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1 AF UNE_AMIENS.FORUM.V.3 08/03/11 15:46 Page1 ARCHIVES PLAISIR ET DÉCOUVERTE Ils veillent sur des trésors et aident à dénicher le document pertinent Le patrimoine est un jeu d’enfant avec les ateliers Patrimômes et Archéojeunes P.21 P.9 Amiensforum www.amiens.fr mars 2011 // n° 19 Le magazine de la ville d’Amiens LE DOSSIER P.10 INFOS PRATIQUES S’INFORMER SUR LES RISQUES NATURELS ET TECHNOLOGIQUES P.30 2-SOMMAIRE-BAT2_AMIENS.FORUM 08/03/11 15:38 Page2 Sommaire mars 2011 Actualités Roulez jeunesse ! . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .4 Faites vos jeux aux quatre coins de la ville . . . . . . . .4 Les Marmousets grandissent . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .5 Transition pour les foyers de la Passerelle . . . . . . . .5 Les jeunes à la neige. Tout schuss ! . . . . . . . . . . . . . .5 109 chambres à Gare La Vallée . . . . . . . . . . . . . . . . . .6 Journée nationale de l’audition . . . . . . . . . . . . . . . . . .6 CCAS : les besoins sociaux à la loupe . . . . . . . . . . . . .7 500 places par mois à 2,50 euros au Gaumont . . . . .8 « Tout il étouait fin boin ! » . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .8 D’Éden au square Jules-Bocquet… . . . . . . . . . . . . . . .9 Tours Daudet : une demi-lune s’est éclipsée . . . . . .9 Les conseils d’habitants se réorganisent . . . . . . . . . .9 Le dossier TROIS QUESTIONS À… CONCERTATION Faites vos jeux aux quatre coins de la ville Une démarche exemplaire vers plus d’égalité et de justice sociale . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .8 P.4 Les besoins sociaux à la loupe P.7 LE DOSSIER Opinions Tribune des partis politiques . . . . . . . . . . . . . . . . . . .18 Se mettre au vert Atchoum ! Revoilà les pollens . . . . . . . . . . . . . . . . . .18 Ils font Amiens Archives : ces papiers qui font l’histoire . . . . . . . . .21 Cirque : quatre étoiles sur une roue . . . . . . . . . . . . .23 Notre histoire, nos quartiers Quartier Saint-Leu Les ponts de la Grande Chaussée au blé . . . . . . . . .24 Pâques 1581 : le clocher s’effondre en pleine messe . . . . . . . . . . .26 Amiens s’engage pour l’égalité au quotidien Envie de… Festival de jazz : avoir 30 ans dans les oreilles . . . .28 Envie de lire, envie de voir . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .29 Comment faire ? P.8 SE METTRE AU VERT ILS FONT AMIENS S’informer sur les risques naturels et technologiques . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .30 Ces papiers qui font l’histoire À vos agendas Rendez-vous de la démocratie près de chez vous . .31 Permanences des élus. Agenda de la Métropole . .31 Amiens aime les artistes ........................................32 Atchoum ! Revoilà les pollens TOUTES LES INFORMATIONS UTILES SUR NOTRE HISTOIRE, NOS QUARTIERS WWW.AMIENS.FR Amiensforum – BP 2720 80027 – Amiens Cedex – Fax 03 22 97 12 12 Direction de la publication : Annick Carbonnier – Rédaction en chef : Claire Moreau-Shirbon – Rédaction : Antoine Caux, Jean-Christophe Fouquet, Ingrid Lemaire et Lysiane Voisin – Secrétariat de rédaction : Anne Poncelin de Raucourt Photo : Laurent Rousselin – Iconographie et photo : Sébastien Coquille. Ont collaboré à ce numéro : Coline Bergeon, Christian Larrèede, Pierre Mabire et cinq bibliothécaires de la Métropole. Merci aux services des données cartographiques – Conception et réalisation : miz’enpage – Impression : Léonce Deprez à Ruitz 62620. Amiensforum est une publication mensuelle de la ville d’Amiens. Pour réagir à un article : initiale du prénom.nom du [email protected] – Si vous ne recevez pas Amiensforum, appelez le 03 22 97 43 97 2 P.20 Les ponts de la Grande Chaussée au blé P.24 P.21 ENVIE DE… Avoir 30 ans dans les oreilles P.28 Amiensforum | mars 2011 3 EDITO-BAT_AMIENS.FORUM 07/03/11 15:25 Page3 Édito La diversité est une richesse D iscrimination, stigmatisation, ségrégation, exclusion…des mots que l’on entend chaque jour, des comportements que l’on combat dans les déclarations officielles…Hélas, ces mots ne sont pas que des concepts. Ils recouvrent des réalités difficiles à vivre pour nombre de nos concitoyens, pour nombre d’Amiénois. Il ne s’agit pas dans mes propos de rappeler des faits historiques, les noirceurs d’un racisme rampant qui trouve ses sources dans un passé proche. Non, ce que j’évoque concerne le vécu d’hommes et de femmes, jeunes ou moins jeunes, que nous côtoyons et qui quotidiennement sont confrontés à des actes concrets qui les enferment dans une différence ou ce qui est perçu comme tel. C’est la personne handicapée dont on évite le regard pour mieux ignorer ses difficultés, l’homosexuel soumis aux sobriquets ou muré dans son secret, la personne de couleur tenue de présenter plus souvent qu’à son tour ses justificatifs d’identité…Qui, à part eux, sait l’humiliation qu’ils peuvent ressentir à se voir traités différemment ? Qui, à part eux, connaît cette atteinte à la dignité de la personne quand il faut toujours se battre pour obtenir, simplement, le même traitement que les autres ? Comment ne pas comprendre que puisse naître l’indignation chez ceux qui, souvent à juste titre, ont l’impression qu’on les consi- mars 2011 | Amiensforum dère autrement que les autres, quand ce n’est pas avec hostilité ? Depuis toujours j’ai une conscience aigüe de ces injustices et je les refuse. Et parce que les valeurs que défend l’équipe municipale que je conduis visent, au contraire, à ce que chacun ait les mêmes chances de trouver sa juste place dans notre Discrimination, stigmatisation, ségrégation, exclusion…des mots que l’on entend chaque jour, des comportements que l’on combat dans les déclarations officielles… Hélas, ces mots ne sont pas que des concepts. société, d’accéder à une réelle égalité des droits, dès notre élection, j’ai créé une délégation contre les discriminations et pour l’égalité des droits. Sa tâche est immense mais le travail accompli est déjà considérable. Vous en trouverez des témoignages dans ce numéro d’Amiens forum. La Maison de l’égalité, ouverte à tous, est un lieu d’écoute et de dialogue, d’information et d’aide pour l’accès aux droits de tous les citoyens. C’est là un nouveau signe fort donné par notre municipalité de son engagement pour l’égalité et la solidarité. GILLES DEMAILLY - MAIRE D’AMIENS 3 4-9 ACTU-BAT_AMIENS.FORUM 07/03/11 10:33 Page4 Actualités Le défi permanent de l’entraîneur, c’est que quand son équipe perd, il faut qu’elle se mette à gagner. Et quand son équipe gagne, il faut qu’elle continue à gagner. VITE DIT Ludovic Batelli, entraîneur de l’Amiens Sporting Club Bonjour du port de Marseille. CONCERTATION MOBILITÉ ROULEZ JEUNESSE ! Les week-ends de la mobilité, mis en place en 2010 par le service éducation jeunesse d’Amiens pour la symbolique somme de 10 euros, ont connu un grand succès. Pour satisfaire les malheureux restés sur liste d’attente, l’opération est reconduite, mais avec un dispositif qui s’adresse cette année aux jeunes de 16 à 25 ans. Les prétendants au départ, devront apporter un carnet de voyage qui sera présenté lors de la soirée rétrospective annuelle du Service éducation jeunesse. Sont donc prévues des sorties à Barcelone (Espagne) du 23 au 25 avril, à Turku (Finlande) du 20 au 22 mai, à Rome (Italie) du 10 au 13 juin et à La Valette (Malte) du 22 au 25 septembre. I. L. Faites vos jeux aux quatre coins de la ville « L’aire de jeux dernièrement aménagée rue de Bourgogne, à Étouvie, est en permanence utilisée. Ici, nous avons répondu à un vrai besoin », se félicite Étienne Desjonquères, adjoint au maire en charge de la démocratie Pour donner aux enfants l’occasion de sortir s’amuser et de prendre l’air, la ville doit leur offrir ce type de lieux. Serge Raïs, élu chargé des espaces verts INSCRIPTIONS AUPRÈS DE : L’unité jeunesse : 03 22 97 12 75 Centre d’information au public : 03 22 97 40 40 Europe direct Picardie : 03 22 22 09 67 4 locale. « Pour donner aux enfants l’occasion de sortir s’amuser et de prendre l’air, la ville doit leur offrir ce type de lieux », ajoutait Serge Raïs, élu chargé des espaces verts. C’est donc dans cette même démarche de concertation que les élus ont rencontré, le 16 février dernier, les habitants et les comités de quar- tiers à Marivaux, Pierre-Rollin, Saint-Maurice et Elbeuf. « Ici, rue Marivaux, à proximité des commerces, on vous propose d’investir cet espace délaissé afin de créer ensemble un endroit ludique clos et sécurisé », expliquait Étienne Desjonquères aux habitants du quartier. À Pierre-Rollin, l’aire de jeux Germaine-Dulac a subi les assauts du temps. Tout doit être refait et repensé. « D’autant qu’à proximité de la future Maison du petit enfant, c’est un lieu stratégique, un pôle central fort qui doit être recréé ici », poursuit l’élu. Même discours au niveau de la placette rue SaintMaurice et de la grande rue du Petit Saint-Jean où les échanges ont été productifs. Dès cette année, ce sont 400 000 euros qui seront annuellement budgétés pendant quatre ans pour la création de squares ludiques. À ce jour, 17 sont annoncés. Ingrid Lemaire Amiensforum | mars 2011 4-9 ACTU-BAT_AMIENS.FORUM 07/03/11 10:34 Page5 Je n’ai jamais été malheureuse en faisant un film. Si je dois être malheureuse sur un tournage, je ne le fais pas ! Les riches sont toujours ensemble dans les vernissages ou les premières d’opéra. Ils sont épris de leurs semblables en société, au travail, en amour. Cette classe collectiviste impose l’individualisme aux classes moyennes et populaires. S’il y a eu une première Internationale, c’est bien celle des bourgeois. L’actrice Firmine Richard, lors de sa rencontre avec les élèves de Robert-de-Luzarches le 16 février, pour le lancement des Mardis du cinéma Michel Pinçon et Monique Pinçon-Charlot, sociologues, lors de la Teuf à Babeuf du 2 février Les ados s’éclatent aux Aiguilles en Queyras TOUT SCHUSS ! PETITE ENFANCE Les Marmousets grandissent L’extension de la crèche Les Marmousets, route de Rouen, a débuté symboliquement le 18 février dernier. L’agrandissement de cette structure de l’association Agena, qui soutient les femmes en situation de précarité, permet de passer de 12 à 24 places. Il est financé à hauteur de 300 000 euros par la ville d’Amiens sur les 645 000 euros du coût total. Un engagement qui traduit « notre politique volontariste pour développer des places en crèche », selon Marion Lepresle, adjointe au maire en charge de l’enfance, de l’éducation et de la restauration scolaire. Actuellement, la capitale picarde © JC Lemonnier La capacité d’accueil de la crèche des Marmousets passera de 12 à 24 places mars 2011 | Amiensforum compte 770 places en crèches collectives et 196 en structures familiales. « Amiens a bien compris l’enjeu de ce développement et ce projet s’inscrit dans une démarche globale de chantiers concernant la petite enfance», s’est félicité Patrice Lepage, le président d’Agena. L’une des futures réalisations sera la Maison du petit enfant, au sud-est d’Amiens, qui proposera une crèche multi-accueil de 40 places et un relais d’assistantes maternelles. Antoine Caux Grâce au service éducation jeunesse qui organise des séjours d’hiver, 74 jeunes Amiénois de 12 à 17 ans ont découvert la montagne, chaussé les skis et les raquettes. Du 20 au 26 février dernier, 30 jeunes sont ainsi partis à Autrans au cœur du massif du Vercors. 20 autres ont rejoint Vaujany dans l’Isère, du 27 février au 5 mars, quand les 24 restants profitaient d’Aiguille en Queyras, dans les Hautes-Alpes. Avec les aides de la CAF et du CCAS de la ville d’Amiens, ces séjours sont proposés au prix attractif de 164,85 euros. I. L. TRANSITION POUR LA PASSERELLE En bas de la route de Paris, des Algeco sont tout juste installés. Ces préfabriqués vont accueillir les résidents des foyers d’accueil de l’Îlot-la Passerelle. En effet, les deux structures, rue des Augustins et route de Rouen, entrent en travaux. Le premier foyer va accueillir, à terme, 40 petits logements pour personnes dont l’intégration sociale et l’autonomie sont difficiles. Quant à la structure de la route de Rouen, elle se focalisera désormais sur l’accueil de jour et de nuit, et l’accompagnement vers la socialisation. En attendant, une soixantaine de personnes, aidées par l’association, vont s’installer rue de Paris pendant un peu plus d’un an. Une journée d’information a eu lieu en février pour « faire tomber les préjugés », selon Étienne Desjonquères, adjoint au maire à la démocratie locale. De fait, le projet n’a pas soulevé d’hostilité chez les riverains. J.