La mesure de conductivité thermique
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La mesure de conductivité thermique
La mesure de conductivité thermique (à travers l’exemple des super-isolants de type aérogels) Arnaud RIGACCI Ecole des Mines de Paris Centre Energétique et Procédés (CEP) Equipe « Energétique, Matériaux et Procédés » (Etablissement de Sophia Antipolis) 1 1. La conductivité thermique effective. - Métrologies classiques - Méthode du fil chaud - Equipement du CEP (Sophia Antipolis) 2. Un cas d’étude, Les super-isolants de type aérogels - Présentation générale - Propriétés thermiques 2 1 1. Conductivité thermique effective 3 I.1 Les méthodes classiques D’après « Conductivité et diffusivité thermique des solides » par Alain DEGIOVANNI Techniques de l’Ingénieur, traité Mesures et Contrôle R 2850 (1994) A/ Méthodes en régime permanent • Plaque chaude gardée (ISO 8302) ( ) T1 - T2 = RΦ = e Φ λS Les méthodes en régime variable (type de perturbation, type et lieu de mesure, géométrie du problème) B/ Méthodes en régime quasi établi • Fil chaud (ISO 8894) • Sondes thermiques C/ Méthodes en régime transitoire • Méthodes Flash a= λ ρc p 4 2 I.2 La méthode du fil chaud (1) Principe • Un fil résistif inséré entre 2 échantillons identiques • Un créneau en flux délivré sous forme d’effet Joule • Une dissipation d’énergie (caractérisée par le suivi de la température en un point donné T(t)) Echantillon • Générateur d’échelon de puissance • Centrale d’acquisition Sonde 5 I.2 La méthode du fil chaud (2) Equation Résolution de l’équation de la chaleur en géométrie cylindrique infinie 2 ∂ T + 1 ∂ T = 1 ∂ T avec a = λ 2 ρc p r ∂r a ∂t ∂r Conditions aux limites : • Echantillon « initial » isotherme, ∀r, t ≤ 0, ∆T(r,t ) = T(r,t ) − T0 = 0 • Puissance injectée connue, Q ∀t ≥ 0, r = 0, Lim r ∂ T = r →0 ∂ r 2π λ • Milieu semi-infini, r → ∞, ∀ t ≥ 0, Lim(∆T (r,t )) = 0 r →∞ 6 3 I.2 La méthode du fil chaud (3) Résolution ∆T(r,t ) = 2 Q El r 4πλ 4at ∞ avec El(ζ ) = −x ∫ ex ζ 2 2 dx = - γ - ln(ζ ) + ζ + o ζ où ξ = r 4at • A l’interface échantillon / sonde (de rayon Rs), ∆T(R s,t ) = Q 4at ln 4πλ R 2eγ s R 2 2 + s + o r 4at 4at • Asymptote linéaire aux temps « longs », ∆T(R s, t ) = I.2 Q ( ) Q 4a ln t + ln 2 λ 4πλ 4πλ Rs e 7 La méthode du fil chaud (4) Obtention λ estimée à partir de la « pente » (α) du thermogramme aux temps longs Q ∆T(t ) = α ln(t ) + β et λ = 4πα Points expérimentaux 20 régression linéaire ∆ T (°C ) 15 10 5 0 0 1 2 3 LN(t) (s) 4 5 8 4 I.2 La méthode du fil chaud (5) Sources d’erreur • Hypothèse du milieu semi-infini non respectée ∀ t, r ≥ R c, ∆T(r,t ) = 0 avec Rc = 4 γ e λ t ρcp c • Pertes axiales aux extrémités (retour de flux « connectique », …) • Champs de température hétérogène •… ∆Tidéal = ∆Texpérimental + ∑δTi i R.A. Perkins, H.M. Roder, C.A. Nieto de Castro « A high-temperature transient hot-wire thermal conductivity apparatus for fluids » J. Res. Natl. Inst. Stand. Technol. 96 (1991) 247 269 9 I.2 La méthode du fil chaud (6) Précision S.Q. Zeng, A.J. Hunt, W. Cao, R. Greif « Pore size distribution and apparent gas thermal conductivity of silica aerogel » Journal of Heat Transfer 116 (1994) 756 - 759 ∆λ λ = 4% 10 5 I.3 Technique de la sonde à choc (CEP/Sophia Antipolis) (1) Le CT-mètre Appareillage développé par le CSTB Grenoble (Hébert Sallée), commercialisé par la société TELEPH (http://www.teleph.com) • Norme de référence NF EN 993-15 • λ ∈ [ 0.01 ; 10 ] W/m.K • T ∈ [ -20 ; + 90 ] °C • Précision ± 5% • Reproductibilité ± 2% (d’après constructeur) 11 I.3 Technique de la sonde à choc (CEP/Sophia Antipolis) (2) La sonde fil Une large gamme de sondes (tige, …) Circuit imprimé