loi hamon : demarchage telephonique
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loi hamon : demarchage telephonique
LOI HAMON : DEMARCHAGE TELEPHONIQUE La Loi Hamon du 17 mars 2014 relative à la consommation a introduit dans le Code de la consommation un régime d’opposition au démarchage téléphonique, et notamment la mise en place d’une liste d’opposition. Le décret n°2015-556 du 19 mai 2015 publié le 21 mai au Journal Officiel, vient préciser les dispositions relatives à la liste d’opposition au démarchage téléphonique. 1/ Le principe d’opposition au démarchage Le législateur a retenu le principe de l’opt’out (opposition) pour le démarchage téléphonique et non celui de l’op’tin (accord express). Il appartiendra donc au consommateur ne souhaitant pas faire l’objet de démarchage téléphonique, de s’inscrire sur la liste nationale d’opposition par voie électronique ou par tout autre moyen. Cette inscription sera gratuite. Le consommateur recevra un récépissé d’inscription précisant la date d’effet et la durée de l’inscription, à savoir 3 ans maximum, renouvelables. Le consommateur pourra se désinscrire à tout moment selon les mêmes modalités. Cette disposition ne concerne que les appels avec intervention humaine, la prospection au moyen d’automates d’appels restant soumise à l’opt’in de la personne. Les professionnels auront l’obligation d’informer les consommateurs du droit d’opposition dont ils bénéficient, étant rappelé que la notion de consommateur ne vise que les personnes physiques en-dehors de leurs activités professionnelles. Cette information devra être fournie lors du recueil des coordonnées téléphoniques du consommateur et, si ce recueil se fait lors de la conclusion d’un contrat, ce contrat devra mentionner de manière claire et compréhensible l’existence du droit d’opposition au démarchage téléphonique. 2/ La liste d’opposition au démarchage Le décret du 19 mai 2015, pris après avis de la CNIL, vient déterminer les conditions dans lesquelles les professionnels pourront accéder à la liste d’opposition, ainsi que les modalités de fonctionnement du mécanisme d’opposition. L’organisme, qui sera désigné par un arrêté du Ministre de l’Economie pour gérer cette liste d’opposition, sera seul habilité à mettre à jour cette liste et à recevoir des professionnels leurs fichiers de prospection commerciale pour procéder aux opérations de mise en conformité de ces fichiers avec la liste. Les professionnels exerçant à titre habituel une activité de démarchage téléphonique devront saisir l’organisme de manière régulière, et au moins une fois par mois, pour vérifier la conformité de leurs fichiers avec la liste d’opposition. Les professionnels ayant recours accessoirement au démarchage téléphonique devront, quant à eux, consulter cet organisme uniquement avant toute campagne de démarchage téléphonique. Il convient de noter que les agents de la DGCCRF pourront interroger l’organisme pour vérifier le respect de leurs obligations par les professionnels. L’organisme en charge de la liste sera financé par une redevance versée par les professionnels sollicitant ses services. Le décret prévoit que cette redevance sera composée d’une part fixe et d’une part variable. La part fixe correspondra aux frais annuels d’ouverture et de gestion du dossier de chaque professionnel sollicitant les services de l’organisme. La part variable sera elle calculée en fonction du nombre et de la taille des fichiers envoyés par le professionnel, ainsi que du nombre de consultations. Un arrêté du Ministre de l’Economie viendra déterminer le montant de la part fixe et le taux de la part variable. 3/ Les impacts Il sera désormais interdit aux professionnels de démarcher par téléphone un consommateur inscrit sur la liste d’opposition, sauf en cas de relations contractuelles préexistantes. Le démarchage téléphonique de clients sera donc autorisé sans vérification de la liste d’opposition, alors que le démarchage téléphonique de prospects (hors personnes morales ou personnes physiques agissant à des fins professionnelles) devra faire l’objet d’une vérification préalable auprès de l’organisme en charge de la liste. Les anciens clients étant assimilés à des prospects, ils ne pourront donc être démarchés sans vérification de la liste. Cette vérification devra être faite par les professionnels exerçant en France ou par leurs prestataires effectuant les appels pour leur compte, et ce même si ces prestataires sont situés hors de France. Ces dispositions ne visant que la prospection commerciale, les appels ayant d’autres finalités, tel que les enquêtes qualité par exemple, ne sont pas concernés. Les professionnels devront également s’assurer avant céder un fichier de clients ou de prospects à un partenaire commercial, que ce fichier ne comporte pas de coordonnées de consommateurs s’étant opposés au démarchage téléphonique. Ils devront ainsi consulter au préalable l’organisme en charge de la liste et conserver le fichier mis en conformité par cet organisme, notamment à des fins probatoires. Inversement, les professionnels achetant des fichiers de prospects comportant des numéros de téléphone, devront s’assurer que les vendeurs de ces fichiers ont effectivement consulté la liste d’opposition et que les fichiers acquis sont donc « propres ». Par ailleurs, les professionnels collectant des numéros de téléphone vont également devoir mettre à jour : leur documentation commerciale ; leurs sites web, notamment pour les formulaires de contact téléphonique ; leurs outils informatiques pour enregistrer l’opposition au démarchage téléphonique. Le décret du 19 mai entrera en vigueur le premier jour du quatrième mois suivant celui de la désignation de l’organisme en charge de la gestion de la liste d’opposition.