Culture et Handicap Guide pratique de l`accessibilité

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Culture et Handicap Guide pratique de l`accessibilité
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Ce guide destiné aux professionnels
de la Culture propose un ensemble
d’informations et de conseils
pour faciliter l’accès des personnes
handicapées aux lieux de culture,
aux produits de l’industrie culturelle,
aux œuvres et au patrimoine,
ainsi qu’aux pratiques artistiques.
Il a été élaboré dans le cadre
Culture et Handicap
Guide pratique de l’accessibilité
• Couv_handicap_BAT.qxd
Culture et Handicap
de la commission nationale
Guide pratique
de l’accessibilité
Culture et Handicap.
Il est accessible en ligne :
http://www.handicap.culture.gouv.fr
ISBN 978-2-11-096811-1
COMMISSION EUROPÉENNE
Fonds social européen
Les temps pour vivre ensemble
Ministère de la culture et de la communication
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Culture et Handicap
Guide pratique
de l’accessibilité
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Une collection de guides pratiques
Le ministère de la culture et de la communication inaugure avec cet ouvrage une série de guides pratiques de l’accessibilité destinés aux professionnels du secteur culturel. Ce premier guide, de portée générale, sera suivi de volumes thématiques : celui destiné aux professionnels du spectacle vivant est en préparation. La publication de ces guides est coordonnée par la Mission pour le développement des publics à la Délégation au développement et aux affaires internationales.
Version en ligne, respectant les normes d’accessibilité : http://www.handicap.culture.gouv.fr
Remerciements à Philippe Castro,
conseiller technique au cabinet du ministre de la culture et de la communication,
porteur du projet dès l’origine et qui lui a donné sa dimension actuelle.
Ce guide n’aurait pu être réalisé sans l’aide précieuse :
• des responsables des groupes de travail de la commission nationale Culture et Handicap ;
• de Marie-Laure Las Vergnas, chargée de mission accessibilité générale à la direction des publics
de la Cité des sciences et de l’industrie, et des représentants des établissements publics
du ministère de la culture et de la communication, auteurs des carnets de conseils ;
• des établissements culturels et des prestataires qui ont fourni les photos et documents d'illustration.
Les correspondants « handicap » des directions de l'administration centrale et des services déconcentrés du ministère
de la culture et de la communication, ainsi que les référents « culture » des associations représentatives des
personnes handicapées siégeant à la commission nationale Culture et Handicap ont également apporté leur
collaboration.
Responsable de la publication
Ariane Salmet, chef de la Mission
pour le développement des publics (DDAI)
Conception et coordination éditoriale
Sandrine Sophys-Véret, chargée de mission,
correspondante générale de la mission
Culture et Handicap (DDAI/MDP)
Conception graphique
Sophie Costamagna
Maquette
Marie-Christine Gaffory / Callipage
Impression
IMP Blanchard
Imprimerie Laville (braille)
Secrétariat de rédaction et suivi de réalisation
Dominique Jourdy (DDAI)
© Ministère de la culture et de la communication, 2007
Collaboration
Lisbeth Berger, Mathilde Jolivet (DDAI/MDP)
Dépôt légal : février 2007
ISBN : 978-2-11-096811-1
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Culture et Handicap
Guide pratique
de l’accessibilité
Ministère de la culture et de la communication
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Préface
Le président de la République a tenu à faire de l’insertion des personnes
handicapées l’un des grands chantiers de son quinquennat. Comme il l’a
déclaré lors des premiers états généraux « Handicap, le temps de l’engage­
ment » en mai 2005, il s’agit « de faire progresser le respect des fragilités qui
constituent l’essence et la richesse mêmes de l’humanité, […] de rendre la
Cité plus hospitalière, de dépasser la charité pour entrer, enfin, sur le terrain
des droits égaux pour tous ».
L’article premier de la loi pour l’égalité des droits et des chances, la participa­
tion et la citoyenneté des personnes handicapées proclame notamment : « Toute
personne handicapée a droit à la solidarité de l’ensemble de la collectivité
nationale, qui lui garantit, en vertu de cette obligation nationale, l’accès aux droits
fondamentaux reconnus à tous les citoyens […] » Le décret du 19 décembre 2005
relatif à la prestation de compensation à domicile pour les personnes handica­
pées rappelle que l’accès à la culture fait partie de ces droits fondamentaux.
Je tiens à réaffirmer l’engagement du ministère de la culture et de la commu­
nication en faveur de cette grande ambition. C’est un devoir qui répond
pleinement à la mission qui lui a été assignée par André Malraux dès sa
création : « Rendre accessibles les œuvres capitales de l’humanité, et d’abord
de la France, au plus grand nombre possible de Français » et « assurer la plus
vaste audience à notre patrimoine culturel. » En prenant en compte les
besoins des personnes handicapées, en veillant à favoriser un meilleur accès
de l’ensemble des publics à la culture comme aux moyens d’information et
de communication, les professionnels de la culture accomplissent leur mis­
sion et leur vocation.
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Renaud Donnedieu de Vabres
Ministre de la culture et de la communication
Le ministère de la culture et de la communication s’est engagé dans un plan volontariste, en par­
tenariat avec le secrétariat d’État aux personnes handicapées, la délégation interministérielle aux
personnes handicapées et les grandes associations nationales représentant les personnes handi­
capées. Pour mener à bien cette action concertée, le ministère s’appuie sur la commission natio­
nale Culture et Handicap.
Faciliter la découverte des œuvres d’art et de l’esprit, c’est avant tout permettre l’accès de tous
à l’offre proposée par les lieux culturels (musées, lieux d’exposition, bibliothèques, théâtres,
notamment). Ce principe d’accessibilité généralisée constitue le cadre général de notre action,
qui se décline dans toute la diversité des modes d’expression culturelle et artistique et des
métiers de la culture et de la communication. Aucune discipline, aucun domaine, aucune
œuvre ne doit rester hors de portée. C’est l’objectif essentiel de ce guide, destiné aux profes­
sionnels de la culture.
Ils y trouveront une mine d’informations et de conseils en vue de faciliter non seulement l’ac­
cès aux lieux de culture, aux produits de l’industrie culturelle, aux œuvres et au patrimoine, ainsi
qu’à leur compréhension, mais aussi l’accès aux pratiques artistiques, en amateur comme en pro­
fessionnel. Comment rendre un site accessible ? Quels partenariats tisser afin d’optimiser l’ac­
cueil des personnes handicapées ? Ce guide apporte des réponses aux principales questions et
décrit un certain nombre de « bonnes pratiques » utiles.
Nous pouvons tous contribuer, non seulement à appliquer la loi, mais aussi à faire évoluer les
mentalités et à mobiliser l’ensemble des acteurs de notre société. Je souhaite que le guide Cul­
ture et Handicap, élaboré dans le cadre de la commission nationale Culture et Handicap, avec
nos partenaires associatifs représentant les personnes handicapées, nous permette de progres­
ser dès aujourd’hui dans cette voie d’avenir.
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Table des matières
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Charte d’accueil des personnes handicapées dans les équipements culturels
Préambule
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L’accessibilité, un enjeu pour les équipements culturels
Article 1
16
18
32
32
Accessibilité du cadre bâti, confort d’usage de l’équipement
Parcourir les espaces
Sécurité
Utiliser les services
Article 2
36
36
38
40
Information et communication
Sollicitation et relations aux publics
Supports d’information
Accueil
Article 3
42
42
42
43
46
51
Offre culturelle et pratiques artistiques
Analyse de l’existant
Ouverture des programmations existantes, en faveur de l’inclusion
Actions de médiation
Aides techniques et médiation non humaine
Tarification
52
72
74
La charte mode d’emploi
Tableau synthétique
Réaliser un état des lieux de l’accessibilité
Lois et décrets
Les personnes en situation de handicap
Définitions et caractères spécifiques
78
80
82
86
88
Handicap visuel
Handicap auditif
Handicap mental et psychique
Handicap moteur et moteur cérébral
Handicap invisible
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Les partenaires
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94
96
100
102
104
108
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Associations du comité d’entente de
la commission nationale Culture et Handicap
Autres associations nationales
Typologie des établissements spécialisés
Établissements sanitaires
Établissements médico-sociaux
Établissements de travail protégé
Institutions spécialisées de scolarisation ou de formation
Dispositifs d’intégration scolaire
Professionnels du secteur médico-social
Travailleurs sociaux
Professionnels du secteur paramédical
Professionnels dépendant de l’Éducation nationale
La convention nationale Culture et Handicap
Le label Tourisme et Handicap
Les maisons départementales des personnes handicapées
« Les temps pour vivre ensemble »,
un projet de l’initiative européenne Equal
Des dispositifs techniques
114
116
118
120
122
124
126
128
Le pictogramme
Le surtitrage
L’audiodescription
Le télé-agrandisseur, la loupe électronique
La maquette tactile
Les systèmes de mise en relief
L’audioguide
Le visioguide
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132
134
136
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Le système RISP
La boucle magnétique
L’interprétariat
La visio-interprétation
Matériels adaptés pour le déplacement
Postes informatiques adaptés
Accessibilité des sites Internet : normes et recommandations
Les établissements publics et le handicap
Conseils des groupes de travail animés
par la Cité des sciences et de l’industrie
et le musée du quai Branly
154
156
167
171
178
186
188
La mission Culture et Handicap
Accessibilité des sites Internet
Alarmes visuelles et information en temps réel des personnes sourdes
Prise en compte des visiteurs malvoyants
Élaboration et usages des pictogrammes
Prise en compte du handicap dans la politique tarifaire
Emploi des personnes handicapées
198
202
Une sélection de sites Internet
Bibliographie
II
IX
XX
Extrait de la loi du 11 février 2005, titre IV, chapitre III
Décret n° 2006-555 du 17 mai 2006
Arrêté du 1er août 2006
Ressources
Annexes
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Culture et Handicap
Guide pratique
de l’accessibilité
p. 10-51 La charte
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Élaborée dans le cadre de la commission nationale Culture et Handicap,
cette charte s’adresse aux établissements culturels accueillant
du public. Elle fournit un ensemble de conseils et de recommandations
afin de rendre accessibles et accueillants pour tous les lieux de culture
et de pratiques artistiques. En l’appliquant, les institutions
culturelles rempliront pleinement leur mission d’accueil des publics.
Plusieurs acteurs ont participé à la rédaction de ce texte :
les ministères chargés de la culture, du tourisme, de l’équipement,
des transports, des personnes handicapées, ainsi que des collectivités
territoriales, des organisations professionnelles et des associations
représentatives des personnes handicapées.
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Charte d’accueil des
personnes handicapées
dans les équipements culturels
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Préambule
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Article 1. Accessibilité du cadre bâti, confort d’usage de l’équipement
36
Article 2. Information et communication
42
Article 3. Offre culturelle et pratiques artistiques
La charte mode d’emploi
52
Tableau synthétique
72
Réaliser un état des lieux de l’accessibilité
74
Lois et décrets
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Dès 1993, dans sa résolution
48/96, l’assemblée générale
des Nations unies a adopté les
règles pour l’égalisation des
chances des personnes
handicapées. Ces principes ont été
renforcés dans la Convention sur
les droits des personnes
handicapées adoptée le
13 décembre 2006 (art. 30) :
Préambule
L’accessibilité, un enjeu pour
Une politique d’accueil dynamique
Répondre
aux attentes
des personnes
handicapées
Offrir
un meilleur
confort d’usage
à un public
plus large
Solliciter
de nouveaux
publics
La question de l’accessibilité est une composante essentielle du dynamisme de l’équi­
pement culturel soucieux des publics. La mise en accessibilité contribue à l’inscrip­
tion de l’équipement dans un territoire, en terme d’usages et de services effectifs. Elle
est une concrétisation valorisante d’une politique d’accueil dynamique. Au travers de
l’accessibilité, l’équipement culturel répond aux attentes des personnes handicapées
et offre un meilleur confort d’usage à un public plus large, non identifié comme han­
dicapé, mais qui profitera aussi des différents aménagements.
En effet, sans nier les besoins spécifiques des personnes handicapées (alarmes lumi­
neuses pour les déficients auditifs, documents en braille...), on rappellera que de
nombreux aménagements sont transposables à d’autres publics. Les exemples sont
nombreux : la rampe d’accès, indispensable pour les personnes en fauteuil, est un élé­
ment de confort pour les visiteurs âgés et les parents accompagnés d’enfants en
poussette ; le surtitrage des spectacles ou l’utilisation de boîtiers électroniques sont
très appréciés des visiteurs étrangers ; l’aménagement de l’éclairage et une signalé­
tique accessible intéressent l’ensemble des visiteurs ; enfin, les personnes éprouvant
des difficultés de lecture et les dyslexiques utilisent volontiers des documents en
gros caractères.
La prise en compte des personnes handicapées implique de solliciter de nouveaux
publics, et conduit ainsi à toucher une population souvent néophyte en matière
culturelle. La fréquentation de l’établissement culturel est non seulement élargie aux
personnes handicapées, mais aussi à leur entourage (familial, structurel et institu­
tionnel).
Les professionnels de l’action culturelle ont aujourd’hui conscience des enjeux de la
prise en compte des situations de handicap : les efforts de médiation, d’aménagements
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« 1. Les États Parties reconnaissent le
droit des personnes handicapées de
participer à la vie culturelle, sur la
base de l’égalité avec les autres, et
prennent toutes mesures appropriées
pour faire en sorte qu’elles :
a) Aient accès aux produits culturels
dans des formats accessibles ;
b) Aient accès aux émissions de
télévision, aux films, aux pièces de
théâtre et autres activités culturelles
dans des formats accessibles ;
c) Aient accès aux lieux d’activités
culturelles tels que les théâtres, les
musées, les cinémas, les
bibliothèques et les services
touristiques, et, dans la mesure du
possible, aux monuments et sites
importants pour la culture nationale.
2. Les États Parties prennent des
mesures appropriées pour donner
aux personnes handicapées la
possibilité de développer et de
réaliser leur potentiel créatif, artistique
et intellectuel, non seulement dans
leur propre intérêt, mais aussi pour
l’enrichissement de la société.
3. Les États Parties prennent toutes
mesures appropriées, conformément
au droit international, pour faire en
sorte que les lois protégeant les droits
de propriété intellectuelle ne
constituent pas un obstacle
déraisonnable ou discriminatoire
à l’accès des personnes
handicapées aux produits culturels.
4. Les personnes handicapées
ont droit, sur la base de l’égalité
avec les autres, à la reconnaissance
et au soutien de leur identité
culturelle et linguistique spécifique,
y compris les langues des signes
et la culture des sourds. »
(Texte intégral de la convention sur :
http://www.un.org/french/disabilities/
convention)
les équipements culturels
sont transférables du public handicapé vers l’ensemble des visiteurs. Ainsi, pour ne citer qu’un exemple,
la prise en compte du handicap sensoriel incite à réintroduire l’expérience sensible dans la découverte de
l’offre culturelle et du lieu. Les espaces tactiles avec maquettes sont appréciés des jeunes visiteurs comme
des adultes. L’ensemble des publics bénéficie de cette nouvelle approche.
Pour les personnels d’accueil et de surveillance, une sensibilisation au handicap et à l’accueil adapté a pour
conséquence une nouvelle perception de leur mission. Le rôle de « relais », sorte d’accompagnement pri­
vilégié, donne un sens différent à leur fonction (qui n’est plus uniquement répressive dans le cas des
agents de surveillance). Cette mission d’accueil, visant l’autonomie et le bien-être des visiteurs, ne peut
qu’être valorisante pour l’institution culturelle et son équipe.
Les personnes en situation de handicap : quelques chiffres
À la question « Combien y a-t-il de personnes handicapées, en France ? », il n’y a pas une mais plusieurs
réponses. L’information statistique émane d’organismes et de services dont les objectifs sont variés et les
critères de dénombrements différents (cf. rapport Paul Blanc, Sénat – Commission des affaires sociales, 2002).
Il est donc difficile de connaître le nombre de personnes handicapées, les types de déficience et leurs
degrés de gravité parmi cette diversité de sources.
Aujourd’hui, il y aurait « entre 2,8 millions et 23,65 millions de personnes handicapées, selon le péri­
mètre utilisé », indique un rapport de la Cour des comptes au président de la République (La vie avec un
handicap, 2003).
La dernière enquête de l’INSEE « Handicap-Incapacité-Dépendance » (HID), publiée en 2001, apporte les
données globales les plus récentes. Effectuée pour partie auprès des personnes vivant en domicile ordinaire,
elle révèle que près d’une personne sur trois a répondu « oui » à la question « Rencontrez-vous dans la vie
de tous les jours des difficultés qu’elles soient physiques, sensorielles, intellectuelles ou mentales ? »
La population française déclare « ressentir une gêne et des difficultés pour évoluer dans son environnement
ou accéder aux transports ».
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Préambule
L’accessibilité, un enjeu pour
Prendre
en compte
le vieillissement
de la population
Le vieillissement de la population est une des évolutions majeures à prendre en
compte dans l’aménagement des équipements culturels et aussi tout le long de la
chaîne de déplacement. Cette chaîne comprend la voirie, les transports et tous les équi­
pements et bâtiments ouverts au public qui structurent notre environnement.
Porter un
nouveau regard
sur les situations
de handicap
L’enquête HID confirme que la proportion de personnes âgées de plus de 60 ans ne
cesse de croître. Aujourd’hui de l’ordre de 20 %, elle atteindra près de 30 % dans les
trente prochaines années : 35 % des hommes et 44 % des femmes de 65 à 79 ans sont
atteints de déficiences motrices modérées ou sévères. Cette proportion passe à 66 %
pour les hommes et à 77 % pour les femmes de plus de 80 ans et plus. Cette nou­
velle génération de personnes âgées, très active, apprécie particulièrement de parti­
ciper à la vie culturelle nationale et internationale, pourvu que sa condition physique
ait été prise en compte.
L’enquête HID fournit aussi une approche du nombre de personnes présentant une
déficience :
• motrice : 13,4 % de la population française, soit environ 8 millions ;
• mentale : 6,6 %, soit environ 4 millions ;
• sensorielle : 11,4 %, soit environ 6,9 millions dont 3,1 millions de déficients visuels.
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les équipements culturels
Cette approche ne reflète cependant pas complètement les diverses situations de handicap, notamment les
personnes souffrant de pathologies mal connues et mal évaluées comme l’autisme ou le polyhandicap.
D’autre part, l’évolution actuelle de la classification internationale montre que le regard porté par la société
sur les personnes handicapées fait l’objet d’une mutation positive.
La classification de 1980 (CIH = classification internationale des handicaps) de l’Organisation mondiale
de la santé (OMS) présente les personnes handicapées à travers les notions de déficience, d’incapacité, de
désavantage de la personne.
Alors que la classification de 2002 (CIF = classification internationale du fonctionnement du handicap et
de la santé), au-delà de la notion de handicap, prend en compte la capacité de la personne à participer à
la vie sociale en caractérisant les facteurs environnementaux, physiques, sociaux, économiques et cultu­
rels comme de possibles obstacles générateurs de « situations de handicaps ». Dès lors, la personne han­
dicapée n’est plus seulement considérée comme un objet de soin, elle est aussi un acteur, un consomma­
teur de la société.
Ainsi, le regard actuel porté sur la population appelle une évolution de la société, visant une meilleure adap­
tation aux particularités des personnes, avec des aides techniques et humaines. Il désenclave le problème
du handicap et plaide en faveur d’une prise en compte de l’accessibilité pour tous.
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Accessibilité du cadre bâti,
article
Inscrire
l’accessibilité
dans une
démarche globale
intégrant
l’identité
culturelle,
architecturale,
sociale
du bâtiment
et le respect
de l’usager
Prendre en compte dans tous travaux d’aménagement (rénovation et construction) les
spécificités des publics handicapés est une obligation depuis la loi d’orientation du
30 juin 1975. Cette obligation est renforcée par la loi pour l’égalité des droits et des
chances, la participation et la citoyenneté des personnes handicapées du 11 février 2005.
Le respect de cette loi concernant l’accessibilité du cadre bâti implique une mobili­
sation des maîtres d’ouvrage et une vigilance dans le respect des cahiers des charges
soumis aux maîtres d’œuvre. Il n’y a pas de savoir-faire de conception et de réalisa­
tion (compétence de l’architecte, de l’ingénieur et de l’entreprise) sans un réel vouloir­
faire de programmation (domaine de la maîtrise d’ouvrage).
Penser
l’accessibilité
en termes
de déplacement
et de
participation
Dans le cas de bâtiments existants, préalablement à tout engagement dans des tra­
vaux ponctuels de mise en accessibilité, il convient de réaliser une étude globale
d’accessibilité des lieux du point de vue des besoins de chacun des groupes de per­
sonnes concernés (publics et professionnels présentant un handicap). Cet état des
lieux, effectué tout au long de la chaîne de déplacement réel et d’utilisation des ser­
vices, permettra, par la suite, de programmer des travaux en cohérence avec la spé­
cificité des lieux et les besoins des uns et des autres (cf. p. 72).
Ce premier article de la charte met en lumière des critères d’aménagement des
espaces en tant que confort d’usage. Par ailleurs, l’utilisation des services n’ayant pas
fait l’objet de contraintes législatives à ce jour, les signataires de la charte feront
preuve d’une attention toute particulière dans ce domaine. Une réflexion sur les
aménagements est à mener en amont de tout projet, et des déclinaisons sont à pré­
voir en fonction de la mission de l’équipement culturel (cf. p. 113).
Il faut, dès le stade de l’étude, poser les questions essentielles pour l’usage et la com­
préhension des lieux : je viens d’où, je vais où, j’en reviens comment ? Et prendre en
compte les actions inhérentes à la logique de déplacement et de participation :
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« L’accessibilité du cadre bâti, de l’environnement, de la voirie et
des transports publics ou privés, permet leur usage sans dépendance
par toute personne qui, à un moment ou à un autre, éprouve une gêne
du fait d’une incapacité permanente (handicap sensoriel, moteur ou cognitif,
vieillissement…) ou temporaire (grossesse, accident…) ou bien encore
de circonstances extérieures (accompagnement d’enfants en bas âge,
poussette…). »
Cette définition avait été adoptée en décembre 2000 par les principaux ministères concernés par
l’accessibilité (Emploi et Solidarité, Équipement, Transport et Logement, Éducation nationale, Jeunesse et Sports, Fonction publique, Réforme de l’État et Décentralisation, Culture et Communication).
Elle démontre bien le caractère universel de la notion d’accessibilité ainsi que les enjeux qu’elle comporte.
confort d’usage de l’équipement
• se déplacer d’un point à un autre • se repérer, s’orienter, comprendre l’espace • accéder aux bâtiments et
locaux (entrer et sortir) • accéder et utiliser les équipements, dispositifs et « appareils » correspondant à la
finalité du local, du bâtiment • communiquer et participer • se reposer • satisfaire des besoins physiologi­
ques élémentaires (sanitaires…) • être et se sentir en sécurité • utiliser et jouir des locaux dans des condi­
tions de commodité et de confort adaptées à leur finalité.
Pour chacun de ces points, ce qu’il convient de faire ou ce qu’il faut éviter peut différer en fonction des
besoins des quatre grandes familles de déficience identifiées dans la loi : motrice, visuelle, auditive et
mentale, cette dernière regroupant déficience cognitive et psychique (cf. p. 77).
D’autres publics sont également concernés et pris en compte du fait de l’approche par besoins :
• les personnes âgées, qui tendent à cumuler plusieurs déficiences • les enfants, dont les besoins et com­
portements sont spécifiques et qui peuvent de ce fait être placés en situation de handicap • les personnes
désavantagées par leur taille (grandes, petites, obèses…), fréquemment en situation de handicap bien
que ne souffrant d’aucune déficience à proprement parler.
Le comportement et les besoins des usagers changent en fonction des lieux et des activités auxquelles ils
sont censés participer. Aussi n’y a-t-il pas de recettes, mais des réponses à apporter au cas par cas.
Dans la mesure du possible, les réponses aux besoins des personnes handicapées doivent être apportées
par l’amélioration des conditions proposées à l’ensemble des usagers plutôt que par la mise en place de
dispositifs spécifiques. Par exemple, il sera fait en sorte que les circulations soient entièrement accessibles
plutôt que de prévoir des cheminements réservés.
Il faut développer les programmes de mise en accessibilité à partir de la logique de déplacement et de parti­
cipation, en identifiant les besoins de chacun des publics visés, et non travailler autour d’impossibilités ponc­
tuelles. L’impossibilité d’accueil d’une population handicapée ne doit pas freiner le processus de mise en
accessibilité pour les autres usagers handicapés : déplacement, repérage des lieux, accès aux lieux et accès aux
services offerts, et ce dans le respect des principaux enjeux culturels des sites concernés.
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Loi du 11 février 2005
pour l’égalité des droits
et des chances,
la participation
et la citoyenneté
des personnes
handicapées ;
titre IV, Accessibilité ;
chapitre III, Cadre bâti,
transports et nouvelles
technologies ; article 41.
Décret n° 2006-555
du 17 mai 2006
relatif à l’accessibilité
des établissements
recevant du public,
des installations
ouvertes au public
et des bâtiments
d’habitation
et modifiant le code
de la construction
et de l’habitation.
Article 4,
sous-section 4 :
dispositions applicables
lors de la construction
ou de la création
d’établissements
recevant du public ou
d’installations ouvertes
au public
1
Accessibilité du cadre bâti,
article
Arrêt du tramway et trottoir
accessible à proximité du Centre
d’histoire de la Résistance et
de la Déportation à Lyon.
PARCOURIR LES ESPACES
Le strict respect de la réglementation ne peut se substituer à une approche globale
des grands principes d’accessibilité.
Abord et accès
Prendre
en compte
l’ensemble
de la chaîne
d’accessibilité :
abords, voirie,
cheminement,
équipement
Aborder le site
L’accessibilité urbaine participe à la démarche d’accueil de l’équipement culturel. Il
est donc essentiel d’effectuer un bilan d’accessibilité des moyens de transport reliant
l’institution aux différents quartiers de la ville, de ses abords et de ses accès. Il est sou­
haitable de repérer et de signaler un arrêt de transport public à proximité et un par­
king accessible, d’où l’on peut venir par un trottoir accessible.
Stationner
Un emplacement de stationnement est réputé aménagé pour les personnes handicapées
lorsqu’il comporte, latéralement à l’emplacement prévu pour la voiture, une bande
d’une largeur minimale fixée par l’arrêté. Cet emplacement est libre de tout obstacle,
protégé de la circulation automobile. Il est situé à proximité de l’entrée principale, du
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Arrêté du 1er août 2006
fixant les dispositions
prises pour l’application
des articles R. 111-19
à R. 111-19-3 et R. 111­
19-6 du code
de la construction et
de l’habitation relatives
à l’accessibilité aux
personnes handicapées
des établissements
recevant du public
et des installations
ouvertes au public
lors de leur construction
ou de leur création
Un arrêté concernant
l'accessibilité des
établissements recevant
du public (ERP) et des
installations ouvertes au
public (IOP) existants est
en préparation.
Il sera publié debut 2007
et consultable sur
http://www.legifrance.
gouv.fr
Stationner
Arrêté du 1er août 2006
(ERP et IOP lors de leur
construction ou création)
Article 3 : dispositions
relatives au
stationnement
automobile
Utiliser un cheminement
Arrêté du 1er août 2006
(ERP et IOP lors de leur
construction ou création)
Article 2 : dispositions
relatives aux
cheminements extérieurs
confort d’usage de l’équipement
Places de
parking pour
personnes
handicapées
devant la
bibliothèque
municipale de
Bordeaux et le
château de
Fontainebleau.
Emplacement
réservé pour
une dépose
minute devant
la bibliothèque
de l’Alcazar à
Marseille.
Parcours stabilisé
entre un arrêt de
bus et l’entrée
du musée des
Beaux-Arts
de Valenciennes.
hall d’accueil ou de l’ascenseur et relié à ceux-ci par un cheminement accessible. Il s’agit principalement de
garantir la sécurité des personnes ayant un handicap. Dans le cas du handicap moteur, il n’y a pas d’obstacle
sur le trajet entre le véhicule et le bâtiment. Pour les déficients auditifs, qui ne décèlent pas un danger venant
de derrière, on doit veiller à la séparation d’avec la circulation automobile
Les places de parking réservées sont prévues en nombre suffisant et sont clairement indiquées. Des mesures
particulières doivent être prises pour assurer leur respect par les automobilistes.
La réservation d’un emplacement pour une dépose minute à proximité de l’entrée du bâtiment peut présenter
un intérêt certain lorsqu’il n’a pas été prévu de parking adapté ou lorsque ce dernier est trop éloigné.
Utiliser un cheminement
Points de vigilance : sol, pente, ressauts, portes, largeur des passages, obstacles.
Une personne ne peut se sentir accueillie et en confiance dans un environnement qui ne lui est pas fami­
lier si l’accès à l’entrée du bâtiment lui est rendu impossible ou difficile à cause des divers obstacles
qu’elle peut rencontrer dans son cheminement. On doit donc choisir et aménager un cheminement acces­
sible facilitant la continuité de la chaîne de déplacement avec l’extérieur. Pour la sécurité des déficients visuels,
l’absence d’obstacle saillant est indispensable.
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Accessibilité du cadre bâti,
article
Portes d’entrée
automatiques
du Centre
d’histoire
de la Résistance
et de la
Déportation
à Lyon.
Favoriser
l’autonomie
des personnes
handicapées
Rampes d’accès
à la cathédrale
de Bourges
et au musée
des Beaux-Arts
et de la Dentelle
de Calais.
Entrer et sortir
Points de vigilance : portes, obstacles, éclairage.
L’autonomie est à privilégier pour entrer et sortir du bâtiment. Les personnes handi­
capées doivent pouvoir repérer sans difficulté où sont situées les entrées et quel est
leur mode d’utilisation (commande manuelle ? tourniquet ?).
La signalétique, sonore, visuelle ou encore tactile est l’outil indispensable pour
repérer, comprendre et utiliser un dispositif d’accès.
Accéder et pénétrer dans le bâtiment jusqu’au point d’accueil est une obligation
faite aux établissements recevant du public par la loi du 11 février 2005. L’entrée
principale du bâtiment doit être accessible.
La porte d’entrée du bâtiment doit être accessible. Si la largeur nécessaire n’est obte­
nue que par la juxtaposition de deux vantaux, il convient d’en vérifier la largeur, le
bon fonctionnement, la facilité de préhension par les personnes en fauteuil roulant
ou de petite taille.
Les portes à tambour sont généralement infranchissables pour les personnes à mobilité
réduite et les personnes aveugles ou présentant une difficulté intellectuelle. La mise en
œuvre d’un mécanisme plus approprié, en accès libre, sera appréciée et souhaitable.
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Entrer et sortir
Arrêté du 1er août 2006
(ERP et IOP lors de leur
construction ou création)
Article 4 : dispositions
relatives aux accès à
l’établissement
ou l’installation
Article 11 : dispositions
relatives aux locaux ouverts
au public, aux équipements
et dispositifs de commande.
Article 13 : Dispositions
relatives aux sorties
Les portes
Arrêté du 1er août 2006
(ERP et IOP lors de leur
construction ou création)
Article 2.II.2° : dispositions
relatives aux cheminements
extérieurs, caractéristiques
dimensionnelles
Article 10 : dispositions
relatives aux portes,
portiques et sas
Les dispositifs
compensatoires
Loi du 11 février 2005
titre IV, Accessibilité ;
chapitre III, Cadre bâti,
transports et nouvelles
technologies ;
Article 41 (motifs
dérogatoires)
confort d’usage de l’équipement
Orientation
des personnes
handicapées moteur
vers une entrée
accessible du musée
des Beaux-Arts
de Valenciennes.
Si l’entrée comporte des marches, il est nécessaire de prévoir une main courante, ainsi qu’une rampe
d’accès. Les plans inclinés avec paliers de repos sont indispensables aux personnes en fauteuil, mais aussi
utiles pour les personnes âgées ou fatigables.
En cas d’impossibilité liée à la nature du terrain ou à une contrainte exceptionnelle (site classé), la situation
doit être clairement explicitée dans le descriptif produit par le site. Tout dispositif visant à permettre l’accès
au bâtiment, ou toute contrainte limitant cet accès ou obligeant à se signaler, doivent pouvoir être repérés,
atteints ou utilisés par une personne handicapée. Pour certains bâtiments existants ne pouvant être mis en
accessibilité, des dispositifs compensatoires doivent être mis en place à l’attention des personnes handicapées.
Il est souhaitable notamment de prévoir un accompagnement humain, afin de pallier les impossibilités.
Les personnels chargés d’accueillir les personnes handicapées doivent alors être disponibles rapidement durant
toute la durée d’ouverture au public de l’équipement culturel. Cette mesure pose la question de la mobilité,
de la polyvalence et de la formation des personnels. Selon le choix privilégié par l’équipement, les parcours
bénéficiant d’un accompagnement humain sont à préciser dans les documents d’information spécifiques.
En cas d’impossibilité d’accès physique au bâtiment pour une personne circulant en fauteuil, il faut tou­
tefois étudier et maintenir tous les aménagements destinés aux autres publics : aveugles, malvoyants,
personnes âgées ou fatigables, mal ou non entendants, personnes présentant une difficulté intellectuelle
ou des difficultés de lecture et de compréhension de la langue française.
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Accessibilité du cadre bâti,
article
Large portillon,
sol en marbre
avec lignes guides,
à l’entrée de
la bibliothèque
de l’Alcazar
à Marseille.
Repérage contrasté
des portes
et de l’escalier
au musée
des Beaux-Arts
et de la Dentelle
de Calais.
Circulations horizontales
Répondre
aux besoins
des différents
handicaps,
dans leur
respect mutuel
Être vigilant
face à toutes
les sources
de danger
Cheminements
Points de vigilance : sol, pente, ressauts, portes, largeur des passages, obstacles.
Les personnes handicapées doivent se sentir à l’aise et en confiance dans l’environ­
nement dans lequel elles évoluent. Là encore, les dispositions prises pour permettre
la circulation des personnes handicapées à l’intérieur des locaux viseront la plus
grande autonomie possible, quel que soit le handicap. Les besoins inhérents à chaque
type de handicap sont à prendre en compte. On doit veiller à ce que les circulations
intérieures horizontales soient débarrassées de tout danger. Pour cela, on apportera
notamment une attention particulière aux éléments suivants.
Qualité des revêtements
Les revêtements de sol et les équipements situés sur le sol des cheminements doivent
être sûrs et permettre une circulation aisée des personnes handicapées.
Ils ne doivent pas créer de gêne visuelle ou sonore pour les personnes ayant une défi­
cience sensorielle.
Les cheminements doivent être en revêtements durs et plats (ou compensés par des
plans inclinés à faible déclivité), non glissants et sans obstacle. Il faut éviter les res­
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Qualité des revêtements
Arrêté du 1er août 2006
(ERP et IOP lors de leur
construction ou création)
Article 6 : dispositions
relatives aux circulations
intérieures horizontales
Article 9 : dispositions
relatives aux revêtements
des sols, murs et plafonds
Éléments pouvant faire
obstacle au cheminement
Arrêté du 1er août 2006
(ERP et IOP lors de leur
construction ou création)
Article 6 : dispositions
relatives aux circulations
intérieures horizontales
Article 9 : dispositions
relatives aux revêtements
des sols, murs et plafonds
Points de rupture tels que
dénivellement, passage de
porte
Arrêté du 1er août 2006
(ERP et IOP lors de leur
construction ou création)
Article 6 : dispositions
relatives aux circulations
intérieures horizontales
Article 10 : dispositions
relatives aux portes,
portiques et sas
confort d’usage de l’équipement
Repérage des piliers
par une modification
du sol
à la médiathèque
José-Cabanis
de Toulouse.
Aire d’évitement
de l’escalier à
la bibliothèque de
l’Alcazar à Marseille.
Rampe portant
des indications
en braille
dans l’escalier
de la crypte
et dans le couloir
des toilettes
au musée des
Beaux-Arts
de Valenciennes.
sauts de plus de 2 cm, les tapis épais et moquettes qui rendent la circulation en fauteuil roulant malaisée,
les effets d’éblouissement, les effets sonores trop importants. Les éléments structurants du cheminement doivent être repérables par les personnes ayant une déficience
visuelle. Pour un déficient visuel, les revêtements peuvent aussi être un moyen de guidage, ils peuvent per­
mettre de différencier un cheminement du reste de l’espace.
Éléments pouvant faire obstacle au cheminement
Il est essentiel d’éviter les obstacles pouvant entraver la circulation ou présenter un danger pour les personnes
déficientes visuelles, ou tout simplement distraites : obstacles à hauteur de visage, ou non détectables par
la canne, ou non contrastés. Les bornes et les poteaux doivent pouvoir être détectés par un aveugle se
déplaçant avec une canne et seront de couleur contrastée par rapport à leur environnement immédiat.
Pour les obstacles en hauteur (par exemple : extincteur, panneau d’affichage, montée d’escalier), il est impor­
tant de neutraliser la zone où peut s’engager la canne en matérialisant l’obstacle au sol.
Points de rupture tels que dénivellement, passage de porte
Il est préférable d’avertir de la présence d’une rupture de niveau et de la présence d’escaliers dans le sens
de la descente, par la mise en place de dalles d’éveil de vigilance.
Les dénivellations des circulations ne peuvent être compensées par l’installation d’un appareil élévateur.
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Accessibilité du cadre bâti,
article
Repérage au sol
d’un escalier
et lignes guides
à la Cité des
sciences et de
l’industrie.
Allier
préservation
du patrimoine
et dispositifs
d’aide au
cheminement
Toutes les portes situées dans les circulations doivent permettre le passage des per­
sonnes handicapées et doivent pouvoir être manœuvrées par des personnes ayant des
capacités physiques réduites, y compris en cas de système d’ouverture complexe. Les
dimensions des portes, l’accès aux poignées (éviter les poignées situées en angle),
l’amplitude des gestes doivent être considérés. Il est souhaitable que les portes situées
sur les cheminements soient automatisées ou asservies par ventouse.
Il est nécessaire de prévoir un palier de repos devant et derrière chaque porte. Afin d’éviter tout danger, en particulier pour les personnes malvoyantes, les portes
et les baies vitrées doivent être signalées à deux hauteurs (1 m et 1,50 m).
Les portes comportant une partie vitrée importante doivent pouvoir être repérées
par les personnes malvoyantes et ne pas créer de gêne visuelle (éviter les reflets et
les effets d’éblouissement). Les sas doivent permettre le passage et la manœuvre des portes par les personnes han­
dicapées. Caractère anxiogène de certains espaces
Les espaces clos (sas…) comme les vastes espaces dépourvus de signalétique ou
encore les éléments nécessitant une manipulation spécifique (passage d’un tourni­
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Aide au cheminement
Arrêté du 1er août 2006
(ERP et IOP lors de leur
construction ou création)
Article 7.1.3° : escaliers,
atteinte et usage
Article 8.II.2° : dispositions
relatives aux tapis roulants,
escaliers et plans inclinés
mécaniques, atteinte et usage
confort d’usage de l’équipement
Éclairage rasant
participant au guidage dans un escalier à vis au Mont Saint-Michel.
Prêt de fauteuils au musée d’Orsay à Paris.
Aire de repos dans le salon
Carpeaux
du musée des
Beaux-Arts
de Valenciennes.
quet avec introduction du billet d’entrée par exemple) peuvent être très anxiogènes pour certaines personnes,
notamment handicapées mentales ou souffrant d’une déficience psychique. Il faut donc veiller à l’accom­
pagnement de ces personnes dans leur perception de l’environnement par une signalétique adaptée, voire
une aide humaine.
Aide au cheminement
Il existe des aides spécifiques au cheminement. En fonction des choix de l’équipement pour une plus
grande autonomie des personnes, certains aménagements peuvent être envisagés.
Les bandes « lignes guides », de matériaux contrastés, peuvent par exemple permettre la matérialisation
au sol des cheminements à suivre par les personnes aveugles et malvoyantes. D’autres systèmes sont dis­
ponibles.
Un fauteuil roulant (régulièrement révisé) peut être proposé aux personnes très fatigables.
Pour faire face aux besoins de l’ensemble des visiteurs, il faut prévoir de façon régulière des aires de repos
avec des bancs, sièges et/ou des assis-debout. Les assises comporteront des accoudoirs permettant aux per­
sonnes âgées, fatigables ou se mouvant avec difficulté de pouvoir se relever plus aisément. L’assise des sièges
doit être comprise entre 0,30 m et 0,50 m, celle des assis-debout doit être d’environ 0,65 m. Afin d’être repé­
rables par les personnes malvoyantes, les sièges et les assis-debout sont de couleur contrastée par rapport
au sol et au mur.
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Accessibilité du cadre bâti,
article
Aire de repos
à la bibliothèque
de l’Alcazar
à Marseille.
Rampe le long
d’un plan incliné
au théâtre national
de Strasbourg.
La présence de mains courantes préhensibles et repérables (contrastées) peut être utile
le long du cheminement (selon la configuration du terrain) et nécessaire en cas de
changement de niveau (franchissement de ressauts importants ou de marches, de
rampes…).
Étudier
l’éclairage et
l’insonorisation
pour renforcer
le confort
de visite
Des éléments sonores bien identifiables peuvent servir au repérage auditif et/ou à
l’orientation des personnes aveugles ou malvoyantes (par exemple, les fontaines
intérieures).
Il est préférable d’utiliser une signalisation standardisée (homogène, hiérarchisée et
répétitive) en adéquation avec les habitudes et la culture locale.
Éclairage
L’éclairage est très important, il doit contribuer au plaisir, au confort de lecture et à
la sécurité. Il est préférable qu’il soit diffus et indirect, pour éviter tout éblouissement.
On évite donc les spots tournés vers les visiteurs, les surfaces réverbérantes, les
zones d’obscurité, mais aussi les contrastes brutaux entre salles et passages.
Ce dernier point est un critère de confort pour les personnes malvoyantes, mais aussi
pour les personnes ayant un handicap mental, sensibles à l’environnement.
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Éléments sonores
Arrêté du 1er août 2006
(ERP et IOP lors de leur
construction ou création)
Article 4.II.2° : dispositions
relatives aux accès
à l’établissement ou
l’installation, atteinte et usage
Éclairage
Arrêté du 1er août 2006
(ERP et IOP lors de leur
construction ou création)
Article 14 : dispositions
relatives à l’éclairage
Insonorisation, acoustique,
équipement d’aide
à l’audition
Arrêté du 1er août 2006
(ERP et IOP lors de leur
construction ou création)
Article 5 : dispositions
relatives à l’accueil du public
confort d’usage de l’équipement
L’éclairage doit être
conçu afin d’éviter
éblouissements et
zones d’ombres.
Pour les personnes malvoyantes, un éclairage ponctuel de qualité des objets, des œuvres, des textes pré­
sentés est indispensable. Les personnes malvoyantes doivent s’approcher (5 à 25 cm) afin d’accéder à l’infor­
mation. Une attention particulière doit donc être portée à l’éclairage, afin d’éviter les zones d’ombres
dans ce cas précis.
Les forts contrastes lumineux entre les espaces sont également à éviter. Ces contrastes provoquent une gêne
importante pour les personnes ayant une déficience visuelle. Ils sont aussi perturbants pour les personnes ayant
une déficience mentale ou psychique.
Bien étudié, l’éclairage peut servir de ligne guide, avertir des dangers et contribuer à améliorer la signalé­
tique et la sécurité des lieux : éclairage des marches, plans inclinés, plinthes et obstacles lorsqu’ils se
trouvent dans la pénombre.
Éviter un éclairage au néon dans les endroits sonorisés ou équipés de téléphone, car il génère des bruits para­
sites qui perturbent l’écoute des personnes malentendantes appareillées.
Insonorisation, acoustique, équipement d’aide à l’audition
D’une manière générale, il faut éviter les sollicitations auditives trop fortes, sources de perturbation. L’isolation phonique doit être étudiée au stade de la conception des bâtiments, des travaux de réfection ou
des aménagements scénographiques.
Elle implique le contrôle de la réverbération des sons, le contrôle de la transmission des sons, le contrôle
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Accessibilité du cadre bâti,
article
Boutons de
commande
d’ascenseur
à la portée
des personnes
en fauteuil
à la Bibliothèque
nationale
de France.
Installer
des ascenseurs
adaptés à tous
les handicaps :
dimensions,
commandes,
annonces,
éclairage...
Faciliter
le repérage
des escaliers :
accessibilité
et sécurité
Caractères
contrastés
et braille pour
les commandes
d’ascenseur
à la bibliothèque
de l’Alcazar
à Marseille.
des bruits de machines et des vibrations, la réduction de l’électricité statique (qui inter­
fère avec les prothèses auditives), le contrôle des fréquences des sons transmis.
L’installation de boucles magnétiques de comptoir d’accueil ou de tour de salle
constitue une aide précieuse pour les personnes malentendantes appareillées de pro­
thèses analogiques.
Circulations verticales
Points de vigilance : ascenseurs, escaliers, paliers, dimensions, commandes, aména­
gements divers.
Ascenseurs
Les ascenseurs doivent être assez vastes pour être utilisables par des personnes en fau­
teuil. On pense notamment aux fauteuils électriques, aux dimensions plus importantes.
Les caractéristiques de la disposition des commandes extérieures et intérieures doivent,
notamment, permettre leur repérage par tous. Les commandes seront situées à une hau­
teur maximale de 1,30 m, afin de convenir aux personnes en fauteuil roulant ou de
petite taille. Sur l’une des plages de commande au moins, il est recommandé que les
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Ascenseurs
Arrêté du 1er août 2006
(ERP et IOP lors de leur
construction ou création)
Article 7.2 : ascenseurs
Escaliers
Arrêté du 1er août 2006
(ERP et IOP lors de leur
construction ou création)
Article 7.1 : escaliers
Article 8 : dispositions relatives
aux tapis roulants, escaliers
et plans inclinés mécaniques
confort d’usage de l’équipement
Élévateur réservé
aux personnes
à mobilité réduite
pour accéder
à l'étage du musée
gallo-romain
de Saint-Romainen-Gal.
Élévateur donnant
accès à la crypte
de la basilique
de Saint-Denis pour
les visiteurs en fauteuil.
Au musée d’art
contemporain
du Val-de-Marne
(MAC/VAL), élévateur
permettant d’accéder
au restaurant.
chiffres soient inscrits à côté des boutons de commande : en relief, en gros caractères et en braille. Il est pré­
férable que cette seconde plage de commande destinée au plus grand nombre soit située à une hauteur de
lecture plus confortable pour une personne malvoyante (entre 1,40 m et 1,50 m). L’éclairage intérieur de
l’ascenseur doit être suffisamment lumineux pour permettre aux personnes malvoyantes de trouver leurs
repères. Une annonce sonore et visuelle des étages et des fonctions desservis ainsi que des appels d’alarme
sonores et visuels sont utiles à nombre d’usagers. En cas de panne, un signal lumineux permet aux personnes
sourdes de savoir que leur appel a bien été reçu par les services de sécurité et de dépannage.
Escaliers
Les escaliers constituent un obstacle majeur pour la circulation des personnes handicapées au sein d’un
bâtiment. Aussi, la mise en œuvre des mesures spécifiées dans les textes de loi permet de leur assurer une
circulation la plus aisée possible.
Il est important d’avertir de la présence d’un escalier par une bande de matériaux d’aspect et/ou de cou­
leur contrastés marquant le changement de niveau, en l’amorçant au moins 1 m avant l’escalier.
Le nez de marche est indiqué par une bande contrastée antidérapante. La première marche et la première
contremarche sont plus visibles si elles sont contrastées par rapport à l’escalier.
Par ailleurs, il est préférable d’avertir de la présence d’une rupture de niveau et de la présence d’escaliers dans
le sens de la descente, par la mise en place de dalles d’éveil de vigilance.
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Accessibilité du cadre bâti,
article
Élévateur
et rampe
dans le hall
de la salle de
conférences
de la bibliothèque
de l’Alcazar
à Marseille.
Repérage au sol
de l’escalier et
nez de marches
contrastés
à la Cité des
sciences
et de l’industrie.
Rampe à
double hauteur
au musée TonyGarnier à Lyon.
Signalisation
Concevoir
une signalétique
visuelle et sonore
compréhensible
par tous
les publics
La signalisation doit constituer une chaîne d’information propre à renseigner le visi­
teur pour lui permettre de prendre toute décision de cheminement, en fonction des
situations ponctuelles successives auxquelles il se trouve confronté.
Une signalisation visuelle doit notamment pouvoir être doublée de façon sonore ou
tactile ; une signalisation sonore doit pouvoir être doublée de façon visuelle. Toute
information visuelle doit pouvoir être lue en position assise et par une personne
malvoyante.
La taille des caractères est directement liée à la distance de lecture (la taille des let­
tres et la hauteur des panneaux tiendront compte des normes AFNOR ophtalmolo­
giques) ; les caractères de type Arial ou Helvetica, en corps 18, sont à privilégier. Éviter
les fioritures, les italiques, préférer les caractères en demi-gras.
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Signalisation
Arrêté du 1er août 2006
(ERP et IOP lors de leur
construction ou création)
Annexe 3 : information
et signalisation
confort d’usage de l’équipement
Plan et panneaux
d’orientation
en braille et
en gros caractères
contrastés, avec
un code couleurs,
à la bibliothèque
de l’Alcazar
à Marseille.
Musée d’Orsay et musée du Louvre :
panneaux d’orientation avec
pictogrammes et couleurs contrastées.
Ne pas créer d’obstacle ou de danger par l’implantation de la signalétique.
Prévoir des indications de signalisation à double hauteur (1,50 m en plaque et 2,30 m en drapeau).
• Être vigilant sur l’emplacement des cartels et des panneaux (ni trop haut, ni trop bas).
• Soigner l’éclairage et la qualité visuelle de la signalétique : éviter les supports transparents ou brillants,
les effets d’éblouissement, de reflet, de clignotement, les zones d’ombre.
• Rechercher au maximum les contrastes entre les fonds de couleurs et les encres de la graphie : support/écrit,
sombre/clair.
• Uniformiser la signalétique : la couleur, par exemple, a d’abord un rôle fonctionnel, pour une orientation
facile des visiteurs.
• Faire des textes simples, précis et courts.
• Dans la mesure du possible, préférer le pictogramme à l’écrit. Il est recommandé d’utiliser les picto­
grammes homologués (cf. p. 114 et 178).
•
•
L’association texte/image est très importante. Elle donne accès à l’information pour des personnes illettrées,
ne maîtrisant pas correctement la langue française, ou présentant une déficience intellectuelle.
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Accessibilité du cadre bâti,
article
Au château
de Fontainebleau,
la banque
d’accueil
présente une
partie basse
qui convient
aux personnes
en fauteuil
ou de petite taille.
La banque
d’accueil
de la bibliothèque
de l’Alcazar
à Marseille
permet
la station assise.
SÉCURITÉ
Assurer la sécurité des personnes
handicapées :
systèmes
d’alarme et aide humaine
L’équipement doit prendre en compte la sécurité des visiteurs handicapés. Il s’agit
notamment d’adapter les systèmes d’alarme aux personnes sourdes en doublant
l’installation sonore avec des installations visuelles (cf. p. 167).
Comme dans tous les équipements recevant du public, en cas de sinistre les visiteurs
doivent pouvoir être évacués de façon sûre, identifiable et rapide vers une zone
protégée.
Le personnel doit être informé de la présence d’un usager ayant besoin d’être alerté et/ou
aidé en cas d’évacuation d’urgence. On pense notamment à l’évacuation des personnes
en fauteuil roulant, dans le cas d’un incendie où les ascenseurs sont bloqués.
UTILISER LES SERVICES
Accueil, billetterie La banque d’accueil comporte une partie plus basse pour les personnes en fauteuil rou­
lant ou celles qui souhaitent s’asseoir. Il est à noter qu’une hauteur libre (face inférieure)
de 0,72 m convient mieux aux personnes circulant en fauteuil roulant électrique ou de
petite taille. Cette hauteur convient très bien pour les nombreuses personnes (particu­
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Accueil, billetterie
Arrêté du 1er août 2006
(ERP et IOP lors de leur
construction ou création)
Article 5 : dispositions
relatives à l’accueil du public
Article 14 : dispositions
relatives à l’éclairage
Boutiques, cafétérias,
divers équipements en libre­
service, salles polyvalentes,
salles de repos, vestiaires...
Arrêté du 1er août 2006
(ERP et IOP lors de leur
construction ou création)
Article 5 : dispositions
relatives à l’accueil du public
Article 11 : dispositions relatives
aux locaux ouverts au public,
aux équipements et dispositifs
de commande
Article 19 : dispositions
supplémentaires relatives
aux caisses de paiement
disposées en batterie
confort d’usage de l’équipement
Une boucle à induction
est proposée
aux personnes
déficientes auditives
à l’accueil du hall est
de la Bibliothèque
nationale de France.
Restaurant
du musée d’Orsay
à Paris.
lièrement les personnes âgées et fatigables) pour qui la station debout est pénible. Prévoir des points d’assis­
debout est apprécié dans les grandes files d’attente, ou devant la banque d’accueil s’il s’agit d’y effectuer
de longues opérations.
L’installation d’une boucle magnétique dans l’espace d’accueil, ou sur la banque d’accueil elle-même, est
utile aux déficients auditifs. La boucle magnétique profite essentiellement aux personnes munies de pro­
thèses analogiques avec la position T et non aux personnes ayant des prothèses dites numériques.
Par ailleurs, un niveau d’éclairage d’au moins 300 lux doit être assuré. Il aide les personnes sourdes qui
lisent sur les lèvres, ainsi que les malvoyants.
Les problèmes inhérents à l’installation d’hygiaphones sont compensés par l’installation d’un amplifica­
teur associé à une boucle magnétique.
Boutiques, cafétérias, divers équipements en libre-service, salles polyvalentes,
salles de repos, vestiaires…
Tous les services que l’on peut trouver dans un équipement doivent être repérables et utilisables par tous.
Est à prévoir notamment la mise à disposition d’emplacements réservés. Des places peuvent être réservées
pour les personnes aveugles avec chien. La présence de places effaçables (non fixes) permet la prise en
compte des personnes en fauteuil roulant dans le parcours proposé et dans l’accès aux divers espaces
(parterre des salles de spectacle, tables de lecture...).
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1
Accessibilité du cadre bâti,
article
Emplacement
pour fauteuil à
l’auditorium du
musée d’Orsay.
Réserver
dans les salles
de spectacle
des places
adaptées
favorisant
le confort et
la convivialité
d’une sortie
culturelle
Téléphone
à hauteur
des personnes
en fauteuil ou
de petite taille
à la Cité des
sciences et
de l’industrie.
Sanitaires
adaptés
pour personnes
handicapées
au Centre
d’histoire de
la Résistance
et de la
Déportation
à Lyon.
Si des banques de salle existent, elles doivent présenter les mêmes qualités que les
banques d’accueil général.
Les salles de spectacles, polyvalentes ou les autres espaces accueillant du public
assis doivent recevoir les personnes handicapées dans les mêmes conditions que les
personnes valides. Des emplacements accessibles, confortables, doivent être prévus
en nombre suffisant et respecter les caractéristiques dimensionnelles légales. Ces
places réservées doivent être réparties en fonction des différentes catégories propo­
sées par l'établissement.
Téléphone
Si le téléphone public est installé dans le hall, il doit être accessible aux personnes
en fauteuil roulant et repérable pour les personnes aveugles ou malvoyantes.
Des assises, comportant des accoudoirs, placées à proximité de cet espace, permet­
tent aux personnes qui le souhaitent de s’asseoir et de se relever facilement.
Il est recommandé de mettre à disposition des personnes déficientes auditives un télé­
phone avec amplificateur ainsi qu’un minitel.
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Salles de spectacle,
polyvalentes et autres
espaces accueillant
du public assis
Arrêté du 1er août 2006
(ERP et IOP lors de leur
construction ou création)
Article 16 : dispositions
supplémentaires relatives
aux établissements recevant
du public assis
Téléphone
Arrêté du 1er août 2006
(ERP et IOP lors de leur
construction ou création)
Article 5 : dispositions
relatives à l’accueil du public
Article 11 : dispositions
relatives aux locaux ouverts
au public,
aux équipements et
dispositifs
de commande
Sanitaires
Arrêté du 1er août 2006
(ERP et IOP lors de leur
construction ou création)
Article 12 : dispositions
relatives aux sanitaires
Disposition particulière
Cf. Accès des chiens guides
d’aveugles dans les
équipements relevant du
ministère de la culture et de
la communication.
Article 88 de la loi n° 87-588
du 30 juillet 1987 et
article 77 de la loi n° 93-121
du 27 janvier 1993.
confort d’usage de l’équipement
Visiteurs déficients
visuels accompagnés
d’un chien guide
au musée d’Art moderne
et contemporain
de Strasbourg
et au musée du Louvre.
Sanitaires
En cas de sanitaires collectifs, l’un au moins doit être adapté selon la réglementation en vigueur (dégage­
ment libre et présence de deux barres d’appui). En toute logique, la commande de chasse d’eau doit également pouvoir être atteinte par une personne han­
dicapée et être facile à manœuvrer par une personne ayant des difficultés de préhension. On veillera à la maintenance des sanitaires adaptés.
Tous les équipements du second œuvre doivent pouvoir être manœuvrés en toute autonomie. Il ne doit pas exister d’obstacles à hauteur de visage.
Un lavabo attenant doit être accessible, sa robinetterie doit être ergonomiquement préhensible, la porte doit
pouvoir être manœuvrée en toute autonomie (modèle de poignées et de porte, dimension des portes).
Il faut également penser aux contrastes entre les cimaises et le mobilier (cuvette, lavabo, distributeur de
savon, sèche-mains) pour répondre au désir d’autonomie des personnes malvoyantes.
DISPOSITION PARTICULIÈRE
Il faut laisser les chiens guides accompagner leur maître. L’accès des chiens guides des personnes aveugles,
mais aussi des personnes sourdes, handicapées moteurs... doit être autorisé.
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2
Information et article
Site Internet
du théâtre national
de l’Odéon :
informations sur l’accessibilité
des salles et des spectacles
(malentendants, déficients
visuels), contact.
Brochure du musée
du quai Branly
pour les publics handicapés.
SOLLICITATION ET RELATIONS AUX PUBLICS
Former
les personnels
Identifier
un interlocuteur
privilégié
pour les publics
handicapés
Développer
des partenariats
locaux
L’aménagement du cadre bâti ou la mise à disposition d’une offre d’accueil spécifique
n’impliquent pas systématiquement la fréquentation assidue et en nombre des per­
sonnes handicapées. Aussi est-il indispensable d’engager une politique d’incitation
auprès des personnes handicapées en vue de favoriser leur participation aux prati­
ques culturelles. Elle se concrétisera par des actions de communication et de promo­
tion au même titre que pour les publics habituels. Pour mener à bien cette démarche
d’information et de communication, il est nécessaire de :
• sensibiliser et former l’ensemble des personnels existants et nouveaux venus à
l’accueil des personnes quelle que soit leur situation de handicap ;
• selon les capacités humaines de l’équipement, identifier au sein de l’institution un
correspondant pour les publics handicapés. La présence d’un correspondant ne doit
toutefois pas réduire la nécessaire mobilisation de l’ensemble des personnels de
l’équipement pour une effectivité de la chaîne d’accessibilité.
Le correspondant est chargé de transmettre les informations, d’engager une démarche
vers les personnes handicapées et/ou leurs représentants, d’établir des partenariats.
Il doit être un interlocuteur privilégié. Il a aussi pour mission d’informer l’ensemble
des personnels sur l’offre accessible, afin que les personnes handicapées ou leurs pro-
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37
communication
Dans le cadre
de son action vers
les publics éloignés
de la culture,
le Louvre sensibilise
des professionnels
du secteur
médico-social
(visites conférences,
rencontres avec
le personnel
d’accueil...)
amenés ensuite
à encadrer la visite
de personnes
déficientes mentales.
Des formations
sont aussi
proposées aux
déficients visuels.
Un simple document
en gros caractères informe
sur les collections
et outils accessibles
aux déficients visuels
dans les bibliothèques
municipales de Chambéry.
Ce public y est aussi accueilli
lors des animations
et ateliers pour tous.
ches puissent bénéficier d’une information et d’un accueil facilités. Le correspondant peut intervenir
comme expert pour veiller à l’accessibilité des offres nouvelles et au maintien de l’accessibilité de l’exis­
tant. Cette fonction de correspondant peut être un poste partagé entre différents équipements d’un même
département ou d’une même région.
Le lien avec les personnes handicapées résidant sur le territoire de l’équipement constitue un préalable
à l’engagement du processus. La personne chargée des relations publiques peut développer des parte­
nariats spécifiques avec des institutions et des établissements spécialisés, des associations de personnes
handicapées et les centres de ressources culture-handicap. Ainsi peut être constitué un premier noyau
de public.
Une action particulière est à mener également vers le personnel des lieux de vie institutionnels des personnes
handicapées. Il s’agit de les sensibiliser à la pratique culturelle, d’engager des contacts privilégiés, afin qu’il
y ait transfert de l’envie de culture vers les personnes handicapées. Par ailleurs, une sensibilisation préa­
lable à la programmation de l’équipement permet d’anticiper la démarche culturelle et de dépasser les angois­
ses possibles.
Une action d’information et de communication sur l’offre accessible est à mener auprès des maisons dépar­
tementales des personnes handicapées (MDPH) de la région concernée. Ces maisons départementales offrent
un lieu unique d’information aux personnes handicapées et à leur famille. Les personnels des MDPH accom­
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Quand L’Elisir d’amore devient
accessible aux malvoyants…
Sensible à l’accueil de tous les publics, l’Opéra National
de Bordeaux a mis en place un projet permettant l’accès
des déficients visuels à ses spectacles. Aucun théâtre en
Aquitaine ne possédant à ce jour d’équipement efficace
permettant à ce public d’assister aux représentations dans
les meilleures conditions, il est apparu fondamental de se
tourner vers ces spectateurs quelque peu délaissés. Le
système « d’audio-description » proposé sur les représentations de L’Elisir d’amore (les mardi 24 à 20h, jeudi 26 à
20h et samedi 28 octobre 2006 à 20h) offre à ces
derniers, équipés de casques (29 disponibles par représentation), la possibilité de recevoir, au cours du spectacle,
nombre d’informations relatives à l’intrigue, aux éléments
de décors et accessoires, aux déplacements et attitudes des
artistes… Ainsi peuvent-ils savourer — à l’instar des
voyants — les diverses dimensions de la représentation et
accéder à cette autonomie d’appréhension dont ils étaient
jadis privés.
Mobilisant l’ensemble des personnels de l’Opéra, cette
initiative n’aurait pu voir le jour sans le soutien financier de
trois précieux partenaires : La Fondation France-Telecom,
Laser-Cofinoga, la mutuelle Intégrance. L’Opéra National
de Bordeaux tient à leur adresser ses plus vifs remerciements.
Autour de L’Elisir d’amore…
Le vendredi 13 octobre, Grand-Théâtre à 18h
Conférence à destination des déficients visuels
Conférencier : Laurent Croizier, Historien et
musicologue, avec la participation exceptionnelle de
Till Fechner, interprète du rôle de Dulcamara.
