Le recueil d`informations

Transcription

Le recueil d`informations
N° 31 - octobre 2004
La Lettre du CEDIP
Le recueil
d’informations
FICHE TECHNIQUE
Les Fondamentaux
du recueil d’informations
Chantiers
Dans le recueil de données, la réflexion
précède l’action.
Exemple de l’évaluation du processus
de mise en œuvre de la formation
au SSBA-SO............................................... p. 2
Utilisation de questionnaires via internet.
L’exemple de l’étude sur le
positionnement des SA dans les
Services....................................................... p. 3
Exemple de l’évaluation de la formation
initiale et continue du ministère....................p. 3-4
Un recueil de données « pluriel ».
Exemple de l’évaluation de la formation des
contrôleurs des transports
terrestres..................................................... p. 4
Intérêt et modalités de mise en œuvre
d’une étude « documentaire » : l’exemple
de l’évaluation de la formation initiale et
continue..................................................... p. 5
Editorial
Une pratique professionnelle indispensable
Le cadre institutionnel et l’organisation territoriale dans lesquels s’élabore la politique et s’effectuent les missions de notre ministère sont en
pleine mutation du fait des lois de décentralisation et d’orientation des
finances de l’État.
A cette occasion certaines pratiques professionnelles deviennent prépondérantes, en particulier en matière de diagnostic, de négociation,
médiation, communication et donc de consultation des acteurs et des
différents partenaires.
La mise en œuvre de ces démarches de concertation nécessite la mobilisation de compétences spécifiques parmi lesquelles :
• l’identification des problèmes posés, des objectifs à atteindre et des
questionnements qui en découlent (lisibles, opérationnels) ;
• la maîtrise des techniques de recueil d’informations, du choix du mode
de consultation, (analyse documentaire, sondages, questionnaires,
enquêtes téléphoniques, entretiens de face à face, …) à l’analyse du
contenu des réponses en passant par la définition d’échantillons représentatifs ;
• le choix d’une démarche de communication permettant de promouvoir,
à l’occasion de tout recueil d’informations ou de restitution des résultats, un dialogue de qualité avec les acteurs concernés.
L’ambition de ce numéro d’« En Lignes » est de vous proposer :
- une réflexion sur les différents modes de recueil disponibles et les
principales modalités de leur mise en œuvre (Fiche Technique) ;
- quelques exemples pratiques d’enquêtes et d’utilisation des résultats
au travers de projets récents menés par le CEDIP ;
- une réflexion sur l’utilisation de logiciels de conception et d’administration de questionnaires ;
- une bibliographie succincte sur les principales méthodes et outils permettant le recueil d’informations.
Notes de réflexion
Les logiciels de conception et
d’administration de questionnaires...........p. 6-7
Quelques références........................ p. 8
Les études de marchés
L’enquête et ses méthodes : l’entretien
L’enquête et ses méthodes : le
questionnaire
Méthodologie du recueil d’informations
Un recueil d’informations n’est pas obligatoirement une démarche
lourde, complexe et du ressort des seuls spécialistes. Tout recueil
d’informations nécessite une adaptation des méthodes et outils utilisés au contexte et aux objectifs visés.
■ Norbert Casas - CEDIP
En lignes
N° 31 - octobre 2004 - page 1
Chantiers
Dans le recueil de données, la réflexion précède l’action.
Exemple de l’évaluation du processus de mise en œuvre de la formation au SSBA-SO
L
• recueillir des informations est « chronophage » pour ceux qui conçoivent les questionnaires et grilles d’entretien et en exploitent les résultats, mais aussi pour ceux qui
fournissent ces informations.
• Le fil conducteur du questionnement initial : les grilles de recueil et questionnaires
sont construits à partir du questionnement
de l’évaluation. C’est seulement une fois
que l’on a défini précisément ce que l’on
cherche à évaluer (les « critères » de l’évaluation) et que l’on a précisé avec quelles
informations on évalue (les « indicateurs »)
que l’on peut rédiger les supports (grilles et
questionnaires) du recueil d’informations.
