Projet Pastoral Diocésain

Transcription

Projet Pastoral Diocésain
16 mai 2010
FAIRE VIVRE DES
COMMUNAUTES ECCLESIALES
MISSIONNAIRES
Projet Pastoral Diocésain
Aux chrétiens de Corse
Ce document de travail a mobilisé le Conseil Diocésain de Pastorale (C.D.P) durant près
de deux années. Dans la continuité du Synode diocésain qui s’est tenu de 1997 à 2000,
donnant la parole aux chrétiens des différents secteurs du diocèse, le CDP a élaboré
une contribution à la rédaction d’un « projet pastoral diocésain ».
Ce document comporte trois parties :
-
La première cherche à fonder une théologie et une spiritualité de la mission.
-
La seconde livre des éléments de diagnostic de la vie de l’Eglise en Corse, tels
qu’ils ont été perçus par les différents groupes d’échanges.
-
La troisième partie, enfin, présente les priorités qui ont été discutées et
retenues pour aider les communautés ecclésiales à entrer dans la dynamique de la
nouvelle évangélisation au sein de la société corse.
La contribution que les membres du CDP m’ont proposée, et qui forme la base de ce
document de travail, s’enracine chez eux, j’en suis le témoin, dans une expérience
spirituelle. Elle s’est vécue comme bienveillance à l’égard de la vie des hommes,
attachement authentique à la personne du Christ, fidélité nourrie par la Parole de Dieu
et amour sincère de l’Eglise. Que chacun et chacune soit ici vivement remercié, ainsi que
tous les chrétiens et les membres des divers conseils qui ont accepté de s’investir dans
ce vaste travail d’évaluation et de prospective.
Promulgué au terme du rassemblement Ecclesia in Corsica, ce document doit pouvoir
aider chaque groupe de chrétiens et chaque communauté ecclésiale en Corse, à discerner
de façon plus précise, l’appel que l’Esprit du Christ lui adresse pour vivre la mission.
Ce document n’est pas un texte clos, mais une parole qui veut susciter et éclairer les
initiatives missionnaires parmi les catholiques de Corse. Qu’il guide chaque communauté
ecclésiale, chaque service et chaque mouvement, dans un travail d’écriture de sa propre
« charte missionnaire locale ».
Demandons à l’Esprit de faire vivre à notre Eglise en Corse, une nouvelle Pentecôte.
Qu’elle sache toujours mieux rejoindre les hommes de ce temps pour leur annoncer le
Christ et les accompagner dans la découverte de l’Evangile, parole de salut et
d’espérance pour l’avenir.
+ Jean-Luc BRUNIN
Evêque d’Ajaccio
1
I. La Mission
Un dynamisme puisé
dans le Verbe Incarné
Comme Eglise du Christ, baptisés laïcs, consacrés et ordonnés, nous nous reconnaissons
envoyés ensemble vers les hommes et les femmes de Corse pour leur annoncer l’Evangile
du Salut et partager avec eux la foi au Christ qui nous fait vivre. Livrés à eux-mêmes, ils
ne pourront pas découvrir l’Evangile et connaître le Salut que Dieu leur offre en Jésus.
Comme saint Paul, nous sommes pressés de porter l’Evangile au monde. Dans la force de
l’Esprit du Christ et à l’écoute de la Parole de Dieu, nous voulons ensemble faire vivre
une Eglise, signe d’Evangile au cœur de la société corse.
I. A Un Evangile pour aujourd’hui.
« Zachée, descends vite : il me faut aujourd’hui demeurer
dans ta maison …
Aujourd’hui, le salut est venu pour cette maison ». (Luc 19, 5, 9)
Annoncer l’Evangile, c’est actualiser pour nos contemporains, l’invitation du Christ qui
veut être accueilli chez eux. Se laisser visiter par le Christ, c’est le début d’une histoire
de salut.
L’Evangile demeure en toute période, un appel du Christ à l’homme, à tout homme, sans
condition préalable. Tous les baptisés qui cherchent eux-mêmes à répondre à cet appel,
deviennent responsables de le répercuter auprès de tous.
* L’Evangile est une Bonne Nouvelle qui manifeste l’intérêt de Dieu pour la vie des
hommes. Il ne se résigne pas à voir les hommes prisonniers du péché qui les coupe de Lui
et les entraîne dans des relations mutuelles d’hostilité, de rivalité, de violence et de
haine. Par la mort et la résurrection de Jésus, Son Fils, il nous a acquis le Salut et nous
offre de vivre réconciliés avec Lui et entre nous. Le Salut s’accueille lorsqu’on ouvre sa
vie au Christ.
Livrés à eux-mêmes, nos contemporains ne peuvent découvrir cette Bonne Nouvelle. Le
Christ engage les disciples que nous sommes à devenir témoins de l’Evangile auprès des
hommes.
* L’Evangile n’est pas une invitation à rêver la vie ou à cultiver l’optimisme. Il est
un appel à regarder la vie en face, sans jouer la comédie ni s’illusionner. Le message du
Christ renvoie au réel de nos vies, aussi dur et lourd soit-il. L’Evangile est une école du
courage de vivre.
2
* L’Evangile est une parole qui réclame qu’on se détermine de façon urgente car
le temps est court. Il ne s’agit pas d’avoir tout vu et tout compris de notre vie et de la
foi pour faire un pas. C’est l’expérience vécue par nos frères et sœurs catéchumènes.
* C’est un appel à croire, à faire confiance. Dans une période où on est si souvent
désabusé, ce n’est pas évident d’accepter de lâcher prise, de s’en remettre à la parole
d’un autre.
* C’est un appel à aimer. L’Evangile vient dire à chaque homme qu’il a du prix aux
yeux de Dieu. Débarrassé de notre souci de nous faire valoir, de nous rendre aimables et
estimables, nous devenons libres pour aimer Dieu et nos frères. Cet amour peut aller
jusqu’au pardon.
* C’est un appel à espérer, à oser envisager l’avenir. L’Evangile ne nous donne pas
les détails de ce qui va se passer. Mais deux points essentiels sont affirmés de façon
décisive : on peut en finir avec ce vieux monde, un autrement des choses est possible.
C’est l’enjeu de la prédication du Règne de Dieu qui mobilise Jésus durant sa vie
publique. Le Royaume de Dieu n’est pas un autre monde, mais c’est ce monde qui
commence déjà à devenir autre.
* C’est un appel à devenir imaginatifs. L’Evangile ne fournit pas une liste de
consignes qu’il faudrait appliquer. Il invite à accueillir l’autrement de Dieu dans
l’aujourd’hui et l’ordinaire de la vie pour nous y ajuster. Nous sommes responsables
d’imaginer les comportements, les attitudes, les choix qui mettront la vie aux couleurs
de l’Evangile. C’est une Parole qui sollicite la liberté et l’initiative des hommes afin qu’ils
ouvrent dans ce monde, les chemins de la fidélité au Christ.
I. B
La pédagogie apostolique du Christ
Eglise diocésaine, portion du Peuple de Dieu confiée à un évêque pour qu’avec son
presbyterium, il en soit le pasteur (Vatican II - Décret pour la charge pastorale des
évêques n° 11), nous voulons nous mettre à l’école du Christ pour vivre l’engagement
apostolique lié à notre baptême et notre confirmation et, pour quelques-uns d’entre
nous, à notre ministère ordonné.
Le récit que l’évangéliste fait de la rencontre du Ressuscité avec deux de ses disciples
sur le chemin d’Emmaüs, nous fait découvrir la pédagogie apostolique du Christ (Luc 24,
13-35). Nous y trouvons l’inspiration de la démarche apostolique que l’Eglise en Corse est
appelée à mettre en œuvre pour vivre sa mission dans l’Esprit du Christ.
Disciples du Christ vivant en Corse, à l’écoute de la Parole de Dieu, nous voulons devenir
apôtres au cœur de cette société, en nous laissant guider par le Christ lui-même.
3
« Jésus s’approcha »
Comme le Christ, nos communautés ecclésiales sont appelées à vivre la proximité avec
tous les hommes, sans aucune discrimination. Etre apôtres, c’est vouloir faire connaître
Jésus et donner aux hommes le goût de vivre à sa suite. Cela réclame que nous nous
fassions proches de nos contemporains.
« Il marchait avec eux »
Nous accueillons l’appel du Christ à devenir une Eglise en marche sur les routes des
hommes de ce temps. Rien ne serait plus contraire à la pédagogie apostolique du Christ
qu’une Eglise qui, simple gardienne sourcilleuse de traditions figées et de croyances
dévitalisées, surplomberait la société ou se tiendrait à distance.
Nous croyons que l’annonce de l’Evangile se réalise en marchant sur les routes des
hommes, avançant à leur rythme. La mission de l’Eglise épouse le mouvement
d’incarnation que Dieu a initié en Jésus-Christ, pour le salut de l’humanité.
« De quoi causiez-vous donc en chemin ? »
« L'Eglise doit entrer en dialogue avec le monde dans
lequel elle vit. L'Eglise se fait parole ; l'Eglise se fait
message ; l'Eglise se fait conversation. » (Paul VI,
Ecclesiam Suam, III § 67 – 1964)
L’annonce de l’Evangile s’inscrit dans un dialogue avec les destinataires de cette Bonne
Nouvelle. Le Salut apporté par le Christ prend en charge les questions et les aspirations
des hommes à la vie, à l’harmonie et au bonheur, même lorsque ces attentes s’expriment
en creux au cœur des difficultés et des épreuves de l’existence.
L’annonce de l’Evangile se réalise au cœur d’un dialogue de vie, dans un compagnonnage
d’humanité. Elle ouvrira aux hommes les perspectives du Salut offert par Dieu. A sa
lumière, leurs attentes et leurs aspirations seront éclairées, interrogées et converties.
Nous croyons que la responsabilité apostolique des communautés ecclésiales se joue dans
un dialogue engagé avec les hommes et les femmes de Corse, sur ce qui est vital pour
eux et leur devenir.
