septembre 2015 - Diocèse de Tulle
Transcription
septembre 2015 - Diocèse de Tulle
SEPTEMBRE 2015 Extrait du Diocèse de Tulle http://www.correze.catholique.fr/spip.php?article1071 SEPTEMBRE 2015 - ► INFOS PRATIQUES - ► ARCHIVES - ►EDITORIAL- EDITORIAUX - Date de mise en ligne : lundi 28 septembre 2015 Diocèse de Tulle Copyright © Diocèse de Tulle Page 1/6 SEPTEMBRE 2015 LES JOURNEES DU PATRIMOINE Les Journées du Patrimoine sont désormais une institution dans notre pays, elles rencontrent chaque année un succès auprès d'un large public. Le thème de ces journées, cette année, s'articule autour du Patrimoine à venir du XXIe siècle. Mais de quel patrimoine culturel parle-t-on ? Il convient de s'interroger sur cette notion de patrimoine qui depuis Eugène Viollet-le-Duc et Mérimée a évoluée pour le meilleur et pour le pire ! MÉRIMÉE, écrivain, inspecteur des monuments historiques est le « créateur » de la dénomination contemporaine de « Monument historique ». Sur la première liste de 1840, sont inscrits pour la Corrèze 13 monuments « pour lesquels des secours ont été demandés », parmi ceux-ci 7 églises : AUBAZINE , MEYMAC, SAINT CYR LA ROCHE, VIGEOIS, SAINT ANGEL, chapelle de SÉGUR, abbatiale d'UZERCHE .... VIOLLET-LE-DUC, grand architecte restaurateur de Carcassonne, inspirera d'autres collègues architectes comme ceux qui se sont penchés sur l' église Saint Martin de BRIVE, la cathédrale, l' Eglise Saint Martin d'USSEL ou encore celle d'OBJAT ! L'oeuvre de ces architectes, qui transforment souvent les édifices, témoignent de la « politique culturelle » du moment. L'exemple en est donné par l'église Saint Martin de BRIVE qui est classée en 1862, objet entre 1860 et 1874 de divers projets de restauration. Qui se concrétisent entre 1876 et 1906 par d'importants travaux de restauration et de reconstruction. Un patrimoine donc toujours en évolution ... mais un patrimoine, entretenu, mis en valeur, voire même transformé mais en raison même de la destination du bâtiment ! Avec André MALRAUX, une nouvelle ère s'ouvre. L'auteur des anti-mémoires a une vision esthétique, philosophique, historique voire théologique de l'art. Irréductiblement pour lui, la notion de patrimoine est liée à l'art ! MALRAUX ne se contente pas de lire une oeuvre en fonction de sa seule factualité historique. Pour lui une oeuvre d'Art, le portail de BEAULIEU, par exemple, doit être interprété en la contextualisant avec l'intention du ou des créateurs, des artistes . Il veut établir des rapports avec d'autres oeuvres, d'autres lieux, d'autres civilisations. Malraux pose la question : ce patrimoine, pourquoi a-t-il « quelque chose » à me dire et de « quoi est-il le signe » ?. L'art a pour lui un sens, il faut donc l'interpréter pour le comprendre. Autrement dit, il propose une herméneutique de l'art. Il ne faut pas réduire l'oeuvre de Malraux qu'à une seule vision lyrique, il est aussi l'instigateur de l'inventaire général du patrimoine français. Copyright © Diocèse de Tulle Page 2/6 SEPTEMBRE 2015 En 1981, Jack LANG devient ministre de la culture, c'est avec une ouverture sans précédent sur d'autres formes d'art : chanson, jazz, arts de la rue, mode, design, création industrielle.... C'est l'origine sociale qui va souvent qualifier le patrimoine. Les musées de la création industrielle trouvent un nouvel essor, le Musée des Armes et le Pôle accordéons de TULLE sont le fruit de cet époque . La notion de patrimoine bouge, fluctue en fonction des contingences culturelles du moment ! Alors, le patrimoine est-il durable ou éphémère ? Ou plus exactement n'est-il pas le reflet de ce que l'homme pense de lui même aujourd'hui - ou de ce que l'on veut lui faire penser ? Un homme qui se projette dans l'éternité sera invité à rechercher « les traces du temps qui demeurent » au travers de bâtiments, d'objets, de lieux qui perdurent. Celui qui vit dans l'immédiat, dans l'angoisse du « temps