Chap. 6 LES CAUSES DE LA DECOLONISATION EN AFRIQUE
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Chap. 6 LES CAUSES DE LA DECOLONISATION EN AFRIQUE
Page 1 sur 7 Chap. 6 LES CAUSES DE LA DECOLONISATION EN AFRIQUE - Définir : décolonisation Recenser et expliquer les origines de la décolonisation en Afrique (en particulier). INTRODUCTION A partir de 1880, l’exploration du monde, et de l’Afrique en particulier, par les grandes puissances devient systématique et totale. La crise économique des années 1880 pousse les pays puissants au protectionnisme et à la recherche de « chasses gardées » pour les matières premières et l’exportation : c’est l’impérialisme colonial ou colonisation. La conférence de Berlin de novembre 1884 marque l’accélération de la compétition et une vague colonisatrice submerge l’Afrique. Les grands bénéficiaires sont la France et la grande Bretagne qui conquièrent d’immenses territoires respectivement en Afrique occidentale et orientale. Le partage colonial s’achève pour l’essentiel en 1914. En effet, la première guerre mondiale marque un coup d’arrêt à l’expansion coloniale. Au lendemain de la Seconde Guerre Mondiale, c’est le mouvement inverse qui se produit : on parle alors de décolonisation. I- DECOLONISATION : SIGNIFICATION Selon Le Nouveau Petit Robert (1993), p.553, la décolonisation est la « Cessation pour un pays de l’état de colonie ; processus par lequel une colonie devient indépendante. […] Libération de groupes humains ou de secteurs socioéconomiques tenus dans un état de dépendance, de subordination. » C’est le « processus (pacifique ou violent, rapide ou par étapes) par lequel une colonie accède au rang d’Etat indépendant. » La décolonisation implique que le temps des colonies est fini. Elle implique la fin de la domination politique (l’ex-colonie se dote elle-même de ses propres organes politiques) et militaire et la fin de l’exploitation économique du territoire dominé. Dans ce processus les puissances coloniales luttent pour maintenir leur pouvoir politique et économique et d’autre part les peuples opprimés se révoltent contre elles. Cette situation peut déboucher sur le néocolonialisme : « Nouvelle forme de colonialisme qui impose la domination économique à une ancienne colonie ayant accédé à l’indépendance.»1 « Politique visant à rétablir, sous des formes nouvelles, une domination sur les anciens pays colonisés devenus indépendants.»2 En principe les colonies n’existent plus car elles sont devenues libres et autonomes. Ainsi la puissance coloniale ne dicte plus ses intérêts aux gens. Officiellement elle n’instaure plus l’appareil de l’Etat dans les pays indépendants. Mais comme les anciens oppresseurs n’ont jamais cessé de réaliser leurs propres objectifs économiques et politiques là-bas, on appelle cette situation « le néocolonialisme ». 1 Le Nouveau Petit Robert (1993), p.1480 Le petit Larousse illustré (2001), p.691 2 Page 2 sur 7 La seule différence entre les circonstances coloniales et néocolonialistes est l’effort de cacher la répression omniprésente sous le prétexte de l’indépendance. II- LES CAUSES DE LA DECOLONISATION OU LE POURQUOI DES CRAQUEMENTS3 DE LA DOMINATION COLONIALE (EN AFRIQUE) Qu’est-ce qui a mis fin à la domination coloniale ? Les causes ou origines de la décolonisation sont nombreuses : certaines sont liées au système colonial lui-même alors que d’autres découlent de l’environnement international. Ces deux groupes de facteurs sont à l’origine de l’essor des nationalismes, notamment en Afrique. A- Les facteurs inhérents au système colonial : Un système colonial trop déséquilibré La décolonisation a des causes lointaines car la domination coloniale a été remise en cause bien avant la seconde guerre mondiale par des mouvements nationalistes indigènes. Le système colonial était basé sur une exploitation économique qui avait détruit l’économie traditionnelle de subsistance en remplaçant les cultures vivrières par des cultures de plantations destinées à l’exportation. Les meilleures terres sont réservées à la grande culture moderne et l’exode