« Il leur expliqua, dans toute l’Ecriture, ce qui le concernait »
La découverte et la reconnaissance du Ressuscité n’est possible qu’à ceux qui s’en
remettent en confiance à ce qu’annoncent les premiers témoins auxquels le Christ est
apparu après sa résurrection. L’intelligence du mystère de la personne du Christ et du
Salut qui nous concerne, passe nécessairement par l’intelligence des Ecritures.
4
Eglise du Christ en Corse, nous sommes appelés à devenir des familiers des Ecritures et
à cultiver en nous l’intelligence de la Parole de Dieu, grâce à l’Esprit qui est notre
pédagogue.
La Parole de Dieu permet d’acquérir l’intelligence des situations et des événements, de
découvrir la vérité de notre vie et de lui donner sens. Comme la Vierge Marie, retenant
tous les événements et les méditant dans son cœur (Luc 2, 19), nous apprendrons à
devenir dociles à la Parole que Dieu nous adresse et qui déterminera radicalement notre
existence.
Disciples du Christ, compagnons d’humanité avec les hommes de Corse, nous nous
reconnaissons appelés à faire entendre la Parole de Dieu au cœur du dialogue que nous
entretenons avec eux.
Nous croyons à l’urgence de nourrir et de relancer nos dialogues humains en osant ouvrir
les Ecritures, cherchant à les interpréter pour qu’elles retrouvent l’actualité et la
vigueur de la Parole de Dieu. Nous deviendrons capables de comprendre le sens profond
de nos vies et de notre avenir commun avec le Christ.
« il prit le pain, prononça la bénédiction, le rompit,
le leur donna … alors leurs yeux s’ouvrirent »
Les communautés des disciples du Christ se reçoivent comme communautés ecclésiales
dans l’Eucharistie. Appelés à faire corps avec le Christ, les chrétiens sont rendus
participants de l’offrande de sa vie et de son action de grâce au Père.
L’Eucharistie est source et sommet de la vie chrétienne, de la vie et de la mission de
l’Eglise. Il n’y a de communauté ecclésiale que là où un prêtre rassemble régulièrement
et largement les fidèles du Christ pour célébrer l’Eucharistie.
Eglise du Christ en Corse, nous devons réapprendre à nous laisser rassembler par le
Ressuscité chaque premier jour de la semaine. Il nous invite pour se faire reconnaître
dans la Parole et dans la fraction du pain. Il nous rassemble comme peuple sacerdotal,
appelé à offrir nos vies et la vie des hommes en communion avec la propre offrande de
sa vie. Il nous convie à rendre grâce avec Lui au Père, pour l’œuvre de l’Esprit dans nos
vies et dans la vie du monde.
Nous croyons qu’aujourd’hui encore, le Ressuscité nous rassemble pour sanctifier le
dimanche. Il vient à nouveau rompre le pain pour nous. Nos yeux peuvent s’ouvrir pour Le
reconnaître vivant dans nos vies et devenir son Corps livré « pour la Gloire de Dieu et le
salut du monde ».
« Ils se levèrent et retournèrent à Jérusalem.
Ils y trouvèrent réunis les onze Apôtres et leurs compagnons …
ils racontaient ce qui s’était passé sur la route »
5
La mission n’est pas une aventure isolée et solitaire. L’expérience vécue par les disciples
du Christ appartient à l’Eglise toute entière, réunie autour des successeurs des Apôtres.
Relire et faire le récit de ce que l’Esprit-Saint réalise au cœur de notre action
apostolique donne consistance et actualité à l’action de grâce que nous rendons au Père
par le Fils.
Nous croyons que la mission apostolique se détermine et se conduit au niveau
l’ensemble de l’Eglise diocésaine. Les communautés dispersées sur l’ensemble
territoire de la Corse ne sont ecclésiales que dans la mesure où elles vivent
communion les unes avec les autres autour du ministère pastoral des prêtres et
l’évêque qui, dans la succession apostolique, préside à la mission aujourd’hui.
de
du
en
de
6
II. Chemins de la Mission
Une analyse concertée
de la situation
L’Eglise est appelée à vivre comme un signe d’Evangile planté en terre de Corse. Elle est
porteuse d’une Bonne Nouvelle pour ceux et celles qui y vivent, qu’ils habitent en ville,
dans les plaines ou dans le rural de l’intérieur. Partout où des hommes et des femmes
vivent, nous avons la responsabilité d’y faire exister une communauté chrétienne. C’est
un choix qu’il a fallu reposer après discernement avec les conseils du diocèse. La lettre
adressée à tous les maires de Corse par les prêtres du Conseil presbytéral le 3 février
2009, l’atteste clairement. L’Eglise ne veut ni ne peut déserter un territoire.
Même si nous percevons que les relations des hommes se nouent à partir de réseaux,
notamment chez les jeunes générations, la prégnance de l’appartenance à un territoire
demeure forte en Corse. Les communautés, les aumôneries et les groupes, dans leur
grande diversité, devront chercher à cultiver un lien fort avec la paroisse pour vivre
authentiquement la communion ecclésiale. Nous recevons ce que disait Jean-Paul II
dans son exhortation apostolique: « la communion ecclésiale trouve son expression la
plus immédiate et la plus visible dans la paroisse : celle-ci est le dernier degré de
localisation de l’Eglise ; c’est, en un certain sens, l’Eglise elle-même qui vit au
milieu de ses fils et de ses filles. » (Les fidèles laïcs , décembre 1988, n° 26).
Cependant, la mise en œuvre de la nouvelle évangélisation nécessite que des chrétiens se
mobilisent pour rejoindre ceux et celles qui pensent que l’Eglise n’est pas pour eux
(jeunes générations, personnes sur-occupées dans une vie professionnelle ou
d’engagement social, personnes pauvres et marquées par la précarité, ….), et pour faire
naître de petites communautés qui revitaliseront le corps ecclésial dans son ensemble.
Nous nous situons résolument dans la perspective d’une mission ad gentes que nous
souhaitons assumer dans la perspective de l’encyclique Redemptoris missio au n° 51. Le
pape Jean-Paul II y redisait combien la paroisse était nécessaire mais insuffisante au
regard des défis actuels de la mission.
La paroisse doit devenir de plus en plus communion de communautés. Cela détermine la
manière d’assumer les responsabilités au sein des secteurs interparoissiaux qui ont été
mis en place dans la dynamique du Synode diocésain de l’année 2000. Aucun groupe ne
peut s’arroger la propriété exclusive de la paroisse. Il est de la responsabilité du prêtre
avec son E.A.I.P (Equipe d’Animation Inter Paroissiale) de veiller à ce que chaque
communauté ou chaque groupe puisse vivre au sein de l’ensemble interparoissial, que
l’animation pastorale cherche à valoriser chaque composante de la vie ecclésiale du
territoire en s’appuyant sur l’action des divers services diocésains.
7
Cette seconde partie du Projet Pastoral Diocésain part d’un état de l’existant, tel qu’il a
été réalisé à travers les rencontres de concertation animées par le Conseil Diocésain de
Pastorale. La précision des moyens nécessaires pour vivre la mission, permet d’en
esquisser les chemins sur lesquels il nous faut progresser.
II.A Reconnaître, éveiller et former des acteurs pour la mission
« Il y a diversité de dons de la grâce, mais c'est le même
Esprit ; diversité de ministères, mais c'est le même Seigneur ;
diversité de modes d'action, mais c'est le même Dieu qui, en
tous, met tout en œuvre. A chacun est donnée la
manifestation de l'Esprit en vue du bien de tous … Mais tout
cela, c'est l'unique et même Esprit qui le met en œuvre,
accordant à chacun des dons personnels divers, comme il
veut. » (1 Corinthiens, 12, 5 … 11)
La mission est vivante s'il y a une communauté ecclésiale vivante. Pour cela, il
nous faut mobiliser l’ensemble des baptisés et faire appel aux charismes et
aux vocations diverses que l’Esprit suscite au sein de l’ensemble du corps
ecclésial
II.A.1 Relancer la pastorale des vocations
"Le Seigneur appela Samuel, qui répondit : « Me voici ! »."
(1 Samuel 3,4)
Le Service Diocésain des vocations permet d’entretenir, au sein des communautés
ecclésiales, la culture de l’appel et du discernement vocationnel, notamment pour les
vocations au ministère presbytéral et à la vie consacrée.
Un délégué diocésain des vocations relance la pastorale des vocations dans l’ensemble du
diocèse. Une nouvelle équipe est en cours de constitution en Corse du Sud et en HauteCorse sous la responsabilité de deux prêtres. Des initiatives telles le ‘monastère
invisible’, sont prises pour sensibiliser les communautés à la prière pour les vocations.
C’est le Seigneur qui nous invite lui-même à prier sans se lasser le Maître de la moisson
(Luc 10, 2)
Les vocations presbytérales et à la vie consacrée naissent dans les familles
chrétiennes, dans la catéchèse, la pastorale des jeunes quand on leur propose des
expériences ecclésiales conviviales et spirituelles fortes. Mais une pastorale des
vocations suppose aussi de vérifier la manière dont on parle de l’Eglise. Les chrétiens
manifestent-ils vraiment l’attachement pour leur Eglise ? Donnons-nous une vision
positive du ministère de prêtre, de la vie consacrée ?
8
Des jeunes chrétiens sollicités pour s’engager dans des initiatives ecclésiales, peuvent
découvrir un appel, parfois révélé par la communauté qui les entoure. Une dynamique de
projet peut favoriser la prise en compte de l’appel et créer le climat propice pour une
réponse généreuse.
Pour permettre aux différents acteurs de la vie ecclésiale de répondre à leur vocation,
une Ecole Diocésaine de formation a été créée en janvier 2006. Elle offre
principalement quatre modules de formation théologique sur un cycle de deux ans. Elle
s’adresse essentiellement aux laïcs qui se préparent à recevoir une mission ecclésiale
ainsi qu’aux candidats au diaconat permanent, comme complément de leur formation
spécifique.
