Cité de la m usique - Philharmonie de Paris

Transcription

Cité de la m usique - Philharmonie de Paris
Directeur général
Laurent Bayle
Cité de la musique
Président du Conseil d’administration
Jean-Philippe Billarant
PURCELL/GARDINER
Les fastes de l’Angleterre baroque
Du vendredi 5 au dimanche 7 novembre 2004
Vous avez la possibilité de consulter
les notes de programme en ligne,
2 jours avant chaque concert :
www.cite-musique.fr
9 SAMEDI 6 NOVEMBRE - 20H
Musiques de cour
13 DIMANCHE 7 NOVEMBRE - 16H30
Purcell/Gardiner
2
Musiques de théâtre
Une semblable fascination pour les goûts français et
italiens transparaît dans les œuvres de Henry Purcell
(1659-1695). La restauration de la dynastie des Stuart,
après la république régicide de Cromwell, favorisa
l’instauration d’une nouvelle forme d’art de cour largement
inspirée des pratiques versaillaises. Depuis la Renaissance,
les musiciens italiens étaient appréciés, diffusés et souvent
même invités à s’installer à la cour d’Angleterre. Par
ailleurs, la tradition autochtone, revivifiée par la Réforme
anglicane, demeurait vivace, en particulier dans les
compositions liturgiques et dramatiques. Purcell fusionna
3
Musiques pour la Chapelle royale
En dépit des trois siècles qui les séparent, plus d’une
affinité semblent lier Henry Purcell et John Eliot Gardiner :
ces deux sujets du royaume d’Albion surent s’imprégner
des styles musicaux des autres nations pour mieux affirmer
une identité singulière. Né dans le Dorset le 20 avril 1943,
disciple du musicologue Thurston Dart et de Nadia
Boulanger, John Eliot Gardiner manifesta très tôt sa
prédilection pour deux répertoires : la musique italienne
du baroque naissant, en particulier celle de Claudio
Monteverdi, et la musique française classique et
romantique.
Afin de servir dignement la première, il fonda son fameux
Monteverdi Choir en 1964, puis le Monteverdi Orchestra
(sur instruments modernes) en 1968. La seconde devint
l’un des chevaux de bataille des English Baroque Soloists,
l’éminent ensemble d’instruments anciens qu’il créa en
1977. À la tête de ces différentes formations, il révéla
notamment les beautés oubliées des opéras de Rameau,
recréant Les Boréades à Londres en 1975, puis à Aix-enProvence en 1982. De 1983 à 1988, il assura la direction
de l’Opéra de Lyon, où il s’attacha à la redécouverte
de chefs-d’œuvre français trop souvent négligés (Scylla
et Glaucus de Leclair, L’Étoile de Chabrier…) et à la
relecture de monuments, tels le Pelléas de Debussy ou
encore les tragédies de Gluck. La fondation de l’Orchestre
Révolutionnaire et Romantique, en 1990, lui permit
d’élargir sa démarche philologique aux compositeurs du
XIXe siècle, Berlioz entre autres.
Avant-propos
SOMMAIRE
5 VENDREDI 5 NOVEMBRE - 20H
Portraits en miroir
Vendredi 5 novembre - 20h
Salle des concerts
John Eliot Gardiner a choisi d’illustrer en trois soirées
les trois répertoires pratiqués par l’« English Orpheus ».
Les programmes proposés évoquent également l’affinité
qui lie de longue date le chef et le compositeur. En 1976
déjà, il livrait l’un de ses enregistrements les plus
marquants, réunissant les Funeral Music for Queen Mary
et l’ode « Come, ye Sons of Art, away ». De même, il offrit en
1979 la première gravure des masques (intermèdes)
composés pour The Tempest (adaptation de Dryden de la
pièce éponyme de Shakespeare).
Ainsi, en trois concerts, un même hommage sera rendu
à deux figures parmi les plus éminentes de la musica
britannica.
Henry Purcell (1659-1695)
My beloved spake – symphony anthem
(Andrew Busher, alto, Andrew Tortise, ténor, Samuel Evans, basse 1,
Michael Bundy, basse 2)
Save me, O God – full/verse anthem
(Andrew Tortise, alto, Simon Wall, ténor, Julian Clarkson, basse/Elin
Manahan Thomas, soprano 1, Charlotte Mobbs, soprano 2, Andrew Busher,
alto)
4’
Lord, how long wilt thou be angry? – full anthem
(Andrew Tortise, alto, Simon Wall, ténor, Julian Clarkson, basse)
4’
Lord, what is man, lost man? – divine hymn
(Katharine Fuge, soprano)
5’
O, I am sick of life – trio
(Andrew Tortise, ténor 1, Simon Wall, ténor 2, Michael Bundy, basse)
5’
My heart is fixed, O God – symphony anthem
(Iestyn Davies, alto, Andrew Busher, ténor, Julian Clarkson, basse)
10’
entracte
Who hath believed our report? – verse anthem
(Mark Chambers, alto, Andrew Tortise, ténor 1, Andrew Busher, ténor 2,
Michael Bundy, basse)
7’
In guilty night (extrait de Saul and the witch of Endor) – scena
(Elin Manahan Thomas, soprano, Andrew Tortise, alto, Julian Clarkson,
basse)
10’
5
11’
Programme
Denis Morrier
Musiques pour la Chapelle royale
Vendredi 5 novembre - 20h
Purcell/Gardiner
4
tous ces héritages nationaux et influences étrangères pour
créer un style puissant et original.
18’
O sing unto the Lord – verse anthem
(Charlotte Mobbs, soprano, Iestyn Davies, alto, Simon Wall, ténor,
Samuel Evans, basse 1, Michael Bundy, basse 2)
Purcell/Gardiner
6
12’
Solistes du Monteverdi Choir
Monteverdi Choir
The English Baroque Soloists
Sir John Eliot Gardiner, direction
Durée du concert (entracte compris) : 2h
Musiques pour la Chapelle royale
La carrière de Henry Purcell fut étroitement liée à celle
de l’institution musicale la plus renommée d’Angleterre :
la Chapelle royale. Son père, Henry, et son oncle, Thomas,
étaient tous deux Gentlemen de cette vénérable institution,
qui avait été réorganisée en 1660 avec le retour au pouvoir
de la dynastie des Stuart. À l’âge de dix ans, le jeune Henry
fut admis dans le chœur de la chapelle comme enfant
soprano. Il le quitta après sa mue, vers sa quatorzième
année, et continua son éducation musicale auprès de John
Hingeston. De 1673 à 1682, il occupa plusieurs charges
officielles subalternes avant de devenir l’organiste de
l’Abbaye de Westminster, et finalement celui de la
Chapelle royale.
C’est sous le règne de Charles II Stuart (1660-1685) que
Purcell composa la majeure partie de sa production
liturgique : entre 1679 et 1685, soixante-quatorze œuvres
virent le jour, pour cent quinze sur l’ensemble de sa
carrière. Conjointement à sa restauration politique,
Charles II s’était engagé dans une vaste entreprise de
restauration religieuse, incitant à la constitution d’un
répertoire moderne pour l’Église anglicane. Cette dernière
a toujours entretenu une attitude ambiguë vis-à-vis de la
musique. En 1533, le roi Henry VIII décida du schisme,
entériné en 1534 par l’Acte de Suprématie, déniant toute
autorité tant séculière que spirituelle au Pape et faisant
du souverain anglais le « Chef suprême de l’Église
d’Angleterre ». La musique religieuse se plia alors à de
nouveaux canons esthétiques largement inspirés des
pratiques musicales des églises réformées, en particulier
calvinistes. Une partie de la liturgie latine fut préservée
pour certaines solennités (ce qui explique que Purcell put
mettre en polyphonie, vers 1680, le psaume latin « Jehova
quam multi sunt »). Mais les mélodies grégoriennes firent
place à de nouveaux chants de dévotion populaire en
langue anglaise, tels ceux du Common Book of prayer,
auxquels Purcell se réfère souvent dans ses compositions
anglicanes.
7
March
Man that is born of a woman
Canzona
In the midst of life we are in death
Canzona
Thou knowest, Lord
March
Commentaires
Funeral Music for Queen Mary
Denis Morrier
Samedi 6 novembre - 20h
Salle des concerts
Musiques de cour
53’
entracte
O dive custos Auricae Domus – duet
(Elin Manahan Thomas, soprano 1, Charlotte Mobbs, soprano 2)
5’
Bess of Bedlam : « From silent shades and Elysian fields »
(Katharine Fuge, soprano)
5’
Lost is my quiet forever – duet
(Grace Davidson, soprano, Andrew Tortise, ténor)
3’
Programme
Symphony
Hail! bright Cecilia (Katharine Fuge, soprano, Jeremy Budd, alto,
Andrew Tortise, ténor, Michael Bundy, basse)
Hark each Tree (Iestyn Davies, alto, Ben Davies, basse)
Tis Nature’s voice (Jeremy Budd, alto)
Soul of the world
Thou tun’st this world (Katharine Fuge, soprano)
With that sublime celestial lay (Iestyn Davies, alto 1, Andrew Tortise, alto 2,
Michael Bundy, basse)
Wondrous machine (Michael Bundy, basse)
The airy Violin (Jeremy Budd, alto)
In vain of the am’rous Flute (Iestyn Davies, alto, Andrew Busher, ténor)
The fife and all the harmony of war (Jeremy Budd, alto)
Let these amongst themselves contest (Ben Davies, basse 1, Michael Bundy,
basse 2)
Hail! bright Cecilia (Iestyn Davies, alto 1, Jeremy Budd, alto 2, Andrew
Tortise, ténor, Ben Davies, basse)
9
Henry Purcell (1659-1695)
Hail, bright Cecilia (ode pour la Sainte-Cécile, 1692)
Samedi 6 novembre - 20h
8
Purcell/Gardiner
L’exil à la cour de France avait fait naître chez les Stuart
le désir d’instaurer de nouvelles formes musicales
appropriées à cette liturgie, à l’imitation des motets
français qui étaient aussi propices à la célébration de la
divinité qu’à celle de la monarchie. Les anthems de Purcell
évoquent parfaitement cette ambiguïté associant tradition
anglaise et modernité française. Ainsi, les full anthems
sont-ils principalement destinés au chœur polyphonique,
avec parfois des solistes et accompagnement d’orgue, tels
« Lord, how long wilt thou be angry » pour trois solistes
masculins et chœur à six voix (ca. 1680), ou « Save me O
God » (six voix). Ce type de composition renvoie en grande
partie à la tradition polyphonique anglaise de la
Renaissance.
En revanche, les verse anthems évoquent les grand motets
versaillais, puisqu’ils font dialoguer des solistes vocaux et
des chœurs, le plus souvent avec des instruments
concertants et basse continue : « My heart is fixed » et « My
beloved spake » (composé avant 1678) associent quatre
parties de cordes, trois chanteurs solistes et grand chœur à
quatre voix. Par ailleurs, Purcell composa plusieurs petits
motets de solistes avec basse continue, tel « Close thine
eyes », pour soprano, basse et basse continue.
L’œuvre sacrée la plus célèbre de Purcell est sans conteste
la musique des funérailles de la reine Mary, comprenant
une marche et une canzone instrumentales, ainsi que des
hymnes polyphoniques en style ancien, emplies de
dissonances saisissantes. Les funérailles royales furent
célébrées en 1695, quelques semaines seulement avant la
mort du compositeur. Ce funèbre chant du cygne retentit
alors pour ses propres obsèques.
Symphony
Come, come ye Sons of Art, away (Jeremy Budd, alto)
Sound the trumpet – duet (Iestin Davies, alto 1, Richard Wyn Roberts, alto 2)
Symphony
Come, come, ye Sons of Art, away
Strike the viol – verse (Iestin Davies, alto)
Ritornello
The day that such a blessing – verse (Ben Davies, basse)
Bid the Virtues – verse (Grace Davidson, soprano)
These are the sacred charms – verse (Michael Bundy, basse)
See Nature, rejoicing – verse (Grace Davidson, soprano, Ben Davies, basse)
Thus Nature, rejoicing
Le roi Charles II était un fin mélomane et un amateur
éclairé. Fortement marqué lors de son exil parisien,
jusqu’en 1660, par les fastes de la cour de France, il n’eut
de cesse, dès son retour au pouvoir, de construire un art de
cour à leur imitation. Ainsi suscita-t-il la création des Four
and Twently Fidlers, ensemble orchestral construit sur
le modèle des Vingt-quatre violons du Roy de Lully, qui
devaient participer à l’ornement de la vie officielle et à
l’agrément des « menus plaisirs » de la famille royale.