Les enfants à la rencontre
des artistes de L’Elisir d'Amore
L’Elisir
d’
« Musiques plurielles », volet du dispositif de « l'Enfant
et la musique » représente un cheminement vers la diversité du champ musical (classique, lyrique, jazz, musique
du monde, contemporaine...). A destination d'enfants
d'écoles primaires de la Gironde, ce parcours de trois
ans conçu en lien avec l'Education Nationale et le
Conservatoire de Région est jalonné par la présence
de ces jeunes spectateurs à différents concerts. Ces
derniers auront l'occasion d'assister à la générale
piano ou à la Mise en scène orchestre de L’Elisir
d'amore et le privilège d'échanger avec les artistes de la
production. Nous vous donnons rendez-vous au mois de
juin, date à laquelle les enfants présenteront leur
spectacle : Le Paradis des chats.
amore
L’ELISIR D’AMORE - Donizetti
Direction musicale Paolo Olmi - Mise en scène, chorégraphie
Omar Porras - Décors, création de masques Fredy Porras
Costumes Coralie Sanvoisin - Lumières Mathias Roche
ADINA Maïra Kerey - NEMORINO Stephen Costello - BELCORE
Nigel Smith - DULCAMARA Till Fechner - GIANNETTA Laure Baert
Orchestre National Bordeaux Aquitaine
Chœur de l’Opéra National de Bordeaux
de 8 à 75 € � Tarif 1
20, 22, 24, 26 ET 28 OCTOBRE - GRAND-THÉÂTRE
Opéra bouffe en 2 actes de Donizetti, écrit en
1830, L’Elisir d’amore figure, avec Don Pasquale,
parmi les chefs-d’œuvre comiques de
Donizetti. Sur une intrigue, certes, pétillante
— Nemorino, jeune villageois, s’éprend
d’Adina, riche héritière, également courtisée
par Belcore, sergent recruteur d’un escadron ;
Dulcamara, bonimenteur, vend à Nemorino un
élixir d’amour censé lui amener les faveurs de
sa belle… — le compositeur dessine une
partition enlevée et lumineuse qui laisse percer
de véritables moments d’émotion. Ces instants
trahissent la sensibilité musicale profonde de
Donizetti incontestablement d’essence romantique. Il suffit de tendre l’oreille au son de la
fameuse furtiva lagrima (que Nemorino
entonne en voyant couler une larme sur la joue
d’Adina) pour en mesurer l’intensité.
Transporté dans l’univers ludique d’Omar Poras
et électrisé par la direction musicale enthousiaste de Paolo Olmi, L’Elisir d’amore devrait
enivrer toutes celles et ceux qui viendront en
déguster les richesses !
2
Information et
article
Oct. 06 I Journal de l’Opéra National de Bordeaux
L’ELISIR
D’AMORE
OPÉRA
Gaetano Donizetti
COPRODUCTION OPÉRA NATIONAL DE BORDEAUX,
OPÉRA DE NANCY ET DE LORRAINE,
THÉÂTRE DE CAEN ET OPÉRA DE RENNES
Livret Lorenzo Da Ponte
Musique Wolfgang Amadeus Mozart
Direction musicale Paolo Olmi
Mise en scène, chorégraphie Omar Porras
Décors, création de masques Fredy Porras
Costumes Coralie Sanvoisin
Lumières Mathias Roche
Avec Maïra Kerey, Stephen Costello,
Nigel Smith, Till Fechner, Laure Baert…
ORCHESTRE NATIONAL BORDEAUX AQUITAINE
CHŒUR DE L’OPÉRA NATIONAL DE BORDEAUX
GRAND-THÉÂTRE
20 OCTOBRE < 20 H 00
VENDREDI
DIMANCHE
22 OCTOBRE < 15 H 00
MARDI
24 OCTOBRE < 20 H 00
JEUDI
26 OCTOBRE < 20 H 00
SAMEDI
28 OCTOBRE < 20 H 00
Accueil des malvoyants et non-voyants
LES MARDI
24,
JEUDI
26
ET SAMEDI
28
OCTOBRE
2006
À
20H,
système d’audio-description
RENSEIGNEMENTS
ET RÉSERVATIONS
au 05 56 00 54 03
de 14 h à 18 h du lundi au vendredi
Diffuser
l’information sur
l’offre accessible
À l’opéra national de
Bordeaux, conférence
avec les artistes,
découverte tactile
des costumes
et accessoires,
audiodescription,
programmes en braille
et gros caractères
aident le public
mal et non voyant
à apprécier l’opéra.
Affiches, journal de
l’opéra, programme,
courriers aux
associations partenaires,
émission télévisée
(A vous de voir,
2 déc. 2006 : Lever de
rideau à l’opéra [réal.
S. Masson, Bleu Krystal
Média], aussi sur
www.france5.fr)
sont autant de vecteurs
pour informer le public.
pagnent chaque personne handicapée dans la définition et l’accomplissement de son
projet de vie. Ce dernier peut être en lien avec une pratique artistique et culturelle.
La régularité des contacts reste incontournable pour tisser des liens, créer des habitudes.
SUPPORTS D’INFORMATION
Utiliser tous
les vecteurs de
communication
Créer
des documents
d’information
spécifiques
Au même titre qu’une action tout public, il s’agit d’informer sur l’offre accessible via
l’ensemble des vecteurs de communication habituels (apposition des pictogrammes
sur les affiches, articles de presse, radios locales, etc.). Les personnes handicapées
vivant à domicile – non rattachées à une association ou à une institution – et leurs
proches peuvent ainsi être touchés.
La présence et la fiabilité de l’information sont des critères de base pour les personnes handicapées.
Le manque d’information sur l’offre fait partie des obstacles au voyage recensés par
l’enquête d’ODIT France (cf. p. 107). L’engagement d’un déplacement implique de
réelles difficultés. Il s’agit d’éviter qu’une personne handicapée, ayant choisi de se
déplacer ne soit déçue par l’absence d’accueil ou que l’absence d’information soit un
frein à la démarche culturelle (cf. p. 106).
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Sur les programmes
du cinéma
Simone-Signoret
de Mulsanne (Sarthe),
des pictogrammes
signalent l’accessibilité
de la salle aux personnes
handicapées moteur
et malentendantes
(sous-titrage,
boucle magnétique).
communication
Le théâtre de la Colline (Paris) propose
aux non et mal voyants des spectacles
en audiovision. Ces représentations
sont l’occasion de rencontres, ateliers,
visites instaurant un dialogue entre
spectateurs voyants et non voyants.
Les salles sont accessibles aux
personnes en fauteuil ou
malentendantes (prêt de casques
amplificateurs de sons). Informations et
contact figurent dans le programme
annuel et sur le site Internet.
Dans le programme
tous publics du
musée national de
la Marine (Paris),
une page concerne
les publics
handicapés :
accessibilité du
bâtiment, tarifs,
services, visites
spécifiques,
interlocuteur.
Ainsi, pour toucher un public plus vaste de personnes vivant à domicile, l’outil de communication classique
de l’équipement reste un outil majeur. Il est toutefois nécessaire de veiller à certains aménagements :
• signaler les dispositions particulières pour tous les publics handicapés dans les documents d’appel tous
publics, les brochures d’information et les sites Internet ;
• inscrire les services spécifiques aux personnes handicapées dans le calendrier général des offres culturelles ;
• généraliser l’apposition des pictogrammes.
Outre l’information dispensée dans les documents tous publics de l’équipement, peuvent être proposés des
documents d’informations spécifiques répertoriant des informations pratiques relatives à l’accès à l’équi­
pement (repérage des abords, des parcours à privilégier en fauteuil, stationnement réservé, accès par­
king, etc.) et aux services (contact correspondant, réservations, aides techniques disponibles ou aides
humaines d’accompagnement selon les parcours préalablement identifiés, etc.).
Ces documents d’information spécifiques doivent aussi préciser les limites de l’accessibilité à l’équipement
ou au site. Par exemple, peuvent y être spécifiées l’impossibilité pour une personne en fauteuil d’accéder
aux niveaux supérieurs d’un monument historique et les mesures de substitution proposées.
Une attention toute particulière est à porter au respect du cahier des charges pour la production de docu­
ments adaptés (documents en braille et gros caractères).
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2
Information et article
Site Internet du Centre
des monuments
nationaux : l’offre
accessible par type de
handicap, avec des
présentations
adaptées (vidéo en
LSF, textes adaptés
aux déficients
mentaux...).
Utiliser
des supports
d’information
accessibles
Communiquer
auprès des
professionnels
du handicap
Borne Internet
accessible aux
personnes en fauteuil à la bibliothèque
municipale de Bordeaux.
Des dispositifs de communication adaptés sont appréciés, notamment pour les réser­
vations :
• dispositifs minitel dialogue et utilisation du fax pour les personnes sourdes ;
• mise en accessibilité du site Internet qui répertorie toutes les informations pour les
personnes aveugles (cf. p. 146 et 156).
Un site Internet proposant une entrée spécifique par type de handicap permet un accès
adapté aux informations. Cette option privilégie le développement de sites dédiés selon
le handicap.
Dans le cas d’une mise à disposition d’outils informatiques, ceux-ci doivent être
accessibles (cf. p. 140).
Quel que soit le support d’information, il est important de se rapprocher des associa­
tions ressources et des pôles ressources culture-handicap, qui sont des relais privi­
légiés de diffusion.
ACCUEIL
Sensibiliser
le personnel
d’accueil
Se sentir accueilli, attendu par le personnel de l’équipement culturel est une demande
prioritaire des personnes handicapées, quel que soit le type de handicap. Répondre
à cette attente implique que l’ensemble du personnel soit sensibilisé aux questions
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41
communication
Pour que les personnes
sourdes et
malentendantes
puissent préparer leur
venue, des vidéos en
LSF et sous-titrées,
disponibles sur Internet,
présentent l’organisation
et les services de la
Bibliothèque publique
d'information (Centre
Pompidou, Paris).
Dépliant “Accessibilité
mode d’emploi” édité
par la Cité de la
Musique (Paris) :
informations pratiques
sur l’accessibilité du
musée, des concerts,
de la médiathèque, et
sur les ateliers
proposés aux groupes.
Plan remis aux
visiteurs à mobilité
réduite à l’accueil
du musée d’Orsay.
du handicap. Il s’agit de ne pas montrer de réticence, d’être capable d’aller vers les personnes handicapées
et de s’adapter aux demandes sans être surpris ni dérouté. On ne doit pas s’étonner, par exemple, qu’une personne malvoyante demande un renseignement sur quel­
que chose qui se trouve sous ses yeux. Le personnel d’accueil doit aussi savoir que les personnes déficientes auditives peuvent parler et ne pas
entendre. Par conséquent, le mode de communication doit être adapté : parler bien en face, sans crier, en
faisant un effort d’articulation, ne pas hésiter à utiliser un support papier. L’acquisition par le personnel
de quelques notions de langue des signes semble utile.
De même, l’accueil des personnes ayant un handicap mental peut être amélioré par différentes démarches
adaptées. Pour ces personnes, il est préférable de réduire l’attente au maximum. Une distribution rapide des bil­
lets d’entrée peut être proposée par le personnel des guichets. Les personnes souffrant de troubles mentaux ou
psychiques entraînant des difficultés de rapports aux autres seront sensibles à la mise à disposition d’une carte
d’accès spécifique à l’institution culturelle. Cette « carte pass » peut être attribuée en accord avec les personnels
d’encadrement des associations. Elle peut par ailleurs représenter une marque d’intérêt pour leur pratique.
Dans la plupart des cas, un contact préalable avec les professionnels du handicap et les centres ressources
spécialisés dans la prise en charge du handicap permet de mieux cerner les besoins. • Handi_p.10-51-Der
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3
Offre culturelle et pratiques article
Visite en LSF à la
Cité des sciences
et de l’industrie,
réalisée par un
médiateur sourd.
Visite, suivie d’un
atelier, conçue pour
le public déficient
visuel mais ouverte
à tous au musée
d’Art moderne
et contemporain
de Strasbourg.
Sous-titrage
par projection vidéo
au cinéma
Simone-Signoret
de Mulsanne
(Sarthe).
Cette salle est aussi
équipée d’une
boucle magnétique.
ANALYSE DE L’EXISTANT
Identifier
les propositions
accessibles
Collaborer avec
des personnes
en situation
de handicap
Intégrer
le handicap
dans la politique
globale de
l’établissement
Avant de s’engager dans un investissement en aide technique, il est souhaitable que
chaque équipement analyse son offre culturelle, afin d’identifier les propositions acces­
sibles selon le type de handicap (ex. : spectacle de mime accessible aux personnes
sourdes, spectacle aux décors épurés accessible aux personnes aveugles, conférence pour
personnes aveugles, atelier ouvert aux personnes ayant un handicap mental léger...).
Cette première étape gagne à être menée en collaboration avec des personnes en
situation de handicap ou des organismes représentant les personnes handicapées, afin
d’éviter l’inadéquation de l’offre et de confirmer la réelle accessibilité de l’équipement.
OUVERTURE DES PROGRAMMATIONS EXISTANTES, EN FAVEUR DE L’INCLUSION
L’engagement pour un accès à la culture des personnes handicapées doit se concré­
tiser par l’intégration des questions relatives au handicap dans la politique globale de
l’équipement.
Il ne s’agit pas de créer un ghetto autour des personnes handicapées. La non-discri­
mination implique une ouverture des activités culturelles, des manifestations et des
événements aux personnes handicapées. Par exemple : ateliers de pratique artistique
ouverts à tous, visites guidées conçues avec des supports de substitution et ainsi
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« Les établissements existants recevant du public doivent être tels que toute
personne handicapée puisse y accéder, y circuler et y recevoir les informations
qui y sont diffusées, dans les parties ouvertes au public. L'information destinée
au public doit être diffusée par des moyens adaptés aux différents handicaps. »
Loi n° 2005-102 du 11 février 2005, art. L. 111-7-3
artistiques
Adaptation en LSF,
par deux comédiens sourds,
du Triomphe de l’amour
de Marivaux, au théâtre national
de Bretagne (Rennes).
Une représentation en
audiodescription est aussi
proposée au public déficient visuel
avec un document de présentation
en braille et gros caractère
et une présentation
des personnages en LSF.
accessibles aux visiteurs aveugles, interprétariat en langue des signes française (LSF) ou surtitrage d’un spec­
tacle, intégration dans la programmation de spectacles en LSF...
ACTIONS DE MÉDIATION
Préalablement à l’engagement d’une action en direction des publics handicapés (adultes et enfants), il est
souhaitable de :
• sensibiliser les personnels existants et nouveaux venus à l’accueil des personnes handicapées ;
• engager des collaborations avec des personnes handicapées ou leurs représentants pour une adaptation
de l’offre de médiation ;
• être en lien avec des pôles ressources culture-handicap.
Toute action en faveur des personnes handicapées doit inclure une participation de personnes en situation
de handicap, ou au moins être menée après consultation des organismes représentant les personnes han­
dicapées.
Par ailleurs, l’équipement culturel doit toujours rester force de proposition dans son offre culturelle et de
médiation. Le contact avec les personnes handicapées, leurs représentants et les centres de ressources
culture-handicap s’établit en terme d’évaluation de l’accessibilité d’un programme de médiation face à une
situation de handicap. Les situations de handicap sont plurielles, aussi l’équipe de médiation a-t-elle
intérêt à contacter plusieurs « référents-handicapés ».
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Emploi d’une personne
handicapée
Loi du 11 février 2005
chapitre II, Emploi, travail
adapté et travail protégé
3
Offre culturelle et pratiques article
Visite guidée du
musée du Louvre
réalisée en LSF
par un conférencier
sourd.
Visiteurs
handicapés
mentaux à la Cité
des sciences
et de l’industrie.
Découverte tactile
d’œuvres au musée
d’art moderne du
Centre Pompidou.
Intégrer des
professionnels en situation de handicap
Il est important également de favoriser l’intégration de professionnels en situation de
handicap au sein des équipes de l’institution culturelle.
Selon la politique d’action culturelle développée par l’équipement, l’effort de média­
tion peut être centré sur une adaptation de l’offre existante (ex. : visite du théâtre)
et la création de programmes spécifiques et/ou ouverts à tous (ex. : visites tactiles au
sein d’un musée, spectacle en LSF sous-titré, méthode pédagogique pour la pratique
artistique). Avec, dans la mesure du possible, une réflexion sur la mixité des échanges
entre personnes valides et personnes handicapées.
Allier les sens, Certains handicaps impliquent un mode d’accès particulier à l’autre et à l’environ­
la compréhension nement que l’équipement peut prendre en compte selon les cas. Les personnes aveu­
et la délectation
gles apprécient un accès par le toucher. Pour les personnes sourdes, des produits
conçus en langue des signes (LSF), le sous-titrage et/ou la médiation en LSF, en lan­
gage parlé complété (LPC) et la lecture labiale pourront être proposés. Pour les per­
sonnes ayant un handicap mental, un échange préalable avec les professionnels
accompagnants est souhaitable. Il faut par ailleurs différencier l’accompagnement
nécessaire aux personnes atteintes de handicap intellectuel de celui adapté aux per­
sonnes atteintes de maladie mentale.
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« Il faut savoir qu’il y a deux manières de voir les objets, l’une en les voyant
simplement, et l’autre en les considérant avec attention. » Cette assertion du
peintre Nicolas Poussin peut s’appliquer autant au toucher qu’à la vue...
artistiques
Visite-atelier
« Le musée au bout
des doigts »
au musée d’art moderne
de Villeneuve-d’Ascq.
Pour les personnes déficientes visuelles, l’appréhension des œuvres ne passe pas par la vue, elle fait appel
aux autres sens. Dans le cadre de visites spécifiques, des manipulations multisensorielles, des dispositifs
ludiques et pédagogiques, des parcours dans le musée et/ou en atelier sont autant d’approches nouvelles
qui rendent les visiteurs acteurs. Le jeu, le mime ou encore la pratique artistique au sein de l’atelier peu­
vent être exploités. Des animations peuvent proposer d’apprendre à toucher une sculpture ou une maquette
tactile d’architecture. Outre le fait de conduire à une appréhension globalisante des œuvres (« du parcel­
laire au global »), cet apprentissage participe au dépassement du « toucher reconnaissance », pour aller vers
un « toucher mémoire », et permettre ainsi l’analyse, le jugement, et atteindre l’émotion esthétique.
Pour élaborer une offre de médiation adaptée, une attention particulière est à porter au langage. Dans le
cas de public déficient visuel de naissance, certains prérequis ne font pas sens. On pense notamment à la
présentation de notions issues de l’image visuelle comme la perspective. Une adaptation des techniques
d’apprentissage ou de médiation est à prévoir.
L’accueil d’une personne handicapée implique pour les professionnels de la culture (médiateurs, ensei­
gnants...) de s’interroger sur leur pratique, d’y insuffler une dynamique nouvelle. Un enseignant de pra­
tique artistique doit « adapter » ses méthodes pour un élève en situation de handicap de la même façon
qu’il les « adapte » à tout élève dans le cadre d’une pédagogie différenciée. Même si, parfois, le niveau
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Offre culturelle et pratiques article
Musée des
Beaux-Arts
de Valenciennes :
visite-atelier pour
un groupe d’enfants
déficients visuels.
Un cartel en braille
de l’itinéraire tactile
proposé
dans le musée.
Adapter
le langage,
proposer
des dispositifs
compensatoires
et une
scénographie
accessible
de handicap de l’élève implique des adaptations plus conséquentes pendant les
séances. Dans ce cas, la collaboration avec les institutions médico-sociales locales
et les centres ressources spécialisés peut permettre la mise en œuvre d’un partena­
riat d’accompagnement-relais des professionnels de la culture au sein des lieux de
pratiques. Cet accompagnement peut avoir pour but de sensibiliser les enseignants
aux spécificités du handicap, ou d’élaborer des outils adaptés. Ainsi, certains services
d’accompagnement aux personnes handicapées proposent la transcription des par­
titions en braille musical.
Pour les personnes handicapées immobilisées, les équipements culturels sont
appelés à prévoir des actions « hors les murs », dans l’institution médico-sociale ou
à domicile.
AIDES TECHNIQUES ET MÉDIATION NON HUMAINE
Certains supports et contenus de médiation, habituellement produits au sein de l’ins­
titution culturelle (cartels, notices, panneaux, aides à la visite....), nécessitent une adap­
tation pour une accessibilité aux différentes personnes handicapées.
Par exemple, une maquette ou un plan détaillé de l’équipement accessible à tous (relief,
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artistiques
Plan placé à l’entrée
de la bibliothèque de
l’Alcazar à Marseille :
plan graphique
et tactile avec
informations
en gros caractères
et en braille.
Plan en relief
du château
d’Angers.
Livret d’aide à la
visite du château
de Chantilly,
imprimé en gros
caractères,
destiné
aux personnes
malvoyantes
souhaitant
découvrir librement
les collections
de peintures.
braille, écriture noire, disposée à une hauteur adaptée aux personnes en fauteuil) doit permettre un repé­
rage des espaces, des niveaux, des parcours à privilégier pour les personnes en fauteuil roulant, en signa­
lant les plans inclinés et les ascenseurs, les œuvres à toucher....
Le langage doit aussi être adapté : des phrases courtes, des mots simples, un vocabulaire compréhensible
par tous, des illustrations d’accompagnement. L’élaboration des textes ne doit supposer aucun prérequis
des lecteurs.
Différents niveaux d’approfondissement sont à prévoir dans les produits de médiation, afin de répondre
aux attentes plurielles des personnes handicapées. Ces dernières ont parfois des attentes exigeantes liées
à une pratique culturelle préexistante à la situation de handicap. Ou bien, au contraire, leurs pratiques
culturelles sont peu, voire pas du tout développées.
Les personnes sourdes de naissance préfèrent des documents rédigés avec des mots simples, des phrases
courtes et des illustrations. Les personnes ayant un handicap intellectuel ou celles ne sachant ni lire ni
écrire apprécient l’utilisation de logiciels proposant une écriture en pictogrammes.
Ces outils de médiation sont à produire en noir, gros caractère et braille. L’utilisation de gros caractères
(corps 18, Arial ou Helvetica) rend l’information accessible aux visiteurs malvoyants. Quant aux personnes
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Offre culturelle et pratiques article
Dans la galerie tactile
du musée du Louvre
sont présentés
des moulages
d’œuvres sculptées,
accompagnés
d’échantillons
des matériaux utilisés
pour les originaux.
Une visite virtuelle
permet de suivre
un guide dans le château
du Haut-Koenigsbourg.
En haut
à droite de l’écran,
les déplacements sont
situés dans le bâtiment.
Exposition
à la Cité des sciences
et de l’industrie.
Indispensables
pour les
personnes
handicapées,
les aides
techniques
séduisent
d’autres publics
aveugles, elles apprécient de pouvoir conserver un document en braille, afin de le lire
chez elles. (Il est à noter que la superposition d’une écriture noire et du braille, qui
perturbe la lecture, est à éviter.)
Ces outils peuvent être réalisés en collaboration avec une association de personnes
handicapées ou une institution spécialisée locale.
En cas d’impraticabilité majeure d’une partie de l’équipement, un dispositif compen­
satoire doit être proposé : mise à disposition d’un document d’information spécifique,
aménagement d’un espace de découverte adapté, visite virtuelle...
La scénographie tiendra compte des critères d’accessibilité. Les cahiers des charges
destinés aux scénographes doivent systématiquement faire état des publics concernés,
de leurs usages, de leurs besoins et des critères minimaux à intégrer obligatoirement
au projet :
• ambiance visuelle et acoustique,
• présentation,
• éclairage,
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artistiques
Rampe de guidage
dans la salle des sculptures
du musée des Beaux-Arts
et de la Dentelle à Calais.
Parcours tactile audioguidé
au musée archéologique
de Strasbourg.
Les descriptions détaillées
des œuvres ont été préparées
avec des personnes
déficientes visuelles.
Matériel pédagogique
destiné au public
déficient visuel à la
grotte des Combarelles
aux Eyzies-de-TayacSireuil (Dordogne).
Fac-similé grandeur
nature d’une gravure de
bison, car les parois de
la grotte ne peuvent
pas être touchées ;
ce fac-similé permet
de sentir le trait de
gravure, sa profondeur.
Figurines en trois
dimensions aidant
à se représenter
les animaux
du Paléolithique
en volume ; la figurine
de l’homme donne
une notion de la taille
des animaux.
Livret en relief.
En complément
de l’approche tactile,
une visite commentée
propose au public
de ressentir la cavité
(sons, odeurs,
humidité, etc.).
confection, mise en place et éclairage des cartels, notices et panneaux (type et taille des caractères,
contrastes...),
• éveil de vigilance pour les vitrines,
• prise en compte du confort de déambulation,
• signalétique générale,
• préhension des dispositifs (espace multimédia, manipulations...). Il convient d’identifier les aides techniques correspondant aux besoins en fonction des situations de han­
dicap et à l’offre culturelle de l’équipement (cf. p. 113).
•
L’audioguide est un bon exemple. De plus en plus utilisé par les visiteurs valides, il est plébiscité par les
visiteurs en situation de handicap. Les personnes aveugles ou malvoyantes l’apprécient, s’il est suffisam­
ment descriptif. Il doit être d’utilisation aisée et toujours associé à la signalétique et à l’éclairage (un
audioguide ne sert à rien si le repérage de l’œuvre décrite est illisible). Les personnes psychotiques y
voient un mode de médiation offrant une autonomie protectrice. Pour les personnes malentendantes, on
peut proposer une boucle magnétique.
L’utilisation de maquettes « à toucher » est indispensable pour les déficients visuels, et constitue une
aide non négligeable pour les personnes ayant un handicap intellectuel, pour les enfants et... pour
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Offre culturelle et pratiques article
Plan tactile et maquette
d’une église romane
(réalisation Archi-Tact).
Reproduction tactile
d’un tableau
de Georges Braque
(réalisation Artesens).
Présentation tactile
de l’oreille interne
à la Cité des sciences
et de l’industrie.
Compensation
économique,
accessibilité
de l’offre, logique
d’incitation :
trois critères pour
une politique
tarifaire adaptée
tous les visiteurs. Les maquettes et images tactiles doivent répondre aux critères
de lisibilité tactile et visuelle. Leur utilisation permet une meilleure représentation
– partielle ou globale – des volumes d’un bâtiment, d’une œuvre, d’un objet, de
certains détails...
Il doit être possible de suivre les contours et les formes des objets présentés sans aucun
risque. Il convient donc de neutraliser toutes les parties dangereuses. Un schéma en
relief épuré, facile à lire tactilement, ne doit pas dépasser l’envergure d’un format A4.
Pour la présentation des images en relief, on évitera la verticalité, au profit d’une incli­
naison compatible avec la lecture tactile : environ 20°.
Il convient de rappeler que les efforts de médiation, les investissements en aides
techniques contribuent à un élargissement des publics. Une action entreprise pour
l’accueil des personnes handicapées accroît le confort et l’accessibilité pour tous,
qu’il s’agisse de personnes valides ou en demande d’attentions particulières, en
situation de handicap temporaire ou permanente.
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51
artistiques
À la Comédie-Française,
les personnes en
situation de handicap
sensoriel ou moteur
bénéficient de tarifs
réduits, de même
que leur accompagnant.
TARIFICATION (cf. p. 186)
La situation de handicap, dans un environnement donné, peut entraver l’accès à l’offre culturelle de l’équi­
pement. Il s’agit de prendre en compte les critères ci-dessous afin de définir une tarification juste :
• réduction ou gratuité si aucun service spécifique n’est organisé, prise en compte des restrictions éven­
tuelles des services et des visites ;
• gratuité pour l’accompagnant ou l’interprète (selon les cas, mise à disposition d’un audioguide) ;
• prise en compte des revenus, selon une forme à déterminer.
On notera également les critères de confort de visite. Les personnes ayant un handicap visuel constituent
généralement de petits groupes de visiteurs. Le mode de découverte tactile, souvent long, devient vite
fastidieux pour les membres d’un groupe trop fourni. Les petits groupes, par nécessité, devraient donc béné­
ficier de mesures tarifaires spécifiques.
Lors d’une découverte tactile, seules quelques œuvres peuvent être touchées. Le visiteur aveugle est amené
à revenir plusieurs fois pour connaître l’ensemble des collections accessibles. Ce critère doit également être
pris en compte pour la définition d’une politique tarifaire.
GuideHandicap_p.1-9
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Page 1
Culture et Handicap
Guide pratique
de l’accessibilité
p. 52-75 La charte mode d’emploi
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Les services Les publics
La charte
Les services et
professionnels
concernés
Les points
à prendre
en compte
Le type de
public handicapé
concerné
Parcourir les espaces Abords et accès
Direction, administration
Service de la sécurité
Correspondant immobilier
Bilan d’accessibilité/Abords
Direction, administration
Service de la sécurité
Correspondant immobilier
Stationnement
Direction, administration
Service de la sécurité
Correspondant immobilier
Cheminement
Direction, administration
Responsable des agents d’accueil
Service de la sécurité
Correspondant immobilier
Entrée/accueil
Circulations horizontales
Direction, administration
Direction de la production
Service de la sécurité
Correspondant immobilier
Service des publics
Cheminement
Direction de la production
Service de la sécurité
Correspondant immobilier
Service des publics
Éclairage
Insonorisation/Acoustique/
Équipement d’aide à l’audition
Direction, administration
Direction de la production
Service de la sécurité
Correspondant immobilier
Direction, administration
Service des publics
Direction de la production
Service de la sécurité
Correspondant immobilier
Aide au cheminement
Tout handicap
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Page 53
Mise en place
Ce à quoi il faut penser
Transports publics à proximité et accessibles • Trottoir accessible entre le
transport et l’établissement • Direction de l’établissement indiquée
Places de parking adaptées à proximité • Emplacement réservé pour une
dépose minute • Cheminement jusqu’à l’entrée de l’équipement accessible,
avec signalétique adaptée
Nature des sols, pentes, ressauts, portes, largeur des passages, obstacles •
Dispositifs d’aide à la circulation (ex. bandes podotactiles) •
Prêt de fauteuils roulants
Main courante et rampe d’accès ou élévateur s'il y a des marches •
Descriptif de l’accessibilité, plan de circulation • Aide humaine :
disponibilité, accompagnement
Nature des sols, pentes, ressauts, portes, largeur des passages, obstacles
dans le bâtiment, les réserves, les salles d’exposition, les salles d’atelier,
les salles de cours, le centre de documentation, etc.
Éclairage diffus et indirect de préférence, pour éviter tout éblouissement •
Pas de zones d’ombres et de contrastes brutaux • Éclairage focalisé sur
les œuvres et les textes présentés
Isolation phonique du bâtiment • Installation de boucles magnétiques
Aires de repos avec des sièges, assis-debout • Aides spécifiques au
cheminement : bandes « lignes guides » de matériaux contrastés,
mise à disposition d’un fauteuil roulant, élévateurs, plans inclinés,
mains courantes • Éléments sonores • Signalisation standardisée
La charte mode d’emploi
ACCESSIBILITÉ DU CADRE BÂTI ,
CONFORT D ’ USAGE DE L’ ÉQUIPEMENT
ACCESSIBILITÉ
DU CADRE BÂTI
CONFORT D’USAGE
DE L’ÉQUIPEMENT
• Handicap_p.52-75_Der
• Handicap_p.52-75_Der
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Les services Les publics
La charte
Les services et
professionnels
concernés
Les points
à prendre
en compte
Le type de
public handicapé
concerné
Parcourir les espaces Circulations verticales
Direction, administration
Service de la sécurité
Correspondant immobilier
Ascenseurs
Personnes
de petite
taille
Direction, administration
Service de la sécurité
Correspondant immobilier
Escaliers
Signalisation
Direction, administration
Direction de la production
Correspondant immobilier
Personnes
de petite
taille
Hauteur des signalisations
Direction, administration
Direction de la production
Correspondant immobilier
Taille et type des caractères
Direction, administration
Direction de la production
Correspondant immobilier
Lisibilité des panneaux (supports et contrastes)
Direction, administration
Direction de la production
Correspondant immobilier
Direction, administration
Direction de la production
Correspondant immobilier
Tout handicap
Esthétique
Textes, images, pictogrammes
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17:10
Page 55
Mise en place
Ce à quoi il faut penser
Largeur et éclairage des ascenseurs, hauteur des commandes, boutons de
commandes en relief, en gros caractères et en braille, annonce sonore et
visuelle pour les étages, les fonctions desservies et les appels d’alarme ou
les pannes (informations visuelles : visiophone ; informations sonores) •
Sas d'attente à l'évacuation attenant à l'ascenseur en cas d'incendie
Bande de matériaux d’aspect et/ou de couleur contrastés annonçant
l’escalier • Main courante, plans inclinés, paliers de repos, aire d'évitement
de l'escalier, élévateurs…
Deux hauteurs d’information (1,50 m et 2,30 m) dans les espaces du
bâtiment et au sein des parcours scénographiés • Hauteur de placement
des cartels et panneaux adaptée à tous
Caractères bâtons de type Arial ou Helvetica, corps 18, semi-gras, sans
fioritures • Taille des lettres en fonction de la distance de lecture
Éviter les supports transparents ou brillants • Rechercher les contrastes
entre le support et l'écrit : fonds de couleurs / encres de la graphie,
sombre / clair
Uniformiser l'esthétique • Utiliser la couleur à des fins fonctionnelles,
par exemple pour faciliter l’orientation
Concevoir des textes simples, précis et courts • Associer textes et images
pour aider à la compréhension de l’information • Privilégier l’usage
des pictogrammes homologués
La charte mode d’emploi
ACCESSIBILITÉ DU CADRE BÂTI ,
CONFORT D ’ USAGE DE L’ ÉQUIPEMENT
ACCESSIBILITÉ
DU CADRE BÂTI
CONFORT D’USAGE
DE L’ÉQUIPEMENT
• Handicap_p.52-75_Der
• Handicap_p.52-75_Der
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Les services Les publics
La charte
Les services et
professionnels
concernés
Les points
à prendre
en compte
Le type de
public handicapé
concerné
Sécurité
Direction, administration
Service de la sécurité
Correspondant immobilier
Direction, administration
Service de la sécurité
Correspondant immobilier
Service de la sécurité
Agents d’accueil et de sécurité
Service des publics
Équipe pédagogique
Alarme
Tout handicap
Tout handicap
Évacuation
Repérage de la présence
d'une personne handicapée
Utiliser les services
Accueil / billetterie
Direction, administration
Service de la sécurité
Direction de la production
Correspondant immobilier
Banque d’accueil
Personnes
de petite
taille
Direction, administration
Service de la sécurité
Correspondant immobilier
Direction, administration
Service de la sécurité
Direction de la production
Correspondant immobilier
Boucle magnétique
Éclairage
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17:10
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Mise en place
Ce à quoi il faut penser
Adapter les systèmes d’alarme : installations sonores et visuelles
(surtout dans les espaces où les personnes sont seules : sanitaire, bureau…)
Définir un mode d’évacuation • Identifier une zone protégée
Informer le personnel de la présence d'une personne en situation de
handicap, afin d'assurer une aide humaine en cas d’évacuation
Guichet d'accueil comportant une partie plus basse (0,72 m) et un espace
pour le passage des roues du fauteuil • Hauteur des présentoirs •
Aire de circulation, signalisation
Boucle magnétique pour transmettre l'information
Éclairage adapté à la lecture labiale • Éclairage non éblouissant pour les
personnes malvoyantes, et participant au guidage • Éclairage sécurisant et
non anxiogène pour les personnes ayant un handicap mental ou psychique
La charte mode d’emploi
ACCESSIBILITÉ DU CADRE BÂTI ,
CONFORT D ’ USAGE DE L’ ÉQUIPEMENT
ACCESSIBILITÉ
DU CADRE BÂTI
CONFORT D’USAGE
DE L’ÉQUIPEMENT
• Handicap_p.52-75_Der
• Handicap_p.52-75_Der
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Les services Les publics
La charte
Les services et
professionnels
concernés
Les points
à prendre
en compte
Le type de
public handicapé
concerné
Utiliser les services
Boutique, cafétéria…
Direction, administration
Espaces concédés
Direction de la production
Correspondant immobilier
Direction, administration
Espaces concédés
Direction de la production
Correspondant immobilier
Tout handicap
Personnes
de petite
taille
Signalisation, cheminement,
accès aux produits
Banque de salle
Tables et parterres
Direction, administration
Espaces concédés
Direction de la production
Correspondant immobilier
Téléphone
Direction, administration
Direction de la production
Correspondant immobilier
Hauteur, graphie, cheminement
Amplificateur, minitel
Direction de la production
Correspondant immobilier
Sanitaires
Direction, administration
Direction de la production
Service de la sécurité
Correspondant immobilier
Signalisation, cheminement, accès
Dispositions particulières
Direction, administration
Agents d’accueil
Service des publics
Service de la sécurité
Chien guide, chien de confort
Autres handicaps
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Mise en place
Ce à quoi il faut penser
Cf. Parcourir les espaces : signalisation et circulations
Aire de circulation, signalisation • Hauteur des présentoirs, accès aux
produits
Partie plus basse (0,72 m) et espace pour le passage des roues de fauteuil
Places non fixes pour les personnes en fauteuil roulant.
Hauteur de pose accessible aux personnes en fauteuil • Informations en
relief ou en braille (n° de la cabine) • Aire de circulation, signalisation
Mise à disposition d’un d’amplificateur et d’un minitel dialogue
Sanitaires adaptés : dégagement libre, présence de deux barres d’appui,
mobilier contrasté…, installés au même emplacement que les autres
(aménagés par sexe, dans le cas de WC séparés) et signalés
Laisser entrer les chiens guides et les chiens de confort dans les lieux
culturels (obligation légale)
La charte mode d’emploi
ACCESSIBILITÉ DU CADRE BÂTI ,
CONFORT D ’ USAGE DE L’ ÉQUIPEMENT
ACCESSIBILITÉ
DU CADRE BÂTI
CONFORT D’USAGE
DE L’ÉQUIPEMENT
• Handicap_p.52-75_Der
• Handicap_p.52-75_Der
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Page 60
Les services Les publics
La charte
Les services et
professionnels
concernés
Les points
à prendre
en compte
Le type de
public handicapé
concerné
Sollicitation et relations
Direction, administration
Communication / Service de
relation avec le public
Service des publics
Équipe pédagogique
Tout handicap
Politique d’incitation
Ensemble des personnels
Tout handicap
Sensibilisation du personnel
Direction, administration
Service des publics
Équipe pédagogique
Tout handicap
Correspondant handicap
Tout handicap
Partenariats
Service des publics
Communication / Service de
relation avec le public
Équipe pédagogique
Tout handicap
Sensibilisation des professionnels
du secteur médico-social
Direction, administration
Communication / Service de
relation avec le public
Service des publics
Tout handicap
Communication sur l’offre accessible
Service des publics
Communication / Service de
relation avec le public
Équipe pédagogique
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Mise en place
Ce à quoi il faut penser
aux publics
Définir une politique d’incitation à destination des publics handicapés,
pour s’assurer de leur fréquentation
Permettre l’acquisition d’une connaissance de base commune à l’ensemble
des personnels pour s’assurer du bon fonctionnement de la chaîne
d’accessibilité
Identifier un correspondant handicap pour un dialogue privilégié avec les
personnes handicapées et les associations représentatives, pour sensibiliser
les personnels aux questions du handicap, pour une expertise sur
l'accessibilité de nouvelles offres
Développer des partenariats avec les institutions d’accueil et les
associations du secteur du handicap, afin de fidéliser les publics
handicapés
Favoriser une meilleure connaissance des lieux et de l’offre culturelle
par les professionnels du secteur médico-social • Établir des contacts
réguliers pour un bon relais de l’information
Informer sur l’offre accessible via l’ensemble des vecteurs de
communication habituels (important : la présence et la fiabilité
des informations)
La charte mode d’emploi
INFORMATION ET COMMUNICATION
INFORMATION
ET COMMUNICATION
• Handicap_p.52-75_Der
• Handicap_p.52-75_Der
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Page 62
Les services Les publics
La charte
Les services et
professionnels
concernés
Les points
à prendre
en compte
Le type de
public handicapé
concerné
Supports d’information
Communication / Service de
relation avec le public
Service des publics
Communication / Service de
relation avec le public
Correspondant immobilier
Service des publics
Tout handicap
Documents d'information tous publics
Tout handicap
Documents d’information spécifiques
Tout handicap
Dispositifs de communication
Communication / Service de
relation avec le public
Accueil
Direction, administration
Responsable des agents d’accueil
et de sécurité
Communication / Service de
relation avec le public
Service des publics
Équipe pédagogique
Communication / Service de
relation avec le public
Service des publics
Équipe pédagogique
Responsable des agents d’accueil
et de sécurité
Tout handicap
Sensibilisation du personnel
Tout handicap
Préparation des visites
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Mise en place
Ce à quoi il faut penser
Signaler les dispositions particulières pour tous les publics handicapés
dans les documents d’appel tous publics • Noter les services spécifiques
dans le calendrier général des offres culturelles • Généraliser l’apposition
des pictogrammes
Répertorier dans des documents spécifiques les informations pratiques
relatives à l’accès à l’équipement et aux services, les dispositions
particulières pour les personnes handicapées, les limites de l’accessibilité •
Respecter le cahier des charges pour la production de documents adaptés
(braille, gros caractères, livrets de visite en français pour les déficients
auditifs) • Diffuser et mettre à disposition ces documents
Minitel dialogue ou fax pour réservations des personnes sourdes •
CdRom, bornes interactives… • Mise en accessibilité du site Internet
pour les personnes handicapées et/ou mise en œuvre de sites « dédiés »
répertoriant les informations par types de besoins
Sensibiliser les agents d’accueil et de surveillance • Accueillir les publics
handicapés, être capable d'aller vers eux et de s’adapter à leurs demandes
sans surprise • Connaître les gestes et les paroles adaptés selon le handicap
Établir un contact préalable avec les professionnels du handicap
et les centres ressources spécialisés pour mieux cerner les besoins
La charte mode d’emploi
INFORMATION ET COMMUNICATION
INFORMATION
ET COMMUNICATION
• Handicap_p.52-75_Der
• Handicap_p.52-75_Der
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Les services Les publics
La charte
Les services et
professionnels
concernés
Les points
à prendre
en compte
Le type de
public handicapé
concerné
Accessibilité des programma
Analyse de l’existant
Direction, administration
Direction de la programmation
Communication / Service de
relation avec le public
Service des publics
Équipe pédagogique
Tout handicap
Offre existante
Tout handicap
Collaboration avec des personnes
handicapées et des spécialistes du handicap
Ouverture des
programmations existantes,
en faveur de l’inclusion
Direction, administration
Direction de la programmation
Direction de la production
Équipe pédagogique
Service des publics
Communication / Service de
relation avec le public
Tous les services
Tout handicap
Politique d’inclusion
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Mise en place
Ce à quoi il faut penser
tions existantes
Analyser l’offre culturelle existante pour identifier les propositions
accessibles selon le type de handicap
Collaborer avec des personnes handicapées, des représentants
d'associations ou de pôles ressources afin de s’assurer de la réelle
accessibilité de l’offre
Intégrer les questions relatives au handicap dans la politique globale de
l’établissement • Inscrire l’accueil des personnes handicapées dans le projet
d’établissement • Ouvrir les activités existantes à tous les publics
La charte mode d’emploi
OFFRE CULTURELLE
ET PRATIQUES ARTISTIQUES
OFFRE CULTURELLE
ET PRATIQUES
ARTISTIQUES
• Handicap_p.52-75_Der
• Handicap_p.52-75_Der
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Les services Les publics
La charte
Les services et
professionnels
concernés
Les points
à prendre
en compte
Le type de
public handicapé
concerné
Actions de médiation
Direction, administration
Service des publics
Équipe pédagogique
Service des publics
Équipe pédagogique
Direction, administration
Direction des ressources humaines
Service des publics
Tous les services
Direction, administration
Communication / Service de
relation avec le public
Service des publics
Équipe pédagogique
Tout handicap
Sensibilisation des médiateurs
Tout handicap
Collaboration avec des personnes
handicapées et des spécialistes du handicap
Tout handicap
Emploi de personnes
en situation de handicap
Tout handicap
Politique d’action culturelle
(pour individuel ou groupe)
Direction, administration
Direction de la production
Direction de la programmation
Communication / Service de
relation avec le public
Service des publics
Équipe pédagogique
Direction, administration
Direction de la programmation
Communication / Service de
relation avec le public
Service des publics
Équipe pédagogique
Direction, administration
Équipe pédagogique
Modes d’accès à l’autre
et à l’environnement
Tout handicap
Actions « hors les murs »
Tout handicap
Accès à l’enseignement : aménagements
pédagogiques (concours, cours, examens...)
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Page 67
Mise en place
Ce à quoi il faut penser
Sensibiliser les médiateurs et l’équipe pédagogique, les former à l’accueil
des publics handicapés
Collaborer avec des personnes handicapées, avec des représentants
associatifs et professionnels du handicap, avec des pôles ressources,
afin d'évaluer l’accessibilité de l’offre • Contacter plusieurs « référents
handicapés », car les situations de handicap sont variées
Favoriser l’intégration de professionnels en situation de handicap :
médiateurs, enseignants...
Privilégier l’adaptation de l’offre existante et/ou la création de programmes
spécifiques • Favoriser la réflexion sur la mixité des échanges entre
personnes valides et personnes handicapées • Favoriser les visites
individuelles • Créer des liens avec des institutions d’accueil : IME, ESAT,
foyers de vie… ; des institutions scolaires : classes mixtes, classes
spécialisées (CLIS), classes d’intégration scolaires (UPI)...
Créer des espaces tactiles, des mallettes pédagogiques… • Mettre en place
une médiation en LSF, en langage parlé complété, avec lecture labiale •
Rencontrer au préalable le professionnel accompagnant dans le cas de
publics ayant un handicap mental ou cognitif
Proposer une offre « hors les murs » pour les personnes handicapées
immobilisées
Organisation de l’enseignement • Supports d’enseignement (documents
adaptés, instrumentarium, dispositifs techniques…) • Collaboration avec
des structures relais (ex. centres de transcription en braille, associations
représentatives des personnes handicapées, pôles ressources) • Adaptation
de l’évaluation (temps majoré, dispositifs techniques…)
La charte mode d’emploi
OFFRE CULTURELLE
ET PRATIQUES ARTISTIQUES
OFFRE CULTURELLE
ET PRATIQUES
ARTISTIQUES
• Handicap_p.52-75_Der
• Handicap_p.52-75_Der
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Les services Les publics
La charte
Les services et
professionnels
concernés
Les points
à prendre
en compte
Le type de
public handicapé
concerné
Aides techniques et média
Direction, administration
Direction de la production
Direction de la programmation
Communication / Service de
relation avec le public
Service des publics
Équipe pédagogique
Correspondant immobilier
Tout handicap
Supports et contenus
Langage
Direction, administration
Direction de la production
Direction de la programmation
Communication / Service de
relation avec le public
Service des publics
Correspondant immobilier
Dispositifs compensatoires
Direction, administration
Direction de la production
Correspondant immobilier
Service des publics
Tout handicap
Scénographie
Direction, administration
Direction de la production
Correspondant immobilier
Service des publics
Équipe pédagogique
Tout handicap
Dispositifs techniques
Direction, administration
Correspondant immobilier
Service des publics
Direction, administration
Bibliothécaire
Documentaliste
Outils informatiques à disposition
Collections adaptées :
livre, documentation, lecture
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Mise en place
Ce à quoi il faut penser
tion non humaine
Adapter les cartels, les notices, les panneaux, les aides à la visite : hauteur
d’accrochage, police de caractères, documents en braille, gros caractères,
utilisation de la LSF...
Privilégier les phrases courtes, les mots simples, l’association d’images…
Proposer des logiciels permettant l’écriture en pictogrammes
Quand une partie de l'offre n'est pas accessible, proposer un dispositif
compensatoire : maquette, document d’information spécifique, visite
virtuelle…
Faire état des usages et besoins des personnes handicapées dans les cahiers
des charges destinés aux scénographes • Prendre en compte ces publics
pour l’ambiance visuelle et acoustique, la présentation des œuvres,
l’éclairage, la confection et la mise en place des cartels et panneaux,
la création d’espaces tactiles...
Identifier les aides techniques correspondant aux types de publics
handicapés ciblés et à l’offre culturelle proposée : audioguide, boucle
magnétique, maquette tactile, sous-titrage, instruments adaptés…
Accessibilité des écrans pour les personnes en fauteuil • Clavier simple
d’utilisation, à touches larges • Coupler les écrans tactiles avec une
synthèse vocale et une validation sonore • Possibilité d’affichage en gros
caractères • Simplification des procédures d’interrogation et de consultation
• Aire de circulation
Documents en gros caractères, documents sonores, livres tactiles, e-books,
vidéos sous-titrées, vidéos avec langue des signes, textes faciles à lire
La charte mode d’emploi
OFFRE CULTURELLE
ET PRATIQUES ARTISTIQUES
OFFRE CULTURELLE
ET PRATIQUES
ARTISTIQUES
• Handicap_p.52-75_Der
• Handicap_p.52-75_Der
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Les services Les publics
La charte
Les services et
professionnels
concernés
Les points
à prendre
en compte
Le type de
public handicapé
concerné
Tarification
Direction, administration
Service des publics /
Équipe pédagogique
Direction, administration
Service des publics /
Équipe pédagogique
Tout handicap
Politique tarifaire en fonction
de l’accessibilité
Tout handicap
Politique tarifaire en fonction
du confort de la visite
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Mise en place
Ce à quoi il faut penser
Tarifs établis en tenant compte de l’accessibilité du bâtiment et de l’offre
culturelle • Réduction ou gratuité pour compenser l’inaccessibilité
ou l’accessibilité partielle de certains espaces, de services ou d'offres •
Gratuité pour l’accompagnant ou l’interprète • Mise à disposition gratuite
d’un audioguide
Mesures tarifaires spécifiques pour les petits groupes de personnes
en situation de handicap
La charte mode d’emploi
OFFRE CULTURELLE
ET PRATIQUES ARTISTIQUES
OFFRE CULTURELLE
ET PRATIQUES
ARTISTIQUES
• Handicap_p.52-75_Der
• Handicap_p.52-75_Der
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72
Réaliser un
état des lieux
l’accessibilité
de
Qu’est-ce que l’accessibilité pour
le ministère de la culture et de la
communication ?
Se poser les
questions
essentielles
à l’usage et à
la compréhension
des lieux
Prévoir une
programmation
pluriannuelle
des travaux
Pour le ministère de la culture et de la
communication, l’accessibilité c’est :
• accéder aux lieux : une question d’archi­
tecture et d’accueil ;
• accéder aux produits de l’industrie
culturelle, aux œuvres et à leur connais­
sance de manière active : une question de
scénographie, d’adaptation de l’offre
culturelle, de dispositifs techniques et de
médiation humaine ;
• accéder au patrimoine et à sa connais­
sance : une question d’adaptation de
l’offre culturelle, de médiation humaine et
le cas échéant, de dispositifs de compen­
sation ; il s’agit de rendre le public acteur
de sa pratique culturelle, pour lui per­
mettre à la fois de prendre connaissance
de ce patrimoine et de l’apprécier, de se
l’approprier pour le transmettre à son
tour à son entourage ;
• accéder à l’information, aux outils de la
pensée, au discours critique, à l’échange
culturel, à la parole citoyenne : une ques­
tion d’adaptation des supports d’informa­
tion et de communication, d’apprentis­
sage et de maîtrise de la langue ;
• accéder aux pratiques artistiques en tant
qu’acteur :
– aux pratiques professionnelles : une ques­
tion d’adaptation des cursus et des techni­
ques d’apprentissage, associés à la mise à
disposition de dispositifs techniques ;
– aux pratiques en amateur : une question
de médiation humaine, associée à la mise
à disposition de dispositifs techniques.
La formation des professionnels de la
culture et l’information des usagers en
sont les préalables.
L’accessibilité : une obligation
légale à mettre en application
Cette obligation implique la prise en
compte de tous les visiteurs, quelles que
soient les difficultés qu’ils rencontrent :
physiques, intellectuelles, cognitives,
visuelles ou auditives. Elle s’applique
notamment lorsqu’il s’agit de réaliser un
cheminement continu, identifiable et sécu­
risé, tout au long d’une chaîne de dépla­
cement : depuis la voirie, les transports
en commun, les parkings, jusqu’aux ser­
vices offerts au sein de l’établissement
culturel, ERP (établissement recevant du
public) ou IOP (installation ouverte au
public), et ce depuis des logements eux­
mêmes accessibles et adaptables.
Le comportement et les besoins des usa­
gers changent en fonction des lieux et
des activités auxquelles ils sont censés
participer. Aussi les réponses doivent­
elles être adaptées à chaque situation.
Selon les cas, une personne handicapée
peut se rendre seule ou accompagnée
dans l’équipement culturel. Elle doit, dans
la mesure du possible, bénéficier d’un
accès simple à l’institution.
• Handicap_p.52-75_Der
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La charte mode d’emploi
Selon sa définition interministérielle, l’accessibilité est « la réduction de
la discordance entre, d’une part, les possibilités, les compétences et les capacités
d’une personne et d’autre part les ressources de son environnement lui
permettant de façon autonome de participer à “la vie de la cité” ».
Définition adoptée en 2006 par le groupe de travail interministériel piloté par la Délégation
interministérielle aux personnes handicapées (DIPH)
Faire un état des lieux de l’accessibilité permet de
définir un cadre pour la recherche de réponses appro­
priées afin d’améliorer globalement le confort d’usage
de l’équipement.
Il s’agit de se poser les questions essentielles à l’usage
et à la compréhension des lieux et de prendre en
compte un certain nombre d’actions inhérentes à la
logique de déplacement et de participation :
• se déplacer d’un point à un autre,
• se repérer, s’orienter, comprendre l’espace,
• accéder aux bâtiments et aux locaux,
• accéder à l’offre et utiliser les équipements pro­
posés par l’établissement,
• communiquer et participer,
• se reposer,
• être et se sentir en sécurité,
• utiliser et jouir des locaux dans des conditions de
commodité et de confort adaptées à leur finalité.
L’amélioration de l’accessibilité et de la qualité
d’usage des équipements culturels peut être envi­
sagée en deux temps.
1. Mise à niveau de l’ensemble des édifices patri­
moniaux à vocation culturelle : réalisation d’un
diagnostic sur le bâtiment, en identifiant les besoins
et les attentes des personnes en situation de handi­
cap tout en respectant l’intégrité du patrimoine archi­
tectural existant. Il s’agit d’établir un diagnostic qua­
litatif de l’équipement culturel portant sur deux axes
de réflexion :
• l’accessibilité et la qualité d’usage de la voirie de
proximité en liaison avec les places de stationnement,
• l’accessibilité et la qualité d’usage de l’équipement
du point de vue des besoins de chacune des per­
sonnes concernées (publics et professionnels pré­
sentant un handicap).
Cet état des lieux, effectué tout au long de la chaîne
de déplacement réel, permet de programmer (sur la
base d’une programmation pluriannuelle s’il le faut)
des travaux en cohérence avec la spécificité des lieux
et les besoins des uns et des autres.
2. Insertion systématique du principe d’accessibi­
lité et de qualité d’usage lors de tout nouvel amé­
nagement, de toute création d’équipement à voca­
tion culturelle neuf, depuis la voirie et de préférence
en liaison avec le réseau de transport public.
Les solutions retenues doivent éviter de présenter
un caractère distinctif trop stigmatisant difficile à
vivre pour les utilisateurs et les visiteurs.
Un questionnaire d’aide au diagnostic
et à l’état des lieux
Dans ce contexte légal, l’ensemble des directions de
l’administration centrale du ministère de la culture
et de la communication s’est mobilisé, afin d’éla­
borer, en lien avec les partenaires associatifs repré­
sentant les personnes handicapées, une grille com­
mune pour un état des lieux de l’accès aux sites
culturels (les abords, les équipements), à l’informa­
tion, à l’accueil, aux services et à l’offre de culture.
Cette grille prend également en compte le dévelop­
pement des partenariats et de la formation des per­
sonnels. Pour une étude de l’accès à l’offre culturelle
au plus près des besoins des personnes handica­
pées, le questionnaire se décline en fonction des
usages : accès aux expositions, au spectacle vivant
ou à l’audiovisuel, à la lecture et à l’enseignement.
Ce questionnaire d’état des lieux est disponible sur
le site Internet du ministère :
http://www.handicap.culture.gouv.fr
• Handicap_p.52-75_Der
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74
Lois et décrets
Loi n° 2005-102 du 11 février 2005 pour
l’égalité des droits et des chances, la
participation et la citoyenneté des per­
sonnes handicapées, parue au Journal
officiel de la République française du
12 février 2005.
Maison départementale des personnes
handicapées
Décret n° 2005-1587 du 19 décembre
2005 relatif à la maison départementale
des personnes handicapées et modifiant le
code de l’action sociale et des familles.
J.O. n° 295 du 20 décembre 2005,
page 19589, texte n° 51.
Prestation de compensation à domicile
pour les personnes handicapées
Décret n° 2005-1591 du 19 décembre
2005 relatif à la prestation de compensa­
tion à domicile pour les personnes handi­
capées. J.O. n° 295 du 20 décembre 2005,
page 19598, texte n° 55.
Décret n° 2005-1588 du 19 décembre
2005 relatif à la prestation de compensa­
tion à domicile pour les personnes handi­
capées et modifiant le code de l’action
sociale et des familles (dispositions régle­
mentaires) et le code de la sécurité sociale
(deuxième partie : Décrets en Conseil
d’État). J.O. n° 295 du 20 décembre 2005
page 19591, texte n° 52.
Accessibilité au cadre bâti
Chapitre III de la loi n° 2005-102 du
11 février 2005 pour l’égalité des droits
et des chances, la participation et la
citoyenneté des personnes handicapées,
titre IV, Accessibilité, chapitre III, Cadre
bâti, transports et nouvelles technolo­
gies, article 41.
Décret n° 2006-555 du 17 mai 2006 rela­
tif à l’accessibilité des établissements rece­
vant du public, des installations ouvertes
au public et des bâtiments d’habitation et
modifiant le code de la construction et
de l’habitation. J.O. n° 115 du 18 mai
2006, page 7308, texte n° 17.
Arrêté du 1er août 2006 fixant les dispo­
sitions prises pour l’application des arti­
cles R.111-19 à R.111-19-3 et R.111-19-6
du code de la construction et de l’habi­
tation relatives à l’accessibilité aux per­
sonnes handicapées des établissements
recevant du public et des installations
ouvertes au public lors de leur construc­
tion ou de leur création.
Arrêté du 1er août 2006 fixant les dispo­
sitions prises pour l’application des arti­
cles R. 111-18 à R. 111-18-7 du code de la
construction et de l’habitation relatives
à l’accessibilité aux personnes handica­
pées des bâtiments d’habitation collec­
tifs et des maisons individuelles lors de
leur construction.
• Handicap_p.52-75_Der
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La charte mode d’emploi
Commission consultative départementale de sécu­
rité et d’accessibilité
Décret n° 2006-1089 du 30 août 2006 modifiant le
décret n° 95-260 du 8 mars 1995 relatif à la commis­
sion consultative départementale de sécurité et
d’accessibilité. J.O. n° 201 du 31 août 2006,
page 12893, texte n° 22.
Fonds interministériel pour l’accessibilité aux per­
sonnes handicapées (FIAH)
Circulaire n° 4076 du 27 mai 1994 précisant les
critères d’éligibilité retenus pour la campagne de
2006 (ouverture aux établissements publics à carac­
tère administratif ou scientifique, culturel et édu­
catif, élargissement aux espaces non ouverts au
public, aux espaces communs professionnels, date de
permis de construire antérieure à 1994).
Circulaire n° 4316 du 29 janvier 1996 servant de
cadre de référence à la constitution des dossiers
(fiche de présentation...) et à la transmission des
dossiers concernant les services déconcentrés de
l’État.
Emploi
Décret n° 2006-136 du 9 février 2006 relatif aux
modalités de calcul de la contribution annuelle au
fonds de développement pour l’insertion profession­
nelle des handicapés. J.O. n° 35 du 10 février 2006,
page 2125, texte n° 7.
Décret n° 2006-135 du 9 février 2006 relatif à la
déclaration annuelle obligatoire d’emploi des tra­
vailleurs handicapés, mutilés de guerre et assimilés
et modifiant le code du travail (deuxième partie :
Décrets en Conseil d’État). J.O. n° 35 du 10 février
2006, page 2124, texte n° 6.
Fonds pour l’insertion des personnes handicapées
dans la fonction publique
(http://www.fiphfp.org)
Article 36 de la loi n° 2005-102 du 11 février 2005
pour l’égalité des droits et des chances, la participa­
tion et la citoyenneté des personnes handicapées,
instituant un fonds pour l’insertion des personnes
handicapées dans la fonction publique (FIPHFP)
entré en vigueur depuis le 1er janvier 2006.
Voir aussi l’article 3 du décret n° 2006-501 relatif
au FIPHFP.
Rénovation de l’action sociale et médico-sociale
Loi n° 2002-2 du 2 janvier 2002 rénovant l’action
sociale et médico-sociale.
J.O. n° 2 du 3 janvier 2002, page 124, texte n° 2.
Accès des chiens guides d’aveugles dans les équi­
pements relevant du ministère de la culture et de
la communication.
Article 88 de la loi n° 87-588 du 30 juillet 1987 et
article 77 de la loi n° 93-121 du 27 janvier 1993.
GuideHandicap_p.1-9
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Page 1
Culture et Handicap
Guide pratique
de l’accessibilité
p. 76-89 Définition des handicaps
• Handicap_p.76-151_Der
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Page 76
« Constitue un handicap, au sens de la présente loi, toute limitation
d’activité ou restriction de participation à la vie en société subie
dans son environnement par une personne en raison d’une altération
substantielle, durable ou définitive d’une ou plusieurs fonctions
physiques, sensorielles, mentales, cognitives ou psychiques,
d’un polyhandicap ou d’un trouble de santé invalidant. »
Loi n° 2005-102 du 11 février 2005 pour l’égalité des droits et des chances,
la participation et la citoyenneté des personnes handicapées, article L. 114.
Mieux comprendre la spécificité des besoins des personnes
handicapées et les adaptations nécessaires pour un accès de tous
à la culture passe par une sensibilisation aux différentes « situations »
de handicap.
À chaque type de handicap correspondent des déficiences physiques
mais également des « limitations » de l’activité et des « restrictions » de
participation à la vie sociale, qui impliquent un mode d’accueil adapté.
• Handicap_p.76-151_Der
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Page 77
Les personnes en
situation de handicap
Définitions et caractères spécifiques
78
Handicap visuel
80
Handicap auditif
82
Handicap mental et psychique
86
Handicap moteur et moteur cérébral
88
Handicap invisible
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78
Handicap visuel
L’amblyopie,
un handicap
qui souvent
ne se voit pas
Une perception
de l’espace
et du mouvement
différente
Des situations
de non-voyance
très diverses :
personnes
aveugles
de naissance,
aveugles tardives,
ou avec un reste
de perception
visuelle
L’amblyopie est un terme général désignant, après toutes corrections, un degré de
vision (acuité visuelle ou champ visuel) très médiocre, inférieur à 4/10, au moins dans
certaines conditions. Il convient de préciser que les mesures d’acuité sont faites dans des
conditions standard ayant peu de rapport avec l’environnement réel et l’aptitude fonc­
tionnelle du sujet. Elles ne suffisent pas à définir les déficiences et les conditions han­
dicapantes, qui ne se réduisent pas au seul rapport taille/distance. La nature et le degré
des déficiences sont multiples et les handicaps sont très variables selon l’individu et les
conditions environnantes. Parmi les nombreuses déficiences visuelles, citons par exemple
: vision floue, bonne vision dans des fourchettes de distances réduites, champ rétréci ou
entrecoupé, difficulté de balayage du regard, vision réduite en forte luminosité ou en
pénombre, sensibilité aux variations brusques de lumière, absence de relief, absence de
couleurs... L'amblyopie est un handicap qui peut passer inaperçu : regard totalement
« voyant », allure non hésitante, vision de très petits objets, sans ou avec port de lunettes.