Dans le cas présent, ce sont 6 critères qui
sont évalués avec 26 indicateurs.
Pour ces deux raisons, il importe donc de bien
délimiter le périmètre de l’évaluation afin de
recueillir toute l’information utile, mais seulement l’information utile.
Si l’économie de moyens (toute l’information utile, mais seulement l’information
utile) au service du recueil de données est
nécessaire, elle n’est pas suffisante.
Le Service spécial des bases aériennes du
sud-ouest (SSBA-SO) a demandé au CEDIP
d’évaluer les processus qui conduisent au
montage, au suivi et à l’évaluation des actions
de formation commandées par le service.
En effet, il importe que les constats et préconisations issus de l’évaluation soient directement « connectés » aux informations
recueillies.
’une des difficultés rencontrées lors d’une
évaluation est celui du «calibrage» du
recueil de données, pour au moins deux
raisons :
• recueillir des informations crée des attentes
auprès des personnes interrogées ;
Le rôle de
l’évaluateur est de
produire du sens
à partir des
informations
recueillies
Dans le cadre de cette évaluation, les modalités de recueil suivantes ont été choisies :
• une étude documentaire (comptes rendus
de réunion, cahiers des charges, etc.) qui permet d’évaluer la conformité du processus de
production en vigueur avec celui prescrit par
la charte de formation du SSBA-SO ;
• des entretiens semi-directifs en face à face
avec les membres titulaires, représentants de
l’administration à la commission locale de
formation ;
• un entretien semi-directif collectif avec les
organisations syndicales ;
• des entretiens téléphoniques semi-directifs
avec des chefs de projet et des supérieurs
hiérarchiques de premier niveau concernés par
l’échantillon des formations retenues ;
• des questionnaires, essentiellement à
questions « fermées », diffusés par messagerie électronique aux stagiaires des formations concernées.
Pour concevoir ce recueil, trois éléments de
méthode s’avèrent indispensables :
• L’échantillonnage : d’une part, seuls les
agents du SSBA sont interrogés, d’autre part,
s’agissant d’évaluer un processus, il n’était
pas nécessaire de procéder à un recueil d’informations sur toutes les formations du programme annuel.
• La combinaison de différentes modalités de
recueil complémentaires, choisies en fonction
de leur pertinence par rapport au cas d’espèce. Le recueil et ses modalités sont toujours contextualisés : il n’y a pas de recettes, il y a des méthodes.
En lignes N° 31 - octobre 2004 - page 2
Le rôle de l’évaluateur est de produire du
sens à partir des informations recueillies,
mais il ne doit pas extrapoler ni faire d’inférences.
Il doit y avoir « traçabilité » entre les informations recueillies et les constats et préconisations formulés : c’est une question de
déontologie.
Par ailleurs, la méthode retenue et les modalités choisies doivent être partagées avec le
commanditaire. Évaluateur et commanditaire
doivent s’assurer qu’elles font l’objet d’un
consensus de l’ensemble des acteurs
concernés.
Pour toute information complémentaire sur
cette action, vous pouvez contacter au CEDIP,
Philibert de Divonne (04.67.15.76.93) ou Anne
Guiziou (04.67.15.76.92).
Chantiers (suite)
Utilisation de questionnaires via internet
Exemple de l’étude sur le positionnement des SA dans les Services
ans le cadre du projet de fusion des deux Cette méthode à permis à la fois :
corps de secrétaires administratifs (de ser- - une bonne implication des services pour un
vices déconcentrés et d’administration cen- investissement en temps relativement minime,
trale) mené en 2004, la DPSM/AC4, maître puisqu’il s’agissait pour eux de rediriger le lien
d’ouvrage de la fusion, a souhaité actualiser du questionnaire vers les agents concerles données disponibles concernant les fonc- nés ;
tions et le positionnement des secrétaires ad- - un taux de réponse important de 66%, netministratifs dans les services, afin notamment tement plus élevé que lors d’enquêtes plus
de mettre en évidence :
classiquement conduites à l’aide d’un ques• les domaines dans lesquels les SA inter- tionnaire papier ;
viennent,
- un recueil de données rapide et fiabilisé,
• leur répartition par niveau de grades dans puisque l’utilisation du logiciel, qui permet
chacun des corps,
d’incrémenter automatiquement une base de
• la nature de leurs activités par corps et par données, évite une double saisie et donc des
niveau de grades,
risques d’erreur ;
• leur positionnement, en termes de respon- - un traitement facilité par la production autosabilité et d’autonomie,
matisé de tableaux récapitulatifs, tableaux
• leur évolution et mobilité fonctionnelle.
croisés, schémas de base.