II.A.2 Repréciser la mission des diacres
"Au service d'une Eglise accueillante aux questions et au devenir
des hommes, les diacres sont appelés à vivre leur ministère dans la
multiplicité des champs de la mission" (Conférence des Evêques de
France, 1996.)
Tous les deux ans, une rencontre est organisée par le Délégué Diocésain au Diaconat
permanent, avec les candidats interpellés. A ceux qui le souhaitent, une année de
discernement est proposée. Au terme de cette année, les candidats au diaconat
permanent bénéficient, en plus des modules de l’Ecole Diocésaine de formation, d’une
formation initiale spécifique qui dure quatre années. Elle est organisée et animée par le
Conseil Diocésain du Diaconat, sous la responsabilité du prêtre nommé délégué diocésain.
La diminution du nombre des prêtres a quelque peu faussé, en certains endroits,
l’exercice du ministère des diacres permanents. Ceux-ci n’ont pas à se substituer aux
prêtres, ni à jouer le rôle de supplétif presbytéral au risque de perdre la spécificité de
leur ministère.
Des dimensions importantes du ministère des diacres permanents sont à vérifier pour
assurer la vitalité et l’avenir des communautés ecclésiales en Corse :
. le ministère de la Parole :
« Connaître la Révélation, adhérer de façon inconditionnelle à Jésus Christ, comme
un disciple passionné et amoureux, partir de Jésus et avec Lui pour la Mission, voilà
ce qu’on attend, de façon décidée et sans réserve aucune, d’un Diacre permanent.
Du bon disciple naît le bon missionnaire. » (Cardinal Hummes, lettre aux diacres
permanents, 10 août 2009)
C’est en ce sens que nous pouvons comprendre l’engagement des diacres dans le
ministère de la prière quotidienne au nom de l’Eglise.
9
. le ministère liturgique
La foi suscitée et ravivée par l’accueil de la Parole de Dieu, célèbre le don de Dieu dans
les sacrements et la vie liturgique.
Le service de l’autel en lien avec le prêtre et l’évêque, la présidence des baptêmes, des
mariages et des funérailles chrétiennes est constitutive du ministère diaconal. Ce qu’ils
vivent dans la célébration ne peut se confondre avec les tâches confiées à des fidèles
laïcs dans la liturgie.
Le service de l’autel assuré par le diacre atteste au cœur de la célébration liturgique, de
son lien avec le service des hommes. Le culte rendu à Dieu et le service des frères sont
les deux faces de l’unique culte chrétien.
. le ministère de la charité
Dans leur service de l’autel, les diacres renvoient l’assemblée de la table eucharistique à
la table du partage avec les hommes, et en priorité avec les plus pauvres. C’est une autre
dimension de leur ministère : « le ministère de la Charité, dont le grand modèle est saint
Laurent, diacre et martyr. Le diaconat prend ses racines dans l’organisation ecclésiale
de la charité, dans l’Église primitive. … Les Diacres s’identifient de façon toute spéciale
avec la charité. Les pauvres constituent une de leurs préoccupations quotidiennes et
l’objet de leur sollicitude infatigable. On ne comprendrait pas un Diacre qui ne
s’engagerait pas personnellement dans la charité et dans la solidarité envers les pauvres
qui, aujourd’hui, se multiplient à nouveau. » (Cardinal Hummes, lettre aux diacres
permanents, 10 août 2009)
. le ministère du seuil
Les diacres par leur insertion dans une vie familiale, professionnelle et sociale, ont
mission de rappeler à toute l’Eglise les urgences de l’évangélisation. Dans cette
perspective, ils doivent porter le souci des lieux et des groupes humains que l’Eglise n’a
pas encore rejoints et participer aux efforts apostoliques pour y susciter de petites
cellules ecclésiales.
II.A.3 - Favoriser au maximum la prise de responsabilité des laïcs :
Les fidèles laïcs sont envoyés dans le monde qui « devient le lieu et moyen de leur
vocation chrétienne » (Jean Paul II, Les fidèles laïcs, n°15). Mais il appartient aussi à la
vocation baptismale des fidèles du Christ, de participer à la vie de l’Eglise dont ils sont
membres, et de s’impliquer dans sa mission.
Dans l’Eglise, personne ne se donne une responsabilité ni ne s’approprie une charge dont
il se considérerait comme propriétaire. Les communautés doivent porter le souci
d’interpeller les personnes susceptibles de répondre aux besoins perçus pour assurer
une vie ecclésiale authentique.
10
Dans les communautés où des projets nouveaux se mettent en place (centre de
préparation au mariage, mouvements comme les équipes Notre-Dame ou les
Communautés de Vie Chrétienne (CVX), démarche diocésaine de redynamisation /
refondation ecclésiale), ce travail de discernement et d’interpellation devient urgent et
nécessaire. Il conduit à regarder au-delà des seuls chrétiens habituels. C’est une
dynamique de projets et d’innovation qui permet de solliciter les charismes discernés
dans les communautés et en dehors, parmi des chrétiens encore peu engagés
L’interpellation nécessite toujours un discernement sous la responsabilité du prêtre
chargé de la communauté.
Pour aider au discernement, pour veiller à la formation en particulier au sein de l’Ecole
Diocésaine, pour accompagner leur engagement, pour suivre la vie des EAIP, une
déléguée diocésaine pour les laïcs en mission ecclésiale a été nommée depuis 2005.
Le projet pastoral diocésain permettra de mieux préciser les besoins et les modalités
d’implication des fidèles laïcs dans la vie d’une Eglise mobilisée pour la mission.
II.A.4 S’appuyer sur le charisme des communautés religieuses :
La présence de communautés religieuses dans le diocèse est une grâce pour notre Eglise
diocésaine. Le Conseil Diocésain de la Vie Religieuse (CDVR) placé sous la responsabilité
d’un Vicaire Episcopal, doit veiller à ce que chaque Congrégation puisse vraiment mettre
en œuvre son charisme spécifique. Il ne faudrait pas que le charisme d’une Congrégation
pâtisse d’une approche purement fonctionnelle de la présence de la vie consacrée.
Il faut continuer à solliciter de nouvelles Congrégations pour fonder des communautés
dans le diocèse d’Ajaccio. Ce discernement pour la venue de nouvelles communautés
religieuses doit se vivre au niveau diocésain, en lien avec le CDVR et la Vicaire Episcopal
chargé de la vie religieuse.
C’est l’identification des besoins pour la mission qui permettra de préciser la demande
faite aux responsables de la Congrégation. La venue de la communauté des pères du
Sacré-Cœur, œuvre de jeunesse de Timon David à Ajaccio, en 2008, est un bel exemple
de dialogue et de collaboration à promouvoir entre une Congrégation et le Diocèse.
II.A.5 - Accompagner les catéchistes :
Le diocèse a connu une mobilisation des responsables de la catéchèse pour soutenir,
former et accompagner les catéchistes dans leur mission qui évolue avec les nouvelles
orientations de la pastorale catéchétique, arrêtées par la Conférence des évêques de
France en 2006.
Depuis septembre 2008, une dizaine de pôles de formation catéchétique ont été mis en
place dans l’ensemble du diocèse.
11
Sur la base de l’expérience vécue avec les nouveaux parcours retenus ad experimentum
dans le diocèse et relue avec l’ensemble des catéchistes, un Directoire Diocésain pour la
catéchèse est en cours de rédaction.
Pour soutenir l’effort entrepris pour la pastorale catéchétique, des laïcs sont envoyés
pour suivre la formation mise en place par les évêques de la Province de Marseille avec
l‘I.S.T.R (Institut des Sciences et Théologie des Religions) : « Des catéchètes pour
l’Eglise ». Cette formation est destinée à des personnes qui animeront la dimension
catéchétique de tous les secteurs de la pastorale (catéchèse des enfants, aumôneries
scolaires, catéchuménat, préparation aux sacrements, …)
Nous serons attentifs à adapter la proposition de la catéchèse à la réalité des rythmes
des enfants, intégrer des notions de pédagogie générale et de psychologie propres aux
tranches d’âge catéchisées. L'enseignement catholique sera sollicité comme ressource
pour accompagner les catéchistes au niveau pédagogique.
II.B Collaborer pour faire vivre l’interparoissialité
L’interparoissialité fait partie des décisions synodales promulguées en 2000. Elle ne doit
pas être pensée uniquement dans la perspective de la diminution du nombre de prêtres.
Il nous faut retrouver la pertinence ecclésiologique de cette manière de vivre et de
collaborer en Eglise.
II.B.1 - Reconnaître comme une grâce la présence d’un prêtre
Les communautés ecclésiales doivent prendre conscience que le manque de prêtres est
une réalité qui demande de réviser la manière dont on sollicite leur ministère. Que se
cache-t-il derrière ce que trop de chrétiens interprètent comme un manque de
disponibilité ? L’Année Sacerdotale a permis à certaines communautés, de revoir leur
manière de vivre le rapport avec le ministère des prêtres, et en particulier les raisons
pour lesquelles elles les sollicitent.
Les prêtres ne pouvant tout faire, ni courir partout, des choix s’imposent qui demandent
à être respectés par les communautés ecclésiales. Il faut penser à modérer les
exigences des communautés et des municipalités vis-à-vis du prêtre ; avoir un prêtre sur
place est une chance et non un dû. Une recherche est engagée par le Conseil Episcopal et
le Conseil Presbytéral afin de définir ces priorités dans la perspective d’assurer au
mieux le service presbytéral pour garantir l’avenir des communautés ecclésiales sur
l’ensemble de la Corse. Il sera important que le Conseil Diocésain de Pastorale soit
consulté et participe à cette recherche.
12
Même si, dans l’absolu, le nombre de prêtres par rapport à la population semble
raisonnable, la géographie montagneuse, la difficulté des déplacements rendent difficile
l’exercice du ministère pour beaucoup de prêtres.