Cette ambition de créer une nouvelle forme d’« art officiel »
trouva en Purcell un serviteur zélé. Ce dernier fut ainsi
chargé de composer tout au long de sa carrière des odes,
solennelles et festives, pour célébrer les grands événements
qui ponctuèrent les règnes des monarques successifs :
victoires, mariages princiers, voyages officiels, réceptions
de personnalités, mais aussi anniversaires et décès. C’est
ainsi en 1670 que Purcell composa sa première ode
d’anniversaire pour le roi Charles II. Celui-ci fut son
principal commanditaire, car son successeur, Jacques II,
ne demanda au musicien, en trois ans de règne (16851688), que deux odes de circonstance. Après la chute de
Jacques II et l’accession au trône de Guillaume de Nassau
et de la reine Mary, en 1688, Purcell composa chaque année
une ode d’anniversaire pour la souveraine, telle « Come,
ye Sons of Art, away », composée en 1694. Cette pièce
particulièrement festive fait appel à un effectif somptueux,
mêlant aux quatre solistes et aux chœurs un ample
orchestre avec hautbois, trompettes et timbales, célébrant
avec éclat la gloire de la Reine.
Dans les appartements royaux pouvaient être entendues
des pièces de moins grande ampleur, tels les songs composés
par Purcell. « From silent shades », pour soprano solo et
basse continue, dépeint la folie amoureuse d’une jeune
fille, Bess of Bedlam, et fut publié en 1683. En 1691
paraissait « Lost is my quiet forever », destiné à deux
chanteurs (soprano et basse) avec accompagnement de
basse continue. En regard de ces deux songs de caractère
théâtral figure l’émouvante Élégie pour la mort de la reine
Purcell/Gardiner
10
25’
Solistes du Monteverdi Choir
Monteverdi Choir
The English Baroque Soloists
Sir John Eliot Gardiner, direction
Durée du concert (entracte compris) : 2h05
11
Musiques de cour
Commentaires
Come, ye Sons of Art, away (ode pour l’anniversaire de la reine
Mary, 1694)
Dimanche 7 novembre - 16h30
Salle des concerts
53’
Renata Pokupic, mezzo-soprano (Dido)
Ben Davies, baryton (Aeneas)
Katharine Fuge, soprano (Belinda)
Elin Manahan Thomas, soprano (Deuxième Dame)
Frances Bourne, mezzo-soprano (La Magicienne)
Donna Deam, soprano (Première Sorcière)
Clare Wilkinson, mezzo-soprano (Deuxième Sorcière)
Simon Wall, ténor (L’Esprit)
Andrew Tortise, ténor (Premier Marin)
Monteverdi Choir
The English Baroque Soloists
Sir John Eliot Gardiner, direction
Denis Morrier
entracte
Programme
Henry Purcell (1659-1695)
Dido and Aeneas
Opéra en trois actes sur un livret de Nahum Tate
Version de concert
13
Musiques de théâtre
Dimanche 7 novembre - 16h30
12
Purcell/Gardiner
Mary (qui survint le 24 décembre 1694), « O dive custos
Auricae Domus », pour deux sopranos et basse continue,
composée peu de temps avant la mort du compositeur
sur un poème latin de Henry Parker (1604-1652).
L’ode pour la fête de sainte Cécile « Hail, bright Cecilia »
(1692) fut une commande de la Musical Society de
Londres, destinée à sa célébration annuelle à Stationers
Hall de la sainte patronne des musiciens. Purcell livra ici
l’une de ses odes les plus démonstratives du point de vue
compositionnel. Il y fusionna harmonieusement le bel
canto baroque et le style instrumental concertant hérités
de l’Italie, la forme du grand motet français enchaînant
des épisodes contrastés, tant vocaux que choraux ou encore
instrumentaux, et le style choral anglais que le compositeur
pratiquait déjà dans le cadre des anthems religieux. Cette
ode célèbre les pouvoirs de la musique, tels qu’ils étaient
décrits par les philosophes antiques, et Platon en
particulier. La musique des hommes doit être le miroir de
l’harmonie céleste (« Thou tun’st this world »), elle est un art
spéculatif suscitant l’admiration universelle (« Wondrous
machine »), elle est emplie de vertus morales, car elle incite
les âmes fortes à la guerre (« The fife and all the harmony of
war ») tout autant qu’à la piété. L’évocation de la capacité
de la musique à exprimer les passions culmine dans l’air
« Tis Nature’s voice », que Purcell lui-même chanta à la
création de l’œuvre, l’emplissant « d’incroyables ornements »
(« incredible graces ») qui ont été soigneusement retranscrits
dans le manuscrit.
Purcell/Gardiner
14
40’
Katharine Fuge, soprano (Amphitrite)
Clare Wilkinson, mezzo-soprano (Ariel)
Andrew Tortise, ténor (Éole)
Michael Bundy, basse (Neptune)
Monteverdi Choir
The English Baroque Soloists
Sir John Eliot Gardiner, direction
Durée du concert (entracte compris) : 2h05
Musiques de théâtre
La genèse de la production théâtrale de Purcell est
fondamentalement liée à l’histoire mouvementée de
l’Angleterre du « Grand Siècle ». La république de
Cromwell avait imposé un brusque arrêt au développement
du théâtre anglais, lequel avait connu un immédiat apogée
avec les auteurs élisabéthains (Shakespeare, Marlowe,
Jonson…). En 1660, après dix-huit années de silence, le
théâtre revint à la vie avec la Monarchie, sous une forme
nouvelle cependant. Le roi Charles II, à l’imitation de
ce qui se pratiquait en France, octroya un privilège à
deux compagnies installées dans les salles de Drury Lane
et de Dorset Garden, lesquelles fusionnèrent en 1682 pour
former la United Company. Les femmes furent désormais
tolérées sur les scènes (en dépit de la vive opposition
des puritains), reprenant dans les pièces de Shakespeare
les rôles féminins qui avaient été créés par de jeunes
garçons. Enfin, le « merveilleux » prit une place de plus
en plus importante dans les spectacles : les machineries
baroques, si spectaculaires et « magiques », firent alors
leur apparition ; les divertissements musicaux et les ballets
acquirent une importance nouvelle avec l’introductions
d’airs (plus développés que les ballads et autres songs
élisabéthains), de récits, et surtout de grands chœurs et
de passages orchestraux, qui relevaient encore de ce même
goût pour le spectaculaire. Le semi-opéra naquit de cette
fusion et put être défini comme « une pièce de théâtre ornée
de divertissements, de musique, de danses et de machines » dont
les comédies-ballets de Molière et Lully pourraient être
les plus proches parents. Purcell aborda ce genre à cinq
reprises, livrant successivement les musiques de Diocletian
(1690), King Arthur (1691), The Fairy Queen (1692) et The
Indian Queen (1692). The Tempest or the Enchanted Island
est une adaptation par Thomas Shadwell de la pièce
de Shakespeare et fut créée vraisemblablement en 1695,
sans que l’on connaisse avec certitude le lieu de la
représentation. La musique vient offrir des divertissements
(maskes) entre les actes de cette féerie. Ces spectacles
hybrides comblaient le goût des spectateurs anglais,
15
Ouverture
Air : Dry those eyes (Ariel)
Récitatif : Great Neptune (Amphitrite)
Récitatif et air : My dear – Fair and serene (Neptune)
Chœur : The Nereids and Tritons
Récitatif et air : Aeolus, you must appear – While these pass (Neptune)
Récitatif et air : Your awful voice – Come down my blusterers (Éole)
Air : Halcyon days (Amphitrite)
Air : See, the heavens smile (Neptune)
Duo et chœur : No stars again shall hurt you (Amphitrite et Neptune)
Commentaires
The Tempest: Neptune’s masque (attribué à Henry Purcell)
Denis Morrier
Renata Pokupic
La mezzo-soprano croate
Renata Pokupic collabore avec
de nombreux musiciens de
renommée internationale et se
produit, au concert et à l’opéra,
en Croatie, République Tchèque
(Printemps de Prague, Opéra
Mozart de Prague et Festival
de musique sacrée de Brno),
Slovaquie et Slovénie (Opéra
de Ljubljana, Opéra Maribor).
En octobre 2003, elle fait ses
débuts au Théâtre du Châtelet
à Paris dans le rôle d’Anna des
Troyens de Berlioz sous la
direction de Sir John Eliot
Gardiner. Ses débuts à Londres
ont lieu en mai 2004, au cours
du Festival Haendel, où elle
interprète le rôle de Dejanira
dans Hercules sous la direction
de Laurence Cummings. Renata
Pokupic a remporté de
nombreuses récompenses en
Croatie. Elle est diplômée
de l’Académie de musique
de Zagreb, où elle a étudié avec
Zdenka Zabcic-Hesky. Depuis
2001, elle suit les conseils
de la chanteuse et pédagogue
slovaque Eva Blahova. Elle a
obtenu deux Premiers Prix au
36e Concours international
de chant Anton Dvorák
(République Tchèque), le
Troisième Prix du Concours
international de chant Ondina
Otta (Slovénie) et a été finaliste
au 8e Concours international
Mozart de Salzbourg et au
Concours d’opéra de Dresde.
La mezzo-soprano poursuit une
collaboration sur le long terme
avec la violoniste anglaise
Catherine Mackintosh. En 2004,
elle apparaît au concert avec le
Quatuor Purcell en tournée en
Croatie, puis dans la Messe en si
de Bach aux Proms de la BBC
avec John Eliot Gardiner. En
décembre 2004, elle se joindra
à nouveau à lui, au Monteverdi
Choir et aux English Baroque
Soloists pour une tournée en
Extrême-Orient (Dido de Dido
and Aeneas de Purcell).
La saison prochaine, Renata
Pokupic se produira sur
différentes scènes d’Europe,
avec des partenaires comme
Paul McCreesh (Messe en si et
Oratorio de Noël de Bach),
Laurence Cummings (Ariodante
de Haendel) et Emmanuelle
Haïm (Irène dans Tamerlano
de Haendel, La Messagère
dans Orfeo de Monteverdi).
En Croatie, ses engagements
à venir comprennent
l’enregistrement de mélodies de
compositeurs croates ainsi que
différentes apparitions aux côtés
d’orchestres et d’ensembles de
chambre croates. Elle chantera
également aux Théâtres
Nationaux de Zagreb et Osijek.
Depuis 2001, Renata Pokupic
est conseillère en technique
vocale à l’École d’été
internationale de musique
baroque et de danse Aestas
Musica à Varazdin, en Croatie.
Ben Davies
Ben Davies a étudié à la Royal
Academy of Music où il a
obtenu le Prix d’oratorio et
le Prix Henry-Cummings.
Il est apparu dans des
productions du Rossignol de
Stravinski, de L’Enfant prodigue
de Debussy et de Don Giovanni
de Giuseppe Gazzaniga.
Récemment, il a fait ses débuts
au Théâtre du Châtelet dans le
rôle du Soldat des Troyens de
Berlioz sous la baguette de John
Eliot Gardiner. Parmi ses autres
rôles, citons Aeneas (Dido and
Aeneas) à Barcelone avec Harry
Christophers, Guglielmo (Così
fan tutte), Amis (Le Pauvre
Matelot de Milhaud), Bartolo et
Antonio (Le Mariage de Figaro),
Private Willis (Iolanthe) ou
Marcello (La Bohème).
Il a récemment achevé
sa troisième saison dans
les chœurs du Festival de
Glyndebourne. Ses apparitions
récentes au concert
comprennent les Vêpres
solennelles de Mozart,
la Heiligmesse de Haydn
17
Sir John Eliot Gardiner
Fondateur et directeur
artistique du Monteverdi Choir,
des English Baroque Soloists et
de l’Orchestre Révolutionnaire
et Romantique, Sir John Eliot
Gardiner se produit
régulièrement dans les maisons
d’opéra et les salles de concerts
internationales les plus
prestigieuses, avec ses propres
ensembles ou, en tant que chef
invité, à la tête de grands
orchestres symphoniques.
Parmi ses engagements récents,
citons une nouvelle production
des Troyens de Berlioz au
Théâtre du Châtelet, avec
l’Orchestre Révolutionnaire
et Romantique. Plus tôt dans
l’année, il a entrepris une
importante tournée aux ÉtatsUnis, travaillant avec
l’Orchestre Symphonique
de Pittsburg, et a dirigé une
nouvelle production de A
Midsummer Night’s Dream de
Britten à La Fenice de Venise.
Durant l’été 2004, il a dirigé
quatorze concerts au long de
la route du pèlerinage de SaintJacques-de-Compostelle et
interprété la Messe en si de Bach
aux Proms de la BBC et en
Allemagne. Les enregistrements
de Sir John Eliot Gardiner ont,
au fil des ans, remporté un
grand nombre de récompenses :
le chef a remporté plus de
distinctions Gramophone
qu’aucun autre artiste vivant.
Ses enregistrements récents
comprennent les six dernières
messes de Haydn (Philips
Classics). Au printemps dernier,
il a enregistré un double album
– Heiligmesse et Paukenmesse –
ainsi que les concertos pour
violon de Beethoven et
Mendelssohn avec Viktoria
Mullova et l’Orchestre
Révolutionnaire et Romantique.