-C. F. 5 4-9 ACTU-BAT_AMIENS.FORUM 07/03/11 10:35 Page6 Actualités Les travaux ont démarré en septembre dernier. À l’angle des rues Paul-Tellier et Claudius-AntoineSerrassaint, un hôtel-restaurant Campanile de 109 chambres est en construction. « Cela s’inscrit dans la stratégie de l’agglomération et de la charte de développement commercial et hôtelier signée avec la CCI et la chambre de métiers pour la période 2008-2012, souligne Arnaud Riquier, responsable de la direction de l’économie et du développement d’Amiens Métropole. Pour le développement des activités touristiques, il manque actuellement environ 300 chambres dans la métropole, surtout dans le centre et à l’ouest de la ville. » L’hôtel Campanile, deux étoiles, 3200 m2 de Il manque actuellement environ 300 chambres dans la métropole, surtout dans le centre et à l’ouest de la ville. © Hardel & LeBihan Architectes - Atelier GASNIER GOSSART Architectes 109 CHAMBRES À GARE LA VALLÉE EXPOSITION C’est entendu ? Besoin de faire répéter, acouphènes, bourdonnements, impression de brouhaha… Et si ces symptômes révélaient des troubles auditifs ? De la circulation automobile aux travaux publics, de la pollution sonore générée par la machine sur le lieu de travail, jusqu’à la musique trop forte, nos oreilles sont mises à dure épreuve. L’ouïe est un sens précieux qui permet la perception du monde et la communication. D’autant plus précieux que les cellules au- ditives, une fois altérées, ne se renouvellent pas… La Maison Prévention Santé participe à la 14e Journée nationale de l’audition le 10 mars et propose des tests auditifs et des tables rondes. Elle accueillera également l’exposition “Audition, sans malentendu” durant laquelle neuf panneaux pédagogiques sensibiliseront et informeront sur le monde sonore, la surdité, les aides auditives, les méfaits du bruit, etc. I. L. Arnaud Riquier, directeur du service développement économique d’Amiens Métropole surface utile, doit être livré pour le premier trimestre 2012. Cet investissement de 7,5 millions d’euros créera environ une quinzaine d’emplois. « Ce projet est en cohérence avec le développement de l’attractivité du centre-ville et du quartier tertiaire et technologique de Gare La Vallée », poursuit Arnaud Riquier. La pose de la première pierre est prévue le 29 mars à 11 heures. J.-C. F. L’hôtellerie métropolitaine en chiffres : 25 hôtels classés 1169 chambres, dont 54 % en périphérie Taux d’occupation en 2010 : 64 % contre 62 % en 2009 413 779 nuitées en 2010, soit une progression de 6,8 % en un an Sources : Office de tourisme et Insee 6 EXPOSITION “AUDITION, SANS MALENTENDU” Jusqu’au 25 mars - Maison Prévention Santé - 36, rue Robert-de-Luzarches, 03 22 97 11 54 LE 10 MARS, JOURNÉE NATIONALE DE L’AUDITION • tables rondes, tests auditifs, dépistages sont organisés au CFA BTP (17, rue PierreRollin), à l’IUT (avenue des Facultés), au lycée du Sacré-Cœur (2, rue des Augustins), à l’hôpital Philippe-Pinel (route de Paris) et chez Audition Benoit (11, rue Duméril). • rencontre avec des professionnels de la surdité et tests d’évaluation toute la matinée a la Maison Prévention Santé. Amiensforum | mars 2011 4-9 ACTU-BAT_AMIENS.FORUM 07/03/11 10:36 Page7 TROIS QUESTIONS À… Catherine Girard, Directrice du Centre communal d’action sociale Contre la précarité, le Centre communal d’action sociale (CCAS) accélère le pas. Nommée récemment à sa direction, Catherine Girard doit, pour définir les priorités communales en matière sociale, piloter un important dossier : l’analyse des besoins sociaux. Les besoins sociaux à la loupe Amiensforum : Vous venez d’arriver à Amiens pour assurer la direction du centre communal d’action sociale, quel est votre premier constat ? Catherine Girard : Une des caractéristiques amiénoises est qu’il existe un fort tissu associatif travaillant autour de la question sociale. Le CCAS doit s’appuyer sur ces expériences pour mutualiser les projets et apporter des réponses et des solutions à la précarité. Af : À quel projet vous attelez-vous ? C.G. : Pour que les moyens dont dispose la collectivité soulagent les publics qui en ont le plus besoin, il faut doter la ville d’outils ef- Une des caractéristiques amiénoises est qu’il existe un fort tissu associatif travaillant autour de la question sociale. Catherine Girard Directrice du Centre communal d’action sociale ficaces. Le monde a changé. Nous devons évoluer avec lui et nous adapter aux phénomènes sociaux qui marquent notre société tels que la modification des cellules familiales, le chômage des jeunes, l’augmentation de l’espérance de vie, l’apparition du quatrième âge, etc. Les enjeux de la politique de cohésion sociale sont colossaux. Nous devons donc nous organiser pour anticiper et traiter tous ces sujets. L’analyse des besoins sociaux (ABS) est alors indispensable. Cet outil est d’ailleurs une obligation légale depuis 1995. Af : En quoi consiste cette analyse ? C.G. : L’ABS est une cartographie sociale de la ville. Pour chaque quartier, nous dénombrons, énumérons, listons les caractéristiques (population, équipements sociaux, publics, ou de ressources…). Une fois toutes les données collectées, nous obtiendrons une analyse précise. Ce sera un véritable outil d’aide à la décision pour définir les priorités sociales de la commune. Ingrid Lemaire LA PRÉCARITÉ EN CHIFFRES Plus de 40% des foyers amiénois ne paient pas d’impôts sur le revenu. Fin 2009, le taux de chômage à Amiens atteignait 12%, contre 9% au niveau national. Les aides d’urgence du CCAS ont progressé de 151, 6% de 2007 à 2010. Quant au budget de la structure, il est passé de 208 030 euros à 600 510 euros. (Sources CCAS et Insee) mars 2011 | Amiensforum 7 4-9 ACTU-BAT_AMIENS.FORUM 07/03/11 11:23 Page8 Actualités CINÉMA 500 PLACES PAR MOIS À 2,50 EUROS AU GAUMONT Une telle occasion ne se rate pas ! 500 contremarques sont à retirer dans les quatre Points info jeunesse d’Amiens et au Crij (centre régional information jeunesse) pour obtenir des places à 2,50 euros*, utilisables un mardi par mois au cinéma Gaumont, à partir de 20 heures. Ce dispositif, qui résulte d’un partenariat entre le multiplexe, la ville et le centre communal d’action sociale, est destiné aux jeunes de 16 à 25 ans et aux associations d’Amiens. 70 % des places sont réservées aux jeunes, 30 % aux structures telles que Caps, Init’ielles, Cardan, etc. Les contremarques sont à retirer la semaine précédant le troisième mardi du mois. Elles donnent accès à trois ou quatre films différents, choisis en amont par un comité de sélection. « Nous défendons la culture pour tous, en opposition à la culture pour chacun**. Nous voulons donner les mêmes outils à tous. C’est un principe d’équité », glisse Lucien Fontaine, maire adjoint à la jeunesse et l’éducation populaire, qui prône une « mobilité intellectuelle et spatiale ». Pour l’élu, « ce dispositif s’inscrit dans une parcours cinéphilique à Amiens, avec le Festival du film, l’opération Un été au ciné, les séances pour centres de loisirs au cinéma Orson-Welles ou le bus culture ». Premier Mardi du cinéma le 29 mars. J.-C.F. N° vert : 0800 811 011 * Auxquels s’ajoutent deux euros pour un film en 3D, et un euro pour l’achat éventuel de lunettes 3D. * Clin d’œil à la nouvelle doxa du ministère de la Culture, via sa directive nationale 2011. 8 SORTIES SENIORS « Tout il étouait fin boin ! » G rand dijeux, p’tit faijeux… À Houdain et dans les villages alentour, les dictons populaires en picard du Pays d’Artois s’affichent sur les murs, au détour des rues. Le 27 janvier dernier, les seniors du CCAS sont venus les découvrir lors d’une sortie organisée par la ville sur le thème du patois. Âgés Je comprends le picard car j’entendais parler mes parents et mes grandsparents à Villers-Bretonneux. Rosemonde, 74 ans. de 70 ans et plus, ces visiteurs amiénois qui, pour la plupart, parlent ou comprennent le picard, ont apprécié ce petit retour aux sources. « Cette langue se perd malheureusement, mais elle fait partie de moi, raconte Rosemonde, 74 ans. Je comprends le picard car j’entendais parler mes parents et mes grands-parents à Villers-Bretonneux. Ma fille le comprend également. De temps en temps, elle fait rire ses col- lègues avec des expressions picardes. » Accompagnés par un guide, ces retraités très actifs se sont donc amusés toute la matinée à deviner la signification de ces dictons remplis d’humour. « À l’origine, les commerçants d’Houdain posaient ces panneaux pour se faire des blagues. Chez le boucher, on pouvait par exemple lire : “Ici, on fait l’andouille de père en fils”». Afin de plonger dans les légendes locales, de petites balades étaient aussi programmées à la campagne. Le dolmen de Fresnicourt, d’où jaillissent des fées les soirs de solstice, a ainsi enchanté l’auditoire. Après le déjeuner, place aux histoires et aux chansons du Nord en picard artésien. Avec, bien sûr, des anecdotes sur la vie dans les mines jusqu’à leur fermeture au début des années 90. « Cette langue m’amuse », s’enthousiasme Germaine, 72 ans. « C’est savoureux, facétieux, plein de bon sens paysan », poursuit Maurice, 83 ans. Inscrits à des ateliers d’apprentissage du picard, ces amis sont venus perfectionner leurs acquis : « Les sorties de la ville sont toujours intéressantes et bien organisées même si les programmes sont parfois chargés. En tout cas, on mange toujours très bien ! », tient à souligner Marcelle, 81 ans, qui ne manque pas non plus de traduire : « Din ches sorties, tout il étouait fin boin. Merci à tertous à l’mairie ! » Lysiane Voisin Amiensforum | mars 2011 4-9 ACTU-BAT_AMIENS.FORUM 07/03/11 10:37 Page9 TOURS DAUDET UNE DEMI-LUNE S’EST ÉCLIPSÉE L’avenir du site des tours Daudet avait vivement intéressé les habitants lors de la visite de proximité qui a eu lieu le 24 janvier dernier dans le secteur VictorineAutier. Étienne Desjonquères avait alors rassuré tout le monde… De nouveaux logements apparaîtront bientôt, au sein d’un nouvel éco-quartier, près du marais des Trois Vaches. Cette fois, place aux maisons individuelles, aux petits immeubles collectifs, en location ou en accession libre et sociale à la propriété. Si les cabinets Villes et Paysages, et Cresge, planchent encore sur l’aménagement du futur écoquartier, la démolition des tours Daudet avance bien. Le bâtiment 55 a en effet disparu depuis mi-février et le curage du bâtiment 81 a déjà commencé. L. V. EXPOSITION D’Éden au square Jules-Bocquet… À quoi sert un jardin ? « À cultiver des fleurs et des légumes », répond Jeanne. « À jouer dedans ! », s’exclame Yannis. « À faire des barbecues aussi ! », surenchérit Thibaud. Sur le parvis de Notre-Dame, de jeunes curieux répondent, enthousiastes, aux questions de Doreen. Il est 10 heures du matin. La guideconférencière, agréée par le ministère de la Culture, s’apprête à leur faire découvrir les jardins à travers l’histoire. Comme pour tous les ateliers Patri’mômes concoctés par le service patrimoine d’Amiens, on commence par une visite à travers la ville. D’abord, l’observation d’un bas-relief du portail de la MèreDieu : Adam et Eve dans le jardin d’Éden… Puis un arrêt au jardin d’inspiration médiévale, derrière la cathédrale. Au parc de l’Évêché, aidés par leur livret ludique et les explications de Doreen, les neuf enfants apprennent à distinguer les jardins à la française des espaces verts à l’anglaise. Léna, 9 ans, est ravie de se promener. « C’est toujours intéressant, assure-t- elle. J’ai fait d’autres ateliers sur l’eau, les gargouilles et les maisons à pans de bois. On peut approfondir ce que l’on voit à l’école. Ça nous occupe pendant les vacances ! » Encore un petit tour par les squares Saint-Denis et Jules-Bocquet avant la mise en pratique ! Accueillis dans l’ancien palais épiscopal, au pied de la cathédrale, les enfants ont désormais une heure pour réaliser la maquette d’un jardin, en puisant dans leurs nouveaux savoirs et leur imagination. Mousse, peinture, carton, sable coloré, mosaïques : les paysagistes en herbe s’activent avec envie. « J’adore les travaux manuels, avoue Côme, 10 ans, qui partage ce matin-là son expérience avec sa petite sœur Bertille. « J‘aime l’histoire, poursuit-il.Je viens souvent. Mais je ne connaissais pas les jardins médiévaux. Ça m’a plu. » Quant à Yannis et Thibaud, ils se retrouvaient le lendemain pour l’atelier Archéo-jeunes “De la pierre à l’outil”, afin d’aborder autrement le patrimoine d’Amiens. Coline Bergeon PATRI’MÔMES ET ARCHÉO-JEUNES Les ateliers du patrimoine pour les 8-12 ans LES CONSEILS D’HABITANTS SE RÉORGANISENT Après un an et demi de fonctionnement, les conseils d’habitants ont rendu leurs premiers avis citoyens sur la Citadelle et le transport en commun en site propre. Une étape majeure qui intervient dans un contexte de réorganisation générale après le diagnostic du cabinet Missions publiques. L’occasion de lister les aspects positifs : la diversité sociale des conseillers ; la satisfaction globale exprimée par les habitants tirés au sort de participer à cette expérience innovante ou encore l’investissement des élus, soucieux de donner la parole aux Amiénois. Des progrès sont néanmoins à envisager : la mission démocratie locale y travaille déjà. L’objectif est que les élus donnent rapidement des mandats et des thèmes de travail précis sur lesquels les habitants plancheront. En outre, les comptes-rendus des échanges seront plus fréquents. Tout comme la présentation d’avis citoyens au conseil municipal et les réponses des élus et des services aux préconisations des habitants. Rendez-vous le 9 avril prochain pour le conseil d’habitants sud qui