Il faut rappeler constamment qu’aucune communauté ecclésiale ne peut vivre sans le
rapport effectif au ministère presbytéral. Les prêtres sont nécessaires à l’identité
d’une communauté ecclésiale. Cependant, nous ne pouvons nous crisper sur la seule
question numérique. Nous sommes appelés à mettre en relation le nombre de prêtres en
relation avec les autres potentialités du diocèse.
Les communautés ecclésiales doivent se sentir responsables de l’accueil d’un nouveau
prêtre, particulièrement quand il est nouveau en Corse. L’organisation de cet accueil est
à inscrire dans la mission des EAIP, en lien avec les diacres permanents, les catéchistes
et les responsables des paroisses et services diocésains. Il serait utile de rédiger une
fiche d’information pour l’accueil du nouveau prêtre dans un secteur interparoissial
(logement, premiers contacts avec les gens, échanges sur l’histoire humaine et ecclésiale
de la région, …). Cela forme les bases d’une future et heureuse collaboration des
chrétiens du secteur avec leur prêtre.
II.B.2 Développer la nécessaire interparoissialité
454 paroisses, 46 prêtres en activité ... 1 prêtre pour 6000 habitants et 40 paroisses !
Voilà des réalités qui soulignent que l’interparoissialité est une nécessité vitale pour
l’Eglise de Corse. Depuis le Synode diocésain 2000, la réalisation de ce qui paraît
nécessaire à une vie en Eglise, ne s’est pas encore suffisamment développée.
L’interparoissialité doit devenir un choix mobilisateur dans tous les secteurs, en ville
comme dans l’espace rural. Nous constatons que la démarche diocésaine de refondation /
redynamisation de la vie ecclésiale sert et renforce l’expérience de l’interparoissialité.
Nous le vérifions dans les secteurs ruraux comme le Cap Corse, le Vicolais, le Vénacais,
la Vallée de la Gravone, l’Ampugnani, l’Orezza, etc… Des efforts doivent encore être
développés dans les villes, notamment Ajaccio et Bastia.
L’évaluation entreprise de l’expérience d’interparoissialité depuis 2000 permet
d’envisager un approfondissement de l’expérience. Celle-ci doit être davantage que le
simple fait de confier plusieurs paroisses à un même prêtre. L’interparoissialité doit se
jouer dans une réelle collaboration entre les paroisses.
La recherche sur l’interparoissialité devra se poursuivre et s’approfondir dans la
perspective de la démarche entreprise par le Conseil Diocésain de Pastorale, Horizon
2020. Faudra-t-il parler d’ensembles plus vastes comme des « unités pastorales »
animées par une équipe de prêtres, une équipe pastorale diversifiée et autour d’un
projet pastoral local constitué à partir du Projet Pastoral Diocésain ? Le Conseil
épiscopal et le Conseil presbytéral se sont déjà emparés de cette question.
13
Des points d’attention pour vivre une authentique interparoissialité :
a) Une communauté villageoise ne coïncide plus automatiquement avec une communauté
ecclésiale. Il importe donc de définir les critères qui permettent de vérifier
l’ecclésialité d’une communauté : annonce de l’Evangile, rapport à l’Eucharistie, référence
au ministre ordonné, service de la charité, rassemblement dans la diversité …
L’interparoissialité doit pouvoir assurer ces conditions d’ecclésialité.
b) Nous observons que des blocages sont liés à un problème d’identité comparable à ceux
posés par l’intercommunalité. Pour progresser, il faut nous attacher à comprendre les
freins à l’interparoissialité pour susciter des initiatives.
Une telle prise de conscience passe par quelques questions qu’il faut nous poser : à quel
niveau est-il utile de se placer pour que le rassemblement soit réaliste et fructueux sur
le plan ecclésial ? La collaboration interparoissiale établie permet-elle d’assurer tout ce
qui est nécessaire à l’éveil et à la croissance de la foi pour la population d’un territoire ?
c) Pour réussir une expérience d’interparoissialité, il faut qu'il y ait un vécu commun.
Cela nous appelle à travailler les pôles d’affinités plus que les pôles géographiques,
définir des territoires pertinents qui correspondent aux affinités et au sens des
déplacements de population.
II.B.3
Mettre en place les structures de collaboration prêtres/laïcs :
Les membres des communautés ecclésiales sont souvent confrontés à assurer et
organiser la continuité ecclésiale dans un contexte où les prêtres sont de plus en plus
itinérants. Cependant, il appartient toujours au ministère des prêtres de présider à la
vie des communautés ecclésiales. Une telle situation fonde la nécessité de faire vivre
des structures de réelle collaboration entre les prêtres et les fidèles laïcs.
Cela conduit à rappeler clairement aux fidèles laïcs que leur engagement pour faire vivre
leur Eglise fait partie de leur vocation baptismale. C’est en développant le discernement
et l’appel aux charismes et aux compétences sur des projets identifiés que des laïcs,
jusque là peu sollicités, s’engageront au service la mission.
Nous constatons qu’il faut encore encourager des prêtres à vivre réellement cette
collaboration.
Pour conjurer le danger du « cléricalisme laïc », il faut rappeler sans cesse que toute
responsabilité ecclésiale
- doit rester un service et pas un pouvoir
- doit être évangélisé en permanence et nourri spirituellement
- doit être vécu collégialement, dans le partage en équipe
14
II.B.4 Mettre en place des Structures de Collaboration Prêtres/Diacres
Notre diocèse compte quinze diacres permanents. Trois autres seront prochainement
ordonnés, 3 autres encore sont en cours de formation. La fraternité diaconale prend
ainsi une réelle consistance. Et c’est heureux pour la vie et la mission de l’Eglise.
Il y a eu longtemps un brouillage sur la mission des diacres permanents. Ils peuvent
être ignorés dans certains secteurs, ou appelés en urgence pour pallier des
désistements. En quelques endroits, la relation avec les prêtres peut se révéler
problématique.
Pour une meilleure collaboration entre prêtres et diacres, on veillera à inviter ces
derniers aux rencontres pastorales dans les Régions. Pour permettre leur participation
à ces rencontres, on tiendra compte de leurs horaires de vie professionnelle.
Dans le cadre des évolutions pastorales que connaît notre Eglise diocésaine, il sera
nécessaire de réécrire les lettres de mission de tous les diacres permanents. Cela se
fera sous la responsabilité du Délégué Diocésain au diaconat permanent, en dialogue avec
le Vicaire Episcopal de la région concernée et en veillant à respecter la spécificité du
ministère diaconal (cf. infra II. A. 2).
II.C Recentrer pour la mission
"Ainsi, le Fils de l'homme n'est pas venu pour être servi,
mais pour servir et donner sa vie en rançon pour la
multitude." (Matthieu 20,28)
II.C.1 Entretenir le sens de l’Eglise diocésaine
Les laïcs et les ministres ordonnés doivent clairement prendre conscience qu’ils
appartiennent à une Eglise diocésaine qui n’est pas une simple fédération de paroisses
autonomes. C’est au niveau du diocèse que se pense l’être de l’Eglise et que se conduit la
mission, comme le Concile Vatican II l’a rappelé :
« Un diocèse est une portion du Peuple de Dieu confiée à un
évêque pour qu’avec l’aide de son presbyterium, il en soit le
pasteur : ainsi le diocèse, lié à son pasteur et par lui rassemblé
dans le Saint-Esprit grâce à l’Évangile et à l’Eucharistie,
constitue une Église particulière en laquelle est vraiment
présente et agissante l’Église du Christ, une, sainte, catholique
et apostolique. » Décret sur la charge pastorale des évêques, n° 11.
15
La reconnaissance de la mission de l’évêque qui, au sein de la collégialité épiscopale en
communion avec le successeur de Pierre, assume la continuité de la succession
apostolique dans l’Eglise locale, est constitutif du sens ecclésial qui doit animer tous les
membres de l’Eglise du Christ en Corse.
II.C.2 Instituer des conseils économiques dans chaque paroisse
Le droit canon demande que la gestion des paroisses soit assurée par un Conseil
économique sous la responsabilité du prêtre qui assume la charge curiale.
La paroisse est une entité canonique, mais pas une entité juridique. Seule, l’Association
Diocésaine est reconnue par les pouvoirs publics. La nouvelle loi sur le mécénat (été
2005) fait obligation aux Associations Diocésaines de France, de tenir une comptabilité
consolidée qui regroupe les comptes de toutes les paroisses.
Pour organiser la gestion des paroisses dans la perspective de cette nouvelle législation,
il nous faut tenir compte des procédures imposées :
- tout compte de paroisse est compte de l’Association Diocésaine sous la responsabilité
de l’évêque qui donne délégation de signature au prêtre et au trésorier de la paroisse ou
du secteur interparoissial.
- on veillera à mettre en place un conseil économique dans chaque paroisse ou secteur
interparoissial
- on tendra à mettre en place, avec l’aide de l’économat diocésain, une comptabilité par
secteur interparoissial qui regroupera tous les comptes des paroisses.
- toute dépense importante dans une paroisse devra être présentée préalablement au
Conseil Diocésain pour les affaires économiques et recevoir l’accord de l’évêque.
- dans le cadre de la loi sur le mécénat, le Commissaire aux comptes qui certifie la
comptabilité de l’Association Diocésaine, est tenu de procéder chaque année à quelques
contrôles dans la comptabilité des paroisses.
La campagne du Denier de l’Eglise est une nécessité pour la mission et participe à
l’éducation de la conscience diocésaine des chrétiens. On veillera à nommer dans chaque
conseil économique paroissial, un responsable de cette campagne.
Pour intégrer les nouvelles normes législatives concernant la gestion de l’Association
Diocésaine et des paroisses, un nouveau Directoire administratif et financier est en
cours de rédaction sous la responsabilité de l’économe diocésain. Il sera promulgué après
discussion avec le Conseil Presbytéral.