Biographies
16
Purcell/Gardiner
comme le remarquait Pierre Motteux en 1692 dans The
Gentleman’s Journal : « Le génie anglais n’apprécie pas ce chant
ininterrompu qui se pratique sur le continent. Nos gentlemen
anglais désirent que leur esprit soit comblé tout autant que leur
oreille est charmée, et que les musiques et les danses soient
habilement introduites en alternance avec les scènes comiques et
tragiques. »
Cette opposition du goût anglais à l’opéra continental
explique en partie le fait que Purcell n’ait laissé qu’un
seul véritable opéra achevé, Dido and Aeneas, dont les
circonstances de composition sont aujourd’hui encore
obscures. Cet opéra semble avoir été initialement
représenté à la cour royale, vers 1684 ou 1685
(les musicologues ne s’accordent toujours pas sur le fait).
Il fut repris en 1689 dans un collège de jeune fille de
Chelsea. Du point de vue stylistique, Dido and Aeneas
offre la synthèse harmonieuse de différentes influences,
puisqu’il mêle les goûts français (dans la forme, l’ouverture,
les récits et les chœurs), italien (pour les airs et les lamenti)
et anglais (les ballad tunes des marins), et revêt les modestes
proportions de l’intermezzo ou de la serenata. Il révèle
surtout l’influence de John Blow, dont le Venus et Adonis
(1683), maske pour le divertissement du roi, fut la première
expérience d’opéra anglais de l’histoire. Dido marque
indubitablement un des sommets de la production de
Purcell, ce compositeur que ses contemporains avaient
surnommé « The English Orpheus », et que l’on peut
aujourd’hui considérer comme le précurseur des goûts
réunis.
The English Baroque Soloists
Formé en 1978 par Sir John
Eliot Gardiner, l’ensemble des
English Baroque Soloists s’est
établi comme l’un des grands
orchestres de chambre sur
instruments d’époque.
Il a enregistré toutes les
symphonies de la maturité, le
Requiem et la Messe en ut mineur
de Mozart (Philips) ainsi qu’une
intégrale des concertos pour
piano, avec Malcolm Bilson, la
première sur instruments
d’époque (DG Archiv). En 1990,
un projet sur six ans est lancé :
l’interprétation des sept opéras
de la maturité de Mozart à
travers l’Europe. Il culmine avec
les représentations à Londres,
en 1995, de La Flûte enchantée.
Ces productions ont donné lieu
à des enregistrements.
L’ensemble s’est produit dans
des lieux prestigieux à travers
le monde : La Scala de Milan,
l’Amphithéâtre en plein air
Flûtes
Rachel Beckett (le 6)
Marion Scott (le 6)
Hautbois
Michael Niesemann (le 6)
James Eastaway (les 6 et 7)
Bassons
Alastair Mitchell (le 6)
Zoe Shevlin (le 6)
Trompettes
Neil Brough (les 5 et 6)
Michael Harrison (le 5)
Robert Vanryne (les 5 et 6)
Paul Sharp (le 5)
Violons
Maya Homburger (premier
violon)
Nicolette Moonen
Roy Mowatt
Sarah Bealby-Wright
Nadja Zwiener
Anne Schumann (2e principal)
Henrietta Wayne
Jane Gillie
Hildburg Williams
Altos
Jane Rogers
Rosemary Nalden
Lisa Cochrane
Violoncelles
David Watkin
Ruth Alford
Contrebasse
Valerie Botwright
Orgue/Clavecin
Silas Standage
Théorbe/Guitare
Paula Chateauneuf
Timbales
Robert Kendell (les 5 et 6)
The Monteverdi Choir
Le Monteverdi Choir fête son
quarantième anniversaire cette
année. Formé par Sir John Eliot
Gardiner pour un concert dans
la chapelle du King’s College de
Cambridge consacré aux Vêpres
de Monteverdi, il est
aujourd’hui l’un des chœurs les
plus prestigieux au monde.
Le Monteverdi Choir s’est
donné pour mission d’explorer
un large répertoire autour du
Baroque, et il s’est rapidement
distingué par son engagement,
la vitalité de sa rythmique et
sa capacité à passer d’un style,
d’un compositeur et d’une
langue à l’autre. Le chœur a fait
de nombreuses tournées, dont
l’immense Pèlerinage des
Cantates de Bach en 2000 : avec
les English Baroque Soloists,
il a interprété les 198 cantates
sacrées de Bach dans 63 églises
à travers le monde, à l’occasion
du 250e anniversaire de la mort
du compositeur. À l’opéra,
il s’est produit à la Scala de
Milan, à Zurich, Paris, Lyon
et Strasbourg, dans des opéras
de Rameau, Gluck et Berlioz,
des masques de Purcell ou des
oratorios de Haendel. Associé
au Théâtre du Châtelet, il s’y
est produit dans Falstaff de
Verdi en 2001, Oberon de Weber
en 2002 et Les Troyens de Berlioz
en 2003. Le Monteverdi Choir
a réalisé plus de cent
enregistrements, pour
DG Archiv, Philips, Erato,
Decca et EMI, et a remporté
de nombreuses distinctions.
Il s’est produit à de nombreuses
reprises aux Proms de la BBC,
notamment dans Israël en Égypte
de Haendel en 2002 et L’Enfance
du Christ de Berlioz en 2003.
L’année 2004 a débuté avec une
tournée aux États-Unis et des
concerts consacrés à Haendel,
Haydn et Mozart. Le 5 mars,
le chœur a fêté son anniversaire
avec un concert dans la
basilique Saint-Marc consacré
aux Vêpres de Monteverdi.
La saison s’est poursuivie avec
des interprétations de la Messe
en si de Bach aux Pays-Bas, en
Allemagne, en Italie, en
Espagne et au Royaume-Uni.
Ces célébrations culminent
durant l’été avec quatorze
concerts donnés dans des églises
en France et en Espagne le long
de la route du pèlerinage de
Saint-Jacques-de-Compostelle.
Le chœur se produit également
aux Proms dans la Messe en si.
À l’automne, il se consacre
à la musique de Purcell, qu’il
interprète au Barbican Centre
de Londres, à la Cité de la
musique à Paris et en tournée
en Extrême-Orient.
Sopranos
Grace Davidson
Donna Deam
Katharine Fuge
Elin Manahan Thomas
Charlotte Mobbs
Belinda Yates
Altos
Frances Bourne (le 7)
Mark Chambers
Iestyn Davies (les 5 et 6)
William Missin
Clare Wilkinson (le 7)
Richard Wyn Roberts (les 5
et 6)
Ténors
Jeremy Budd (le 6)
Andrew Busher
Paul Tindall
Andrew Tortise
Simon Wall
Basses
Michael Bundy
Julian Clarkson
Ben Davies
Samuel Evans
19
de Pompéi, la Philharmonie de
Berlin, le Théâtre du Châtelet,
le Lincoln Center de New York,
l’Opéra de Sydney, le
Concertgebouw d’Amsterdam,
la basilique Saint-Marc à
Venise… En 1990, l’ensemble
fait ses débuts au Festival de
Salzbourg, où il s’est depuis
produit, ainsi qu’à Vienne et
Innsbruck, à de nombreuses
reprises. À l’occasion du
bicentenaire de la mort de
Mozart, en 1991, Sir John Eliot
Gardiner a dirigé les English
Baroque Soloists et le
Monteverdi Choir dans le
Requiem de Mozart au Palau
de la Música Catalana de
Barcelone, un concert diffusé en
direct par la BBC. Pour célébrer
le 250e anniversaire de la mort
de J. S. Bach, en 2000, Sir John
Eliot Gardiner, le Monteverdi
Choir et les English Baroque
Soloists ont entrepris un
gigantesque projet, le
Pèlerinage des Cantates de
Bach, jouant les 198 cantates
sacrées du compositeur dans
plus de soixante églises
d’Europe. En 2003, l’orchestre
et le Monteverdi Choir ont
interprété la Passion selon saint
Jean de Bach en tournée en
Europe. L’année 2004 a débuté
avec des concerts de musique
sacrée de Haydn et Haendel
aux États-Unis, avant de se
prolonger avec une tournée
européenne de la Messe en si
de Bach, en mars et avril.
À l’automne, les musiciens se
consacrent à la musique de
Purcell, qu’ils interprètent en
Europe et en Extrême-Orient.
Biographies
18
Biographies
et la Cantate BWV 207a de Bach
avec Sir John Eliot Gardiner et
les English Baroque Soloists.
En avril 2003, une tournée
en Espagne et en Andorre a
marqué ses débuts de soliste
avec Harry Christophers et
The Sixteen dans la Passion selon
saint Matthieu de Bach. Il a
également chanté Mass of the
children de Rutter au
Bridgewater Hall de
Manchester, « Ich habe genug »
de Bach au Sheldonian Theatre
d’Oxford, Starlight express
d’Elgar et Der Jasager de Kurt
Weill au Queen Elizabeth Hall
avec Martyn Brabbins et le
London Sinfonietta. Il fait une
tournée au Japon dans Le Messie
de Haendel avec Harry
Christophers et The Sixteen
et chante l’air de concert « Così
dunque tradisci » de Mozart
avec le Royal Liverpool
Philharmonic Orchestra,
toujours sous la baguette
de Harry Christophers.
PROCHAINS CONCERTS
LE IIIE REICH ET LA MUSIQUE
RICHARD STRAUSS/L’ÉCOLE DE VIENNE
SAMEDI 13 NOVEMBRE - 20H
Jutta Böhnert, soprano
Christianne Stotijn, mezzo-soprano
Robert Getchell, ténor
Jochen Kupfer, baryton-basse
Accentus
Laurence Equilbey, direction
Richard Strauss : Zwei Gesänge op. 34
Richard Wagner/Clytus Gottwald : Zwei Studien zu
Tristan und Isolde-Lieder
Richard Strauss : Drei Männerchöre op. 45 (extrait) –
« Durch Einsamkeiten » – Deutsche Motette op. 62
À VENIR…
MUSIQUE BAROQUE
JEUDI 9 DÉCEMBRE - 20H
Gabrieli Consort and Players
Paul McCreesh, direction
Paul Agnew, Daniel Taylor, Rosemary Joshua,
Christopher Purves, Ann Hallenberg, chant
DIMANCHE 14 NOVEMBRE - 16H30
Georg Friedrich Haendel : Belshazzar
Juliane Banse, soprano
Tomoko Taguchi, soprano (Arabella)
Shigeko Hata, soprano (Zdenka)
Orchestre du Conservatoire de Paris
Heinz Holliger, direction
SAMEDI 15 JANVIER - 20H
Richard Strauss : Don Juan – Arabella (extraits) –
Métamorphoses – Quatre derniers Lieder
Musiques françaises sous Henri II
MARDI 16 NOVEMBRE - 20H
Christiane Oelze, soprano
Valdine Anderson, soprano
Solistes de l’Ensemble Intercontemporain
Ensemble Intercontemporain
Pierre Boulez, direction
Anton Webern : Quintette pour cordes et piano –
Trois Textes populaires op. 17 – Cinq canons sur
des textes latins op. 16 – Concerto op. 24 – Six Lieder
op.14 – Symphonie op. 21 – Trois Lieder op. 18 –
Cinq Lieder spirituels op.15 – Quatuor op. 22 –
Deux Lieder op. 8 – Quatre Lieder op. 13 –
Cinq pièces pour orchestre op. 10
Ensemble européen William Byrd
Graham O’Reilly, direction
DIMANCHE 16 JANVIER - 16H30
Choir of St John's College Cambridge
David Hill, orgue et direction musicale
Phantasm ensemble
Laurence Dreyfus, direction
Musiques anglaises sous les Tudor
VENDREDI 18 FÉVRIER - 20H
Pierre Hantaï, clavecin
Johann Sebastian Bach : Variations Goldberg
T
Notes de programme Éditeur : Hugues de Saint Simon - Rédacteur en chef : Pascal Huynh - Rédactrice : Gaëlle Plasseraud Secrétaire de rédaction : Sandrine Blondet - Équipe technique Régisseur général : Joël Simon - Régisseurs plateau : Éric
Briault, Jean-Marc Letang - Régisseurs lumières : Valérie Giffon, Benoît Payan - Régisseur son : Acoustic.
.
Directeur général
Laurent Bayle
Cité de la musique
Président du Conseil d’administration
Jean-Philippe Billarant
Henry Purcell
Vendredi 5 novembre - 20h
Livret
Changement de programme :
My heart is fixed, O God est remplacé par O praise
God in his holiness
(Iestyn Davies, alto, Andrew Busher, ténor, Michael Bundy,
basse 1, Julian Clarkson, basse 2)
So we, that are Thy people and the sheep of
Thy pasture, shall give Thee thanks for ever,
and will always be shewing forth Thy praise,
from one generation to another.
