Le citoyen et la cité à Athènes au V siècle avant Jésus-Christ.
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Le citoyen et la cité à Athènes au V siècle avant Jésus-Christ.
Histoire / Seconde. Le citoyen et la cité à Athènes au V siècle avant Jésus-Christ. Acquis antérieurs. V° siècle avant Jésus-Christ : Apogée d’Athènes, Périclès fait construire sur l’Acropole le temple du Parthénon (6°). Connaissances à acquérir. Objectif 1 : Expliquer pourquoi la démocratie est née en Grèce à cette époque. I. Objectif 2 : Décrire le fonctionnement de la démocratie athénienne au V° siècle. Objectif 3 : Comprendre les liens entre ce système politique et la vie culturelle et religieuse de la cité. Objectif 4 : Comprendre en quoi la démocratie athénienne est à l’origine de la démocratie moderne, tout en lui étant radicalement étrangère. Méthodes. Étude d’un document : module 4. Mise en relation de documents (plans, frise, textes). Pourquoi la démocratie s'est-elle développée dans certaines cités grecques à partir du IV° siècle avant JC ? A. La Grèce est organisée en cités. B. Différents régimes politiques en Grèce. C. La démocratie s’impose dans de nombreuses cités au VI° siècle avant JC. Objectif 1 Étude du document A ci-dessous : a. Quel a été le premier régime des cités grecques selon l’auteur ? quel régime s’est ensuite imposé ? b. Dans un tel système, à quelle catégorie de la population le pouvoir appartient-il ? c. Pourquoi/ comment ce groupe a-t-il pu renverser le régime précédent ? Étude des documents B et C ci-dessous. a. Situez chronologiquement l’apparition de la tyrannie. A quel régime succède-t-elle ? Quel régime précède-t-elle ? b. Par quels moyens d’après ces deux auteurs, le tyran assure-t-il son pouvoir ? Cité : territoire constitué par une ville et la région qui l’entoure. Chaque cité en Grèce est un Etat indépendant. Différentes formes de gouvernements : monarchie, tyrannie, aristocratie/ oligarchie, démocratie. Tragédie : Pièce de théâtre qui met en scène un drame mythologique ou historique. A Le premier gouvernement qui succéda chez les Grecs à la royauté était formé de guerriers ; à l'origine il l'était de cavaliers, car les cavaliers faisaient la force des armées et assuraient le succès [...] Or l'élevage des chevaux n'est guère que le fait des riches. Aussi, dans ces temps-là, les cités dont la puissance militaire consistait en cavalerie étaient-elles toujours des cités oligarchiques. Et dans les pays propres à la manoeuvre du cheval, s'organise tout naturellement une oligarchie puissante, puisque la cavalerie y est le principal élément de la puissance militaire et que l'élevage des chevaux n'est possible qu'aux possesseurs de grandes fortunes. Aristote, 384-322 av. J.-C., Politique. B Pour une cité, il n'est rien de pire qu'un tyran. Sous ce régime, les lois ne sont pas communes à tous. Un seul homme gouverne : c'est le propriétaire de la loi. L'égalité n'existe plus [...] Un tyran considère les citoyens comme ses ennemis, et il met à mort les meilleurs, ceux qui sont capables de penser, car il a peur pour son pouvoir. Euripide, 480-406 av. J.-C., Les Suppliantes. C Pisistrate (tyran d'Athènes de 561 à 527) gouvernait la cité plutôt en bon citoyen qu'en tyran. En général, il était doux et indulgent pour ceux qui l'offensaient ; de plus il avançait de l'argent aux plus pauvres pour les aider dans leurs travaux et leur permettre de vivre en cultivant la terre. Il agissait ainsi pour une double raison : d'abord, ils ne passeraient pas leur temps à la ville et resteraient dispersés à la campagne ; ensuite, disposant d'une honnête aisance et occupés par leur besogne, ils n'auraient ni le désir, ni le loisir de s'occuper des affaires de l'État. Aristote, Constitution des Athéniens. II. D. E. Comment fonctionne la démocratie athénienne? Des soldats citoyens. 1. La « révolution hoplitique ». 2. L’éphébie. 3. Les citoyens. Le fonctionnement de la démocratie athénienne. 4. Les institutions (Document 4 page 19) Objectif 2/3/4 Étude des documents des pages 16 et 17 : a. Document 5: quels éléments de l'équipement de l'hoplite sont visibles ici? b. Document 5: Par quels procédés l'artisan montre-t-il son importance? c. Questions du livre n°1 à 4. d. Texte 4 : quelle pratique du XX° siècle fait écho à cette cérémonie ? Document 19.3 : question du livre. Document 19.4 reproduire et mémoriser le schéma des institutions sur le cahier. Document 23.2 : Le théâtre de Dionysos. Documents pages 26 et 27 : Les panathénées. Étude des documents des pages 20 et 21 : questions du livre. 