Il - Amiens

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Il - Amiens
1 AF UNE_AMIENS.FORUM.V.3 08/03/11 15:46 Page1
ARCHIVES
PLAISIR ET DÉCOUVERTE
Ils veillent sur des trésors
et aident à dénicher le
document pertinent
Le patrimoine est un jeu
d’enfant avec les ateliers
Patrimômes et Archéojeunes
P.21
P.9
Amiensforum
www.amiens.fr
mars 2011 // n° 19
Le magazine de la ville d’Amiens
LE DOSSIER P.10
INFOS PRATIQUES
S’INFORMER SUR LES RISQUES NATURELS ET TECHNOLOGIQUES
P.30
2-SOMMAIRE-BAT2_AMIENS.FORUM 08/03/11 15:38 Page2
Sommaire
mars 2011
Actualités
Roulez jeunesse ! . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .4
Faites vos jeux aux quatre coins de la ville . . . . . . . .4
Les Marmousets grandissent . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .5
Transition pour les foyers de la Passerelle . . . . . . . .5
Les jeunes à la neige. Tout schuss ! . . . . . . . . . . . . . .5
109 chambres à Gare La Vallée . . . . . . . . . . . . . . . . . .6
Journée nationale de l’audition . . . . . . . . . . . . . . . . . .6
CCAS : les besoins sociaux à la loupe . . . . . . . . . . . . .7
500 places par mois à 2,50 euros au Gaumont . . . . .8
« Tout il étouait fin boin ! » . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .8
D’Éden au square Jules-Bocquet… . . . . . . . . . . . . . . .9
Tours Daudet : une demi-lune s’est éclipsée . . . . . .9
Les conseils d’habitants se réorganisent . . . . . . . . . .9
Le dossier
TROIS QUESTIONS À…
CONCERTATION
Faites vos jeux
aux quatre coins
de la ville
Une démarche exemplaire vers plus d’égalité
et de justice sociale . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .8
P.4
Les besoins
sociaux à la loupe
P.7
LE DOSSIER
Opinions
Tribune des partis politiques . . . . . . . . . . . . . . . . . . .18
Se mettre au vert
Atchoum ! Revoilà les pollens . . . . . . . . . . . . . . . . . .18
Ils font Amiens
Archives : ces papiers qui font l’histoire . . . . . . . . .21
Cirque : quatre étoiles sur une roue . . . . . . . . . . . . .23
Notre histoire, nos quartiers
Quartier Saint-Leu
Les ponts de la Grande Chaussée au blé . . . . . . . . .24
Pâques 1581 :
le clocher s’effondre en pleine messe . . . . . . . . . . .26
Amiens s’engage
pour l’égalité au quotidien
Envie de…
Festival de jazz : avoir 30 ans dans les oreilles . . . .28
Envie de lire, envie de voir . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .29
Comment faire ?
P.8
SE METTRE AU VERT
ILS FONT AMIENS
S’informer sur les risques naturels
et technologiques . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .30
Ces papiers
qui font
l’histoire
À vos agendas
Rendez-vous de la démocratie près de chez vous . .31
Permanences des élus. Agenda de la Métropole . .31
Amiens aime les artistes ........................................32
Atchoum !
Revoilà
les pollens
TOUTES LES INFORMATIONS UTILES SUR
NOTRE HISTOIRE, NOS QUARTIERS
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Amiensforum – BP 2720 80027 – Amiens Cedex – Fax 03 22 97 12 12
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Caux, Jean-Christophe Fouquet, Ingrid Lemaire et Lysiane Voisin – Secrétariat de rédaction : Anne Poncelin de Raucourt
Photo : Laurent Rousselin – Iconographie et photo : Sébastien Coquille.
Ont collaboré à ce numéro : Coline Bergeon, Christian Larrèede, Pierre Mabire et cinq bibliothécaires de la Métropole.
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Impression : Léonce Deprez à Ruitz 62620. Amiensforum est une publication mensuelle
de la ville d’Amiens. Pour réagir à un article : initiale du prénom.nom du
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2
P.20
Les ponts
de la Grande
Chaussée au blé
P.24
P.21
ENVIE DE…
Avoir 30 ans
dans les oreilles
P.28
Amiensforum | mars 2011
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Édito
La diversité est
une richesse
D
iscrimination, stigmatisation,
ségrégation, exclusion…des
mots que l’on entend chaque
jour, des comportements que
l’on combat dans les déclarations officielles…Hélas, ces mots ne sont pas
que des concepts. Ils recouvrent des réalités
difficiles à vivre pour nombre de nos concitoyens, pour nombre d’Amiénois. Il ne s’agit
pas dans mes propos de rappeler des faits historiques, les noirceurs d’un racisme rampant
qui trouve ses sources dans un passé proche.
Non, ce que j’évoque concerne le vécu
d’hommes et de femmes, jeunes ou moins
jeunes, que nous côtoyons et qui quotidiennement sont confrontés à des actes concrets
qui les enferment dans une différence ou ce
qui est perçu comme tel. C’est la personne
handicapée dont on évite le regard pour
mieux ignorer ses difficultés, l’homosexuel
soumis aux sobriquets ou muré dans son secret, la personne de couleur tenue de présenter plus souvent qu’à son tour ses justificatifs
d’identité…Qui, à part eux, sait l’humiliation
qu’ils peuvent ressentir à se voir traités différemment ? Qui, à part eux, connaît cette atteinte à la dignité de la personne quand il faut
toujours se battre pour obtenir, simplement,
le même traitement que les autres ?
Comment ne pas comprendre que puisse naître l’indignation chez ceux qui, souvent à
juste titre, ont l’impression qu’on les consi-
mars 2011 | Amiensforum
dère autrement que les autres, quand ce n’est
pas avec hostilité ? Depuis toujours j’ai une
conscience aigüe de ces injustices et je les refuse. Et parce que les valeurs que défend
l’équipe municipale que je conduis visent, au
contraire, à ce que chacun ait les mêmes
chances de trouver sa juste place dans notre
Discrimination, stigmatisation,
ségrégation, exclusion…des mots
que l’on entend chaque jour, des
comportements que l’on combat dans
les déclarations officielles… Hélas, ces
mots ne sont pas que des concepts.
société, d’accéder à une réelle égalité des
droits, dès notre élection, j’ai créé une délégation contre les discriminations et pour
l’égalité des droits. Sa tâche est immense
mais le travail accompli est déjà considérable. Vous en trouverez des témoignages dans
ce numéro d’Amiens forum. La Maison de
l’égalité, ouverte à tous, est un lieu d’écoute et
de dialogue, d’information et d’aide pour l’accès aux droits de tous les citoyens. C’est là un
nouveau signe fort donné par notre municipalité de son engagement pour l’égalité et la
solidarité.
GILLES DEMAILLY - MAIRE D’AMIENS
3
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Actualités
Le défi permanent de
l’entraîneur, c’est que
quand son équipe perd,
il faut qu’elle se mette à gagner.
Et quand son équipe gagne, il faut
qu’elle continue à gagner.
VITE
DIT
Ludovic Batelli,
entraîneur de l’Amiens Sporting Club
Bonjour du port de Marseille.
CONCERTATION
MOBILITÉ
ROULEZ JEUNESSE !
Les week-ends de la mobilité, mis en place en 2010
par le service éducation jeunesse d’Amiens pour la
symbolique somme de 10 euros, ont connu un
grand succès. Pour satisfaire les malheureux restés
sur liste d’attente, l’opération est reconduite, mais
avec un dispositif qui s’adresse cette année aux
jeunes de 16 à 25 ans. Les prétendants au départ,
devront apporter un carnet de voyage qui sera
présenté lors de la soirée rétrospective annuelle
du Service éducation jeunesse.
Sont donc prévues des sorties à Barcelone
(Espagne) du 23 au 25 avril, à Turku (Finlande)
du 20 au 22 mai, à Rome (Italie) du 10 au 13 juin
et à La Valette (Malte) du 22 au 25 septembre.
I. L.
Faites vos jeux
aux quatre coins de la ville
« L’aire de jeux dernièrement aménagée
rue de Bourgogne, à Étouvie, est en permanence utilisée. Ici, nous avons répondu à un vrai besoin », se félicite
Étienne Desjonquères, adjoint au
maire en charge de la démocratie
Pour donner aux
enfants l’occasion
de sortir s’amuser et
de prendre l’air, la ville doit
leur offrir ce type de lieux.
Serge Raïs, élu chargé des espaces verts
INSCRIPTIONS AUPRÈS DE :
L’unité jeunesse : 03 22 97 12 75
Centre d’information au public : 03 22 97 40 40
Europe direct Picardie : 03 22 22 09 67
4
locale. « Pour donner aux enfants l’occasion de sortir s’amuser et de prendre
l’air, la ville doit leur offrir ce type de
lieux », ajoutait Serge Raïs, élu
chargé des espaces verts. C’est
donc dans cette même démarche
de concertation que les élus ont
rencontré, le 16 février dernier, les
habitants et les comités de quar-
tiers à Marivaux, Pierre-Rollin,
Saint-Maurice et Elbeuf. « Ici, rue
Marivaux, à proximité des commerces,
on vous propose d’investir cet espace délaissé afin de créer ensemble un endroit
ludique clos et sécurisé », expliquait
Étienne Desjonquères aux habitants du quartier. À Pierre-Rollin,
l’aire de jeux Germaine-Dulac a
subi les assauts du temps. Tout doit
être refait et repensé. « D’autant qu’à
proximité de la future Maison du petit
enfant, c’est un lieu stratégique, un pôle
central fort qui doit être recréé ici »,
poursuit l’élu. Même discours au
niveau de la placette rue SaintMaurice et de la grande rue du Petit
Saint-Jean où les échanges ont été
productifs. Dès cette année, ce sont
400 000 euros qui seront annuellement budgétés pendant quatre ans
pour la création de squares ludiques. À ce jour, 17 sont annoncés.
Ingrid Lemaire
Amiensforum | mars 2011
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Je n’ai jamais été
malheureuse en faisant
un film. Si je dois être
malheureuse sur un tournage,
je ne le fais pas !
Les riches sont toujours ensemble dans
les vernissages ou les premières d’opéra.
Ils sont épris de leurs semblables en
société, au travail, en amour. Cette classe
collectiviste impose l’individualisme aux classes
moyennes et populaires. S’il y a eu une première
Internationale, c’est bien celle des bourgeois.
L’actrice Firmine Richard, lors de sa rencontre avec
les élèves de Robert-de-Luzarches le 16 février, pour
le lancement des Mardis du cinéma
Michel Pinçon et Monique Pinçon-Charlot, sociologues,
lors de la Teuf à Babeuf du 2 février
Les ados s’éclatent aux
Aiguilles en Queyras
TOUT SCHUSS !
PETITE ENFANCE
Les Marmousets
grandissent
L’extension de la crèche Les Marmousets, route de Rouen, a débuté symboliquement le 18 février dernier. L’agrandissement
de cette structure de l’association
Agena, qui soutient les femmes
en situation de précarité, permet
de passer de 12 à 24 places. Il est
financé à hauteur de 300 000 euros
par la ville d’Amiens sur les
645 000 euros du coût total. Un
engagement qui traduit « notre politique volontariste pour développer
des places en crèche », selon Marion
Lepresle, adjointe au maire en
charge de l’enfance, de l’éducation et de la restauration scolaire.
Actuellement, la capitale picarde
© JC Lemonnier
La capacité d’accueil de la crèche des
Marmousets passera de 12 à 24 places
mars 2011 | Amiensforum
compte 770 places en crèches
collectives et 196 en structures
familiales. « Amiens a bien compris
l’enjeu de ce développement et ce
projet s’inscrit dans une démarche
globale de chantiers concernant la petite enfance», s’est félicité Patrice
Lepage, le président d’Agena.
L’une des futures réalisations
sera la Maison du petit enfant, au
sud-est d’Amiens, qui proposera
une crèche multi-accueil de
40 places et un relais d’assistantes maternelles.
Antoine Caux
Grâce au service éducation jeunesse qui
organise des séjours d’hiver, 74 jeunes Amiénois
de 12 à 17 ans ont découvert la montagne,
chaussé les skis et les raquettes. Du 20 au
26 février dernier, 30 jeunes sont ainsi partis à
Autrans au cœur du massif du Vercors. 20 autres
ont rejoint Vaujany dans l’Isère, du 27 février au
5 mars, quand les 24 restants profitaient
d’Aiguille en Queyras, dans les Hautes-Alpes.
Avec les aides de la CAF et du CCAS de la ville
d’Amiens, ces séjours sont proposés au prix
attractif de 164,85 euros.
I. L.
TRANSITION
POUR LA PASSERELLE
En bas de la route de Paris, des Algeco sont tout
juste installés. Ces préfabriqués vont accueillir les
résidents des foyers d’accueil de l’Îlot-la Passerelle.
En effet, les deux structures, rue des Augustins et
route de Rouen, entrent en travaux. Le premier foyer
va accueillir, à terme, 40 petits logements pour personnes dont l’intégration sociale et l’autonomie sont
difficiles. Quant à la structure de la route de Rouen,
elle se focalisera désormais sur l’accueil de jour et de
nuit, et l’accompagnement vers la socialisation. En
attendant, une soixantaine de personnes, aidées par
l’association, vont s’installer rue de Paris pendant un
peu plus d’un an. Une journée d’information a eu
lieu en février pour « faire tomber les préjugés »,
selon Étienne Desjonquères, adjoint au maire à la
démocratie locale. De fait, le projet n’a pas soulevé
d’hostilité chez les riverains. J.-C. F.
5
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Actualités
Les travaux ont démarré en septembre dernier.
À l’angle des rues Paul-Tellier et Claudius-AntoineSerrassaint, un hôtel-restaurant Campanile de
109 chambres est en construction. « Cela s’inscrit dans
la stratégie de l’agglomération et de la charte de développement commercial et hôtelier signée avec la CCI et
la chambre de métiers pour la période 2008-2012,
souligne Arnaud Riquier, responsable de la direction
de l’économie et du développement d’Amiens Métropole. Pour le développement des activités touristiques,
il manque actuellement environ 300 chambres dans la
métropole, surtout dans le centre et à l’ouest de la
ville. » L’hôtel Campanile, deux étoiles, 3200 m2 de
Il manque actuellement
environ 300 chambres
dans la métropole,
surtout dans le centre et
à l’ouest de la ville.