Les personnes déficientes visuelles ont souvent des difficultés de latéralisation et de
repérage dans l’espace, de perception de l’espace et du mouvement à divers degrés.
Leur appréhension de l’information est séquentielle, du fait de leur vision non globale,
et souvent partielle au premier abord. Évidemment, elles éprouvent aussi des difficultés
de lecture (panneaux d’orientation, d’information, cartels, etc.). Pour ces personnes,
l’orientation et l’accès au contenu sont facilités par l’utilisation de maquettes et objets
à toucher, d’informations sonores, de textes bien éclairés et bien contrastés et de
braille. Dans le cas de malvoyance, le reste de perception visuelle doit être privilégié.
L’envie de toucher n’est pas systématique.
Il existe des situations très diverses, qu’il s’agisse de personnes aveugles de naissance,
de personnes aveugles tardives ou avec un reste de perception visuelle. Pour les
aveugles de naissance, nombre de prérequis visuels ne font pas sens ; le braille et le
toucher sont indispensables. Quant aux personnes aveugles tardives ou avec un reste
de perception visuelle, elles s’appuient sur des références visuelles acquises (cou­
leurs, composition, etc.) et apprécient le discours.
Les attentes en terme d’accès aux œuvres sont donc diverses : toucher (œuvres ori­
ginales ou maquettes), conférences dans un monument ou sur un parcours d’œuvres
peintes ou non accessibles au toucher, audiodescription (spectacles, films...).
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La déficience visuelle concerne les personnes aveugles (non voyantes),
les personnes amblyopes (malvoyantes) et celles dont la vue a fortement
baissé, notamment les personnes âgées. Légalement, la cécité désigne
un degré de vision centrale de loin inférieur à 1/20.
Les personnes en situation de handicap
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80
Handicap auditif
Des situations
très diverses
La langue des
signes permet
aux personnes
atteintes
de surdité sévère
de communiquer
sans effort
La plupart des
personnes sourdes
de naissance
lisent difficilement
Parmi les personnes sourdes « de naissance », quelques personnalités exceptionnel­
les atteintes de surdité profonde dominent le français écrit, et sont peu ou prou dans
la situation des « devenus sourds ». Pour tous les autres, certains demi-sourds et la
plupart des sourds sévères ou profonds, le français est à des degrés divers, une
langue étrangère.
La langue des signes, qui permet aux personnes atteintes de surdité sévère ou profonde
de communiquer aisément, a été jusqu’à récemment bannie en tant que langue
d’enseignement. Les difficultés d’apprentissage du français rencontrées par les personnes
sourdes ont compromis l’acquisition de connaissances et de la culture environnante,
et les ont souvent marginalisées. Encore aujourd’hui, des notions évidentes pour tout
entendant ne font pas sens pour certaines personnes sourdes.
La plupart des personnes sourdes de naissance lisent difficilement. Souvent, leur
compréhension de l’écrit n’est que superficielle. Le français écrit ne renvoie pas à une
expérience de communication aisée en français oral et les évidences culturelles sous­
jacentes (l’implicite) ne leur sont pas connues. Ainsi, ces personnes sont confrontées
à des problèmes d’audition et également de compréhension. Pour elles, l’accès au
contenu sera favorisé par l’utilisation de la langue des signes et par l’intervention de
personnes connaissant très bien la culture sourde (si possible elles-mêmes sourdes).
Les personnes devenues sourdes à l’âge adulte possèdent intimement le français et
la culture environnante et utilisent l’écrit comme tout entendant.
Les personnes sourdes plus ou moins profondes n’entendent rien ou presque, ou
perçoivent un message extrêmement déformé. Une prothèse ne pourra rien leur
apporter et, pour appréhender la langue orale, elles n’ont d’autre recours, générale­
ment incertain, que la lecture labiale.
Les personnes malentendantes entendent, mais mal, et peuvent souvent récupérer
énormément grâce à leur prothèse.
Les personnes sourdes ne possédant pas la langue des signes peuvent avoir recours
à la lecture labiale. Pour elles, toute communication est rarement détendue et sans effort.
Les personnes sourdes non locutrices de la LSF peuvent utiliser le langage parlé
complété (LPC).
Il existe des personnes sourdes plurihandicapées et notamment sourdes-aveugles.
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81
La langue des signes française est mentionnée comme langue de France en 1999
(cf. rapport Cerquiglini). La loi du 11 février 2005 la reconnaît comme une
langue à part entière. Elle est aussi aujourd’hui une langue d’enseignement.
Les personnes en situation de handicap
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Handicap
mental et psychique
Handicap mental
Une déficience
intellectuelle
stable, durable
et irréversible
Des difficultés
de concentration,
de mémorisation,
d’abstraction,
de coordination,
de repérage
dans l’espace
et le temps
Le handicap mental se traduit par une déficience intellectuelle stable, durable et
irréversible. Les personnes ayant un handicap mental présentent, sous des formes
variées, une ou plusieurs déficiences dans le fonctionnement de l’intelligence, s’accom­
pagnant le plus souvent de troubles secondaires du langage, de la motricité, des per­
ceptions sensorielles, de la communication, du discernement. Le handicap mental est
plutôt défini par ses manques (affectifs, intellectuels, physiques), quelles qu’en soient
les origines.
Le handicap mental a une incidence sur la capacité d’abstraction, de concentration,
de coordination, de mémorisation, de repérage dans l’espace et le temps. Il implique
également une difficulté d’adaptation aux exigences culturelles de la société (parmi
lesquelles la communication, la santé et la sécurité, les aptitudes scolaires fonction­
nelles, les loisirs et le travail).
Les personnes en situation de handicap mental « léger » ont suffisamment d’autonomie
pour participer aux activités culturelles et artistiques destinées à tout public. Elles peu­
vent bénéficier des adaptations créées pour d’autres personnes en situation de han­
dicap, comme les supports et outils multisensoriels, les documents et ouvrages en gros
caractères, une signalétique associant texte et image.
Les personnes en situation de handicap mental plus prononcé, parfois polyhandicapées
(déficiences motrices et intellectuelles sévères), ont besoin d’une offre culturelle ou
artistique spécifique.
De manière générale, les situations anxiogènes doivent être évitées, et une attention
particulière doit être portée à la signalétique, à l’utilisation des pictogrammes pour
pallier les problèmes de lecture. Les difficultés peuvent également être compensées
par un accompagnement humain permanent et évolutif, adapté à l’état et à la situa­
tion de la personne. Ainsi, pour accueillir ces personnes dans les établissements
culturels, une sensibilisation du personnel et une collaboration avec les profession­
nels du handicap sont indispensables.
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Le point commun entre handicap mental et handicap psychique est la présence
de troubles du comportement. Mais ces deux types de handicap ont des origines
et des caractéristiques différentes.
Les personnes en situation de handicap
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84
Handicap
mental et psychique
Des troubles
d’origine
psychique ou
physiologique
qui perturbent
à des degrés divers
le contrôle de
l’activité mentale,
affective, physique
La maladie
mentale peut
apparaître,
se renforcer
ou s’atténuer
aux différents âges
de la vie
Handicap psychique
Le handicap psychique, reconnu depuis la loi de février 2005, était auparavant nommé
« maladie mentale », d’où une certaine confusion entre handicap mental et handicap
psychique.
Le handicap psychique a pour origine une maladie, des troubles psychiatriques ou une
perturbation de l’équilibre psychologique. Les personnes ayant un handicap psy­
chique sont atteintes de troubles d’origine psychique (névrose, psychose, manies) ou
physiologiques (traumatismes crâniens, prise de drogues...) amputant, limitant ou
déformant de façon plus ou moins passagère et à des degrés divers, le contrôle de leur
activité mentale, affective ou physique. Les capacités mentales, cognitives et intellec­
tuelles de ces personnes restent intactes, mais peuvent se trouver perturbées par les
symptômes (les manifestations) de ces maladies.
La maladie mentale peut apparaître, se renforcer ou s’atténuer aux différents âges de
la vie. Elle est plutôt définie par son « plus » : un syndrome positif, une maladie, permet
de reconstruire un monde nouveau à sa mesure, correspondant à ses fantasmes, à ses
désirs et à ses peurs. Il est parfois difficile de communiquer avec la personne malade
mentale en période de crise.
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Polyhandicap
Tous les efforts et aménagements d’accessibilité au plus grand nombre sont bénéfiques aux personnes à handicaps multiples. Notons qu’il peut arriver que certains déficits visibles soient accompagnés de déficits invisibles, parfois plus handicapants.
Les personnes en situation de handicap
Le sentiment de n’être pas accepté par l’environnement constitue un deuxième handicap, affectif et social
celui-là, dont les conséquences peuvent être parfois très pénalisantes. Il induit notamment, au plus intime
de la personne, une image négative de soi susceptible d’aggraver l’inadaptation.
Il ne s’agit donc pas de personnes « moins ou peu intelligentes », mais de personnes dont la structure inté­
rieure est déficiente, ce qui peut entraîner un raisonnement logique différent, qui paraîtra déroutant, et une
angoisse existentielle, une peur de l’autre. Ces personnes sont susceptibles d’échouer dans des situations
à priori « simples ». Certaines peuvent dépenser une énergie considérable pour masquer leur désordre inté­
rieur, d’autres présenter des comportements déviants, d’autres, enfin, être sous l’emprise d’un traitement
fort qui ralentit leur vitesse de perception et de compréhension.
Il s’agit avant tout de personnes d’une sensibilité extrême, sujettes à des émotions intenses, attentives à
la qualité de l’attention qu’on leur porte. Outre leurs potentialités importantes d’expression artistique et
de créativité, elles ont, comme tout individu, des capacités de vie professionnelle, de vie sociale et rela­
tionnelle.
Ces spécificités conduisent à conseiller fortement que ces personnes soient accompagnées par des proches
à même de détecter les signes extérieurs de leur état intérieur et de percevoir les moments d’éveil et
d’ouverture pour en tirer le meilleur profit. La prise en compte de ces visiteurs passe donc surtout par des
mesures visant à limiter l’agressivité de l’environnement et par la sensibilisation du personnel susceptible
d’intervenir auprès d’eux.
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Handicap
moteur et moteur cérébral
Handicap moteur
Une gêne dans
les déplacements
ou les activités
Une mobilité réduite est la conséquence de handicaps physiques entraînant une inca­
pacité ou une difficulté à marcher, ou le besoin de recourir à des aides à la marche.
Cela concerne en particulier les personnes en fauteuil, en chariot ou appareillées.
Le déplacement en fauteuil roulant, qui oblige à être assis, implique une approche
visuelle et gestuelle différente de celle de l’adulte valide debout, mais proche de
celle de l’enfant valide debout.
Ces handicaps interviennent à tout âge, de la petite enfance au quatrième âge.
Les infirmes moteurs cérébraux (IMC)
Des troubles
moteurs associés
à des troubles
sensoriels,
intellectuels,
de posture...
Ces personnes peuvent être rapprochées de celles atteintes de handicap moteur, l’ori­
gine cérébrale du handicap ne créant pas un tableau particulier des manifestations au
niveau moteur. (En revanche, les handicaps sensoriels, de comportement et les défi­
ciences mentales d’origine cérébrale nécessitent des recommandations particulières.)
L’infirmité motrice cérébrale est la conséquence permanente, définitive d’une lésion quel­
conque mais non évolutive et non héréditaire, qui a frappé l’encéphale au début de la
vie, de telle sorte que la symptomatologie motrice domine, et que l’intelligence peut être
concernée. C’est une infirmité définitive ; elle peut être atténuée, mais non guérie. Le
caractère de la lésion cérébrale causale est non évolutif, mais ses conséquences péri­
phériques changent au cours du développement de l’enfant. L’intelligence n’est pas
atteinte dans de nombreux cas, bien que le polyhandicap puisse souvent s’opposer à
son développement. Les troubles moteurs sont, par définition, toujours présents chez
l’IMC ; d’autres troubles sont contingents. Les troubles associés peuvent être sensitifs,
sensoriels, intellectuels, de langage, de geste, de posture. Les IMC peuvent présenter une
comitialité. Le bavage est fréquent et représente un lourd handicap social.
Les visiteurs IMC peuvent être aussi bien des adultes que des enfants.
Du polymorphisme de l’atteinte clinique des IMC résulte que ces personnes bénéfi­
cient d’une manière générale des adaptations prévues pour d’autres types de handi­
caps (handicap moteur, handicap de communication). Il faut néanmoins tenir compte
de leurs spécificités (en particulier la lenteur) et leur proposer des aides techniques
particulières.
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Des mesures d’ordre architectural, scénographique et ergonomique sont
indispensables pour pallier les difficultés liées au handicap moteur.
Les personnes en situation de handicap
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Handicap invisible
Une grande
fatigabilité,
une diminution
de l’usage d’une
ou de plusieurs
fonctions
Le handicap invisible se définit par la diminution de l’usage d’une ou de plusieurs
fonctions ou par une grande fatigabilité. Les fonctions le plus souvent impliquées sont
la locomotion, la vue, l’audition, la parole ainsi que le comportement général.
Sont concernées les personnes âgées, les femmes enceintes, les convalescents...
Citons également les personnes gênées dans la communication par une barrière
culturelle (les étrangers), une maladie mentale ou une maladie handicapante (cardio­
pathie, diabète, néphropathie, lombalgie...).
Les personnes
âgées,
les femmes
enceintes,
les convalescents...
Le handicap peut être récent et parfois passager. La compensation du déficit est alors
le plus souvent incomplète du fait de la brièveté du temps d’apprentissage accordé.
Dans le cas des personnes âgées, le handicap est souvent mal compensé.
Le groupe des personnes atteintes d’un handicap invisible est certainement le plus
important par le nombre. Les aménagements prévus pour les autres personnes han­
dicapées leur sont utiles. La difficulté est de déceler les besoins de chacun, d’autant
plus que certaines d’entre elles sont inconscientes de la nature et du degré de leur han­
dicap, tandis que d’autres ne veulent pas reconnaître ou dévoiler l’existence de leur
déficit.
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Les handicaps invisibles sont multiples, de tous types et à des degrés divers.
Dans la majorité des cas, ils échappent à l’observateur non initié.
Les personnes en situation de handicap
Les personnes à
sont le plus souvent
handicap invisible
ignorées de tous.
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Culture et Handicap
Guide pratique
de l’accessibilité
p. 90-111 Les partenaires
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Les partenaires
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Associations du comité d’entente de
la commission nationale Culture et Handicap
94
Autres associations nationales représentant
les personnes handicapées
96
Typologie des établissements spécialisés
100
Professionnels du secteur médico-social
102
La convention nationale Culture et Handicap
104
Le label Tourisme et Handicap
108
Les maisons départementales
des personnes handicapées
110
« Les temps pour vivre ensemble »,
un projet de l’initiative européenne Equal
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Arrêté du
1er février 2001
portant création
de la commission
nationale
Culture et Handicap,
paru au J.O. n° 32
du 7 février 2001.
du comité d’entente de la commission nationale
Culture et Handicap
Associations
Au niveau
national, huit
grandes
associations
représentant
les personnes
handicapées se
sont engagées
auprès du
ministère de la
culture et de
la communication
et du ministère
chargé des
personnes
handicapées.
Union nationale des associations de
Groupement pour l’insertion des
parents, de personnes handicapées
personnes handicapées physiques
mentales et de leurs amis (UNAPEI)
(GIHP)
15, rue Coysevox
10, rue Georges de Porto Riche
75876 Paris cedex 18
75014 Paris
Tél. : 01 44 85 50 50
Tél. : 01 43 95 66 36
Fax : 01 44 85 50 60
Fax : 01 45 40 40 26
www.unapei.org
www.gihpnational.org
Fédération des associations pour adultes
Union nationale des amis et familles de
et jeunes handicapés (APAJH)
malades psychiques (UNAFAM)
26, rue du Chemin vert
12, Villa Compoint
75541 Paris cedex 11
75 017 Paris
Tél. : 01 48 07 25 88
Tél. : 01 42 63 03 03
Fax : 01 43 38 37 44
Fax : 01 42 63 44 00
www.apajh.org
www.unafam.org
Association des paralysés de France
Union nationale pour l’insertion sociale
(APF)
du déficient auditif (UNISDA)
17, bd Auguste Blanqui
254, rue Saint Jacques
75013 Paris
75005 Paris
Tél. : 01 40 78 69 00
Tél. : 01 43 26 96 09
Fax : 01 45 89 40 57
Fax : 01 43 26 96 14
www.apf.asso.fr
www.unisda.org
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Les associations représentatives des personnes handicapées sont autant
de relais possibles qui accompagnent la démarche d’accueil et de diffusion
de l’information.
Les associations nationales constituent le comité d’entente de la commission
nationale Culture et Handicap. Les travaux menés avec ces partenaires
permettent l’identification de mesures concrètes pour améliorer l’accès à
la culture des personnes handicapées.
Sur ce modèle, des partenariats peuvent s’engager entre lieux de culture et
associations pour les actions de mise en accessibilité et de communication
de l’offre vers les personnes et réseaux concernés.
Comité national pour la promotion
sociale des aveugles et des amblyopes
Organismes associés
au comité d’entente
(CNPSAA)
Secrétariat général
EUCREA-France
5 rue Duroc
3 villa Saint-Fargeau
75007 Paris
75020 Paris
Tél. : 01 44 49 27 17
Tél. : 01 47 97 87 26
Fax : 01 44 49 27 30
Fax : 01 47 97 27 83
www.cnpsaa.fr
Fondation nationale de gérontologie
Comité de liaison et d’action des parents
(FNG)
d’enfants et d’adultes atteints de
49 rue Mirabeau
handicaps associés (CLAPEAHA)
75016 Paris
18, rue Étex
Tél. : 01 55 74 67 00
75018 Paris
Fax. : 01 55 74 67 01
Tél. : 01 42 63 12 02
www.fng.fr
Fax : 01 46 27 80 92
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Autres
associations nationales
représentant les personnes handicapées
Handicap
moteur
Handicap
visuel
Fédération française
Association des artistes
Association Valentin-
des associations
aveugles
Haüy pour le bien
d’infirmes moteurs
99, rue du Faubourg Saint­
des aveugles et
cérébraux (FFAIMC)
Martin
des malvoyants
19, rue de l’Abondance
75010 Paris
5, rue Duroc
69003 Lyon
Tél. : 01 42 39 22 70
75343 Paris cedex 07
Tél. : 04 72 84 22 31
Fax : 01 42 39 34 31
Tél. : 01 44 49 27 27
Cette liste
Fax : 04 78 60 90 90
www.artistesaveugles.com
Fax : 01 44 49 27 10
n’est pas exhaustive
www.ffaimc.org
Association Braillenet
Association nationale
12 bis, rue de Picpus
des parents d’enfants
75012 Paris
aveugles (ANPEA)
Tél. : 01 43 42 40 40
12 bis, rue de Picpus
Fax : 01 43 42 40 66
75012 Paris
www.braillenet.org
Tél. : 01 43 42 40 40
Fax : 01 43 42 40 66
http://perso.wanadoo.fr/anpea
Association pour les
personnes aveugles ou
malvoyantes (APAM)
3, rue Jacquier
75014 Paris
Tél. : 01 40 44 88 00
Fax : 01 40 44 67 75
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La plupart des associations gèrent des établissements qui accueillent
des personnes en situation de handicap. Pour mettre en place un partenariat
avec un établissement de proximité, il est possible de contacter l’association
nationale ou son antenne régionale ou départementale.
Handicap
auditif
Handicap
mental
Autisme
Tout type
de handicap
Fédération des
Comité Perce-Neige
Autisme France
Association française de
associations de parents
237, Grande Rue
1209, chemin des
musicothérapie (AFM)
d’enfants déficients
92380 Garches
Campelières
Centre de formation
auditifs (ANPEDA)
Tél. : 01 47 10 93 00
06250 Mougins
continue Paris V
76, boulevard Magenta
Fax : 01 47 41 69 33
Tél. : 04 93 46 00 48
45, rue des Saints-Pères
75010 Paris
www.perce-neige.org
Fax : 04 93 46 01 14
75270 Paris cedex 06
www.autismefrance.org
Tél. : 01 42 86 20 99
Tél. : 01 53 35 86 86
Fax : 01 53 35 86 87
Fédération de L’arche en
www.anpeda.org
France
Fédération française
39-41, rue Olivier-de-Serres
Sesame-Autisme
Fédération nationale
75 015 Paris
53, rue Clisson
Fédération nationale des
des sourds de France
Tél. : 01 45 32 23 74
75013 Paris
accidentés du travail et
1, rue du 11-Novembre­
Fax : 01 45 32 45 41
Tél. : 01 44 24 50 00
des handicapés (FNATH)
1918
Fax : 01 53 61 25 63
20, rue de la Tarentaise
92120 Montrouge
www.sesame-autisme.com
BP 520
Fax : 01 42 86 21 59
www.musicotherapie-afm.net
Tél. : 01 46 55 00 57
42007 Saint-Étienne
Fax : 01 46 55 12 00
cedex 1
www.fnsf.org
Tél. : 04 77 49 42 42
Fax : 04 77 49 42 48
www.fnath.org
Handicap International
Programme France
Erac 14, avenue Berthelot
69361 Lyon cedex 07
Tél. : 04 72 76 88 44
Fax : 04 72 76 88 48
www.handicap­
international.org
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Typologie des
établissements spécialisés
Les établissements
sanitaires
dispensent
des soins.
Ils assurent une
prise en charge
médicale.
L’équipe
professionnelle
est constituée
de médecins,
auxiliaires
médicaux,
psychologues,
assistantes
sociales,
pédagogues,
rééducateurs.
Les établissements
médico-sociaux
prennent
en charge
l’accompagnement
de la vie
quotidienne.
ÉTABLISSEMENTS SANITAIRES
Centre d’action médico-sociale précoce (CAMSP)
Objectifs : dépister et rééduquer en cure ambulatoire des enfants handicapés de
moins de six ans qui présentent des déficiences sensorielles, motrices ou mentales ;
guider les familles et mener des actions préventives.
Centre médico-psycho-pédagogique (CMPP)
Objectifs : dépister de manière précoce et traiter des enfants (de la naissance à 20 ans)
dont l’inadaptation est liée à des troubles neuropsychiques, psychomoteurs, ortho­
phoniques, ou à des troubles du comportement, en vue de les réadapter tout en les
maintenant dans leur milieu habituel (sans hospitalisation).
Centre de rééducation et de réadaptation fonctionnelle
Établissement de moyen séjour, aux possibilités d’accueil très diversifiées (spécialisé
ou polyvalent ; public d’adultes ou d’enfants ; hospitalisation complète ou de jour…)
Centre d’accueil familial spécialisé
Centre d’hébergement pour enfants et adolescents, complémentaire de l’habitat
familial.
Hôpital de jour
Objectifs : traiter dans la journée des malades mentaux qui vivent chez eux ou dans
leur famille. Éviter aux patients la rupture avec leur milieu social et familial, tout en
mettant en œuvre des interventions psychothérapeutiques, sociothérapeutiques et chi­
miothérapiques.
Foyer de postcure
Structure extra-hospitalière, transition entre l’hospitalisation psychiatrique et la reprise
d’une existence ordinaire.
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Nombre de personnes en situation de handicap vivent au sein d’institutions
sanitaires ou médico-sociales, ou les fréquentent. Il est donc essentiel de
connaître ces différentes institutions et leurs missions. Selon les cas, elles sont des lieux de résidence, de soin, d’enseignement, de rééducation ou encore de travail. Chacune de ces fonctions implique des
horaires d’accueil différents et une réceptivité particulière à l’offre culturelle. Pour que le partenariat entre un lieu de culture et une institution d’accueil soit
réussi, il est nécessaire de prendre en compte ces impératifs et d’adapter les
propositions. Par exemple, l’accueil de groupes d’institutions médico-sociales dans
le cadre d’un projet éducatif et pédagogique se fait en journée, alors que l’accueil
pour un spectacle en soirée peut être proposé aux résidents de foyers de vie…
ÉTABLISSEMENTS MÉDICO-SOCIAUX
Centre d’hébergement
Établissement assurant la prise en charge dans la vie quotidienne, pour une période déterminée ou non,
d’enfants, d’adolescents et d’adultes handicapés.
Foyer d’hébergement
Établissement d’hébergement accueillant, sans aucune notion de durée de séjour, des personnes qui, en
grande majorité, sont, de fait, des handicapés mentaux exerçant leur activité professionnelle en centre d’aide
par le travail.
Foyer occupationnel, foyer ou section d’accueil de jour, centre d’insertion par le travail et les
loisirs…
Structures prenant en charge toute la journée des adultes handicapés disposant généralement d’une rela­
tive autonomie dans les actes de la vie quotidienne, mais incapables, durablement ou momentanément,
d’exercer une activité professionnelle dans un cadre protégé.
Foyer d’accueil médicalisé (FAM), foyer de vie, maison d’accueil spécialisé (MAS)
Établissements accueillant, généralement en internat complet, des adultes gravement handicapés, inaptes
à toute activité à caractère professionnel, dont la dépendance, totale ou partielle, rend nécessaire l’assis­
tance d’une tierce personne pour la plupart des actes essentiels de l’existence, ainsi qu’une surveillance
médicale et des soins constants.
ÉTABLISSEMENTS DE TRAVAIL PROTÉGÉ
Entreprise adaptée (EA)
Structure de travail protégé, unité économique de production recevant des personnes handicapées qui ne
relèvent pas ou plus d’établissement et service d’aide par le travail (ESAT), mais qui ne sont pas encore
aptes à travailler en milieu ordinaire de travail (MOT).
Objectif : favoriser la promotion des travailleurs handicapés et faciliter leur accession à des emplois dans
le milieu ordinaire de travail. Mais l’insertion des travailleurs handicapés en milieu ordinaire est en réalité
peu mise en œuvre.
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Typologie des
établissements spécialisés
Dans les
établissements de
travail protégé,
les travailleurs
handicapés
(orientés par
les commissions
techniques
d’orientation et
de reclassement
professionnel),
exercent,
momentanément
ou durablement,
une activité
professionnelle.
Établissement et service d’aide par le travail (ESAT)
Structure à la fois de mise au travail (support d’une activité productive) et médico­
sociale (menant des activités de soutien).
Objectifs : offrir une forme d’insertion professionnelle et sociale adaptée et apporter
les soutiens nécessaires en vue d’une accession au milieu ordinaire du travail et à une
autonomie sociale.
Centre de distribution de travail à domicile (CDTD)
Centre assimilé aux ateliers protégés.
Objectif : procurer aux travailleurs handicapés des travaux manuels ou intellectuels
à effectuer à domicile.
INSTITUTIONS SPÉCIALISÉES DE SCOLARISATION OU DE FORMATION
Institut médico-éducatif (IME)
Institution spécialisée, équivalente à un IMP ou un IMPro, mais accueillant des
enfants et des adolescents de 3 à 18 ans (voire 20 ans).
Institut médico-pédagogique (IMP) et institut médico-professionnel (IMPro)
Institutions spécialisées prenant en charge des enfants et des adolescents handicapés,
non intégrables (momentanément ou durablement) dans les établissements de l’Édu­
cation nationale. Population accueillie : IMP : enfants de 3 à 14 ans (voire 16 ans) ;
IMPro : adolescents jusqu’à 18 ou 20 ans.
Enseignement dispensé : éducation spéciale intégrant les aspects psychologiques et
psychopathologiques ainsi que des prestations médicales, thérapeutiques et para­
médicales. Les IMPro assurent en outre l’acquisition de savoir-faire professionnels et
préprofessionnels. Fonctionnement : externat, semi-internat ou internat.
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Institut d’éducation motrice (IEM)
Établissement accueillant des jeunes handicapés moteur à leur sortie des centres de réadaptation fonctionnelle.
Enseignement dispensé : enseignement scolaire et professionnel, accompagné d’un ensemble de soins
requis pour la rééducation.
Centre de rééducation professionnelle (CRP)
Objectif : faciliter la réinsertion sociale du travailleur handicapé et lui assurer une fonction qualifiante, par
la proposition de stages.
DISPOSITIFS D’INTÉGRATION SCOLAIRE
Classe d’intégration scolaire (CLIS)
Classe spécialisée de l’école élémentaire et exceptionnellement maternelle, relevant du ministère de l’Édu­
cation nationale (circulaire 91-304 du 18 novembre 1991).
Objectifs : favoriser l’intégration progressive, partielle ou totale, des enfants handicapés et développer de
manière optimale les capacités cognitives, la sensibilité, le sens de la coopération, de la solidarité et du
civisme.
École régionale d’enseignement adapté (EREA)
École accueillant des enfants de 12 à 16 ans en grande difficulté scolaire ou avec un handicap sensoriel ou
moteur, qui ne peuvent être admis dans des classes spécialisées. Possibilité d’internat.
Unité pédagogique d’intégration (UPI)
Dispositif d’accueil collectif intégré au sein de certains collèges (circulaire 95-125 du 17 mai 1995). Classe
de dix adolescents de 11 à 16 ans, présentant un handicap mental et relevant, à l’école primaire, de CLIS.
Objectifs : scolarisation adaptée et développement de l’intégration sociale.
Enseignement dispensé : projet individualisé d’intégration et de formation élaboré pour chaque enfant avec
le milieu familial.
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Mener une action spécifique à destination des personnes handicapées,
accueillies au sein d’institutions médico-sociales, implique une collaboration
étroite avec les professionnels de ces lieux d’accueil. Il s’agit souvent d’agir
auprès d’eux pour créer l’envie de culture en les familiarisant avec
l’équipement culturel et son offre. Faire de ces professionnels des partenaires,
des relais, constitue la base d’une action culturelle réussie.
La présentation synthétique et non exhaustive des métiers du secteur médicosocial qui est proposée ici permettra de mieux connaître
ces interlocuteurs privilégiés.
Professionnels
du secteur médico-social
TRAVAILLEURS SOCIAUX
Travailleur social :
terme générique
désignant un
ensemble large
de professionnels
exerçant auprès
d’enfants,
d’adolescents
ou d’adultes
en situation
de dépendance
une fonction
d’aide de nature
éducative, sociale,
psychosociale
ou médico-sociale.
Aide médico-psychologique (AMP)
Travailleur social exerçant son activité professionnelle auprès des personnes âgées ou
handicapées les plus dépendantes. Il apporte, sous la supervision d’éducateurs spé­
cialisés, une assistance au niveau de l’hygiène, de l’alimentation, des déplacements…
et assume une fonction d’animation et de socialisation
Formation : 2 ans ; techniques d’aide à la vie quotidienne avec une alternance de cours
théoriques et de stages pratiques.
Lieux d’activité : établissements accueillant des enfants et des adultes gravement
handicapés.
Éducateur de jeunes enfants
Travailleur social spécialiste de l’éducation (éveil, épanouissement, socialisation,
développement) de la petite enfance (de la naissance à 7 ans).
Formation : 2 ans ; enseignements théoriques (développement psychologique et phy­
sique, sociologie, techniques éducatives…) et stages pratiques.
Lieux d’activité : crèches, jardins d’enfants, établissements pour enfants handicapés
(IMP), foyers de l’enfance, centres d’action médico-sociale précoce…
Éducateur spécialisé
Travailleur social intervenant auprès de publics très divers : handicapés, exclus
sociaux, malades mentaux, toxicomanes… Il exerce des fonctions variables : action
thérapeutique, au sein d’une équipe pluridisciplinaire, ou plus traditionnellement
éducative (apprentissage sensori-moteurs, pratiques de socialisation…), ou rôle d’ani­
mateur de quartier, d’assistant social.
Formation : 3 ans ; enseignements théoriques (dans les domaines de la pédagogie
générale et spécialisée, de l’animation, des handicaps et des inadaptations) et stages
pratiques.
Lieux d’activité : établissements pour enfants et adultes handicapés (surtout men­
taux), services d’action éducative en milieu ouvert (AEMO), hôpitaux de jour, foyers
de postcure…
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Éducateur technique spécialisé
Travailleur social chargé de la formation, l’adaptation ou la réadaptation professionnelle d’adolescents et
d’adultes handicapés ou d’exclus sociaux.
Formation : 3 ans, uniquement « en cours d’emploi », accessible aux professionnels qui possèdent déjà une
spécialité technique (électricien, cuisinier…) ; enseignement : les institutions administratives, l’éducation
spécialisée, les handicaps et les inadaptations, la formation et l’intégration professionnelles…
Lieux d’activité : centres d’aide par le travail, centres de rééducation professionnelle, entreprises d’inser­
tion, instituts médico-professionnels…
Moniteur-éducateur
Travailleur social intervenant auprès de groupes de jeunes ou d’adultes inadaptés ou handicapés au sein
d’institutions et de services spécialisés.
Formation : 2 ans ; enseignement théorique et pratique (techniques d’expression, d’animation et d’éducation).
PROFESSIONNELS DU SECTEUR PARAMÉDICAL
Ergothérapeute
Spécialiste dont l’action, menée sur prescription et contrôle médicaux, vise l’autonomie, la socialisation et la
réadaptation de personnes handicapées mentales, physiques ou psychiques, grâce à l’organisation d’activités
d’expression, manuelles ou récréatives.
Formation : 3 ans ; stages pratiques et enseignements théoriques : anatomie, physiologie, techniques ergo­
thérapiques, psychologie, psychiatrie, techniques manuelles…
Lieux d’activité : hôpitaux de jour, services hospitaliers spécialisés, centres de réadaptation fonctionnelle,
maisons de retraite…
Psychomotricien
Spécialiste paramédical dont l’action, menée sur prescription et contrôle médicaux, vise, grâce à différentes
techniques corporelles et relationnelles, à améliorer des fonctionnements psychiques, mentaux ou psycho­
moteurs perturbés ou diminués. Il exerce à titre libéral ou salarié.
Formation : 3 ans ; enseignements théoriques (anatomie, physiologie, psychiatrie, psychologie, psychomo­
tricité…) et stages pratiques.
Lieux d’activité : instituts médico-éducatifs, centres médico-psycho-pédagogiques, services de puériculture…
PROFESSIONNELS DÉPENDANT DE L’ÉDUCATION NATIONALE
Auxiliaire d’intégration scolaire
Personnels dont la mission s’inscrit dans la politique d’intégration scolaire des enfants et des adolescents
handicapés.
Fonctions : accompagnement individuel ou collectif d’élèves gravement handicapés pour les tâches de la
vie quotidienne en cadre scolaire.
Enseignant spécialisé
Enseignant ayant obtenu une qualification au moyen de stages de spécialisation pour mettre en œuvre des
actions pédagogiques spécialisées.
Formation : dispensée par les établissements de formation des enseignants de l’éducation nationale
(IUFM…), sanctionnée par un certificat d’aptitude aux actions pédagogiques spécialisées d’adaptation et
d’intégration scolaire (CAPSAIS) (options selon le handicap des élèves).
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La convention nationale
Culture et Handicap
La culture
est une des
composantes
du projet de vie
de la personne
handicapée.
Les actions que mène le ministère de la culture et de la communication pour amé­
liorer l’accessibilité des œuvres se trouvent renforcées dans le cadre de partena­
riats formalisés entre tous les acteurs concernés : lieux d’accueil des personnes
handicapées, établissements culturels, compagnies artistiques, organismes de tutelle,
associations…
La loi du 2 janvier 2002 concernant le fonctionnement des institutions médico-
sociales met l’accent sur les projets d’établissement. Ces projets d’établissement ne sauraient se limiter aux projets de santé. Ils portent
une attention particulière au projet individuel de la personne handicapée, pour une
continuité d’activité tout au long de son parcours.
La culture est une des composantes du projet de vie de la personne handicapée.
L’institution
d’accueil,
un espace
privilégié
de rencontre
avec
les publics
L’institution d’accueil des personnes handicapées représente un espace privilégié de
rencontre avec les publics : les artistes s’y intéressent car il permet un rapport au public
d’une autre nature que celui qui s’établit dans les salles de spectacles ou d’exposi­
tion ; pour les équipements et institutions culturels, il est l’occasion d’un travail hors
les murs qui favorise des relations durables avec une population qui n’entre pas tou­
jours dans les théâtres ou les musées.
Parce que les personnes handicapées sont nombreuses à vivre dans des institutions
d’accueil ou à les fréquenter, le ministère de la culture et de la communication est
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Le ministère de la culture et de la communication et le ministre délégué
à la sécurité sociale, aux personnes âgées, aux personnes handicapées
et à la famille ont signé, au cours de la commission nationale Culture
et Handicap du 1er juin 2006, une convention nationale Culture et Handicap.
Cette convention doit permettre la mise en œuvre de projets culturels intégrés
au projet d'établissement médico-social. Elle encourage des jumelages entre
une institution médico-sociale et un équipement culturel.
sensible au fait que la culture y soit présente. En effet, si les personnes handicapées ne peuvent aller vers
la culture, alors le devoir des professionnels de la culture est de faire en sorte que la culture vienne à leur
rencontre. L’expression artistique et l’intervention culturelle au sein des institutions médico-sociales, qui
sont assurément des lieux singuliers, des lieux de vie, sont un facteur de décloisonnement et de cohésion.
Mener des projets culturels avec les institutions d’accueil des personnes handicapées, c’est faire en
sorte que des artistes puissent y présenter leurs œuvres, mais c’est également offrir aux personnes handi­
capées qui les fréquentent des modes d’expression privilégiés.
Ces projets culturels intégrés au projet d’établissement médico-social peuvent prendre la forme de jumelages
entre des structures culturelles et des établissements d’accueil, ou encore permettre l’intervention d’artistes
auprès des personnes handicapées. L’engagement des professionnels de la culture a pour intérêt essentiel
de garantir la qualité artistique et culturelle des actions menées et de permettre la multiplication des col­
laborations avec d’autres partenaires, tant publics que privés.
Ouvrir les institutions d’accueil à la culture, c’est faire en sorte que des artistes puissent s’y exprimer,
mais c’est également permettre aux personnes handicapées de développer des modes de créativité contri­
buant aussi à la diversité culturelle.
DES CONVENTIONS RÉGIONALES
À ce jour, des conventions Culture et Handicap régionales sont déjà signées entre les services déconcen­
trés du ministère chargé de la culture et du ministère chargé des personnes handicapées, en Picardie, en
Haute-Normandie et en Pays-de-la-Loire.
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Le label
Tourisme et Handicap
Le label
Tourisme et
Handicap,
un indicateur
du programme
« Transmission
des savoirs et
démocratisation
de la culture »
Une marque
de qualité
pour les lieux
de vacances,
de loisirs,
de culture
Le patrimoine culturel et la diversité des expressions culturelles constituent des élé­
ments forts de l’attrait touristique de la France. Aussi, le développement de l’acces­
sibilité dans le domaine culturel représente-t-il une dimension essentielle de l’offre
touristique.
Pour développer l’accueil des personnes handicapées au sein des équipements cultu­
rels, le ministère de la culture et de la communication et le ministère chargé du tou­
risme souhaitent amplifier leur collaboration dans le cadre de la démarche du label
Tourisme et Handicap.
Le ministère de la culture et de la communication a défini un indicateur, dans le
cadre du programme « Transmission des savoirs et démocratisation de la culture » de
la loi organique relative aux lois de finance (Lolf). L’évolution du nombre d’institu­
tions culturelles bénéficiant du label Tourisme et Handicap constitue l’élément prin­
cipal de cet indicateur.
Ce label est une marque de qualité de l’accueil des personnes en situation de handicap, créée par le ministère chargé du tourisme. Il identifie l’accessibilité des lieux
de vacances, de loisirs ou de culture, pour les personnes ayant besoin d’adaptations
pour les principales déficiences (motrice, visuelle, auditive, mentale).
Il résulte d’un partenariat entre le ministère chargé du tourisme, les professionnels
du tourisme et les associations représentant les personnes handicapées. À ce titre,
l’association Tourisme et Handicaps (ATH) est chargée d’assurer la coordination
nationale du dispositif.
Un label pourquoi ?
• Pour identifier les adaptations aux principaux types de handicaps (moteur, visuel,
auditif, mental), réalisées par les opérateurs de tourisme au niveau des sites, des équi­
pements, des activités de tourisme, de culture ou de loisirs.
• Pour développer l’offre touristique française, accessible, innovante et réellement
ouverte à tous, face à un monde du tourisme en constante évolution.
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Le ministre de la culture et de la communication et le ministre délégué
au tourisme ont signé le 1er juin 2006, au cours de la commission nationale
Culture et Handicap, une convention Culture et Tourisme.
Cette convention mobilise les services des deux ministères afin d'inciter
les établissements culturels à accéder à la labellisation Tourisme et Handicap
sur la base de critères communs.
• Pour promouvoir les produits des professionnels du tourisme et par conséquent, des professionnels de
la culture qui favorisent l’accueil des personnes handicapées sur les lieux de vacances et leur intégration
parmi les usagers « traditionnels ».
• Pour répondre à la prise en compte des attentes et des besoins des personnes handicapées inscrits dans
la loi du 11 février 2005.
Un label pour qui ?
Pour les professionnels du tourisme
Avoir le label, c’est se doter d’un avantage grâce à la fiabilité de l’accessibilité et de sa diffusion et par
conséquent, l’assurance de développer une offre touristique innovante pour des usagers que l’on souhaite
fidéliser.
C’est assurer la promotion, en France et à l’étranger, de son établissement et bénéficier des relais mis en
place par Maison de la France et les délégations régionales au tourisme, les comités régionaux du tourisme,
les comités départementaux du tourisme, les offices de tourisme et syndicats d’initiatives.
Pour les touristes en situation de handicap
C’est leur donner ainsi qu’à leur entourage, une information fiable sur l’accessibilité des lieux de vacances
et de loisirs, visualisée par un pictogramme correspondant aux quatre principaux types de handicaps
(moteur, visuel, auditif, mental).
C’est leur assurer un accueil et une utilisation des services proposés, avec un maximum d’autonomie
dans un environnement sécurisant.
La personne handicapée est un touriste à part entière et peut donc venir seule, en famille ou avec des amis.
C’est un confort supplémentaire pour tous les usagers notamment pour les seniors, de plus en plus
nombreux.
L’offre touristique ainsi réellement ouverte à tous couvre tout le champ des prestations, en particulier les
hébergements (hôtels, campings, gîtes…), la restauration, les sites de loisirs (parcs d’attraction, salles de spec­
tacles…), les sites touristiques (musées, monuments, sites naturels…), les lieux d’information touristique
(offices de tourisme…).
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Le label
Tourisme et Handicap
Un label comment ?
La demande. C’est une démarche volontaire. Tout professionnel du tourisme ou pres­
tataire de service doit s’adresser au délégué régional au tourisme qui lui indique la mis­
sion ou l’organisme chargé de la mise en œuvre de la procédure, en particulier les CRT
(comités régionaux du tourisme) et les CDT (comités départementaux du tourisme).
L’évaluation du site. Un diagnostic de l’établissement est réalisé par un binôme
d’évaluateurs formés spécifiquement et chargés d’apprécier l’accessibilité pour quatre
principaux types de handicaps selon des critères nationaux.
La commission régionale. Composée de professionnels du tourisme et d’associations
représentant les personnes handicapées, elle émet un avis sur la « labellisation » des
équipements, en tenant compte de situations particulières. L’objectif n’est pas de
déterminer des situations idéales mais d’identifier des prestations offrant le plus
d’autonomie possible (accompagnements substitutifs…).
L’attribution du label. La commission nationale assure l’uniformité de l’application
des dispositions du label et statue sur proposition de la commission régionale. Le label
peut être accordé pour cinq ans pour un, deux, trois ou quatre handicaps (moteur,
visuel, auditif, mental) avec les pictogrammes correspondants. Le prestataire signe
avec l’association Tourisme et Handicaps la charte d’engagement du labellisé. Cette
charte est un contrat d’obligations garantissant l’accueil et la préservation de l’acces­
sibilité permanente du site. En cas de non-respect des obligations définies dans la
charte d’engagement du labellisé, le label peut être retiré.
L’association Tourisme et Handicaps propose au prestataire la location d’une plaque
signalétique « officielle » à apposer sur son site.
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Ouvrages de référence
Tourisme et
Handicap,
réussir l’accueil.
Pour la mise en
accessibilité
des prestations
touristiques.
Paris : ODIT France,
2005. 120 p.
(Coll. Ingénierie
touristique, Guide
de savoir-faire)
Ce guide apporte
aux professionnels
une connaissance
et des conseils
pratiques sur
les besoins des
clientèles en situation
de handicap.
Il intègre les critères
d’accessibilité
du label Tourisme
et Handicap.
Tourisme et
handicaps, étude de
marché de la
population
handicapée face à
l'offre touristique
française. Paris,
Agence française de
l'ingénierie touristique
(AFIT), 2001, 101 p.
(Les cahiers de l'AFIT,
Guide de savoir-faire).
ODIT France
23 place de Catalogne,
75685 Paris cedex 14
http://www.odit­
france.fr
Association Tourisme
et Handicaps
280 bd Saint-Germain
75007 Paris
http://www.tourisme­
handicaps.org
Adresses utiles
Ministère délégué au
tourisme
Direction du tourisme
23 place de Catalogne
75685 Paris cedex 14
http://www.tourisme.
gouv.fr
Maison de la France
La liste des sites
labellisés
est disponible
sur le site Internet :
http://www.franceguide.
com, rubrique
« Tourisme et
handicaps »
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Les maisons
départementales
Les maisons départementales des personnes handicapées (MDPH), créées par la loi
du 11 février 2005, « exercent une mission d’accueil, d’information, d’accompagne­
ment et de conseil des personnes handicapées et de leur famille ainsi que de sensi­
bilisation de tous les citoyens aux handicaps ».
Les MDPH ont vocation à offrir, dans chaque département français, un accès unifié
aux droits et aux prestations dont peuvent bénéficier les personnes handicapées,
afin de faciliter leurs démarches et celles de leur famille. Elles dispensent des infor­
mations pratiques, évaluent les besoins des personnes en situation de handicap et font
reconnaître leurs droits.
Huit missions principales incombent aux maisons départementales
des personnes handicapées.
• Informer et accompagner les personnes handicapées et leur famille dès l’annonce
du handicap et tout au long de son évolution ;
• Mettre en place et organiser l’équipe pluridisciplinaire qui évaluera les besoins de
la personne sur la base du projet de vie, et proposer un plan personnalisé de compen­
sation du handicap.
• Assurer l’organisation de la Commission des droits et de l’autonomie des per­
sonnes handicapées (CDAPH) et le suivi de la mise en œuvre de ses décisions, ainsi
que la gestion du fonds départemental de compensation du handicap.
• Recevoir toutes les demandes de droits ou de prestations qui relèvent de la compé­
tence de la Commission des droits et de l’autonomie.
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des personnes handicapées
• Organiser une mission de conciliation par des personnes qualifiées.
• Assurer le suivi de la mise en œuvre des décisions prises.
• Organiser des actions de coordination avec les dispositifs sanitaires et médico-sociaux et designer en son
sein un référent pour l’insertion professionnelle.
• Mettre en place un numéro téléphonique pour les appels d’urgence et une équipe de veille pour les
soins infirmiers.
Pour que les personnes handicapées et leur famille puissent accéder plus largement à l’art et à la culture,
il est essentiel de leur offrir l’information et l’accompagnement nécessaires. Les moyens mis à leur dispo­
sition pour accéder aux pratiques artistiques et culturelles doivent être mieux connus. Les pratiques artis­
tiques ou culturelles constituent en effet l’une des composantes du projet de vie librement établi par
chaque personne handicapée.
Ces moyens d’accès doivent également retenir l’attention des équipes pluridisciplinaires d’évaluation pour
être, le cas échéant, intégrés au plan personnalisé de compensation.
Afin de contractualiser cet effort, le ministère de la culture et de la communication et le ministère chargé
des personnes handicapées sont favorables au principe de conventionnement entre les maisons départe­
mentales des personnes handicapées (MDPH) et les directions régionales des affaires culturelles (DRAC).
Ces conventions permettront d’apporter aux équipes des MDPH les informations relatives à l’accès aux
pratiques artistiques et culturelles, élément important de la participation des personnes handicapées à la vie
sociale et à l’exercice de leur citoyenneté.
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Un projet de l’initiative
européenne Equal
Le vote de la loi du 11 février 2005 est l’aboutissement d’années pendant lesquelles
les personnes handicapées ont demandé que tous les actes de la vie sociale puissent
bénéficier du même droit à compensation que les soins, l’intégration scolaire ou
l'intégration professionnelle.
L’égalité des droits et des chances, la participation et la citoyenneté des personnes han­
dicapées suppose entre autres un égal accès aux lieux qui propagent la culture, à la
pratique culturelle, à l’offre culturelle.
C’est autour de ces objectifs que le ministère de la culture et de la communication a
rejoint un partenariat constitué dans le cadre du projet « Les temps pour vivre
ensemble » de l’initiative Equal (Fonds social européen) piloté par le groupement
d’intérêt public Handicaps et Compétences.
L’initiative Equal
en France :
http://www.equal­
france.com
Le Fonds social
européen en France :
http://www.travail.gouv.
fr/FSE
Le décret n° 2005-1591 du 19 décembre 2005 relatif à la prestation de compensation
à domicile pour les personnes handicapées inclut la notion de participation à la vie
sociale : cette notion repose, fondamentalement, sur les besoins d'aide humaine
pour se déplacer à l'extérieur et pour communiquer afin d'accéder aux loisirs, à la
culture, à la vie associative, etc.
Le temps d'aide humaine pour la participation à la vie sociale peut atteindre 30 heures
par mois. Il est attribué sous forme de crédit temps et peut être capitalisé sur une durée
de 12 mois. Ce temps exclut les besoins d'aide humaine qui peuvent être pris en charge
à un autre titre, notamment ceux liés à l'activité professionnelle, à des fonctions
électives, à des activités ménagères.
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111
« Les temps pour vivre ensemble »
Par ces mesures, c’est aux personnes handicapées bien sûr qu’est ouverte la possibilité de s’investir dans
des domaines autres que l’école, comme les établissements adaptés pour le travail ou les entreprises. Mais
c’est aussi une avancée importante pour les familles.
Celles-ci doivent pouvoir, dans l’année ou pendant les vacances, trouver les gardes nécessaires pour pré­
server leur vie sociale, accéder aux théâtres, aux salles de concerts, aux festivals estivaux comme toutes
les autres familles.
Elles doivent pouvoir emmener leurs enfants ou adolescents dans les mêmes lieux, qui doivent être
adaptés pour les accueillir. Ou encore les inscrire, comme tous les autres enfants, dans les activités cultu­
relles organisées pendant les temps de loisirs.
En œuvrant pour atteindre ces objectifs, on offre aussi des possibilités nouvelles de créer des emplois,
d’élargir la gamme des publics, d’enrichir les modes de communication verbaux et non verbaux.
On offre surtout une précieuse opportunité de mieux vivre dans une communauté ouverte à tous ceux qui
en sont encore trop souvent écartés.
Jean-Paul Champeaux, président
Alain Bony, directeur
GIP Handicaps et Compétences
GuideHandicap_p.1-9
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Culture et Handicap
Guide pratique
de l’accessibilité
p. 112-151 Des dispositifs techniques
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Page 112
Différents dispositifs techniques peuvent favoriser l’accessibilité de
l’offre culturelle pour les personnes handicapées. Ces dispositifs
complètent l’accessibilité du cadre bâti et les actions faisant intervenir
une médiation humaine, renforçant ainsi les possibilités d’accueil des
établissements qui les proposent.
Les outils décrits ici sont adaptés au secteur culturel et déjà mis à
disposition dans certains établissements. Cette liste n’est pas
exhaustive et pour une information régulièrement actualisée, il est
conseillé de s’adresser aux pôles ressources Culture et Handicap.
www.culture-handicap.org,
rubrique « documentation »,
sous-rubrique « fiches techniques ».
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Page 113
Des dispositifs
techniques
Pour plus d’accessibilité
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Le pictogramme
116
Le surtitrage
118
L’audiodescription
120
Le téléagrandisseur, la loupe électronique
122
La maquette tactile
124
Les systèmes de mise en relief
126
L’audioguide
128
Le visioguide
130
Le système RISP
132
La boucle magnétique
134
L’interprétariat
136
La visio-interprétation
138
Matériels adaptés pour le déplacement
140
Postes informatiques adaptés
146
Accessibilité des sites Internet :
normes et recommandations
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114
Le pictogramme Qu’est-ce qu’un
pictogramme ?
Un pictogramme est un support de signalisation qui renseigne et permet de s’orienter
et de prendre toute décision de cheminement. L’association texte/image est impor­
tante mais non impérative. La signalétique texte associée à l’image doit aider à se
repérer dans un lieu. Il existe des pictogrammes de déplacement : s’orienter, se repé­
rer, accéder, pénétrer, circuler, sortir. C’est une signalétique forte et compréhensible
de tous : nombre de pictogrammes sont homologués et facilement identifiables.
Par exemple, à l’initiative de l’Union nationale des associations de parents et amis de
personnes handicapées mentales (UNAPEI) et de nombreux partenaires, le picto­
gramme S3A (Symbole Accueil, Accompagnement, Accessibilité) a été normalisé en
mai 2000 selon la réglementation AFNOR (Association française de normalisation).
Il signale les lieux, les services, les produits qui sont accessibles et/ou adaptés aux
personnes déficientes mentales.
À qui est-il
destiné ?
Ce mode d’information est destiné à tous, mais il est plus particulièrement adapté pour
les personnes en situation de handicap mental, de handicap auditif rencontrant des
difficultés d’apprentissage et d’accès à la lecture et à l’écriture, les personnes illettrées
ou qui ont des problèmes avec l’écrit, ou encore des difficultés intellectuelles. Il est
aussi utile aux personnes pour lesquelles la compréhension et l’expression orale
posent problème, ou ne maîtrisant pas correctement la langue française, notamment
les personnes étrangères. Il concerne toutes les personnes qui ont des difficultés à se
repérer dans l’espace et dans le temps.
Il est impératif que les pictogrammes soient affichés à une hauteur de 1,20 m si l’on
veut qu’ils soient visibles par les personnes handicapées.
Quel est
son champ
d’application ?
Les pictogrammes sont présents partout dans les lieux publics, afin de faciliter la
compréhension d’informations. Ils peuvent aussi être utilisés sur toutes sortes de
documents ou de produits.
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Brochure du Centre
des monuments
nationaux :
des pictogrammes
facilitent le repérage
des informations
sur l'accessibilité
des monuments
et des visites.
Boutons d'appel au
Centre national
de la danse (Pantin).
(© A. Poupeney/CND)
Pictogramme
« déficients auditifs »
de la Cité de la
Musique (Paris).
Pictogrammes
« poussette »
et « audioguide »
du musée du Louvre.
Pictogramme
« ascenseur accessible
aux personnes
en fauteuil »
de la bibliothèque
de l'Alcazar
à Marseille.
Pictogramme
« accessibilité
avec aide ».
Le pictogramme S3A
(symbole d’accueil
d’accompagnement
et d’accessibilité)
élaboré par l’UNAPEI
et des partenaires.
Il signale l’accessibilité
aux personnes
handicapées mentales.
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Le surtitrage
Qu’est-ce que
le surtitrage ?
Le surtitrage est réalisé avec un écran placé au-dessus de la scène, sur lequel appa­
raissent tous les dialogues et les textes, favorisant ainsi la compréhension d’un spec­
tacle. Les spectateurs se placent face à la scène afin de lire le texte plus facilement
tout en suivant ce qui se passe sur la scène.
Certains établissements proposent aussi un surtitrage individuel (technique de « visua­
lisation » de la parole) sur écran individuel, ou livret électronique. Les effets sonores
(musiques, bruitages, voix off) y sont également mentionnés. Le texte représente
environ 70 % de l’œuvre. Le livret électronique est piloté par un micro-ordinateur de
traitement de texte, situé en régie. Un émetteur hautes fréquences est installé dans
la salle. Le livret a une forme ergonomique qui permet une tenue en main aisée. La
zone de lecture est un écran à cristaux liquides. En plus des canaux réservés aux
sourds, d’autres canaux peuvent être utilisés pour une traduction de la pièce en
langue étrangère. Le choix du canal se fait lors de la remise des écrans.
À qui est-il
destiné ?
Le surtitrage est destiné plus particulièrement aux personnes sourdes et malenten­
dantes. Il est également adapté aux personnes étrangères.
Quel est
son champ
d’application ?
Le livret électronique de surtitrage individuel est actuellement proposé dans des
salles de spectacle (la scène nationale d’Orléans, l’Espace Malraux à Chambéry...) ou
d’opéras.
Quelques théâtres ont assuré des représentations avec surtitrage : la ComédieFrançaise, le théâtre national de Chaillot, l’Opéra Bastille, le théâtre national de
Strasbourg, le théâtre de la Criée à Marseille...
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Dispositif de surtitrage
individuel proposé lors
de représentations
au théâtre national
de Chaillot (Paris) :
micro-ordinateur
de traitement de texte
en régie, émetteur
hautes fréquences
et livret électronique
recevant l’information.
Sur l’écran individuel,
le spectateur sourd lit
le texte des répliques
des comédiens et
la description
des effets sonores
(musiques, bruitages,
voix off).
Ce livret électronique
peut aussi être utilisé
pour une traduction
de la pièce en langue
étrangère.
Cl. Association Accès
Culture
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L’audiodescription
Qu’est-ce que
l’audio­
description ?
L’audiodescription consiste à décrire les décors, les costumes, les lumières, les mou­
vements d’un spectacle. Ces descriptions sont faites entre les dialogues de manière
à ne pas gêner la compréhension d’un spectacle. Ces commentaires sont diffusés
dans un casque à infrarouge sans fil qui a été remis au spectateur. À partir d’une régie,
les indications sont diffusées vers le casque via une table de mixage et un radiateur
infrarouge.
Ce procédé est né aux États-Unis et a été implanté en France et en Europe par l’asso­
ciation Valentin Haüy.
À qui est-elle
destinée ?
Cet outil permet aux personnes aveugles ou malvoyantes d’entendre des commentaires
conçus pour faciliter la compréhension de la situation jouée sur scène.
Quel est
son champ
d’application ?
L’audiodescription est actuellement proposée dans certaines salles de spectacle : le
théâtre national de Bretagne, le théâtre national de Strasbourg, le théâtre de la Criée
à Marseille, la scène nationale d’Orléans, l’opéra national de Bordeaux ; à Paris, le
théâtre national de Chaillot, la Comédie-Française, le théâtre de l’Odéon, le théâtre
de l’Europe, l’Opéra-Comique, le Châtelet, l’Opéra, le théâtre national de la Colline.
Elle est disponible également dans certains cinémas.
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Dispositif
d’audiodescription :
régie, table de mixage,
radiateur infrarouge
et casque récepteur
sans fil.
Cl. Association Accès
Culture
En janvier 2006,
l'opéra national
de Bordeaux
a proposé un service
d'audiodescription
pour quatre
représentations
de La Traviata
(programme en braille
ou gros caractères,
conférence et
découverte tactile
des costumes avant
les spectacles ont
aussi été proposés au
public déficient visuel).
Réalisation de
l’audiodescription :
Association Accès Culture.
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Le téléagrandisseur,
la loupe électronique
Qu’est-ce
qu’un télé­
agrandisseur,
qu’est-ce
qu’une loupe
éléctronique ?
Le téléagrandisseur se présente en général d’un seul tenant (écran, boutons, clavier).
Il permet à une personne amblyope de lire plus facilement tout type de support
papier, l’appareil se réglant en fonction de la vue et du type de document à lire. Les
images et les textes sont agrandis sur l’écran afin que la lecture se fasse dans les condi­
tions de confort et d’aisance nécessaires à la compréhension et au plaisir.
Il est facile à utiliser et donc accessible même aux usagers les moins avertis en infor­
matique. La manipulation simple de quelques boutons suffit pour consulter les docu­
ments (fonction « zoom text » par exemple, avec ou sans synthèse vocale). En biblio­
thèque, cet outil permet de consulter livres et journaux, de voir des photos ou des
dessins. Il peut être portable, fixe, ou disposé sur une table à roulettes, dont la hau­
teur est réglable (conseillé aux bibliothèques notamment). Certains appareils sont
munis de caméras fixes et de plateaux mobiles, d’autres possèdent des caméras
manuelles que l’on déplace sur le document.
La loupe électronique est un appareil portable de grossissement des caractères. Elle
facilite la lecture des informations inscrites sur tous les panneaux (circulation, expo­
sitions...), notamment en hauteur, ou dans un caractère trop petit ou mal contrasté.
Elle permet par exemple aux lecteurs malvoyants circulant dans une bibliothèque en
libre accès de consulter les couvertures et les tables des matières des ouvrages sans
avoir à revenir au téléagrandisseur.
À qui sont-ils
destinés ?
Le téléagrandisseur, la loupe électronique sont destinés aux personnes malvoyantes
ou non voyantes.
Quel est
leur champ
d’application ?
Certains lieux publics, certaines bibliothèques (bibliothèques municipales de Mont­
pellier, Bordeaux, Bibliothèque nationale de France) sont équipés de matériel infor­
matique de lecture adapté aux handicapés visuels.
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Téléagrandisseur
et visioagrandisseur
(ici en mode « écran
loupe ») disponibles
à la bibliothèque
de l’Alcazar
de Marseille.
Ces dispositifs
facilitent la lecture de
tout document papier
par une personne
malvoyante.
© BMVR, Ville de Marseille
Loupe électronique
portative
disponible à l’accueil
des expositions
à la Bibliothèque
nationale de France.
© BnF, C. Etter
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La maquette tactile
Qu’est-ce qu’une
maquette tactile ?
Une maquette tactile est une représentation partielle ou globale d’une œuvre, d’un
objet, d’un monument, de certains détails. Elle doit répondre à des critères de lisi­
bilité tactile et visuelle. Les maquettes sont réalisées avec différents matériaux,
offrant ainsi des aspects au toucher variés. Le recours aux maquettes tactiles a pour
but d’aider à mieux identifier et appréhender des œuvres, des objets, des monuments.
Proposant une autre approche, par la vue et le toucher, la maquette tactile peut
accroître l’attractivité d’un lieu.
La maquette doit répondre aux caractéristiques suivantes : réalisée en 3D, à dimen­
sion « humaine » (de façon à ce que la restitution mentale de la découverte tactile soit
plus aisée), avec des matériaux choisis pour leur rendu thermique et tactile, elle doit
traduire la réalité de l’édifice ou de l’objet, respecter le détail des couleurs, des maté­
riaux, des formes architecturales. La maquette tactile propose une représentation
épurée de l’œuvre ; des déclinaisons des détails peuvent être réalisées si nécessaire.
Il doit être possible de suivre les contours et les formes des œuvres et objets présentés
sans aucun risque. Il convient donc de neutraliser toute partie saillante.
Différentes couleurs peuvent être utilisées : pour les personnes mal voyantes, la cou­
leur a en effet un rôle fonctionnel.