Et nous, ton peuple, le troupeau de
Ton pâturage, nous te célébrerons éternellement,
Et nous publierons tes louanges,
De génération en génération.
Lord, what is man, lost man
Seigneur, qu’est-ce que l’homme, l’homme
perdu
Seigneur, qu’est-ce que l’homme, l’homme
[perdu,
Que tu aies tant souci de lui, et que le fils de
[Dieu
Ait délaissé sa gloire et sa demeure
Pour se faire homme misérable et livré aux
[tourments ?
Un Dieu a pris forme chétive,
Et cela pour moi, ô prodige d’amour, pour moi.
Révélez-nous, esprits glorieux, lorsque vous
[sûtes
Le chemin qu’emprunta le fils de Dieu pour
[faire un homme neuf
De celui qui était perdu, et l’installer à votre
[place,
Dites, esprits bienheureux,
Lequel l’emporta,
Lequel fut le plus fort
De votre joie ou de votre étonnement
Que l’homme puisse atteindre à la divinité,
Que pour un vermisseau un Dieu puisse
[mourir ?
Oh ! Que n’ai-je une plume arrachée à vos ailes
Pour écrire les louanges de l’éternel amour,
Oh ! que n’ai-je une voix semblable à votre voix
Pour chanter ici-bas cet hymne que jadis vous
[chantiez aux cieux !
Alléluia, alléluia.
My beloved spake
My beloved spake and said unto me,
Rise, rise, my love, my fair one
and come away.
Mon bien-aimé
Mon bien-aimé parle et me dit :
Lève-toi, ma bien-aimée, ma belle,
Et viens !
For lo, the winter is past,
the rain is over and gone;
The flow’rs appear upon the earth,
And the time of the singing of birds is come.
Hallelujah!
And the voice of the turtle is head in our land.
Car voici, l’hiver est passé,
La pluie a cessé, elle s’en est allée ;
Les fleurs paraissent sur la terre,
Le temps des chants d’oiseaux est venu,
Alléluia !
Et la voix de la tourterelle se fait entendre dans
[nos campagnes.
The fig tree putteth forth her green figs,
and the vines with the tender grape
give a good smell.
Le figuier a poussé ses premières figues,
Et les vignes ont des grappes
Et exhalent leur odeur.
The deity was shrunk into a span,
And that for me, O wondrous love, for me.
Reveal ye glorious spirits, when ye knew
Rise, rise, my love, my fair one
and come away.
Lève-toi, ma bien-aimée, ma belle,
Et viens !
The way the son of God took to renew
My beloved is mine
and I am his.
Hallelujah!
Mon bien-aimé est à moi,
Et je suis à lui.
Alléluia !
Save me, O God
Save me, O God for thy name’s sake,
and avenge me in thy strength
Hear, hear my prayer, O God;
For strangers are risen up,
against soul, that uphold my soul
An off ’ring of a free heart will I give thee,
and praise thy name O Lord,
because it is so comfortable.
For he hath deliver’d out of all my trouble
And mine eyes have seen his desire
upon mine enemies.
Ô Dieu ! sauve-moi
Ô Dieu ! sauve-moi par ton nom,
Et rends-moi justice par ta puissance !
Ô Dieu ! écoute ma prière,
Car des étrangers se sont levés contre moi,
Des hommes violents en veulent à ma vie.
Je t’offrirai de bon cœur des sacrifices ;
Je louerai ton nom, ô Éternel !
Car il est favorable,
Car il me délivre de toute détresse,
Et mes yeux se réjouissent
À la vue de mes ennemis.
Lord, how long wilt thou be angry
Lord, how long wilt thou be angry?
Shall Thy jealousy burn like fire for ever?
O remember not our old sins,
but have mercy upon us, and that soon,
for we are come, to great misery.
Jusqu’à quand, Éternel, t’irriteras-tu
Jusqu’à quand, Éternel, t’irriteras-tu ?
Ta jalousie s’embrasera-t-elle comme le feu ?
Ne te souviens plus de nos iniquités passées,
Mais que tes compassions viennent en hâte
[au-devant de nous,
Car nous sommes bien malheureux.
Help us, O God, of our salvation
for the glory of Thy name: O deliver us,
and be merciful unto our sins,
for Thy name’s sake.
Viens à notre secours, Dieu de notre salut,
Pour la gloire de ton nom. Délivre-nous,
Et pardonne nos péchés,
À cause de ton nom.
Lord, what is man, lost man, that thou
[should’st be
So mindful of him, that the son of God
Forsook his glory, his abode,
To become a poor tormented man?
Lost man, your vacant places to supply,
Blest spirits, tell,
Which did excel
Which was more prevalent,
Your joy or your astonishment,
That man should be assum’d into the deity,
That for a worm a God should die?
Oh! For a quill drawn from your wing
To write the praises of th’eternal love,
Oh! For a voice like yours to sing
That anthem here which once you sung above.
Alleluia, alleluia.
O, I’m sick of life
O, I’m sick of life! Nor will control
My passion, but in bitterness of soul
Thus tear the air: what should thy wrath
[incense
To punish him who knows not his offence?
Ah! Dost thou in oppression take delight?
Wilt thou thy servant fold in shades of night
And smile on wicked counsels? Dost thou see
With eyes of flesh? Is truth conceal’d from
[thee?
Oh, je suis las de vivre *
Oh, je suis las de vivre ! Et ne veux dominer
Ma passion, mais dans l’amertume de mon
[âme
Déchirer l’air de ce cri : faut-il que ton
[courroux s’enflamme
Pour punir celui qui ne connaît point sa faute ?
Ah ! Dans la tyrannie trouves-tu ton plaisir ?
Veux-tu perdre ton serviteur dans les ombres
[de la nuit
Et te réjouir de noirs desseins ? Vois-tu
Avec des yeux de chair ? La vérité t’est-elle
[dérobée ?
Livret 3
Henry Purcell 2
Henry Purcell
Thy years determine like the age of man
That thou should’st my delinquencies enquire
And with variety of tortures tire?
Cannot my known integrity remove
Thy cruel plagues? Wilt thou remorseless
[prove?
Ah! Wilt thou thine own workmanship
[confound?
Shall the same hand that did create now
[wound?
Remember, I am built of clay and must
Henry Purcell 4
Resolve to my originary dust.
O, since I have so short a time to live,
A little ease to these my torments give,
Before I go where all in silence mourn,
From whose dark shores no travellers return:
A land where death, confusion, endless night
And horror reign, where darkness is their light.
O praise God in his holiness
O praise God in his holiness:
Praise him in the firmament of this power.
Praise him in his noble acts;
Praise him according to his excellent greatness.
Praise him in the sound of the trumpet;
Praise him upon the lute and harp.
Praise him in the cymbals and dances;
Praise him upon the strings and pipe.
Praise him upon the well-tuned cymbals;
Praise him upon the loud cymbals.
Let everything that hath breath praise the
[Lord.
Quoi, tes jours seraient-ils aussi fragiles que
[les nôtres ?
Le nombre de tes ans, comme pour l’homme
[en sa vieillesse,
Doit-il donc te pousser à scruter mes erreurs,
Et à me tourmenter par d’innombrables
[tortures ?
Ma probité qui t’est connue ne saurait-elle
Écarter tes cruels supplices ? Sans remords
[mets-tu à l’épreuve ?
Ah ! Veux-tu avilir ce que tu fis toi-même ?
La main qui a créé doit-elle aussi blesser ?
Souviens-toi que je suis fait d’argile, et qu’il
[me faudra
Retourner à la poussière de mes origines.
Oh, puisqu’il est si court, le temps que j’ai à
[vivre,
Accorde un bref repos aux tourments que
[j’endure,
Avant de m’en aller où l’on pleure en silence,
Vers ces bords ténébreux d’où nul n’est revenu :
Un pays où règnent la mort, le désarroi, la nuit
[éternelle
Et l’horreur, avec les ténèbres pour toute
[lumière.
Louez le Seigneur dans son temple saint
Louez le Seigneur dans son temple saint !
Louez-le au ciel de sa puissance !
Louez-le pour ses actions éclatantes !
Louez-le selon sa grandeur !
Louez-le au son de la trompette !
Louez-le sur la harpe et la cithare !
Louez-le par la danse et le tambour !
Louez-le avec les instruments à cordes et le
[chalumeau !
Louez-le avec les cymbales au son clair !
Louez-le avec les cymbales retentissantes !
Que tout ce qui respire loue le Seigneur.
Who hath believed our report
Who hath believed our report, and to whom is
[the arm of the Lord revealed?
For he shall grow up before him, as a tender
[plant, and as a root out of dry ground.
He hath no form nor comeliness in him, and
[when we shall see him,
there is no beauty that we should desire him.
Qui a cru à ce qui nous était annoncé
Qui a cru à ce qui nous était annoncé ? Qui a
[reconnu le bras de l’Éternel ?
Il s’est élevé devant lui comme une faible
[plante, comme un rejeton qui sort
[d’une terre desséchée ;
Il n’avait ni beauté, ni éclat pour attirer nos
[regards,
Et son aspect n’avait rien pour nous plaire.
He is despised and rejected of men,
A man of sorrows and acquainted with griefs,
And we hid as it were our faces from him,
And we esteem’d him not.
Méprisé et abandonné des hommes,
Homme de douleur et habitué à la souffrance,
Semblable à celui dont on détourne le visage,
Nous l’avons dédaigné, nous n’avons fait de lui
[aucun cas.
Surely he hath born our griefs and carried our
[sorrows,
Yet did we esteem him stricken and smitten of
[God afflicted.
Cependant, ce sont nos souffrances qu’il a
[portées, c’est de nos douleurs qu’il s’est chargé;
Et nous l’avons considéré comme puni, frappé
[de Dieu, et humilié.
But he was wounded for our transgressions,
He was bruised for our iniquities,
The chastisement of our peace was upon him,
Mais il était blessé pour nos péchés,
Brisé pour nos iniquités ;
Le châtiment qui nous donne la paix est tombé
[sur lui,
Et c’est par ses meurtrissures que nous
[sommes guéris.
And with his stripes we are healed.
All we like sheep have gone astray,
We have turned every one to his own way,
And the Lord hath laid on him the iniquity of
[us all.
Nous étions tous errants comme des brebis,
Chacun suivait sa propre voie ;
Et l’Éternel a fait retomber sur lui l’iniquité de
[nous tous.
He was oppressed and he was afflicted,
So opened he not his mouth.
He is brought as a lamb to the slaughter,
Il a été maltraité et opprimé,
Et il n’a point ouvert la bouche,
Semblable à un agneau qu’on mène à la
[boucherie,
À une brebis muette devant ceux qui la tondent ;
Il n’a point ouvert la bouche.
And as a sheep before her shearers,
Dumb, so openeth he not his mouth
He was taken from prison to judgement,
Who shall declare his generation?
For he was cut off out of the land of the living
For the transgressions of my people was he
[stricken.
Il a été enlevé par l’angoisse et le châtiment ;
Et parmi ceux de sa génération, qui a cru
Qu’il était retranché de la terre des vivants
Et frappé pour les péchés de mon peuple ?
All we like sheep have gone astray,
We have turned every one to his own way,
And the Lord hath laid on him the iniquity of
[us all.
Nous étions tous errants comme des brebis,
Chacun suivait sa propre voie ;
Et l’Éternel a fait retomber sur lui l’iniquité de
[nous tous.
Livret 5
What, are thy days as frail as ours? Or can
Dans l’horreur d’une nuit *
All
In guilty night, and hid in false disguise,
Forsaken Saul to Endor comes and cries:
Tous
Dans l’horreur d’une nuit, sous un déguisement,
Saül abandonné vient à Endor, et clame :
Saul
Woman, arise, call pow’rful arts together,
And raise the ghost, whom I shall name, up
[hither.
Saül
Femme, debout, rassemble tes pouvoirs terribles,
Et fais surgir l’esprit que je te nommerai.
Witch
Why should’st thou wish me die? Forbear, my
[son,
Dost thou not know what cruel Saul has done?
How he has kill’d and murder’d all
That were wise and could on spirits call?
La sorcière
Pourquoi veux-tu ma mort ? Garde-t’en bien,
[mon fils,
Sais-tu point ce qu’a fait l’implacable Saül,
Comme il a fait mourir et massacré tous ceux
Dont la science profonde invoquait les esprits ?
Saul
Woman, be bold, do but the thing I wish,
No harm from Saul shall come to thee for this.
Saül
Femme, sois courageuse, et fais ce que je dis.
De Saül cette fois tu n’auras rien à craindre.
Witch
Whom shall I raise or call? I’ll make him hear.
La sorcière
Qui donc appellerai-je ? Il entendra ta voix.
Saul
Old Samuel, let only him appear.
Saül
Le vieillard Samuel, que lui seul apparaisse.
Witch
Alas!
La sorcière
Hélas !
Saul
What dost thou fear?
Saül
Et que crains-tu ?
