resume de la vie de saint vincent…en quelques

Il m’a été demandé d’évoquer la figure de Mr Vincent en 15 minutes dans le cadre du
thème de cet après-midi qui est : « Le lien entre foi et la charité. » Et ce lien est fortement
souligné dans Porta fidei et dans la démarche Diaconia 2013: Servons la fraternité.
L’objectif premier de la démarche est d’appeler les communautés à vivre davantage, dans la
réciprocité, la fraternité et l’espérance avec les personnes en situation de fragilité, proches ou
lointaines. Elle est aussi l’occasion de redire combien le service du frère est une manière de
vivre sa foi chrétienne à la suite du Christ, comme l’affirmait Benoît XVI en invitant les
chrétiens à vivre l’Année de la Foi.
Mon exposé sera tout simplement un témoignage de la vie de Saint Vincent, une vie
qui révèle le lien entre foi et charité. Ce lien que nous pouvons noter dans Porta Fidei au N°
14: « L’Année de la foi sera aussi une occasion propice pour intensifier le témoignage de la
charité. Saint Paul rappelle : « Maintenant donc demeurent foi, espérance, charité, ces trois
choses, mais la plus grande d’entre elles, c’est la charité » (1 Co 13, 13). Avec des paroles
encore plus fortes – qui depuis toujours engagent les chrétiens – l’Apôtre Jacques affirmait :
‘Toi, tu as la foi, et moi, j’ai les œuvres ? Montre-moi ta foi sans les œuvres ; moi, c’est par
les œuvres que je te montrerai ma foi’ » (Jc 2, 14-18).
La foi sans la charité ne porte pas de fruit et la charité sans la foi serait un sentiment
à la merci constante du doute. Foi et charité se réclament réciproquement, si bien que l’une
permet à l’autre de réaliser son chemin… Grâce à la foi nous pouvons reconnaître en tous
ceux qui demandent notre amour, le visage du Seigneur ressuscité.
Comme la résurrection de Notre Seigneur a été l’évènement central de l’annonce de la
Bonne Nouvelle et de la foi chrétienne, l’année 1617 est pour la vie de saint Vincent le point
de départ de ce qu’il va devenir. Mon exposé s’appuie sur les témoignages des biographes et
quelques phrases de Mr Vincent.
RESUME DE LA VIE DE SAINT VINCENT…EN QUELQUES
GRANDES DATES :
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1581 Naissance de Vincent à Ranquines , à Pouy, aujourd’hui Saint-Vincent-de-Paul
dans les Landes.
Vincent était un paysan gascon de grande solidarité. Petit de taille (1m59), il avait une santé
robuste qui lui permit d’atteindre l’âge, très avancé pour cette époque, 79 ans. Il avait trois
frères et deux sœurs. Il a le désir de soutenir sa famille matériellement.
Effectivement, Mr de Comet, juge de Pouy va le pousser à faire des études pour qu’il
devienne homme d’Eglise «glaneur de bénéfices » ce qui lui permettrait d’aider sa famille.
Grâce à la vente d’une paire de bœufs de la ferme, il peut faire sa théologie à Toulouse.
- 1600 Vincent est ordonné prêtre.
Il a dix-neuf ans, sans vocation bien claire, mais sur un fond de foi solide, simple et
authentique.
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Pendant une dizaine d’années, il mène alors une vie aventureuse à la recherche de bénéfices
ecclésiastiques qui lui permettraient d’être à l’aise ainsi que sa famille.
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1612 Vincent est nommé Curé de la Paroisse de Clichy
1613-1617 Mr Vincent est précepteur des enfants de la famille de Gondi. Il doute de
sa Foi.
1617 Confession du paysan de Gannes et sermon de Folleville… ré-évangéliser les
campagnes. Un paysan réputé homme de bien, demande l’assistance d’un prêtre,
voulant décharger sa conscience de fautes graves qu’il n’a jamais osé avouer au
curé du village. Vincent s’y rend et recueille sa Confession : le mourant en éprouve
un extrême soulagement et une grande paix. Et le 25 janvier Vincent prêcha dans
l’église de Folleville pour exhorter les habitants à une confession générale. « Ce fut
le premier Sermon de la Mission et le succès que Dieu lui donna »
1617 Curé de Châtillon les Dombes en Bourgogne – première Confrérie de la
Charité…organiser une entraide matérielle pour les pauvres et les malades. Un appel
de Mr Vincent au prône de la Messe pour aller visiter une famille, tous malades. Les
paroissiens émus sont allé leur visiter, comme en une véritable procession. Vincent
organisa ensuite en faisant un projet de règlement. « Aider les nécessiteux
corporellement et spirituellement et de s’exercer soigneusement à l’humilité, la
simplicité et charité. »
1619 Aumônier général des Galères
1625 FONDATION DE LA CONGREGATION DE LA MISSION
1631 Premières retraites de formation pour les Ordinands au collège des BonsEnfants.
1632 Installation au prieuré Saint-Lazare dans Paris. D’où le nom « Lazaristes » est
venu.
