23 juin. Sainte Audrey ou Edeltrude ou encore Etheldrède, reine

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23 juin. Sainte Audrey ou Edeltrude ou encore Etheldrède, reine
23 juin.
Sainte Audrey ou Edeltrude ou encore Etheldrède,
reine, vierge et abbesse d'Ely. 679.
Pape : Saint Agathon. Roi d'Est-Anglie : Ealdwulf. Roi de Northumbrie : Egfrid.
" A présent, Etheldred brille sur nos jours,
Répandant la lumière de la grâce sur toutes nos routes.
Née d'une noble et royale lignée,
Elle apporte du Christ son Roi une meilleure vie."
Bède le vénérable.
" Ô homme, quels fruits attends-tu dans un monde dont le fruit est la ruine, dont la fin
est la mort ?"
Saint Bernard. Lib. Med, c. 17.
Pour ses amis et sa famille, cette autrefois célèbre sainte femme Anglo-Saxone était
Etheldred. Son nom en Vieil Anglais était " Aethelthryth ", signifiant " noble force ",
qui prendra la forme par la suite d'Etheldred puis d'Audrey. Baptisée par saint Félix,
l'Apôtre de l'Est-Anglie, c'est aussi lui qui l'instruira dans la Foi. Pour le pauvre
peulple, elle était Audrey ou Audry, et le terme " clinquant " vint à l'origine des colliers
bon marchés vendus lors des fêtes de sainte Audrey et qui qu'on croyait à même de
guérir les maladies du cou et de la gorge. Ceci parce qu'Etheldred avait eu à souffrir
d'un cancer du cou, qu'elle attribua à une punition divine pour avoir eu un jour la
vanité de porter un riche collier. Elle eut une énorme tumeur à son cou quand elle
mourrut, mais selon saint Bède, quand sa soeur sainte Sexburge fit ouvrir sa tombe,
on
trouva
son
corps
incorrompu
et
la
tumeur
avait
guéri.
Etheldred était une femme de noble naissance, fille du roi Anna d'Est Anglie, et soeur
des saints Sexburge, Ethelburge, Erconwald, et Withburge. Elle naquit à une époque
où les religieux étaient incompris dans leur désir d'une conversion complète de leurs
vies pour Dieu. Pour Etheldred, la prière, la Sainte Communion et les oeuvres de
miséricorde étaient des parties essentielles de sa Foi en Jésus-Christ. Depuis sa
jeunesse, elle s'était dévouée à la piété, la pûreté et l'humilité. Bien qu'elle sembla
destinée à la vie du cloître, à deux reprises, sainte Etheldred sera mariée et libérée
de ces liens non-souhaités.
Bannière de procession de sainte Audrey.
Cathédrale d'Ely. Angleterre. XVIIIe.
A l'âge de 14 ans, Etheldred fut mariée à Tonbert. Parfois certains saints avaient à
fuir un mariage quand ils se sentaient voués à la vie religieuse, mais Etheldred fit
confiance à Dieu. Elle accepta calmement le mariage, et trouva que Tonbert était
aussi dévot qu'elle, et fut heureux qu'ils puissent vivre dans la continence. Après 3
(ou 5) années ensemble, Tonbert mourrut.
Durant un certain temps, elle profita d'une vie solitaire sur l'île d'Ely, qui avait été une
partie de sa dot, mais par raison d'Etat, elle fut à nouveau mariée. Son second mari,
Egfrid, fils du roi Oswy de Northumbrie, était encore enfant à l'époque. Etheldred,
bien qu'étant elle-même encore jeune, le traitta comme son fils ou frère, plutôt que
comme un époux. Elle lui enseigna le catéchisme et dirigea sa croissance spirituelle,
essayant clairement de le préparer à accepter un mariage de continence.
Détail d'une fresque. Cathédrale d'Ely. Angleterre. XVIe.
Mais après 12 ans de relations, Egfrid, devenu adulte, tenta d'en faire sa femme
dans les faits autant que dans le nom. Ceci alarma Etheldred, qui chercha alors le
conseil de l'archévêque saint Wilfrid d'York. Il la libéra de son mariage et lui conseilla
de se retirer dans l'abbaye Bénédictine de Coldingham. Enfin, elle pouvait accomplir
les désirs de son coeur. Elle prit le voile à Coldingham sous sainte Ebba.
Au début, Egfrid tenta de persuader Wilfrid d'ordonner à sa femme de revenir auprès
de lui, mais sans succès. En 672, elle fonda le double monastère, où se trouve à
présent la cathédrale d'Ely, et elle le gouverna comme abbesse. Egfrid envoya des
hommes d'armes à Ely pour tenter de la forcer à revenir, mais l'expédition fut sans
succès.
Scènes de la vie de sainte Audrey. Robart Pigott. XVIe.
Après avoir fondé Ely, Etheldred cessa de porter des fins vêtements de lin et ne
porta plus que des vêtements de laine. Sauf à Pâques, Pentecôte et Epiphanie, elle
ne se lavait que dans l'eau froide. A moins d'être malade ou aux grandes fêtes
d'Eglise, sinon elle se contentait d'un repas par jour. Elle priait pour ceux ne pouvant
plus prier, et veillait souvent à l'église de minuit jusqu'à l'aube. Sept ans après la
fondation de l'abbaye d'Ely, elle mourrut de la peste.
Saint Bède écrivit une longue hymne à la louange d'Etheldred qui, à voir le nombre
d'églises et de calendriers comportant son nom, dû avoir été la plus vénérée de
toutes les saintes femmes Anglo-Saxonnes. Ceci est en partie dû aux innombrables
miracles qui résultèrent de son intercession, qui fit d'Ely un important lieu de
pélerinage (Attwater, Bénédictins, Bentley, Encyclopaedia).
Scènes de la vie de sainte Audrey. Robart Pigott. XVIe.
Dans l'art, sainte Etheldred est couronnée, tenant une crosse, un livre, et un bâton
bourgeonnant. Elle peut parfois être représentée :
- assoupie sous un arbre en fleurs ;
- avec un livre et un lys ;
- avec une fontaine jaillissant à ses pieds ;
- avec le démon qui la fuit.
Cathédrale de la Très Sainte et Indivisible Trinité.
Ely. Est-Anglie. Royaume d'Angleterre.