Parallèlement, la mise à disposition d’échantillons des matériaux utilisés pour
l’œuvre originale est souhaitable. Une approche tactile des matériaux de construction
de l’édifice, de fabrication de l’œuvre, complète ainsi la découverte.
À qui est-elle
destinée ?
Destinée à tous les publics, et notamment aux enfants, elle est à la fois une aide et
un outil pédagogique. La maquette tactile est également adaptée aux personnes pré­
sentant une déficience intellectuelle et/ou psychique. Enfin, elle est essentielle pour
les personnes aveugles ou présentant une déficience visuelle, qui peuvent ainsi
construire une image mentale de l’œuvre perçue par le toucher et échanger avec les
autres visiteurs.
Quel est
son champ
d’application ?
On trouve aujourd’hui des maquettes tactiles dans de nombreux sites. À titre d’exemple,
citons à Paris le musée du Louvre, la Cité des sciences et de l’industrie, le Muséum
national d’histoire naturelle, ou bien la cathédrale de Bourges.
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Cité des sciences
et de l’industrie (Paris) :
maquette tactile
du bâtiment présentée
dans le hall d’entrée
et accessible
à tous les publics.
© CSI, M. Lamoureux
Meubles tactiles
utilisés au château
d’Angers lors
des visites
de la tenture
de l’Apocalypse
organisées pour
le public mal
et non voyant :
la structure de
la tenture, certaines
scènes et certains
personnages
sont repris en relief.
Des documents
en gros caractères
et en braille complètent
ce dispositif.
© CMN, D. Perdriau
Maquette tactile
de la cathédrale
de Clermont-Ferrand.
(éch. 1/100 ;
dim. : 90 x 45 cm,
h : 96 cm ; matériaux :
contreplaqué, placage
noyer, aluminium peint,
revêtement plastique,
peinture acrylique).
Cette maquette
est composée
de trois parties
amovibles pour
permettre à la main
de pénétrer à l’intérieur
et d’explorer les voûtes
et colonnes.
Au niveau du chœur,
il est possible d’avoir
accès à la crypte par
un système de tiroir.
Les matériaux utilisés
pour la maquette sont
référencés dans
une légende tactile
qui rappelle les
matériaux de l’édifice.
© Cabinet d’architecte
Archi-Tact, I. Dapzol
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Les systèmes
de mise en relief
Quels sont
les systèmes de
mise en relief ?
L’image tactile, le thermoformage, la thermogravure, les feuilles microbulles permettent
la représentation tactile de plans au sol, de décors, de dessins. Ces supports sont de nou­
velles façons d’approcher les œuvres d’art en sollicitant le sens du toucher. Le plan en
relief permet une représentation des bâtiments, des étages, des salles, des vues exté­
rieures, et renseigne sur la distribution des espaces, l’occupation du sol, le repérage, le
cheminement de visite. Des carnets de thermoformages (feuilles plastifiées/relief) sont
mis à disposition pour accompagner les circuits de visite (comme au Centre des monu­
ments nationaux). Dans le cas de mise en relief d’œuvres bidimensionnelles, il convient
d’épurer les lignes. L’image tactile doit être facile à lire ; elle ne doit pas dépasser un format
A4. Plusieurs planches peuvent être proposées si nécessaire. Les plans et les images tac­
tiles peuvent être remis aux visiteurs sous forme de livrets. Lorsque les images tactiles sont
intégrées dans le parcours courant, elles doivent être placées dans un endroit accessible,
avec une aire d’approche pour un confort d’utilisation. Les images ne doivent pas être
présentées verticalement ; l’inclinaison la plus adaptée à la lecture tactile est d’environ
20°. Les supports tactiles doivent présenter les caractéristiques suivantes : solidité, résis­
tance, contact agréable au toucher, inclinaison et hauteur de lecture adaptées.
À qui sont-ils
destinés ?
Ces procédés sont essentiels pour les personnes malvoyantes et les aveugles. Cepen­
dant, parce qu’ils apportent un réel enrichissement visuel et sensoriel, ils s’adressent
à tous les publics.
Quels sont
leurs champs
d’application ?
Le musée du Louvre dispose d’un espace tactile au sein du département des sculptures
étrangères, avec des moulages et des dessins en relief. Des visites tactiles sont orga­
nisées à partir d’images en relief obtenues par thermogonflage (système de mise en
relief des lignes par réaction thermique) ; on peut aussi suivre des ateliers de sensibi­
lisation à la lecture des images en relief (cette approche sensorielle demande un temps
d’accompagnement nécessaire pour l’acquisition de repères et le développement d’une
véritable pédagogie du toucher).
La technique du thermoformage est utilisée dans les ateliers d’initiation aux écritures
anciennes : déchiffrement de signes simples à partir d’inscriptions gravées en creux
et retranscrites en relief, comme au château de Champs-sur-Marne.
• Handicap_p.76-151_Der
Le premier volume
de la collection
« Sensitinéraires »,
(éditions du
Patrimoine),
est consacré
à la Sainte Chapelle.
Les Sensitinéraires
proposent
une visite sensible
de monuments
du patrimoine,
au moyen de supports
tactiles et auditifs.
Chaque volume
est composé autour
d’une soixantaine
d’images tactiles
légendées en braille.
Deux livrets déclinent
cette iconographie,
l’un en dessins
contrastés
(à l’usage spécifique
des malvoyants),
l’autre en
quadrichromie.
Un CD audio propose
une présentation
approfondie
du monument
et de son histoire,
et apporte les modes
de lecture et
commentaires
de chacune
des images tactiles.
© Éditions du Patrimoine
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La tour de la Lanterne
à La Rochelle :
des moulages de
graffiti de prisonniers
sont des aides à la
visite pour
les publics handicapés
(mal et non-voyants,
déficients mentaux).
Un livret tactile est
aussi disponible
pour les non-voyants.
© CMN
Signalétiques
en relief :
images sur plusieurs
niveaux de relief,
textes en creux
adaptés
(gros caractères),
codes et légendes
tactiles, braille
(associé à l’écriture
typographique pour
une double lecture)...
En haut, Parc naturel
du Romelaere.
Représentations
de la faune végétale et
animale, plan de site.
En bas, Jardin des
sens de la ville de
Belfort. Représentation
tactile des arbres.
Matériau laiton patiné.
© Société Gravure et
Précision (GEP)
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L’audioguide
Qu’est-ce qu’un
audioguide ?
L’audioguide est un module permettant une description sous forme de commentaires
parlés, de musiques, de sons... C’est un appareil auditif portatif : un casque, ou bien
un élément mobile semblable à un téléphone portable.
Outil de médiation, il propose une interprétation des œuvres : le texte, souvent préen­
registré, informe sur des aspects particuliers, explique l’origine, la fonction, l’usage...
Cette description commentée vise à enrichir une visite, à transmettre des savoirs au
public. L’audioguide est un dispositif technique d’aide à la visite.
D’utilisation individuelle, il laisse au visiteur la liberté de parcourir le lieu à son
rythme, selon ses choix.
À qui est-il
destiné ?
Cet outil, s’il est suffisamment descriptif, peut être utile pour les personnes aveugles
ou malvoyantes. L’auteur du commentaire sera alors tout particulièrement attentif à
expliquer la composition de l’œuvre avec le plus de détails possibles. Le discours doit
être clair et précis ; il est généralement composé d’une introduction historique, d’une
présentation du sujet, de la dimension de l’œuvre, d’une description des matériaux
et des techniques utilisés, et de l’identification des éléments constitutifs de l’œuvre.
L’audioguide est également un outil pédagogique pour le jeune public. Les person­
nes psychotiques y voient un mode de médiation qui leur offre une autonomie pro­
tectrice. Il peut aussi être un outil de traduction destiné aux personnes étrangères.
Plus généralement, il est utile à tous les usagers, qui peuvent regarder et écouter en
simultané.
Quel est
son champ
d’application ?
On le trouve dans de très nombreux musées. Au musée national de la Marine, un
audioguide a été entièrement conçu pour le jeune public. La Cité des sciences et de
l’industrie est équipée, de même que certains parcs : parc animalier de Thoiry,
Vulcania.
On le trouve également dans de nombreux sites touristiques comme le Mont SaintMichel, les châteaux de Versailles et de Fontainebleau... où des audioguides sont
disponibles en plusieurs langues.
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Parcours tactile
audioguidé
au musée
archéologique
de Strasbourg.
L’audioguide propose
des descriptions
détaillées des œuvres,
qui ont été écrites
« en situation »,
avec des personnes
mal voyantes, aveugles
de naissance
ou devenues aveugles,
et qui ont été testées
par l’association « L’art
au-delà du regard ».
Ces commentaires
Audioguides
disponibles
au musée urbain
Tony-Garnier
de Lyon.
© Musée T.-Garnier
sont intégrés dans
le parcours global
du musée,
qui s’adresse ainsi
à la fois aux voyants
et aux non-voyants.
Des versions en
anglais et en allemand
sont aussi
enregistrées.
L’appareil a été choisi
pour sa facilité
d’usage : bonne tenue
en main, pavé
numérique pratique,
repère tactile sur une
touche, bandoulière.
© Musées de Strasbourg
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Le visioguide
Qu’est-ce qu’un
visioguide ?
Le visioguide est un appareil numérique portable qui diffuse des séquences vidéo de
commentaires d’expositions interprétés en langue des signes et accompagnés d’un
sous-titrage. D’un simple clic, l’utilisateur peut les faire apparaître ou disparaître.
Cet instrument est un assistant numérique personnel (PDA) permettant à son utili­
sateur d’évoluer au sein d’une visite en toute liberté et en toute indépendance.
À qui est-il
destiné ?
Le visioguide est destiné aux personnes sourdes et malentendantes qui connais­
sent la langue des signes. Il leur permet d’accéder à l’information en toute autonomie.
Le sous-titrage des séquences vidéo en langue des signes leur offre de plus l’oppor­
tunité d’apprendre des termes ou des signes relatifs au contexte d’utilisation du
visioguide qu’elles ne connaissaient peut-être pas (par exemple spécifiques au
domaine de l’art).
Quel est
son champ
d’application ?
Le visioguide peut être utilisé comme aide à la visite dans nombre de lieux culturels.
Au château de Versailles, notamment pour le circuit des Grands Appartements, une
dizaine de palms audiovisuels sont d’ores et déjà mis à disposition du public sourd
et malentendant.
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Visiteurs déficients
auditifs utilisant
des visioguides
à la Tate Modern
(Londres).
© Antenna Audio
Visioguide
d'aide à la visite
du château
de Versailles.
© Antenna Audio
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Le système RISP
Qu’est-ce que
le système RISP ?
Cet outil de communication permet la transcription de la parole à l’écrit : grâce au
Vélotype, un sous-titrage télétexte est réalisé en temps réel. Il s’agit d’un système repo­
sant sur la saisie de syllabes sur un clavier spécial, transcrit par ordinateur en fran­
çais, et projeté sur écran géant via un vidéoprojecteur.
Ce procédé permet une retranscription quasi intégrale d’un discours, susceptible
d’être retraitée ou publiée. La retranscription est livrée sur disquette et sur papier dans
des délais très courts. L’équipe est tenue au secret professionnel.
À qui est-il
destiné ?
Le système est destiné aux personnes sourdes maîtrisant la lecture ou bien aux per­
sonnes ayant des déficiences auditives. Grâce à une transcription efficace de la parole,
il permet à ce public de comprendre, de suivre en temps réel, de participer activement
au débat, d’exprimer pleinement un potentiel professionnel et relationnel. Mais il peut
aussi être utile aux personnes valides qui bénéficient ainsi d’une double information,
orale et écrite, en simultané, ce qui peut aider à une meilleure compréhension et une
mémorisation plus complète des informations.
Quel est
son champ
d’application ?
Ce système s’adresse aux institutions, aux entreprises, aux collectivités, aux adminis­
trations, aux associations, aux organisateurs de colloques, de congrès ou de confé­
rences. Il s’adresse également aux universités qui peuvent l’utiliser lors de soutenances
de diplômes, pour retranscrire les questions et les commentaires du jury.
Il permet le sous-titrage de tous types de congrès, de débats, de conférences, de col­
loques, de réunions professionnelles ainsi rendus accessibles.
Il est utilisé pour le sous-titrage télétexte en direct des retransmissions de l’Assemblée
nationale « Questions au gouvernement » et du Sénat « En direct du Sénat » sur
France 3 depuis mai 1999 ; pour le sous-titrage « plateau » à destination du public
d’émission télévisée (« Ça se discute », portant sur la surdité, diffusée le 19 janvier
2000 sur France 2). La Cité des sciences et de l’industrie y a recours pour ses confé­
rences. Le système RISP a été utilisé dans le cadre des tables rondes et séances plé­
nières des rencontres Art, Culture, Handicap de Bourges (2003). Il est également mis
à disposition lors des réunions de la commission nationale Culture et Handicap.
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Le système RISP
permet le sous-titrage
des interventions
orales via un système
de sténotypie.
Il est utilisé lors
des réunions de
la commission nationale
Culture et Handicap
(les discussions sont
également traduites
en langue des signes
française).
L’écran et l’interprète
sont placés derrière
l’orateur principal
afin que la personne
sourde puisse porter
son attention vers
les mêmes points
d’intérêt que
les autres membres
de l’assemblée.
Photo : réunion tenue
en juin 2006
au ministère
de la culture et de
la communication.
© MCC, D. Plowy
Rencontres Art, Culture, Handicap,
Bourges,
novembre 2003 : toutes les interventions
étaient transcrites par le système RISP, et simultanément
traduites en langue des signes française. La retransmission
en direct sur Internet
sous forme vidéo
(oral et LSF) et texte
structuré (RISP)
a été possible grâce
au logiciel
ePrésentation
développé par
France Télécom
en lien avec Websourd.
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La boucle magnétique
Qu’est-ce
qu’une boucle
magnétique ?
La boucle magnétique permet de capter les sons d’un spectacle de façon amplifiée, en
changeant le mode de sélection sur les prothèses auditives des personnes malenten­
dantes (position T). C’est un dispositif de sonorisation où la conduction du son se fait
non par voie aérienne et haut-parleurs mais par induction magnétique. Un conducteur
électrique, relié à un amplificateur spécial, est placé autour de la surface à couvrir (d’où
le nom de « boucle »). L’amplificateur est relié au micro-émetteur ou à la sonorisation
de la salle. Quand le conducteur est parcouru par un courant électrique, issu de l’infor­
mation sonore, un champ magnétique se crée. Ce champ est capté par les bobines à
induction (réceptrices) contenues dans les appareils auditifs disposant d’un commu­
tateur avec position T (téléphone) ou d’un programme T, puis transformé en courant
électrique et traité par l’appareil auditif, retransformé en son. Cet ensemble peut être
relié à une sonorisation déjà existante. L’installation est la suivante : un fil électrique
placé autour de la pièce (sur les murs ou au sol), un amplificateur de boucle, un
micro. On peut bien sûr remplacer le micro par toute autre source (télévision, radio,
téléphone, chaînes HI-FI, table de mixage...). Les amplificateurs de boucles sont des
produits spécifiques répondant aux normes européennes IEC 118.
La fonction T des contours auditifs n’est pas une option de base, il faut la spécifier
auprès de l’audioprothésiste lors de l’achat de la prothèse. Ce système permet une
réception de l’information sonore exempte de tous les bruits ambiants.
À qui est-elle
destinée ?
Cet outil est destiné aux personnes déficientes auditives appareillées d’une prothèse
auditive.
Quel est
son champ
d’application ?
La boucle magnétique est applicable aux lieux culturels. On en trouve déjà dans de
nombreux lieux publics en France : mairies de Paris, gares, salles de conférence,
salles de spectacle, salles des fêtes, théâtres (Palais de Chaillot), cinémas (Gaumont),
églises (l’église danoise de Paris), musées (musée du Louvre), Bibliothèque nationale
de France... Elle est aussi installée chez les particuliers.
L’installation des boucles magnétiques est maintenant obligatoire dans les salles de
cinéma pour bénéficier de l’aide sélective versée par le Centre national de la cinéma­
tographie (CNC).
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La boucle magnétique,
une installation simple,
peu onéreuse qui peut être réalisée
facilement dans une salle déjà en service.
Schéma d’un dispositif
de boucle magnétique.
L’amplificateur de
boucle (au centre)
est relié au système
de sonorisation
de la salle équipée
(source sonore : micro,
table de mixage...
et haut-parleurs).
© Prodition
Un système de boucle
magnétique est installé
dans la salle
de conférences
de la bibliothèque de
l’Alcazar à Marseille.
Un pictogramme
signale ce dispositif.
© BMVR, Ville de Marseille
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L’interprétariat
Qu’est-ce que
l’interprétariat ?
L’interprétariat permet de pallier les difficultés de communication entre les personnes
entendantes et les personnes déficientes auditives grâce à la traduction du français
en « langue des signes française » ou à un accompagnement par le « langage parlé
complété ».
La maîtrise de la langue française est l’une des questions centrales concernant le han­
dicap auditif. Bien qu’il existe des situations très diverses, les personnes devenues
sourdes ou malentendantes maîtrisent en général bien la langue française et l’écrit. Elles
ont donc principalement besoin d’un support technique qui les aide à suivre plus
facilement un discours. En revanche, pour une grande majorité de personnes sourdes
de naissance, dont la surdité est sévère ou profonde, le français est une langue étran­
gère, et l’accès à l’écrit est difficile et pénible. L’ensemble des évidences culturelles sous­
jacentes n’est pas connu, d’où de réelles difficultés de compréhension du français. Les
personnes sourdes pratiquant la langue des signes française, langue à part entière, ont
développé une véritable « culture sourde », et la « culture entendante » peut leur
paraître une culture étrangère. Une traduction du français est donc nécessaire.
L’interprétariat en langue des signes française (LSF)
La langue des signes française est une langue visuelle. Elle permet aux personnes
sourdes de dialoguer par signes. Il s’agit d’une langue à part entière et non d’une
simple transcription du français. Elle est constituée de cinq paramètres : positions des
doigts et de la main, mouvements, emplacement et expressions du visage. Elle
comporte également une syntaxe (le lieu, les personnages, l’action) et une gram­
maire. La langue des signes n’est pas universelle, chaque pays a la sienne (British Sign
Language = BSL, American Sign Language = ASL…).
L’interprétariat en langue des signes française est donc une traduction signée, effec­
tuée par un interprète professionnel, d’un discours en français.
L’interprétariat en langage parlé complété (LPC)
Le langage parlé complété est un code signé permettant aux personnes déficientes audi­
tives de compléter la lecture labiale. La main du locuteur, placée près du visage,
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Visite guidée
du musée Alsacien
(Strasbourg)
traduite en LSF.
Le guide prépare
la visite au préalable
avec le traducteur,
afin que son discours
convienne à tous les
visiteurs, entendants
ou non entendants.
© Musées de Strasbourg
associe un geste à chaque phonème prononcé, permettant ainsi de lever l’ambiguïté
existant entre plusieurs phonèmes correspondant au même mouvement des lèvres.
Les syllabes pa, ba et ma, par exemple, ont la même image labiale mais correspon­
dent chacune à un code LPC. Il y a cinq positions de la main par rapport au visage
pour représenter les voyelles et huit configurations des doigts pour représenter les
consonnes. Une clef correspond donc à une syllabe.
Pris isolément, le code n’a aucune signification en soi. Contrairement à la LSF, il
s’agit donc d’une aide technique pour la décomposition syllabique d’une phrase et
non d’une langue à part entière.
L’interprétariat LPC est réalisé par une personne formée au LPC qui complète son dis­
cours par un code signé.
À qui est-il
destiné ?
L’interprétariat en LSF est destiné aux personnes sourdes qui pratiquent la LSF et à
leur entourage.
L’interprétariat en LPC est utilisé par les personnes sourdes ou malentendantes et leur
entourage qui pratiquent la lecture labiale et le LPC.
Quel est
son champ
d’application ?
L’interprétariat en LSF et en LPC peut être utilisé par toutes les institutions pour
faciliter l’accueil du public en situation de handicap auditif. L’interprète permet alors
un dialogue entre la personne sourde ou malentendante et le personnel.
Lors de conférences, colloques ou congrès, la présence d’un interprète LSF et/ou
LPC facilite la compréhension du discours par le public sourd. De même, lors de
visites dans les musées, les sites ou les monuments historiques, l’interprète permet
aux personnes déficientes auditives de suivre les conférenciers, sans qu’une visite spé­
cifique soit nécessaire.
Enfin, l’interprétariat LSF et LPC est employé pour la mise en accessibilité des pro­
grammes audiovisuels. Les débats à l’Assemblée nationale, par exemple, sont tra­
duits en LSF lors de leur diffusion télévisée. Les rencontres Art, Culture et Handicap
ainsi que les réunions de la commission nationale Culture et Handicap sont traduites
en LSF.
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La visio-interprétation
Qu’est-ce
que la visio­
interprétation ?
La visioconférence est un système qui permet, grâce à un ordinateur, de dialoguer et
de transmettre des documents en temps réel à un interlocuteur distant. Cette tech­
nologie combine l’audiovisuel, l’informatique et les télécommunications.
La visio-interprétation reprend les principes de la visioconférence pour permettre à
des interprètes en Langue des signes française d’effectuer leur prestation à distance.
À qui est-elle
destinée ?
Ce système est destiné aux personnes sourdes maîtrisant la langue des signes et à leur
entourage, ou aux personnes entendantes lorsqu’elles se trouvent face à un interlo­
cuteur sourd signant.
Quel est
son champ
d’application ?
La visio-interprétation utilisée pour l’accueil des personnes déficientes auditives
Elle permet la communication entre une personne sourde signante et une personne enten­
dante. Les deux interlocuteurs peuvent s’adresser à un interprète en Langue des signes
française basé dans n’importe quel lieu en France et avec lequel ils auront préalable­
ment pris rendez-vous. Ils doivent disposer d’un ordinateur équipé d’un logiciel de visio­
conférence, d’une webcam, d’un micro et d’un accès Internet haut débit. Ce dispositif
permet aux personnes sourdes d’être accueillies seules, sans avoir recours à leur famille,
à une interface ou à un interprète personnel. À l’inverse, le système peut aussi être uti­
lisé afin qu’un employé sourd puisse communiquer avec des visiteurs entendants.
La visio-interprétation a été testée par la Caisse d’allocations familiales. Plusieurs
agences ont mutualisé leur clientèle et leurs moyens pour la réservation d’un inter­
prète et l’accueil des personnes sourdes une demi-journée par semaine.
La visio-interprétation appliquée aux conférences
Les interprètes LSF-français effectuent leur prestation en simultané et à distance. Les spec­
tateurs sourds et malentendants peuvent suivre les orateurs en temps réel, en regardant
un écran où apparaît l’interprète LSF. Lorsque l’orateur lui-même est sourd, il s’exprime
en signant et est traduit en français. Pour mettre en place la visio-interprétation lors d’une
conférence, il faut contacter un service d’interprètes, et disposer de deux ordinateurs
équipés d’un logiciel de visioconférence et d’une connexion à Internet. Le prestataire
contacté vérifiera que les caractéristiques de la salle sont adaptées.
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France Télécom a
développé deux
logiciels :
• le logiciel de
visioconférence
E-conf, mis en place
en partenariat avec
Websourd, permet
la visio-interprétation
pour l’accueil
et les conférences ;
• en complément,
le logiciel
E-presentation
La médiathèque
José-Cabanis
de Toulouse
propose au public
non entendant
un accueil spécifique
avec un dispositif
de visio-interprétation
(Websourd).
© Ville de Toulouse
permet de conserver
et de diffuser
les conférences
traduites en LSF par
visio-interprétation ;
les conférences sont
filmées, et les images
de l’interprète LSF
sont synchronisées
au fur et à mesure
sans aucun montage
ni correction.
Les Rencontres Art,
Culture et Handicap,
en 2003, ont été
retransmises sur
Internet grâce au
logiciel E-présentation.
Les conférenciers
(image et son),
l’interprète LSF
et le sous-titrage
(vélotypie) étaient
synchronisés
pour une transmission
en direct
aux internautes.
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Matériels adaptés
pour le déplacement
Quels matériels
proposer ?
Prêt de fauteuil roulant
Le choix du fauteuil roulant proposé à l’accueil d’un établissement pour l’améliora­
tion du confort de visite des personnes à mobilité réduite va être conditionné par
l’usage que l’on compte en faire.
Ce fauteuil est-il destiné uniquement aux espaces intérieurs de l’équipement culturel
ou envisage-t-on la possibilité d’une utilisation extérieure (jardin, parc) ?
Doit-il avoir une largeur particulière (par exemple pour les passages étroits inférieurs
à 80 cm de large) ?
Sur quels types de sols ce fauteuil roulant sera-t-il utilisé ? La nature du sol détermine
en effet le type de roues.
Pour quelles personnes ce fauteuil est-il prévu (enfants, adultes, personnes âgées) ?
Un autre critère de choix est celui de l’esthétique. Les personnes qui emprunteront
le fauteuil roulant le feront dans un objectif de confort de visite ; aussi est-il impor­
tant de ne pas choisir un matériel d’aspect trop « médical ». Par exemple, il est pos­
sible d’opter pour un fauteuil roulant avec un habillage de dossier et d’assise de
couleur tonique.
D’autres éléments sont à prendre en compte :
• La formation à l’utilisation de ce fauteuil du personnel qui est en relation avec le
public. En effet, chaque fauteuil roulant est unique et certains éléments d’un fauteuil
roulant sont mobiles. Par ailleurs, même pour guider une personne en fauteuil, une
petite formation est nécessaire sur la technique de guidage et sur la sécurité tant de
la personne qui guide que de la personne en fauteuil.
• La maintenance technique du fauteuil roulant après son achat. Ce dernier a besoin
de révisions minutieuses régulières (usure et gonflage des pneus...), surtout lorsqu’il
sert à de nombreux utilisateurs différents.
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Fauteuil
mis à disposition
du public
au musée
des Beaux-Arts
de Valenciennes.
© Ville de Valenciennes
Plans inclinés
au château d'Angers
et à la maison de
Georges Clemenceau
(Saint-Vincent-sur-Jard).
© CMN
Aides à la marche et au repos
Pour améliorer le confort de déplacement des personnes à mobilité réduite, l’équipe­
ment culturel peut proposer sous forme de prêt des aides de marche. Il s’agit de
cannes de marche, de déambulateurs. Dans le même souci de confort, l’équipement
peut mettre à disposition des sièges pliants (type trépied) et veiller à disposer des
bancs, sièges et assis-debout à intervalles réguliers dans les espaces de circulation.
Lors de l’acquisition de ce type de matériel, il est important de vérifier la qualité de
l’équilibre que permet l’assise.
Rampe d’accès
La rampe d’accès est un moyen de compensation d’un obstacle à la circulation ver­
ticale (escalier). Cette rampe doit être conçue avec une largeur permettant le croise­
ment d’une personne en fauteuil électrique et d’une personne valide. Elle doit avoir
une inclinaison inférieure à 4 %. Ce type de rampe d’accès étant un aménagement
définitif, il est important de veiller à son esthétique et à sa bonne intégration dans
l’architecture du lieu.
La rampe d’accès portative ou mobile est un petit équipement permettant la compen­
sation d’un ressaut ou d’une ou deux petites marches. Lors de son installation, il faut
s’assurer que cette rampe est suffisamment large pour le passage en toute sécurité
d’une personne en fauteuil roulant électrique. Il faut que la pente soit inférieure à 4 %.
À qui sont-ils
destinés ?
Ces équipements sont destinés aux personnes handicapées motrices, aux personnes
fatigables, aux personnes âgées, ainsi qu’aux personnes ayant un handicap tempo­
raire tel qu’une entorse ou une jambe plâtrée.
Quel est
leur champ
d’application ?
Tous les établissements culturels pourront avoir recours à ce type d’équipements. De
telles préconisations concernent l’ensemble des établissements recevant du public
(ERP).
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Postes
informatiques adaptés
Outils destinés
aux personnes
aveugles et
malvoyantes
Certains lieux publics, certaines bibliothèques (bibliothèques municipales de Mont­
pellier, Bordeaux... Bibliothèque nationale de France, bibliothèque du Centre Pompi­
dou, espace Braille Net de la médiathèque de La Villette...) sont équipés de matériel
informatique de lecture adapté aux handicapés visuels.
Le poste informatique avec scanner
C’est un ordinateur (PC) pouvant être équipé de logiciels permettant notamment : la
synthèse vocale (les données présentes à l’écran sont lues par une voix synthétique,
dont les qualités de voix et de prononciation sont variables) ; le pilotage ; le grossis­
sement de caractères ; la communication.
Grâce aux nouvelles technologies, on peut numériser un document avec des machines
à lire ou des scanners afin que les personnes déficientes visuelles puissent lire/
entendre l’information (sous forme vocale, numérisée, en braille papier).
Il existe aussi des claviers en braille et des imprimantes spécifiques pour une impres­
sion en gros caractères ou directement en braille (les embosseuses, imprimantes
braille, pour lesquelles les commandes sont en braille et en noir ; l’utilisateur est de
plus guidé par une voix synthétique).
Le poste doit être situé dans un environnement tranquille et lumineux. Pour une
lecture sur place, il est préférable, voire nécessaire, de prévoir des cabines isolées
(postes de lecture), comme à la bibliothèque du Centre Pompidou par exemple. Les
usagers peuvent ainsi écouter des enregistrements audio (cassette et synthèse vocale).
Par l’intermédiaire de cet outil, on peut consulter le catalogue informatisé d’une
bibliothèque et lire ou écouter des documents, livres, cassettes... De plus en plus, ce
type d’équipement est aussi installé chez les particuliers, pour un usage personnel.
Le vidéo-agrandisseur
Le vidéo-agrandisseur est un écran relié à un PC. L’utilisation d’un logiciel permet de
capturer et d’interpréter l’information qui apparaît sur l’écran. L’information est res­
tituée en braille, pour les personnes munies d’un écran braille, ou par synthèse vocale
grâce à un logiciel de reconnaissance adapté. Pour plus de commodité et selon le
degré du handicap, des éléments optionnels complètent le vidéo-agrandisseur : pour
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Pour permettre aux personnes en situation de handicap d’accéder à Internet,
ingénieurs et ergonomes travaillent à une utilisation confortable des
équipements informatiques. Outre les aménagements à apporter aux sites, il
existe des outils et des logiciels d’adaptation des postes informatiques. Certains
d’entre eux sont présentés ici. Ces matériels adaptés concernent essentiellement
les personnes malvoyantes ou non voyantes et les personnes à mobilité réduite.
Première étape vers l’accessibilité des nouvelles technologies, ils sont d’un
grand intérêt mais leur utilisation demande souvent un temps d’apprentissage
important pour le public handicapé ou pour les personnels concernés par ces
équipements, que la plupart découvrent.
Poste informatique
équipé pour une
lecture de la presse
par synthèse vocale
(logiciel « Vocale
Presse », Akompas
Technologies).
© BMVR/Ville de Marseille
Machine à lire
permettant la lecture
en synthèse vocale
de tous documents
imprimés grâce à un
scanner et à un logiciel
de synthèse vocale
incorporé. Cet outil
est disponible
dans l’espace
« Lire autrement »
de la bibliothèque
de l’Alcazar à Marseille.
© BMVR/Ville de Marseille
À la Bibliothèque
publique d’information
(BPI) du Centre
Pompidou (Paris),
les déficients visuels
disposent
de cinq loges
équipées de matériel
informatique adapté.
© Centre Pompidou/BPI
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Postes
informatiques adaptés
les personnes non voyantes, un clavier braille pour la saisie des données, des scan­
ners et des imprimantes adaptés au handicap ; pour les personnes à mobilité réduite,
des claviers adaptés (par exemple, clavier unimanuel). Il existe aussi des vidéo­
agrandisseurs interactifs, qui répondent à une simple commande vocale. Ils fonc­
tionnent avec un logiciel perfectionné, capable de reconnaître n’importe quelle voix.
Ainsi, pour agrandir une image, il suffit de prononcer le mot « grand ». Un vidéo­
agrandisseur peut proposer un grossissement de 4 à 50 fois, en couleur, en noir et
blanc, inverse vidéo, avec modification du contraste et de la luminosité. C’est un outil
simple à manier.
Les logiciels et les cartes de grossissement
Les logiciels de grossissement combinent l’agrandissement de 1 à 16 fois et le lecteur
vocal d’écran (optionnel). Ces différentes fonctions permettent l’accès direct à
l’ensemble des logiciels standard du marché (traitement de texte, tableurs …). Ils peu­
vent être activés à tout moment pour grossir tout ou partie de l’écran : choix de la
zone à agrandir, recherche assistée, choix de la taille du grossissement, relecture.
Les cartes de grossissement fonctionnent selon le même principe que les logiciels. La
différence est qu’il faut équiper l’ordinateur d’une carte additionnelle, qui a son
propre logiciel de pilotage.
Les logiciels de synthèse vocale
Ces outils sont destinés aux personnes aveugles et malvoyantes mais ils peuvent
être utiles à certaines personnes handicapées motrices ressentant une fatigue visuelle.
Ils permettent de « lire » vocalement une page informatique.
Plage braille ou écran braille
Un clavier en braille est un outil tactile formé d’une rangée de touches « sensibles ».
Chaque touche a 6 ou 8 points en relief, faits de métal ou de nylon. Ces points sont
contrôlés électroniquement de façon à bouger vers le haut ou vers le bas pour faire
apparaître les caractères en braille. Ce clavier est connecté à l’équipement informa­
tique afin d’accéder aux informations.
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Poste informatique
accessible
aux personnes
en fauteuil
à la Cité des Sciences
et de l’industrie.
© CSI, M. Lamoureux
Poste informatique
et souris adaptés
aux personnes
handicapées moteur
à la médiathèque
José-Cabanis
de Toulouse.
© Ville de Toulouse
Clavier braille et
imprimante braille
disponibles à
la Bibliothèque
nationale de France.
© BnF
Clavier braille
à l’espace Louis-Braille
de la Cité des sciences
et de l’industrie (Paris).
© CSI, M. Lamoureux
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Postes
informatiques adaptés
Outils destinés
aux personnes
ayant un
handicap moteur
Le poste informatique doit être placé sur un équipement adapté : la hauteur et la pro­
fondeur de la table devront autoriser une consultation assise par une personne en fau­
teuil roulant.
Le logiciel de prédiction de mots
Quelques frappes suffisent pour que le logiciel devine le reste du mot. En outre, il permet
de copier du texte plus rapidement. Lorsqu’il ne connaît pas un mot, il suffit de
l’écrire en entier une fois pour qu’il soit intégré au dictionnaire et proposé ultérieure­
ment. Le logiciel propose également automatiquement une « liste de mots suivants ».
Les claviers ergonomiques
Il existe de nombreuses solutions de claviers adaptés pour compenser le handicap
moteur : le mini-clavier ; le clavier à une main (pour les personnes amputées d’un bras
ou ayant une paralysie de l’hémicorps par exemple) ; les claviers aux pieds (JPR) ; les
claviers à bouche.
Les claviers virtuels
Il s’agit de logiciels faisant apparaître à l’écran un clavier virtuel que l’on peut uti­
liser par l’intermédiaire de la souris et ainsi travailler sur un logiciel de traitement de
texte, taper du texte sur Internet, etc. Ces logiciels sont souvent associés à un logi­
ciel de prédiction de mots pour gagner en rapidité de frappe.
Logiciel pour saisir du texte en pointant
Pour écrire du texte sans clavier visuel, il existe un logiciel libre : DASHER. Il permet
d’écrire sur l’ordinateur par un système de pointage. Il peut intéresser des personnes
privées de parole, ayant une capacité très réduite de mouvement du corps ou encore
pour lesquelles la parole est source de grande fatigue.
Les dispositifs de pointage
En informatique, il faut déplacer de manière précise son pointeur sur l’écran et aussi
cliquer. Pour une personne souffrant de tremblements des membres supérieurs, par
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exemple, il est difficile de viser précisément une icône pour cliquer. Il existe des dis­
positifs de pointage remplaçant la souris : trackball ou « souris à boule inversée », joys­
tick, souris à touches, souris au doigt (par un pavé numérique ou « pavé tactile »
externe), souris par conducteurs.
Le contacteur unique
Quand aucune autre solution pour frapper au clavier ou diriger la souris sur l’écran
n’est possible et que plusieurs contacteurs ne peuvent être associés, la commande de
l’ordinateur peut se faire par un contacteur unique.
Le contacteur sera couplé à un logiciel de défilement par balayage et devra donc
être associé à un clavier virtuel. Ce contacteur unique reste une solution de naviga­
tion très lente et est réservée à des déficiences spécifiques (Locked in Syndrom,
polyhandicap, etc.)
Outils destinés
aux personnes
ayant un
handicap mental
Les logiciels « Écrire avec des symboles 2000 » et Inter Comm
Le logiciel « Écrire avec des symboles 2000 » permet aux personnes handicapées
mentales de composer un texte en sélectionnant des pictogrammes. Il peut être uti­
lisé comme traitement de texte ou pour rédiger des courriers électroniques s’il est
couplé au logiciel Inter Comm. Les phrases en pictogrammes peuvent être envoyées
telles quelles ou être traduites en texte normal. Selon son choix, le destinataire les lira
de l’une ou l’autre façon. De plus, ce logiciel permet à l’utilisateur d’enregistrer les
adresses électroniques de ses correspondants habituels dans un carnet d’adresses per­
sonnel : au lieu d’avoir des noms écrits dans son carnet, il dispose des photos ou des­
sins représentant ses correspondants.
Le clavier alternatif
Il s’agit d’un système de « sur clavier » qui se pose sur le clavier normal de l’ordina­
teur, afin d’en faciliter l’accès. Ce clavier aménagé comprend quatre grosses tou­
ches, qui permettent d’avoir accès à des activités simples comme la stimulation, la
relation de cause à effet, la spatialisation, la mémorisation…
Dans sa conception, ce principe correspond aux besoins des personnes lourdement
handicapées ayant des difficultés de compréhension associées à des troubles sur le
plan psychomoteur. En collaboration avec l’UNAPEI, l’éditeur de ce clavier a déve­
loppé des adaptations, notamment pour pouvoir personnaliser l’activité en fonction
des difficultés et du degré de handicap.
Pour plus d’informations sur les outils adaptés aux personnes en situation de handicap
mental, l’UNAPEI propose un service Nouvelles Technologies sur son site Internet :
http://www.unapei.org, rubrique Nouvelles Technologies.
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Un certain nombre de normes et de législations internationales ou nationales
visent à établir des critères pour la mise en accessibilité des sites Internet
pour les personnes en situation de handicap temporaire ou permanent.
Il existe aujourd’hui des sites accessibles et des moyens techniques pour
compenser le handicap.
Accessibilité des
sites Internet
normes et recommandations
La loi du 11 février 2005
Article 47 de la loi
du 11 février 2005
sur l’égalité des droits
et des chances,
la participation
et la citoyenneté
des personnes
handicapées.
Voir aussi l'article 9,
qui modifie le code du
travail et fait obligation
de l'adapter aux
personnes en situation
de handicap.
Suivant les recommandations européennes, la France s’est dotée d’un cadre législatif
qui rend obligatoire la mise en accessibilité des services de communication publique
en ligne, qui ne se limite pas à l’Internet.
« Les services de communication publique en ligne des services de l’État, des collec­
tivités territoriales et des établissements publics qui en dépendent, doivent être acces­
sibles aux personnes handicapées. L’accessibilité des services de communication
publique en ligne concerne l’accès à tout type d’information sous forme numérique
quels que soient le moyen d’accès, les contenus et le mode de consultation. Les
recommandations internationales pour l’accessibilité de l’Internet doivent être appli­
quées pour les services de communication publique en ligne. »
Un décret d’application est en préparation au Conseil d’État. Ce décret prévoit la
mise en conformité des services de communication publique en ligne de tous les
établissements publics. Dans l’attente, s’il n'y a pas encore d'obligation légale, il est
néanmoins vivement conseillé de profiter des nouveaux projets ou d'opérations de
maintenance pour commencer cette mise en conformité, ce qui évitera pour l'avenir
des coûts supplémentaires de maintenance ou de refonte de services.
Le décret en cours de rédaction décline trois grandes actions pour que l’on puisse dis­
poser de l’environnement nécessaire exigé par la loi :
• donner une définition des règles techniques et d’ergonomie que doivent respecter
les services de communication publique en ligne pour différents niveaux d’accessi­
bilité, les canaux privilégiés étant le web, le téléphone, la télévision numérique ;
• définir les conditions et méthodes d’évaluation de la conformité desdits services à
ces règles ;
• définir les conditions dans lesquelles s’effectuent les déclarations de conformité
desdits services ainsi que leur suivi.
Ce référentiel sera composé de règles auxquelles devront se conformer les parties pre­
nantes dans la conception, l’élaboration et la maintenance d’un service de commu­
nication publique en ligne. Cet ensemble de règles communes sera établi en concer­
tation avec l’ensemble des acteurs de l’administration électronique.
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Le site Internet du
Centre Pompidou
dédié aux personnes
handicapées
(http://www.handicap.
centrepompidou.fr)
propose des réglages
personnalisés
(couleurs, affichage
des médias,
navigation...).
La nouvelle version
(janvier 2007)
de Culture.fr témoigne
de l’engagement
du ministère
de la culture et de
la communication
pour l’accessibilité
de ses sites Internet.
Le site Le patrimoine
industriel des
Deux-Sèvres
(http://www.poitou­
charentes.culture.gouv.
fr/sri/pi79/) suit
les recommandations
du Web Accessibility
Initiative (WAI).
http://www.w3.org/
WAI/WCAG1AAA­
Conformance
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Les législations des divers pays européens sont de périmètres différents. La plupart d’entre elles s’adressent aux sites que l’administration peut
directement contrôler, c’est-à-dire les services de communication publique
en ligne, et notamment à la totalité de la Toile (sites Internet grand public,
intranet, extranet). En ce qui concerne les sites privés et commerciaux, c’est l’action citoyenne des personnes handicapées qui, refusant leur clientèle
aux entreprises dont les sites sont inaccessibles, obtiendront qu’elles soient
prises en compte.
Accessibilité des
sites Internet
normes et recommandations
À l’heure actuelle, la question de l’accessibilité est loin d’être résolue du fait, d’une part,
du niveau inégal d’information, de formation et de compétences des divers acteurs par­
ties prenantes et, d’autre part, de l’absence d’un cadre réglementaire abouti. Les cahiers
des charges assortis de recommandations techniques peuvent néanmoins constituer une
obligation contractuelle entre l’administration et un prestataire de service. Le respect
de ces recommandations relève aujourd’hui, de plus en plus, de l’état de l’art dans le
domaine et témoigne, pour ceux qui les appliquent, d’une bonne qualité de prestation.
Les normes internationales : les standards du WAI
1. Web Contents
Accessibility Guidelines
2. User Agent
Accessibility Guidelines.
“User Agent” en langage
courant signifie
« navigateur ».
3. Authoring Tools
Accessibility Guidelines ;
“Authoring Tools” =
Outils d’édition,
en langage courant,
incluant les outils de
dessin.
4. Document Type
Definition
5. HyperText Markup
Language
6. Extensible Markup
Language
Le W3C (World Wide Web Consortium), donnant suite à la sollicitation du gouverne­
ment fédéral des États-Unis, qui venait de lancer la section 508508 (http://www.sec­
tion508.gov), a mis en place en 1997 le groupe de travail WAI (Web Accessibility Initia­
tive) auquel participent diverses catégories d’acteurs de nombreux pays dans le monde.
Le W3C a adopté la définition suivante de l’accessibilité des sites web :
« Mettre le web et ses services à la disposition de tous les individus, quel que soit leur
matériel ou logiciel, leur infrastructure réseau, leur langue maternelle, leur culture,
leur localisation géographique, ou leurs aptitudes physiques ou mentales. »
Le WAI a produit, en 1999, des recommandations internationales pour l’accessibilité
du contenu du web. Il réunit les avis des constructeurs, des techniciens et des orga­
nisations de personnes handicapées. Ces recommandations sont disponibles en fran­
çais sur Internet et sur http://www.w3.org/WAI. Elles s’adressent à différents acteurs :
• les contributeurs et producteurs de contenus (WCAG 1.01) ;
• les éditeurs des navigateurs (UAAG2) ;
• les éditeurs d’outils de création de contenu (ATAG 13), de création automatique de
code (ATAG 2 Candidate) ;
• les chercheurs/concepteurs de grammaires et de langages de description de pages (déve­
loppement et fixation des schémas et DTD4 comme HTML5 4.01, XHTML6 1.0, etc.) ;
Ces recommandations mettent en évidence la nécessaire conjonction de trois élé­
ments, sans lesquels toute accessibilité ne peut aboutir :
• des feuilles (le contenu) accessibles ;
• une DTD (grammaire formelle de description de la page) parfaitement respectée ;
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un navigateur lui-même conforme aux standards, c’est-à-dire permettant de rendre
des pages respectant les grammaires formelles sans adaptation particulière.
Les règles du W3C-WAI permettent de répondre aux besoins de la plupart des per­
sonnes en situation de handicap. Pour deux catégories de handicap qui ne sont pas
parfaitement prises en compte dans les recommandations (les difficultés cognitives
et la surdité profonde7 quand les personnes n’ont pu être alphabétisées), des dispo­
sitions supplémentaires doivent être prises.
•
7. Pour lesquelles une
traduction en LSF (langue
des signes française) est
indispensable.
Le référentiel de l’ADAE en cours de mutation
8. https://www.ateliers.
modernisation.gouv.fr/
ministeres/domaines_d_
expertise/architecture_
fonctio/public/atelier_
dematerialis/accessibilite/
documents_a_consulte/
site_de_validation_d/view
9. http://www.useit.com
10. https://www.ateliers.
modernisation.gouv.fr/
ministeres/domaines_d_
expertise/architecture_
fonctio/public/atelier_
dematerialis/accessibilite/
documents_a_consulte/
referentiel_techniqu/view
11. http://www.inria.fr/
rrrt/rt-0156.html
En France, l’État a créé en février 2003 l’Agence pour le développement de l’adminis­
tration électronique (ADAE) qui favorise le développement de services en ligne (sites
Internet, services téléphoniques…), permettant de moderniser le fonctionnement de
l’administration et de mieux répondre aux besoins du public.
L’ADAE, intégrée depuis janvier 2006 en tant que service (SDAE) au sein de la DGME
(Direction générale de la modernisation de l’État), promeut également de bonnes pra­
tiques en vue de l’assainissement et de l’accessibilité des sites Internet, non seulement
pour les personnes en situation de handicap mais aussi pour garantir la pérennité
des sites publics et leur consultation ou leur utilisation depuis des supports divers.
Le référentiel actuel publié en 2003 par l’ADAE doit être refondu dans le cadre de
l’application de la loi du 11 février 2005. Dans sa version actuelle, la question de l’uti­
lisation des DTD standards et les procédures de recette8 y sont par exemple absentes.
Ce référentiel a été élaboré à la suite d’une demande faite par le Comité interminis­
tériel de la Société de l’information (CISI) le 10 juillet 2003. En attendant le nouveau
référentiel, les administrations ayant développé une expérience en matière de respect
des standards et d’accessibilité du contenu font largement référence aux travaux du
W3C dans leurs cahiers des charges.
Le nouveau référentiel devrait se rapprocher des recommandations du W3C et peut­
être intégrer des prescriptions d’ergonomie, comme les critères d’« utilisabilité 9 »
issus des travaux de Jakob Nielsen et de Marie Tahir, experts dans ce domaine, et aussi
les normes ISO10 d’ergonomie de Bastien et Scapin11.
Il va également évoluer pour prendre en compte d’autres canaux que le web, le télé­
phone et TV numérique par exemple.
L’apport des associations de personnes en situation de handicap
La concertation avec les personnes en situation de handicap peut être utile selon
deux modalités :
• s’il s’agit de « débat public » où les citoyens handicapés ont été préalablement
formés en sorte qu’ils puissent donner un avis technique, à condition que l’échan­
tillon citoyen représente toutes sortes de handicaps ;
• par la participation au processus de recette ; qu’il s’agisse d’un site web ou d’une
application informatique, les personnes en situation de handicap pourront être mises
successivement en position d'administrateurs, de visiteurs et de contributeurs.
L’expérience du ministère de la culture et de la communication
Les recommandations issues des groupes de réflexion
de la commission nationale Culture et Handicap
En marge du W3C ou de l’ADAE, et en s’inspirant de leurs recommandations, d’autres
institutions ont réfléchi de manière collective et lister un ensemble de préconisa­
tions à respecter. Ainsi, dans le cadre de la commission nationale Culture et Handicap,
des groupes de travail ont contribué à la rédaction d’un référentiel, paru en 2004, afin
d’encourager la mise en accessibilité des sites internet des différentes institutions cul­
turelles (cf. p. 156).
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150
Accessibilité des
sites Internet
normes et recommandations
12. Dans un temps où
seule la mise en page
tableau était possible.
13. http://vitamine2.adae.
gouv.fr/ministeres/
domaines_d_expertise/
architecture_fonctio/
public/atelier_dematerialis
/accessibilite/documents_
a_consulte/outils_de_
gestion_de/view
Projets de systèmes d'information
au ministère de la culture et de la communication
Depuis 2000, le département des systèmes d’information (DSI) du ministère de la
culture et de la communication a développé une expérience technique dans le
domaine de l’accessibilité, d’une part par l’entretien d'une liste de diffusion et d’un
site Internet diffusant des conseils et des recommandations techniques, d’autre part
par la publication d'un site de bonnes pratiques.
En 2001, la direction régionale des affaires culturelles du Limousin a obtenu un
« Electrophée d'argent » pour avoir amélioré son site au niveau simple A12 et l'avoir
doté d'une traduction en braille.
C’est au niveau de la conception du site, voire de l’expression des besoins, que
l’adaptation aux différentes situations de handicap doit être envisagée. Le temps où
le concepteur du site était aussi celui du contenu est révolu ; aujourd’hui, à l’heure
de l’industrialisation13 du web, ce sont les outils de conception qui doivent être
adaptés, qu’il s’agisse des outils de génération automatique de code ou des bases de
données dans lesquelles sont puisés les contenus.
Le ministère de la culture et de la communication attire l'attention des établisse­
ments publics sur le fait que le niveau souhaitable peut ne pas être atteint pour des
raisons d'utilisation d'outils de génération automatique de code inappropriés : c'est
le cas de nombreux gestionnaires de contenu ou CMS (Content Management System),
de nombreux éditeurs de pages, de nombreux outils mettant en œuvre le concept de
MDA (Model Driven Architecture). Toutefois le ministère, au travers de ses diffé­
rents projets en cours, contribue à l'évolution de certains de ces outils, qu'il utilise.
C’est le cas du gestionnaire de contenu CPS (de la société Nuxeo) choisi pour le
portail Culture.fr.
Il est également important de travailler au niveau du processus d’enrichissement et
de mise à jour des sites, afin que les contributions ne remettent pas en cause le
niveau d’accessibilité atteint lors de l’ouverture du service. Sur ce point, on prêtera
une attention particulière aux éditeurs internes des back office s’ils sont de type « tel
écran/tel écrit », et à la préparation des objets médias riches avant leur intégration.
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Politique d’accessibilité
Les types de services de communication publique en ligne (information grand public,
intranet, extranet, application de gestion, téléphonie assistée, réseau TV interne à l'éta­
blissement, etc.) peuvent conduire à différentes stratégies de mise en accessibilité. On
pourra alors distinguer, dans la mise en place progressive de l'accessibilité de ces ser­
vices, diverses approches avec des priorités différentes.
Information grand public
Il est souhaitable que ce type de service respecte à terme les critères d’accessibilité
au sens des W3C/WCAG et qu'il intègre des dispositifs spécifiques (langue des
signes, français fondamental, équivalent des animations). Les contraintes techniques
peuvent être surmontées si l’accessibilité est prise en compte dès le début du projet,
y compris sur les contenus provenant de sources extérieures.
Application de gestion et intranet
Ce type de service demande une interaction forte avec l’utilisateur, ce qui rend tech­
niquement la mise en accessibilité plus difficile que pour un simple service de diffu­
sion. On pourra envisager plusieurs niveaux d’appréhension des applications de la
même manière que l’on crée actuellement divers rôles :
• niveau débutant, avec un tutoriel détaillé et une aide en ligne ou une aide à la saisie ;
• niveau expert, où l’on préférera l'aide à la frappe et la rapidité plutôt que la lecture
d’une aide déjà connue ;
• assistance pour un utilisateur handicapé, voire pour divers types de handicap ; par
exemple : envisager la compatibilité avec une synthèse vocale, et/ou un clavier
adapté pour un utilisateur n'ayant qu'une main, ou un clavier anti-rebond pour une
personne atteinte de la maladie de Parkinson, ou encore un double pédalier pour une
personne atteinte d’un handicap au niveau des bras, ou un clavier d'écran adapté pour
différents types de handicap.
Pour ce type de service, l'administration est maître du choix du navigateur. Certaines
applications pourraient même envisager, par exemple, l'emploi de la technologie
« client riche » afin de répondre aux besoins des utilisateurs avec un profil expert.
La construction de l'application avec profils demande une bonne définition en amont
des spécifications fonctionnelles liées à chaque profil. Pour éviter un surcoût impor­
tant, une adéquation doit être trouvée, dans une démarche pragmatique, entre le
nombre de profils et le nombre total d'utilisateurs de cette application.
Extranet
Ce sont des sites Internet interactifs où les intervenants extérieurs sont invités et
donc bien identifiés. On peut fournir un tutoriel détaillé pour les utilisateurs novices
et avoir des exigences en matière d’interface utilisateur (par exemple, un navigateur
conforme aux standards) afin de faciliter techniquement le maintien, au fil des contri­
butions, de la conformité.
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Culture et Handicap
Guide pratique
de l’accessibilité
p. 152-208 Les établissements publics et le handicap
Ressources (sites Internet et bibliographie)
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Le 28 mars 2003,
le ministre de la culture et de la communication
a confié à la Cité des sciences et de l’industrie
et au musée du quai Branly
la mission de piloter des groupes de travail
chargés de proposer des mesures concrètes
visant à améliorer, à court terme,
l’accueil des personnes handicapées
dans les établissements culturels.
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Les établissements publics
et le handicap
Conseils des groupes de travail animés
par la Cité des sciences et de l’industrie
et le musée du quai Branly
156
Accessibilité des sites Internet
167
Alarmes visuelles et information
en temps réel des personnes sourdes
171
Prise en compte des visiteurs malvoyants
178
Élaboration et usages des pictogrammes
186
Politique tarifaire
188
Emploi des personnes handicapées
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La mission
Culture et Handicap
Le 28 mars 2003, le ministre de la culture et de la communication a confié à la Cité
des sciences et de l’industrie et au musée du quai Branly la mission de piloter des
groupes de travail chargés de proposer des mesures concrètes visant à améliorer, à
court terme, l’accueil des personnes handicapées dans les établissements culturels.
Un comité de pilotage a été mis en place, réunissant les représentants d’une douzaine
d’établissements publics dépendant du ministère de la culture et de la communica­
tion. Y ont également été associés deux organismes ne relevant pas de ce ministère :
le Muséum national d’histoire naturelle et le Palais de la découverte. Ce comité a créé
six groupes de travail dont les missions correspondent à des problématiques actuel­
lement en phase de recherche-développement au sein de plusieurs institutions cultu­
relles : amélioration de la prise en compte des personnes malvoyantes ; utilisation
de pictogrammes, notamment dans les documents d’aide à la visite ; dispositifs
d’alarme et d’information en temps réel pour les visiteurs sourds et malentendants ;
accessibilité des sites Internet aux personnes handicapées ; sensibilisation du per­
sonnel des établissements culturels ; accessibilité des bâtiments existants aux per­
sonnes handicapées.
Bilans 2004 et 2006
des groupes
de travail et
texte intégral
des carnets de
conseils sur
http://www.handicap.
culture.gouv.fr
Les quatre premiers groupes ont abouti, dans les établissements participants, à la
réalisation d’améliorations d’ordre architectural, éditorial, informatique et technique.
Un bilan présentant les améliorations réalisées en 2004, et celles prévues à court
terme, est disponible sur le site Internet du ministère de la culture et de la commu­
nication.
Ces travaux ont été complétés, pour chaque question traitée, par des carnets de pré­
conisations ou de conseils, présentés dans ce chapitre. Le groupe « sensibilisation »
a conçu, pour sa part, un support d’échanges d’information sur les formations des
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confiée à la Cité des sciences et de l’industrie
et au musée du quai Branly
personnels à l’accueil des personnes handicapées. Quant au groupe « accessibilité des bâtiments exis­
tants », il a produit un document de diagnostic, d’analyse et de proposition sur l’accessibilité de huit sites
culturels emblématiques.
Au vu de ces premiers résultats, Renaud Donnedieu de Vabres, ministre de la culture et de la communica­
tion, a demandé, le 16 juillet 2004, qu’une deuxième étape reposant sur les mêmes principes (mobilisation
des acteurs du terrain, souci d’amélioration concrète et rapide, diffusion des résultats…) soit engagée.
Réuni le 30 septembre de la même année, le comité de pilotage a créé cinq nouveaux groupes de travail
autour des thématiques suivantes : emploi des personnes handicapées dans les établissements culturels ;
tarification ; accueil des visiteurs handicapés mentaux ; apport des nouvelles technologies pour les visiteurs
déficients sensoriels ; promotion des offres culturelles auprès des personnes handicapées.
Le comité a, par ailleurs, décidé de s’élargir à de nouveaux établissements relevant du ministère de la
culture et de la communication (Bibliothèque publique d’information, musée d’Orsay, musée Guimet,
Réunion des musées nationaux) ou d’autres ministères (Conservatoire national des arts et métiers, musée
de l’Armée, musée de l’Air et de l’Espace, musée national de la Marine).
Le bilan de cette deuxième étape a été établi en juin 2006. Il est disponible sur le site Internet du minis­
tère de la culture et de la communication.
Deux de ces nouveaux groupes, le groupe « Tarification » et le groupe « Emploi des personnes handicapées
dans les établissements culturels » ont d’ores et déjà produit des cahiers de recommandations qui sont éga­
lement présentés dans ce chapitre.
Une troisième étape est engagée depuis septembre 2006, toujours pilotée par la Cité des sciences et de
l’industrie. Elle a notamment permis la création d’un groupe de travail consacré à la mise en conformité
des établissements publics culturels avec les textes d’application de la loi du 11 février 2005.
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Accessibilité des
sites Internet
PROBLÉMATIQUE ET OBJECTIFS
Ces conseils
ont été rédigés
en avril 2004
Pour une personne handicapée, l’accès physique à un établissement culturel est sou­
vent difficile. Le site Internet de l’établissement culturel constitue un outil d’informa­
tion essentiel pour :
• envisager et préparer une visite, via des informations pratiques ;
• accéder à des contenus culturels et/ou documentaires.
Aujourd’hui, très peu de sites Internet sont effectivement accessibles aux internautes
handicapés alors que des cahiers des charges d’accessibilité existent. Il s’avère que
ces cahiers des charges d’une part proposent des recommandations essentiellement
techniques et, d’autre part, ne tiennent pas suffisamment compte des usages spéci­
fiques des personnes handicapées.
Au-delà de considérations techniques, l’accessibilité d’un site Internet doit en effet tenir
compte des usages spécifiques aux internautes handicapés, notamment :
• la lecture totalement linéaire des systèmes d’interprétation utilisés par les per­
sonnes aveugles ;
• les difficultés de lecture, à des niveaux variés, d’une majorité de sourds.
Bien comprendre les usages du web par les publics handicapés est un volet indispen­
sable dans toute démarche de mise en accessibilité.
Les retours d’expériences et pistes de recommandations rassemblées dans ce livret
ont été présentés : • par des responsables éditoriaux Internet, qui en tant que médiateurs ont apporté leur
expertise dans la conception de contenus Internet ;
• par des webmestres disposant de connaissances techniques précises et actualisées
et prenant en compte la démarche de projet liée à la réalisation de sites Internet ;
• par des personnes handicapées et des responsables des publics handicapés, qui
ont apporté leur expertise en termes de difficultés et d’attentes de ces publics ;
• par des chercheurs spécialisés en ergonomie Internet.
Ces conseils sont destinés aux personnes occupant les mêmes fonctions que celles qui
ont composé le groupe de travail et principalement aux responsables et dévelop-
peurs de sites Internet publics ou privés. Ils peuvent être mis à profit lors de l’élabo­
ration de cahiers des charges de sites Internet.
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Ces conseils ont été élaborés par un groupe de travail réunissant la Cité
des sciences et de l’industrie, le musée du quai Branly, le Centre Pompidou,
le Centre des monuments nationaux, le musée du Louvre, la Bibliothèque
nationale de France et le Muséum national d’Histoire naturelle. Il a bénéficié
des collaborations du Laboratoire d’ergonomie informatique de Paris V,
de l’association Websourd, de l’UNAPEI et du Groupement pour l’insertion
des personnes handicapées physiques (GIHP) national.
Ils répondent à un double objectif :
• analyser les scénarios d’usage et établir la typologie des difficultés rencontrées sur
le web par les publics handicapés ;
• suggérer des démarches de scénarisation de parcours adaptés aux différents publics
handicapés, en opérant une distinction entre les contenus informatifs de nature à aider
la préparation d’une visite et les contenus de type culturel et/ou documentaire.
VERS UNE ACCESSIBILITÉ EFFECTIVE
: des approches adaptées à des usages spécifiques
Conseils pour favoriser l’accessibilité des sites Internet
aux déficients visuels
Les niveaux de handicaps visuels sont extrêmement variables. Dans la mesure où les
cahiers des charges existants (WAI – www.w3c.org/WAI ; Braillenet –
www.braillenet.org) traitent assez bien des recommandations destinées aux mal­
voyants, les propositions suivantes concernent plus particulièrement l’accessibilité pour
les personnes aveugles.
Usages et difficultés rencontrées
Les handicapés visuels disposent de deux outils principaux pour accéder au web
Un utilisateur aveugle se sert d’un logiciel de lecture d’écran (navigateur) qui transmet
les informations à un afficheur braille ou à un synthétiseur vocal. Il se déplace sur
l’écran en utilisant des touches de déplacement, soit avec un clavier spécial, soit
avec un clavier standard.
Un utilisateur malvoyant peut faire appel aux fonctions de personnalisation du sys­
tème d’exploitation (polices de caractères, couleurs, contraste...) de manière à utiliser
au mieux ses possibilités visuelles. Il peut aussi utiliser un logiciel d’agrandisse­
ment, sorte de loupe logicielle.
Les handicapés visuels ont une perception séquentielle et fragmentaire du web
Ces systèmes d’interprétation imposent d’une part une lecture linéaire qui réduit
l’autonomie dans la navigation, d’autre part des temps de lecture extrêmement lents.
En effet, la hiérarchie des informations visuelles n’est pas la même que celle des infor­
mations auditives : l’information est « lue » de manière linéaire par les personnes non
voyantes. Les pages organisées avec une structure centralisée, qui va du milieu de
l’écran vers la périphérie, sont par conséquent particulièrement problématiques. Car
alors, les contenus et l’interface de navigation ne sont pas perçus dans leur globalité
mais par fragments. Ils sont donc plus difficiles à appréhender, à manipuler et à
comprendre parce que l’utilisateur doit en quelque sorte réassembler mentalement
les fragments pour reconstituer l’information contenue dans le site web.