1634 FONDATION DES FILLES DE LA CHARITE. Avec LOUISE de
MARILLAC.
1638 Fondation de l’œuvre des Enfants-Trouvés.
1646 Envoi de missionnaires à Alger, en Irlande et en Ecosse.
1648 Mission à Madagascar
1660 le 15 mars mort de Louise de Marillac – Projet de Mission en Chine – le 27
septembre mort de Monsieur Vincent à 4h du matin. Auparavant il se levait à cette
heure matinale pour commencer le travail de la journée. De cette façon sa mort ne
renvoie pas à la nuit, mais à la résurrection.
1737 Vincent de Paul est proclamé SAINT par le Pape Clément XII.
MONSIEUR VINCENT, HOMME DE FOI.
Nous gardons, sans doute, de saint Vincent de Paul l’image du bon prêtre qui recueille
des enfants trouvés. Homme d’action, saint de la charité, initiateur de l’assistance publique, il
n’est pas connu comme auteur spirituel ni comme homme de vie intérieure. Mais et pourtant,
il avait une vie spirituelle intense.
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Pour le comprendre vraiment, jetons un coup d’œil rétrospectif sur son siècle qui
servait de cadre historique à la vie de Mr Vincent. Ce fut l’époque des guerres de religion où
les hommes au nom de leur foi, se sont affrontés en paroles mais aussi en prenant l’épée. Ils
ont transformé la religion en un fanatisme cruel dans la conviction de posséder la vérité. C’est
à cette époque-là que Saint Vincent de Paul a vécu la foi comme le don et la force de la
charité. Avec quelques personnes qui pensaient comme lui il a pu renouveler la foi de son
temps, et cette foi purifiée de la violence fanatique a rendu possible que sa vie devienne
source de guérison et de salut.
Saint Vincent de Paul a vécu en vrai croyant. Il a considéré comme sa tâche
primordiale, l’évangélisation des pauvres, tout comme Jésus, d’après la prophétie d’Isaïe
parlant du Messie (Is 61, 1 et dans Luc 4, 18). « Annoncer la Bonne Nouvelle au pauvres »
dans une époque où en France la misère était telle qu’on ne saurait guère l’imaginer
aujourd’hui. Entre la peste, la famine et la guerre aujourd’hui on dirait que c’est la réalisation
de l’Apocalypse. La cruauté, la méchanceté et tant de méfaits ont terni l’image de Dieu dans
l’homme en la rendant méconnaissable. La conversion de Saint Vincent consiste dans le fait
qu’il était bouleversé à la vue de cette terrible misère de ses contemporains. C’est grâce à la
conversion qu’il a pu percevoir la racine de cette misère épouvantable : au-delà de la maladie
et de la famine il a vu que les hommes ayant perdu la conscience de la présence de Dieu
avaient perdu aussi leur propre dignité en même temps que le respect dû à la personne de
l’autre. Il faut un homme de foi et spirituel pour découvrir la misère spirituelle.
De cette façon, Saint Vincent s’est rendu compte que la premier chose à faire, c’est
non seulement de donner aux pauvres du pain, la soupe et des médicaments, mais surtout de
leur annoncer l’Evangile. C’est l’Evangile qui produira ensuite en eux un changement
intérieur après leur avoir fait expérimenter l’Amour du Dieu vivant. « Donnez-moi un homme
d’oraison, il sera capable de tout dira-t-il à ses confrères… ».
M. VINCENT PREND L’EVANGILE A LA LETTRE COLORANT SA
SPIRITUALITE D’UNE TOUCHE TOUT A FAIT PERSONNELLE :
UNE MYSTIQUE DE JESUS DANS LE PAUVRE.
