télécharger le dossier complet
Transcription
télécharger le dossier complet
Tourné dans les mois qui ont suivi le Watergate, Les Trois Jours du Condor, montrent combien l’Amérique doutait de ses propres institutions. Très vite, le film suit à la trace les thrillers de Hitchcock. Un homme comme les autres est pris malgré lui dans une affaire dont l’enjeu le dépasse, mais décide de jouer crânement sa chance pour rester en vie et démasquer ceux qui veulent sa peau. La mise en scène est fluide et brillante. Et l’interprétation fait le reste. Du grand cinéma américain, ludique et responsable. Télérama SYNOPSIS Romancier sans succès, Joseph Turner travaille pour la CIA et doit déceler dans les romans d’espionnage la trace de fuites, ou y puiser des idées nouvelles. Il croit avoir trouvé un réseau clandestin à l’intérieur de la CIA. Or, un matin, en son absence, deux hommes abattent méthodiquement les membres de son bureau. Turner s’enfuit et prend contact avec la section d’urgence. Identifié sous le nom de «Condor», il est invité à se tenir à l’écart de l’enquête. FICHE TECHNIQUE RÉALISATEUR SYDNEY POLLACK SCÉNARIO LORENZO SEMPLE JR. DAVID RAYFIEL D’APRÈS LE LIVRE DE JAMES GRADY LES SIX JOURS DU CONDOR PHOTOGRAPHIE OWEN ROIZMAN MONTAGE DON GUIDICE MUSIQUE DAVE GRUSIN PRODUCTION DINO DE LAURENTIIS COMPANY PARAMOUNT PICTURES WILDWOOD ENTERPRISES INTERPRÉTATION JOSEPH TURNER ROBERT REDFORD KATHY HALE FAYE DUNAWAY J.HIGGINS CLIFF ROBERTSON G.JOUBERT MAX VON SYDOW MR. WABASH JOHN HOUSEMAN LES TROIS JOURS DU CONDOR The Three Days of the Condor SORTIE LE 10 MARS 2010 (1H57 - USA - 1975) COPIES NEUVES - HD numérique En 1974 paraît un roman, écrit par James Grady, qui va rapidement devenir un best-seller : Six Days of the Condor. Grady est un journaliste free-lance, un spécialiste de l’investigation, qui travaille occasionnellement pour le Washington Post ou le New Republic (il enquêtera plus tard sur l’affaire du Watergate pour rédiger l’un de ses romans les plus célèbres : La Ville des ombres en 2002). Il collabore aussi au Sénat américain et écrit des romans humoristiques et des thrillers politiques tout en poursuivant sa carrière de journaliste, avant de choisir définitivement la voie de l’écriture. Sa profession de foi est éloquente : "Les gens de ma génération se sont battus pour des idéaux auxquels ils croyaient dur comme fer. Quand John Kennedy a été élu, nous étions sûrs que le monde allait changer. Et nous nous sommes retrouvés à devoir digérer nos désillusions." Le succès du livre de Grady ne tarde pas à intéresser les producteurs. Dino De Laurentiis envoie à Robert Redford une adaptation du roman écrite par Lorenzo Semple Jr. L’acteur contacte alors son fidèle ami et cinéaste Sydney Pollack pour lui demander de réaliser ce qu’ils pensent être tous les deux un pur film de divertissement à partir d’un script prometteur. Voilà donc comment l’un des réalisateurs les plus en vue du cinéma américain de cette période se trouve chargé de mettre en scène ce qui deviendra une œuvre phare dans son domaine : le thriller politique des années 70. Sydney Pollack vient de connaître plusieurs succès au box-office avec Jeremiah Johnson (1972) et surtout Nos plus belles années (1973), mais reste sur un échec public cinglant avec Yakuza (1975), un film policier atypique tourné au Japon avec Robert Mitchum, qui sera réévalué bien des années plus tard. L’offre de travailler sur l’adaptation du roman de James Grady tombe à pic pour un réalisateur qui a besoin de souffler un peu en exécutant un simple mais distrayant travail de commande. Mais Pollack, avec l’aide de son ami scénariste David Rayfiel et l’implication personnelle de Robert Redford, va complètement investir le sujet et en redessiner les contours, pour transformer la première copie rédigée par Lorenzo Semple Jr. en un thriller politique de premier plan qui suit froidement sa ligne directrice du début à la fin sans défaillir. Alors qu’ils modifient l’intrigue de base en remplaçant le trafic de drogue par les agissements secrets de la CIA (ou du moins d’une partie de la CIA) au Moyen-Orient en matière de pétrole, et qu’ils s’ingénient à rendre les personnages à la fois plus complexes et plus vraisemblables, le scandale du Watergate éclate et la réalité dépasse rapidement la fiction. Le fonctionnement interne de la CIA, avec sa chaîne de commande et ses moyens technologiques, est réduit à sa plus simple expression, même si traité avec minutie, car ce qui intéresse Pollack ce sont avant tout les rapports de force entre les différents personnages et le parcours de Turner/Redford pour échapper à son destin funeste et mettre à jour la machination. Le réalisateur insiste plus sur la tension permanente que l’action, et parvient à immerger le spectateur dans ce fantasme de paranoïa et de claustrophobie, également retranscrit par la photographie nocturne composée par le chef opérateur Owen Roizman (avec ses clairs-obscurs soutenus). La narration, limpide, est portée par un rythme lent avec le soutien de la musique presque minimaliste et aux accents jazzy de Dave Grusin. Sydney Pollack ménage quelques moments de pause, particulièrement pour développer la relation entre Kathy et Joe et, comme à son habitude, insiste sur les jeux de regard et les silences qui en disent long sur leur état psychologique et les liens invisibles qui se créent entre les deux êtres. Avec le recul, il est permis de penser que Les Trois jours du Condor marque peut-être le sommet de la collaboration entre tous ces artistes qui forment une petite communauté autour de Pollack et que l’on retrouve de film en film : Robert Redford, David Rayfiel, Dave Grusin et Owen Roizman. Dans Les Trois jours du Condor, ce qui ressort du combat entre l’homme et la puissance étatique secrète est paradoxalement la foi dans l’individu. C’est peut-être même d’ailleurs ce qui subsiste quand tout le reste s’est effondré. Si le film s’achève sur une lourde incertitude bien que la machination ait fini par être éventée et tuée dans l’œuf, et même si l’hydre souterraine conserve sa capacité de nuisance politique, économique et médiatique, Joseph Turner (bien qu’il soit condamné à une fuite éternelle), et donc par extension le spectateur, prend conscience du monde qui le gouverne, et sa lucidité devient alors une force. Devant nos illusions perdues, il n’est point obligatoire de se coucher. La conquête de liberté face aux puissances obscures reste un moteur de l’existence. Malgré le pessimisme avoué du film, Pollack laisse donc une échappatoire, source d’espoir une fois que la vérité se fait jour, même si le principal intéressé en ignorait toute la portée et se voit dans l’obligation de disparaître parmi la foule des anonymes qui ne se doutent pas un seul instant de ce qui se trame à leur insu. A la question "Pourquoi filmez-vous ?" posée par le quotidien Libération en mai 1987, le réalisateur répondit : "Je fais des films pour essayer d’explorer les deux côtés d’une question dont j’ignore la réponse. Et parce que je peux essayer de découvrir la vérité de ce qui devrait être. Et quand ça marche bien, les deux vérités sont là." RonnyChester- DVD.Classik Retrouvez Les trois Jours du Condor sur www.acaciasfilms.com / www.tamasadiffusion.com / Presse : Nadine Méla 01 56 69 29 30