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Sites Internet
Tôt ou tard, un internaute non voyant finit par maîtriser les informations disponibles
sur une page web qu’il fréquente régulièrement, c’est-à-dire à les mémoriser et à
trouver par exemple les informations auxquelles les liens permettent d’accéder (intui­
tivement il numérote les liens : 1, 2, 3, 4, 5…). Ces mécanismes prennent du temps
et représentent une surcharge mentale importante, donc une tension forte (il faut
compter qu’une personne aveugle met six à dix fois plus de temps pour trouver
l’information). Cette surcharge peut être allégée si la perte de qualité ergonomique
est compensée par une conception claire et logique des documents et de l’interface.
C’est dans ce sens que sont orientées les recommandations du WAI.
Cependant, cette démarche n’est pas suffisante car elle revêt toujours une relative
incompatibilité avec l’évolution générale du web, orientée vers plus d’images animées
et attrayantes pour une lecture plus rapide des informations par des personnes
voyantes. Par ailleurs, l’effort de mémorisation étant très important (lors de la navi­
gation en temps réel), cela rend problématique l’accès aux sites très évolutifs.
Conseils d’ordre général
L’entrée sur un site
Si un site diffuse des informations concernant les publics non voyants, elles doivent
être accessibles dès la page d’accueil. Le lien doit être situé en haut à gauche de l’écran
pour être « lu » immédiatement par la synthèse vocale. Pour ne pas gêner la compo­
sition de la page pour les autres publics (pour les sites dont l’interface graphique est
déjà arrêtée notamment), il peut s’agir d’une image-lien qui sera invisible à l’œil nu
(de couleur identique au fond d’écran) comportant une balise « alt » (petite vignette
qui s’affiche au survol de l’image et qui est lue par la synthèse vocale).
Structure générale de l’information et navigation
Plus le non-voyant a d’informations sur la page, plus il est noyé. Pour lui, mais cela
est aussi valable pour tous les publics, il faut veiller à :
• hiérarchiser l’information ;
• inscrire les informations dans une continuité ;
• simplifier et synthétiser les textes.
En définitive, le nombre de pages total n’a pas d’importance. Il faut pouvoir « entendre »
la page comme un début de dialogue. Les liens et les menus déroulants sont par
conséquent à privilégier. D’autre part, et les recommandations du WAI sont particu­
lièrement claires à ce sujet, il convient de distinguer la structure du site et des pages
de leurs formes. Cela permet aux navigateurs non visuels d’extraire plus facilement
la structure logique des documents et également d’éviter que les colonnes de navi­
gation ne soient répétées à chaque changement de page.
L’usage des liens
Les liens constituent un mode de navigation particulièrement adapté aux personnes
non voyantes. À ce titre ils sont à privilégier, mais avec une vigilance toute particu­
lière. Ils doivent être bien annoncés pour réellement jouer leur rôle, car un lien qui
ne débouche sur rien impose de recommencer la « lecture » de la page précédente,
ce qui risque de générer de fausses manœuvres. Lorsqu’on utilise une synthèse
vocale ou bien un afficheur braille, les caractéristiques visuelles de présentation ne
peuvent plus être utilisées. Par exemple, un lien sera annoncé vocalement par le
synthétiseur vocal « lien untel ». Il est donc souhaitable, pour vérifier le contexte de
la rubrique, de donner à l’utilisateur une idée suffisamment précise du contenu
auquel il peut accéder (un bref descriptif de ce contenu peut accompagner le lien si
celui-ci n’est pas suffisamment explicite).
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L’usage du son
• Utiliser les contenus audio essentiellement à titre illustratif
Les synthèses vocales « savent » lire du contenu texte. Si le contenu texte est remplacé
par un système de fichiers son chargé dans la page, a fortiori si un son est déclenché
automatiquement au chargement de la page ou en survol de zone avec la souris, l’uti­
lisateur risque de perdre tous les repères qu’il a établis avec son navigateur audio. C’est
pourquoi, la redondance entre deux systèmes vocaux (fichiers sonores et lecture des
textes par synthèse vocale) est à éviter. Elle peut provoquer une grande confusion
sonore et empêcher de « capter » l’information utile. D’autre part, les contenus audio
peuvent poser des problèmes de temps de téléchargement. En règle générale, et sauf
scénarisation très spécifique reposant essentiellement sur le son, les contenus audio
sont à intégrer avec parcimonie, essentiellement dans un but d’illustration d’un
contenu texte, au même titre qu’une image.
• Découper les fichiers sonores
Il faut penser à découper les fichiers son pour permettre de :
• limiter les temps de téléchargement ;
• créer des plages de silence (pour se donner le temps d’une réflexion sur ce qui est dit) ;
• choisir ses sujets plus facilement ;
• les réactiver plus facilement.
La durée d’un fichier son ne doit pas dépasser deux minutes.
Il convient également de veiller à ce que les formats de fichiers reposent sur les
standards du marché (wav ou mp3, aif pour le format d’enregistrement).
L’usage des images
• L’alternative aux images pour les non-voyants
Dans un site comportant des éléments visuels, il faut prévoir des commentaires tex­
tuels les décrivant. On parle de contenus alternatifs. Dans ce cas, les légendes des
images doivent être précises et spécifiquement rédigées à destination de publics non
voyants. On peut aussi envisager de véritables contenus alternatifs, dépassant la
notion de légende, mais impliquant une production de contenus spécifiques. Cela
permet à l’utilisateur de disposer d’un minimum d’informations quand la synthèse
vocale rencontre ce type de contenu. Pour un site très imagé, la problématique reste
entière, dans la mesure où les commentaires très nombreux finiront par frustrer l’uti­
lisateur qui n’accédera en définitive qu’à des contenus alternatifs.
• Le maintien de quelques images pour les « accompagnateurs » et les malvoyants
Dans le cadre d’un site spécifiquement dédié aux déficients visuels, il est recommandé
de maintenir quelques images très contrastées. Il est important qu’elles ne soient acces­
sibles qu’en bas de page ou en fin de propos (si la page en contient plusieurs) afin
qu’elles ne perturbent pas la navigation des personnes aveugles. Elles peuvent appa­
raître sous la forme de vignettes cliquables de manière à n’être perçues que comme des
liens par les aveugles. Ces liens peuvent donner accès à l’image en plein écran, accom­
pagnée d’une légende. Il est important de prévoir un bouton de retour à la page pré­
cédente (notamment pour les aveugles qui auraient fait une mauvaise manipulation).
• Le plan d’accès : indispensable
Quel que soit le niveau de handicap visuel du visiteur du site, le plan d’accès à l’éta­
blissement est indispensable. Dans ce cas spécifique, il est recommandé de prévoir
une image à impression en relief.
L’usage des menus déroulants
Les systèmes d’interprétation sont compatibles avec les listes déroulantes. Les menus
sont accessibles avec les flèches du clavier, ce qui simplifie la navigation dans le
site. Un agenda présenté sous la forme de menus déroulants constitue un type de ser­
vice particulièrement adapté aux déficients visuels. Les menus déroulants permettent
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Sites Internet
de manière très fonctionnelle une recherche d’informations sur des activités par
catégorie et par mot-clé avec un accès beaucoup plus direct à l’information qu’une
liste. Les catégories ne doivent pas être trop nombreuses mais peuvent porter sur :
le mois, la date, le genre, le cycle, le type d’activité, un mot clé…
L’usage des formulaires
Les handicapés visuels utilisent le clavier pour la saisie des informations sur un formu­
laire. Celle-ci génère donc toujours un risque d’erreur. Ce mode de navigation impose
d’activer le « mode formulaire », plus lourd d’un point de vue cognitif. Il faut veiller à :
• afficher un nombre de critères limités par recherche (trois maximum) ;
• aligner le libellé du champ en face du champ de saisie pour que la synthèse vocale
fasse le rapport entre les deux ;
• afficher un résultat de recherche simple (ne pas le noyer dans une page au milieu
d’autres informations) ;
• éviter l’ouverture de fenêtres d’erreur et prévoir un bouton de retour au formulaire
ou à la page précédente pour permettre à l’utilisateur aveugle de revenir automati­
quement à la situation antérieure.
Contacts
La rubrique « contact » est essentielle. Elle peut :
• donner un numéro de téléphone pour les réservations téléphoniques ;
• proposer un lien sur les réservations (avec formulaire) ;
• donner un courriel.
Quel que soit le cas de figure, ces informations doivent être directement accessibles
en haut et à gauche de la page.
Pistes de démarches de scénarisation adaptées
Trois niveaux de logiques de scénario adaptées aux usages des handicapés visuels peu­
vent être envisagés.
Le « mode dialogue au guichet »
Il s’agit d’organiser l’information sous la forme de scénario avec guidage dans des arbo­
rescences prédéfinies avec des choix multiples, comme pour l’audiotel. Les choix de
contenus possibles peuvent être abordés sous la forme de questions. Les textes doi­
vent être brefs et concis, aussi proches que possible d’un dialogue au guichet.
Des cheminements scénarisés
Cette proposition s’appuie sur des scénarios d’utilisation. Elle s’articule autour de pro­
positions de cheminements au sein du site Internet. Exemples :
• préparer la visite d’une exposition ;
• explorer le site Internet ;
• se construire une bibliographie à partir d’un fonds documentaire ;
• accéder à un parcours thématique...
Le parcours théâtralisé
Concernant les publics malvoyants et non voyants, des logiques de parcours théâtralisés
ou proches du mode radiophonique peuvent être développées. Elles reposent sur une
structure de navigation en « mode dialogue au guichet » ou audioguidée, comme vu ci­
dessus. Les contenus sont conçus pour être « dits » sans support visuel, comme pour une
émission radiophonique. Ils reposent surtout sur le registre émotionnel et sur une pré­
sentation sensible et vivante. Il vaut mieux envisager des contenus enregistrés par des
professionnels de la radio, des comédiens, des professionnels des établissements ou de
publics relatant une expérience. Les contenus enregistrés doivent être retranscrits, par­
tiellement, pour être lus par la synthèse vocale. Les fichiers sonores correspondants
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sont accessibles à titre d’illustration. Il est possible d’envisager que ces contenus enre­
gistrés et retranscrits ne constituent qu’un premier niveau d’accès à l’information et soient
complétés par d’autres niveaux d’informations écrites (mais lisibles par la synthèse
vocale) plus détaillées.
Ce type d’approche peut convenir pour : la présentation d’une institution, d’un bâti­
ment, d’une exposition, d’un spectacle, d’une œuvre ou d’un parcours thématique.
Conseils pour favoriser l’accessibilité des sites Internet
aux sourds et aux malentendants
Usages et difficultés rencontrées
Les sourds rencontrent deux types de difficultés principales :
Un accès limité à l’information écrite
Beaucoup de sourds rencontrent des difficultés de lecture. Ces difficultés sont variées,
allant de la non-maîtrise à une aptitude partielle.
Un accès restreint à la connaissance
Certains ont le désir d’accéder à la connaissance, mais le manque de moyens d’accès
génère une frustration. « Les problèmes de compréhension des personnes sourdes ne
sont pas dus, sauf cas particulier, à une déficience intellectuelle (contrairement à
l’idée encore répandue selon laquelle la surdité est nécessairement accompagnée
d’une intelligence inférieure) mais aux difficultés constamment éprouvées par ces per­
sonnes pour accéder aux connaissances et à la culture environnante » (É. Ménard et
N. Fournier). Par ailleurs, il faut comprendre qu’il n’existe pas de sourd « type ». Les
sourds ne constituent pas une seule catégorie de personnes mais plusieurs (catégo­
ries de déficiences auditives : sourd profond oralisant ou signeur, malentendant
appareillé ou pas… auxquelles s’ajoutent les différences de génération comme pour
tous les individus : les enfants, les personnes âgées…) avec des attentes distinctes.
Conseils d’ordre général
La pluralité des publics handicapés auditifs
Il est important d’avoir toujours à l’esprit la pluralité des publics en situation de
handicap auditif afin d’être en mesure d’apporter des solutions diversifiées.
Une démarche d’accompagnement permanent sur l’ensemble du processus de production
Lors de la conception :
• faire prévaloir le point de vue et les usages des sourds ;
• concevoir dans la langue qui est exprimée, en trois temps : le contenu est produit par
le spécialiste du domaine concerné ; le contenu est ensuite retravaillé avec un traduc­
teur en langue des signes française (LSF) ; puis la traduction de ce qui a été retenu en
commun se fait de la LSF vers le français pour afficher le texte qui accompagne la vidéo.
Cette démarche doit également être appliquée pour le suivi des solutions proposées
et pour l’évaluation et l’analyse des réalisations.
Le maintien d’un lien fort entre la langue des signes française et le français
• Pour encourager les appétences bilingues.
• Pour permettre un complément d’information pour les personnes sourdes qui maî­
trisent la lecture du français.
• Pour permettre le partage d’informations entre une personne sourde et une personne
non sourde (parent/enfant notamment).
L’interpellation des visiteurs sourds dès la page d’accueil
Il convient d’interpeller le visiteur sourd dès la page d’accueil du site pour lui faire
savoir que des contenus et des informations lui sont spécifiquement destinés.
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Sites Internet
Les contacts
Il convient de proposer un numéro de fax, un courriel et un minitel dialogue éven­
tuellement. Le numéro de téléphone est également utile pour les accompagnateurs,
les parents d’enfants sourds ou les enseignants par exemple.
Propositions de démarches de scénarisation adaptée
Les sites adaptés doivent-ils proposer les mêmes contenus – dont certains traduits –
que le site général ou doivent-ils proposer des contenus spécifiquement aménagés pour
les sourds ?
Il faut faire une distinction entre deux catégories de sourds : les personnes deve­
nues sourdes, qui possèdent l’écrit ; les sourds de naissance, qui ne possèdent pas sys­
tématiquement le français écrit et qui communiquent en langue des signes.
Pour la première catégorie, le problème de l’accès aux contenus ne se pose que pour
les médias audio et vidéo qu’il faut envisager de sous-titrer. Dans ce cas, il s’agit d’un
sous-titrage comparable à celui des langues étrangères (et plus spécifiquement à celui
qui se pratique pour les sous-titrages audiovisuels destinés aux sourds et malentendants).
Pour la deuxième catégorie, les contenus doivent être adaptés : traduits en LSF ou
traités spécifiquement, selon leur nature. La démarche, à l’inverse de celle suivie
pour les malvoyants, repose sur une scénarisation et un langage visuels et imagés
(album illustré, reportage photo, bande dessinée, animations…).
Pour des raisons budgétaires, l’adaptation/traduction des contenus peut être traitée par
phase, ce qui suppose une sélection cohérente et progressive des contenus concernés.
Pour en faciliter l’accès direct, un espace dédié peut être envisagé. Il ne s’agit pas d’un
espace fermé, mais plutôt d’un espace ouvert offrant une fonctionnalité spécifique aux
médias interactifs : le filtrage pour un repérage immédiat des informations perti­
nentes. Dans ce cas, le handicap auditif est traité comme une autre langue, mais
juxtaposée avec la version française afin de faciliter le bilinguisme.
Conseils pour favoriser l’accessibilité des sites Internet
aux handicapés moteur
Usages et difficultés rencontrées
Le public spécifique des personnes handicapées moteur « lourd»
Plusieurs catégories de personnes handicapées moteur sont distinguées. Elles n’auront
donc pas les mêmes besoins en terme d’aide, et notamment en terme d’accompagne­
ment humain. Si le handicap n’est pas d’origine génétique, il est généralement sur­
venu à la suite d’un accident, et se détermine suivant la gravité et l’emplacement des
lésions de la colonne vertébrale. La perte de l’usage des bras et des mains constitue
l’un des handicaps les plus lourds. C’est précisément ce dernier handicap qui fait
l’objet des conseils qui suivent.
Les aides techniques
Pour l’accès aux sites Internet et à l’outil informatique en général, des aides techni­
ques existent :
• la licorne, que l’on attache au front pour pouvoir se servir des périphériques ; il faut
cependant que le cou soit mobile ;
• des commandes claviers se substituant partiellement ou totalement à la souris ;
• des écrans tactiles.
Existent aussi d’autres aides, toutefois peu répandues et onéreuses :
• la domotique ou système de robots permettant l’autonomie du sujet ;
• les logiciels de commande vocale ;
• les commandes infrarouges.
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Conseils d’ordre général
Bien qu’il n’existe pas de normes, plusieurs conseils peuvent être suivis.
La réalisation de pages claires
Les pages, notamment la page d’accueil du site, doivent être claires et très aérées. Les titres,
par exemple, seront espacés afin d’éviter au maximum les erreurs de manipulation.
L’utilisation de contenus synthétiques
Les contenus doivent être conçus comme s’ils étaient destinés à être utilisés sur des
bornes tactiles. Ainsi, les informations seront concises et iront à l’essentiel.
Une description très complète de l’accès au bâtiment
Il s’agit d’être le plus précis possible dans le descriptif des alentours du bâtiment, de
la circulation dans le bâtiment même (salles accessibles, difficilement accessibles, pas
du tout accessibles, descriptif des marches, accès aux toilettes…) et des informa­
tions générales (politique tarifaire spéciale…). La personne handicapée moteur pourra
ainsi évaluer et bien préparer son déplacement.
Une explication de la démarche du site
Quelle que soit la façon dont l’information est transmise, il convient d’expliquer à ce
public la démarche choisie.
Propositions de démarches de scénarisation adaptée
La réalisation d’un site dédié n’est pas une nécessité, dans la mesure où les consignes
d’aération des titres et des pages sont suivies. Un espace dédié peut cependant être envi­
sagé pour tout ce qui concerne les explications très détaillées du déplacement de la per­
sonne handicapée moteur, ces informations ne concernant pas tous les publics.
Conseils pour favoriser l’accessibilité des sites Internet
aux handicapés mentaux
Usages et difficultés rencontrées
La difficulté générale
La personne handicapée mentale a une déficience intellectuelle. Les problèmes ren­
contrés sont des difficultés de communication, de compréhension, de repérage dans
l’espace, de lecture, de mémorisation et enfin, de prise de décision. Le handicap
mental présente différents degrés qui vont de la personne grabataire, qu’il faut
prendre en charge intégralement, à la personne dite « handicapé léger », qui est rela­
tivement insérée dans la société et qui peut éventuellement travailler.
L’accompagnement de ces personnes est une nécessité. Cet accompagnement peut être
technique mais il est essentiellement humain.
Un accès difficile à la connaissance
Très peu de personnes handicapées mentales savent lire. Elles sont capables de
déchiffrer un texte mais sans forcément en comprendre le sens. L’adulte handicapé
mental lit comme un enfant et ne dépassera pas à priori ce stade. La lecture est
essentiellement un outil de mémoire visuelle, comme une photographie du texte.
L’importance de l’outil informatique pour les personnes handicapées mentales
L’outil informatique permet de faire progresser ces personnes en les amenant à déve­
lopper des compensations, notamment en sollicitant leur mémoire visuelle. Attrac­
tif et valorisé à l’extérieur, l’usage de l’informatique est, de plus, valorisant pour la
personne handicapée mentale.
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Sites Internet
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Le facteur « temps »
Le facteur « temps » est très important. L’usage de l’ordinateur gomme cette bar­
rière : la personne handicapée mentale peut prendre tout son temps pour l’enregis­
trement et la compréhension de ce qui est affiché.
Conseils d’ordre général
La simplicité du langage et des écrans
Le langage doit être le plus simple possible et il ne faut pas hésiter à se répéter. Des
écrans dépouillés comportant un nombre restreint d’informations organisées de façon
pédagogique sont recommandés.
L’usage du multimédia
Le multimédia est pertinent dans la mesure où l’on peut utiliser plusieurs médias (un
texte, un son, une image, une vidéo…) pour transmettre un même message. Il ne faut
pas hésiter à employer plusieurs médias pour un même message.
La pertinence des contenus
Les contenus doivent être pertinents et proches des intérêts de ces personnes. Plus
les contenus sont simples et proches des centres d’intérêt de la personne, plus le site
multiplie les chances de visites.
Le cheminement intellectuel
Il n’est pas forcément nécessaire d’adapter le cheminement intellectuel. Celui-ci peut être
complexe. Face à un écran, une personne handicapée mentale dispose de tout le temps
dont elle a besoin pour assimiler et comprendre. En revanche, la règle des « trois clics »
(accès à l’information en un maximum de trois clics), n’a pas lieu d’être pour ce public.
Interfaces et contenus pour les personnes handicapées adultes
Les handicapés mentaux adultes ont tout à fait conscience de leur état d’adulte. Ils
sont sensibles au fait qu’on les reconnaisse en tant que tels et qu’on ne leur propose
pas d’interfaces et de contenus infantilisants. Le site s’adressera à son public en le
vouvoyant. Par ailleurs, et contrairement aux idées reçues, l’usage de la bande des­
sinée n’est pas indiqué. En effet, il est difficile pour une personne handicapée men­
tale de se projeter dans une fiction ou dans l’imaginaire.
Propositions de démarches de scénarisation adaptée
La réalisation d’un site dédié dépendra de la structure et de l’avancée de la réalisa­
tion du site général. S’il est dans l’ensemble achevé et s’il est, d’après les recomman­
dations formulées, difficile d’accès, alors il convient de créer un site dédié. En revan­
che, s’il est en cours d’élaboration, le site peut intégrer les recommandations et ainsi
être accessible aux personnes handicapées mentales.
MÉTHODOLOGIE ET QUESTIONNEMENTS à l’usage des responsables et des développeurs
de sites internet
Pour chaque catégorie de handicap, il existe des usages et des difficultés spécifiques
ainsi que des approches scénarisées adaptées. Il est donc a priori complexe et rela­
tivement coûteux d’envisager de satisfaire à toutes les attentes en même temps.
L’objectif de ce chapitre est de proposer au responsable Internet un point de vue
général et de l’inciter à penser à l’accessibilité dans tous ses projets de développement.
Ces conseils portent essentiellement sur des aspects méthodologiques et des question­
nements généraux, préalables indispensables à toute entreprise de mise en accessi­
bilité d’un site web.
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Méthodologie générale
Le cadre indispensable d’une réflexion globale sur les publics handicapés
Il est nécessaire d’inscrire la démarche de l’accessibilité du web aux publics handi­
capés dans le cadre d’une action globale de l’établissement, notamment au niveau
de l’accueil et des activités culturelles et pédagogiques (conférenciers, guides…).
Une réflexion sur la place des publics handicapés dans l’établissement est un préa­
lable à toute démarche spécifique sur le web.
Un accompagnement permanent
Pour chaque type de handicap, il faut inscrire la démarche d’accessibilité dans la
démarche globale de l’établissement auprès des publics handicapés et se faire accom­
pagner, en collaborant avec des personnes handicapées tout au long du processus de
production (de la conception aux tests).
Des contenus conçus de manière plus vivante
Quel que soit le handicap :
• les textes doivent être plus concis pour être appréhendés/compris plus vite ;
• les textes doivent être écrits pour être lus (audio ou synthèse vocale) ou pour être
interprétés (LSF) ;
• pour les handicaps autres que visuels, le recours à l’image est systématique.
Globalement, l’ensemble du site Internet profitera de cette démarche plus vivante.
Une offre cohérente et bien expliquée
L’internaute handicapé doit pouvoir être informé de ce qui lui est proposé sur le site
dès qu’il accède à la page d’accueil des contenus qui lui sont réservés. Ainsi, il sait
quelles sont les possibilités de navigation qui lui sont offertes et ne risque pas de se
retrouver dans une situation frustrante où il cherche un type d’information qui
n’existe pas sur le site. De même, la démarche adoptée devra lui être expliquée, à for­
tiori si l’accessibilité du site est phasée dans le temps.
Quelques questionnements
Des sites dédiés ou un accès au site général ?
Un site dédié n’est pas un « sous-site », avec des informations réduites, mais un site
différent. Cet espace dédié peut être conçu comme peut l’être un espace réservé aux
scolaires, au sens où il renvoie à des contenus et à une navigation spécifiques, fonc­
tion d’attentes et d’usages propres à cette catégorie de public. Le choix d’un site
dédié permet de rassembler dans un même dossier des informations qui, autrement,
seraient disséminées dans les différentes rubriques du site général (plan d’accès,
services, activités…).
Un site dédié peut donner à penser que les visiteurs handicapés sont mis à part des
autres visiteurs. C’est pourquoi des entrées « Activités pour les visiteurs handicapés »…
doivent également être accessibles depuis le site général.
Chaque handicap peut donner lieu à une rubrique spécifique sur la page d’accueil du
site dédié. Cependant, alors que le site dédié doit être une sorte de carrefour pour une
personne aveugle, il peut constituer un tremplin pour une personne sourde, qui,
après avoir pris connaissance des propositions spécifiques qui lui sont faites, peut navi­
guer dans le site général.
Quelle structure pour le site dédié ?
Chaque type de handicap peut donner lieu à une rubrique spécifique sur la page
d’accueil : visiteurs aveugles et malvoyants, sourds et malentendants, déficients
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Sites Internet
mentaux, déficients moteurs. Car l’information et le mode de présentation de l’infor­
mation sont différents pour chaque handicap.
Pour chaque handicap, on pourra proposer :
• un guide pratique ;
• une description des accès ;
• des informations pratiques ;
• une description des services ;
• l’information sur les programmes et les activités spécifiques pour les publics han­
dicapés ;
• une présentation sensible et pédagogique de ces activités (reportages sur des expé­
riences pilotes, témoignages et interviews de conférenciers et de participants, extraits
de visites-conférences en langue des signes…) ;
• des contenus ou programmes culturels spécifiques pour le web et adaptés pour les
utilisateurs handicapés ;
• des centres de ressources documentaires ;
• des parcours thématiques.
Comment tenir compte des différents niveaux de handicap
lorsque l’on traite d’un type de handicap ?
Les différences de logique d’accès aux informations selon le handicap représentent
une des principales difficultés pour harmoniser et rendre efficace l’ensemble des
propositions destinées aux handicapés. Pour que chacun ait le choix de son mode
d’accès à l’information, il est possible de diversifier les supports utilisés pour une même
information dans une même rubrique. Pour les mal et non-voyants : fichiers sonores
et textes en grands caractères (lisibles par synthèse vocale). Pour les sourds et malen­
tendants : vidéo en langue des signes et texte fixe à l’écran à côté de l’image...
Comment éviter de multiplier les mises à jour quand on opte pour un site dédié ?
La mise en place d’un site dédié implique de gérer la mise à jour d’une multitude
d’informations de diverses natures. Certains des contenus diffusés peuvent être issus
des pages existantes du site général, ce qui permet une mise à jour instantanée, via
le système de gestion des contenus du site. Cela suppose évidemment que ces
contenus soient eux-mêmes adaptés aux usages des personnes handicapées. On ne
peut dès lors que rappeler que l’accessibilité repose sur une démarche globale pour
l’ensemble du site web.
Comment assurer une démarche de test optimisée ?
Trouver le bon « testeur » et les bonnes méthodes d’évaluation du site nécessite une cer­
taine réflexion. Des scénarios à tester doivent être pensés en interne. Le choix des tes­
teurs doit se porter vers des personnes handicapées qui ne sont pas des spécialistes de
l’informatique et de la navigation sur Internet (des étudiants stagiaires peuvent être sol­
licités pour les tests). Ils doivent être équipés des matériels standard utilisés par les per­
sonnes handicapées pour naviguer sur le web (notamment le logiciel Jaws for Windows
qui permet de réaliser des tests en direct sur toutes les nouvelles pages d’un site).
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Ces conseils ont été élaborés par un groupe de travail réunissant
la Cité des sciences et de l’industrie, le musée du Louvre, le théâtre national
de Chaillot, le Palais de la découverte, le Centre Pompidou, le musée
du quai Branly, la Bibliothèque nationale de France, la Cité de la musique et
le Parc de la Villette. Le groupe a bénéficié de l’expertise de l’International
Visual Theatre.
Information en temps réel des personnes sourdes
alarmes visuelles
PROBLÉMATIQUE ET OBJECTIFS
Ces conseils
ont été rédigés
en avril 2004
Aucun système n’existe dans les établissements recevant du public en France pour
transmettre des consignes d’alarme et des informations en temps réel aux personnes
malentendantes et sourdes. Les quelques systèmes visuels existants (tableaux d’affi­
chage dans les gares et les aéroports) n’atteignent que les personnes qui se trouvent
devant. Cela pose des problèmes de sécurité d’une part, d’accès à l’information
d’autre part.
Le dispositif réglementaire en vigueur en France n’aborde ce problème que sous
forme de recommandations peu précises, alors que d’autres pays l’ont intégré sous
forme d’obligation légale allant jusqu’à la mise en place de normes (États-Unis par
exemple).
Seul texte réglementaire abordant ce sujet, la circulaire n° 94-55 du 7 juillet 1994 dit :
« Il convient, chaque fois que possible, de doubler les annonces sonores d’annonces
visuelles. Une attention particulière devra être apportée au doublage des annonces
sonores par des signaux lumineux. »
Dans les faits, les messages de sécurité et d’évacuation dans les lieux culturels sont,
en général, sonores. En France, ce problème se pose dans pratiquement tous les éta­
blissements recevant du public. Lors d’exercices d’évacuation, des établissements cultu­
rels ont constaté, par exemple, que des groupes d’enfants sourds travaillant avec un
animateur sourd sont restés dans les salles pédagogiques et auraient risqué leur vie,
si cela n’avait pas été un exercice.
La mise en place d’alarmes visuelles est indispensable pour garantir la sécurité des
visiteurs sourds, et leur fournir l’assurance (vitale) d’être prévenus en cas de danger.
Pour les visiteurs entendants, ces alarmes renforcent les messages sonores, pas for­
cément bien audibles partout.
Dans le cadre de la réflexion sur l’accessibilité, cet élément est décisif pour l’égalité
de traitement des sourds et des entendants en matière de sécurité. Les préconisations
rassemblées ci-après pourront servir de base à l’instruction d’une modification de la
réglementation et au travail d’un organisme de normalisation.
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Alarmes visuelles
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CADRE JURIDIQUE
: comparaison Grande-Bretagne, États-Unis, France
En Grande-Bretagne, les alarmes visuelles sont obligatoires dans les lieux spécialisés
pour sourds (écoles par exemple), mais pas dans l’ensemble des lieux publics (Disa­
bility Discrimination Act, 1995). Il n’existe pas de norme.
Aux États-Unis, les alarmes visuelles sont obligatoires dans tous les lieux publics
(Americans with Disabilities Act, loi du 26 juillet 1990, article 3 : public accomoda­
tions and commercial facilities, standard ADAAG 4.28 et NFPA), avec des standards
très précis : forme, couleur, luminosité, distances d’implantation selon la configura­
tion des lieux, fréquence, etc. Non seulement la fréquence doit être au maximum de
trois éclats par seconde, mais les différentes alarmes visibles en même temps doivent
être synchrones, pour ne pas créer, par leur addition, une fréquence supérieure. Il est
plutôt recommandé une fréquence d’un éclat par seconde qui ne peut gêner per­
sonne.
En France, il n’y a aucune obligation légale, simplement une recommandation dans
un décret d’application de 1994. La loi de 1975 n’a pas donné lieu à la publication
de décrets concernant les personnes sourdes. La loi n° 91-663 du 13 juillet 1991
donne, notamment, la possibilité aux associations de se porter partie civile dans les
infractions relatives à l’accessibilité et organise un contrôle a priori de l’accessibilité,
c’est-à-dire lors de l’instruction des permis de construire et déclarations de travaux.
Le décret n° 94-86 du 26 janvier 1994 et l’arrêté du 31 mai 1994 ont ensuite été
publiés. Le contrôle de la conformité est dévolu à la Commission consultative dépar­
tementale de la protection civile, de la sécurité et de l’accessibilité (CCDPCSA). Il appar­
tient au préfet d’organiser cette commission et de vérifier qu’elle comporte « des
personnalités qualifiées en matière d’accessibilité ».
En application de ces textes, la circulaire n° 94-55 du 7 juillet 1994 est le premier et
unique texte réglementaire français qui comporte des dispositions particulières pour
les sourds et malentendants. Ce texte « étend à d’autres types de handicaps que
celui du fauteuil roulant le principe de l’accessibilité ».
Date et champ d’application de la circulaire n° 94-55 du 7 juillet 1994
Elle est applicable au 1er août 1994 à tous les établissements recevant du public tant
pour les nouvelles constructions que pour les travaux de transformations qui font
l’objet d’une « déclaration de travaux ». Le cas échéant, elle ne s’applique qu’aux seules
parties recevant du public.
Source :
IDDA-Infos n° 149
Extraits des dispositions techniques de la circulaire n° 94-55 du 7 juillet 1994
Ascenseurs : les dispositifs d’alarme seront utilement complétés par un signal lumi­
neux permettant aux personnes sourdes de savoir que leur appel a été enregistré. S’il
y a un interphone, il est recommandé d’utiliser un poste avec induction magnétique
pour faciliter la communication avec les sourds.
Téléphones : il est recommandé également de prévoir des appareils facilitant l’usage
du téléphone par les personnes atteintes de déficiences auditives, en particulier des
téléphones avec induction magnétique et des minitels avec la fonction « dialogue ».
Guichets : il est souhaitable de prévoir l’installation de différents systèmes d’ampli­
fication et de transmission des sons (avec boucles magnétiques) pour tenir compte
des différents handicaps auditifs.
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Établissements recevant du public assis : il est recommandé de prévoir dans les salles
de spectacle des systèmes de transmission et d’amplification des sons pour les per­
sonnes malentendantes (boucle magnétique, haute fréquence, infrarouges).
Signalisation : pour une bonne utilisation par tous […] sourds et malentendants, il
convient chaque fois que possible de doubler les annonces sonores d’annonces
visuelles. Une attention particulière devra être apportée au doublage des annonces
sonores par des signaux lumineux.
TESTS RÉALISÉS DANS DES ÉTABLISSEMENTS CULTURELS
L’objectif était de tester différents dispositifs d’alarmes visuelles dans des établisse­
ments et des contextes différents pour aboutir, après évaluation, à des propositions
réglementaires concernant les établissements recevant du public. À titre d’exemples,
deux tests sont brièvement décrits ici.
© CSI
Cité des sciences et de l’industrie
La Cité des sciences et de l’industrie a présenté, du 9 décembre 2003 au 25 avril
2004, l’exposition « Scènes de silence » : isolés acoustiquement par des casques, les
visiteurs ont été initiés à la communication visuelle par des acteurs sourds. Pour
respecter la réglementation, des messages de sécurité sonores étaient prévus, mais
personne ne pouvait, de fait, les entendre. Il a donc été décidé d’installer des alarmes
visuelles : des stroboscopes clignotants (trois éclats par seconde) dans des caissons
portant le pictogramme vert « issue de secours ». Le déclenchement des alarmes
visuelles était asservi à celui des messages de sécurité depuis la sonorisation de
sécurité via les centrales de détection incendie.
Un premier test n’a pas été concluant, le contraste de luminosité étant insuffisant :
l’exposition était bien éclairée, avec des murs blancs ; les personnes tournant le dos
aux caissons n’ont pas été alertées. Il a donc été décidé de dégager au maximum le
stroboscope (enlever le cabochon et une partie du pictogramme) pour que son éclat
soit moins affadi. Le résultat a été concluant. Des essais réalisés sans que les acteurs
sourds aient été prévenus ont provoqué une évacuation immédiate.
À la fin de l’exposition, le dispositif a été installé définitivement dans les salles péda­
gogiques qui reçoivent régulièrement des groupes d’enfants sourds. Dix caissons
dirigent les personnes présentes vers les issues de secours.
Musée du Louvre
Le Louvre a effectué, en janvier 2004, des tests dans les salles des ateliers pédago­
giques. Les essais, menés dans une salle, ont montré que les éclats du stroboscope,
quel que soit son emplacement (au milieu du plafond, plus ou moins haut, au-dessus
d’une porte, sur un mur), sont perçus immédiatement, mais que la signification du
message n’est claire que lorsque le stroboscope est associé à un pictogramme d’éva­
cuation. Car sinon, on se doute qu’il se passe quelque chose, mais la consigne n’est
pas évidente.
Un certain nombre d’établissements culturels réfléchissent à l’implantation d’alarmes
sonores à l’occasion de renouvellement (théâtre national de Chaillot, Grande Halle
de la Villette, musée d’Orsay) ou de création d’équipements (musée du quai Branly).
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Alarmes visuelles
PRÉCONISATIONS
L’expérience anglo-saxonne et les tests menés au musée du Louvre et à la Cité des
sciences et de l’industrie conduisent à des préconisations précises qui concernent tous
les établissements recevant du public.
Les signaux d’alarmes, d’évacuation doivent être directement perceptibles et ne doi­
vent pas supposer l’utilisation d’un dispositif ou d’un récepteur particulier de la part
du visiteur.
Ils doivent pouvoir atteindre le visiteur dans les endroits reculés ou fermés (toilettes,
salles pédagogiques…). Il faut distinguer plusieurs types de configurations : blocs sani­
taires ; salles fermées (de réunion, de cinéma) ; expositions, espaces communs.
En général, il faut associer les stroboscopes à des pictogrammes d’évacuation. On peut
souhaiter que les industriels, conscients du marché ouvert par l’évolution de la régle­
mentation pour les établissements recevant du public, proposeront des blocs de sécu­
rité doubles, intégrant un stroboscope en parallèle.
Dans les blocs sanitaires se pose un problème de visibilité du stroboscope, qui va être
en grande partie résolu par la nouvelle réglementation obligeant à détalonner les
portes des cabines. Il faut préconiser, en plus, un positionnement le plus central
possible du stroboscope par rapport aux différentes cabines.
Les éblouissements doivent être évités. La fréquence des éclats sera au maximum de
trois par seconde, mais une fréquence d’un éclat par seconde est recommandée dès
que des enfants risquent d’être concernés.
Enfin, le stroboscope doit être associé à la couleur verte, soit avec le pictogramme indi­
quant la sortie de secours, soit autrement.
MESURES D’ACCOMPAGNEMENT
Il est nécessaire de prévoir une importante campagne d’information auprès des per­
sonnes sourdes et malentendantes, via les associations et les médias, au moment de
la mise en place de ces dispositifs. Des informations devront également figurer à
l’entrée des établissements qui en seront équipés.
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Ces conseils ont été élaborés par un groupe de travail réunissant la Cité des sciences et de l'industrie, le musée du quai Branly, le Centre Pompidou, la Cité de la musique, le musée du Louvre,
la Bibliothèque nationale de France, le Palais de la découverte, la basilique de Saint-Denis, le théâtre national de Chaillot et l'EMOC
(établissement public de maîtrise d'ouvrage des travaux culturels). Le groupe a bénéficié de l’aide de l'Association pour les personnes aveugles ou malvoyantes (APAM).
Prise en compte des
visiteurs malvoyants
PROBLÉMATIQUE ET OBJECTIFS
La malvoyance, qui concerne, selon les estimations, entre 1,5 et 1,9 million de per­
sonnes en France, est rarement bien prise en compte dans les établissements cultu­
rels. Elle suppose des interventions, souvent peu spectaculaires, sur un grand nombre
d’éléments différents participant à une configuration donnée ; il faut évidemment
traiter les problèmes de sécurité (contrastage d’obstacles, repérage des obstacles à hau­
teur de visage), respecter des niveaux et des contrastes d’éclairement, prêter atten­
tion aux supports, aux reflets, aux contrastes de couleurs, aux hauteurs et distances
de présentation, à la charte graphique, en ce qui concerne les cartels et panneaux,
les éléments de présentation eux-mêmes, sans oublier les documents d’aide à la
visite.
Dans chaque configuration, c’est donc un ensemble de paramètres auxquels il faut
prêter attention. D’où l’importance des études de cas et de la sensibilisation des
intervenants.
Rappelons, par ailleurs, que traiter les problèmes de malvoyance apporte un supplé­
ment de confort pour tous les visiteurs.
Ces conseils
ont été rédigés
en avril 2004
Un ensemble de conseils pratiques est proposé ici afin de favoriser la prise en compte
du public malvoyant. Ces conseils pourraient enrichir la grille de labellisation « Tou­
risme et handicap » (option Culture).
Le présent carnet a donc pour vocation de servir d’aide-mémoire aux intervenants des
établissements culturels, qu’ils soient architectes, scénographes, graphistes, respon­
sables de la signalétique, de l’éclairage ou des documents d’aide à la visite, cette liste
n’étant évidemment pas exhaustive.
Il traite spécifiquement de la prise en compte des visiteurs malvoyants, même si certaines recommandations peuvent faciliter aussi la visite des personnes aveugles … et
de tous les publics.
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Visiteurs malvoyants
PRÉCONISATIONS
Promotion, communication, prospection
Utiliser l’accessibilité comme argument de promotion dans la communication insti­
tutionnelle.
S’appuyer sur des réseaux pour la promotion (grandes associations notamment).
Cheminements
L’attention doit porter sur les cheminements :
• d’accès
• jusqu’à l’offre
Obstacles
Éviter les dénivellations brusques et les podiums, sièges et obstacles bas.
Proscrire les grilles et rainures de plus de 5 mm de large.
Éviter les portes totalement vitrées, les cloisons vitrées, les miroirs « entiers », très dan­
gereux dans la pénombre. Si on ne peut les éviter, les signaler par un contraste.
Proscrire les surplombs, suspensions, tout objet à hauteur inférieure à 2 m non détec­
table à la verticale au sol (comme le dessous des escaliers en colimaçon ou les piliers
inclinés). Les prolonger au sol ou les signaler nettement à l’aplomb au sol.
Traiter en couleurs contrastées les dénivellations et les obstacles, comme les bornes
de comptage et les plans inclinés.
Escaliers, escalators, changements de niveau
Installer des dalles d’éveil de vigilance en haut des escaliers et devant les fosses.
Colorer de manière contrastée, ou signaler par une ligne lumineuse, les marches
(surtout la première et la dernière), les nez de marche et les contremarches, ainsi que
les peignes d’escalators.
La présence de mains courantes préhensibles et repérables (contrastées) est souhai­
table le long du cheminement et nécessaire en cas de changement de niveau (fran­
chissements de ressauts importants ou de marches, rampes…). Elles doivent dépasser
de 0,30 à 0,60 m le début et la fin du changement de niveau.
Ascenseurs
Doubler l’information dans les ascenseurs par des messages sonores.
Les commandes doivent être de grande taille, bien éclairées, en relief et en braille.
Contrastage
Favoriser les guidages par contraste des sols (antidérapants).
Présignaler les changements notables de caractéristiques du cheminement par une tex­
ture différente du sol ou des murs, ou par des changements de couleurs (contrastées).
Éclairage
Préférer toujours la lumière naturelle, quand c’est possible.
Bien éclairer les cheminements d’accès (100 lux minimum).
Éviter les lumières ambiantes excessives (éblouissement = 1 000 lux), mais aussi la
pénombre quand elle n’est pas nécessaire.
Éviter les spots lumineux violents dirigés vers les visiteurs.
Prendre garde aux grandes différences de luminosité d’une pièce à l’autre. Le rapport
des éclairements entre salles adjacentes ne doit pas dépasser 5.
Éviter les reflets et éblouissements (comme un spot dirigé vers une vitrine).
Éviter les ombres portées sur les panneaux, notamment lorsque le visiteur s’approche
de très près.
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Signaler et éclairer les marches, plans inclinés, plinthes et obstacles lorsqu’ils se
trouvent dans la pénombre.
Dans les zones obscures ou à éclairement réduit, matérialiser les murs, par exemple
par une ligne lumineuse discrète à 60 cm du sol tracée sur le mur.
Ambiance sonore
Contrôler le son pour limiter le fond sonore.
Contrôler la réverbération et la transmission du son : moquette (pas trop épaisse) ou
revêtement absorbant au sol, matériaux absorbants au plafond, revêtements isolants
sur les murs, portes non alignées, escaliers fermés, zones tampon.
Contrôler les bruits de machines et les vibrations.
Recommandation pour l’ambiance sonore d’un hall : 40 à 50 dBa.
Des éléments sonores bien identifiables peuvent servir au repérage auditif et/ou à
l’orientation.
Signalétique
Éviter les panneaux brillants, les reflets et les spots mal dirigés (c’est-à-dire dirigés
vers le visiteur ou se reflétant sur le panneau).
Éviter toutes les barrières physiques qui empêchent de s’approcher du texte.
Présenter les textes sur un fond uni, contrasté (noir/blanc ou blanc/noir), non brillant.
Préférer des lettres strictes sans fioritures, en caractères semi-gras, avec un certain espa­
cement entre les lettres.
Taille des lettres souhaitable en cas de contraste maximum et d’éclairage fort (donc
à augmenter dans les autres cas) :
• pour un titre à lire à 3 m : minimum 30 mm, plutôt 50 mm ;
• pour un titre à lire de près : minimum 7 mm ;
• pour un texte courant : 2,5 mm.
Pour les pictogrammes, la dimension minimale permettant d’assurer une bonne per­
ception globale est de 25 mm (cf. p. 178).
Accueil, information
Structurer l’éclairage pour mettre en évidence le point accueil-information. Un éclai­
rement des points accueil d’au moins 300 lux doit être assuré.
Situer ce point sur les cheminements naturels des visiteurs et dégager l’espace autour
pour aider à son repérage.
Ambiance sonore
Contrôler le son pour limiter le fond sonore.
Contrôler la réverbération et la transmission du son : matériaux absorbants au sol et
au plafond, revêtements isolants sur les murs, portes non alignées, escaliers fermés,
zones tampon.
Contrôler les bruits de machines et les vibrations.
Recommandation pour l’ambiance sonore d’un hall : 40 à 50 dBa.
Documents d’aide à la visite
Utiliser un papier mat, uni.
Préférer un contraste texte noir sur fond blanc ou plutôt « bulle clair » ou « chamois clair ».
Proscrire les textes sur une image ou un fond hachuré.
Limiter le texte de chaque section à une vingtaine de lignes et le présenter en
colonnes ne dépassant pas 50 caractères (balayage oculaire).
Les textes alignés à gauche et « en drapeau » à droite (« justification libre ») sont les
plus faciles à lire.
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Visiteurs malvoyants
Éviter les caractères étroits ou larges ; préférer des lettres strictes sans fioritures, en
caractères semi-gras, avec un certain espacement entre les lettres (entre 1/4 et 1/5 de
la hauteur des caractères).
Utiliser avec modération les passages en italique et en majuscule.
Ne pas descendre en dessous du corps 12 pour un texte courant.
Accès au contenu : cheminement dans l’offre, éléments de
présentation, cartels, panneaux, modes d’emploi
Obstacles
Éviter les dénivellations brusques et les podiums, sièges et obstacles bas.
Éviter les portes totalement vitrées, les cloisons vitrées, les miroirs « entiers », très dan­
gereux dans la pénombre. Si on ne peut les éviter, les signaler par un contraste.
Proscrire les surplombs, suspensions, et tout objet placés à une hauteur inférieure à
2 m et non détectables à la verticale au sol (comme le dessous des escaliers en coli­
maçon ou les piliers inclinés). Les prolonger au sol ou les signaler nettement à
l’aplomb au sol.
Traiter en couleurs contrastées les dénivellations et les obstacles, comme les bornes
de comptage et les plans inclinés.
Ne pas présenter d’éléments d’exposition près de marches !
Éviter les panneaux mobiles sur pied qui constituent des obstacles en saillie dan­
gereux.
Contrastage
Favoriser les guidages par contraste des sols.
Présignaler les changements notables de caractéristiques du cheminement par une tex­
ture différente du sol ou des murs, ou par des changements de couleurs (contrastées).
Éclairage
Éviter la multiplication des sollicitations visuelles.
Préférer toujours la lumière naturelle, quand c’est possible.
Éviter les lumières ambiantes excessives (éblouissement = 1 000 lux), mais aussi la
pénombre quand elle n’est pas nécessaire, ainsi que les contre-jours. Un niveau
d’éclairement des espaces de 500 lux peut être conseillé à titre indicatif.
Éviter les spots lumineux violents dirigés vers les visiteurs.
Prendre garde aux grandes différences de luminosité d’une pièce à l’autre. Le rapport
des éclairements entre salles adjacentes ne doit pas dépasser 5.
Éviter les ombres portées sur les objets eux-mêmes et sur les cartels, notamment
lorsque le visiteur s’approche de très près.
Éviter les reflets et éblouissements (comme un spot dirigé vers une vitrine).
Signaler et éclairer les marches, plans inclinés, plinthes et obstacles lorsqu’ils se
trouvent dans la pénombre.
Dans les zones obscures ou à éclairement réduit, matérialiser les murs, par exemple
par une ligne lumineuse discrète à 60 cm du sol tracée sur le mur.
Structurer la lumière pour souligner les cheminements et les éléments d’exposition.
Éclairement minimal des éléments d’exposition (en lux)
Pour les objets et éléments ne risquant pas d’être dégradés par la lumière, l’éclaire­
ment minimal est de 300 lux, mais peut être bien supérieur.
Le niveau d’éclairement des cartels doit être du même ordre que celui des œuvres ou
objets auxquels ils se réfèrent.
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Bon positionnement
des projecteurs :
• rayons incidents
sous un angle
avoisinant les 60°
à la ligne de visée
de l’œil ;
• hauteur des
panneaux de
présentation :
2,60 m.
(Source APAM)
Détail à percevoir
Distance de vision habituelle/
dimension réelle du détail
Contraste de luminance
Élevé
Moyen
Faible
Minuscule
4 100
3 200
1 000
500
3 000
1 500
10 000
6 000
Très fin
2 450
200
700
2 000
Fin
1 900
100
300
1 000
Assez fin
1 500
50
150
500
Moyen
1 150
Gros
Source : Centre national
de l’éclairage
850
70
200
100
Les rapports d’éclairement suivants sont conseillés pour faire percevoir les détails plus
ou moins fins :
• dans le cas d’objets sensibles (peintures à l’huile, bois non peints, laques, ivoires,
cornes…), l’ICOM (Conseil international des musées) recommande un éclairement
annuel maximal de 600 000 lux.h, correspondant, par exemple, à 3 000 heures à
200 lux ou à 2 000 heures à 300 lux.
• dans le cas d’objets très sensibles (textiles, aquarelles, pastels, dessins, manus­
crits, cuirs peints, plumes, spécimens naturalisés), l’ICOM préconise un éclairement
maximal de 12 500 lux.h, correspondant, par exemple, à 250 heures à 50 lux. Il faut
envisager, dans ce cas, des minuteries, des éclairages déclenchés par des détecteurs
de présence, etc.
Ambiance sonore
Contrôler le son pour limiter le fond sonore.
Contrôler la réverbération et la transmission du son : moquette (pas trop épaisse) ou
matériaux absorbants au sol, matériaux absorbants au plafond, revêtements isolants
sur les murs, portes non alignées, escaliers fermés, zones tampon.
Contrôler les bruits de machines et les vibrations.
Recommandation pour l’ambiance sonore d’une salle : 35 dBa.
Niveau sonore des audiovisuels : 45 dBa.
Isoler acoustiquement les sources de bruit : écoute par casques ou protections type
téléphones publics.
Ne pas placer deux sources sonores à moins de 10 m l’une de l’autre.
Scénographie
Utiliser des couleurs contrastées, pas en trop grand nombre.
Permettre, le plus souvent possible, une approche de très près, sans corde, ni vitrine
et placer les objets ou panneaux de façon pas trop excentrique, trop haut ou trop bas
et de façon aérée.
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Visiteurs malvoyants
Donner toujours la possibilité d’un recul suffisant pour permettre l’utilisation du
champ visuel, de jumelles ou de monoculaires.
Si les objets sont trop petits ou « confus », proposer des présentations agrandies, ou
schématiques, ou en extraire les détails importants.
Multiplier les objets à toucher (objets originaux, reproductions, maquettes), et les
images en relief.
Solliciter les cinq sens.
Panneaux, cartels
Placer les plus hautes lignes des panneaux écrits à 1,80 m du sol, les plus basses à
0,90 m.
La zone la plus facile à lire pour tous se situe entre 0,90 m et 1,40 m. En dehors de
cette zone, et particulièrement au-delà de 1,90 m et en dessous de 0,75 m, il est
recommandé d’incliner les supports d’environ 30°.
Source :
Louis-Pierre Grosbois
Placer notices et cartels aussi près que possible de l’œuvre ou objet correspondant.
Éviter de les placer au fond des vitrines.
Utiliser des fonds unis (pas de texte sur une image ou un fond hachuré), non brillants,
et contrastés (noir/blanc ou blanc/noir).
Proscrire les supports transparents et rétroéclairés.
Limiter le texte de chaque section à une vingtaine de lignes et présenter en colonnes
ne dépassant pas 50 caractères (balayage oculaire).
Les textes alignés à gauche et « en drapeau » à droite (« justification libre ») sont les
plus faciles à lire.
Éviter les caractères étroits ou larges ; préférer des lettres strictes sans fioritures, en
caractères semi-gras, avec un certain espacement entre les lettres (entre 1/4 et 1/5 de
la hauteur des caractères).
Majuscules et italiques sont déconseillées sur tout un texte.
Taille des lettres souhaitable en cas de contraste maximum et d’éclairage fort (donc
à augmenter dans les autres cas)
Pour un titre à lire à 3 m : minimum 30 mm, plutôt 50 mm.
Pour un titre à lire de près : minimum 7 mm.
Toute lettre inférieure au corps 16 (environ 4,5 mm de hauteur) est difficile à lire dans
des conditions d’éclairage moyen.
Pour les pictogrammes, la dimension minimale permettant d’assurer une bonne per­
ception globale est de 25 mm.
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Quelques sources documentaires
Des visites confortables pour tous,
cahier des charges d’accessibilité
aux personnes handicapées, Cité
des sciences et de l’industrie, 1992.
Des musées pour tous, manuel
d’accessibilité physique et
sensorielle des musées, ministère
de la culture, Direction des musées
de France, 3e édition, 1997.
Déficience visuelle et urbanisme,
L’accessibilité de la ville
aux aveugles et malvoyants,
J.-F. Hugues, éditions Jacques
Lanore, 1989.
Habiter une ville accessible,
L.-P. Grosbois, P. Sautet, I. Joseph,
ministère de l’équipement, des
transports et du logement, 2002.
Quelques sites Internet de ressources
sur la basse vision
http://www.bassevision.net
http://membres.lycos.fr/pierreg/APAM.html
http://www.tiresias.org/sru.htm
Écrans
Pour une distance écran-visiteur de l’ordre de 1,25 m, prendre un écran de 32 cm de
diagonale minimum.
Pour une distance de l’ordre de 2,25 m, un écran de 56 cm minimum.
Pour une distance de l’ordre de 3,25 m, un écran de 82 cm minimum.
Éliminer les reflets.
Si l’écran est situé en dessous de 0,75 m ou au-dessus de 1,90 m, l’incliner de 30°.
Salles de conférence et de projection
Niveau d’éclairement recommandé :
• 200 lux minimum dans la salle ;
• 300 lux sur la tribune.
Prévoir une plage de modulation possible, allant au moins jusqu’à 500 lux, pour
certaines activités.
Médiation humaine
Sensibiliser régulièrement le personnel : difficultés rencontrées par les personnes
malvoyantes, solutions existant en général et dans l’établissement, conseils pour
mieux communiquer avec elles et leur faciliter la visite.
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Élaboration et usages
des pictogrammes
PROBLÉMATIQUE ET OBJECTIFS
Dans beaucoup de circonstances, les visiteurs comprennent mieux un mode opéra­
toire ou une information par le biais d’une illustration. La multiplication des sollici­
tations fait qu’ils lisent de moins en moins l’écrit, ou d’une manière plutôt sélective.
L’utilisation de pictogrammes, soigneusement choisis, ne peut que faciliter la compré­
hension des messages pour tous les visiteurs. Elle est essentielle pour ceux qui ne
comprennent pas immédiatement des textes écrits : étrangers, mauvais lecteurs, per­
sonnes présentant un handicap mental, certaines personnes sourdes ou malenten­
dantes, jeunes visiteurs...
Les objectifs du groupe de travail ont été les suivants :
• établir une typologie et préciser les modalités d’utilisation des pictogrammes pou­
vant intéresser les établissements culturels, tant pour leur signalétique que pour
leurs documents d’information et de communication (documents d’aide à la visite,
supports multimédias, brochures de saison, etc.) ;
• inciter à la généralisation de l’utilisation des pictogrammes à destination de tous les
publics et notamment des personnes handicapées, des visiteurs étrangers, des per­
sonnes âgées, des enfants... et sur des supports autres que la signalétique des bâti­
ments (notamment papier et multimédias).
CADRE DE L’ÉTUDE
L’étude a été centrée sur les pictogrammes d’information au public et n’a pas abordé
la question des pictogrammes de santé et de sécurité au travail, dont l’usage est
encadré par des textes.
Elle s’est appuyée sur les normes existantes, que l’on peut obtenir auprès de l’Agence
française de normalisation (AFNOR, http://www.afnor.fr) :
• norme ISO 7001 : symboles destinés à l’information du public :
Ces conseils
ont été rédigés
en avril 2004
Il importe de retenir qu’il existe une liste de pictogrammes dont le contenu graphique est normé mais
le dessin, lui, ne l’est jamais. « Il y a lieu de souligner qu’en ce qui concerne les pictogrammes, seul
le contenu graphique doit être respecté, la manière de représenter ce contenu (cependant selon des
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Ces conseils ont été élaborés par un groupe de travail réunissant le musée du quai
Branly, la Cité des sciences et de l’industrie, le musée du Louvre, la Bibliothèque
nationale de France et le Muséum national d’histoire naturelle. L’Union nationale
des associations de parents de personnes handicapées mentales et de leurs amis
(UNAPEI) et l’Association pour adultes et jeunes handicapés (APAJH) ont été
ponctuellement consultées.
règles de présentation unifiées) restant libre, afin de laisser sa souplesse à l’art du concepteur. »
norme ISO 7239 : élaboration et principes de mise en œuvre des pictogrammes
destinés à l’information du public ;
• norme ISO 3864 : couleurs et signaux de sécurité ;
• norme ISO 9186 : méthodes d’essai pour la compréhensibilité estimée et la compré­
hension du pictogramme destiné au public.
•
On rappellera que certains pictogrammes « déposés » sont le fruit d’un accord entre
les différentes composantes d’une communauté pour représenter de manière unique
leur message. On citera par exemple le pictogramme de l’UNAPEI, qui permet de repé­
rer l’accueil et les activités destinées aux personnes en situation de handicap mental.
De manière générale, les recommandations présentées ici, ainsi que les normes de
l’AFNOR, ne garantissent pas qu’un pictogramme élaboré selon ces directives fonctionne.
Il importe de toujours mener une réflexion en fonction du contexte d’utilisation.
Qu’est-ce qu’un pictogramme ?
1. Adrian Frutiger
L’Homme et ses signes,
Signes, symboles,
signaux, Atelier
Perrousseaux, 2000.
2. http://daniel.waldschmi
dt.free.fr/pir02.htm
Selon le dictionnaire Le Robert, le pictogramme est un « dessin figuratif stylisé qui fonc­
tionne comme un signe d’une langue écrite et qui ne transcrit pas la langue orale ».
Il permet selon Adrian Frutiger1, typographe, une « information condensée ». Selon
Michel Levin2, chercheur au CNRS, la « première caractéristique de cette écriture
est son caractère fonctionnel ».
Le pictogramme représente une image générique. L’UNAPEI le définit comme un
symbole d’accueil, d’accompagnement et d’accessibilité. Pour l’AFNOR, le picto­
gramme est « un symbole graphique conçu pour fournir une information au grand
public et dont la compréhension ne dépend pas, normalement, des connaissances rele­
vant de spécialistes ou de professionnels ».
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Pictogrammes
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TYPOLOGIE
3. A. Frutiger, ibid.
Les catégories de pictogrammes
Les domaines d’application
Les pictogrammes figuratifs
représentent exactement la situation à
propos de laquelle on souhaite com­
muniquer. Ils ne laissent aucune équi­
voque quant à leur sens, quelles que
soient la langue ou les habitudes de
l’observateur, et n’impliquent aucun
apprentissage 3.
La sécurité du public
4. A. Frutiger, ibid.
Escalier (CSI)
s
Sortie de secours
(INRS)
Extincteur
(INRS)
Le repérage dans l’espace,
identification de lieu/information
Interdition de fumer (BnF)
Métro (CSI)
Les pictogrammes
évoqués ici sont
monochromes et
parfois bicolores.
Chaque catégorie
est illustrée
d’exemples existants,
dont les sources
sont précisées
entre parenthèses.
BnF : Bibliothèque
Les pictogrammes schématiques
représentent une situation donnée
mais de manière simplifiée. Les picto­
grammes ne sont pas identifiables au
premier coup d’œil et exigent un cer­
tain effort de réflexion 4.
Sortie (CSI)
Point de rencontre (CSI)
Toilettes (CSI)
Le cheminement
Remarque : il ne doit pas exister de
rupture visuelle dans le parcours des
pictogrammes, qui doit accompagner
le visiteur pas à pas.
i …
Ascenseur (BnF)
Flèche de direction (BnF)
nationale de France.
CSI : Cité des sciences
et de l’industrie.
GAB : Guide
d’accessibilité, Bruges,
2002.
INRS : Institut
national de recherche
et de sécurité.
Pictomédia
(logiciel développé
par l’UNAPEI).
Pictogrammes chinois.
GMS : Green map
system icons.
Les pictogrammes abstraits
ne rappellent pas une situation
donnée. Ils ne dérivent ni d’images
ni de schémas mais de signes abstraits
qui doivent être appris.
r
Passage interdit
(BnF)
L
Danger électrique
(BnF)
L’expression de consignes simples,
mode d’emploi
Ne pas utiliser
de flash (CSI)
Tenir la rampe
(CSI)
Mettre
(UNAPEI)
L’aide à la compréhension
du contenu, d’une activité, d’un lieu
Jeux de piste (CSI)
Atelier informatique
(UNAPEI)
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181
L’aide à l’identification du public
auquel une activité, un service...
est destiné
Les langues
Des pictogrammes peuvent désigner
les langues dans lesquelles certaines
activités sont proposées. Les icônes
ayant l’aspect de drapeaux nationaux
sont les plus couramment employées.
Les familles
Animation pour les 3 à 6 ans
et les 6 à 12 ans (CSI)
Les personnes handicapées
Différents pictogrammes représentent
les handicaps (signalisation des acti­
vités, espaces, etc. accessibles ou
réservés à ces personnes).
Langue des signes
La localisation
Personne handicapée
moteur
Personne
malentendante
Personne malvoyante
ou aveugle
Personne en
situation de
handicap mental
Les pictogrammes peuvent être spatia­
lisés (CSI) ou représentés sur tous sup­
ports écrits, papier ou multimédias (pro­
grammes, plans, site Internet, mode
d’emploi...).
Panneaux d’orientation
à la CSI
Des pictogrammes sont rattachés à un
handicap.
Information
pour les personnes
malentendantes (GAB)
Caisse/comptoir
accessible aux personnes
handicapées moteur (GAB)
Accessible pour personnes
handicapées moteur
avec aide (GAB)
m
Ascenseur accessible
aux personnes
handicapées moteur (BnF)
Terrasse accessible
aux personnes
handicapées moteur (GAB)
Signalisation des téléphones
à la CSI
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Pictogrammes
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ÉLABORATION DU PICTOGRAMME
: principales difficultés rencontrées
Il n’existe pas de pictogramme standar­
disé. Il existe des normes de contenu
pour certains pictogrammes mais une
grande liberté graphique est laissée aux
établissements. Pour élaborer un pic­
togramme satisfaisant, il est donc
important de garder à l’esprit les remar­
ques qui suivent.