© Hardel & LeBihan Architectes - Atelier GASNIER GOSSART Architectes
109 CHAMBRES
À GARE LA VALLÉE
EXPOSITION
C’est entendu ?
Besoin de faire répéter, acouphènes, bourdonnements,
impression de brouhaha… Et
si ces symptômes révélaient
des troubles auditifs ? De la
circulation automobile aux
travaux publics, de la pollution sonore générée par la
machine sur le lieu de travail,
jusqu’à la musique trop forte,
nos oreilles sont mises à dure
épreuve. L’ouïe est un sens
précieux qui permet la perception du monde et la communication. D’autant plus
précieux que les cellules au-
ditives, une fois altérées, ne
se renouvellent pas… La Maison Prévention Santé participe à la 14e Journée nationale
de l’audition le 10 mars et
propose des tests auditifs et
des tables rondes. Elle accueillera également l’exposition “Audition, sans
malentendu” durant laquelle
neuf panneaux pédagogiques
sensibiliseront et informeront
sur le monde sonore, la surdité, les aides auditives, les
méfaits du bruit, etc.
I. L.
Arnaud Riquier, directeur du service développement
économique d’Amiens Métropole
surface utile, doit être livré pour le premier trimestre 2012. Cet investissement de 7,5 millions d’euros
créera environ une quinzaine d’emplois. « Ce projet est
en cohérence avec le développement de l’attractivité
du centre-ville et du quartier tertiaire et technologique
de Gare La Vallée », poursuit Arnaud Riquier. La pose
de la première pierre est prévue le 29 mars à 11 heures.
J.-C. F.
L’hôtellerie métropolitaine en chiffres :
25 hôtels classés
1169 chambres, dont 54 % en périphérie
Taux d’occupation en 2010 :
64 % contre 62 % en 2009
413 779 nuitées en 2010, soit une progression de
6,8 % en un an
Sources : Office de tourisme et Insee
6
EXPOSITION “AUDITION, SANS MALENTENDU”
Jusqu’au 25 mars - Maison Prévention Santé - 36, rue Robert-de-Luzarches,
03 22 97 11 54
LE 10 MARS, JOURNÉE NATIONALE DE L’AUDITION
• tables rondes, tests auditifs, dépistages sont organisés au CFA BTP (17, rue PierreRollin), à l’IUT (avenue des Facultés), au lycée du Sacré-Cœur (2, rue des Augustins),
à l’hôpital Philippe-Pinel (route de Paris) et chez Audition Benoit (11, rue Duméril).
• rencontre avec des professionnels de la surdité et tests d’évaluation toute
la matinée a la Maison Prévention Santé.
Amiensforum | mars 2011
4-9 ACTU-BAT_AMIENS.FORUM 07/03/11 10:36 Page7
TROIS QUESTIONS À…
Catherine Girard,
Directrice du Centre communal d’action sociale
Contre la précarité, le Centre communal
d’action sociale (CCAS) accélère le pas.
Nommée récemment à sa direction,
Catherine Girard doit, pour définir les
priorités communales en matière sociale,
piloter un important dossier : l’analyse des
besoins sociaux.
Les besoins sociaux
à la loupe
Amiensforum : Vous venez d’arriver à
Amiens pour assurer la direction du centre communal d’action sociale, quel est
votre premier constat ?
Catherine Girard : Une des caractéristiques
amiénoises est qu’il existe un fort tissu associatif travaillant autour de la question sociale. Le CCAS doit s’appuyer sur ces expériences pour mutualiser les projets et
apporter des réponses et des solutions à la
précarité.
Af : À quel projet vous attelez-vous ?
C.G. : Pour que les moyens dont dispose la
collectivité soulagent les publics qui en ont
le plus besoin, il faut doter la ville d’outils ef-
Une des caractéristiques
amiénoises est qu’il existe
un fort tissu associatif travaillant
autour de la question sociale.
Catherine Girard
Directrice du Centre communal d’action sociale
ficaces. Le monde a changé. Nous devons
évoluer avec lui et nous adapter aux phénomènes sociaux qui marquent notre société tels que la modification des cellules familiales, le chômage des jeunes,
l’augmentation de l’espérance de vie, l’apparition du quatrième âge, etc. Les enjeux
de la politique de cohésion sociale sont colossaux. Nous devons donc nous organiser
pour anticiper et traiter tous ces sujets.
L’analyse des besoins sociaux (ABS) est alors
indispensable. Cet outil est d’ailleurs une
obligation légale depuis 1995.
Af : En quoi consiste cette analyse ?
C.G. : L’ABS est une cartographie sociale de
la ville. Pour chaque quartier, nous dénombrons, énumérons, listons les caractéristiques (population, équipements sociaux,
publics, ou de ressources…). Une fois toutes
les données collectées, nous obtiendrons
une analyse précise. Ce sera un véritable
outil d’aide à la décision pour définir les
priorités sociales de la commune.
Ingrid Lemaire
LA PRÉCARITÉ EN CHIFFRES
Plus de 40% des foyers amiénois ne paient pas d’impôts sur le
revenu. Fin 2009, le taux de chômage à Amiens atteignait 12%,
contre 9% au niveau national. Les aides d’urgence du CCAS ont
progressé de 151, 6% de 2007 à 2010. Quant au budget de la
structure, il est passé de 208 030 euros à 600 510 euros.
(Sources CCAS et Insee)
mars 2011 | Amiensforum
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4-9 ACTU-BAT_AMIENS.FORUM 07/03/11 11:23 Page8
Actualités
CINÉMA
500 PLACES PAR
MOIS À 2,50 EUROS
AU GAUMONT
Une telle occasion ne se rate pas !
500 contremarques sont à retirer
dans les quatre Points info jeunesse
d’Amiens et au Crij (centre régional
information jeunesse) pour obtenir
des places à 2,50 euros*, utilisables
un mardi par mois au cinéma Gaumont, à partir de 20 heures. Ce
dispositif, qui résulte d’un partenariat
entre le multiplexe, la ville et le centre
communal d’action sociale, est
destiné aux jeunes de 16 à 25 ans et
aux associations d’Amiens. 70 % des
places sont réservées aux jeunes,
30 % aux structures telles que Caps,
Init’ielles, Cardan, etc. Les contremarques sont à retirer la semaine
précédant le troisième mardi du
mois. Elles donnent accès à trois ou
quatre films différents, choisis en
amont par un comité de sélection.
« Nous défendons la culture pour
tous, en opposition à la culture pour
chacun**. Nous voulons donner les
mêmes outils à tous. C’est un principe
d’équité », glisse Lucien Fontaine,
maire adjoint à la jeunesse et l’éducation populaire, qui prône une « mobilité intellectuelle et spatiale ». Pour
l’élu, « ce dispositif s’inscrit dans une
parcours cinéphilique à Amiens, avec
le Festival du film, l’opération Un été
au ciné, les séances pour centres de
loisirs au cinéma Orson-Welles ou le
bus culture ».
Premier Mardi du cinéma le 29 mars.
J.-C.F.
N° vert : 0800 811 011
* Auxquels s’ajoutent deux euros pour un film en 3D,
et un euro pour l’achat éventuel de lunettes 3D.
* Clin d’œil à la nouvelle doxa du ministère de la
Culture, via sa directive nationale 2011.
8
SORTIES SENIORS
« Tout il étouait fin boin ! »
G
rand dijeux, p’tit faijeux… À Houdain et
dans les villages alentour, les dictons populaires en picard du Pays d’Artois s’affichent
sur les murs, au détour des rues.
Le 27 janvier dernier, les seniors
du CCAS sont venus les découvrir
lors d’une sortie organisée par la
ville sur le thème du patois. Âgés
Je comprends le picard
car j’entendais parler mes
parents et mes grandsparents à Villers-Bretonneux.
Rosemonde, 74 ans.
de 70 ans et plus, ces visiteurs
amiénois qui, pour la plupart,
parlent ou comprennent le picard, ont apprécié ce petit retour
aux sources. « Cette langue se perd
malheureusement, mais elle fait partie de moi, raconte Rosemonde,
74 ans. Je comprends le picard car
j’entendais parler mes parents et mes
grands-parents à Villers-Bretonneux.
Ma fille le comprend également. De
temps en temps, elle fait rire ses col-
lègues avec des expressions picardes. » Accompagnés par un
guide, ces retraités très actifs se
sont donc amusés toute la matinée à deviner la signification de
ces dictons remplis d’humour.
« À l’origine, les commerçants d’Houdain posaient ces panneaux pour se
faire des blagues. Chez le boucher, on
pouvait par exemple lire : “Ici, on fait
l’andouille de père en fils”». Afin
de plonger dans les légendes locales, de petites balades étaient
aussi programmées à la campagne. Le dolmen de Fresnicourt,
d’où jaillissent des fées les soirs
de solstice, a ainsi enchanté l’auditoire. Après le déjeuner, place
aux histoires et aux chansons du
Nord en picard artésien. Avec,
bien sûr, des anecdotes sur la vie
dans les mines jusqu’à leur fermeture au début des années 90.
« Cette langue m’amuse », s’enthousiasme Germaine, 72 ans.
« C’est savoureux, facétieux, plein de
bon sens paysan », poursuit Maurice, 83 ans. Inscrits à des ateliers
d’apprentissage du picard, ces
amis sont venus perfectionner
leurs acquis : « Les sorties de la ville
sont toujours intéressantes et bien organisées même si les programmes
sont parfois chargés. En tout cas, on
mange toujours très bien ! », tient à
souligner Marcelle, 81 ans, qui ne
manque pas non plus de traduire :
« Din ches sorties, tout il étouait fin
boin. Merci à tertous à l’mairie ! »
Lysiane Voisin
Amiensforum | mars 2011
4-9 ACTU-BAT_AMIENS.FORUM 07/03/11 10:37 Page9
TOURS DAUDET
UNE DEMI-LUNE
S’EST ÉCLIPSÉE
L’avenir du site des tours Daudet avait vivement intéressé les habitants lors de la visite de proximité qui a
eu lieu le 24 janvier dernier dans le secteur VictorineAutier. Étienne Desjonquères avait alors rassuré tout
le monde… De nouveaux logements apparaîtront
bientôt, au sein d’un nouvel éco-quartier, près du
marais des Trois Vaches. Cette fois, place aux maisons individuelles, aux petits immeubles collectifs,
en location ou en accession libre et sociale à la propriété. Si les cabinets Villes et Paysages, et Cresge,
planchent encore sur l’aménagement du futur écoquartier, la démolition des tours Daudet avance bien.
Le bâtiment 55 a en effet disparu depuis mi-février et
le curage du bâtiment 81 a déjà commencé.
L. V.
EXPOSITION
D’Éden
au square
Jules-Bocquet…
À quoi sert un jardin ? « À cultiver
des fleurs et des légumes », répond
Jeanne. « À jouer dedans ! », s’exclame Yannis. « À faire des barbecues
aussi ! », surenchérit Thibaud. Sur
le parvis de Notre-Dame, de jeunes
curieux répondent, enthousiastes,
aux questions de Doreen. Il est
10 heures du matin. La guideconférencière, agréée par le ministère de la Culture, s’apprête à leur
faire découvrir les jardins à travers
l’histoire. Comme pour tous les
ateliers Patri’mômes concoctés par
le service patrimoine d’Amiens, on
commence par une visite à travers
la ville. D’abord, l’observation d’un
bas-relief du portail de la MèreDieu : Adam et Eve dans le jardin
d’Éden… Puis un arrêt au jardin
d’inspiration médiévale, derrière la
cathédrale. Au parc de l’Évêché,
aidés par leur livret ludique et les
explications de Doreen, les neuf
enfants apprennent à distinguer
les jardins à la française des espaces verts à l’anglaise. Léna,
9 ans, est ravie de se promener.
« C’est toujours intéressant, assure-t-
elle. J’ai fait d’autres ateliers sur l’eau,
les gargouilles et les maisons à pans de
bois. On peut approfondir ce que l’on
voit à l’école. Ça nous occupe pendant
les vacances ! » Encore un petit tour
par les squares Saint-Denis et
Jules-Bocquet avant la mise en
pratique ! Accueillis dans l’ancien
palais épiscopal, au pied de la cathédrale, les enfants ont désormais
une heure pour réaliser la maquette d’un jardin, en puisant dans
leurs nouveaux savoirs et leur
imagination. Mousse, peinture,
carton, sable coloré, mosaïques :
les paysagistes en herbe s’activent
avec envie. « J’adore les travaux manuels, avoue Côme, 10 ans, qui partage ce matin-là son expérience
avec sa petite sœur Bertille. « J‘aime
l’histoire, poursuit-il.Je viens souvent.
Mais je ne connaissais pas les jardins
médiévaux. Ça m’a plu. » Quant à
Yannis et Thibaud, ils se retrouvaient le lendemain pour l’atelier
Archéo-jeunes “De la pierre à l’outil”,
afin d’aborder autrement le patrimoine d’Amiens.
Coline Bergeon
PATRI’MÔMES ET ARCHÉO-JEUNES
Les ateliers du patrimoine pour les 8-12 ans
LES CONSEILS D’HABITANTS
SE RÉORGANISENT
Après un an et demi de fonctionnement, les conseils
d’habitants ont rendu leurs premiers avis citoyens
sur la Citadelle et le transport en commun en site
propre. Une étape majeure qui intervient dans un
contexte de réorganisation générale après le diagnostic du cabinet Missions publiques. L’occasion de
lister les aspects positifs : la diversité sociale des
conseillers ; la satisfaction globale exprimée par les
habitants tirés au sort de participer à cette expérience innovante ou encore l’investissement des
élus, soucieux de donner la parole aux Amiénois.
Des progrès sont néanmoins à envisager : la mission démocratie locale y travaille déjà. L’objectif est
que les élus donnent rapidement des mandats et
des thèmes de travail précis sur lesquels les habitants plancheront. En outre, les comptes-rendus des
échanges seront plus fréquents. Tout comme la présentation d’avis citoyens au conseil municipal et les
réponses des élus et des services aux préconisations des habitants. Rendez-vous le 9 avril prochain pour le conseil d’habitants sud
qui phosphorera sur la
deuxième phase
du projet métropolitain 2030.
L. V.
03 22 22 58 93
mars 2011 | Amiensforum
9
10-17 DOSSIER-BAT3_AMIENS.FORUM 09/03/11 09:26 Page10
Le dossier
Amiens s’engage pour
l’égalité au quoti
10
Amiensforum | mars 2011
10-17 DOSSIER-BAT3_AMIENS.FORUM 09/03/11 09:26 Page11
On le sait la vie, est plus
dure pour certains :
personnes en situation
de handicap, femmes
isolées ou précaires,
jeunes issus de la
diversité ou des
quartiers populaires…
toutes et tous subissent
mille discriminations,
petites ou grandes, à
l’emploi, à l’école, au
logement…
La municipalité entend
les aider au quotidien.