D
Cette étude à été confiée au CEDIP. Compte
tenu des contraintes de délais qui s’imposaient
au commanditaire, il a été convenu de procéder à une étude sous forme d’enquête auprès
d’un échantillon représentatif de services, tant
déconcentrés que d’administration centrale.
Face aux impératifs de rapidité, d’importance
de l’échantillon et de sa dispersion sur l’ensemble du territoire1, le CEDIP a décidé d’utiliser, à titre expérimental, une méthode d’enquête basée sur les possibilités offertes par
un logiciel de production de questionnaires et
d’aide à l’analyse des réponses, tout en utilisant la messagerie du ministère, comme support.
L’enquête a donc été menée à partir d’un questionnaire, accessible par chaque SA interrogé,
au travers d’un lien intranet transmis par l’intermédiaire d’un message adressé au secrétariat général de leur service.
Une méthode
d’enquête basée
sur les possibilités
offertes par un
logiciel de production de questionnaires et d’aide à
l’analyse des
réponses.
Toutefois, il est bien évident que l’utilisation
d’un tel outil ne dispense pas d’une analyse
des éléments recueillis. L’outil n’est qu’un
moyen rapide et efficace du recueil de données permettant de consacrer l’essentiel de
son temps et de son énergie à l’analyse et à
la production des résultats.
L’expérience s’est révélée concluante. Sous
réserve de fiabiliser les circuits informatiques,
notamment la liaison intranet vers le serveur
accueillant la base de données, l’utilisation
d’un tel système ne présente guère de problème à la condition, bien entendu, que l’ensemble des personnes interrogées aient un
accès facile à la messagerie.
Pour toute information complémentaire sur
cette action, vous pouvez contacter au CEDIP,
Charles Bordères (04.67.15.76.97).
1. L’enquête s’est déroulée du 1er au 19 mars auprès des SA de
19 services - 4 administrations centrales, 15 services
déconcentrés - représentant un panel diversifié des services
du Ministère de l’Équipement.
○ ○ ○ ○ ○ ○ ○ ○ ○ ○ ○ ○ ○ ○ ○ ○ ○ ○ ○ ○ ○ ○ ○ ○ ○ ○ ○ ○ ○ ○ ○ ○ ○ ○ ○ ○ ○ ○ ○ ○ ○ ○ ○ ○ ○ ○ ○ ○ ○ ○
Exemple de l’évaluation de la formation initiale et continue du ministère
A
u cours de l’été 2004, le CEDIP a mis en
œuvre deux questionnaires par internet.
Ces questionnaires, destinés à des agents
et à des formateurs (internes et externes) du
ministère, concernaient l’une des phases de
l’évaluation de la formation initiale et
continue du ministère (voir à ce sujet l’article
paru dans le numéro 28 d’En Lignes).
Les questionnaires et les formulaires de saisie ont été conçus à l’aide d’un logiciel spécialisé, qui a également permis d’exploiter les
données recueillies.
Chaque questionnaire comportait environ 50
questions, portant sur la conception et la mise
en œuvre de la formation. Les populations ciblées étaient les suivantes :
Agents
Formateurs
Personnes consultées
746
591
Nombre de réponses
reçues
428
319
54,4 %
54 %
Taux de réponse
Ce très bon taux de réponse a été obtenu
malgré la période estivale. Il est sans doute
le produit de deux facteurs complémentaires : l’intérêt manifeste pour le thème de l’enquête, mais également l’impact spécifique de
la technologie utilisée
.../...
