Roberto Alagna

Transcription

Roberto Alagna
Le Casino De Paris célèbre la variété italienne du 14 au 20 mai
Viva Italia ! Belle initiative que celle du Casino de Paris que de mettre à l’honneur la variété
italienne du 14 au 20 mai. Ainsi, chaque soir, vous pourrez découvrir le concert d’un des
artistes italiens parmi lesquels Umberto Tozzi, Marco Masini, Anna Tatangelo, Gigi
D’Alessio. À cette occasion, le restaurant du Casino de Paris, le Perroquet, situé au
premier étage, se met également aux couleurs de l’Italie en proposant un menu
uniquement transalpin. Bon plan : des tarifs promotionnels sont organisés à partir de
deux concerts. Retour d’Umberto Tozzi, célèbre pour Ti Amo, une de ses chansons les
plus connues, avant Tu en 1978 et Gloria en 1979. Moins connue, en France mais trés
connue en Italie, Anna Tatangelo est née à Sora, entre Rome et Naples, on la considère
déjà comme une des chanteuses la plus estimée en Italie. Enfin, Gigi d’Alessio est auteur,
compositeur et interprète et compte aujourd’hui 16 albums à son actif. Des Festivals de
SanRemo en passant par des tournées mondiales (il a réuni deux millions de spectateurs
lors de sa dernière tournée), Gigi d’Alessio a fait son premier Olympia en octobre 2007
avec un duo avec Lara Fabian : Un cuore malato.
Où ? Au Casino de Paris - 16, rue de Clichy - Paris 9e.
Jours de représentations : Umberto Tozzi les samedi 16 Mai à 20h et dimanche
17 Mai à 15h30 - Marco Masani : lundi 18 Mai à 20h - Anna Tatangelo le mardi
19 Mai à 20h - Gigi d’Alessio le mercredi 20 Mai à 20h00
INTERVIEW
INTERVIEW
Gigi d’Alessio
Le crooner italien dont le timbre de voix n’est
pas sans rappeler le son des ruelles
napolitaines et qui remplit des “Bercy” à
foison en Italie, sera en concert au Casino de
Paris le 20 mai, fort de son précédent
succès avec Lara Fabian, “Un cuore malato”.
! Propos recueillis par D. PARRAVANO
Roberto Alagna
NUMÉRO
SPÉCIAL
ITALIE ! Roberto Alagna a poussé dans le monde lyrique comme une graine de star née
d’un conte de fées. Un miracle à l’italienne. Né à Clichy-sous-Bois d’un maçon émigré italien, il est
devenu le chanteur d’opéra le plus adulé de sa génération, en ayant ressuscité le mythe du ténor
latin, du chant solaire. ! Propos recueillis par Dominique PARRAVANO
Gigi, les Français ne vous connaissent qu’à travers votre duo avec
Lara Fabian, “Un cuore malato”. Alors, racontez-nous votre parcours car vous êtes une grande star en Italie !
C’est gentil ! Je suis né à Napoli en Italie que je quitte à 4 ans pour
suivre mon père immigré au Venezuela. C’est mon papa qui, en me
faisant cadeau à Caracacas d’un accordéon, m’offrit mon premier
contact avec la musique. Puis, à 12 ans, je me suis inscrit au Conservatoire de San Pietro, à Magella di Napoli. Il y a 15 ans, j’ai sorti mon
premier album Lasciatemi Cantare et depuis le succès ne m’a jamais
fait défaut et je fais des tournées à travers le monde (Europe, Canada,
USA, Australie…).
Sauf en France car vous avez fait trés peu de concerts !
Et oui ! Cela paraît incroyable mais je n’ai jamais fait de concert en
France avant octobre 2007 car cela ne s’est pas présenté. Je n’avais
pas le disque adéquat je pense.
Et, vous n’avez pas commencé par la petite porte car vous avez
fait l’Olympia et maintenant le Casino de Paris !
Oui, j’ai été alors très ému surtout que l’on m’a dit que des immenses
artistes s’y sont produit. J’étais aussi intimidé que lorsque j’ai fait mon
premier concert en Italie. Mon concert a même été retransmis en
direct en Italie.
Vous connaissez la France et la chanson Française ?
Oui, un peu. J’aime Paris. Je connais Patrick Bruel, Johnny Hallyday
et d’autres monstres sacrés comme Piaf ou Aznavour. J’ai beaucoup
de respect et de considération pour votre musique car au moins en
radio vous respectez une certaine parité entre le temps d’antenne que
vous consacrez à la chanson Française et à celle des autres pays alors
que ce n’est vraiment pas le cas en Italie ; raison pour laquelle nous
connaissons très peu votre musique.
Vous avez fait un duo avec Lara Fabian que vous avez invité sur
scène avec vous. Comment l’avez-vous rencontré ?