5. Le rôle intégrateur de la culture et de la religion. 6. Les disfonctionnements de la démocratie athénienne. Fiche méthode : Présenter un document historique. Nature : s’il s’agit d’un texte, précisez le type de texte (article de journal, poème, mémoires,…). Résumez d’une phrase le thème du document. Source : indiquez l’origine du document, le livre dont il est extrait, le lieu où il a été trouvé ou celui où il se trouve (pour un objet par exemple) Date. Contexte : indiquez les évènements qui se produisent { l’époque de la publication du document et qui peuvent aider à comprendre son contenu. Auteur : s’il s’agit d’un personnage important, faites une courte biographie (fonction, ouvrages, évènements historiques auxquels il a participé, opinions,…) Page 1 sur 2 Hoplite : fantassin grec. éphébie : Service militaire de 2 ans, accompli par les jeunes athéniens aux frontières de l’Attique. Citoyen : celui qui participe à la vie politique. Isonomie : égalité devant la loi. Ecclésia : assemblée du peuple. Les différentes institutions : Stratégie, Héliée, Boulé, Ecclésia. Comédie : Pièce comique parodiant la réalité. Panathénées : procession annuelle en l’honneur de la déesse Athéna. Ostracisme : vote qui permet d’exiler un citoyen. Mistos : indemnité distribuée aux citoyens. Histoire / Seconde. III. Le citoyen et la cité à Athènes au V siècle avant Jésus-Christ. Quelles sont les limites de la démocratie athénienne? Objectif 4 Citoyen : celui qui a) A l’aide de vos connaissances, déterminez qui est citoyen / non citoyen en France possède des droits aujourd’hui. politiques. Documents 15.2 et 15.4 + textes D. : Les différentes catégories b) Même travail pour Athènes au V° siècle. Qui sont les exclus ? de la population, leurs c) Relevez dans le texte E une phrase définissant la liberté pour Aristote. droits. G. Les citoyens sont une d) Même travail à partir du texte F, en résumant d’une phrase le passage souligné. Philosophes : Socrate, minorité et une e) Selon benjamin Constant (qui écrit au début du XIX° siècle) Qui, du citoyen antique Platon, Aristote. grande partie de la ou du citoyen moderne dispose du plus de droits politiques? Que diriez vous population est exclue aujourd'hui? du système politique. f) Pourquoi Constant pense-t-il que le citoyen moderne est plus libre? de quel type de libertés dispose-t-il dont le citoyen antique était dépourvu? D [...] Le statut de métèque1 souffrait évidemment de graves restrictions par rapport à celui de citoyen. Le métèque n'avait aucun droit politique: il ne pouvait prendre part à l'assemblée ou au conseil, ni revêtir aucune magistrature. Il n'y avait aucun espoir pour un métèque (sauf privilège spécial) d'accéder au statut de citoyen. P. Vidal-Naquet, Économies et sociétés en Grèce ancienne, 1984. F. Les libertés individuelles n’existent pas. [...] Par nature, dans la plupart des cas, il y a ce qui commande et ce qui est commandé. L'homme libre commande à l'esclave autrement que le mâle à la femelle et l'homme à l'enfant. Et pourtant, les parties de l'âme existent chez tous mais elles y existent différemment : l'esclave est totalement privé de la partie délibératives, le sexe féminin la possède mais sans possibilité de décision, l'enfant la possède mais inaccomplie. Aristote (384-322 av. J.-C.), Politique. 1. Le droit de discuter. E Le principe fondamental du régime démocratique, c'est la liberté. Voilà ce que l'on a coutume de dire, sous prétexte que c'est dans ce seul régime que l'on a la liberté en partage. On dit que c'est le but de toute démocratie. Une des marques de la liberté, c'est d'être tour à tour gouverné et gouvernant. Un signe de la liberté est de conduire sa propre vie comme on l'entend. C'est là, dit-on, l'oeuvre de la liberté, s'il est vrai que le propre de l'esclave est de ne pas vivre selon sa volonté. Voilà donc la seconde règle de la démocratie, d'où est venue l'idée de n'être gouverné, au mieux, par personne, ou sinon de ne l'être que chacun à son tour. ARISTOTE , Politique, 1317,b. F Demandez-vous d'abord, Messieurs, ce que de nos jours un Anglais, un Français, un habitant des Etats-Unis de l'Amérique, entendent par le