’engage dans une politique de réorganisation de la région parisienne avec la construction de centres urbains aux portes de Paris. Cinq villes nouvelles sont créées : Cergy-Pontoise, Evry, Saint-Quentin-en-Yvelines, Sénart et Marne-la-Vallée. L’AGGLO À 12, C’EST : VILLEPREUX Élection directe des conseillers communautaires lors des élections municipales (prévue par la réforme des collectivités dès 2010) : changement de majorité à la tête de l’agglomération. La loi MAPTAM (loi de Modernisation de l’action publique territoriale et d’affirmation des métropoles) redessine les contours des intercommunalités et renforce leurs compétences : elle oblige les « interco » situées autour de Paris à avoir au moins 200 000 habitants. 2016 L’agglo passe à 12 ! Au 1er janvier, la Casqy a fusionné avec la Communauté de communes de l’Ouest parisien (Les Clayes-sous-Bois, Plaisir, Villepreux) et a intégré les villes de Coignières et Maurepas (qui, comme Plaisir, reviennent dans le périmètre après l’avoir quitté en 1983). 226 500 habitants UN NOUVEL EXÉCUTIF 5 COMPÉTENCES OPTIONNELLES • Voirie • Équipements culturels et sportifs • Eau • Assainissement • Protection et mise en valeur du cadre de vie ! La nouvelle «agglo» a un an pour décider des compétences optionnelles. 14 COMPÉTENCES FACULTATIVES Parmi lesquelles : • Animation et politique de soutien au sport et à la culture • Actions sanitaires et sociales • Affaires scolaires et universitaires • Gestion des réseaux de distribution du gaz, de l’électricité • Propreté urbaine • Espaces verts ! Samedi 9 janvier, le conseil communautaire de Saint-Quentin-en-Yvelines s’est réuni pour installer le nouvel exécutif de l’agglomération à douze communes. Une nouvelle représentativité qui prive quatre communes des responsabilités à partager et donc de participation à l’intercommunalité. La nouvelle « agglo » a deux ans pour décider des compétences facultatives. COMMUNAUTAIRE, UNE QUESTION CLÉ DÉFENDRE LES INTÉRÊTS DES HABITANTS Tout au long de sa construction, Saint-Quentin-en-Yvelines a joué la carte de l’intercommunalité à fond. En plus de quarante ans, elle a réussi à mutualiser plus de 50 % des services aux habitants. Une intercommunalité de services publics que défend la municipalité. Directeur de publication : B. Houillon • Rédaction : E. Charle • Crédit photos : E. Charle, C. Lauté, Photothèque SQY/ JJKraemer • Conception & réalisation : • Impression : db Print 12 à l’agglo ! 3 QUESTIONS, 3 RÉPONSES À ❱ L’INTÉRÊT L’enjeu de la nouvelle agglomération est là car il faudra que les douze communes s’entendent sur la définition de cet intérêt communautaire et sur les critères qui déterminent une gestion intercommunale. La question se posera notamment pour la voirie, dont certaines dessertes pourraient redevenir communales ou passer intercommunales en fonction de leur usage. La municipalité sera également vigilante sur la définition des critères qui détermineront la gestion intercommunale ou non des équipements sportifs et culturels afin qu’aucune commune ne soit lésée. Une question cruciale à l’heure où les élus de la majorité de Saint-Quentinen-Yvelines ont d’ores et déjà annoncé (début 2015) la fermeture de la Maison de l’environnement et celle de la Maison de la Poésie, tout en baissant drastiquement les subventions (à hauteur de 33 %) aux équipements culturels communaux. HORS SÉRIE Février 2016 ❱ BERTRAND HOUILLON, Maire de Magny-les-Hameaux 75 CONSEILLERS : UN « ACCORD LOCAL » CONTROVERSÉ La loi prévoit, dans le cadre de l’élargissement, 64 délégués ce qui permettait une représentation équitable de l’ensemble des douze communes (proportionnelle au nombre des habitants). Elle laisse également la possibilité d’adopter un nombre différent (entre 42 et 80) si un accord était trouvé entre la majorité des communes. En décembre, l’exécutif de la Casqy a fait passer en force un « accord local » imposant 75 conseillers qui prive quatre communes (Guyancourt, La Verrière, Trappes et Magny-les-Hameaux) de pouvoir s’exprimer notamment sur l’intérêt communautaire ou les répartitions financières. Par ce jeu politicien de calcul, ces quatre communes ne pourront plus en effet faire valoir leur minorité (1/3 des voix + 1) sur les grandes décisions liées à l’intercommunalité (prises à la majorité des 2/3). L’enjeu est grave puisque les délégués auront à délibérer dans les mois à venir sur la définition de l’intérêt communautaire et la répartition financière entre les communes. Ces communes ont fait part à maintes reprises auprès du Président de la Casqy de leur souhait de trouver un accord local ne modifiant pas les équilibres sortis des urnes ou à défaut, d’appliquer la loi préconisant 64 délégués. En vain… À compter d’aujourd’hui, un tiers des villes, qui représentent 73 000 