En lignes N° 31 - octobre 2004 - page 3
Chantiers (suite)
Exemple de l’évaluation de la formation initiale et continue du ministère
Principaux avantages et inconvénients identifiés dans cette enquête :
Avantages
• Une conception « vivante » des formulaires :
présentation esthétique à l’écran, utilisation
de fonctions interactives, adaptation au profil des
répondants, dont les réponses conditionnent l’enchaînement de certaines questions ;
• De multiples possibilités de traitement des
données, grâce aux fonctions statistiques intégrées et aux possibilités d’analyse lexicale
des réponses aux questions ouvertes ;
• Des économies substantielles sont possibles en raison notamment de la suppression
du « papier », l’absence de ressaisie des données par les opérateurs et de déplacement
pour les enquêteurs ;
• Pas de contrainte d’emploi du temps pour
les enquêtés : ils choisissent le moment qui
leur convient pour répondre.
Inconvénients
• Il s’agit d’une technique qui nécessite un
équipement informatique adapté : l’affichage
de certaines fonctions interactives requiert
une configuration spécifique des navigateurs
utilisés ;
• Certains agents ne sont pas directement
joignables : absence d’une adresse de messagerie personnelle, absence d’accès à
internet (certains services limitent ces accès
selon les fonctions exercées) ;
• Les incidents techniques rencontrés par
quelques-uns ont nécessité un suivi personnalisé qui a mobilisé les agents du CEDIP : appels téléphoniques, réponses aux messages.
Conclusion
L’intérêt évident de l’utilisation d’un logiciel spécialisé devrait logiquement nous conduire à
développer l’usage de ce type d’enquête, en
complément des autres outils disponibles.
Comme en formation, l’utilisation des technologies numériques apporte en effet de
nouvelles perspectives très intéressantes :
il conviendra évidemment d’en maîtriser
l’usage, pour éviter que l’outil ne prenne le
pas sur la finalité et la cohérence des
démarches d’évaluation ou d’étude.
Pour toute information complémentaire sur
cette action, vous pouvez contacter au CEDIP,
Patrick Duigou (04.67.15.76.86)
○ ○ ○ ○ ○ ○ ○ ○ ○ ○ ○ ○ ○ ○ ○ ○ ○ ○ ○ ○ ○ ○ ○ ○ ○ ○ ○ ○ ○ ○ ○ ○ ○ ○ ○ ○ ○ ○ ○ ○ ○ ○ ○ ○ ○ ○ ○ ○ ○ ○
Un recueil de données « pluriel »
Exemple de l’évaluation de la formation des contrôleurs des transports terrestres
D
Multiplier les
regards portés afin
de fournir au
commanditaire
l’ensemble des
éléments
ans le cadre de cette évaluation1 , neuf
types d’acteurs ont été interrogés selon
des modalités adaptées à leurs caractéristiques et contraintes propres. Compte tenu de
la complexité du système d’acteurs et de la
sensibilité du dossier, il était important de
multiplier les regards portés sur cette formation, afin de fournir au commanditaire l’ensemble des éléments lui permettant de faire des
choix. L’impératif d’indépendance et de neutralité de l’évaluateur par rapport à ces choix
a guidé ce recueil de données.
Ainsi, les modalités de recueil suivantes ont
été choisies :
• des entretiens semi-directifs, collectifs ou
individuels, en face à face ou par téléphone,
avec des services transports en DRE, l’administration centrale (DPSM et Direction des
Transports Terrestres), les maîtres d’œuvre de
la formation et les organisations syndicales ;
• des entretiens collectifs semi-directifs avec
des échantillons de tuteurs, de formateurs et
de contrôleurs divisionnaires ;
• une réunion des contrôleurs issus de la promotion 2002-2003. Cet entretien a été conduit en
deux temps : un recueil essentiellement quantitatif renseigné individuellement, suivi d’un
recueil qualitatif collectif.
• un entretien collectif semi-directif avec un
échantillon de contrôleurs issus des promotions précédentes (1997 à 2002) ;
• cet entretien a été complété par un envoi de
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questionnaires mixant le quantitatif et le qualitatif, auprès de tous les contrôleurs (hors échantillon précédent) des promotions 1997 à 2002.