rural augmente. Les nouvelles politiques sanitaires et médicales suscitent une véritable explosion démographique mais la misère augmente. L’urbanisation liée à cet exode et à la nouvelle pression démographique est anarchique et seuls les négociants locaux s’enrichissent. L’inégalité sociale et juridique entre colons et indigènes est devenue insupportable. Un vrai phénomène de déculturation touche les élites locales. Des mouvements nationalistes indigènes existent comme le Parti du Congrès de l’Inde qui remonte à 1885 mais la plupart des organisations sont nées entre les deux guerres. Exemples : en 1927 le Parti National Vietnamien et le parti National Indonésien. En 1937, le Parti Populaire algérien. Ces partis sont souvent dirigés par une élite occidentalisée. Exemples : Gandhi et Nehru sont des avocats en Inde et Bourguiba est aussi un avocat tunisien. Ils ne désirent pas au départ l’indépendance totale et leurs revendications sont limitées à une égalité civique : ils souhaitent une autonomie interne dans l’administration avec des gouvernements fédéraux mais sans souveraineté totale. Les puissances coloniales ont le tort de ne pas s’en rendre compte et refusent toutes revendications et même emprisonnent les leaders. B- Les facteurs liés à l’environnement international 1- Les conséquences des guerres dans les mondes coloniaux 3 Bruit sec que fait quelque chose qui craque ou se brise ; Affaiblissements (Craquer : être ébranlé, menacer ruine.) Page 3 sur 7 Les défaites subies par les vieilles puissances coloniales pendant la guerre montrent que celles-ci ne sont pas invincibles. La décolonisation est remise en cause dès la fin de la première guerre mondiale mais peu de pays accèdent à l'indépendance durant cette période car les métropoles répriment violemment ces revendications comme en Egypte en 1922 et en Irak en 1931. La deuxième guerre mondiale relance les revendications. Le mythe de l'homme blanc est fini maintenant que les nazis ont montré l'horreur. Les vicissitudes de la guerre ont fait perdre à L’Europe le capital de crainte que sa force avait amassé auprès des peuples coloniaux. Par exemple, en Asie du Sud-Est, la victoire japonaise montre aux nationalismes indigènes que l’Occident ne détient plus le monopole technique et militaire qui assurait sa domination. Pendant la guerre, les puissances européennes ont fait largement appel à leurs possessions. Deux millions d'indiens ont combattu dans l'armée britannique et 520 000 ressortissants de l'Afrique française ont formé la majeure partie des Forces Françaises Libres (FFL). La mobilisation a été forte et beaucoup d'hommes ont trouvé la mort aux combats. En plus dans tous les empires les métropoles ont eu recours à une ponction économique importante: pour accroître les productions, les métropoles ont développé les cultures "forcées" et les réquisitions de main d'œuvre, accroissant les déséquilibres économiques et suscitant des mécontentements. Donc après la victoire, les peuples colonisés espèrent bénéficier des valeurs qu'ils ont contribué à défendre, c'est à dire le droit des peuples à disposer d'eux-mêmes, la résistance à l'occupant. Les revendications nationalistes nées avant la guerre vont donc se durcir: En Afrique du Nord, la guerre réactive les mouvements nationalistes. D’autant que les autorités coloniales refusent toute concession, malgré les données nouvelles de la guerre. En Tunisie, Le résident général ne répond pas à un projet de réformes que lui soumet le nouveau bey Mohamed elMoncef en août 1942. Le bey constitue alors un gouvernement nationaliste modéré. Emprisonné par les Français, Bourguiba est libéré par les Allemands. Rentré à Tunis, il se déclare prêt à collaborer avec l’Axe en échange de la reconnaissance de l’indépendance tunisienne. Mais quand les Français entrent à Tunis, Moncef est destitué sous prétexte de collaboration avec l’ennemi et les pouvoirs du Résident général sont renforcés. Autre exemple, celui de l'Algérie où la faillite de la politique d’assimilation, les conséquences de la guerre, aboutissent en 1943 à l’unification des différents courants nationalistes autour du « Manifeste du peuple algérien ». Dépouillé de toute référence religieuse, il réclame, dans un langage très ferme, la constitution d’un Etat algérien autonome et démocratique. 