Chart`air, un bazar bien tenu et très sympa
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Chart`air, un bazar bien tenu et très sympa
Chart'air, un bazar bien tenu et très sympa Hassan El Harthi Le petit bazar de Hassan est un endroit plein de vie et de couleurs, un de ces magasins à taille humaine qui font bien vivre le centre commercial situé au cœur du Rognon. Hassan, 29 ans depuis le 17 octobre, l'anime depuis trois ans et demi. « J'ai toujours aimé le commerce, aujourd'hui, je peux enfin en faire mon métier », dit‐il avec un grand sourire communicatif. Le parcours qui l'a mené jusque là est in‐ téressant. « Je n'ai pas attendu que mes parents me disent d'aller travailler pour commencer à le faire à 18 ans. » Étudiant en architecture, il n'avait pas pu continuer faute de pouvoir se déplacer dans la France pour achever ses études. Pas facile de trouver du boulot à 18 ans, encore moins quand on n'a pas de diplôme en poche. Il a donc travaillé dans pas mal de secteurs, bâtiment, tertiaire, rénova‐ tion, travaux publics et autres activités. « Je faisais le ca‐ méléon, je m'adap‐ tais à tout ce qu'on me donnait. Puis, vers 21‐22 ans, j'en ai eu marre de toujours travailler pour les autres, parce que je savais que j'avais Avec Hassan, il y a tou certaines possibilités. jours le sourire en prime. Entre‐temps, je fai‐ sais déjà du commerce, en vendant des vêtements pour femmes sur les marchés de Caen et d'Hérouville, pendant quatre ans. Ensuite j'ai vendu du bazar, comme ici, mais à petite échelle et sans savoir que j'en ferais mon métier. » Suivirent d'autres expériences à Monde‐ ville puis à Argences avec un ami, mais sur des surfaces trop grandes ou mal situées. « Un jour, en venant à la Pierre‐Heuzé, où ma mere habite, j'ai vu cette cellule vide dans le centre commercial. » Il a monté un dossier pour louer le local. Un vrai parcours de combattant. Il a fini par le remporter, mais au prix d'un loyer précaire et qu'il juge très élevé, notam‐ ment par rapport aux autres surfaces. À tel point qu'il risquerait, si le montant en était maintenu, de compromettre son commerce et aussi de l'empêcher de réa‐ liser son rêve : créer enfin un emploi qui lui serait pourtant bien utile pour l'aider dans toutes ses tâches constantes… Quant on voit les rapports chaleureux qu'il entretient avec les gens qui viennent dans son bazar à petits prix, on devine quelle serait la perte pour la vie du quartier. Certes, avant lui, pendant quelques mois, c'était un magasin de pompes funèbres. Pas vraiment le genre d'endroit aussi sym‐ pa et fréquenté que le bazar de Hassan qui note avec humour « Comme si les gens se disaient : je vais à la boulangerie, tiens, et si je m'achetais un cercueil ? » Plein de petits articles et, deux fois par an, des produits alimentaires, tous peu chers. 3