Cet exemple illustre le fait que, dans la plupart des cas, le recueil de données se fait
auprès de différentes sources et de différents
acteurs. Il sera conçu de façon à tirer partie
des complémentarités de points de vue : un
même thème (un même critère) pourra être
présent sous des formes différentes (question ouverte, fermée, codée…), dans des
modes de recueil différents (entretien, questionnaire…) en fonction de la cible visée.
Une partie importante du sens donné aux résultats du recueil sera le fruit du croisement
et du recoupement de ces différents points
de vue, plus ou moins argumentés, chaque
acteur ayant sa propre rationalité et sa propre
perception d’une même réalité.
Pour l’observateur en quête de l’information utile
aux décideurs, ces différentes perceptions subjectives sont aussi importantes que la réalité
objective.
Pour toute information complémentaire sur
cette action, vous pouvez contacter au CEDIP,
Philibert de Divonne (04.67.15.76.93) ou Michel
Denjean (04.67.15.76.68).
1. L’objectif de cette évaluation, réalisée par le CEDIP pour la
DPSM (bureau CS 1), était d’apprécier l’adaptation de la formation
aux besoins de professionnalisme des services et des agents,
ainsi que son adéquation aux moyens et ressources
mobilisés.
Chantiers (suite)
Intérêt et modalités de mise en œuvre d’une étude « documentaire » : l’exemple
de l’évaluation de la formation initiale et continue
U
ne étude « documentaire » (appelée
aussi « étude des traces ») consiste à repérer, collecter, trier, hiérarchiser et analyser
les informations écrites (voire aussi celles enregistrées sur des supports audiovisuels) disponibles sur un milieu ou un sujet donné (études, notes, comptes rendus, organigramme,
statistiques, bilans, pages de sites, etc.).
Dans le cadre de l’évaluation de la formation
initiale et continue, entreprise au ministère
depuis le début de l’année 2004, le CEDIP a
réalisé ce type d’étude en procédant à l’analyse de 230 documents environ.
Les documents étaient de différentes natures, par exemple : Plans Orientations Mesures,
plans de formation, statistiques nationales,
cahiers des charges de formation, comptes
rendus d’instances diverses, bilans d’actions,
etc.
L’analyse a consisté à porter un regard critique sur ces documents, mais aussi sur l’absence de formalisation écrite et ses conséquences.
Les principaux enseignements tirés de la
réalisation de cette étude sont les suivants :
• Les documents doivent être hiérarchisés en
fonction de leur pertinence par rapport aux
questions posées (les difficultés liées au recrutement de formateurs seront plutôt évoqués dans des comptes rendus de réunion
de responsables de formation ; la définition
des objectifs d’une action de formation apparaîtra dans un cahier des charges ; etc.)
et selon leur statut (document politique, de
mise en œuvre, reflétant un point de vue individuel ou collectif, etc.) ;
• Il convient de mettre en place un collectif de
travail pour définir :
- des principes de recherche d’informations,
à partir de grilles de lecture arrêtées par type
de document, par action, par dispositif, etc.,
- des « règles du jeu » en matière de lecture
des documents et de synthèse des données
recueillies,
- des principes d’analyse.
(Cf. encadrés ci-après)
• Ce collectif doit être piloté. Le pilote doit :
- attribuer les documents à analyser, en privilégiant une lecture croisée (un même document donné à deux lecteurs) afin de réguler les interprétations, de réinjecter dans les
échanges les points oubliés ;
- animer des réunions de mise en commun
et de synthèse des constats, entre les intervenants dans l’analyse, pour chaque thème
ou groupe de questions, ou par type de documents ;
- assurer les rédactions intermédiaires et
produire la synthèse finale, ou la confier à
un rédacteur proposé par le groupe (un seul
rédacteur pour le document de synthèse est
préférable pour un souci de cohérence
générale).