phosphorera sur la deuxième phase du projet métropolitain 2030. L. V. 03 22 22 58 93 mars 2011 | Amiensforum 9 10-17 DOSSIER-BAT3_AMIENS.FORUM 09/03/11 09:26 Page10 Le dossier Amiens s’engage pour l’égalité au quoti 10 Amiensforum | mars 2011 10-17 DOSSIER-BAT3_AMIENS.FORUM 09/03/11 09:26 Page11 On le sait la vie, est plus dure pour certains : personnes en situation de handicap, femmes isolées ou précaires, jeunes issus de la diversité ou des quartiers populaires… toutes et tous subissent mille discriminations, petites ou grandes, à l’emploi, à l’école, au logement… La municipalité entend les aider au quotidien. Elle s’y est engagée dès le début de son mandat, en créant une délégation à la lutte contre les discriminations et pour l’égalité des droits. Depuis, on ne compte plus les actions menées par la délégation jusqu’à la création récente de la Maison de l’égalité… Une initiative rare en France, qui fait ses preuves. C r i dien mars 2011 | Amiensforum ’est encore tout neuf. À peine une cinquantaine de villes françaises ont décidé de prendre à bras le corps la vaste question de l’égalité des droits. Et peu de collectivités confient ce travail à une adjointe au maire. Autant dire qu’en créant une délégation à la lutte contre les discriminations et pour l’égalité des droits, Amiens place le problème au cœur de sa politique et innove une fois de plus. « Il s’agit là d’une politique inscrite dans nos valeurs de gauche et qui répond aux attentes fortes de justice sociale exprimées par la population. Nous nous sommes ainsi engagés à agir concrètement pour plus d’égalité et de justice sociale », précise Maryse Lion-Lec, l’élue en charge de cette délégation. Car il est large, le public victime potentiel de discriminations. Stricto sensu, la loi de novembre 2001 interdit toute discrimination 11 10-17 DOSSIER-BAT3_AMIENS.FORUM 09/03/11 09:26 Page12 Le dossier qui découlerait des 18 critères que sont l’âge, le sexe, l’origine, la situation familiale, l’orientation sexuelle, les mœurs, les caractères génétiques, l’appartenance à une ethnie, à une nation ou à une race, l’apparence physique, le handicap, l’état de santé, l’état de grossesse, le patronyme, les opinions politiques, les convictions religieuses et les activités syndicales ou mutualistes. La municipalité a souhaité ajouter à cette liste deux critères supplémentaires : l’origine géographique et la situation sociale. S’ENGAGER SUR TOUS LES FRONTS Agir pour tous, en particulier pour celles et ceux qui sont les plus exposés aux discriminations : les femmes en difficulté, les personnes handicapées et les jeunes issus de la diversité et des quartiers populaires… La Ville soutient chacun pour que leurs droits soient pleinement reconnus. Et ce à travers tous les domaines de compétence – santé, politique de la ville, jeunesse, logement, démocratie locale, etc. En d’autres termes, la lutte contre les discriminations est un sujet transversal qui concerne l’ensemble des élus. Outre les cinq axes structurants de travail de la Mission Égalité – emploi, accès aux droits, logement, prévention, changement des mentalités – Maryse Lion-Lec veille à ce que l’égalité des droits soit respectée tant au sein des services de la collectivité que des actions menées par ses collègues élus et les alerte parfois sur certains dossiers. « Chacun doit se sentir concerné », affirme l’élue. « Avec le maire, nous avons, par exemple, insisté auprès d’Alain Jauny, vice-président en charge des sports, pour le maintien de la course l’Amiénoise, grande manifestation populaire qui valorise la pratique du sport au féminin… Par ailleurs, quand l’adjointe à l’éducation, ouvre une crèche, je me réjouis de sa contribution à l’amélioration de la vie quotidienne des femmes de notre ville. De même 12 AVANCER VERS L’EMPLOI, MALGRÉ LE HANDICAP « En 2010, nous avons accueilli 785 personnes bénéficiaires de l’obligation d’emploi sur les 2049 travailleurs handicapés enregistrés dans le département », se félicite Véronique Lemaire, directrice de Cap emploi Somme. L’accompagnement de ces personnes nous est confié par Pôle emploi. 350 ont trouvé une formation, 391 un emploi dont 30% en CDI. À l’image des 106 autres structures, l’antenne de la Somme doit aider les personnes handicapées à trouver un emploi et à le conserver. « Nous élaborons un plan d’action et un projet professionnel personnalisés, poursuit Véronique Lemaire. Notre objectif est d’élever leur niveau de qualification qui représente souvent un frein à l’embauche. 85 % ont un niveau inférieur ou égal au CAP/BEP. Une reconversion professionnelle est souvent nécessaire lorsqu’un handicap survient. Il faut redonner confiance. » Une fois la personne en formation, Cap emploi l’accompagne pour contacter des recruteurs. Il lui faut aussi mobiliser les employeurs. La loi du 11 février 2005 oblige toute entreprise dès 20 salariés à Une vraie cassure lorsque je suis devenue maman À la tête d’Osmose, sa toute jeune entreprise de graphisme, Catherine Vandermolen, 36 ans, dit avoir enfin trouvé un équilibre. Après dix-huit ans de salariat dans l’édition, elle a créé sa société en juillet dernier. « C’était trop difficile dans les services marketing et communication de se faire une place en tant que femme, annonce-t-elle d’emblée. Il s’est produit une vraie cassure quand je suis devenue maman. » Partir plus tôt pour aller chercher les enfants à l’école, limiter les heures supplémentaires, garder un petit malade… Quand elle souhaite s’absenter, l’ambiance se dégrade. Catherine Vandermolen raconte : « On ne me embaucher des travailleurs handicapés à hauteur de 6 % de ses effectifs. « Certaines sont réfractaires, d’autres sollicitent nos conseils », poursuit Véronique Lemaire. Financé par l’Association nationale pour la gestion du fonds d'insertion professionnelle des handicapés (Agefiph), le Fonds pour l'insertion des personnes handicapées dans la fonction publique (FIPHFP) et le Pôle emploi, Cap emploi travaille depuis 2010 en partenariat avec Amiens, pour le Contrat engagement diversité. Amiens montre l’exemple, a adapté ses modalités de recrutement, a embauché 12 personnes, dont 10 jeunes en contrat d’apprentissage avec l’appui de l’AIP80, Amiens s’engage aussi à atteindre 8% de travailleurs handicapés », conclut-elle. C. B. confiait plus que des dossiers basiques, avec peu de responsabilités. » Peu épanouie au travail et habitée par un sentiment croissant de culpabilité, la jeune femme décide de changer de voie. Après un accompagnement de neuf mois à la couveuse d’entreprises de la Somme pour lancer sa société, elle travaille aujourd’hui à domicile. Et organise son temps comme elle le souhaite afin d’équilibrer vies professionnelle et familiale. La couveuse l’a d’ailleurs aidée dans ce domaine. Outre les formations juridique, comptable et commerciale, Catherine Vandermolen a aussi appris à s’imposer dans un environnement masculin en suivant des cours de développement personnel. « Au travail, j’ai un homme face à moi les trois quarts du temps. Tout l’enjeu est de traiter d’égal à égal, ce qui est plus facile lorsqu’on est chef d’entreprise », conclut-elle. Fière de sa réussite, elle apportera prochainement son témoignage lors d’une table ronde sur la gestion du temps avec la Mission Égalité. L. V. Kezako Les 12 et 13 mai, Amiens présentera son plan d’actions pour l’intégration des femmes dans le monde professionnel et pour l’entreprenariat au féminin. Cette initiative s’inscrit dans le cadre du projet européen Weed (Women Enterprise and Employment in local Development) auquel adhèrent Amiens et sept autres villes de l’Union européenne – Alzira et Santiago (Espagne), Celje (Slovénie), Crotone et Enna (Italie), Karviná (République Tchèque) et Umea (Suède). Des représentants de tous ces pays seront donc présents à Amiens afin de présenter leurs programmes d’actions. Parmi les pistes locales de réflexion : la garde d’enfants en horaires décalés, la sensibilisation dès l’école primaire à la création d’entreprise et aux métiers traditionnellement masculins. L.V. Amiensforum | mars 2011 10-17 DOSSIER-BAT3_AMIENS.FORUM 09/03/11 09:27 Page13 Concentrer les efforts pour l’accès à l’emploi Kezako LE CONTRAT ENGAGEMENT DIVERSITÉ, UN TREMPLIN VERS L’EMPLOI Avec Fabrice Lefebvre, son maître d’apprentissage, Pierrick prépare désormais un CAP maintenance des bâtiments et des collectivités. D’ABORD VALORISER LES COMPÉTENCES Peinture, menuiserie, électricité : à 20 ans, Pierrick ne sait pas encore quel métier il souhaite exercer mais il touche à tout ! Depuis novembre dernier, le jeune homme bénéficie du Contrat Engagement Diversité (lire encadré). « Après avoir échoué au CAP plomberie du lycée de l’Acheuléen, je suis entré en contrat d’apprentissage, explique-t-il satisfait. Tout le monde est de bon conseil et je m’entends bien avec mes collègues. » Une aubaine pour Pierrick, qui a souffert de son handicap et du regard des autres durant sa scolarité. Il prépare à présent un CAP maintenance des bâtiments et des collectivités. Une semaine par mois, le jeune apprenti suit des cours à la maison familiale et rurale de Villers-Bocage où il est interne, avant d’enchaîner avec trois semaines de pratique au service technique du secteur est d’Amiens Métropole. Là, il assiste à tour de rôle le menuisier, le peintre ou l’électricien, eux-mêmes polyvalents du bâtiment. « La semaine dernière, je me suis chargé de l’aménagement des espaces verts », précise Pierrick, ravi de découvrir différents métiers et d’échapper ainsi à la routine. « Nous l’orientons vers des travaux susceptibles de l’intéresser, explique Fabrice Lefebvre, son maître d’apprentissage, responsable de l’unité bâtiment du pôle technique. Il est accueilli dans l’équipe comme n’importe quel agent, on oublie vite son handicap. Il a parfois des difficultés de concentration et de mémorisation, mais c’est un bon élève. S’il ratait son CAP, ce serait un échec pour moi aussi. Avant tout, on est là pour le pousser ! » C. B. lorsque Guillaume Bonnet, adjoint à la santé, crée un groupe de femmes qui acceptent, dans les quartiers, le rôle de médiatrices pour l’information sur le cancer du sein et de l’uterus, il participe à la réduction des inégalités dans la santé ». L’ÉGALITÉ D’ACCÈS À L’EMPLOI COMME PRIORITÉ ABSOLUE Cette problématique arrive en tête des combats que mène la Mission Égalité. Et pour cause : les études chiffrées prouvent, année après année (voir encadré), mars 2011 | Amiensforum que les jeunes issus de la diversité et des quartiers populaires, les personnes handicapées et les femmes ont plus de mal à accéder au monde du travail. Difficulté professionnelle liée à une grossesse, offre de garde d’enfant insuffisante, mobilité limitée, sexisme au travail… sont autant de discriminations subies par les femmes. Et autant de freins à leur carrière professionnelle. Pour favoriser leur indépendance économique et leur autonomie, Amiens s’est enga- C’est certainement le dispositif dont elle est le plus fière. En juin 2010, Maryse Lion-Lec et son équipe lançaient l’innovant Contrat engagement diversité (CED). « L’emploi des jeunes figure parmi nos priorités », précise l’élue. Destiné aux jeunes âgés de moins de 26 ans issus des quartiers populaires et aux handicapés, ce contrat de travail permet d’acquérir une première expérience, laquelle est bienvenue lorsqu’on est – ou que l’on se sent – victime de discriminations. Objectifs : restaurer l’égalité des chances et combattre les préjugés sur l’origine, le lieu d’habitation, le sexe et le handicap qui freinent l’insertion professionnelle. Le principe ? Proposer des contrats d’apprentissage (de un à trois ans) ou des contrats d’accompagnement dans l’emploi passerelle (un an) au sein de la collectivité, pour des métiers – bâtiment, accueil, transport – transférables dans le privé. Concrètement, la municipalité ne promet aucune embauche, mais propose d’abord de faire ses premières armes dans la vie active, accompagné d’un tuteur de la collectivité et d’un parrain issu du monde de l’entreprise. Une initiative qui s’appuie sur la collaboration de différents partenaires : l’État, les conseils régional et général, Pôle emploi, la mission locale, le Centre national de la fonction publique territoriale, le CHU, les entreprises, etc. Au total, 38 CED ont déjà été signés en mairie. L.V Noura, jeune bénéficiaire d’un Contrat engagement diversité, en fonction à l’Atrium, avec sa tutrice, Mme Bellier, et sa « marraine », Mme Hafni, directrice des ressources humaines de l’OPAC. 13 10-17 DOSSIER-BAT3_AMIENS.FORUM 09/03/11 09:27 Page14 Le dossier Il s’agit là d’une politique inscrite dans nos valeurs de gauche et qui répond aux attentes fortes de justice sociale exprimées par la population. DROITS Maryse Lion-Lec Maison de l’égalité Un toit, des droits gée dans le projet européen WEED (Women Employment Entreprise in Local Development) qui aide les femmes à s’intégrer dans la vie professionnelle et à développer l’entreprenariat. « L’indépendance économique est une réponse au problème des violences faites aux femmes. Trop