habitants, soit un tiers de la population saint-quentinoise, est donc exclu des décisions importantes liées à l’intercommunalité. LE NOUVEAU VISAGE DE L’AGGLO : UN EXÉCUTIF PARTISAN ET EXCLUANT Michel Laugier, Président de la nouvelle Communauté d’agglomération élargie à 12 communes, a choisi de s’entourer de 11 vice-présidents et de 5 conseillers communautaires délégués issus exclusivement des élus de 8 villes sur 12. Quatre communes, dont Magny-les-Hameaux, n’ont donc plus d’élus investis de pleines responsabilités pour participer aux choix à venir de la nouvelle intercommunalité. De fait, Magny-les-Hameaux perd sa vice-présidence (Bertrand Houillon avait jusque-là la délégation du service public des réseaux). LES INSTANCES DÉCISIONNELLES • Le Conseil communautaire dirige l’agglomération. Il est composé de 75 conseillers communautaires représentant les 12 communes, élus au suffrage universel direct lors des élections municipales d’avril 2014. C’était une nouveauté pour les communes de plus de 3 500 habitants, prévue par la réforme des collectivités territoriales de 2010. • Le bureau communautaire prépare les travaux du conseil communautaire et a délégation de pouvoir du conseil communautaire sur certains sujets. • Les commissions étudient et donnent leurs avis sur des dossiers divers. • Les conseillers communautaires de Magny-les-Hameaux sont : Bertrand Houillon, Christine Mercier et Aurore Bergé (opposition municipale). Depuis le 1er janvier 2016, cinq nouvelles communes ont rejoint la Communauté d’agglomération Saint-Quentin-en-Yvelines (SQY). Aujourd’hui à douze communes pour 226 500 habitants : c’est une nouvelle carte du territoire qui est née sur laquelle de nouveaux enjeux se dessinent. QUELLES SONT LES CONSÉQUENCES DE L’ÉLARGISSEMENT DU PÉRIMÈTRE ? L’arrivée de nouvelles communes implique de repenser les compétences intercommunales et de déterminer quels seront les équipements qui relèveront de la nouvelle intercommunalité : c’est une question qui se posera aux douze communes, qui devront définir, ensemble, les critères de ce qui sera intercommunal ou pas. Et à cet égard, nous agirons pour préserver l’équilibre qu’avait construit jusque-là Saint-Quentin-en-Yvelines entre un cadre de vie de qualité, une forte attractivité économique, un rayonnement culturel, un dynamisme universitaire et des équipements publics de qualité au service des habitants. Par ailleurs, la loi a attribué de nouvelles compétences à l’agglomération, notamment celle des ordures ménagères : la déchetterie située à Gomberville et son personnel sortent donc du champ communal. Mais je resterai extrêmement attentif au maintien du service rendu aux habitants. PENDANT QUARANTE ANS, LA SOLIDARITÉ INTERCOMMUNALE A ÉTÉ LE CIMENT DE L’AGGLOMÉRATION. LA DONNE A-T-ELLE CHANGÉ ? Une habitude de travailler ensemble basée sur le dialogue, la coopération, le partage des responsabilités et l’intérêt général existait entre les communes, de manière équitable pour tous et sur tout le territoire. Ce travail partenarial et collectif a été lourdement remis en cause, notamment lors du conseil d’installation de la nouvelle agglomération le 9 janvier dernier. En modifiant la représentation des villes au sein de l’intercommunalité pour des raisons obscures et partisanes, et par un détournement de l’esprit de la loi sur la coopération intercommunale, le nouvel exécutif vient de priver quatre communes, dont Magny-les-Hameaux, soit un tiers des villes comprenant 73 000 habitants, de toute voix au chapitre sur les décisions majeures et à ve- nir ! C’est une confiscation de la notion même de coopération intercommunale, un non-respect des élus du peuple et des citoyens, et une atteinte à la démocratie que je dénonce. J’ai toujours appelé et j’en appelle encore aujourd’hui à revenir à un partage des responsabilités dans un climat apaisé. COMMENT ALLEZ-VOUS DÉFENDRE LES INTÉRÊTS DES MAGNYCOIS ? Je serai extrêmement vigilant au maintien des services aux habitants. Et j’aurai à cœur de défendre leurs intérêts au sein de ce nouveau territoire. Cela consiste à s’assurer que les réseaux de transports se développent bien dans le cadre du Plan Local de déplacement déjà voté, que les programmes de logements validés se poursuivent, que les quartiers continuent de profiter de la position centrale de la médiathèque, de porter la voix de la Ville sur les décisions importantes par tous les moyens disponibles, d’autant qu’elle est éloignée du « centre » de Saint-Quentinen-Yvelines… Notre commune apporte des moyens, notamment financiers, à la coopération intercommunale : nous sommes donc en droit d’avoir notre mot à dire au sein de l’intercommunalité. Et je sais compter sur les habitants de notre commune pour faire entendre notre demande ! www.magny-les-hameaux.fr