Analyse du generique Stella fiche prof

Stella, Sylvie Verheyde
Analyse du générique du film
Correction
Le cadre spatio-temporel
1) Combien de décors sont présentés dans ce générique ? Quels sont-ils ?
Le générique présente deux décors. Le premier semble être celui d’un bar (on y voit des
personnages qui fument, boivent, et jouent au billard). Le deuxième est situé à l’extérieur et
constitue un trajet en métro vers un collège.
2) Quelles différences peut-on noter entre eux ?
On note tout d’abord une opposition intérieur/extérieur. L’univers du bar est clos et enferme
les personnages, la lumière est artificielle (lumière des spots). Le deuxième se situe à l’air
libre, à la lumière naturelle. Le premier est placé sous le signe de l’immobilité puisque
l’espace reste le même tandis que le second fonctionne sur le mode de la mobilité puisque la
caméra suit le personnage pendant son trajet. Le trajet que la petite fille doit parcourir
souligne la distance géographique entre les deux espaces mais aussi la distance sociale :
Stella appartient à un milieu populaire et est scolarisée dans un collège huppé.
3) Quels sont les éléments (sonores et visuels) qui permettent de dater l’action ?
La chanson de Sheila « Love me Baby » situe d’emblée l’action dans les années 70. Le
costume de scène (paillettes et strass) choisi par Stella est lui aussi une référence au disco qui
avait alors le vent en poupe. Par ailleurs, les vêtements de Stella et des autres élèves nous
plongent dans l’univers des années 70 (chemises et blousons à carreaux).
Le personnage
4) Quel est le nom du personnage ? Comment cette information est-elle mise en
évidence ?
Le nom de Stella déjà annoncé sur l’affiche du film s’inscrit à la fin du générique alors que
l’image nous montre la jeune fille en gros plan. Le film prépare donc le spectateur à suivre ce
personnage éponyme et à s’identifier à lui.
5) Décrivez les tenues vestimentaires du personnage. Quelle vision cela donne t-il de
Stella ?
Stella est tout d’abord montrée en costume de scène, elle est fardée comme une grande
personne. Cela indique son désir de distinction et renvoie au milieu populaire auquel elle
appartient (engouement pour la variété, goût de la séduction même chez une petite fille). Par
ailleurs, le ballon de football et l’écharpe de supporters de Lens qu’elle emporte pour aller à
l’école sont autant d’indices de son milieu social que de son origine (on apprendra plus tard
que son père est un ch’timi).
6) Que fait le personnage ? Adopte t-il la même attitude dans les deux décors ?
La caméra qui filme Stella de très près dans le bar souligne son attitude suggestive pendant la
chorégraphie. Elle est en mouvement et semble à l’aise. Au contraire, Stella est immobile
pendant son trajet vers l’école : elle semble mal à l’aise dans cet univers, qui ne lui réserve
pas beaucoup de place. Encore une fois, la caméra la filme de très près, mais pour montrer
son malaise dans un monde dont elle ne connaît pas les codes.
7) Observez le regard de Stella. Vers qui se dirige t-il ?
Le spectateur ne peut qu’être interpellé par ce regard qui semble s’adresser directement à lui
(regard caméra). En réalité, et cela nous est indiqué furtivement par des plans rapides, Stella
regarde les clients du bar. Mais cette donnée arrive suffisamment tardivement pour nous
troubler et instaurer un lien privilégié avec le personnage principal.
Le découpage du générique et le travail de l’image
8) Où la caméra se place t-elle par rapport au personnage ? Quelle impression cela donne
t-il au spectateur ?
La caméra se met à la hauteur de Stella, dans son regard. Et lorsqu’elle nous montre Stella,
c’est très souvent en gros plans comme pour nous faire entrer dans sa tête. Ce procédé
permet de partager les émotions du personnage et d’insister sur sa solitude. Le spectateur
voit comme elle et en même temps qu’elle. Ainsi, la dernière image du générique qui montre
le lycée Jean de La Fontaine adopte une contre-plongée,en une vision subjective, tel que le
voit Stella le jour de la rentrée scolaire.
9) Comment le générique est-il structuré ? Quel est le contraste ainsi souligné ?
Un montage parallèle montre en alternance Stella dansant sur la chanson de Sheila « Love
me baby » et le parcours en métro qu’elle effectue en métro pour se rendre au collège. Le
passage chorégraphié met en valeur le rêve de Stella et s’oppose à la réalité difficile qu’elle
vit tous les jours lorsqu’elle se rend à l’école. Ce montage parallèle met donc en valeur le
contraste entre deux mondes.
10) Peut-on noter des effets visuels particuliers ? Lesquels ? Pourquoi la réalisatrice a-telle fait ce choix à votre avis ?
L’utilisation du ralenti qui crée un décalage entre le son et l’image et le brouillard sur le
visage de Stella donnent l’impression de visions oniriques. On est dans le domaine du rêve,
sans doute celui de Stella qui aspire à une autre vie. Le brouillard sur son visage indique
également un flottement, celui d’une petite fille qui se cherche et doit trouver sa voie.
La position du spectateur
11) Comment peut-on définir la relation du spectateur par rapport au personnage ?
Les gros plans systématiques sur Stella invitent le spectateur au phénomène d’identification.
Le regard caméra un peu troublant dès les premières images instaure un rapport très étroit
entre Stella et le spectateur, même si ce regard est en fait destiné aux personnages qui se
trouvent dans le bar. Les quelques images qui nous montrent la jeune fille de dos dans le bar
s’apparentent à un regard subjectif : le film aura donc comme principe d’épouser le regard
de Stella.
12) Comment imaginez-vous la suite du film ? Que va-t-il nous raconter ?
On peut s’attendre, à la lumière de ce générique, à suivre la difficile trajectoire du
personnage principal, Stella qui va devoir s’intégrer à un milieu qu’elle ne connaît pas.