LINDA GOURJADE
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LINDA GOURJADE
Linda Gourjade : Merci Benoit pour cet échange sur quelques sujets importants pour le pays et pour la République. Peut-être d’abord quelques mots sur la situation économique et sociale ? Benoît Hammon : Malheureusement le chômage global ne faiblit pas et celui des jeunes est particulièrement préoccupant. La France se situe dans la moyenne haute des états en Europe avec surtout le chômage le plus élevé chez les jeunes. En effet, plus d’un moins de 25 ans sur quatre (25,9%) était au chômage en décembre 2015. Une politique plus audacieuse sur le plan économique et social doit être engagée au plus vite. Le rôle de la gauche c’est de créer de l’espérance pour que demain soit meilleur qu’aujourd’hui et non l’inverse ! Et toi, dans le Tarn ? Entretien avec Benoît Hamon LG : Je défends, comme beaucoup d’autres, cette idée que les pratiques d’organisation de notre démocratie doivent s’adapter à notre temps. Oui, je pense qu’ il est indispensable aujourd’hui de débattre et de décider ensemble de notre vie quotidienne dans nos communes, de partager avec les élus de terrain et les associations du bien fondé de tel ou tel projet majeur sans renoncer au bien commun profitable à tous. Mais c’est aussi vrai pour la conduite de la politique nationale, les gens attendent des actes qui les font progresser dans leur vie de tous les jours. Ils veulent croire dans la parole donnée. BH : Je suis d’accord avec toi, et à ce sujet, la gauche ça ne peut pas être pareil que la droite. LG : Notre taux de chômage se situe autour de 11 % et près de 17% des jeunes de moins de 25 ans sont inscrits à Pôle emploi dans le Tarn. C’est moins que la moyenne nationale mais plus que la moyenne régionale. Les causes sont les mêmes qu’ailleurs : absence d’investissements due aux politiques d’austérité budgétaire. Nos collectivités locales retardent la création de nouveaux équipements publics ou réduisent leurs ambitions. Nos entreprises , faute de carnet de commandes suffisamment remplis, diffèrent elles aussi leur création d’emploi et hésitent à se lancer dans de nouveaux investissements. De nombreuses conquêtes sociales structurent notre société, la gauche doit les protéger. Réformer, oui, mais pour aller vers le progrès .Quand on a des convictions comme toi, on peut rassembler sur ces valeurs. Sur de nombreux thèmes comme en ce moment , la sécurité des gens, le code du travail ou la fraternité entre habitants de cultures différentes, quand on dit vrai et concret, on est écouté et on incite à l’engagement. BH : Des atouts, des points positifs quand même dans le Tarn ? BH : C’est vrai mais il faut être vigilant. Les choix opérés ou les décisions prises, s’ils ne vont pas dans le sens du mieux vivre, peuvent engendrer très vite un désintérêt de la politique ou conduire à un vote antirépublicain. Par exemple dans l’Education, l’Etat est là pour augmenter l’accès à la connaissance et diminuer les inégalités, ingrat mais incontournable pour favoriser le lien social. De même les services publics sont là pour lutter contre les inégalités. Les affaiblir s’est refuser de conjuguer progrès économique et solidarité. LG : Oui, dans l’économie sociale et solidaire, domaine que tu connais bien, je soutiens plusieurs associations , coopératives et organisations qui ont des modes de gestion participatifs et dans lesquelles le profit est d’ordre collectif. C’est un modèle économique performant qui s’ouvre notamment à l’export. Dans ce secteur le Tarn a une vraie dynamique avec plus de 1.600 établissements employant plus de 17.000 salariés. Dans notre nouvelle grande région, l’ESS représente près de 17% de l’emploi privé. BH : Oui, ce secteur économique est une alternative essentielle qu’il faut soutenir. En proposant la loi pour l’économie sociale et solidaire qui a été adoptée depuis par le Parlement – et je sais que tu l’as défendu lors des débats à l’Assemblée nationale j’ai voulu lui donner d’abord un cadre, et surtout faciliter et amplifier le financement des structures et entreprises de l’ESS. Ce sont des mesures importantes pour créer de l’emploi dans les territoires, et donner davantage de capacité d’agir aux salariés en cas de cession d’entreprise. J’en profite pour te remercier d’avoir organisé à Castres l’année dernière une rencontre avec les acteurs de l’économie sociale et solidaire du Tarn qui a été une réussite. LG : C’est toujours mieux quand le ministre vient expliquer lui-même son projet de loi. Je te sais gré à mon tour d’avoir accepté mon invitation. Cela nous amène d’ailleurs un peu au sujet de la démocratie citoyenne… BH : Oui, c’est une bonne manière de voir les choses. Partager le pouvoir et son exercice. Il faut que les habitants participent plus aux décisions, surtout sur le plan local, notamment l’aménagement du territoire, leur vie quotidienne, les attitudes vis-à-vis du respect de l’environnement… Linda Gourjade Liberté. Egalité. Fraternité LG : Oui, dans le Tarn comme ailleurs, on se bat pour faire avancer les choses. On sent que la République est vivante et ça fait