2- L’anticolonialisme en 1945 En 1945, le courant anticolonialiste s’alimente d’abord de l’idéologie marxiste dont l’influence se fait surtout sentir en Asie. Ici, elle séduit nombre d’hommes d’action qui lient étroitement la pensée théorique à l’action militante. Des chefs comme Ho chi-Minh au Vietnam, Sjarifuddin en Indonésie ou Than Tun en Birmanie, adaptent ses concepts de base pour les masses, invitées à lutter pour l’autodétermination et l’égalité sociale. En Afrique, l’influence du marxisme est plus diffuse, du moins au cours des années de l’immédiat après- Page 4 sur 7 guerre. Elle agit surtout à travers des personnalités, telles celle de Nkrumah en Côte de l’Or (Ghana). Au lendemain de la guerre, l’URSS se présente comme la championne de l’anticolonialisme. Or, son audience idéologique est à l’échelle de son prestige de nation résistante et victorieuse. C’est ainsi que renouant avec les vues léninistes, Staline, dès 1947 (création du Kominform), proclame, par l’intermédiaire de Jdanov, la nécessité de développer la subversion4 dans les pays colonisés. A l’ONU, l’URSS se fait le porte-parole de l’anticolonialisme, soutenant les pays latino-américains et afro-asiatiques contre les résistances des métropoles et celles des Etats-Unis, soucieux de maintenir la solidarité occidentale. L’U.R.S.S. condamne donc le colonialisme qui est dans l’idéologie marxiste, une expression du capitalisme. Elle souhaite en réalité affaiblir le bloc occidental et amener dans son camp les nouveaux pays indépendants. Plus spécifique apparaît l’anticolonialisme américain. Dès 1941, les Etats-Unis renouent avec la tradition interventionniste de Wilson. Dans cette attitude se lit une volonté sincère d’émancipation des peuples dominés5 et un désir de promotion du modèle américain en matière économique et politique. Aussi, la Charte de l’Atlantique d’août 1941 reprenait-elle de nombreux thèmes abordés par Wilson dans ses fameux « 14 points » de janvier 1918. La Charte proclame en particulier « le droit de chaque peuple de choisir la forme de gouvernement sous laquelle il doit vivre » et le libre accès, pour tous les Etats du globe, aux matières premières. En réalité, dans le contexte politique de l’heure, il s’agit surtout pour les Etats-Unis de s’assurer le soutien des peuples coloniaux contre l’ennemi ; pour cela, il faut leur faire des promesses d’émancipation. Cependant, le président Roosevelt insiste à plusieurs reprises sur le fait que son pays n’est pas entré en guerre pour conserver aux nations européennes leurs empires coloniaux. Selon lui, une transformation du statut politique des colonies est nécessaire, une fois la paix assurée. C’est ainsi que les Etats-Unis adoptent une attitude en faveur de la décolonisation de l’Afrique du Nord où la « contagion » marxiste est moins marquée. En proclamant dans sa Charte de 1945 l’égalité des peuples et leur droit à disposer d’euxmêmes, l’ONU devient, dès 1945, l’une des tribunes du débat colonial. On y voit s’affronter les tenants de la colonisation6 classique et ceux de la décolonisation78. Ainsi, les sessions de l’assemblée générale exercent une véritable fascination sur les nationalistes des pays soumis à une domination de type colonial, ravis d’entendre accuser leurs « tuteurs » de ne pas respecter les droits de l’homme. Aussi, dans son activité, l’ONU manifeste un effort constant de faire disparaître les systèmes coloniaux. Par exemple, le 16 décembre 1952, elle émet une résolution sur le droit des peuples à disposer d’eux-mêmes. Son pouvoir d’incitation 4 Action visant à saper (détruire quelque chose à la base par une action progressive et sécrète) les valeurs et les institutions établies. 5 Les Etats-Unis aiment à rappeler leur pays fut lui-même une colonie. 6 France, Belgique, Pays-Bas, Grande-Bretagne. 