de femmes s’enferment dans des situations de violences subies, parce qu’elles n’ont pas les moyens financiers de partir du domicile. C’est pourquoi nous soutenons toutes les initiatives qui aident les femmes à conquérir par l’emploi leur autonomie. Cela commence dès le jeune âge, c’est pourquoi nous menons, parallèlement, un travail de sensibilisation en amont dans les établissements scolaires lors de la journée internationale de la femme, le 8 mars, ou lors de la journée contre les violences faites aux femmes le 25 novembre. De même, la Mission Égalité s’est engagée dans la création d’un « bureau des temps », destiné à apporter des réponses adaptées aux difficultés rencontrées au quotidien par les femmes (voir encadrés) et à concilier les rythmes de la ville avec ceux des citoyen-ne-s. Les jeunes des quartiers populaires, issus de la diversité, filles ou garçons, en situation ou non de handicap, connaissent eux aussi des difficultés spécifiques d’accès à l’emploi. La Mission Égalité d’Amiens a récemment créé le Contrat Engagement Diversité (voir encadré), tout spécialement destiné à ces publics. En outre, la collectivité vient de signer une convention avec le Fonds pour l’insertion des personnes handicapées dans la 14 fonction publique (FIPHFP) qui prendra en charge la moitié des cinq millions d’euros investis par Amiens Métropole pour l’insertion des handicapés. On le sait, toute entreprise qui emploie plus de vingt salariés doit compter dans ses effectifs au moins 6% de personnes handicapées et, si ce n’est pas le cas, verser des compensations financières. Dans ce domaine, la ville a décidé d’aller plus loin et s’est fixé l’objectif d’atteindre un taux d’emploi de travailleurs handicapés de 8% d’ici à trois ans. UNE ACTION RECONNUE ET CONSTAMMENT ENRICHIE La ville d’Amiens n’entend pas en rester là. Dans son combat quotidien contre les discriminations et pour l’égalité des droits, elle s’est récemment dotée d’un nouveau service, la Maison de l’égalité. Ouverte à l’ensemble des citoyens d’Amiens et de l’agglomération Amiénoise, cette structure est destinée à jouer un rôle moteur dans l’action de la Mission Égalité, grâce à la mobilisation et l’animation d’un véritable réseau de partenaires (voir encadré). « Une innovation d’autant plus nécessaire en cette période de crise et de chômage où les tensions sociales sont attisées, les individualismes exacerbés et les préjugés renforcés », commente Maryse Lion-Lec. Lysiane Voisin * Au sens juridique : traiter défavorablement une personne par rapport à une autre, dans une situation comparable. La discrimination est un délit. Emblématique de l’engagement d’Amiens pour l’égalité de tous, la Maison de l’égalité ouvre ses portes à tous ceux qui veulent connaître leurs droits ou qui sont confrontés à l’injustice ou la discrimination dans la vie professionnelle ou privée. « Entre avril et décembre 2010, 424 personnes ont eu recours à nos services », déclare Christine Bouy, assistante à la maison de l’égalité. Renseignements sur des procédures de divorce ou sur la garde des enfants en cas de séparation, discrimination à l’embauche, agressions à caractère raciste ou homophobe : la maison de l’égalité est ouverte à tous les citoyens qui rencontrent des problèmes dans leur vie professionnelle ou privée. Situé en centre-ville, ce nouveau centre de ressources est un précieux outil d’information et de soutien à la population. Des entretiens gratuits et confiden- Autour de Jean-Claude Ester, son directeur, l’équipe de la Maison de l’égalité : de gauche à droite Lauriane Desjardins, Marie Boulanger, Christine Bouy et Laëtitia Moyne–Bressand. Amiensforum | mars 2011 10-17 DOSSIER-BAT3_AMIENS.FORUM 09/03/11 09:27 Page15 LA HALDE À VOTRE ÉCOUTE lité. its Les permanences d’avocats ou de conciliateurs de justice permettent de répondre aux questions des Amiénois. En effet, parfois les conflits de voisinage s’enveniment et les personnes ont besoin d’être conseillées. Marie Boulanger tiels y sont assurés par des professionnels du monde judicaire et les membres des associations partenaires qui luttent pour l’accès au droit et la prévention. Les avocats du barreau d’Amiens informent ainsi les citoyens sur leurs droits. En amont du code civil, les conciliateurs de justice tentent de régler les litiges entre locataires et propriétaires, consommateurs et commerçants, artisans et clients ou entre voisins. Ces permanences permettent de désamorcer certains conflits et d’éviter le recours à des procédures judicaires lourdes. L’association SOS violences en privé et le Centre d’information sur les droits des femmes et des familles (CIDFF) y accueillent également le public. En tant que mars 2011 | Amiensforum médiateur communal antidiscriminatoire, Jean-Claude Ester, directeur de la mission Égalité, reçoit les personnes qui se disent victimes de discriminations. Après examen de leurs réclamations, il les aide à exercer leur droit de recours si besoin. Depuis peu une psychologue intervient deux fois par semaine. Il ne s’agit pas d’une consultation mais d‘une première écoute qui permet de libérer la parole des usagers. « En effet, parfois les conflits de voisinage s’enveniment et les personnes ont besoin d’être conseillées », confie Marie Boulanger, chargée de mission à la maison de l’égalité. Une information et une écoute précieuses qui s’adresseront bientôt à tous les habitants de la métropole. La maison de l’égalité est sur le point d’être labellisée « point d’accès au droit » et travaille à un partenariat avec le Centre départemental d’accès au droit (CDAD). Institutions, associations ou entreprises pourront prochainement se rencontrer, échanger et suivre des formations en matière d’égalité des droits et de lutte contre les discriminations. Coline Bergeon « Je reçois toute personne qui s’estime victime de discrimination vis-à-vis de son âge, sa religion, son sexe, ses origines ethniques, son handicap, son orientation sexuelle ou encore son apparence physique », explique Élisabeth Minard-Placiard. La correspondante de la Haute autorité de lutte contre les discriminations et pour l’égalité (Halde) tient une permanence hebdomadaire à la maison de l’égalité depuis le 8 mars. Un moment d’écoute, de conseil et d’orientation vers les interlocuteurs institutionnels. « Nous essayons de régler les conflits à l’amiable, poursuit-elle. J’accueille les personnes désirant déposer une réclamation à la Halde. » Deux autres permanences sont en projet : des conseillers pour le droit des étrangers, et des droits anti-homophobie devraient bientôt étoffer l’offre de services proposée à la maison de l’égalité. PERMANENCES GRATUITES ET CONFIDENTIELLES AVEC : • Les conciliateurs de justice, le lundi après-midi, sans rendez-vous. • L’ordre des Avocats du barreau d’Amiens, le jeudi après-midi, sans rendez-vous. • Les juristes du CIDFF (Centre d’information du droit des femmes et des familles), le deuxième jeudi matin du mois, sans rendez-vous. • Les conseillers de SOS violences en privé, le premier mercredi matin du mois • Une psychologue, le mardi matin et vendredi après-midi • La correspondante locale de la Halde future défenseure des droits, le mardi après-midi, sur rendez-vous. Maison de l’égalité - Espace Dewailly Du lundi au vendredi De 9h à 12h et de 14h à 18h 03 22 97 42 70 15 10-17 DOSSIER-BAT3_AMIENS.FORUM 09/03/11 10:59 Page16 Le dossier Le 17 mai 2010, le comité Idaho, ONG qui organise la journée mondiale contre l’homophobie, décernait une palme d’or à Amiens pour ses initiatives innovantes dans ce domaine. ILS ONT CONFIRMÉ LEUR PACS EN MAIRIE «Nous avons été accueillis à l’hôtel de ville comme des mariés. Après l’enregistrement de notre Pacs au tribunal, cette cérémonie de confirmation était une façon de symboliser notre engagement avec les personnes qui comptent pour nous. C’était la cerise sur le gâteau ! », confie Nicolas. « Que la cérémonie de confirmation d’un Pacs soit célébrée en mairie est un symbole fort de reconnaissance des droits des homosexuels. Je salue l’engagement de la ville d’Amiens et de l’élue qui s’investit en faveur de la lutte contre les discriminations. » Nicolas et Michaël, pacsés en juin dernier au tribunal d’instance d’Amiens, ont célébré leur engagement en mairie trois mois plus tard. Pour Maryse Lion-Lec, quatrième adjointe en charge de la lutte contre les discriminations et pour l’égalité des droits, cette cérémonie était une première, depuis l’autorisation du Pacs à Amiens en septembre dernier. Si cette démarche est ouverte à tous les couples hétérosexuels et homosexuels, seuls ces dernier sont manifesté leur intérêt. Deux célébrations se sont déjà déroulées. Trois autres sont à venir… 150 jeunes Amiénois ont participé à la Journée du respect organisé par SOS Racisme, dimanche 27 février, au Parc des Princes avec le match PSG/FC Toulouse. L’opération Un temps pour elles permet à des Amiénoises de prendre du bon temps… rien que pour elles. Pendant la Journée internationale des droits de la femme 2010. LE DROIT DE VOTE AUX ÉTRANGERS La lutte contre les discriminations, c’est aussi une question de démocratie. Voilà pourquoi Gilles Demailly vient de signer un appel pour le droit de vote et l’éligibilité des résidents étrangers aux élections locales . Un moyen de sensibiliser, avec les différents maires signataires, les pouvoirs publics et l’opinion. « Les résidents étrangers extracommunautaires doivent être considérés comme des citoyens à part entière dans la cité », affirme Gilles Demailly. Par ailleurs, Amiens participera les 15 et 16 avril, au lancement officiel du Réseau CoFraCir (Conseil français de la citoyenneté de résidence) à Toulouse. Et co-organisera une votation citoyenne au printemps. Les habitants pourront alors se prononcer sur le droit de vote des étrangers aux élections locales. En savoir plus : http://www.oui-droitdevotedesetrangers.org/2011/ 02/16/appel-des-maires-pour-le-droit-de-vote-des-residents-etrangers/ 16 Amiensforum | mars 2011 10-17 DOSSIER-BAT3_AMIENS.FORUM 09/03/11 09:28 Page17 PARTAGER EN CHIFFRES Myriam Guergous et Valérie Jallais dans le Visage de l’autre, spéctacle sur les rapports entre la France et l’Algérie. Connaître les Harkis grâce au théâtre « On avait l’impression d’être la honte de la France », « 90% des gens ignorent ce qu’est un harki » déplorent Saïd, Mohamed ou Hamida… Le 17 février dernier, au pôle universitaire cathédrale, la compagnie La Lune bleue proposait une lecture spectacle des témoignages rassemblés par Fatima Besnaci-Lancou dans trois de ses ouvrages. La directrice de l’association Harkis et droits de l’homme collecte, depuis plusieurs années, leur parole et celle de leur famille. Autant de fragments de vie bouleversants venus enrichir le travail artistique mené par la compagnie de théâtre La Lune bleue, sur le sort de ces anciens supplétifs de l’Armée française. « Tout est né d’un premier spectacle sur la guerre d’Algérie, explique Valérie Jallais, metteur en scène. J’ai compris qu’en France, il y avait un vrai manque de connaissance sur la colonisation et la culture du Maghreb. Cette ignorance génère des peurs. J’ai eu envie d’éveiller ma conscience et celle des autres sur ce mars 2011 | Amiensforum pan de notre histoire. » Depuis 2007, La Lune bleue explore ainsi les relations entre la France et le Maghreb à travers des recueils de témoignages, des pièces de théâtre... Jusqu’à ce nouveau spectacle : “Harkis, après le silence”. « Beaucoup ignorent que ces gens ont été contraints de fuir leur pays, qu’ils ont été parqués pendant des années dans des camps en France, une nation pour laquelle ils s’étaient battus », explique Valérie Jallais. Cette dernière a également monté “Sous la peau”, une adaptation des ouvrages Moze et France, récit d’une enfance, écrits L’ignorance génère des peurs. Valérie Jallais par Zahia Rahmani, fille de harki. « Nous avons accompagné les représentations d’une exposition, d’un colloque, de projections de documentaires et de lectures, poursuit-elle. Il faut que la France reconnaisse ses responsabilités et considère le drame qu’ont vécu les harkis et que leurs descendants continuent de subir. Malheureusement tout cela n’est pas encore réglé… ». Ce travail d’écoute et de partage, la compagnie le mène également à travers des interventions en milieu scolaire et auprès d’associations du département de la Somme, où elle est installée depuis 1998. Elle tournera bientôt d’autres pages, en abordant peut-être la question des Pieds noirs. « Cette démarche intelligente peut aider à changer notre regard sur l’immigration, souligne Jean-Claude Ester, directeur de la Mission Égalité/Maison de l’égalité. Notre ville a accueilli des harkis et d’autres communautés. Il faut sortir du silence, ce passé fait partie de notre héritage, de notre histoire collective. » C. L. • 27 % : l’écart de salaire moyen entre un homme et une femme (Observatoire des inégalités 2009) • 80 % des tâches ménagères sont réalisées par les femmes (Institut national d’études démographiques 2008) • 6 % des agents municipaux sont des travailleurs