support Kapton (0.2 mm d’épaisseur) 110×6 mm R moyenne autour de 10 Ω, I ∈ [ 0 ; 1 ] A (par pas de 32.25 mA) Pc ∈ [ 0 ; 1 ] W tc ∈ [ 2 ; 500 ] s 12 6 I.3 Technique de la sonde à choc (CEP/Sophia Antipolis) (3) Une banque de données « en cours de construction » … 13 2. Les matériaux de type aérogels 14 7 2.1 Les aérogels : présentation générale (1) Des matériaux issus de la chimie « douce » (synthèse sol-gel) et séchés par voie supercritique (CO2, …) ou évaporative (si traitement de surface) 15 2.1 Les aérogels : présentation générale (2) Une large « gamme » de compositions De l’inorganique … à l’organique … en passant par les « hybrides » 16 8 2.1 Les aérogels : présentation générale (3) Des matériaux « légers », nanostructurés et nanoporeux Polyuréthane MEB (EMP - CEMEF) 500 nm 17 2.1 Les aérogels : présentation générale (4) Des super-isolants « même » dans les CNTP … λ (10-3 W.m-1.K-1) 0 10 20 30 40 50 60 70 80 90 100 Fibres de bois Laines de verre Mousses « phénoliques » Poreux nanostructurés 1 atm ; 25°C 18 9 2.2 Les aérogels : caractérisation thermique (1) Comparaison avec d’autres méthodes Collaboration EMP/CEP, EMAC/LGPSD et CSTB (Grenoble) A. Rigacci, B. Ladevie, H. Sallée, Br. Chevalier, P. Achard, O. Fudym « Measurements of comparative apparent thermal conductivity of large monolithic silica aerogels for transparent superinsulation applications » High-Temperatures – High Pressures 34 (2002) 549-559 Sonde à choc : Ruban chaud : λ = 18 mW/m.K ± 0.5 λ = 19 mW/m.K ± 0.5 Flash : Ruban chaud : a = 8.7 10-8 m².s-1 ± 0.5 a = 8.9 10-8 m².s-1 ± 0.5 19 2.2 Les aérogels : caractérisation thermique (2) Influence de la densité Optimum mesuré … 35 25 -3 -1 -1 λeff (10 W.m .K ) 30 20 15 10 5 0 0,06 0,08 0,10 0,12 0,14 0,16 0,18 ρapp (g.cm ) -3 A. Bisson, « Synthèse et étude de matériaux nanostructurés à base de silice pour la superisolation thermique » 20 Thèse Ecole des Mines de Paris (cofinancement ADEME/PCAS) 10 2.2 Les aérogels : caractérisation thermique Influence du vide partiel (3) (1) 21 2.2 Les aérogels : caractérisation thermique Influence du vide partiel (4) (2) De très faibles niveaux de conductivité sous vides primaires 40 Mousse de PU (0.1 g/cm3) (MEB CSTB) 35 λ (mW/m.K) 30 25 20 15 10 SiO2 nanostructurées (aérogel 0.2 g/cm3) 5 0.01 0.1 1 10 100 1000 Pression (mbar) 22 11 2.2 Les aérogels : caractérisation thermique (5) Influence de la température Conductivité thermique mW/m.K Collaboration ARMINES-CEP / CSTB 12 AIRGLASS CENERG 10-4 10 8 6 4 (10-2 mbar) 2 100 150 200 250 300 350 400 Température K 23 2.2 Les aérogels : caractérisation thermique Influence de la mise en œuvre (6) (1) 24 12 Les aérogels : caractérisation thermique échantillon 0-3 mm échantillon 0-1 mm monolithe air confiné 0,20 mm rayonnement calcul (2) 30 Zone I Zone II 25 Zone III 15 10 eff point d'inflexion -3 -1 20 -1 Influence de la mise en œuvre (7) (10 W.m .K ) 2.2 5 0 0,0000001 0,000001 0,00001 0,0001 0,001 0,01 0,1 1 P (bar) A. Bisson, « Synthèse et étude de matériaux nanostructurés à base de silice pour la superisolation thermique » Thèse Ecole des Mines de Paris (cofinancement ADEME/PCAS) 2.2 Les aérogels : caractérisation thermique Influence de la compression 25 (8) (1) 26 13 2.2 Les aérogels : caractérisation thermique Influence de la compression (9) (2) 60 04F100 40 04F101 eff -3 -1 -1 (10 W.m K ) 80 04F10X dense 20 Wacker 0 0 50 100 150 200 pression (bar) 27 La mesure de conductivité thermique (à travers l’exemple des super-isolants de type aérogels) Arnaud RIGACCI Ecole des Mines de Paris Centre Energétique et Procédés (CEP) Equipe « Energétique, Matériaux et Procédés » (Etablissement de Sophia Antipolis) 28 14