L’amour de Dieu rejaillit sur le prochain, surtout sur celui qui se perd, qui souffre, et
en qui Vincent voit Jésus continuant sa passion. « O sagesse éternelle, vous avez voulu
éprouver et prendre sur votre innocente personne toutes nos pauvretés ! Vous savez,
Messieurs, qu’il a fait cela pour sanctifier toutes les afflictions auxquelles nous sommes
sujets, et pour être l’original et le prototype de tous les états et les conditions des hommes. O
mon Sauveur, vous qui êtes la sagesse incréée, vous avez pris et embrassé nos misères, nos
confusions, nos humiliations et infamies, à la réserve de l’ignorance et du péché. »
Jésus est réellement dans le pauvre. Cette présence est si évidente pour lui qu’on
pourrait presque parler d’une « présence réelle » : on peut vénérer Jésus dans un pauvre et pas
seulement à l’église. « Les pauvres sont nos maîtres ; ce sont nos rois ; il leur faut obéir, et ce
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n’est pas une exagération de les appeler ainsi, parce que Notre-Seigneur est dans les
pauvres. »
« Servant les pauvres, on sert Jésus-Christ. O mes filles, que cela est vrai ! Vous
servez Jésus-Christ en la personne des pauvres, et cela est aussi vrai que nous sommes ici.
Une sœur ira dix fois le jour voir les malades, et dix fois par jour elle y trouvera Dieu. »
« Voilà donc ce qui vous oblige à les servir, avec respect, comme vos maîtres, et avec
dévotion, parce qu’ils vous représentent la personne de Notre-Seigneur, qui a dit : « Ce que
vous faites au plus petit des miens, je le tiendrai fait à moi-même » (Mt 25, 44).
LA VIE INTERIEURE S’EPANOUIT
CONTINUER JESUS-CHRIST.
DANS
UNE
MISSION :
« Notre vocation est donc une continuation de la sienne…C’est un office si relevé
d’évangéliser les pauvres, que c’est, par excellence, l’office du Fils de Dieu ; et nous y
sommes appliqués comme des instruments par qui le Fils de Dieu continue de faire du ciel ce
qu’il a fait sur la terre. » « … Pour représenter la bonté de Dieu à l’endroit de ces pauvres
malades. »
Vincent était un homme de foi, d’une foi pratique et pas seulement théorique. C’est
dans la première phrase des Actes des Apôtres (1,1) qu’il a trouvé le résumé le meilleur et le
plus court de ce qu’il a considéré comme l’essence du christianisme : En effet, Luc a relaté
dans son Evangile ce que Jésus faisait et enseignait. De cette phrase Vincent a déduit que
l’évangéliste voulait décrire d’abord les faits et gestes de Jésus pour qu’ils montrent ensuite le
chemin vers la compréhension. Le fait d’être chrétien doit se traduire d’abord dans les actes,
dans un certain style de vie.
Par cet idéal Vincent s’est opposé aux salons de la haute société de son temps où l’on
dissertait de la foi seulement au niveau intellectuel. Le danger nous guette aussi dans ce senslà, heureusement que les évêques de France l’ont compris et ont proposé à l’église de France
de vivre Diaconia 2013. Nous espérons qu’il portera des fruits dans la vie des chrétiens.
Vincent s’est opposé non seulement au verbiage d’un certain type de chrétienté mais
au fait que l’on considérait l’idéal chrétien seulement sous sa forme contemplative, retirée du
monde par crainte des vicissitudes. En effet, les jeunes filles nobles de l’époque choisissaient
le cloître pour fuir les atrocités du temps. Bien que la vie contemplative constitue une partie
intégrante du christianisme, elle ne doit jamais être une fuite devant les difficultés. La vie
active aussi doit toujours fleurir dans l’Eglise pour accomplir la vocation reçue du Christ : le
Fils Unique de Dieu est descendu sur terre pour nous visiter. C’est pourquoi nous aussi, nous
devons nous tourner vers les hommes pour les visiter et les servir. Ayant compris cela, saint
Vincent de Paul a fondé la Congrégation des Filles de la Charité qui, avec des liens souples,
ouverts et libres entre elles accomplissent leur service.
Monsieur Vincent voulait des personnes qui annoncent l’Evangile par leur vie. Il ne
s’agit pas de contempler dans un croître, ni de discuter en théologien, mais de suivre le Christ
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qui lavait les pieds de ses disciples, de se pencher sur les hommes avec un cœur simple. Cette
volonté de St Vincent rejoint pleinement le projet ou l’esprit de Diaconia 2013.
Ainsi donc, la vie intérieure de saint Vincent allie en un même bouquet l’amour de
Dieu et du prochain, la plus haute contemplation et le souci du vécu des pauvres. Vincent, un
passionné de Dieu, qu’il vénère et sert dans les pauvres, icône de son Fils.
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