Des contenus de grilles de lecture
• Pour l’analyse des cahiers des charges :
définition de leur structure, de la terminologie en matière d’ingénierie de la formation, des rôles des différents acteurs de la
formation, etc.
• Pour l’analyse d’un rapport d’inspection :
liste des missions du service, etc.
• ...
Exemple de règles du jeu
• A la fin de chaque lecture, chacun doit
formaliser par écrit la synthèse des constats effectués, de la manière la plus explicite possible, en précisant notamment les
sources en appui des constats.
L’analyse a
consisté à porter
un regard critique
sur ces documents, mais aussi
sur l’absence de
formalisation
écrite et ses
conséquences
Quelques principes d’analyse
• Donner plus de poids aux informations
dont la fréquence est élevée dans un même
type de document et dans l’ensemble des
documents.
• Se limiter à ce qui est réellement écrit,
en évacuant au maximum les interprétations et l’influence de l’expérience personnelle, tout en soulignant ce qui peut sembler implicite ou oublié (« lecture en
creux », repérage des manques).
• Eviter la tendance à ne faire ressortir que
les dysfonctionnements et les constats négatifs, présenter également les évolutions
positives effectuées ou en cours.
• ...
• ...
L’analyse « documentaire » réalisée constitue un des éléments du diagnostic qui, confrontée
aux autres éléments (entretiens, enquêtes, etc.), doit permettre à l’instance d’évaluation d’étayer
un jugement sur la formation au ministère et de définir des pistes de réflexion et d’action pour
l’avenir.
Pour toute information complémentaire sur cette action, vous pouvez contacter au CEDIP, Guy
Panisse (04.67.15.76.87).
En lignes
N° 31 - octobre 2004 - page 5
Notes de réflexion
Les logiciels de conception et d’administration de questionnaires
L
Le questionnaire
peut être administré par un enquêteur, ou bien être
auto-administré
a réalisation d’enquêtes par questionnaire
fait aujourd’hui appel aux solutions informatiques, depuis la conception des questionnaires jusqu’à la production du rapport final.
En effet, le recueil d’informations structurées
auprès d’une population (l’échantillon de l’enquête), puis le traitement des données collectées, s’appuient sur des processus accessibles à une approche automatisée : opérations itératives (une même question posée à
n individus), attribution de valeurs (les réponses) à des variables (les questions), calculs
et traitements sur les résultats obtenus (exploitation et analyse des données).
Toutes les enquêtes ne peuvent ou ne doivent pas, pour autant, donner lieu à un traitement informatisé. Certains recueils d’informations – par exemple la nature « sensible »
des données recherchées (confidentialité,
sujet polémique…) - nécessitent un entretien
de face-à-face avec les personnes enquêtées. Dans d’autres cas, c’est le nombre de
personnes concernées qui peut être trop réduit
pour justifier le recours à un outil spécialisé.
Mais dès lors que le recueil d’informations
présente des caractéristiques permettant
d’envisager un traitement informatique, les
logiciels spécialisés possèdent des atouts
considérables. Voici les principales fonctions
de ces outils et une liste de produits (en français) commercialisés par des sociétés spécialisées.
Principales Fonctions des logiciels spécialisés
Deux situations se présentent : le questionnaire peut être administré par un enquêteur,
ou bien être auto-administré : l’enquêté répond seul aux questions, en remplissant le
formulaire correspondant. Les solutions
logicielles s’appliquent dans l’un et l’autre cas.
Conception du questionnaire
Dès la conception du questionnaire, le logiciel spécialisé permet de structurer plus facilement l’ensemble des questions, autour
des types habituels : questions fermées,
ouvertes, codées…
Les différentes réponses admises seront
ainsi paramétrées en fonction du type de
question (une seule réponse, plusieurs, des réponses ordonnées, une échelle de valeurs…).
La plupart des logiciels du marché disposent
pour ce faire de « bibliothèques » de questions, qui aident le concepteur à bâtir le questionnaire. Dans certains cas, il existe des modèles prêts à l’emploi, notamment pour des
enquêtes de satisfaction.