Elle s’y est engagée dès
le début de son mandat,
en créant une délégation
à la lutte contre les
discriminations et pour
l’égalité des droits.
Depuis, on ne compte
plus les actions menées
par la délégation jusqu’à
la création récente de la
Maison de l’égalité…
Une initiative rare en
France, qui fait ses
preuves.
C
r
i dien
mars 2011 | Amiensforum
’est encore tout
neuf. À peine une
cinquantaine de
villes françaises ont
décidé de prendre à
bras le corps la vaste question de
l’égalité des droits. Et peu de collectivités confient ce travail à
une adjointe au maire. Autant
dire qu’en créant une délégation
à la lutte contre les discriminations et pour l’égalité des droits,
Amiens place le problème au
cœur de sa politique et innove
une fois de plus. « Il s’agit là d’une
politique inscrite dans nos valeurs de
gauche et qui répond aux attentes
fortes de justice sociale exprimées par
la population. Nous nous sommes
ainsi engagés à agir concrètement
pour plus d’égalité et de justice
sociale », précise Maryse Lion-Lec,
l’élue en charge de cette délégation. Car il est large, le public victime potentiel de discriminations.
Stricto sensu, la loi de novembre
2001 interdit toute discrimination
11
10-17 DOSSIER-BAT3_AMIENS.FORUM 09/03/11 09:26 Page12
Le dossier
qui découlerait des 18 critères
que sont l’âge, le sexe, l’origine,
la situation familiale, l’orientation sexuelle, les mœurs, les
caractères génétiques, l’appartenance à une ethnie, à une nation
ou à une race, l’apparence physique, le handicap, l’état de
santé, l’état de grossesse, le patronyme, les opinions politiques,
les convictions religieuses et les
activités syndicales ou mutualistes. La municipalité a souhaité
ajouter à cette liste deux critères
supplémentaires : l’origine géographique et la situation sociale.
S’ENGAGER SUR TOUS LES FRONTS
Agir pour tous, en particulier pour
celles et ceux qui sont les plus exposés aux discriminations : les
femmes en difficulté, les personnes handicapées et les jeunes
issus de la diversité et des quartiers populaires… La Ville soutient chacun pour que leurs droits
soient pleinement reconnus. Et ce
à travers tous les domaines de
compétence – santé, politique de
la ville, jeunesse, logement, démocratie locale, etc. En d’autres
termes, la lutte contre les discriminations est un sujet transversal qui concerne l’ensemble des
élus. Outre les cinq axes structurants de travail de la Mission
Égalité – emploi, accès aux droits,
logement, prévention, changement des mentalités – Maryse
Lion-Lec veille à ce que l’égalité
des droits soit respectée tant au
sein des services de la collectivité
que des actions menées par ses
collègues élus et les alerte parfois
sur certains dossiers. « Chacun doit
se sentir concerné », affirme l’élue.
« Avec le maire, nous avons, par
exemple, insisté auprès d’Alain Jauny,
vice-président en charge des sports,
pour le maintien de la course
l’Amiénoise, grande manifestation populaire qui valorise la pratique du
sport au féminin… Par ailleurs, quand
l’adjointe à l’éducation, ouvre une
crèche, je me réjouis de sa contribution
à l’amélioration de la vie quotidienne
des femmes de notre ville. De même
12
AVANCER VERS L’EMPLOI,
MALGRÉ LE HANDICAP
« En 2010, nous avons accueilli 785 personnes
bénéficiaires de l’obligation d’emploi sur les 2049
travailleurs handicapés enregistrés dans le département », se félicite Véronique Lemaire, directrice de
Cap emploi Somme. L’accompagnement de ces
personnes nous est confié par Pôle emploi. 350 ont
trouvé une formation, 391 un emploi dont 30% en
CDI. À l’image des 106 autres structures, l’antenne
de la Somme doit aider les personnes handicapées
à trouver un emploi et à le conserver. « Nous élaborons un plan d’action et un projet professionnel
personnalisés, poursuit Véronique Lemaire. Notre
objectif est d’élever leur niveau de qualification qui
représente souvent un frein à l’embauche. 85 %
ont un niveau inférieur ou égal au CAP/BEP. Une
reconversion professionnelle est souvent nécessaire
lorsqu’un handicap survient. Il faut redonner
confiance. » Une fois la personne en formation, Cap
emploi l’accompagne pour contacter des recruteurs.
Il lui faut aussi mobiliser les employeurs. La loi du 11
février 2005 oblige toute entreprise dès 20 salariés à
Une vraie
cassure lorsque je suis
devenue
maman
À la tête d’Osmose, sa toute jeune entreprise de
graphisme, Catherine Vandermolen, 36 ans, dit avoir
enfin trouvé un équilibre. Après dix-huit ans de salariat
dans l’édition, elle a créé sa société en juillet dernier.
« C’était trop difficile dans les services marketing et
communication de se faire une place en tant que
femme, annonce-t-elle d’emblée. Il s’est produit une
vraie cassure quand je suis devenue maman. » Partir
plus tôt pour aller chercher les enfants à l’école, limiter
les heures supplémentaires, garder un petit malade…
Quand elle souhaite s’absenter, l’ambiance se
dégrade. Catherine Vandermolen raconte : « On ne me
embaucher des travailleurs handicapés à hauteur
de 6 % de ses effectifs. « Certaines sont réfractaires,
d’autres sollicitent nos conseils », poursuit Véronique Lemaire. Financé par l’Association nationale
pour la gestion du fonds d'insertion professionnelle
des handicapés (Agefiph), le Fonds pour l'insertion
des personnes handicapées dans la fonction
publique (FIPHFP) et le Pôle emploi, Cap emploi
travaille depuis 2010 en partenariat avec Amiens,
pour le Contrat engagement diversité. Amiens
montre l’exemple, a adapté ses modalités de recrutement, a embauché 12 personnes, dont 10 jeunes
en contrat d’apprentissage avec l’appui de l’AIP80,
Amiens s’engage aussi à atteindre 8% de travailleurs handicapés », conclut-elle. C. B.
confiait plus que des dossiers basiques, avec peu de
responsabilités. » Peu épanouie au travail et habitée
par un sentiment croissant de culpabilité, la jeune
femme décide de changer de voie. Après un accompagnement de neuf mois à la couveuse d’entreprises
de la Somme pour lancer sa société, elle travaille
aujourd’hui à domicile. Et organise son temps comme
elle le souhaite afin d’équilibrer vies professionnelle
et familiale. La couveuse l’a d’ailleurs aidée dans ce
domaine. Outre les formations juridique, comptable et
commerciale, Catherine Vandermolen a aussi appris à
s’imposer dans un environnement masculin en
suivant des cours de développement personnel. « Au
travail, j’ai un homme face à moi les trois quarts du
temps. Tout l’enjeu est de traiter d’égal à égal, ce qui
est plus facile lorsqu’on est chef d’entreprise »,
conclut-elle. Fière de sa réussite, elle apportera
prochainement son témoignage lors d’une table ronde
sur la gestion du temps avec la Mission Égalité. L. V.
Kezako
Les 12 et 13 mai, Amiens présentera son plan d’actions pour l’intégration des femmes dans le monde
professionnel et pour l’entreprenariat au féminin. Cette initiative s’inscrit dans le cadre du projet européen
Weed (Women Enterprise and Employment in local Development) auquel adhèrent Amiens et sept autres
villes de l’Union européenne – Alzira et Santiago (Espagne), Celje (Slovénie), Crotone et Enna (Italie),
Karviná (République Tchèque) et Umea (Suède). Des représentants de tous ces pays seront donc présents
à Amiens afin de présenter leurs programmes d’actions. Parmi les pistes locales de réflexion : la garde
d’enfants en horaires décalés, la sensibilisation dès l’école primaire à la création d’entreprise et aux
métiers traditionnellement masculins. L.V.
Amiensforum | mars 2011
10-17 DOSSIER-BAT3_AMIENS.FORUM 09/03/11 09:27 Page13
Concentrer les efforts
pour l’accès à l’emploi
Kezako
LE CONTRAT ENGAGEMENT DIVERSITÉ,
UN TREMPLIN VERS L’EMPLOI
Avec Fabrice
Lefebvre, son maître
d’apprentissage,
Pierrick prépare
désormais un CAP
maintenance des
bâtiments et des
collectivités.
D’ABORD VALORISER LES COMPÉTENCES
Peinture, menuiserie, électricité : à 20 ans, Pierrick ne sait pas encore quel métier il
souhaite exercer mais il touche à tout ! Depuis novembre dernier, le jeune homme
bénéficie du Contrat Engagement Diversité (lire encadré). « Après avoir échoué au
CAP plomberie du lycée de l’Acheuléen, je suis entré en contrat d’apprentissage,
explique-t-il satisfait. Tout le monde est de bon conseil et je m’entends bien avec
mes collègues. » Une aubaine pour Pierrick, qui a souffert de son handicap et du
regard des autres durant sa scolarité. Il prépare à présent un CAP maintenance des
bâtiments et des collectivités. Une semaine par mois, le jeune apprenti suit des
cours à la maison familiale et rurale de Villers-Bocage où il est interne, avant
d’enchaîner avec trois semaines de pratique au service technique du secteur est
d’Amiens Métropole. Là, il assiste à tour de rôle le menuisier, le peintre ou l’électricien, eux-mêmes polyvalents du bâtiment. « La semaine dernière, je me suis chargé
de l’aménagement des espaces verts », précise Pierrick, ravi de découvrir différents
métiers et d’échapper ainsi à la routine. « Nous l’orientons vers des travaux
susceptibles de l’intéresser, explique Fabrice Lefebvre, son maître d’apprentissage,
responsable de l’unité bâtiment du pôle technique. Il est accueilli dans l’équipe
comme n’importe quel agent, on oublie vite son handicap. Il a parfois des difficultés
de concentration et de mémorisation, mais c’est un bon élève. S’il ratait son CAP,
ce serait un échec pour moi aussi. Avant tout, on est là pour le pousser ! » C. B.
lorsque Guillaume Bonnet, adjoint à la
santé, crée un groupe de femmes qui
acceptent, dans les quartiers, le rôle de
médiatrices pour l’information sur le
cancer du sein et de l’uterus, il participe à la réduction des inégalités dans
la santé ».
L’ÉGALITÉ D’ACCÈS À L’EMPLOI COMME
PRIORITÉ ABSOLUE
Cette problématique arrive en
tête des combats que mène la
Mission Égalité. Et pour cause :
les études chiffrées prouvent, année après année (voir encadré),
mars 2011 | Amiensforum
que les jeunes issus de la diversité et des quartiers populaires,
les personnes handicapées et les
femmes ont plus de mal à accéder au monde du travail.
Difficulté professionnelle liée à
une grossesse, offre de garde
d’enfant insuffisante, mobilité limitée, sexisme au travail… sont
autant de discriminations subies
par les femmes. Et autant de
freins à leur carrière professionnelle. Pour favoriser leur indépendance économique et leur
autonomie, Amiens s’est enga-
C’est certainement le dispositif dont elle est le plus fière. En juin
2010, Maryse Lion-Lec et son équipe lançaient l’innovant Contrat
engagement diversité (CED). « L’emploi des jeunes figure parmi
nos priorités », précise l’élue. Destiné aux jeunes âgés de moins
de 26 ans issus des quartiers populaires et aux handicapés, ce
contrat de travail permet d’acquérir une première expérience,
laquelle est bienvenue lorsqu’on est – ou que l’on se sent –
victime de discriminations. Objectifs : restaurer l’égalité des
chances et combattre les préjugés sur l’origine, le lieu
d’habitation, le sexe et le handicap qui freinent l’insertion
professionnelle. Le principe ? Proposer des contrats
d’apprentissage (de un à trois ans) ou des contrats
d’accompagnement dans l’emploi passerelle (un an) au sein de
la collectivité, pour des métiers – bâtiment, accueil, transport –
transférables dans le privé. Concrètement, la municipalité ne
promet aucune embauche, mais propose d’abord de faire ses
premières armes dans la vie active, accompagné d’un tuteur
de la collectivité et d’un parrain issu du monde de l’entreprise.
Une initiative qui s’appuie sur la collaboration de différents
partenaires : l’État, les conseils régional et général, Pôle emploi,
la mission locale, le Centre national de la fonction publique
territoriale, le CHU, les entreprises, etc. Au total, 38 CED ont déjà
été signés en mairie. L.V
Noura, jeune bénéficiaire d’un Contrat
engagement diversité, en fonction à
l’Atrium, avec sa tutrice, Mme Bellier, et
sa « marraine », Mme Hafni, directrice
des ressources humaines de l’OPAC.
13
10-17 DOSSIER-BAT3_AMIENS.FORUM 09/03/11 09:27 Page14
Le dossier
Il s’agit là d’une
politique inscrite
dans nos valeurs de
gauche et qui répond
aux attentes fortes
de justice sociale exprimées
par la population.
DROITS
Maryse Lion-Lec
Maison de l’égalité
Un toit, des droits
gée dans le projet européen
WEED (Women Employment
Entreprise in Local Development)
qui aide les femmes à s’intégrer
dans la vie professionnelle et à
développer l’entreprenariat.
« L’indépendance économique est une
réponse au problème des violences
faites aux femmes. Trop de femmes
s’enferment dans des situations de
violences subies, parce qu’elles n’ont
pas les moyens financiers de partir
du domicile. C’est pourquoi nous soutenons toutes les initiatives qui aident
les femmes à conquérir par l’emploi
leur autonomie. Cela commence dès
le jeune âge, c’est pourquoi nous menons, parallèlement, un travail de sensibilisation en amont dans les établissements scolaires lors de la
journée internationale de la femme, le
8 mars, ou lors de la journée contre
les violences faites aux femmes le 25
novembre. De même, la Mission
Égalité s’est engagée dans la création
d’un « bureau des temps », destiné à apporter des réponses
adaptées aux difficultés rencontrées au quotidien par les
femmes (voir encadrés) et à concilier les rythmes de la ville avec
ceux des citoyen-ne-s.