handicapés (Service des ressources humaines) • 5,8 millions d’euros : le montant du budget prévisionnel accessibilité d’Amiens Métropole et de la Ville d’Amiens de 2009 à 2013 (Service accessibilité) • 85 % des homosexuels ont au moins une fois ressenti l’homophobie sur leur lieu de travail. (Rapport homophobie dans l’entreprise 2007, www.halde.fr) • 30 % des jeunes, dont les deux parents sont nés au Maghreb, sont au chômage. Lorsque les deux parents sont nés en France, il est de 13 % (Halde 2009) • 28,5 %des saisines de la Halde sont liées à une discrimination sur l’origine (Halde 2009) • 43 % des jeunes habitant en zone urbaine sensible (Zus) sont au chômage (Rapport Observatoire national des zones urbaines sensibles 2010) • 33 % des personnes habitant en Zus vivent en dessous du seuil de pauvreté (Rapport Observatoire national des zones urbaines sensibles 2010) 17 18-OPINIONS BAT_AMIENS.FORUM 07/03/11 10:31 Page18 Opinions allons le réactualiser. Une antenne santé est indispensable. Nous entendons parler d’un dépôt de bus aux abords de la déchetterie… La circulation étant déjà saturée sur les axes principaux, on ne peut imaginer l’avancement de ces projets sans étudier un plan de circulation et d’accessibilité de ces sites. Jean-Claude Oger Le séminaire du Groupe Indépendant VIGILANCE L’obsession sourde et aveugle aux remarques pertinentes des habitants de la rue JulesBarni concernant les travaux visant à améliorer le Service public aboutit à la suppression de places de parking pour les consommateurs et les riverains. Elle mènera à une accélération du trafic automobile ce qui est contraire au but recherché et n’améliorera pas pour autant la vitesse des bus. Résultat : priorité à la voiture, tout comme sur la route d’Abbeville. Où sont les cyclistes, les piétons et l’écologie ? Voici nos propositions : • écouter les riverains • écouter les chauffeurs de bus • écouter les habitants de Longueau qui ne sont pas associés • écouter les habitants de la métropole. Concernant la caserne Dejean et le « gag » du rachat fumeux par la municipalité, nous proposons une négociation avec le promoteur pour inclure, dans son projet, la mise à disposition de quelques places de parking pour remplacer celles supprimées rue JulesBarni afin de ne pas voir disparaître le commerce de proximité. BOREALIA : VIGILANCE La rumeur court et devient de plus en plus réelle. L’installation d’une surface commerciale, c’est la mort à court terme des petits commerces, une nouvelle attaque sur les commerçants d’Amiens ! La zone Borealia est le dernier espoir économique de la ville. Il est indispensable de la préserver du développement industriel. La vigilance est donc impérative sur ce site ! ESPACE HÔPITAL NORD : À SURVEILLER Le site de l’hôpital nord doit avoir son propre développement positif. Il ne s’agit pas de faire du remplissage mais bien de prêter une véritable réflexion quant au devenir de ce site. Nous avions déjà un projet de transfert, nous 18 DON DU SANG : LE DÉFI ! L’EFS manque cruellement de donneurs. Il faudrait mobiliser, sensibiliser les Amiénois pour que la ville s’engage dans cette cause. Amiens a légèrement diminué le nombre de ses dons en 2010. C’est surtout auprès des jeunes qu’il est impératif de faire connaître la nécessité de participer à cet acte citoyen. La municipalité est-elle en mesure de relever le défi, de mettre en œuvre les actions nécessaires pour convaincre les Amiénois de donner leur sang ? Jean-Claude OGER Marie-Thérèse THIBAUT Frédéric THOREL Frédéric COMPAGNON Le Groupe INDÉPENDANT Le groupe MPAA Halte à la casse ! De plus en plus d’Amiénois s’en aperçoivent : une vaste entreprise de démolition est en marche dans notre ville. En effet, faute de savoir créer ou de pouvoir le faire, compte tenu de sa désunion chaque jour plus aveuglante (lire les blogs, le quotidien régional et les propos tenus en conseil municipal !), l’actuelle majorité municipale s’est attelée à la destruction massive de ce qui avait été initié, développé ou encouragé par ses prédécesseurs pour porter Amiens et sa métropole vers toujours plus d’attractivité, de succès et de qualité. Cette action destructrice est particulièrement nette dans le secteur culturel comme en témoignent les quelques faits suivants, large- ment rapportés par les médias régionaux : • Musicaa, structure métropolitaine qui a fait venir à Amiens tout au long de ces dernières années des musiciens de tout premier plan, tout en valorisant les élèves du conservatoire et des écoles de musique, est rayée de l’offre culturelle amiénoise et son directeur voit son poste supprimé. • Le conservatoire à rayonnement régional est complètement déstabilisé par une désorganisation bureaucratique, source de mal-être et de stress chez son personnel, et risque même de perdre le label de conservatoire régional. • La maison Jules-Verne, fleuron de l’attractivité touristique de la ville, voit, depuis sa reprise en régie directe par la métropole, son accueil sinistré par l’ouverture reportée de sa boutique. Triste bilan si l’on ajoute, dans le domaine sportif, la disparition de la course féminine l’Amiénoise, faute de soutien ; et plus généralement, les commerces et cabinets de professions libérales de centre-ville condamnés à fermer les uns après les autres par l’absurde décision d’interdir la place René-Goblet à la circulation. À force de détruire, on risque de toucher le fond ! Mais cette œuvre de destruction ne s’arrête pas là car la gigantesque chasse aux sorcières se poursuit dans les services et il ne fait pas bon avoir porté des projets et pris des responsabilités – en faveur d’Amiens et de ses habitants – aux côtés de la municipalité précédente. Qu’est devenu le respect dû au personnel ? Ces méthodes ne sont pas acceptables. Nous restons indéfectiblement animés par l’ambition de voir notre ville toujours portée vers le haut ; cette évolution nous est insupportable. Il est de notre devoir de la dénoncer. Pour le groupe MPA-Avenir, Isabelle Griffoin, Nedjma Ben Mokhtar, Johanna Bougon, Marc Foucault, Brigitte Fouré, Nathalie Le Clercq, Isabelle Mathieu, Bernard Némitz. NOTE DE LA RÉDACTION : Ces textes sont des tribunes libres. Ils émanent des groupes politiques et sont publiés sous leur responsabilité. Nous les publions dans Amiensforum, in extenso, sous réserve de propos diffamatoires, discriminatoires ou insultants qu’ils pourraient contenir. Amiensforum | mars 2011 18-OPINIONS BAT_AMIENS.FORUM 07/03/11 10:31 Page19 Serge Raïs, Hélène-Marie Luczak et Jacques Goffinon Moins de postes dans l’Éducation nationale : la droite locale approuve Le gouvernement a annoncé le non-remplacement de 100 000 fonctionnaires dont 16 000 dans l’Éducation nationale. Le recteur d’académie a indiqué, en janvier dernier, la suppression de 112 postes dans les écoles de la Somme, soit 10 à 15 postes en moins à Amiens. Dans les collèges amiénois, 10 postes seraient supprimés dont 8 à César-Franck, établissement situé en zone d’éducation prioritaire. C’est pourtant dans ces quartiers que nous constatons une forte déscolarisation des enfants et qu’il est indispensable de Pascaline Annoot Sauver le service public d’Éducation nationale Le gouvernement poursuit son entreprise d’instauration d’une école à plusieurs vitesses en supprimant toujours plus de postes d’enseignants et en fermant davantage de classes pour répondre au dogme libéral de la baisse des dépenses publiques. Or, cela ne respecte en rien les besoins réels des populations. D’autant que depuis l’année 2000, la natalité est repartie à la hausse. Ces mesures risquent de se traduire, à la rentrée prochaine, par une nouvelle dégradation des conditions d’accueil des élèves, notamment en maternelle et en primaire, et ce malgré les efforts renouvelés de notre majorité : elle s’est en effet engagée sur un plan d’investissement de 35 millions d’euros pour reconstruire et rénover des écoles amiénoises… mars 2011 | Amiensforum fournir des moyens pédagogiques supplémentaires. L’équipe de Gilles Demailly consacre 333 millions d’euros afin de mener, dans ces quartiers prioritaires, une réelle politique de rénovation urbaine destinée à favoriser, notamment, la réussite scolaire de notre jeunesse. Deux nouvelles écoles vont être construites dans le quartier d’Étouvie et d’importants travaux de rénovation dans les écoles sont engagés. Nous ne pouvons accepter que les efforts consentis par notre ville pour la réussite éducative soient ainsi compromis, voire méprisés. N’est-ce pas scandaleux qu’au seul prétexte de combler un déficit budgétaire national, il faille de nouveau mettre à mal nos services publics ? Nous dénonçons le silence actuel autour de la prochaine carte scolaire qui ne sera dévoilée qu’après les élections cantonales. Quant à la droite municipale, elle a voté, en séance, contre un vœu de protestation déposé par la gauche, et soutenu publiquement les mesures gouvernementales : les masques sont tombés ! Tribune du Groupe Socrate (PS PRG MRC) Sans compter, également, les postes créés par notre politique municipale d’accompagnement durant la pause méridienne, et pour le suivi d’aide aux devoirs. Notre parole est tenue. Le gouvernement doit, pour sa part, réviser sa copie et ne pas attendre la fin de la séquence des élections cantonales pour annoncer les nouvelles fermetures de classes à Amiens ! Avec sa volonté de “dénationaliser” et de marchander l’enseignement, le gouvernement va accroître les inégalités. Comment admettre, au XXIe siècle, que l’effort éducatif de notre pays décroisse depuis plusieurs années ? Il devient urgent de défendre l’école et le statut des enseignants. Une réforme progressiste, comprenant la lutte contre la difficulté scolaire et les inégalités, pour l’amélioration des conditions d’étude et la reconnaissance du handicap, nécessite des moyens, notamment humains. Nos enfants ont besoin de l’école afin de vivre dans un monde où, pour s’émanciper dans un travail et s’engager dans la vie citoyenne, il sera nécessaire de maîtriser les formes de réflexion qui découlent des savoirs. Offrir plus de bien-être et de saveurs aux petits Amiénois Pour une reprise en régie de la restauration scolaire La restauration scolaire s’inscrit dorénavant dans une démarche de développement durable. Des produits issus de l’agriculture biologique sont servis tous les jours aux écoliers. Davantage de légumes et de fruits composent les menus, et des repas végétariens sont proposés une fois par mois pour apprendre aux enfants à consommer moins de viande et à découvrir d’autres saveurs. Nous souhaitons poursuivre en ce sens et aller plus loin, en offrant aux enfants des produits frais et locaux, de saison, issus de l’agriculture biologique et paysanne. L’élaboration de près d’un million de repas par an constitue autant de débouchés potentiels pour les paysans de notre région, et peut participer fortement au développement de la filière biologique. Débouchés que seule une reprise en régie municipale de la restauration scolaire et collective peut offrir. Même si les grands groupes de restauration scolaire progressent quant à la préparation de repas végétariens et l’introduction d’aliments issus de l’agriculture biologique, leurs produits proviennent principalement de centrales d’achat, généralement éloignées des lieux de production des repas. Ce qui laisse de surcroît peu de souplesse dans l’élaboration des menus. Il est impossible, par exemple, de fournir un repas exclusivement composé de denrées biologiques issues de filières locales. Depuis trois ans, les élus écologistes œuvrent à la reprise en régie municipale de la restauration scolaire, pour plus de bien-être et de saveurs pour les petits Amiénois. Le groupe des élus EELV www.elusvertsamiens.fr Retrouvez-nous sur : http://communistes-citoyensamiens.elunet.fr Groupe Communistes et Citoyens 19 20 VERT-BAT_AMIENS.FORUM 07/03/11 10:30 Page20 Se mettre au vert Atchoum ! Revoilà les pollens Les bourgeons éclosent, le printemps se profile et les pollens sont de retour. Pour tout savoir des arbres allergisants, un parcours de découverte, dit “sentier pollinier”, fleurira bientôt au parc Saint-Pierre. L e noisetier dès le mois de février, l’aulne et le frêne de mars à avril, et surtout le bouleau jusqu’en mai. Le printemps ramène le soleil, certes, mais aussi quelques allergies pour L’indice pollinique par SMS Recevez gratuitement, par un simple SMS, l’indice pollinique émis par Atmo Picardie grâce à ses capteurs. Le message est d’ailleurs suivi du conseil d’un allergologue en fonction du risque, comme éviter de tondre sa pelouse, de sortir aux heures les plus chaudes, ou préconisant de se laver les cheveux pour éviter de semer des pollens sur l’oreiller… 03 22 33 66 14 mars 2011 | Amiensforum près de 20 % des adultes sensibles aux pollens. Éternuements, nez qui coule ou encore démangeaisons, les symptômes sont bien connus. Mais qu’en est-il des pollens eux-mêmes ? Le parcours de découverte, qui doit pousser dans le parc Saint-Pierre au cours du printemps, a justement pour mission d’informer le grand public sur les espèces végétales les plus allergisantes de la région. Une quinzaine de panneaux, installés près des espèces repérées par le service parcs et jardins et conçus avec des élèves du lycée ÉdouardBranly, jalonneront le circuit. 