Witch
Nought else but thee,
For thou art Saul and hast beguiled me.
La sorcière
Aucun autre que toi,
Car tu es bien Saül et tu m’as abusée.
Saul
Peace, and go on, what seest thou? Let me
[know.
Saül
Paix ! Allons, que vois-tu ? Fais-le moi donc
[savoir.
Witch
I see the gods ascending from below.
La sorcière
Je vois venir les dieux montant des profondeurs.
Saul
Who’s he that comes?
Saül
Qui est celui qui vient ?
Witch
An old man mantled o’er.
La sorcière
Un vieillard en manteau.
Saul
Oh! That is he, let me that ghost adore.
Saül
Oh ! C’est lui, laisse-moi rendre hommage à
[cette ombre.
Samuel
Why hast thou robb’d me of my rest to see
That which I hate, this wicked world and thee?
Samuel
Pourquoi as-tu troublé mon repos ? Dois-je voir
Ce que je hais, ce monde odieux et toi-même ?
Saul
Oh! I’m sore distress’d vexed sore;
God has left me and answers me no more;
Distress’d with war, with inward terrors too,
For pity’s sake, tell me, what shall I do?
Saül
Je suis au désespoir, oh, mon âme est blessée ;
Dieu m’a abandonné et ne me répond plus.
Je souffre de la guerre et de terreurs secrètes,
Ah, par pitié, dis-moi, que ferai-je à présent ?
Samuel
Art thou forlorn of God and com’st to me?
What can I tell thee then but misery?
Thy kingdom’s gone into thy neighbour’s race,
Thine host shall fall by sword before thy face.
Tomorrow then, till then farewell, and breathe:
Thou and thy son shall be with me beneath.
Samuel
Quand Dieu t’a oublié c’est à moi que tu viens ?
Autre que des malheurs que pourrais-je te
[dire ?
Ton royaume est passé en des mains étrangères,
Ton armée périra par le fer sous tes yeux.
Demain, et jusque là adieu, je te salue,
Ton fils et toi serez avec moi chez les ombres.
Saul
Oh!
Saül
Oh !
Witch & Samuel
Farewell.
Samuel et la sorcière
Adieu.
Funeral Music for Queen Mary
Musique des funérailles de la reine Mary
Man that is born of a woman
Man that is born of a woman hath a short time
[to live, and is full of misery.
He cometh up, and is cut down, like a flow’r;
He fleeth as it were a shadow, and ne’er
[continueth in one stay.
L’homme qui est né d’une femme
n’a que peu de temps à vivre et est empli de
[tourments.
Il surgit et est coupé comme une fleur ;
Il fuit, tel une ombre, ne restant jamais en un
[seul séjour.
In the midst of life we are in death
In the midst of life we are in death;
Of whom may we seek for succour but of thee,
[O Lord?
Who for our sins art justly displeased.
Au milieu de la vie nous sommes dans la mort
Au milieu de la vie nous sommes dans la mort ;
Auprès de qui pourrions-nous trouver du
[secours, sinon auprès de toi, Seigneur ?
Toi qui es à juste titre mécontent de nos péchés.
Yet, O Lord most mighty, O holy and most
[merciful Saviour,
Deliver us not into the bitter pains of eternal
[death.
Pourtant, ô Seigneur tout-puissant, ô saint et
[très miséricordieux Sauveur,
Ne nous livre pas aux amères souffrances de la
[mort éternelle.
Livret 7
Henry Purcell 6
In guilty night
Thou knowest, Lord
Thou knowest Lord, the secrets of our hearts;
Shut not thy merciful ears unto our pray’rs;
But spare us, Lord most holy, O God most
[mighty,
O holy and most merciful Saviour, thou most
[worthy judge eternal,
Suffer us not at out last hour, for any pains of
[death, to fall away from thee.
Henry Purcell 8
O sing unto the Lord a new song
O sing unto the Lord a new song.
Alleluja.
Sing unto the Lord, all the whole earth.
Alleluja.
Sing unto the Lord, and praise his name:
Be telling of his salvation from day to day.
Declare his honour unto the heathen,
And his wonders unto all people.
Glory and worship are before him,
Pow’r and honour are in his sanctuary.
The Lord is great, and cannot worthily be
[praised:
He is more to be feared than all gods.
As for all the gods of the heathen, they are but
[idols:
But it is the Lord that made the heavens.
O worship the Lord in the beauty of holiness:
Let the whole earth stand in awe of him.
Tell it out among the heathen that the Lord is
[King;
And that it is he who hath made the round
[world that it cannot be moved;
And how that he shall judge the people
[righteously.
Alleluja. Amen.
Tu connais, ô Seigneur
Tu connais, ô Seigneur, les secrets de nos
[cœurs ;
Ne ferme pas ton oreille miséricordieuse à nos
[prières ;
Mais épargne-nous, très saint Seigneur, Dieu
[tout-puissant,
Ô saint et très miséricordieux Sauveur, ô toi
[notre très digne juge éternel,
Ne souffre pas qu’à notre dernière heure, en
[raison des affres de la mort, nous soyons
[écartés de toi.
Chantez au Seigneur un cantique nouveau
Chantez au Seigneur un cantique nouveau !
Alléluia.
Chantez au Seigneur, vous tous, habitants de la
[terre !
Alléluia.
Chantez au Seigneur, bénissez son nom,
Annoncez de jour en jour son salut !
Racontez parmi les nations sa gloire,
Parmi tous les peuples ses merveilles !
La splendeur et la magnificence sont devant sa
[face,
La gloire et la majesté sont dans son
[sanctuaire.
Car le Seigneur est grand et très digne de
[louange,
Il est redoutable par-dessus tous les dieux ;
Car tous les dieux des peuples sont des idoles,
Et le Seigneur a fait les cieux.
Prosternez-vous devant le Seigneur avec
[des ornements sacrés.
Tremblez devant lui, vous tous, habitants de la
[terre !
Dites parmi les nations : le Seigneur règne ;
Aussi le monde est ferme, il ne chancelle pas ;
Le Seigneur juge les peuples avec droiture.
Alléluia. Amen.
* Traduction Michel Chasteau
Directeur général
Laurent Bayle
Cité de la musique
Président du Conseil d’administration
Jean-Philippe Billarant
Henry Purcell
Samedi 6 novembre - 20h
Livret
Changement de distribution :
La partie d’alto solo de Strike the viol est chantée
par Richard Wyn Roberts.
Hail! Bright Cecilia
Vivat ! Radieuse Cécile
Symphony
Symphonie
Hail! Bright Cecilia
Hail bright Cecilia, Hail! Fill every heart
Vivat ! Radieuse Cécile
Vivat ! Radieuse Cécile, vivat ! Emplis chaque
[cœur
De l’amour qu’il te voue à toi et à l’art divin
Qui est le tien. Puisse l’amour sacré de la
[musique
Faire en sorte que la forêt britannique s’avère
Aussi célèbre que la chêneraie de Dodone.
with love of thee and thy celestial Art,
That thine and Music’s sacred love,
Henry Purcell 2
May make the British forest prove
as famous as Dodona’s vocal grove.
Hark each Tree
Hark, each Tree, it’s silence breaks,
The Box and Fir to talk begin.
This in the sprightly Violin,
That in the Flute distinctly speaks.
‘Twas Sympathy their listening Brethren drew,
When to the Thracian lyre with leafy wings
[they flew.
Écoutez ! Chaque arbre
Écoutez ! Chaque arbre rompt son silence ;
Le buis et le sapin commencent à converser !
L’un s’exprime au travers du Violon sémillant,
L’autre, dans la Flûte, parle différemment !
Ce fut unis comme des frères par une même
[sympathie
Qu’ils s’envolèrent, avec des ailes feuillues, au
[son de la Lyre de Thrace.
With that sublime celestial lay
With that sublime celestial lay,
Can any earthly sounds compare?
If any earthly music dare,
The noble Organ may.
From heaven it’s wonderous notes were given,
Cecilia oft conversed with heaven.
Some angel of the sacred quire,
Did with his breath the pipes inspire,
And of their notes above,
The just resemblance gave.
Brisk without lightness, without dullness grave.
À ce sublime lai céleste
À ce sublime lai céleste
Oserait-on comparer le moindre son terrestre ?
S’il est sur terre une musique qui le puisse,
C’est celle de l’Orgue, instrument noble.
Ses notes admirables sont une divine manne,
Car Cécile a souvent conversé avec les cieux.
Quelque ange du chœur sacré
A, de son souffle, inspiré les tuyaux
Et a rendu leurs notes
Plus qu’analogues,
Alertes mais point trop légères, ni pesantes
[d’ennui.
Wondrous machine
Wondrous machine, to thee the warbling lute
[though used to conquest must be forced
[to yield.
With thee unable to dispute.
Merveilleuse machine
Merveilleuse machine ! Face à toi, le luth
[mélodieux, pourtant utilisé pour conquérir,
[se doit de s’effacer,
Incapable de rivaliser avec toi.
The airy Violin
The airy Violin and lofty Viol quit the field.
Le violon aérien
Le violon aérien et la viole altière doivent
[s’éclipser.
Vainement, ils accordent leurs cordes
[éloquentes
Pour courtiser la belle cruelle ou glorifier les
[rois victorieux.
Dès lors que tous les chants sacrés
Tendent à de plus nobles fins.
Et, reconnaissante, chaque note restitue au ciel
La mélodie qu’il lui a prêtée.
In vain they tune their speaking strings,
‘Tis Nature’s voice
‘Tis Nature’s voice, through all the moving
[wood, of creatures understood,
The universal tongue, to none of all her
[numerous race unknown.
From her it learnt the mighty art,
To court the ear, or strike the heart,
At once the passions to express and move.
We hear, and straight we grieve or hate; rejoice
[or love.
In unseen chains, it does the fancy bind,
At once it charms the sense and captivates the
[mind.
Telle est la voix de la nature
Telle est la voix de la nature que comprennent
[tous les êtres animés de la forêt :
La langue universelle que n’ignore aucun
[membre de la gent nombreuse qui la peuple !
Grâce à elle, fut enseigné l’art suprême
De charmer l’oreille et de toucher le cœur,
À la fois d’exprimer et de susciter les passions.
Nous entendons et aussitôt souffrons ou
[haïssons, nous nous réjouissons ou aimons.
En des chaînes invisibles, elle retient
[l’imagination.
À la fois, elle envoûte les sens et subjugue
[l’esprit.
Thou didst the scattered atoms bind,
Which by the laws of proportion joined.
Made up of various parts,
One perfect harmony.
Âme du monde
Âme du monde ! Par toi inspirés,
Les grains disparates de matière se sont
[accordés.
Tu as lié les atomes dispersés
Qui, unis par tes lois de la juste proportion,
Ont, de parties différenciées,
Parfait une harmonie.
Thou tun’st this world
Thou tun’st this world below,the spheres above,
Who in the heavenly round to their own music
[move.
Tu as ordonné ce monde
Tu as ordonné ce monde ici-bas et les astres
Qui, dans leur course céleste, se meuvent à
[leur propre rythme.
Soul of the world
Soul of the world, inspired by thee,
The jarring seeds of matter did agree.
To court the cruel fair, or praise the victorious
[kings.
Whilst all thy consecrated lays
Are to more noble uses bent.
And every grateful note to heaven repays
The melody it lent.
In vain the amorous Flute
In vain the amorous Flute and soft guitar,
Jointly labour to inspire wanton heat and loose
[desire.
Whilst thy chaste airs do gently move,
Seraphic flames and heavenly love.
The fife and all the harmony of war
The fife and all the harmony of war,
In vain attempt the passions to alarm,
Which thy commanding sounds compose and
[charm.
Let these amongst themselves contest
Let these amongst themselves contest,
Which can discharge its single duty best:
Vainement, la flûte langoureuse
Vainement, la flûte langoureuse et la douce
[guitare
De concert s’efforcent à inspirer une ardeur
[lascive et un désir silencieux,
Tandis que tes airs chastes doucement éveillent
De séraphiques flammes et un céleste amour.
Le fifre et tous les instruments martiaux
Le fifre et tous les instruments martiaux
Vainement essaient d’attiser les passions
[guerrières
Que tes sons impérieux séduisent et
[tempèrent.
Laissons-les s’affronter et constater
Laissons-les s’affronter et constater
Lequel saura le mieux s’acquitter de son
[devoir.
Livret 3
Henry Purcell
And srt a consort of them all within thyself
[alone.
Hail! Bright Cecilia
Hail bright Cecilia, hail to thee!
Great Patroness of us and Harmony.
Who whilst amongst the choir above,
Thou dost thy former skill improve.
With raptures of delight dost see,
Thy fav’rite Art make up a part,
Of infinite Felicity.
Hail bright Cecilia, hail to thee!
Great Patroness of us and Harmony.
Toi, tu rassembles en un seul leurs différents
[agréments
Et en toi seule symbolises leur union.