Les jeunes des quartiers populaires, issus de la diversité, filles
ou garçons, en situation ou non
de handicap, connaissent eux
aussi des difficultés spécifiques
d’accès à l’emploi. La Mission
Égalité d’Amiens a récemment
créé le Contrat Engagement
Diversité (voir encadré), tout spécialement destiné à ces publics.
En outre, la collectivité vient de
signer une convention avec le
Fonds pour l’insertion des personnes handicapées dans la
14
fonction publique (FIPHFP) qui
prendra en charge la moitié des
cinq millions d’euros investis par
Amiens Métropole pour l’insertion des handicapés. On le sait,
toute entreprise qui emploie plus
de vingt salariés doit compter
dans ses effectifs au moins 6%
de personnes handicapées et, si
ce n’est pas le cas, verser des
compensations
financières.
Dans ce domaine, la ville a décidé d’aller plus loin et s’est fixé
l’objectif d’atteindre un taux
d’emploi de travailleurs handicapés de 8% d’ici à trois ans.
UNE ACTION RECONNUE ET
CONSTAMMENT ENRICHIE
La ville d’Amiens n’entend pas en
rester là. Dans son combat quotidien contre les discriminations et
pour l’égalité des droits, elle s’est
récemment dotée d’un nouveau
service, la Maison de l’égalité.
Ouverte à l’ensemble des citoyens
d’Amiens et de l’agglomération
Amiénoise, cette structure est
destinée à jouer un rôle moteur
dans l’action de la Mission Égalité,
grâce à la mobilisation et l’animation d’un véritable réseau de
partenaires (voir encadré). « Une
innovation d’autant plus nécessaire
en cette période de crise et de chômage
où les tensions sociales sont attisées,
les individualismes exacerbés et les
préjugés renforcés », commente
Maryse Lion-Lec.
Lysiane Voisin
* Au sens juridique : traiter défavorablement une
personne par rapport à une autre, dans une situation comparable. La discrimination est un délit.
Emblématique de l’engagement
d’Amiens pour l’égalité de tous,
la Maison de l’égalité ouvre ses
portes à tous ceux qui veulent
connaître leurs droits ou qui sont
confrontés à l’injustice ou la
discrimination dans la vie
professionnelle ou privée.
« Entre avril et décembre 2010, 424
personnes ont eu recours à nos services », déclare Christine Bouy,
assistante à la maison de l’égalité.
Renseignements sur des procédures de divorce ou sur la garde
des enfants en cas de séparation,
discrimination à l’embauche,
agressions à caractère raciste ou
homophobe : la maison de l’égalité est ouverte à tous les citoyens
qui rencontrent des problèmes
dans leur vie professionnelle ou
privée. Situé en centre-ville, ce
nouveau centre de ressources est
un précieux outil d’information
et de soutien à la population. Des
entretiens gratuits et confiden-
Autour de Jean-Claude Ester,
son directeur, l’équipe de la Maison de
l’égalité : de gauche à droite Lauriane
Desjardins, Marie Boulanger, Christine
Bouy et Laëtitia Moyne–Bressand.
Amiensforum | mars 2011
10-17 DOSSIER-BAT3_AMIENS.FORUM 09/03/11 09:27 Page15
LA HALDE
À VOTRE ÉCOUTE
lité.
its
Les permanences d’avocats ou de conciliateurs
de justice permettent de répondre aux questions
des Amiénois.
En effet, parfois les
conflits de voisinage
s’enveniment et
les personnes ont besoin
d’être conseillées.
Marie Boulanger
tiels y sont assurés par des professionnels du monde judicaire
et les membres des associations
partenaires qui luttent pour l’accès au droit et la prévention. Les
avocats du barreau d’Amiens
informent ainsi les citoyens sur
leurs droits. En amont du code
civil, les conciliateurs de justice
tentent de régler les litiges entre
locataires et propriétaires,
consommateurs et commerçants, artisans et clients ou entre
voisins. Ces permanences permettent de désamorcer certains
conflits et d’éviter le recours à des
procédures judicaires lourdes.
L’association SOS violences en
privé et le Centre d’information
sur les droits des femmes et des
familles (CIDFF) y accueillent
également le public. En tant que
mars 2011 | Amiensforum
médiateur communal antidiscriminatoire, Jean-Claude Ester,
directeur de la mission Égalité,
reçoit les personnes qui se disent
victimes de discriminations.
Après examen de leurs réclamations, il les aide à exercer leur
droit de recours si besoin. Depuis
peu une psychologue intervient
deux fois par semaine. Il ne s’agit
pas d’une consultation mais
d‘une première écoute qui permet
de libérer la parole des usagers.
« En effet, parfois les conflits de voisinage s’enveniment et les personnes
ont besoin d’être conseillées », confie
Marie Boulanger, chargée de mission à la maison de l’égalité. Une
information et une écoute précieuses qui s’adresseront bientôt
à tous les habitants de la métropole. La maison de l’égalité est
sur le point d’être labellisée
« point d’accès au droit » et travaille à un partenariat avec le
Centre départemental d’accès au
droit (CDAD). Institutions, associations ou entreprises pourront
prochainement se rencontrer,
échanger et suivre des formations
en matière d’égalité des droits et
de lutte contre les discriminations.
Coline Bergeon
« Je reçois toute personne qui s’estime
victime de discrimination vis-à-vis de
son âge, sa religion, son sexe, ses
origines ethniques, son handicap,
son orientation sexuelle ou encore
son apparence physique », explique
Élisabeth Minard-Placiard. La
correspondante de la Haute autorité de
lutte contre les discriminations et pour
l’égalité (Halde) tient une permanence
hebdomadaire à la maison de l’égalité
depuis le 8 mars. Un moment d’écoute,
de conseil et d’orientation vers les
interlocuteurs institutionnels. « Nous
essayons de régler les conflits à
l’amiable, poursuit-elle. J’accueille
les personnes désirant déposer une
réclamation à la Halde. » Deux autres
permanences sont en projet : des
conseillers pour le droit des étrangers,
et des droits anti-homophobie devraient
bientôt étoffer l’offre de services
proposée à la maison de l’égalité.
PERMANENCES GRATUITES
ET CONFIDENTIELLES AVEC :
• Les conciliateurs de justice,
le lundi après-midi, sans rendez-vous.
• L’ordre des Avocats du barreau d’Amiens,
le jeudi après-midi, sans rendez-vous.
• Les juristes du CIDFF (Centre d’information
du droit des femmes et des familles),
le deuxième jeudi matin du mois, sans
rendez-vous.
• Les conseillers de SOS violences en privé,
le premier mercredi matin du mois
• Une psychologue, le mardi matin et
vendredi après-midi
• La correspondante locale de la Halde future défenseure des droits,
le mardi après-midi, sur rendez-vous.
Maison de l’égalité - Espace Dewailly
Du lundi au vendredi
De 9h à 12h et de 14h à 18h
03 22 97 42 70
15
10-17 DOSSIER-BAT3_AMIENS.FORUM 09/03/11 10:59 Page16
Le dossier
Le 17 mai 2010, le comité Idaho, ONG
qui organise la journée mondiale contre
l’homophobie, décernait une palme d’or
à Amiens pour ses initiatives innovantes
dans ce domaine.
ILS ONT CONFIRMÉ LEUR PACS EN MAIRIE
«Nous avons été accueillis à l’hôtel de ville comme des mariés.
Après l’enregistrement de notre Pacs au tribunal, cette cérémonie
de confirmation était une façon de symboliser notre engagement
avec les personnes qui comptent pour nous. C’était la cerise sur le
gâteau ! », confie Nicolas. « Que la cérémonie de confirmation d’un
Pacs soit célébrée en mairie est un symbole fort de reconnaissance
des droits des homosexuels. Je salue l’engagement de la ville
d’Amiens et de l’élue qui s’investit en faveur de la lutte contre les
discriminations. » Nicolas et Michaël, pacsés en juin dernier au tribunal d’instance d’Amiens, ont célébré leur engagement en mairie
trois mois plus tard. Pour Maryse Lion-Lec, quatrième adjointe en
charge de la lutte contre les discriminations et pour l’égalité des
droits, cette cérémonie était une première, depuis l’autorisation du
Pacs à Amiens en septembre dernier. Si cette démarche est ouverte
à tous les couples hétérosexuels et homosexuels, seuls ces dernier
sont manifesté leur intérêt. Deux célébrations se sont déjà
déroulées. Trois autres sont à venir…
150 jeunes Amiénois ont participé à la Journée du
respect organisé par SOS Racisme, dimanche 27 février,
au Parc des Princes avec le match PSG/FC Toulouse.
L’opération Un temps pour elles permet à des Amiénoises de prendre du bon temps… rien que pour elles.
Pendant la Journée internationale des droits de la
femme 2010.
LE DROIT DE VOTE AUX ÉTRANGERS
La lutte contre les discriminations, c’est aussi une question de démocratie. Voilà pourquoi Gilles Demailly vient de signer un appel pour le droit de
vote et l’éligibilité des résidents étrangers aux élections locales . Un moyen
de sensibiliser, avec les différents maires signataires, les pouvoirs publics
et l’opinion. « Les résidents étrangers extracommunautaires doivent être
considérés comme des citoyens à part entière dans la cité », affirme
Gilles Demailly. Par ailleurs, Amiens participera les 15 et 16 avril, au
lancement officiel du Réseau CoFraCir (Conseil français de la citoyenneté
de résidence) à Toulouse. Et co-organisera une votation citoyenne au
printemps. Les habitants pourront alors se prononcer sur le droit de vote
des étrangers aux élections locales.
En savoir plus : http://www.oui-droitdevotedesetrangers.org/2011/
02/16/appel-des-maires-pour-le-droit-de-vote-des-residents-etrangers/
16
Amiensforum | mars 2011
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EN CHIFFRES
Myriam Guergous et Valérie Jallais
dans le Visage de l’autre, spéctacle sur
les rapports entre la France et l’Algérie.
Connaître les Harkis
grâce au théâtre
« On avait l’impression d’être la
honte de la France », « 90% des gens
ignorent ce qu’est un harki » déplorent Saïd, Mohamed ou Hamida…
Le 17 février dernier, au pôle universitaire cathédrale, la compagnie La Lune bleue proposait une
lecture spectacle des témoignages rassemblés par Fatima
Besnaci-Lancou dans trois de ses
ouvrages. La directrice de l’association Harkis et droits de
l’homme collecte, depuis plusieurs années, leur parole et celle
de leur famille. Autant de fragments de vie bouleversants venus enrichir le travail artistique
mené par la compagnie de théâtre La Lune bleue, sur le sort de
ces anciens supplétifs de l’Armée
française. « Tout est né d’un premier
spectacle sur la guerre d’Algérie, explique Valérie Jallais, metteur en
scène. J’ai compris qu’en France, il y
avait un vrai manque de connaissance sur la colonisation et la culture
du Maghreb. Cette ignorance génère
des peurs. J’ai eu envie d’éveiller ma
conscience et celle des autres sur ce
mars 2011 | Amiensforum
pan de notre histoire. » Depuis 2007,
La Lune bleue explore ainsi les
relations entre la France et le
Maghreb à travers des recueils de
témoignages, des pièces de théâtre... Jusqu’à ce nouveau spectacle : “Harkis, après le silence”.
« Beaucoup ignorent que ces gens ont
été contraints de fuir leur pays, qu’ils
ont été parqués pendant des années
dans des camps en France, une nation pour laquelle ils s’étaient battus », explique Valérie Jallais.
Cette dernière a également
monté “Sous la peau”, une adaptation des ouvrages Moze et
France, récit d’une enfance, écrits
L’ignorance génère
des peurs.
Valérie Jallais
par Zahia Rahmani, fille de harki.
« Nous avons accompagné les représentations d’une exposition, d’un colloque, de projections de documentaires et de lectures, poursuit-elle. Il
faut que la France reconnaisse ses
responsabilités et considère le drame
qu’ont vécu les harkis et que leurs
descendants continuent de subir.
Malheureusement tout cela n’est pas
encore réglé… ». Ce travail d’écoute
et de partage, la compagnie le
mène également à travers des
interventions en milieu scolaire
et auprès d’associations du département de la Somme, où elle
est installée depuis 1998. Elle
tournera bientôt d’autres pages,
en abordant peut-être la question
des Pieds noirs. « Cette démarche
intelligente peut aider à changer notre
regard sur l’immigration, souligne
Jean-Claude Ester, directeur de
la Mission Égalité/Maison de
l’égalité. Notre ville a accueilli des
harkis et d’autres communautés. Il
faut sortir du silence, ce passé fait partie de notre héritage, de notre histoire
collective. » C. L.
• 27 % : l’écart de
salaire moyen entre
un homme et une
femme (Observatoire
des inégalités 2009)
• 80 % des tâches
ménagères sont réalisées par les femmes
(Institut national
d’études démographiques 2008)
• 6 % des agents
municipaux sont des
travailleurs handicapés (Service des ressources humaines)
• 5,8 millions
d’euros : le montant
du budget prévisionnel accessibilité
d’Amiens Métropole
et de la Ville d’Amiens
de 2009 à 2013
(Service accessibilité)
• 85 % des homosexuels ont au moins
une fois ressenti
l’homophobie sur
leur lieu de travail.
(Rapport homophobie
dans l’entreprise
2007, www.halde.fr)
• 30 % des jeunes,
dont les deux parents
sont nés au Maghreb,
sont au chômage.
Lorsque les deux
parents sont nés en
France, il est de 13 %
(Halde 2009)
• 28,5 %des saisines
de la Halde sont liées à
une discrimination sur
l’origine (Halde 2009)
• 43 % des jeunes habitant en zone urbaine
sensible (Zus) sont au
chômage (Rapport
Observatoire national
des zones urbaines
sensibles 2010)
• 33 % des personnes
habitant en Zus vivent
en dessous du seuil
de pauvreté (Rapport
Observatoire national
des zones urbaines
sensibles 2010)
17
18-OPINIONS BAT_AMIENS.FORUM 07/03/11 10:31 Page18
Opinions
allons le réactualiser. Une antenne santé est
indispensable.
Nous entendons parler d’un dépôt de bus
aux abords de la déchetterie…
La circulation étant déjà saturée sur les axes
principaux, on ne peut imaginer l’avancement de ces projets sans étudier un plan de
circulation et d’accessibilité de ces sites.
Jean-Claude Oger
Le séminaire du Groupe
Indépendant
VIGILANCE
L’obsession sourde et aveugle aux remarques
pertinentes des habitants de la rue JulesBarni concernant les travaux visant à améliorer le Service public aboutit à la suppression de places de parking pour les
consommateurs et les riverains. Elle mènera
à une accélération du trafic automobile ce
qui est contraire au but recherché et n’améliorera pas pour autant la vitesse des bus.
