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Voiture autonome : la filière française veut participer à la prochaine ré... 1 sur 1 http://www.lemonde.fr/acces-restreint/economie/article/2015/10/05/6d... Voiture autonome : la filière française veut participer à la prochaine révolution LE MONDE ECONOMIE | 05.10.2015 à 06h48 • Mis à jour le 05.10.2015 à 11h30 | Par Philippe Jacqué (/journaliste/philippe-jacque/) L'usine de l'équipementier Valéo, qui diffuse progressivement ses solutions dans les véhicules de série qu’il équipe, notamment sa solution de parking automatisé. JEAN-FRANCOIS MONIER / AFP Ce n’est plus un fantasme, mais bien une réalité. La voiture autonome s’installe dans le paysage (http://abonnes.lemonde.fr /economie/article/2014/09/28/la-longue-route-vers-la-voitureautonome_4495703_3234.html) . A partir de lundi 5 octobre, Bordeaux devient même, le temps d’une semaine, la capitale mondiale du véhicule sans pilote. Une vingtaine de véhicules de démonstration circuleront dans les rues de la métropole girondine ou sur une piste, à l’occasion du congrès mondial ITS, la rencontre centrée sur les systèmes et services de transport intelligents. Tous les acteurs français se sont mis sur leur trente et un. Des spécialistes des autoroutes aux constructeurs , en passant par les société s d’ingénierie et une myriade de PME. C’est que ce marché est très prometteur. A l’horizon 2030, quand les véhicules autonomes commenceront à se généraliser , le chiffre d’affaires du secteur devrait atteindre 60 milliards d’euros entre les équipements et les développements logiciels, prévoit le cabinet Roland Berger. Les géants de l’Internet comme Google et Uber ou les constructeurs allemands (http://abonnes.lemonde.fr /economie/article/2015/03/03/l-automobile-allemande-ne-veut-pas-se-laisser-doubler-par-google-et-apple_4586282_3234.html) et américains sont loin d’avoir le monopole de la voiture sans pilote. Dans le cadre de la nouvelle France industrielle promue par Emmanuel Macron, le ministre de l’économie, le véhicule autonome a été hissé au rang de priorité en France avec, en première ligne, les grands constructeurs français. Lire aussi : La voiture sans chauffeur de Google autorisée à sortir en ville (/economie/article /2015/05/16/la-voiture-sans-chauffeur-de-google-autorisee-a-sortir-en-ville_4634631_3234.html) Le 2 octobre, PSA a fait rouler entre Paris et Bordeaux sa Citroën Picasso autopilotée, un périple de 600 km sans poser les mains sur le volant. Renault est plus modeste. Il doit montrer un véhicule qui se gare tout seul. Derrière eux, c’est toute une filière française qui s’active. Au premier rang : les équipementiers. Le plus connu en France est Valeo . Depuis le début des années 2000, il s’est installé sur le créneau et diffuse progressivement ses solutions dans les véhicules de série qu’il équipe, notamment celle du parking automatisé. « Chaque jour, nous installons cette solution de créneau automatique sur un demi-million de voitures », revendique Guillaume Devauchelle, le patron de l’innovation de l’équipementier, également président de Vedecom, l’institut censé relier les acteurs académiques, industriels et institutionnels autour du véhicule autonome, qui présente un véhicule de démonstration. Un autre poids lourd du véhicule autonome français est l’allemand Continental. Le premier équipementier mondial dispose en France de quelque 1 500 chercheurs et ingénieurs. Et à Toulouse , il compte un centre d’expertise en matière de véhicule autonome, une activité en plein boom pour lui. Derrière ces mastodontes de niveau mondial, se positionnent plusieurs dizaines de PME spécialisées sur tout le territoire. « En France, il existe de nombreuses pépites très recherchées sur les technologies autonomes, confirme Antoine Jouin, le président de la branche automotive de Continental en France. Avec ITS, beaucoup peuvent montrer ce qu’elles savent faire . » Un prix de départ de 160 000 euros A Bordeaux, la PME lyonnaise Navya dévoile ainsi l’Arma, un véhicule électrique capable de transporter une quinzaine de personnes de manière autonome sur un site privé. « A part certains capteurs importés de Chine , nous avons développé un véhicule 100 % français. En France, on trouve l’ensemble des compétences en termes d’ingénierie, de logiciel ou de production », glisse Christophe Sapet, le PDG de cette PME de 30 personnes, qui devrait recruter une quarantaine de salariés d’ici à la fin de l’année. Si une dizaine d’exemplaires de Navya ont d’ores et déjà été commandés, le patron de la firme espère en commercialiser bien plus, avec un prix de départ de 160 000 euros. « Un minibus sur un site privé, comme un hôpital, une usine ou un parc d’attractions, c’est deux chauffeurs au minimum. Un véhicule autonome est donc rentabilisé très rapidement. On estime ce marché à quelque 10 000 exemplaires en Europe . Et comme nous sommes deux acteurs pour l’instant, il y a beaucoup de place pour croître », veut croire le dirigeant. Le concurrent de Navya, c’est Easy-Mile, une coentreprise française installée dans le Sud-Ouest, entre le spécialiste des logiciels pour véhicules autonomes Robosoft et Ligier. Dans cette région, beaucoup d’autres acteurs œuvrent pour le développement du véhicule autonome, notamment M3System, un spécialiste des capteurs, ou Actia, qui offre des solutions pour rendre plus autonomes les véhicules industriels et agricoles. Sur l’ancien aéroport militaire de Francazal, au sud de Toulouse, un projet de site d’expérimentation pour la route intelligente et le véhicule autonome est dans les tuyaux. Transpolis, une PME lyonnaise de 17 salariés, gère plusieurs pistes d’essais et entend également développer une ville laboratoire pour expérimenter en situation réelle les voitures sans pilote. Mais pour accélérer son développement, cette société est entrée dans le « groupement ADAS », un rassemblement d’une demi-douzaine de PME spécialisées sur les systèmes d’aide à la conduite dans le cadre de Moveo, le pôle de compétitivité automobile en Ile-de-France . « Avec les autres sociétés, nous rassemblons environ 150 personnes et réalisons tous ensemble 11 millions d’euros de chiffre d’affaires, soit une entreprise de taille intermédiaire. Cela nous permet de démarcher les équipementiers et les constructeurs, et de les rassurer sur notre pérennité. Seul, c’est beaucoup plus compliqué », explique Gérard Yahiaoui, le PDG de Nexyad, une PME qui développe des algorithmes capables d’agréger les images captées par les caméras afin de « voir » la route. C’est surtout l’un des principaux concurrents de la start-up israélienne Mobileye, le leader mondial de ce nouveau marché. « Ensemble, nous couvrons une grande plage de la chaîne de valeur des systèmes de véhicules autonomes, confirme Nicolas du Lac, le directeur général d’Intempora, un éditeur de logiciel qui compte une dizaine d’employés. Toutes nos PME sont complémentaires. Ce groupement, c’est un accélérateur du business. D’ici un an, nous devrions décoller . » 07/10/2015 09:21