Elle m’a vu sur scène avec son père au Forest national de Bruxelles et
son père lui a dit : “si tu veux réussir en Italie et être connu là-bas, il
faut que tu fasses un duo avec Gigi d’Alessio”. Et, tout est parti de là.
On me l’a présenté et j’avais cette chanson : “Un cuore malato” sur
laquelle nous avons travaillé pour sa traduction franco-italienne et cela
a fait mouche et j’avoue que cela nous a bien réussi. Il y a une vraie
osmose humaine et artistique entre nous.
Et vos autres projets en France ?
Faire connaître ma musique plus que jamais chez vous un peu
partout.
ALBUM
Eros Ramazzotti, Parla Con Me
Quatre ans apres Calma Apparente, son précédent
album studio, vendu à plus de trois millions
d’exemplaires dans le monde et deux ans après
son best of E², vendu à plus de 2 500 000
exemplaires, Eros Ramazzotti nous présente
son nouveau single Parla Con Me qui précédera
la sortie mondiale de son nouvel album qui
sera dans les bacs le 25 mai prochain et qui
s’intitulera Ali E Radici. L’artiste Italien qui est
numéro 1 dans le monde depuis 25 ans sera
en tournée mondiale, qui passera par la
France au début de l’année prochaine.
Votre disque de chansons siciliennes a été un
énorme succès. Est-ce que c’est votre disque
le plus personnel dans la mesure où il rend
hommage à vos racines ?
Tout à fait. Il représente toutes les facettes
de mon caractère : la joie, le sang, les larmes,
le plaisir, l’amour de la terre, des entrailles
et la nostalgie. C’est le disque qui me ressemble
le plus. Je me suis soudain senti Sicilien
en enregistrant ce disque, comme je m’étais
soudain senti Français en chantant La
Marseillaise. C’est le disque d’un fils de Siciliens
cherchant ses racines et les revendiquant.
Je vais le chanter jusqu’à la fin de mes jours.
Il va devenir mon image. Je ne renie pas mon
premier amour, l’opéra, mais je voudrais que,
désormais, quand on pense à Roberto Alagna,
on pense aussi à ces chansons siciliennes qui
sont en moi.
Comment s’est opéré le choix des chansons ?
Le répertoire est vaste alors il a fallu faire
un choix par style, par thème, par affinités
sélectives et subjectives également.
Des chansons qui traitent souvent des mêmes
thèmes : l’amour de la terre et l’exil...
Tout à fait. À l’époque, l’exil était encore proche
et récent dans les mémoires. Et il n’y avait pas
de télé pour voir l’Italie et entendre la langue.
Mes parents et leurs amis n’entendaient parler
sicilien que quand ils étaient ensemble. Chanter
est tout ce qu’ils avaient pour se raccorder au
pays, à leur terre natale. D’où l’importance, pour
ces Siciliens de France, d’un répertoire populaire
dont une bonne partie parle, justement, de la
terre aimée et de l’exil.
Pourquoi avoir attendu autant de temps pour
le faire ?
Parce que j’ai travaillé l’opéra. Je n’y ai plus
pensé mais, quand on vieillit, on revient aux
racines. J’ai essayé une, deux puis trois
chansons. Et, je me suis rendu compte
qu’il y avait là un grand répertoire.
Un grand répertoire ignoré par rapport aux
grands airs napolitains sur lesquels toutes
les voix d’opéra se sont enivrées...
C’est vrai et pourtant il est riche et dense.
Jamais un chanteur classique ou même un
chanteur de variétés ne s’était intéressé à ce
répertoire. La Sicile n’a pas été aussi comblée
que Naples par la gloire musicale. Toutes les
voix d’opéra, et même ElvisPresley, se sont
nourries à la source du répertoire napolitain.
La richesse du répertoire sicilien a été sousestimée. J’ai l’impression qu’on ne connait que
la tarentelle en costume folklorique, avec le
tambourin et la guimbarde. Pourtant, la chanson
sicilienne est très belle, très noble et éclectique,
compte tenu de sa position stratégique insulaire
par laquelle sont passés les Phéniciens,
les Grecs, les Carthaginois, les Romains,
les Normands... Dans la musique sicilienne,
on entend des influences grecques, espagnoles,
arabes ou françaises...
Ces musiques faisaient-elles partie de votre
quotidien quand vous étiez enfant ? Car on
sait la place du chant et son importance
dans les familles italiennes...
Bien sûr ! Elles ont bercé ma jeunesse.
Le chant, dans une famille sicilienne,
c’est quelque chose d’ancestral et de viscéral.
On chante comme on respire. Mon père,
mes oncles chantaient du matin au soir tandis
que moi, on me regardait un peu de travers,
parce que j’étais le plus timide.