Résultat : priorité à la voiture, tout comme
sur la route d’Abbeville. Où sont les cyclistes,
les piétons et l’écologie ?
Voici nos propositions :
• écouter les riverains
• écouter les chauffeurs de bus
• écouter les habitants de Longueau qui ne
sont pas associés
• écouter les habitants de la métropole.
Concernant la caserne Dejean et le « gag »
du rachat fumeux par la municipalité, nous
proposons une négociation avec le promoteur pour inclure, dans son projet, la mise à
disposition de quelques places de parking
pour remplacer celles supprimées rue JulesBarni afin de ne pas voir disparaître le
commerce de proximité.
BOREALIA : VIGILANCE
La rumeur court et devient de plus en plus
réelle. L’installation d’une surface commerciale, c’est la mort à court terme des petits
commerces, une nouvelle attaque sur les
commerçants d’Amiens ! La zone Borealia
est le dernier espoir économique de la ville.
Il est indispensable de la préserver du développement industriel. La vigilance est donc
impérative sur ce site !
ESPACE HÔPITAL NORD : À SURVEILLER
Le site de l’hôpital nord doit avoir son propre
développement positif. Il ne s’agit pas de faire
du remplissage mais bien de prêter une véritable réflexion quant au devenir de ce site.
Nous avions déjà un projet de transfert, nous
18
DON DU SANG : LE DÉFI !
L’EFS manque cruellement de donneurs. Il
faudrait mobiliser, sensibiliser les Amiénois
pour que la ville s’engage dans cette cause.
Amiens a légèrement diminué le nombre de
ses dons en 2010. C’est surtout auprès des
jeunes qu’il est impératif de faire connaître
la nécessité de participer à cet acte citoyen.
La municipalité est-elle en mesure de relever
le défi, de mettre en œuvre les actions
nécessaires pour convaincre les Amiénois de
donner leur sang ?
Jean-Claude OGER
Marie-Thérèse THIBAUT
Frédéric THOREL
Frédéric COMPAGNON
Le Groupe INDÉPENDANT
Le groupe MPAA
Halte à la casse !
De plus en plus d’Amiénois s’en aperçoivent :
une vaste entreprise de démolition est en
marche dans notre ville.
En effet, faute de savoir créer ou de pouvoir le
faire, compte tenu de sa désunion chaque
jour plus aveuglante (lire les blogs, le quotidien régional et les propos tenus en conseil
municipal !), l’actuelle majorité municipale
s’est attelée à la destruction massive de ce
qui avait été initié, développé ou encouragé
par ses prédécesseurs pour porter Amiens et
sa métropole vers toujours plus d’attractivité,
de succès et de qualité.
Cette action destructrice est particulièrement
nette dans le secteur culturel comme en
témoignent les quelques faits suivants, large-
ment rapportés par les médias régionaux :
• Musicaa, structure métropolitaine qui a fait
venir à Amiens tout au long de ces dernières
années des musiciens de tout premier plan,
tout en valorisant les élèves du conservatoire
et des écoles de musique, est rayée de l’offre
culturelle amiénoise et son directeur voit son
poste supprimé.
• Le conservatoire à rayonnement régional est
complètement déstabilisé par une désorganisation bureaucratique, source de mal-être et
de stress chez son personnel, et risque même
de perdre le label de conservatoire régional.
• La maison Jules-Verne, fleuron de l’attractivité touristique de la ville, voit, depuis sa
reprise en régie directe par la métropole, son
accueil sinistré par l’ouverture reportée de sa
boutique.
Triste bilan si l’on ajoute, dans le domaine
sportif, la disparition de la course féminine
l’Amiénoise, faute de soutien ; et plus généralement, les commerces et cabinets de
professions libérales de centre-ville condamnés à fermer les uns après les autres par l’absurde décision d’interdir la place René-Goblet
à la circulation. À force de détruire, on risque
de toucher le fond ! Mais cette œuvre de destruction ne s’arrête pas
là car la gigantesque chasse aux sorcières se
poursuit dans les services et il ne fait pas bon
avoir porté des projets et pris des responsabilités – en faveur d’Amiens et de ses habitants – aux côtés de la municipalité précédente.
Qu’est devenu le respect dû au personnel ? Ces
méthodes ne sont pas acceptables.
Nous restons indéfectiblement animés par
l’ambition de voir notre ville toujours portée
vers le haut ; cette évolution nous est insupportable. Il est de notre devoir de la dénoncer.
Pour le groupe MPA-Avenir,
Isabelle Griffoin,
Nedjma Ben Mokhtar,
Johanna Bougon,
Marc Foucault,
Brigitte Fouré,
Nathalie Le Clercq,
Isabelle Mathieu,
Bernard Némitz.
NOTE DE LA RÉDACTION :
Ces textes sont des tribunes libres.
Ils émanent des groupes politiques et
sont publiés sous leur responsabilité.
Nous les publions dans Amiensforum,
in extenso, sous réserve de propos
diffamatoires, discriminatoires ou
insultants qu’ils pourraient contenir.
Amiensforum | mars 2011
18-OPINIONS BAT_AMIENS.FORUM 07/03/11 10:31 Page19
Serge Raïs, Hélène-Marie Luczak et Jacques Goffinon
Moins de postes dans
l’Éducation nationale :
la droite locale approuve
Le gouvernement a annoncé le non-remplacement de 100 000 fonctionnaires dont
16 000 dans l’Éducation nationale. Le recteur
d’académie a indiqué, en janvier dernier,
la suppression de 112 postes dans les écoles
de la Somme, soit 10 à 15 postes en moins à
Amiens. Dans les collèges amiénois, 10 postes
seraient supprimés dont 8 à César-Franck,
établissement situé en zone d’éducation
prioritaire. C’est pourtant dans ces quartiers
que nous constatons une forte déscolarisation des enfants et qu’il est indispensable de
Pascaline Annoot
Sauver le service public
d’Éducation nationale
Le gouvernement poursuit son entreprise
d’instauration d’une école à plusieurs vitesses en supprimant toujours plus de postes
d’enseignants et en fermant davantage de
classes pour répondre au dogme libéral de la
baisse des dépenses publiques. Or, cela ne
respecte en rien les besoins réels des populations. D’autant que depuis l’année 2000, la
natalité est repartie à la hausse. Ces mesures
risquent de se traduire, à la rentrée prochaine, par une nouvelle dégradation des
conditions d’accueil des élèves, notamment
en maternelle et en primaire, et ce malgré les
efforts renouvelés de notre majorité : elle
s’est en effet engagée sur un plan d’investissement de 35 millions d’euros pour reconstruire et rénover des écoles amiénoises…
mars 2011 | Amiensforum
fournir des moyens pédagogiques supplémentaires.
L’équipe de Gilles Demailly consacre 333 millions d’euros afin de mener, dans ces quartiers
prioritaires, une réelle politique de rénovation
urbaine destinée à favoriser, notamment,
la réussite scolaire de notre jeunesse. Deux
nouvelles écoles vont être construites dans
le quartier d’Étouvie et d’importants travaux
de rénovation dans les écoles sont engagés.
Nous ne pouvons accepter que les efforts
consentis par notre ville pour la réussite
éducative soient ainsi compromis, voire méprisés. N’est-ce pas scandaleux qu’au seul
prétexte de combler un déficit budgétaire
national, il faille de nouveau mettre à mal
nos services publics ? Nous dénonçons le
silence actuel autour de la prochaine carte
scolaire qui ne sera dévoilée qu’après les
élections cantonales.
Quant à la droite municipale, elle a voté,
en séance, contre un vœu de protestation
déposé par la gauche, et soutenu publiquement les mesures gouvernementales : les
masques sont tombés !
Tribune du Groupe Socrate (PS PRG MRC)
Sans compter, également, les postes créés
par notre politique municipale d’accompagnement durant la pause méridienne, et
pour le suivi d’aide aux devoirs. Notre parole
est tenue. Le gouvernement doit, pour sa
part, réviser sa copie et ne pas attendre la fin
de la séquence des élections cantonales pour
annoncer les nouvelles fermetures de classes
à Amiens ! Avec sa volonté de “dénationaliser” et de marchander l’enseignement, le
gouvernement va accroître les inégalités.
Comment admettre, au XXIe siècle, que
l’effort éducatif de notre pays décroisse depuis plusieurs années ? Il devient urgent de
défendre l’école et le statut des enseignants.
Une réforme progressiste, comprenant la
lutte contre la difficulté scolaire et les inégalités, pour l’amélioration des conditions
d’étude et la reconnaissance du handicap,
nécessite des moyens, notamment humains.
Nos enfants ont besoin de l’école afin de vivre
dans un monde où, pour s’émanciper dans
un travail et s’engager dans la vie citoyenne,
il sera nécessaire de maîtriser les formes de
réflexion qui découlent des savoirs.
Offrir plus de bien-être et
de saveurs aux petits Amiénois
Pour une reprise en régie
de la restauration scolaire
La restauration scolaire s’inscrit dorénavant
dans une démarche de développement durable. Des produits issus de l’agriculture biologique sont servis tous les jours aux écoliers.
Davantage de légumes et de fruits composent les menus, et des repas végétariens sont
proposés une fois par mois pour apprendre
aux enfants à consommer moins de viande
et à découvrir d’autres saveurs. Nous souhaitons poursuivre en ce sens et aller plus
loin, en offrant aux enfants des produits frais
et locaux, de saison, issus de l’agriculture
biologique et paysanne. L’élaboration de près
d’un million de repas par an constitue autant
de débouchés potentiels pour les paysans de
notre région, et peut participer fortement au
développement de la filière biologique.
Débouchés que seule une reprise en régie
municipale de la restauration scolaire et
collective peut offrir.
Même si les grands groupes de restauration
scolaire progressent quant à la préparation
de repas végétariens et l’introduction d’aliments issus de l’agriculture biologique, leurs
produits proviennent principalement de
centrales d’achat, généralement éloignées
des lieux de production des repas. Ce qui
laisse de surcroît peu de souplesse dans l’élaboration des menus. Il est impossible, par
exemple, de fournir un repas exclusivement
composé de denrées biologiques issues de
filières locales.
Depuis trois ans, les élus écologistes œuvrent
à la reprise en régie municipale de la restauration scolaire, pour plus de bien-être et de
saveurs pour les petits Amiénois.
Le groupe des élus EELV
www.elusvertsamiens.fr
Retrouvez-nous sur :
http://communistes-citoyensamiens.elunet.fr
Groupe Communistes et Citoyens
19
20 VERT-BAT_AMIENS.FORUM 07/03/11 10:30 Page20
Se mettre au vert
Atchoum !
Revoilà les pollens
Les bourgeons éclosent,
le printemps se profile
et les pollens sont de
retour. Pour tout savoir
des arbres allergisants,
un parcours de
découverte, dit “sentier
pollinier”, fleurira bientôt
au parc Saint-Pierre.
L
e noisetier dès le
mois de février,
l’aulne et le frêne
de mars à avril, et
surtout le bouleau
jusqu’en mai. Le printemps
ramène le soleil, certes, mais
aussi quelques allergies pour
L’indice pollinique
par SMS
Recevez gratuitement, par un simple
SMS, l’indice pollinique émis par Atmo
Picardie grâce à ses capteurs. Le message est d’ailleurs suivi du conseil d’un
allergologue en fonction du risque,
comme éviter de tondre sa pelouse, de
sortir aux heures les plus chaudes, ou
préconisant de se laver les cheveux pour
éviter de semer des pollens sur l’oreiller…
03 22 33 66 14
mars 2011 | Amiensforum
près de 20 % des adultes sensibles aux pollens.
Éternuements, nez qui coule
ou encore démangeaisons, les
symptômes sont bien connus.
Mais qu’en est-il des pollens
eux-mêmes ? Le parcours de
découverte, qui doit pousser
dans le parc Saint-Pierre au
cours du printemps, a justement pour mission d’informer
le grand public sur les espèces
végétales les plus allergisantes
de la région. Une quinzaine de
panneaux, installés près des
espèces repérées par le service
parcs et jardins et conçus avec
des élèves du lycée ÉdouardBranly, jalonneront le circuit.
20% des adultes seraient
sensibles aux pollens.
Ce type d’allergies
a doublé en dix ans.
ÉTYMOLOGIE
Le mot allergie vient
du grec “allos” (autre,
étranger) et “ergon”
(effet, activité).
De plus
en plus de
personnes
développent
des allergies
à des degrés
plus ou moins
importants.
Sylvie Taillaint,
responsable
communication d’Atmo
Picardie, l’association qui
surveille la qualité de l’air
« Ils annonceront les émissions de
pollens propres à chaque espèce et
alerteront les habitants les plus
sensibles. », explique Christine
Yiannaki, directrice de la mission développement durable
d’Amiens Métropole. En effet,
« de plus en plus de personnes développent des allergies, indique
Sylvie Taillaint, responsable
communication d’Atmo Picardie,
l’association qui surveille la
qualité de l’air. D’ailleurs, la sensibilisation aux pollens peut prendre
plusieurs années. » Selon l’Organisation mondiale de la santé
(OMS), l’allergie figure au quatrième rang des maladies les
plus fréquentes dans le monde.
Quant à celles liées au pollen,
elles ont été multipliées par
deux en dix ans. Pourquoi ? Les
allergologues dénoncent la pollution urbaine qui aggraverait la
toxicité des pollens. Sans oublier
le réchauffement climatique : ces
spécialistes reconnaissent que les
hivers de plus en plus doux et les
étés de plus en plus chauds favorisent des saisons polliniques
plus longues et plus intenses.
Alors autant bien s’informer.
Antoine Caux
20
21-23 ILS FONT-BAT2_AMIENS.FORUM 07/03/11 10:48 Page21
Ils font Amiens
Ces papiers
qui font l’histoire
© 4h4-1
17 Arch
ives mu
nicipale
s d’Amie
ns
Des photos, des
XX xx xxdes
xx journaux,
affiches,
200
caractères
mais
surtout des
documents
administratifs : les
Archives permettent de
se plonger dans le passé
de la ville. La plus vieille
pièce date de 1564. C’est
un registre paroissial,
ancêtre de l’État civil.
avril 2010 | Amiensforum
A
u 50, rue Riolan se
cachent les registres paroissiaux et
l’État civil depuis
1564, ainsi que
toute la mémoire administrative,
politique, culturelle, économique
ou urbanistique d’Amiens, postérieure à 1919, et celle de la
Métropole depuis sa création en
2000. Ce bâtiment, baptisé les
Archives, possède notamment
les magazines JDA et Amiensforum,
mais surtout des permis de
construire, la gestion du personnel, les inscriptions en centres de
loisirs, les dossiers de travaux.