20% des adultes seraient sensibles aux pollens. Ce type d’allergies a doublé en dix ans. ÉTYMOLOGIE Le mot allergie vient du grec “allos” (autre, étranger) et “ergon” (effet, activité). De plus en plus de personnes développent des allergies à des degrés plus ou moins importants. Sylvie Taillaint, responsable communication d’Atmo Picardie, l’association qui surveille la qualité de l’air « Ils annonceront les émissions de pollens propres à chaque espèce et alerteront les habitants les plus sensibles. », explique Christine Yiannaki, directrice de la mission développement durable d’Amiens Métropole. En effet, « de plus en plus de personnes développent des allergies, indique Sylvie Taillaint, responsable communication d’Atmo Picardie, l’association qui surveille la qualité de l’air. D’ailleurs, la sensibilisation aux pollens peut prendre plusieurs années. » Selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS), l’allergie figure au quatrième rang des maladies les plus fréquentes dans le monde. Quant à celles liées au pollen, elles ont été multipliées par deux en dix ans. Pourquoi ? Les allergologues dénoncent la pollution urbaine qui aggraverait la toxicité des pollens. Sans oublier le réchauffement climatique : ces spécialistes reconnaissent que les hivers de plus en plus doux et les étés de plus en plus chauds favorisent des saisons polliniques plus longues et plus intenses. Alors autant bien s’informer. Antoine Caux 20 21-23 ILS FONT-BAT2_AMIENS.FORUM 07/03/11 10:48 Page21 Ils font Amiens Ces papiers qui font l’histoire © 4h4-1 17 Arch ives mu nicipale s d’Amie ns Des photos, des XX xx xxdes xx journaux, affiches, 200 caractères mais surtout des documents administratifs : les Archives permettent de se plonger dans le passé de la ville. La plus vieille pièce date de 1564. C’est un registre paroissial, ancêtre de l’État civil. avril 2010 | Amiensforum A u 50, rue Riolan se cachent les registres paroissiaux et l’État civil depuis 1564, ainsi que toute la mémoire administrative, politique, culturelle, économique ou urbanistique d’Amiens, postérieure à 1919, et celle de la Métropole depuis sa création en 2000. Ce bâtiment, baptisé les Archives, possède notamment les magazines JDA et Amiensforum, mais surtout des permis de construire, la gestion du personnel, les inscriptions en centres de loisirs, les dossiers de travaux. Cela permet de se replonger dans de vieux dossiers en cas de besoin, voire de régler des contentieux. « Dès que les services pensent ne plus avoir besoin d’un document, il arrive ici. Puis, en fonction de la réglementation, nous savons quels documents doivent être conservés indéfiniment ou non, comme toutes les délibérations des conseils municipaux et métropolitains, et quels documents ne sont pas communicables immédiatement au grand public, à l’image des Un historien, un fana de généalogie… ils sont nombreux à fouiller les trésors du service des Archives. Christian Découture (pull rayé) et Philippe Deguerville (blouse grise), du service des Archives, savent dénicher les documents recherchés. LE SAVIEZ-VOUS ? On ne peut pas dire : “J’ai retrouvé cette archive en fouillant dans les tiroirs”. Pourquoi ? Tout simplement parce que le mot “archives” ne s’utilise qu’au féminin pluriel. De plus, lorsque l’on va “consulter des archives” au sens “documents”, le mot ne prend pas de majuscule. Mais si l’on se rend “aux Archives” au sens “bâtiment” ou “structure”, la majuscule est de rigueur. 21 21-23 ILS FONT-BAT2_AMIENS.FORUM 07/03/11 10:48 Page22 Ils font Amiens Le vieux papier se détériore. Pour s’en prémunir, on a procédé, dans un premier temps, au microfilmage des documents. Puis est venue la numérisation. Actuellement, pour l’État civil, on en est à l’année 1910. Les documents numérisés sont ensuite consultables sur les trois postes informatiques de la salle de lecture. Bientôt, lorsque la nouvelle version du site internet www.amiens.fr sera en ligne, on pourra y consulter tous les registres paroissiaux et d’État civil. À cela s’ajoutera une fonction “rechercher” pour connaître les fonds des Archives sans se déplacer. Des “expositions virtuelles” sont également prévues. Prochain enjeu : comment conserver les documents électroniques, comme les e-mails ? C’est une autre histoire. contentieux entre la collectivité et un tiers, qui doivent rester confidentiels pendant soixante-quinze ans, résume Axelle Cacheux, à la tête du service. Et le patrimoine, làdedans ? C’est à nous, archivistes, de choisir les thèmes et les documents LES CHIFFRES DES ARCHIVES 7 km : longueur “linéaire” des archives stockées. En moyenne, 450 mètres linéaires arrivent chaque année aux Archives. 1600 m2 : surface des Archives municipales et communautaires, dont 130 m2 pour la salle de lecture. 8000 consultations annuelles de documents. © 9fi332 Archives municipales d’Amiens LES ARCHIVES EN QUELQUES CLICS Le cirque est une structure municipale. Ses affiches ont donc toute leur place aux Archives. © 15fi234 Archives municipales d’Amiens On trouve bien-sûr aux Archives un fonds de cartes postales. L’acte de décès de Jules Verne (1828-1905) © 2e995 Archives municipales d’Amiens UN SERVICE “CONTRÔLÉ” PAR L’ÉTAT qui vont donner lieu à une exposition ou toute autre action de valorisation. Avec le temps, un document administratif peut acquérir une valeur patrimoniale, comme l’acte de décès de Jules Verne. Si nous conservons des documents, c’est aussi pour montrer les plus intéressants. » Car les Archives sont un lieu d’intérêt public. Elles répondent à des besoins divers. Ainsi, Michel Thuillier est venu ici une quinzaine de fois depuis mars 2010, dans la salle de lecture où l’on consulte les documents : « Je suis à la recherche de mes ancêtres, tout simplement, confie-t-il. Côté maternel, je suis remonté à 1680. Côté pa- 22 Le ministre de la Culture et de la Communication, représenté par le directeur départemental des Archives de la Somme, exerce au nom de l’État le contrôle scientifique et technique des Archives municipales et communautaires. Le ministère de la Culture demande d’ailleurs chaque année un rapport d’activité. Hiérarchiquement, les Archives communales et communautaires d’Amiens sont rattachées à la direction des affaires juridiques et générales d’Amiens Métropole. « La notion d’archives communales remonte au XIIe siècle, au moment où les communes commençaient à rédiger des chartes, lorsque les échevins prêtaient attention aux précieux documents qui entérinaient les droits communaux. Mais la tradition archivistique date plutôt du XIXe siècle, avec l’essor de l’École nationale des chartes, créée en 1821 à Paris, qui forme les conservateurs. » Axelle Cacheux, directrice des Archives municipales de la ville d’Amiens et d’Amiens Métropole ternel, je débute. J’en suis à 1849, et je vais continuer tant que les archives me donneront des éléments. » À quelques mètres de là, l’historien amiénois Alain Trogneux. Il a deux livres en cours d’écriture, consacrés à l’après-guerre et aux années 70. « Je ne cherche pas, je trouve », se réjouit-il en remballant. Et notamment des photos, ARCHIVES COMMUNALES ET COMMUNAUTAIRES D’AMIENS 50, rue Riolan (1er étage) Du lundi au vendredi de 8 heures à 17 heures 03 22 97 30 40 car les Archives possèdent aussi un fonds photographique de 16000 pièces, où l’on peut par exemple voir la tour Perret en construction, ou encore les stigmates de la ville au sortir de la Seconde Guerre mondiale. Aurélie, étudiante de 25 ans et thésarde en musicologie, fait des recherches sur les sociétés musicales amiénoises de 1870 à 1970. « Je consulte la correspondance entre la municipalité et ces structures, ainsi que des articles de presse. » Elle est déjà venue soixante fois. Finalement, un document archivé n’est pas un document oublié... Jean-Christophe Fouquet Amiensforum | mars 2011 21-23 ILS FONT-BAT2_AMIENS.FORUM 07/03/11 10:48 Page23 CUISINE INTERNE Sur les neuf employés des Archives, deux sont délégués au centre de documentation. Il s’agit d’un centre de ressources à destination des agents de la collectivité. Ces derniers peuvent y emprunter des ouvrages sur la politique territoriale, la fiscalité, des analyses sociologiques, etc. Ce sont également eux qui mettent en ligne tous les matins la revue de presse consultable par les agents via l’intranet. QUELS DOCUMENTS ? © 20fi1 Archives municipales d’Amiens Tout ce qui remonte au Moyen-Âge est conservé à la bibliothèque Louis-Aragon, et tout ce qui relève de l’administratif courant revient aux Archives qui, pendant longtemps, se nichaient dans les combles de l’Hôtel de ville. Dans les années 70, une partie des fonds des Archives (datant d’avant 1919) atterrit également à la bibliothèque, faute de place en mairie, à l’exception des registres paroissiaux et de l’État civil, qui débutent en 1564. La tâche confiée aux maires d’établir un État civil commence en 1792 et prend la suite des registres paroissiaux, tenus jusqu’alors par le clergé. En juillet 1991, les Archives s’installent rue Riolan, dans les anciens établissements Delaroiere (manufacture de velours). Mais la répartition des fonds entre bibliothèque et Archives reste pour le moment inchangée. mars 2011 | Amiensforum Quatre étoiles sur une roue Perchées sur leur monocycle, Marie, Charlotte, Éléna et Éloïse, élèves à Cirqu’Onflexe, suscitent l’admiration. Elles viennent tout juste de présenter leur numéro Belles rencontres au Festival international d’artistes de cirque à Tournai, en Belgique. Prochaine étape : la télévision avec l’édition 2011 de La France a un incroyable talent. Je suis très heureux. Avec les quatre filles, je prolonge ma passion pour le monocycle, discipline que j’ai longtemps pratiquée. En novembre dernier, au festival Circa d’Auch, où Marie, Charlotte, Eléna et Eloïse ont présenté leur numéro Belles rencontres, elles ont été félicitées par le dépisteur de talents du prestigieux Cirque du soleil. À Tournai, leur spectacle fait partie des sept numéros sélectionnés. Ces filles sont les premières élèves du centre à être allées aussi loin.» Michaël Guérin, directeur de Cirqu’Onflexe, le centre d’initiation aux arts du cirque d’Amiens Métropole, évoque l’ascension de ces quatre monocyclistes avec une fierté non dissimulée : « Elles éprouvent plaisir et passion pour une technique de cirque difficile. Elles répètent quatre heures par semaine à Cirqu’Onflexe et s’entraînent chez elles comme des professionnelles, avec autant de hargne et de courage », continue Michaël Guérin. Ce talentueux quatuor fut d’abord un duo avec un numéro intitulé Les Demoiselles de Rochefort. D’un côté, Marie, 17 ans, en terminale au lycée La Hotoie, pratique le monocycle depuis dix ans. De l’autre Elena, même âge, en terminale à Louis-Thuillier pédale depuis six ans. « Quand je les ai vues faire ce spectacle, j’ai eu envie d’essayer. J’ai vite trouvé le truc », se souvient Charlotte. À 13 ans, cette élève de quatrième au collège Jean-MarcLaurent exerce cette discipline depuis trois ans à peine. Enfin, Éloïse, 14 ans et en classe de troisième au collège Amiral-Lejeune, « flashe sur cet objet » en 2008 et se prend Marie, Charlotte, Éléna, et Éloise adorent avoir attrappé le virus du monocycle. aussi de passion pour le monocycle. Elle rejoint vite la troupe. Depuis deux ans, elles travaillent donc un numéro original avec une barre russe portée, sur laquelle Charlotte rivalise d’acrobaties. « Nous ne nous arrêtons pas à l’idée que c’est irréalisable. Nous essayons et ça marche », commente Eléna. « Et Michaël a le regard critique nécessaire sur les figures que nous lui soumettons. Avec lui, nous avons beaucoup progressé », poursuit Marie. Le week-end dernier, Tournai et son Festival international d’artistes de cirque devait être la dernière séance… C’était sans compter sur l’émission télévisée La France a un incroyable talent, qui a repéré les jeunes étoiles. « C’est dingue que nous ayons été contactées », s’enthousiasme Marie. Le casting s’annonce. Ingrid Lemaire 23 24-27 NHNQ-BAT_AMIENS.FORUM 07/03/11 10:26 Page24 Notre histoire, nos quartiers SAINT-LEU Les ponts de la Grande Chaussée au blé Flânerie dans la ville basse d’Amiens qui, avant de devenir le quartier des étudiants et des jeunes générations, fut celui des tisserands et des petites gens. La rue des Majots, en 1898. 