7 Pays latino-américains et arabo-asiatiques soutenus par l’URSS. 8 Dès 1946, aux Nations Unies, le délégué de l’Inde, K. Menon, se fait remarquer par la hardiesse de ses initiatives et la violence de ses discours, au moment où son pays prend la direction des mouvements de libération des peuples d’Asie. L’Egypte entend jouer le même rôle auprès des pays arabes et se fait la championne de leur lutte contre la domination franco-britannique. Page 5 sur 7 s’exprime en particulier dans le règlement statutaire des anciennes colonies italiennes, abandonnées par leur métropole en vertu du traité de février 1947 : la Libye accéderait à l’indépendance au 1er janvier 1952, la Somalie en 1960, tandis que l’Erythrée formerait une unité autonome fédérée au royaume d’Ethiopie. 3- La posture anticoloniale de la conférence de Bandoeng A l'ONU est formé un groupe Afro-asiatique qui tente de promouvoir une politique indépendante des deux blocs. Du 18 au 25 avril 1955, a lieu la Conférence de Bandung en Indonésie. Elle est présidée par Sukarno. Sont représentés 29 pays, soit la moitié de l'humanité et 8 % des richesses : Afghanistan, Arabie Saoudite, Birmanie, Cambodge, Ceylan, Chine populaire, Côte de l'or ( Ghana), Egypte, Ethiopie, Inde, Indonésie, Irak, Iran, Japon, Jordanie, Laos, Liban, Libéria, Libye, Népal, Nord- Vietnam, Pakistan, Philippine Soudan, Sud- Vietnam, Syrie, Thaïlande, Turquie, Yémen. Les résolutions adoptées sont les suivantes : droit des peuples à disposer d'eux-mêmes, souveraineté et égalité des nations, refus de toute pression des grandes puissances, règlement pacifique des conflits, désarmement, interdiction de l'arme atomique, condamnation du colonialisme et proposition de la création d'un fonds des nations unies pour le développement. C- L’essor des nationalismes9 (en Afrique) Les conséquences de la guerre (en particulier les « traces » de l’occupation nippone), l’influence de l’URSS au sortir du conflit, les pressions de plus en plus fréquentes de l’ONU, sont autant d’éléments qui réactivent les nationalismes, tout particulièrement dans l’espace asiatique. Les nationalismes africains ont émergé au cours de l’entre-deux-guerres, mais leurs destins sont différents, selon qu’ils se heurtent à la puissance française ou britannique. En installant très tôt l’ « indirect Rule » dans leurs possessions africaines, les Britanniques posent les bases d’une décolonisation « en douceur ». Dans les régions d’Afrique occidentale (Nigéria, Gold Coast, Sierra Leone), l’ « Indirect Rule » (l’autonomie indirecte) permet de confier l’exercice de l’autorité aux chefs locaux, gardiens de la tradition. Si cette politique peut, à long terme, constituer un obstacle à l’accès de ces territoires vers une civilisation moderne, elle n’en facilite pas moins l’émergence des nationalismes. Avant même la seconde guerre mondiale, des cadres « nationaux » sont ainsi ébauchés qui préparent l’accès aux indépendances. Durant l’entre-deux-guerres, des mouvements d’émancipation apparaissent au Nigéria : African Student Union, National Nigerian Democratic Party, West African Pilot. En Gold Coast, le Congrès National Ouest-Africain, fondé en 1920, oriente son action sur le terrain économique à partir des années 1930 : il dénonce les sociétés commerciales européennes, responsables de la baisse catastrophique des prix du cacao. En 1945, les africains sont représentés au Conseil Législatif par neuf membres. Ces différents mouvements nationalistes se réunissent et s’organisent. Leurs déclarations communes ont pour but de mobiliser l’ensemble des populations concernées. 