Vivat ! Radieuse Cécile
Vivat ! Radieuse Cécile, gloire à toi !
Ô toi notre protectrice et celle de l’harmonie !
Toi qui, du haut du chœur qui nous surplombe,
Améliores tes talents premiers,
Toi qui, exultant de joie,
Vois ton art favori composer une partie
Du bonheur infini.
Vivat ! Radieuse Cécile, gloire à toi !
Ô toi notre protectrice et celle de l’harmonie !
Henry Purcell 4
Traduction Yvette Gogue
avec l’aimable autorisation de Warner Classics
France
O dive custos Auricae Domus
O dive custos Auricae Domus,
Et spes labantis certior imperi,
O rebus adversis vocande,
O superum decus in secundis.
Seute fluentem pronus ad Isida,
In vota fervens Oxonidum chorus
Seute precantur quos remoti unda lavat
[properata Cami,
Descende de coelo non ita creditas
Visurus aedes praesidiis tuis.
Descende visurus penates Caesaris
Et penetrale sacrum.
Maria Musis flebilis occidit,
Maria gentis deliciae breves.
Maria occidit, O flete,
O flete Mariam,
O flete Camoenae,
O flete Divae!
Flete Dea moriente.
From silent shades, and the Elysian groves,
From silent shades, and the Elysian groves,
Where sad departed spirits mourn their loves;
From crystal streams and from that country
[where
Jove crowns with flowers all the year,
Poor senseless Bess, cloth’d in her rags and
[folly,
Is come to cure her lovesick melancholy.
Bright Cynthia kept her revels late,
While Mab, the Fairy Queen did dance,
And Oberon did sit in state
When Mars at Venus ran his lance.
In yonder cowslip lies my dear,
Emtomb’d in liquid gems of dew;
Each day I’ll water it with a tear,
Its fading blossom to renew.
For since my love is dead,
and all my joys are gone,
Ô divin protecteur de la Maison d’Auriaca
Ô divin protecteur de la Maison d’Auriaca,
Toi, le plus sûr espoir d’un règne chancelant,
Ô toi que l’on invoque au milieu des périls,
Et dans les temps heureux toi notre seule
[gloire ;
Soit qu’aux bords de l’Isis le chœur des
[Oxoniens
T’implore, prosterné, en ferventes prières,
Ou ceux que baignent, au loin, les flots vifs du
[Camus,
Descends du ciel, et vois ici-bas tes autels
Voués par tes gardiens à d’autres sacrifices.
De César descends voir les demeures altières,
Descends au plus profond du divin sanctuaire.
Elle est morte, Marie, par les Muses pleurée,
Marie, de l’univers trop fugaces délices,
Elle est morte, Marie, ô pleurez,
Pleurez, pleurez Marie,
Et vous, pleurez, Camènes,
Ô Déesses pleurez !
Notre Divinité est morte, hélas, pleurez !
Des ombres silencieuses et des bosquets
élyséens
Des ombres silencieuses et des bosquets
[élyséens
Où des esprits défunts pleurent sur leurs
[amours ;
Des ruisseaux de cristal et de cette contrée
Où toute l’année Jupiter couronne de fleurs les
[prairies,
Bess, la pauvre insensée, dans ses haillons et sa
[folie,
Est venue pour guérir le mal d’amour qui la
[tourmente.
La brillante Cynthia s’attardait à ses fêtes,
Tandis que Mab, reine des fées, menait la
[danse,
Et Obéron trônait en pompeux appareil,
Cependant que Mars pourchassait Vénus de sa
[lance.
Mon aimé gît là-bas, parmi les primevères,
Enseveli sous des perles liquides de rosée ;
Et chaque jour d’un pleur j’arroserai sa tombe,
Pour ranimer ses fleurs fanées.
Puisqu’il n’est plus, celui que j’aimais tant,
Puisque toutes mes joies au loin s’en sont
[allées,
Livret 5
Thou summ’st their diff ’ring graces up in one,
His two flaming eyes, if he come nigh you,
Henry Purcell 6
They will scorch up your hearts!
Ladies, beware ye,
Lest he should dart a glance that may ensnare
[ye.
Hark! I hear old Charon bawl,
His boat will no longer stay;
The Furies lash their whips and call,
‘Come away, come away.’
Poor Bess will return to the place whence she
[came,
Since the world is so mad she can hope for no
[cure;
For love’s grown a bubble, a shadow, a name,
Which fools do admire and wise men endure.
Cold and hungry am I grown,
Ambrosia will I feed upon,
Drink nectar still and sing.
Who is content
Does all sorrow prevent,
And Bess in her straw,
Whilst free from the law,
In her thoughts is as great as a King.
Pauvre Bess, pour l’amour de lui,
Tressera une guirlande,
Ma musique sera un sanglot.
Je m’étendrai, pour y mourir,
Au fond d’un arbre creux,
Le corbeau et le chat,
La chouette et la chauve-souris,
Viendront chanter mon élégie.
N’avez-vous point vu mon aimé lorsqu’il passa
[près de vous ?
S’il s’approche de vous, ses deux yeux pleins de
[flammes
En cendres réduiront vos cœurs !
Belles Dames, prenez bien garde
Qu’il ne lance un regard où vous pourriez vous
[prendre.
Écoutez ! J’entends le vieux Charon qui
[gronde,
Sa barque n’attendra pas plus longtemps.
Les Furies font claquer leurs fouets, elles
[appellent :
« Va-t’en, va-t’en, quitte ces lieux ! »
Et Bess retournera au lieu d’où elle vint.
Quel espoir de guérir quand le monde est folie ?
L’amour est une bulle, une ombre, un simple
[nom
Que les sots admirent et que les sages
[endurent.
Je suis transie de froid et la faim me tenaille,
Je me nourrirai d’ambroisie,
Je boirai du nectar et chanterai.
Qui accepte son sort
Ignore les tourments,
Et Bess, dessus sa paille,
Libérée de la loi,
Est en pensée aussi grande qu’un Roi.
Lost is my quiet forever,
Lost is my quiet forever,
Lost is life’s happiest part,
Lost all my tender endeavours
To touch an insensible heart.
Lost is my quiet forever
Mon repos est perdu pour toujours,
Perdu ce qui faisait le bonheur de ma vie,
Perdus tous mes tendres efforts
Pour fléchir un cœur insensible.
But though my despair is past curing,
And much undeserved is my fate,
I’ll show by a patient enduring
My love is unmoved as her hate.
Mais si mon désespoir ne se peut plus guérir,
Et si mon sort est trop immérité,
Je ferai voir, patient dans ma souffrance,
Mon amour inchangé tout autant que sa haine.
Traduction Michel Chasteau
Come, ye Sons of Art, away
Venez, enfants des Arts
Symphony
Symphonie
Come, ye Sons of Art, away
Come, ye Sons of Art. Away!
Tune all your voices, and instruments play,
To celebrate this triumphant day.
Venez, enfants des Arts
Venez, enfants des Arts,
Accordez vos voix et jouez de vos instruments,
Pour célébrer ce jour triomphant.
Sound the trumpet
Sound the trumpet till around
You make the listening shores rebound.
On the sprightly hautboy play.
All the instruments of joy,
That skilful numbers can employ,
To celebrate the glories of this day.
Sonnez la trompette
Sonnez la trompette, jusqu’à ce que tout autour
Vous fassiez résonner les rivages attentifs.
Jouez sur le fringant hautbois,
Tous les instruments de joie
Que de nombreux talents peuvent utiliser,
Pour célébrer les gloires de ce jour.
Come, ye Sons of Art, away
Come, ye Sons of Art. Away!
Tune all your voices, and instruments play,
To celebrate this triumphant day.
Venez, enfants des Arts,
Venez, enfants des Arts,
Accordez vos voix et jouez de vos instruments,
Pour célébrer ce jour triomphant.
Strike the viol
Strike the viol, touch the lute,
Wake the harp, inspire the flute;
Sing your Patroness’s praise,
In cheerful and harmonius lays.
Frappez la viole
Frappez la viole, touchez le luth,
Éveillez la harpe, inspirez la flûte,
Chantez les louanges de votre protectrice,
En lais gais et harmonieux.
The day that such a blessing gave
The day that such a blessing gave,
No common festival should be.
What it justly seem’d to crave
Grant, O grant, and let it have
The honour of a Jubilee.
Le jour qui donna une telle bénédiction
Le jour qui donna une telle bénédiction
Ne devrait pas être une fête ordinaire.
Ce qu’il semble désirer justement,
Accorde-le, ô accorde-le et donne-lui
L’honneur d’un jubilé.
Bid the Virtues
Bid the Virtues, bid the Graces
To the sacred shrine repair,
Round the altar take their places,
Blessing with return of pray’r
Their great Defenders care,
While Maria’s royal zeal
Best instructs you how to pray,
Hourly from her own
Conversing with the Eternal Throne.
Commandez aux Vertus
Commandez aux Vertus, commandez aux
[Grâces,
De venir au sanctuaire sacré,
De prendre leur place autour de l’autel,
Remerciant par leurs prières
Les attentions de leur grand défenseur,
Pendant que le zèle royal de Marie
Vous apprend à mieux prier
D’après ses incessants entretiens
Avec le Trône Éternel.
These are the sacred charms
These are the sacred charms that shield
Her daring Hero in the field,
Voici les charmes sacrés
Voici les charmes sacrés qui protègent
Son audacieux héros en campagne,
Livret 7
Poor Bess for his sake
A garland will make,
My music shall be a groan.
I’ll lay me down and die,
Within some hollow tree,
The rav’n and cat,
The owl and bat,
Shall warble forth my elegy.
Did you not see my love as he pass’d by you?
Thus she supports his righteous cause;
Thus to aid his immortal pow’r she draws.
Elle supporte ainsi sa cause vertueuse,
Elle attire à son aide la puissance immortelle.
See Nature rejoicing
See Nature, rejoicing, has shown us the way
Voyez, la Nature, se réjouissant
Voyez, la Nature, se réjouissant, nous a montré
[comment
Accueillir le jour avec d’innocents plaisirs.
Le mélodieux bosquet, et le ruisselet bavard,
Le riant vallon, et la colline qui lui répond,
S’unissent avec une charmante harmonie
Pour inviter l’heureuse saison.
With innocent revels to welcome the day.
The tuneful grove and talking rill,
The laughing vale, replying hill.
With charming harmony unite,
The happy season to invite.
Henry Purcell 8
Thus Nature, rejoicing
Thus Nature, rejoicing, has shown us the way
With innocent revels to welcome the day.
What the Graces require,
And the Muses inspire,
‘Tis at once our delight and our duty to pay.
Thus Nature, rejoicing, has shown us the way
With innocent revels to welcome the day.
Ainsi, la Nature, se réjouissant
Ainsi, la Nature, se réjouissant, nous a montré
[comment
Accueillir le jour avec d’innocents plaisirs.
Ce que les Grâces exigent
Et ce que les Muses inspirent,
Est à la fois notre plaisir et notre devoir de
[présenter.
Ainsi, la Nature, se réjouissant, nous a montré
[comment
Accueillir le jour avec d’innocents plaisirs.
Traduction Yvette Gogue
avec l’aimable autorisation de Warner Classics
France
Directeur général
Laurent Bayle
Cité de la musique
Président du Conseil d’administration
Jean-Philippe Billarant
Henry Purcell
Dimanche 7 novembre - 16h30
Livret
Didon et Énée
What storms, what battles did he sing?
Anchises’ valour mix’d with Venus’ charms,
Overture
Ouverture
How soft in peace, and yet how fierce in arms.
ACT 1 [part 1, scene 1]
ACTE 1 [1e partie, scène 1]
Belinda
Shake the cloud from off your brow,
Fate your wishes does allow.
Empire growing, pleasures flowing,
Belinda
Chassez ce nuage de votre front,
Le Destin favorise vos souhaits.
Avec un empire qui s’étend, avec des plaisirs
[qui affluent,
La Fortune vous sourit, souriez de même.
Belinda
A tale so strong and full of woe
Might melt the rocks as well as you.
Henry Purcell 2
Fortune smiles and so should you.
Chorus
Banish sorrow, banish care,
Grief should ne’er approach the fair.
Le Chœur
Chassez le chagrin, chassez le souci.
Les femmes belles ne devraient jamais
[connaître la peine.
Dido
Ah! Belinda, I am press’d,
With torment not to be confess’d.
Peace and I are strangers grown,
I languish till my grief is known,
Didon
Ah ! Belinda, je suis tenaillée
D’un tourment que je n’ose confesser.
La paix et moi sommes devenus étrangers.
Je languirai tant que ma peine ne sera pas
[connue,
Et cependant je ne voudrais pas qu’on la
[connaisse.
Yet would not have it guess’d.
Belinda
Grief increases by concealing.
Belinda
La paix s’accroît lorsqu’on la cache.
Dido
Mine admits of no revealing.