16
II.C.3 Mettre en œuvre les décisions du synode
L’Eglise en Corse a tenu un Synode diocésain entre 1997 et 2000. Les décisions
synodales promulguées en 2000 et consignées dans les Actes du Synode nous obligent.
Depuis plusieurs années, les orientations diocésaines visent, entre autre, à mettre en
œuvre les décisions du Synode diocésain, notamment pour l’interparoissialité,
l’implication des laïcs dans la mission de l’Eglise, la pastorale des funérailles, la
communication et la mise en lace d’un Conseil Diocésain de Pastorale. Pour manifester la
continuité dans le gouvernement du diocèse, un tableau synoptique a été réalisé par le
Conseil épiscopal. Il permet de rendre compte de la mise en œuvre pratique des
décisions du Synode au cours de ces dernières années.
II.D Revitaliser des communautés missionnaires
"Laissez-vous guider intérieurement par un esprit renouvelé.
Adoptez le comportement de l'homme nouveau, créé saint et
juste dans la vérité, à l'image de Dieu." (Ephésiens 4,23-24)
II.D.1 Conforter les confréries comme lieu de vie d’Eglise
Les confréries, comme associations de fidèles laïcs, sont une grâce pour notre Eglise en
Corse (cf. éditorial de l’évêque dans le bulletin diocésain de mai 2009). Nous devons les
aider à revaloriser et réactualiser leur dimension caritative. Pour cela, elles sont
invitées à revenir à leur mission initiale (confrérie d'entraide et de charité) et à
chercher la pertinence de leur service de la charité dans une société qui a évolué et qui
nécessite de nouvelles formes de solidarité.
« Les confréries doivent passer d’une attitude conservatrice à une attitude
missionnaire, dépasser les habitudes et les formes culturelles pour s’ouvrir
vers ceux qui ne croient pas encore » Jean Paul II
Une Charte des Confréries a été rédigée et signée par certaines d’entre elles. Elle
traite de la mission des confréries dans la société (solidarité, prise de parole et
initiatives sur les questions sociétales) et dans l’Eglise (service de la liturgie, animation
de la vie des paroisses, accueil des jeunes, accompagnement dans un devenir chrétien en
lien avec le service du catéchuménat …)
La Charte sera proposée à discussion et à signature à toutes les anciennes confréries
du diocèse. Ses éléments essentiels doivent aussi être intégrés dans la rédaction des
statuts canoniques soumis à l’approbation de l’évêque par les nouvelles confréries.
« Etre confrère, c’est suivre le Christ qui est la Voie, la Vérité et la Vie »
Charte des confréries de Corse 2007
17
Pour la formation chrétienne des membres des confréries, les prieurs n’hésiteront pas
se rapprocher de l’équipe diocésaine de formation. Une initiative de formation sur
l’Eucharistie a déjà été mise en place pour les confréries du Pumonte.
Les confréries sont encouragées à avoir un référent spirituel. Elles veilleront aussi à
assurer une formation spirituelle en lien avec leur saint patron.
II.D.2 Revitaliser la vie liturgique
« Le Christ est toujours là auprès de son Église, surtout dans
les actions liturgiques … Effectivement, pour l’accomplissement
de cette grande œuvre par laquelle Dieu est parfaitement
glorifié et les hommes sanctifiés, le Christ s’associe toujours
l’Église, son Epouse bien-aimée, qui l’invoque comme son
Seigneur et qui, par la médiation de celui-ci, rend son culte au
Père éternel. » Constitution conciliaire sur la Sainte Liturgie n° 7
Aidés par l’Equipe Diocésaine de la Pastorale liturgique et sacramentelle, nous voulons
vivre la liturgie de l’Eglise comme un lieu essentiel pour éveiller, nourrir et faire grandir
la foi.
Pour manifester que c’est la communauté toute entière qui célèbre, les prêtres et les
diacres veilleront à associer des fidèles à l’animation liturgique des célébrations. Nous
devrons mettre en place des équipes liturgiques dans les secteurs interparoissiaux. Une
formation sera assurée en lien avec l’Equipe Diocésaine de la Pastorale liturgique et
sacramentelle.
Nous devons veiller aussi à impliquer les jeunes dans la vie liturgique des paroisses. Pour
cela, il faut avoir le souci de les initier à la liturgie de l’Eglise et leur donner la
possibilité de prendre part activement à la préparation de célébrations (réflexion sur
les textes de l’Ecriture, intentions de prière, musique et chants …)
Il est essentiel de ré-initier les membres des communautés ecclésiales au sens de la
liturgie eucharistique et à sa place centrale dans la vie personnelle du chrétien et de
l’Eglise.
Il sera utile de diversifier les formes de la liturgie, les faire connaître et les proposer
largement (lectio divina, adoration eucharistique, célébrations de la Parole, pratique de
l’oraison, prière des heures …)
Les chrétiens de Corse sont attachés aux fêtes patronales. Ils y participent volontiers,
de façon massive. Une procession "traditionnelle" peut devenir un lieu missionnaire pour
toute la population à condition qu'elle soit pensée, animée, préparée et … sonorisée.
18
Certaines fêtes patronales sont précédées de « neuvaines ». Le prêtre veillera à mettre
en place une équipe qui réfléchira et préparera avec lui ce moment fort de la vie
paroissiale afin de le vivre comme un véritable temps d’évangélisation.
Les assemblées eucharistiques doivent avoir le souci des membres du Corps du Christ
souffrants et absents et s’organiser pour les visiter. La visitation des malades est
l’occasion d’une information sur la vie de la communauté, d’un écho de la prédication sur
les textes de la liturgie, d’une prière avec le malade ou la personne âgée qui est ainsi
préparé à recevoir la communion eucharistique.
Les membres de la communauté qui assurent la visitation auront des moments de
rencontre pour la relecture, la formation à l’écoute et le ressourcement spirituel. On
pourra utiliser avec profit, les moyens mis à disposition par le Service Evangélique des
malades.
II.D.3 Mettre en place des équipes d’accompagnement du deuil
« L’expérience de la mort n’est pas une expérience solitaire »
Aimé MICHEL (1975)
La pastorale du deuil fait partie de la vie liturgique des communautés chrétiennes, mais
elle fait l’objet d’un développement spécial tant elle parait essentielle, notamment en
Corse où les funérailles sont l’occasion de grands rassemblements dans les villages.
La pastorale du deuil est un des lieux privilégiés d’humanisation et d’évangélisation. C’est
une mission importante de l’Eglise qui nécessite de mobiliser auprès des prêtres et des
diacres, de nouveaux acteurs de cette pastorale. Ainsi, dans le souci de respecter la
sacramentalité de l’Eglise, nous donnons à voir que c’est toute la communauté chrétienne
qui accompagne le deuil et témoigne de sa foi en la Résurrection.
Il faut d’ores et déjà préparer des équipes d’accompagnement du deuil dans les secteurs
interparoissiaux, selon les orientations diocésaines qui viennent d’être promulguées
(bulletin diocésain de mai 2010). Dans plusieurs secteurs, cette formation initiale a déjà
été mise en place à l’initiative de l’Equipe Diocésaine de la Pastorale liturgique et
sacramentelle.
19
II.D.4 Mettre en contact avec la parole de Dieu
Notre cœur ne brûlait-il pas au dedans de nous, lorsqu'il nous
parlait en chemin et nous expliquait les Écritures? (Luc 24, 32)
Le Synode des évêques sur la Parole de Dieu a rappelé la place essentielle de la Parole de
Dieu. Tous les lieux d’Eglise doivent devenir autant de « maisons de la Parole».
Nous avons besoin de redécouvrir dans nos communautés ecclésiales, l’importance vitale
pour notre foi, d’ouvrir les Ecritures, de les étudier pour en acquérir l’intelligence,
d’accueillir, méditer, partager et prier ensemble la Parole de Dieu.
Responsables de l’annonce de l’Evangile, nous voulons avoir l’audace d’ouvrir les Ecritures
pour offrir une perspective évangélique aux gens en recherche spirituelle.
Les prêtres et les diacres, ordonnés au ministère de la Parole, doivent saisir toutes les
occasions pour mettre les personnes en contact avec les Ecritures.
II.D.5
Développer
recommençants
l’accompagnement
des
catéchumènes
et
des
Le Service Diocésain du catéchuménat accomplit une belle mission auprès d’adultes qui
découvrent le Christ, sont désireux de Le connaître pour devenir ses disciples par le
baptême. Nous accueillons les catéchumènes que le Seigneur nous envoie et nous confie,
comme une grâce faite à notre Eglise.
La vitalité des communautés ecclésiales se mesure à leur capacité d’accueillir de
nouveaux venus et de créer les conditions d’un engendrement à la foi chrétienne.
Pour associer davantage les communautés à la mission du catéchuménat, nous devons
mettre en place et élargir les équipes d’accompagnement qui réunissent autour des
catéchumènes, à la fois des chrétiens de leur communauté d’appartenance et des
chrétiens qu’ils connaissent dans leur entourage. Il est essentiel que le service du
catéchuménat se vive dans un « bain ecclésial » et non comme une activité marginale,
assurée par quelques spécialistes. L’accompagnement d’un catéchumène est une
expérience ecclésiale et non une aventure isolée.
Une attention particulière sera portée aux néophytes auxquels la confirmation sera
proposée lors de la fête de la Pentecôte, l’année qui suit leur baptême. Des propositions
leur seront faites pour préparer ce sacrement de la maturité de la foi et de l’insertion
apostolique dans l’Eglise grâce au don de l’Esprit.
Pour les personnes que nous appelons « recommençants », nous devons pouvoir leur
offrir un espace de rencontre, d’écoute de la Parole de Dieu, de redécouverte de la foi
et de partage. Une équipe de recommençants sera mise en place dans chaque Région
Pastorale.
20
Nous serons aussi attentifs à leur offrir un accompagnement personnel pour faciliter
leur enracinement dans la relation au Christ et leur insertion ecclésiale.