■
■ Administration du questionnaire
Les logiciels spécialisés trouvent ici tout leur
intérêt : a minima, ils permettent facilement
de mettre en forme les formulaires qui
seront imprimés ou qui seront transmis par
En lignes N° 31 - octobre 2004 - page 6
courrier1 , mais ils permettent surtout de tirer
parti des technologies numériques lors de
questionnaires auto-administrés. L’utilisateur
(« l’enquêté ») accède depuis son microordinateur au formulaire d’enquête et répond
aux questions en cochant des cases, en choisissant des réponses dans un menu déroulant ou en rédigeant le texte de sa réponse.
Grâce à une présentation conviviale et interactive, l’utilisateur est guidé et parfois orienté
de façon automatique : par exemple, lors
d’une enquête de lectorat, s’il a choisi « je
n’ai jamais lu ce journal », il sera dispensé
des questions portant sur la forme ou le style
de la publication concernée, qui ne seront
posées qu’aux lecteurs effectifs.
De multiples autres possibilités s’offrent ainsi
au concepteur de l’enquête : personnalisation des formulaires en pré-remplissant certaines rubriques, contrôles automatiques de
la validité des réponses, communication « en
direct » de certains résultats calculés à partir
des réponses saisies…Toutes ces possibilités seront bien sûr utilisées en fonction des résultats attendus, et dans le respect de la législation en vigueur (Loi Informatique et Libertés).
Si l’enquête concerne des personnes qui ne
disposent pas d’un équipement informatique
adapté, une saisie des informations devra
être réalisée par un opérateur.
■ Exploitation
des résultats
C’est à ce stade qu’apparaissent les deux
principaux points forts des logiciels spécialisés :
- Une amélioration importante du taux et
des délais de réponse au questionnaire
Après diffusion des formulaires (choix de la
cible, pertinence du message d’accompagnement, intérêt intrinsèque de la démarche pour
les enquêtés…), l’expérience montre un excellent taux de réponse : 50% à 60% quand
les formulaires « papier » n’en obtiennent au
mieux que 10% à 15%2. De plus, les réponses ont lieu majoritairement dans les 2 jours
après envoi des formulaires.
- De puissants outils d’analyse et de calcul des réponses obtenues
Les logiciels spécialisés offrent diverses fonctions de calcul : tableaux à plat des réponses, croisements, analyses…, qu’il est possible d’appliquer à tout ou partie des réponses, en fonction des critères retenus par
l’analyste. Une traduction graphique « instantanée » est généralement possible, pour illustrer les données produites. La richesse
des fonctions proposées implique de la part
des utilisateurs une maîtrise suffisante des
outils statistiques
1 Courrier électronique
2 « le taux de réponse à une enquête par voie postale est évalué
à 10% (Usunier, Easterby-Smith et Thorpe, 1993) »,
L’administration des enquêtes par internet, Gaël GUEGUEN,
Université Montpellier I et III, mai 2000
Notes de réflexion (suite)
Les logiciels de conception et d’administration de questionnaires (suite)
Quelques exemples de logiciels
Parmi les nombreux produits disponibles, les applications suivantes constituent une sélection non exhaustive. Les liens indiqués vous permettront d’accéder aux sites des sociétés
concernées. Plusieurs d’entre elles proposent le téléchargement d’exemples ou de versions
de démonstration.
Ethnos : société SOFT Concept - 71 Cours Albert Thomas - 69447 Lyon cedex 03
http://www.soft-concept.com
QuestionData : Grimmer Logiciels, 6 rue de Clignancourt 75018 Paris
http://www.grimmersoft.com/Fr/index.htm
LeSphinx : Le sphinx développement, Parc Altaïs, 74650 Chavanod
http://www.lesphinx-developpement.fr/
Interview : société Interview SA, 15 rue Georges Pérec, 38400 St Martin d’Hyères
http://www.123interview.com/fr/index.html
Modalisa : société Kynos, 3, rue des Montiboeufs 75020 Paris
http://www.modalisa.com
Conclusion
Le choix d’un logiciel de création et de traitement de questionnaires dépend avant tout
du type d’enquête à mettre en œuvre. Pour
des enquêtes peu fréquentes et « simples »,
c’est-à-dire comportant peu de questions et
ne nécessitant pas de calculs statistiques
complexes, la facilité d’appropriation du logiciel ainsi que sa simplicité de fonctionnement peuvent constituer de bons critères de
choix. Bien que les fonctionnalités des outils
disponibles soient généralement proches,
les tarifs peuvent quant à eux varier de façon significative. Il conviendra notamment de
prendre en compte, au delà de l’achat initial
de la (ou des) licence(s) d’utilisation, les paramètres liés au fonctionnement des produits : assistance technique, coût des mises
à jour, formation proposée. Enfin, si plusieurs
services souhaitent s’équiper, il peut s’avérer judicieux de privilégier un même produit,
afin de faciliter les échanges ultérieurs de fichiers.