9 Doctrine et action politique des individus qui cherchent à réaliser l’indépendance de leur nation en la libérant de la domination étrangère. Page 6 sur 7 Dans les colonies françaises d’Afrique noire, l’immobilisme rend plus difficile l’émergence des courants revendicatifs. La plupart des élites formées au contact de l’Occident préfèrent rester en métropole et rechignent à prendre la tête d’une opposition politique. La vitalité est toute autre en Afrique du Nord. Là s’affrontent, pour une même émancipation, deux courants différents : celui des réformateurs « religieux » qui, dans un retour aux sources de l’islam, cherchent de nouveaux moyens de lutte contre la colonisation et sont inspirés par les intellectuels musulmans de l’université El-Azhar en Egypte ; celui des réformateurs laïcistes, tel le tunisien Bourguiba, pour qui le combat libérateur passe par la modernisation de leur pays. En Algérie, rappelons qu’en 1931, l’Association des Ulémas répand l’idée que les algériens constituent une nation ayant en propre sa race, sa langue, sa religion. Les Ulémas considèrent les français comme des étrangers et rejettent la politique d’assimilation. Plus laïc, le Parti Populaire Algérien, animé par Messali Hadj, réclame une indépendance10 « avec le concours de la France ». La faillite de la politique d’assimilation, les conséquences de la guerre, aboutissent en 194311 à l’unification des différents courants nationalistes autour du « Manifeste du peuple algérien ». Dépouillé de toute référence religieuse, il réclame, dans un langage très ferme, la constitution d’un Etat algérien autonome et démocratique 12. Les autorités françaises rejetant ce manifeste, les élus musulmans refusent de siéger dans les Assemblées. Le général de Gaulle, dans un discours prononcé à Constantine (fin 1943), annonce des reformes qui entreront rapidement en application, mais qui sont jugées insuffisantes : Ferhat Abbas, modéré, prend contact avec les extrémistes, Messali Hadj et les oulémas, qui repoussent le fédéralisme français pour se tourner vers les Etats arabes. Le 8 mai 1945 – jour de la célébration de la fin de la guerre mondiale- les premières émeutes éclatent en Kabylie. A la fin de la première guerre mondiale le « Parti tunisien » revendique à nouveau une « Constitution » ou « Destour » (1920), ce qui est assez bien accueilli par les parlementaires français. Mais les maladresses des nationalistes de Tunis font tout échouer. La reprise des revendications politiques, accompagnée d’agitation populaire à Tunis, Bizerte et Sfax n’aboutissent qu’à des décrets répressifs des libertés politiques et de presse pris par le Résident général (1924). En 1928, deux hommes dynamiques prennent la direction du « Destour » : le Dr Materi et Habib Bourguiba, qui ont fait leurs études en France et qui en 1930 lancent un nouveau journal, « La voix du Tunisien », ce qui élargit l’audience du parti. En 1934 au congrès de Ksar Hellal, le « destour » devient le « Néo-Destour » laique et son journal prend le titre de « EL Amal » = « l’Action ». Sa campagne de revendication est si violente et si populaire que le Résident général exile ses dirigeants dans le sud. En 1937, la création d’une « Banque du peuple tunisien », une offensive de Bourguiba, des affrontements sanglants et l’interdiction des deux « Destour » aboutissent à un durcissement de la politique française. Bourguiba revendique le suffrage universel et une indépendance par étapes. Le 10 Dès 1942. 31 mars. 12 Lire l’extrait de ce manifeste dans Histoire du 20e siècle, 1939-1953 tome 2 : La guerre et la reconstruction, Hatier, pp. 267-268 11 Page 7 sur 7 résident général ne répond pas à un projet de réformes que lui soumet le nouveau bey Mohamed el-Moncef en août 1942. Le bey constitue alors un gouvernement nationaliste modéré. Emprisonné par les Français, Bourguiba est libéré par les Allemands. Rentré à Tunis, il se déclare prêt à collaborer avec l’Axe en échange de la reconnaissance de l’indépendance tunisienne. Mais quand les Français entrent à Tunis, Moncef est destitué sous prétexte de collaboration avec l’ennemi et les pouvoirs du Résident général sont renforcés. CONCLUSION La domination coloniale, qui s’exerce sur l’Afrique depuis la seconde moitié du XXe siècle, va se trouver fortement ébranler dès le lendemain de la seconde guerre mondiale. Pour des raisons liées au système colonial, à l’anticolonialisme de certaines puissances et à l’émergence des nationalismes, les colonies africaines vont accéder à la souveraineté internationale, devenant des Etats. Il en est ainsi du Cameroun.