La compréhension du pictogramme
peut être limitée si l’image est polysé­
mique. Le symbole du téléphone, par
exemple, peut être utilisé pour signifier
qu’un rendez-vous doit être pris et non
pour indiquer la localisation d’un télé­
phone, signification la plus usuelle.
Il est nécessaire d’utiliser avec précau­
tions les éléments complémentaires faci­
litant la compréhension du picto­
gramme. La couleur, par exemple, n’est
pas toujours suffisante. Le panneau chi­
nois ci-dessous a un fond rouge, ce qui
suppose l’interdiction, toutefois les pic­
togrammes ne sont pas barrés comme
c’est généralement le cas pour signifier
l’interdiction. Le visiteur peut mal inter­
préter ce pictogramme.
Panneaux d’interdiction
(rouge, parc chinois)
De même, le texte ne clarifie pas tou­
jours un pictogramme.
Le cas du téléphone
(GMS)
Présenter son ticket au chauffeur (bus chinois).
On ne peut tout représenter dans un
pictogramme. En particulier, l’utilisa­
tion de pictogrammes abstraits pour
représenter un concept est peu efficace
dans le cadre d’une information destinée
à un public non averti, car il faut néces­
sairement apprendre ces significations.
Cueillettes
et aire de pêche (GMS)
Pistes cyclables
partagées (GMS)
La mauvaise traduction limite la com­
préhension du pictogramme dont la signi­
fication peut être devinée sans le sous­
titre (tendre son ticket au chauffeur).
Le pictogramme doit toujours être
pensé en fonction de son environne­
ment. En dehors de son contexte, la
signification du pictogramme chinois
ci-dessous peut porter à confusion…
Le même pictogramme devient com­
préhensible grâce à l’environnement
et au texte (bus chinois).
Certains pictogrammes semblent avoir
une signification internationale.
Autres exemples de pictogrammes diffi­
cilement compréhensibles hors contexte.
Sortie (CSI)
5. A. Frutiger, ibid.
Entrée (gare chinoise)
Cependant, le langage des picto­
grammes ne semble pas universel. Le
pictogramme des toilettes représen­
tant une femme en jupe et un homme
en pantalon n’est pas également per­
tinent dans toutes les cultures5.
Vestiaire de la Cité
des sciences
et de l’industrie
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RECOMMANDATIONS
Remarque
préliminaire :
une distinction
est faite entre
les recommandations
qui sont valables
pour tout support et
les recommandations
plus spécifiques
à la signalétique.
Le nom du support
est précisé pour
les recommandations
qui concernent un
support en particulier.
6. Norme AFNOR 7239.
Généralités
Tout support
Pour mettre en œuvre une communication adaptée, il est préférable :
• de se référer à une norme ;
• d’opter pour la simplicité des concepts.
Il est important de réfléchir à quel public on s’adresse et de prendre en compte les
besoins particuliers de chaque public. Il est préconisé de vérifier la compréhension
du pictogramme auprès des personnes auxquelles il est destiné. Pour les personnes
handicapées mentales par exemple, la simplification des formes que l’on rencontre
habituellement dans les pictogrammes ne facilite pas forcément la compréhension du
message du pictogramme.
Chaque fois que le choix est possible, il n’est pas inutile d’essayer la forme négative
et la forme positive du pictogramme, pour vérifier6 laquelle est la plus efficace.
Formes et couleurs
Il est conseillé de
consulter la norme
AFNOR 3864 sur les
formes et les couleurs
appropriées pour
chaque pictogramme.
7. Norme AFNOR 7239
8. Source : UNAPEI
9. A. Frutiger, ibid.
Tout support
Formes
Les formes allongées et minces sont moins bien perçues que les formes dans les­
quelles la largeur et la longueur sont semblables.
Les formes symétriques sont facilement perçues.
Il est préférable d’utiliser des formes pleines plutôt que des contours.
Pour les reproductions très petites (dans le cas des horaires, cartes, guides, etc.), il
est recommandé de supprimer le cadre.
Couleurs
Le pictogramme doit être de préférence en noir et blanc (fond blanc et contenu noir),
ou de couleurs contrastées. Le blanc sur noir est moins lisible que le noir sur blanc.
Il est important d’éviter des rapports de tonalité entre image et fond dans une série
de pictogrammes ou dans un panneau d’information et de privilégier les couleurs
complémentaires7.
La couleur risque de prêter à confusion, sauf si la signification en est clairement
identifiable dans un champ culturel donné (rouge pour l’interdiction, bleu pour
l’obligation, vert pour l’autorisation et orange pour l’avertissement)8.
De même, il faut prendre en compte l’environnement dans lequel se situe le picto­
gramme. En effet le rouge est utilisé dans le code de la route car il est généralement
très visible à l’extérieur9.
Il faut aussi rappeler que les codes de couleurs (mais aussi la forme du cadre) peu­
vent avoir des significations différentes selon les pays. La couleur n’est pas signifiante
pour l’ensemble de la population. La couleur n’est pas forcément compréhensible pour
les personnes handicapées mentales.
Couplage avec le texte
Tout support
Le pictogramme doit être systématiquement sous-titré. L’utilisation du texte avec le
pictogramme peut favoriser la compréhension et la mémorisation de celui-ci et « ras­
surer » le visiteur.
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Pictogrammes
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Le texte qui se rapporte à un pictogramme doit lui être associé sans ambiguïté.
Il peut être nécessaire de combiner certains pictogrammes pour représenter certains
concepts.
L’information multilingue n’aide pas à la clarté9.
Présenter les textes sur fond uni, contrasté, non brillant (cf. 171).
Préférer des lettres strictes, sans fioritures, en caractères semi-gras, avec un certain
espacement des lettres.
10. Norme AFNOR 7239
Mise en œuvre du pictogramme10
Tout support
Dimensions
Le pictogramme est globalement très épuré, en particulier s’il est reproduit à une
échelle réduite.
Seuls les détails qui apportent une meilleure compréhension doivent être inclus.
De manière générale, il est souhaitable que la taille des pictogrammes dans un même
établissement apparaisse identique aux visiteurs. Si tel n’est pas le cas, il convient de
penser à la hiérarchie des informations, de décider quelles informations doivent être
prioritaires.
11. Norme AFNOR 9186
Validation11
Un pictogramme doit être soumis à des tests permettant de valider son efficacité.
Utilisation
Les pictogrammes de représentation des handicaps ne doivent être utilisés que lorsque
la proposition est spécifique, mais non de manière systématique. Par ailleurs, ces
pictogrammes peuvent désigner des activités accessibles ou réservées : cette distinc­
tion peut être faite grâce à un code couleur ou à un sous-titre explicite. Il est impor­
tant de garder les mêmes codes pour l’ensemble de la chaîne d’information, par
exemple dans la signalétique d’une exposition et dans les documents qui y sont liés.
12. Norme AFNOR 7239
Signalétique
Dimensions
Dimension minimale : 1 mm de détail significatif par mètre de distance d’observation.
Les pictogrammes doivent respecter certains principes pour être compris par les
visiteurs12 :
• épaisseur de trait minimale : 0,5 mm par mètre de distance d’observation ;
• grandeur nécessaire pour assurer la lisibilité du pictogramme : 12 mm par mètre de
distance d’observation ;
• grandeur nécessaire pour assurer la perception du pictogramme : 25 mm par mètre
de distance d’observation ;
• écartement maximal : 250 mm par mètre de distance d’observation.
Éclairage
L’utilisation d’un caisson rétroéclairé est conseillée pour apporter le meilleur éclai­
rage au pictogramme. De plus cela permet de mettre en place un système d’alarme
visuelle destiné aux personnes sourdes et malentendantes (cf. p. 167). D’une manière
générale, il faut systématiser les éclairages optimisés et ne pas se contenter de l’éclai­
rage ambiant. La valeur minimum requise est de 300 lux.
Éviter les panneaux brillants, les reflets et les spots mal dirigés (cf. p. 173).
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Sources
Frutiger A., L’Homme et ses
signes, Signes, symboles,
signaux, Atelier Perrousseaux,
2000.
Ménard A., Signalisation de
santé et de sécurité au travail,
réglementation éditée en 2002
par l’Institut national de
recherche et de sécurité.
Normes AFNOR : ISO 7239,
7001, 3864, 9186.
Sites Internet utiles
Dossier de presse du ministère
de la culture et de
la communication sur
la réunion de la commission
nationale Culture et Handicap
du lundi 5 mai 2003.
Présentation UNAPEI (Union
nationale des associations de
parents de personnes
handicapées mentales et
de leurs amis), Rencontre
avec François Barissat.
Graphisme :
http://interface.free.fr
Définition et exemples
d’utilisation de pictogramme :
www.unapei.org,
http://daniel.waldschmidt.free.fr
Guide d’accessibilité,
Bruges, 2002 :
www.toegankelijkbrugge.be.fr
Document de travail du
sous-groupe « Malvoyants »,
28 août 2003.
Positionnement, contexte
La prise en compte du voisinage pour la mise en œuvre est essentielle. Il faut être vigi­
lant, lorsque l’on juxtapose des pictogrammes, à ne pas créer de confusion dans le
message que l’on souhaite transmettre.
Sortie de secours (CSI)
Cette juxtaposition
n’est-elle pas un peu
angoissante ?
CONCLUSION
Il est essentiel de retenir les points suivants :
• le pictogramme ne permet pas de tout exprimer ;
• il ne peut être universellement compris de tous ;
• certains pictogrammes doivent faire l’objet d’un apprentissage ;
• il faut vérifier auprès des utilisateurs concernés l’efficacité des pictogrammes dans
leur contexte ;
• l’utilisation des pictogrammes doit être favorisée dans les établissements et étendue
au plus de supports possibles, en conservant une homogénéité, pour permettre une
information plus complète et plus rapide.
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Prise en compte du handicap dans
la politique tarifaire
LES PRINCIPES D’UNE TARIFICATION SPÉCIFIQUE
L’application d’une tarification spécifique à l’égard des personnes handicapées pour
favoriser leur accès aux équipements culturels peut s’appuyer sur trois logiques.
La logique de compensation socio-économique : comme tout un chacun, les per­
sonnes handicapées peuvent bénéficier d’une compensation financière à l’entrée
dans les établissements culturels, sous forme de réduction ou d’exonération, s’ils
ont une situation économique défavorable.
La logique de compensation relative à l’accessibilité de l’offre culturelle : lorsque
les conditions d’accessibilité sont jugées incomplètes ou insatisfaisantes, il est alors
possible de mettre en œuvre une politique tarifaire venant en partie compenser ces
carences. On pense notamment à la gratuité pour les accompagnateurs des personnes
handicapées si la carte d’invalidité porte la mention « besoin d’accompagnement ».
L’obtention d’un label, comme le label Tourisme et Handicap, peut être retenue pour
évaluer cette accessibilité de manière objective.
La logique d’incitation tarifaire : les incitations tarifaires, tout comme l’améliora­
tion de l’accessibilité, constituent indéniablement un des moyens de développer la
fréquentation des lieux culturels par les personnes handicapées. En ce sens, ces inci­
tations tarifaires participent pleinement au projet de démocratisation de l’accès à la
culture pour tous les publics.
QUELS JUSTIFICATIFS ?
Les principaux justificatifs employés dans les établissements nationaux sont les suivants :
• la carte d’invalidité délivrée par la Maison départementale des personnes handicapées ;
• pour les victimes de guerre, sont prises en considération la carte de pensionné
d’invalidité du ministère de la défense et la carte d’invalidité de l’Office national des
anciens combattants ;
• une attestation d’allocations sociales délivrée par les organismes sociaux, comme
par exemple une notification de décision d’attribution de l’allocation aux adultes
handicapées par la Maison départementale des personnes handicapées.
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Ces conseils ont été élaborés par un groupe de travail réunissant la Bibliothèque
nationale de France, la Cité de la musique, la Cité des sciences et de l’industrie,
le château de Versailles, le Centre des monuments nationaux, le Muséum
national d’histoire naturelle, le musée d’Orsay, le musée du Louvre et l'Opéra
national de Paris.
Voir sur ce point les
recommandations du
groupe de travail sur la
sensibilisation et la
formation des personnels,
disponibles sur le site du
ministère de la culture :
http://www.handicap.
culture.gouv.fr/
Ces dispositions sont susceptibles d’être soumises à des modifications dans le cadre
de l’application de la loi de février 2005.
La sensibilisation et la formation des personnels d’accueil ou de caisse s’avèrent
indispensables pour l’application de ces dispositions tarifaires et pour l’examen de
situations particulières qui demandent d’allier souplesse et discernement (personnes
de nationalité étrangère, mineurs handicapés et leur accompagnateur, oublis de jus­
tificatif, etc.). La reconnaissance des personnes en situation de handicap même non
déclaré ou perceptible à première vue (personnes sourdes, handicap mental, etc.) doit
être intégrée dans une politique globale d’accueil.
EXEMPLES DE PRATIQUES TARIFAIRES
Selon les secteurs de la vie culturelle, des « tendances » peuvent être observées en
matière de politique tarifaire. Résumées ci-dessous, elles donnent une première orien­
tation sur les tarifs spécifiques qui peuvent être proposés par les établissements
culturels.
Patrimoine et musées : dans la très grande majorité des établissements nationaux,
la gratuité pour les personnes handicapées et leur accompagnateur est de mise pour
les collections permanentes et les expositions temporaires. Les services adaptés
(visites guidées, ateliers, manifestations, etc.) peuvent faire l’objet d’une tarifica­
tion, le plus souvent avec une réduction par rapport au plein tarif.
Spectacle vivant : les tarifs adoptés par les lieux de spectacle sont très hétérogènes
et très peu d’entre eux proposent la gratuité d’accès. La majorité des lieux relevant
d’établissements publics offrent toutefois des réductions ou des facilités d’accès
(places réservées, par exemple).
Bibliothèques et médiathèques : la gratuité du prêt de documents est pratiquée
dans la plupart des bibliothèques, des réductions pour l’emprunt de supports audio­
visuels sont également courantes. Une meilleure communication de ces avantages est
néanmoins souhaitable en direction des publics handicapés.
Cinéma : les personnes handicapées ne bénéficient pas à l’heure actuelle de tarifs spé­
cifiques dans les grands réseaux de cinéma, alors que des avantages sont déjà
accordés en faveur des jeunes et des publics relevant du champ social (demandeurs
d’emploi, bénéficiaires des minima sociaux). Seule la Cinémathèque française propose un tarif réduit aux personnes handicapées et à leur accompagnateur.
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Ce guide pour mieux comprendre comment accueillir une personne handicapée
et travailler avec elle a été élaboré par un groupe de travail réunissant la Cité
des sciences et de l’industrie, la Bibliothèque nationale de France, la
Bibliothèque publique d’information, le Centre Pompidou, le château de
Versailles, la Cité de la musique, le musée du Louvre, le musée du quai Branly,
le Muséum national d’Histoire naturelle, le Parc de la Villette, le théâtre
national de Chaillot, et deux services centraux du ministère de la culture et de
la communication (direction de l’administration générale, direction des musées
de France).
des personnes handicapées
Emploi
PROBLÉMATIQUE ET OBJECTIFS
1. Loi n° 87-517 du
10 juillet 1987 en faveur
de l’emploi des
travailleurs handicapés.
2. Loi n° 2005-112 du
11 février 2005 pour
l’égalité des droits et des
chances, la participation
et la citoyenneté des
personnes handicapées.
Parce que l’activité professionnelle représente un facteur incontournable d’insertion
sociale et d’intégration, la loi du 10 juillet 1987 1, modifiée par celle du 11 février
20052 pour l’égalité des droits et des chances, la participation et la citoyenneté des per­
sonnes handicapées, vise à attribuer au moins 6 % des emplois aux travailleurs han­
dicapés. Cette obligation inclut toutes les personnes handicapées, que ce soit à la suite
d’un accident du travail, d’une maladie professionnelle ou d’un accident de la vie. En
2004, la population active handicapée représentait 3,2 % de la population active
française, soit 880 000 personnes dont 643 000 occupaient un emploi et 245 000
étaient en recherche d’emploi. L’un des droits fondamentaux de toute personne, qu’elle soit valide ou handicapée,
est donc celui de l’accès au travail. Dès qu’il s’agit d’obtenir un emploi, d’exercer un
travail ou encore de le conserver, le handicap peut apparaître comme une contrainte
ou une limitation. La méconnaissance des conséquences du handicap, de l’état de santé
du postulant et des aides professionnelles disponibles conduit souvent un employeur
à hésiter devant des propositions d’embauches de personnes handicapées. Pourtant,
les problèmes liés à un handicap peuvent être atténués grâce à des solutions d’adap­
tation de l’environnement de travail, des aides humaines et techniques ou encore par
des compensations particulières. À l’heure où les entreprises tendent à s’attacher
de plus en plus aux enjeux de la société contemporaine, elles sont sensibles aux
droits des personnes handicapées et à leur insertion professionnelle.
Ce guide a été rédigé
en 2006
Dans le cadre de la mission Culture et Handicap qui leur a été confiée, les établisse­
ments publics culturels nationaux ont mené une réflexion commune en matière
d’emploi des personnes handicapées. Ils souhaitent favoriser l’accès des personnes
handicapées à une activité professionnelle et favoriser les rapports avec leurs collè­
gues de travail et leurs responsables hiérarchiques. En effet, les obstacles qui peuvent
survenir lors de l’intégration d’une personne handicapée sont moins souvent ses
difficultés propres que celles que peuvent rencontrer ses collègues ou sa hiérarchie
insuffisamment informés sur le handicap.
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Ce guide répond à deux objectifs. Outil de sensibilisation des responsables
amenés à employer des personnes handicapées, il donne des conseils et
des recommandations, qui permettront de lever les freins éventuels
qui pourraient survenir lors de la mise en œuvre d’une politique en faveur
des personnes handicapées. Son second objectif est de faciliter les conditions
de vie humaines et matérielles afin que le salarié handicapé évolue sur le plan
professionnel au même titre que tout autre salarié.
LÉGISLATION
3. La loi n° 75-534 du
30 juin 1975 d’orientation
en faveur des personnes
handicapées
4. Les travailleurs
handicapés pris en
compte au titre des 6 %
sont : les victimes d’une
incapacité d’au moins 2/3
et titulaires d’une pension
d’invalidité ou d’une
allocation d’invalidité
temporaire ; les anciens
militaires recrutés sur
emplois réservés ;
les agents devenus
inaptes physiquement à
l’exercice de leurs
fonctions au cours de leur
carrière, qu’ils aient fait
ou non l’objet d’un
reclassement par voie de
détachement ;
les travailleurs reconnus
handicapés par les
COTOREP (commissions
techniques d’orientation
et de reclassement
professionnel).
La loi du 11 février 2005
ajoute à cette liste :
les titulaires d’une carte
d’invalidité (taux de 80 %) ;
les titulaires de l’allocation
aux adultes handicapés.
5. Cf. décret d’application
de l’art. 36 de la loi du
11 février 2005 :
renforcement de
l’obligation d’emploi ;
et art. 27 de la loi du
11 février 2005.
La loi du 11 février 2005 renforce les lois de 19753 et 1987, et met en évidence trois
grands principes communs aux secteurs public et privé.
L’obligation d’emploi
Toutes les entreprises et tous les établissements publics ayant au moins 20 salariés
doivent employer, à temps plein ou à temps partiel, des travailleurs handicapés4
dans la proportion de 6 % de leurs effectifs 5.
Secteur privé (dont les EPIC) : chaque travailleur handicapé comptera pour une unité
dans l’effectif s’il a été présent 6 mois au moins au cours des 12 derniers mois,
quelle que soit la nature de son contrat de travail ou sa durée de travail. Les salariés
occupant des catégories d’emploi qui exigent des conditions d’aptitude particulières
ne seront plus exclus de l’effectif global destiné à déterminer si l’entreprise est assu­
jettie ou non à l’obligation d’emploi.
Secteur public (dont les EPA et assimilés) : l’obligation d’emploi de 6 % porte sur
chaque ministère, établissement public administratif, établissement public scientifique,
culturel et professionnel, établissement public scientifique et technique, dès lors
qu’il accueille 20 agents à temps plein ou équivalent.
La contribution financière alternative à l’obligation d’emploi 4
Les employeurs privés ou publics peuvent s’acquitter de leur obligation légale
d’emploi de travailleurs handicapés, par le versement d’une contribution financière
annuelle forfaitaire.
Secteur privé (dont les EPIC) : la contribution financière pour le secteur privé est versée
au fonds d’insertion professionnelle des personnes handicapées géré par une asso­
ciation nationale (AGEFIPH). Son plafond est fixé par bénéficiaire manquant à 600
fois le SMIC horaire. Ce plafond est porté à 1 500 fois le SMIC horaire pour les entre­
prises n’ayant employé aucun travailleur handicapé, ni passé de contrats de sous-trai­
tance ou appliqué d’accord collectif relatif aux travailleurs handicapés et ce, pendant
une période supérieure à 3 ans.
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Emploi
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Secteur public (dont les EPA et assimilés) : ce versement se fait auprès d’un fonds spé­
cifique pour l’insertion des personnes handicapées dans la fonction publique (une sec­
tion par fonction publique) géré par un établissement public. Le fonds d’insertion
pourra verser des aides aux employeurs publics.
Le principe de non-discrimination
Le principe de non-discrimination en raison du handicap dans le cadre professionnel est
consacré par la loi qui le prolonge par un principe d’aménagement approprié des postes
de travail. La loi impose aux employeurs de prendre des mesures appropriées pour per­
mettre aux travailleurs handicapés d’accéder à un emploi ou de conserver un emploi cor­
respondant à leur qualification, de l’exercer ou d’y progresser ou d’y suivre une forma­
tion adaptée à leurs besoins. Cette obligation s’applique à tous les employeurs publics.
Insertion et emploi
Secteur privé (dont les EPIC)
Les entreprises se doivent de négocier annuellement, avec les partenaires sociaux, sur
les mesures relatives à l’insertion professionnelle et au maintien dans l’emploi des tra­
vailleurs handicapés, notamment sur les conditions d’accès à l’emploi, à la formation
et à la promotion professionnelles, sur les conditions de travail et d’emploi, ainsi que
sur les actions de sensibilisation au handicap de l’ensemble du personnel. Lorsqu’un
accord collectif comportant de tels objectifs et mesures est signé dans l’entreprise, et
s’il a reçu l’agrément de la direction départementale du travail, de l’emploi et de la for­
mation professionnelle (DDTEFP), la périodicité de la négociation est portée à 3 ans.
Afin d’aider les entreprises et les personnes handicapées dans leur démarche
d’embauche et de maintien dans l’emploi, l’AGEFIPH, en complément des aides
« tout public » existantes, propose des aides financières adaptées et met à la dispo­
sition des entreprises des appuis proposés par des partenaires spécialisés.
6. Cf. p. 195
les aides proposées
par l’AGEFIPH.
La direction du travail, de l’emploi et de la formation professionnelle (DDTEFP)
est chargée de la mise en œuvre, au niveau départemental, des politiques décidées
par le gouvernement6.
• Elle veille au respect de la législation du travail et des dispositions convention­
nelles (lois, règlements, conventions et accords collectifs) au titre de sa fonction
d’inspection du travail.
• Elle joue un rôle actif pour le développement de l’emploi, soutient au moyen
d’aides financières les initiatives locales en matière de création ou de développe­
ment d’entreprises, contribue à la promotion de l’emploi en aidant les entreprises qui
souhaitent créer des emplois ou celles qui rencontrent des difficultés économiques.
Elle apporte le concours de l’État à la mise en œuvre de plans sociaux dans le cadre
de la restructuration d’entreprises et mobilise les crédits du fonds national pour
l’emploi et du fonds de la formation professionnelle.
• Elle met en œuvre les politiques de formation et d’insertion professionnelles ; les
publics visés sont principalement les jeunes, les chômeurs de longue durée, les tra­
vailleurs handicapés, les femmes isolées, les immigrés.
• Elle favorise l’insertion professionnelle des travailleurs handicapés en octroyant
des aides spécifiques par l’intermédiaire de la COTOREP (commission technique
d’orientation et de reclassement professionnel), et délivre les cartes d’invalidité.
Secteur public (dont les EPA et assimilés)
Le Comité national créé par la loi du 10 juillet 2005 et le Fonds pour l’insertion des per­
sonnes handicapées dans la fonction publique sont chargés de définir et de mettre en
œuvre des politiques concertées d’accès à la formation et à la qualification profession­
• Handicap_p.152-208_Der
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nelles des personnes handicapées. Le fonds d’insertion a pour mission de favoriser l’inser­
tion professionnelle des personnes handicapées au sein des trois fonctions publiques
(État, territoriale et hospitalière) ainsi que la formation et l’information des agents.
ADAPTATION DES POSTES DE TRAVAIL
Déficience visuelle
Pour les personnes non voyantes ou malvoyantes, l’adaptation au poste de travail et
l’accès au contenu seront facilités par :
• la neutralisation des obstacles dangereux : identification et neutralisation des obs­
tacles à hauteur de visage, contrastage des obstacles au sol et des marches,
• le repérage spatial : conseils de guidage, installation de chemins de guidage tactile,
précisions sur les perceptions, identification et neutralisation des obstacles à hauteur
de visage, contrastage des obstacles au sol et des marches, signalétique contrastée
(rétro éclairée), mise en place de plans tactiles, transcription en braille des signalé­
tiques identifiant les salles de réunions et les bureaux, réalisation de documents
guides en gros caractères (plan et texte),
• l’utilisation de maquettes et d’objets à toucher, de dessins en relief,
• des informations sonores,
• des textes bien éclairés et bien contrastés, des textes en gros caractères, des textes
transcrits en braille,
• l’accès à l’environnement professionnel informatique (messagerie, Intranet, banque
de données accessibles) facilité par l’utilisation d’un clavier spécifique et d’une
synthèse vocale,
• de l’aide humaine : organisation d’un temps de secrétariat (lecture des messages,
rédaction et lecture de document).
Déficience auditive
Pour les personnes sourdes et malentendantes, l’adaptation au poste de travail et
l’accès au contenu seront facilités par :
• la version écrite des consignes sonores,
• le sous-titrage,
• la veille au confort de la lecture labiale,
• la langue des signes,
• le recours à un interprète en langue des signes,
• le renfort de l’écrit,
• la communication non verbale,
• les alarmes réadaptées sur un mode visuel,
• la lampe flash,
• le plan de situation,
• le plan imagé,
• la signalétique par pictogrammes et/ou photos,
• la webcam,
• la visioconférence,
• le poste informatique optimisé pour la gestion d’images animées,
• le téléphone SMS et vidéo.
Déficience motrice
Pour les personnes à mobilité réduite, l’adaptation à l’environnement professionnel
passera principalement par des mesures d’ordre architecturale :
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Emploi
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ascenseurs réglementaires, plan de situation les signalant,
aménagement des circulations horizontales,
• cheminement au sol adapté,
• aménagement des sanitaires, du restaurant et des parties communes, accès aux
bureaux et aux espaces de travail.
Concernant l’adaptation du poste de travail, des solutions peuvent être nécessaires
en cas de gestes lents ou, au contraire, plus saccadés ou incontrôlés : des aides à la
préhension, des aménagements de portes (poignées), de claviers (guide-doigts, cla­
viers spécifiques), un téléphone mains-libres... Il peut également être prévu une aide
humaine au déplacement et/ou à la marche, un réglage de la hauteur du plan de tra­
vail, une adaptation de l’accès aux systèmes de rangement, une étude particulière du
poids, de la taille et de la hauteur des objets à prendre ou à déplacer.
Les personnes souffrant d’une infirmité moteur cérébral (IMC) bénéficient d’une
manière générale des adaptations prévues pour d’autres types de handicaps (handicap
moteur, handicap de communication).
•
•
Déficience mentale
La prise en compte des personnes handicapées mentales et malades mentales passe
surtout par des mesures visant à limiter l’agressivité de l’environnement et à sensi­
biliser le personnel susceptible d’intervenir auprès d’eux :
• instaurer un système de tutorat,
• être attentif à leurs besoins spécifiques,
• les rassurer,
• communiquer avec eux de manière simplifiée,
• utiliser des images, des schémas, des dessins, des photos et des pictogrammes,
• les aider dans leur prise de décisions.
Outre leur potentialité importante d’expression artistique et de créativité, ces personnes
ont, comme tout individu, des capacités de vie professionnelle, sociale et intellectuelle.
RECRUTEMENT D’UNE PERSONNE HANDICAPÉE
Secteur privé (dont les EPIC)
Il convient de respecter le principe de non-discrimination tout au long de la procédure
de recrutement pour que les candidats handicapés bénéficient des mêmes chances que
toute autre personne pour accéder à un emploi. Le « handicap » ou l’état de santé ne
peut constituer un critère discriminant dans le libellé d’une offre ou dans la recherche
de candidat. Toutefois, lors de la visite médicale d’embauche par le médecin du tra­
vail, obligatoire et destinée à évaluer l’aptitude à l’exercice de la fonction, celui-ci
peut considérer que le handicap est incompatible avec le poste à pourvoir.
Selon les besoins de l’entreprise et dans le respect des objectifs que la loi attribue à
ces contrats, l’embauche peut se faire sous différentes formes : contrat à durée indé­
terminée, contrat à durée déterminée, mission d’intérim, contrats d’insertion en alter­
nance, stage…
Le recrutement d’une personne handicapée passe par les mêmes structures, circuits
et pratiques que celui d’une personne valide. Il n’existe pas de dispositif particulier.
Le processus de l’embauche
L’embauche peut résulter d’une candidature spontanée ou d’une recherche de l’établis­
sement. Celui-ci peut s’adresser à l’ANPE, à l’APEC ou aux organismes de placement
spécialisés (CAP EMPLOI, par exemple) pour trouver des candidatures. Certains sites
Internet diffusent leurs offres auprès d’un public handicapé ou proposent des candida­
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thèques spécialisées. L’entreprise peut aussi recourir à une société de prestations de ser­
vice. De nombreuses sociétés d’intérim ont, en interne comme en direction de leurs
sociétés clientes, une politique relative à l’emploi des travailleurs handicapés.
L’analyse du poste à pourvoir
La définition du poste doit préciser clairement les contributions attendues par la hié­
rarchie directe. Un diagnostic ergonomique et médical, conduit en amont par le
médecin du travail ou un ergonome, permet d’identifier les exigences d’aptitude du
poste. S’il est transmis à des organismes d’insertion, le diagnostic peut faciliter la
recherche de candidats.
Plusieurs critères sont à prendre en compte dans la définition du poste :
• une qualification adaptée au poste à pourvoir,
• la compatibilité du poste de travail avec le handicap,
• un encadrement volontaire,
• un tuteur,
• une équipe sensibilisée aux questions du handicap.
L’entretien et l’évaluation du candidat
Tout test, toute sélection préalable à l’emploi doit principalement porter sur les qua­
lifications, les savoirs et les aptitudes considérés comme essentiels pour remplir les
fonctions du poste vacant. Il faut veiller, lors de la sélection de tests, à ce qu’ils
soient présentés sous une forme accessible au candidat handicapé. De même, les cri­
tères de sélection ne doivent pas exclure par mégarde les travailleurs handicapés.
Avant tout entretien, l’employeur doit encourager les candidats à faire savoir à
l’avance les dispositions particulières qui peuvent s’avérer utiles à leur participation
à l’entretien. Ainsi, pour les candidats ayant un handicap auditif, l’entreprise peut être
amenée à prévoir la présence d’un interprète en langue des signes.
L’annonce du handicap relève du choix de la personne. Lorsque le handicap est
visible, il est toujours possible d’aborder la question, en terme simple et respec­
tueux de la vie privée de la personne. Si le candidat est reçu en entretien par l’inter­
médiaire d’une structure, celle-ci peut aider au recrutement. Il est souvent difficile
d’aborder les questions de handicap dans une relation directe recruteur / candidat.
Secteur public (dont les EPA et assimilés)
La loi du 11 février 2005 précise qu’aucun candidat ayant fait l’objet d’une orientation
en milieu ordinaire de travail par la nouvelle commission des droits et de l’autonomie
des personnes handicapées (qui se substitue à la COTOREP) ne peut être écarté, en
raison de son handicap, d’un concours ou d’un emploi de la fonction publique, sauf
si son handicap a été déclaré incompatible avec la fonction postulée à la suite d’un
examen médical destiné à évaluer son aptitude à l’exercice de la fonction.
Le recrutement peut s’effectuer selon deux voies :
• le concours : un aménagement des règles normales de déroulement des concours
et examens est organisé (durée, adaptation aux moyens physiques des candidats,
aide humaine et technique…) ;
• la voie contractuelle : recrutement sur contrat dont la durée est limitée à la durée
du stage prévue par le statut particulier du corps de titularisation éventuelle (renou­
velable le cas échéant au maximum pour la même durée) ; à l’issue de cette période,
les intéressés sont titularisés, sous réserve qu’ils remplissent les conditions d’aptitude
pour l’exercice de la fonction.
Dans tous les cas, le candidat doit justifier du niveau d’études requis pour le corps
de fonctionnaires auquel il se destine. Des dérogations aux limites d’âge prévues
dans les statuts concernés sont ouvertes.
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Un EPA qui dispose d’emplois de contractuels peut également recruter directement des
personnes handicapées, en suivant le même processus que pour les personnels valides.
Les candidatures peuvent être reçues sous la forme spontanée, émaner d’organismes
de placement spécialisés dans la politique d’insertion professionnelle des personnes
handicapées, ou être déposées en interne par des agents sur contrat.
Dans un EPA, les candidatures à des emplois de fonctionnaires sont, en général,
soumises au ministère gestionnaire du corps concerné (ministère chargé de la culture,
ministère chargé de l’éducation nationale) qui met en œuvre la procédure de recru­
tement par voie contractuelle. Les candidats peuvent également être dirigés vers le
bureau des concours correspondant.
ACCUEIL DU TRAVAILLEUR HANDICAPÉ AU SEIN DE SON SERVICE
Accueil du nouvel embauché
La qualité de l’accueil du travailleur handicapé dans l’équipe joue un rôle détermi­
nant dans son intégration professionnelle. Il est d’ailleurs important de sensibiliser
les collègues de l’environnement de travail sur le handicap concerné et la personna­
lité du nouvel embauché. Cet accueil se déroule à plusieurs niveaux.
Accueil par le supérieur hiérarchique : l’accueil du travailleur handicapé se joue bien
avant la prise réelle de fonction. Il est primordial que l’agent situe très vite son rôle
dans l’équipe, sa tâche et ses collaborations avec ses différents collègues. Le temps
écoulé entre la décision du recrutement et l’embauche peut être utilement employé
à fixer des repères dans le nouvel environnement (organigramme, plaquette sur les
missions de la structure…), à organiser des visites de locaux, à analyser la méthode
de travail de l’agent handicapé et les aides techniques nécessaires (cf. p. 191).
Accueil par un référent au sein du service : la désignation d’un référent dans une équipe
n’est pas obligatoire mais elle peut faciliter l’intégration. Selon les cas, le référent peut
être un relais au sein du service des ressources humaines, un agent du service qui
l’accueille ou encore un correspondant « handicap » dans une structure plus impor­
tante. Ce référent peut se voir confier plusieurs rôles : il peut par exemple aider au
quotidien et faciliter les démarches du travailleur, ou encore emprunter le rôle de tuteur
pour sensibiliser l’équipe avant l’arrivée de l’agent handicapé et l’aider par la suite
dans la gestion des dossiers.
Accueil par l’équipe : la prise de contact avec son nouvel environnement peut être faci­
litée par une aide ponctuelle pour accompagner l’arrivant au restaurant adminis­
tratif, à l’association sportive et culturelle, dans la visite des locaux pour faciliter
ses déplacements ultérieurs et dans la description de l’espace géographique si l’agent
est non-voyant.
Suivi du salarié en poste
À l'issue des six premiers mois, il est naturel de réaliser un bilan intermédiaire avec
l’agent handicapé et son responsable hiérarchique. Divers thèmes peuvent être
abordés, notamment :
• le contenu du travail : les difficultés rencontrées, l’appréciation de la charge de
travail, les aides face à des difficultés,
• les relations avec ses collègues,
• les aides pour les trajets et le restaurant.
Cet entretien sera également l’occasion d’envisager le parcours de formation de
l’agent en lui offrant un cadre lui permettant de développer ses compétences, d’en
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Les différentes aides proposées par l’AGEFIPH
http://www.agefiph.fr
Les aides techniques
et humaines
Permettre aux
personnes
handicapées
de compenser
leur handicap
dans les situations
professionnelles
grâce à des aides
individuelles,
techniques ou
humaines.
L’aide à la création
d’activité
Aider les demandeurs
d’emploi handicapés
à créer ou reprendre
une entreprise.
L’aide à la mise en
place d’une politique
d’emploi
Aider les entreprises à
intégrer l’emploi des
personnes
handicapées dans la
gestion de leurs
ressources humaines
et à élaborer des
plans d’actions.
La prime à l’insertion
Encourager les
entreprises à recruter
des personnes
handicapées dans des
emplois durables.
Les aides
au contrat de
professionnalisation
Faciliter l’accès des
personnes
handicapées à
l’entreprise par le
contrat de
professionnalisation.
Les aides à
l’apprentissage
Faciliter l’accès à
l’entreprise des jeunes
handicapés (moins de
30 ans) par la voie de
l’apprentissage.
Les aides
à la mobilité
Faciliter l’intégration
professionnelle des
personnes
handicapées en
compensant leur
handicap lors des
déplacements
(transport,
hébergement).
L’aide au bilan de
compétences et
d’orientation
professionnelle
Identifier les acquis
de la personne
handicapée et lui
permettre d’élaborer
son projet
professionnel.
Les aides à la
formation
professionnelle
Permettre aux
personnes
handicapées
d’acquérir les
connaissances
et les compétences
nécessaires pour
exercer un métier,
accéder à un emploi
ou conserver son
emploi.
L’aide au tutorat
Recourir à un tuteur,
interne ou externe à
l’entreprise, pour
préparer et assurer
l’intégration d’un
salarié handicapé à
son poste ou le suivi
d’un stagiaire pendant
sa formation.
L’aide à
l’accessibilité des
situations de travail
Compenser la
situation de handicap
de la personne en
aménageant son
poste, son outil de
travail ou en adaptant
l’organisation du
travail du salarié ou de
l’équipe.
L’aide au maintien
dans l’emploi
Maintenir dans
l’emploi les salariés
dont le handicap
survient ou s’aggrave
ainsi que les
travailleurs
indépendants
handicapés.
acquérir de nouvelles, de s’adapter au poste de travail et de prévoir un mode d’orga­
nisation compatible avec son travail.
Les collègues peuvent également proposer une évolution des méthodes de travail
au terme de ces six mois de collaboration. Leur appréciation sur l’ambiance de tra­
vail est également un facteur permettant d’évaluer l’intégration de l’agent. La phase
d’accueil et d’intégration étant réussie, une vigilance toute particulière doit être
portée aux agents handicapés.
L’agent peut demander, au cours de cette période, à bénéficier d’un examen médical
auprès du médecin du travail ou du médecin de prévention. Il devra passer une
visite médicale tous les ans.
Structurer une démarche collective autour du réflexe « handicap »
Toute transformation des conditions de travail, notamment suite aux mutations tech­
nologiques, doit être examinée en intégrant le réflexe handicap. Il est évident que
l’avancée des nouvelles technologies constitue également une opportunité pour amé­
liorer l’adaptation au poste.
Une coordination entre le service médical, un ergonome et l’établissement est enfin
indispensable pour anticiper l’évolution du handicap et définir les ajustements néces­
saires du poste de travail.
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Ressources
198
Une sélection de sites ressources
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Bibliographie
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198
Une sélection de
sites ressources
SITES INSTITUTIONNELS
International
Nations Unies
Les Nations Unies et les personnes
handicapées
Programmes de l’ONU, actualités, documents.
http://www.un.org/french/esa/social/disabled
La convention sur les droits des personnes
handicapées, adoptée le 13 décembre 2006
2007 Année européenne de l’égalité
des chances pour tous
http://ec.europa.eu/employment_social/equality
2007/key_fr.htm
Une initiative de la Commission européenne
dans le cadre de sa stratégie de lutte
contre la discrimination au sein de l’Union
européenne.
par l’assemblée générale de l’ONU :
Fonds social européen (FSE)
http://www.un.org/french/disabilities/convention
http://ec.europa.eu/employment_social/esf2000/
index_fr.html
Europe
Le FSE est un fonds structurel de l’UE qui
finance des actions destinées à développer
la capacité d’insertion professionnelle et les
ressources humaines. Il oriente son aide
financière vers des programmes à long terme
(7 ans). 2007 marque le début d’une nouvelle
période de programmation.
Le FSE en France :
Commission européenne
Questions relatives au handicap
http://ec.europa.eu/employment_social/disability/
index_fr.html
Le site web de la Commission européenne
consacré à l’intégration des personnes
handicapées. Voir notamment les Journées
européennes des personnes handicapées.
Pour la diversité. Contre les discriminations
http://www.stop-discrimination.info
Le site web de la Commission européenne
consacré à la lutte contre les discriminations.
Source d’informations pour la campagne de l’UE
« Pour la Diversité. Contre les Discriminations » :
des informations sur les mesures mises en
place par la Direction générale pour l’Emploi,
les Affaires sociales et l’égalité des chances
de la Commission européenne.
http://www.travail.gouv.fr/FSE/index.html
Equal
http://ec.europa.eu/employment_social/equal/index_
fr.cfm
Une initiative du Fonds social européen pour
la période 2000-2008, pour lutter contre
toutes les formes de discrimination et
d’inégalité dans la sphère du travail et de
l’emploi.
Equal en France :
http://www.equal-france.com/
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199
Conseil de l’Europe
Ministère de la culture et de la communication
http://www.coe.int/t/f/coh%E9sion_sociale/soc­
sp/personnes_handicap%E9es/
Culture et handicap
Les missions et actions du Conseil de l’Europe
pour les personnes handicapées, notamment
son plan d’action 2006-2015 pour la promotion
des droits et de la pleine participation des
personnes handicapées à la société.
Informations sur la commission nationale Culture
et Handicap, tous les bilans des groupes de
travail de la mission handicap des établissements
publics, les actes des rencontres Art, culture et
handicap (Bourges 2003)…
France
Agence nationale de l’habitat
http://www.handicap.culture.gouv.fr
http://www.anah.fr
Ministère délégué à la Sécurité sociale,
aux personnes âgées, aux personnes
handicapées et à la famille
Délégation interministérielle aux personnes
handicapées (DIPH)
http://www.handicap.gouv.fr/
Caisse nationale de solidarité
pour l’autonomie
http://www.cnsa.fr/
AUTRES SITES
International
Handicap International
http://www.handicap-international.org
Handicap International - Programme France
17, bd Chambaud de la Bruyère 69007 Lyon
Tél. : 04 72 76 88 44 Fax : 04 72 76 88 48
Ministère de l’équipement, des transports,
du tourisme et de la mer
Eucréa international
Délégation ministérielle à l’accessibilité (DMA)
http://www.eucrea-international.org
http://www2.equipement.gouv.fr/Accessibilite/index.
htm
Association internationale pour la promotion
de l’égalité des chances des personnes en
situation de handicap dans les domaines de
l’art, de la culture et des médias. Base de
données internationales, bibliographie
multimédia, carrefour artistique, forum
d’échanges.
Ministère délégué au tourisme : le tourisme
des personnes handicapées
http://www.tourisme.gouv.fr/fr/z2/vacances/handicap
Les actions du ministère, le label national
Tourisme et Handicap, la liste des sites
labellisés.
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Sites ressources
Europe
Forum européen des personnes
handicapées
http://www.edf-feph.org
France
Archimed
http://www.culture-handicap.org
Site animé par l’association Archimed’ avec le
soutien du ministère de la culture et de la
communication. Toutes les informations sur la
commission nationale Culture et Handicap,
forums, formations en ligne, lettre
d’information, dossiers…
Ariane Info
http://www.arianeinfo.org
Lettre d’informations culturelles à usage des
publics handicapés conçue par les
établissements culturels nationaux.
Braille net
http://www.braillenet.org
Description des actions, projets et
partenariats menés par l’association
pour que le web devienne un véritable
outil d’intégration, en particulier dans
les domaines de l’information, de l’éducation
et de la culture.
Cemaforre
http://www.cemaforre.asso.fr
Site du Centre national de ressources
« loisirs et culture pour tous », subventionné
par les ministères de la culture, de l’emploi,
de la jeunesse et des sports. Programme
des manifestations accessibles aux
personnes handicapées : agenda des loisirs,
du théâtre, de la musique, du sport. Actualité
régionale, nationale et internationale sur le
handicap.
Centre technique national d’études et de
recherches sur les handicaps et les
inadaptations (CTNERHI)
http://www.ctnerhi.com.fr
France 5
http://www.france5.fr
Émissions « À vous de voir » (production
S. Masson, Bleu Krystal Média)
et « L’œil et la main » (co-production Point du
Jour/France 5).
Handica.com
http://www.handica.com
Des informations sur tous les thèmes, droits,
loisirs, culture, actualité, emploi-formation,
et en particulier une enquête en ligne sur la
perception du handicap par les internautes.
Service gratuit d’assistance en ligne, avec
l’association Handimat. Pages spécialisées
sur les activités culturelles en Rhône-Alpes.
Handicap, revue de sciences humaines et
sociales
http://www.ctnerhi.com.fr/pages_v1/revuef.htm
Revue pluridisciplinaire appliquée aux
domaines du handicap et de l’inadaptation.
Publication de résultats de recherche et
d’analyses en sociologie, psychologie sociale
et clinique, épidémiologie sociale,
anthropologie, économie, droit, histoire.
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201
Handicap zéro
Voir+
http://www.handicapzero.org
http://www.voirplus.net
L’association Handicap zéro s’est fixée pour
mission de mettre en ligne de nombreux
services qui permettent à ses utilisateurs un
accès autonome à la culture, au sport, aux
loisirs, à la santé, à la télévision, à la
téléphonie, aux services publics, etc. Le site
dispose d’une interface “confort de lecture”.
Un portail au service des personnes
handicapées visuelles. Parmi ses rubriques,
une présentation des musées et centres
culturels proposant des activités adaptées
aux déficients visuels, des liens sur les sites
partenaires et sur des sites spécialisés dans
l’accessibilité du web.
International visual théatre
Websourd
http://www.ivt.fr
htttp://websourd.org
Créations théâtrales, formations à la langue
des signes, éditions.
Le projet WebSourd a été initié par la
Fédération nationale des sourds de France et
l’Union régionale des SCOP Midi-Pyrénées,
avec pour but de proposer un média Internet
résolument visuel et bilingue, privilégiant la
langue des signes française (LSF) et offrant
un service complet à la population sourde :
espace média, espace de communication et
espace de services.
Magazine Yanous
http://www.yanous.com
Magazine électronique d’information à
vocation de portail pour les personnes
handicapées. Parution tous les vendredis.
Informations très variées, archives en ligne.
Surdinet
http://www.surdite.net
Portail de sites francophones sur la surdité.
Rubrique Documentation sur des sujets liés à
la surdité.
Visuel, Surdité, Francophone
http://www.visuf.org
Site d’information sur l’éducation, l’emploi, la
culture. Un agenda au jour le jour des
manifestations : loisirs, spectacles, fêtes,
conférences, cours en langue des signes ;
adresses d’associations ; forums en ligne…
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Page 202
202
Bibliographie
Incontournables
Quelle place pour les
personnes handicapées ?
Guide Néret pour les
personnes handicapées.
Esprit, n° 259, décembre 1999.
Paris, Éditions Liaisons, 2006.
Un ouvrage incontournable,
actualisé chaque année,
comportant un répertoire
d’adresses (associations,
prestataires, sites Internet...) et
toutes les informations juridiques,
législatives et administratives
relatives au handicap
rassemblées par le Centre
technique national d’études et de
recherches sur les handicaps et
les inadaptations (CTNERHI).
VILLEY P., Le monde des
aveugles, essai de
psychologie. Paris, Éd. José
FERTIER André, Encyclopédie
culture, handicap et
dépendance. Paris,
Éd. Cemaforre, 1996-1998.
Cinq guides pratiques : Arts
plastiques, Musique, Danse,
Théâtre, Écriture-lecture.
Ouvrages généraux
DIDEROT Denis, Lettre sur les
sourds et muets à l’usage de
ceux qui entendent et qui
parlent [suivi de] Lettre sur les
aveugles à l’usage de ceux
qui voient. Amsterdam, 1772.
Corti, 1984.
ZRIBI Gérard, POUPÉE­
FONTAINE Dominique,
Dictionnaire du handicap.
Rennes, ENSP, 2002, 327 p.
4e éd.
310 articles couvrent l’ensemble
du champ relatif au handicap.
Définitions et classifications des
handicaps. Principaux éléments
des politiques sociales.
Les établissements et les
professionnels du secteur
médico-social. Les courants de
pensée, les méthodes éducatives,
les approches thérapeutiques et
les pratiques sociales.
Accessibilité
de la ville et des
infrastructures
culturelles
HAMONET Claude, Les
Personnes handicapées.
Confort pour tous : de la rue
au logement ; logement.
Paris, Agence nationale pour
l'amélioration de l'habitat
(Anah), 2006, 72 p.
Paris, PUF, 2004, 127 p. 4e éd.
(Que sais-je ? ; n° 2556)
Guide pratique pour la mise en
accessibilité, avec de nombreux
schémas et des fiches grand public
d'auto évaluation.
Disponible en ligne :
http://www.anah.fr/pdf/CPT­
complet.pdf
GRIFFON Pierre, Déficiences
visuelles, pour une meilleure
intégration. Paris, CTNERHI,
1995, 242 p.
Définitions et classification des
déficiences visuelles. L’intégration
sociale des personnes
déficientes visuelles : les
résistances, l’importance de
l’information ; l’intégration en
cadre scolaire ; le maintien à
domicile. Les aides à
l’intégration : matériels, nouvelles
technologies, actions. Les
adaptations de la société.
PARRIE-CLAUDE S.,
Adapter l’accessibilité aux
intérêts de chacun. Être,
n° 22-23, 1996, p. 105-106.
SANCHEZ J., L’accessibilité,
support concret et
symbolique de l’intégration
(apports et développement).
Paris, CTNERHI, mai 1989,
n° 169. (Hors série)
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203
Bibliothèques
ACTION CONNAISSANCE
FORMATION POUR LA
SURDITÉ, Surdité et accès à la
langue écrite, de la recherche
à la pratique. Actes du colloque
international de l’ACFOS, Paris,
27-29 novembre 1998. Paris,
ACFOS, 1999. (3 vol.)
Compte rendu des interventions
portant sur les thèmes suivants :
les conditions d’acquisition de la
langue écrite par les personnes
entendantes, surdité et langue
écrite.
EXERTIER Catherine,
OUDJAOUDI Maryse, Grille
d’analyse des publics et de
leurs motifs d’éloignement.
Bulletin des bibliothèques de
France, t. 45, n° 2. Villeurbanne,
ENSSIB, 2000.
Disponible en ligne :
http://www.enssib.fr/Enssib/bbf/
bbf.htm
JANIK Sophie, Embauche de
personnes handicapées dans
les bibliothèques.
Documentation et
bibliothèques, vol. 38, n° 3,
1992, p. 155-160.
MINISTÈRE DE LA CULTURE
ET DE LA COMMUNICATION/
DIRECTION DU LIVRE ET DE
LA LECTURE, FÉDÉRATION
FRANÇAISE DE
COOPÉRATION ENTRE
BIBLIOTHÈQUES,
Bibliothèques publiques et
personnes handicapées.
Musées
Paris, FFCB et MCC/DLL, 1998,
100 p. 3e éd.
Ensemble de textes abordant les
points suivants : l’accessibilité,
les personnes handicapées
(visuelles, auditives et mentales)
et la lecture. Recommandations
et présentations d’expériences.
DERRIDA J., Mémoire
d’aveugle. L’autoportrait et
autres ruines. Catalogue
SANCHEZ Jésus, BOURDON
Laurence, SPINGA Jacqueline,
Les pratiques de la lecture des
handicapés sensoriels : usages
et dispositifs d’accès en
Saône-et-Loire : rapport final.
Vanves, CTNERHI, 1992, 82 p.
UNIVERSITÉ DE PARIS­
NANTERRE, LEMYZE
Maryse, SEUX Marie-Hélène,
Handicap, lecture et
bibliothèques, colloque.
Vanves, CTNERHI, 1990, 146 p.
Compte rendu des interventions
portant sur les thèmes suivants :
les problèmes généraux
d’insertion, l’accès aux études
supérieures et l’accès aux
bibliothèques (enquêtes et
réalisations).
DECONNICK M.,
Les paradoxes du toucher.
Compte rendu des journées
d’études de la Direction des
musées de France, Paris,
25 au 27 mars 1992.
d’exposition, musée du Louvre.
Paris, Éd. de la Réunion des
musées nationaux, 1999, 141 p.
DUFRENEY Françoise,
DREYER Pascal, Au bonheur
des enfants, manuel à
l’intention des conservateurs
et des services d’action
culturelle des musées. Lyon,
Handicap international, 1994,
149 p.
Manuel réalisé avec des
professionnels du monde des
musées et du handicap. Fiches
techniques et récits
d’expériences sur les pratiques
culturelles du jeune public valide
et handicapé, leur fréquentation
des musées, les différents types
de handicap, les animations
adaptées et spécifiques, et les
politiques en faveur des
personnes handicapées.
Répertoire des musées proposant
des animations à l’intention du
jeune public handicapé.
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25/01/07
17:17
Page 204
Bibliographie
GIRAUDY Danièle,
RODRIGUES Claude,
Caresser Picasso. Paris,
Éd. de la Réunion des musées
nationaux, 1992, 70 p. Mise en relief des peintures de
Picasso tirées des collections du
musée Picasso d’Antibes.
GRATACOS MASANELLE R.,
HERNANDEZ F., Les
conceptions des personnes
non voyantes face à l’art.
Étude menée à l’université de
Barcelone, 1994.
GRIFFON P., BURLOT C.,
DUTIER, N. et alii,
« Découverte tactile des
Demoiselles d’Avignon de
Pablo Picasso dans un CRF
pour déficients visuels ».
Journal d’ergothérapie, Paris,
Masson, 1994, vol. 16, n° 4,
p. 181-186.
Cet article analyse une
expérience menée conjointement
par un musée et un centre de
rééducation pour adultes
déficients visuels. Il montre
comment il est possible de faire
découvrir des tableaux de
peintres célèbres à des
personnes aveugles ou
malvoyantes, ainsi que l’intérêt
fonctionnel et rééducatif que
comporte ce type de démarche.
HANDICAP INTERNATIONAL,
DREYER Pascal, Créer,
recréer le musée, mémoire,
patrimoine et création : le rôle
et la place des personnes
handicapées dans les
musées. Actes du colloque,
21-23 juin 1995. Lyon, Handicap
international, 1997, 216 p.
Compte rendu des interventions :
introduction sur la notion de
handicap et les publics
handicapés, réflexions sur les
thèmes du patrimoine, de la
mémoire et de la créativité.
LAS VERGNAS Marie-Laure,
Des visites confortables pour
tous, cahier des charges
d’accessibilité aux personnes
handicapées, Paris, Cité des
sciences et de l’industrie/
Direction des expositions, 1992.
Outil permettant d’intégrer la
composante accessibilité dans la
conception de bâtiments, de
nouvelles expositions ou de
nouveaux services muséologiques.
Une partie informative sur les
personnes handicapées et les
problèmes qu’elles peuvent
rencontrer. Des fiches techniques
opérationnelles, conçues pour
pouvoir être intégrées dans les
cahiers des charges.
MINISTÈRE DE LA CULTURE
ET DE LA COMMUNICATION,
DIRECTION DES MUSÉES DE
FRANCE, Des musées pour
tous, manuel d’accessibilité
physique et sensorielle des
musées. Paris, MCC/DMF,
1997, 3e éd., 63 p.
Manuel technique présentant les
solutions préconisées pour la
mise en accessibilité des
espaces et des services.
Recevoir les handicapés.
Musées et collections publiques
de France, bulletin trimestriel de
l’association générale des
conservateurs des collections
publiques de France, Paris,
1997, n° 214.
Numéro consacré à l’accueil des
publics handicapés, il évoque la
représentation sociale du
handicap à travers les siècles et
l’invention de l’accessibilité ; il
présente de nombreux exemples
de visites et d’activités adaptées
dans les musées de France.
VANBELLE François, Une
approche tactile de la
sculpture pour les non­
voyants est-elle possible ?
Bulletin pédagogique
Groupement de professeurs et
d’éducateurs aveugles et
amblyopes, Paris, 1987, n° 108,
p. 7-13.
VANBELLE François, Initiation
des aveugles aux arts
plastiques par le toucher dans
le cadre de la recherche
esthétique. In : Actes des
XIIIes journées de l’ALFPHV,
Marseille, 1982. Antony :
Association de langue française
des psychologues spécialisés
pour handicapés de la vue,
1989, p. 32-38.
VANBELLE F., Existe-t-il une
forme de vie esthétique
accessible au toucher ? Revue
d’esthétique, Paris, PUF, 1972,
n° 4, p. 455-462.
WEHRENS Bernard,
CHARVET Dominique,
MAGNANT Anne et alii, Des
musées ouverts à tous les
sens : mieux accueillir les
personnes handicapées,
Paris, 7 et 8 novembre 1988.
Paris, Fondation de France,
1991, 184 p.
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205
Pratiques artistiques
Association ARCHIMED,
Rapport de recherche, étude
sociologique d’actions mises
en place pour l’intégration des
personnes en situation de
handicap dans les lieux
d’enseignement et de
pratiques artistiques
(musique, danse, théâtre).
Tome 1, Document de synthèse,
75 p. Tome 2, Les
monographies, 283 p. 2005.
Disponible en ligne :
http://www.culture-handicap.org
(rubrique « recherche »).
Étude réalisée en partenariat avec
le ministère de la culture et de la
communication (DMDTS) et l’APF.
Le tome 2 rend compte de
13 actions dans 7 écoles
municipales de musique,
2 conservatoires de région et
1 école associative de danse. Ces
actions ciblent divers handicaps :
surdité, cécité, autisme,
handicaps psychiques...
BARBONI Max, Le geste et
l’instant. Art et handicap en
Rhône-Alpes. Lyon, Éditions
Lieux Dits, 2003, 80 p.,
50 photos.
De 1995 à 2000, le photographe
M. Barboni est allé à la rencontre
de troupes et associations qui
proposent aux personnes
handicapées des ateliers de
danse, théâtre, musique,
peinture.
BONNEFON Gérard, Art et
lien social, les pratiques
artistiques des personnes
handicapées. Paris, Desclée de
Brouwer, 1997, 128 p.
Présentations concrètes
d’ateliers de pratiques artistiques
ouverts aux personnes
handicapées, moyen de
rencontre privilégié contribuant à
la constitution du lien social.
BONNEFON Gérard, Musique
et paroles. VST, Vie sociale et
traitements, Paris, Centre
d’entraînement aux méthodes
d’éducation active, 1988, n° 3,
p. 34-37.
Restitution d’une aventure
musicale qui s’est déroulée
successivement dans un service
de cancérologie, dans une
crèche collective et dans un
IMPro. La musique réveille des
émotions, des souvenirs, qui
s’actualisent dans le moment de
l’écoute.
DELORME Frédérick, Danser
en couple. Déclic familles et
handicaps, Lyon, ERAC, 2002,
n° 85, p. 62.
Conseils d’un enseignant en
activités physiques adaptées pour
la mise en place de cours de
danse de couple pour personnes
handicapées mentales.
DREYER Pascal,
Les danseurs immobiles.
Déclic familles et handicaps.
Lyon, ERAC, 1997, n° 37,
p. 56-57.
Atelier de danse contact et
d’éveil corporel animé par la
danseuse professionnelle Diana
Tidswell, auprès d’enfants
lourdement handicapés.
GARDOU Charles,
SAUCOURT Emmanuelle, La
création à fleur de peau. Art,
culture, handicap.
Ramonville : Éditions Eres,
2005. 118 p. (Coll.
Connaissances de l’éducation).
Des expériences culturelles qui
réunissent des artistes en
situation de handicap et d’autres
qui ne le sont pas.
GILLIS Alain, Le Bazar du
génie, la pratique esthétique
des enfants présentant des
troubles de la communication.
Paris, Éd. Adam Biro, 2002,
127 p.
Le psychiatre Alain Gillis propose
une approche phénoménolo­
gique des peintures d’enfants
présentant des troubles de la
communication. L’examen des
travaux de trois enfants met en
évidence leur manière particulière
d’être-au-monde.
GILLIS Alain, Peinture
d’origine, rencontre
esthétique avec des enfants
présentant des troubles de la
communication. Paris, Éd.
Adam Biro, 1994, 91 p.
Présentation du travail pictural
mené auprès de jeunes enfants
de l’institut médico-éducatif
Montaigne (Chelles) en partenariat
avec Jacky Chriqui, peintre et
professeur à l’École nationale
supérieure des Beaux-Arts.
LE PEUTREC Mylène, La
musique sans les gammes.
Déclic familles et handicaps,
Lyon, ERAC, 2000, n° 70,
p. 62-63.
Cet article cite plusieurs
professionnels du secteur
musique-handicap : Philippe
Bouteloup (Musique et santé),
• Handicap_p.152-208_Der
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Page 206
Bibliographie
André Fertier (Cémaforre)… et fait
tomber plusieurs préjugés : l’idée
que les sourds ne puissent faire
de la musique, et que le solfège
soit impératif pour pratiquer un
instrument.
MACDONALD Raymond,
DAVIES John, O DONNEL
Patrick, Un atelier de musique
pour personnes qui
présentent un retard mental.
Revue francophone de la
déficience intellectuelle, 1999,
vol. 1, n° 10, p. 19-28.
MERLE D’AUBIGNÉ D.,
Création artistique et dépas­
sement du handicap. Paris,
L’Harmattan, 1998.
Pratiques artistiques et
handicap, actes du colloque de
Strasbourg organisé par la
DRAC Alsace et l’université
Marc Bloch Strasbourg II,
octobre 2004.
Disponible en ligne sur le site
internet de la DRAC Alsace.
REYNAUD Michel, Théâtre et
handicap. Lyon, Chronique
sociale, 2002. 196 p.
SIZAIRE Anne, Deux mondes
réunis par le théâtre. Déclic
familles et handicaps, Lyon,
ERAC, 2000, n° 65, p. 56-57.
Récit d’une initiative particulière,
menée par Handicap
International : des ateliers théâtre
animés par une comédienne
professionnelle et ouverts à des
adolescents « difficiles » de la
banlieue lyonnaise et à des
jeunes handicapés.
SIZAIRE Anne, Devant les
spectateurs, tu n’as pas le
choix. Déclic familles et
handicaps, Lyon, ERAC, 2000,
n° 64, p. 22-23.
Une section théâtre à l’IMPro
Saint-Vincent-de-Paul (Lyon)
animée par la compagnie de
l’Encre bleue.
UNAPEI, La musique. Temps
libre et créativité, Paris,
UNAPEI, 1998, n° 37, p. 5-28.
Numéro consacré à la musique.