perdu », recherchent les « traces fugitives » de l'éphémère.... Mais cet éphémère laisse-t-il vraiment des traces ? Cette année, les Journées du Patrimoine, ne sont-elles pas symptomatiques de l'homme d'un moment ? Certes, la notion de patrimoine évolue, il est heureux que les arts de la table, la photographie, les musiques et les arts populaires deviennent notre patrimoine, témoignage d'une histoire. L'éphémère est-il pour autant un patrimoine ? La question demeure ouverte. Peut-être pourrions-nous profiter autrement de ces Journées Européennes du Patrimoine, en visitant les églises, en découvrant ce qui fait leur raison d'être (leur intention) : la figure du Christ, les communautés de croyants qui les habitent toujours et certainement différemment des chrétiens du 17e et du début du 20e siècle.... Au lieu de l'éphémère, faisons vivre ces églises en partageant la Parole, la prière, le pain eucharistique. Patrimoine résolument Vivant, celui de la Foi mais également patrimoine historique. Patrimoine de la Foi qui est une savante conjugaison de l'expérience de Foi et du génie créatif qui traverse tout les âges et les époques. Ce patrimoine de la Foi nous renvoie à l'humilité ! Aujourd'hui beaucoup de créateurs sont témoins de ces chemins humbles, loin du bling bling et des bavardages médiatiques ... ils sont comme l'écrivait jadis Jankélévitch « quelque part dans l'inachevé », c'est là que s'édifient les oeuvres et le patrimoine de demain. Dans le silence de l'acte créateur ..... L'Inachevé est plus beau que le patrimoine éphémère . J'aime comme disait Malraux : l'intemporel , l'irréel, la métamorphose de Dieu, la poésie ..... Père Nicolas RISSO Copyright © Diocèse de Tulle Page 3/6 SEPTEMBRE 2015 DE PETITS GESTES POUR UN PEU D'HUMANITÉ La photographie du jeune Aylan Kurdi, mort, sur une plage, a ému le monde entier. Difficile de dire ce qui fait qu'une conscience se réveille. Il semble que cette photographie ait été un électrochoc. Et puis tout de suite on cherche à attribuer la faute à quelqu'un. Tantôt l'Europe, tantôt la famille, tantôt les politiques, tantôt les migrants en général. Quelle importance ? A quoi bon se préoccuper de la responsabilité d'un drame alors que le drame se déroule encore ? Les migrants / réfugiés sont là. On ne peut pas le nier. Ils meurent aussi, on ne peut pas le nier. Et même si on ne se considère pas la cause du drame, on peut tout faire pour soulager ce drame. Et ce serait faire preuve d'un peu d'humanité, que de préserver ce bout d'humanité qui s'échoue sur nos côtes. Alors certains diront que le meilleur moyen est de refuser les migrants, qu'à force ils comprendront et ne viendront plus mourir à nos portes. Fermer la porte et détourner le regard donc, ce n'est pas du courage. Et cela n'empêchera pas les migrants de mourir. Non, ils iront mourir ailleurs. Fermer les portes à celui qui souffre, ce n'est pas résoudre son problème, c'est transférer le problème ailleurs, pour préserver son confort. C'est leur droit à la vie contre notre droit (s'il en est) à garder le même niveau de vie. On peut trouver tous les prétextes du monde pour ne pas les aider, ils sont là et meurent à nos portes. Aucun raisonnement autour du prochain-plus-proche-parce-qu'il-a-la-même-couleur-de-peau ne changera cela. Il y a des gens qui viennent s'échouer sur les côtes françaises. Ils sont nos voisins de palier maintenant, et s'il faut ça pour qu'on s'occupe aussi des SDF en bas de chez nous, ça sera déjà ça de pris. Alors que faire ?