mot de liberté ? C'est pour chacun le droit de n'être soumis qu'aux lois, de ne pouvoir ni être arrêté, ni détenu, ni mis à mort, ni maltraité d'aucune manière, par l'effet de la volonté arbitraire d'un ou de plusieurs individus. C'est pour chacun le droit de dire son opinion, de choisir son industrie et de l'exercer; de disposer de sa propriété, d'en abuser même; d'aller, de venir, sans en obtenir la permission, et sans rendre compte de ses motifs ou de ses démarches. C'est, pour chacun, le droit de se réunir à d'autres individus, soit pour conférer sur ses intérêts, soit pour professer le culte que lui et ses associés préfèrent, soit simplement pour remplir ses jours et ses heures d'une manière plus conforme à ses inclinations, à ses fantaisies. Enfin, c'est le droit, pour chacun, d'influer sur l'administration du gouvernement, soit par la nomination de tous ou de certains fonctionnaires, soit par des représentations, des pétitions, des demandes, que l'autorité est plus ou moins obligée de prendre en considération. Comparez maintenant à cette liberté celle des anciens. Celle-ci consistait à exercer collectivement, mais directement, plusieurs parties de la souveraineté tout entière, à délibérer, sur la place publique, de la guerre et de la paix, à conclure avec les étrangers des traités d'alliance, à voter les lois, à prononcer les jugements, à examiner les comptes, les actes, la gestion des magistrats, à les faire comparaître devant tout un peuple, à les mettre en accusation, à les condamner ou à les absoudre; mais en même temps que c'était là ce que les anciens nommaient liberté, ils admettaient, comme compatible avec cette liberté collective, l'assujettissement complet de l'individu à l'autorité de l'ensemble. Vous ne trouverez chez eux presque aucune des jouissances que nous venons de voir faisant partie de la liberté chez les modernes. Toutes les actions privées sont soumises à une surveillance sévère. Rien n'est accordé à l'indépendance individuelle, ni sous le rapport des opinions, ni sous celui de l'industrie, ni surtout sous le rapport de la religion. La faculté de choisir son culte, faculté que nous regardons comme l'un de nos droits les plus précieux, aurait paru aux anciens un crime et un sacrilège. Dans les choses qui nous semblent les plus futiles, l'autorité du corps social s'interpose et gêne la volonté des individus… Ainsi chez les anciens, l'individu, souverain presque habituellement dans les affaires publiques, est esclave dans tous ses rapports privés. Comme citoyen, il décide de la paix et de la guerre; comme particulier, il est circonscrit, observé, réprimé dans tous ses mouvements; comme portion du corps collectif, il interroge, destitue, condamne, dépouille, exile, frappe de mort ses magistrats ou ses supérieurs, comme soumis au corps collectif, il peut à son tour être privé de son état, dépouillé de ses dignités, banni, mis à mort, par la volonté discrétionnaire de l'ensemble dont il fait partie. Chez les modernes, au contraire, l'individu, indépendant dans la vie privée, n'est, même dans les États les plus libres, souverain qu'en apparence. Sa souveraineté est restreinte, presque toujours suspendue; et si à époques fixes, mais rares, durant lesquelles il est encore entouré de précautions et d'entraves, il exerce cette souveraineté, ce n'est jamais que pour l'abdiquer. Benjamin Constant, extrait de : De la liberté des anciens (1819). Bibliographie. La bibliographie est une liste d’ouvrage, d’articles consultés ou utilisés pour la réalisation d’un travail scolaire, universitaire ou de recherche. Collectif, The Cambridge Ancient History: V. The fifth century B.C. , Cambridge, 1992, 603 p. M-C Amouretti et F. Ruzé, Le monde grec antique, Paris, 1978, 272p. G. Glotz, Histoire grecque, tome II, La Grèce au V° siècle, Paris, 1938, 800p. G. Glotz, La cité grecque, Paris, 1968, 474p. C. Mossé, Histoire d’une démocratie : Athènes, Paris, 1971, 190p. J. Ober, Democracy and Knowledge, Princeton, 2008, 342 p. M. Sartre, Athènes : le pouvoir aux riches, in L’histoire n° 189, décembre 1995. J-P Vernant, Problèmes de la guerre en Grèce ancienne, Paris, 1968/1999, Paris, 428p. P. Vidal-Naquet, La démocratie a 2500 ans, in l’Histoire n° 182, novembre 1994. 1 Homme libre, vivant à Athènes, mais originaire d'une autre cité grecque ou d'un pays plus lointain. Page 2 sur 2