Ce dossier répond à un double
objectif : présenter une approche
des différents processus
mobilisés dans l’apprentissage
musical par les personnes
handicapées mentales et mieux
connaître les pratiques
pédagogiques et les dispositifs
mis en place dans l’activité
musicale.
UNAPEI, La personne
handicapée mentale en
situation d’apprentissage
musical. Paris, UNAPEI, 1998.
Tome 1, 64 p. Tome 2, 160 p.
Étude complète et très
technique, réalisée par l’UNAPEI,
sur les modes d’apprentissage
de la musique par les personnes
handicapées mentales.
VIALLEFOND Magali,
Mosaïque celtique. Suresnes,
Centre national d’études et de
formation pour l’enfance
inadaptée, 1997. 30 min.
Création musicale avec des
enfants handicapés mentaux,
produite par l’association MESH.
VIALLEFOND Magali,
Influence d’une pratique
d’animation musicale dans
l’évolution de jeunes infirmes
moteurs d’origine cérébrale
en centre de rééducation.
Paris, Association MESH, 1988.
177 p.
VIALLEFOND Magali,
SCHULMANN Nathalie,
MOREAU Jean-Philippe et
alii, Pédagogies et handicaps.
Marsyas, revue de pédagogie
musicale et chorégraphique,
Paris, Institut de pédagogie
musicale, 1996, n° 39-40,
p. 4-142.
Numéro faisant le point sur les
recherches et les expériences
musicales et chorégraphiques
avec et pour les personnes en
situation de handicap sensoriel,
moteur et mental. Plusieurs
articles présentent les pratiques
artistiques et pédagogiques de
professionnels de la musique et
de la danse avec des personnes
handicapées.
Films
CORTET Franck, Candoco
98. Lyon, Handicap
International, 1999, 13 min 55.
Film sur le travail d’une
compagnie de danse qui fait se
rencontrer sur scène des
danseurs valides et en fauteuil.
MONNIER Mathilde, URREA
Valérie, Bruit blanc : autour de
Marie-France. Paris, Arte,
14 avril 1999, 21h45, 49 min.
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CRÉDITS DES ILLUSTRATIONS
Archi-Tact, cabinet
d’architecte, I. Dapzol
p. 50
Artesens
p. 50
Bibliothèque nationale
de France, Paris
Cl. Odilon Dimier, p. 28
Cl. C. Etter, p. 33
Centre des monuments
nationaux
Pictogrammes de la
couverture, p. 40, p. 48
Cl. D. Marat, p. 79, 81, 83,
87, 90-91, 112-113
Cl. Ph. Cadet, p. 29
Cl. D. Perdriaux, p. 47
Cl. Nadia Sahmi-Longé,
p. 25 (réal. Handigo)
Centre d’histoire
de la Résistance et
de la Déportation, Lyon
p. 18, 20, 34
Centre national de la
danse, Pantin
Cl. Agathe Poupeney, p.
115
Centre Pompidou, Paris
p. 147
Bibliothèque publique
d’information, p. 41
Cl. J.-C. Planchet, p. 44
Centre Simone-Signoret,
Mulsanne
p. 39, 42
Château de Chantilly
p. 47
Théâtre national
de la Colline, Paris
p. 39
Cité des sciences
et de l’industrie, Paris
Cl. M. Lamoureux, p. 24,
38, 42, 44, 48, 50, 152-153
Cl. J.-P. Ferragu, p. 30, 34
Musée du Louvre, Paris
Service du développement
des publics, p. 31, 37
Cl. M. Chassat, p. 10-11,
35
Cl. V. Kowalski, p. 44
Cl. D. Baudry, p. 48
Musée du quai Branly,
Paris
p. 36
Théâtre national
de Strasbourg
p. 26
Comédie-Française, Paris
Cl. Cosimo Mirco
Maglioca, p. 51
Musée gallo-romain,
Saint-Romain-en-Gal
p. 28
Thomas Bilanges
p. 76-77 (musée des
Années 30, BoulogneBillancourt)
J. Ripault architecte, p. 29
(MAC/VAL, Vitry-sur-Seine)
Musée national
de la Marine, Paris
p. 39
Château de Fontainebleau
p. 18, 32
Cité de la musique, Paris
p. 41
L.-P. Grosbois
et A. Araneda,
p. 27 (reproduit dans
MCC/DMF, Des musées
pour tous, 1997, p. 53)
Suzanne Masson Bleu Krystal media
Série documentaire
“A vous de voir”,
consacrée à la déficience
visuelle, produite par
Suzanne MASSON Bleu Krystal media, en
association avec France 5.
“Lever de rideau à
l’opéra”. Un film de
Philippe MULLER diffusé
sur France 5 le 2 déc. 2006.
p. 38
Musées de Strasbourg
p. 35, 42, 49
Musée d’Orsay, Paris
Cl. Sophie Boegly, p. 25,
31, 33, 34, 41
Musée national de la
Préhistoire, Les Eyzies
Cl. Ph. Jugie : p. 49
(Réalisation fac-similé et
maquette : Atelier A. Dalis.
Distrib. RMN.)
Musée urbain
Tony-Garnier, Lyon
p. 30
Opéra national
de Bordeaux
p. 38
Didier Plowy
p. 89
S. Sophys-Veret
p. 45, 46
Théâtre national
de Bretagne, Rennes
p. 43
Théâtre national
de l’Odéon, Paris
p. 36
Ville de Bordeaux,
bibliothèque municipale
p. 18, 40
Ville de Bourges
p. 20
Ville de Calais,
musée des Beaux-Arts
et de la Dentelle
p. 20, 22, 49
Ville de Chambéry,
médiathèque
p. 37
Ville de Marseille,
BMVR de l’Alcazar
p. 19, 22, 23, 26, 28, 30,
31, 32, 47
Ville de Toulouse,
médiathèque
José-Cabanis
p. 23
Ville de Valenciennes,
musée des Beaux-Arts
p. 19, 21, 23, 25, 46
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Ministère de la culture et de la communication / 2007
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Page I
Annexes
Loi du 11 février 2005,
pour l’égalité des droits et des chances, la participation
et la citoyenneté des personnes handicapées
p. II
Extrait de la loi n° 2005-102 du 11 février 2005
Titre IV Accessibilité
Chapitre III Cadre bâti, transports et nouvelles technologies
p. IX
Décret n° 2006-555 du 17 mai 2006
relatif à l’accessibilité des établissements recevant du public,
des installations ouvertes au public et des bâtiments d’habitation
et modifiant le code de la construction et de l’habitation
p. XX
Arrêté du 1er août 2006
fixant les dispositions prises pour l’application
des articles R. 111-19 à R. 111-19-3 et R. 111-19-6
du code de la construction et de l’habitation
relatives à l’accessibilité aux personnes handicapées
des établissements recevant du public
et des installations ouvertes au public
lors de leur construction ou de leur création
Annexe 1 Gabarit d’encombrement du fauteuil roulant
Annexe 2 Besoins d’espaces libres de tout obstacle
Annexe 3 Information et signalisation
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Extrait de la loi n°2005-102 du 11 février 2005,
Titre IV
Accessibilité
Chapitre III
Cadre bâti, transports et nouvelles technologies
Article 41
I. - L’article L. 111-7 du code de la construction et de l’habitation est remplacé par cinq arti­
cles L. 111-7 à L. 111-7-4 ainsi rédigés :
« Art. L. 111-7. - Les dispositions architecturales, les aménagements et équipements inté­
rieurs et extérieurs des locaux d’habitation, qu’ils soient la propriété de personnes privées ou
publiques, des établissements recevant du public, des installations ouvertes au public et des lieux
de travail doivent être tels que ces locaux et installations soient accessibles à tous, et notam­
ment aux personnes handicapées, quel que soit le type de handicap, notamment physique,
sensoriel, cognitif, mental ou psychique, dans les cas et selon les conditions déterminés aux arti­
cles L. 111-7-1 à L. 111-7-3. Ces dispositions ne sont pas obligatoires pour les propriétaires
construisant ou améliorant un logement pour leur propre usage.
« Art. L. 111-7-1. - Des décrets en Conseil d’État fixent les modalités relatives à l’accessi­
bilité aux personnes handicapées prévue à l’article L. 111-7 que doivent respecter les bâtiments
ou parties de bâtiments nouveaux. Ils précisent les modalités particulières applicables à la
construction de maisons individuelles.
« Les mesures de mise en accessibilité des logements sont évaluées dans un délai de trois
ans à compter de la publication de la loi n° 2005-102 du 11 février 2005 pour l’égalité des
droits et des chances, la participation et la citoyenneté des personnes handicapées et une esti­
mation de leur impact financier sur le montant des loyers est réalisée afin d’envisager, si néces­
saire, les réponses à apporter à ce phénomène.
« Art. L. 111-7-2. - Des décrets en Conseil d’État fixent les modalités relatives à l’accessi­
bilité aux personnes handicapées prévue à l’article L. 111-7 que doivent respecter les bâtiments
ou parties de bâtiments d’habitation existants lorsqu’ils font l’objet de travaux, notamment
en fonction de la nature des bâtiments et parties de bâtiments concernés, du type de travaux
entrepris ainsi que du rapport entre le coût de ces travaux et la valeur des bâtiments au-delà
duquel ces modalités s’appliquent. Ils prévoient dans quelles conditions des dérogations moti­
vées peuvent être autorisées en cas d’impossibilité technique ou de contraintes liées à la préser­
vation du patrimoine architectural, ou lorsqu’il y a disproportion manifeste entre les améliora­
tions apportées et leurs conséquences. Ces décrets sont pris après avis du Conseil national
consultatif des personnes handicapées.
« En cas de dérogation portant sur un bâtiment appartenant à un propriétaire possédant un
parc de logements dont le nombre est supérieur à un seuil fixé par décret en Conseil d’État, les
personnes handicapées affectées par cette dérogation bénéficient d’un droit à être relogées
dans un bâtiment accessible au sens de l’article L. 111-7, dans des conditions fixées par le
décret en Conseil d’État susmentionné.
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Loi n° 2005-102 du 11 février 2005 • III
« Art. L. 111-7-3. - Les établissements existants recevant du public doivent être tels que toute
personne handicapée puisse y accéder, y circuler et y recevoir les informations qui y sont diffu­
sées, dans les parties ouvertes au public. L’information destinée au public doit être diffusée par
des moyens adaptés aux différents handicaps.
« Des décrets en Conseil d’État fixent pour ces établissements, par type et par catégorie, les
exigences relatives à l’accessibilité prévues à l’article L. 111-7 et aux prestations que ceux-ci
doivent fournir aux personnes handicapées. Pour faciliter l’accessibilité, il peut être fait recours
aux nouvelles technologies de la communication et à une signalétique adaptée.
« Les établissements recevant du public existants devront répondre à ces exigences dans
un délai, fixé par décret en Conseil d’État, qui pourra varier par type et catégorie d’établis­
sement, sans excéder dix ans à compter de la publication de la loi n° 2005-102 du 11 février
2005 pour l’égalité des droits et des chances, la participation et la citoyenneté des personnes
handicapées.
« Ces décrets, pris après avis du Conseil national consultatif des personnes handicapées, préci­
sent les dérogations exceptionnelles qui peuvent être accordées aux établissements recevant du
public après démonstration de l’impossibilité technique de procéder à la mise en accessibilité
ou en raison de contraintes liées à la conservation du patrimoine architectural ou lorsqu’il y a
disproportion manifeste entre les améliorations apportées et leurs conséquences.
« Ces dérogations sont accordées après avis conforme de la commission départementale
consultative de la protection civile, de la sécurité et de l’accessibilité, et elles s’accompagnent
obligatoirement de mesures de substitution pour les établissements recevant du public et
remplissant une mission de service public.
« Art. L. 111-7-4. - Un décret en Conseil d’État définit les conditions dans lesquelles, à l’issue
de l’achèvement des travaux prévus aux articles L. 111-7-1, L. 111-7-2 et L. 111-7-3 et soumis à
permis de construire, le maître d’ouvrage doit fournir à l’autorité qui a délivré ce permis un docu­
ment attestant de la prise en compte des règles concernant l’accessibilité. Cette attestation est
établie par un contrôleur technique visé à l’article L. 111-23 ou par une personne physique ou
morale satisfaisant à des critères de compétence et d’indépendance déterminés par ce même
décret. Ces dispositions ne s’appliquent pas pour les propriétaires construisant ou améliorant
leur logement pour leur propre usage. »
II. - Après l’article L. 111-8-3 du même code, il est inséré un article L. 111-8-3-1 ainsi rédigé :
« Art. L. 111-8-3-1. - L’autorité administrative peut décider la fermeture d’un établisse­
ment recevant du public qui ne répond pas aux prescriptions de l’article L. 111-7-3. »
III. - L’article L. 111-26 du même code est complété par un alinéa ainsi rédigé :
« Dans les cas prévus au premier alinéa, le contrôle technique porte également sur le
respect des règles relatives à l’accessibilité aux personnes handicapées. »
IV. - Une collectivité publique ne peut accorder une subvention pour la construction, l’ex­
tension ou la transformation du gros œuvre d’un bâtiment soumis aux dispositions des articles
L. 111-7-1, L. 111-7-2 et L. 111-7-3 du code de la construction et de l’habitation que si le maître
d’ouvrage a produit un dossier relatif à l’accessibilité. L’autorité ayant accordé une subvention
en exige le remboursement si le maître d’ouvrage n’est pas en mesure de lui fournir l’attesta­
tion prévue à l’article L. 111-7-4 dudit code.
V. - La formation à l’accessibilité du cadre bâti aux personnes handicapées est obligatoire
dans la formation initiale des architectes et des professionnels du cadre bâti. Un décret en
Conseil d’État précise les diplômes concernés par cette obligation.
Article 42
L’article L. 123-2 du code de la construction et de l’habitation est complété par une phrase
ainsi rédigée :
« Ces mesures complémentaires doivent tenir compte des besoins particuliers des personnes
handicapées ou à mobilité réduite. »
Article 43
I. - La première phrase du deuxième alinéa de l’article L. 151-1 du code de la construction
et de l’habitation et la première phrase du premier alinéa de l’article L. 460-1 du code de l’ur­
banisme sont complétées par les mots : « , et en particulier ceux concernant l’accessibilité aux
personnes handicapées quel que soit le type de handicap ».
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IV • Loi n° 2005-102 du 11 février 2005
II. - Le code de la construction et de l’habitation est ainsi modifié :
1° A l’article L. 152-1, les « références : L. 111-4, L. 111-7 » sont remplacées par les références :
« L. 111-4, L. 111-7 à L. 111-7-4 » ;
2° À l’article L. 152-3, les mots : « à l’article L. 152-4 (2e alinéa) » sont remplacés par les
mots : « au premier alinéa de l’article L. 152-4 ».
III. - L’article L. 152-4 du même code est ainsi rédigé :
« Art. L. 152-4. - Est puni d’une amende de 45 000 EUR le fait, pour les utilisateurs du sol,
les bénéficiaires des travaux, les architectes, les entrepreneurs ou toute autre personne respon­
sable de l’exécution de travaux, de méconnaître les obligations imposées par les articles L. 111­
4, L. 111-7, L. 111-8, L. 111-9, L. 112-17, L. 125-3 et L. 131-4, par les règlements pris pour leur
application ou par les autorisations délivrées en conformité avec leurs dispositions. En cas de
récidive, la peine est portée à six mois d’emprisonnement et 75 000 EUR d’amende.
« Les peines prévues à l’alinéa précédent sont également applicables :
« 1° En cas d’inexécution, dans les délais prescrits, de tous travaux accessoires d’aména­
gement ou de démolition imposés par les autorisations mentionnées au premier alinéa ;
« 2° En cas d’inobservation, par les bénéficiaires d’autorisations accordées pour une
durée limitée ou à titre précaire, des délais impartis pour le rétablissement des lieux dans leur
état antérieur ou la réaffectation du sol à son ancien usage.
« Ainsi qu’il est dit à l’article L. 480-12 du code de l’urbanisme :
« “Sans préjudice de l’application, le cas échéant, des peines plus fortes prévues aux arti­
cles 433-7 et 433-8 du code pénal, quiconque aura mis obstacle à l’exercice du droit de visite
prévu à l’article L. 460-1 sera puni d’une amende de 3 750 EUR.
« En outre, un emprisonnement d’un mois pourra être prononcé.
« Les personnes physiques coupables de l’un des délits prévus au présent article encourent
également la peine complémentaire d’affichage ou de diffusion, par la presse écrite ou par tout
moyen de communication audiovisuelle, de la décision prononcée, dans les conditions prévues
à l’article 131-35 du code pénal.
« Les personnes morales peuvent être déclarées responsables pénalement, dans les condi­
tions prévues à l’article 121-2 du code pénal, des infractions aux dispositions de l’article L. 111­
7, ainsi que des règlements pris pour son application ou des autorisations délivrées en confor­
mité avec leurs dispositions. Elles encourent les peines suivantes :
« a) L’amende, suivant les modalités prévues par l’article 131-38 du code pénal ;
« b) La peine complémentaire d’affichage ou de diffusion, par la presse écrite ou par tout
moyen de communication audiovisuelle, de la décision prononcée, dans les conditions prévues
à l’article 131-35 du même code ;
« c) La peine complémentaire d’interdiction, à titre définitif ou pour une durée de cinq ans
au plus, d’exercer directement ou indirectement une ou plusieurs activités professionnelles ou
sociales, selon les modalités prévues à l’article 131-48 du même code. »
Article 44
À l’article 1391 C du code général des impôts, après les mots : « , organismes d’habitations
à loyer modéré », sont insérés les mots : « ou par les sociétés d’économie mixte ayant pour objet
statutaire la réalisation ou la gestion de logements ».
Article 45
I. - La chaîne du déplacement, qui comprend le cadre bâti, la voirie, les aménagements des
espaces publics, les systèmes de transport et leur intermodalité, est organisée pour permettre
son accessibilité dans sa totalité aux personnes handicapées ou à mobilité réduite.
Dans un délai de dix ans à compter de la date de publication de la présente loi, les services
de transport collectif devront être accessibles aux personnes handicapées et à mobilité réduite.
Les autorités compétentes pour l’organisation du transport public au sens de la loi n° 82­
1153 du 30 décembre 1982 d’orientation des transports intérieurs ou le Syndicat des transports
d’Ile-de-France prévu à l’article 1er de l’ordonnance n° 59-151 du 7 janvier 1959 relative à l’or­
ganisation des transports de voyageurs en Ile-de-France et, en l’absence d’autorité organisa­
trice, l’État, ainsi que les exploitants des aérodromes mentionnés à l’article 1609 quatervicies
A du code général des impôts et les gestionnaires de gares maritimes dont la liste est fixée par
arrêté en fonction de l’importance de leur trafic élaborent un schéma directeur d’accessibilité
des services dont ils sont responsables, dans les trois ans à compter de la publication de la
présente loi.
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Loi n° 2005-102 du 11 février 2005 • V
Ce schéma fixe la programmation de la mise en accessibilité des services de transport,
dans le respect du délai défini au deuxième alinéa, et définit les modalités de l’accessibilité des
différents types de transport.
En cas d’impossibilité technique avérée de mise en accessibilité de réseaux existants,
des moyens de transport adaptés aux besoins des personnes handicapées ou à mobilité
réduite doivent être mis à leur disposition. Ils sont organisés et financés par l’autorité orga­
nisatrice de transport normalement compétente dans un délai de trois ans. Le coût du trans­
port de substitution pour les usagers handicapés ne doit pas être supérieur au coût du trans­
port public existant.
Les réseaux souterrains de transports ferroviaires et de transports guidés existants ne sont
pas soumis au délai prévu au deuxième alinéa, à condition d’élaborer un schéma directeur dans
les conditions prévues au troisième alinéa et de mettre en place, dans un délai de trois ans, des
transports de substitution répondant aux conditions prévues à l’alinéa précédent.
Dans un délai de trois ans à compter de la publication de la présente loi, les autorités orga­
nisatrices de transports publics mettent en place une procédure de dépôt de plainte en matière
d’obstacles à la libre circulation des personnes à mobilité réduite.
Un plan de mise en accessibilité de la voirie et des aménagements des espaces publics
est établi dans chaque commune à l’initiative du maire ou, le cas échéant, du président de
l’établissement public de coopération intercommunale. Ce plan fixe notamment les disposi­
tions susceptibles de rendre accessible aux personnes handicapées et à mobilité réduite
l’ensemble des circulations piétonnes et des aires de stationnement d’automobiles situées sur
le territoire de la commune ou de l’établissement public de coopération intercommunale. Ce
plan de mise en accessibilité fait partie intégrante du plan de déplacements urbains quand
il existe.
L’octroi des aides publiques favorisant le développement des systèmes de transport collectif
est subordonné à la prise en compte de l’accessibilité.
II. - Tout matériel roulant acquis lors d’un renouvellement de matériel ou à l’occasion de
l’extension des réseaux doit être accessible aux personnes handicapées ou à mobilité réduite.
Des décrets préciseront, pour chaque catégorie de matériel, les modalités d’application de cette
disposition.
III. - Le premier alinéa de l’article 28 de la loi n° 82-1153 du 30 décembre 1982 d’orienta­
tion des transports intérieurs est ainsi modifié :
1° Après les mots : « afin de renforcer la cohésion sociale et urbaine », sont insérés les mots :
« et d’améliorer l’accessibilité des réseaux de transports publics aux personnes handicapées ou
à mobilité réduite » ;
2° Il est complété par deux phrases ainsi rédigées :
« Il comporte également une annexe particulière traitant de l’accessibilité. Cette annexe
indique les mesures d’aménagement et d’exploitation à mettre en œuvre afin d’améliorer l’ac­
cessibilité des réseaux de transports publics aux personnes handicapées et à mobilité réduite,
ainsi que le calendrier de réalisation correspondant. »
IV. - La loi n° 82-1153 du 30 décembre 1982 précitée est ainsi modifiée :
1° Dans le dernier alinéa de l’article 1er, après le mot : « usager », sont insérés les mots :
« , y compris les personnes à mobilité réduite ou souffrant d’un handicap, » ;
2° Le deuxième alinéa de l’article 2 est complété par les mots : « ainsi qu’en faveur de leurs
accompagnateurs » ;
3° Dans le deuxième alinéa de l’article 21-3, après les mots : « associations d’usagers des
transports collectifs », sont insérés les mots : « et notamment d’associations de personnes
handicapées » ;
4° Dans le deuxième alinéa de l’article 22, après les mots : « d’usagers, », sont insérés les
mots : « et notamment des représentants d’associations de personnes handicapées » ;
5° Dans le deuxième alinéa de l’article 27-2, après les mots : « associations d’usagers des
transports collectifs », sont insérés les mots : « et notamment d’associations de personnes
handicapées » ;
6° Dans le deuxième alinéa de l’article 30-2, après les mots : « associations d’usagers des
transports collectifs, », sont insérés les mots : « et notamment d’associations de personnes
handicapées » ;
7° Au premier alinéa de l’article 28-2, après les mots : « Les représentants des professions
et des usagers des transports », sont insérés les mots : « ainsi que des associations représentant
des personnes handicapées ou à mobilité réduite ».
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VI • Loi n° 2005-102 du 11 février 2005
V. - Au troisième alinéa de l’article L. 302-1 du code de la construction et de l’habitation, les
mots : « et à favoriser la mixité sociale » sont remplacés par les mots : « , à favoriser la mixité sociale
et à améliorer l’accessibilité du cadre bâti aux personnes handicapées ».
VI. - Les modalités d’application du présent article sont définies par décret.
Article 46
Après l’article L. 2143-2 du code général des collectivités territoriales, il est inséré un article
L. 2143-3 ainsi rédigé :
« Art. L. 2143-3. - Dans les communes de 5 000 habitants et plus, il est créé une commis­
sion communale pour l’accessibilité aux personnes handicapées composée notamment des
représentants de la commune, d’associations d’usagers et d’associations représentant les
personnes handicapées.
« Cette commission dresse le constat de l’état d’accessibilité du cadre bâti existant, de la
voirie, des espaces publics et des transports. Elle établit un rapport annuel présenté en conseil
municipal et fait toutes propositions utiles de nature à améliorer la mise en accessibilité de
l’existant.
« Le rapport présenté au conseil municipal est transmis au représentant de l’État dans le
département, au président du conseil général, au conseil départemental consultatif des personnes
handicapées, ainsi qu’à tous les responsables des bâtiments, installations et lieux de travail
concernés par le rapport.
« Le maire préside la commission et arrête la liste de ses membres.
« Cette commission organise également un système de recensement de l’offre de logements
accessibles aux personnes handicapées.
« Des communes peuvent créer une commission intercommunale. Celle-ci exerce pour
l’ensemble des communes concernées les missions d’une commission communale. Cette
commission intercommunale est présidée par l’un des maires des communes, qui arrêtent
conjointement la liste de ses membres.
« Lorsque la compétence en matière de transports ou d’aménagement du territoire est
exercée au sein d’un établissement public de coopération intercommunale, la commission pour
l’accessibilité aux personnes handicapées doit être créée auprès de ce groupement. Elle est
alors présidée par le président de l’établissement. La création d’une commission intercommu­
nale est obligatoire pour les établissements publics de coopération intercommunale compé­
tents en matière de transports ou d’aménagement du territoire, dès lors qu’ils regroupent 5 000
habitants ou plus. »
Article 47
Les services de communication publique en ligne des services de l’État, des collectivités terri­
toriales et des établissements publics qui en dépendent doivent être accessibles aux personnes
handicapées.
L’accessibilité des services de communication publique en ligne concerne l’accès à tout type
d’information sous forme numérique quels que soient le moyen d’accès, les contenus et le
mode de consultation. Les recommandations internationales pour l’accessibilité de l’internet
doivent être appliquées pour les services de communication publique en ligne.
Un décret en Conseil d’État fixe les règles relatives à l’accessibilité et précise, par référence
aux recommandations établies par l’Agence pour le développement de l’administration élec­
tronique, la nature des adaptations à mettre en œuvre ainsi que les délais de mise en confor­
mité des sites existants, qui ne peuvent excéder trois ans, et les sanctions imposées en cas de
non-respect de cette mise en accessibilité. Le décret énonce en outre les modalités de forma­
tion des personnels intervenant sur les services de communication publique en ligne.
Article 48
I. - Toute personne physique ou morale qui organise, en les réalisant ou en les faisant
réaliser, des activités de vacances avec hébergement d’une durée supérieure à cinq jours desti­
nées spécifiquement à des groupes constitués de personnes handicapées majeures doit béné­
ficier d’un agrément « Vacances adaptées organisées ». Cet agrément, dont les conditions et les
modalités d’attribution et de retrait sont fixées par décret en Conseil d’État, est accordé par le
préfet de région.
Si ces activités relèvent du champ d’application des articles 1er et 2 de la loi n° 92-645 du
13 juillet 1992 fixant les conditions d’exercice des activités relatives à l’organisation et à la
vente de voyages et de séjours, cette personne doit en outre être titulaire de l’autorisation
administrative prévue par cette réglementation.
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Sont dispensés d’agrément les établissements et services soumis à l’autorisation prévue à
l’article L. 313-1 du code de l’action sociale et des familles qui organisent des séjours de
vacances pour leurs usagers dans le cadre de leur activité.
II. - Le préfet du département dans le ressort duquel sont réalisées les activités définies au
I peut, dans des conditions fixées par décret en Conseil d’État, en ordonner la cessation immé­
diate ou dans le délai nécessaire pour organiser le retour des personnes accueillies, lorsque ces
activités sont effectuées sans agrément ou lorsque les conditions exigées par l’agrément ne
sont pas respectées. Le contrôle est confié aux inspecteurs des affaires sanitaires et sociales et
aux médecins de santé publique de ce département.
III. - Le fait de se livrer à l’activité mentionnée au I sans agrément ou de poursuivre l’orga­
nisation d’un séjour auquel il a été mis fin en application du II est puni de 3 750 EUR d’amende.
Les personnes morales peuvent être déclarées responsables pénalement, dans les conditions
prévues à l’article 121-2 du code pénal, de l’infraction définie au présent article.
Les peines encourues par les personnes morales sont l’amende, suivant les modalités défi­
nies par l’article 131-38 du code pénal, ainsi que les peines prévues aux 2°, 4° et 9° de l’article
131-39 du même code, suivant les modalités prévues par ce même code.
Article 49
Le 4° de l’article L. 302-5 du code de la construction et de l’habitation est complété par une
phrase ainsi rédigée :
« Dans les foyers d’hébergement et les foyers de vie destinés aux personnes handicapées
mentales, les chambres occupées par ces personnes sont comptabilisées comme autant de
logements locatifs sociaux dès lors qu’elles disposent d’un élément de vie indépendante défini
par décret. »
Article 50
Les propriétaires bailleurs peuvent passer des conventions avec les établissements ou
services spécialisés afin de :
1° Déterminer les modifications nécessaires à apporter aux logements pour les adapter aux
différentes formes de handicap de leurs locataires ;
2° Prévoir une collaboration afin d’intégrer notamment les personnes handicapées physi­
ques dans leur logement sur la base d’un projet personnalisé.
Article 51
Après l’article L. 221-1 du code de l’urbanisme, il est inséré un article L. 221-1-1 ainsi
rédigé :
« Art. L. 221-1-1. - Les communes et groupements de communes sont tenus d’inscrire
dans leurs documents d’urbanisme les réserves foncières correspondant aux équipements
prévus par le schéma départemental d’organisation sociale et médico-sociale mentionné à l’ar­
ticle L. 312-4 du code de l’action sociale et des familles.
« Des décrets en Conseil d’État fixent les modalités d’application du présent article. »
Article 52
I. - Le code de l’action sociale et des familles est ainsi modifié :
1° Le chapitre VI du titre IV du livre Ier est intitulé : « Institutions relatives aux personnes
handicapées » ;
2° Il est créé dans ce chapitre une section 1 intitulée : « Consultation des personnes handi­
capées » et comprenant les articles L. 146-1 et L. 146-2.
II. - Les dispositions du III de l’article 1er de la loi n° 2002-303 du 4 mars 2002 relative aux
droits des malades et à la qualité du système de santé sont insérées après le troisième alinéa
de l’article L. 146-1 du code de l’action sociale et des familles.
III. - L’article 1er de la loi n° 2002-303 du 4 mars 2002 précitée est abrogé.
IV. - Les dispositions du 3° du I du présent article sont applicables à Mayotte et dans les
Terres australes et antarctiques françaises.
V. - Au deuxième alinéa de l’article L. 146-2 du code de l’action sociale et des familles, les
mots : « de la commission départementale de l’éducation spéciale et de la commission technique
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d’orientation et de reclassement professionnel » sont remplacés par les mots : « de la maison
départementale des personnes handicapées prévue à l’article L. 146-3 ».
VI. - À l’avant-dernier alinéa du même article, les mots : « des commissions techniques
d’orientation et de reclassement professionnel, des commissions départementales de l’édu­
cation spéciale » sont remplacés par les mots : « de la commission mentionnée à l’article
L. 146-9 ».
Article 53
Le chapitre Ier du titre Ier du livre II du code rural est complété par une section 4 ainsi
rédigée :
« Section 4
« Les animaux éduqués accompagnant des personnes handicapées
« Art. L. 211-30. - Les chiens accompagnant les personnes handicapées, quel que soit le
type de handicap, moteur, sensoriel ou mental, et dont les propriétaires justifient de l’éduca­
tion de l’animal sont dispensés du port de la muselière dans les transports, les lieux publics,
les locaux ouverts au public ainsi que ceux permettant une activité professionnelle, formatrice
ou éducative. »
Article 54
L’article 88 de la loi n° 87-588 du 30 juillet 1987 portant diverses mesures d’ordre social est
ainsi rédigé :
« Art. 88. - L’accès aux transports, aux lieux ouverts au public, ainsi qu’à ceux permettant
une activité professionnelle, formatrice ou éducative est autorisé aux chiens guides d’aveugle
ou d’assistance accompagnant les personnes titulaires de la carte d’invalidité prévue à l’article
L. 241-3 du code de l’action sociale et des familles.
« La présence du chien guide d’aveugle ou d’assistance aux côtés de la personne handicapée
ne doit pas entraîner de facturation supplémentaire dans l’accès aux services et prestations
auxquels celle-ci peut prétendre. »
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Ministère de l’emploi, de la cohésion sociale et du logement
Décret n° 2006-555 du 17 mai 2006
relatif à l’accessibilité des établissements recevant du public,
des installations ouvertes au public et des bâtiments d’habitation
et modifiant le code de la construction et de l’habitation
NOR : SOCU0611041D
Le Premier ministre,
Sur le rapport du ministre de l’emploi, de la cohésion sociale et du logement,
Vu la directive 98/34/CE du 22 juin 1998 prévoyant une procédure d’information dans le
domaine des normes et réglementation techniques, modifiée par la directive 98/48/CE du
20 juillet 1998 ;
Vu le code de l’action sociale et des familles ;
Vu le code de la construction et de l’habitation ;
Vu le code du patrimoine ;
Vu le code pénal ;
Vu le code de l’urbanisme ;
Vu la loi n° 2000-231 du 12 avril 2000 relative aux droits des citoyens dans leurs relations
avec les administrations, notamment son article 22 ;
Vu la loi n° 2005-102 du 11 février 2005 pour l’égalité des droits et des chances, la partici­
pation et la citoyenneté des personnes handicapées ;
Vu l’avis du Conseil national consultatif des personnes handicapées en date du 20 décembre
2005 ;
Le Conseil d’État (section des travaux publics) entendu,
Décrète :
Article 1
La sous-section 1 de la section III du chapitre 1er du titre Ier du livre Ier du code de la
construction et de l’habitation (partie réglementaire) est remplacée par les dispositions suivantes :
« Sous-section 1
« Dispositions applicables lors de la construction de bâtiments d’habitation collectifs
« Art. R. 111-18. - Les bâtiments d’habitation collectifs et leurs abords doivent être
construits et aménagés de façon à être accessibles aux personnes handicapées, quel que soit
leur handicap. Au sens de la présente sous-section, est considéré comme un bâtiment d’habi­
tation collectif tout bâtiment dans lequel sont superposés, même partiellement, plus de deux
logements distincts desservis par des parties communes bâties. L’obligation d’accessibilité
porte notamment sur les circulations communes intérieures et extérieures, une partie des
places de stationnement automobile, les logements, les ascenseurs, les locaux collectifs et
leurs équipements.
« Art. R. 111-18-1. - Est considéré comme accessible aux personnes handicapées tout bâti­
ment d’habitation collectif ou tout aménagement lié à un bâtiment permettant à un habitant ou
à un visiteur handicapé, avec la plus grande autonomie possible, de circuler, d’accéder aux locaux
et équipements, d’utiliser les équipements, de se repérer et de communiquer. Les conditions
d’accès des personnes handicapées doivent être les mêmes que celles des autres publics ou, à
défaut, présenter une qualité d’usage équivalente.
« Le ministre chargé de la construction et le ministre chargé des personnes handicapées fixent,
par arrêté, les obligations auxquelles doivent satisfaire les constructions et les aménagements
propres à assurer l’accessibilité de ces bâtiments et de leurs abords en ce qui concerne les
cheminements extérieurs, le stationnement des véhicules, les conditions d’accès aux bâtiments,
les circulations intérieures horizontales et verticales des parties communes, les portes et les sas
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des parties communes, les revêtements des parois des parties communes, les locaux collectifs,
celliers et caves, ainsi que les équipements susceptibles d’être installés dans les parties
communes, notamment les dispositifs d’éclairage et d’information des usagers.
« Art. R. 111-18-2. - Les dispositions architecturales et les aménagements propres à assurer
l’accessibilité des logements situés dans les bâtiments d’habitation collectifs doivent satisfaire
aux obligations ci-après :
« 1. Pour tous les logements :
« Les circulations et les portes des logements doivent, dès la construction du bâtiment,
présenter des caractéristiques minimales, définies par arrêté du ministre chargé de la construc­
tion, permettant la circulation de personnes handicapées. Les dispositifs de commande doivent
y être aisément repérables et utilisables par ces personnes.
« Dans le cas de logements réalisés sur plusieurs niveaux, les caractéristiques minimales défi­
nies au premier alinéa concernent tous les niveaux qui doivent, en outre, être reliés par un esca­
lier adapté.
« 2. Pour les logements situés au rez-de-chaussée, en étages desservis par un ascenseur ou
pour lesquels une desserte ultérieure par un ascenseur est prévue dès la construction, confor­
mément aux 3e et 4e alinéas de l’article R. 111-5 :
« Ces logements doivent, en outre, offrir dès leur construction des caractéristiques minimales,
définies par arrêté du ministre chargé de la construction, permettant à une personne handicapée
d’utiliser la cuisine ou une partie du studio aménagée en cuisine, le séjour, une chambre ou une
partie du studio aménagée en chambre, un cabinet d’aisances et une salle d’eau. Une partie des
espaces nécessaires à l’utilisation par une personne en fauteuil roulant peuvent être aménagés
à d’autres fins sous réserve que des travaux simples permettent d’en rétablir la possibilité
d’utilisation par une personne en fauteuil roulant.
« Dans le cas de logements réalisés sur plusieurs niveaux, le niveau d’accès au logement
doit comporter au moins la cuisine, le séjour, une chambre ou partie du séjour aménageable en
chambre, un cabinet d’aisances et une salle d’eau, ces pièces répondant aux exigences fixées
à l’alinéa précédent.
« Dans les bâtiments d’habitation dont la construction a fait l’objet d’une demande de
permis de construire déposée à compter du 1er janvier 2008, au moins un accès depuis une pièce
de vie à tout balcon, terrasse ou loggia situé dans ces logements doit être conçu de manière telle
que le seuil et les portes permettent, par des aménagements simples, le passage d’une personne
en fauteuil roulant.
« Dans les bâtiments d’habitation dont la construction a fait l’objet d’une demande de
permis de construire déposée à compter du 1er janvier 2010, au moins une salle d’eau doit être
conçue et équipée de manière à permettre, par des aménagements simples, l’installation ulté­
rieure d’une douche accessible à une personne handicapée.
« Le ministre chargé de la construction et le ministre chargé des personnes handicapées déter­
minent les caractéristiques techniques applicables aux aménagements et équipements mentionnés
au présent article.
« Art. R. 111-18-3. - Le représentant de l’État dans le département peut accorder des déro­
gations à celles des dispositions de la présente sous-section qui ne peuvent être respectées du
fait d’une impossibilité technique résultant de l’environnement du bâtiment et, notamment, des
caractéristiques du terrain, de la présence de constructions existantes ou de contraintes liées au
classement de la zone de construction, en particulier au regard de la réglementation de préven­
tion contre les inondations.
« Il peut également accorder des dérogations aux dispositions du 2 de l’article R. 111-18-2
pour des programmes de logements destinés à l’occupation temporaire ou saisonnière dont la
gestion et l’entretien sont assurés de façon permanente, sous réserve de la réalisation, dans le
même programme, d’un pourcentage de logements offrant des caractéristiques minimales d’ac­
cessibilité dès la construction. Un arrêté du ministre chargé de la construction et du ministre
chargé des personnes handicapées précise les modalités d’application du présent alinéa.
« Dans tous les cas prévus au présent article, la demande de dérogation est soumise à la
procédure prévue au II de l’article R. 111-19-16. »
Article 2
La sous-section 2 de la section III du chapitre 1er du titre Ier du livre Ier du code de la
construction et de l’habitation (partie réglementaire) est remplacée par les dispositions suivantes :
« Sous-section 2
« Dispositions applicables lors de la construction de maisons individuelles
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Décret n° 2006-555 du 17 mai 2006 • XI
« Art. R. 111-18-4. - La présente sous-section est applicable aux maisons individuelles
construites pour être louées ou mises à dispositions ou pour être vendues, à l’exclusion de celles
dont le propriétaire a, directement ou par l’intermédiaire d’un professionnel de la construction,
entrepris la construction ou la réhabilitation pour son propre usage.
« Art. R. 111-18-5. - Les maisons individuelles doivent être construites et aménagées de façon
à être accessibles aux personnes handicapées, quel que soit leur handicap. L’obligation d’acces­
sibilité concerne les circulations extérieures, le logement et, le cas échéant, une place de station­
nement automobile.
« Dans le cas d’ensembles résidentiels comprenant plusieurs maisons individuelles groupées,
l’obligation d’accessibilité porte également sur les locaux et équipements collectifs affectés à ces
ensembles.
« Art. R. 111-18-6. - Est considéré comme accessible aux personnes handicapées tout bâtiment
ou aménagement permettant à un habitant ou à un visiteur handicapé, avec la plus grande auto­
nomie possible, de circuler, d’accéder aux locaux et équipements, d’utiliser les équipements, de se
repérer et de communiquer. Les conditions d’accès des personnes handicapées doivent être les mêmes
que celles des autres publics ou, à défaut, présenter une qualité d’usage équivalente.
« Le ministre chargé de la construction et le ministre chargé des personnes handicapées fixent,
par arrêté, les obligations auxquelles doivent satisfaire les constructions et les aménagements
propres à assurer l’accessibilité de ces bâtiments et de leurs abords en ce qui concerne les
cheminements extérieurs, le stationnement des véhicules, les circulations intérieures des loge­
ments, les caractéristiques minimales intérieures des logements selon le nombre de niveaux qu’ils
comportent, permettant à une personne handicapée de les occuper, ainsi que les équipements
et les locaux collectifs.
« Dans les maisons individuelles ayant fait l’objet d’une demande de permis de construire
déposée à compter du 1er janvier 2008, lorsque les balcons et terrasses sont situés au niveau de
l’accès au logement, au moins un accès depuis une pièce de vie à ces balcons et terrasses doit
être tel que le seuil et les portes permettent, par des aménagements simples, le passage d’une
personne en fauteuil roulant.
« Dans les maisons individuelles ayant fait l’objet d’une demande de permis de construire
déposée à compter du 1er janvier 2010, au moins une salle d’eau doit être équipée de manière
à permettre, par des aménagements simples, l’installation ultérieure d’une douche accessible
à une personne handicapée.
« Art. R. 111-18-7. - Le représentant de l’État dans le département peut accorder des dérogations
à celles des dispositions de la présente sous-section qui ne peuvent être respectées du fait d’une impos­
sibilité technique résultant de l’environnement du bâtiment, et notamment des caractéristiques du
terrain, de la présence de constructions existantes ou de contraintes liées au classement de la zone
de construction, notamment au regard de la réglementation de prévention contre les inondations.
« La demande de dérogation est soumise à la procédure prévue au II de l’article R. 111-19-16. »
Article 3
La sous-section 3 du chapitre 1er du titre Ier du livre Ier du code de la construction et de l’ha­
bitation (partie réglementaire) est remplacée par les dispositions suivantes :
« Sous-section 3
« Dispositions applicables aux bâtiments d’habitation collectifs lorsqu’ils font l’objet de
travaux et aux bâtiments existants où sont créés des logements par changement de destination
« Art. R. 111-18-8. - Les travaux de modification ou d’extension portant sur un bâtiment
ou une partie de bâtiment d’habitation collectif existant, au sens de l’article R. 111-18, et les
travaux de création de logements dans un bâtiment existant par changement de destination sont
soumis aux dispositions suivantes :
« a) Les travaux réalisés à l’intérieur des volumes ou surfaces existants jouant un rôle en
matière d’accessibilité des personnes handicapées doivent, au minimum, maintenir les condi­
tions d’accessibilité existantes ;
« b) Les parties de bâtiments correspondant à la création de surfaces ou de volumes
nouveaux dans les parties communes doivent respecter les dispositions prévues à l’article
R. 111-18-1 et les parties de bâtiments correspondant à la création de surfaces ou de volumes
nouveaux de logement doivent respecter les dispositions prévues à l’article R. 111-18-2 ;
« c) Les modifications, hors travaux d’entretien, apportées aux circulations communes et
locaux collectifs et leurs équipements jouant un rôle en matière d’accessibilité, dont la liste est
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définie par arrêté du ministre chargé de la construction, doivent respecter les dispositions
prévues à l’article R. 111-18-1 relatives à ces circulations, locaux et équipements. Cet arrêté définit
les adaptations mineures qui peuvent être apportées aux caractéristiques de ces éléments et équi­
pements lorsque les contraintes liées à la structure du bâtiment l’imposent ;
« d) Les modifications, hors travaux d’entretien, apportées à la signalisation palière ou en
cabine d’un ascenseur doivent permettre de recevoir par des moyens adaptés les informations
liées aux mouvements de la cabine, aux étages desservis et au système d’alarme. Les nouveaux
ascenseurs installés doivent disposer de ces moyens.
« Art. R. 111-18-9. - Lorsque, à l’occasion de travaux de modification ou d’extension portant
sur un bâtiment ou une partie de bâtiment d’habitation collectif ou à l’occasion de travaux de
création d’un bâtiment ou d’une partie de bâtiment par changement de destination, le rapport
du coût des travaux à la valeur du bâtiment est supérieur ou égal à 80 %, les dispositions
architecturales et les aménagements du bâtiment doivent satisfaire aux obligations suivantes :
« a) Toutes les parties communes du bâtiment, extérieures et intérieures, doivent respecter
les dispositions prévues à l’article R. 111-18-1 même si elles ne font pas l’objet de travaux ;
« b) Les places de stationnement privatives et les celliers et caves privatifs où sont réalisés
des travaux doivent respecter les dispositions prévues à l’article R. 111-18-1 ;
« c) Les logements où sont réalisés des travaux doivent respecter les dispositions prévues
à l’article R. 111-18-2.
« Pour l’application du premier alinéa du présent article, sont pris en compte pour calculer
le coût des travaux le montant des travaux décidés ou financés au cours des deux dernières
années et, pour déterminer la valeur du bâtiment, le produit de la surface hors œuvre nette par
un coût de construction défini par arrêté du ministre chargé de la construction.
« Art. R. 111-18-10. - Le représentant de l’État dans le département peut, sur demande du
maître d’ouvrage des travaux, accorder des dérogations à celles des dispositions de la présente
sous-section qui ne peuvent être respectées du fait des caractéristiques du bâtiment, pour les
motifs prévus à l’article R. 111-18-3 ou au vu d’un rapport d’analyse des bénéfices et inconvé­
nients résultant de l’application des dispositions des articles R. 111-18-8 et R. 111-18-9, établi sous
la responsabilité du maître d’ouvrage et joint à la demande de dérogation.
« Le représentant de l’État dans le département peut également accorder des dérogations
aux dispositions de la présente sous-section en cas de contraintes liées à la préservation du patri­
moine architectural dès lors que les travaux projetés affectent :
« a) Soit les parties extérieures ou, le cas échéant, intérieures d’un bâtiment d’habitation ou
une partie de bâtiment d’habitation classé au titre des monuments historiques en application des
articles L. 621-1 et suivants du code du patrimoine, inscrit au titre des monuments historiques en
application des articles L. 621-25 et suivants du code du patrimoine, ou dont la démolition, l’en­
lèvement, la modification ou l’altération sont interdits et dont la modification est soumise à des condi­
tions spéciales en secteur sauvegardé, en application de l’article L. 313-1 du code de l’urbanisme,
ou sur un bâtiment identifié en application du 7° de l’article L. 123-1 du code de l’urbanisme ;
« b) Soit un bâtiment d’habitation ou une partie de bâtiment d’habitation situé aux abords
et dans le champ de visibilité d’un monument historique classé ou inscrit, en zone de protec­
tion du patrimoine architectural, urbain et paysager ou en secteur sauvegardé et que les travaux
sont de nature à porter atteinte à la qualité de ces espaces protégés.
« Dans tous les cas, le représentant de l’État dans le département prend sa décision après avoir
consulté la commission mentionnée au premier alinéa du I de l’article R. 111-19-16 ou, par délé­
gation de la commission départementale, la commission d’accessibilité d’arrondissement
mentionnée au deuxième alinéa du même I. À défaut de réponse de la commission dans un délai
d’un mois à compter de la transmission de la demande par le préfet, cet avis est réputé favorable.
« À défaut de réponse du préfet dans le délai de deux mois à compter de la date à laquelle
il a reçu la demande, la dérogation demandée est réputée accordée.
« Art. R. 111-18-11. - Lorsque la dérogation prévue au premier alinéa de l’article R. 111-18­
10 concerne une disposition dont la mise en œuvre aurait eu pour conséquence d’améliorer signi­
ficativement les conditions d’accessibilité du bâtiment où habite une personne handicapée au
regard de la nature de son handicap, le propriétaire du logement occupé par cette personne est
tenu, à sa demande, de lui proposer une offre de relogement. Cette disposition ne s’applique
que lorsque le propriétaire possède plus de 500 logements locatifs dans le département.
« L’offre de relogement doit correspondre aux besoins et aux possibilités de la personne à
reloger et respecter les exigences fixées aux articles R. 111-18 à R. 111-18-2 ou, à défaut, apporter
à la personne handicapée une amélioration significative, au regard de la nature de son handicap,
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Décret n° 2006-555 du 17 mai 2006 • XIII
des conditions d’accessibilité dont elle aurait bénéficié si les travaux mentionnés aux articles
R. 111-18-8 et R. 111-18-9 avaient été réalisés.
« Une personne handicapée au sens du présent article est une personne qui bénéficie d’une
ou plusieurs des aides mentionnées à l’article L. 241-6 du code de l’action sociale et des familles
ou est titulaire de la carte d’invalidité mentionnée à l’article L. 241-3 du même code. »
Article 4
La sous-section 4 de la section III du chapitre 1er du titre Ier du livre Ier du code de la
construction et de l’habitation (partie réglementaire) est remplacée par les dispositions suivantes :
« Sous-section 4
« Dispositions applicables lors de la construction ou de la création d’établissements rece­
vant du public ou d’installations ouvertes au public
« Art. R. 111-19. - La présente sous-section est applicable lors de la construction ou de la créa­
tion par changement de destination, avec ou sans travaux, d’établissements recevant du public
et d’installations ouvertes au public, à l’exception des établissements de cinquième catégorie créés
par changement de destination pour accueillir des professions libérales définis par un arrêté du
ministre chargé de la construction et le ministre chargé des professions libérales.
« Art. R. 111-19-1. - Les établissements recevant du public définis à l’article R. 123-2 et les
installations ouvertes au public doivent être accessibles aux personnes handicapées, quel que
soit leur handicap.
« L’obligation d’accessibilité porte sur les parties extérieures et intérieures des établissements
et installations et concerne les circulations, une partie des places de stationnement automobile,
les ascenseurs, les locaux et leurs équipements.
« Art. R. 111-19-2. - Est considéré comme accessible aux personnes handicapées tout bâti­
ment ou aménagement permettant, dans des conditions normales de fonctionnement, à des
personnes handicapées, avec la plus grande autonomie possible, de circuler, d’accéder aux
locaux et équipements, d’utiliser les équipements, de se repérer, de communiquer et de béné­
ficier des prestations en vue desquelles cet établissement ou cette installation a été conçu. Les
conditions d’accès des personnes handicapées doivent être les mêmes que celles des personnes
valides ou, à défaut, présenter une qualité d’usage équivalente.
« Le ministre chargé de la construction et le ministre chargé des personnes handicapées fixent,
par arrêté, les obligations auxquelles doivent satisfaire les constructions et les aménagements
propres à assurer l’accessibilité de ces établissements et de leurs abords en ce qui concerne les chemi­
nements extérieurs, le stationnement des véhicules, les conditions d’accès et d’accueil dans les bâti­
ments, les circulations intérieures horizontales et verticales à l’intérieur des bâtiments, les locaux
intérieurs et les sanitaires ouverts au public, les portes et les sas intérieurs et les sorties, les revê­
tements des sols et des parois, ainsi que les équipements et mobiliers intérieurs et extérieurs
susceptibles d’y être installés, notamment les dispositifs d’éclairage et d’information des usagers.
« Art. R. 111-19-3. - Le ministre chargé de la construction, le ministre chargé des personnes handi­
capées et, le cas échéant, le ou les ministres intéressés fixent, par arrêté, les obligations particulières
auxquelles doivent satisfaire, dans le but d’assurer leur accessibilité, les établissements et installations
recevant du public assis, les établissements disposant de locaux d’hébergement ouverts au public, les
établissements et installations comportant des douches, des cabines d’essayage, d’habillage ou de
déshabillage et les établissements et installations comportant des caisses de paiement disposées en batterie.
« Art. R. 111-19-4. - Des arrêtés du ministre chargé de la construction et, selon le cas, du
ministre chargé des sports ou du ministre chargé de la culture définissent, si nécessaire, les carac­
téristiques supplémentaires applicables aux établissements recevant du public ou installations
ouvertes au public suivants :
« a) Les enceintes sportives et les établissements de plein air ;
« b) Les établissements conçus en vue d’offrir au public une prestation visuelle ou sonore.
« Art. R. 111-19-5. - Les ministres intéressés et le ministre chargé de la construction fixent
par arrêté conjoint les règles d’accessibilité applicables aux établissements recevant du public
ou installations ouvertes au public suivants :
« a) Les établissements pénitentiaires ;
« b) Les établissements militaires désignés par arrêté du ministre de l’intérieur et du ministre
de la défense ;
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« c) Les centres de rétention administrative et les locaux de garde à vue ;
« d) Les chapiteaux, tentes et structures, gonflables ou non ;
« e) Les hôtels-restaurants d’altitude et les refuges de montagne ;
« f) Les établissements flottants.
« Art. R. 111-19-6. - En cas d’impossibilité technique résultant de l’environnement du bâti­
ment, et notamment des caractéristiques du terrain, de la présence de constructions existantes
ou de contraintes liées au classement de la zone de construction, notamment au regard de la
réglementation de prévention contre les inondations ou, s’agissant de la création d’un établis­
sement recevant du public ou d’une installation ouverte au public dans une construction exis­
tante, en raison de difficultés liées à ses caractéristiques ou à la nature des travaux qui y sont
réalisés, le préfet peut accorder des dérogations à celles des dispositions de la présente sous­
section qui ne peuvent être respectées.
« Le représentant de l’État dans le département peut également accorder des dérogations
aux dispositions de la présente sous-section pour des motifs liés à la conservation du patrimoine
architectural en cas de création d’un établissement recevant du public par changement de
destination dans un bâtiment ou une partie de bâtiment classé ou inscrit au titre des monuments
historiques.
« La demande de dérogation est soumise à la procédure prévue au II de l’article R. 111-19-16. »
Article 5
Il est inséré, dans la section III du chapitre 1er du titre Ier du livre Ier du code de la construc­
tion et de l’habitation (partie réglementaire), une sous-section 5 ainsi rédigée :
« Sous-section 5
« Dispositions applicables aux établissements existants recevant du public ou aux installa­
tions ouvertes au public existantes
« Art. R. 111-19-7. - La présente sous-section est applicable aux établissements recevant du
public et aux installations ouvertes au public existants ainsi qu’aux établissements recevant du
public de 5e catégorie créés par changement de destination pour accueillir des professions libé­
rales définis par l’arrêté interministériel prévu à l’article R. 111-19.
« Art. R. 111-19-8. - I. - Les travaux de modification ou d’extension, réalisés dans les
établissements recevant du public et les installations ouvertes au public existants doivent être
tels, lorsqu’ils ne s’accompagnent pas d’un changement de destination, que :
« a) S’ils sont réalisés à l’intérieur des volumes ou surfaces existants, ils permettent au
minimum de maintenir les conditions d’accessibilité existantes ;
« b) S’ils entraînent la construction de surfaces ou de volumes nouveaux, les parties de bâti­
ments ainsi créées respectent les dispositions prévues aux articles R. 111-19-1 à R. 111-19-4.
« II. - Les établissements recevant du public existants autres que ceux de 5e catégorie au sens
de l’article R. 123-19 doivent satisfaire aux obligations suivantes :
« a) Avant le 1er janvier 2015, ils doivent respecter les dispositions des articles R. 111-19-2 et
R. 111-19-3. L’arrêté prévu au I de l’article R. 111-19-11 peut prévoir des conditions particulières d’appli­
cation des règles qu’il édicte, lorsque les contraintes liées à la structure du bâtiment l’imposent ;
« b) Avant le 1er janvier 2015, les parties de bâtiment où sont réalisés des travaux de modi­
fication sans changement de destination doivent respecter les dispositions prévues aux articles
R. 111-19-2 et R. 111-19-3 ;
« c) A compter du 1er janvier 2015, les parties de bâtiment où sont réalisés des travaux de
modification sans changement de destination doivent respecter les dispositions des articles
R. 111-19-1 à R. 111-19-4.
« III. - Les établissements recevant du public existants classés en 5e catégorie, ceux créés
par changement de destination pour accueillir des professions libérales définis par l’arrêté
ministériel prévu à l’article R. 111-19, ainsi que les installations ouvertes au public existantes
doivent satisfaire aux obligations suivantes :
« a) Avant le 1er janvier 2015, une partie du bâtiment ou de l’installation doit fournir, dans
le respect des dispositions mentionnées au a du II, l’ensemble des prestations en vue desquelles
l’établissement ou l’installation est conçu.
« Les nouveaux établissements créés par changement de destination pour accueillir des
professions libérales définis par l’arrêté ministériel prévu à l’article R. 111-19 doivent satisfaire
aux obligations fixées à l’alinéa précédent avant le 1er janvier 2011.
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Décret n° 2006-555 du 17 mai 2006 • XV
« La partie considérée du bâtiment doit être la plus proche possible de l’entrée principale
ou d’une des entrées principales et doit être desservie par le cheminement usuel.
« Une partie des prestations peut être fournie par des mesures de substitution.
« b) À compter du 1er janvier 2015, les parties de bâtiment ou d’installation où sont réalisés
des travaux de modification sans changement de destination doivent respecter les dispositions
mentionnées au a du II.
« IV. - Les établissements recevant du public existants, faisant partie de réseaux souterrains
de transports ferroviaires et de transports guidés ne sont pas soumis aux dispositions du II et
du III ci-dessus, dès lors qu’ils respectent les conditions fixées au sixième alinéa de l’article 45
de la loi n° 2005-102 du 11 février 2005.
« Art. R. 111-19-9. - Au plus tard le 1er janvier 2011, les établissements recevant du public exis­
tants, classés dans les quatre premières catégories au sens de l’article R. 123-19, doivent avoir fait l’objet,
à l’initiative de l’administration intéressée ou de l’exploitant, d’un diagnostic de leurs conditions
d’accessibilité. Ce diagnostic analyse la situation de l’établissement ou de l’installation au regard des
obligations définies par la présente sous-section, décrit les travaux nécessaires pour respecter celles
qui doivent être satisfaites avant le 1er janvier 2015 et établit une évaluation du coût de ces travaux.
« Le diagnostic est tenu à la disposition de tout usager de l’établissement ou de l’installation.
« Le schéma directeur d’accessibilité des services de transports prévu à l’article 45 de la loi
n° 2005-102 du 11 février 2005 vaut diagnostic au sens du présent article.
« Art. R. 111-19-10. - Outre les dérogations qui peuvent être accordées pour les motifs mentionnés
à l’article R. 111-19-6, le représentant de l’État dans le département peut accorder des dérogations aux
dispositions de la présente sous-section, lorsque les travaux d’accessibilité prévus aux articles R. 111­
19-8 et R. 111-19-9 sont susceptibles d’avoir des conséquences excessives sur l’activité de l’établissement.
« Le représentant de l’État dans le département peut également accorder des dérogations
aux dispositions de la présente sous-section en cas de contraintes liées à la conservation du patri­
moine architectural dès lors que les travaux doivent être exécutés :
« a) À l’extérieur et, le cas échéant, à l’intérieur d’un établissement recevant du public
classé au titre des monuments historiques en application des articles L. 621-1 et suivants du code
du patrimoine, inscrit au titre des monuments historiques en application des articles L. 621-25
et suivants du code du patrimoine ou dont la démolition, l’enlèvement, la modification ou l’al­
tération sont interdits et dont la modification est soumise à des conditions spéciales en secteur
sauvegardé, en application de l’article L. 313-1 du code de l’urbanisme, ou sur un bâtiment iden­
tifié en application du 7° de l’article L. 123-1 du code de l’urbanisme ;
« b) Sur un établissement recevant du public situé aux abords et dans le champ de visibi­
lité d’un monument historique classé ou inscrit, en zone de protection du patrimoine architec­
tural, urbain et paysager ou en secteur sauvegardé et que ces travaux sont de nature à porter
atteinte à la qualité de ces espaces protégés.
« Dans le cas où l’établissement remplit une mission de service public, le représentant de l’État
dans le département ne peut accorder une dérogation que si une mesure de substitution est prévue.
« Dans tous les cas, le représentant de l’État dans le département se prononce selon les moda­
lités prévues au III de l’article R. 111-19-16.
« Art. R. 111-19-11. - I. - Un arrêté du ministre chargé de la construction, du ministre
chargé des personnes handicapées et, le cas échéant, du ou des ministres intéressés détermine
les conditions techniques d’application des articles R. 111-19-7 à R. 111-19-10.
« II. - Des arrêtés du ministre chargé de la construction et, selon le cas, du ministre chargé des
sports ou du ministre chargé de la culture définissent, si nécessaire, les caractéristiques supplémen­
taires applicables aux établissements recevant du public ou installations ouvertes au public suivants :
« a) Les enceintes sportives et les établissements de plein air ;
« b) Les établissements conçus en vue d’offrir au public une prestation visuelle ou sonore.
« Art. R. 111-19-12. - Les ministres intéressés et le ministre chargé de la construction fixent
par arrêté conjoint les règles d’accessibilité applicables aux établissements recevant du public
ou installations ouvertes au public suivants :
« a) Les établissements pénitentiaires ;
« b) Les établissements militaires désignés par arrêté du ministre de l’intérieur et du ministre
de la défense ;
« c) Les centres de rétention administrative et les locaux de garde à vue ;
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XVI • Décret n° 2006-555 du 17 mai 2006
« d) Les chapiteaux, tentes et structures, gonflables ou non ;
« e) Les hôtels-restaurants d’altitude et les refuges de montagne ;
« f) Les établissements flottants. »
Article 6
Il est inséré, dans la section III du chapitre 1er du titre Ier du livre Ier du code de la construc­
tion et de l’habitation (partie réglementaire), une sous-section 6 ainsi rédigée :
« Sous-section 6
« Délivrance de l’autorisation de travaux prévue à l’article L. 111-8-1
« Art. R. 111-19-13. - L’autorisation prévue à l’article L. 111-8-1 ne peut être délivrée que si les
travaux projetés sont conformes soit aux dispositions de la sous-section 4 s’il s’agit de la construc­
tion ou de la création d’un établissement recevant du public ou d’une installation ouverte au
public, soit aux dispositions de la sous-section 5 s’il s’agit de l’aménagement ou la modification
d’une installation ouverte au public ou d’un établissement recevant du public existant.
« Art. R. 111-19-14. - Le dossier de la demande d’autorisation est établi en trois exemplaires
et doit comporter les plans et documents nécessaires pour que l’autorité compétente puisse s’as­
surer que le projet de travaux respecte les règles d’accessibilité mentionnées à la sous-section
4 ou à la sous-section 5. Le cas échéant, le dossier comporte la demande de dérogation à ces
règles, accompagnée des justificatifs nécessaires et, dans le cas mentionné à l’avant-dernier alinéa
de l’article R. 111-19-10, d’une proposition de mesure de substitution.
« Art. R. 111-19-15. - Lorsque les travaux projetés sont également soumis au permis de
construire prévu à l’article L. 421-1 du code de l’urbanisme, la demande de permis de construire
comporte les plans et documents mentionnés à l’article R. 111-19-14. Elle tient lieu, dans ce cas,
de la demande d’autorisation de travaux prévue à l’article L. 111-8-1.