II.E Assurer de façon moderne les moyens pour la mission
"Les Douze convoquèrent alors l'assemblée des disciples et ils
leur dirent : « Il n'est pas normal que nous délaissions la
parole de Dieu pour le service des repas. Cherchez plutôt,
frères, sept d'entre vous, qui soient des hommes estimés de tous,
remplis d'Esprit Saint et de sagesse, et nous leur confierons
cette tâche." (Actes des Apôtres 6,2-3)
II.E.1
Communiquer de façon efficace
"Et l'on n'allume pas une lampe pour la mettre sous le
boisseau ; on la met sur le lampadaire, et elle brille pour tous
ceux qui sont dans la maison." (Matthieu 5,15)
Il s’agit de nous approprier les moyens modernes de communication pour servir l’annonce
de la Bonne Nouvelle le plus largement possible.
L’Eglise en Corse prend des initiatives et conduit de nombreuses actions, souvent mal
connues des chrétiens eux-mêmes. Informer sur ce qui existe et ce qui est proposé est
une nécessité vitale.
Pour communiquer, l’Eglise diocésaine dispose de trois moyens :
-
le bulletin diocésain, Eglise de Corse
la radio diocésaine, RCF Corsica
le site Internet du diocèse : http//catholique.ajaccio.cef.fr
Mais nous ne les exploitons pas encore assez.
Nous devons encore apprendre à communiquer sur ce que l’on sait faire, sur les besoins
humains et matériels pour mettre en place les projets.
Le bulletin diocésain doit être davantage centré sur la vie diocésaine de Corse. Nous
devons en faire un outil de communication plus efficace entre les paroisses, même s’il
existe des difficultés pour faire remonter l’information locale.
Pour améliorer la communication au sein du diocèse, nous devons travailler à mettre en
place des correspondants locaux, créer un tissu relationnel avec les corses qui sont hors
du diocèse.
21
Nous encourageons à développer les sites Internet dans les paroisses et les services
diocésains.
Un Conseil Diocésain de la communication se réunit régulièrement pour parfaire ce
secteur important pour la mission de notre Eglise.
II.E.2- Prévenir et gérer les conflits au sein de l’église :
La vie des communautés ecclésiales devient parfois le lieu de conflits entre les acteurs
engagés dans la vie de l’Eglise. Ils ne doivent pas accaparer leurs forces, gaspiller leur
énergie ni compromettre la mission évangélisatrice.
Les conflits font partie de l’histoire naturelle de tout groupe. Résolus, ils sont sources
d’évolution du groupe et de toute la communauté. Non résolus, ils rejaillissent alors sur
l'extérieur et nuisent au témoignage et à la mission.
Il faut enrichir nos démarches habituelles de réconciliation :
- utiliser les différents conseils pour instaurer le dialogue et servir la médiation
- approfondir le sens de la communion ecclésiale dans les communautés et de la
fraternité sacramentelle pour les ministres ordonnés.
- mettre à la disposition de l’Eglise les nouveaux moyens de gestion des conflits
II.E.3 - Avoir une politique des ressources humaines :
Il est impératif que les salariés du diocèse et de l’enseignement catholique, outre leurs
compétences professionnelles, prennent conscience qu'ils sont au service de l’Eglise et
de sa mission.
Cela demande d’inscrire dans le profil de poste des salariés de l’Eglise, ce que le droit
social appelle la « culture d’entreprise ». Les salariés de l’Eglise doivent être
compétents et chrétiens, ou au moins « ouverts »
II.E.4 - Adopter les méthodologies de conduite de projet :
La mission demeure de bout en bout l’œuvre de l’Esprit, … mais jamais sans l’Eglise et
tous ses membres !
Même si nous ne sommes toujours que des « serviteurs
quelconques », nous sommes appelés à nous investir au service de la mission de l’Eglise.
La prise d’initiatives pour la mission et la conduite de projets sont indispensables et
demandent à être gérés avec compétence et savoir-faire.
22
L’évaluation, que nous appelons dans l’Eglise, la « relecture », fait partie de la culture
ecclésiale. Elle doit désormais intégrer le processus de tout projet concernant la mission
de l’Eglise. La contribution du Conseil Diocésain de Pastorale à ce Projet Pastoral
Diocésain est un exemple de l’utilisation rigoureuse mais féconde de ces méthodes.
II.E.5 - Augmenter les recettes financières de l’Eglise pour la mission :
Cette action a été considérée comme très urgente par les membres du Conseil Diocésain
de Pastorale. C’est une priorité dans la mission du nouvel Econome Diocésain. Des
décisions s’imposent en ce domaine :
- La mise en place d’un comité des ressources de façon urgente pour étudier
comment améliorer les possibilités de ressources financières du diocèse
- Le Conseil Diocésain de Pastorale peut aider à la recherche de compétences et
d’apport méthodologique pour rechercher des solutions innovantes.
- la sollicitation au niveau diocésain et au niveau de chaque Région pastorale, d’un
laïc compétent pour suivre les questions immobilières de l’Eglise. Il aura à suivre
les travaux d’entretien et de restauration de l’immobilier. Il sera associé aussi à
la mise en œuvre de la politique immobilière du diocèse qui vise à doter, à
l’horizon 2020, chaque secteur interparoissial d’un Centre Pastoral (logement
pour un prêtre, espace cultuel, salles de réunion, un secrétariat pour le secteur
interparoissial…)
II.E.6 - Restructurer le denier de l’Eglise :
Le développement de la Campagne du Denier de l’Eglise a été considéré comme
prioritaire par les membres du Conseil Diocésain de Pastorale. Nous avons réorganisé
dès cette année, la collecte du Denier de l’Eglise en recourant à des moyens modernes
de communication.
La prochaine étape consistera à mettre en place localement un comité de laïcs
collecteurs, et nommer un responsable au sein de chaque conseil économique
interparoissial.
23
III. Horizon de la Mission
Des engagements
prioritaires
« Une Eglise où l'audace de faire du neuf sera plus forte que l'habitude de faire
comme avant. »
(Guy Deroubaix, évêque de Saint Denis)
Cette troisième partie du document ouvre des perspectives dans lesquelles
les communautés ecclésiales du diocèse d’Ajaccio pourront s’engager pour
progresser sur les chemins de la mission, à l’horizon 2020.
Tout ne peut pas être prioritaire, partout, de la même manière. Il est de la
responsabilité de chaque communauté ecclésiale avec ses pasteurs et dans
ses divers conseils, de définir les priorités de la mission.
Les priorités missionnaires dégagées au terme du travail du Conseil Diocésain
de Pastorale pour l’ensemble du diocèse, peuvent servir de base à la
rédaction d’une « Charte Missionnaire locale » pour votre communauté, en
fonction du contexte particulier dans lequel vous êtes appelés à annoncer
l’Evangile et faire vivre l’Eglise.
III.A Servir la charité
"Alors les justes lui répondront : 'Seigneur, quand est-ce que
nous t'avons vu...? tu avais donc faim, et nous t'avons nourri ?
tu avais soif, et nous t'avons donné à boire ? tu étais un
étranger, et nous t'avons accueilli ? tu étais nu, et nous t'avons
habillé ? tu étais malade ou en prison... Quand sommes-nous
venus jusqu'à toi ?" (Matthieu 25,37-39)
III.A.1 Poursuivre la dynamique de l’Année Diocésaine de la Charité :
Guidés par la première encyclique de Benoît XVI, Deus caritas est, nous avons fait de
l’année 2007, l’Année Diocésaine de la Charité. Elle s’est clôturée par les Assises de la
Charité à Corte en novembre 2007.
24
Des orientations pastorales ont été promulguées pour aider les communautés ecclésiales
à progresser dans le service de la charité, une dimension de la foi au Christ et de la
mission. Ces orientations demandent à poursuivre leur mise en œuvre partout.
Pour parvenir à cet objectif, nous chercherons à

Dynamiser le conseil diocésain de la solidarité pour qu’il contribue,
notamment, à créer les conseils locaux de la solidarité.

Mettre en place dans chaque secteur interparoissial un référent local de la
solidarité.

Travailler à faire évoluer le Conseil Diocésain de Pastorale en une Diaconie
Diocésaine de Corse
III.A.2 Recruter et former des acteurs de la solidarité
Pour que les communautés ecclésiales progressent dans le service de la charité, il est
nécessaire de sensibiliser et de mobiliser des acteurs de la solidarité. Pour parvenir à
cet objectif, nous chercherons à

Sensibiliser les jeunes aux dimensions de la charité dans la catéchèse et les
aumôneries scolaires ou étudiantes.

Appeler les chrétiens à se mobiliser sur des projets porteurs du service de la
charité afin de renforcer les lieux d’action caritative et humanitaire (Secours
Catholique, CCFD, Corse-Malte, a Fratellanza de Bastia, la Fraternité du
partage à Ajaccio, Equipes Saint Vincent, Conférences Saint Vincent de Paul,
…)

Reconnaître, soutenir et nourrir spirituellement l’action des chrétiens dans
les associations et organismes caritatifs non confessionnels.

Poursuivre la formation à la Doctrine sociale de l’Eglise, notamment en servant
la réception chez les chrétiens, de l’encyclique de Benoît XVI, Caritas in
veritate.
III.A.3 Identifier et rejoindre les personnes en difficulté
La précarité et la pauvreté revêtent aujourd’hui de nouvelles formes (cf. le travail
d’analyse réalisé par le Conseil Diocésain de la Solidarité), aussi bien dans les villes que
dans les zones rurales. Ces pauvretés demeureront ignorées et seront source de
désespoir si nous n’arrivons pas à les identifier.
Pour parvenir à cet objectif, nous chercherons à
25
. faire vivre les Conseils Locaux de la Solidarité
. nous rendre attentifs aux personnes en difficulté et isolées.