Cela permet de se replonger dans
de vieux dossiers en cas de besoin,
voire de régler des contentieux.
« Dès que les services pensent ne plus
avoir besoin d’un document, il arrive
ici. Puis, en fonction de la réglementation, nous savons quels documents
doivent être conservés indéfiniment
ou non, comme toutes les délibérations des conseils municipaux et métropolitains, et quels documents ne
sont pas communicables immédiatement au grand public, à l’image des
Un historien, un fana de
généalogie… ils sont
nombreux à fouiller
les trésors du service
des Archives.
Christian Découture (pull
rayé) et Philippe Deguerville
(blouse grise), du service des
Archives, savent dénicher les
documents recherchés.
LE SAVIEZ-VOUS ?
On ne peut pas dire : “J’ai retrouvé cette archive en fouillant dans
les tiroirs”. Pourquoi ? Tout simplement parce que le mot
“archives” ne s’utilise qu’au féminin pluriel. De plus, lorsque
l’on va “consulter des archives” au sens “documents”, le mot ne
prend pas de majuscule. Mais si l’on se rend “aux Archives” au
sens “bâtiment” ou “structure”, la majuscule est de rigueur.
21
21-23 ILS FONT-BAT2_AMIENS.FORUM 07/03/11 10:48 Page22
Ils font Amiens
Le vieux papier se détériore. Pour s’en prémunir, on a procédé,
dans un premier temps, au microfilmage des documents. Puis est
venue la numérisation. Actuellement, pour l’État civil, on en est à
l’année 1910. Les documents numérisés sont ensuite consultables
sur les trois postes informatiques de la salle de lecture. Bientôt,
lorsque la nouvelle version du site internet www.amiens.fr sera
en ligne, on pourra y consulter tous les registres paroissiaux et
d’État civil. À cela s’ajoutera une fonction “rechercher” pour
connaître les fonds des Archives sans se déplacer.
Des “expositions virtuelles” sont également prévues. Prochain
enjeu : comment conserver les documents électroniques, comme
les e-mails ? C’est une autre histoire.
contentieux entre la collectivité et un
tiers, qui doivent rester confidentiels
pendant soixante-quinze ans, résume Axelle Cacheux, à la tête
du service. Et le patrimoine, làdedans ? C’est à nous, archivistes,
de choisir les thèmes et les documents
LES CHIFFRES
DES ARCHIVES
7 km : longueur “linéaire”
des archives stockées.
En moyenne, 450 mètres
linéaires arrivent chaque
année aux Archives.
1600 m2 : surface des
Archives municipales et
communautaires, dont
130 m2 pour la salle de
lecture. 8000 consultations
annuelles de documents.
© 9fi332 Archives municipales d’Amiens
LES ARCHIVES EN QUELQUES CLICS
Le cirque est une structure
municipale. Ses affiches ont
donc toute leur place aux
Archives.
© 15fi234 Archives municipales d’Amiens
On trouve bien-sûr aux
Archives un fonds de cartes
postales.
L’acte de décès de Jules Verne (1828-1905)
© 2e995 Archives municipales d’Amiens
UN SERVICE
“CONTRÔLÉ”
PAR L’ÉTAT
qui vont donner lieu à une exposition
ou toute autre action de valorisation.
Avec le temps, un document administratif peut acquérir une valeur patrimoniale, comme l’acte de décès de
Jules Verne. Si nous conservons des
documents, c’est aussi pour montrer
les plus intéressants. » Car les
Archives sont un lieu d’intérêt
public. Elles répondent à des besoins divers. Ainsi, Michel
Thuillier est venu ici une quinzaine de fois depuis mars 2010,
dans la salle de lecture où l’on
consulte les documents : « Je suis
à la recherche de mes ancêtres, tout
simplement, confie-t-il. Côté maternel, je suis remonté à 1680. Côté pa-
22
Le ministre de la
Culture et de la
Communication,
représenté par le
directeur départemental des Archives de la
Somme, exerce au
nom de l’État le
contrôle scientifique
et technique des
Archives municipales
et communautaires.
Le ministère de la
Culture demande
d’ailleurs chaque
année un rapport
d’activité.
Hiérarchiquement, les
Archives communales
et communautaires
d’Amiens sont rattachées à la direction
des affaires juridiques
et générales d’Amiens
Métropole.
« La notion d’archives communales remonte
au XIIe siècle, au moment où les communes
commençaient à rédiger des chartes, lorsque
les échevins prêtaient attention aux précieux
documents qui entérinaient les droits communaux.
Mais la tradition archivistique date plutôt du XIXe
siècle, avec l’essor de l’École nationale des chartes,
créée en 1821 à Paris, qui forme les conservateurs. »
Axelle Cacheux, directrice des Archives municipales de la ville d’Amiens et d’Amiens Métropole
ternel, je débute. J’en suis à 1849, et
je vais continuer tant que les archives
me donneront des éléments. » À
quelques mètres de là, l’historien
amiénois Alain Trogneux. Il a
deux livres en cours d’écriture,
consacrés à l’après-guerre et aux
années 70. « Je ne cherche pas, je
trouve », se réjouit-il en remballant. Et notamment des photos,
ARCHIVES COMMUNALES
ET COMMUNAUTAIRES
D’AMIENS
50, rue Riolan (1er étage)
Du lundi au vendredi
de 8 heures à 17 heures
03 22 97 30 40
car les Archives possèdent aussi
un fonds photographique de
16000 pièces, où l’on peut par
exemple voir la tour Perret en
construction, ou encore les stigmates de la ville au sortir de la
Seconde Guerre mondiale.
Aurélie, étudiante de 25 ans et
thésarde en musicologie, fait des
recherches sur les sociétés musicales amiénoises de 1870 à 1970.
« Je consulte la correspondance entre
la municipalité et ces structures, ainsi
que des articles de presse. » Elle est
déjà venue soixante fois.
Finalement, un document archivé
n’est pas un document oublié...
Jean-Christophe Fouquet
Amiensforum | mars 2011
21-23 ILS FONT-BAT2_AMIENS.FORUM 07/03/11 10:48 Page23
CUISINE INTERNE
Sur les neuf employés des Archives,
deux sont délégués au centre de
documentation. Il s’agit d’un
centre de ressources à destination
des agents de la collectivité. Ces
derniers peuvent y emprunter des
ouvrages sur la politique territoriale,
la fiscalité, des analyses sociologiques, etc. Ce sont également eux
qui mettent en ligne tous les matins
la revue de presse consultable par
les agents via l’intranet.
QUELS
DOCUMENTS ?
© 20fi1 Archives municipales d’Amiens
Tout ce qui remonte au Moyen-Âge
est conservé à la bibliothèque
Louis-Aragon, et tout ce qui relève
de l’administratif courant revient
aux Archives qui, pendant longtemps, se nichaient dans les combles de l’Hôtel de ville. Dans les années 70, une partie des fonds des
Archives (datant d’avant 1919) atterrit également à la bibliothèque,
faute de place en mairie, à l’exception des registres paroissiaux et de
l’État civil, qui débutent en 1564. La
tâche confiée aux maires d’établir
un État civil commence en 1792 et
prend la suite des registres paroissiaux, tenus jusqu’alors par le
clergé. En juillet 1991, les Archives
s’installent rue Riolan, dans les
anciens établissements Delaroiere
(manufacture de velours). Mais
la répartition des fonds entre
bibliothèque et Archives reste pour
le moment inchangée.
mars 2011 | Amiensforum
Quatre étoiles sur une roue
Perchées sur leur monocycle, Marie, Charlotte, Éléna et Éloïse, élèves à
Cirqu’Onflexe, suscitent l’admiration. Elles viennent tout juste de
présenter leur numéro Belles rencontres au Festival international d’artistes
de cirque à Tournai, en Belgique. Prochaine étape : la télévision avec
l’édition 2011 de La France a un incroyable talent.
Je suis très heureux. Avec les quatre
filles, je prolonge ma passion pour le monocycle, discipline que j’ai longtemps pratiquée. En novembre dernier, au festival Circa
d’Auch, où Marie, Charlotte, Eléna et Eloïse ont
présenté leur numéro Belles rencontres, elles
ont été félicitées par le dépisteur de talents du
prestigieux Cirque du soleil. À Tournai, leur
spectacle fait partie des sept numéros sélectionnés. Ces filles sont les premières élèves du centre
à être allées aussi loin.» Michaël Guérin,
directeur de Cirqu’Onflexe, le centre d’initiation aux arts du cirque d’Amiens
Métropole, évoque l’ascension de ces quatre monocyclistes avec une fierté non dissimulée : « Elles éprouvent plaisir et passion pour
une technique de cirque difficile. Elles répètent
quatre heures par semaine à Cirqu’Onflexe et
s’entraînent chez elles comme des professionnelles, avec autant de hargne et de courage »,
continue Michaël Guérin. Ce talentueux
quatuor fut d’abord un duo avec un numéro intitulé Les Demoiselles de Rochefort.
D’un côté, Marie, 17 ans, en terminale au
lycée La Hotoie, pratique le monocycle depuis dix ans. De l’autre Elena, même âge,
en terminale à Louis-Thuillier pédale depuis six ans. « Quand je les ai vues faire ce spectacle, j’ai eu envie d’essayer. J’ai vite trouvé le
truc », se souvient Charlotte. À 13 ans, cette
élève de quatrième au collège Jean-MarcLaurent exerce cette discipline depuis trois
ans à peine. Enfin, Éloïse, 14 ans et en classe
de troisième au collège Amiral-Lejeune,
« flashe sur cet objet » en 2008 et se prend
Marie, Charlotte, Éléna, et Éloise adorent avoir attrappé le virus
du monocycle.
aussi de passion pour le monocycle. Elle rejoint vite la troupe. Depuis deux ans, elles
travaillent donc un numéro original avec
une barre russe portée, sur laquelle
Charlotte rivalise d’acrobaties. « Nous ne
nous arrêtons pas à l’idée que c’est irréalisable.
Nous essayons et ça marche », commente
Eléna. « Et Michaël a le regard critique nécessaire sur les figures que nous lui soumettons.
Avec lui, nous avons beaucoup progressé »,
poursuit Marie. Le week-end dernier,
Tournai et son Festival international d’artistes de cirque devait être la dernière
séance… C’était sans compter sur l’émission télévisée La France a un incroyable talent,
qui a repéré les jeunes étoiles. « C’est dingue
que nous ayons été contactées », s’enthousiasme Marie. Le casting s’annonce.
Ingrid Lemaire
23
24-27 NHNQ-BAT_AMIENS.FORUM 07/03/11 10:26 Page24
Notre histoire, nos quartiers
SAINT-LEU
Les ponts
de la Grande Chaussée
au blé
Flânerie dans la ville basse
d’Amiens qui, avant de
devenir le quartier des
étudiants et des jeunes
générations, fut celui des
tisserands et des petites gens.
La rue des Majots, en 1898.
24
Amiensforum | mars 2011
24-27 NHNQ-BAT_AMIENS.FORUM 07/03/11 10:27 Page25
L’ancien moulin de la rue Guidé
se trouvait près du pont Saint-Michel
et du pont des Poissonniers
(aujourd’hui disparu).
I
l faudrait un livre pour raconter l’histoire de SaintLeu. Au fil des siècles, ce
quartier s’est adapté aux
évolutions urbaines, pour
se replier aujourd’hui sur la rive
nord de la Somme.
Après être devenue Chaussée
Saint-Pierre, l’actuelle rue SaintLeu n’est plus qu’un tronçon de
l’immense artère qui partait place
de la Longuemaisière pour rejoindre la porte du Grand-Pont, à hau-
mars 2011 | Amiensforum
teur de la rue des Becquerelles.
Au Moyen-Âge, cet axe traversait
trois paroisses : Saint-Firmin-leConfesseur, Saint-Leu et SaintSulpice. On l’appelait alors la
Grande Chaussée au blé. Dans la
partie la plus basse, à partir du
bras des Tanneurs et du canal de
la Somme, jusqu’à cette ancienne porte contrôlant l’accès,
au nord, d’une ville protégée par
des remparts, il fallait franchir
une série de ponts sous lesquels
passaient des canaux qui abritaient des moulins.
UN PONT OÙ DIEU NE PASSA JAMAIS
Il y eut par exemple, le pont
Tappeplomb, déformation du
nom de l’impasse La Table-dePlomb qu’il desservait avant
d’être nommé le pont du Bureau.
Cette appellation était due à un
poste de douane installé là pour
prélever une taxe sur les denrées
entrant dans la cité. La rivalité
25
24-27 NHNQ-BAT_AMIENS.FORUM 07/03/11 10:27 Page26
Notre histoire, nos quartiers
qui se manifestait entre habitants des paroisses voisines
Saint-Leu et Saint-Sulpice a
donné cette étrange dénomination de “pont où Dieu ne passa jamais”. En effet, chaque curé gardant jalousement pour lui ses
propres paroissiens, il n’était pas
question qu’une procession au
Saint-Sacrement franchisse ce
pont de la discorde. Si un mourant de Saint-Sulpice attendait de
recevoir la communion avant de
rendre l’âme, le viatique ne pouvait lui être apporté par un prêtre
de Saint-Leu. Et inversement.
PONTS AUX FILLETTES ET TAILLEFER
Situé dans la partie la plus basse
de la Grande Chaussée au blé, le
pont aux Fillettes pouvait être
Le bras des Marissons,
aujourd'hui comblé, était un lieu
paisible pour pêcher à la ligne.
Le moulin Bayart, dit moulin du Crucifix,
se trouvait sur le “cours d’eau des Bouteilles”.
Il eut notamment pour meuniers Pierre Lejone
dit Deux-Fois, Pierre Coquelin et Jean Lostelain.
ébranlé par les débordements
des canaux de la Somme. En
1658, il menace de s’effondrer
lors de grandes inondations.
Etayé d’urgence, il n’a été consolidé définitivement qu’en 1783
grâce à deux arches en pierre.
