Entraînement oral CRPE(Français)

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Entraînement oral CRPE(Français)
Entraînement oral CRPE(Français)
(Temps de préparation : 3 heures pour les deux parties de l’épreuve)
Première partie : préparation d’une séquence d’enseignement en français
(Exposé du candidat : 20 minutes / Entretien avec le jury : 20 minutes)
Domaine : Français, grammaire, rédaction
Niveau : CM 1
Connaissances et compétences visées:
- Utilisation adéquate de la substitution pronominale.
- Rédiger des textes courts de différents types (récits, descriptions, portraits) en veillant à leur
cohérence, à leur précision (pronoms, […] et en évitant les répétitions.
Documentation autorisée : bibliothèque du concours
Documentation spécifique :
- Document A : Roberte Tomassone, Claudine Leu-Simon, Grammaire pour Lire et Ecrire,
cours moyen, Delagrave, 1997, pp. 49 à 51.
N.B. : L’extrait présenté correspond à la date de parution mentionnée ci-dessus mais celle-ci
ne doit pas induire en erreur, le manuel figure toujours au catalogue et il fait l’objet de
régulières mises à jour.
- Document B : Michèle Schöttke, François Tournaire, Français. Lecture Ecriture. Mémo. CM1
CM2, Hatier, 2011, pp. 8, 9.
- Document C : MEN, Document d’application des programmes, Littérature cycle 3, 2002,
pp. 63, 64.
Consigne :
En s’inspirant, s’il le juge utile, des documents fournis, le candidat préparera une séquence
d’enseignement visant les compétences mentionnées ci-dessus.
Il précisera de manière argumentée :
- les objectifs visés,
- la progression envisagée,
- les supports pédagogiques et les activités prévus.
Sujet inédit proposé par Marc Parayre
UM2 / IUFM, site de Perpignan
Document A
Document B
Document C
Un dernier aspect des activités susceptibles d’être utilement conduites en ateliers de lecture est
le traitement correct des substituts des noms (pronoms, substituts nominaux) et celui des connecteurs.
Le substitut du nom introduit de la cohésion dans le texte en rapprochant les phrases successives du
texte qui font référence au même substantif. Celui-ci peut être un nom de personne ou d’objet, ou
encore un nom abstrait. En lecture, il peut être difficile, au fur et à mesure que l’on s’éloigne du
substantif initial, d’en rapprocher les pronoms successifs de même genre et de même nombre
(« Véronique »/« elle », « la », « lui », « celle-ci », « laquelle », « dont », etc.) ou encore d’en
rapprocher les substantifs génériques (« Véronique »/« la jeune fille ») ou spécifique (« Véronique »/«
la fille de Claire ») qui y ont été substitués. Cette identification des substituts est d’autant plus difficile
que d’autres substantifs (de genre ou de nombre différent) peuvent tromper le lecteur. Par exemple,
dans « Pierre ouvre la porte à Jacqueline. Paul lui souhaite la bienvenue. Elle demande des nouvelles
de leur mère », l’interprétation n’est pas ambiguë, mais peut poser des problèmes à un lecteur débutant
(du fait de l’accumulation des substantifs pronominalisés). Dans certains cas d’écriture relâchée ou
dans du discours indirect libre, des substantifs de même genre et de même nombre peuvent rester des
candidats possibles pour l’interprétation d’un pronom (« Pierre rencontre son ami Paul. Il a faim. »).
On sait que lorsque la chaîne des substituts est régulière (le substantif initial est en position sujet et les
substituts qui suivent sont aussi des sujets), l’identification est facile. En revanche, lorsque le substitut
n’occupe pas la même fonction que le substantif qu’il a remplacé, l’effort d’identification est plus
complexe. Enfin, lorsque les substituts sont ambigus du point de vue du genre et, de plus, en position
de complément (« lui », « leur », etc.), l’identification peut nécessiter une interruption de la lecture
cursive et un calcul réfléchi.
Dans ce type de calcul, la dimension sémantique est essentielle. L’opposition animé/non
animé, par exemple, joue souvent un rôle décisif pour faire le choix entre deux substantifs possibles,
lorsque le verbe dont le pronom est le sujet (ou l’objet) suppose un sujet (ou un objet) animé comme
on le voit dans la phrase : « Victoire a acheté une nouvelle ombrelle. Elle ne s’en sépare plus. »
L’interprétation des pronoms « elle » et « en » est facilitée par le fait que le verbe « se séparer de »
implique plutôt un sujet animé (« elle » = « Victoire ») alors que son objet pouvant être
indifféremment animé ou inanimé, « en » ne peut plus renvoyer qu’à « ombrelle ». Dans « Victoire
s’est acheté une nouvelle ombrelle, elle est élégante », l’ambiguïté est beaucoup plus grande et l’on
aura tendance à interpréter le substitut « elle » comme renvoyant au substantif qui est aussi en position
de sujet (« Victoire »), sans que cela puisse être une certitude. On voit, dans ces cas d’ambiguïté,
comment le lecteur peut adopter une attitude laxiste (après tout, cela n’a pas grande importance !) ou,
au contraire, chercher à serrer le texte au plus près. Dans l’exemple ci-dessus, en supposant que cette
phrase soit extraite d’une correspondance entre deux amis, l’ambiguïté sera parfaitement acceptable.
Dans d’autres cas (par exemple, dans un énoncé de problème arithmétique ou un contrat d’assurance),
le lecteur ne pourra pas accepter ce degré d’approximation (il est vrai qu’il sera rare, alors, de trouver
des textes aussi ambigus).
De nombreux spécialistes pensent que, sans entraînement, les enfants peinent très longtemps
face à des textes qui comportent ce type de difficultés, et qu’il est donc nécessaire de leur proposer des
exercices relativement systématiques d’interprétation des substituts du nom. Cela vaut aussi pour les
substituts qui ne sont pas des pronoms et posent des problèmes lexicaux encore plus complexes.
Certaines substitutions s’insèrent dans des contextes culturels très spécifiques. Il ne va pas de soi de
retrouver « Louis XIV » derrière le « Roi Soleil » et moins encore « Bossuet » derrière l’« Aigle de
Meaux ». Pour des enfants, penser à revenir au « loup » lorsqu’on lui a substitué « quadrupède
carnassier » (sans parler du « chétif animal » qui renvoie à l’« agneau » de la fable) peut être tout aussi
délicat. Les relations entre noms génériques et noms spécifiques, les relations métaphoriques sont
extrêmement complexes. Jouer avec est certainement essentiel. On voit comment on peut conduire les
élèves à des exercices simples d’interprétation des substitutions nominales mais aussi à des jeux
indéfinis: par exemple, retrouver l’extraordinaire bestiaire des substituts des noms d’animaux dans les
fables de La Fontaine, ou encore la collection non négligeable des dénominations substitutives du Petit
Chaperon rouge dans les multiples versions et pastiches du conte, etc.
Document d’application des programmes, Littérature cycle 3, 2002, pp. 63, 64.