24 Amiensforum | mars 2011 24-27 NHNQ-BAT_AMIENS.FORUM 07/03/11 10:27 Page25 L’ancien moulin de la rue Guidé se trouvait près du pont Saint-Michel et du pont des Poissonniers (aujourd’hui disparu). I l faudrait un livre pour raconter l’histoire de SaintLeu. Au fil des siècles, ce quartier s’est adapté aux évolutions urbaines, pour se replier aujourd’hui sur la rive nord de la Somme. Après être devenue Chaussée Saint-Pierre, l’actuelle rue SaintLeu n’est plus qu’un tronçon de l’immense artère qui partait place de la Longuemaisière pour rejoindre la porte du Grand-Pont, à hau- mars 2011 | Amiensforum teur de la rue des Becquerelles. Au Moyen-Âge, cet axe traversait trois paroisses : Saint-Firmin-leConfesseur, Saint-Leu et SaintSulpice. On l’appelait alors la Grande Chaussée au blé. Dans la partie la plus basse, à partir du bras des Tanneurs et du canal de la Somme, jusqu’à cette ancienne porte contrôlant l’accès, au nord, d’une ville protégée par des remparts, il fallait franchir une série de ponts sous lesquels passaient des canaux qui abritaient des moulins. UN PONT OÙ DIEU NE PASSA JAMAIS Il y eut par exemple, le pont Tappeplomb, déformation du nom de l’impasse La Table-dePlomb qu’il desservait avant d’être nommé le pont du Bureau. Cette appellation était due à un poste de douane installé là pour prélever une taxe sur les denrées entrant dans la cité. La rivalité 25 24-27 NHNQ-BAT_AMIENS.FORUM 07/03/11 10:27 Page26 Notre histoire, nos quartiers qui se manifestait entre habitants des paroisses voisines Saint-Leu et Saint-Sulpice a donné cette étrange dénomination de “pont où Dieu ne passa jamais”. En effet, chaque curé gardant jalousement pour lui ses propres paroissiens, il n’était pas question qu’une procession au Saint-Sacrement franchisse ce pont de la discorde. Si un mourant de Saint-Sulpice attendait de recevoir la communion avant de rendre l’âme, le viatique ne pouvait lui être apporté par un prêtre de Saint-Leu. Et inversement. PONTS AUX FILLETTES ET TAILLEFER Situé dans la partie la plus basse de la Grande Chaussée au blé, le pont aux Fillettes pouvait être Le bras des Marissons, aujourd'hui comblé, était un lieu paisible pour pêcher à la ligne. Le moulin Bayart, dit moulin du Crucifix, se trouvait sur le “cours d’eau des Bouteilles”. Il eut notamment pour meuniers Pierre Lejone dit Deux-Fois, Pierre Coquelin et Jean Lostelain. ébranlé par les débordements des canaux de la Somme. En 1658, il menace de s’effondrer lors de grandes inondations. Etayé d’urgence, il n’a été consolidé définitivement qu’en 1783 grâce à deux arches en pierre. Le pont Taillefer, quant à lui, portait le nom d’un moulin. On l’appelait également le pont de l’Hôtel-Dieu. Comme le pont aux Fillettes, il a dû être entièrement reconstruit après de violentes crues. En effet, à l’époque, la Somme coulait librement et sans retenue. Aussi, les fontes de neige et les pluies d’orage faisaient brutalement gonfler ses eaux en furie, qui se répartissaient avec force dans les canaux de la ville basse. QUERELLES D’HISTORIENS Le pont de Saint-Leu, situé à hauteur de l’église, était en partie 26 habité. Le pont suivant était le pont du Bloc, du nom de cette partie de la ville, également nommé le pont aux Poules. Les historiens locaux se sont autrefois disputés sur l’origine de ce nom. L’un prétendait qu’il le devait aux nombreux poulains qui le franchissaient pour être vendus au marché. « Fantaisiste ! », ironisaient les tenants d’une autre version. « De ce pont, les habitants venaient déverser leurs excréments et leurs déchets ménagers. Dans la marine, autrefois, la poulaine était le lieu d’aisance réservé aux officiers. Il doit certainement son nom à l’un d’entre eux ». « Pas sérieux ! », s’éleva encore un autre érudit local : « Les canaux de la Somme sont bordés de nids de poules. N’allons donc pas chercher plus loin ! ». Aujourd’hui, le débat reste encore ouvert. Pierre Mabire S LES QUATRE-MOULIN Ce nom fut celui de la rue des Poulies qui donnait sur quatre moulins. Le premier, le moulin Happetarte, siégeait sur un canal allant de la Queue-de-Vache à l’Hôtel-Dieu. Il broyait du blé ou servait à la taille d’outils et d’armes blanches. Le deuxième, dit moulin Arondel, broyait la “waide”, cette plante tinctoriale à l’origine du bleu d’Amiens. Le moulin Frémentel, quant à lui, produisait de l’huile, du froment, et a servi de foulon pour adoucir la toile nouvellement tissée. Enfin, le moulin Grenier, nommé d’après l’un de ses meuniers, a servi, lui aussi, à de multiples usages au fil des ans. Amiensforum | mars 2011 24-27 NHNQ-BAT_AMIENS.FORUM 07/03/11 11:08 Page27 LE MOULIN BRASSERETH Également propriété du chapitre de la cathédrale, et situé sur le canal des Bourelles, le moulin Brassereth (ou des Brasseurs), broyait du blé et de l’orge germés destinés à la production de bière. En 1658, une crue de la Somme a eu raison de ses fondations. Quatre autres maisons ont aussi été ravagées. Réparé, le moulin s’est remis à tourner et son dernier meunier fut le sieur Delaporte, issu d’une famille de brasseurs réputés. Abandonné à la fin du XIXe siècle, le moulin est démoli en 1905. On circule aujourd’hui aux abords des canaux de Saint-Leu grâce à un réseau de passerelles. LE MOULIN TAILLEFER LEXIQUE De nombreux moulins étaient situés sur les canaux de la ville basse. Le moulin Taillefer côtoyait le canal des Marissons qui passait sous la Grande Chaussée au blé et longeait l’Hôtel-Dieu auquel ce moulin était attenant. À proximité se trouvait une fabrique d’armes blanches où l’on taillait le fer. Dans ce moulin à blé, la meule a donc pu être utilisée pour affûter des lames d’épées ou des pointes de flèches. C’est l’un des plus vieux moulins d’Amiens, dont on trouve déjà trace en 1277. Il fait partie des douze moulins appartenant au chapitre de la cathédrale. WAIDE : cette plante verte infuse dans une eau chaude pendant plus d’une heure. On récupère ensuite les sucs auxquels on ajoute de la soude afin de produire ce qu’on appelle “l’or bleu de Picardie”. Le tout est filtré à plusieurs reprises et séché pour obtenir enfin la poudre bleue qui permet de teindre les tissus. MEULE : désigne généralement un objet cyclindrique, et notamment la meule du meunier (pour moudre le grain), la meule à aiguiser, la meule de foin ou encore la meule de fromage. FOULON : bâtiment (le plus souvent un moulin à eau) où l'on foulait les draps. ÉGLISE SAINT-LEU PÂQUES 1581 : LE CLOCHER S’EFFONDRE EN PLEINE MESSE La datation de la construction de l’église Saint-Leu, chef-d’œuvre d’architecture religieuse avec ses trois pignons et ses trois nefs, n’est pas bien établie. On sait cependant que l’actuel édifice, de style gothique, a été élevé sur les fondations d’une église romane. À la fin du XVe siècle, il a été l’objet de travaux d’agrandissement. Les gestionnaires de la paroisse – les marguilliers – péchant par orgueil, souhaitaient que cette église rivalise avec la cathédrale en la dotant d’un très haut clocher ayant pour base les piliers centraux de l’édifice. Au beau milieu de l’office de la grand-messe de Pâques en 1581, dans cette église archi comble, s’est produit un drame. Les piliers centraux ont cédé sous le poids du clocher qui s’écroula. On a alors déploré plus de soixante morts et de très nombreux blessés. Cet accident, dû à une erreur de construction, a donc été l’occasion pour l’évêque de reprendre en main un petit peuple de Saint-Leu jugé trop mécréant et blasphémateur. Et surtout trop ouvert à la Réforme, c’est-à-dire hérétique. Loin de faire preuve de compassion, l’évêque ordonna une longue période de mars 2011 | Amiensforum pénitence, avec des veillées de prières, des neuvaines et des confessions : « La main de Dieu s’est abattue sur vous à cause de votre manque de dévotion. Vous devez réparer vos fautes et prier pour l’âme des morts. » L’église a été restaurée mais le clocher a été reconstruit à la façon d’un campanile détaché du reste de l’édifice. À cette époque, l’église était entourée d’un petit cimetière. Les adultes étaient inhumés côté rivière, et les enfants vers le pont du Don. En effet, à cause d’une mortalité infantile trop importante, certains d’entre eux décédaient avant d’avoir été baptisés. Et l’église institutionnelle n’acceptait donc pas qu’ils soient enterrés près de la “maison de Dieu”. ■ Devant l’église Saint-Leu, une statue signée Étienne Martin (1913-1995) : Demeure Lanleff. 27 28-29 ENVIE DE-BAT_AMIENS.FORUM 07/03/11 10:20 Page28 Envie de… Albin de la Simone est l’invité d’honneur, cette année, du Festival d’Amiens, musiques de jazz et d’ailleurs. Pour l’artiste amiénois, tout a commencé avec ce festival, aujourd’hui trentenaire. J’ai usé mes fonds de culottes mélomanes dans tous les concerts de la ville ! Les prestations des différentes moutures de l’Orchestre national de jazz durant le Festival ont été déterminantes pour moi, car cela représentait le meilleur du jazz européen de l’époque. » Pour lui, tout ou presque a com- a bien de la chance. Après avoir chanté Ces mots stupides (Somethin’ Stupid, immortalisés par Nancy et Frank Sinatra) en duo avec Jeanne Cherhal, il se fait enlever en Cadillac par Vanessa Paradis dans le clip d’Adrienne, une autre de ses compositions. Un long chemin parcouru pour celui qui, grâce à trois albums dont le récent Bungalow, impose aujourd’hui son univers tendre et décalé de compositeur, auteur et interprète. Dans le milieu de la chanson francophone, son travail de réalisateur ou de pianiste pour Iggy Pop ou le Québécois Pierre Lapointe l’a aussi rendu désormais indispensable. Mais ses vrais débuts, il les doit au jazz. Et à la ville d’Amiens « Mon père était clarinettiste Avoir 30 ans dans les oreilles mencé avec le Festival d’Amiens. Albin de la Simone se souvient : «Les cordes de Stéphane Grappelli, le merveilleux saxophone de Gerry Mulligan dans son déroutant complet d’expert-comptable, le souvenir incroyablement chaleureux de Chico Buarque, en 1989 me semble-t-il… Cet événement culturel fait partie des éléments déclencheurs de ma carrière. Assister à tous ces concerts extraor- Assister à tous ces concerts extraordinaires m’a donné envie de dire aux musiciens : poussezvous, moi aussi j’ai envie de monter sur scène ! Et c’est ce que j’ai fait… dinaires m’a donné envie de dire aux musiciens : poussez-vous, moi aussi j’ai envie de monter sur scène ! Et c’est ce que j’ai fait… » À 40 ans, Albin de la Simone, originaire de Montigny-sur-l’Hallue, 28 et très actif dans le milieu du jazz amiénois, façon Nouvelle-Orléans. Certes, j’ai coupé le cordon ombilical, changé de ville pour pouvoir grandir artistiquement. Mais je n’oublie pas mes racines. Être invité, deux ans après sa mort, en tant que fil rouge du Festival, c’est une manière de lui rendre hommage. » Entre une prestation en Islande, un nouvel album en gestation, un concert classique en compagnie du pianiste Alexandre Tharaud, et une tournée américaine aux côtés de Vanessa Paradis, c’est un ancien collégien de Villers-Bocage qui a été choisi comme figure majeure des trente ans du Festival de musiques de jazz et d’ailleurs. À cette occasion, Albin de la Simone donnera trois concerts et participera à un spectacle collectif (lire encadré). L’artiste revient donc saluer Amiens en grande pompe. « Amiens ? Je n’y reviens pas car je n’en suis jamais vraiment parti. » ■ Christian Larrède ALBIN DE LA SIMONE EN CONCERT : Jeudi 31 mars, 22h30, La Lune des pirates Vendredi 1er avril, 19 heures, chapelle du centre culturel LéoLagrange Samedi 2 avril, 20h30, espace Pablo-Picasso, Longueau CRÉATION DU COLLECTIF LE DAHU : Dimanche 3 avril, 17 heures, Magic Mirror Amiensforum | mars 2011 28-29 ENVIE DE-BAT_AMIENS.FORUM 07/03/11 10:22 Page29 Catherine Ringer (2008) Envie de lire Les bibliothécaires de la Métropole nous recommandent Rokia Traore (2007) roman Suite(s) impériale(s) de Bret Easton Ellis, Laffont, 2010 Filatures, meurtres à Los Angeles, actrices paumées… Tous les ingrédients du roman noir sont réunis ici. À travers ce livre, Bret Easton Ellis nous parle du désespoir et du mal. Klang La Belle, Brad Scott (2009) Ouvrage disponible dans les bibliothèques Louis-Aragon, HélèneBernheim, Édouard-David, Le Petit Prince et Léopold-Sédar-Senghor et dans le bibliobus Jules-Verne. Cote : R ELL Orchestre national de jazz (2009) roman NOSTALGIE QUAND TU NOUS TIENS… Égrenons quelques souvenirs… Abbey Lincoln, militante des droits civiques et diva jazz en modeste silhouette… le Festival délocalisé sous chapiteau au Pigeonnier, accueillant les princes du raï, ou place Gambetta, pour un concert trempé de la Malienne Oumou Sangare… une brigade cubaine qui met le feu au Cirque… le saxophoniste John Zorn qui lui répond sur la scène du Grand-Théâtre… des découvertes inattendues : le poète du free-jazz Anthony Joseph, mais aussi le jazz venu de froid avec e.s.t. Le Festival est un manège, et nous tournons avec lui. C.L. À la folle jeunesse d’Ann Scott, Stock, 2010 Ann Scott se livre, entre sincérité et mensonges, passé et présent – mais toujours avec une cruelle lucidité. Récit désenchanté sur son premier grand succès littéraire et le chemin parcouru depuis. Ce sera au lecteur de faire la part des choses entre fiction et instants vécus. Ouvrage disponible dans les bibliothèques Louis-Aragon et Édouard-David et dans le bibliobus Jules-Verne. Cote : R SCO roman Je suis un ange venu du nord de Linn Ullmann, Actes Sud, 2010 Le récit de trois sœurs revivant, durant une journée, les grandes vacances de leur enfance, chez leur père, sur une île scandinave, jusqu’à ce fameux été où un drame les marque à jamais. Ce roman, à l’écriture pleine de