Le pont Taillefer, quant à lui,
portait le nom d’un moulin. On
l’appelait également le pont de
l’Hôtel-Dieu. Comme le pont aux
Fillettes, il a dû être entièrement
reconstruit après de violentes
crues. En effet, à l’époque, la
Somme coulait librement et
sans retenue. Aussi, les fontes de
neige et les pluies d’orage faisaient brutalement gonfler ses
eaux en furie, qui se répartissaient avec force dans les canaux de la ville basse.
QUERELLES D’HISTORIENS
Le pont de Saint-Leu, situé à
hauteur de l’église, était en partie
26
habité. Le pont suivant était le
pont du Bloc, du nom de cette
partie de la ville, également
nommé le pont aux Poules. Les
historiens locaux se sont autrefois disputés sur l’origine de ce
nom. L’un prétendait qu’il le devait aux nombreux poulains qui
le franchissaient pour être vendus au marché. « Fantaisiste ! »,
ironisaient les tenants d’une autre version. « De ce pont, les habitants venaient déverser leurs excréments et leurs déchets ménagers.
Dans la marine, autrefois, la poulaine
était le lieu d’aisance réservé aux
officiers. Il doit certainement son nom
à l’un d’entre eux ». « Pas sérieux ! »,
s’éleva encore un autre érudit local : « Les canaux de la Somme sont
bordés de nids de poules. N’allons
donc pas chercher plus loin ! ».
Aujourd’hui, le débat reste encore ouvert.
Pierre Mabire
S
LES QUATRE-MOULIN
Ce nom fut celui de la rue des Poulies qui donnait sur quatre
moulins. Le premier, le moulin Happetarte, siégeait sur un canal
allant de la Queue-de-Vache à l’Hôtel-Dieu. Il broyait du blé ou
servait à la taille d’outils et d’armes blanches. Le deuxième, dit
moulin Arondel, broyait la “waide”, cette plante tinctoriale à
l’origine du bleu d’Amiens. Le moulin Frémentel, quant à lui,
produisait de l’huile, du froment, et a servi de foulon pour
adoucir la toile nouvellement tissée. Enfin, le moulin Grenier,
nommé d’après l’un de ses meuniers, a servi, lui aussi, à de
multiples usages au fil des ans.
Amiensforum | mars 2011
24-27 NHNQ-BAT_AMIENS.FORUM 07/03/11 11:08 Page27
LE MOULIN BRASSERETH
Également propriété du chapitre de la cathédrale,
et situé sur le canal des Bourelles, le moulin
Brassereth (ou des Brasseurs), broyait du blé et de
l’orge germés destinés à la production de bière.
En 1658, une crue de la Somme a eu raison de ses
fondations. Quatre autres maisons ont aussi été
ravagées. Réparé, le moulin s’est remis à tourner et
son dernier meunier fut le sieur Delaporte, issu
d’une famille de brasseurs réputés. Abandonné
à la fin du XIXe siècle, le moulin est démoli en 1905.
On circule aujourd’hui aux
abords des canaux de Saint-Leu
grâce à un réseau de passerelles.
LE MOULIN TAILLEFER
LEXIQUE
De nombreux moulins étaient situés sur les canaux
de la ville basse. Le moulin Taillefer côtoyait le
canal des Marissons qui passait sous la Grande
Chaussée au blé et longeait l’Hôtel-Dieu auquel ce
moulin était attenant. À proximité se trouvait une
fabrique d’armes blanches où l’on taillait le fer.
Dans ce moulin à blé, la meule a donc pu être
utilisée pour affûter des lames d’épées ou des
pointes de flèches. C’est l’un des plus vieux
moulins d’Amiens, dont on trouve déjà trace en
1277. Il fait partie des douze moulins appartenant
au chapitre de la cathédrale.
WAIDE : cette plante verte infuse dans une eau chaude pendant plus
d’une heure. On récupère ensuite les sucs auxquels on ajoute de la soude
afin de produire ce qu’on appelle “l’or bleu de Picardie”. Le tout est filtré à
plusieurs reprises et séché pour obtenir enfin la poudre bleue qui permet
de teindre les tissus.
MEULE : désigne généralement un objet cyclindrique, et notamment
la meule du meunier (pour moudre le grain), la meule à aiguiser,
la meule de foin ou encore la meule de fromage.
FOULON : bâtiment (le plus souvent un moulin à eau) où l'on foulait les draps.
ÉGLISE SAINT-LEU
PÂQUES 1581 : LE CLOCHER S’EFFONDRE
EN PLEINE MESSE
La datation de la construction de l’église Saint-Leu,
chef-d’œuvre d’architecture religieuse avec ses trois
pignons et ses trois nefs, n’est pas bien établie.
On sait cependant que l’actuel édifice, de style
gothique, a été élevé sur les fondations d’une église
romane. À la fin du XVe siècle, il a été l’objet de
travaux d’agrandissement. Les gestionnaires de la
paroisse – les marguilliers – péchant par orgueil,
souhaitaient que cette église rivalise avec la
cathédrale en la dotant d’un très haut clocher ayant
pour base les piliers centraux de l’édifice.
Au beau milieu de l’office de la grand-messe de Pâques
en 1581, dans cette église archi comble, s’est produit
un drame. Les piliers centraux ont cédé sous le poids
du clocher qui s’écroula. On a alors déploré plus de
soixante morts et de très nombreux blessés.
Cet accident, dû à une erreur de construction, a donc
été l’occasion pour l’évêque de reprendre en main
un petit peuple de Saint-Leu jugé trop mécréant et
blasphémateur. Et surtout trop ouvert à la Réforme,
c’est-à-dire hérétique. Loin de faire preuve de
compassion, l’évêque ordonna une longue période de
mars 2011 | Amiensforum
pénitence, avec
des veillées de
prières, des
neuvaines et des
confessions : « La
main de Dieu s’est
abattue sur vous à
cause de votre
manque de
dévotion. Vous
devez réparer vos
fautes et prier pour
l’âme des morts. »
L’église a été restaurée mais le clocher a été reconstruit à la façon d’un campanile détaché du reste de
l’édifice. À cette époque, l’église était entourée d’un
petit cimetière. Les adultes étaient inhumés côté
rivière, et les enfants vers le pont du Don. En effet, à
cause d’une mortalité infantile trop importante,
certains d’entre eux décédaient avant d’avoir été baptisés. Et l’église institutionnelle n’acceptait donc pas
qu’ils soient enterrés près de la “maison de Dieu”. ■
Devant l’église Saint-Leu,
une statue signée Étienne Martin
(1913-1995) : Demeure Lanleff.
27
28-29 ENVIE DE-BAT_AMIENS.FORUM 07/03/11 10:20 Page28
Envie de…
Albin de la Simone est
l’invité d’honneur,
cette année, du Festival
d’Amiens, musiques de
jazz et d’ailleurs. Pour
l’artiste amiénois, tout
a commencé avec ce
festival, aujourd’hui
trentenaire.
J’ai usé mes fonds de
culottes mélomanes dans
tous les concerts de la
ville ! Les prestations des
différentes moutures de l’Orchestre
national de jazz durant le Festival
ont été déterminantes pour moi, car
cela représentait le meilleur du jazz
européen de l’époque. »
Pour lui, tout ou presque a com-
a bien de la chance. Après avoir
chanté Ces mots stupides (Somethin’
Stupid, immortalisés par Nancy et
Frank Sinatra) en duo avec Jeanne
Cherhal, il se fait enlever en
Cadillac par Vanessa Paradis dans
le clip d’Adrienne, une autre de ses
compositions. Un long chemin
parcouru pour celui qui, grâce à
trois albums dont le récent
Bungalow, impose aujourd’hui son
univers tendre et décalé de compositeur, auteur et interprète.
Dans le milieu de la chanson francophone, son travail
de réalisateur ou de pianiste pour
Iggy Pop ou le Québécois Pierre
Lapointe l’a aussi rendu désormais
indispensable. Mais ses vrais débuts, il les doit au jazz. Et à la ville
d’Amiens « Mon père était clarinettiste
Avoir 30 ans
dans les oreilles
mencé avec le Festival d’Amiens.
Albin de la Simone se souvient :
«Les cordes de Stéphane Grappelli, le
merveilleux saxophone de Gerry
Mulligan dans son déroutant complet
d’expert-comptable, le souvenir incroyablement chaleureux de Chico
Buarque, en 1989 me semble-t-il…
Cet événement culturel fait partie des
éléments déclencheurs de ma carrière.
Assister à tous ces concerts extraor-
Assister à tous
ces concerts
extraordinaires
m’a donné envie de dire
aux musiciens : poussezvous, moi aussi j’ai envie
de monter sur scène !
Et c’est ce que j’ai fait…
dinaires m’a donné envie de dire aux
musiciens : poussez-vous, moi aussi
j’ai envie de monter sur scène !
Et c’est ce que j’ai fait… »
À 40 ans, Albin de la Simone, originaire de Montigny-sur-l’Hallue,
28
et très actif dans le milieu du jazz amiénois, façon Nouvelle-Orléans. Certes,
j’ai coupé le cordon ombilical, changé de
ville pour pouvoir grandir artistiquement. Mais je n’oublie pas mes racines.
Être invité, deux ans après sa mort, en
tant que fil rouge du Festival, c’est une
manière de lui rendre hommage. »
Entre une prestation en Islande,
un nouvel album en gestation,
un concert classique en compagnie du pianiste Alexandre
Tharaud, et une tournée américaine aux côtés de Vanessa
Paradis, c’est un ancien collégien
de Villers-Bocage qui a été choisi
comme figure majeure des trente
ans du Festival de musiques de
jazz et d’ailleurs. À cette occasion, Albin de la Simone donnera
trois concerts et participera à un
spectacle collectif (lire encadré).
L’artiste revient donc saluer
Amiens en grande pompe.
« Amiens ? Je n’y reviens pas car je
n’en suis jamais vraiment parti. »
■ Christian Larrède
ALBIN DE LA
SIMONE EN CONCERT :
Jeudi 31 mars, 22h30,
La Lune des pirates
Vendredi 1er avril,
19 heures, chapelle
du centre culturel LéoLagrange
Samedi 2 avril, 20h30,
espace Pablo-Picasso,
Longueau
CRÉATION
DU COLLECTIF
LE DAHU :
Dimanche 3 avril,
17 heures, Magic Mirror
Amiensforum | mars 2011
28-29 ENVIE DE-BAT_AMIENS.FORUM 07/03/11 10:22 Page29
Catherine
Ringer (2008)
Envie de lire
Les bibliothécaires de la Métropole nous recommandent
Rokia Traore
(2007)
roman
Suite(s) impériale(s) de Bret Easton Ellis,
Laffont, 2010
Filatures, meurtres à Los Angeles, actrices
paumées… Tous les ingrédients du roman
noir sont réunis ici. À travers ce livre, Bret Easton
Ellis nous parle du désespoir et du mal.
Klang
La Belle,
Brad Scott
(2009)
Ouvrage disponible dans les bibliothèques Louis-Aragon, HélèneBernheim, Édouard-David, Le Petit Prince et Léopold-Sédar-Senghor
et dans le bibliobus Jules-Verne. Cote : R ELL
Orchestre national
de jazz (2009)
roman
NOSTALGIE QUAND
TU NOUS TIENS…
Égrenons quelques souvenirs…
Abbey Lincoln, militante des droits
civiques et diva jazz en modeste
silhouette… le Festival délocalisé sous
chapiteau au Pigeonnier, accueillant les
princes du raï, ou place Gambetta, pour
un concert trempé de la Malienne
Oumou Sangare… une brigade cubaine
qui met le feu au Cirque… le saxophoniste John Zorn qui lui répond sur
la scène du Grand-Théâtre… des découvertes inattendues : le poète
du free-jazz Anthony Joseph, mais aussi le jazz venu de froid avec
e.s.t. Le Festival est un manège, et nous tournons avec lui. C.L.
À la folle jeunesse d’Ann Scott, Stock, 2010
Ann Scott se livre, entre sincérité et mensonges,
passé et présent – mais toujours avec une
cruelle lucidité. Récit désenchanté sur son
premier grand succès littéraire et le chemin
parcouru depuis. Ce sera au lecteur de faire la
part des choses entre fiction et instants vécus.
Ouvrage disponible dans les bibliothèques Louis-Aragon et
Édouard-David et dans le bibliobus Jules-Verne. Cote : R SCO
roman
Je suis un ange venu du nord de
Linn Ullmann, Actes Sud, 2010
Le récit de trois sœurs revivant, durant une
journée, les grandes vacances de leur enfance,
chez leur père, sur une île scandinave, jusqu’à ce
fameux été où un drame les marque à jamais.
Ce roman, à l’écriture pleine de finesse, enchaîne
subtilement faits présents et flash-back et explore
l’adolescence, sa cruauté et son ambivalence.
FESTIVAL D’AMIENS, MUSIQUES DE JAZZ ET D’AILLEURS
Du 16 mars au 3 avril 2011, renseignements et réservations :
www.amiensjazzfestival.com, 03 22 91 04 86
Ouvrage disponible dans les bibliothèques Louis-Aragon et
Édouard-David et dans le bibliobus Jules-Verne. Cote : R SCO
Cette année, le spectateur paie, pour chaque concert,
le prix qui lui semble “juste et possible”.
Envie de regarder
Mademoiselle Chambon
LE DAHU,
DARE-DARE
Désormais, “le dahu” n’est
plus uniquement un animal
imaginaire, mais un groupe
de francs-tireurs de la nouvelle
chanson française, rassemblant
Albin de la Simone, JP Nataf
(ex Innocents), Bertrand Belin,
et quelques-autres. Tous ces
jeunes gens ont un seul propos :
s’amuser, surprendre et puis
s’amuser, encore. Et une unique
mission : ne pas limiter leurs carrières
artistiques respectives à la simple promotion de leurs disques.
Cela promet d’être surprenant. C.L.
mars 2011 | Amiensforum
de Stéphane Brizé, 2008
Avec Vincent Lindon, Sandrine Kiberlain, Aure Atika…
Le temps est laissé aux regards, aux silences, aux
émotions… Une musique, une mélodie d’amour…
Un film simple, sincère… forcément touchant.
DVD disponible dans la bibliothèque Louis-Aragon. Cote : F BRI
Sunshine Cleaning de Christine Jeffs, 2008
Lasse d'avoir du mal à joindre les deux bouts, Rose
se lance avec sa sœur cadette dans une lucrative
entreprise de “nettoyage de scène de crime”.
L'occasion aussi, pour elle, de faire le ménage dans
sa vie et le deuil d'une mère disparue tragiquement.
