lumières EXTÉRIEURES
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lumières EXTÉRIEURES
lumières EXTÉRIEURES Une invitati « L’ensemble du projet s’articule selon un tracé circulaire », soulignent des architectes Minh Liang et Karine Millet, tous deux originaires de Charente-Maritime, « orienté selon un axe est-ouest, pour décrire une longue promenade architecturale au parcours varié. » L’architecture, simple en apparence, mais finalement assez complexe, symbolise à la fois la légèreté et la transparence des matériaux, comme la serre aux orchidées, haute de 8 mètres pour accueillir des essences comme des palmiers ou des fougères arborescentes. Le projet, conçu sur l’alliance du métal, du verre et du bois, permet une grande souplesse d’aménagement. « Nous voulions donner au parc son aspect évolutif et modulable, 36 LUX n° 219 - Septembre/Octobre 2002 ROYAN Les Jardins du Monde baignent dans l’eau… et la lumière L on au voyage afin, d’une part, de pouvoir intégrer les extensions futures, et d’autre part, de bien délimiter les différents espaces sans casser l’unité de lieu. » Transparence, légèreté, que l’on retrouve à travers les matériaux mis en œuvre, les architectes se sont efforcés aussi de donner au bâtiment une dimension et une originalité qui renforcent l’identité de la ville de Royan, tout en s’intégrant “naturellement” dans le paysage des marais environnants. Les trois grandes voiles en tube d’acier galvanisé, éclairées la nuit, qui servent de brise-soleil à la serre, se gonflent comme une véritable invitation au voyage. On ne peut que souhaiter bon vent à ces jardins venus se greffer sur ces rivages de la côte de Beauté. Karine Millet, voie le jour et ouvre enfin ses portes. « Il faudra attendre encore quelques années pour que les arbres et les plantes atteignent leur taille adulte », explique encore Jean-Philippe Marcadé, « et plus longtemps pour certaines espèces que nous avons acquises, comme les oliviers de Toscane ou certains bonzaïs, qui sont séculaires » (l’un des bonsaïs daterait du début du XIXe siècle…). Fête foraine Le résultat est étonnant, le visiteur plongeant (en particulier dans la température et l’humidité tropicales de la serre, qui brigue le rang de plus grande serre d’orchidées en France) dans un univers totalement différent. Le but de ce parc de 7,5 hectares est, bien entendu, de « fixer davantage les touristes de passage et d’apporter une animation supplémentaire à ceux qui séjournent sur la côte de Beauté », commente-on au Parc floral, qui table sur 200 000 visiteurs par an. Mais la municipalité voulait un thème qui reste en cohérence avec l’environnement de la région. A l’eau et aux fleurs, il convenait donc d’ajouter la lumière. Sylvie Sieg (1), conceptrice-lumière, a été retenue avec le paysagiste et scénographe associé au projet des architectes. « Pour moi, ce projet était intéressant, je devais travailler à la fois sur le parc, le bâtiment et la muséographie », commente-t-elle. Sylvie Sieg a privilégié un éclairage discret, qui évoluera pour partie avec la croissance des essences. Pour éviter d’en faire un lieu trop froid, l’éclairage de la serre a été réchauffé par des éclairages bleu (sur la cascade) et orange (pour marquer l’entrée), tandis que les panneaux d’exposition sont soulignés par de la fibre optique. Il faut apprécier le jardin de la salle des bonsaïs, Sylvie Sieg ayant conçu son paysage lumineux de ce point d’obser- vation. Les bornes vertes (des “lucioles”), plantées sur les buttes près de l’eau, accompagnent le cheminement nocturne, tandis que des projecteurs verts donnent une couleur irréelle à l’herbe. « J’ai voulu créer une ambiance de fête foraine », précise encore la jeune femme. Pour l’heure le parc, qui sera ouvert presque toute l’année, ne propose pas encore de visite nocturne publique. Mais cela ne saurait tarder, le Ph. G. temps de se roder… (1) Voir également le portrait de Sylvie Sieg en page 7. les intervenants a serre tropicale aux orchidées, le pavillon des bonsaïs, le jardin japonais, la forêt inondée, le labyrinthe des brumes, le jardin toscan, la marina du marais… Tous ces noms poétiques et étranges cachent des univers bien réels, regroupés au cœur des Jardins du Monde, un tout nouveau lieu d’animation ouvert à Royan en juillet dernier et destiné à faire découvrir aux petits comme aux plus grands la diversité des jardins de notre planète. « Il s’agit au départ d’une idée du maire, Philippe Most, qui tenait absolument à créer pour la ville quelque chose qui fasse le lien entre l’océan et les marais, sur lesquels la ville de Royan s’est en partie développée », justifie Jean-Philippe Marcadé, directeur des Jardins du Monde. Il aura fallu sept ans de réflexion, d’études et de travaux pour que le bâtiment original, conçu par les architectes Minh Liang et Photos Philippe Godard Certains y verront une certaine conception de l’Eden. Mais ces Jardins du Monde, qui viennent d’ouvrir leurs portes à Royan, sont surtout le fruit d’un long travail en commun entre architectes, paysagiste et concepteur-lumière. Promenade… > Maître d’ouvrage : ville de Royan > Installation : services techniques de la ville > Conception : Minh Liang et Karine Millet (architecture), Sylvie Sieg (éclairage paysager) > Matériel : Thorn, Béga, LEC, Optectron, Meyer, Extérieur Vert. LUX n° 219 - Septembre/Octobre 2002 37