. identifier les nouvelles formes d’isolement et les lieux de précarité (lycées
professionnels, logement social dans le rural, …)
. Porter le souci des membres absents de l’assemblée eucharistique (visite aux
malades et personnes âgées au nom de la communauté ecclésiale)
. Oser nous déplacer sur les lieux de pauvretés et de précarité, afin de rejoindre
les personnes en difficulté et chercher avec elles les formes renouvelées de
solidarité et d’entraide dont elles ont besoin.
. Chercher à établir des partenariats avec d’autres acteurs de la solidarité pour
une action plus concertée et pertinente.
. Ouvrir les communautés ecclésiales à l’accueil des personnes marquées par la
pauvreté (tables ouvertes paroissiales avec le Secours Catholique, rencontre avec
des personnes immigrées avec la Pastorale des migrants, liens avec les aumôneries
de prison …)
. Permettre aux personnes rejointes et aidées de vivre avec nous une authentique
vie ecclésiale. Le service de la charité a pour horizon, non seulement la sollicitude
de l’Eglise envers les pauvres, mais une vie en Eglise avec les pauvres.
III.A.4- Faire vivre la dynamique du Secours Catholique
C’est dans le contexte d’une pauvreté grandissante, structurelle, aux nouvelles formes,
que s’inscrit le défi du Secours Catholique et de toutes les associations caritatives. Les
réponses doivent devenir innovantes.
Une nouvelle équipe pour la délégation du Secours Catholique en Corse est en train de se
reformer.
Nous sommes invités, là où le Secours Catholique n’est pas présent, à susciter la
création d’équipes locales dans les secteurs interparoissiaux où les besoins se font
sentir
De plus en plus, pour mettre en œuvre les orientations du Secours catholique, les
bénévoles doivent acquérir des compétences pour des tâches de plus en plus complexes
26
Développer les initiatives qui permettront de progresser vers une vie en Eglise avec les
pauvres (groupe de partage de vie et d’Evangile, temps de récollection, Voyage
Espérance …)
III.B Ouvrir l’Eglise sur la société
"Une Église qui n'aurait plus rien à faire et plus rien à dire là où l'on
souffre et là où l'on meurt, là où l'on espère et où l'on guérit, serait-elle
encore l'Église de Jésus-Christ ? Comment les événements fondamentaux
de l'existence ne seraient-ils pas le lieu privilégié et le temps fort de la
mission ?" (Site conférence des évêques de France)
III.B.1 Chercher à être en phase avec les questions des hommes
La pédagogie du Christ sur le chemin d’Emmaüs nous rend sensibles à l’importance de la
proximité avec les questions, les espoirs et les inquiétudes des hommes de notre temps.
Pour parvenir à cet objectif, nous chercherons à
- nous tenir informés de façon permanente des problèmes de la société corse afin
de pouvoir réagir et faire entendre une parole d’Eglise sur les événements et les
situations, dans les débats sur les questions de société.
- faire connaître largement l’enseignement social de l’Eglise et, notamment,
l’encyclique du pape Benoît XVI, Caritas in veritate.
- créer, au niveau diocésain, une cellule de veille sociale formée de chrétiens
engagés dans les réalités sociales, économiques et politiques, pour alerter et
conseiller l’évêque et ses collaborateurs, ainsi que les communautés ecclésiales
concernées.
- confier à la cellule de veille sociale, une réflexion anticipatrice sur les
événements prévisibles.
- soigner, dans les communautés, les prières universelles lors des assemblées
dominicales, afin qu’elles soient porteuses du souci des situations et des
événements qui marquent nos contemporains.
III.B.2 Rejoindre les hommes dans leur milieu de vie
L’Eglise, qui se veut fidèle à l’appel du Christ pour la mission, ne peut se désintéresser
des lieux et des milieux dont elle est absente, ni les ignorer.
27
Cela lui demande d’identifier et de connaître les groupes humains auxquels elle est
étrangère : maison de retraite, jeunes adultes, nouveaux lotissements, cités populaires,
monde salarié, jeunes agriculteurs, nouveaux arrivants en Corse, immigrés, touristes, …
Pour parvenir à cet objectif, nous chercherons à
- garder, dans les rencontres de réflexion des divers conseils pastoraux le souci de
ceux qui ne sont pas rejoints par l’Eglise. Il sera nécessaire de les identifier et de
prendre des initiatives pour les rejoindre. Chaque communauté doit pouvoir
chercher à quelle ouverture missionnaire elle est appelée. Les urgences de la
mission sont nombreuses, un choix s’imposera.
- prendre des initiatives pour se porter sur le terrain des autres et leur offrir une
surface de rencontre avec l’Eglise. On se reportera à la réflexion sur les espacestiers pour l’évangélisation (édito du bulletin Eglise de Corse – juin 2007)
- oser faire entendre la parole de l’Eglise dans la vie et sur les questions des
autres afin d’engager le dialogue. « De quoi discutiez-vous en chemin ? » (Luc 24)
doit demeurer la question première dans le dialogue avec les hommes.
III.C Prioriser des champs d’évangélisation
« Parce que tu as du prix à mes yeux, que tu as de la valeur et que je
t’aime » Isaïe, 43, 4.
Persuadés que tout homme est aimé de Dieu, nous sommes pressés par l’annonce de
l’Evangile. C’est pourquoi les communautés ecclésiales se sentent mobilisées pour
rejoindre les hommes qui ne savent pas encore que Dieu les aime et que le Christ
Ressuscité peut transformer leur vie et leur offrir le salut.
Pour évangéliser dans des réalités humaines nouvelles, nous devons chercher à faire
naître des communautés fraternelles qui rassemblent d’abord autour de la Parole de
Dieu.
Chrétiens de Corse, mobilisés pour l’annonce de l’Evangile à tous les hommes, nous
voulons cependant accorder, dans nos efforts d’évangélisation, la priorité à des groupes
humains particuliers.
III.C.1 Animer la pastorale des 18-30 ans
Nous mesurons combien l’Eglise est peu présente parmi les jeunes de cette génération.
Pourtant, le pape Jean Paul II, conscient de l’urgence de s’adresser à eux, disait : « Les
jeunes voient dans l’Eglise et l’Evangile, les repères pour bâtir une vie qui ait un sens ».
28
Rejoindre les jeunes pour leur annoncer le Christ et leur faire entendre l’Evangile, est
une priorité diocésaine qui doit mobiliser toutes les communautés ecclésiales. Dans une
société où le nihilisme pratique et le désenchantement menacent d’étouffer le
dynamisme, la générosité et même parfois, le goût de vivre chez les jeunes, l’Eglise se
doit de redoubler d’efforts pour rejoindre les 18-30 ans.
Pour parvenir à cet objectif, nous chercherons à
- créer des lieux proches de convivialité où les jeunes pourront se rencontrer et
rencontrer des adultes respectueux et attentifs, heureux de témoigner de leur foi.
- connaître les jeunes et les rendre acteurs de leurs projets, tant dans leur
conception que dans leur réalisation pratique (rencontres de réflexion, sorties de
groupe, actions de solidarité, découverte de la foi, pèlerinage …)
- mettre en place une aumônerie universitaire et offrir un espace de vie
communautaire pour des étudiants à Corte.
- proposer la JMJ diocésaine et mondiale
- coordonner la pastorale des 18-30 ans au niveau diocésain et soutenir les
initiatives de l’association J2C (Jeunes de Corse)
- offrir des temps forts de dialogue et de réflexion où les jeunes puissent
construire du sens à partir de leurs situations et de leurs questionnements, éclairés par
l’Evangile et le témoignage de croyants proches d’eux.
- chercher à créer des équipes de jeunes adultes (E .N.D jeunes, M.R.J.C, groupes
Jeunes Professionnels, etc.)
- proposer dans les lieux de rencontre des jeunes, une éducation à la vie
affective et à l’amour, qui soit inspirée de l’Evangile et développe une culture de la vie,
une estime de la famille et une approche humanisante de la sexualité.
III.C.2 Développer la pastorale scolaire
Même si l’accompagnement des adolescents est difficile et ingrat, nous croyons à
l’importance d’assurer le contact entre eux et l’Eglise durant le temps de leur scolarité
au collège ou au lycée. Ce lien est structurant pour leur vie de chrétien et permet
souvent une expérience fondatrice d’un engagement ecclésial durable.
Il nous faut poursuivre l’effort d’inventivité pour mettre en œuvre une pastorale
scolaire qui respecte les adolescents dans ce qu’ils sont (rythmes de vie, goûts
artistiques, modes d’expression, etc.)
29
Pour parvenir à cet objectif, nous chercherons à
- rejoindre les jeunes, les écouter pour ressaisir leurs attentes
- encourager et soutenir les adolescents dans des projets éducatifs sur le plan
humain et chrétien (actions de solidarité, sorties de détente et camps, animation de
messes, éducation à la vie affective, etc.)
- appeler, former et soutenir des adultes capables de patience et d’écoute afin
de vivre des moments de proximité avec les jeunes.
- susciter et former de jeunes animateurs pour la pastorale scolaire.
- mettre en place des aumôneries scolaires en sollicitant des membres de la
communauté ecclésiale sur la base d’un projet pastoral pensé et défini avec eux.
- travailler à faire naître ou renaître des mouvements de jeunesse dans le
diocèse (scoutisme, MEJ, MRJC, JOC, etc.)
- avoir le souci d’aider les jeunes dans le financement de leurs projets, mais
veiller également à adapter les propositions pastorales aux moyens financiers des
jeunes.
III.C.3 Développer l’enseignement catholique en Corse
Les établissements d’Enseignement Catholique offrent une intéressante surface de
rencontre entre l’Eglise et les jeunes, sur le terrain du pédagogique, de l’éducatif et du
pastoral.
Pour permettre à l’Enseignement Catholique de participer pleinement à la pastorale des
jeunes dans le diocèse, on veillera à
- faire vivre, au sein de chaque établissement, d’authentiques communautés
éducatives où le caractère propre de l’enseignement catholique sera clairement défini,
intégré dans le projet d’établissement et mis en œuvre par les diverses composantes de
cette communauté.
