Santé: Proparco relie l`Inde à l`Afrique

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Santé: Proparco relie l`Inde à l`Afrique
Santé: Proparco relie l'Inde à l'Afrique
Mercredi, 25 Juillet 2012 12:45
Par Nicolas Teisserenc
Proparco, la filiale de l'Agence française de développement (AFD) en charge du secteur privé, vient
d'acquérir 20% de la branche Afrique du laboratoire indien Strides Arcolab. À la clé, la construction
de deux usines au Cameroun et au Soudan.
L'acquisition de 20%, pour 12,5 millions de dollars, des activités africaines du groupe pharmaceutique
indien Strides Arcolab constitue une opération d’un genre nouveau pour Proparco, la filiale de l'AFD
en charge du secteur privé « C'est un investissement qui s’inscrit dans une logique Sud-Sud, explique
Alexis Janoray, chargé de ce dossier chez Proparco. L’Inde est l’usine des grands groupes
pharmaceutiques mondiaux et leur capacité à produire des médicaments génériques en grande
quantité et à bas coût est parfaitement adaptée aux besoins du marché africain. Pour nous, c’est
aussi une excellente manière d’aider à créer de l’emploi à la fois en Inde et en Afrique. »
Le siège de Strides Arcolab, à Bangalore. En 2011, le groupe indien a réalisé un chiffre d'affaires de 27 millions
de dollars en Afrique. © Strides Arcolab
« La construction de deux nouvelles usines est prévue, au Cameroun et au Soudan. »
40% de la production en Afrique
Sur les 12,5 millions investis, environ un quart sera consacré à la modernisation de l’usine de
Bombay, d’où proviennent encore environ 75% des médicaments vendus en Afrique. Les trois quarts
restants seront dédiés à la modernisation d'une usine basée à Lagos, au Nigeria, active depuis quatre
ans. La construction de deux nouvelles usines est prévue, au Cameroun et au Soudan. Elles devraient
être opérationnelles dans les deux ans.
D'autres investissements Sud-Sud ?
Ces investissements devraient permettre à Strides Arcolab d'atteindre son objectif d’assurer plus de
40% de la production destinée à l'Afrique à partir de ses sites industriels locaux à l’horizon 2015.
«Même si cela reste plus cher qu’en Inde, il est intéressant de produire localement car cela permet à
la fois d’obtenir les certifications plus rapidement et d’être plus réactif en cas de bouleversement de la
demande. Sans compter les éventuelles incitations proposées par les autorités », précise Alexis
Janoray.
Forte d’un chiffre d’affaires de 27 millions de dollars, la société indienne emploie actuellement
quelque 200 personnes dans 23 pays d’Afrique subsaharienne et envisage de doubler son niveau
d'activité sur la zone d’ici 2015. De son côté, Proparco s'est engagé pour une durée de 7 à 10 ans et
n’exclut pas de continuer à accompagner Strides Arcolab dans de nouveaux investissements, « si tout
se passe bien », ajoute Alexis Janoray. Plus largement, ce genre d’investissements Sud-Sud dans un
secteur comme la santé correspondrait très bien au cahier des charges d'institution financière de
développement française. D’autres opérations du même ordre ne sont pas exclues.