Communiqué de presse du 8 mars 2016
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Communiqué de presse du 8 mars 2016
Bruxelles, 8 mars 2016 #observatoireprix Rapport annuel 2015 de l’Observatoire des prix Communiqué de presse LEGERE HAUSSE DE L'INFLATION TOTALE EN BELGIQUE APRES TROIS ANNEES CONSECUTIVES DE BAISSE Des aliments plus chers mais une énergie nettement meilleur marché En 2015, l'inflation totale en Belgique s’est établie à 0,6 % (contre 0,5 % en 2014). « Cette légère hausse s’explique Produits énergétiques -6,0 -8,0 principalement par le renchérissement des produits alimenProduits alimentaires transformés 2,1 1,6 Produits alimentaires non transformés -1,3 2,1 taires non transformés qui a été compensée presque entièServices 2,2 2,4 rement par la chute des prix des produits énergétiques. Biens industriels non énergétiques 0,3 0,5 Comme en 2014, ce sont eux qui ont apporté la contribution Inflation totale 0,5 0,6 négative la plus élevée à l’inflation totale », explique Peter Van Herreweghe, Conseiller général à l’Observatoire des prix. 2014 2015 Nouveau recul des prix des produits énergétiques Après avoir enregistré une inflation négative en 2013 (-4,6 %) 2014 2015 et 2014 (-6,0 %), les prix des produits énergétiques ont à nouveau reculé en 2015, de 8,0 % en moyenne par rapport à Electricité -9,6 11,9 0,9 0,4 l’année précédente. Pour les carburants et le mazout de Combustibles solides Gaz -5,6 -5,4 chauffage, la baisse des prix, sur une période d’un an, a été de Combustibles liquides -7,1 -25,7 -3,7 -12,8 respectivement 12,8 % et 25,7 % en moyenne en 2015 (contre Carburants pour transports routiers -6,0 -8,0 une baisse de 3,7 % et de 7,1 % en 2014). L'évolution des prix Énergie de ces deux produits est fortement liée au cours du pétrole qui, exprimé en euro, a chuté en moyenne de 36,3 % entre 2014 et 2015. Pour l’électricité, les consommateurs ont vu le prix final de l’électricité augmenter en moyenne de 11,9 % entre 2014 et 2015 (alors qu’il avait baissé de 9,6 % entre 2013 et 2014), en raison principalement de l’augmentation des tarifs de distribution (+13,0 % en moyenne sur un an) et par le relèvement de la TVA de 6 % à 21 % depuis septembre 2015. Chez nos principaux pays voisins Poids en 2015 (en %) Moyenne des Belgique Moyenne (Allemagne, France et Pays-Bas), Belgique pays voisins pays voisins l'inflation de l'énergie, sur une péElectricité 11,9 1,2 21,8 28,9 riode d’un an, s’est également révé- Combustibles solides 0,4 0,4 1,0 1,1 -5,4 -1,7 19,8 20,4 lée négative en 2015 (-6,0 %), mais Gaz liquides -25,7 -23,0 19,5 10,9 de manière moins prononcée qu’en Combustibles Carburants et lubrifiants -12,8 -9,6 37,9 36,9 Belgique. L’écart d’inflation pour Énergie -8,0 -6,0 100,0 100,0 l’énergie était donc à l’avantage de notre pays, principalement en raison de la plus forte diminution des prix des combustibles liquides et des carburants en Belgique (les accises en Belgique étant moins élevées) et dans une moindre mesure des prix du gaz. Composition et évolution des prix des produits pétroliers L’Observatoire des prix s’est penché en détail sur la composition et l’évolution des prix des produits pétroliers, dont les prix maximums sont fixés par le Contrat de Programme établi entre l'Etat belge et la Fédération Pétrolière Belge. L’évolution des prix maximums dépend principalement : - des fluctuations des cours des produits pétroliers raffinés sur les principaux marchés internationaux (sur lesquels les cours du pétrole brut ont enregistré, entre 2008 et 2015, une baisse de 25,8 %) ; - 9 8 Evolution des remises accordées par les stationsservice (en cents/litre) 7 6 5 4 3 2 1 Essence 95 Ron Diesel 10S 0 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015 - des marges brutes maximales de distribution qui visent à couvrir l’ensemble des frais de distribution des produits finis, des raffineries jusqu’aux consommateurs finaux. Ces marges maximales ont augmenté d’environ 5 % entre 2008 et 2015. Néanmoins les remises que les distributreurs peuvent octroyer sur ces marges ont, elles aussi, augmenté pour le diesel et l’essence. Pour le mazout de chauffage, elles sont restées stables ; des accises. Les indexations des Prix à la pompe en Allemagne France Belgique Pays-Bas 2015 (€/l) accises et l’application des mécaEssence 95 1,36 1,39 1,35 1,56 nismes de cliquet sur les droits Diesel 1,16 1,18 1,15 1,23 d’accise spéciaux ont engendré une Mazout de chauf0,58 0,63 0,71 fage baisse de 3,03 cents/litre sur l’essence, et une hausse de 14,69 cents/litre sur le diesel entre 2008 et 2015. Comparativement aux Pays-Bas et à l’Allemagne, le niveau de prix des produits pétroliers était moins élevé en Belgique en 2015, en raison des accises plus faibles dans notre pays. Si l’on compare avec la France, les prix de l’essence et du diesel ont été similaires mais le mazout