finesse, enchaîne subtilement faits présents et flash-back et explore l’adolescence, sa cruauté et son ambivalence. FESTIVAL D’AMIENS, MUSIQUES DE JAZZ ET D’AILLEURS Du 16 mars au 3 avril 2011, renseignements et réservations : www.amiensjazzfestival.com, 03 22 91 04 86 Ouvrage disponible dans les bibliothèques Louis-Aragon et Édouard-David et dans le bibliobus Jules-Verne. Cote : R SCO Cette année, le spectateur paie, pour chaque concert, le prix qui lui semble “juste et possible”. Envie de regarder Mademoiselle Chambon LE DAHU, DARE-DARE Désormais, “le dahu” n’est plus uniquement un animal imaginaire, mais un groupe de francs-tireurs de la nouvelle chanson française, rassemblant Albin de la Simone, JP Nataf (ex Innocents), Bertrand Belin, et quelques-autres. Tous ces jeunes gens ont un seul propos : s’amuser, surprendre et puis s’amuser, encore. Et une unique mission : ne pas limiter leurs carrières artistiques respectives à la simple promotion de leurs disques. Cela promet d’être surprenant. C.L. mars 2011 | Amiensforum de Stéphane Brizé, 2008 Avec Vincent Lindon, Sandrine Kiberlain, Aure Atika… Le temps est laissé aux regards, aux silences, aux émotions… Une musique, une mélodie d’amour… Un film simple, sincère… forcément touchant. DVD disponible dans la bibliothèque Louis-Aragon. Cote : F BRI Sunshine Cleaning de Christine Jeffs, 2008 Lasse d'avoir du mal à joindre les deux bouts, Rose se lance avec sa sœur cadette dans une lucrative entreprise de “nettoyage de scène de crime”. L'occasion aussi, pour elle, de faire le ménage dans sa vie et le deuil d'une mère disparue tragiquement. Un film simple, sincère… forcément touchant. DVD disponible dans la bibliothèque Louis-Aragon. Cote : F JEF ■ 29 30 COMMENT FAIRE-BAT_AMIENS.FORUM 07/03/11 10:58 Page30 Comment faire ? De mars à mai 2001, 8 semaines dramatiques. Avec 60 familles relogées et 350 reconnues victimes de catastrophe naturelle, la Somme peut présenter des risques. S’informer sur les risques naturels et technologiques Chaque Amiénois peut un jour être confronté à une inondation, un glissement de terrain, une tempête, ou à des incidents industriels ou sanitaires. Pour accompagner les citoyens, la Ville a donc conçu le Document d’information communal sur les risques majeurs qui rappelle l’attitude à adopter en cas de catastrophe. I l y a 10 ans, le département de la Somme subissait l’inconcevable. 108 communes innondées pendant près de 3 mois. Comme d’autres communes de la Métropole, Amiens en a souffert les effets désastreux. Avec quelque 45 000 m2 de carrières souterraines à sur- veiller, des matières dangereuses à transporter, d’éventuelles pandémies, la ville d’Amiens n’est pas à l’abri de risques naturels ou technologiques. Hypothèse : la sirène de la ville retentit et alerte les habitants qu’un incendie s’est déclaré dans la zone industrielle nord classée Seveso. Un nuage toxique se propage. Que faire ? S’enfermer dans un bâtiment, en boucher les arrivées d’air et écouter la radio pour se tenir informé. Mais surtout, ne pas allez chercher vos enfants à l’école. En effet, l’établissement est obligatoirement doté d’un plan de mise en sûreté des élèves en cas de risque. Conçu par la ville, le Document d’information communal sur les risques majeurs, (le Dicrim) liste l’ensemble des catastrophes naturelles et technologiques potentielles sur le territoire amiénois, les explique et, surtout, LE PLAN COMMUNAL DE SAUVEGARDE : CE QUE DIT LA LOI DU 3 AOÛT 2004 “Le Plan communal de sauvegarde (PCS) a pour objectif de préparer la collectivité à assurer efficacement ses missions face à l’urgence. Il regroupe les documents qui contribuent à l’information préventive et à la protection de la population. Il détermine, en fonction des risques connus, les mesures immédiates de sauvegarde et de protection des personnes, fixe l’organisation nécessaire à la diffusion de l’alerte et des consignes de sécurité, recense les moyens disponibles et définit la mise en œuvre de l’accompagnement et du soutien de la population.” A noter que le document opérationnel, initié en septembre 2010 à Amiens, sera publié en juin prochain. Les agents territoriaux seront formés en novembre et des exercices seront prévus en 2012. 30 COMMENT OBTENIR LE DICRIM Si vous n’avez pas reçu le le Document d’information communal sur les risques majeurs (Dicrim) dans votre boîte aux lettres, sachez qu’il est disponible au service Gestion des risques (espace Dewailly, 1er étage) et dans les mairies de proximité. Il est également repris dans la rubrique “Sécurité et prévention” du site internet d’Amiens Métropole : http://www.amiens.fr/ securite/securiteprevention-risques.asp Renseignements : Portail interministériel sur les risques majeurs : www.risques.gouv.fr renseigne les habitants sur les consignes à suivre en cas d’alerte. C’est une plaquette fort utile qu’il importe de conserver. « Le Dicrim permet à chaque Amiénois de prendre conscience des risques pour qu’il devienne acteur de sa propre sécurité en cas d’événement majeur », explique Pascal Deparis, chef du service de gestion des risques, créé en 2009 sous l’impulsion d’Émilie Thérouin, adjointe au maire en charge de la sécurité et des risques urbains. « Nous devons considérer l’existence des risques, mêmes s’ils sont faibles. Car le risque zéro n’existe pas. De plus, le Plan communal de sauvegarde (lire encadré), élaboré ces temps-ci, prévoit la gestion de l’urgence. Anticipation et coordination, tels sont les maîtres mots. » D’où l’importance, pour chacun, d’adopter les comportements adéquats indiqués dans le Dicrim. Des réunions d’information et de sensibilisation se sont déjà déroulées dans différents quartiers de la ville, et d’autres sont à venir (lire encadré ci-dessous). Ingrid Lemaire PROCHAINES RÉUNIONS D’INFORMATION SUR LES RISQUES MAJEURS Faubourg-de-Hem/Saint-RochSaint-Jacques : 23 mars, à 18 heures, Longpré : 29 mars, à 20 heures, salle de Longpré Amiensforum | mars 2011 31-AGENDA-BAT_AMIENS.FORUM 07/03/11 09:55 Page31 ■ Dans vos agendas DÉMOCRATIE PARTICIPATIVE LES RENDEZ-VOUS DE LA DÉMOCRATIE PRÈS DE CHEZ VOUS CONSEIL MUNICIPAL Attention au changement de date : le conseil municipal aura lieu le jeudi 31 mars, à 18h, salle des assemblées. VISITES DE PROXIMITÉ Sécurité, accessibilité, voirie, entretien des espaces verts, etc. Chaque semaine, les élus parcourent les quartiers d’Amiens pour résoudre les problèmes de proximité. Le 14 mars, c’est au tour du quartier Renancourt. Rendez-vous à 16h, au 210 rue Émile Francfort. Le 21 mars, quartier Amiens-Nord/Ouest, rendez-vous à 16h, au 2, rue Ingres, appt 201. Pour le quartier Saint-Maurice, rendez-vous le 28 mars à 16h au 2, rue Cagnard. Le 4 avril, à 16h rendez-vous au 36, rue Jean-Marc Laurent pour une visite du quartier Sud-Est. Enfin le 11 avril à 16h, on se retrouve au 113, rue du Faubourg de Hem. LES ÉLUS À VOTRE ÉCOUTE ANNOOT PASCALINE CONSEILS D’HABITANTS Le 2 avril, le conseil d’habitants Sud réfléchit au Projet Urbain Métropolitain 2030, salle de l’horloge de 10h à 12h. Quelle politique de développement durable pour la Métropole ? C’est le thème du conseil d’habitants Ouest qui se réunit le samedi 9 avril de 9h30 à 11h30. BALADE URBAINE Élus et habitants se rencontrent le 9 avril à 9h à la cité scolaire pour visiter le quartier plein Sud, découvrir ses équipements et ses espaces publics. RÉUNION DES ASSOCIATIONS La prochaine coordination associative aura lieu le 25 mars à 18h, salle de l’horloge à l’hôtel de ville. Les associations participantes réfléchiront aux actions à mener en faveur des personnes âgées et à la future mise en place du Conseil des Seniors. ET AUSSI DANS VOTRE VILLE Hôtel de ville. Sur RDV au 03 22 97 40 83 [email protected] BEUVAIN LAURENT Mairie de proximité les Coursives Les mardis de 10h à 12h Local du comité de quartier Saint-Roch Le mardi 5 avril de 14h à 15h Hôtel de ville Tous les jours sur RDV au 03 22 97 42 74 Mairie de proximité Jules Ferry Les mercredis de 10h à 12h Permanences libres le lundi 4 avril : Salle municipale rue Monstrelet de 13h30 à 14h30 Salle du comité de quartier Petit-SaintJean de 15h à 16h Salle du comité de quartier faubourg-dehem, cité Roger de 16h30 à 17h30 Salle du comité de quartier Longpré-lesAmiens, rue Saint-Léger de 18h à 19h [email protected] BONNET GUILLAUME RÉCEPTION DE CLÔTURE DU CHAMPIONNAT HANDISPORT DE NATATION POSE DE LA, PREMIÈRE PIERRE DE LA PASSERELLE DU GRAND MARAIS Le samedi 12 mars de 18h30 à 20h, au Coliseum Le vendredi 1er avril à 17h, au Grand Marais Hôtel de ville Sur RDV au 03 22 97 40 22 [email protected] BONTE THIERRY REMISE DES MÉDAILLES AU PERSONNEL DU CHU D’AMIENS CONFÉRENCE SANTÉ : LE SOMMEIL Le mercredi 16 mars de 14h30 à 16h, au CHU Sud Le mardi 5 avril à 18h, à l’espace Dewailly, par la maison prévention santé (03 22 97 11 54) DÉPART EN RETRAITE DU PERSONNEL DU CHU INAUGURATION DE L’EXPOSITION PAYSAGES VÉCUS, PAYSAGES RÊVÉS Le vendredi 25 mars de 16h30 à 18h, au Self du personnel du CHU Nord Le jeudi 7 avril à 19h au grand salon du Musée de Picardie POSE DE LA PREMIÈRE PIERRE DE L’HÔTEL CAMPANILE INAUGURATION DE L’ALLÉE LUCIEN BARBIER Le mardi 29 mars à 11h Le samedi 9 avril à 15h, à Mégacité SIGNATURE DE LA CONVENTION SUR LA SÉCURITÉ ET LA PRÉVENTION DANS LES TRANSPORTS EN COMMUN RÉCEPTION POUR REMERCIER LES PERSONNES QUI ONT TENU LES BUREAUX DE VOTE Le jeudi 31 mars à 11h, à l’Hôtel de ville Le vendredi 15 avril de 18h à 20h, salle des fêtes Mairie de proximité Atrium Tous les vendredis de 13h à 15h [email protected] BOULAFRAD MOHAMED Mairie de proximité Atrium Les mercredis 9 et 23 mars, et le 6 avril de 10h30 à 12h Mairie de proximité les Coursives Les mercredis 16 et 30 mars et le 13 avril de 10h30 à 12h [email protected] DAVID ALAIN Mairie de proximité les Coursives sur RDV au 03 22 97 40 38 Les mardis de 11h à 12h [email protected] DELEMOTTE BERNARD FOCUS Mairie de proximité Atrium Les jeudis de 16h à 17h30 [email protected] GROUPES DE TRAVAIL : PENSER LA MÉTROPOLE DE DEMAIN Emploi, mobilité, habitat, loisirs et services : qu’offrira la Métropole en 2030 ? L’élaboration du Projet Urbain Métropolitain a débuté à l’automne. La première phase des ateliers citoyens a réuni habitants des 33 communes, élus et experts. Il s’agissait de recenser les habitudes et pratiques de chacun. Un bilan des travaux des différents groupes sera dévoilé le samedi 12 mars de 8h30 à 13h à l’hôpital sud. Il sera accompagné de l’expo « la métropole aujourd’hui : regards croisés ». Ensuite commencera la deuxième phase de ce projet métropolitain. Cette étape prospective avec les ateliers consacrés à imaginer le développement et l’aménagement de l’agglomération en 2030, débutera en mai. Pour participer, il suffit de vous inscrire avant le 27 avril par e.mail : [email protected], par téléphone : 03 22 97 11 20, par courrier : Sarah Deslandes, Hôtel de ville, BP2720, 80027 Amiens. DESJONQUERES ETIENNE Hôtel de ville Sur RDV au 03 22 97 15 18 Le mardi 15 mars de 10h30 à 12h30 DOBREMELLE MICHEL Mairie de proximité Pierre Rollin Les mercredis de 13h30 à 15h [email protected] FONTAINE LUCIEN Hôtel de ville. Sur RDV au 03 22 97 11 22 Le 25 mars et le 8 avril FOURÉ BRIGITTE 10, rue Jean Calvin Le jeudi de 9h à 12h GOFFINON JACQUES Hôtel de ville. Tous les jours sur RDV au 03 22 97 40 34 [email protected] GUELFAT FATIHA Mairie de proximité Atrium Les lundis de 12h à 13h30 [email protected] LESSARD JACQUES Hôtel de ville Sur RDV. au 03 22 97 40 3 LIQUIER JEAN-FRANÇOIS Mairie de proximité Pierre-Rollin Sur RDV. au 03 22 50 32 60 Les jeudis de 15h30 à 17h [email protected] LOEW MARIA-HÉLÉNA Hôtel de ville. Sur RDV. au 03 22 97 42 74 [email protected] MAISSE CÉDRIC Mairie de proximité les Coursives Les vendredis de 14h30 à 16h [email protected] MARSEILLE CÉCILE Hôtel de ville Tous les jours sur RDV au 03 22 97 42 74 [email protected] OGER JEAN-CLAUDE Hôtel de ville Les jeudis à partir de 14h30 RAÏS SERGE Hôtel de ville. Sur RDV au 03 22 97 42 64 Les mercredis 9, 16, 23 et 30 mars de 10h à 11h THIBAUT MARIE-THÉRÈSE Mairie de proximité les Coursives Le premier jeudi de chaque mois de 16h30 à 17h30 TOUTES LES INFORMATIONS UTILES SUR WWW.AMIENS.FR À NOTER : Renseignements et ramassage des encombrants : 03 22 33 12 12 ADRESSES DES MAIRIES DE PROXIMITÉ Hôtel de ville 03 22 97 40 40 Mairie de proximité Jules-Ferry 166, chaussée Jules-Ferry 03 22 50 47 65 mars 2011 | Amiensforum Mairie de proximité Atrium 39, avenue de la Paix 03 22 66 10 20 Mairie de proximité Pierre-Rollin Rue du 8-Mai-1945 03 22 50 32 60 Mairie de proximité Les Coursives Place du Pays-d’Auge 03 22 97 43 00 Le numéro unique pour trouver une pharmacie de garde en Picardie : 3237 31 32 ARTI_AMIENS.FORUM 07/03/11 09:47 Page32 Amiens aime les artistes ! Amiénoise depuis toujours, peintre, Silère part d’un sujet et, prise par l’émotion, l’oublie. Dans la foulée de son expo à la galerie Arts et Découverte, Silère est à l’honneur au musée Boucher-de-Perthes, à Abbeville, du 1er avril au 31 juin. Techniques mixtes sur toile. 120cm x 90cm - Contacts : 06 07 02 39 28 / 03 22 95 19 80