Didon
La mienne n’admet pas d’être révélée.
Belinda
Then let me speak, the Trojan guest
Into your tender thoughts has press’d.
Belinda
Alors laissez-moi vous parler : notre hôte troyen
S’est imposé à vos pensées.
Second Woman
The greatest blessing Fate can give,
Deuxième Dame
C’est la plus belle bénédiction que le Destin
[puisse donner,
Pour protéger notre Carthage et faire revivre
[Troie.
Our Carthage to secure, and Troy revive.
They triumph at once o’er their foes and their
[fate.
Le Chœur
Lorsque les monarques s’unissent, heureux est
[leur royaume,
Ils triomphent sans retard de leurs ennemis et
[de leur destin.
Dido
Whence could so much virtue spring,
Didon
D’où peut jaillir tant de vertu,
Chorus
When Monarchs unite, how happy their state,
Second Woman
What stubborn heart unmov’d could see,
Quels orages, quelles batailles a-t-il chantés ?
La valeur d’Anchise mêlée aux charmes de
[Vénus,
Quelle douceur dans la paix, mais aussi quelle
[violence dans la lutte !
Belinda
Un récit si long et si plein de malheurs
Pourrait faire fondre les rochers ainsi que vous.
Such distress, such piety?
Deuxième Dame
Quel cœur inflexible pourrait, sans s’émouvoir,
[regarder
Une telle détresse, une piété si grande ?
Dido
Mine with storms of care oppress’d,
Is taught to pity the distress’d.
Mean wretches’ grief can touch,
So soft, so sensible my breast,
But ah! I fear, I pity his too much.
Didon
Mon cœur, opprimé par des tempêtes de soucis,
A appris à avoir pitié de la détresse.
La peine des pauvres misérables peut toucher
Mon cœur si tendre et si sensible,
Mais, hélas ! Je le crains, je plains trop le sien.
Belinda and Second Woman
Fear no danger to ensue,
The hero loves as well as you.
Ever gentle, ever smiling,
And the cares of life beguiling,
Fear no danger to ensue,
The hero loves as well as you.
Cupid strew your path with flowers,
Belinda et la Deuxième Suivante
Ne craignez pas qu’il s’ensuive un danger,
Le héros aime autant que vous.
Toujours aimable, toujours souriant,
Et se jouant des soucis de la vie.
Ne craignez pas qu’il s’ensuive un danger,
Le héros aime autant que vous.
Les Cupidons ont répandu des fleurs sur votre
[passage,
Cueillies aux séjours élyséens.
Ne craignez pas qu’il s’ensuive un danger,
Le héros aime autant que vous.
Gather’d from Elysian bowers.
Fear no danger to ensue,
The hero loves as well as you.
Chorus
Fear no danger to ensue,
The hero loves as well as you.
Ever gentle, ever smiling,
And the cares of life beguiling,
Fear no danger to ensue,
The hero loves as well as you.
Cupid strew your path with flowers,
Gather’d from Elysian bowers.
Fear no danger to ensue,
The hero loves as well as you.
Le Chœur
Ne craignez pas qu’il s’ensuive un danger,
Le héros aime autant que vous.
Toujours aimable, toujours souriant,
Et se jouant des soucis de la vie.
Ne craignez pas qu’il s’ensuive un danger,
Le héros aime autant que vous.
Les Cupidons ont répandu des fleurs sur votre
[passage,
Cueillies aux séjours élyséens.
Ne craignez pas qu’il s’ensuive un danger,
Le héros aime autant que vous.
Belinda
See, your royal guest appears,
How god-like is the form he bears!
Belinda
Regardez, votre hôte royal paraît,
Quelle allure divine !
Livret 3
Dido and Aeneas
Henry Purcell
Beat the windows of the dying,
Appear at my call and share in the fame
Of a mischief shall make all Carthage flame.
Appear!
Frappez à la fenêtre des moribonds.
Paraissez à mon appel et partagez la célébrité
D’un fléau qui mettra le feu à tout Carthage.
Paraissez !
First Witch
Say, Bel-dame, say, what’s thy will?
Première Sorcière
Dis-nous, vieille sorcière, quelle est ta volonté.
Dido
Fate forbids what you pursue.
Énée
Quand, royale beauté, serai-je béni,
Moi troublé par des soucis de l’amour et de
[l’État ?
Didon
Le Destin défend ce que vous recherchez.
Aeneas
Aeneas has no fate but you!
Let Dido smile, and I’ll defy
The feeble stroke of Destiny.
Énée
Énée n’a d’autre destin que vous.
Que Didon sourie, et je défie
Les faibles coups du Destin.
Chorus
Harm’s our delight and mischief all our skill.
Le Chœur
Faire le mal est notre régal, et nous le faisons
[avec habileté.
Chorus
Cupid only throws the dart,
That’s dreadful to a warrior’s heart.
And she that wounds can only cure the smart.
Le Chœur
Cupidon seul lance la flèche
Redoutable au cœur du guerrier.
Et seule celle qui blesse saurait guérir la douleur.
Sorceress
The Queen of Carthage, whom we hate,
As we do all in a prosp’rous state,
Ere sunset shall most wretched prove,
Aeneas
If not for mine, for empire’s sake,
Énée
Sinon pour le mien, du moins pour l’amour de
[l’empire,
Ayez un peu de pitié de votre amant.
Ah ! ne laissez pas, dans un feu sans espoir,
Et un héros tomber, et Troie, une nouvelle fois
[mourir.
Depriv’d of fame, of life and love.
La Magicienne
La Reine de Carthage, que nous haïssons,
Comme nous haïssons tous les gens prospères,
Avant le coucher du soleil, doit se sentir très
[malheureuse,
Privée de la célébrité, de la vie, de l’amour.
Chorus
Ho ho ho ho ho ho ho ho ho ho!
Le Chœur
Ha ha ha ha ha ha ha ha ha ha !
First Witch
Ruin’d ere the set of sun?
Première Sorcière
Perdue avant le coucher du soleil
Belinda
Pursue thy conquest, Love, her eyes
Confess the flame her tongue denies.
Belinda
Amour, poursuis ta conquête – ses yeux
Avouent la flamme que sa langue dément.
First and Second Witch
Tell us, how shall this be done?
Première et Deuxième Sorcières
Dis-nous, comment cela se peut-il ?
A dance guitars chacony
Chaconne pour guitares
Chorus
To the hills and the vales, to the rocks and the
[mountains,
To the musical groves, and the cool shady
[fountains,
Let the triumphs of love and of beauty be shown.
La Magicienne
Le Prince troyen, vous le savez, est condamné
Par le Destin à se réfugier en Italie.
La Reine et lui sont en ce moment à la chasse…
First Witch
Hark! The cry comes on apace.
Première Sorcière
Écoutez ! Leurs cris se rapprochent bien vite.
Sorceress
But when they’ve done, my trusty elf,
Go revel, ye Cupids, the day is your own.
Le Chœur
Aux collines et aux vallées, aux rochers et aux
[montagnes,
Aux bocages mélodieux et aux fraîches
[fontaines ombragées,
Que se montrent les triomphes de l’amour et
[de la beauté.
Allez vous réjouir, Cupidons, le jour est à vous.
Sorceress
The Trojan Prince you know is bound
By Fate to seek Italian ground.
The Queen and he are now in chase
The triumphing dance
Danse triomphale
In form of Mercury himself,
As sent from Jove, shall chide his stay,
And charge him sail tonight with all his fleet
[away.
La Magicienne
Mais, dès qu’ils en auront fini, mon fidèle
[lutin
Sous la forme de Mercure lui-même,
Envoyé par Jupiter, lui reprochera de rester
Et lui ordonnera de faire voile ce soir avec
[toute sa flotte.
ACT 2, SCENE 1 [part 1, scene 2]
ACTE 2, SCÈNE 1 [1e partie, scène 2]
Sorceress
Wayward sisters, you that fright,
The lonely traveller by night,
Who like dismal ravens crying,
La Magicienne
Sœurs fantasques, qui effrayez,
La nuit, le voyageur solitaire,
Qui, à l’instar des sombres corbeaux qui
[pleurent,
Chorus
Ho ho ho ho ho ho ho ho ho ho!
Le Chœur
Ha ha ha ha ha ha ha ha ha ha !
First and Second Witch
But ere we this perform,
We’ll conjure for a storm.
To mar their hunting sport,
And drive ‘em back to court.
Première et Deuxième Sorcières
Toutefois, avant d’accomplir cette mission,
Nous créeront un orage
Pour gâcher leur plaisir à la chasse
Et les obliger à rentrer à la cour.
Some pity on your lover take;
Ah! Make not in a hopeless fire,
A hero fall, and Troy once more expire.
Livret 5
Henry Purcell 4
Aeneas
When royal fair, shall I be bless’d,
With cares of love, and state distress’d?
Le Chœur
Dans notre grotte voûtée et profonde nous
[préparerons le charme,
Exercice trop effroyable pour ce plein air.
Chorus
Haste, to town, this open field,
Echo dance of furies
Danse des furies
Spirit
Stay, Prince, and hear great Jove’s command:
ACT 2, SCENE 2 [part 2, scene 1]
ACTE 2, SCENE 2 [2e partie, scène 1]
He summons thee this night away.
L’Esprit
Reste, Prince, et écoute les ordres du grand
[Jupiter ;
Il te demande de quitter les lieux ce soir.
Ritornelle
Ritournelle
Aeneas
Tonight?
Énée
Ce soir ?
Belinda
Thanks to these lonesome vales,
These desert hills and dales.
So fair the game, so rich the sport,
Diana’s self might to these woods resort.
Belinda
Grâce à ces vallées solitaires,
Ces collines et ces vallées désertes !
Le gibier est si beau, le divertissement si riche,
Diane elle-même fréquenterait ce bois.
Spirit
Tonight thou must forsake this land.
The angry god will brook no longer stay.
Chorus
Thanks to these lonesome vales,
These desert hills and dales.
So fair the game, so rich the sport,
Diana’s self might to these woods resort.
Le Chœur
Grâce à ces vallées solitaires,
Ces collines et ces vallées désertes !
Le gibier est si beau, le divertissement si riche,
Diane elle-même fréquenterait ce bois.
L’Esprit
Ce soir tu dois quitter ce pays,
Le dieu courroucé ne souffrira plus ton séjour
[ici.
Jupiter t’ordonne de ne plus perdre
Dans les délices de l’amour, ces heures
[précieuses
Que t’ont allouées les puissances suprêmes,
Pour te rendre sur les rivages de l’Hespérie
Et rebâtir Troie détruite.
Guitar ground a dance
Ground pour guitare et danse
Second Woman
Oft she visits this lone mountain,
Oft she bathes her in this fountain.
Here Actaeon met his fate,
Pursued by his own hounds;
And after mortal wounds.
Discover’d too late;
Here Actaeon met his fate.
Deuxième Suivante
Elle visite souvent cette montagne solitaire,
Elle se baigne souvent dans cette fontaine.
C’est ici qu’Actéon a trouvé la mort,
Poursuivi par sa propre meute,
Et à la suite de mortelles blessures
Par trop tard découvertes ;
C’est ici qu’Actéon a trouvé la mort.
Aeneas
Behold, upon my bending spear,
A monster’s head stands bleeding,
With tushes far exceeding,
Those did Venus’ huntsman tear.
Énée
Voyez, au bout de ma lance arquée
La tête sanglante d’un monstre,
Avec des canines dépassant de beaucoup
Celles qui mirent en pièces le chasseur de
[Vénus.
Dido
The skies are clouded. Hark! How thunder
Rends the mountain oaks asunder!
Belinda
Haste, to town! This open field,
No shelter from the storm can yield.
Didon
Les cieux sont couverts, écoutez comme le
[tonnerre
Déchire les chênes de la montagne !
Belinda
Vite, vite, retournons à la ville ; ce champ
[découvert
Ne peut abriter de l’orage.
No shelter from the storm can yield.
Jove commands thee, waste no more
In love’s delights, those precious hours,
Allow’d by th’Almighty powers
To gain th’Hesperian shore,
And ruin’d Troy restore.
Le Chœur
Vite, vite, retournons à la ville ; ce champ
[découvert
Ne peut abriter de l’orage.
Aeneas
Jove’s command shall be obey’d
Tonight our anchors shall be weigh’d.
But ah! What language can I try,
My injur’d Queen to pacify?
No sooner she resigns her heart,
But from her arms I’m forc’d to part.
How can so hard a fate be took?
One night enjoy’d, the next forsook.
Yours be the blame ye gods! For I
Obey your will; but with more ease could die.
Énée
Les ordres de Jupiter seront exécutés,
Ce soir nous lèverons l’ancre.
Mais, hélas ! Par quel langage puis-je tenter
D’apaiser ma Reine offensée ?
Aussitôt son cœur résigné,
De ses bras je devrai me détacher.
Comment supporter un destin si sévère ?
