Rapport Homme nature, le vivant

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Rapport Homme nature, le vivant
Notes et articulations à partir du Livre Le Nouvel ordre écologique de Luc Ferry :
Luc Ferry constate que, dans la société actuelle, l'écologie est devenue un problème de civilisation et un
enjeu politique très important. L'auteur tente alors d'apporter un éclairage théorique, philosophique et
historique sur les racines de la pensée écologiste. L'écologie est communément perçue comme une pensée et
un mouvement positifs. Luc Ferry distingue trois formes d'écologie, dont les fondements et les implications
diffèrent. Luc Ferry s'interroge sur ce qu'implique l'écologie, et notamment l'écologie profonde. L'auteur
tente de montrer que cette pensée est difficilement conciliable avec l'humanisme et la démocratie. Quels sont
donc les fondements de l'écologie ? Peuvent-ils être compatibles avec la société démocratique que les
hommes ont construite?
Ex des procès d’arbres ou d’animaux : « une parenthèse dans l’humanisme » ou comment une
pratique qui parait si étrange dans notre conception anthropocentrique était normale il y a quelques siècles. La
remise en question de notre rapport à la nature.
L’Homme un être d’anti-nature ? : voyant le bien il peut choisir le pire ?
Questions du déterminisme, il serait le seul être non déterminé (libre ?) à la naissance : ROUSSEAU
Question de l’Histoire : l’humanité constitue une histoire et une culture, ne vit pas par instinct en
reproduisant des mœurs
3 écologies : -Protéger l’homme, vision toujours humaniste et anthropocentrique (ou comment améliorer
les comportements sociaux en donnant des exemples comme ne pas violenter des animaux, protéger SON
environnement…)
-Diminuer le niveau global de souffrance, pour augmenter le bien être général
-donner de vrais droits à la nature, sortir de la position anthropocentrique.
Rapport Homme/animal et Droits :
Ils sont inégaux : thèse aristotélicienne : l’Homme possède une raison, une sociabilité, un langage
! Thèse des lumières (Rousseau/Kant) : les animaux peuvent raisonner et vivre en
société mais ils sont déterminés alors que l’Homme est libre
! Ils sont égaux : thèse zoophile, lorsque l’on considère comme critère l’intérêt (utilitarisme) : ils peuvent
jouir et souffrir : c’est selon cette capacité et le niveau d’application qu’il faut distinguer les créatures (pas
par spécisme) : Singer
! Mais où se placent les limites entre intérêt individuel/universel, l’instinct et la capacité au
sacrifice (a-t’on vu une baleine se sacrifier pour l’Homme).
Ex de la comparaison entre la torture et les expériences sur les animaux comme les vivisections.
C’est sur cet argument que s’appuient ceux qui veulent détruire l’héritage des Lumières. Il s’agit pourtant
d’une grossière caricature de Rousseau et Kant qui accordaient des attributs comme la raison aux animaux,
jusqu’aux scientifiques d’aujourd’hui qui pour la plupart respectent un code de déontologie visant à éviter
un maximum les souffrances.
Il y a un grand écart, et bien d’autres éléments entre l’affirmation de Descartes et l’égalité avec l’animal :
dans cet intervalle se situe l’humanisme pratique.
Ainsi l’écologie d’aujourd’hui est scindée entre des théories pour certaines basées sur des caricatures de la
société occidentale et des pratiques parfois bien éloignées des raisonnements théoriques.
! L’écologie appliquée à plus un rôle projectif des rapports humains
L’humanisme était la logique des contrats (contrat social…), l’écologie profonde se veut une valeur
intrinsèque revalorisant le cosmos tout entier (//métaphysique panthéiste de Spinoza : « la nature se poursuit
en nous en tant qu’elle devient langage et art, et dans les autres êtres vivants en tant que ces derniers vivent
pour ainsi dire sa vie (celle de la nature) » Klaus Meyer-Abisch).
Bio centrisme, culte de la vie :(// vitalisme nietzschéen)
-La peur comme vecteur de sauvegarde et comme morale (mythe de Frankenstein)
-Ethique des sciences ? Apparition de professionnels de l’éthique scientifique, légitime ?
*les sciences pures n’en ont pas besoin, ce sont les valeurs qui les lie à une
application qui y fait appel (Hume).
*dès lors que les sciences auront compris leur vocation à sauvegarder la vie : elles
n’auront d’autre morale que cette morale objective
*cela rentre dans la logique des intérêts
L’écologie nazie, concrétisation d’un conflit :
-préserver les spécificités : interdiction des mariages mixtes (problématique du métissage // café philo,
définition de l’Europe : identités) , de l’organisation brutale de la nature
-Opposition dès le XVIIème siècle : 2 écoles esthétiques :
•
classique : //Descartes : la raison domine la nature, formes géométriques, jardins à la française,
usage des maths, « idéal typique des caractères essentiels » chez Molière
•
et sentimentaliste : mythe de l’âge d’or (//romantisme), nature sauvage=vie
L’humaniste est-il zoophobe ? :
Des exemples de jeux « cruels » dont les animaux sont les objets se retrouvent à toutes époques et dans
toutes les civilisations
o Conception de l’Histoire : Progrès ou décadence : 3tps : âge d’or, chute, restauration ?
Il semble qu’en prenant un modèle comme la théorie freudienne Sadisme et compassion puisse s’expliquer
de la même manière d’un point de vue anthropocentrique
o Statut de l’art // conception philosophique et politique à l’égard de la civilisation : le
processus d’élaboration de la culture nous éloigne-t-il de la matière ?
Si comme Descartes on considère l’animal comme une machine alors en tant qu’objet on peut lui faire tout
ce que l’on veut
"L’homme est-il maitre et possesseur de la nature ? ou responsable d’un état sauvage originaire doté de
droits intrinsèque dont il lui reviendrait de préserver la richesse et la diversité ?
Métaphore de la corrida ; l’homme qui cherche à dompter la nature, la force brute
"D’où des critiques de la philosophie humaniste des lumières :
Écoféminisme, apologie de la différence et avatars du gauchisme :
-« Le rejet de l’uniformité, le mépris pour la consommation de masse, la critique de l’universalisme
cosmopolite sont devenus plutôt « de gauche » »
Rejet des 2 côtés donc : origine ? L’Histoire : colonisation puis décolonisation, horreurs du XXème siècle
"soupçon généralisé à l’égard des Lumières
-de ceux qui considèrent que la culture est une réalité ontologique ; pas une abstraction : elle est inscrite
dans l’être des hommes, au même titre que leur état biologique.
Écoféminisme, ==> Liens direct entre oppression des femmes et oppression de la nature //terre et mère
« Contradiction performative » : vouloir donner les droits à la nature est déjà une volonté et une conception
anthropocentrique du monde : « j’étais sur un bateau qui a fait naufrage et il n’y a pas eut de survivants ».
Bilan Nuancé, doute moderne: toute la nature n’est pas à protéger (virus du SIDA par ex) et toutes les
caractéristiques des sociétés humanistes à rejeter
L’écologie comble en fait aujourd’hui le vide laissé par l’effondrement des idéaux religieux,
révolutionnaires et communistes. Plus de fin discernable : « c’est dans l’idée même de cette infinité que
l’être humain, désormais défini par sa perfectibilité, réaménage la question du sens ».
« Entre les trois moments de la culture : l’arrachement, l’enracinement et la consommation faut-il vraiment
choisir ? »