« Ce que vous ferez au plus petit d'entre les miens, c'est à moi que vous le ferez » a dit le Christ (Mat. 25, 40) Le pape propose à chaque paroisse d'accueillir une famille. Ce n'est rien à porter pour une communauté, une seule famille. Et c'est déjà beaucoup pour chacune de ces familles. Si chacun fait une petite bonne action, une petite initiative, le tout mis en commun fera un grand bien. Donner un peu de nourriture aux associations d'accueil, proposer un peu de temps pour apprendre le français aux arrivants, donner ce vélo plutôt que de le revendre sur Ebay, proposer un toit à ceux qui n'en ont pas... Il y a mille et un moyens d'aider ceux qui en ont besoin. Pour ceux qui ne savent pas quoi faire, il y a des initiatives comme CALM ou proposer son aide au secours catholique. Tout le monde peut aider, un Copyright © Diocèse de Tulle Page 4/6 SEPTEMBRE 2015 peu. Mais si on aide, autant le faire bien. Les premiers à savoir ce dont ils ont besoin, ce sont les réfugiés eux-mêmes. C'est aussi en projetant sur eux ce qui ne leur correspond pas qu'on crée des tensions. Et il faut aider dans la durée. Parce que les problèmes ne se résolvent pas en une semaine. Les problèmes liés à l'immigration existent justement parce qu'on a abandonné en cours de route ceux qui auraient dû être accueillis. Avoir peur de voir son identité menacée par un afflux de réfugiés est une peur compréhensible, même si sa légitimité est discutable. Mais le meilleur moyen de faire en sorte de préserver le calme et la beauté de notre culture, c'est de la transmettre. Accueillir les réfugiés, essayer de les comprendre et les accompagner sur plusieurs années et les aider matériellement si on peut, c'est le meilleur moyen de leur faire aimer la France et de vouloir participer eux aussi à l'embellir. Personne n'a dit que ce serait facile. Mais un peu de confort contre une vie, ce n'est pas cher payé. Fol Bavard - CAHIERS LIBRES A LA LUMIÈRE DE LA PAROLE DE DIEU ! Soyez miséricordieux ! Dans sa Bulle d'indiction du Jubilé, le pape François souligne que la miséricorde est le pilier qui soutient la vie de toute l'Église, et que dans son action pastorale « tout devrait être enveloppé de la tendresse par laquelle on s'adresse aux croyants ». La miséricorde est aussi cet idéal qui donne à la foi chrétienne sa crédibilité. « Il est déterminant pour l'Église et pour la crédibilité de son annonce de vivre et de témoigner elle-même de la miséricorde ». Le pape François souhaite que cette Année jubilaire soit vécue à la lumière de la Parole du Seigneur tirée de l'évangile de Luc (6, 36) : « Soyez miséricordieux comme votre Père est miséricordieux ». Le Concile Vatican II le rappelle, Dieu parle aux hommes « comme à des amis ». Dieu, le premier, veut vivre Copyright © Diocèse de Tulle Page 5/6 SEPTEMBRE 2015 une amitié avec les hommes et les femmes. Il leur parle pour établir une relation conviviale avec eux ; il les cherche, vient à eux, suscite leur libre parole de foi. La Parole de Dieu retentit dans les Ecritures. Il est alors toujours nécessaire d'apprendre à respecter le texte biblique, son contexte, les intentions de son rédacteur, l'histoire de son interprétation et de sa compréhension dans la Tradition de l'Eglise. Mais c'est une personne qui s'adresse aux hommes avant d'être un texte à étudier. Laissons-nous assez la Parole de Dieu faire son travail en nous ? « C'est l'Esprit Saint qui donne aux lecteurs et aux auditeurs, selon les dispositions de leur coeur, l'intelligence spirituelle de la Parole de Dieu » (Catéchisme de l'Eglise catholique n°1101). Fréquenter les Ecritures ouvre à la connaissance du mystère de la foi. Ce pilier qui soutient la vie de toute l'Eglise afin qu'elle témoigne de la miséricorde de Dieu. Pour aider des chrétiens du diocèse à témoigner de la miséricorde de Dieu en étant eux-mêmes miséricordieux, l'Espace Saint Martin propose une série de six conférences bibliques en partenariat avec des enseignants de l'Institut Catholique de Toulouse, six lundis ou mardi à TULLE et à BRIVE. Une occasion unique en cette année jubilaire d'ancrer sa vie de miséricorde dans la Parole de Dieu. Renseignements et inscriptions en cliquant ici : http://www.correze.catholique.fr/sp... Catherine FAUCHER (Catéchèse et catéchuménat) Copyright © Diocèse de Tulle Page 6/6