Aimée une nuit, abandonnée la suivante ?
Que le blâme retombe sur vous, ô dieux, car
J’exécute votre volonté, mais il me serait plus
[facile de mourir.
Ritornelle
Ritournelle
ACT 3 [part 2, scene 2]
ACTE 3 [2e partie, scène 2]
First Sailor
Come away, fellow sailors, your anchors be
[weighing,
Time and tide will admit no delaying.
Take a boozy short leave of your nymphs on
[the shore,
And silence their mourning with vows of
[returning,
But never intending to visit them more,
No, never intending to visit them more.
Premier Marin
Partons, compagnons marins, il nous faut lever
[l’ancre,
Le temps ni la marée ne souffriront de retard.
Buvez et prenez vite congé de vos nymphes sur
[le rivage,
Et faites taire leurs lamentations en jurant de
[revenir,
Mais sans jamais songer à les revoir,
Non, sans jamais songer à les revoir !
Livret 7
Henry Purcell 6
Chorus
In our deep vaulted cell, the charm we’ll
[prepare,
Too dreadful a practice for this open air.
Le Chœur
Partons, compagnons marins, il nous faut lever
[l’ancre,
Le temps ni la marée ne souffriront de retard.
Buvez et prenez vite congé de vos nymphes sur
[le rivage,
Et faites taire leurs lamentations en jurant de
[revenir,
Mais sans jamais songer à les revoir,
Non, sans jamais songer à les revoir !
The sailors’ dance
Danse des marins
Sorceress
See the flags and streamers curling,
Anchors weighing, sails unfurling!
La Magicienne
Voyez drapeaux et flammes flotter au vent,
Les ancres sont levées, les voiles déferlées.
First Witch
Phoebe’s pale deluding beams,
Gilding o’er deceitful streams,
Première Sorcière
Les pâles rayons trompeurs de Phoebé
Dorent les flots mensongers,
Second Witch
Our plot has took,
The Queen’s forsook,
Deuxième Sorcière
Notre complot a réussi,
La Reine est abandonnée,
First and Second Witch
Elissa’s ruin’d
ho ho ho ho,
Our plot has took,
The Queen’s forsook,
Elissa’s ruin’d
Ho ho ho ho!
Première et Deuxième Sorcières
Élissa est perdue
Ha ha ha ha,
Notre complot a réussi,
La Reine est abandonnée,
Élissa est perdue
Ha ha ha ha !
Sorceress
Our next motion,
Must be to storm her lover on the ocean.
From the ruin of others
Our pleasures we borrow,
Elissa bleeds tonight
And Carthage flames tomorrow!
La Magicienne
Notre prochain geste sera de créer
Une tempête sur l’océan contre son amant.
Dans la ruine des autres
Nous trouvons nos plaisirs,
Ce soir Élissa baignera dans son sang
Demain Carthage brûlera.
Chorus
Destruction’s our delight,
Delight our greatest sorrow,
Elissa dies tonight,
And Carthage flames tomorrow.
Ho ho ho ho ho ho ho ho.
Le Chœur
La destruction est notre délice
La joie notre plus grande souffrance ;
Élissa mourra ce soir
Demain Carthage brûlera.
Ha ha ha ha ha ha ha ha !
The witches’ dance
Danse des sorcières
Dido
Your counsel all is urg’d in vain,
To earth and heaven I will complain.
To earth and heaven why do I call?
Earth and heaven conspire my fall.
To Fate I sue, of other means bereft,
The only refuge for the wretched left.
Didon
C’est en vain que je demande à toutes conseil ;
Au ciel et à la terre je me plaindrai.
Au ciel et à la terre, pourquoi faire appel ?
Le ciel et la terre ont conspiré pour ma chute :
Privée de tout autre recours, j’implore le Destin,
Seul refuge laissé aux misérables.
Belinda
See, Madam, see where the Prince appears,
Such sorrow in his looks he bears,
As would convince you still he’s true.
Belinda
Voyez, Madame, voici le Prince qui paraît ;
Il porte dans son regard une tristesse
À vous convaincre qu’il est toujours fidèle.
Aeneas
What shall lost Aeneas do?
How, royal fair, shall I impart,
The god’s decree, and tell you we must part?
Énée
Que fera Énée perdu ?
Comment, beauté royale, vous ferai-je part
Du décret des dieux et vous dirai-je que nous
[devons nous séparer ?
Dido
Thus on the fatal banks of Nile,
Weeps the deceitful crocodile;
Thus hypocrites that murder act,
By all that’s good, no more!
All that’s good you have forswore.
To your promis’d empire fly,
And let forsaken Dido die.
Didon
C’est ainsi que sur les rives fatales du Nil
Pleure le crocodile trompeur.
C’est ainsi que les hypocrites, ayant commis le
[meurtre,
Rendent le ciel et les dieux responsables des
[faits.
Par tout ce qui est bon, taisez-vous !
Tout ce qui est bon vous l’avez renié.
À l’empire qui vous est promis, courez,
Et laissez Didon mourir abandonnée.
Aeneas
In spite of Jove’s command I’ll stay,
Offend the gods, and love obey.
Énée
Malgré l’ordre de Jupiter, je resterai,
J’offenserai les dieux, et j’obéirai à l’amour.
Dido
No, faithless man, thy course pursue,
I’m now resolved as well as you.
No repentance shall reclaim,
The injur’d Dido’s slighted flame.
For ‘tis enough, whate’er you now decree,
That you had once a thought of leaving me.
Didon
Non, homme sans foi, poursuivez votre course,
Je suis à présent aussi décidée que vous.
Aucun repentir ne saurait vous rendre
La flamme méprisée d’une Didon offensée.
Il suffit, quoi que vous décidiez à présent,
Que vous ayez un instant pensé à me quitter.
Aeneas
Let Jove say what he will, I’ll stay,
Énée
Jupiter dira ce qui lui plaît, je reste !
Dido
Away, away! –
Didon
Partez, partez !
Aeneas
– No, no, I’ll stay and love obey.
Énée
Non, non, je reste, et j’obéis à l’amour !
Make heav’n and gods the authors of the fact!
Livret 9
Henry Purcell 8
Chorus
Come away, fellow sailors, your anchors be
[weighing,
Time and tide will admit no delaying.
Take a boozy short leave of your nymphs on
[the shore,
And silence their mourning with vows of
[returning,
But never intending to visit them more,
No, never intending to visit them more.
But death, alas, I cannot shun,
Death must come when he is gone.
Chorus
Great minds against themselves conspire,
And shun the cure they most desire.
Henry Purcell 10
Dido
Thy hand, Belinda; darkness shades me,
On thy bosom let me rest;
More I would, but Death invades me;
Death is now a welcome guest.
When I am laid in earth, may my wrongs
[create
no trouble in thy breast.
Remember me, but ah! Forget my fate.
Chorus
With drooping wings ye Cupids come,
To scatter roses on her tomb.
Soft and gentle as her heart,
Keep here your watch, and never part.
Didon
Je courrai à la mort si vous tardez, partez,
[partez !
Mais, hélas ! je ne saurais fuir la mort.
La mort doit venir dès son départ.
Le Chœur
Les grands esprits conspirent souvent contre
[eux-mêmes
Et fuient le remède si ardemment désiré.
Didon
Ta main, Belinda, les ténèbres me masquent la
[lumière,
Sur ton sein laisse-moi me reposer.
Je te dirais plus, mais la mort s’empare de moi.
La mort est à présent la bienvenue.
Lorsque je serai portée en terre, que mes torts
[ne viennent point
Troubler mon sein.
Souviens-toi de moi, mais, ah ! Oublie mon
[destin.
Le Chœur
Venez, Cupidons aux ailes pendantes,
Répandez des roses sur sa tombe.
Roses tendres et belles comme son cœur,
Veillez ici et ne partez jamais.
Overture
Ouverture
Air: Dry Those Eyes
Air : Essuyez ces yeux
Ariel
Dry those eyes which are o’erflowing,
All your storms are over blowing.
While you in this isle are biding,
You shall feast without providing,
Ev’ry dainty you can think of,
Ceres’ blessing too is on you.
Ariel
Essuyez ces yeux qui débordent de larmes
Tous les orages sont en train de se dissiper
Tout le temps que vous passerez dans cette île
Sera comblé de festins gracieux,
Tous les mets délicieux que vous pourrez
[imaginer
Tous les vins que vous aimeriez boire
Vous seront accordés et jamais vous ne serez
[dans le besoin
Cérès également vous donnera sa bénédiction.
Neptune’s masque
Divertissement de Neptune
Recit and air: Great Neptune
Récitatif et air : Grand Neptune
Amphitrite
Great Neptune! Now no more
Let Aeolus enrage the sea;
Let him my will obey,
Till these arrive upon the wish’d for shore.
Neptune
My dear, my Amphitrite,
All I wish is to delight thee.
Fair and serene,
Like thee my Queen,
The region of the air shall be;
At Neptune’s call
The winds shall fall,
Nor longer vex the region of the sea.
Amphitrite
Grand Neptune ! Que la mer
Ne soit plus bouleversée par Éole !
Qu’elle se soumette à ma volonté
Tant que ces personnes n’ont pas atteint le
[rivage tant désiré.
Neptune
Mon amour, mon Amphitrite,
Tout ce que je désire c’est te combler de délices.
Belle et sereine
Comme toi ma Reine
Sera la région de l’air :
À la demande de Neptune
Les vents tomberont
Et ils n’agiteront plus les mers.
Chorus: The Nereids and Tritons
Chœur : Les Néréides et les Tritons
Chorus
The Nereids and Tritons shall sing and shall
[play,
And nature shall smile on this happy day.
Chœur
Les Néréides et les Tritons chanteront et
[joueront
Et la nature comblera de son aimable sourire
[cette heureuse journée.
Recit and air: Aeolus, you must appear
Récitatif et air : Éole, vous devez apparaître
Neptune
Aeolus, you must appear,
My great commands to hear,
Rough Aeolus appear!
While these pass o’er the deep,
Your stormy winds must cease,
Neptune
Éole, vous devez apparaître
Afin d’entendre mes commandements.
Téméraire Éole, apparaissez
Pendant qu’ils voguent sur les ondes
Il faut que vous fassiez taire vos vents rugueux
Ev’ry wine that you can drink of,
Shall be yours and want shall shun you,
Livret 11
Dido
To death I’ll fly if longer you delay, away, away!
Henry Purcell 12
While these I safely keep,
I’ll bless my watery realms with peace.
Tout le temps qu’ils sont sous ma protection
Je bénirai de paix mon royaume de la mer.
Recit and air: Your awful voice I hear
Récitatif et air : J’entends votre voix redoutable
Aeolus
Your awful voice I hear and obey,
Brother to Jove and monarch of the sea.
Éole
J’entends votre voix redoutable et je vous obéis
Frère de Jupiter et souverain de la mer
Come down, my blusterers,
Swell no more,
Your stormy rage give o’er.
À terre serviteurs,
Ne vous gonflez plus
Abandonnez votre colère orageuse.
To your prison below,
Down you must go.
Dans vos prisons profondes
Il faut que vous partiez.
In hollow rocks your revels make,
Nor till I call, your trembling dens forsake.
Réjouissez-vous dans les rochers creux
Et ne quittez point vos ténèbres avant
[d’entendre mon appel.
Air: Halcyon days
Air : Les journées d’Halcyon
Amphitrite
Halcyon days, now wars are ending,
You shall find where e’er you sail,
Tritons all the while attending,
With a kind and gentle gale.
Amphitrite
Les journées d’Halcyon, les guerres prennent
[fin maintenant
Vous trouverez où que vous voguiez
Des Tritons qui vous fourniront
Une brise tendre et aimable.
Air: See, see, the heavens smile
Air : Voyez, voyez, le ciel sourit
Neptune
See, see, the heavens smile,
With clouds no more o’ercast,
In this now happy isle
Are all your sorrows past.
Neptune
Voyez, voyez, le ciel sourit,
Il n’est plus obscurci de nuages,
Dans cette île devenue heureuse
Toute votre tristesse est maintenant du passé.
Duet and chorus: No stars again shall hurt you
Duo et chœur : Nulle étoile ne vous fera plus de mal
Amphitrite and Neptune
No stars again shall hurt you from above,
But all your days shall pass in peace and love.
Amphitrite et Neptune
Nulle étoile ne vous fera plus de mal
Mais toutes vos journées passeront dans la paix
[et l’amour.
Amphitrite
Mais toutes vos journées.
Amphitrite
But all your days.
Amphitrite and Neptune
But all your days shall pass in peace and love.
Chorus
No stars again shall hurt you from above,
But all your days shall pass in peace and love.
Amphitrite et Neptune
Mais toutes vos journées passeront dans la paix
[et l’amour.
Chœur
Nulle étoile ne vous fera plus de mal
Mais toutes vos journées passeront dans la paix
[et l’amour.

Documents pareils