Un film simple, sincère… forcément touchant.
DVD disponible dans la bibliothèque Louis-Aragon. Cote : F JEF

■
29
30 COMMENT FAIRE-BAT_AMIENS.FORUM 07/03/11 10:58 Page30
Comment faire ?
De mars à mai 2001,
8 semaines dramatiques.
Avec 60 familles relogées
et 350 reconnues victimes
de catastrophe naturelle,
la Somme peut
présenter des risques.
S’informer sur les risques
naturels et technologiques
Chaque Amiénois peut
un jour être confronté
à une inondation,
un glissement de terrain,
une tempête, ou à
des incidents industriels
ou sanitaires. Pour
accompagner les
citoyens, la Ville a donc
conçu le Document
d’information communal
sur les risques majeurs
qui rappelle l’attitude
à adopter en cas de
catastrophe.
I
l y a 10 ans, le département de la Somme subissait l’inconcevable.
108 communes innondées pendant près de
3 mois. Comme d’autres communes de la Métropole, Amiens
en a souffert les effets désastreux. Avec quelque 45 000 m2
de carrières souterraines à sur-
veiller, des matières dangereuses
à transporter, d’éventuelles pandémies, la ville d’Amiens n’est
pas à l’abri de risques naturels ou
technologiques. Hypothèse : la
sirène de la ville retentit et
alerte les habitants qu’un incendie s’est déclaré dans la
zone industrielle nord classée
Seveso. Un nuage toxique se
propage. Que faire ? S’enfermer
dans un bâtiment, en boucher
les arrivées d’air et écouter la
radio pour se tenir informé.
Mais surtout, ne pas allez chercher vos enfants à l’école.
En effet, l’établissement est
obligatoirement doté d’un plan
de mise en sûreté des élèves en
cas de risque.
Conçu par la ville, le Document
d’information communal sur les
risques majeurs, (le Dicrim) liste
l’ensemble des catastrophes
naturelles et technologiques
potentielles sur le territoire amiénois, les explique et, surtout,
LE PLAN COMMUNAL DE SAUVEGARDE :
CE QUE DIT LA LOI DU 3 AOÛT 2004
“Le Plan communal de sauvegarde (PCS) a pour objectif de préparer la collectivité à
assurer efficacement ses missions face à l’urgence. Il regroupe les documents qui
contribuent à l’information préventive et à la protection de la population. Il
détermine, en fonction des risques connus, les mesures immédiates de sauvegarde
et de protection des personnes, fixe l’organisation nécessaire à la diffusion de
l’alerte et des consignes de sécurité, recense les moyens disponibles et définit
la mise en œuvre de l’accompagnement et du soutien de la population.”
A noter que le document opérationnel, initié en septembre 2010 à Amiens, sera
publié en juin prochain. Les agents territoriaux seront formés en novembre et des
exercices seront prévus en 2012.
30
COMMENT
OBTENIR
LE DICRIM
Si vous n’avez pas
reçu le le Document
d’information communal sur les risques
majeurs (Dicrim) dans
votre boîte aux lettres,
sachez qu’il est
disponible au service
Gestion des risques
(espace Dewailly,
1er étage) et dans les
mairies de proximité.
Il est également repris
dans la rubrique
“Sécurité et prévention” du site internet
d’Amiens Métropole :
http://www.amiens.fr/
securite/securiteprevention-risques.asp
Renseignements :
Portail interministériel
sur les risques majeurs :
www.risques.gouv.fr
renseigne les habitants sur les
consignes à suivre en cas
d’alerte. C’est une plaquette fort
utile qu’il importe de conserver.
« Le Dicrim permet à chaque
Amiénois de prendre conscience des
risques pour qu’il devienne acteur de
sa propre sécurité en cas d’événement majeur », explique Pascal
Deparis, chef du service de gestion des risques, créé en 2009
sous l’impulsion d’Émilie
Thérouin, adjointe au maire en
charge de la sécurité et des
risques urbains. « Nous devons
considérer l’existence des risques,
mêmes s’ils sont faibles. Car le
risque zéro n’existe pas. De plus,
le Plan communal de sauvegarde
(lire encadré), élaboré ces temps-ci,
prévoit la gestion de l’urgence.
Anticipation et coordination,
tels sont les maîtres mots. » D’où
l’importance, pour chacun,
d’adopter les comportements
adéquats indiqués dans le
Dicrim. Des réunions d’information et de sensibilisation se sont
déjà déroulées dans différents
quartiers de la ville, et d’autres
sont à venir (lire encadré ci-dessous).
Ingrid Lemaire
PROCHAINES RÉUNIONS
D’INFORMATION SUR
LES RISQUES MAJEURS
Faubourg-de-Hem/Saint-RochSaint-Jacques : 23 mars, à 18 heures,
Longpré : 29 mars, à 20 heures,
salle de Longpré
Amiensforum | mars 2011
31-AGENDA-BAT_AMIENS.FORUM 07/03/11 09:55 Page31
■ Dans vos agendas
DÉMOCRATIE
PARTICIPATIVE
LES RENDEZ-VOUS DE LA DÉMOCRATIE PRÈS DE CHEZ VOUS
CONSEIL MUNICIPAL
Attention au changement de date : le conseil
municipal aura lieu le jeudi 31 mars, à 18h,
salle des assemblées.
VISITES DE PROXIMITÉ
Sécurité, accessibilité, voirie, entretien
des espaces verts, etc. Chaque semaine,
les élus parcourent les quartiers d’Amiens
pour résoudre les problèmes de proximité.
Le 14 mars, c’est au tour du quartier
Renancourt. Rendez-vous à 16h, au 210 rue
Émile Francfort. Le 21 mars, quartier
Amiens-Nord/Ouest, rendez-vous à 16h, au
2, rue Ingres, appt 201. Pour le quartier
Saint-Maurice, rendez-vous le 28 mars
à 16h au 2, rue Cagnard. Le 4 avril, à 16h
rendez-vous au 36, rue Jean-Marc Laurent
pour une visite du quartier Sud-Est. Enfin le
11 avril à 16h, on se retrouve au 113, rue du
Faubourg de Hem.
LES ÉLUS À VOTRE ÉCOUTE
ANNOOT PASCALINE
CONSEILS D’HABITANTS
Le 2 avril, le conseil d’habitants Sud réfléchit
au Projet Urbain Métropolitain 2030, salle de
l’horloge de 10h à 12h. Quelle politique de
développement durable pour la Métropole ?
C’est le thème du conseil d’habitants Ouest
qui se réunit le samedi 9 avril de 9h30 à 11h30.
BALADE URBAINE
Élus et habitants se rencontrent le 9 avril à
9h à la cité scolaire pour visiter le quartier
plein Sud, découvrir ses équipements et
ses espaces publics.
RÉUNION DES ASSOCIATIONS
La prochaine coordination associative aura
lieu le 25 mars à 18h, salle de l’horloge à
l’hôtel de ville. Les associations participantes
réfléchiront aux actions à mener en faveur
des personnes âgées et à la future mise en
place du Conseil des Seniors.
ET AUSSI DANS VOTRE VILLE
Hôtel de ville. Sur RDV au 03 22 97 40 83
[email protected]
BEUVAIN LAURENT
Mairie de proximité les Coursives
Les mardis de 10h à 12h
Local du comité de quartier Saint-Roch
Le mardi 5 avril de 14h à 15h
Hôtel de ville
Tous les jours sur RDV au 03 22 97 42 74
Mairie de proximité Jules Ferry
Les mercredis de 10h à 12h
Permanences libres le lundi 4 avril :
Salle municipale rue Monstrelet
de 13h30 à 14h30
Salle du comité de quartier Petit-SaintJean de 15h à 16h
Salle du comité de quartier faubourg-dehem, cité Roger de 16h30 à 17h30
Salle du comité de quartier Longpré-lesAmiens, rue Saint-Léger de 18h à 19h
[email protected]
BONNET GUILLAUME
RÉCEPTION DE CLÔTURE DU CHAMPIONNAT HANDISPORT DE NATATION
POSE DE LA, PREMIÈRE PIERRE
DE LA PASSERELLE DU GRAND MARAIS
Le samedi 12 mars de 18h30 à 20h, au Coliseum
Le vendredi 1er avril à 17h, au Grand Marais
Hôtel de ville
Sur RDV au 03 22 97 40 22
[email protected]
BONTE THIERRY
REMISE DES MÉDAILLES AU
PERSONNEL DU CHU D’AMIENS
CONFÉRENCE SANTÉ : LE SOMMEIL
Le mercredi 16 mars de 14h30 à 16h, au CHU Sud
Le mardi 5 avril à 18h, à l’espace Dewailly, par
la maison prévention santé (03 22 97 11 54)
DÉPART EN RETRAITE
DU PERSONNEL DU CHU
INAUGURATION DE L’EXPOSITION
PAYSAGES VÉCUS, PAYSAGES RÊVÉS
Le vendredi 25 mars de 16h30 à 18h,
au Self du personnel du CHU Nord
Le jeudi 7 avril à 19h au grand salon du Musée
de Picardie
POSE DE LA PREMIÈRE PIERRE
DE L’HÔTEL CAMPANILE
INAUGURATION
DE L’ALLÉE LUCIEN BARBIER
Le mardi 29 mars à 11h
Le samedi 9 avril à 15h, à Mégacité
SIGNATURE DE LA CONVENTION
SUR LA SÉCURITÉ ET LA PRÉVENTION
DANS LES TRANSPORTS EN COMMUN
RÉCEPTION POUR REMERCIER
LES PERSONNES QUI ONT TENU
LES BUREAUX DE VOTE
Le jeudi 31 mars à 11h, à l’Hôtel de ville
Le vendredi 15 avril de 18h à 20h, salle des fêtes
Mairie de proximité Atrium
Tous les vendredis de 13h à 15h
[email protected]
BOULAFRAD MOHAMED
Mairie de proximité Atrium
Les mercredis 9 et 23 mars, et le 6 avril de
10h30 à 12h
Mairie de proximité les Coursives
Les mercredis 16 et 30 mars et le 13 avril
de 10h30 à 12h
[email protected]
DAVID ALAIN
Mairie de proximité les Coursives
sur RDV au 03 22 97 40 38
Les mardis de 11h à 12h
[email protected]
DELEMOTTE BERNARD
FOCUS
Mairie de proximité Atrium
Les jeudis de 16h à 17h30
[email protected]
GROUPES DE TRAVAIL :
PENSER LA MÉTROPOLE DE DEMAIN
Emploi, mobilité, habitat, loisirs et services : qu’offrira la Métropole
en 2030 ? L’élaboration du Projet Urbain Métropolitain a débuté à
l’automne. La première phase des ateliers citoyens a réuni habitants
des 33 communes, élus et experts. Il s’agissait de recenser les habitudes et pratiques de chacun. Un bilan des travaux des différents
groupes sera dévoilé le samedi 12 mars de 8h30 à 13h à l’hôpital
sud. Il sera accompagné de l’expo « la métropole aujourd’hui : regards croisés ». Ensuite commencera la deuxième phase de ce projet
métropolitain. Cette étape prospective avec les ateliers consacrés à
imaginer le développement et l’aménagement de l’agglomération en
2030, débutera en mai. Pour participer, il suffit de vous inscrire
avant le 27 avril par e.mail : [email protected], par téléphone : 03 22 97 11 20, par courrier :
Sarah Deslandes, Hôtel de ville, BP2720, 80027 Amiens.
DESJONQUERES ETIENNE
Hôtel de ville
Sur RDV au 03 22 97 15 18
Le mardi 15 mars de 10h30 à 12h30
DOBREMELLE MICHEL
Mairie de proximité Pierre Rollin
Les mercredis de 13h30 à 15h
[email protected]
FONTAINE LUCIEN
Hôtel de ville. Sur RDV au 03 22 97 11 22
Le 25 mars et le 8 avril
FOURÉ BRIGITTE
10, rue Jean Calvin
Le jeudi de 9h à 12h
GOFFINON JACQUES
Hôtel de ville. Tous les jours sur RDV
au 03 22 97 40 34
[email protected]
GUELFAT FATIHA
Mairie de proximité Atrium
Les lundis de 12h à 13h30
[email protected]
LESSARD JACQUES
Hôtel de ville
Sur RDV. au 03 22 97 40 3
LIQUIER JEAN-FRANÇOIS
Mairie de proximité Pierre-Rollin
Sur RDV. au 03 22 50 32 60
Les jeudis de 15h30 à 17h
[email protected]
LOEW MARIA-HÉLÉNA
Hôtel de ville. Sur RDV. au 03 22 97 42 74
[email protected]
MAISSE CÉDRIC
Mairie de proximité les Coursives
Les vendredis de 14h30 à 16h
[email protected]
MARSEILLE CÉCILE
Hôtel de ville
Tous les jours sur RDV au 03 22 97 42 74
[email protected]
OGER JEAN-CLAUDE
Hôtel de ville
Les jeudis à partir de 14h30
RAÏS SERGE
Hôtel de ville. Sur RDV au 03 22 97 42 64
Les mercredis 9, 16, 23 et 30 mars de
10h à 11h
THIBAUT MARIE-THÉRÈSE
Mairie de proximité les Coursives
Le premier jeudi de chaque mois
de 16h30 à 17h30
TOUTES LES INFORMATIONS UTILES SUR
WWW.AMIENS.FR
À NOTER :
Renseignements et ramassage des encombrants : 03 22 33 12 12
ADRESSES DES MAIRIES DE PROXIMITÉ
Hôtel de ville
03 22 97 40 40
Mairie de proximité
Jules-Ferry
166, chaussée Jules-Ferry
03 22 50 47 65
mars 2011 | Amiensforum
Mairie de proximité
Atrium
39, avenue de la Paix
03 22 66 10 20
Mairie de proximité
Pierre-Rollin
Rue du 8-Mai-1945
03 22 50 32 60
Mairie de proximité
Les Coursives
Place du Pays-d’Auge
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pharmacie de garde
en Picardie : 3237
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32 ARTI_AMIENS.FORUM 07/03/11 09:47 Page32
Amiens aime les artistes !
Amiénoise depuis toujours, peintre, Silère part d’un sujet et, prise par l’émotion, l’oublie. Dans la foulée de
son expo à la galerie Arts et Découverte, Silère est à l’honneur au musée Boucher-de-Perthes, à Abbeville,
du 1er avril au 31 juin. Techniques mixtes sur toile. 120cm x 90cm - Contacts : 06 07 02 39 28 / 03 22 95 19 80
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