chaud au cœur. LG : Oui, la promesse républicaine passe par des budgets publics locaux. Il faut s’efforcer de ne laisser personne au bord de la route. J’essaye de le faire par l’écoute, l’innovation, les plans en commun. J’y crois, c’est mon engagement. Je n’en dévierais pas aussi longtemps que nos concitoyens m’accorderons leur confiance. BH : Bravo et bonne chance Linda ! www.lindagourjade.fr Liberté, Egalité, Fraternité : ces valeurs fondent notre République. Elles sont aujourd’hui plus que jamais d’actualité. Prenons garde à les conserver. Les défendre est un combat permanent où la nécessaire animation du débat démocratique doit s’imposer face au repli sur soi ou au tout sécuritaire. Visite de Benoît Hamon à la scoop Flageat à Castres Attentats de Paris, état d’urgence déclaré, lois renforçant la surveillance et le contrôle de nos concitoyens forment autant d’espaces où se restreint notre liberté. Comment vivre dans une société où l’accès au travail des jeunes n’est pas assuré, quand le chômage plonge progressivement des centaines de milliers de familles dans la précarité alors que dans le même temps l’Etat, au travers du « Pacte de responsabilité et de solidarité » distribue, sans effet, des milliards d’euros aux entreprises creusant davantage les inégalités. > La démocratie citoyenne a de l’avenir La fraternité, c’est consacrer et non pas contester des droits économiques et sociaux à nos concitoyens les plus fragiles comme le droit du travail. C’est aussi apporter à ceux-ci une vraie solidarité nationale pour vivre décemment. L’individualisme, le chacun pour soi mettent à mal notre cohésion sociale sans laquelle il ne peut y avoir ni progrès ni mieux vivre ensemble . Il y a bientôt quatre ans vous m’avez accordé votre confiance pour défendre ces valeurs ancrées dans notre République française. Fidèle à mes convictions et à mes engagements pris avec chacun d’entre vous, j’ai assumé en conscience à l’Assemblée Nationale mes votes mais aussi mes désaccords à chaque fois que ces valeurs me semblaient mises en cause. Dans mes nombreuses rencontres et discussions avec vous dans le Tarn, vous m’avez conforté en ce sens. Je vous en remercie. Toujours rassembler, sans cesse discuter, écouter, porter votre parole à l’Assemblée Nationale, la défendre, c’est le travail auquel je m’astreins et ambitionne de poursuivre avec vous. Bien à vous. Linda Gourjade Loi du travail, un projet à renégocier avec tous les syndicats Manifestation à Castres pour le retrait de la loi Travail. Avril 2016 Le projet de loi modifiant le code du travail est en débat à l’Assemblée nationale. Rejeté par une large majorité de nos concitoyens, il est porteur de nombreuses mesures régressives pour les salariés car non seulement il ne créera pas d’emploi mais de par les nouvelles facilités accordées aux entreprises en matière de licenciement, il accroîtra le chômage. Cette conception libérale du droit du travail ne peut pas être la mienne. Ce projet de loi doit être retiré pour rétablir ensuite la confiance en construisant ensemble avec les organisations syndicales et patronales un projet ambitieux qui concilie l’économique et le social, qui sécurise les salariés et les entreprises face aux nouvelles formes de l’économie. Réorienter la construction européenne La France fait partie des deux premières nations européennes, elle se doit d’agir de tout son poids pour réorienter les politiques de l’Union européenne. La prééminence de la finance conduit la gouvernance européenne à accentuer les mesures d’austérité envers les peuples de l’Union. La Grèce, mais aussi l’Espagne et le Portugal les subissent au quotidien. La France aurait dû, comme s’y était engagé le Président de la République, ne pas se laisser contraindre par des traités qui pénalisent l’emploi et la croissance. C’est la raison pour laquelle je n’ai pas voté en 2012 l’approbation du traité européen appelé « Pacte budgétaire européen ». Trois ans après, j’observe que la précarité augmente, le chômage ne faiblit pas et que la croissance économique reste insuffisante pour créer de l’emploi. Alors oui, il est plus que jamais nécessaire d’harmoniser les législations fiscales et sociales en Europe si nous voulons lutter contre le dumping social. Il ne s‘agit plus d’une compétition entre entreprises pour sélectionner les plus efficaces, mais d’une compétition entre états-membres pour privilégier le moins disant social. L’actualité nous montre que les graves difficultés qui traversent le secteur agricole trouvent leur source dans la concentration excessive des géants de la transformation et de la distribution, leur permettant de faire pression sur les prix payés aux producteurs, dans un rapport de force cruellement déséquilibré. Il y a urgence à mettre un terme à cet aveuglement Rencontre avec les agriculteurs de la FNSEA. Mars 2016 libéral incontrôlé et à proposer une véritable alternative économique et sociale européenne plutôt qu’un retour au protectionnisme. La France doit se saisir de ses marges de manœuvre nationales et peser sur la gouvernance européenne pour réorienter les traités vers le bien