L`amour propre ce n`est pas donné

Transcription

L`amour propre ce n`est pas donné
L’amour propre ce n’est pas donné.
Composition des élèves de l’école élémentaire Taine, Villeneuve d’Ascq,
et de Stéphane Querrec
Sur la base du procédé de cadavre exquis.
L’amour propre ce n’est pas donné.
Le général, mon père, c’était le seul homme au sein de l’humanité, avec
ma mère. Les cinq dernières années de sa vie, Kleber les a passées
souffrant le martyre. C’est une fumée dans les yeux, c’est le téléphone
occupé c’est un ongle cassé, c’est le nez bouché. Appeler les souffrances
qu’il a pu endurer au cours de la Ders des Ders, puis tout au long de son
existence. Tous ces types qui ont défendu fièrement leur patrie ne
méritent pas un tel mépris.
Quand il faisait coulisser le panneau, un long couloir s’étendait devant
lui. Des jambes qui lèvent les enfants, une bouche qui embrasse et parle
en Allemand… Et le fauteuil en rotin dans le coin de la pièce : aucun
doute, c’était bien celui sur lequel il s’asseyait, ses lunettes noires sur le
nez. De la maison enveloppait son corps en sueur. Ses mains lui
faisaient mal.
La reine ma mère, qui n’avait que lui d’enfant, se désespérait de ce que
tous les remèdes étaient inutiles. Justement. La frontière entre les
hommes et les femmes est des plus difficile à franchir. Elle était venue
ma mère, dans le pays étranger.
Ses yeux, le stade ultime de la défaite :
« - Je veux du savon, une brosse à dent.
- C’est vraiment trop cher. J’te filerais bien des poubelles.
- C’est déjà fait avec ce que je bois. Donnez-moi donc des friandises. »
Elle s’empêche de courir avec lui. Cette marmite-la râle dans leur
sommeil perturbé.
Désormais le temps va être toujours actuel. Je ne m’occuperai pas du
vieux. Je n’ai pour ma part ni la force ni l’envie. J’ai l’impression d’être
une sirène hors de l’eau. Chacun de nous suit le fil de son écheveau.
Besoin de vivre ; je vivais gratuitement. Le silence oui c’est ca, le
silence ! Je devine des choses qui n’on pas de nom et qui peut être n’en
auront jamais. J’ai pensé une chose si belle que je ne l’ai même pas
comprise. Le non-sens des choses me procure un sourire de
complaisance. Pour le reste, que voulez-vous que je vous dise ? Quand je
le regarde je le supporte de moins en moins : marre !
Démontrez-moi que nous sommes libres ! Moi même je suis un signe.
J’ai été cassée et encouragée. « Menteuse. Hors de ma vue ! Tu me fuis !
Je t’interdis de sortir ! » Et je suis restée comme cela. Je perds toujours
c’est idiot. Je ne suis rien de plus qu’une bouche, une oreille.
Puis on nous a mis dehors – très gentiment- dehors. Cela m’est arrivé une
2e fois. Où dormirais-je ? Que deviendrons-nous ? Dormir le cœur éclairé
et silencieux. Rituel quasi mystique. J’en connaissais les règles : toujours
sourire, toujours remercier. Demander à la sortie des bureaux. Désir
aberrant que je sens que aiguillonné. Défendu par milles organisations
depuis ce que je vois et que je réclame. Dans le rêve du réel il semble que
ce n’est pas moi.