« Lorsque les travaux projetés ne sont pas soumis au permis de construire, la demande comporte
pour les établissements recevant du public, outre les plans et documents prévus à l’article R. 111­
19-14, les documents et renseignements mentionnés aux articles R. 123-24 et R. 123-25.
« Art. R. 111-19-16. - I. - L’autorité compétente transmet un exemplaire de la demande à la
commission consultative départementale de sécurité et d’accessibilité ou à la commission dépar­
tementale de sécurité pour Paris, les Hauts-de-Seine, la Seine-Saint-Denis et le Val-de-Marne, afin
de recueillir son avis. Si cet avis n’est pas donné dans un délai d’un mois, il est réputé favorable.
« Lorsqu’il existe des commissions de sécurité d’arrondissement, intercommunales ou
communales créées en application de l’article R. 123-38, le préfet peut créer, après avis de la
commission consultative départementale de sécurité et d’accessibilité, ou de la commission dépar­
tementale de sécurité pour Paris, les Hauts-de-Seine, la Seine-Saint-Denis et le Val-de-Marne, des
commissions d’accessibilité d’arrondissement, intercommunales ou communales ayant les
mêmes compétences territoriales et chargées de donner un avis, par délégation des commissions
départementales, sur les demandes d’autorisation relatives aux mêmes catégories d’établisse­
ments recevant du public. Pour l’étude de ces demandes, ces commissions peuvent se réunir
en formation conjointe avec les commissions de sécurité correspondantes.
« II. - Dans les cas prévus à l’article R. 111-19-6, l’autorité compétente transmet un exem­
plaire de la demande au préfet qui lui fait connaître sa décision motivée après avoir consulté,
selon le cas, la commission mentionnée au premier alinéa du I ou, par délégation de la commis­
sion départementale, la commission d’accessibilité d’arrondissement mentionnée au deuxième
alinéa du I. À défaut de réponse de la commission dans un délai d’un mois à compter de la trans­
mission de la demande par le préfet, cet avis est réputé favorable.
« À défaut de réponse du préfet dans le délai de deux mois à compter de la date à laquelle
il a reçu la demande, la dérogation demandée est réputée accordée.
« III. - Dans les cas prévus à l’article R. 111-19-10, l’autorité compétente transmet un exem­
plaire de la demande au préfet, qui lui fait connaître sa décision motivée sur avis conforme de
la commission mentionnée au premier alinéa du I ou, par délégation de la commission dépar­
tementale, de la commission d’accessibilité d’arrondissement visée au deuxième alinéa du I.
« À défaut de réponse de la commission dans un délai d’un mois à compter de la transmis­
sion de la demande par le préfet, cet avis est réputé favorable. À défaut de réponse du préfet
dans le délai de deux mois à compter de la date à laquelle il a reçu la demande, la dérogation
demandée est réputée accordée.
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Décret n° 2006-555 du 17 mai 2006 • XVII
« Art. R. 111-19-17. - L’autorisation de travaux prévue à l’article L. 111-8-1 est délivrée au
nom de l’État.
« Toutefois, lorsque les travaux projetés sont soumis au permis de construire prévu à l’ar­
ticle L. 421-1 du code de l’urbanisme, l’autorité compétente pour délivrer au nom de l’État
l’autorisation de travaux prévue à l’article L. 111-8-1 est l’autorité compétente pour délivrer le
permis de construire.
« Art. R. 111-19-18. - Lorsque les travaux projetés ne sont pas soumis au permis de
construire prévu à l’article L. 421-1 du code de l’urbanisme, l’autorisation de travaux prévue à
l’article L. 111-8-1 est délivrée par le maire au nom de l’État dans un délai de trois mois à
compter du dépôt d’un dossier complet. Dans ce cas, une autorisation unique est délivrée par
cette autorité au titre des articles L. 111-8-1 et R. 123-23.
« À défaut de notification au demandeur d’une décision expresse du maire dans le délai de
trois mois à compter du dépôt d’un dossier complet, l’autorisation de travaux est considérée
comme accordée et les travaux prévus peuvent être entrepris conformément au projet déposé.
« Si le dossier est incomplet, le maire invite le demandeur, par lettre recommandée avec
accusé de réception et dans le mois suivant la réception de la demande, à fournir les pièces
complémentaires. Le délai d’instruction de trois mois commence à courir, dans ce cas, à compter
de la réception des pièces complétant le dossier. »
Article 7
Il est inséré, dans la section III du chapitre 1er du titre Ier du livre Ier du code de la construc­
tion et de l’habitation (partie réglementaire), une sous-section 7 ainsi rédigée :
« Sous-section 7
« Délivrance de l’autorisation d’ouverture prévue à l’article L. 111-8-3
« Art. R. 111-19-19. - Avant toute ouverture d’un établissement recevant du public, à l’ex­
ception des établissements pour lesquels l’attestation prévue à l’article R. 111-19-21 doit être
fournie et des établissements de 5e catégorie au sens de l’article R. 123-19 ne disposant pas de
locaux d’hébergement pour le public, il est procédé à une visite de réception par la commission
compétente mentionnée à l’article R. 111-19-16, destinée à attester de la conformité des travaux
à l’autorisation de travaux prévue à l’article L. 111-8-1. Lorsqu’une commission d’accessibilité
d’arrondissement, communale ou intercommunale, en a reçu compétence en application de l’ar­
ticle R. 111-19-16, elle peut procéder à cette visite.
« Art. R. 111-19-20. - L’autorisation d’ouverture d’un établissement recevant du public
prévue à l’article L. 111-8-3 est délivrée au nom de l’État dans les mêmes conditions de compé­
tence que celles définies aux articles R. 111-19-17 et R. 111-19-18.
« Elle est délivrée :
« - pour les établissements soumis à la fourniture de l’attestation visée à l’article R. 111-19­
21, au vu de cette attestation ;
« - pour les autres établissements, après avis de la commission compétente mentionnée à
l’article R. 111-19-16.
« L’autorisation d’ouverture est notifiée directement à l’exploitant par lettre recommandée
avec demande d’avis de réception postal. Une ampliation de cette décision est transmise au préfet,
lorsqu’il n’est pas l’autorité compétente pour statuer. »
Article 8
Il est inséré, dans la section III du chapitre 1er du titre Ier du livre Ier du code de la construc­
tion et de l’habitation (partie réglementaire), une sous-section 8 ainsi rédigée :
« Sous-section 8
« Attestation prévue à l’article L. 111-7-4
« Art. R. 111-19-21. - À l'issue des travaux mentionnés aux sous-sections 1 à 5 et soumis
au permis de construire prévu à l’article L. 421-1 du code de l’urbanisme, à l’exception de
ceux entrepris par les personnes construisant ou améliorant un logement pour leur propre
usage visées à l’article R. 111-18-5, le maître d’ouvrage fait établir, par une personne de son choix
répondant aux conditions fixées à l’article R. 111-19-22, une attestation constatant que les
travaux réalisés respectent les règles d’accessibilité applicables, compte tenu, le cas échéant, des
dérogations accordées.
« Le maître d’ouvrage adresse l’attestation à l’autorité qui a délivré le permis de construire
et au maire dans un délai de trente jours à compter de la date de l’achèvement des travaux.
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XVIII • Décret n° 2006-555 du 17 mai 2006
« Art. R. 111-19-22. - La personne qui établit l’attestation prévue à l’article R. 111-19-21 doit
être :
« a) Soit un contrôleur technique au sens de l’article L. 111-23, titulaire d’un agrément
l’habilitant à intervenir sur les bâtiments ;
« b) Soit un architecte soumis à l’article 2 de la loi n° 77-2 du 3 janvier 1977 sur l’architec­
ture, qui ne peut être celui qui a signé la demande de permis de construire.
« Art. R. 111-19-23. - Est puni d’une amende prévue pour les contraventions de la 5e classe
le fait pour une personne d’établir une attestation visée à l’article R. 111-19-21 en méconnais­
sance des conditions fixées à l’article R. 111-19-22.
« La personne qui a commis cette infraction encourt également la peine complémentaire d’af­
fichage ou de diffusion, par la presse écrite ou par tout moyen de communication audiovisuelle,
de la décision prononcée, dans les conditions prévues aux articles 131-35 et 131-48 du code pénal.
« La récidive des contraventions est punie conformément aux dispositions de l’article 132­
11 du code pénal.
« Art. R. 111-19-24. - Un arrêté du ministre en charge de la construction détermine les moda­
lités d’application de la présente sous-section. »
Article 9
Le deuxième alinéa de l’article R. 111-5 du code de la construction et de l’habitation est
remplacé par les dispositions suivantes :
« L’installation d’un ascenseur est obligatoire dans les parties de bâtiments d’habitation collec­
tifs comportant plus de trois étages accueillant des logements au-dessus ou au-dessous du rez­
de-chaussée.
« Si le bâtiment comporte plusieurs rez-de-chaussée, les étages sont comptés à partir du plus
bas niveau d’accès pour les piétons. Lorsque l’installation d’un ascenseur est obligatoire,
chaque niveau doit être desservi, qu’il soit situé en étage ou en sous-sol et qu’il comporte des
locaux collectifs ou des parties privatives.
« Lorsque l’ascenseur n’est pas obligatoire, les parties de bâtiments comprenant plus de
quinze logements situés en étages, au-dessus ou au-dessous du rez-de-chaussée, doivent être
conçues de manière telles qu’elles permettent l’installation ultérieure d’un ascenseur sans
modification des structures et des circulations existantes. Sont soumis aux obligations du
présent alinéa les bâtiments ayant fait l’objet d’une demande de permis de construire déposée
à compter du 1er janvier 2008. »
Article 10
Après le septième alinéa de l’article R. 112-2 du code de l’urbanisme, il est ajouté un alinéa
ainsi rédigé :
« f) D’une surface forfaitaire de cinq mètres carrés par logement respectant les règles rela­
tives à l’accessibilité intérieure des logements aux personnes handicapées prévues selon le cas
aux articles R. 111-18-2, R. 111-18-6, ou aux articles R. 111-18-8 et R. 111-18-9 du code de la
construction et de l’habitation. »
Article 11
L’article R. 123-13 du code de l’urbanisme est complété par un alinéa ainsi rédigé :
« Dans le délai de trois mois suivant la publication du schéma départemental d’organisa­
tion sociale et médico-sociale mentionné à l’article L. 312-4 du code de l’action sociale et des
familles, le préfet le notifie au maire ou au président de l’établissement public de coopération
intercommunale compétent. Il est tenu compte des mesures prévues par ce plan lors de la plus
prochaine révision du plan local d’urbanisme. »
Article 12
Au second alinéa de l’article R. 421-38-20 du code de l’urbanisme, les mots : « à l’article R. 111­
19-3 » sont remplacés par les mots : « aux articles R. 111-19-6 et R. 111-19-10. ».
Article 13
Sauf disposition contraire, les dispositions des articles 1er à 5 et 9 du présent décret sont appli­
cables aux demandes de permis de construire déposées à compter du 1er janvier 2007.
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Décret n° 2006-555 du 17 mai 2006 • XIX
Les dispositions de l’article 3 concernant des travaux ne nécessitant pas une demande de
permis de construire entrent en vigueur le 1er janvier 2007.
Sauf disposition contraire prévue à ces articles, les dispositions des articles 4 à 8 qui concer­
nent les travaux ou les modifications portant sur un établissement recevant du public ou qui
concernent la création d’un tel établissement sont applicables aux demandes d’autorisation
prévues à l’article L. 111-8-1 du code de la construction et de l’habitation déposées à compter
du 1er janvier 2007.
Les dispositions des articles 10 et 11 entrent en vigueur le 1er janvier 2007.
Article 14
Nonobstant les dispositions de l’article 5 et les dispositions de l’article précédent :
1° Les parties de bâtiment des préfectures où sont délivrées les prestations offertes au
public doivent respecter les dispositions du a et du b du II ou du a du III de l’article R. 111-19­
8, au plus tard le 31 décembre 2010.
Au plus tard le 31 décembre 2007, l’ensemble des prestations doivent pouvoir être délivrées
aux personnes handicapées dans au moins une partie du bâtiment respectant les dispositions
du a et du b du II ou du a du III, de l’article R. 111-19-8.
2° Les parties classées en établissement recevant du public des bâtiments accueillant des
établissements d’enseignement supérieur et appartenant à l’État doivent respecter les disposi­
tions du a et du b du II ou du a du III de l’article R. 111-19-8 au plus tard le 31 décembre 2010.
Article 15
Le ministre d’État, ministre de l’intérieur et de l’aménagement du territoire, la ministre de
la défense, le ministre de l’emploi, de la cohésion sociale et du logement, le garde des sceaux,
ministre de la justice, le ministre des transports, de l’équipement, du tourisme et de la mer, le
ministre de la santé et des solidarités, le ministre de la culture et de la communication, le
ministre des petites et moyennes entreprises, du commerce, de l’artisanat et des professions libé­
rales, le ministre de la jeunesse, des sports et de la vie associative et le ministre délégué à la sécu­
rité sociale, aux personnes âgées, aux personnes handicapées et à la famille sont chargés,
chacun en ce qui le concerne, de l’exécution du présent décret, qui sera publié au Journal offi­
ciel de la République française.
Fait à Paris, le 17 mai 2006.
Dominique de Villepin
Par le Premier ministre :
Le ministre de l’emploi,
de la cohésion sociale et du logement,
Jean-Louis Borloo
Le ministre d’État,
ministre de l’intérieur
et de l’aménagement du territoire,
Nicolas Sarkozy
Le ministre de la santé et des solidarités,
Xavier Bertrand
Le ministre de la culture
et de la communication,
Renaud Donnedieu de Vabres
La ministre de la défense,
Michèle Alliot-Marie
Le ministre des petites et moyennes
entreprises,du commerce, de l’artisanat
et des professions libérales,
Renaud Dutreil
Le garde des sceaux,
ministre de la justice,
Pascal Clément
Le ministre de la jeunesse, des sports
et de la vie associative,
Jean-François Lamour
Le ministre des transports,
de l’équipement, du tourisme
et de la mer,
Dominique Perben
Le ministre délégué à la sécurité sociale,
aux personnes âgées, aux personnes
handicapées et à la famille,
Philippe Bas
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Ministère de l’emploi, de la cohésion sociale et du logement
Arrêté du 1er août 2006
fixant les dispositions prises pour l’application
des articles R. 111-19 à R. 111-19-3 et R. 111-19-6
du code de la construction et de l’habitation
relatives à l’accessibilité aux personnes handicapées des établissements recevant du public et des installations ouvertes au public lors de leur construction ou de leur création
NOR : SOCU0611478A
Le ministre de l’emploi, de la cohésion sociale et du logement, le ministre de la santé et des
solidarités et le ministre délégué à la sécurité sociale, aux personnes âgées, aux personnes
handicapées et à la famille,
Vu la directive 98/34/CE du 22 juin 1998 prévoyant une procédure d’information dans le
domaine des normes et réglementations techniques, modifiée par la directive 98/48/CE du
20 juillet 1998 ;
Vu le code de la construction et de l’habitation ;
Vu l’avis du Conseil national consultatif des personnes handicapées en date du 20 juin 2006,
Arrêtent :
Art. 1er. - Les dispositions du présent arrêté sont prises pour l’application des dispositions
des articles R. 111-19 à R. 111-19-3 et R. 111-19-6 du code de la construction et de l’habitation.
Les dispositions architecturales et les aménagements propres à assurer l’accessibilité des
établissements et installations construits ou créés par changement de destination, avec ou sans
travaux, doivent satisfaire aux obligations définies aux articles 2 à 19.
Art. 2. - Dispositions relatives aux cheminements extérieurs.
I. - Un cheminement accessible doit permettre d’accéder à l’entrée principale, ou à une des
entrées principales, des bâtiments depuis l’accès au terrain. Le choix et l’aménagement de ce
cheminement sont tels qu’ils facilitent la continuité de la chaîne du déplacement avec l’exté­
rieur du terrain. Le cheminement accessible doit être le cheminement usuel, ou l’un des chemi­
nements usuels.
Le cheminement accessible permet notamment à une personne ayant une déficience visuelle
ou auditive de se localiser, s’orienter et atteindre le bâtiment en sécurité et permet à une
personne ayant une déficience motrice d’accéder à tout équipement ou aménagement donné à
l’usage. Les caractéristiques d’un cheminement accessible sont définies au II ci-après.
Lorsqu’il existe plusieurs cheminements, les cheminements accessibles sont signalés de
manière adaptée. Les principaux éléments structurants du cheminement doivent être repérables
par les personnes ayant une déficience visuelle.
Lorsque le cheminement courant se fait par un plan incliné, celui-ci doit offrir des carac­
téristiques minimales définies au II ci-après.
II. - Les cheminements extérieurs accessibles aux personnes handicapées doivent répondre
aux dispositions suivantes :
1° Repérage et guidage :
Une signalisation adaptée doit être mise en place à l’entrée du terrain de l’opération, à
proximité des places de stationnement pour le public, ainsi qu’en chaque point du cheminement
accessible où un choix d’itinéraire est donné à l’usager. Les éléments de signalisation doivent
répondre aux exigences définies à l’annexe 3.
Le revêtement du cheminement accessible doit présenter un contraste visuel et tactile par
rapport à son environnement. À défaut, le cheminement doit comporter sur toute sa longueur
un repère continu, tactile pour le guidage à l’aide d’une canne d’aveugle, et visuellement
contrasté par rapport à son environnement pour faciliter le guidage des personnes malvoyantes.
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2° Caractéristiques dimensionnelles :
a) Profil en long :
Le cheminement accessible doit être horizontal et sans ressaut.
Lorsqu’une dénivellation ne peut être évitée, un plan incliné de pente inférieure ou égale
à 5 % doit être aménagé afin de la franchir. Les valeurs de pentes suivantes sont tolérées
exceptionnellement :
– jusqu’à 8 % sur une longueur inférieure ou égale à 2 m ;
– jusqu’à 10 % sur une longueur inférieure ou égale à 0,50 m.
Un palier de repos est nécessaire en haut et en bas de chaque plan incliné, quelle qu’en soit
la longueur. En cas de plan incliné de pente supérieure ou égale à 4 %, un palier de repos est
nécessaire tous les 10 m.
Les caractéristiques dimensionnelles du palier sont définies à l’annexe 2.
Lorsqu’il ne peut être évité, un faible écart de niveau peut être traité par un ressaut à bord
arrondi ou muni d’un chanfrein et dont la hauteur doit être inférieure ou égale à 2 cm. Cette
hauteur maximale peut toutefois être portée à 4 cm si le ressaut comporte sur toute sa hauteur
une pente ne dépassant pas 33 %.
Il est interdit de traiter un cheminement accessible par des ressauts successifs constituant
des marches de faible hauteur avec un giron important, dits « pas d’âne ».
b)Profil en travers :
La largeur minimale du cheminement accessible doit être de 1,40 m libre de tout obstacle
afin de faciliter les croisements.
Lorsqu’un rétrécissement ponctuel ne peut être évité, la largeur minimale du chemine­
ment peut, sur une faible longueur, être comprise entre 1,20 m et 1,40 m de manière à conserver
une possibilité de croisement entre un piéton et une personne en fauteuil roulant.
Le cheminement doit être conçu et mis en œuvre de manière à éviter la stagnation d’eau.
Lorsqu’un dévers est nécessaire, il doit être inférieur ou égal à 2 %.
c)Espaces de manœuvre et d’usage pour les personnes circulant en fauteuil roulant :
Un espace de manœuvre avec possibilité de demi-tour est nécessaire en chaque point du
cheminement où un choix d’itinéraire est donné à l’usager.
Un espace de manœuvre de porte est nécessaire de part et d’autre de chaque porte ou
portillon situé le long du cheminement.
Un espace d’usage est nécessaire devant chaque équipement ou aménagement situé le
long du cheminement afin d’en permettre l’atteinte et l’usage.
Les caractéristiques dimensionnelles de ces différents espaces sont définies à l’annexe 2.
3° Sécurité d’usage :
Le sol ou le revêtement de sol du cheminement accessible doit être non meuble, non glis­
sant, non réfléchissant et sans obstacle à la roue.
Les trous et fentes situés dans le sol du cheminement doivent avoir une largeur ou un
diamètre inférieur ou égal à 2 cm.
Le cheminement accessible doit être libre de tout obstacle. Afin d’être repérables, les
éléments éventuels qui ne peuvent pas être mis en dehors du cheminement doivent répondre
aux exigences suivantes :
– s’ils sont suspendus au-dessus du cheminement, laisser un passage libre d’au moins 2,20 m
de hauteur au-dessus du sol ;
– s’ils sont implantés sur le cheminement, quelle que soit leur hauteur, ou en saillie latérale
de plus de 15 cm sur le cheminement, comporter un élément de contraste visuel par rapport
à leur environnement immédiat et un rappel tactile ou un prolongement au sol.
Lorsque le cheminement est bordé à une distance inférieure à 0,90 m par une rupture de
niveau d’une hauteur de plus de 0,40 m, un dispositif de protection doit être implanté afin d’éviter
les chutes.
Lorsqu’un escalier est situé dans un espace de circulation, la partie située en dessous de
2,20 m, si elle n’est pas fermée, doit être visuellement contrastée, comporter un rappel tactile
au sol et être réalisée de manière à prévenir les dangers de chocs pour des personnes aveugles
ou malvoyantes.
Les parois vitrées situées sur les cheminements ou en bordure immédiate de ceux-ci doivent
être repérables par des personnes de toutes tailles à l’aide d’éléments visuels contrastés par
rapport à l’environnement immédiat.
Toute volée d’escalier comportant trois marches ou plus doit répondre aux exigences
suivantes :
– une main courante répondant aux exigences définies au 3o du II de l’article 7.1 est obliga­
toire ;
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– en haut de l’escalier, un revêtement de sol doit permettre l’éveil de la vigilance à une
distance de 0,50 m de la première marche grâce à un contraste visuel et tactile ;
– la première et la dernière marches doivent être pourvues d’une contremarche d’une hauteur
minimale de 0,10 m.
– les nez de marches doivent répondre aux exigences suivantes :
– être de couleur contrastée par rapport au reste de l’escalier ;
– être antidérapants ;
– ne pas présenter de débord excessif par rapport à la contremarche.
Lorsqu’un cheminement accessible croise un itinéraire emprunté par des véhicules, il doit
comporter un élément permettant l’éveil de la vigilance des piétons au droit de ce croisement.
Un marquage au sol et une signalisation doivent également indiquer aux conducteurs des véhi­
cules qu’ils croisent un cheminement pour piétons.
Le cheminement doit comporter un dispositif d’éclairage répondant aux exigences défi­
nies à l’article 14.
Art. 3. - Dispositions relatives au stationnement automobile.
I. - Tout parc de stationnement automobile intérieur ou extérieur à l’usage du public et dépen­
dant d’un établissement recevant du public ou d’une installation ouverte au public doit
comporter une ou plusieurs places de stationnement adaptées pour les personnes handicapées
et réservées à leur usage. Les caractéristiques de ces places sont définies au II du présent
article.
Ces places adaptées sont localisées à proximité de l’entrée, du hall d’accueil ou de l’ascen­
seur et reliées à ceux-ci par un cheminement accessible tel que défini selon les cas à l’article
2 ou à l’article 6. Les emplacements adaptés et réservés sont signalés.
II. - Les places des parcs de stationnement automobile adaptées pour les personnes handi­
capées doivent répondre aux dispositions suivantes :
1° Nombre :
Les places adaptées destinées à l’usage du public doivent représenter au minimum 2 % du
nombre total de places prévues pour le public. Le nombre minimal de places adaptées est
arrondi à l’unité supérieure. Au-delà de 500 places, le nombre de places adaptées, qui ne saurait
être inférieur à 10, est fixé par arrêté municipal.
2° Repérage :
Chaque place adaptée destinée au public doit être repérée par un marquage au sol ainsi
qu’une signalisation verticale.
3° Caractéristiques dimensionnelles :
Une place de stationnement adaptée doit correspondre à un espace horizontal au dévers près,
inférieur ou égal à 2 %.
La largeur minimale des places adaptées doit être de 3,30 m.
4° Atteinte et usage :
S’il existe un contrôle d’accès ou de sortie du parc de stationnement, le système doit
permettre à des personnes sourdes ou malentendantes ou des personnes muettes de signaler leur
présence au personnel et d’être informées de la prise en compte de leur appel. En particulier
et en l’absence d’une vision directe de ces accès ou sorties par le personnel :
– tout signal lié au fonctionnement du dispositif d’accès doit être sonore et visuel ;
– les appareils d’interphonie sont munis d’un système permettant au personnel de l’établis­
sement de visualiser le conducteur.
Qu’elle soit à l’extérieur ou à l’intérieur du bâtiment, une place de stationnement adaptée
doit se raccorder sans ressaut de plus de 2 cm au cheminement d’accès à l’entrée du bâtiment
ou à l’ascenseur. Sur une longueur d’au moins 1,40 m à partir de la place de stationnement
adaptée, ce cheminement doit être horizontal au dévers près.
Les places adaptées, quelle que soit leur configuration et notamment lorsqu’elles sont réali­
sées dans un volume fermé, sont telles qu’un usager en fauteuil roulant peut quitter l’empla­
cement une fois le véhicule garé.
Art. 4. - Dispositions relatives aux accès à l’établissement ou l’installation.
I. - Le niveau d’accès principal à chaque bâtiment où le public est admis doit être acces­
sible en continuité avec le cheminement extérieur accessible.
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Tout dispositif visant à permettre ou restreindre l’accès au bâtiment ou à se signaler au
personnel doit pouvoir être repéré, atteint et utilisé par une personne handicapée. L’utilisation
du dispositif doit être la plus simple possible.
II. - Pour l’application du I du présent article, l’accès au bâtiment u à des parties de l’éta­
blissement doit répondre aux dispositions suivantes :
1° Repérage :
Les entrées principales du bâtiment doivent être facilement repérables par des éléments archi­
tecturaux ou par un traitement utilisant des matériaux différents ou visuellement contrastés.
Tout dispositif visant à permettre ou restreindre l’accès au bâtiment ou à se signaler au
personnel doit être facilement repérable visuellement par un contraste visuel ou une signalétique
répondant aux exigences définies à l’annexe 3, et ne doit pas être situé dans une zone sombre.
2° Atteinte et usage :
Les systèmes de communication entre le public et le personnel ainsi que les dispositifs de
commande manuelle mis à la disposition du public doivent répondre aux exigences suivantes :
– être situés à plus de 0,40 m d’un angle rentrant de parois ou de tout autre obstacle à l’ap­
proche d’un fauteuil roulant ;
– être situés à une hauteur comprise entre 0,90 m et 1,30 m.
Le système d’ouverture des portes doit être utilisable en position « debout » comme en position « assis ».
Lorsqu’il existe un dispositif de déverrouillage électrique, il doit permettre à une personne
à mobilité réduite d’atteindre la porte et d’entamer la manœuvre d’ouverture avant que la
porte ne soit à nouveau verrouillée.
Les éléments d’information relatifs à l’orientation dans le bâtiment doivent répondre aux
exigences définies à l’annexe 3.
Tout signal lié au fonctionnement d’un dispositif d’accès doit être sonore et visuel.
S’il existe un contrôle d’accès à l’établissement, le système doit permettre à des personnes
sourdes ou malentendantes ou des personnes muettes de signaler leur présence au personnel
et d’être informées de la prise en compte de leur appel. En particulier et en l’absence d’une vision
directe de ces accès par le personnel, les appareils d’interphonie sont munis d’un système
permettant au personnel de l’établissement de visualiser le visiteur.
Art. 5. - Dispositions relatives à l’accueil du public.
I. - Tout aménagement, équipement ou mobilier situé au point d’accueil du public et néces­
saire pour accéder aux espaces ouverts au public, pour les utiliser ou pour les comprendre, doit
pouvoir être repéré, atteint et utilisé par une personne handicapée.
Lorsqu’il y a plusieurs points d’accueil à proximité l’un de l’autre, l’un au moins d’entre eux doit
être rendu accessible dans les mêmes conditions d’accès et d’utilisation que celles offertes aux
personnes valides, être prioritairement ouvert et être signalé de manière adaptée dès l’entrée. En parti­
culier, toute information strictement sonore nécessaire à l’utilisation normale du point d’accueil doit
faire l’objet d’une transmission par des moyens adaptés ou être doublée par une information visuelle.
Les espaces ou équipements destinés à la communication doivent faire l’objet d’une qualité
d’éclairage renforcée.
II. - Pour l’application du I du présent article, les aménagements et équipements accessi­
bles destinés à l’accueil du public doivent répondre aux dispositions suivantes :
Les banques d’accueil doivent être utilisables par une personne en position « debout »
comme en position « assis » et permettre la communication visuelle entre les usagers et le
personnel. Lorsque des usages tels que lire, écrire, utiliser un clavier sont requis, une partie au
moins de l’équipement doit présenter les caractéristiques suivantes :
– une hauteur maximale de 0,80 m ;
– un vide en partie inférieure d’au moins 0,30 m de profondeur, 0,60 m de largeur et 0,70 m
de hauteur permettant le passage des pieds et des genoux d’une personne en fauteuil roulant.
Lorsque l’accueil est sonorisé, il doit être équipé d’un système de transmission du signal
acoustique par induction magnétique, signalé par un pictogramme.
Les postes d’accueil doivent comporter un dispositif d’éclairage répondant aux exigences
définies à l’article 14.
Art. 6. - Dispositions relatives aux circulations intérieures horizontales.
Les circulations intérieures horizontales doivent être accessibles et sans danger pour les
personnes handicapées. Les principaux éléments structurants du cheminement doivent être
repérables par les personnes ayant une déficience visuelle.
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Les usagers handicapés doivent pouvoir accéder à l’ensemble des locaux ouverts au public
et en ressortir de manière autonome.
Les circulations intérieures horizontales doivent répondre aux exigences applicables au
cheminement extérieur accessible visées à l’article 2, à l’exception des dispositions concernant :
– l’aménagement d’espaces de manœuvre avec possibilité de demi-tour pour une personne
circulant en fauteuil roulant ;
– le repérage et le guidage ;
– le passage libre sous les obstacles en hauteur, qui est réduit à 2 m dans les parcs de station­
nement.
Art. 7. - Dispositions relatives aux circulations intérieures verticales.
Les circulations intérieures verticales doivent répondre aux dispositions suivantes :
Toute dénivellation des circulations horizontales supérieure ou égale à 1,20 m détermine un
niveau décalé considéré comme un étage. Lorsque le bâtiment comporte un ascenseur, tout niveau
décalé doit être desservi.
Lorsque des marches sont situées entre le niveau principal d’accès au bâtiment et l’esca­
lier desservant les étages, un revêtement de sol doit permettre, en haut des marches, l’éveil de
la vigilance à une distance de 0,50 m de la première marche grâce à un contraste visuel et tactile.
Ces marches doivent répondre aux exigences définies aux 1o et 2o du II de l’article 7.1.
Lorsque l’ascenseur, l’escalier ou l’équipement mobile n’est pas visible depuis l’entrée ou
le hall du niveau principal d’accès au bâtiment, il doit y être repéré par une signalisation
adaptée répondant aux exigences définies à l’annexe 3. Lorsqu’il existe plusieurs ascenseurs,
escaliers ou équipements desservant de façon sélective les différents niveaux, cette signalisa­
tion doit aider l’usager à choisir l’ascenseur, l’escalier ou l’équipement mobile qui lui convient.
Pour les ascenseurs, cette information doit figurer également à proximité des commandes
d’appel.
7.1. Escaliers
I. - Les escaliers doivent pouvoir être utilisés en sécurité par les personnes handicapées y
compris lorsqu’une aide appropriée est nécessaire. La sécurité des personnes doit être assurée
par des aménagements ou équipements facilitant notamment le repérage des obstacles et l’équi­
libre tout au long de l’escalier.
II. - À cette fin, les escaliers ouverts au public dans des conditions normales de fonction­
nement doivent répondre aux dispositions suivantes, que le bâtiment comporte ou non un
ascenseur :
1° Caractéristiques dimensionnelles :
La largeur minimale entre mains courantes doit être de 1,20 m.
Les marches doivent répondre aux exigences suivantes :
– hauteur inférieure ou égale à 16 cm ;
– largeur du giron supérieure ou égale à 28 cm
2° Sécurité d’usage :
En haut de l’escalier, un revêtement de sol doit permettre l’éveil de la vigilance à une
distance de 0,50 m de la première marche grâce à un contraste visuel et tactile. La première et
la dernière marches doivent être pourvues d’une contremarche d’une hauteur minimale de
0,10 m, visuellement contrastée par rapport à la marche. Les nez de marches doivent répondre
aux exigences suivantes :
– être contrastés visuellement par rapport au reste de l’escalier ;
– être antidérapants ;
– ne pas présenter de débord excessif par rapport à la contremarche.
L’escalier doit comporter un dispositif d’éclairage répondant aux exigences définies à l’ar­
ticle 14.
3° Atteinte et usage :
L’escalier, quelle que soit sa conception, doit comporter une main courante de chaque
côté. Toute main courante doit répondre aux exigences suivantes :
– être située à une hauteur comprise entre 0,80 m et 1,00 m. Toutefois, lorsqu’un garde­
corps tient lieu de main courante, celle-ci devra être située pour des motifs de sécurité à la
hauteur minimale requise pour le garde-corps ;
– se prolonger horizontalement de la longueur d’une marche au-delà de la première et de la
dernière marche de chaque volée sans pour autant créer d’obstacle au niveau des circula­
tions horizontales ;
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– être continue, rigide et facilement préhensible ;
– être différenciée de la paroi support grâce à un éclairage particulier ou à un contraste visuel.
7.2. Ascenseurs
Tous les ascenseurs doivent pouvoir être utilisés par les personnes handicapées. Les carac­
téristiques et la disposition des commandes extérieures et intérieures à la cabine doivent,
notamment, permettre leur repérage et leur utilisation par ces personnes. Dans les ascenseurs,
des dispositifs doivent permettre de prendre appui et de recevoir par des moyens adaptés les
informations liées aux mouvements de la cabine, aux étages desservis et au système d’alarme.
À cette fin, les ascenseurs doivent être conformes à la norme NF EN 81-70 relative à l’« acces­
sibilité aux ascenseurs pour toutes les personnes y compris les personnes avec handicap », ou
à tout système équivalent permettant de satisfaire à ces mêmes exigences.
Un ascenseur est obligatoire :
1. Si l’établissement ou l’installation peut recevoir cinquante personnes en sous-sol, en
mezzanine ou en étage ;
2. Si l’établissement ou l’installation reçoit moins de cinquante personnes lorsque certaines
prestations ne peuvent être offertes au rez-de-chaussée.
Le seuil de cinquante personnes est porté à cent personnes pour les établissements d’en­
seignement.
Un appareil élévateur ne peut remplacer un ascenseur que si une dérogation est obtenue
dans les conditions fixées à l’article R. 111-19-6. Dans ce cas, l’appareil élévateur doit être
d’usage permanent et respecter les réglementations en vigueur.
Un escalier mécanique ou un plan incliné mécanique ne peut en aucun cas remplacer un
ascenseur obligatoire.
Art. 8. - Dispositions relatives aux tapis roulants, escaliers et plans inclinés mécaniques.
I. - Lorsque le cheminement courant se fait par un tapis roulant, un escalier mécanique ou
un plan incliné mécanique, celui-ci doit pouvoir être repéré et utilisé par des personnes ayant
une déficience visuelle ou des difficultés à conserver leur équilibre.
Un tapis roulant, un escalier mécanique ou un plan incliné mécanique doit être doublé par
un cheminement accessible non mobile ou par un ascenseur.
II. - Pour l’application du I du présent article, ces équipements doivent répondre aux dispo­
sitions suivantes :
1° Repérage :
Une signalisation adaptée répondant aux exigences définies à l’annexe 3 doit permettre à
un usager de choisir entre l’équipement mobile et un autre cheminement accessible.
2° Atteinte et usage :
Les mains courantes situées de part et d’autre de l’équipement doivent accompagner le dépla­
cement et dépasser d’au moins 0,30 m le départ et l’arrivée de la partie en mouvement.
La commande d’arrêt d’urgence doit être facilement repérable, accessible et manœuvrable
en position « debout » comme en position « assis ».
L’équipement doit comporter un dispositif d’éclairage répondant aux exigences définies à
l’article 14.
Le départ et l’arrivée des parties en mouvement doivent être mis en évidence par un
contraste de couleur ou de lumière. En outre, dans le cas des tapis roulants et plans inclinés méca­
niques, un signal tactile ou sonore doit permettre d’indiquer à une personne déficiente visuelle
l’arrivée sur la partie fixe.
Art. 9. - Dispositions relatives aux revêtements des sols, murs et plafonds.
Les revêtements de sol et les équipements situés sur le sol des cheminements doivent être
sûrs et permettre une circulation aisée des personnes handicapées. Sous réserve de la prise en
compte de contraintes particulières liées à l’hygiène ou à l’ambiance hygrométrique des locaux,
les revêtements des sols, murs et plafonds ne doivent pas créer de gêne visuelle ou sonore pour
les personnes ayant une déficience sensorielle.
À cette fin, les dispositions suivantes doivent être respectées :
– qu’ils soient posés ou encastrés, les tapis fixes doivent présenter la dureté nécessaire pour
ne pas gêner la progression d’un fauteuil roulant. Ils ne doivent pas créer de ressaut de plus
de 2 cm ;
– les valeurs réglementaires de temps de réverbération et de surface équivalente de matériaux
absorbants définies par les exigences acoustiques en vigueur doivent être respectées.
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XXVI • Arrêté du 1er août 2006
Lorsqu’il n’existe pas de texte pour définir ces exigences, quel que soit le type d’établisse­
ment concerné, l’aire d’absorption équivalente des revêtements et éléments absorbants
doit représenter au moins 25 % de la surface au sol des espaces réservés à l’accueil et à l’at­
tente du public ainsi que des salles de restauration.
L’aire d’absorption équivalente A d’un revêtement absorbant est donnée par la formule :
A = S x αw
où S désigne la surface du revêtement absorbant et αw son indice d’évaluation de l’absorp­
tion, défini dans la norme NF EN ISO 11 654.
Art. 10. - Dispositions relatives aux portes, portiques et sas.
I. - Toutes les portes situées sur les cheminements doivent permettre le passage des
personnes handicapées et pouvoir être manœuvrées par des personnes ayant des capacités
physiques réduites, y compris en cas de système d’ouverture complexe. Les portes comportant
une partie vitrée importante doivent pouvoir être repérées par les personnes malvoyantes de
toutes tailles et ne pas créer de gêne visuelle.
Les portes battantes et les portes automatiques doivent pouvoir être utilisées sans danger
par les personnes handicapées.
Les sas doivent permettre le passage et la manœuvre des portes pour les personnes handi­
capées.
Toutefois, lorsqu’un dispositif rendu nécessaire du fait de contraintes liées notamment à la
sécurité ou à la sûreté s’avère incompatible avec les contraintes liées à un handicap ou à l’uti­
lisation d’une aide technique, notamment dans le cas de portes à tambour, tourniquets ou sas
cylindriques, une porte adaptée doit pouvoir être utilisée à proximité de ce dispositif.
II. - Pour satisfaire aux exigences du I, les portes et sas doivent répondre aux dispositions
suivantes :
1° Caractéristiques dimensionnelles :
Les portes principales desservant des locaux ou zones pouvant recevoir 100 personnes ou
plus doivent avoir une largeur minimale de 1,40 m. Si les portes sont composées de plusieurs
vantaux, la largeur minimale du vantail couramment utilisé doit être de 0,90 m.
Les portes principales desservant des locaux pouvant recevoir moins de 100 personnes
doivent avoir une largeur minimale de 0,90 m.
Les portiques de sécurité doivent avoir une largeur minimale de 0,80 m.
Un espace de manœuvre de porte dont les caractéristiques dimensionnelles sont définies
à l’annexe 2 est nécessaire devant chaque porte, à l’exception de celles ouvrant sur un escalier.
Les sas doivent être tels que :
– à l’intérieur du sas, un espace de manœuvre de porte existe devant chaque porte, hors
débattement éventuel de la porte non manœuvrée ;
– à l’extérieur du sas, un espace de manœuvre de porte existe devant chaque porte.
Les caractéristiques dimensionnelles de ces espaces sont définies à l’annexe 2.
2° Atteinte et usage :
Les poignées de porte doivent répondre aux exigences suivantes :
– être facilement préhensibles et manœuvrables en position « debout » comme « assis », y compris
par une personne ayant des difficultés à saisir et à faire un geste de rotation du poignet ;
– leur extrémité doit être située à plus de 0,40 m d’un angle rentrant de parois ou de tout autre
obstacle à l’approche d’un fauteuil roulant.
Lorsqu’une porte est à ouverture automatique, la durée d’ouverture doit permettre le
passage de personnes à mobilité réduite. Le système doit être conçu pour pouvoir détecter des
personnes de toutes tailles.
Lorsqu’une porte comporte un système d’ouverture électrique, le déverrouillage doit être
signalé par un signal sonore et lumineux.
L’effort nécessaire pour ouvrir la porte doit être inférieur ou égal à 50 N, que la porte soit
ou non équipée d’un dispositif de fermeture automatique.
En cas de dispositifs liés à la sécurité ou la sûreté de l’établissement ou de l’installation, les
personnes mises en difficulté par ces dispositifs doivent pouvoir se signaler à l’accueil, repérer
la porte adaptée et la franchir sans difficulté.
3° Repérage :
Les portes comportant une partie vitrée importante doivent être repérables ouvertes comme
fermées à l’aide d’éléments visuels contrastés par rapport à l’environnement immédiat.
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Arrêté du 1er août 2006 • XXVII
Art. 11. - Dispositions relatives aux locaux ouverts au public, aux équipements et disposi­
tifs de commande.
I. - Les usagers handicapés doivent pouvoir accéder à l’ensemble des locaux ouverts au public
et en ressortir de manière autonome.
Les équipements, le mobilier, les dispositifs de commande et de service situés dans les
établissements recevant du public ou dans les installations ouvertes au public doivent pouvoir
être repérés, atteints et utilisés par les personnes handicapées. La disposition des équipements
ne doit pas créer d’obstacle ou de danger pour les personnes ayant une déficience visuelle.
Lorsque plusieurs équipements ou éléments de mobilier ayant la même fonction sont mis à
la disposition du public, un au moins par groupe d’équipements ou d’éléments de mobilier doit
pouvoir être repéré, atteint et utilisé par les personnes handicapées. Dans le cas d’équipements
soumis à des horaires de fonctionnement, l’équipement adapté doit fonctionner en priorité.
II. - Pour satisfaire aux exigences du I, les équipements, le mobilier ainsi que les disposi­
tifs de commande, de service et d’information fixes destinés au public, qu’ils soient situés à l’in­
térieur ou à l’extérieur, doivent respecter les dispositions suivantes :
1° Repérage :
Les équipements et le mobilier doivent être repérables grâce notamment à un éclairage
particulier ou à un contraste visuel.
Les dispositifs de commande doivent être repérables par un contraste visuel ou tactile.
2° Atteinte et usage :
Au droit de tout équipement, mobilier, dispositif de commande et de service, doit exister
un espace d’usage dont les caractéristiques dimensionnelles sont définies à l’annexe 2.
Un équipement ou un élément de mobilier au moins par groupe d’équipements ou d’élé­
ments de mobilier doit être utilisable par une personne en position « debout » comme en posi­
tion « assis ». Pour être utilisable en position « assis », cet équipement ou élément de mobilier
doit comporter une partie présentant les caractéristiques suivantes :
a) Hauteur comprise entre 0,90 m et 1,30 m pour une commande manuelle ainsi que pour
les dispositifs ayant trait à la sécurité des personnes et non réservés à l’usage exclusif du
personnel ;
b) Hauteur comprise entre 0,90 m et 1,30 m pour les fonctions nécessitant de voir, entendre,
parler ;
c) Hauteur maximale de 0,80 m et vide en partie inférieure d’au moins 0,30 m de profon­
deur, 0,60 m de largeur et 0,70 m de hauteur pour permettre le passage des pieds et des genoux
d’une personne en fauteuil roulant, dans le cas de lavabos et de guichets d’information ou de
vente manuelle et lorsque des usages tels que lire, écrire, utiliser un clavier sont requis.
Dans le cas de guichets d’information ou de vente manuelle, lorsque la communication avec
le personnel est sonorisée, le dispositif de sonorisation doit être équipé d’un système de trans­
mission du signal acoustique par induction magnétique signalé par un pictogramme.
Les éléments de signalisation et d’information doivent répondre aux exigences définies à
l’annexe 3.
Lorsqu’il existe un ou plusieurs points d’affichage instantané, toute information sonore
doit pouvoir être doublée par une information visuelle sur ce support.
Art. 12. - Dispositions relatives aux sanitaires.
I. - Chaque niveau accessible, lorsque des sanitaires y sont prévus pour le public, doit
comporter au moins un cabinet d’aisances aménagé pour les personnes handicapées circulant
en fauteuil roulant et comportant un lavabo accessible. Les cabinets d’aisances aménagés
doivent être installés au même emplacement que les autres cabinets d’aisances lorsque ceux­
ci sont regroupés. Lorsqu’il existe des cabinets d’aisances séparés pour chaque sexe, un cabinet
d’aisances accessible séparé doit être aménagé pour chaque sexe. Les lavabos ou un lavabo au
moins par groupe de lavabos doivent être accessibles aux personnes handicapées ainsi que
les divers aménagements tels que notamment miroir, distributeur de savon, sèche-mains.
II. - Pour satisfaire aux exigences du I, les sanitaires ouverts au public doivent répondre aux
dispositions suivantes :
1° Caractéristiques dimensionnelles :
Un cabinet d’aisances aménagé pour les personnes handicapées doit présenter les caracté­
ristiques suivantes :
– comporter, en dehors du débattement de porte, un espace d’usage tel que défini à l’annexe
2, situé latéralement par rapport à la cuvette ;
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XXVIII • Arrêté du 1er août 2006
– comporter un espace de manœuvre avec possibilité de demi-tour dont les caractéristiques
dimensionnelles sont définies à l’annexe 2, situé à l’intérieur du cabinet ou, à défaut, en
extérieur devant la porte.
2° Atteinte et usage :
Un cabinet d’aisances aménagé pour les personnes handicapées doit présenter les caracté­
ristiques suivantes :
– il comporte un dispositif permettant de refermer la porte derrière soi une fois entré ;
– il comporte un lave-mains dont le plan supérieur est situé à une hauteur maximale de
0,85 m ;
– la surface d’assise de la cuvette doit être située à une hauteur comprise entre 0,45 m et 0,50 m
du sol, abattant inclus, à l’exception des sanitaires destinés spécifiquement à l’usage d’en­
fants ;
– une barre d’appui latérale doit être prévue à côté de la cuvette, permettant le transfert
d’une personne en fauteuil roulant et apportant une aide au relevage. La barre doit être située
à une hauteur comprise entre 0,70 m et 0,80 m. Sa fixation ainsi que le support doivent
permettre à un adulte de prendre appui de tout son poids.
Les lavabos accessibles doivent respecter les exigences du c du 2o du II de l’article 11.
Lorsque des urinoirs sont disposés en batterie, ils doivent être positionnés à des hauteurs
différentes.
Art. 13. - Dispositions relatives aux sorties.
Les sorties doivent pouvoir être aisément repérées, atteintes et utilisées par les personnes
handicapées.
À cette fin, les sorties correspondant à un usage normal du bâtiment doivent respecter les
dispositions suivantes :
Chaque sortie doit être repérable de tout point où le public est admis, soit directement, soit
par l’intermédiaire d’une signalisation adaptée répondant aux exigences définies à l’annexe 3.
La signalisation indiquant la sortie ne doit présenter aucun risque de confusion avec le repé­
rage des issues de secours.
Art. 14. - Dispositions relatives à l’éclairage.
La qualité de l’éclairage, artificiel ou naturel, des circulations intérieures et extérieures doit
être telle que l’ensemble du cheminement est traité sans créer de gêne visuelle. Les parties du
cheminement qui peuvent être source de perte d’équilibre pour les personnes handicapées,
les dispositifs d’accès et les informations fournies par la signalétique font l’objet d’une qualité
d’éclairage renforcée.
À cette fin, le dispositif d’éclairage artificiel doit répondre aux dispositions suivantes :
Il doit permettre d’assurer des valeurs d’éclairement mesurées au sol d’au moins :
– 20 lux en tout point du cheminement extérieur accessible ;
– 200 lux au droit des postes d’accueil ;
– 100 lux en tout point des circulations intérieures horizontales ;
– 150 lux en tout point de chaque escalier et équipement mobile.
Lorsque la durée de fonctionnement d’un système d’éclairage est temporisée, l’extinction
doit être progressive. Dans le cas d’un fonctionnement par détection de présence, la détection
doit couvrir l’ensemble de l’espace concerné et deux zones de détection successives doivent obli­
gatoirement se chevaucher.
La mise en œuvre des points lumineux doit éviter tout effet d’éblouissement direct des
usagers en position « debout » comme « assis » ou de reflet sur la signalétique.
Art. 15. - Dispositions supplémentaires applicables à certains types d’établissements.
Les dispositions architecturales et les aménagements des établissements recevant du public
ou installations ouvertes au public et des équipements visés aux articles 16 à 19, en raison de
leur spécificité, doivent en outre satisfaire à des obligations supplémentaires définies par ces arti­
cles.
Art. 16. - Dispositions supplémentaires relatives aux établissements recevant du public
assis.
I. - Tout établissement ou installation accueillant du public assis doit pouvoir recevoir des
personnes handicapées dans les mêmes conditions d’accès et d’utilisation que celles offertes aux
personnes valides. À cet effet, des emplacements accessibles par un cheminement praticable sont
aménagés. Dans les restaurants ainsi que dans les salles à usage polyvalent ne comportant
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pas d’aménagements spécifiques, ces emplacements doivent pouvoir être dégagés lors de l’ar­
rivée des personnes handicapées. Le nombre, les caractéristiques et la disposition de ces empla­
cements sont définis en fonction du nombre total de places offertes.
II. - Pour satisfaire aux exigences du I, les emplacements accessibles aux personnes en
fauteuil roulant dans les établissements et installations recevant du public assis doivent répondre
aux dispositions suivantes :
1° Nombre :
Le nombre d’emplacements accessibles est d’au moins 2 jusqu’à 50 places et d’un empla­
cement supplémentaire par tranche ou fraction de 50 places en sus. Au-delà de 1 000 places,
le nombre d’emplacements accessibles, qui ne saurait être inférieur à 20, est fixé par arrêté
municipal.
2° Caractéristiques dimensionnelles :
Chaque emplacement accessible doit correspondre à un espace d’usage dont les caractéris­
tiques dimensionnelles sont définies à l’annexe 2.
Le cheminement d’accès à ces emplacements doit présenter les mêmes caractéristiques
que les circulations intérieures.
3° Répartition :
Lorsque plusieurs places s’imposent et que la nature des prestations offertes par l’établis­
sement présente des différences importantes selon l’endroit où le public est admis, les places
adaptées doivent être réparties en fonction des différentes catégories de places offertes au
public.
Art. 17. - Dispositions supplémentaires relatives aux établissements comportant des locaux
d’hébergement.
I. - Tout établissement disposant de locaux d’hébergement pour le public doit comporter des
chambres aménagées et accessibles de manière à pouvoir être occupées par des personnes
handicapées.
Lorsque ces chambres comportent une salle d’eau, celle-ci doit être aménagée et accessible.
Si ces chambres ne comportent pas de salle d’eau et s’il existe au moins une salle d’eau d’étage,
elle doit être aménagée et être accessible de ces chambres par un cheminement praticable.
Lorsque ces chambres comportent un cabinet d’aisances, celui-ci doit être aménagé et
accessible. Si ces chambres ne comportent pas de cabinet d’aisances, un cabinet d’aisances indé­
pendant et accessible de ces chambres par un cheminement praticable doit être aménagé à cet
étage.
II. - Pour satisfaire aux exigences du I, les établissements comportant des locaux d’héber­
gement pour le public, notamment les établissements d’hébergement hôtelier ainsi que tous les
établissements comportant des locaux à sommeil, notamment les hôpitaux et les internats,
doivent comporter des chambres adaptées aux personnes en fauteuil roulant, répondant aux
dispositions suivantes :
1° Nombre :
Le nombre minimal de chambres adaptées est défini de la façon suivante :
– 1 chambre si l’établissement ne comporte pas plus de 20 chambres ;
– 2 chambres si l’établissement ne compte pas plus de 50 chambres ;
– 1 chambre supplémentaire par tranche ou fraction de 50 chambres supplémentaire au-delà
de 50 ;
– pour les établissements d’hébergement de personnes âgées ou de personnes présentant
un handicap moteur, l’ensemble des chambres ou logements, salles d’eau, douches et w.­
c. doivent être adaptés.
Les chambres adaptées sont réparties entre les différents niveaux desservis par ascenseur.
2° Caractéristiques dimensionnelles :
Une chambre adaptée doit comporter en dehors du débattement de porte éventuel et de l’em­
prise d’un lit de 1,40 m • 1,90 m :
– un espace libre d’au moins 1,50 m de diamètre ;
– un passage d’au moins 0,90 m sur les deux grands côtés du lit ;
– un passage d’au moins 1,20 m sur le petit côté libre du lit. Dans les établissements où les
règles d’occupation ne prévoient qu’une personne par chambre ou couchage, le lit à prendre
en compte est de dimensions 0,90 m • 1,90 m.
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Lorsque le lit est fixé au sol, le plan de couchage doit être situé à une hauteur comprise entre
0,40 m et 0,50 m du sol.
Le cabinet de toilette intégré à la chambre ou l’une au moins des salles d’eau à usage
collectif situées à l’étage doit comporter :
– une douche accessible équipée de barres d’appui ;
– en dehors du débattement de porte et des équipements fixes, un espace de manœuvre avec
possibilité de demi-tour dont les caractéristiques dimensionnelles sont définies à l’annexe 2.
Le cabinet d’aisances intégré à la chambre ou l’un au moins des cabinets d’aisances à usage
collectif situés à l’étage doit offrir dès la livraison, en dehors du débattement de porte, un espace
d’usage tel que défini à l’annexe 2, situé latéralement par rapport à la cuvette. Ce cabinet est
équipé d’une barre d’appui latérale permettant le transfert de la personne depuis le fauteuil vers
la cuvette et réciproquement. La barre doit être située à une hauteur comprise entre 0,70 m et 0,80 m.
Sa fixation ainsi que le support doivent permettre à un adulte de prendre appui de tout son poids.
III. - Toutes les chambres doivent répondre aux dispositions suivantes :
Une prise de courant au moins doit être située à proximité d’un lit et, pour les établissements
disposant d’un réseau de téléphonie interne, une prise téléphone doit être reliée à ce réseau. Le
numéro de chaque chambre figure en relief sur la porte.
Art. 18. - Dispositions supplémentaires relatives aux douches et cabines.
I. - Lorsqu’il y a lieu à déshabillage ou essayage en cabine, au moins une cabine doit être
aménagée et accessible par un cheminement praticable. Lorsqu’il existe des douches, au moins
une douche doit être aménagée et accessible par un cheminement praticable. Les cabines et les
douches aménagées doivent être installées au même emplacement que les autres cabines ou
douches lorsque celles-ci sont regroupées. Lorsqu’il existe des cabines ou des douches séparées
pour chaque sexe, au moins une cabine ou une douche aménagée et séparée pour chaque sexe
doit être installée.
II. - Pour satisfaire aux exigences du I, les cabines aménagées dans les établissements et
installations comportant des douches, des cabines d’essayage, d’habillage ou de déshabillage,
doivent respecter les dispositions suivantes :
Les cabines aménagées doivent comporter en dehors du débattement de porte éventuel :
– un espace de manœuvre avec possibilité de demi-tour dont les caractéristiques dimension­
nelles sont définies à l’annexe 2 ;
– un équipement permettant de s’asseoir et de disposer d’un appui en position « debout ».
Les douches aménagées doivent comporter en dehors du débattement de porte éventuel :
– un siphon de sol ;
– un équipement permettant de s’asseoir et de disposer d’un appui en position « debout » ;
– un espace d’usage situé latéralement par rapport à cet équipement ;
– des équipements accessibles en position « assis », notamment des patères, robinetterie,
sèche-cheveux, miroirs, dispositif de fermeture des portes.
Art. 19. - Dispositions supplémentaires relatives aux caisses de paiement disposées en
batterie.
Lorsqu’il existe des caisses de paiement disposées en batterie, un nombre minimum de
caisses, défini en fonction du nombre total de caisses, doivent être aménagées, accessibles par
un cheminement praticable et l’une d’entre elles doit être prioritairement ouverte. Lorsque ces
caisses sont localisées sur plusieurs niveaux, ces obligations s’appliquent à chaque niveau.
Le nombre minimal de caisses adaptées est de une caisse par tranche de vingt, arrondi à
l’unité supérieure.
Les caisses adaptées sont conçues et disposées de manière à permettre leur usage par une
personne en fauteuil roulant. Elles sont munies d’un affichage directement lisible par l’usager
afin de permettre aux personnes sourdes ou malentendantes de recevoir l’information sur le prix
à payer.
Les caisses adaptées sont réparties de manière uniforme.
Art. 20. - L’arrêté du 17 mai 2006 relatif aux caractéristiques techniques relatives à l’acces­
sibilité aux personnes handicapées lors de la construction ou de la création d’établissements rece­
vant du public ou d’installations ouvertes au public est abrogé.
Art. 21. - Le directeur général de l’urbanisme, de l’habitat et de la construction et le direc­
teur général de l’action sociale sont chargés, chacun en ce qui le concerne, de l’exécution du
présent arrêté, qui sera publié au Journal officiel de la République française.
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Arrêté du 1er août 2006 • XXXI
Fait à Paris, le 1er août 2006.
Le ministre de l’emploi, de la cohésion sociale et du logement, Pour le ministre et par délégation : Le directeur général de l’urbanisme, de l’habitat et de la construction, A. LECOMTE
Le ministre de la santé et des solidarités, Pour le ministre et par délégation : Le directeur général de l’action sociale,
J.-J. TRÉGOAT
Le ministre délégué à la sécurité sociale, aux personnes âgées, aux personnes handicapées et à la famille,
Pour le ministre et par délégation : Le directeur général de l’action sociale, J.-J. TRÉGOAT
ANNEXE 1
Gabarit d’encombrement du fauteuil roulant
Les exigences réglementaires sont établies sur la base d’un fauteuil roulant occupé dont les dimensions
d’encombrement sont de 0,75 m x 1,25 m.
ANNEXE 2
Besoins d’espaces libres de tout obstacle
Les personnes concernées par le handicap moteur (personnes en fauteuil roulant ou personnes avec
des cannes) ont besoin d’espaces libres de tout obstacle pour trois raisons principales :
– se reposer ;
– effectuer une manœuvre ;
– utiliser un équipement ou un dispositif quelconque.
Ces espaces doivent être horizontaux au dévers près (2 %).
Caractéristiques dimensionnelles des différents espaces libres
TYPE D’ESPACE
1. Palier de repos
Le palier de repos permet à une personne debout mais
à mobilité réduite ou à une personne en fauteuil roulant
de se reprendre, de souffler.
CARACTÉRISTIQUES dimensionnelles
Le palier de repos s’insère en intégralité dans le
cheminement. Il correspond à un espace rectangulaire
de dimensions minimales 1,20 m x 1,40 m.
2. Espace de manœuvre avec possibilité de demi-tour
L’espace de manœuvre permet la manœuvre du fauteuil roulant
L’espace de manœuvre reste lié au cheminement
mais aussi d’une personne avec une ou deux cannes.
mais avec une exigence de largeur correspondant
Il permet de s’orienter différemment ou de faire demi-tour.
à un Ø 1,50 m.
3. Espace de manœuvre de porte
Qu’une porte soit située latéralement ou perpendiculairement
Deux cas de figure :
– ouverture en poussant : la longueur minimum à l’axe d’une circulation commune, l’espace de manœuvre
nécessaire correspond à un rectangle de même largeur
de l’espacede manœuvre de porte est de 1,70 m ;
que la circulation commune mais dont la longueur varie selon
– ouverture en tirant : la longueur minimum qu’il faut pousser ou tirer la porte.
de l’espace de manœuvre de porte est de 2,20 m.
Cas particulier des sas d’isolement : ils ont pour fonction
d’éviter la propagation des effets d’un incendie provenant
de locaux dangereux (parc de stationnement, celliers et caves
regroupés, etc.) au reste du bâtiment. Les deux portes
s’ouvrent à l’intérieur du sas : lorsqu’un usager handicapé
franchit une porte un autre usager doit pouvoir ouvrir
l’autre porte.
Sas d’isolement :
– à l’intérieur du sas, devant chaque porte, l’espace de manœuvre correspond à un espace rectangulaire
d’au moins 1,20 m x 2,20 m.
– à l’extérieur du sas, devant chaque porte, l’espace
de manœuvre correspond à un espace rectangulaire
d’au moins 1,20 m x 1,70 m.
4. Espace d’usage
L’espace d’usage permet le positionnement du fauteuil
roulant ou d’un personne avec une ou deux cannes pour
utiliser un équipement ou un dispositif de commande
ou de service.
L’espace d’usage est situé à l’aplomb de l’équipement, du dispositif de commande ou de service.
Il correspond à un espace rectangulaire de 0,80 m x 1,30 m.
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XXXII • Arrêté du 1er août 2006
ANNEXE 3
Information et signalisation
Lorsque des informations permanentes sont fournies aux visiteurs par le moyen d’une signalisation
visuelle ou sonore, celles-ci doivent pouvoir être reçues et interprétées par un visiteur handicapé. Les éléments d’information et de signalisation doivent être visibles et lisibles par tous les usagers. En outre, les éléments de signalisation doivent être compréhensibles notamment par les personnes
atteintes de déficience mentale. Seules les informations fournies de façon permanente aux usagers sont concernées. Visibilité Les informations doivent être regroupées.
Les supports d’information doivent répondre aux exigences suivantes :
– être contrastés par rapport à leur environnement immédiat ;
– permettre une vision et une lecture en position « debout » comme en position « assis » ;
– être choisis, positionnés et orientés de façon à éviter tout effet d’éblouissement,
de reflet ou de contre-jour dû à l’éclairage naturel ou artificiel ;
– s’ils sont situés à une hauteur inférieure à 2,20 m, permettre à une personne malvoyante
de s’approcher à moins de 1 m.
Lisibilité Les informations données sur ces supports doivent répondre aux exigences suivantes :
– être fortement contrastées par rapport au fond du support ;
– la hauteur des caractères d’écriture doit être proportionnée aux circonstances :
elle dépend notamment de l’importance de l’information délivrée, des dimensions du local
et de la distance de lecture de référence fixée par le maître d’ouvrage en fonction de ces éléments.
Lorsque les informations ne peuvent être fournies aux usagers sur un autre support,
la hauteur des caractères d’écriture ne peut en aucun cas être inférieure à :
– 15 mm pour les éléments de signalisation et d’information relatifs à l’orientation ;
– 4,5 mm sinon.
Compréhension La signalisation doit recourir autant que possible à des icônes ou à des pictogrammes.
Lorsqu’ils existent, le recours aux pictogrammes normalisés s’impose.