commun des peuples de l’Union. Sinon les tensions créées par l’austérité en Europe faciliteront la montée de partis populistes surfant sur la crise économique. Défendre le Parc Régional du Haut Languedoc À la rencontre des communes En quatre années, je me suis rendue dans la quasi-totalité des 111 communes de la circonscription. J’y ai rencontré de nombreux maires et élus pour lesquels les territoires sont avant tout une histoire sociale où ces hommes et ces femmes organisent leur espace, tout en recherchant la meilleure efficacité sociale et économique au bénéfice de leurs habitants. Le dévouement quotidien des maires, conseillers municipaux et bénévoles pour faire vivre leurs territoires est immense et nous devons en prendre toute la mesure. C’est avec leur travail et le dialogue engagé avec la population qu’ils essaient de répondre aux besoins sociaux de tous. Si la maitrise des dépenses publiques est nécessaire, il est tout aussi indispensable que les collectivités locales puissent disposer de ressources financières suffisantes pour assurer leur avenir. La baisse des dotations de l’Etat programmée dans les deux dernières lois de finances est un contre sens qui pénalise l’investissement public. C’est pourquoi je ne les ai pas votées. Repas avec les ainés de Noilhac L’ASV Lavaur, un jour de match au stade des Clauzades Le Parc Régional est un espace économique et touristique de première importance pour une partie du Tarn et de l’Hérault. En 2011, des décisions que je juge partisanes ont conduit à l’éviction de plusieurs communes menaçant jusqu’à son existence. Sitôt élue députée, en 2012, je suis intervenue auprès de la Ministre de l’environnement afin qu’un décret soit pris sans attendre pour que le Parc assure sa pérennité, garde son label et retrouve son périmètre initial. Je me suis donc attachée, avec le concours de la Fédération Nationale des Parcs Nationaux et Régionaux, à ce que la loi sur la biodiversité en cours d’examen au Parlement ouvre aux communes exclues, la possibilité de réintégrer le Parc Régional. Un vote positif interviendra d’ici deux mois. Soutenir les associations L’animation des communes, cantons, quartiers… n’est pas seulement l’apanage des collectivités locales, les associations y jouent un rôle primordial. Elles impulsent une dynamique collective, elles fondent notre démocratie représentative entre les citoyens et nos institutions. Les nombreuses assemblées générales et initiatives des associations du sud du Tarn auxquelles j’ai participé témoignent de la place vitale qu’elles occupent dans tous les secteurs de la vie locale : culture, loisirs, sport, environnement, social... De plus en plus, les associations inventent et cristallisent de nouvelles formes d’économie, de solidarité et de démocratie. Assemblée générale de l’Association de pêche (AAPPMA) du pays castrais C’est pour encourager cette vitalité que chaque année j’apporte une aide financière au moyen de la « réserve parlementaire» à la réalisation de leurs projets. Réserve parlementaire* : 520.000 euros attribués en quatre ans (2013-2016) pour soutenir les projets des associations et des communes. • 159.600 euros pour accompagner 30 associations culturelles, la langue occitane et les fédérations sportives de rugby, football, volleyball et le comité handisport. •37.200 euros pour l’éducation populaire en concertation avec la Fédération des MJC du Tarn, l’association spécialisée dans le domaine de l’éducation à l’environnement La Pouzaque à Verdalle et les Francas de Castres. •20.200 euros pour l’accompagnement social notamment aux associations d’aide à domicile en milieu rural. •8.000 euros pour le droit des femmes. Aide à l’ouverture d’un bureau du planning familial à Castres et à l’organisation d’une manifestation culturelle à Lavaur. •7.000 euros pour les projets portés par les aînés ruraux sur notre territoire. •2.700 euros pour les associations d’Anciens combattants. •Pour l’année 2017, je soutiendrai les projets des associations de chasse communale et de pêche contribuant à l’équilibre et à la sauvegarde des espaces naturels et préservant l’écosystème de la biodiversité. De même l’année prochaine j’apporterai une aide aux Coopératives d’utilisation de matériel agricole (CUMA) en liaison avec leur fédération du Tarn. J’ai apporté 285.300 euros d’aide à 31 communes pour favoriser le développement rural. *Réserve parlementaire : une somme de 130.000 euros que votre députée reçoit pour soutenir les associations et participer aux projets des collectivités locales. À l’écoute des entreprises et des salariés J’ai eu de multiple entretiens avec des dirigeants d’entreprises du Sud du Tarn : Groupe Pierre Fabre à Lavaur, la SEPIC, COMAO, SA Benne, Scoop Flageat, Maille environnement, Auchan à Castres, la Citel à Saint Sulpice, Chabbert au Bout du Pont de l’Arn, CEMEX Granulats Sud-Ouest à Sorèze, le Tissage du Causse à Lagarrigue , Maury, Plot Granit…Egalement beaucoup d’auditions des représentants des organisations syndicales du Tarn pour échanger sur les problèmes locaux et nationaux. Visite de l’entreprise Tissage du Causse à Lagarrigue