■
En lignes
N° 31 - octobre 2004 - page 7
Patrick Duigou - CEDIP
Le choix d’un
logiciel de création
et de traitement de
questionnaires
dépend avant
tout du type
d’enquête à
mettre en œuvre
Quelques références
Les études de marchés
(Yves Fournis, éditions Dunod, 1999)
Cet ouvrage fait état des différentes techniques d’études de marché et, à ce titre, il
concernerait plus particulièrement les responsables commerciaux des entreprises. Cependant, au-delà des études de « marketing », on peut tirer de cet ouvrage des enseignements précieux en ce qui concerne les
techniques d’enquête et le recueil des données préalables indispensables : exploiter
des données statistiques disponibles en interne ou externe, définir le champ de l’étude,
déterminer l’échantillon, choisir les méthodes
d’enquête, notamment par interview et par
correspondance, rédiger un questionnaire,
exploiter des résultats, les interpréter, utiliser les possibilités offertes par les outils
informatiques.
L’enquête
l’entretien
et
ses
méthodes :
(Alain Blanchet et Anne Gotman, éditions
Nathan, collection 128, 1995).
L’enquête et ses méthodes : le
questionnaire
(François de Singly, éditions Nathan, collection 128, 1996)
Ces deux ouvrages complètent utilement les
chapitres 5 et 6 de l’ouvrage « Les études
de marchés » (cité ci-dessus) relatifs aux
méthodes d’enquête. Ils intéresseront tous
ceux qui sont amené à conduire une
enquête : préparation, réalisation et analyse.
Méthodologie du recueil d’informations
(Jean-Marie de Ketele et Xavier Roegiers,
éditions de Boeck, 1996)
Dépassant largement les techniques du
questionnaire ou de l’entretien, cet ouvrage
traite de l’observation, de la recherche documentaire, du dépouillement d’archives et
des stratégies composées, coordonnant l’ensemble des méthodes et techniques
envisageables.
Pour aller plus loin
Madeleine Grawitz, (2000) « Méthodes des sciences sociales » éditions Dalloz.
Réjean Huot, Gaëtan Morin éditeur, (1992) « La pratique de recherche en sciences humaines - Méthodes,
outils, techniques ».
Robert Lescarbeau, Maurice Payette, Yves Saint-Arnaud (1996) « Profession = Consultant » éditions
L’Harmattan.
A. Michael Huberman et Matthew B. Miles (1991) « Analyse des données qualitatives - Recueil de nouvelles méthodes » éditions de Boeck Université.
Ruth C. Kohn et Pierre Nègre (1991) « Les voies de l’observation » éditions Nathan université.
Directeur de la publication
Jean-René Legris
Rédacteur en chef
Guy Panisse
Mise en page
Jeanine Munoz
Impression
Arceaux 49
Ont également participé
à la réalisation
de ce numéro
Gilles Aymar,
Charles Bordères,
Norbert Casas
Philibert de Divonne,
Michel Denjean,
Patrick Duigou,
Sylvette Fayet,
Anne Guiziou,
Serge Lelaidier
CEDIP - 327, rue du
Moulin de Sémalen
34000 Montpellier
Tél. 04.67.15.76.60
Fax. 04.67.15.76.61
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En lignes N° 31 - octobre 2004 - page 8