de chauffage était moins cher en Belgique. Hausse des prix des produits alimentaires transformés et non tranformés En 2015, les prix des matières premières alimentaires (exprimés en euros) ont reculé de 6,1 % en moyenne par rapport à l'année précédente. La baisse des prix à la production de l’industrie alimentaire, qui a débuté en mai 2014, s’est poursuivie en 2015 (-1,7 % sur un an). Néanmoins, les prix à la consommation des produits alimentaires transformés ont coûté 1,6 % de plus en 2015 comparativement à un an plus tôt. L'inflation belge pour ce groupe de produits restait par ailleurs supérieure à la moyenne des pays voisins en 2015 (0,4 %). Si l’on exclut le tabac et les boissons alcoolisées, les prix des produits alimentaires transformés auraient augmenté de 0,4 % en 2015 en Belgique contre une diminution de 0,5 % en moyenne dans les trois pays voisins. Après avoir chuté de 1,3 % en 2014, les prix des produits alimentaires non transformés (p.ex. fruits, légumes,…) sont repartis à la hausse en 2015, affichant une inflation moyenne de 2,1 %. Cette progression des prix résulte principalement des fortes hausses du prix des fruits (+4,4 %) et légumes (+7,5 %) en glissement annuel, en raison des prix bas de ces produits en 2014. Ces prix avantageux étaient dus à une offre plus abondante (conditions climatiques favorables et boycott russe). En 2015, l’offre a été moins abondante essentiellement à cause de conditions climatiques défavorables. Dans nos pays voisins, l'inflation des produits alimentaires non transformés est également redevenue positive (1,8 %). Impact de l’accord sur le lait L’accord sur le lait et son impact sur les prix à la consommation font également l’objet d’une analyse spécifique dans ce rapport. Le prix versé aux producteurs laitiers évolue à la baisse depuis 2014, et ce, tant en Belgique que dans les pays voisins. Afin d'atténuer la crise dans le secteur laitier, les partenaires de la Concertation belge de la Chaîne agroalimentaire ont annoncé des mesures en août. À court terme, l'accord prévoit d'octroyer un supplément direct unique aux producteurs laitiers actifs. De septembre 2015 à février 2016, ils percevront ainsi environ 2,7 centimes d'euro par litre de lait produit provenant d'un fonds (estimé à 46 millions d'euros), dans lequel le secteur de la distribution versera 14 centimes d'euro par litre de lait vendu. L'entrée en vigueur de l'accord laitier en septembre 2015 a entraîné dans la foulée une forte hausse du prix à la consommation du lait. En octobre, il affichait déjà une hausse de 17 % par rapport au mois précédent. « Sur la base de chiffres collectés sur les sites d'achat en ligne de quelques grands distributeurs, il ressort que les prix du lait entier et demi-écrémé des marques A, des marques de distributeurs ainsi que des produits premier prix, ont augmenté de 14 à 17 centimes par litre en septembre-octobre 2015 par rapport au mois d'août 2015. Autrement dit, les grandes surfaces analysées ont choisi de répercuter entièrement sur le consommateur leur contribution obligatoire au fonds destiné aux producteurs laitiers », explique Peter Van Herreweghe. Une inflation sous-jacente plus importante que chez nos voisins Sur la période 2008-2015, l’inflation sous-jacente (c-à-d. hors énergie et produits alimentaires non Inflation sous-jacente 112,6 transformés) belge s’est révélée systématiqueProduits alimentaires transformés 116,9 Biens industriels non énergétiques 106,0 ment supérieure à la moyenne des trois pays Services 116,0 voisins chaque année, avec une croissance cumulée des prix de 12,6 % en Belgique contre +8,7 % en moyenne dans les pays voisins. Ce sont surtout certains services (comme la restauration), des services liés à la culture (tickets de cinéma, abonnements de télévision,…) ou encore à la téléphonie et aux produits alimentaires transformés (comme le pain et les céréales), qui se démarquent par une contribution conséquente à l’écart d’inflation défavorable pour la Belgique. « Une progression des coûts salariaux unitaires plus rapide en Belgique pour les services concernés pourraient constituer un élément d’explication à cette croissance plus forte des prix en Belgique. Pour les produits alimentaires transformés, une évolution plus prononcée des prix à la production de l’industrie alimentaire belge par rapport à celle des pays voisins a pu être mise en évidence également », conclut Peter Van Herreweghe. Indice moyen de 2008 à 2015 Belgique Moyenne des pays voisins 108,7 111,8 104,1 110,9 Lien vers le rapport http://economie.fgov.be/fr/modules/publications/statistiques/economie/analyse_des_prix_2015_icn_rapport_ annuel.jsp Pour de plus amples informations SPF Economie, P.M.E., Classes moyennes et Energie Peter Van Herreweghe City Atrium Rue du Progrès 50 1210 Bruxelles Tél. : +32 2 277 83 96 Courriel : [email protected]