Quand vous êtes-vous rendu compte de la
singularité de votre voix ?
Quand, à 12 ou 13 ans, j’ai appris la guitare
pour accompagner mon père, j’ai commencé à
chanter. On m’aurait alors bien bâillonné !
Jusqu’à 23 ans, je chantais chaque soir dans
les boîtes. Deux guitaristes sud-américains
m’accompagnaient et ils m’ont dit un soir qu’il y
avait quelque chose qui n’allait pas dans ma
voix. Ils m’ont envoyé chez un vieux professeur,
qui faisait travailler les artistes de cabaret et j’ai
cru qu’il se moquait de moi quand il s’est écrié
très ému que j’étais ténor ! On a commencé à
travailler ensemble, sans partition, une sorte de
chant “sauvage” à travers tout ce qui nous
passait dans l’oreille, sans parler de technique,
de style, d’exercices !
Il y a vingt ans, vous avez gagné le premier
prix du concours Luciano Pavarotti à
Philadelphie. Vous avez fait vos débuts dans
La Traviata avec le Glyndebourne Touring
Opera, avez incarné Rodolfo dans La Bohème
de Puccini, un rôle qui vous a fait devenir très
populaire. Un autre rôle s’avèra important
pour la suite de votre carrière, celui de
Roméo et Juliette, où vous avez reçu
le prestigieux Lawrence Olivier Award...
Quel regard portez-vous sur votre carrière ?
J’ai réalisé mon rêve. Je fais ce que j’aime.
Cela me remplit de bonheur. Je suis heureux.
Je le suis d’autant plus par rapport à ma famille
et mes origines sociales. Mon père était maçon.
Il a travaillé à l’Elysée en tant qu’ouvrier et après
de voir son fils s’y rendre l’a touché.
Qu’est-ce qui vous a poussé à quitter
le milieu de la variété ?
J’ai enregistré un disque de chansons et je me
suis rendu compte que ce monde-là ne me
convenait pas et que celui de l’opéra me
permettrait de chanter sans micro, avec des
musiciens. J’ai donc bifurqué. Je n’avais pas
beaucoup de moyens et je me suis présenté
au concours de la vocation que j’ai gagné et
je n’ai jamais reçu la bourse parce que je ne
sortais d’aucun conservatoire !
Vous vous vantez de n’être pas un produit de
conservatoire. Comment avez-vous dompté
votre voix ? Vous vous êtes forgé votre propre
technique en observant les autres ?
Les écoles de chant ne sont pas inutiles.
Certains ont besoin d’être guidés, mais d’autres
trouvent seuls en observant. Prenez le cas de
Caruso, de Del Monaco... Moi, j’enregistrais ma
voix et je comparais le même air chez Gedda,
Gigli... inlassablement, jusqu’à ce que je
comprenne et que je le réalise. Ça peut être
dangereux, parce que vous pouvez devenir une
copie conforme. Il faut rester très vigilants dans
l’autocritique. Je me suis forgé ma propre
technique. Il est fondamental de se connaître
tout en observant les autres.
Toutefois, on ne maîtrise pas le miracle.
Sur scène, vous paraissez effectivement
maître de tous les paramètres du chant...
C’est ce que je souhaite. La vraie et bonne
technique est celle qui disparaît lors du concert
et qui, quoi que vous chantiez, permet de faire
croire que le rôle vous convient parfaitement
et vous habite viscéralement.
Vous avez très tôt quitté le milieu de la variété
alors que vous y refaites régulièrement des
incursions en reprenant les airs de Luis
Mariano, en chantant La Marseillaise devant
la tribune d’honneur à l’occasion du 14 juillet,
en chantant au Grand Rex avec Michel
Delpech... Est-ce pour rompre avec le côté
puriste et condescendant du milieu de l’art
lyrique ?
J’aime viscéralement la musique, les musiques.
Je ne m’interdis rien. J’aime les œuvres à tiroirs,
pluridisciplinaires, explorer d’autres genres
musicaux. Je ne me réclame pas d’un seul genre
musical. La musique transcende les frontières.
Je ne veux pas que l’on m’encage dans une case
quelconque. Je suis et je veux être le Don Juan
de l’interprétation de toutes les musiques.
Vous êtes énormément sollicité aux quatre
coins du monde. Vous semblez si simple
et humble. Vous gardez les pieds sur terre ?
Il faut garder les pieds sur terre. Je sais
d’où je viens et je m’en souviens. La gloire, c’est
de la fumée éphémère. On me dit exceptionnel
aujourd’hui, et puis demain, on épinglera l’une
ou l’autre de mes conneries... Il faut rester lucide
et humble.
Où ? Théâtre des Champs-Élysées
15 Avenue Montaigne - Paris 8e.
Quand ? Le 15 juin 2009 à 20h.

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