- rédiger dans chaque établissement, un projet pastoral qui s’inspire du projet
pastoral diocésain de l’Enseignement Catholique.
- veiller à ce que chaque chef d’établissement soit aidé dans mission pastorale,
par un A.P.S (Adjoint en Pastorale Scolaire) et un prêtre accompagnateur. L’appel et la
formation d’un A.P.S réclame du discernement et du temps. On veillera à ne pas tarder à
mettre en route ces procédures d’appel et de formation.
30
- avoir le souci de nouer des liens de collaboration avec les instances locales et
diocésaines de la pastorale des jeunes et de la pastorale des vocations, pour favoriser
au maximum la participation des élèves de l’établissement aux propositions pastorales
qui concernent tous les jeunes scolaires du diocèse.
- susciter parmi les jeunes, des vocations d’enseignants pour l’Enseignement
Catholique de Corse.
III.C.4 Catéchiser les adultes de 30-45 ans
La génération des 30-45 ans se sent peu concernée par l’Eglise. Cela n’est pas sans nous
interpeller. Des initiatives innovantes doivent être prises pour rejoindre ces adultes.
Avec les nouvelles orientations pour la catéchèse promulguées en 2006 par les évêques
de France ont promulguées en 2006, nous sommes responsables de « catéchiser tous les
âges de la vie ».
Nous sentons la nécessité de profiter de toutes les occasions de rencontre avec les
adultes de cette génération, notamment lors des demandes de sacrements et la
catéchèse de leurs enfants. Nous aurons le souci de leur offrir, dans ces occasions, des
temps d’échange et de réflexion, une remise en contact avec la Parole de Dieu et une
intelligence renouvelée de la foi chrétienne susceptible d’éclairer leur vie d’adulte.
Pour parvenir à cet objectif, nous chercherons à
- impliquer les catéchistes dans des propositions destinées aux parents des
enfants catéchisés (réunion de parents, messes des familles, dimanche autrement …)
- favoriser la naissance d’équipes de mouvement pour les adultes de 30-45 ans
(Equipes Notre-Dame, C.V.X, V.E.A, C.M.R, A.C.I, groupes de partage de vie et de la
Parole de Dieu, …)
- développer les groupes d’éveil à la foi des 3-7 ans où des contacts avec les
parents se renouent. C’est aussi l’occasion de les impliquer dans l’éducation chrétienne
de leur enfant.
- suivre l’initiative du Conseil Diocésain de Pastorale qui se propose de rencontrer
des jeunes adultes afin qu’ils puissent s’exprimer sur les causes de leur désaffection de
l’Eglise qu’ils ont connue au catéchisme ou en aumônerie scolaire.
- soigner l’accueil des adultes qui sollicitent l’Eglise pour des sacrements
(mariage, baptême) ou une célébration de funérailles d’un parent. Ces moments doivent
être pensés et organisés de telle façon qu’ils puissent devenir des moments
d’évangélisation qui mobilisent des membres de la communauté ecclésiale, et pas
seulement le ministre ordonné.
31
- former des membres de la communauté à l’accueil et à l’écoute pour assurer des
permanences dans les paroisses. Le temps du premier contact est important car il est
décisif pour la suite.
- pour signifier la sacramentalité de l’Eglise, nous chercherons à signifier que
c’est la communauté ecclésiale qui accueille, prépare au sacrement et célèbre. C’est pour
cela qu’on constituera avec les prêtres et les diacres, dans chaque secteur pastoral, des
équipes de préparation au baptême et au mariage. Nous serons attentifs à proposer
aussi cet engagement à des jeunes couples et des jeunes parents.
- pour honorer les nouvelles orientations de la catéchèse, les équipes de
préparation aux sacrements proposeront aux jeunes adultes (fiancés ou parents),
plusieurs rencontres au cours desquelles une démarche catéchétique sera proposée en
lien avec le sacrement demandé.
- offrir aux chrétiens engagés dans les équipes de préparation au mariage ou au
baptême, des temps de relecture, de formation et de ressourcement spirituel.
III.C.5 Evangéliser les familles
Dans notre société, la famille est souvent mise à mal. Il est de la responsabilité de
l’Eglise d’annoncer que la famille qui repose sur l’engagement durable d’un homme et
d’une femme dans le mariage est une chance et une Bonne Nouvelle pour le couple, pour
les enfants, pour la société et pour l’Eglise qui continue de voir dans la famille, une
« Eglise domestique ».
Pour parvenir à cet objectif, nous chercherons à
- Mettre en place une pastorale familiale dans le diocèse, adaptée aux réalités de
notre société, sans ignorer les familles les plus fragilisées et les plus en danger
- Eclairer le choix des parents et des jeunes dans leurs activités, pour qu’ils
aident leurs enfants à grandir aussi spirituellement
- développer dans les communautés ecclésiales, une estime pour la famille et une
authentique culture de la vie, selon l’esprit de l’Evangile.
- Requalifier les parents dans leur responsabilité de la transmission de la foi
- Intégrer les UDAF pour faire entendre les positions de l’Eglise sur les
questions familiales.
32
III.C.6 Dialoguer avec les autres croyants
Les catholiques, même s’ils forment la première communauté religieuse en Corse, ne
veulent pas ignorer que d’autres croyants vivent dans cette région. Parmi eux, il y a nos
frères chrétiens d’autres confessions, et des croyants appartenant à d’autres
communautés religieuses (juifs, musulmans, bouddhistes,…)
Dans l’esprit du Concile Vatican II, nous regardons avec respect et estime les autres
croyants. Nous nous reconnaissons la responsabilité de porter avec eux un humanisme
qui nous vient de notre foi en Dieu. Nous voulons aussi porter ensemble la question de
Dieu dans une société qui l’oublie ou l’évacue trop souvent.
Avec les autres croyants, nous voulons apporter le meilleur de nos traditions religieuses
et spirituelles dans notre participation citoyenne à la vie de la société corse.
Pour vivre cela, nous voulons développer les rencontres et le dialogue avec les autres
croyants à tous les niveaux.
Pour parvenir à cet objectif, nous chercherons à
 Développer la rencontre et le dialogue œcuméniques
- Développer les rencontres œcuméniques avec l’aide du Vicaire épiscopal et de
l’Equipe diocésaine chargée de l’œcuménisme.
- valoriser les initiatives locales où des chrétiens de diverses confessions se
réunissent pour lire la Bible, prier ensemble et mener une réflexion.
- faire vivre de façon plus dynamique la Semaine de prière pour l’unité des
chrétiens, dans l’ensemble du diocèse.
 Favoriser le dialogue inter religieux
L’ouverture et le dialogue avec les autres religions font partie de la mission de l’Eglise.
Nous voulons développer les occasions de rencontre avec les autres croyants pour mener
ensemble des actions de solidarité, pour nous opposer à toute intolérance et racisme,
pour échanger sur nos manières de croire et de prier Dieu, dans un souci de
connaissance mutuelle, pour prendre la parole ensemble à l’occasion d’événements ou de
situations qui marquent les corses …
Un Vicaire épiscopal a été nommé pour impulser et suivre les initiatives de rencontre
interreligieuse. Un Conseil diocésain pour l’interreligieux devrait être mis en place à
partir des chrétiens qui sont présents sur ce terrain.
33
Des initiatives ont déjà été prises : sur Ajaccio, un groupe se rassemble régulièrement,
des contacts sont établis avec la communauté juive sur Bastia, des rencontres se vivent
avec les responsables du Conseil représentatif du culte musulman en Corse, des
confréries organisent des soirées interreligieuses pour la solidarité, des liens sont
établis avec les responsables des mosquées et salles de prière de Furiani, Baléone,
quartier saint Joseph, etc.
III.C.7 Développer la pastorale du tourisme
L’Eglise catholique ne peut ignorer la présence importante de touristes qui viennent en
Corse durant l’été. Pour assumer notre responsabilité à leur égard, une pastorale du
tourisme doit pouvoir être pensée et mise en place.
Nous sommes appelés, dans un souci d’une proposition de la foi, à faire découvrir la
valeur spirituelle des lieux, des grandes fêtes religieuses que nous vivons en Corse. Nous
devons renouveler l’initiative prise à l’été 2009, de proposer un dépliant qui présente
l’Eglise catholique en Corse et informe sur les grands rendez-vous de l’été (fêtes
patronales, pèlerinages, etc.)
Pour accueillir les touristes dans une perspective d’évangélisation, prévoir des messes à
horaires adaptés (19H / 19H30) et l’ouverture tardive des églises pour la réconciliation,
l’écoute, des veillées de prière, des conférences spirituelles, etc.
Il faudrait recenser ce qui est déjà proposé et encourager les communautés locales à
élaborer des propositions en ce domaine.
Tout n’est pas dit. Ce qui est développé dans la dernière partie de ce document de
travail, est au service des communautés ecclésiales qui cherchent à devenir toujours
davantage missionnaires. Les priorités indiquées ont été retenues comme telles par le
Conseil Diocésain de Pastorale.
Localement, vous aurez à opérer des choix car ces objectifs présentés sur un plan
diocésain, ne peuvent être tous poursuivis localement par une communauté ecclésiale.
Par ailleurs, nous ne pouvons oublier que c’est l’Esprit qui conduit la mission. Nous
sommes invités à nous laisser habiter et guider par Lui. Il nous fera certainement
emprunter des chemins insoupçonnés et surprenants. Comme y invitait Monseigneur
Guy Deroubaix qui fut évêque de Saint-Denis, nous sommes appelés à servir
« une Eglise où l'Esprit Saint pourra s'inviter parce que tout
n'aura pas été prévu, réglé et décidé à l'avance. Une Eglise
ouverte. »
34
p. 2 à 6
p. 7 à 23
p. 24 à 34
35